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23 juin 2025
L'AFRIQUE FACE À LA HAUSSE DU PRIX DU BLÉ
Plusieurs pays africains importent du blé de Russie et d'Ukraine. Kiev en guerre cesse ses exportations de blé. Moscou suspend les siennes vers les pays qu'elle juge hostiles à sa politique. Les prix des céréales s'envolent
TV5 Monde |
Lauriane Nembrot |
Publication 15/03/2022
Plusieurs pays africains importent du blé de Russie et d'Ukraine pour nourrir leur population. L'Ukraine en guerre cesse ses exportations de blé. Moscou suspend ses exportations vers les pays qu'elle juge hostiles à la Russie. Les prix des céréales s'envolent. Quelles sont les répercussions sur les économies et les sociétés africaines ? Tour d'horizon.
Le 24 février la Russie envahit l'un des greniers à blé de l'Europe. les cours du blé s’envolent. La tonne de blé s'échange à près de 300 dollars sur les marchés mondiaux. C'est du jamais-vu depuis 2011, année des printemps arabes.
Depuis le début du conflit russo-ukrainien, le continent africain tout entier est directement concerné par cette flambée. En Afrique, de nombreux pays importent chaque année des tonnes de blé d’Europe. Du blé tendre, utilisé essentiellement pour fabriquer du pain, et du blé dur, base de la composition des pâtes notamment.
Les pays d'Afrique du nord extrêmement dépendants du blé russe ou ukrainien
Principal importateur de céréales en Afrique, l’Égypte a acheminé près de 13 millions de tonnes de blé en 2021. Cette année-là, 85% de ses importations venaient d’Ukraine ou de Russie. “La Russie et l’Ukraine étaient nos principaux fournisseurs de blé”, a reconnu le Premier ministre égyptien Mustafa Madbouly début mars.
En Egypte le pain est subventionné. Plus 60 millions de personnes sur les 100 millions d'hbaitants reçoivent cinq miches par jour dans le cadre d’un vaste programme de subventions. Mais dans les commerces, le poids de la galette distribuée aux plus modestes a diminué. Les boulangers face à la hausse des prix utilise moins de farine.
L’Algérie est le pays du Maghreb qui achète le plus de blé à l'étranger chaque année. Alger en a importé entre 7 et 11 millions de tonnes l’an passé. Si la France a longtemps été son principal fournisseur, aujourd’hui, le géant maghrébin dépend très largement des importations russes et ukrainiennes.
Les ressources budgétaires du pays et donc les subventions des biens alimentaires sont liés à sa dépendance exclusive aux hydrocarbures. Le pays vient de mettre fin aux subventions généralisées sur les produits de base. Ce mécanisme d'aides de l'État, qui existait depuis plusieurs années, permettait aux familles algériennes d'acheter des denrées de premières nécessités dans les commerces à moindre prix. La hausse des prix du pétrole pourrait donner plus de marges de manoeuvres budgétaires au pays.
Vers une aggravation de la pénurie au Maroc et en Tunisie ?
Plus de 4.5 millions de tonnes de blé ont été importées au Maroc en 2021. 36% d'entre elles venaient de Russie (25%) et d’Ukraine (11%). Cette année, le royaume traverse une période de sécheresse accrue. La production de céréales du pays devrait baisser. Le pays devra avoir encore recours aux importations.
Mais la crise russo-ukrainienne a poussé les autorités à se procurer des céréales auprès d’autres pays. Selon le gouvernement marocain, les céréales pourraient être "facilement importé(e)s de l'Union européenne ou de n'importe quelle autre région".
Le Maroc dispose de stocks de blé pour couvrir cinq mois de consommation après avoir reçu la plupart de ses commandes de l’Ukraine avant le début du conflit, a déclaré Abdelkader Alaoui, chef de la fédération nationale de la minoterie (FNM).
Le pain sera t-il subventionné ?
Plusieurs associations de consommateurs, dont la Fédération nationale des associations de consommateurs (FNAC) et la Fédération marocaine des droits des consommateurs (FMDC), ont organisé des mouvements pour demander au gouvernement de prendre ses responsabilités face à la hausse des prix.
La Tunisie, elle aussi très dépendante de l'étranger pour son alimentation, notamment pour le blé, enregistre ces dernières semaines une pénurie de nombreux aliments de base.
Le riz, la semoule, le sucre et la farine viennent à manquer et la guerre en Ukraine accroît les difficultés du pays. En février, Tunis a entamé des discussions préliminaires avec le Fonds monétaire international (FMI) pour obtenir plusieurs milliards de dollars de prêts et tenter de préserver son économie lourdement endettée.
Les pays subsahariens touchés par la hausse des prix
Plusieurs pays d’Afrique subsaharienne sont également concernés par un possible gel des importations de blé originaires de Russie et d’Ukraine. Le Nigeria, pays le plus peuplé du continent africain et le Soudan, qui importent respectivement 5.5 millions et 3 millions de tonnes de blé par an, sont en tête.
Au Nigeria, premier pays de producteur de pétrole en Afrique, le gouvernement a déjà puisé dans ses réserves pour pallier hausse du côut de la vie. En début d'année, avant l'offensive russe en Ukraine, la présidence nigériane a annoncé renoncer à la suppression des subventions sur l'achat des carburants, une mesure extrêmement populaire dans le pays.
Au Nigeria, l'inflation portée par une forte augmentation des prix des biens alimentaires a fait basculer environ 7 millions de personnes de plus dans la pauvreté, selon la Banque mondiale en 2021. En 2021, le Nigeria selon l'agence Reuters a augmenté ses importations de blé de plus de 8%. Son grenier à blé se trouve non loin du lac Tchad, région occupée par des groupes djihadistes.
La pénurie de blé causé par la guerre en Ukraine risquerait même d'aggraver la malnutrition dans ce pays qui compte 206 millions d'habitants. L'organisation des Nations unies pour l'alimentation (FAO) doit rencontrer à Abuja le président Buhari, du 15 au 17 mars prochains, dans l'espoir de "renforcer les efforts" pour nourrir les habitants de l'Afrique de l'Ouest.
Le prix de la baguette s'envole au Sénégal
Au Sénégal, pays qui importe la moitié de son blé de Russie, les inquiétudes autour du prix du pain sont également ressenties par la population. Depuis plusieurs années, le gouvernement plafonne le prix de la baguette de pain, qui est actuellement à 175 francs CFA, soit 0.27 centimes d'euros. L'exécutif sénégalais n'a pas encore annoncé s'il reviendrait ou non sur ce dispositif.
Au Gabon, la flambée des cours du blé a été fulgurante. Au lendemain de l’entrée en guerre de la Russie contre l’Ukraine, le sac de farine de 50 kg a augmenté de 3 000 francs CFA, passant de 16 000 à 19 000 francs CFA. Cette augmentation brutale a entraîné une baisse rapide des stocks disponibles.
"Malgré la flambée des cours du blé, nous avons convenu avec nos partenaires, de maintenir le prix de la baguette de pain à son niveau actuel", a déclaré le Premier ministre du Gabon Rose Christiane Ossouka Raponda en février. Depuis, les boulangers gabonais ont été autorisés à vendre une demi-baguette de pain pour prévenir toute pénurie.
