SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
25 juin 2025
THIÈS, LE MAIRE ANNONCE UN MÉMORIAL DU MASSACRE DES CHEMINOTS
Le conseil municipal de Thiès (ouest) va procéder à la réhabilitation du monument construit sur la place Ibrahima-Sarr de ladite ville, pour en faire le mémorial du massacre en 1938 des cheminots qui réclamaient de meilleures conditions de travail
Thiès, 18 fév (APS) – Le conseil municipal de Thiès (ouest) va procéder à la réhabilitation du monument construit sur la place Ibrahima-Sarr de ladite ville, pour en faire le mémorial du massacre en 1938 des cheminots qui réclamaient de meilleures conditions de travail, a annoncé, vendredi, le nouveau maire, Babacar Diop.
‘’On va réhabiliter ce monument, avec les noms des personnes tuées sur place’’, a déclaré M. Diop à son premier jour de travail à la mairie.
Le 27 septembre 1938, des cheminots avaient été fusillés par l’administration coloniale à cet endroit où se trouvait la gare de Thiès.
Babacar Diop a déploré l’‘’oubli grave’’ dont les victimes de la fusillade ont été l’objet. Cet événement doit être enseigné aux élèves, a-t-il dit.
Pour perpétuer le souvenir des victimes, la mairie, avec la collaboration des travailleurs actuels des chemins de fer, va réhabiliter le monument de la place portant le nom du leader syndical et ministre Ibrahima Sarr (1915-1976), avant le prochain anniversaire du massacre, pour en faire un mémorial, selon M. Diop
Il a dit avoir fait cette promesse lors de la campagne en vue des élections municipales du 23 janvier.
Thiès est une ville ferroviaire de longue date, a rappelé son maire, promettant de travailler à la relance des chemins de fer.
Babacar Diop, âgé de 39 ans, enseignant au département de philosophie de l’université Cheikh-Anta-Diop de Dakar et leader des Forces démocratiques du Sénégal (FDS/Les Guelwaar, opposition), a battu le maire sortant Talla Sylla, de la liste Benno Bokk Yaakaar (majorité présidentielle), et les autres candidats au scrutin municipal de Thiès. Il dirigeait la liste de Yewwi Askan Wi (opposition).
FRONTEX AU SENEGAL, DES ORGANISATIONS DE LA SOCIÉTÉ CIVILE PROTESTENT
L’Union européenne est en négociation avec l’Etat du Sénégal pour le déploiement du Frontex aux larges des côtes sénégalaises. Cette déclaration, d’une de ses commissaires, la semaine dernière, n’est pas du goût des organisations de la société civile
L’Union européenne est en négociation avec l’Etat du Sénégal pour le déploiement du Frontex aux larges des côtes sénégalaises. Cette déclaration, d’une de ses commissaires, la semaine dernière, n’est pas du goût des organisations de la société civile africaine et européenne. Entre autres organisations, le Collectif Loujna-Toukaranké qui réunit 16 organisations des pays de la Cedeao, du Maghreb et de la France, le Congad du Sénégal. Dans une déclaration commune, relative à la rencontre du 6e sommet Union européenne – Union africaine, elles ont interpellé les Etats sur la problématique de la migration.
Pour ces organisations toute négociation des Etats africains avec les autres continents doit être conforme à l’agenda africain sur la migration. Lequel se veut un cadre « pragmatique et efficace permettant aux États membres d’améliorer leurs réponses aux défis migratoires et de profiter du potentiel de développement qu’offre la mobilité humaine sur le continent africain ». « À ce titre, nous dénonçons fortement cette volonté de l’Ue de négocier avec le Sénégal pour le renforcement de la présence de Frontex aux larges des côtes sénégalaises qui remet en cause sa souveraineté nationale, notre liberté à la mobilité et pose aussi le problème des rapports de force entre un Etat et une organisation continentale comme l’Ue », ont-elles écrit.
