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23 juin 2025
Par Elhadj Yvon Mbaye
MONSIEUR LE PRÉSIDENT, ROUVREZ VOS YEUX !
Après ces échéances électorales que nous venons de vivre, acceptons l’expression démocratique bien concise des sénégalais. Avec la manière, le peuple s’est exprimé dignement et honnêtement
Les paramètres économico-politiques et sociaux que vous servez à vos administrés, à vos concitoyens, à votre peuple, n’ont jamais été rassurants. Et, n’inspireraient, en aucun cas, un soupçon de confiance quelconque. Après ces échéances électorales que nous venons de vivre, acceptons l’expression démocratique bien concise des sénégalais. Avec la manière, le peuple s’est exprimé dignement et honnêtement. Et vous, Monsieur Le Président de la République, vous le Premier Citoyen de la nation, vous le Chef suprême des armées, vous le Président du Conseil Supérieur de la magistrature, vous le Président de la « grande» Coalition politique « Ben Bokk Yakaar» vous le Patron en chef du parti au pouvoir « l’Alliance Pour la République « (APR), avez bel et bien reçu le message. Une leçon d’un beau monde du Sénégal.
Monsieur Le Président,
Nul ne peut arrêter la mer avec ses bras, diton. Ce score de 80% de l’ensemble des collectivités territoriales ressemble plutôt à un colosse aux pieds d’argile. Car, seuls 42% des suffrages exprimés vous sont favorables, contre 24% de Yewu Askan Wi et 14%de Wallu Sénégal. Et ensuite, suit le reste du peloton avec chacun un pourcentage mérité. Voilà qui démontre, en analyse de contenu, combien cette posture minoritaire cahin-caha, bougeant à reculons, s’avère désormais inarrêtable. L’opposition confondue est aujourd’hui signataire d’un exploit irréfutable, s’étendant sur l’axe Dakar-Ziguinchor, via Touba-Mbacké-Diourbel, sans oublier Kaolack et Thiès. Ce qui constitue les 65% de l’électorat du Sénégal, dans une compétition qualifiée en amont, par votre proche entourage de primaire pour la présidentielle 2024. Donc, il y’a lieu de rouvrir les yeux, et de regarder la vérité d’en face. Des voix écoutées de votre camp politique fanfaronnaient dans ce sens, afin que vous vous soupesiez pour une participation ou non, à la présidentielle 2024. Et voilà que sortie des urnes,( 42%en faveur de votre camp politique ), la réalpolitique nous renvoie au philosophe Pascal «Victoire au-delà es Pyrénées, erreur en deçà». Car, déjà affaibli électoralement constatant, si l’on en croît les résultats officiels proclamés, accepter une telle donne et ne point lorgner un éventuel mandat de plus, voilà la grandeur du gentlemans agreement. Surtout, quand par les temps qui courent, l’actualité géopolitique vous accueille à des fonctions internationales : La Présidence de l’Union Africaine (UA), gage peut-être d’un futur poste de Secrétaire Général de l’Organisation des Nations Unies ( ONU ). Bref.
Monsieur Le Président,
« La Confiance à l’âme est semblable à un point : une fois envolée, elle ne revient plus» , dixit Pubilus Syrus. Vous avez laissé passer entre vos doigts, une grande confiance que les sénégalais vouaient à votre égard, dès votre prise de pouvoir en 2012. hélas! le peuple n’a pas eu l’occasion, dix ans durant, de savourer, ne serait-ce qu’un brin de votre floraison de promesses : « la gestion sobre et vertueuse», «la patrie avant le parti» , « la Creï, c’était pour l’ancien régime, l’Ofnac c’est nous» , «rien ne sera plus comme avant», «je ne protègerai personne», «jamais, je ne signerai un décret pour nommer un parent, un frère...» Vous gouvernez le Sénégal, à travers des stratégies clair-obscures, des déclarations et des actes politico-politiciens, antipodes de tout ce qui était sources d’applaudissements et de plébiscites, aux premières heures de votre installation. Aujourd’hui, vous êtes critiqué, acculé, voire rejeté par ceux-là qui vous chérissaient hier. Mon cher Président, rouvrez les yeux et analysez le pourquoi. « On ne récolte que ce que l’on a semé « : aucun de vos différents gouvernements, depuis 2012, n’a aidé le citoyen du pays, à humer l’air du bout du tunnel d’une éventuelle émergence. Celle-ci imaginaire sûrement. Le peuple souffre. La jeunesse du terroir désemparée, n’a pas toujours divorcé de cette triste et risquée aventure des pirogues de l’émigration clandestine. Au moment où, d’autres de ce Sénégal de demain, se noient dans les océans transcendants de l’oisiveté, de la drogue, de l’alcool, tout en voguant dangereusement vers les rives de la déperdition et de la dépravation. Nous manquons dans notre pays de stations d’accueil, pour les jeunes formés, qualifiés et diplômés, en éternelle quête d’emploi. Et pourtant, que de structures gouvernementales pour pallier ce grave manquement ! Un chômage qui perdure. Des industries mettant la clé sous le paillasson. L’école désapprend. La santé est malade. Le transport en panne, nonobstant un TER se pavanant. La poste dans la nasse et le monde rural a faim et soif.
Monsieur Le Président,
Vous aviez averti cette opposition, pour qui vous décidiez une réduction à sa plus simple expression, « de ne pas réveiller le Lion qui dort «. Une opposition, fût-elle la plus significative, répondant tout de même à vos invitations régaliennes: le dialogue national, l’irruption première de la Covid 19 et cet historique sacre de nos « lions», après la CAN 2021 du Cameroun. Maintenant, permettez-nous, de vous poser la question de savoir, depuis que le Lion s’est réveillé lui-même, quelles performances en politique de développement ont eu à améliorer l’existence du pauvre hère sénégalais ? Si non, comme réactions politiques visibles, à la manière du berger à la bergère, vous frappez sur de hauts fonctionnaires et des opposants coupables, soit d’une ambition politique, soit d’une expression divergente. Le panier de la ménagère continue ses gémissements et pleurs, quand toutes les denrées de première nécessité ( riz, huile, sucre, lait, savon…) , et les énergies ( eau, électricité, gaz etc..) virent leurs coûts grimper. Comme solution, vous venez, concernant cette consommation alimentaire, de ramener leurs prix à leurs valeurs d’antan, c’est-à-dire celles d’avant les dernières augmentations. « A celui qui ne voit pas le soleil, pourquoi s’évertuer à le lui montrer ? «. Les taux de croissance annoncés par ci et par là, sont antinomiques à la survie du panier de la ménagère. Si dans les écritures comptables du Ministère des Finances, de tels pourcentages existent bel et bien, quels sont les secteurs vecteurs de ce soi disant développement ? Nous citerons à votre place : la Sonatel ( partenaire majoritaire : Orange/France ); L’Aéroport A.I.B.D.(partenaire majoritaire Turc ) ; Sabodola ( partenaires majoritaires: australiens, indiens, français... ); Autoroute à péage ( partenaires majoritaires :Senac, Eiffage/France ); le Port Autonome de Dakar ( partenaires majoritaires : DP World, Bolloré, sous-partenariat suisse..)..... La liste ne serait pas exhaustive ! Qui ne souhaiterait pas qu’il existât des contrats «gagnant- gagnant» dans cette kyrielle de coopérations ? That is the question, clame-t-on a bord de la Manche ! Quand aux scandales et autres subterfuges financiers et économiques, ( détournements de fonds publics et privés, bradage et deals fonciers, blanchiments d’argent, faux billets, Traffic de passeports diplomatiques etc. ), sur la plupart, vous dîtes préférer mettre votre historique coude. Raison pour laquelle, nous vous demandons, honorable Président, de rouvrir vos yeux. Afin de savoir et d’engranger dans la subconscience du dirigeant ne maîtrisant plus sa boussole, que vous aurez ainsi en 2024, épuisé votre magistère, Constitutionnellement et moralement. Ce qu’un leader ne peut réaliser en douze ( 12 ) ans, ce n’est pas en cinq ( 05 ) ans additifs et de trop, qu’il le réussira.
