SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
23 août 2025
UNE TOUR DE BABEL
On a assisté, hier, à du vrai saupoudrage, lors de la réunion de Benno Book Yaakar du département de Dakar, qui s’est tenue au siège de l’Alliance pour la République (Apr) et présidée par le délégué régional de parrainages de cette coalition, Amadou Ba
On a assisté, hier, à du vrai saupoudrage, lors de la réunion de Benno Book Yaakar du département de Dakar, qui s’est tenue au siège de l’Alliance pour la République (Apr) et présidée par le délégué régional de parrainages de cette coalition, Amadou Ba... Il s’est agi en fait d’une véritable tour de Babel où chacun parlait de son côté tout en ne comprenant pas la langue de l’autre !
Pressé par le président de la République Macky Sall, par ailleurs patron de cette coalition, lors d’une réunion tenue le weekend dernier, Amadou Ba a convié les responsables du département de Dakar à une réunion, hier mardi 12 avril 2022.Objectif : les inviter à « accélérer » le travail de collecte des parrains. Une réunion qui était censée accueillir tous les responsables du département, mais ce ne fut pas le cas.
En effet, ni Abdoulaye Diouf Sarr ni Aboubacar Sedikh Beye ni Cheikh Ahmed Tidjane Ba encore moins Ndèye Saly Diop Dieng, Abdou Karim Fofana, Zator Mbaye, Zahra Iyane Thiam et autres n’ont pris part à cette rencontre qui devait pourtant permettre aux uns et autres d’accélérer la collecte des parrainages dans le département de Dakar. Lequel demeure un enjeu de taille pour le président Macky Sall et Benno Book Yaakar. En tout cas, dès l’ouverture de la séance vers les coups de 17h15mn, le débat a été campé par docteur Malick Diop de l’Alliance des forces de progrès (AFP) qui a, semble-t-il, voulu éviter que les problèmes des uns et des autres soient transposés dans cette réunion tenue au siège de l’Apr sous la présidence de l’ancien ministre des Finances, Amadou Ba. « La séance qui nous réunit aujourd’hui (hier, ndlr) porte exclusivement sur la collecte des parrains et pas autre chose. Qu’on évite de parler ici des difficultés ou autres notées uniquement dans quelques communes du département... », a tenu à prévenir le « poulain » de Moustapha Niasse. Qui fera savoir aux uns et autres que seules cinq personnes seront autorisées à prendre la parole pour donner brièvement leur avis sur la collecte de parrainages. Malgré les murmures de certains, qui n’étaient sans doute pas du même avis dans la mesure où ils voulaient bien exposer de fond en comble leurs difficultés sur le terrain, Malick Diop a donné la parole au responsable du parrainage de Benno dans la région de Dakar, Amadou Ba, pour continuer le « travail ».
Seules 22.000 personnes ont pour le moment parrainé Benno dans tout le département de Dakar...
Lors de sa prise de parole, le responsable apériste des Parcelles Assainies a fait savoir à ses vis-à-vis que c’est la loi qui impose à tous le parrainage. Si ce n’était pas ça, « nous ne serions peut-être pas ici (NDLR : au siège national de l’Apr). » « J’ai voulu cette rencontre pour que nous puissions parler du parrainage au niveau du département de Dakar. Tout le monde sait que la majorité présidentielle est plus forte. Tout le monde sait aussi que le département de Dakar est plus important en matière d’élections au Sénégal. Nous devons donc faire vite dans le travail de collecte dans la mesure où toutes les potentialités sont réunies dans le département pour que cela puisse être fait. Au moment où je vous parle, nous sommes entre 22.000 et 23.000 parrains dans le département de Dakar. Sur les 19 communes, 10 ont déposé leurs parrainages. On y note aussi des individualités qui ont déposé leur liste... », a informé Amadou Ba. Qui a souligné que l’opposition est actuellement sur le terrain en train de procéder à la collecte de parrains. Après quoi, il a appelé les uns et les autres à davantage descendre sur le terrain pour inviter les populations à parrainer Benno Book Yaakar.
AMADOU BA D’ATTAQUER : « Je ne suis pas un politicien... Des gens se réclament responsables alors qu’ils ne peuvent même pas mobiliser 5 personnes... »
Et Amadou Ba d’attaquer : « Tu vois des gens qui ne peuvent même pas mobiliser 5 personnes alors qu’ils se réclament responsables. Quand on s’engage pour quelqu’un, on ne doit pas attendre qu’on nous appelle quand le travail est là. J’invite aussi les jeunes à plus d’engagement sur le terrain. » Lors de sa prise de parole, le responsable apériste de Grand-Yoff, Nourou Niang, a fait savoir au délégué régional aux parrainages que beaucoup de responsables sont restés dans leur coin parce qu’ils n’ont pas accès à l’information contrairement à la présidentielle où tout le monde mouillait le maillot. « A Grand Yoff, beaucoup de responsables étaient impliqués surtout les jeunes qui avaient pris à bras le corps le parrainage. Il faut qu’un responsable qui n’est pas de la commune puisse convoquer les responsables de Benno de Grand Yoff pour parler avec eux de la question du parrainage si nous voulons réussir cette mission », conseille Nourou Niang. Il sera suivi d’un responsable qui a soutenu que Ouakam est orphelin du parti. A preuve, dit-il, ceux qui y représentent l’APR ne voient aucun responsable. Pour finir, il a demandé aux responsables de venir à Ouakam pour parler aux gens afin qu’ils puissent descendre sur le terrain et collecter des parrainages. Mame Diarra, responsable apériste à Yoff, n’a pas, elle, usé de langage diplomatique pour dire ce qu’elle pense. « Chaque jour c’est comme ça. Vous convoquez les gens pour parler de tout et de rien. Et en réunion, vous refusez que les gens disent ce qu’ils pensent... », dénonce cette responsable. Après avoir recueilli l’avis des cinq intervenants, Amadou Ba a repris la parole pour répondre et synthétiser. Mais, il a d’abord tenu à faire savoir à ses interlocuteurs et à l’auditoire que chacun d’entre eux peut dire que personne n’aime le Président plus que lui. Mais, si le Président a besoin d’eux et qu’ils croisent les bras, ils ne l’aiment pas. « Je ne suis pas un politicien et je reconnais vos doléances. Il faut qu’on règle vos problèmes et c’est la triste réalité. Je vais m’organiser avec l’Autorité pour voir comment régler vos problèmes. Parce que c’est notre rôle... », a tenu à tranquilliser Amadou Ba. Qui a informé les responsables présents à la réunion qu’il va, d’ici ce soir (hier, ndlr) travailler avec ses collaborateurs pour donner à chaque commune son quota. Il dit se fixer comme objectif 80.000 parrainages dans le département de Dakar.
UN RESPONSABLE APÉRISTE DE DAKAR : « Ce n’est pas avec ça qu’on va gagner Dakar... »
C’est suite à ces propos que la séance a été levée au milieu de murmures de désapprobation de responsables qui n’ont pas du tout aimé le fait que Amadou Ba n’ait pas voulu leur donner la parole. Et surtout, leur permettre de parler des difficultés qu’ils rencontrent quotidiennement au niveau de leurs bases respectives. « Cette réunion est un vrai saupoudrage. Comment pouvez-vous convoquer les gens, surtout en ce mois de ramadan, et leur refuser la parole ? Il y a beaucoup de choses à dire dans Dakar. On ne peut gagner une élection avec ce cinéma. Il faut que l’on soit sérieux si nous voulons gagner les prochaines élections législatives », s’emporte un cadre de Benno qui a voulu garder l’anonymat. Plusieurs responsables présents, hier à la réunion, ont abondé dans le même sens à la fin de la réunion. « Ce n’est pas avec ça qu’on peut gagner Dakar. Il faut que le Président Macky Sall y mette du sien si réellement on veut gagner la capitale. Beaucoup de militants et sympathisants de Dakar sont restés dans leur coin parce qu’ils ne sont impliqués en rien. On ne voit même pas les fiches de parrainages et on ne sait même pas où aller les récupérer... », soutient un autre responsable dans l’anonymat. C’est décidément bien parti, la reconquête de la capitale par la majorité présidentielle !