LE SÉNÉGAL N’EST PAS UN PAYS DE REGGAE
Il est l’un des chanteurs de reggae les plus populaires au Sénégal. Ses belles envolées, sa voix mélodieuse et la qualité de ses textes ont fait de Dread Maxim Amar, un des porte-drapeaux de la musique reggae au Sénégal
Il est l’un des chanteurs de reggae les plus populaires au Sénégal. Ses belles envolées, sa voix mélodieuse et la qualité de ses textes ont fait de Dread Maxim Amar, un des porte-drapeaux de la musique reggae au Sénégal. Mais depuis quelques années, le rossignol de Mont-Rolland, ce petit patelin de la région de Thiès, s’était fait plutôt discret. Avec «Soul Jah», son dernier album dont le lancement a eu lieu il y a quelques semaines, Dread Maxim retrouve ses fans. Sans langue de bois, il évoque dans cet entretien, les raisons de cette longue absence et ses nouveaux projets.
Qu’est-ce qui explique votre longue absence de la scène musicale sénégalaise?
J’étais absent de la scène musicale, parce que j’avais voyagé. A un moment donné, j’avais donné la priorité à la scène musicale internationale et j’ai passé pas mal de temps en Europe. Du coup, c’est ce qui fait que j’ai été absent de la scène musicale sénégalaise. J’étais là-bas pour diverses raisons, à la fois privées, familiales et musicales. Du coup, j’ai eu à faire pas mal de concerts, notamment en Belgique, France, Italie, mais aussi ça m’a permis d’élargir le champ, de me faire un peu plus connaître au niveau de l’Europe.
J’ai beaucoup chanté pour les Sénégalais de la diaspora qui aussi, avaient besoin de m’écouter pour prendre leur part de «vibes». Donc, à chaque fois qu’ils étaient au courant que j’étais en Europe, France, Belgique ou Italie, ils m’appelaient pour que je fasse des concerts à Lille, Marseille, un peu partout en France, voilà. Ce n’est pas vraiment un retour, je continue le chemin. Et même si je voyageais beaucoup, chaque année, je suis au Sénégal. Mais il faut préciser qu’au Sénégal, il n’y a pas une vraie scène musicale reggae. Il n’y a pas vraiment de scène où l’on peut se produire. La plupart du temps, c’est nous qui faisons quelques efforts pour organiser des concerts par ci par là.
Nous n’avons pas de soutien. Heureusement que les choses évoluent. Un temps, j’avais déposé au niveau des structures pour me faire sponsoriser. Mais elles m’ont opposé un niet catégorique, en me disant qu’elles ne souhaitent pas associer leur image au reggae. C’est un problème pour organiser certains événements. Il faut des mécènes et c’est ce qui manque au Sénégal. Mais on se décarcasse, parce qu’on aime la musique. Je me produis au Sénégal, dans les régions. Je me produis beaucoup à Mbour, Saint Louis. Les gens m’appellent pour me dire qu’ils sont au courant de ma présence au pays. Mais pratiquement pas beaucoup à Dakar, parce qu’il manque une scène musicale reggae. Parfois, je viens au Sénégal et je n’annonce même pas ma présence.
Votre carrière semble avoir connu un coup d’arrêt. Est-ce le cas ?
Peut-être. Mais au fait, l’album qui a le plus marqué les esprits, c’est l’album Jah Fire. Mais à un moment donné, j’ai sorti d’autres albums. Ce sont des albums qui sont passés inaperçus pour la plupart des gens. Il y a eu des échos des albums faits entre temps, mais pratiquement beaucoup de gens n’étaient pas au courant que j’ai sorti deux albums entre temps. C’est dû au fait que j’ai travaillé avec des producteurs. Pour une fois, l’album Jah Fire, je l’ai produit et tout ce qu’il fallait avec, l’album, le studio, la création en amont, l’enregistrement de l’album et la communication qui est une partie très importante.
C’est en 2010 que j’ai commencé à voyager, faire des festivals. Du coup, quand j’ai travaillé avec un producteur en 2010, pour Musical life, j’ai été déçu parce que le producteur ne s’est chargé que de la partie studio. Donc ça, c’est minime dans le gros boulot qu’il faut faire. Tu peux sortir le plus bel album du monde, s’il n’y a pas de communication dessus, si les gens ne le connaissent pas, ça sert à quoi ? Ce producteur n’a pas fait le boulot qu’il fallait, c’était en 2010. Deuxièmement, je n’étais pas content de la qualité du mix, du master de l’album. Parce que ça a été mixé par quelqu’un qui ne connaissait pas le reggae. Et le Reggae, c’est une musique spéciale qui demande un mix particulier, fondé sur la basse et la batterie, les éléments fondamentaux de cette musique. Donc, je n’ai pas eu envie de faire la promotion de cet album.
