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25 août 2025
LES AFRICAINS DE FRANCE FACE À L'INEXORABLE ASCENSION DE L'EXTRÊME DROITE
René Lake revient sur l'épilogue de la présidentielle française marquée par un nouvel échec de Marine Le Pen qui réalise toutefois une percée au sein de l'opinion comparativement au scrutin de 2017
René Lake revient dans le journal de VOA, sur l'épilogue de la présidentielle française marquée par un nouvel échec de Marine Le Pen qui réalise toutefois une percée au sein de l'opinion comparativement au scrutin de 2017.
Intervention à suivre dès la 13e minute.
INCENDIE A L'UNIVERSITE ASSANE SECK DEZIGUINCHOR, PLUS DE PEUR QUE DE MAL
Le « petit » incendie qui s’est déclaré dimanche dans la matinée, peu avant midi, dans un des chapiteaux installés au bloc « Elevage » de l’université Assane Seck de Ziguinchor, n’a pas causé beaucoup de dégâts matériels
ZIGUINCHOR- Le « petit » incendie qui s’est déclaré dimanche dans la matinée, peu avant midi, dans un des chapiteaux installés au bloc « Elevage » de l’université Assane Seck de Ziguinchor, n’a pas causé beaucoup de dégâts matériels à part la façade arrière du chapiteau consumée par les flammes, a indiqué à Lesoleil.sn, le directeur en charge de la gestion du patrimoine et de la maintenance, Cheikh Ahmadou Bamba Fall.
Joint au téléphone, M. Fall a ajouté que, c’est « juste un incendie mineur ». Pour le moment, a-t-il révélé, le chapiteau est isolé et les travaux devront reprendre à partir de la semaine prochaine.
Alertés, les éléments de la 41e compagnie d’incendie et de secours n’ont pas tardé à se rendre sur les lieux pour vite maitriser le feu.
L’ISRA PEUT DÉPASSER L’OBJECTIF DE 65 TONNES DE SEMENCES ATTENDUES EN 2022
Le directeur général de l’Institut sénégalais de recherches agricoles (ISRA), Momar Talla Seck, a déclaré, lundi, à Bambey, que le Sénégal peut dépasser l’objectif de 65 tonnes de semences attendues en 2022
Bambey, 25 avr (APS) - Le directeur général de l’Institut sénégalais de recherches agricoles (ISRA), Momar Talla Seck, a déclaré, lundi, à Bambey, que le Sénégal peut dépasser l’objectif de 65 tonnes de semences attendues en 2022, dans le cadre du Programme de compétitivité de l’agriculture et de l’élevage (PCAE).
"Dans le cadre de ce programme, au niveau du ministère de l’Agriculture et de l’Equipement rural, il a été instruit à l’Institut sénégalais de recherches agricoles, de produire 65 tonnes de semences de prébases d’arachide, à l’horizon 2022", a-t-il rappelé.
M. Seck s’exprimait au terme d’une visite de parcelles de production de semences au Centre national de recherches agronomiques (CNRA) de Bambey, dernière étape d’une tournée nationale démarrée par Matam et Nioro.
L’Institut de recherche peut "aller au-delà de 65 tonnes (…)", a-t-il affirmé, signalant que des parcelles ont été emblavées pour la production de semences de prébase d’arachide pour la campagne de contre-saison chaude.
D’après Momar Talla Seck, cette production de semences a démarré avec l’hivernage 2021 et deux campagnes de contre-saison (chaude et froide).
"Les premiers résultats, avec des rendements de haute facture, ont été obtenus" dans différents sites dont ceux de Matam et Nioro, a-t-il indiqué. Il estime que le PCAE "va contribuer à l’atteinte" de la souveraineté alimentaire au Sénégal.
Cependant, la réalisation d’un tel objectif devra passer par la maîtrise de l’eau et la diversification des spéculations, déclare-t-il.
Il a signalé qu’il est envisagé d’emblaver d’autres superficies sur différents sites lors de l’hivernage à venir.
L’ISRA, présent sur la quasi-totalité du territoire national, compte agrandir ses autres sites à Dahra et Kolda par exemple, a expliqué son directeur général.
Les partenaires ont assuré de leur disponibilité à accompagner l’ISRA pour plus d’efficacité dans la production de semences, selon Momar Talla Seck.
"On est prêt pour mettre davantage de moyens. On ne peut pas aller sans l’ISRA, sans la recherche, parce que pour avoir des semences certifiées, il faut avoir des prébases", soutient Modou Thiam, le président de l’Union nationale intersyndicale des producteurs semenciers (UNIS).
Le programme de compétitivité de l’agriculture et de l’élevage (PCAE) est financé par la Banque mondiale et l’Etat du Sénégal.
AUX SUBALTERNES TELLES QUE ADJI SARR, L'ON REFUSE LE DROIT DE PARLER
Des schèmes inégalitaires perdure dans notre société. L’organisation sociale et juridique accroît la position de subalternité des femmes. Adji Sarr est doublement discriminée - ENTRETIEN AVEC NDÈYE FATOU KANE
Doctorante en Sciences Humaines & Sociales, romancière et essayiste, Ndèye Fatou Kane est une intellectuelle engagée notamment sur les questions relatives aux droits des femmes. Dans cet entretien accordé à Seneweb l'autrice de “Vous avez dit féministe ?”, analyse la situation des femmes au Sénégal et nous offre un regard éclairé et lucide sur les récentes affaires qui défraient la chronique.
En 2018, vous avez écrit un essai intitulé, “Vous avez dit féministe ?” C’est quoi être féministe en 2022 ? Et quels sont les combats urgents de l’heure en Afrique et notamment au Sénégal ?