Monsieur Le Président,
Rouvrez vos yeux—la répétition est pédagogique —, vous atterrissez au carrefour de la prise de décision. Le peuple sénégalais dont je me sens être parmi les porte-paroles, vous exhorte à arborer, en bandoulière, ce sage conseil aussi citoyen que patriotique : «Au moment «M «, organisez paisiblement une élection calme et transparente, avant de rendre démocratiquement le tablier. Vous sortirez par la grande porte. «. Veuillez recevoir, Monsieur le Président, l’expression de ma haute considération.
Elhadj Yvon Mbaye
Journaliste-formateur
Membre de la Fédération Nationale des Cadres Libéraux ( FNCL)-
En plus de blé, du maïs et de l’orge ukrainiens, le port d’Odessa dans ce territoire de l’ex URSS est une route incontournable pour les exportations de fertilisants, c’est-à-dire l’engrais utilisé pour doper les cultures de toutes sortes
Odessa, hub portuaire stratégique situé sur la mer Noire, constitue le principal point du transit maritime des Ukrainiens. Si l’offensive russe pour le contrôle de ce port est réussi; ce sera une prise de choix pour les Russes, qui y gagneront un intérêt économique et stratégique décisif.
En plus de blé, du maïs et de l’orge ukrainiens; le port d’Odessa dans ce territoire de l’ex URSS est une route incontournable pour les exportations de fertilisants c’est – à – dire l’engrais utilisé pour doper les cultures de toutes sortes afin de satisfaire la demande mondiale en riz, en oléagineux comme l’arachide pour des pays comme le Sénégal et en soja pour l’argentine.
Aussi de grands producteurs de maïs comme le Brésil, tout comme l’Union européenne ne peuvent se passer des engrais minéraux russes et ukrainiens. Ukrainiens et Russes sont devenus grâce à leurs énormes réserves de gaz producteurs et exportateurs de l’engrais vital pour l’agriculture moderne très intensive en intrants minéraux et synthétiques comme l’Urée et le DAP (Di-Ammonique Phosphate). Le Sénégal pour les besoins d’une campagne agricole aux meilleures conditions avec bien sur une pluviométrie adéquate utilise pas de moins de 120 000 Tonnes d’engrais divers dont l’urée ; le DAP et le NPK. Malheureusement l’invasion de l’Ukraine par la Russie a fait flamber les prix sans compter les difficultés d’approvisionnement depuis la survenue de la covid 19. Les prix de l’urée et du DAP ont été multipliés par trois depuis le début de l’année 2022, alors même que les prix avaient doublé en 2021.
L’urée vaut désormais 777 €/t (livraison mars) et le DAP 895 €/t. Et ce n’est probablement pas fini: les sanctions économiques prises à l’égard de la Russie et de la Biélorussie vont priver l’agriculture mondiale de volumes d’engrais considérables, qui font craindre de profonds bouleversements. « La Russie réalise 20% du commerce de produits intermédiaires d’engrais (ammoniac, roche de phosphate, soufre) et 18 % des échanges d’engrais finis ». La facture d’engrais pour la campagne 2022 ici au Sénégal sera très salée. Les Industries Chimiques du Sénégal auraient pu constituer un palliatif de choix pour l’autosuffisance locale en intrants phosphatés dans nos objectifs de maintenir la cadence des rendements agricoles ; cependant l’ex fleuron de l’industrie lourde locale peine à retrouver son lustre d’antan.
Alors que le plan Sénégal Emergent promet une transformation structurelle de l’économie ; les ICS continuent dans l’extraction des phosphates et leur transformation en intrants semi- finis pour les paysans indiens alors que la demande locale d’engrais reste insatisfaite. L’approvisionnement en intrants agricoles subit toujours les vicissitudes des allocations budgétaires du ministère de l’Agriculture et du l’équipement rural (MAER) et bien sûr des cours mondiaux des fertilisants que la guerre russo-ukrainienne a durement impacté. Dans ces conditions un approvisionnement correct en intrants pour notre pays pourrait avoisiner au cours actuels des engrais pas moins de 120 milliards de Fcfa pour l’actuelle campagne.
Le dossier des ICS et les énormes sacrifices consentis par l’État pour sa relance posent la question de la privatisation dans des secteurs – clés comme celui du primaire. Par ailleurs, où en sommes-nous avec la SONACOS dans la transformation de nos tourteaux en huile raffinée surtout face à l’envolée des cours de ce produit au niveau mondial. Voici les vraies réponses à la réduction des prix ici au Sénégal pour soulager le consommateur sénégalais. Avec un TER de plus de 700 milliards, un stade de près de 200 milliards ; l’allocation des 70 milliards à la campagne agricole de 2022 ne rassure pas sur un nouvel ordre des priorités qui s’impose à nos pays face à un nouvel ordre alimentaire que la géopolitique mondiale nous impose.
Par Soro DIOP
VISITE DE LA «SONKOLAITERIE»
La jeune Adji Sarr hante le sommeil d'Ousmane Sonko. Elle trouble sa quiétude. Elle est le cauchemar de son ascension politique qu’elle risque de faire emprunter un chemin oblique. Son boulet psychologique
La jeune Adji Sarr hante le sommeil de Ousmane Sonko. Elle trouble sa quiétude. Elle est le cauchemar de son ascension politique qu’elle risque de faire emprunter un chemin oblique. Son boulet psychologique. Elle a mis en évidence, plus que tous les psychanalystes et autres spécialistes des profondeurs de l’âme, les tréfonds de sa personnalité, son art consommé mais peu comes¬tible, de la manipulation.