Donc c’était un album mort-né ?
Je l’ai pratiquement laissé tomber. J’ai quand même sorti quelques Cd, quelques centaines de Cd. Mais à un moment donné, j’ai décidé d’arrêter la duplication et la vente de l’album parce que j’avais plus envie, la qualité n’y était pas. Je suis assez perfectionniste. Quand j’écoute et que je vois certains détails qui clochent… je ne veux pas partager quelque chose qui me dérange.
Parlez-nous de votre nouvel album.
Cet album, Soul Jah, qui vient de sortir, était prévu en 2020. On avait prévu de fêter en 2020, les 20 ans de carrière de Dread Maxim et sortir un double album qui devait être constitué d’une reprise des meilleurs tubes des albums précédents et d’une tournée internationale. Tout a été calé, les dates confirmées et le Covid-19 est arrivé. C’est comme ça qu’on a décidé de tout arrêter. 2021, c’était la même chose.
On est maintenant en 2022, l’album est sorti en décembre 2021. Soul Jah c’est un mélange de Soul qui veut dire l’âme et Jah qui veut dire Dieu, le Maître de l’univers. C’est un jeu de mots qui donne «soldier», soldat. Je me considère comme un soldat en mission pour un peu plus de Justice, de fraternité, de solidarité. Un peu plus de paix, d’amour, de liberté, voilà pourquoi je l’ai appelé Soul Jah. En même temps, dans le morceau Soul Jah, on parle de la sollicitude de l’âme qui s’incarne dans un corps.
Pourquoi Soul Jah? C’est aussi une dédicace à un frère à moi, un ami qui est parti un peu trop tôt l’année dernière. Un frère, un collaborateur, qui m’aidait beaucoup dans ce que je fais. Il a assisté à la confection de cet album, son nom est Roger Diène de Mont-Rolland. Il est parti l’année dernière, en août. Le morceau Soul Jah, c’était un morceau qui lui plaisait beaucoup. Quand il l’a écouté, il m’a dit : «Dread, ça, c’est mon morceau.» J’ai décidé de lui dédier ce morceau, pour que cet album soit un hommage.
Quels sont les thèmes abordés dans cet album ?
C’est une continuité du projet de 2020. Je peux dire que c’est un double album composé des remix des autres chansons d’avant. J’ai remis au goût du jour le morceau Use sa brain, il y a le morceau Musical life qui est revenu et le morceau Reggae évolution. J’ai choisi dans mes différents albums Jah vie 2. 0. Pourquoi 2.0 ? C’est un upgrade, c’est-à-dire une mise à jour de ces chansons qui sont sorties depuis 2003 en casette. Et donc, la qualité n’est pas vraiment adaptée à la norme d’aujourd’hui. Il fallait que je les mette sur les plateformes de distribution internationales et de téléchargement. Donc c’était une opportunité de les remettre à jour, que ce soit un peu plus international.
La musique elle-même, le reggae, est très belle. Le fond aussi est bon à connaître. C’est pourquoi j’ai chanté en plusieurs langues. J’ai chanté un morceau qui s’appelle Laami ndut, ça veut dire, en Sérère, l’héritage ndut. J’ai repris le célèbre morceau de Youssou Ndour, Wiri wiri, que j’aime beaucoup. Le grand Youssou Ndour aime le reggae, il a même chanté en reggae. J’ai fait une chanson en hommage à Georges Floyd, l’Américain tué par des policiers, c’est Time of change. Ça veut dire que le temps du changement est arrivé, en parlant de la destinée des Noirs Américains ou des Africains, de l’homme noir dans ce monde. «Time of freedoom is come, time of Justice is come», c’est une chanson pour un peu plus de Justice et de solidarité. Ça doit changer ! Le continent noir a trop souffert.
J’ai chanté Label France, le label estampillé France qu’on retrouve partout dans le pays, surtout en Afrique de l’Ouest. La France a une présence excessive dans nos pays, une ingérence. J’en appelle à la souveraineté des pays africains, pour rappeler l’histoire des tirailleurs sénégalais qui n’est pas enseignée. Xarit samit parle de la valeur des amis.
