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26 juin 2025
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RAPPEL A L'ORDRE DU DIPLOMATE UKRAINIEN ET LA CAUTION DES LEGISLATIVES AU MENU DE LA REVUE DE PRESSE DE ZIK FM CE VENDREDI
Les quotidiens parus ce vendredi 4 mars 2022 mettent en exergue le rappel à l'ordre du diplomate ukrainien par la ministre des affaires étrangère Aissata Tall Sall et la caution des élections législatives prochaines de juillet 2022 fixée à 15 millions.
Les quotidiens parus ce vendredi 4 mars 2022 mettent en exergue le rappel à l'ordre du diplomate ukrainien par la ministre des affaires étrangère Aissata Tall Sall et la caution des élections législatives prochaines de juillet 2022 fixée à 15 millions. Suivez dans cet extrait, la revue des titres de Fabrice Nguéma sur Zik Fm.
Drame au lycée technique de Thiès
Stupeur et consternation hier au lycée technique et professionnel Mgr François Xavier Ndione de Thiès. En effet, un élève a brutalement perdu la vie en plein cours d’éducation physique, à la suite d’un contact avec un de ses camarades de classe. Il s’agit de l’élève Mor Talla Sy du département génie civil qui a ainsi tiré sa révérence. Selon nos sources, quand il s’est affalé, les secours ont été alertés. C’est ainsi que les sapeurs-pompiers ont aussitôt débarqué, mais il avait déjà rendu l’âme.
La caution pour les Législatives fixée à 15 millions
Le ministre de l’Intérieur a finalement suivi les propositions de la mouvance présidentielle. Le représentant de Benno Bokk Yaakaar avait souhaité que la caution serve de filtre pour limiter le nombre de listes aux élections législatives. Eh bien ! Le ministre de l’Intérieur a pris un arrêté hier pour fixer la caution pour la participation aux élections législatives prévues le 31 juillet à 15 millions de FCFA. Antoine Félix Diome en informe les partis politiques légalement constitués, les coalitions de partis politiques ainsi que les entités regroupant des personnes indépendantes désireux de participer au scrutin. Le ministre de l’Intérieur précise que l’arrêté a déterminé, en même temps que le montant de la caution, le nombre de documents de propagande pris en charge par l’Etat pour chaque liste de candidats en compétition.
Le Saemss et le Cusems signent le protocole d’accord
Le Saemss et le Cusems ont acté la fin de leur mouvement d’humeur. Les secrétaires généraux de ces deux syndicats du Moyen et du Secondaire ont rencontré le ministre de l’Éducation nationale, Mamadou Talla, hier dans la matinée, avant d’être reçus par le gouvernement autour du ministère des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo et ses homologues concernés par les négociations avec les syndicats d’enseignants. Conformément aux recommandations de la base qui souhaite la suspension du mot d’ordre de grève, les secrétaires généraux du Cusems et du Saemss ont paraphé le protocole d’accord que les cinq autres syndicats du G7 avaient déjà signé. Saourou Sène et Abdoulaye Ndoye ont également signé le procès-verbal de l’accord entre le gouvernement et les syndicats. Toutefois, le secrétaire général du Saemss, Saourou Sène, précise que cet accord s’inscrit dans une dynamique pour la correction des inégalités dans la Fonction publique. Le gouvernement a certes, reconnaît-il, fait des efforts, mais il doit poursuivre la correction de la discrimination entre les fonctionnaires.
500 policiers seront déployés à Tivaouane
Un important dispositif sera déployé à Tivaouane pour les besoins de la ziarra générale le 13 mars prochain. L’annonce a été faite hier par Directeur de la Sécurité Publique (Dsp), Ibrahima Diop, lors du Crd présidé par le ministre de l’Intérieur, Antoine Felix Diome. Le Directeur de la Sécurité Publique a rassuré le comité d’organisation de l’évènement religieux que la police a prévu de déployer 500 éléments pour la sécurisation des sites d’hébergement, de la grande mosquée, de la cité religieuse et des pèlerins avant, pendant et après l’événement. Cet événement religieux revêt un cachet particulier cette année, car il coïncidera avec la commémoration des 100 ans de la disparition de Seydi El Hadj Malick Sy.
500 jeunes de Thiès formés aux métiers du numérique
Dans le cadre de sa mission «initiation des jeunes à l’informatique», le ministre de l’Economie Numérique et des Télécommunications déroule un programme de formation dédiée aux jeunes. Il s’agit de sessions gratuites aux métiers du numérique pour promouvoir l’auto-entrepreneuriat et l’emploi des jeunes. Le ministre Yankhoba Diattara a procédé hier à Thiès au lancement de la formation destinée 500 jeunes de la région. En effet, parmi les 15 millions de Sénégalais qui utilisent l’internet, les 90% sont des jeunes. C’est fort de ce constat, indique M. Diattara, que le chef de l’Etat a instruit le gouvernement d’intensifier toutes les politiques d’encadrement, d’éducation et de formation des jeunes. Le programme a démarré par Thiès, avec une cohorte de 500 jeunes choisis sur plus de 800 qui s’étaient inscrits sur la plateforme. Selon le ministre de l’Economie Numérique, le programme sera élargi aux autres régions du pays, à travers un planning de déploiement. Avec 05 métiers concernés, cette formation va permettre aux bénéficiaires d’éclore leurs talents et d’exprimer leurs expertises dans ce domaine. Selon M. Diattara le chef de l’Etat a mis en place un fonds de 15 milliards de Fcfa logés à la DER et destiné aux jeunes qui veulent évoluer dans le numérique. En outre, il y a une loi pour aider les jeunes qui ambitionnent d’évoluer dans le domaine de l’innovation. Par ailleurs, Yankhoba Diattara annonce qu’un partenariat a été noué avec le ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche pour prendre en charge les 17 000 jeunes Thiessois qui se sont inscrits au niveau du centre de renforcement et d’éducation (CRE) de Thiès. Justice pour les victimes des manifestations de mars 2021 Les organisations de défense des droits humains réclament justice pour les victimes des manifestations de mars 2021 lors de l’arrestation d’Ousmane Sonko accusé de viol par Adji Sarr. La Raddho et la section sénégalaise d’Amnesty International estiment qu’il n’y a plus de temps à perdre et que la justice doit faire son travail en toute indépendance et rapidement pour établir les faits et les responsabilités et juger les éléments des forces de défense et de sécurité qui se sont rendus coupables d’utilisation excessive de la force et d’homicides illégaux. 14 personnes ont perdu la vie à Dakar, Bignona et à Diaobé. Parmi ces victimes, ajoute la même source, 12 victimes dont adolescents âgés de 12, 16 et 17 ans ont été tuées par balles par les forces de défense et de sécurité. Près de 590 manifestants ont également été blessés pendant ces 5 jours de violence. Pourtant, le gouvernement avait annoncé lors d’une conférence de presse, l’ouverture d’une commission d’enquête. Mais depuis lors, les choses sont au point mort. Pour ces défenseurs des droits humains, l’impunité doit cesser ainsi que l’usage excessif de la force et d’armes létales.
17 nouveaux cas positifs au coronavirus
La propagation du coronavirus est au ralenti au Sénégal. Le ministère de la Santé et l’Action Sociale a annoncé hier un taux de positivité de 1,82%. En fait, sur 932 tests, 17 cas sont revenus positifs au coronavirus. Les 17 cas tous issus de la transmission communautaire sont répartis comme suit : 14 cas dans la région de Dakar et 03 cas dans les autres régions. Les autorités sanitaires ont déclaré guéris 19 patients. Toutefois, 04 cas graves sont toujours pris en charge dans les services de réanimation. Aucun décès lié à la Covid-19 n’a été enregistré. A ce jour, le Sénégal compte 85 729 cas positifs dont 83 683 guéris, 1960 décès et 85 sous traitement.
Babacar Gaye quitte la vice-présidence du Pld/And Suqali
Membre fondateur du Parti des Libéraux et Démocratiques (Pld/And Suqali), Babacar Gaye démissionne de son poste de vice-président de ladite formation politique issue des flancs du Parti Démocratique Sénégalais (Pds). Il en a informé le président du parti, Oumar Sarr. Dans une lettre adressée au président du Pld/And Suqali, l’ancien chargé de communication du Pds écrit qu’après mûre réflexion, c’est avec beaucoup de peine qu’il décide de se décharger de ses fonctions de vice-président chargé de l’orientation idéologique et des affaires administratives du parti. Babacar Gaye ajoute qu’il était de son devoir d’accompagner le parti dans ses premiers pas. «Ce n’était pas facile de faire le choix de la rupture avec le Pds. En créant le Pld/And Suqali, il y avait un espoir de changer de paradigmes et de méthodes. Tout n’a pas été parfait même si nous pouvons nous satisfaire d’un ancrage partout dans le pays», a souligné Monsieur Gaye qui, toutefois, reste membre du parti. En fait, Babacar Gaye compte dorénavant poursuivre son engagement au service du pays avec moins de responsabilité dans un parti politique qui exige de la présence et des sacrifices, et surtout plus de liberté dans la prise en charge de ses responsabilités citoyennes.