Et qui plus est, Adji Sarr a internationalisé l’affaire en se confiant à des médias français. Ousmane Sonko, «l’anti-fran¬çais» -nouveau maire de Ziguinchor, la première délégation qu’il a reçue est française (allez savoir !)-, sort de son hibernation médiatique. Pour une fois, pas sous le format d’un point de presse, mais d’une conférence de presse, même biaisée. Il tire sur tout ce qui bouge et même sur ce qui ne bouge pas. Sur toutes les institutions de la République. Dans une attitude qui frise la schizophrénie.
Avec une pincée manipulatoire, Sonko tente d’installer et d’instaurer une ligne de fracture, une barrière conflictuelle entre la presse sénégalaise et la presse étrangère. Le journalisme, le vrai, ne connaît pas le chauvinisme ! Un journaliste peut être d’une Nation, d’une ethnie, d’une religion, mais le journalisme, le vrai, n’a aucune frontière. M’enfin, c’est un autre débat !
Quand le quotidien Les Echos, le vendredi 5 février 2021, a livré à sa Une, l’accusation de viol imputée à Ousmane Sonko par Adji Sarr, en vérité, de nombreux Sénégalais, y compris au sein du Pastef, furent plongés dans une hébétude presque «somnambulée». Certains ont d’emblée été dans le déni total, tellement l’homme affichait un visage d’ange poli au parangonnage de la vertu, lui qu’on croyait laver, en éthique, aussi blanc qu’un savon de Marseille.
Une vérité proverbiale, bien de chez nous, fait remarquer qu’un hangar de mensonges ne donne jamais de l’ombre. Dans l’affaire Sonko/Adji Sarr, il faut oser le dire à audible voix, les vérités ont été esquivées, escamotées, évitées, cannibalisées par la peur des obscénités, la tyrannie des insultes, des accusations gratuites, d’infamantes ripostes par la galaxie numérique pro-Sonko. Honneur à la vérité lorsqu’elle est victime d’une insulte !
Qu’importe, il faut visiter fabrique pour en traire et en extraire la véracité. Qu’on se le dise franchement ! Après lecture du scoop livré par le journal Les Echos, lorsque Sonko a annoncé une conférence de presse en guise de réponse, beaucoup de gens s’attendaient à ce qu’il opposât un démenti catégorique pour dire clairement qu’il ne connaissait Mademoiselle Sarr ni d’Eve ni d’Adam. Que le salon «Sweet beauté» est inconnu de son carnet d’adresses. Que ce jour-là, à l’heure du couvre-feu, lui, Sonko, était dans le nid douillet de son domicile auprès de ses deux épouses.
Et patatras, à quoi avons-nous assisté ? Qu’avons-nous ouï à sa conférence… d’aveux. Il connaissait bien Adji Sarr. Il fréquentait le salon de massage. Il y soulageait ses maux de dos. Rien que ça ? Et puis, vlan la parade, la commode parade ! : «C’est un complot ourdi par le pouvoir, par le Président Macky Sall.»
Questions simples
Il reste alors des questions simples, celles que des responsables, des employés et autres néo-croisés de la «Sonko¬laiterie» se refusent et refusent que l’on se les pose et qu’on les pose. Franchement, dites-nous, est-ce donc le pouvoir et le Président Macky Sall qui ont conduit, comme une oie du Bon Dieu et par une soirée d’épaisseur d’encre, Sonko au salon Sweet beauté ? Est-ce eux qui l’ont présenté et/ou recommandé à Adji Sarr ? Sont-ils à l’origine des maux de dos -miraculeusement disparus- dont souffrait Sonko ? Et une autre question simple qui s’adresse à tous ces islamologues, plus dévots en politique, qui défendent Sonko : l’islam autorise-t-il un homme pieux à confier son corps et sa nudité à une femme qui n’est pas la sienne ?
Qu’est-ce qui s’est réellement passé entre Adji Sarr et Ousmane Sonko dans une pièce du salon si Sweet ? Ceux qui ont le don d’avoir des yeux et des oreilles qui percent les murs pourraient y répondre. Mais la vérité, elle, ne sortira que de l’intimité d’une table de…massage pour le prétoire. De la confrontation entre l’accusatrice et l’accusé.
Toujours est-il que ce sont là autant de questions basiques dont les réponses sont voilées, dévoyées dans les charivaris, les tintamarres et autres tohu-bohus politiciens sur fond d’une mise en accusation systématique de Mademoiselle Sarr, une pauvre fille sans défense jetée en opprobre et victime d’une vie chahutée par la dictature d’un marigot politico-numérique. Comme il a raison Tim Ringuette, qui disait que «la richesse attire les amis, la pauvreté, elle, les sélection¬ne» !
Les envolées, on dirait christiques, de Sonko ne sont pas recevables, surtout lorsqu’elles se déclinent en une musique de déculpabilisation sur fond de couplets qui renvoient la responsabilité à un prétendu complot. D’un complot, en réalité, Sonko et Cie n’exhibent jamais les preuves tangibles. Comme si leurs simples paroles valent vérité immuable. Elles sonnent comme un dogme récité par un gourou à ses aveugles adeptes. Non, ça ne marche pas ! Crier au complot ne suffit pas à asseoir et à valider son innocence ou sa culpabilité. Cette alternative-là relève de la Justice, seulement de la Jus¬tice.
Le suprême scandale pour toute conscience tant soit peu armée de l’audace de la vérité est l’attitude de certaines organisations de la Société civile. Le silence affaissé au cachot de la démission de grandes Associations fémi-nines. Même pas un soutien de principe à Adji Sarr, présumée victime jusqu’à preuve… et épreuve du contraire. Mais, elle n’est pas une star. Elle n’est pas dans les paillettes, sous les spots et sunlights. Donc invendable à la bien-pensance…fé¬minine.
Le lourd sommeil d’organisations de droits de l’Homme, bruyamment inaudibles. Dans ce dossier, elles sont nombreuses à faire dans le grand écart et dans le grand écartement. La petite sérère de Niominka n’attire pas les bailleurs de fonds ; le leader de Pastef est lui un bon emballage à même d’emballer les donateurs. Ainsi par le silence et l’inertie, on est à l’abri de la nocivité des gros mots et joyeusetés des faucons…électroniques.
Heureusement que beaucoup de Sénégalais à la lucidité inébranlable, des intellectuels et hommes des médiaux aux es¬prits vaccinés contre toute fragilité, pour qui l’insulte, la grossièreté et l’insolence ne sau¬raient avoir plus de valeur que la vérité, la sincérité et l’objectivité, refusent le silence coupable et la couardise défaitiste.