Risque de famine à l’échelle mondiale
Le Programme alimentaire mondial (PAM), de son côté, dit craindre une crise alimentaire dans les régions affectées par la guerre en Ukraine. L'institution alerte aussi contre des risques de famine aggravée dans le monde. Une famine jugée "imminente", en raison de l'interruption de la production et des exportations de céréales russes et ukrainiennes.
Selon l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), huit à 13 millions de personnes pourraient souffrir de sous-nutrition dans le monde en cas d'arrêt des exportations alimentaires de l'Ukraine et de la Russie.
SANT'EGIDIO APPELLE À LA FIN DES OPÉRATIONS MILITAIRES EN CASAMANCE
La communauté catholique "réitère sa pleine volonté de poursuivre le processus de négociation, convaincue que ce n'est que par des négociations raisonnables qu'une paix définitive sera possible
Un médiateur dans la crise en Casamance, la communauté catholique Sant'Egidio, a appelé à l'arrêt de l'opération en cours de l'armée sénégalaise contre des rebelles indépendantistes dans cette région sud du Sénégal.
L'armée sénégalaise a annoncé avoir lancé dimanche une opération contre des rebelles de Casamance dont "l'objectif principal est de démanteler les bases" du chef militaire rebelle Salif Sadio, situées le long de la frontière nord, avec la Gambie. Le médiateur Sant'Egidio exprime "sa profonde inquiétude face à l'affrontement armé qui se déroule actuellement" en Casamance, dans un communiqué transmis mardi à l'AFP. Il "appelle à la fin des opérations militaires en cours conduites par l'armée sénégalaise" pour "sauvegarder la stabilité de la zone concernée et de garder ouverte la voie du dialogue".
La communauté catholique "réitère sa pleine volonté de poursuivre le processus de négociation, convaincue que ce n'est que par des négociations raisonnables qu'une paix définitive sera possible en Casamance". Sant'Egidio avait contribué à la libération mi-février de sept soldats sénégalais, membres de la mission militaire ouest-africaine en Gambie (Ecomig) retenus pendant trois semaines en Gambie par des hommes de Salif Sadio, un chef militaire du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC).
La Casamance, séparée du nord du Sénégal par la Gambie, est le théâtre d'un des plus vieux conflits du continent depuis que des indépendantistes ont pris le maquis avec un armement rudimentaire après la répression d'une marche du MFDC en décembre 1982.
par Ousmane Sonko
QUAND ON N'A PAS LE COURAGE D'ÊTRE JUSTE, IL VAUT MIEUX SE TAIRE
Monsieur le président de l'UMS, que dites-vous lorsque, depuis 9 mois maintenant, la justice refuse de répondre aux courriers de mes avocats tendant à la levée de cette mesure de contrôle judiciaire, n’est-ce pas là un déni flagrant de justice ?
« Il n'y a point de plus cruelle tyrannie que celle que l'on exerce à l'ombre des lois et avec les couleurs de la justice ». Montesquieu.
Monsieur le président de l’UMS, le manque de sincérité qui ressort de vos propos trahit d’emblée votre parti-pris flagrant et la frilosité qui caractérise désormais votre organisation « syndicale ».
En guise d’illustration, en juriste de formation dont vous dites qu’il « ignore le fonctionnement de la justice », je ne vous opposerai que des faits, rien que des faits :
- Parlant de moi, vous dites : « Certaines personnes ne comprennent pas le fonctionnement de la justice
Nous ne sommes pas là pour polémiquer avec qui que ce soit mais, pour clarifier certains points. Avant de critiquer la justice, il faut connaitre comment elle fonctionne. Il ne faut pas se focaliser sur ses propres intérêts pour critiquer l’institution sans connaitre ses règles de fonctionnement. On fait croire que la justice est là pour servir.
Il faut que les gens acceptent de perdre et de gagner en toute bonne foi et en toute logique ».
Plus tard, dans le texte liminaire et dans les réponses aux questions des journalistes, vous m’indexez nommément en affirmant que mon statut politique ne me mettait pas au-dessus de la loi et que j’aurai attaqué l’institution judiciaire et des collègues à vous.
Et sur la sortie de la partie civile dans les médias étrangers, vous dites : « Je sais qu'il y a une sortie mais honnêtement je n'ai pas lu ce qu'elle a dit. A vrai dire ce qui nous amène à cette situation ce sont les sorties dans la presse des deux camps. Chacun des deux camps plaidant avoir raison alors que celui qui détient le dossier ne s'est pas prononcé ».
A ce niveau donc, Monsieur le Président de L’UMS, vous avez eu le temps d’écouter religieusement ma seule et unique sortie depuis un an sur l’affaire, mais refusé de vous donner la peine d’en faire autant pour les innombrables sorties de la partie adverse ; n’est-ce pas déjà un signe d’« impartialité » ? Votre tentative de renvoyer les deux parties dos à dos est subtile et regrettable.
Permettez-moi, monsieur le « syndicaliste » de vous rafraichir la mémoire. Permettez-moi de vous lister toutes les sorties de la partie civile et de son conseil depuis un an maintenant que je suis placé sous contrôle judiciaire et empêché de sortir du territoire national:
Partie Civile (2 sorties)
17 et 18 mars 2021 sur Leral TV
2 mars 2022 RFI, Le Monde, Jeune Afrique
Avocat de la plaignante (11sorties au moins)
11 mars 2021 conférence de presse
28 mai 2021 conférence de presse
21 juin 2021 conférence de presse
13 oct 2021 sur 2stv
08 novembre 2021 sur TFM
25 novembre 2021 sur iTv
05 décembre 2021 sur Senego
08 décembre 2021 sur 2stv
06 janvier 2022 conférence de presse
31 Janvier 2022 conférence de presse
1er mars sur TFM
Durant tout ce temps, aucune sortie ni de moi ni de mes conseils, aucune réaction de l’UMS.
- Vous étiez où, vous Union des magistrats face à ces violations flagrantes et ce piétinement de l’Institution judiciaire ?
- Où étiez-vous lorsque le juge d’instruction, refusait de laisser entrer mes avocats pour assister leur client lors de la première audition, en violation des droits de la défense ?
- Que dites-vous lorsque, depuis 9 mois maintenant, la justice refuse de répondre aux courriers de mes avocats tendant à la levée de cette mesure de contrôle judiciaire, n’est-ce pas là un déni flagrant de justice ?
- Vous étiez où lorsque le procureur Serigne Bassirou Gueye falsifiait le PV d’enquête de la Gendarmerie nationale pour y inclure des images à caractère obscènes uniquement pour charger le dossier ?
- Vous étiez où lorsque l’exécutif, qui n’a aucun égard pour vous, choisit un juge qui a déjà pris position à charge contre moi pour instruire l’affaire ?
- Où étiez-vous encore lorsque le fonctionnement de la justice a été partiellement perturbé par le fait, inédit, que pendant huit mois, un doyen des juges n’avait été nommé, laissant en rade bon nombre de dossiers et violant les droits des justiciables à prétendre à une réponse judiciaire à leurs demandes ?