La publication de Vous avez dit féministe? en 2018 fait suite à un contexte mondial chargé de revendications, mais c’est aussi le fruit d’un cheminement personnel. En effet, entre 2016 et 2018, la sphère hollywoodienne a été secouée par la déferlante #MeToo, qui est la résultante de l’enquête menée par le New-York Times, et accusant le producteur américain Harvey Weinstein d’agressions sexuelles sur plusieurs actrices. L’affaire Weinstein, point de départ du e-militantisme féministe, se propage en Europe, et particulièrement en France, avec l’émergence de #BalanceTonPorc; qui, comme son nom l’indique, a aussi permis à des femmes, allant de l’actrice hyper bankable et privilégiée, à la femme anonyme, de confronter leurs agresseurs.
“Ce qui réunit les femmes aujourd’hui en Afrique et particulièrement au Sénégal, c’est la lutte contre le patriarcat”
Observant tout cela, j’ai eu envie de contextualiser, décentrer le regard, et faire le chemin inverse du centre à la marge, en posant le débat dans mon pays le Sénégal : #BalanceTonSaïSaï est né. Plusieurs tribunes et prises de paroles publiques plus tard, l’idée d’écrire Vous avez dit féministe? a germé dans mon esprit, pour aussi montrer qu’un renouvellement des générations féministes devait avoir lieu et que nous autres jeunes femmes, devrions être les actrices de ce nouvel élan féministe, en nous plaçant comme sujets et objets de cette idéologie qu’est le féminisme. Je suis heureuse de voir qu’après la parution de Vous avez dit féministe?, plusieurs ouvrages ont suivi et ceci prouve encore une fois que le train est en marche.
Etymologiquement, être féministe revient à prôner une idéologie qui traverse les époques et qui vise à améliorer les conditions de vie, de traitement et de liberté accordées aux femmes. C’est la raison pour laquelle l’on distingue plusieurs courants de pensée féministes, suivant les zones géographiques et les sensibilités.
Mais, ce qui réunit les femmes aujourd’hui en Afrique et particulièrement au Sénégal, c’est la lutte contre le patriarcat. Et par patriarcat, j’entends tout le système sociétal niant aux femmes des droits; et par extension, les essentialisant, les privant de libertés et les considérant comme des êtres corvéables qui sont astreints à une rhétorique de devoirs.
Au Sénégal, une nouvelle génération de féministes a émergé très militante, parfois radicale, qui était d’ailleurs au coeur de la mobilisation pour la criminalisation du viol. Pourtant sur bien des sujets, on reproche à ces féministes de vouloir détruire les “valeurs” sénégalaises et d’être “déconnectées” de nos réalités. Le combat est-il perdu d’avance ?
Peut-on être militante sans une certaine dose de radicalité? Je me le demande. Avant de donner mon avis sur la nouvelle génération de féministes, permettez-moi de revenir sur le vote pour la criminalisation du viol au Sénégal. Le 30 Décembre 2019 est à jamais un jour historique au Sénégal. L’Assemblée Nationale a voté ce jour à l’unanimité la loi criminalisant le viol, jusque-là considéré comme un simple délit. Ce vote est le travail conjugué d’associations telles que l’AJS (Association des Juristes Sénégalaises) qui se bat depuis des décennies pour la prise en charge juridique des femmes.
“Il est rafraîchissant de voir que cette génération de féministes est a contrario très au fait de ce qui se passe dans notre pays, et utilise les moyens dont elle dispose pour se faire entendre”
Pour en revenir à cette jeune génération de féministes (dont je fais partie bien entendu), il est intéressant de savoir de quelle société l’on parle et à quels modèles l’on fait référence. La société sénégalaise de 1830 est-elle la même que celle de 2022? Vous avez la réponse…
Je parlais du patriarcat plus haut. Ce même patriarcat s'illustre par une distribution intangible des devoirs féminins par les représentants du patriarcat, à savoir les hommes. Une femme, une vraie, doit se conformer aux normes édictées, et l’on s’interroge sur la féminité d’une femme lorsqu’une distance apparaît entre son comportement et le comportement qui lui est socialement prescrit. Les femmes peuvent être autonomes, mais sous une forme d’autonomie paternaliste. En étant connectée sur une pluralité de réseaux sociaux dont Twitter, il est rafraîchissant de voir que cette génération de féministes est a contrario très au fait de ce qui se passe dans notre pays, et utilise les moyens dont elle dispose pour se faire entendre.
Comment peut-on parler d’un combat perdu d’avance alors que ce combat a lieu? Comme nous jugeons les progrès de nos aînées féministes aujourd’hui, nos successeuses seront les meilleures juges à l’aune de la société dont elles hériteront.
“La situation des femmes reste encore critique au Sénégal”
Il y a eu récemment à l’université Gaston Berger le viol et le meurtre d’une étudiante, Seynabou Ka Diallo. Est-il pertinent d’après vous d’utiliser le terme féminicide pour qualifier ce genre de meurtres ?
Un féminicide est le meurtre d’une ou plusieurs femmes en raison de leur sexe. Les définitions selon les aires culturelles peuvent différer, mais en parcourant les détails scabreux de la mort de Seynabou Kâ Diallo, nous assistons bel et bien à un féminicide.
Ce genre de crimes - car c’en est un - à chaque fois qu’ils surviennent, montrent que la situation des femmes reste encore critique au Sénégal. Il faudrait que les pouvoirs publics soient plus à l’écoute des complaintes des femmes et déploient plus de moyens pour assurer leur sécurité. Grande a été la mobilisation sur le campus de l’Université Gaston Berger (et même au-delà) pour condamner avec la dernière énergie ce crime odieux.
Ce qui montre que la sororité n’est pas un vain mot.
“L’organisation sociale et juridique, en mettant les clés du pouvoir de décision entre les mains des hommes, accroît la position de subalternité des femmes. Aux subalternes telles que Adji Sarr, l’on refuse le droit de parler et de soulever toute velléité de contestation.”