OUSMANE KHOUMA ET HAMIDOU ANNE CORRIGENT ABDOURAHMANE DIOUF
La rencontre citoyenne organisée par la Fondation Sococim sur le thème «L’état de la démocratie au Sénégal et en Afrique de l’Ouest», a servi de prétexte pour une mise au point sur le concept de démocratie de concordance, prôné par Abdourahmane Diouf
La rencontre citoyenne organisée par la Fondation Sococim sur le thème «L’état de la démocratie au Sénégal et en Afrique de l’Ouest», a servi de prétexte pour une mise au point sur le concept de démocratie de concordance, prôné par Abdourahmane Diouf du parti Awalé
. «J’ai un très bon ami, intellectuel et homme politique qui critique beaucoup la démocratie et parle de démocratie de concordance, au lieu de démocratie de concurrence. Je lui ai déjà dit ; je pense qu’il se trompe parce qu’il confond démocratie comme système de valeur et régime», a relevé le politiste Hamidou Anne. «Ce qu’il critique c’est la 5ème République, son fonctionnement, le président de la République qui est l’alpha et l’oméga des institutions. Il parle beaucoup de discours de Bayeux du Général de Gaulle de 1946. Ça c’est un régime, ce n’est pas la démocratie comme système.
Abdourahmane Diouf se trompe», a poursuivi l’universitaire. «Quand on dit que le Sénégal a hérité du discours de Bayeux de de Gaulle, ce n’est pas vrai. De 59 à 62, notre régime était plus de type 4ème République. On avait un régime parlementaire jusqu’à ce que les événements (1963) poussent le Président Senghor à changer», a-t-il encore brandi pour pointer les errements de Dr Diouf. «Tu es plus gentil que moi dans tes remarques (…) Par rapport au régime et non pas au fondement, c’est carrément un problème de démarche épistémologique. Soit on fait un essai, soit on fait un ouvrage», a affirmé pour sa part, le juriste et politiste Ousmane Khouma, qui a révélé avoir échangé avec l’auteur de démocratie de concordance autour du livre. Tous deux ont convenu qu’une telle pratique conduirait à un consensus mou, alors que la vitalité de la démocratie repose sur un consensus fort.
Ce passage brièvement expédié, les animateurs sont revenus sur des questions beaucoup plus importantes. Installations, changements ou /et prolongations anticonstitutionnels de gouvernements : les «impensées» des sanctions de la Cedeao, démocratie «empruntée» ou démocratie «dévoyée en Afrique de l’Ouest», ont en effet été entre autres, les thèmes développés. C’est d’ailleurs d’après eux, le consensus mou qui a été un des éléments ayant déclenché la crise malienne. «Il y a eu la déliquescence des institutions maliennes, le consensus mou et ce que ça a donné, le laxisme, la destruction de Tombouctou, comment l’Etat malien s’est pratiquement effondré, comment la Cedeao en n’opérant pas une intervention, comment l’Ua en ne prenant pas ses responsabilités, comment les Nations unies en ne prenant pas les résolutions qui pouvaient faire sortir de cette logique, ont poussé les Français à s’inviter dans le débat et finalement, on ne pouvait pas s’inscrire dans une continuité rassurante», a résumé Pr Khouma. Des suggestions de réformes ont naturellement jailli lors de la rencontre et en premier, selon M. Anne, c’est de revoir la «présidence impériale», c’est-à-dire la concentration des pouvoirs entre les mains d’un «seul homme très puissant» : le président de la République.
SUPPRESSION DE LA TAXE SUR LE RIZ
Le gouvernement cherche toutes les solutions possibles pour enrayer la spirale de hausse des prix des denrées de première nécessité.
Dans l’optique de soulager les ménages en proie à la hausse des prix de certaines denrées de première nécessité, le gouvernement aurait décidé de renoncer à toutes les taxes sur le riz brisé importé. L’équation pour l’Etat, actuellement, est de s’assurer que les consommateurs, et non pas que les commerçants spéculateurs, puissent réellement bénéficier de la baisse des prix que cette mesure entraînera.
Le gouvernement cherche toutes les solutions possibles pour enrayer la spirale de hausse des prix des denrées de première nécessité. Parmi les solutions préconisées, il y a, en ce qui concerne le riz importé, la réduction drastique des droits de douane, ainsi que la Tva. Le Quotidien a appris de sources internes, que le ministère des Finances et du budget a déjà approuvé cette mesure, dont certains des gros importateurs de riz du pays seraient déjà informés.