Pr Mbaye élu président du comité consultatif général du Cames
Le Recteur de l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad), Pr Ahmadou Aly Mbaye, préside désormais le comité consultatif général du Cames. Il a été porté à la tête dudit comité à l’issue d’une élection, mercredi à Conakry. Le comité́ consultatif général est l’organe de conseil et d’appui au Secrétaire général du Cames. Il assure la supervision des questions académiques des programmes du Cames. Aussi, le comité reste une entité́ centrale en ce sens qu’il supervise et contrôle tout ce qui se fait. Pr Ahmadou Aly Mbaye et son équipe ont la lourde tâche de superviser les programmes des comités techniques spécialisés : concours d’agrégation, reconnaissance et équivalence des diplômes, programme de pharmacopée et médecine traditionnelle, et programmes assurance qualité́.
Mérina Dakhar adopte son budget
Le Conseil municipal de Mérina Dakhar, dans le département de Tivaouane, s’est réuni hier en session budgétaire. Et comme à l’accoutumée depuis 2009, le budget pour l’exercice 2021- 2022 a été voté à l’unanimité. Il se chiffre à une enveloppe globale de 562 millions de FCFA dont les 66% sont dédiés à l’investissement. De quoi satisfaire le maire Aymérou Gningue. Selon lui, le pourcentage destiné à l’investissement dénote une volonté d’accélérer la cadence, en matière de développement local et de prise en charge rapide des attentes des populations.
Lancement des travaux de la phase 2 du TER samedi
Le président de la République va lancer, samedi à 15 h, à Diass (ouest), les travaux de la deuxième phase du Train express régional (TER), annonce l’APIX, l’agence chargée de la promotion des investissements et des grands travaux de l’Etat. La cérémonie de lancement du chantier de cette phase du TER va se tenir à l’aéroport international Blaise-Diagne, précise-telle dans un communiqué. La deuxième phase du TER concerne l’axe Diamniadio-Diass qui s’étire sur une vingtaine de kilomètres. Le Train express régional assure le transport de milliers de personnes depuis l’inauguration de sa première phase en décembre dernier.
Par Mohamed DIA
QUAND POUTINE DICTE SA LOI AU MONDE
Qu’est-ce que l’Ukraine a fait à la Russie pour mériter cette invasion ? Objectivement parlant, nul ne pourra répondre à cette question sans parler de l’OTAN ou des torts commis par d’autres pays envers d’autres pays
Qu’est-ce que l’Ukraine a fait à la Russie pour mériter cette invasion? Objectivement parlant, nul ne pourra répondre à cette question sans parler de l’OTAN ou des torts commis par d’autres pays envers d’autres pays. Est-ce que cela donne le droit à n’importe quel pays de se lever et d’envahir un autre pays sur la base de suspicions ou parce que d’autres pays le font ?
DEUX TORTS NE FONT PAS UN DROIT
L’Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC) a été mise en place par la Russie et elle est vue comme l’équivalent eurasiatique de l’OTAN. Elle est composée par six républiques ex-soviétiques : la Russie, l’Arménie, la Biélorussie, le Kirghizstan, le Kazakhstan, et le Tadjikistan. La Russie a ainsi mis en place une coopération militaire et le traité a été signé à Tachkent le 15 mai 1992. La Russie n’a pas demandé l’autorisation de l’OTAN et elle n’a pas à le faire et il n’y a pas eu d’invasion de pays indépendants à cause de ce traité signé. Pourquoi donc l’OTAN devrait-elle demander l’autorisation à la Russie pour s’élargir ? “De nombreux Irakiens peuvent m’écouter ce soir sur les ondes dans leur langue, et j’ai un message pour eux. Si nous devons entamer une campagne militaire, elle sera dirigée contre les hommes sans foi ni loi qui gouvernent votre pays et non pas contre vous. Lorsque notre coalition les chassera du pouvoir, nous vous distribuerons les vivres et les médicaments dont vous avez besoin. Nous détruirons l’appareil de la terreur et nous vous aiderons à construire un nouvel Irak prospère et libre. Dans un Irak libre, il n’y aura plus de guerres d’agression contre des Etats voisins, il n’y aura plus de fabriques de poisons, il n’y aura plus d’exécutions d’opposants et il n’y aura plus de chambres de torture et de salles de viol. Le tyran disparaîtra bientôt. Le jour de votre libération est proche”. Cela est un extrait du discours de George W Bush avant la guerre en Irak. Les Etats-Unis avaient envahi l’Irak, avaient capturé Sadam et l’avaient fait pendre sans preuve de la raison de l’invasion invoquée, les armes à destruction massive.
URSS
A la fin de de 1991, quand l’Union sovietique s’effondrait, elle possédait environ 27 000 armes nucléaires, dont des missiles balistiques terrestres, sous-marins et bombardiers et plus de 15 000 ogives destinées aux missiles à courte portée et des intercepteurs nucléaires. En 1991, plus de 80 % des armes nucléaires stratégiques soviétiques, y compris des sous-marins de missiles balistiques, ont été déployés dans des bases en Russie. Le reste des armes nucléaires stratégiques ont été déployées en Ukraine, en Biélorussie et au Kazakhstan. En 1996, tous ces États avaient restitué leurs ogives nucléaires à la Russie et commencé à éliminer les lanceurs d’armes nucléaires stratégiques aux termes du traité de la START I (Strategic Arms Reduction Treaty), qui était “un traité bilatéral entre les États-Unis et l’Union soviétique sur la réduction et la limitation des armements stratégiques offensifs. Le traité a été signé le 31 juillet 1991 et est entré en vigueur le 5 décembre 1994”. Tous les pays avaient restitué les armes à l’exception de l’Ukraine qui en disposait jusqu’en 2001.
UKRAINE
L’Ukraine, comparable en taille et en population à la France, est un grand, important État européen du fait qu’elle occupe la position géostratégique entre la Russie et les nouveaux États membres de l’OTAN dont la Pologne, la Slovaquie, la Hongrie et la Roumanie. D’un côté, les Russes n’ont jamais été pleinement réconcilié avec l’indépendance de l’Ukraine vis-à-vis de l’Union soviétique en 1991, et estiment que le pays devrait être dans l’orbite politique et économique de la Russie. De l’autre côté, les américains et européens, en particulier ceux d’ Europe centrale et orientale, pensent qu’une Ukraine forte et indépendante est une source importante de stabilité régionale. Du milieu des années 1990 à 2004, la scène politique ukrainienne est dominée par le président Leonid Kuchma et des groupes oligarchiques basés dans l’est et le sud de l’Ukraine qui l’ont soutenu. Kuchma a été élu président en 1994 et réélu en 1999. Cependant, il ne pouvait pas briguer un troisième mandat en vertu de la constitution ukrainienne. Son règne a été caractérisé par une croissance économique solide conjuguée malheureusement à la corruption et la détérioration en matière de droits de l’homme. Durant les élections de 2004, les oligarques avaient choisi le Premier ministre Viktor Yanoukovitch comme candidat pour succéder à Kuchma à la présidence. Le principal candidat de l’opposition, l’ancien Premier ministre Viktor Yushchenko, qui était une figure pro-réforme et pro-occidentale. Après le second tour du 21 novembre 2004 entre les deux meilleurs candidats, la Commission électorale centrale a proclamé Yanoukovitch vainqueur. Les populations n’étaient pas d’accord avec la Commission et des centaines de milliers d’Ukrainiens sont descendus dans la rue, dans ce qui est connu sous le nom de « Révolution Orange ». Ils ont bloqué les bureaux du gouvernement à Kiev et ont fait appel à la Cour suprême ukrainienne pour invalider le vote. Le tribunal a invalidé le second tour des élections le 3 décembre et fixé un deuxième tour de scrutin le 26 décembre et Yushchenko l’a remporté avec 51,99 % des voix contre 44,19 % pour Yanoukovitch et Yushchenko a été investi président de l’Ukraine le 23 janvier 2005. Après son entrée en fonction, le président Yushchenko a voulu ouvrir son économie et on note l’adhésion de l’Ukraine à l’Organisation mondiale du commerce en mai 2008. Cette intégration dans l’OMC en plus d’aider le privé ukrainien, cela pourrait aussi donner à l’Ukraine une influence politique sur la Russie étant donné que son consentement est nécessaire pour l’adhésion de la Russie dans ladite organisation. Dans le long terme, Yushchenko veut voir l’Ukraine rejoindre l’Union européenne et l’OTAN. Il a ouvert le dialogue avec l’OTAN et a même demandé un plan d’actions pour l’adhésion. Le 15 janvier 2008, le gouvernement ukrainien a envoyé une lettre au secrétaire de l’OTAN, Jaap de Hoop Scheffer, demandant un plan d’actions pour l’adhésion de l’Ukraine lors du sommet de l’OTAN du 2 au 4 avril à Bucarest, en Roumanie. Cependant, les sondages d’opinion ont montré que moins d’un quart de la population soutient l’adhésion à l’OTAN. Le gouvernement s’est lancé dans une campagne d’information pour sensibiliser les populations concernant l’adhésion et qu’au préalable, un référendum devait être entériné. Le gouvernement a aussi rappelé que dans la Constitution ukrainienne, il est formellement interdit qu’une base militaire étrangère s’établisse sur le sol ukraininien a l’exception de la Russie qui occupe à une base navale sur la mer Noire, mais que le bail devait expirer en 2017.