Une femme cristallise les passions au Sénégal : Adji Sarr, qui accuse de viol l’opposant Ousmane Sonko. Laissons de côté l’aspect purement judiciaire. Qu’est ce que les débats médiatique, intellectuel, et même sociologique, autour cette femme disent de notre société ?
J'espère de tout coeur que la justice fera son travail. Si je devais donner une lecture sociologique de l’affaire opposant Adji Sarr à Ousmane Sonko, je dirais que nous sommes face à une affaire qui est au carrefour du classicisme et du sexisme. Adji Sarr, à travers sa vulnérabilité dûe à sa condition sociale et son genre, est doublement discriminée. Elle a devant elle un homme jouissant de tous les avantages liés à son capital social élevé, acquis notamment grâce à sa position d’homme politique.
Des faits de viol - élucidés ou non - ont eu lieu ces dernières années au Sénégal, mais l’affaire Adji Sarr-Ousmane Sonko cristallise les passions. Il suffit, pour s’en rendre compte, de parcourir les réseaux sociaux lorsqu’un nouvel élément est mis en lumière. L’objectification du corps de cette jeune femme est un élément central de cette affaire. Et ceci, à mon sens, vient en renforcement des schèmes inégalitaires qui perduraient déjà dans notre société. Parole mise en doute, double condamnation sociétale et médiatique, tels sont les mécanismes dont peuvent abuser les hommes dans notre pays pour pouvoir affirmer leur place de sujets en transformant les femmes en objets.
L’organisation sociale et juridique, en mettant les clés du pouvoir de décision entre les mains des hommes, accroît la position de subalternité des femmes. Aux subalternes telles que Adji Sarr, l’on refuse le droit de parler et de soulever toute velléité de contestation.
Elle a reproché dans un entretien accordé au journal Le Monde le manque de solidarité des femmes et des mouvements féministes en particulier. Qu’en pensez-vous?
Elle est tout à fait dans son droit d’exprimer son ressenti face au manque de solidarité dont elle pense avoir bénéficié. Ne lui dénions pas cela. Mais comme tout ressenti est le fruit d’une perception, je pense que si elle avait fait un tour sur les réseaux sociaux, elle aurait vu la vague de soutiens qui lui a été apportée et continue de lui être apportée. Le hashtag #AdjiSarrOnTeCroit en est une parfaite illustration. A mon niveau personnel, j’ai écrit un texte dans la revue Riveneuve Continents des Éditions Riveneuve Sénégal (La jeunesse des lettres, L’être de la jeunesse, Editions Riveneuve Continents, Paris, 2022 : Masculinités médiatiques et rapports inégaux de genre, le cas de Adji Sarr et Ousmane Sonko) qui est parue en Février 2022.
“Le manque de moyens ne devrait en aucun cas être une raison pour violenter physiquement ou verbalement des parturientes”
Un mot pour finir sur Astou Sokhna, femme décédée cette semaine à Louga après des négligences médicales avérées. Qu’avez vous pensé de ce drame et de tous les débats autour de l’État des hôpitaux sénégalais ?
La mort de Astou Sokhna en couches est un événement malheureux et choquant. Aucune femme ne devrait avoir à vivre des moments aussi atroces au moment de donner la vie. La vague d’indignation et de témoignages qui s’en est suivie relève de l’inhumanité dont fait preuve parfois le personnel de santé. Le manque de moyens que celui-ci a invoqué pour expliquer les manquements ne devrait en aucun cas être une raison pour violenter physiquement ou verbalement des parturientes. Quiconque prend le parti de travailler à sauver des vies devrait avoir un certain niveau d’éthique et de morale. Que l’Etat et le ministère de tutelle veillent à ce que des manquements pareils ne se reproduisent plus et surtout que les responsabilités soient situées au-delà des indignations éphémères.
LE MILLIARDAIRE ELON MUSK RACHÈTE TWITTER POUR 44 MILLIARDS DE DOLLARS
L'homme le plus riche au monde devient donc le propriétaire de la plateforme qu'il avait annoncé convoiter il y a moins de deux semaines, et ce malgré l'opposition initiale affichée par le conseil
Le patron de Tesla et homme le plus riche au monde Elon Musk a passé lundi un accord avec le conseil d'administration de Twitter pour racheter le réseau social, pour environ 44 milliards de dollars.
Elon Musk a réussi son pari : le patron de Tesla et SpaceX a passé un accord définitif avec le conseil d'administration de Twitter pour racheter le réseau social au prix de 54,20 dollars par action, ce qui le valorise à environ 44 milliards de dollars, et en faire une entreprise privée, non cotée en Bourse.
"La liberté d'expression est le socle d'une démocratie qui fonctionne, et Twitter est la place publique numérique où les sujets vitaux pour le futur de l'humanité sont débattus", a déclaré Elon Musk, cité dans le communiqué de Twitter.
L'action du groupe, coté au New York Stock Exchange, a été suspendue juste avant la parution du communiqué. Elle frôlait les 52 dollars en prenant plus de 6 % vers 17 h GMT, grâce aux rumeurs d'une acquisition imminente dans la presse américaine.
Elon Musk avait indiqué la semaine dernière qu'il avait sécurisé 46,5 milliards de dollars pour mener à bien cette acquisition grâce à deux prêts bancaires de Morgan Stanley, ainsi qu'à sa fortune personnelle.
Il avait également évoqué la possibilité de lancer une offre publique d'achat (OPA) hostile en passant directement par les actionnaires pour contourner le conseil d'administration (CA).
"Une fois que le financement a été mis en place avec la menace d'une OPA hostile, le CA ne pouvait plus avoir recours à un chevalier blanc ou à un second enchérisseur", a relevé Dan Ives de Wedbush Securities sur CNBC.