Monsieur le président, cette liste non exhaustive devait inspirer une attitude différente de votre part : quand on n’a pas le courage d’être juste, il vaut mieux se faire silencieux.
Les cas de violation politique des droits d'un justiciable sont nombreux, toujours avec l’instrumentalisation non pas de toute la justice, mais de quelques magistrats.
- Qu'aviez-vous dit lorsque, dans sa décision rendue le 29 juin 2018, la Cour de Justice de la CEDEAO a jugé que :
- la détention de M. Khalifa Ababacar SALL par l’Etat du Sénégal et ses autorités policières et judiciaires est arbitraire depuis la proclamation des résultats des élections législatives jusqu’à la levée de son immunité parlementaire ;
- sa présomption d’innocence a été violée ;
- son immunité parlementaire a été violée ;
- son droit de se faire assister par ses avocats durant l’enquête préliminaire a été violé ;
- son procès organisé par l’Etat du Sénégal n’a pas été équitable ;
- la responsabilité de l’Etat du Sénégal par le truchement de ses autorités policières et judiciaires est engagée ?
L’UMS n’avait pipé mot.
Que n’aviez-vous, au nom du respect de l’institution judiciaire, eu les mêmes attitudes sur les violations soulevées dans le traitement de l’affaire Karim Wade et sur le parrainage par le Groupe de travail des Nations Unies et la Cour de justice de la CEDEAO ?
Avez-vous eu une réaction d’indignation quand un procureur du Qatar s’est immiscé dans notre chaîne judiciaire et administrative en participant à un exil forcé d’un opposant, qui, jusque-là est empêché de retourner dans sa patrie ?
Le régime en place n’en a cure, et vous non plus !
- Pourquoi n’étiez-vous pas monté au créneau lorsqu’en 2014, avec le soutien des députés de la majorité, monsieur Serigne Mbaye Thiam, alors ministre de l’éducation nationale, défia publiquement la justice en annonçant son refus de se conformer à la décision rendue par la Cour suprême à propos des 690 élèves-maître ?
- Pourquoi vous n’avez jamais eu le même courage de faire des sorties médiatiques lorsque des délinquants proches du régime sont pris en flagrant délit puis libérés pour vaquer à leurs occupations au moment où opposants politiques, activistes et autres contradicteurs du régime sont malmenés et embastillés sans fondement solide ?
- Où étiez-vous lorsqu’un ministre éconduisait des magistrats de la Cour des comptes venus les contrôler et assumer publiquement cet acte de rébellion ?
- Lorsque des ministres, DG et autres sont épinglés par des rapports des corps de contrôles sans aucune suite ?
- Vous n’avez même pas le courage de défendre vos propres collègues souvent pris en cabale par l’exécutif pour manque de docilité.
J’aurai pu prolonger cette énumération au risque d’allonger indéfiniment ce papier, car les cas sont innombrables, de manquements sur lesquels vous êtes restés aphone.
Monsieur le Président de l’UMS je sais que je n’aurai aucune réponse à ces questions. J’aimerai simplement vous dire que le corporatisme, je le connais mieux que vous. J’ai créé et dirigé un syndicat avant vous. J’imagine la pression que vous avez dû subir de certains de vos collègues depuis quatre jours, les plus anciens certainement . Vous n’avez pas parlé pour le droit et la justice, encore moins pour l’institution ; mais uniquement émis un signal positif à la chancellerie. Mais vos propos d’hier sont une intrusion inacceptable dans le dossier et même, en filigrane, des orientations données au juge d’instruction. Nous en prenons cependant acte !
Je conclurai par quelques précisions :
1- Je n’ai aucun problème avec la magistrature au sein de laquelle je compte énormément d’amis de tous âges, fonctions et grades et je demeure convaincu que l’écrasante majorité d’entre eux font leur travail avec honneur, loyauté et dignité ;
2- N’oubliez pas que vous n’êtes pas la justice, ni l’institution judiciaire pour parler à son nom : vous êtes un “syndicat“, une association corporatiste qui défend des intérêts de ses membres. À ce titre, vous n’êtes point habilité à parler au nom de la justice et de toute la justice que votre corporation partage avec d’autres acteurs professionnels et les citoyens ;
3- Rien ni personne ne peut m’empêcher de me défendre et de dénoncer l’entreprise de liquidation lancée contre ma personne, y compris dans son volet judiciaire ;
4- Je n’ai fait aucune attaque contre l’institution judiciaire, j’ai dénoncé la gestion de ce dossier par quelques magistrats. Si vous cherchez les premiers fossoyeurs de l’institution judiciaire, vous les trouverez en dedans ;
5- Je persiste et signe que toutes les entreprises de liquidations politiques, de Mamadou Dia à ce jour, ont eu pour support le « pouvoir » judiciaire, qui s’est rarement comporté dans ce pays comme un vrai pouvoir, alors qu’il doit en être un;
6- À tous ces magistrats consciencieux, je demande de refuser d’être entrainés dans cette bataille, ce n’est le rôle ni de votre corporation, ni de votre association ;
En attendant, Monsieur le Président de l’UMS, je vous renvoie à nouveau à cette maxime de Platon : « Un bon juge est celui qui a acquis une connaissance de l'injustice. ”
Par Mamadou Ndiaye
LE DAAKA A VÉCU
Une foule compacte de fidèles a pris d’assaut l’immense terre-plein de l’espace dédié à la prière finale, elle-même ponctuée d’intenses dévotions déclamées par de savoureuses voix entonnant le Coran.
Le froid glacial cède petit à petit à la chaleur à mesure qu’approchait la clôture lundi de l’édition 2022 du Daaka de Madina Gounass.
Une foule compacte de fidèles a pris d’assaut l’immense terre-plein de l’espace dédié à la prière finale, elle-même ponctuée d’intenses dévotions déclamées par de savoureuses voix entonnant le Coran.
A 9 heures, Thierno Amadou Tidiane Ba, khalife de l’illustre fondateur du Daaka apparaît dans une saisissante sobriété. Les pèlerins, massés dans une impeccable discipline ajustent sans bruit leur posture.
Le tableau qui s’offre aux yeux est un régal de beauté tant l’harmonie des mouvements épouse les sourates psalmodiés avec vigueur et énergie. Cette prière est très prisée ici au Daaka.
A elle seule, la retraite forestière résume les quinze jours de pénitence, de sobriété et de privations dont ont fait montre les fidèles venus de partout du Sénégal et d’ailleurs.
Loin des villes et de ses attributs d’urbanisme, ils s’adonnent au récital du Coran, aux prières surérogatoires et au recueillement. Ils abandonnent le superflu. Et s’abandonnent au rituel de purification que permet cette retraite inédite.
A l’origine, le fondateur du Daaka El Hadj Thierno Mamadou Saydou BA, privilégiait une telle pratique d’isolement pour mieux accomplir sa soumission divine
Une solitude que le saint homme a cultivée dans les années 40 au cœur d’une épaisse forêt qui servait alors de refuge.