KEEMTAAN GI - CATHARSIS OU «NDEUP» NATIONAL
Depuis hier nous assistons à une véritable séance de catharsis. Un vrai « ndeup » (exorcisme si l’on préfère) national sur les errances de nos structures sanitaires souvent si tatillonnes. Les sages-femmes ont ainsi subi un véritable lynchage de nature à les éloigner définitivement des parturientes comme si ce sont elles qui devaient opérer la malheureuse de Louga. Même le Chef s’est invité dans ce déchainement collectif, instruisant les autorités compétentes à faire toute la lumière sur les causes du décès afin de situer toutes les responsabilités. L’allure martiale, il déclare qu’aucun manquement ne sera toléré et veut le rapport sur sa table dans un délai de 48 heures. La même célérité aurait prévalu que l’on situerait la culpabilité des victimes de mars 2021. M’enfin ! Tremblez, messieurs et dames, le Chef ne blague pas, surtout que ce secteur lui tient à cœur depuis 2012. C’est lui qui le dit avec tant d’émotion. Snif, sortez vos mouchoirs. Le drame de Louga, c’est une chaine de manquements dont le premier responsable demeure bien entendu l’Etat. Chaque jour, des personnes meurent bêtement dans nos hôpitaux sans que ces incidents ne soient médiatisés comme c’est le cas avec l’affaire de Louga. Nos hôpitaux comme nos prisons sont dépourvus d’humanisme. Dans ces lieux de privation de liberté, on y meurt également faute de soins. Sur nos routes, les chauffards font des massacres. Les morts se comptent par centaines avec des guimbardes d’un autre âge qui ne devraient rouler sur aucune route du monde. Encore moins transporter des êtres humains ; Des voyous agressent et tuent. Des salopards violent des mômes. Des enseignants prennent en otages nos enfants. Des enfants dont la plupart sont parqués dans abris provisoires. Des délinquants à col blanc mettent à genoux nos établissements publics avec la complicité des autorités qui devraient les sanctionner, faisant payer ces crimes à de malheureux lampistes. Des politiciens menteurs et voleurs qui ne pensent qu’à leur ascension sociale quoique cela puisse coûter à la collectivité. Des vieillards toujours accrochés aux ors du pouvoir depuis nos indépendances. Autant de manquements qui devraient interpeller le Chef et qui méritent plus qu’une marche nationale. Le problème de ce pays est qu’il marche sur la tête ! KACCOOR BI
MACKY SALL S’INVITE À L’AFFAIRE ASTOU SOKHNA ET EXIGE UN RAPPORT DANS 48H
Réagissant suite au décès de Astou Sokhna à l’hôpital, via le réseau social Snapchat, le chef de l’État qui dit avoir « appris avec la plus grande tristesse le décès de Mme Astou Sokhna à l’hôpital » a présenté ses condoléances «émues à sa famille», avant de livrer des informations sur les instructions qu’il a données sur cette affaire. « J’ai instruit les autorités compétentes de faire toute la lumière sur les causes du décès afin de situer toutes les responsabilités. Aucun manquement ne sera toléré », a prévenu le chef de l’État. Cela, non sans assurer avoir « à cœur » le secteur de la santé pour lequel il insiste «tous les jours sur l’amélioration de la prise en charge des populations». Le chef de l’Etat, Macky Sall, donne ainsi 48 h aux enquêteurs pour le dépôt du rapport sur sa table. La famille éplorée a porté plainte, le Directeur de l’hôpital a déploré les sorties médiatiques sans prendre la version de l’établissement. Le ministère de la Santé a dépêché hier une mission de 18 personnes pour élucider cette affaire dans les plus brefs délais.
DEPARTEMENT DE KEDOUGOU LES MAIRES RURAUX FONT BLOC POUR LA DÉPUTATION
Dans un mémorandum, les maires des communes rurales du département de Kédougou donnent carte blanche à Macky Sall, chef de file de la coalition Benno Bokk Yakaar, pour le choix du candidat aux investitures à la députation parmi les maires issus du monde rural. Les maires de Dindefelo (Kikala Diallo), Dimboli (Fodé Keita), Bandafassi (Mamadou Yero Ba), Fongolimbi (Samba Camara), Tomboronkoto (Nfaly Camara) et Ninéfécha (Dondo Keita), tous signataires du mémorandum, se sont engagés sans réserve à soutenir le choix fait sur l’un d’eux pour une victoire éclatante au soir du 31 juillet prochain. Dans le département de Saraya, par contre, les choses semblent être plus compliquées alors qu’à Salimata, c’est un appel à l’union sacrée qui est lancé au risque de perdre les législatives.
ASSEMBLÉE NATIONALE
La session ordinaire unique à l’Assemblée nationale s’est poursuivie hier avec le vote d’une série de projets autorisant le président de la République à ratifier différentes conventions internationales. Quatre projets de loi ont été votés en présence du ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur. Les deux premiers ont été votés à l’unanimité. Il s’agit de celui autorisant le président de la République à ratifier la convention entre le gouvernement du Sénégal et celui de la République Tchèque sur la double imposition et la prévention de l’évasion fiscale en matière de l’impôt sur le revenu. Le second projet est celui axé sur le protocole d’entente entre le Sénégal et le Canada concernant le soutien opérationnel et l’assistance à la conduite d’autres activités militaires canadiennes au Sénégal, signé à Ottawa en novembre 2018. Le troisième projet concerne la ratification du statut de l’organisation pour le développement de la femme dans les États membres de l’organisation de la coopération islamique, adopté lors de la 37e session du conseil des ministres des affaires étrangères, tenue en 2010 à Douchanbé au Tadjikistan. Accord cadre de la protection des investissements entre le Sénégal et la Banque arabe pour le développement économique en Afrique. Ce financement permettra en effet au Sénégal de mieux contribuer au développement des infrastructures. Mais aussi de renforcer le partenariat avec les pays arabes. Ce dernier rapport, sur l’accord cadre de la protection des investissements, a fait objet de débats entre parlementaires qui ont permis à la ministre de répondre à certaines interpellations des députés.
PELERINAGE 2022 PRÉCISION D’AÏSSATA TALL SALL SUR LE QUOTA DU SÉNÉGAL
Restons à l’Assemblée nationale pour dire que le pèlerinage 2022 s’est invité dans les débats des députés qui recevaient le ministre des Affaires étrangères pour le vote d’une série de lois. Aïssata Tall Sall a été interpellée sur le quota drastiquement réduit du Sénégal par l’Arabie Saoudite. En effet, cette année, seuls 1 million de musulmans participeront au pèlerinage à la Mecque. Cette réduction, due toujours aux risques liés au Covid-19 qui avait entraîné deux ans de pause, impacte évidemment le quota attribué aux différents pays. Selon le ministre des Affaires étrangères, le quota du Sénégal n’est pas encore connu. L’information déjà véhiculée d’un quota tournant entre 4.000 et un peu plus de 6.000 places n’a pas été confirmée par le ministre. Me Aissata Tall Sall est claire à ce niveau. « Pour le moment, nous n’avons pas reçu exactement le quota qui doit en réalité revenir au Sénégal. Mais je tiens à signaler que l’Arabie Saoudite a signifié qu’elle va s’arrêter à 1.000.000 de pèlerins répartis par quota et par pays. Je suis convaincue que nous ne serons pas desservis… » a-t-elle avancé.
SÉNÉGALAIS VIOLENTÉ EN ITALIE, UNE PLAINTE ANNONCÉE
Le cas de notre compatriote violenté en Italie et qui a défrayé la chronique ces derniers jours n’a pas échappé aux députés qui ont interpellé hier matin la ministre des Affaires étrangères et des sénégalais de l’extérieur sur cette affaire. Me Aïssata Tall Sall regrette ce qui s’est passé avec Pape Demba Wagne et n’est point attentiste face à la situation : « Notre souci est de faire le suivi. Je rappelle que lorsque les évènements ont eu lieu j’étais à Podor. Mais quand le président m’a saisie directement, j’ai parlé au directeur de cabinet pour suivre cette affaire. C’est par la suite que nous avons interpellé Pape Abdoulaye Seck qui a bien fait le travail qu’il fallait en rencontrant les autorités de la localité. » « Le concerné va faire une plainte et nous allons la suivre… », ajoute-t-elle. La ministre des affaires étrangères de rappeler que l’Italie est un pays partenaire et qui a beaucoup regretté cet acte...