"Cela les a mis le dos au mur et les a contraints à venir à la table de négociations", a ajouté l'analyste.
Provocations
Selon les médias américains, le CA de Twitter s'est réuni dimanche matin pour réexaminer la proposition du milliardaire.
Deux jours plus tôt, l'entrepreneur d'origine sud-africaine s'est entretenu avec plusieurs actionnaires, via plusieurs appels vidéo, pour défendre son offre de rachat.
L'organe de direction du groupe, composé de 11 membres, s'y était au départ montré hostile en adoptant une clause dite de la "pilule empoisonnée" pour rendre l'acquisition plus difficile.
La clause prévoit que si un actionnaire atteint plus de 15 % du capital de Twitter, le conseil d'administration se réserve le droit de brader les actions pour tous les autres détenteurs de titres. Elon Musk détient actuellement un peu plus de 9 % des actions ordinaires du réseau social.
Peu après son entrée au capital de l'entreprise, le fantasque patron avait été invité à rejoindre le CA, mais il avait décliné cette offre.
Fort de ses plus de 83 millions d'abonnés, l'homme le plus riche de la planète (sa fortune est estimée à 269 milliards de dollars par Forbes) se sert presque tous les jours de son compte Twitter pour donner des nouvelles de ses entreprises, plaisanter ou lancer des polémiques.
Il a critiqué Twitter à de nombreuses reprises, notamment au sujet de la liberté d'expression, et de la modération des contenus, qu'il juge trop sévère.
Ses provocations régulières et ses opinions libertariennes l'ont rendu antipathique aux yeux de nombreuses personnes dans la Silicon Valley.
"Twitter a un but et un sens qui concernent le monde entier. Je suis très fier de nos équipes et inspiré par le travail qui n'a jamais été aussi important", a réagi Parag Agrawal, l'actuel dirigeant de Twitter, après l'annonce de l'acquisition.
Le retour de Donald Trump ?
"J'espère que même mes pires critiques resteront sur Twitter, c'est ce que signifie la liberté d'expression", a tweeté lundi Elon Musk, avant l'annonce.
Certains observateurs pensent qu'il pourrait autoriser à nouveau des comptes supprimés, dont celui de Donald Trump et de certains de ses partisans.
L'ancien président américain avait été suspendu définitivement de Twitter en janvier 2021 pour avoir appelé à contester les résultats du scrutin présidentiel et invité à la violence.
"Confier les rênes de Twitter à Elon Musk déchaînera à coup sûr des théories du complot que la plateforme a essayé de réprimer", a réagi Angelo Carusone, président de l'ONG progressiste Media Matters for America. "Toute tentative d'utiliser la plateforme pour partager des informations légitimes sera éclipsée par un bourbier toxique de désinformation."
Un des autres axes sur lesquels Elon Musk pourrait également vouloir investir est de rendre Twitter plus rentable et d'augmenter la croissance de son nombre d'utilisateurs.
Il a déjà suggéré plusieurs évolutions, comme l'ajout d'un bouton "modifier" pour corriger un tweet après publication et des changements dans la formule d'abonnement payante, Twitter Blue.
Le groupe de San Francisco doit publier ses résultats trimestriels jeudi avant l'ouverture de Wall Street.
TOUTES LES SAGES-FEMMES SONT COUPABLES
Adji Mergane Kanouté, Coordonnatrice de la coalition Macky 2012, digère mal la mort d’Astou Sokhna et la grève entamée par les sages-femmes. A l’en croire, « elles sont toutes coupables » et « méritent des sanctions » Elle était l’invitée du Grand Oral su
Adji Mergane Kanouté, Coordonnatrice de la coalition Macky 2012, digère mal la mort d’Astou Sokhna et la grève entamée par les sages-femmes. A l’en croire, « elles sont toutes coupables » et « méritent des sanctions » Elle était l’invitée du Grand Oral sur Rewmi Fm.
Qu’avez-vous ressenti après la mort d’Astou Sokhna pour non-assistance ?
En tant que femme et mère, j’ai souffert et j’ai craqué quand j’ai vu l’image de cette femme, une image joviale avec un ventre rond qui attendait l’arrivée de son bébé et avec sa robe rouge. Cela a fait un choc à mon niveau mais j’ai vu que des hommes ont aussi compati à cette douleur et il faut dire que cette femme a souffert. En écoutant sa maman, on ne peut pas être insensible face à cette situation. Donc cela nous revient de mieux reconsidérer ce qui se passe dans nos structures sanitaires. Mais aussi c’est l’horreur quand je vois des sages-femmes décréter une journée sans accouchement. Cela prouve à suffisance la culpabilité de ces femmes-là. Et là, je me suis posé la question de savoir si la justice avait besoin de poursuivre son enquête. On a les coupables. Car décréter une journée sans accouchement est terrible. Ces sages-femmes ont été assistées avant qu’elles ne viennent au monde. Elles rechignent à assister leurs sœurs, c’est inhumain. Des sanctions devraient être appliquées car cette décision est cruelle et criminelle. Le problème n’est pas celui du système de santé car nous en avons le meilleur. Nous avons des plateaux médicaux relevés. Ce qui se pose, c’est le personnel médical. Il faut aller se pencher sur la professionnalisation du secteur. Ce qui est arrivé à Adja Astou pouvait m’arriver en 2007 en donnant naissance à ma fille. Depuis 10 ans, je cherche cette Marie là pour lui régler son compte. La délivrance est dure et la femme a besoin d’être consolée. En Europe, des femmes chantent pour vous soulager.
Quel commentaire faites-vous des sanctions prises à l’endroit du Directeur de l’hôpital. Ont-elles été suffisantes?
Mais elles sont bonnes. Des patientes n’osent pas porter plainte mais c’est une mesure qui va permettre aussi aux autres de se lever et que des sanctions soient prises à l’endroit des sages-femmes.