Les services financiers ont calculé qu’en faisant passer le taux cumulé des droits de douane sur le riz importé, qui est actuellement de 12,7%, à 2,7% le riz importé, brisé et non parfumé, c’est-à-dire le moins cher, censé être celui qui est le plus consommé par les ménages sénégalais, on verrait son prix baisser de 30 francs Cfa par kilo. En d’autres termes, le kilo de riz brisé, qui oscille actuellement entre 350 et 400 francs Cfa, deviendrait alors, dans ce nouveau schéma, de 320 à 370 francs Cfa.
On ne sait pas si les consommateurs seront satisfaits de cette nouvelle configuration. Il est toutefois certains que les distributeurs eux, ne devraient pas trop s’en plaindre. Outre qu’ils pourraient, s’ils le voulaient, augmenter leurs importations. Il y a aussi le fait que leurs marges pourraient également connaître des hausses non négligeables.
En effet, l’une des inquiétudes de la douane est qu’ une fois la mesure entrée en vigueur, une bonne partie des importations de riz du Sénégal se retrouve réexportée vers certains pays voisins, où le riz n’est pas moins cher qu’au Sénégal, contrairement à ce que pensent beaucoup de compatriotes. Dans ces conditions, l’Etat perdrait doublement de l’argent, tandis que les commerçants eux, verraient leurs marges sensiblement gonflées.
En effet, les 2,7% des droits de douane qui seront maintenus sur le riz importé, ne rentrent pas dans les caisses de l’Etat. Ce sont les parts qui reviennent au budget des institutions comme le Cosec, l’Uemoa et la Cedeao. Et le gouvernement du Sénégal n’a pas la latitude de les supprimer. C’est dire qu’en fait, pour le Sénégal, l’Etat aura renoncé de manière totale, à toute taxe sur le riz.
Il se dit, au sein des services du ministère, que des mesures similaires seraient en préparation pour le sucre et l’huile, entre autres.
DE NOUVELLES CONCESSIONS AUX ENSEIGNANTS
Tous les parents d’élèves du secteur public de l’éducation auront les yeux rivés sur la rencontre entre l’Etat et les syndicats d’enseignants ce jour. On ne sait pas si un accord sera trouvé, mais les positions se sont rapprochées….
Ce matin, tous les parents d’élèves du secteur public de l’éducation auront les yeux rivés sur la rencontre entre l’Etat et les syndicats d’enseignants. On ne sait pas si un accord sera trouvé, mais les positions se sont rapprochées…. Ultime journée de négociations ?
C’est la rencontre de la dernière chance…. Un ministre de l’Education nationale ne doit pas dire ça. Même si la crise scolaire exaspère tous les acteurs… Peut-être, c’est le dernier round de négociations, qui va mettre fin au combat engagé par les syndicats contre l’Etat. Samedi dernier, les autorités ont fait des propositions pour revaloriser le traitement salarial des fonctionnaires de l’éducation. Qui devraient atteindre 69 milliards F Cfa. Ce matin, elles vont faire des efforts supplémentaires de plusieurs milliards, pour arrêter la grève. Hier, une réunion s’est tenue au ministère des Finances, pour procéder à la simulation des nouvelles offres de revalorisation. En tout cas, les deux parties sont proches d’un accord, tentent de se rassurer certaines personnes interrogées par Le Quotidien. Il s’agirait d’un ultime effort, qui avoisinerait 80 milliards. Cela permettrait une revalorisation de la rémunération «des personnels de l’éducation et de la formation et des administrateurs scolaires».