SOMMET DE BUCAREST
Lors du sommet de Bucarest, l’OTAN a refusé d’offrir à l’Ukraine un plan d’actions pour l’adhésion, malgré le soutien des ÉtatsUnis et de presque tous les membres de l’OTAN d’Europe centrale. L’Allemagne et la France ont joué le rôle principal dans le blocage de l’effort. Ils ont élevé des questions sur les qualifications de l’Ukraine et ont également exprimé des préoccupations sur leurs relations avec la Russie. Il ne faut pas oublier que l’Allemagne bénéficie de presque 40 % de son pétrole de la Russie et l’Europe bénéficie du tiers. La relation la plus difficile et la plus complexe de l’Ukraine est celle avec la Russie. Le Président Poutine a fermement soutenu la «victoire» de Yanoukovitch lors de la campagne de 2004 campagne électorale présidentielle et a réagi avec colère au succès de la “Révolution Orange” Certains observateurs russes étroitement liés au Kremlin ont accusé les États-Unis et d’autres pays occidentaux d’être derrière cette révolution sans preuves. Yushchenko va plus loin en signant un décret obligeant la Russie à demander une autorisation de mouvement de ses navires, avions et personnels militaires sur le territoire de l’Ukraine. La Russie a déclaré que le décret était anti-russe et en contradiction avec le traité de 1997 qui a donné à la Russie le droit de baser sa flotte en Crimée. En septembre 2008, le ministre ukrainien des affaires étrangères a accusé Moscou de fournir des documents de citoyenneté russe aux habitants de la Crimée. Il craint même que la Russie puisse utiliser la présence de citoyens russes en Ukraine pour justifier une intervention militaire à l’avenir, comme elle l’a fait en Géorgie. Et pourtant l’histoire lui a donné raison. Depuis avoir annoncé son désir d’adhérer à l’OTAN, les relations russo-ukrainiennes ont été tendues. Les dirigeants russes étaient furieux lorsque les événements d’avril 2008 durant le sommet de l’OTAN à Bucarest; il a été déclaré que l’Ukraine rejoindra l’OTAN tôt ou tard. D’après la presse russe, le président Poutine aurait déclaré au président Bush et aux dirigeants de l’OTAN que l’Ukraine n’était pas un véritable État, compte tenu de sa dimension régionale et qu’il cesserait d’exister s’il rejoignait l’OTAN. Selon le site de l’OTAN, en juin 2017, le Parlement ukrainien a adopté une législation réintégrant l’adhésion à l’OTAN en tant qu’objectif stratégique de politique étrangère et de sécurité. En 2019, un amendement correspondant à la Constitution ukrainienne est entré en vigueur. En septembre 2020, le président Volodymyr Zelenskyy a approuvé la nouvelle stratégie de sécurité nationale de l’Ukraine, qui prévoit le développement d’un partenariat distinctif avec l’OTAN dans le but d’adhérer à l’OTAN.
ENFIN
Pourquoi Poutine aurait-il choisi ce moment pour envahir l’Ukraine? Nul ne détient la réponse si ce n’est lui-même; il n’y a aucune élection ni grand événement à part que le monde commence à sortir d’une crise sanitaire et toutes les économies sont affaiblies. Est-ce stratégique ou un coup de tête? En voulant diviser l’Europe, Poutine a uni le monde entier contre la Russie. La Russie est en train de tout faire pour empêcher un effondrement financier à cause d’une vague de sanctions contre son économie en réponse à l’invasion de l’Ukraine. Des conseils de crise se sont tenus après la chute de la monnaie, le rouble russe, qui a forcé la banque centrale a élevé les taux d’intérêt à 20 %. En plus de cela, certaines banques russes ont été exclues de SWIFT (Society of Worldwide Interbank Financial Telecommunication) , un réseau de messagerie bancaire et financière; cela pourrait paralyser les actifs des banques russes. Les réserves sont gelées, les entreprises russes sont interdites d’accès aux réserves, les produits russes sont boycottés… La Russie, avait-elle surestimé sa résilience économique ou avait-elle sous-estimé les ripostes?
LE RAPPEL À L’ORDRE DE L’AMBASSADEUR D’UKRAINE A LA UNE DE LA REVUE DE PRESSE DE L'APS CE VENDREDI
Le rappel à l’ordre de l’ambassadeur d’Ukraine par Dakar suite à un appel à aller combattre dans son pays et d’autres sujets sont mis en exergue par les quotidiens reçus vendredi à l’Agence de presse sénégalaise (APS).
Dakar, 4 fev (APS) – Le rappel à l’ordre de l’ambassadeur d’Ukraine par Dakar suite à un appel à aller combattre dans son pays et d’autres sujets sont mis en exergue par les quotidiens reçus vendredi à l’Agence de presse sénégalaise (APS).
’’A la suite d’un appel pour recruter des +combattants+, l’ambassadeur d’Ukraine au Sénégal a été recadré par le ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur’’, écrit Libération.
Le ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur a invité, jeudi, l’ambassade d’Ukraine à Dakar à ‘’cesser, sans délai, toute procédure d’enrôlement de personnes de nationalité sénégalaise ou étrangère, à partir du territoire sénégalais’’.
Dans un communiqué, il a demandé aussi à Yurii Pwovarov de retirer ‘’immédiatement’’ son message publié sur Facebook, par lequel il demande à des ‘’citoyens étrangers’’ de venir en aide à l’Ukraine, à la suite de son invasion par la Russie.
Le ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur dit apprendre avec ‘’étonnement la publication, ce 3 mars 2022, sur la page Facebook de l’ambassade de la République d’Ukraine à Dakar, d’un appel aux citoyens étrangers à venir en aide à l’Ukraine, avec (…) un formulaire d’inscription’’.
Il a signalé que le représentant ukrainien a ‘’été immédiatement invité au ministère aux fins de vérification et d’authentification de cette publication’’. Ce dernier a ‘’effectivement confirmé l’existence de l’appel et l’inscription de 36 candidats volontaires’’, relève le communiqué.
’’Au regard de la gravité de tels faits, le ministère a officiellement notifié, au nom du gouvernement de la République du Sénégal, une note verbale de protestation condamnant fermement cette pratique qui constitue une violation flagrante de la convention de Vienne sur les relations diplomatiques, notamment en ce qui concerne l’obligation de respect des lois et règlements de l’État accréditaire’’, souligne le communiqué.
Le Sénégal s’est abstenu lors du vote, mercredi, par l’Assemblée générale des Nations unies, d’une résolution exigeant de la Russie la cessation immédiate de l’usage de la force militaire contre l’Ukraine.
’’Des volontaires sénégalais pour défendre l’intégrité du territoire ukrainien face à l’invasion russe, c’est ce que le diplomate ukrainien accrédité à Dakar à chercher à avoir. En retour, c’est un niet catégorique et un rappel à l’ordre que la diplomatie sénégalaise lui a servi’’, écrit le quotidien Bës Bi Le Jour.
Selon Walfquotidien, l’ambassadeur d’Ukraine au Sénégal a été ’’remis à sa place’’. ’’Le Sénégal tempête sur l’Ukraine’’, selon Les Echos. Pour L’As, ’’Aïssta Tall Sall savonne l’ambassadeur ukrainien’’.
Le Quotidien met en exergue la célébration du 142e Appel de Seydina Limamoulaye qui démarre, ce vendredi, à Cambérène. Le journal souligne que ’’les enseignements de Limamoulaye ne cessent d’influencer la vie de millions de fidèles’’.