Les médecins dénoncent une précipitation des sanctions en allant en grève ?
Non dans les 48h, la machine judiciaire était en branle, c’est pour montrer aussi que les choses devaient connaître une évolution. Il y a autant de fautes qui prouvent la négligence aussi. Nous venons de recruter du personnel massif. Et on fait tout pour un relèvement du niveau. Les raisons sont fallacieuses et elles sont coupables. Les sages-femmes comme les médecins, tout le monde est coupable. J’ai été à l’hôpital Principal et j’ai assisté à une scène où le médecin refusait de prendre en compte un patient est un danger. C’est le corps médical qui est malade.
D’aucuns réclament le départ de Diouf Sarr?
Quand je parle du corps médical, je parle du personnel. On a le matériel qu’il faut et les infrastructures qu’il faut. Le problème c’est le personnel. Il n’est pas formé comme il le faut. C’est ce que Macky a dit dernièrement en Conseil des ministres. Il a indiqué qu’il faut aller vers la professionnalisation. Ce n’est pas opportun de réclamer le départ de Diouf Sarr. En quoi il est impliqué ? Il n’était pas là au moment des faits. Quand une femme accouche, le ministre n’est pas là. La personne en charge de la structure doit être en mesure de savoir ce qui se passe et veiller à la bonne marche. Mais depuis des années, les patientes sont victimes d’insolence, de brimades et de non-assistance. Nombreuses sont les femmes qui veulent être suivies par un homme. C’est la tendance, mais pourquoi ? Le « yeurmandé » chez les femmes c’est ce que l’on retrouve chez les hommes de plus en plus.
On parle d’infrastructures et de formations. N’est-il pas important de relever le plateau technique ?
Macky Sall est dans cette dynamique d’ailleurs. Les hôpitaux sont aux normes internationales. Le régime est en train de faire tout son possible pour davantage relever le niveau des plateaux. Le seul problème c’est le capital humain et il nous en faut de qualité.
L’Assemblée ne doit-elle pas jouer le rôle de veille ?
L’assemblée l’a toujours fait. La preuve, à chaque passage du ministre, il est interpellé sur les problématiques et le relèvement du plateau et le renforcement. Il y a un suivi et cela fait partie des prérogatives. On a ce rôle d’évaluation et nous le jouons à merveille. On a insisté sur la professionnalisation du corps médical et surtout des sages-femmes.
Après le drame Astou Sokhna, pensez-vous à une résolution pour que cette professionnalisation s’accélère ?
Macky Sall a pris les choses en main. Qui le connaît sait qu’il ne badine pas avec la santé des gens ni avec la vie des gens. D’où sa réaction. Il s’est indigné et a demandé que des actions soient menées. Il ne faudrait pas que l’Association des sages-femmes mette la pression sur la justice. Ce n’est pas normal et il faut que cette association soit sereine. On peut être solidaire, mais il faut aussi penser aux femmes enceintes. Elles ont décrété une journée sans accouchement. C’est criminel et inhumain. Il faut sanctionner et c’est normal.
Il y en a qui parlent de radiation. A votre avis, qu’est-ce qu’il faut faire ?
Pourquoi pas ? Ce qu’on a fait avec les policiers, c’est plus grave avec ces sages-femmes. Une journée sans accouchement, c’est inhumain et je suis restée choquée quand j’ai entendu la présidente des sages-femmes parler de la sorte. Cela veut dire qu’elles ont été insensibles à la souffrance de celles qui donnent la vie.
On s’interroge sur le pourquoi du blocage de l’augmentation du nombre de députés. La majorité n’a pas suivi l’exécutif dans sa démarche ?
Les députés ne suivent pas aveuglément l’exécutif. Il faut juste savoir que tous les projets de lois qui nous arrivent, sont en faveur des populations. Et quand ce sont des projets de loi en leur faveur, nous votons car le Président a été élu par le peuple sur la base d’un bilan. Tous les projets de loi sont favorables à la population. D’où leur vote. Pour le projet de loi relatif à l’augmentation des députés en commission, il y a eu un consensus, pouvoir comme opposition. Au niveau des concertations il y avait ce consensus aussi.
Cheikh Dieng semble avoir soutenu le contraire et dit qu’il n’y a jamais eu de concertations ?
S’il le dit, je pense que tous les partis ont dit qu’il y avait cette approche. Nous étions tous d’accord sur le principe. Quand dans un département, il y a plus de 170 mille habitants, mais il faut un député. Arrivée à la plénière, cette opposition parlementaire a fait volte-face. Elle a montré une autre démarche en nous mettant devant le fait accompli pour se faire passer comme des victimes et dire que les priorités sont ailleurs. Quand on a compris, on a décidé de la suivre. Ils ont voulu nous mettre en mal avec l’opinion et ils se sont retirés avant de revenir nous dire qu’on laisse le projet tel quel. Nous avons refusé et voilà. C’est pourquoi les autres partis ont été écartés par cette opposition car en rejetant la possibilité d’augmentation, c’est le plus fort reste qui disparaît et n’aura plus d’effet. Si cela est combattu c’est aussi combattre les autres partis qui devaient siéger à l’Assemblée nationale. Voilà toute l’histoire et nous avons déduit 7 députés et on aura 50 sur la liste nationale.
Une affaire dans l’affaire, est-ce qu’il n’y avait pas ce calcul aussi ?
Non du tout. Nous étions d’accord pour le BBY car c’était autorisé par le code électoral. Il fallait corriger les disparités. Je ne pense pas que ces derniers s’attendaient à l’amendement. Ils ont voulu que l’on reprenne les choses à l’état. Pas du tout possible.