Lors de la dernière réunion, l’Etat avait proposé une défiscalisation de l’indemnité représentative de logement. Il s’était engagé à extraire «de l’assiette fiscale, la totalité de l’indemnité représentative de logement». Ce qui se traduit «par une baisse de recettes fiscales, au profit des enseignants ayant-droit de 1 milliard 630 millions F Cfa. Soit 19 milliards 640 millions F par an. Alors que pour la revalorisation du point d’indice de 5%, l’incidence financière devrait atteindre 8 milliards 330 millions nets d’impôt par an.» L’Etat avait proposé un relèvement de l’indemnité spéciale d’enseignement (de 50 à 60%) de 16 milliards, de la prime scolaire, qui devrait passer à 100% sur deux ans. Ce qui correspondrait à une augmentation de 25 mille à 50 mille F Cfa. «Soit 16 milliards 476 millions 400 mille par an.» Quid de l’augmentation de l’indemnité d’administration scolaire ? «Elle est modulée et est fixée, pour les proviseurs et assimilés, à 150 mille F, pour les censeurs et assimilés, à 100 mille F, pour les principaux et directeurs de centres, à 75 mille F, et pour les directeurs d’écoles et assimilés, à 35 mille F sur une durée de trois ans, soit une enveloppe globale de 6 milliards 500 millions F Cfa par an», détaille-t-on. Alors que pour l’indemnité de contrôle et d’encadrement pédagogique, le gouvernement propose son augmentation à 75 mille F, net d’impôt en deux ans (35 mille F la 1ère année et 40 mille F la 2ème) et aussi le relèvement de l’indemnité de recherche documentaire et de surcharge horaire à hauteur de 50%. «Modulée, cette augmentation s’élève, pour les professeurs de l’enseignement secondaire et assimilés, à 35 mille F, pour les professeurs de l’enseignement moyen et assimilés, à 32 mille F, pour les professeurs de collège d’enseignement moyen général et assimilés, à 35 mille F, pour les instituteurs, maîtres et instituteurs adjoints, à 30 mille F», explique le gouvernement. Au total, le cumul de ces propositions avait atteint 69 milliards 434 millions F Cfa par an. Cet «effort» a un «impact mensuel réel» sur les émoluments des fonctionnaires de l’éducation : pour les inspecteurs (+216 103/mois), les Pes et assimilés (+195 297/mois), les Pem et assimilés (+142 842/mois), les Pcemg (+147 542/mois), les instituteurs (+73 650/mois) et les instituteurs adjoints (+59 000/mois).
Propositions et contre-propositions
Autant les propositions ont été «saluées», autant les syndicats ont fait des contre-propositions pour corriger les disparités «notées» dans le système de rémunération des agents de la Fonction publique. Le Saemss et le Cusems, qui viennent d’achever leur 9ème plan d’actions, une indemnité de recherche documentaire et de surcharge horaire (une augmentation de 100% de la solde indiciaire), une indemnité spéciale d’enseignement (revalorisation à 150% de la solde indiciaire), une revalorisation et défiscalisation de l’indemnité représentative de logement dont 250 mille F pour les Pes, 200 mille F pour les Pem, 175 mille F pour les Pcemg et 40 mille F pour les Pc et assimilés. Pour les administrateurs scolaires, ils réclament une indemnité de sujétion d’un montant de 250 mille F pour les proviseurs, 200 mille F pour les censeurs et directeurs des études, 150 mille F pour les principaux et directeurs des Cfpe, 125 mille F pour les chefs de travaux et 80 mille F pour les surveillants généraux.
Par ailleurs, le deuxième groupe du G7 demande le relèvement de 17 mille 500 F à 40 mille au profit des agents tenant des classes spéciales, de l’indemnité de logement de 100 mille à 200 mille F et sa défiscalisation totale, d’indemnité d’enseignement de 50 à 90% du salaire indiciaire, de contrôle et d’encadrement pédagogique (de 150 mille à 400 mille F), de prime scolaire (relèvement de 25 mille à 90 mille F sans échelonnement) et une augmentation de 100% de la solde indiciaire de l’indemnité de recherche documentaire. Alors que les administrateurs scolaires demandent une indemnité «de sujétion d’un montant modulé de 250 mille F aux agents de la hiérarchie A1, 200 mille F aux agents de la hiérarchie A3, 175 mille F pour la hiérarchie B et 100 mille pour la hiérarchie C2». Ce matin, les différentes parties vont-elles fumer le calumet de la paix ? En tout cas, il souffle un vent d’optimisme au niveau du gouvernement.
«LE MANQUE DE SOLIDARITÉ DANS BENNO, S’EST EXPRIMÉ LORS DES LOCALES»
Entretien ave Diégane Sène, secrétaire général par intérim de l’Urd
Diégane Sène, Secrétaire général par intérim de l’Union pour le renouveau démocratique (Urd), est revenu sur la situation de son parti depuis le décès de Djibo Kâ, sur les élections locales, ainsi que la collaboration au sein de Benno.
Depuis le décès de Djibo Kâ en 2017, l’Urd n’a pas tenu de congrès. Qu’est-ce qui justifie cela ?