MAIRIE DE KAOLACK LES TRAVAILLEURS MUNICIPAUX RÉCLAMENT 3 MOIS DE SALAIRES
Serigne Mboup en eaux troubles. Le nouveau maire de Kaolack est acculé par ses agents qui lui réclament 3 mois de salaire. Hier, tôt le matin, les travailleurs municipaux ont fait une démonstration de force, en marquant un arrêt de travail immédiat en vue de faire réagir l’autorité municipale qui « fait la sourde oreille depuis trois mois que nous courons derrière nos salaires », a lancé un agent municipal, porte-parole du jour. Selon Mamadou Elimane Kane, cette situation démontre à suffisance que le maire Serigne Mboup est incapable de gouverner une mairie qui n’est pas comme ses entreprises qu’il gère en se basant seulement sur la rentabilité et non sur le volet social sans quoi une mairie ne peut fonctionner correctement. En fait, les agents municipaux très nombreux hier au sein des locaux de la mairie se disent convaincus que « l’homme d’affaires confond une mairie commune et une entreprise privée où il décide de façon unilatérale de ce qu’il veut sans concertation car il s’agit de sa propriété ». Ces frustrés de la gestion de M. Mboup disent ne pas comprendre cette situation car, selon le porte-parole, « ça n’est jamais arrivé depuis 5 ans au moins qu’il travaille comme agent municipal dans cette mairie ». Donc, selon lui et ses camarades, Serigne Mboup « se croit tout permettre parce qu’il n’ose pas dire qu’une municipalité de 3 milliards de budget ne peut pas payer des maigres salaires ». Les travailleurs municipaux de Kaolack considèrent que l’actuel maire de Kaolack n’est pas à la hauteur de ses charges car ces manquements en si peu de temps sont inexplicables. Les travailleurs de la ville ont décidé de ne plus regagner leurs postes tant que leurs doléances ne sont pas satisfaites.
"LE DÉPART DE OUMAR NGALLA SYLLA EST UNE GROSSE PERTE"
Mamadou Diallo regrette le départ de Oumar Ngalla Sylla à la tête de la sélection du Sénégal de Beach soccer.
Mamadou Diallo regrette le départ de Oumar Ngalla Sylla à la tête de la sélection du Sénégal de Beach soccer. L’ancien international et membre du staff de l’équipe nationale estime que sa nomination ce samedi par Fédération Royale Marocaine de Football en remplacement de Mustapha El Haddaoui, constitue une grosse perte pour le Sénégal.
«Ce n’est pas facile de perdre un tel entraineur. Mais, c’est la loi du sport. Le départ de Oumar Ngalla Sylla une grosse perte pour le beach soccer sénégalais. Parce que Ngalla a du vécu et a engrangé beaucoup d’expérience en équipe nationale. D’abord en tant que joueur mais aussi en tant qu’entraîneur. N’oubliez pas que les entraineurs sont toujours en train d’apprendre. Ngalla était au top du professionnalisme. C’est une grosse perte. Car, des personnes comme Ngalla, on devrait les maintenir», se désole- t-il. « J’ai travaillé avec lui et je connais ses qualités et ses capacités. J’avais une chance parce que j’avais d’abord partagé le terrain avec lui. L’expérience professionnelle que j’ai eue pendant des années et mon vécu en équipe nationale m’ont aidé à travailler avec lui», poursuit-il.
L’ancien attaquant des Lions et membre du staff de l’équipe nationale de beach soccer pense que le football sénégalais avait encore besoin de lui au regard de la dimension mondiale atteint par le désormais ex-sélectionneur. En plus de ses trois Coupes d’Afrique, le technicien sénégalais avait réussi à hisser à deux reprises, la sélection du Sénégal en quarts de finales de la Coupe du Monde.
«Le sport sénégalais a besoin de lui. Je me rappelle que la CAF avait envoyé des techniciens français pour diriger un stage. L’un des techniciens a reconnu que Ngalla était déjà plus en avance. Il n’y avait pas une grande différence. Cela démontrait que Ngalla avait atteint une dimension non seulement africaine mais mondiale. Les Marocains le savent et ont fait le maximum pour le récupérer. Et c’est dommage pour notre football. Maintenant, on va continuer de travailler. Il y a des personnes qui sont là et qui ont des capacités ».
L’ÉQUATION DE L’INSERTION DES DIPLÔMÉS
Les écoles privées de formation professionnelle ont, au fil du temps, marqué leur présence sur le territoire national. Alternatives aux universités publiques, elles poussent, à présent, comme des champignons notamment dans la capitale dakaroise.
Les écoles privées de formation professionnelle ont, au fil du temps, marqué leur présence sur le territoire national. Alternatives aux universités publiques, elles poussent, à présent, comme des champignons notamment dans la capitale dakaroise. Tous les ans, des milliers de bacheliers y entrent et le même nombre en sort diplôme à la main. Néanmoins, peu d’entre eux parviennent à décrocher leur premier emploi après la formation.
Sous le hangar d’un institut de formation de la place, des étudiants, assis tranquillement, attendent leur prochain cours. Parmi eux, D Diop, étudiante en troisième année qui s’apprête, dans quelques jours, à faire sa soutenance de mémoire. Mais, en dehors de l’excitation à l’idée d’obtenir son diplôme qui l’anime, on lit sur son visage une certaine inquiétude. Ce qu’elle justifie en ces termes : « Je ne sais pas si après la licence, des opportunités s’ouvriront à moi. On n’est plus au temps où les employeurs, eux-mêmes, venaient à notre rencontre. Donc, on peut réussir tout comme on peut chômer ». Elle compte s’arrêter là mais la fin de ses études ne lui laisse aucunes perspectives nouvelles. « Il n’y a pas de suivi des étudiants après leur formation. Ils sont livrés à eux-mêmes. C’est à eux de se démener pour signer des contrats. L’établissement n’y joue aucun rôle particulier », fait savoir l’étudiante.
Comme cette future licenciée de 24 ans, beaucoup d’autres étudiants sont dans la même situation. Mis à part le manque de politiques pour le suivi et l’encadrement des étudiants après leur formation, se pose le problème de la reconnaissance des diplômes délivrés par les établissements supérieurs de formation. En effet, si ces diplômes ne sont pas conformes aux critères d’homologation du CAMES (Conseil africain et Malgache pour l’Enseignement supérieur) ou de l’Anaqsup (Autorité nationale d’Assurance Qualité de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation), ils perdent leur valeur et, par conséquent, ne faciliteront par l’intégration dans la fonction publique.
Dans bien des cas, l’étudiant retourne s’inscrire dans une université où le diplôme est reconnu ou tout au moins déposer son certificat de baccalauréat. Ceci peut se confirmer par le cas d’O. GUEYE, obligé de renoncer à ses diplômes car ils ne lui permettaient pas d’occuper certains postes. Lui qui, après sa thèse en 2016, fut obligé de recourir à l’auto emploi chez nous, pour s’en sortir. Le nombre exorbitant d’établissements de formation questionnent plus d’un. Si jadis, c’était l’Etat qui y orientait les nouveaux bacheliers, présentement, ils y vont d’eux-mêmes pour échapper aux conditions peu confortables des universités publiques. D’ailleurs, se demande-t-on, selon quels critères obtiennent-ils des accréditations pour leur programme vu leur « éclosion » qui se fait de manière exponentielle.
CRITÈRES D’ACCRÉDITATION D’UN PROGRAMME, DIFFICULTÉS D’INSERTION APRÈS L’OBTENTION DU DIPLÔME… : Les éclairages du Pr Babaly Konaté, juriste et formateur à l’ENA.
Le juriste et formateur à l’Ecole nationale d’administration, Pr Babaly Konaté fait une énumération claire des critères d’accréditation d’un programme. Ce dernier point se définit par le processus d’évaluation et d’examen permettant d’attester que le programme répond aux normes, standards et critères de qualité définis par les référentiels de l’Autorité nationale d’Assurance Qualité de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (Anaqsup).
Ainsi, dira-t-il, qu’en réalité, ce champ dévaluation est reparti en standards. « Les établissements souhaitant avoir une accréditation de leur programme doivent être soumis à une autoévaluation interne, qui suppose le recours à des standards de qualité définis par Anaqsup. Elle procèdera, d’emblée, à la vérification des objectifs et la mise en œuvre des programmes de formation. Ensuite, un regard sera jeté sur la correspondance entre les objectifs visés par la formation et la planification stratégique de l’institution. Troisièmement, il s’agira de vérifier si le programme d’étude prend en compte les besoins du monde professionnel », a-t-il fait savoir. Et de poursuivre « le champ d’évaluation 2 concerne l’organisation interne et la gestion de la qualité, c’est-à-dire les compétences et responsabilités d’études et communiqués à toutes les personnes concernés. Dans le CH3, il s’agit du curriculum et méthodes didactiques. Le programme doit disposer d’une maquette sans laquelle on ne peut prétendre à une accréditation. Le CH5 inclue la vérification des compétences du corps professoral sur le plan didactique et scientifique. Et enfin le CH6 s’intéresse à l’assurance d’une bonne qualité des équipements et des infrastructures des établissements ». Sur les difficultés d’insertion des jeunes après l’obtention du diplôme, il dira que ce ne sont pas tous les instituts de formation qui manquent de politique d’insertion.