MUSIQUE – VIOLENCES SUR LES ADOS : GENJI HIP-HOP REFUSE LE SILENCE
«Dotouniou nopi» pour dire que «Nous n’allons plus nous taire» en français, parle de pédophilie, d’inceste, de viol et des attouchements que subissent les adolescentes et adolescents.
Dans le cadre d’un projet de sensibilisation sur la santé de la reproduction des adolescents, «Genji», une association qui regroupe des femmes artistes, activistes et féministes évoluant dans le hip-hop et les cultures urbaines, a sorti un nouveau single. Comme toujours, l’engagement est au rendez-vous. «Dotouniou nopi» pour dire que «Nous n’allons plus nous taire» en français, parle de pédophilie, d’inceste, de viol et des attouchements que subissent les adolescentes et adolescents.
Dotouniou nopi est une nouvelle chanson de l’Association Genji hip-hop sortie depuis le 20 février et dont le clip-vidéo est déjà disponible sur Youtu¬be. Créée en 2016, «Genji» est le verlan de «Jiguéen» qui signifie femme en wolof. Réunies autour d’une association, ces femmes du hip-hop sénégalais, artistes et activistes, ont voulu porter la voix des sans-voix pour dénoncer les violences faites aux femmes et aux enfants. C’est tout le sens d’ailleurs de ce nouveau single Dotouniou nopi après une précédente chanson qui parlait de la loi portant sur la criminalisation du viol. L’objectif visé est de participer à ce combat de déconstruction de certaines connaissances ou pratiques néfastes, mais aussi accompagner les jeunes sur la santé de la reproduction. «Il faut qu’on participe à la libération de la parole de la femme, des jeunes pour que ces femmes puissent se sentir en sécurité. Et se sentir en sécurité veut dire, connaître son corps, connaître les voies et moyens pour être en sécurité dans ce pays. Et la santé a un rôle primordial à y jouer parce que, comme on le dit, un esprit sain dans un corps sain», explique Ndèye Fatou Tounkara dite Wasso. Selon la présidente de Genji hip-hop, le single a été réalisé dans le cadre d’un projet de sensibilisation sur la santé de la reproduction des adolescents. «Actuellement, nous accompagnons le Laboratoire d’analyse des sociétés et pouvoirs/ Afrique-diaspora (Laspad) de l’Université de Gaston Berger (Ugb) de Saint-Louis. Et ce laboratoire est en train d’exécuter un projet de recherche-action qui s’appelle Hira», souligne Wasso Toun¬kara, formatrice en activisme artistique.
A l’en croire, le but de l’association, c’est d’accompagner ce projet dans la communication en utilisant l’art. «Ce qui veut dire que tout le contenu du single nous a été donné par l’équipe de recherche. Ce sont des résultats que nous, en tant qu’artistes où actrices culturelles, essayons de rendre accessibles envers la population. Et donc, ce single sensibilise sur la pédophilie, l’inceste, le viol et les attouchements sur les adolescentes et les adolescents», a-t-elle expliqué. Joint par Le Quotidien, elle précise que ce single est la première étape de l’état des lieux pour savoir exactement ce qui se passe au Sénégal et les différents types de Vbg qui existent et ce que l’Etat du Sénégal, sur les plans juridique et sanitaire, a prévu pour accompagner les victimes.
Dénoncer les agresseurs
La culture urbaine ou le hip-hop se heurte souvent à des stéréotypes de genre où certains termes voire même mots sont considérés comme sensibles. Wasso Tounkara admet que c’est un peu tabou parce que déjà, le ministère de la Femme ainsi que le ministère de la Jeunesse et le ministère de la Santé leur ont recommandé de ne pas utiliser le terme «sexuel». « Donc c’est la raison pour laquelle, nous utilisons les termes santé de la reproduction parce qu’aussi, quoi qu’on puisse dire, c’est toujours un tabou de parler de la sexualité des ados au Sénégal. Et même quand il s’agit de femmes, c’est toujours tabou et même en parler en société, c’est compliqué», regrette-t-elle. Dans le single, il y a la participation de deux jeunes artistes qui ont écrit les textes et posé l’instrumental.
L’une s’appelle Magui Diop et l’autre Eve Crazy. Pour la militante, à chaque fois que l’association travaille sur un sujet concernant la femme, elle essaye d’impliquer les artistes qui s’intéressent à ce sujet-là. «Donc, elles ont été choisies parce qu’elles s’activent sur ces points-là», confirme-t-elle. A propos des instruments, elle explique que le single a été mixé, enregistré et masterisé dans le studio de Diksa et c’est elle-mê¬me qui a fourni l’instrumental.
Silence et tristesse
De l’émotion, il n’en manque pas dans cette chanson accompagnée d’une vidéo. Car, Dotouniou nopi qui veut dire, «nous n’allons plus nous taire en français», traduit le silence, la désolation et la tristesse, que subissent ces femmes. Evo¬luant dans le hip-hop depuis 2008, Ndèye Fatou Tounkara «invite» les victimes à ne pas perdre confiance, à savoir qu’elles ne sont pas seules dans leur combat et à savoir qu’aujourd’hui, il y a beaucoup de femmes qui s’activent pour les accompagner dans leur vie, pour qu’elles aient gain de cause dans leur lutte mais aussi, à ce que leurs agresseurs puissent être sanctionnés. «Je les encourage à dénoncer et à continuer les procédures judiciaires sachant que c’est une procédure très longue, très difficile et très compliquée. Mais leur dire également qu’elles ne sont pas seules et qu’elles peuvent avoir confiance en toutes ces femmes qui sont devenues des sentinelles et qui luttent pour l’amélioration des conditions de vie des femmes et des enfants au Sénégal», a-t-elle lancé.
REVISION DES LISTES ELECTORALES DANS LA DIASPORA : PASTEF CRIE AU SABOTAGE
Les camarades de Ousmane Sonko affirment assister à un «vrai sabotage des opérations pour empêcher une grande masse de compatriotes de s’inscrire ou modifier leur inscription».
La révision exceptionnelle des listes électorales ouverte depuis le 7 mars, sera clôturée le 31 mars prochain. Le Comité de pilotage (Copil) de Pastef constate que le processus semble se dérouler normalement. Cependant, les camarades de Ousmane Sonko affirment assister à un «vrai sabotage des opérations pour empêcher une grande masse de compatriotes de s’inscrire ou modifier leur inscription».
Dans un communiqué, Pastef regrette : «En effet, au lieu d’ouvrir leurs services aux mandataires des partis politiques, certains ambassadeurs et consuls politiciens, en violation de la loi électorale, exigent de nos représentants, une accréditation émanant du ministère des Affaires étrangères même s’ils sont détenteurs d’un mandat et malgré la présentation de la décharge attestant du dépôt effectif des lettres par notre parti.»