Tout congrès comporte des exigences qu’il n’est pas très facile de réunir. En tout cas, c’est beaucoup plus facile de réunir la Dpe qui est l’instance exécutive entre deux congrès, que de réunir le congrès lui-même. Et je vous rappelle que ce n’est pas depuis le décès de Djibo Kâ, mais c’est depuis 2004 qu’on n’a pas tenu de congrès et pourtant on l’avait envisagé. Mais on est prêts à le faire et sauf la pandémie, depuis 2019-2020, rien n’a empêché la tenue de ce congrès. Nous l’avons envisagé dans le premier trimestre de 2020. Malheureusement vers la fin, ce qui est arrivé est arrivé et il était inenvisageable, dans ces conditions, de réunir les gens qui viendraient de toutes les régions du Sénégal.
Avez-vous retenu une date ?
Non, on n’a pas retenu de date parce que juste après, il y avait les échéances des locales et après, nous nous acheminons vers d’autres échéances électorales. Dans ce contexte, vous comprenez que des projets de congrès, ça vient en arrière-plan de la préoccupation majeure d’un parti politique. Mais dès que possible, le congrès sera tenu et c’est l’un de nos objectifs primordiaux après les élections législatives.
Dans un entretien avec un journal, vous disiez que le meilleur hommage que vous pouvez rendre à Djibo Kâ, c’est de travailler à la survie de l’Urd. Comment se porte aujourd’hui le parti ?
Cela vous étonnera peut-être quand on vous dit que ce parti se porte à merveille. Vous savez, il y a l’agitation, les medias. Il y en a qui veulent exister par les medias. Nous, nous voulons exister par le terrain. Voilà ce à quoi nous travaillons. Aujourd’hui, nous avons plein de groupes WhatsApp, sur les réseaux sociaux dans notre parti, mais ce sont des groupes fermés. C’est ça qui nous permet de mesurer toute la vitalité du parti. Bien des gens qui nous avaient quittés, qui s’étaient dispersés dans certains partis politiques, beaucoup d’entre eux, y compris des cadres de haut niveau, sont revenus.
Mais, on n’est plus dans les années 1998 où l’Urd mobilisait des foules ?
En 1998, nous étions très actifs. Depuis 98, nous le sommes moins. C’est qu’en 1998, nous étions nouveaux sur l’espace politique. En 99-2000, cet engouement s’est érodé au profit d’autres partis nouveaux encore, qui venaient d’arriver après nous. Ça s’est reflété dans le résultat de l’élection présidentielle, où nous sommes relégués au milieu de classement. Cela, du simple fait de la nouveauté. Cette même nouveauté s’est exprimée en 2008-2012, surtout entre 2009-2012, au profit de Macky Sall qui était le nouvel arrivé. Le Sénégalais aime la nouveauté.
Vous êtes membre de la coalition Benno bokk yaakaar, mais on ne vous entend pas. Est-ce que vous avez un pouvoir de décision dans cette coalition ?
La coalition Benno est utile à la base. C’est à dire que les gens peuvent se mobiliser pour élire un candidat. C’est très utile à ce niveau-là. Au sommet, c’est aussi utile politiquement comme ouvreur de voie aux autres. C’est à dire l’exemple qu’on donne au sommet, a tendance à être utile aux autres. Parce que Benno est un rassemblement déjà assez hétéroclite. Donc on discute de choses très sérieuses, c’est vrai une discussion ouverte, largement ouverte, démocratique, où les décisions sont prises de manière consensuelle. Il n’y a jamais de vote, mais tout le monde se retrouve dans les décisions qui sont prises par Benno, en tout cas depuis que l’Urd est dedans, depuis 2015. Tout se passe bien, mais il nous faut plus de solidarité.
Solidarité par rapport à quoi ?
Solidarité, d’abord dans la prise des décisions et l’assumation des décisions. Mais pour qu’on les assume collectivement, il faudrait d’abord qu’elles soient prises collectivement. Et j’ai vu que lors de ces Locales, ce manque de solidarité s’est exprimé dans plusieurs localités du Sénégal. Souvent ce sont des candidats qu’on nous a imposés et ça, ce n’est pas de nature à renforcer une alliance. Macky Sall, je l’ai connu démocrate, je l’ai adopté parce que je pense que c’est un démocrate, j’en suis même convaincu. Et je crois bien que ceux qui l’aident ou disent l’aider, doivent l’aider dans ce sens-là, à ne jamais oublier ses origines. Il a fait exactement comme Djibo Kâ en 1997-98, il est sorti d’un système. C’est ce qui a permis l’alternance dans ce pays. Si Djibo Kâ n’était pas sorti du Ps avec la manière dont il l’a fait, il n’y aurait jamais eu d’alternance en 2000, ça c’est évident.