’’D’une part, ils continuent de vivifier la foi des adhérents à son Appel. D’autre part, c’est toute une philosophie d’hospitalité et d’égalité qui s’en dégage’’, ajoute la publication.
C’est dans ce contexte que Le Soleil annonce l’ouverture du pont de Cambérène à la circulation et affiche à la Une ’’La Jonction qui fait le bonheur des usagers’’.
’’Le Bowtring de Cambérène long d’un Km et d’une extrême complexité technique est réalisé en 2x2 voies. Sa conception en arc permet d’avoir de longues portée pour laisser un espace ouvert durant le Mausolée de Seydina Issa Laye, lieu de haut pèlerinage des Layènes’’, écrit le journal.
L’Observateur s’intéresse à la problématique de la mendicité et affiche à la Une : ’’Dakar, l’invasion étrangère’’.
’’La mendicité devient une sinécure et attire davantage d’adeptes. Plusieurs centaines d’étrangers ont envahi les ruelles de Dakar dans l’espoir de trouver l’aumône pour se prendre en charge. Selon un rapport de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, les mendiants reçoivent 5,4 milliards de francs Cfa par an’’, rapporte L’Obs.
Par Abdoul Aly KANE
CONFRONTATION GÉOPOLITIQUE ET RÉGIONALISATION DE LA MONDIALISATION
Alors que les armes sont en train de « parler » en Ukraine, un nouveau bloc se dresse dans l’économie mondiale, le RCEP ou « Regional Comprehensive Economic Partnership ».
Alors que les armes sont en train de « parler » en Ukraine, un nouveau bloc se dresse dans l’économie mondiale, le RCEP ou « Regional Comprehensive Economic Partnership ». Il est constitué de pays réunis autour d’un nouvel accord de libre-échange pour l’Asie et le Pacifique, le RCEP, signé le 15 novembre 2020 et prévu pour entrer en vigueur le 1er janvier 2022. Le RCEP est né de l’ASEAN (Association des nations de l’Asie du Sud Est) créée en 2012 par quinze nations de l’Asie-Pacifique, en l’occurrence la Birmanie, Brunei, le Cambodge, l’Indonésie, le Laos, la Malaisie, les Philippines, Singapour, la Thaïlande et le Vietnam.
A ceux-là sont venus s’ajouter cinq autres pays de la zone Asie-Pacifique, soient la Chine, l’Australie, le Japon, la Nouvelle Zélande, la Corée du Sud qui possédaient déjà un accord de libre-échange bilatéral avec l’ASEAN. La création de ce nouveau bloc économique mondial est à relier, selon les initiateurs, à la pandémie du COVID qui a déréglé l’économie mondiale du fait de longues ruptures dans les chaînes d’approvisionnement industriel. Cette agrégation de poids lourds économiques a fait dire à la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced) que le RCEP serait le « nouveau centre de gravité » du commerce mondial lorsqu’il fonctionnera à pleine puissance, et que par sa taille, il deviendrait le « plus grand bloc économique au monde ». A ce jour, le RCEP totalise en effet un tiers de la population du monde et près de 30 % du commerce mondial. Ce partenariat économique ainsi institué change complètement la configuration de la géoéconomie mondiale. Et ce, dans un contexte de confrontation militaire en Europe sur fond de menaces de recours à l’arme nucléaire. Au plan politique, il renvoie à la constitution des blocs d’un après-guerre mal soldé, sauf que ce bloc n’a pas le soubassement idéologique d’alors en ce qu’il réunit des pays aussi différents dans leurs crédos politiques que la Chine, le Japon et l’Australie.
Au regard de la diversité du partenariat, des experts en déduisent que les pays de cette région ont décidé d’échapper à la confrontation politique, voire militaire, en choisissant le camp de leurs stricts intérêts économiques. L’intérêt qui semble primer est le profit pour tous, et l’ambition, de donner un nouvel élan de croissance à la reprise économique mondiale.
Dans le cadre de cet accord, les droits de douane sont supprimés sur 90 % des marchandises échangées durant les vingt prochaines années, et les formalités administratives réduites au maximum, ce qui permettra de réduire considérablement les coûts commerciaux et les prix des produits. L’accord prévoit également des règles communes en matière de commerce de biens et services, de propriété intellectuelle, de commerce électronique et de concurrence. Compte tenu de la confrontation géopolitique actuelle, les Etats concernés ont l’ambition d’être l’épicentre d’une «mondialisation régionale» à la pointe des technologies modernes, un lieu d’innovation et d’industries de pointe, et une zone de libre échange pour 30 % de l’économie mondiale.
Et l’Afrique dans tout ça ?
Les regroupements économiques pour une croissance économique renforcée et la constitution du RCEP interpellent au plus haut point l’Afrique, détentrice des matières premières nécessaires à l’industrie, et futur réservoir des consommateurs du monde. C’est une évidence que les ambitions de relance de l’économie mondiale du RCEP, ainsi que la présence renforcée des pays dits émergents en Afrique (Russie Turquie), constituent une forte pression sur les ressources africaines. Dans le même temps, elles offrent l’opportunité d’une transformation structurelle de l’économie du continent, pour autant que les stratégies d’ensemble régionales et nationales soient clairement définies.
Les dirigeants africains doivent se mettre à la hauteur de cette « position de place économique» de l’Afrique, inédite dans l’histoire, en mettant fin au modèle économique antédiluvien de vente en l’état de nos ressources naturelles aux boursicoteurs pour n’en retirer que des miettes, insuffisantes à couvrir les besoins essentiels des populations et à créer des emplois. L’Afrique est interpellée. Elle doit répondre en rangs serrés et organisés. Lorsque les experts du RCEP se fixent comme objectif de parvenir à « davantage de résilience aux chaînes industrielles et d’approvisionnement régionales », ils font référence au renforcement de leurs échanges intra zone, mais également à la sécurisation de leur approvisionnement en matières premières à partir de l’Afrique. Gregory Meeks, président de la Commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants des États-Unis, vient de déclarer que « les États-Unis ne feront partie de l’avenir que s’ils investissent en Afrique dès maintenant ». Il ajoute : « si les États-Unis n’investissent pas en Afrique aujourd’hui — compte tenu notamment de la taille de la population jeune de l’Afrique, qui est supérieure à la population totale de l’Amérique — nous ne ferons pas partie de l’avenir ». En visite au siège de la BAD, à Abidjan, après s’être rendu en Sierra Leone et au Libéria, le parlementaire américain, à la tête d’une délégation d’élus, a déclaré ceci : « mon unique objectif était de m’assurer que l’Afrique passe «de l’arrière au premier plan» ».
Au regard du contexte géoéconomique actuel, l’intégration économique africaine dans le cadre des organisations communautaires (CEDEAO, UA) via la mise en service urgente de la ZLECAf (zone de libre-échange continentale africaine qui a l’ambition d’être la plus importante zone du monde, avec une population attendue de 2 milliards d’individus en 2050), est de la plus grande urgence. Aussi, les tergiversations sur les règles d’origine des marchandises et autres critères, doivent cesser pour que cette zone économique devienne une réalité. L’Afrique doit avoir l’ambition de cesser d’être un réservoir de matières bon marché, ainsi qu’un réservoir de consommateurs qui devraient être 2 milliards d’individus en 2050. Les institutions de gouvernance publique d’Afrique doivent se placer à la hauteur des enjeux de l’heure.
Au-delà des chefs d’Etats, les institutions parlementaires africaines, les sociétés civiles, la jeunesse, tous conscients des enjeux, doivent également se mobiliser pour une intégration économique génératrice d’emplois industriels. Dans cette perspective, il serait grand temps de mettre fin politiquement à la 5ème République version tropicale où le chef de l’état est « Tout » et les autres institutions « rien ». Faute d’ôter à temps le couvercle de la marmite, et de laisser la jeunesse africaine se mobiliser pour les causes nationales et africaines majeures, celle-ci (la jeunesse) risque de commettre un de ces jours, l’irréparable. Il est encore temps d’éviter cette perspective !
DES COMMERÇANTS VÉREUX DÉFIENT LA BOMBE SOCIALE
Des boutiquiers et autres commerçants véreux refusent d’appliquer les nouveaux tarifs au point de défier cette bombe sociale que le président Macky Sall avait tenté de désamorcer.
Il y a une semaine, le président de la République Macky Sall avait décidé, lors du Conseil des ministres, de baisser les prix des denrées de première nécessité comme l’huile, le sucre et le riz. Des mesures à application immédiate afin de désamorcer la bombe sociale renfermant la colère des ménages sénégalais. Malheureusement, les boutiquiers et autres commerçants véreux refusent d’appliquer les nouveaux tarifs au point de défier cette bombe sociale que le président Macky Sall avait tenté de désamorcer.