Pastef souligne que pour justifier le retard des opérations par certaines ambassades, il est avancé des problèmes de visa pour les agents du ministère de l’Intérieur et de prise en charge de leurs déplacements. «Leurs ordres de missions ne prévoyant pas les déplacements à l’intérieur d’une même juridiction. Pour le respect de la Constitution et des droits constitutionnels des Sénégalais, Pastef-les patriotes invite les services du ministère des Affaires étrangères et ceux du ministère de l’Intérieur à prendre, dans les meilleurs délais, les dispositions additionnelles né¬ces-saires pour une amélioration des inscriptions des Sénégalais de la diaspora», concluent Ousmane Sonko et Cie.
LE COMES BLOQUE LA TENUE DE LA COMMISSION D’ATTRIBUTION DES BOURSES DE SPÉCIALISATION
Le Collectif des médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes en spécialisation (Comes), qui dénonce le nombre limité des boursiers, a décidé «de bloquer la tenue de la commission d’attribution jusqu’à ce que le nombre prévu soit revu à la hausse
Après le secteur de l’Education, c’est celui de la Santé qui risque d’être perturbé. Le Collectif des médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes en spécialisation (Comes), qui dénonce le nombre limité des boursiers, a décidé «de bloquer la tenue de la commission d’attribution jusqu’à ce que le nombre prévu soit revu à la hausse».
En plus du mouvement d’humeur des syndicats de la Santé, le gouvernement doit aussi faire face au «problème que pose l’accès à la spécialisation au Sénégal en raison du nombre très limité, voire insignifiant de boursiers que le ministère de la santé s’apprête à octroyer cette année 2022». Dans un communiqué, le Collectif des médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes en spécialisation (Comes) attire l’attention sur le fait que ce problème risque «encore une fois, de briser la carrière de nombreux médecins généralistes qui avaient pour ambition de se spécialiser».
L’organisation, qui informe «avoir rencontré les autorités du ministère de la Santé et de l’action sociale, écrit à la présidence de la République sans suite et fait plusieurs communiqués d’alerte sans réaction majeure de l’autorité, a décidé de bloquer la tenue de la commission d’attribution des bourses jusqu’à ce que le nombre prévu soit revu à la hausse». Dans la même dynamique, le collectif se réserve «le droit de recourir à tous les moyens de lutte syndicaux pour plaider sa cause si des efforts ne sont pas consentis par les autorités».
Dans son document, le Comes rappelle qu’il «est un organisme dont la vocation principale est de veiller à ce que tous les médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes puissent avoir un accès équitable à la spécialisation».
Selon les membres de cette organisation, «force est de constater que le Sénégal est encore loin de cet objectif, essentiellement à cause des difficultés de prise en charge des frais liés à la spécialisation rencontrées par la plupart des médecins aspirant à la formation». D’après eux, «l’attribution de la bourse de spécialisation pour tous semble à l’évidence être une utopie que l’Etat a laissé entrevoir aux médecins pour les amener à s’engager dans une spécialisation, et ensuite les laisser à eux-mêmes». Pire, ajoute ledit collectif, «au lieu de se rapprocher de l’objectif promis en augmentant progressivement et de manière conséquente, le nombre de boursiers, aujourd’hui on se retrouve avec un taux de 60% de Docteurs en spécialisation (Des) non boursiers, ce qui constitue un frein sans précédent à l’accès à la spécialisation».
Par ailleurs, le Comes renseigne que pour l’année universitaire 2020-2021, «sur deux cent soixante-seize (276) demandes, seules cent quatre (104) bourses ont été octroyées par le ministère de la Santé et de l’action Sociale, soit un taux de 37,6%. Il est rappelé aussi dans le document qu’en 2018, «le Président Macky Sall avait émis le souhait que cette bourse, en plus d’être revalorisée, soit généralisée à l’ensemble des médecins sénégalais souhaitant poursuivre une formation spécialisée». Ce même vœu, souligne-t-il, «a été réitéré dernièrement en Conseil des ministres où il a été demandé aux différents ministères concernés de «proposer un dispositif permanent de facilitation de l’accès à la spécialisation médicale des médecins sénégalais».
Malheureusement, regrette ledit collectif, «cette promesse, entrevue par beaucoup comme une bouffée d’air pur dans l’agonie du système de santé sénégalais, n’a pas encore été matérialisée». Pendant ce temps, font remarquer les membres de cette organisation, «un peu plus du quart d’entre eux se voient ainsi contraints d’abandonner les études de spécialisation en cours de parcours, contribuant ainsi à creuser le gap déjà trop grand des spécialistes au Sénégal».
Interpellé sur les revendications du Collectif des médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes en spécialisation (Comes), le ministère de la Santé et de l’action sociale avait promis de donner sa version. Mais, il n’a donné suite à nos demandes d’interview.
L’ANSD LANCE LA CARTOGRAPHIE CENSITAIRE
L’Ansd prépare le cinquième Recensement général de la population et de l’habitat, prévu en 2023. L’agence a partagé hier en Crd, la cartographie censitaire qui est la première étape de cet exercice.
L’Ansd prépare le cinquième Recensement général de la population et de l’habitat, prévu en 2023. L’agence a partagé hier en Crd, la cartographie censitaire qui est la première étape de cet exercice.
Le Sénégal va compter pour la cinquième fois sa population, mais également les infrastructures de base se trouvant dans chaque localité. Cet exercice est un outil pour préparer les outils de planification, de programmation du développement pour le pays. Il s’agit, selon le Directeur général de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd), d’un exercice stratégique d’une importance extrême pour le pays, puisque tous les programmes de développement découlent de l’utilisation de ces données.
La cartographie censitaire consiste à localiser l’ensemble des habitats du Sénégal, en vue de préparer le grand recensement qui aura lieu en 2023. Une activité qui nécessite la mobilisation des services décentrés et de tous ceux de l’Etat. Elle demande également une forte mobilisation de ressources humaines.
A cet effet, 2060 cartographes sont déjà recrutés et seront déployés dès la semaine prochaine sur le terrain, pour délimiter les zones de recensement appelées District de recensement (Dr) mais aussi estimer la charge de travail de chaque enquêteur afin de pouvoir préparer le grand recensement de juin 2023.
La réalisation du Rgph5 répond d’une part, à la nécessité de mettre à jour la principale source de données socio-démographiques suite aux nombreuses mutations observées dans la société sénégalaise et d’autre part, à suivre la recommandation des Nations unies réitérée par la Résolution 2015/10 du Conseil économique et social, qui demande aux pays en développement d’organiser un recensement durant la période 2015-2024.