Il n’avait pas plus d’une dizaine de compagnons autour de lui à l’époque. La retraite spirituelle gagne en notoriété.
Le marabout s’entoure de fidèles qui propagent ses enseignements dans de lointaines contrées. La parole du religieux convainc plus de monde.
Ses adeptes qui se ressemblent s’assemblent. Progressivement. Le Daaka grandit. Et les affluences grossissent à chaque édition. Sa mort n’entame pas la détermination des fidèles.
Ils voient en Thierno Amadou Tidiane BA, le continuateur légitime. Son physique, son large savoir et sa vaste culture islamique font de lui le dépositaire attitré de l’héritage paternel.
Tout le monde est logé à la même enseigne : sans opulence ni ostentation. Les gens puissants, les gens modestes, les personnes renommées et de nombreux coreligionnaires lui reconnaissent une autorité morale bien assise.
Rares, ses sorties sont scrutées et tout un chacun cherche à s’inspirer des actes discrets qu’il pose et qui lui valent respect et une inépuisable considération.
La ferveur religieuse au Daaka reste intacte. Elle s’adapte aux contextes sans perdre sa justification ni sa mission ou son unicité.
Les pèlerins ne se différencient pas. Ils s’efforcent plutôt de surmonter les disparités et les écarts sociaux en vivant dans une parfaite harmonie.
Le viatique n’est autre que le retour à Dieu par une redécouverte de soi pour espérer la grâce divine et la paix intérieure.
Le cœur léger, les pèlerins entonnent des Chœurs en guise d’aurevoir dans une clairière essentiellement composée d’hommes.
Des hommes de dieu débarrassés de vanité et d’égo, se plient à l’impératif de labeur pour cueillir les fruits de l’effort.
Petit à petit le Daaka se vide de ses pèlerins et renoue avec son cachet naturel. Les espèces animales retrouvent la Nature dans sa pureté...
MARIUS NDIAYE ATTEND TOUJOURS SA RÉHABILITATION
A quand la réhabilitation du Stadium Marius Ndiaye ? La question a fini de faire le tour du panier.
A quand la réhabilitation du Stadium Marius Ndiaye ? La question a fini de faire le tour du panier. Pourtant une somme de près de 360 millions Cfa est prévue et votée dans le budget 2022 du ministère des Sports. En attendant, la Fédé de basket voit ses journées de championnat interrompues pour défaut de projecteurs.
Une situation assez cocasse s’est produite dimanche dernier au Stadium Marius Ndiaye, lors de la 3e journée retard du Championnat national de basket Hommes et Dames. Une journée qui n’est pas arrivée à son terme. Le dernier match - sur les quatre prévus- ayant été suspendu pour défaut de lumière. Seule une partie du parquet était éclairée par des projecteurs à l’agonie. Et d’ailleurs à part le problème de l’éclairage, un des tableaux magnétiques est défectueux. Ne parlons pas de la toiture qui depuis des années ne résiste plus à la pluie. Une telle situation fait rebondir le projet de réhabilitation du Stadium Marius Ndiaye, pourtant annoncé par le ministre des Sports. En effet, en marge de la finale de la Coupe du Sénégal 2021, qu’il a présidée en octobre dernier, Matar Bâ évoquait la réfection de Marius Ndiaye qui, selon lui, est devenue l’une des priorités de son département.
Un budget de 358 millions prévu pour Marius Ndiaye
«La réfection de Marius Ndiaye est inscrite dans le budget de 2022 et vous allez voir cela sous peu à l’Assemblée nationale. Cela fait partie des priorités du département pour accompagner le basket», a soutenu le ministre qui répondait à une question concernant le souhait des dirigeants du basket de candidater pour l’organisation de l’Afrobasket masculin, sachant que le Sénégal a la plus belle salle de basket du continent, le Dakar Aréna. Depuis, le monde de la «balle orange» attend toujours. Pourtant dans le budget 2022 du ministère des Sports, voté par les députés en décembre dernier, il est précisé que «les travaux de rénovation du Stadium Marius Ndiaye vont coûter 358 millions Cfa.» D’ailleurs, concernant toujours le volet rénovation, faut rappeler que pour un coût global de 40 milliards Cfa, la Chine devrait réhabiliter trois stades régionaux mais aussi rénover intégralement Léopold Sédar Senghor dont les travaux vont démarrer incessamment.
Rien à voir avec les travaux du stade Demba Diop
D’où la question qui revient au galop : à quand la réhabilitation du Stadium Marius Ndiaye ? Est-ce une question de priorité ? Des questions qui ont fini de faire le tour du panier dans le milieu de la balle orange. Le Quotidien a tenté hier de faire réagir Cheikh Sarr, le directeur des Infrastructures au ministère des Sports, mais en vain. Cependant, il est bien de préciser, comme certains pourraient le penser, les travaux de rénovation de Marius Ndiaye n’ont rien à voir avec ceux du stade Demba Diop, financés par la Fifa. En attendant donc que l’Etat se décide, la Fédé de basket voit ses journées de championnat interrompues pour défaut de projecteurs. L’instance dirigeante, pour contourner les difficiles conditions d’organisation, étant obligée de programmer ses matchs de championnat un peu plus tôt (à partir de 11h) afin d’éviter de jouer dans l’obscurité. En tout cas ce stadium mérite respect pour avoir révélé et vu défiler les monuments du basket sénégalais et qui porte, depuis 1984, le nom de Serigne Momar Ndiaye, alias Marius Ndiaye, ancien arbitre international de basket, de foot et de handball.
LE REGARD DE MACKY SALL SUR L’HUMANITÉ
Interpellé par le journal français L’Humanité, le chef de l’Etat Macky Sall s’est prononcé largement sur le conflit en Ukraine et sur ses probables conséquences sur les économies africaines, en particulier celle du Sénégal.
Interpellé par des journalistes français en sa double casquette de président de l’Union Africaine et de chef d’Etat du Sénégal, le Président Macky Sall jette un regard lucide sur la situation sociale et politique de la sous-région, et sur la nouvelle donne née du conflit entre la Russie et l’Ukraine. Synthèse.