Toutefois, dans bien des cas, ils se heurtent à des contraintes. « Je donne l’exemple de certains établissements qui ont mis en place des services insertions et relations extérieures. Ces services accompagnent les étudiants dans leur recherche de stage et d’emploi. Néanmoins, les difficultés sont que les conventions signées entre des entreprises et les écoles ne sont pas toujours appliquées ou qu’elles ne prennent pas en compte les attentes de ces dernières », a-t-il expliqué.
Selon lui, les entreprises ne sont pas très enthousiasmées à l’idée de recruter des stagiaires ou des salariés non-initiés au travail qui les attend. « C’est là que se pose un problème d’inadéquation entre l’enseignement et les réalités du marché de l’emploi. Parfois, la formation proposée, assez identiques à celle dispensée dans les universités publiques, est plus théorique que pratique. Elle ne permet pas aux étudiants d’être opérationnels en entreprise. Conséquemment, ces entreprises n’auront aucun intérêt à embaucher des gens qui ne sont pas outillés intellectuellement pour mener à bien les taches qui leur seront assignés », a tenu à préciser Babaly Konaté.
A en croire le juriste, pour lutter contre la délivrance des diplômes dans garanties légales, il faut nécessairement avoir une habilitation pour pouvoir délivrer des diplômes, mais « il y aura toujours des gens qui iront à l’encontre de la loi », dira-t-il. « On ne peut ne pas reconnaitre les efforts de communication qu’effectue le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. Il y a une sorte de communication derrière pour faire connaitre aux potentiels étudiants les écoles qui sont habilités à délivrer des diplômes. Maintenant, il incombe à l’État de prendre ses responsabilité en sévissant contre les promoteurs qui s’entêtent à braver l’interdit », a soutenu Pr Konaté.
LES SÉNÉGALAIS CONSACRENT 4H AUX ACTIVITÉS PRODUCTIVES
Au Sénégal, sur les 24h, un Sénégalais passe 4h de tours d’horloge dans les activités productives selon le Sens des comptes nationaux (Scn) et 2,5 h dans celles qui ne sont pas au sens des comptes nationaux.
Au Sénégal, sur les 24h, un Sénégalais passe 4h de tours d’horloge dans les activités productives selon le Sens des comptes nationaux (Scn) et 2,5 h dans celles qui ne sont pas au sens des comptes nationaux. La participation au travail reste faible même si on considère que les femmes passent très souvent de leur temps dans des activités du bénévolat.
L’agence nationale de la statistique et de la démographie a livré hier, mardi 12 avril les résultats de l’enquête nationale sur l’emploi du temps au Sénégal. Une enquête réalisée en 2021 pour la première fois dans le pays et qui est consacré aux activités non énumérées. Selon l’Ansd sur les 11689 individus 6748 sont des femmes et 4941 hommes. «Dans l’ensemble, les répondants vivent essentiellement en milieu rural dont 63,7% ; la région de Dakar concentre 9,5% des répondants». Au cours d’une journée, les Sénégalais prennent part successivement ou simultanément à différentes activités.
Selon les données de l’enquête sur une journée de 24h presque tous les Sénégalais participent aux activités non productives. Ils participent ainsi aux activités de soins personnels et entretiens et 88% d’entre-eux prennent part aux activités annexes. Concernant les activités productives telles que l’emploi et ses activités connexes, 40,4% des sénégalais y participent. Toutefois, ce taux moyen de participation cache des disparités entre les hommes avec 50, 3% et les femmes 31,2%.
Revenant sur le temps moyen consacré aux activités, l’enquête révèle qu’au-delà de la participation, le temps moyen qu’un sénégalais consacre à chaque activité diffère aussi selon le sexe. « En moyenne, sur les 24h que compte une journée, un sénégalais passe 17,4h dans les activités non productives et 4 h dans les activités productives selon le Scn et 2,5h dans celles qui ne sont pas productives».
Sur la participation aux activités énumérées et qui ne les sont pas, l’enquête a renseigné : « dans l’ensemble 72% des sénégalais contribuent aux activités non énumérées contre 40% qui participent aux activités énumérées ». Et de poursuivre : « si on prend les activités énumérées, les hommes y participent plus que les femmes, avec un homme sur deux (50%) et près d’une femme sur trois (31%). En revanche, les femmes contribuent beaucoup plus aux activités non énumérées que les hommes, avec neuf femmes sur dix (90%) contre (54%) des hommes».
Toutefois, l’enquête nationale de l’emploi du temps fait aussi ressortir que les sénégalais passent en moyenne trois heures dans les activités rémunérées contre 3,6h dans celles non énumérées. «Les femmes consacrent 5h par jour aux activités non énumérées contre 02h pour les hommes. Par ailleurs les femmes consacrent 21% de leur temps à des activités non rémunérées, contre 8% à des activités rémunérées. Chez les hommes, ces proportions sont de 18% pour les activités rémunérées contre 09% pour celles qui ne les sont pas.
Comparés aux femmes qui passent 2 heures dans les activités rémunérés, les hommes qui y consacrent deux fois plus de temps que les hommes. Pour les experts de l’Ands, la manière dont les individus répartissent leur temps peut être révélatrice de leur niveau de bien être et de participation aux activités économiques pourvoyeur de valeur ajoutée.
AÏSSATA TALL SALL SORT DU BOIS
Pèlerinage à la Mecque, bavure policière en Italie, guerre russo-ukrainienne, opérations militaires en Casamance... La ministre des Affaires étrangères s'explique
Venue défendre le vote de quatre (4) projets de lois pris en compte par son ministère hier, mardi 12 avril, le chef de la diplomatie sénégalaise a évoqué plusieurs sujets d’actualité. Aïssata Tall Sall a abordé le pèlerinage aux lieux saints de l’Islam, qui reprendra après deux années de gèle à cause de la Covid-19. Elle a également expliqué la position sénégalaise sur la guerre entre la Russie et l’Ukraine. L’opération militaire au Sud du pays a été aussi commentée.
SENEGALAIS BRUTALISE EN ITALIE : l’état prend en main l’affaire
La vidéo virale qui circule sur internet montrant un ressortissant sénégalais brutalisé par la Police italienne, au moment de son arrestation à Florence, n’est pas appréciée par les autorités sénégalaises. Après le communiqué condamnant cette bavure policière, dimanche dernier, le ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, à travers sa patronne, Aïssata Tall Sall, promet un suivi juridique de l’affaire. «Notre souci, c’est le suivi. La Police municipale de Florence a porté plainte contre le concerné pour refus d’obtempérer donc, il y’a déjà leur plainte qui est en cours. A la victime, Pape Demba Wagne, nous lui avons demandé de porter plainte également», a-t-elle annoncé hier, mardi 12 avril. Le chef de la diplomatie sénégalaise d’expliquer ainsi que, «pour que la plainte de l’Etat du Sénégal puisse être recevable, il faudrait que la victime qui a directement subi le préjudice le fasse d’abord». Le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur d’ajouter : «nous allons la suivre jusqu’au bout parce que ce n’est pas la première fois». Dans sa démarche condamnant également la violence exercée sur notre compatriote, Aïssata Tall Sall signale qu’en l’absence de l’ambassadeur de l’Italie à Dakar, son chargé d’affaires a été convoqué. «Nous avons reçu le chargé d’affaires à qui on a demandé des explications. Par sa voix, la représentation diplomatique italienne s’est excusée et a regretté ce qui s’est passé», a-t-elle dit. A signaler que les parlementaires, surtout ceux de la diaspora, ont longuement interpellé le ministre sur la question. Ils ont souhaité que le suivi ait lieu car, les victimes sénégalaises de bavures à l’étranger sont nombreuses et les responsabilités ne sont pas toujours situées.