Le Rgph étant une opération complexe et vaste, l’Ansd attend la mobilisation d’une très forte logistique en termes de véhicules, de ressources humaines, financières, entre autres. «Nous attendons l’administration déconcentrée de nous accompagner dans la mise en place du dispositif au niveau local et dans la mobilisation des ressources, que ce soient des moyens humains et matériels mais également des salles de réunions estimées autour de 788, qui seront utilisées pour la formation des enquêteurs. Il est aussi nécessaire que le Gouverneur, les préfets et sous-préfets soient mis dans le dispositif pour nous permettre de faire cette mobilisation et d’organiser au mieux le recensement de 2023», a dit Pr Allé Nar Diop.
Le Directeur général de l’Ansd s’exprimait hier au Comité régional de développement (Crd) sur la cartographie censitaire du Rgph5. L’idée était de partager avec les autorités administratives au niveau déconcentré, le plan de mise en œuvre de la cartographie censitaire.
Le Gouverneur de Dakar promet de mobiliser l’ensemble des acteurs territoriaux pour servir de manière efficace à l’atteinte des objectifs. Cela, en mobilisant les populations, en contribuant à la formation des agents et en participant au recrutement des agents recenseurs. «A travers des commissions départementales, des agents seront recrutés, formés, préparés, mais surtout ils se rapprocheront de leurs concitoyens pour procéder au recensement effectif des populations et de l’habitat de manière générale», indique Al Hassane Sall. Au-delà de la mobilisation des moyens humains et matériels, la sécurisation des opérations et des opérateurs sera assurée par les gouverneurs de région.
C’est quoi la cartographie censitaire ? Elle occupe une place déterminante dans le processus de mise en œuvre du recensement. C’est d’elle que «dépendent l’organisation et l’exhaustivité du dénombrement de la population à travers le découpage du territoire en Sections d’énumération (Se) qui seront attribuées aux agents recenseurs».
Selon l’Ansd, la cartographie censitaire permettra de procéder à la mise à jour des listes de concessions et ménages et au découpage du territoire national en aires géographiques regroupant un certain nombre d’habitants, communément appelées districts de recensement, en vue de préparer le dénombrement de la population et de l’habitat en 2023.
Réalisée dans les régions de Dakar, Fatick, Kaolack, Diourbel, Matam, Saint-Louis, Kédougou, Ziguinchor, elle a pour objectif général d’éprouver sur le terrain l’ensemble de sa méthodologie, surtout dans toute sa dimension technologique.
Par David MALPASS et Macky SALL
REPENSER LA GESTION DE L’EAU POUR EN GARANTIR L’ACCES A TOUS
L’eau est notre besoin le plus essentiel, indispensable au développement, à la croissance et à la résilience
David MALPASS et Macky SALL |
Publication 17/03/2022
L’eau est notre besoin le plus essentiel, indispensable au développement, à la croissance et à la résilience. Sans une eau salubre, un système d’assainissement adapté et de bonnes conditions d’hygiène, aucun résultat positif ne peut être atteint dans le domaine de la santé. Et pourtant, un quart de la population mondiale -2 milliards de personnes-manque d’eau potable et la moitié -3,6 milliards de personnes- ne dispose pas d’un système d’assainissement adéquat.1
L’impact de ces manques sur le capital humain est alarmant. En 2019, les maladies d’origine hydrique figuraient au 8ème rang des causes de mortalité dans le monde, coûtant chaque année la vie à 1,5 million de personnes, principalement du fait de la mauvaise qualité de l’eau et de l’assainissement. Ce sont surtout les femmes et les filles qui en subissent les pires conséquences. A titre d’exemple, le manque d’installations nécessaires à une bonne hygiène intime dans les écoles (a) entraîne de l’absentéisme scolaire chez les jeunes filles et des répercussions irrattrapables en matière d’acquisition des connaissances.
On estime que chaque dollar investi dans les services d’eau potable, apporte un retour sur investissement de 3 dollars et même davantage en zone rurale2. En Afrique subsaharienne, l’agriculture représente 23% du Produit intérieur brut, l’eau est donc essentielle pour la production. Elle est également indispensable aux secteurs de l’énergie hydroélectrique, des mines et de l’industrie. En outre, 90% des événements climatiques extrêmes sont liés à l’eau, ce qui signifie qu’une meilleure gestion de l’eau revêt un caractère déterminant pour l’adaptation et la résilience face au changement climatique.
Malgré les avantages clairement établis de l’investissement dans l’eau pour le développement, la sécurité hydrique -le fait de disposer de suffisamment d’eau- est loin d’être atteinte dans de nombreux pays3. La pandémie du Covid-19 a mis en évidence les inégalités criantes en matière de services d’adduction d’eau et d’assainissement, ainsi que leurs conséquences importantes sur la santé publique. Ces défis sont particulièrement sévères en Afrique où la mauvaise qualité de l’eau est à l’origine de 70% à 80% des maladies. Avec l’intensification des sécheresses et inondations, l’assèchement des nappes phréatiques, les villes et exploitations agricoles se retrouvent exposées aux pénuries d’eau.
Plusieurs pays et organisations ont mobilisé des investissements dans l’infrastructure, l’innovation technologique et d’autres solutions visant à s’attaquer aux différents risques et défis liés à l’eau. Néanmoins, une action plus ambitieuse est nécessaire pour généraliser les solutions efficaces et traiter les obstacles systémiques à l’atteinte de la sécurité hydrique et de l’assainissement universel.
Dans ce contexte, le Forum mondial de l’eau -le plus important événement sur ce thème- se réunira pour la première fois sur le continent africain, du 21 au 26 mars prochain. Alors que les décideurs politiques, les chefs d’entreprises, les Ong, les donateurs et les organisations internationales se retrouveront à Dakar, il est hautement prioritaire d’engager une action d’urgence dans le secteur de l’eau, pour avancer sur trois fronts : (i) le renforcement des réformes politiques et institutionnelles, (ii) l’augmentation de l’investissement public et privé et (iii) une plus forte participation citoyenne.
Le renforcement des réformes politiques et institutionnelles est nécessaire pour garantir l’accès universel à l’eau potable et à l’assainissement et pour soutenir l’adaptation au changement climatique. Les institutions en charge de l’eau -comme les agences de bassin hydrographique, les sociétés de service public ou les munici¬palités- ont un rôle crucial à jouer dans la mise en œuvre, mais elles se trouvent souvent freinées par le manque de capacité ou des mandats mal définis. Le Sénégal fait partie des pays qui ont su réaliser des avancées probantes dans la construction d’infrastructures hydrauliques et en matière de réformes politiques et institutionnelles, notamment par le biais d’une société de portefeuille dédiée à la fourniture d’eau, d’une agence d’assainissement qui concentre son action sur l’investissement et de partenariats efficaces avec le secteur privé.4 D’une façon générale, des mesures politiques ciblées et des institutions réformées peuvent permettre une utilisation durable et équitable de l’eau, une appréciation juste du prix de l’eau, ainsi qu’une fourniture plus efficace des services d’adduction d’eau à davantage d’usagers.