Interpellé par le journal français L’Humanité, le chef de l’Etat Macky Sall s’est prononcé largement sur le conflit en Ukraine et sur ses probables conséquences sur les économies africaines, en particulier celle du Sénégal. Très pessimiste quant à l’évolution à long terme, Macky Sall, dans cet entretien publié hier sur le site internet du journal du Parti communiste français (Pcf), a souhaité le retour de la paix et des négociations entre les différentes parties. Cependant, appelé à analyser l’instabilité politique et les menaces jihadistes dans la sous-région ouest-africaine, le Président Sall, s’exprimant sous sa double casquette de président de l’Union africaine et de dirigeant du Sénégal, a indiqué que depuis une dizaine d’années au moins, l’extrémisme religieux sévit en Afrique, «de la zone sahélo-saharienne, jusqu’à la Corne de l’Afrique et en Afrique australe, en passant par le bassin du lac Tchad». Il en a fait une terrible déduction : «Aujourd’hui, c’est l’existence même de nos Etats qui est en jeu.» Pour lui, la conséquence à en tirer est simple : «Nous n’avons d’autre choix que de faire face par la riposte militaire même si, à elle seule, elle ne suffit pas. La réponse à l’extrémisme violent doit aussi être éducative et économique.» Mais Macky Sall ne veut pas pour autant soustraiter la sécurité de son pays à d’autres : «Bien sûr, la riposte nous incombe au premier chef. Il faut des armées étoffées en effectifs, bien entrainées et bien équipées.» Cela a été difficile à réaliser pendant les longues décennies des Plans d’ajustement structurel de funeste application. Mais aujourd’hui, un pays comme le Sénégal, sous sa houlette, se bat pour combler son retard en matière d’équipements et de formation militaires. Ce qui lui permet même de fournir en troupes certains pays de la sous-région en proie à l’instabilité, et même des organisations internationales. Toutefois, a ajouté le chef de l’Etat au cours de cet entretien, «nous ne devons pas être seuls à combattre le terrorisme en Afrique. C’est une responsabilité globale qui engage en particulier le Conseil de sécurité. Du reste, le Sénégal a par exemple toujours plaidé pour que la Minusma, composée aujourd’hui de près de 15 000 éléments, soit dotée d’un mandat robuste et d’équipements conséquents lui permettant de combattre le terrorisme. Tel n’est pas le cas à ce jour et c’est bien dommage, car je ne crois pas que les groupes terroristes qui sévissent en Afrique puissent l’emporter sur une coalition militaire internationale suffisamment constituée en nombre, bien équipée et décidée à combattre».
Impératifs d’un vote
Macky Sall en a profité aussi pour expliquer les raisons du vote du Sénégal lors de la résolution des Nations unies condamnant l’invasion de l’Ukraine par la Russie, en affirmant que cela était «dicté par nos propres impératifs nationaux. Quand une situation de cette nature éclate, notre pays se détermine suivant sa propre évaluation des faits, ses dynamiques internes et externes et selon l’évolution de la situation. C’est ce que nous avons fait».
Atténuer les impacts économiques du conflit
Il n’a pas non plus occulté ni minimisé les conséquences que cette guerre pourra avoir pour des économies fragiles comme celles de la majorité des pays africains. La leçon à en tirer pour lui est «la nécessité de gagner au plus vite la bataille de notre souveraineté alimentaire en investissant massivement dans l’agriculture et la transformation de nos produits agricoles. C’est une des priorités essentielles du Sénégal avec le Plan d’Actions Prioritaires Ajusté et Accéléré (PAP2A) que nous avons adopté en septembre 2020 pour nous préparer à la relance économique post Covid. Le secteur agricole y occupe une place de premier choix ; ce qui justifie la hausse du budget consacré à la campagne agricole qui passe à 70 milliards de F Cfa cette année contre 60 ; 70 milliards l’année dernière».
Par Hamidou ANNE
LA GOUVERNANCE PAR LE SILENCE
Nous vivons une époque où les directeurs généraux d’administration sont plus fréquents sur les plateaux TV que les chansonniers. La discrétion, la mesure, la décence républicaine n’ont plus grande importance face à la décrépitude de l'État
Il y a dix ans, face à une demande insistante d’un camarade sur la nécessité de vivifier «sa base électorale», Alioune Badara Cissé, un brin agacé, avait répondu : «Vous imaginez un ministre des Affaires étrangères faire de la politique ?» J’ai partagé des années durant avec cet homme la foi qu’on ne transige pas avec le sens du service public. Peut-être aussi, comme lui, je suis atteint d’une forme de naïveté, qui se manifeste par la conviction que la désacralisation de l’Etat ne peut être une finalité acceptable. Par conséquent, les mœurs actuelles faites de manquements au devoir qui régit la responsabilité publique ont de quoi m’étonner. Depuis une vingtaine d’années, les personnes qui se voient confier de hautes charges afin de servir notre pays ne s’y montrent pas souvent dignes. Elles ont tendance à oublier, dans leur action quotidienne, qu’elles représentent un grand pays, qui a une riche histoire et une longue tradition politique et administrative.
Depuis le tournant de l’an 2000, il est courant de voir ministres et directeurs généraux se succéder sur les plateaux des médias pour se donner en spectacle au mépris de la sacralité des fonctions qu’ils exercent au nom du Peuple sénégalais. Les mêmes ont entériné le principe de commenter tous les sujets, de mettre leur vie privée en scène voire de verser dans des banalités excessives qui constituent un drame du politique. Gouverner, c’est accepter la contrainte et le silence loin des objectifs, des lumières et des réseaux sociaux. Gouverner, c’est sacrifier à la gravité du geste sacré de servir nos concitoyens. Il s’agit de s’éloigner des trivialités, qui sont le propre de la politique actuelle, pour s’élever dans le souci de transformer le cours de l’histoire du Sénégal.
Nous vivons une époque où les directeurs généraux d’administration sont plus fréquents sur les plateaux et les réseaux sociaux que les chansonniers. La discrétion, la mesure, la pondération, la décence républicaine n’ont plus grande importance face à la décrépitude d’un Etat qui est censé régir notre vie sociale, améliorer notre quotidien et nous propulser dans le temps long de l’histoire.
Bénéficier d’un décret de nomination, c’est hériter d’une parcelle de pouvoir de l’Exécutif afin de servir l’Etat. Dans cette position, il convient de se mettre en responsabilité et de se conformer à certaines exigences qui certes ne sont pas toujours justes, mais elles sont nécessaires afin de ne pas verser dans le désordre dans lequel toute tentative de construction nationale est impossible. Un ministre n’a pas à s’abaisser pour être une curiosité de foire ou un fantaisiste censé égayer un public plus ou moins connivent.
Un de mes anciens professeurs à l’Ena me disait qu’il fallait dans le service de l’Etat, être actif sans verser dans l’activisme. Je n’ai jamais caché ma sympathie d’un certain monde d’hier qui sanctifie le sens, le souci de l’histoire et le désintérêt. Un monde d’hommes et de femmes qui servaient leur pays sans verser dans l’esprit de cour que nourrit la quête des réjouissances matérielles non conformes au service de l’Etat. Ma vision de l’Etat dans une république normale est désuète certes. Mais l’Etat tient sur ses rites démodés, qui sont le fil à coudre de sa belle histoire, transcendant les modes, les engouements et les pratiques curieuses de nouveaux responsables publics qui n’ont de responsable que le nom et qui manifestent une inclination souvent imprudente pour la disruption. Une Administration publique n’est pas une startup californienne, elle a des règles auxquelles il faut se conformer.
La mesure ne signifie pas le reniement ou l’autocensure. Il est possible, voire souhaitable, d’avoir des intellectuels au cœur de l’Etat. Leur profondeur de pensée est utile à l’action publique, qui fait face à des enjeux désormais complexes convoquant une interdisciplinarité dans la fonction de gouverner. Ils produisent du savoir, permettent de décloisonner l’Administration et créent des liens avec la société. Mais, même à ces intellectuels de la république, s’impose un devoir de mesure et de pondération, de silence voire de pudeur.