RETRAIT DE LA DELEGATION GENERALE DU CONVOYAGE DES PELERINS : En attente de son quota, l’Etat dit non aux privés
Le royaume d’Arabie Saoudite n’a pas encore notifié au Sénégal le nombre de pèlerins qu’il lui est permis de convoyer à La Mecque, dans ce contexte de baisse de la capacité d’accueil aux lieux saints de l’Islam à cause de la pandémie de Covid-19. «Nous ne savons pas combien sera le quota, on va le savoir incessamment. Moi aussi j’ai lu dans la presse que nous avons entre 4800 et 5000 pèlerins. Au dernier pèlerinage, nous étions à peu près 12800 pèlerins. Il y a aussi que l’Arabie Saoudite, en raison de la pandémie, a limité les pèlerins à 1 million», a soutenu le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, Aïssata Tall Sall, à l’Assemblée nationale hier, mardi 12 avril 2022. Toutefois, tient-elle à préciser, «le Sénégal est respecté par le royaume d’Arabie Saoudite, en sa qualité de grand pays musulman. Je suis convaincue qu’en discutant avec les autorités saoudiennes, nous n’aurons que le meilleur. On ne peut pas avoir notre quota passé, mais on ne sera pas desservis. Nos services, Mame Baba Cissé qui s’occupe particulièrement de la question et le Délégué général au pèlerinage, Abdou Aziz Kébé, sont en train d’y arriver». Cependant, le ministre a indiqué, dès maintenant, que le quota qui sera disponible ne sera pas laissé exclusivement aux voyagistes privés. «Je compte sur le sens de la mesure et de la pondération des voyagistes pour que nous puissions nous entendre. Dire que les quotas sont faibles et l’Etat doit se désengager, on ne peut le faire. Il intervient pour pondérer les prix, ne pas laisser les pèlerins à la merci des voyagistes». Il y’a aussi, continue-t-elle, que la Délégation générale au pèlerinage aux lieux saints de l’Islam s’occupe de l’organisation avec le royaume d’Arabie Saoudite. Yaye Mame Albis, député et voyagiste privé en avait fait la requête. Cela permettrait à son avis aux privés de mieux juguler les pertes causées par les deux années d’inactivité.
SUSPENSION DE LA RUSSIE DU COMITE DES DROITS DE L’HOMME DE L’ONU : Aïssata Tall Sall explique l’abstention du Sénégal
«Le 7 avril, à l’Assemblée générale des Nations Unies, on devait voter une Résolution pour suspendre la Russie du Comité des droits de l’homme. Le Sénégal s’est abstenu. Nous avons mis en place, à Genève, une Commission internationale d’enquête sur les exactions en Ukraine. Cette commission n’ayant pas fini son travail, nous ne pouvons pas dire qu’il y a eu des exactions ou des violations des droits de l’homme, pour suspendre la Russie». Cette déclaration est du ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur qui répondait aux députés lors du vote de plusieurs projets de lois défendus par son département. Aïssata Tall Sall de poursuivre : «Quand nous l’avons dit au président de la République, il a demandé à l’ambassadeur du Sénégal aux Nations Unies de faire une explication de vote pour justifier la position sénégalaise. Sur l’Ukraine, nous avons une position constante. Nous sommes pour le respect du droit international et de l’inviolabilité des frontières». D’ailleurs, le ministre confirme que le président Macky Sall s’est entretenu avec le président ukrainien, sur demande de ce dernier, pendant plus d’une vingtaine de minutes. Le requérant a expliqué son souhait d’échanger avec le président Macky Sall, en insistant sur les conséquences de la guerre dans son pays sur les produits consommés au Sénégal. En réponse, Macky Sall a fait état de sa vision et l’a invité à faire dans la médiation avec son adversaire russe. Le chef de la diplomatie sénégalaise est aussi revenu sur l’entretien que le président Macky Sall a antérieurement eu avec son homologue Russie, Vladimir Poutine.
TRAFIC DE BOIS ET ECOULEMENT DE LA PRODUCTION DE CHANVRE INDIEN DES REBELLES EN GAMBIE : En finir, sans diplomatie !
La Gambie ne servira plus de lieu de commerce de billons de bois coupés dans la forêt de la Casamance et de chanvre indien aux bandes armées au Sud du pays. Le Sénégal est décidé à en finir avec ce trafic nuisible à la dernière réserve forestière du pays. Face aux députés hier, mardi 12 avril, le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, Aïssata Tall Sall, a engagé la totale responsabilité du Sénégal dans ce trafic, tout en promettant le déploiement de la force nécessaire pour mettre un terme à cette mafia. «Quand on a commencé cette opération de démantèlement des bases rebelles, ce qui a été le plus impressionnant, c’est les champs de chanvre indien. Il n’y a pas un seul périmètre de chanvre indien en Gambie. Tous les champs sont au Sénégal. Quand nos Forces Armées survolent le territoire avec les drones, toute la verdure de chanvre indien se trouve au Sénégal. Nous ne pouvons plus l’accepter. Tout le bois qui est coupé en Casamance est amené ailleurs. Donc, la culture de chanvre indien, c’est chez nous, le trafic pareil. Et les trafiquants aussi, c’est nous. En conséquence, nous devons prendre des décisions et croyez-moi, le président (Macky Sall) est ferme là-dessus. On a démantelé les bases, on démantèle les champs et le trafic ; puis, les militaires vont s’installer pour que cela ne se reproduise plus. Nous sommes dans ça et nous allons aller jusqu’au bout», a-t-elle mis en garde.
EVASION FISCALE : Accord sénégalo-tchèque pour lutter contre la double imposition
Le Sénégal et la République Tchèque ont décidé d’accroitre leur coopération en matière de lutte contre l’évasion fiscale. L’Assemblée nationale a voté hier, mardi 12 avril 2022, le projet de loi n°42/2021 autorisant le président de la République à ratifier la Convention entre le Sénégal et la République Tchèque en vue d’éviter la double imposition et de prévenir l’évasion fiscale en matière d’impôt sur le revenu signé à Dakar, le 22 janvier 2020. Selon Aïssata Tall Sall, cette loi, une fois mise en œuvre, permettra de lutter contre la double imposition en matière d’impôts sur le revenu et sur la fortune, sans créer la possibilité de non-imposition ou d’imposition réduite par l’évasion fiscale ou la fraude fiscale. La convention vise les personnes assujetties à l’impôt dans un des Etats contractants et s’applique sur le revenu recouvré pour l’Etat ou ses démembrements. Pour le Sénégal, il concerne l’impôt sur le revenu des personnes physiques, l’impôt sur les sociétés, l’impôt minimum forfaitaire sur les sociétés, la contribution forfaitaire sur les sociétés, la contribution forfaitaire à la charge des employeurs et la taxe de plus-value des propriétés bâties et non bâties. Pour la République Tchèque, la Convention vise l’impôt sur le revenu des personnes physiques et l’impôt sur le revenu des personnes morales. Par ailleurs, Aïssata Sall a jugé que la Convention présente l’avantage de promouvoir les échanges économiques et commerciaux affranchis des effets pervers et restrictifs de la double imposition. Conclue pour une durée indéfinie, la Convention peut toutefois, signale Aïssata Tall Sall, être dénoncée après une période de cinq ans, à compter de la date de son entrée en vigueur qui interviendra à la date de la dernière notification, par écrit et par la voie diplomatique, de l’accomplissement des procédures internes des Etats contractants à cet effet. Aïssata Tall Sall ajoute aussi qu’avec cet accord sur la non double imposition, le Sénégal compte soutenir quelques projets dans le cadre de la modernisation du secteur aéroportuaire, en termes de réalisation d’infrastructures. Les députés ont aussi voté la loi n°02/2022 autorisant le président de la République à ratifier l’accord cadre pour la protection des investissements entre le Sénégal et la Banque Arabe pour le Développement économique en Afrique (BADEA), signé le 12 janvier 2016. Pour Aïssata Tall Sall, cet accord a pour mission, parmi tant d’autres, de solidifier les rapports avec l’institution financière qui a financé beaucoup de projets dans le pays.
Par Mamadou KASSE
IL FAUT REPOSITIONNER L’AFRIQUE AU CENTRE DE LA PAIX ET DE LA COEXISTENCE PACIFIQUE
Surpris par ce conflit à l’intérieur des frontières européennes, les Etats africains n’ont certainement pas eu le temps de mesurer les conséquences immédiates et à long terme de cette guerre et d’adopter une position commune face aux dégats
«Je remercie le Président Zelenskyy pour son appel de ce jour. Nous avons évoqué l’impact de la Guerre en Ukraine sur l’économie mondiale et la nécessité de privilégier le dialogue pour une issue négociée du conflit. J’ai noté également sa demande de faire une communication à l’UA ». Macky Sall dixit.
Cette annonce du Président Macky Sall, président en exercice de l’Union Africaine (UA) intervient après le vote divisé de l’Afrique sur la conduite à tenir face à cette guerre qui en a surpris plus d’un et qui met face à face la Russie et l’Occident. L’Ukraine, sortie du bloc soviétique, n’est pas encore totalement entrée dans le camp occidental, l’OTAN qu’elle cherche à intégrer mesurant, depuis plusieurs années, le risque majeur d’intégrer en son sein un ami encombrant qui risque de remettre en cause le respect des équilibres jusque-là acceptés d’un commun accord.
Surpris par ce conflit à l’intérieur des frontières européennes, les Etats africains n’ont certainement pas eu le temps de mesurer les conséquences immédiates et à long terme de cette guerre et d’adopter une position commune face à la rapidité et à l’ampleur des dégâts. Ce conflit imprévisible par sa nature en raison d’une longue histoire de respect par l’Est et l’Ouest de l’équilibre des forces et des frontières établies depuis la deuxième guerre mondiale, ne semblait plus s’inscrire dans l’agenda des relations internationales.