L’augmentation de l’investissement public et privé est également importante pour garantir la sécurité hydrique. Les besoins en investissement seront multipliés par six d’ici 2030. Alors que l’Afrique devra investir jusqu’à 20 milliards de dollars chaque année, les pays n’allouent aujourd’hui que 0,5% de leur Pib au secteur de l’eau. Les gouvernements, à eux seuls, ne pourront pas assumer ces dépenses, particulièrement à l’heure où nombre d’entre eux peinent à payer les services essentiels dans un contexte de montée de la dette. Si les banques multilatérales de développement se sont engagées à augmenter de 25% à 35% leur financement dans le secteur de l’eau, l’investissement privé aura un rôle clé à jouer pour combler l’écart dans le cadre de partenariats public-privé solides, indispensables au renforcement de la participation du secteur privé dans le secteur.
Pour que ces efforts soient couronnés de succès, une plus forte participation citoyenne est nécessaire à tous les niveaux pour transformer notre façon d’utiliser, de partager, d’économiser, d’éviter les gaspillages et de valoriser l’eau. Au Sénégal, les agriculteurs collaborent avec les organismes publics d’irrigation sur les innovations en matière d’agriculture climato-intelligente, afin de mettre en place des systèmes d’irrigation à énergie solaire et de réhabiliter les projets de mobilisation des ressources en eau. Pour les agriculteurs, cela permettra d’accroître la production, de réduire les risques et d’augmenter leurs revenus. L’irrigation gérée par les agriculteurs offre de grandes perspectives, mais cela exige un appui politique et des investissements pour développer les connaissances des agriculteurs et l’accès au financement.
Il nous faut passer à l’action dès aujourd’hui pour protéger les populations, les moyens de subsistance et les ressources. Cela implique de renforcer les filets sociaux afin qu’ils couvrent les chocs hydriques, de développer la résilience en augmentant les solutions de stockage et de revoir la conception de nos villes afin d’améliorer la gestion de l’eau. Les crises liées à l’eau peuvent fournir des opportunités de changement et surtout en renforcer l’urgence.
Comme le souligne la Vision africaine de l’eau pour 2025, «on ne peut trouver des solutions à ces problèmes tant que perdurent les vieilles pratiques en matière de gestion de l’eau». La Banque mondiale et l’Union africaine s’engagent à renforcer la sécurité hydrique et la résilience du continent.
Enfin, nous voudrions souligner combien la coopération pour le partage et la gestion concertée des bassins transfrontaliers est fondamentale pour éviter les conflits autour de l’eau et contribuer à la préservation de la paix et de la sécurité internationales. En Afrique de l’Ouest, l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (Omvs) et l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Gambie, créées respectivement en 1972 et 1978, offrent des exemples concrets d’une collaboration efficace.
Sur tous nos objectifs communs, nous pouvons continuer à travailler ensemble et aller plus loin dans nos réalisations.
3 Définition initialement proposée par Grey et Sadoff dans “Sink or Swim? Water Security for Growth and Development”, Water Policy, Septembre 2007. Elle a été réutilisée dans plusieurs publications de la Banque mondiale. La définition complète est : « l’accès à une eau de qualité en quantité suffisante pour l’alimentation, la santé, les écosystèmes et la production, associé à un niveau de risques liés à l’eau acceptable pour les populations, l’économie et l’environnement. »
PIB – RELANCE POST-COVID 19 : LE SENEGAL SORT DE LA VAGUE – AMADOU HOTT ANNONCE UN TAUX DE 6,1%
En marge de la troisième Conférence sur la Francophonie économique, qui se tient toujours à l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad) de Dakar, Amadou Hott a annoncé que l’économie sénégalaise est dans une trajectoire de croissance
En marge de la troisième Conférence sur la Francophonie économique, qui se tient toujours à l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad) de Dakar, Amadou Hott a annoncé que l’économie sénégalaise est dans une trajectoire de croissance. Le taux devrait atteindre 6,1%.
Eprouvée par deux ans de Covid-19, l’économie sénégalaise «a retrouvé» une certaine robustesse. «A la faveur du début de la mise en œuvre du Pap 2A, l’économie a retrouvé sa trajectoire de croissance d’avant Covid-19, et nous tablons sur une croissance de 6,1 % pour l’année 2021 selon les dernières estimations», dévoile Amadou Hott, qui a présidé hier la troisième Conférence internationale sur la Francophonie économique à l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad) de Dakar. Le taux de croissance avait chuté à 1,5% en 2020 après avoir atteint 4,4% en 2019, selon les données publiées sur le site de la Direction de la prévision et des études économiques.
Ces résultats ont été obtenus, dit-il, grâce au programme de relance de l’économie, c’est-à-dire le Pan d’action prioritaire ajusté et accéléré, qui a été validé le 30 septembre 2020. Ce n’est pas tout ! «Beaucoup de réformes ont également été adoptées pour booster les investissements du secteur privé, et l’une des réformes phare, c’est la réforme du cadre du partenariat public-privé au Sénégal», dit le ministre de l’Economie.
Leur impact serait réel, à l’en croire. «Ces réformes ont abouti à une simplification des procédures mais également à une part plus importante du secteur du privé national, non seulement dans le financement du Btp, mais aussi dans l’exécution de ces projets.»
Sans oublier de citer le programme d’urgence de l’insertion socio-économique et l’emploi des jeunes, validé le 22 avril 2021 à Diamniadio, d’un coût de 450 milliards F Cfa, visant à enrôler plus de 65 000 jeunes sur la période 2021-2023. Il y a aussi le programme Etat-Employeur qui veut soutenir la création de plus de 20 000 emplois. «Avec l’Etat qui contribue au paiement de leurs salaires», précise Amadou Hott.
Dans son discours, il a aussi cité les financements octroyés par la Der/Fj, le Fongip, le Programme de résilience économique et sociale de près 1000 milliards de francs Cfa pour contenir les effets néfastes de la pandémie du Covid-19 sur l’économie. «Grace à ce programme de résilience économique et sociale de près 1000 milliards de francs Cfa, la récession a été évitée au Sénégal et le Pib réel maintenu à 1,23% en 2020», se félicite le ministre de l’Economie, du plan et de la coopération.