Post-scriptum. En république, il n’est pas envisageable de se soumettre à l’ordre moral ambiant aux relents totalitaires. Il conviendrait plutôt de lui préférer un ordre républicain qui garantit la démocratie, la laïcité, la liberté d’expression et le progrès social. Mais il est déplacé d’insulter la foi des gens. On ne blesse pas sciemment des millions de croyants par des mots teintés d’arrogance, de vulgarité et de mépris. Un ministre ne parle pas de choses grivoises devant ses collaborateurs.
LAMINE GASSAMA SIGNE AVEC SABADELL
Sans club depuis le mois de juillet 2021 après la fin de son contrat avec Gotzepe en Turquie, Lamine Gassama s’est engagé avec le centre Sabadell Futbol Club.
Le défenseur international sénégalais Lamine Gassama s’est engagé avec Sabadell, une équipe de troisième division espagnole. Sans club depuis son départ de Goztepe en juillet dernier, le latéral droit signe un nouveau challenge jusqu’à la fin de la saison.
Sans club depuis le mois de juillet 2021 après la fin de son contrat avec Gotzepe en Turquie, Lamine Gassama s’est engagé avec le centre Sabadell Futbol Club. Une formation espagnole évoluant en Primera RFEF, l’équivalent de la troisième division. Le club a pu obtenir la signature de l’ancien joueur formé à Lyon où il a évolué pendant quatre saisons dans l’effectif de Claude Puel, malgré la fermeture du marché des transferts d’hiver.
Agé de 32 ans, le défenseur sénégalais arrive en tant que joueur libre dans la ligue espagnole. Une nouvelle aventure donc pour le natif de Marseille qui avait été écarté de la tanière et donc privé de la dernière Coupe d’Afrique des Nations (Can 2022) remportée par le Sénégal, à cause de sa situation qui l’avait logiquement éloigné des terrains pendant plusieurs mois. Lamine Gassama a finalement obtenu un contrat grâce auquel il va retrouver du temps de jeu afin d’aider cette équipe à mieux se positionner avant la fin de la saison. L’ancien joueur de Lorient tient là une nouvelle opportunité de rebondir dès le prochain mercato. Il va ainsi pouvoir se relancer et découvrir par la même occasion le football Espagnol, lui qui a passé la majeure partie de sa carrière en Ligue 1 française.
L’expérimenté arrière droit, qui compte 128 matchs en Ligue 1 française, 134 rencontres en Super Lig Turc et 49 sous les couleurs du Sénégal où il a disputé la Coupe du monde 2018 et trois Coupes d’Afrique des nations (2015, 2017 et 2019), rejoint son cinquième club de sa belle carrière
Par Abdoulaye CISSE,
SERIGNE SAME, LE CONFÉRENCIER
L’année 2022 marque certes la 24ème commémoration du rappel à Dieu de Serigne Same Mbaye, mais également, le centenaire de la naissance du savant lougatois
L’année 2022 marque certes la 24ème commémoration du rappel à Dieu de Serigne Same Mbaye, mais également, le centenaire de la naissance du savant lougatois. En effet, Serigne SameMbaye a tiré sa révérence le samedi 14 mars 1998 à l’hôpital Principal de Dakar à la suite d’une longue maladie qu’il a toujours réussi à dissimuler avec dignité et stoïcisme en vue d’accomplir, jusqu’à son dernier souffle, la mission qui fut la sienne après 76 ans de vie sur terre et26ans en tant que « conférencier ». La première conférence publique connue, datée et référenciée de Serigne Same Mbaye remonte à l’année 1972 et fut tenue à Rufisque avec comme thème « le Coran et la Science ». Cela veut également dire que Serigne Same a effectivement commencé l’accomplissement de sa mission à l’âge de 40 ans (âge de la maturité en Islam) tout comme le Prophète Mouhamed (PSL).
SERIGNE SAME MBAYE, LE «CONFÉRENCIER»
C’est sans doute un truisme de dire qu’à chaque fois que lorsque l’on prononce le nom de Serigne Same Mbaye en public, l’opinion pense aussitôt au « conférencier ». En effet, Dieu avait doté Serigne Same d’immenses qualités intellectuelles et morales mais aussi de beaucoup de connaissances dans divers domaines et secteurs de la vie. Il avait non seulement une parfaite maîtrise de la religion musulmane dans toutes ses composantes et dimensions, mais également, une connaissance approfondie de la science moderne dans toute sa diversité. Il était aussi bien au fait de l’évolution du monde contemporain, et surtout, de l’«Homme » pris orthogonalement dans ses trois principales composantes en tant qu’être biologique, social et cognitif. S’y ajoutent sa parfaite maîtrise de la socio-anthropologie du pays, de l’histoire (en tant que sciences sociales), sa connaissance du monde arabe et des cultures orientales et occidentales. Bref, Serigne Same, comme l’indique et à juste titre le Pr. Ahmadou Sakhir Mbaye de Thiès, avait « une intelligence qui plane au-dessus de toute agrégation ».
Son parcours scolaire et professionnel, sciemment escamoté dans cet article, illustre à bien des égards ces propos de son disciple thiessois. Et c’est véritablement pour cette raison qu’il était énormément sollicité pour animer des conférences sur divers thèmes d’actualité, mais également sur des questions religieuses de toutes sortes. Plus encore, il ne déclinait jamais une invitation à l’animation d’une conférence religieuse quels que soient par ailleurs le lieu, le groupe social, la tranche d’âge ou encore la catégorie socioprofessionnelle qui l’invitait. Il avait toujours en bandoulière cette recommandation coranique, « وووو .« وووووووو وووو وووووو ووو Voilà ce qui le poussait à dire à plusieurs reprises, « si je refuse de répondre à une invitation dont l’objet est d’échanger sur une question inhérente à la religion, je craindrais bien que l’on m’interpelle là-dessus le jour du jugement dernier. Voilà pourquoi je ne refuse jamais lorsqu’on m’invité à une quelconque cérémonie religieuse pour venir dire ce que je sais pour le compte et au nom de l’Islam». Il faut savoir toutefois que Serigne Same n’avait pas commencé avec l’animation des grandes conférences qui font aujourd’hui sa grande réputation d’islamologue-conférencier sénégalais. Non ! Il avait démarré d’abord avec des causeries, entouré de petits groupes de personnes à qui il prodiguait des conseils et racontait l’histoire des grands mystiques de la religion musulmane parmi lesquels Imam Ghazali, Imam Chafi’i, Imam Ahmad Ibn Hanbal, Cheikh Ahmadou Bamba, Cheikh Abdoul Aziz Dabakh, Ibn Arabi, Cheikh Abdou Khadr Jeylani, Seydatouna Rabia Al Addawi entre autres grands ascètes de l’Islam. Ces causeries se faisaient pour la plupart dans l’enceinte de sa maison à Louga, généralement, sous forme de questions – réponses après un bref exposé sur les qualités de la personnalité du jour. C’est par la suite qu’il commença à donner des conférences sur l’histoire du Prophète Mouhamed (PSL) lors des Gamou avec une forte présence de fidèles qui venaient l’écouter raconter chronologiquement l’histoire des prophètes et le sens de la célébration de la nuit de naissance du Prophète Mouhamed (PSL).On était alors au tout début des années 1970 et, progressivement, il sera découvert par les communautés religieuses du Sénégal qui ne cessèrent de l’inviter pour leur animer des conférences. C’est de là d’où commença le cycle de ses grandes conférences islamiques qui avait fini par le révéler au grand public à l’échelle nationale et internationale. Voilà chronologiquement comment s’est construite sa grande réputation « conférencier sénégalais ».