A l’entame de sa communication de l’avant-dernier conseil des ministres, le Chef de l’Etat avait rappelé au gouvernement son souci permanent de soulager durablement les ménages sénégalais face à la hausse des prix des denrées de première nécessité. De bonnes mesures que les citoyens « gorgorlous » avaient beaucoup appréciées bien qu’il s’agissait de légère baisse qualifiée de bluff tarifaire. Pour preuve, le kilo de sucre en poudre, qui coûtait 625 CFA, passe désormais à 600 CFA soit une baisse de 25 CFA/kg. Ce, contrairement à l’huile dont le litre passe de 1200 CFA à 1100 CFA soit une baisse de 100 CFA. De même que le riz brisé non parfumé, qui coûtait 15.000 CFA le sac de 50 kg et se vend désormais à 13.750 CFA ou le « grand prix » du chef de l’Etat soit une baisse de 25 CFA/kg. Et montrer que la paix sociale n’a pas prix, mais elle a un cout, le président Macky Sall avait décidé d’allouer une subvention de 32 CFA sur le kilogramme de riz paddy. Ce qui porte le prix au producteur à 162 CFA dans le but d’encourager et de soutenir la production locale de riz, Malgré l’arrêté ministériel fixant les prix et les folklores médiatiques autour du concept « bon prix/juste prix », la réalité du terrain demeure têtue. Allez s’aventurer dans les boutiques du coin, hypermarchés et autres commerces ! Le triste constat est le même, les commerçants refusent d’appliquer les nouveaux tarifs. Pour prouver leur refus, leur témérité et leur l’inflexibilité face à l’application des nouveaux tarifs, boutiquiers et commerçants ont encore flambé les prix du sucre, de l’huile et du riz. D’ailleurs pour officialiser ce non-respect de la baisse des prix, l’Union Nationale des Commerçants et Industriels du Sénégal (Unacois/Jappo) avait organisé une conférence dans ce sens « Appliquer l’arrêté du ministre du commerce, c’est de vendre à perte ! Car il est impossible d’acheter la tonne de riz auprès de l’importateur à 262 000 CFA et la revendre à 264 500 CFA sans prendre en compte les frais de transport de 8000 cfa. Donc c’est inapplicable en l’état actuel » se désole le directeur exécutif de l’Unacois-Jappo, Ousmane Sy Ndiaye au lendemain de la notification de l’arrêté ministériel plafonnant les nouveaux tarifs de certaines denrées alimentaires.
MOMAR NDAO ASCOSEN CONDAMNE !
Confronté au refus des commerçants d’appliquer la baisse des prix, Momar Ndao de l’Ascosen se dit frustré par cette posture de défiance « Pourtant lorsque le président Macky Sall avait reçu les commerçants et importateurs pour ces mesures inclusives, ils avaient tous accepté cette baisse ! C’est regrettable de les voir revenir sur leurs décisions » rappelle-t-il avant de fustiger cette hausse généralisée au détriment des pauvres consommateurs « Cette hausse des prix ne se justifie pas. Car les méthodes utilisées pour augmenter les prix ne correspondent pas à ce qui devrait être. Même s’il y a des variations à l’international, le niveau de répercussion ne corresponde pas à ce qui devrait être. C’est d’une part ce que j’appelle le brouhaha de hausse. C’est-à-dire, dès que les gens annoncent qu’il y a une augmentation au niveau international, les commerçants sénégalais se mettent dedans et profitent de la situation pour augmenter de manière indue les produits alimentaires. Par ma voix, l’Ascosen dénonce l’arrêté du ministre du commerce qui porte le prix du sucre de 600 à 625 CFA. Parce que c’est grâce à notre rejet que président de la République avait demandé que tous les prix soient revus à la baisse, notamment le riz, l’huile et le sucre. Il y a un défaut de régulation car, les prix ne sont respectés par personne. Le ministère du commerce qui a en œuvre la régulation des prix est aux abonnés absents » s’emporte Momar Ndao contacté par « Le Témoin ».
Auchan a raté le coche… de la réconciliation
En cette période de cherté de la vie coïncidée avec le triste anniversaire des émeutes de mars 2021, il est question de déplorer la leçon non retenue par le distributeur français Auchan dont les hypermarchés avaient été pillés, saccagés et incendiés par des manifestants en colère politique et sociale. Il est regrettable qu’Auchan n’ait pas profité de cette hausse générale des prix pour gagner en fidélité et réconcilier avec la clientèle sénégalaise des goorgorlous. Car le bas prix demeure toujours la raison principale pour laquelle un consommateur reste fidèle à un magasin ou à un produit. A plus forte raison qu’un leader mondiale de distribution comme « Auchan » dont l’autorisation de s’installer au Sénégal était liée à un cahier des charges jurant à pratiquer une politique de très bas prix. D’où le rush de nombreux clients et autres consommateurs aux revenus faibles ou moyens vers les hypermarchés Auchan. Malheureusement que nous l’avions récemment déploré, cette politique de bas prix n’était que ruse pour gagner d’importantes parts de marché, ruiner les commerçants sénégalais avant de relever ses prix une fois la concurrence par terre.
Pire que les boutiques de quartiers, le français Auchan n’a pas encore appliqué le récent arrêté ministériel baisant les prix du riz, du sucre et de l’huile. Les bouteilles d’huile dont les prix variaient entre 1.350 cfa entre 1.400 cfa 1.500 cfa/litre selon les marques et la nature. Au delà de la hausse des denrées de première nécessité, Auchan s’entête dans une provocation tarifaire en augmentant aussi tous ses autres produits agroalimentaires et autres boites de conserves très pris par les sénégalais tels que les spaghettis, le lait en poudre, les haricots verts, les petits pois, les tomates etc.
Pour Momar Ndao, président de l’Association des consommateurs du Sénégal (Ascosen), il n’y a aucun partenariat entre son structure et le distributeur français Auchan « Mais cela ne nous empêche pas d’inviter les sénégalais à boycotter les magasins Auchan. Les gens n’ont qu’à aller ailleurs et accepter d’acheter le moins cher. L’essentiel que les prix proposés soient plus intéressants que les prix qui sont autrement proposés dans les autres boutiques. Dans tous les cas, proposer des prix pour attirer la clientèle, pour ensuite les augmenter, ce n’est pas ce que nous attendons des grands distributeurs aux grandes surfaces » regrette le défenseur des consommateurs avant d’ajouter qu’il est plus que jamais déterminé à se faire entendre de manière plus régulière dans son travail de fond visant à obtenir la régulation du marché au profit des sénégalais. En tout cas, Auchan a raté le coche d’une baisse qui devait le rapprocher économiquement et socialement des sénégalais après les regrettables dégâts de mars 2021.
En défiant cette bombe sociale que le président Macky Sall a tenté de désamorcer avec de nouveaux tarifs, boutiquiers, commerçants, importateurs et distributeurs ont du oublier que personne ne sera à l’abri d’une éventuelle fragmentation. Que Dieu sauve le Sénégal des commerçants véreux dont le patriotisme social laisse à désirer.
DES ÉCONOMISTES PRÉCONISENT UN CHANGEMENT DE MODÈLE ÉCONOMIQUE
Malgré le déblocage par l’état de 200 milliards pour soutenir les prix, les économistes El Hadj Alioune Diouf et Yaya Idrissa Diandy de l’Ucad soutiennent que ces baisses et ces efforts de l’Etat sont encore insignifiants
La récente baisse du prix du riz brisé non parfumé (de 15.000 FCFA le sac de 50 kg à 13.750 FCFA, soit une baisse de 25 FCFA par Kg), du sucre (de 625 FCFA à 600 FCFA, soit -25 FCFA/Kg) et de l’huile (1200 FCFA à 1100 FCFA le litre) est ressentie comme une bouffée d’oxygène par les populations. Par ce geste, l’Etat se déleste de près de 50 milliards de recettes fiscales. En septembre dernier, déjà, il avait accepté de perdre 47 milliards frs pour maintenir les prix à leur niveau d’alors. Si l’on tient compte d’autres mesures du même ordre, globalement, l’Etat a fait des efforts colossaux portant sur près de 200 milliards de frs pour contenir l’inflation et soulager les ménages. Malgré tout, les économistes El Hadj Alioune Diouf et Yaya Idrissa Diandy de l’Ucad soutiennent que ces baisses et ces efforts de l’Etat sont encore insignifiants. A les en croire, ils n’annihilent pas une possible surchauffe de la tension sociale pouvant même déboucher sur des débordements populaires. Surtout, soutiennent-ils, c’est le modèle économique du Sénégal qu’il faut repenser.