Le démantèlement des missiles soviétiques à Cuba aux frontières américaines en 1962 semblait être le gage de la fin de la confrontation directe entre la Russie et l’Occident à l’intérieur de leurs frontières respectives. Mais, voilà que pour des intentions exprimées avec insistance par l’Ukraine et plusieurs fois renvoyées par certains pays de la ligne de front pour des raisons géostratégiques et d’opportunité politique, les vieux démons de la guerre reprennent de plus bel au sein même de l’Europe. Cette fois les rivalités, les divergences et les ressentiments ne sont plus exportées vers des champs de conflit éloignés de l’Europe comme la Libye, l’Irak, la Syrie, l’Afghanistan, et le Yemen.
L’invasion russe en Ukraine a cristallisé des positions antagonistes mais jusque-là contenues au stade des intentions en fermant toute voie de négociation pour un retour de la paix. C’est comme Russes et Ukrainiens avaient une pressente envie de s’affronter, de s’accrocher pour régler leur différend sur un terrain déjà miné par les ressentiments des uns et les ambitions prématurées des autres.
Russes et Ukrainiens, naguère une même nation, maintenant séparés en deux peuples ont pourtant une histoire commune ou tout au moins partagée. Ils ont combattu ensemble l’ennemi nazi et résisté depuis 1945 à toutes les velléités de remise en cause de leur modus vivendi. Certes, la chute du mur de Berlin en 1990 a ébranlé cette architecture qui semblait être une forteresse imprenable.
Face à une telle situation, l’Afrique vers qui étaient transférés la plupart des conflits très souvent alimentés par les deux blocs se devait d’adopter une position sinon de neutralité, tout au moins d’observateur averti et sensible aux risques qu’une telle guerre peut engendrer sur le continent.
En cela, l’Afrique s’est alignée sur une position médiane, celle dictée par le souci de préserver le continent des conséquences désastreuses d’un conflit qui, au-delà des destructions massives en Europe, peut avoir des répercussions insoupçonnées sur le continent. Prendre parti dans un tel conflit équivaut à s’inscrire dans une logique de guerre totale ou économique contre l’un des belligérants. Le conflit russo-ukrainien nous renvoie à la parabole de l’œuf et de la poule, un débat qui ne sera jamais vidé tant il est vrai que les responsabilités sont partagées du fait que les deux parties ont longtemps appris à se faire peur. Personne ne pouvait alors imaginer que l’une et l’autre allaient franchir le Rubicon et remettre en cause une vieille idée de la coexistence pacifique que l’on pensait définitivement installée dans les consciences. L’ONU, conçue comme l’instrument de la paix depuis 1945, semble, elle-même s’inscrire dans une logique de pousser l’un contre l’autre, les enfermant dans des positions figées comme dans des camps de tranchée.
Erreur de casting ou surestimation de sa puissance de persuasion ? Les décisions qu’elle a prises en vue d’obliger la Russie à se replier dans ses frontières n’ont pas été à la hauteur des attentes d’une communauté internationale éprise de paix et de stabilité. Elles ont, tout au contraire, eu pour conséquences de diviser le monde en deux voire trois blocs et de ramener ainsi les adeptes de la paix à douter de ses capacités à instaurer la stabilité dans le monde. António Guterres, secrétaire général de l’ONU et son équipe ont-ils bien mesuré les conséquences de actes posés dans un contexte d’une complexité extrême qui met en confrontation respect des conventions, préservation des frontières, acceptation du modus vivendi, autodétermination, droits de l’Homme et des peuples à disposer d’eux-mêmes ? Chacun de ces principes qui fondent l’existence des Nations Unies est prise en compte par l’une partie et utilisé comme un argument massue pour défendre ses intérêts. C’est dire que l’ONU ne semble pas avoir pris le temps d’évaluer les risques pour arbitrer ce différend entre les deux puissances majeures disposant chacune de soutiens inconditionnels à travers le monde du fait de leur histoire particulière.
Deux puissances disposant surtout de l’arme fatale que constitue la bombe atomique dont l’utilisation engendrerait la fin du monde. Certes la Turquie s’est proposée pour assurer la médiation après avoir affiché une certaine neutralité dans ce conflit. Les pourparlers conduits sous son auspice semblent avancer à grands pas. Pourvu qu’ils soient couronnés de succès pour l’équilibre et la stabilité du monde. Sous ce rapport, force est de considérer que Erdogan a bien compris le sens de la neutralité et de la puissance de la médiation dans un conflit de cette nature qui, dans le meilleur des cas, devrait nous conduire au statu quo ante.
Que le chef de l’État sénégalais Macky Sall, également président en exercice de l’Union africaine (UA), ait annoncé la volonté du président ukrainien Volodymyr Zelensky de « faire une communication à l’UA », peut donc être une offre alternative qui viendrait renforcer les prémices de paix et éviter au monde de vivre une situation difficile après le passage de la pandémie à Covid 19. Il s’agit là d’une sage décision qui doit repositionner l’Afrique au centre de la paix et du respect des principes sacrés de dialogue dans un mode où, au-delà des idéologies et des convictions voire des intérêts, seule la compréhension mutuelle peut garantir les grands équilibres.
Sous ce rapport, le conflit russo-ukrainien ne devrait pas conduire à redéfinir une nouvelle architecture de rupture Est-Ouest qui serait un retour à la guerre froide et à la reprise des conflits larvés à travers le monde. L’Afrique doit saisir cette occasion pour redéfinir elle-même ses futurs rapports avec les deux blocs pour ne plus être le terreau fertile de conflits dont elle ne serait que le champ d’expression.
L’invasion de la Russie en Ukraine, aura, à cet égard démontré l’importance du respect de l’intégrité territoriale et de la souveraineté nationale de chaque pays et de l’impérieuse nécessité de respecter les engagements souscrits pour garantir la paix dans le monde. L’Afrique trouve là une occasion d’exhorter Moscou et Kiev à un cessez-le-feu immédiat et à l’ouverture de négociations sincères sous l’égide d’une ONU, elle-même garante de la paix et de la stabilité dans le monde. La guerre prenant naissance dans l’esprit des hommes, c’est dans l’esprit des hommes qu’il faut bâtir les armes de la paix.
Après leur acte de sécession posé ce week-end, les élus de l’opposition pourraient se heurter à certaines difficultés dans leurs rapports avec l’Etat et certains de ses démembrements techniques.
Après leur acte de sécession posé ce week-end, les élus de l’opposition pourraient se heurter à certaines difficultés dans leurs rapports avec l’Etat et certains de ses démembrements techniques.
Depuis le week-end dernier, la majorité a son association d’élus. L’opposition a la sienne. En principe, il n’y a, jusque-là, rien d’anormal. Chacun étant libre d’adhérer ou de ne pas adhérer à une association. Mais l’acte posé par les leaders de Yewwi Askan Wi confirme au moins une chose. La logique partisane a pris manifestement le dessus sur celle républicaine. Au-delà de la ‘’fragilisation’’ des structures qui regroupaient l’ensemble des élus, opposition comme pouvoir, il faut s’interroger sur les conséquences qui peuvent découler d’une telle sécession.
D’emblée, il faut préciser que cela est en principe sans incidence sur la répartition des subventions de l’Etat aux collectivités territoriales. Président de l’Association des départements, Adama Diouf confirme et précise : ''En fait, il y a des critères particuliers sur la base desquels ces fonds sont répartis aux collectivités territoriales. Le premier, c’est la population ; le deuxième, c’est le niveau d’équipements, etc. Mais les associations d’élus n’interviennent aucunement dans ce processus de répartition des fonds entre les collectivités. Il revient aux ministères des Collectivités territoriales et des Finances de procéder à la répartition selon les critères édictés. Et ce n’est pas parce que des maires ou présidents de département se retirent des associations qu’ils ne vont pas bénéficier de ces fonds’’.
Cela dit, même si elles n’interviennent pas dans la répartition des fonds au détail, ces associations prennent part à la distribution de masse. L’expert en décentralisation explique : ‘’Les subventions qui sont données aux collectivités territoriales se font dans une instance que l’on appelle le Conseil national des collectivités territoriales. Lequel procède à la répartition en grande masse des fonds de dotation de la décentralisation et des fonds d’équipement des collectivités territoriales. Nous (les associations d’élus) sommes présents lors de cette répartition de grande masse. Mais il s’agit-là juste de dire combien est consacré aux fonds de dotation, combien pour les structures comme l’Agetip, le PNDL, l’ADL… Notre rôle se limite là.’’