Mais vous avez retenu quoi car à travers les réseaux sociaux, c’était pour dire que cela est sans importance fac à la cherté de la vie ?
L’Etat a fait des efforts. Les députés sont les moins payés au niveau de la sous-région. Si nous étions calés au code électoral, nous aurions dépassé le nombre de 200 députés au Sénégal. Mais nous ne l’avons pas fait. Cette décision c’est le Code qui l’autorise. L’opposition voulait être dans la manipulation mais ce fut un jeu de yoyo.
Alors comprenez-vous ces critiques contre ces réaménagements ?
Mais ils sont dans la politique politicienne et ils ont été pris dans leur propre piège. C’est le serpent qui se mord la queue. Ils n’ont pas vu venir l’amendement car s’ils le savaient, ils n’allaient pas procéder ainsi. Ils l’ont fait sciemment et pour éviter que les autres partis siègent à l’assemblée, il faut que les autres le comprennent ainsi. Les autres partis dits « petits » comprennent qu’ils ont été combattus. L’opposition est en train de tuer démocratie et vote pour le recul à l’Assemblée. Il faut que l’opinion prenne conscience de cela.
Parlons du parrainage, où en êtes-vous avec la récolte de parrains ?
Avant-hier nous avions remis un premier lot de 60,000 parrains. Nous avons un rôle à jouer et nous sommes dans tous les départements. Ils sont en train de le faire et ils ont sillonné tous les départements et chacun a amené 500 parrains. C’est un premier lot et on attend 80 mille autres que nous allons remettre à Aminata Touré. Certains étaient dans l’intérieur du pays et il faut tout rassembler. Cela montre que les députés sont dans leur politique et nous avons cette ambition d’assurer à Macky une majorité confortable à l’assemblée.
On parle de cohabitation tout de même au niveau de l’Assemblée ?
Il n’y en aura pas. Nous sortons des élections locales et nous sommes en tête. Yewwi, Guem sa Bopp et Wallu ont été battus par Benno. On contrôle 497 communes. Nous sommes devant et bien avant d’ailleurs. Notre candidat passerait au premier tour si c’était la Présidentielle. La cohabitation c’est de l’utopie et ils passent du réel à l’irréel.
Alors êtes-vous en train de barrer la route aux autres avec cette collecte de parrains ?
Non nous ne barrons la route à personne car ce sont des leaders qui sont dans les coalitions. Et s’ils sont sûrs d’eux, ils n’ont pas d’inquiétude à se faire. Ils n’ont qu’à aller chercher des parrains. Si les Sénégalais pensent parrainer Macky pour une majorité à l’assemblée et ses grands projets et programmes, c’est bien. Cette stabilité et cette paix aussi nous valent cette crédibilité. Il est important de parrainer la liste Bby et c’est un gage de sécurité. A mon humble avis, l’opposition n’est pas sûre d’elle. Car s’ils pensaient qu’elle avait la base et les militants véritablement, ils n’allaient pas protester contre le parrainage. Ils sont sur le terrain et en train de trouver des parrains. Le parrainage est un filtre et on ne peut pas avoir une pléiade de listes.
Combien de Macky 2012 existent avec le nombre de communiqués rédigés et publiées ?
Ce que je peux dire, c’est qu’il n’y a qu’une seule dont je suis la coordonnatrice. Je ne suis pas vice-président pour rien. Je suis là avec ma casquette et investie en tant que député. Alors comment en avoir. Mously Diakhaté n’est pas au courant et la presse devrait être rigoureuse dans le traitement de certains communiqués. Les gens se sont regroupés avec d’autres mais il faut faire la part des choses. Macky préside la coalition Macky 2012 et nous sommes tous des coordonnatrices et coordonnateurs.
LA SALLE DE NÉONATOLOGIE RÉNOVÉE UN AN APRÈS LE DRAME
Ravagée par un incendie qui avait emporté quatre nouveau-nés, il y a un an, la salle de néonatologie de l’hôpital Maguette Lô de Linguère a été réhabilitée avec du matériel flambant neuf.
Ravagée par un incendie qui avait emporté quatre nouveau-nés, il y a un an, la salle de néonatologie de l’hôpital Maguette Lô de Linguère a été réhabilitée avec du matériel flambant neuf. Pour être en phase avec les recommandations de l’audit effectué après le drame, il a été mis en place six caméras de surveillance et un système de sécurité incendie. « Ce projet est le fruit du concours de plusieurs partenaires, à savoir le Conseil départemental qui a mis sur la table une subvention de 15 millions F CFA, qui nous a permis de faire l’extension et éventuellement de mettre en place une salle de garde et un bureau pour un médecin consultant », a expliqué le Directeur de l’hôpital, Dr Habib SY, au correspondant du journal Le Soleil.
Par ailleurs, le ministère de la Santé et de l’Action sociale a offert tout l’équipement de pointe de dernière génération, des couveuses, des tables chauffantes, des conservateurs d’oxygène et des scopes de surveillance. Selon lui, ils ont vécu une longue traversée du désert avec beaucoup de difficultés rencontrées. Mais, s’est-il réjoui, « la finalisation de ce projet permettra, comme l’a voulu le ministre de la Santé, de rapprocher les soins hospitaliers de qualité aux populations les plus éloignées ».
LE BURKINA N'ENTEND PAS ÉCOUTER LA PÉRIODE DE TRANSITION
Le gouvernement issu d'un coup d'Etat, a affirmé lundi qu'il n'entendait pas écourter la période de transition de trois ans avant un retour des civils au pouvoir, comme ses voisins ouest-africains le lui avaient demandé
"Les discussions se poursuivent, le Burkina Faso est dans une très bonne disposition à entendre les remarques de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédeao)", a déclaré Lionel Bilgo, porte-parole du gouvernement à l'AFP, ajoutant : "Par contre, nous n'allons pas sacrifier nos efforts pour ramener la paix au Burkina Faso en courant derrière un calendrier intangible et dont le délai ne tient pas du tout compte des réalités du terrain".