Vendredi dernier, le ministre des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo, s’est évertué à expliquer les immenses efforts du gouvernement pour soulager les populations. Au-delà de la baisse des prix du sucre, de l’huile et de riz décidée au Conseil des ministres du mercredi 26 janvier. L’argentier de l’Etat précisait que, dans le budget 2022, l’Etat avait tablé sur un prix du baril de pétrole à 75 dollars. A ce jour, il dépasse les 100 dollars et pourrait encore connaître une hausse drastique, au regard notamment des tensions internationales liées à l’invasion Russe de l’Ukraine. Une situation préoccupante qui vient « annihiler » les nombreux efforts consentis en termes de subventions allouées à l’électricité pour 100 milliards de FCFA, renoncement à la hausse des prix des hydrocarbures pour un impact global d’environ 46 milliards de FCFA et de baisse des prix des denrées de première nécessité (huile, riz brisé non parfumé, sucre) mais aussi de subvention de 32 FCFA sur le kilogramme du riz paddy dans le but d’encourager et de soutenir la production locale de riz. Ces importantes mesures, au bénéfice des populations, ont un impact d’environ 200 milliards de FCFA sur les finances publiques. « Nous voulons, à travers cette conférence de presse, expliquer aux Sénégalais les mesures importantes et logiques que le président Macky Sall a prises pour alléger la souffrance des ménages, liée à la conjoncture mondiale. Et l’impact de ces mesures sur le budget, en termes de mobilisation des recettes, tourne autour de 200 milliards de FCFA », disait vendredi, le ministre des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo, lors de cette conférence de presse, en compagnie de son homologue du Commerce, Aminata Assome Diatta.
La situation de surchauffe risque de mettre fin à l’état de grâce du président Sall, selon El Hadj Alioune Diouf économiste.
« Le devoir du président de la République c’est de répondre aux préférences collectives des populations sénégalaises. Et c’est le plus noble des devoirs », estime le spécialiste des questions économiques, El Hadj Alioune Diouf. Comme à travers le monde entier, dans notre pays aussi, les prix de la quasi-totalité des denrées ont grimpé depuis la crise sanitaire du covid 19. L’ancien directeur du Commerce intérieur dit regretter cette situation de hausse qui fait supporter aux ménages des charges supplémentaires. Ce qui risque sans doute de faire perdre au président Macky Sall son état de grâce consécutif au sacre des « Lions » à la CAN, à l’inauguration du TER et celle du stade de Diamniadio. Des événements qui avaient fini par faire oublier aux Sénégalais les souffrances auxquelles ils étaient habituées. Mais quand le panier de la ménagère se vide de plus en plus, la révolte pourrait devenir imminente. Tout en se réjouissant avec nos compatriotes de la performance de nos « Lions » et aussi de l’inauguration d’infrastructures, El Hadj Alioune Diouf estime que l’augmentation générale des prix est un coup rude pour le pouvoir d’achat des ménages les plus vulnérables. Certes, reconnaît-il, des efforts immenses ont été consentis par le gouvernement pour atténuer l’impact de ces hausses sur les populations, d’autant plus que cette inflation pourrait aussi résulter d’une spéculation sur les prix par des distributeurs « n’ayant aucune fibre patriotique et qui interprètent la liberté des prix comme l’occasion de prendre des marges très élevées » mais il ne faudrait pas que cette situation « détériore le climat apaisé et démocratique qui prévaut dans notre pays ». Selon lui, le régime en place semble avouer son incapacité à faire face à cette crise, malgré la baisse annoncée des prix de certaines denrées ; une baisse presque insignifiante par rapport aux attentes des populations. La situation de guerre en Ukraine n’est pas pour arranger les choses au regard de la dépendance du Sénégal vis-à-vis de l’étranger qui risque de s’accentuer alimentant des marches ou autre formes de manifestations susceptibles de déstabiliser le régime du président Macky Sall. Une chose est sûre, se dit persuadé le commissaire aux enquêtes économiques : la situation de guerre commerciale entre les principales puissances économiques et commerciales du monde a engendré des chocs de la demande et de l’offre qui ont perturbé l’évolution générale des prix des produits et des services.
ELH ALIOUNE DIOUF : « Le régime en place pourrait être déstabilisé par des manifestations populaires dénonçant la cherté de la vie »
Idrissa Yaya Diandy est enseignant-chercheur à la Faculté des sciences économiques et de gestion (FASEG) de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. A ses yeux, ce qu’il faut comprendre de la hausse du prix des denrées de première nécessité, c’est qu’il s’agit d’abord de l’inflation, donc, une augmentation générale et durable des prix, débouchant sur une perte de pouvoir d’achat de la monnaie. Poursuivant, il mentionne que le pouvoir d’achat renvoie à la quantité de biens et de services qu’un revenu permet d’acheter. En présence d’inflation, donc, un même revenu ne peut plus acheter les mêmes biens et services qu’auparavant. Pour les populations, d’après l’économiste, « la cherté de la vie est vécue comme une remise en cause de leurs conditions de vie et de leur bien-être. Cela est d’autant plus vrai lorsqu’elle touche des biens de première nécessité (les denrées alimentaires), qui, par définition, font l’objet d’une demande très peu sensible aux prix : on est presque obligé de les consommer, quel que soit leur coût. » Or, explique l’économiste Idrissa Yaya Diandy, le contexte actuel fait que les revenus n’ont pas beaucoup progressé, les salaires sont figés et la quasi-totalité des secteurs souffrent encore des effets de la pandémie de Covid-19. Par conséquent l’inflation, combinée à la stagnation des revenus, ne peut être qu’impopulaire et susciter une grogne sociale, voire mener à des soulèvements populaires. Et, bien évidemment, la première personnalité visée et tenue pour responsable de ce genre de situation, c’est le président de la République. Le gouvernement l’a bien compris, au regard des nombreuses tentatives et interventions du ministère du Commerce pour agir sur les prix du pain, du sucre, du ciment, etc… et tenter de corriger ces hausses.
IDRISSA DIANDY UCAD : « L’inflation, combinée à la stagnation des revenus, peut susciter une grogne sociale, voire mener à des soulèvements populaires »
L’enseignant-chercheur à l’Université Cheikh Anta Diop tient à préciser que l’inflation est un phénomène presque normal dans la marche d’une économie. Il rappelle que, lorsqu’une économie connait une croissance, elle a tendance à générer plus de richesses. Or, l’augmentation du revenu national (loi de l’offre et de la demande) s’accompagne naturellement d’une augmentation des prix. Pour ce qui du Sénégal, « l’économie nationale a connu entre 2014 et 2019 une croissance ininterrompue, avec des taux de plus de 6 %, alors que l’inflation est demeurée stable (autour de 1 %), grâce à une politique volontaire et calculée de l’Etat pour maintenir les prix à des niveaux bas, à travers des subventions, des baisses de taxes entre autres mesures ». Hélas, regrette Idrissa Yaya Diandy, ces mesures ne sont plus soutenables avec la réduction des espaces budgétaires consécutive à la crise sanitaire. Ce qui fait que c’est comme si le Sénégal était rattrapé par la vérité des prix.
Accélérer la transformation structurelle de nos économies pour une sécurité et une autosuffisance alimentaire
À cela, il faut ajouter un autre facteur, qui n’est pas nouveau, mais plutôt structurel : le modèle économique sénégalais qui est resté encore largement extraverti. Un modèle caractérisé par les distorsions entre structures productives et structures de consommation héritées de la colonisation. « Nous consommons ce que nous ne produisons pas et nous produisons ce qu’on ne consomme pas. Ainsi, le fait que le Sénégal soit très dépendant de l’étranger par rapport aux importations de produits alimentaires le rend plus vulnérable. Une illustration de cette situation est ce que j’appelle le « paradoxe du pain au Sénégal » : un produit qui s’est imposé comme « une denrée de première nécessité », alors que sa matière première est importée » souligne l’universitaire. Par ailleurs, la lecture qu’il dit retenir de l’inflation récente est partagée : il faudrait pour nos gouvernements accélérer la transformation structurelle de nos économies et le développement et la réorientation de notre politique agricole, pour assurer davantage notre sécurité et notre autosuffisance alimentaire. Mais les populations doivent aussi tirer, à son avis, des leçons des événements qui se passent dans le monde depuis bientôt trois années. Egalement, Idrissa Yaya Diandy préconise « le changement, impérativement de nos habitudes de consommation car elles ne sont pas viables et sont incompatibles avec l’émergence ».