Plainte de Djibril War contre Cheikh Oumar Diagne
Comme il l’avait annoncé sur sa page Facebook, Cheikh Oumar Diagne a déféré à sa convocation hier à la Division des investigations criminelles (Dic). Même s’il n’a pas été auditionné, M. Diagne sait que c’est Djibril War qui a déposé une plainte contre lui. Il informe avoir trouvé des hommes courtois et corrects à la Dic, mais il y retournera la semaine prochaine pour son audition. Il promet d’apporter les preuves de ce qu’il avance sur l’Action Mondiale des Parlementaires (Pga) et le rôle de ses membres dans l’agenda Osig (Orientation sexuelle et identité de genre). Cheikh Oumar Diagne réaffirme sa volonté d’être auditionné sur tout ce qu’il avance, car, dit-il, la vérité triomphe toujours. A l’en croire, le Sénégal est au cœur de toutes ses préoccupations et il est prêt à faire face à toutes les forces, tous les lobbys et toute forme de mafia dans son rôle de sentinelle.
Niveau bas du débat politique…
Le coordonnateur national du Forum Civil se désole du niveau très bas des débats politiques. Le constat de Birahime Seck est qu’aussi bien du côté du pouvoir que de l’opposition, le niveau du débat politique est très bas dans un contexte de crise profonde de secteurs névralgiques (eau, pêche, foncier, éducation, sécurité alimentaire etc.), sans compter l’impunité en croissance, la léthargie dans les administrations avec l’attente de la nomination d’un Premier ministre.
Le maire de Mbao et des agents à couteaux tirés
Entre le maire de Mbao et certains agents municipaux recrutés par le maire sortant Abdoulaye Pouye, c’est la guerre. Ces agents contractuels ont été remerciés par le maire apériste Abdou Karim Sall. Le nouvel édile de Mbao a coupé leurs salaires. Les agents qui sont une centaine réclament deux mois de salaires, mais Abdou Karim Sall demande qu’ils lui montrent d’abord leurs contrats de travail. Il promet de réintégrer tout agent qui fournira un contrat de travail. Affaire à suivre.
L’ex-maire Abdoulaye Pouye invité à rompre le silence
Dans ce bras de fer entre le maire Abdou Karim Sall et les agents municipaux licenciés, l’ancien maire Abdoulaye Pouye devrait rompre le silence pour éclairer la lanterne de l’opinion. Car d’aucuns sont en train de se poser des questions sur la nature des contrats qu’il avait signés pour les agents. S’agit-il de contrats fictifs ? En tout cas, c’est tout comme, puisqu’aucun de ces agents remerciés n’a brandi jusque-là un contrat de travail. Les populations de Mbao espèrent que leur ex-maire rompra le silence.
Rétention des biens de la mairie de Tivaouane Diacksao
On en sait beaucoup plus sur les motifs qui ont poussé la députée et ex-maire de Tivaouane Diacksao, Fatou Bintou Ndiaye, à refuser de remettre le véhicule de l’institution municipale et d’autres biens à son successeur Moussa Fall de Yewwi Askan Wi (Yaw). Nos sources renseignent que Fatou Bintou Ndiaye qui n’a pas toujours digéré sa défaite aurait introduit un recours à la Cour d’appel pour contester la victoire de Yewwi Askan wi. Un acte «ridicule» aux yeux de certains observateurs qui trouvent que Fatou Bintou Ndiaye qui est arrivée en troisième position aux Locales devrait plutôt se comporter en démocrate et accepter la volonté divine.
Alerte du Pape François sur la corruption
Le chef de l’Église catholique mondiale, le Pape François, a délivré hier un message pour alerter les dirigeants du monde et les fidèles sur la corruption qui commence à être banalisée dans nos sociétés et à être même institutionnalisée comme norme. Une situation décriée par le Pape qui appelle les fidèles à se reconvertir et à privilégier la droiture dans leur travail et la prière pour ne pas subir la sentence de Dieu.
9e Forum mondial de l’eau
Le Président Macky Sall veut que le 9e Forum mondial de l’eau se déroule dans les meilleures conditions à Diamniadio. En réunion de conseil des ministres hier, il a demandé au gouvernement de prendre toutes les dispositions requises, en relation avec le Conseil mondial de l’eau et le Secrétaire exécutif du 9ème Forum mondial. Le chef de l’Etat souligne qu’il attache du prix à la valorisation de la politique nationale en matière d’accès universel à l’eau (et à l’assainissement pour tous), mais également à la mobilisation des forces vives de la nation, pour faire du 9e Forum mondial de l’eau un succès historique du Sénégal et un marqueur de l’agenda de développement du secteur de l’eau. Il informe que ce rendez-vous mondial qui se tient du 21 au 26 mars 2022 au Sénégal verra la participation de plusieurs Chefs d’Etat et de gouvernement, de responsables d’institutions internationales, d’experts et acteurs du secteur de l’eau. Le forum sera un moment fort d’échanges et de partage d’expériences sur les problématiques liées à l’eau.
Création de la Société nationale de Gestion intégrée des Déchets
Bientôt, une société nationale de gestion des ordures sera mise en place. Le conseil des ministres a validé hier le projet de loi autorisant la création de la Société Nationale de Gestion Intégrée des Déchets (Sngid). Le conseil des ministres a également adopté le projet de décret portant création et fixant les règles d’organisation et de fonctionnement de l’Agence sénégalaise de réglementation pharmaceutique (ARP).
Oumar Abdoulaye Ba remplace Haidar El Ali
Ne quittons pas la réunion hebdomadaire du gouvernement sans signaler le départ de Haidar El Ali de la Direction Générale de l’Agence sénégalaise de la Reforestation et de la Grande Muraille Verte. Ce grand défenseur de la nature est remplacé par Oumar Abdoulaye Ba, ingénieur de conception, jusque-là conseiller spécial à la Présidence de la République. Titulaire d’une maîtrise en administration publique, Mme Sophie Diallo atterrit à la Direction générale du Fonds de Financement de la Formation professionnelle et Technique (3FPT), en remplacement de Mame Aby Sèye mutée à la DER/FJ. Quant à Abibou Ngom, Administrateur civil, il devient Secrétaire général de l’Université Amadou Makhtar Mbow (UAM), en remplacement de Ibrahima Wone, admis à la retraite.
Quatre universitaires accèdent au grade de professeur titulaire
Plusieurs enseignants chercheurs de l’Université Assane Seck de Ziguinchor ont accédé au grade de professeur titulaire. Le chef de l’Etat a nommé hier, Oumar Sy professeur titulaire, spécialité : Géographie et Environnement ; Ansoumana Diatta professeur titulaire, spécialité : Pneumophtisiologie ; Boubacar Fall professeur titulaire, spécialité : Urologie ; et Evelyne Siga Diom Professeur titulaire, spécialité : ORL et Chirurgie Cervico-faciale