Fin mars, un sommet de la Cédeao réuni à Accra, avait donné au Burkina Faso jusqu'au 25 avril pour présenter un "chronogramme (calendrier) acceptable de la transition" sous peine de sanctions "économiques et financières". "Est-ce qu'on est capable aujourd'hui, alors qu'on ne peut pas faire 150 km sur notre territoire" en raison de la présence de groupes jihadistes, "d'organiser des élections dans la paix et la quiétude ? Pourquoi mettre en danger des vies humaines alors que notre priorité principale est de sécuriser le territoire burkinabè ?", s'est-il interrogé. Selon lui, "le Burkina Faso a toujours expliqué à la Cédeao que ce calendrier, qui a été mis en place de façon consensuelle, est un calendrier réfléchi et qui tient compte justement du défi majeur que nous avons et qui est le rétablissement de la sécurité". "Si nous arrivons à le faire en dessous des trois années, nous organiserons des élections", a-t-il ajouté.
Dans un discours à la nation début avril, le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba qui a pris le pouvoir par la force le 24 janvier, avait indiqué que la période de transition de trois ans avant un retour à l'ordre constitutionnel avait été décidée "de façon consensuelle par l'ensemble des forces vives de notre nation" et en tenant "compte d'une réalité qui est la seule vraie préoccupation du peuple Burkinabè actuellement, à savoir la situation sécuritaire". "Plus vite nous arriverons à juguler cette situation et plus vite nous amorcerons un retour à un ordre constitutionnel normal", avait-il ajouté.
Le Burkina Faso est pris depuis 2015 dans une spirale de violences attribuées à des mouvements armés jihadistes, affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique qui ont fait plus de 2.000 morts et 1,8 million de déplacés.
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AFRIQUE-FRANCE : IL FAUT REMETTRE SUR LA TABLE TOUT LE DISPOSITIF
L'élection présidentielle française, vue d'Afrique, a suscité peu de débats. Et ce malgré la présence d'une diaspora africaine importante. Quelle politique africaine peut-on attendre de ce second mandat d'Emmanuel Macron ? ENTRETIEN AVEC ACHILLE MBEMBE
L'élection présidentielle française, vue d'Afrique, a suscité peu de débats. Et ce malgré la présence d'une diaspora africaine importante. Quelle politique africaine peut-on attendre de ce second mandat d'Emmanuel Macron ? Quels chantiers ou projets méritent d'être approfondis ?
Migration, présence militaire, politique monétaire, l'historien Achille Mbembe revient sur ces sujets. En octobre 2021, en marge du Sommet Afrique - France de Montpellier, cet intellectuel camerounais avait remis à Emmanuel Macron plusieurs conseils pour refonder les relations franco-africaines.
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À LA DÉCOUVERTE DU VIN MADE IN SÉNÉGAL
À Nguékhokh, la culture de vigne est en train de se développer sous l’ombre de la forêt de baobabs. Cette première dans un pays du Sahel est une initiative de deux Français, Philippe Franchois et François Normand.
À Nguékhokh, la culture de vigne est en train de se développer sous l’ombre de la forêt de baobabs. Cette première dans un pays du Sahel est une initiative de deux Français, Philippe Franchois et François Normand. Avec le vignoble d’un hectare qui a été baptisé Le Clos des Baobabs », Bès Bi a été à Nguékhokh qui est donc en première ligne dans la culture de vigne en Afrique de l’Ouest
Une culture de vigne qui pousse dans une contrée au Sénégal. C’est le pari risqué, mais réussi de deux étrangers d’origine française à Nguékhokh. C’est dans cette localité, située à 60 kilomètres au sud de Dakar, au milieu d’une forêt de baobabs que poussent ces plants de raisins. Nous sommes dans le « Clos des Baobabs ». Ce projet de vignoble est implanté à l’entrée de la commune, à environ 2 kilomètres de la RN1 en venant de Dakar. Il s’étend sur 14 hectares. Mais au moment de notre visite sur les lieux, les 24 et 25 mars 2022, seul 1 hectare et demi de superficie était emblavé. Ce qui veut dire que le projet est toujours en phase test depuis son démarrage en 2013. « Au début, on a essayé 5 cépages (variétés de plantes) différents. Parmi ceux-ci, il n’y a que le grenache qui donne du raisin. C’est pourquoi nous l’avons adopté au détriment de tous les autres », explique le chef de Culture et responsable du champ, Abdoulaye Ndiaye.
Abdoulaye Ndiaye, chef de Culture et responsable du champ
« Le seul champ de vignoble en Afrique de l’Ouest »
Sur la surface emblavée, 7500 pieds sont en train de pousser. Les grappes en couleurs vertes se développent. À terme, si tous les 14 hectares sont exploités, la production de vignoble pourrait se démultiplier au grand bénéfice de ses initiateurs. « C’est le seul champ de vignoble en Afrique de l’Ouest. Il y a un autre champ, mais c’est au Cap-Vert. Le raisin ne se repose pas au Sénégal parce qu’il fait très chaud. Il ne s’adapte pas au climat. C’est pourquoi on n’a pas la même densité et la même quantité qu’en France. Néanmoins, nous avons des pieds qui peuvent produire 5 à 7 grappes », renseigne M. Ndiaye. Contrairement à ce que l’on pourrait bien imaginer, il n’y a pas de production de vin dans ces champs. Pas d’usine sur les lieux. La fermentation, 2e étape dans le processus de production du vin après la culture du raisin, se passe ailleurs. Où exactement ? Le chef de la Culture au niveau du « Clos des Baobabs » ne sait pas. « Mon travail, explique Abdoulaye Ndiaye, c’est de la taille à la vendange, c’est-à-dire, jusqu’à la récolte. Le reste, ce sont les propriétaires du champ qui s’en occupent ».