Par Mamadou Oumar NDIAYE
ZELENSKY SÈME LE VENT ET RÉCOLTE LA TEMPÊTE POUTINE
Ce serait suicidaire pour le Sénégal d’être dans le camp de la Russie ou dans celui de l’Occident au sens large. L’attitude de neutralité qu’il a adoptée est tout à fait la bonne et il convient de féliciter le président de la République
Pour une divine surprise, c’en est une, assurément ! Et, parce qu’elle était totalement inattendue, elle n’en est encore que plus agréable un peu comme quand on reçoit un cadeau à l’improviste. Alors qu’on aurait mis la main sur le feu et juré que le président de la République allait s’aligner mécaniquement — pour ne pas dire servilement — sur la position hystérique des Occidentaux à propos de la guerre que mène la Russie du président Poutine en Ukraine, voilà que le Sénégal s’est abstenu lors du vote de la résolution de l’Assemblée générale des Nations Unies destinée, justement, à condamner cette « invasion » russe de son voisin. C’est là une position courageuse, assurément, et qui est tout à l’honneur du président Macky Sall. Lequel en revient ainsi à l’esprit de Bandoeng, ville d’Indonésie où a été créé le mouvement des Non-Alignés en 1955 par Josip Broz Tito, Soekarno, Chou-El Laï, Gamal Abdel Nasser etc. Un mouvement dont l’esprit était de refuser de s’aligner sur aucun des deux blocs qui s’affrontaient à l’époque dans une terrible guerre froide hélas de retour ces années-ci après plus de trois décennies de réchauffement des relations entre l’Est et l’Ouest.
Ces deux blocs que le président Sall renvoie dos à dos, c’est la Russie (héritière d’une partie de la défunte Union des républiques socialistes soviétiques) et l’Occident emmené par les USA. Il est vrai qu’en tant que président en exercice de l’Union africaine, très divisée sur cette affaire ukrainienne entre pro-russes et pro-occidentaux il ne pouvait pas se permettre de prendre parti mais enfin la position du président de la République n’en manque pas moins de panache.
Certes, durant toute la période de la guerre froide, le président Senghor s’était aligné systématiquement sur l’Occident dont il était l’un des plus ardents défenseurs au sein de l’Organisation de l’Unité africaine (OUA), ancêtre de l’actuelle Union Africaine, une position suivie par son successeur Abdou Diouf mais aujourd’hui, le monde a bien changé avec l’émergence de nouvelles puissances comme la Chine ou celles regroupées au sein du G20 ou encore les BRICS dont la Russie fait justement partie. On assiste à un déplacement du centre de gravité des affaires mondiales vers l’Est et le Sénégal, qui a entrepris depuis le magistère du président Abdoulaye Wade d’élargir le cercle de ses amitiés en faisant du business avec des pays comme la Chine, la Turquie, l’Inde, la Corée du Sud, la Malaisie mais aussi les Etats du Golfe persique, le Sénégal donc peut difficilement aujourd’hui être un satellite du camp occidental.
Ce même si c’est dans celui-ci que se situent ses alliés traditionnels. Cela dit, au moment où des pays aussi alignés traditionnellement sur les Etats-Unis d’Amérique que le sont ceux du Golfe, pour ne citer qu’eux, hésitent à prendre position dans un conflit qui ne les concerne que très peu finalement, ce serait suicidaire pour le Sénégal d’être dans le camp de la Russie ou dans celui de l’Occident au sens large. De ce point de vue, l’attitude de neutralité qu’il a adoptée est tout à fait la bonne et il convient de féliciter le président de la République pour la lucidité et la sagesse dont il a fait montre dans cette affaire.
Un « mortal kombat » potentiellement nucléaire
En effet, dans ce « mortal kombat » potentiellement nucléaire que se mènent des puissances ayant ressuscité l’esprit de la guerre froide, la bonne position c’est celle que préconisait le président Mai-Tse-Toung pour son pays à propos de la bombe nucléaire — que n’avait pas encore obtenue la Chine ! Cette attitude, c’est celle du « petit singe sagement assis sur la montagne en train de regarder les tigres s’entre-déchirer dans la vallée »… Je ne sais pas trop ce qui a prévalu dans la décision prise par le Président d’ordonner à son ambassadeur à l’ONU de s’abstenir lors du vote de la résolution destinée à condamner la Russie pour son « agression » contre l’Ukraine, mais une chose est sûre : tout pays qui se trouverait à la place de la Russie aurait fait ce qu’elle fait actuellement dans le pays du président Volodymyr Zelensky, à savoir l’envahir.
En 1981, lorsque des rebelles conduits par Kukoï Samba Sanyang avaient renversé le président Dawda Kaïraba Jawara en Gambie, le président Abdou Diouf n’avait pas hésité une seule seconde pour envoyer l’armée sénégalaise chasser les putschistes — c’était l’opération Fodé Kaba 2 —et rétablir au pouvoir le président Jawara.
Dans la foulée, il avait forcé la main à son protégé pour lui faire accepter la création d’une confédération sénégambienne qui a duré quelques années avant d’être dissoute lorsque le partenaire gambien, se sentant suffisamment fort, s’est mis à renâcler contre « l’impérialisme » sénégalais.
A l’époque, le président Abdou Diouf avait justifié son intervention par le fait qu’il ne pouvait pas accepter qu’un régime pro-libyen — le régime du Guide Kadhafi était alors perçu comme le Mal absolu par l’Occident — s’installe à l’intérieur des frontières sénégalaises.
Rebelote en 2017, lorsque le président Yaya Jammeh, défait aux élections, avait voulu s’accrocher au pouvoir. Macky Sall, lointain successeur d’Abdou Diouf, a mobilisé son armée pour, sous la bannière d’une force d’intervention de la Cedeao dont elle est la colonne vertébrale, intervenir militairement à Banjul et favoriser l’installation du président Adama Barrow.
Pour Macky Sall, l’occasion était belle de se débarrasser d’un homologue auquel il reprochait de mettre son pays à la disposition des rebelles du Mouvement des Forces démocratiques de Casamance (MFDC) afin qu’ils en fassent leur base arrière. C’est exactement pour les mêmes raisons que le président Abdou Diouf, encore lui, avait fait intervenir l’Armée en 1998 en Guinée-Bissau où des militaires putschistes avaient déposé le président Nino Vieira, allié du Sénégal. Nos troupes en avaient alors profité pour détruire toute l’infrastructure du Mfdc dans ce pays voisin. Pour dire qu’au vu de tout cela, le président de la République Macky Sall pouvait difficilement condamner le président russe pour ce qu’il fait actuellement en Ukraine. Vladimir Poutine ne pouvait en effet pas accepter que l’Ukraine adhère à l’OTAN et permette aux troupes de cette Alliance militaire de stationner à ses frontières. Il y allait des intérêts vitaux de la Russie.
En voulant coûte que coûte s’allier avec les Occidentaux, y compris sur le plan militaire, le président ukrainien a joué avec le feu. Et récolté l’apocalypse pour son pays. Il aurait dû se douter que les Occidentaux, qui n’ont cessé de le pousser toutes ces années à provoquer la Russie, n’enverraient aucun de leurs soldats mourir pour Kiev. Le président américain Joe Biden l’a d’ailleurs dit cyniquement. Biden qui sait bien que lorsque, en 1962, le président Nikita Khroutchev avait déployé des missiles (à têtes nucléaires !) à Cuba, c’est-à-dire à 150 km à peine des côtes de la Floride, John Kennedy lui avait lancé un ultimatum, le sommant de les démonter sous peine de déclaration de guerre.
Le chef de l’Etat soviétique avait capitulé au terme d’un bras de fer doublé d’une guerre des nerfs qui avait tenu le monde en haleine. De même, aujourd’hui, si la Russie ou la Chine décidait d’ouvrir une base militaire au Mexique ou au Canada, sûr que l’Amérique considérerait cela comme un casus belli ! Pour les mêmes raisons, il convient de laisser Poutine préserver son espace vital. Par tous les moyens. L’attitude la plus sage pour le président Zelensky, c’était d’accepter une sorte de « finlandisation » de son pays étant donné la toute-puissance de son voisin russe. Au lieu de quoi, il a choisi d’accepter d’en faire une base avancée de l’OTAN aux portes mêmes de la Russie. A ses dépens, il est en train d’apprendre qu’on ne provoque pas Vladimir Poutine impunément !
YEWWI GUETTÉ PAR UNE IMPLOSION
La coalition Yewwi Askaan Wi va-t-elle survivre aux manœuvres machiavéliques de Macky Sall et de son régime ?