C’est aussi lors de cette rencontre que l’Etat fixe le montant de la subvention dédiée aux associations comme l’AMS et l’Association des départements. Chaque année, souligne M. Diouf, dans les fonds de dotation, les associations ont une subvention au même titre que les agences de développement qui reçoivent des transferts de l’Etat pour leur fonctionnement.
Budget de l’AMS : 350 millions FCFA
Interpellé sur le budget de l’AMS, il déclare : ‘’Il y a, d’une part, les transferts financiers de l’Etat qui sont de l’ordre de 350 millions. Ensuite, il y a les contributions des collectivités dont je ne saurais vous dire le montant.’’
Le Réseau des élus locaux du Sénégal (Réel) pourrait-il bénéficier de cette subvention ? Pour Ousmane Sonko, la réponse est affirmative. ‘’L’Etat doit considérer cette nouvelle association au même titre que l’AMS dans tout ce qui devra se faire avec les collectivités territoriales. Nous allons bénéficier de subventions qui nous reviennent de droit’’.
D’ores et déjà, le leader de l’opposition enjoint aux maires de l’opposition de faire des virements de crédits pour réorienter les lignes budgétaires initialement destinées à l’Association des maires à la nouvelle entité qui regroupe les élus de l’opposition.
Toutefois, cette volonté de bénéficier des mêmes subventions que les entités jusque-là en place, pourrait rencontrer quelques obstacles. Adama Diouf : ‘’Je ne pense pas qu’il soit envisageable qu’ils puissent bénéficier de cette subvention au même titre que les entités qui existent. Ils ont décidé de mettre en place leur propre structure parallèle. C’est leur droit le plus absolu. Mais ils ne peuvent exiger à l’Etat de leur octroyer cette subvention, alors que jusqu’ici, il travaille avec une seule structure.’’
Pour en revenir aux missions des associations, elles ont pour rôle, notamment, de porter la parole des élus, de contribuer à la réflexion sur les réformes de la décentralisation, d’assurer les missions de représentation auprès de l’Etat et des institutions de la République, de défendre les élus chaque fois que de besoin, si leurs intérêts sont lésés. A ce propos, il se pose la question de savoir si la nouvelle structure mise en place par les maires de l’opposition pourrait intercéder auprès des bras armés de l’Etat en matière de décentralisation. L’ancien président du Conseil départemental de Kaffrine explique : ‘’Ce sont des structures techniques très importantes pour les collectivités, pas pour les associations. Toutes les collectivités pourront donc les saisir.
Maintenant, comme je l’ai dit, des structures comme l’AMS et l’Association des départements ont, parmi leurs missions, celle de porter la parole des collectivités territoriales auprès des structures dédiées. Nous intervenons même au niveau du ministère de l’Education, dans le cadre du budget consolidé d’investissement consacré uniquement aux salles de classe. Il en est de même pour l’AGETIP, l’ADL, le PNDL… Nous intervenons à tous les niveaux pour défendre les intérêts des collectivités.’’
Le Réseau des élus de l’opposition pourrait-il bénéficier de la même attention, comme l’exige le maire de Ziguinchor ? Rien n’est moins sûr. Selon Adama Diouf, cette scission est, en tout cas, regrettable et n’est pas de nature à renforcer les collectivités territoriales. ‘’Nous sommes, souligne-t-il, à la croisée des chemins, dans le cadre de la réforme de notre politique de décentralisation. Nous avons des défis à relever, celui de la cohérence territoriale, celui du financement du développement, la responsabilisation des acteurs territoriaux, le statut des élus locaux... Tout ça, c’est commun à tous les élus. Et c’est notre rôle de porter la parole collective. Voilà notre mission. Pas de nous affaiblir.’’
A ceux qui soutiennent que c’est parce que les élus de l’opposition étaient marginalisés que Réels a vu le jour, il rétorque : ‘’C’est vraiment un débat qui n’a pas de sens. Pour vous donner juste une idée, l’actuel trésorier général de l’AMS est de l’opposition, c’est Abdoulaye Diop du PDS. Ils ont toujours été impliqués.’’
PENSEE UNIQUE A YAW : Les accusations fracassantes de Déthié Faye
Pendant que ses leaders s’affairaient à la mise en place de leur propre Réseau d’élus locaux, la coalition Yewwi Askan Wi devra faire face à une nième dissidence, celle de CDR/Fonk Sa Kaddu, amené par Déthié Faye, par ailleurs coordonnateur des non-alignés. Ce dernier n’arrivait plus à digérer la ‘’pensée unique’’ imposée au sein de la coalition par un ‘’groupe restreint, voire clandestin’’.
Interpellé par ‘’EnQuête’’, il peste : ‘’Si nous avons pris cette décision, c’est parce qu’on a voulu, à un certain moment, conditionner les positions des entités. Il y a une volonté réelle d’uniformiser la pensée avec certains qui veulent s’attribuer, seuls, le titre de maitres à penser de tout le monde. Cela va à l’encontre de la ligne à laquelle j’ai toujours souscrit, celle du non-alignement et de l’indépendance.’’
Pour le coordonnateur des non-alignés, l’indépendance de penser et d’action doit être reconnue à chaque entité, surtout sur les questions qui n’ont pas été discutées et sanctionnées par une position commune de la coalition. Ce qui est loin d’être le cas à Yaw. ‘’Sur l’essentiel des questions, on se rend compte en réunion que tout est déjà ficelé. S’il doit y avoir des communications, avant même la réunion, chacun sait ce qu’il va faire. Les rôles sont répartis à l’avance. Pour moi, quand on a des formations politiques qui ont décidé de cheminer ensemble, il y a un principe majeur, celui de l’égale dignité des partis. C’est-à-dire que chaque entité ait la possibilité d’être au courant de ce qui se fait et de donner son point de vue. Qu’il ne soit pas permis à un groupe restreint, peut-être clandestin, d’être le seul à prendre des décisions à la place des autres.’’
Mais qu’est-ce que Yewwi a bien pu reprocher à Déthié ? C’est, selon M. Faye, d’avoir clamé dans la presse qu’il est foncièrement contre une augmentation des députés. Est-ce à dire que Yaw n’est pas contre une telle proposition ? Le dissident fulmine : ‘’C’est tout comme. En réalité, ils cautionnent, mais n’ont pas voulu le défendre publiquement. La preuve, lors de leur conclave, ils ont dit qu’ils prennent acte de l’augmentation, mais que cela n’ait pas une incidence financière. C’est de la malhonnêteté. Ils ne peuvent pas admettre que l’on augmente les députés, que l’on conserve les acquis actuels des parlementaires et demander qu’il n’y ait pas d’incidence financière. C’est une façon de cacher qu’ils sont pour l’augmentation. Ce n’est pas courageux.’’
Une chose est sûre : Yaw a reproché au coordonnateur des non-alignés ses positions publiques sur cette question. Déthié Faye précise : ‘’On a eu un débat sur les prises de position que nous pouvons avoir. Il m’a été reproché d’avoir dit dans la presse que je suis foncièrement contre l’augmentation du nombre de députés. Dans une réunion, on me l’a reproché ouvertement. Je leur ai dit que ceci est ma position, depuis 2016. Et jusque-là, il n’y a eu aucune réunion pour défendre une position commune sur la question. On ne peut donc pas me reprocher d’avoir défendu une position contraire.’’
L’ETAT PREPARE LE « TONG-TONG »*
Le projet de loi n°03/2022 relatif à la répartition et à l’encadrement de la gestion des recettes issues de l’exploitation des hydrocarbures a été adopté, hier, à l’Assemblée nationale.
Le prix du baril de pétrole a doublé. Lors de l’examen du projet de loi relatif à la répartition et à l’encadrement de la gestion des recettes issues de l’exploitation des hydrocarbures, les parlementaires ont demandé à l’Etat d’accélérer les installations pour un démarrage effectif de la production du pétrole et du gaz. Il a aussi été question de la manière de se protéger des contrecoups d’un dérèglement, à l’avenir, du prix de vente des hydrocarbures, entre autres problématiques.
Le projet de loi n°03/2022 relatif à la répartition et à l’encadrement de la gestion des recettes issues de l’exploitation des hydrocarbures a été adopté, hier, à l’Assemblée nationale. Il détermine, selon le ministre des Finances et du Budget Abdoulaye Daouda Diallo, le partage des recettes provenant de l’exploitation des hydrocarbures entre le Budget général, un Fonds de stabilisation pour se prémunir des risques de volatilité des recettes d’hydrocarbures et un Fonds intergénérationnel destiné à tenir disponible, pour les générations futures, une épargne constituée à partir des recettes tirées de l’exploitation des hydrocarbures et rentabilisée à travers des placements.