DES CAUSERIES TOUT AU DÉBUT…
Le plus vieil enregistrement audio retrouvé de Serigne Same Mbaye date de 1974.Il s’agit d’une causerie tenue dans l’enceinte même de la cour de sa maison sise au quartier Santhiaba portant sur l’ouvrage de son illustre grand frère et ami, Serigne Ibrahima Mbaye (1904 – 1993) dont le titre est le Guide du perplexe sur les miracles de l’éducateur Ahmad As Saghir. Cette causerie est(pour le moment)le plus ancien enregistrement audio retrouvé de Serigne Same Mbaye, titré, daté et localisé dans lequel il évoquait, devant une assistance composée essentiellement de disciples de la famille, les miracles de son illustre père Mame Cheikh Ahmadou Kabir Mbaye tels que déclinés par l’auteur. Il faisait fréquemment ces genres de causerie dans l’enceinte de la demeure familiale sur divers autres thèmes. La plupart de ces causeries n’étaient malheureusement pas enregistrées comme l’indique un de nos interlocuteurs très proche de la famille, « les conférences et causeries perdues au cours de cette période sont mille fois plus importantes, en termes de nombre, que celles retrouvées et portées à la connaissance du grand public ».
LES « GAMOUS » COMME DÉCLIC
La célébration de la nuit de la naissance du Sceau des Prophètes a été un moment décisif dans le parcours de conférencier de Serigne Same Mbaye. Ce fut un moment très attendu par les fidèles. Le public qui venait l’écouter raconter l’histoire merveilleuse des Prophètes avec une aisance jamais égalée, en sus d’une maîtrise parfaite de la « sirra », ne cessait de s’agrandir au fil des années. À ses débuts, la causerie se tenait dans la grande salle de la maison familiale et l’assistance dépassait à peine dix (10) personnes assises sur une natte, en face du conférencier. À l’époque, il faisait juste un bref exposé sur l’histoire des Prophètes alors que l’essentiel du temps était consacré aux questions-réponses. De ce fait, ce n’était pas une conférence « formalisée » telle que nous la connaissons aujourd’hui avec un sujet bien donné, un modérateur ainsi que tout le protocole qui l’accompagne. Il s’agissait juste d’un échange entre un guide spirituel et ses disciples, pour ne pas dire, entre un père de famille et ses enfants. Cependant, l’affluence ne manquait pas au fil des années et il avait été obligé de le délocaliser dans la véranda de la maison. La véranda se révélera très rapidement trop exiguë pour contenir la forte affluence qui ne cessait de s’agrandir au fil des années. Serigne Same était alors obligé, de nouveau, à trouver un endroit plus spacieux à même d’accueillir les centaines de fidèles qui venaient désormais l’écouter disserter sur la vie et l’œuvre du Prophète Mouhamed (PSL). Il décida alors de tenir désormais les causeries dans la grande cour de la maison familiale. Le nombre important de fidèles noté dans son domicile chaque année à l’heure de la causerie, l’obligea encore une fois à délocaliser la conférence hors de son domicile.
De concert avec son grand frère Serigne Ibrahima Mbaye, calife à l’époque de la famille, ils décidèrent désormais de les tenir dans l’esplanade de la grande mosquée de Mame Cheikh Ahmadoul Kabir en vue d’en faire bénéficier le plus de monde possible, mais aussi et surtout, pour permettre à tous ceux qui venaient l’écouter de le faire dans les meilleures conditions qui seyaient. La causerie sur l’histoire des Prophètes avait fini par être l’une des plus grandes attractions de la nuit et le Cheikh changeait constamment de thème en vue de permettre à son assistance de connaitre l’évolution socio-historique de l’implantation et de la propagation de l’Islam dans le monde. Et l’autre a raison de dire, «si vous faites une compilation des gamous de Serigne Same Mbaye, vous aurez un portrait parfait du Prophète Mouhamed (PSL) ».
LE CYCLE DES GRANDES CONFÉRENCES ISLAMIQUES
D’après nos recherches, les premiers à lui demander de leur animer des conférences furent les tidianes, une communauté avec laquelle il entretenait d’excellentes relations, et au sein de laquelle il comptait également beaucoup d’amitiés. Les tidianes avaient en effet une longue tradition d’organisation de conférences, en termes notamment de préparation et d’organisation (planning, cadre d’accueil et sujets d’exposé), contrairement aux autres communautés qui avaient d’autres méthodes d’animation et de vulgarisation des œuvres de leurs fondateurs qui leur étaient également spécifiques. Les conférences étaient souvent suivies de débats sous forme particulièrement de contributions, de commentaires et de questions-réponses comme le modèle très connu du mouvement des Mourtachidines à l’occasion notamment des universités du ramadan. En ce moment-là, le modèle mouride était plutôt orienté vers les diwaan, majalis, bamba moos xam, çant entre autres formes d’organisations moins « formalisées ».
Dans ces genres de rencontre, les causeries étaient l’affaire d’un « orateur de carrefour » qui cherchait à mettre les disciples dans un état second en relatant les innombrables miracles et acquis du Saint homme de Touba . Quoi qu’il en soit, il faut savoir que c’est bien après les tidianes que les mourides, eux aussi, commencèrent à l’inviter dans leurs rencontres afin qu’il leur parle de leur guide et de l’histoire de leur confrérie vu la relation étroite qu’il y avait entre Serigne Touba et Mame Cheikh Mbaye Kabîr, son vénéré père. Rappelez-vous, Mame Cheikh Mbaye a fait une bonne partie de son apprentissage religieux auprès de Cheikhoul Khadim avec l’aval de son grand frère Serigne Abdoulaye Mbaye, fondateur du village de Dépal.
Différentes formes d’alliances existent également entre les familles Mbaye de Louga et Mbacké de Touba. Les mourides qui avaient rapidement décelé chez Serigne Same des talents d’orateur hors-pair ainsi qu’une parfaite maîtrise des sujets qu’ils lui demandaient de traiter sur des thématiques aussi diverses que variées portant sur la voie mystique (soufisme), l’histoire du mouridisme, l’itinéraire spirituel de Cheikh Ahmadou Bamba, les signes avant-coureurs de la fin du monde (aaxiru zaman), le Tawhid, le Fiqh entre autres sujets les préoccupant, ne le lâchèrent plus. Ils tinrent désormais leur «conférencier». La conférence qui a le plus solidifié sa relation avec la communauté mouride fut sans nul doute celle animée au siège de l’Unesco à Paris en 1979 lors de la semaine culturelle dédiée au fondateur de la Mouridiya. Ce jour là, différentes sommités intellectuelles s’étaient succédé du haut de la tribune de l’Unesco. Cependant, l’excellente prestation de Serigne Same Mbaye devant de hauts dignitaires mourides commis en France par le calife général Cheikh Abdoul Ahad Mbacké semble être le catalyseur de tout l’amour que lui porte depuis lors cette communauté, et surtout, des diverses sollicitations qu’elle n’a cessé dorénavant de lui adresser. La journaliste Aïcha Fall Tall note à ce propos « plus d’une heure de tribune en français, où l’érudit confronte son savoir à ceux d’autres universitaires et finit par rallier tout le monde à sa cause dans le débat académique et religieux. Les Mourides ne le lâchent plus… » .