Dans les semaines et mois à venir, le pouvoir usera sans doute de tous les moyens et de tous les stratagèmes pour diviser l’opposition y compris par des manœuvres dilatoires de toutes sortes. La coalition Yewwi Askaan Wi va-t-elle survivre aux manœuvres machiavéliques de Macky Sall et de son régime ?
À quelques encablures des élections locales du 23 janvier 2021, Khalifa Sall, Malick Gakou, Ousmane Sonko et Cie décident d’unir leurs forces et de créer Yewwi Askaan Wi (YAW). Formée d’une vingtaine de partis et mouvements, Yewwi Askaan Wi envisageait de « présenter une liste commune dans chaque commune et département et poursuivre cette collaboration jusqu’à la présidentielle de 2024 ». Une union payante lors de leur premier combat commun dans la mesure où cette coalition, portée par Khalifa Sall, a gagné pas mal de communes. Les plus en vues sont : Dakar, Guédiawaye, Ziguinchor, Bambey, Thies, Diamaguene Sicap Mbao et Thiaroye Sur Mer. Au lendemain de ces élections au cours desquelles elle a montré toute sa force, la coalition dirigée de Khalifa Sall et Cie risque de voler en éclats si l’on n’y prend garde. Et c’est le parti pour la construction et la solidarité (PCS)/ Jengu Tabax qui a annoncé la couleur en annonçant sa décision de quitter la coalition Yewwi Askan Wi. Boubacar Camara et ses alliés disent avoir noté une volonté de priver leur parti d’élus.
Mieux, l’initiative de la création de Yewwi Askan Wi, dont le PCS/Jengu Tabax a contribué à la mise en place, aurait été dévoyée au profit de soi-disant « grands » leaders politiques qui feraient passer leur carrière politique personnelle avant tout. Un comportement et des pratiques qui, selon le bureau politique, sont contraires aux valeurs que le parti incarne. « Nous félicitons chaleureusement nos militants et sympathisants particulièrement les élus en particulier les femmes et les exhortons à persévérer dans leur attachement au parti et à se mobiliser pour traduire en force politique incontournable leur engagement. Le PCS/Jengu Tabax réitère son ancrage dans l’opposition et plus que jamais déterminé à poursuivre son combat pour traduire en réalité l’aspiration des populations à mieux vivre à travers la mise en œuvre d’un programme économique et social pertinent », concluait le PCS/Jengu dans son communiqué.
À Guédiawaye, Yewwi Askan Wi minorisé par Benno...
Bien qu’ayant perdu certaines villes capitales, le pouvoir n’hésite pas à user de tous les subterfuges pour affaiblir l’opposition regroupée au sein de Yewwi Askaan Wi avant les législatives du 31 juillet prochain. C’est le cas à Guédiawaye où la coalition et son maire élu Ahmed Aïdara ont été fortement minorisés par la coalition Benno Book Yaakar. Laquelle s’est liguée avec la coalition Wallu Sénégal du Parti démocratique sénégalais et Gueum Sa Bop de Bougane Gueye Dani pour rafler 13 des 14 postes d’adjoints au maire comme l’avait promis le maire sortant Aliou Sall à l’issue de la très mouvementée journée du 10 février 2022. Après ce coup de poignard réussi par la coalition au pouvoir pour renverser la tendance en sa faveur à Guédiawaye, Ahmed Aïdara a appelé au dépassement. Mieux, il s’est engagé à travailler avec le gouvernement au service exclusif des populations de Guédiawaye. « Nous tendons la main au maire sortant, Aliou Sall, au président Macky Sall, à l’Etat et à toutes les entités », a déclaré sur un ton calme le nouveau maire. Un engagement qui démontre à suffisance que Yewwi Askaan Wi n’a plus les cartes en main à Guédiawaye et que la coalition Benno Book Yaakar a réussi, quelques semaines après son revers, à retourner les choses en sa faveur...
Barth et Sonko guettés par le syndrome de Khalifa Sall...
Barthélemy Dias, qui comparaissait devant la cour d’appel de la capitale dans le cadre de l’assassinat de Ndiaga Diouf le 22 décembre 2011, a vu l’avocat général solliciter l’augmentation de sa peine de 2 à 5 ans de prison ferme. Une peine qui pourrait lui faire perdre son fauteuil de maire si le juge suit la demande du maître des poursuites. Ce qui ferait d’ailleurs l’affaire de Macky Sall et de son camp surtout à quelques jours des élections législatives. Le verdict est prévu pour ce 18 mai 2022. Le fils de Jean Paul Dias, envoyé spécial du président de la République, n’est pas le seul leader de Yewwi Askaan Wi à avoir maille à partir avec la justice. Ousmane Sonko également.
Le maire élu de cette coalition de l’opposition à Ziguinchor risque de voir son dossier de viols multiples et de menaces de mort bientôt relancé. Inculpé, Ousmane Sonko n’avait dû son salut qu’aux manifestations meurtrières ayant éclaté dans Dakar et autres régions durant la période du 3 au 8 mars 2021. Car, c’est suite à ces violences meurtrières que le leader de Pastef avait réussi à être libéré et placé sous contrôle judiciaire. C’était officiellement le statuquo depuis 12 mois mais, officieusement, le pouvoir manœuvre sans doute depuis lors pour liquider celui qui a réussi entretemps à être élu maire de Ziguinchor. Histoire de le neutraliser avant les élections législatives du 31 juillet prochain mais aussi, et surtout, la présidentielle de 2024. Ce qui ne sera sans doute pas facile. Avec ces deux dossiers et tant d’autres manœuvres machiavéliques du pouvoir en place, Yewwi Askaan Wi devra sans doute surveiller ses arrières dans la mesure où Macky Sall ne lésinera sur aucun moyen pour l’affaiblir et amoindrir ses chances lors des prochaines joutes électorales... Mais l’opposition aussi n’a pas dit son dernier mot !
L’ADM ET WAQF POUR UN NOUVEAU MODE DE FINANCEMENT
La Haute Autorité du Waqf et l’Adm ont une occasion privilégiée d’échanger avec les acteurs territoriaux mettant en œuvre la marche de la politique de décentralisation
Un atelier de sensibilisation et de partage avec les agences de développement local sur les opportunités et les modalités de financement des projets d’investissement dans les collectivités territoriales par un de instruments de la finance sociale et islamique a été ouvert hier, à la Somone ( Département de Mbour). La rencontre s’est tenue dans le but de faire bénéficier aux collectivités territoriales d’un nouveau mode de financement, le fruit d’un processus enclenché par l’Agence de développement municipal et la Haute Autorité du Waqf partagé avec les 14 agences de développement régional chargées d’impulser le développement des collectivités territoriales.
Cheikh Issa Sall, le directeur de l’Agence de développement municipal a fait le rappel sur la marche ayant conduit à la rencontre de la Somone. A l’en croire, le 1ier juillet 2022, l’Adm et la Haute Autorité du Waqf ont paraphé un accord de partenariat pour la recherche de moyens et de ressources substantiels et diversifiés pour le compte des collectivités territoriales. La rencontre de la Somone pour le partage avec les Ard était retenue à l’issue du conclave cité précédemment. Par conséquent, une meilleure vulgarisation de l’instrument de la finance islamique a été évoquée par le Dg de l’Adm et maire de la commune de Mbour. Selon ses propos, la Haute Autorité du Waqf et l’Adm ont une occasion privilégiée d’échanger avec les acteurs territoriaux mettant en œuvre la marche de la politique de décentralisation. Cheikh Issa Sall a indiqué aux Ard, un des voies et moyens, pour le renforcement des ressources de collectivités territoriales à travers l’opportunité offerte pour l’accroissement de leurs investissements et de bénéficier de la finance islamique, réelle. Selon le Dg de l’Adm ‘’la finance islamique est un système financier islamique inclusif conforme à la Charia qui vise à créer une offre financière adossée à l’économie viable, respectueuse de l’environnement et socialement responsable’’.
Ainsi, dans un contexte de raréfaction des ressources, C.I.Sall a rappelé : ‘’la finance islamique dispose de multiples instruments pertinents pour le financement de l’investissement des collectivités territoriales, à côté des transferts de l’Etat, en douceur comme le Waqf et la Zakat … .’’
Racine Ba, le directeur général de la Haute Autorité du Waqf a évoqué le rôle des Ard consistant à permettre aux collectivités territoriales de procéder à l’identification de projets et à la recherche de moyens pour leur mise en œuvre. A l’en croire, les Ard constituent la cheville ouvrière des territoires en matière de développement. Selon lui, le vote et la promulgation de la loi instituant le Waqf demeurent une opportunité pour les collectivités territoriales de voir leur budget bouclé et de protéger le donateur.