En commission, le ministre a insisté sur la place importante que l’exploitation des gisements de pétrole et de gaz naturel occupera dans l’économie nationale, en ouvrant de meilleures perspectives économiques et sociales.
Ainsi, en introduisant cette loi, le gouvernement tenait à préserver l’économie nationale contre les aléas liés à la fluctuation des recettes et à tenir compte de la durée de vie des gisements d’hydrocarbures, en définissant les principes directeurs de la politique budgétaire et financière.
Abdoulaye Daouda Diallo souligne, en effet, que ladite loi est prise en application du Code pétrolier qui prévoit que ‘’les modalités de gestion et de répartition des recettes issues de l’exploitation des hydrocarbures sont déterminées par une loi’’. De ce fait, dorénavant, il est clairement indiqué que les recettes tirées de l’exploitation des hydrocarbures permettront d’assurer la satisfaction des besoins des générations actuelles et futures, à travers le financement efficace du développement.
Mieux, souligne-t-il, la répartition des recettes d’hydrocarbures, entre autres objectifs, va tenir compte de l’ensemble des besoins d’investissement, ainsi que des fluctuations constatées dans leur encaissement.
Donc, la loi adoptée hier fixe les principes concernant la budgétisation intégrale des recettes fiscales et non-fiscales tirées de l’exploitation des hydrocarbures. Il en est de même de l’interdiction de toute cession anticipée des ressources d’hydrocarbures et/ou toute sureté anticipée sur ces ressources. Dans ce sens, la création d’un Fonds de stabilisation a pour objet de se prémunir des risques de volatilité des recettes d’hydrocarbures. Par contre, la création d’un Fonds intergénérationnel répond à l’objectif de tenir disponible pour les générations futures une épargne constituée à partir des recettes tirées de l’exploitation des hydrocarbures et rentabilisée à travers des placements.
A propos de ces placements, les parlementaires ont interpelé le ministre et souhaité que la gestion de ce Fonds intergénérationnel soit confiée à la Caisse des dépôts et consignation (CDC), après avoir été transformé en fonds de placement. Cette mutation, à leurs yeux, permettrait de renforcer les moyens de la CDC pour une meilleure prise en charge de ses missions. D’ailleurs, les députés ont invité l’Etat à prendre exemple sur la Norvège qui, pendant 30 ans, sur les 50 années d’exploitation pétrolière, n’a pas eu d’excédents budgétaires. Ses ressources excédentaires enregistrées après cette période, soulignent-ils, ont été constitutives d’un fonds de placement.
Comment se protéger des contrecoups d’un dérèglement du prix de vente des hydrocarbures
Abdoulaye Daouda Diallo a répondu à cette suggestion, en révélant qu’un comité d’investissement sera mis en place pour réfléchir sur les besoins d’investissement réels éligibles à hauteur de 90 % et 10 % des recettes allouées au Fonds intergénérationnel et un Fonds de stabilisation qui sera abondé par le surplus de recettes constaté à la fin de chaque trimestre. Il explique que les investissements les plus sûrs seront retenus par le comité, même si la rentabilité n’est pas élevée. Car, dans cette affaire, l’un des principes moteurs sera la prudence. Le ministre a évoqué le contrôle de l’Assemblée nationale et déclaré que l’intégralité des recettes sera retracée dans le budget.
Dans cette même veine, le ministre de l’Economie a annoncé l’introduction d’une règle d’équilibre budgétaire portant sur une cible du ‘’solde budgétaire hors recettes d’hydrocarbures’’, dans le moyen terme. Ce solde, renseigne-t-il, sera obtenu en retirant notamment les recettes d’hydrocarbures du calcul du solde budgétaire primaire, tel que défini par le Pacte de convergence, de stabilité, de croissance et de solidarité entre les Etats membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).
Il ajoute qu’il est d’autant plus nécessaire d’avoir un solde budgétaire hors recettes des hydrocarbures, que cela permettra de se protéger des contrecoups d’un dérèglement du prix de vente des hydrocarbures. Ainsi, le budget de l’Etat sera préservé des fluctuations des prix des hydrocarbures. Car, dans le cadre de cette loi, il y a le triple objectif de protéger le budget de l’Etat de la fluctuation des prix des hydrocarbures, de renforcer la gestion budgétaire et d’éviter toute dépendance vis-à-vis des ressources d’hydrocarbures.
Par ailleurs, inquiets de l’impact de la crise en Ukraine sur la production pétrolière et gazière du Sénégal, les parlementaires ont demandé une accélération des installations pour un démarrage effectif de la production avant la date prévue.
A cela, le ministre a répondu que des efforts importants sont menés par les partenaires, pour qu’au deuxième trimestre de l’année 2023, l’exploitation puisse démarrer.
Lors de l’examen du projet de loi, il a aussi été question du contenu local. Ainsi, les députés se sont fait les porte-parole de l’association des assureurs du Sénégal qui ne voudraient pas d’un déplacement des assurances des entreprises pétrolières sur le plan international, au détriment des compagnies nationales. Ils ont demandé au ministre de les privilégier dans les contrats d’assurances des entreprises pétrolières, notamment, en ce qui concerne la couverture risque et le courtage pour booster le marché de l’assurance, estimé à 50 milliards, en termes de primes. Egalement, les Parlementaires ont voulu avoir des éclaircissements sur le futur partage des ressources du projet GTA entre la Mauritanie et le Sénégal.
Abdoulaye Daouda Diallo a convoqué l’accord de coopération signé entre les deux pays, pour leur répondre que les quantités de gaz produites vont faire l’objet d’une répartition égale, 50/50, entre les deux pays. Idem pour les coûts. De ce fait, chaque pays va appliquer les dispositions fiscales contenues dans son Code général des Impôts et dans le contrat pétrolier signé avec les compagnies pétrolières (BP, Kosmos et société nationale). Il a précisé qu’à propos du Sénégal, plus de 60% de la valeur ajoutée du projet va revenir à l’Etat et que le reste ira aux autres entreprises contractantes.
Acquisition de l’hôtel Mame Coumba Bang de Saint-Louis
Toujours en commission, les députés ont interpellé le ministre sur d’autres questions dont l’achat d’un terrain appartenant à un homme politique, la veille des élections locales - l’hôtel Mame Coumba Bang de Saint-Louis - et le prix de cession d’un terrain de 30 ha situé à Bambilor dont le m2 est fixé à 600 F. Le ministre Abdoulaye Daouda Diallo a confirmé l’acquisition de l’hôtel par l’Etat du Sénégal pour un montant de 1 milliard 600 millions F CFA.
Selon ses explications, l’établissement était détenu par la Société nationale de recouvrement (SNR), avant qu’un privé ne l’acquiert, il y a des années. L’Etat, dit-il, a décidé de reprendre le terrain par le procédé d’expropriation pour cause d’utilité publique. Il va servir à la construction d’un nouvel hôpital à Saint-Louis, qui sera transformé en hôpital sous-régional. Car il va accueillir, à partir de l’année prochaine, des personnes ayant des liens avec l’exploitation du gaz.
Concernant le terrain de 30 ha situé à Bambilor, il a soutenu que la législation foncière sénégalaise permet à un détenteur d’un bail à usage d’habitation qui fait des investissements importants sur le terrain, de bénéficier d’une cession à titre définitif. C’est le cas, dans cette affaire. Que le montant de 600 F CFA annoncé comme le prix de cession du terrain, est en réalité le prix de la délivrance de l’état de droits réels, qui correspond au salaire du conservateur.
Le ministre n’a pas échappé aux questions sur le renchérissement du coût de la vie. Abdoulaye Daouda Diallo a fait remarquer que le prix du baril du pétrole qui, dans les prévisions pour l’année 2022, était projeté à 75 dollars, est actuellement à 150 dollars. Ce qui va avoir des répercussions sur les subventions pour l’électricité et les prix à la pompe. Elles vont augmenter. Ensuite, à cause de la hausse du prix du fret au niveau international, les prix de tous les produits importés sont impactés.
C’est pourquoi, explique-t-il, l’Etat a pris l’option de soutenir les prix des denrées de première nécessité ou de grande consommation comme le riz, le blé, le sucre et l’huile, et de suspendre les droits de douane pour certains produits. Il précise qu’à ce niveau, outre la suspension des droits de douane, des subventions ont été octroyées, notamment pour le blé, dont le prix à la tonne est passé de 313 à 400 euros, soit de plus 90 euros, de même que le riz et l’huile.
Mais il ajoute que l’Etat n’est pas seul sur ce front. Il est soutenu par les partenaires financiers, comme la Banque mondiale et le FMI, dans la prise en charge de ces déficits et le soutien apporté aux ménages.