Outre les Tidianes et les Mourides, Serigne Same était également fréquemment sollicité par la communauté Ibaadu Rahman dont il connaissait la plupart des têtes de fil au Sénégal pour avoir, non seulement cheminé avec eux dans les pays arabes durant son long périple en quête de connaissance, mais aussi rencontré au sein de l’Union Culturelle Musulmane avant son éclatement en 1978.
En 1989 au quartier Carrière de Thiès, il avait animé pour le compte de cette communauté islamique une conférence, ô combien intéressante et pleine d’enseignements, sur le thème de l’entraide entre les musulmans (Al Muhawuna). Il était tellement percutant durant son exposé que l’assistance avait du mal à contenir sa joie et sa satisfaction ne cessant d’exalter Allah à chaque fois que le « conférencier »mettait l’accent sur les maux véritables qui gangrénaient la communauté musulmane ou encore sur l’Omnipotence, l’Omniprésence et l’Omniscience d’Allah (SWT). « Cette conférence est l’une des meilleures prestations de Baye Same » ne cesse de rappeler un de ses disciples « du fait que toutes les références citées tout au long de l’exposé sont tirées soit du Coran soit des hadiths du Prophète » renchérit-il.
À l’instar de leurs frères de Thiès, la communauté Ibaadu Rahman de Louga l’invitait aussi beaucoup afin qu’il leur anime des conférences sur différents sujets. Si Serigne Same était autant sollicité par la communauté Ibaadu Rahman, c’est parce qu’au-delà d’être un mystique confirmé parfaitement en phase avec l’islam confrérique sénégalais, il fut aussi un grand intellectuel qui savait parler à chaque peuple sa langue. Très à cheval entre le spirituel et le temporel, il était constamment sollicité du fait de cette transversalité. Pour dire in fine que Serigne Same n’avait pas de frontière au niveau des différentes confessions musulmanes du Sénégal puisqu’il était sollicité par toutes les organisations musulmanes sans distinction d’appartenance confrérique ou confessionnelle.
LA LSDH EXIGE L’APPLICATION IMMÉDIATE DE LA DÉCISION DE LA COUR DE JUSTICE DE LA CEDEAO SUR LE PARRAINAGE
Malgré la décision de la Cedeao qui juge le parrainage comme un obstacle à la libre participation aux élections, l’Etat du Sénégal a tenu à le maintenir pour les Législatives du 31 juillet prochain
Malgré la décision de la Cedeao qui juge le parrainage comme un obstacle à la libre participation aux élections, l’Etat du Sénégal a tenu à le maintenir pour les Législatives du 31 juillet prochain. Ce que certaines organisations comme la Ligue sénégalaise des droits de l’Homme (Lsdh) dénoncent vigoureusement en exigeant du gouvernement qu’il se conforme à l’arrêt de la juridiction sous régionale.
La polémique concernant l’application de la décision de la cour de justice de la Cedeao sur la loi sur le parrainage revient au-devant de la scène. Après les partis de l’opposition, c’est au tour des organisations de la société civile d’entrer dans la danse. Et parmi celles-ci, on peut citer la Lsdh qui, face à l’entêtement de l’Etat du Sénégal à faire du parrainage une condition sine qua non pour participer au scrutin législatif, oppose l’arrêt de la juridiction sous régionale.
Dans un communiqué parvenu à «L’As» et signé par son président Alassane Seck, la Lsdh exige l’application immédiate et effective de ladite décision avant la tenue des prochaines élections. La Lsdh invite dans la foulée l’Etat du Sénégal à instaurer un dialogue franc et sincère entre acteurs politiques pour arriver à un consensus. Ce qui, selon l’organisation de défense des droits de l’Homme, va permettre d’aller vers des élections libres et transparentes et dont les résultats ne seront pas contestés. Justifiant sa posture, la Lsdh rappelle que la Cour avait déclaré que le Code électoral du Sénégal tel que modifié par la loi n° 2018-22 du 04 février 2018 viole le droit de la libre participation aux élections, et ordonne en l’espèce à l’Etat du Sénégal de lever tous les obstacles à une libre participation aux élections, comme cette modification, par la suppression du système de parrainage électoral.
Poursuivant, Alassane Seck et ses camarades affirment que la juridiction sous régionale a également imputé un délai de six (06) mois à l’Etat du Sénégal à compter de la notification qui lui avait été faite, et de soumettre le rapport concernant l’exécution de ladite décision. Par conséquent, ils déplorent le fait que depuis lors, aucun effort de conformité et d’exécution n’a été effectué par l’Etat du Sénégal condamné par la justice communautaire. Quelles que soient les modifications substantielles entamées par ce dernier aux fins de diminuer le nombre de candidats à travers le parrainage, la Ligue sénégalaise des droits Humains (Lsdh) estime que l’Etat du Sénégal doit respecter ses engagements au niveau de cette instance communautaire.
ME ABDOULAYE TINE ET LE FRAPP APPELLENT A LA RÉSISTANCE
Joint au téléphone, l’expert électoral Mouhamadou Mansour Ciss soutient que le Sénégal est membre de cette organisation sous régionale et que les décisions prises dans le cadre de la Cedeao s’imposent à tous les Etats membres de l’organisation. Toutefois, il relève que les sanctions en droit international ou droit communautaire comme dans le cadre de la Cedeao ne sont pas efficaces parce qu’il n’existe pas de mécanismes au niveau communautaire pouvant obliger les Etats à appliquer une décision, s’ils décident de faire autrement. A rappeler que la Cour de justice de la Cedeao avait rendu sa décision suite à une saisine de l’Union Sociale Libérale (Usl) de l’avocat Abdoulaye Tine contre l’Etat du Sénégal. D’ailleurs, Me Tine a fait dernièrement une sortie pour rappeler l’obligation du Sénégal à respecter les injonctions faites par la Cour de justice de la Cedeao avant d’appeler à la résistance politique. Il n’est pas d’ailleurs le seul à le réclamer. Guy Marius Sagna et Cie pensent que le pouvoir actuel a maintenu le parrainage parce qu’il veut procéder à un hold-up électoral lors des Législatives de juillet 2022. C’est pourquoi, le Frapp, dans un communiqué parvenu à la rédaction le 10 mars dernier, appelle le peuple sénégalais à résister au refus du Président Macky Sall de supprimer le parrainage. Le Frapp invite les mouvements citoyens, les partis politiques, tous les démocrates de ce pays à imposer au Président Macky Sall la suppression du parrainage électoral.