« Notre vin est unique et de grande qualité, mais le volume est faible »
Justement, les propriétaires du champ sont deux Français. Philippe Franchois, la soixantaine, est un ancien assureur devenu viticulteur. Il s’est associé avec François Normand, ex-ingénieur informatique. D’après M. Franchois, la production de vin reste, pour le moment, insuffisante. Ils envisagent de le quintupler pour satisfaire la clientèle. « Notre vin est si exclusif, si unique et de grande qualité. Mais le faible volume à ce jour fait que la demande est très supérieure à l’offre. Donc, la commercialisation se fait à la fois sur le domaine et chez les cavistes pour le moment. Notre capacité et donc nos volumes possibles sur une vendange se chiffrent à environ 1 000 bouteilles. L’objectif à moyen terme est de 5 000/10 000 », nous a fait savoir M. Franchois.
Culture de vigne et regard de la société
Le Sénégal est un pays laïc
Adama Ndiaye, Secrétaire général du GIE des Agriculteurs de Nguékhoh
Cultiver du vin dans un pays comme le Sénégal ne relève pas de l’évidence. Mais le Secrétaire général du GIE des Agriculteurs de Nguékhoh dédramatise. « Le raisin, base du vin, sert d’abord de dessert de table au sein de nos familles. Par rapport à la transformation de ce raisin en vin, celui qui n’est pas concerné, n’est pas concerné. Jamais je ne boirai ce vin, parce que ça ne me concerne pas. Rappeler aussi que le Sénégal n’est pas un pays musulman. C’est un pays laïc. Certes, il y a 95% de musulmans, mais nous sommes un pays laïc. Donc, il ne faudrait pas entrer dans ce jeu. Parce qu’il y a autre chose. Pourquoi il ne faudrait pas interdire la prostitution et le proxénétisme ? Ce sont des fléaux que les Sénégalais ont banalisés », soutient Adama Ndiaye.
Un Muezzin : « Il y a du travail dans ces champs et c’est l’essentiel »
Le raisin cultivé dans ce champ ne sert pas qu’à la production de vin. Il est aussi utilisé pour produire du vinaigre et du jus de raisin. Au moment de sa récolte, le nombre de journaliers employés dans le champ augmente considérablement. Le plus souvent, ce sont des femmes qui aident à égrapper et couper les plantes moyennant 3500 F CFA à 4000 F CFA la journée. « S’il n’y a pas de remous au sein de la population de Nguekhokh, par rapport à ce champ, c’est parce que les gens ont bien adopté le projet. Je crois aussi qu’un travail administratif a été fait au préalable. N’eût été cela, il y aurait forcément des contestations. Si ces étrangers sont parvenus à s’établir dans la zone et font leur culture de vigne sans bruit, c’est parce qu’il y a des discussions à l’avance avec les populations. Je pense que si l’on ne peut pas exploiter les terres on doit les laisser à ceux qui peuvent les cultiver », suggère Mouhamadou Wade.
Mouhamadou Wade, muezzin à la mosquée
Muezzin à la mosquée, non loin du champ, Wade révèle que c’est lui-même qui a installé le forage qui sert d’irrigation aux plantations de raisins. « Pour vous dire qu’il y a du travail dans ces champs et c’est ça l’essentiel », a-t-il estimé. « La principale difficulté rencontrée, ce sont les termites qui nous bouffent tous les pieds », explique Sow, la trentaine, jardinier, qui aide le chef de culture dans les plantations de vigne. L’autre problème auquel ces producteurs sont confrontés, ce sont les singes et les oiseaux qui interviennent au moment de la récolte. « Lorsque les grappes arrivent à l’étape de maturation, on met des filets pour les protéger », indique Abdoulaye Ndiaye.
Pape Songué Diouf, maire de Nguékhokh
« La mairie n’a été ni de près, ni de loin associée à ce projet »
« Ce projet, je l’ai appris via les médias. C’est par la suite que j’ai effectué des démarches auprès des autorités administratives, le Préfet et le Gouverneur, pour en savoir davantage. Ensuite, je me suis rendu sur le site. Mais, je n’ai trouvé que des plantations de raisins. Il faut dire qu’ils ont acheté ces terres auprès des cultivateurs. À l’époque, je n’étais même pas encore maire de Nguékhokh. Donc, c’est une affaire purement privée. Je n’ai pas vu une délibération concernant ce champ. Peut-être, avant mon arrivée à la mairie, ils ont eu une autorisation à usage agricole. Je ne sais pas. En tout état de cause, la mairie ne délivre pas une autorisation d’installation de bar où l’on utilise le vin. Tous les bars qui sont ouverts à Nguékhokh, ce n’est pas la mairie qui a donné l’autorisation. Un jour, ma collègue députée, Sokhna Dieng Mbacké, m’avait interpellé là-dessus en me disant que l’on est en train de produire du vin à Nguékhokh. Je lui avais répondu que je ne suis pas au courant d’une telle chose. Ce que j’ai vu, ce sont des plantations de raisins et non d’usines de fabrication de vin. Il faut également dire que la mairie n’a été ni de près ni de loin associée à ce projet. C’est pourquoi, en termes d’emplois, je ne peux pas dire, avec exactitude, s’il y a ou non des emplois créés dans ce champ ».
La réponse de l’ambassade de France
Bés Bi a tenté d’avoir plus d’informations de l’ambassade de France à Dakar sur ce projet de culture de vigne et de production de vin développé par un Français à Nguekhokh. Mais en vain. Après plusieurs relances, un fonctionnaire de l’ambassade a répondu au téléphone : « Je n’ai malheureusement aucune information à ce sujet. »