Vous parlez de manque de solidarité au sein de Benno. Est-ce à dire que le Président Macky Sall a pris des décisions unilatérales lors des Locales ?
Non, je pense que ce n’est pas le Président Macky Sall. Mais si vous gouvernez, vous vous appuyez sur des gens. Je pense qu’il n’a pas été suffisamment aidé. Peut-être que c’est un manque d’imprégnation suffisante de la réalité politique au sommet de l’Etat. Mais, je pense qu’un président de la République n’a pas le temps de s’occuper de plus de 500 communes et de leurs investitures. Il a autre chose à faire. Je parle de solidarité de la décision politique surtout. Je prends un exemple comme Mbour, une commune extrêmement importante. Mbour aujourd’hui, c’est le premier lieu électoral après Dakar, Thiès et Touba bien sûr, avec lesquels il est presque à égalité en termes de populations et d’électeurs. Alors on a tout fait, ce qui ne s’est jamais produit ; comme s’il n’y avait pas d’alliance dans cette commune et dans d’autres communes du département d’ail-leurs. Donc, on est venus imposer aux gens des décisions et sans même les consulter. Pour la première fois, on a investi sans y mettre les formes, sans inviter aucun parti allié, ils se sont réunis entre apéristes pour prendre leurs décisions. Mais ça passe certainement parce que le mode de scrutin fait que même étant minoritaire, vous gagnez et c’est ça qui a sauvé beaucoup de maires et de mairies dans ce pays. Cette façon de faire ne renforce pas notre démarche, l’objectif et les résultats qui sont attendus de Benno bokk yaakaar.
La coalition Bby a perdu des villes comme Dakar, Ziguinchor, Thiès, etc. Qu’est-ce qui l’explique?
C’est ce que j’ai dit. A Ziguinchor, si les gens étaient lucides, Abdoulaye Baldé, Benoît Sambou et quelques autres, s’il y avait eu cette solidarité dans la décision, ils auraient gagné très largement. Ils ont perdu parce qu’il n’y avait pas cette solidarité-là. A Thiès, mon ami Diattara qui a perdu, aurait dû gagner parce que si vous réunissez les candidats de Benno, ils gagnent largement sur le professeur Babacar Diop.
Pour beaucoup, la défaite à Thiès est causée par le ralliement de Idrissa Seck
Cette analyse me paraît un peu biaisée. Vous êtes mal informé, mal documenté. Tout Benno, c’est plus de 3 mille voix de plus que Yewwi. Quand je dis Benno, c’est le Benno éclaté, dispersé. Vous rassemblez ce qu’ils ont, ils gagnent. Si les investitures étaient vraiment inclusives, s’il y avait la discussion qu’il fallait, que personne ne se sente exclu ; même si on ne peut satisfaire tout le monde ici, au Sénégal. Vous pouvez faire passer votre décision mais, au moins, dans l’intelligence de la relation à l’autre. Personne n’allait s’accrocher. Talla Sylla, je ne le vois pas s’accrocher s’il y avait une concertation autour de laquelle aboutirait l’idée que Diattara aurait à être investi. C’est la manière de faire qui a frustré les positions et rendu difficile la campagne électorale.
La Ville de Dakar qui a été tant convoitée par le pouvoir, est aujourd’hui entre les mains de l’opposition
Je suis triste pour mon frère Abdoulaye Diouf Sarr. Je pense que Dakar ne peut pas avoir un meilleur maire que lui. Ce qui n’a pas marché, ce sont les mêmes divisions qui ailleurs, sont venues miner la situation. La force de Yewwi ici était irrésistible. La victoire était prévisible. Dakar est une ville qui a toujours été frondeuse. Depuis 1988, Dakar n’a jamais été pour le parti au pouvoir de manière durable. Les élections sont bien organisées et on ne peut pas parler de fraude. Dakar est une ville qui appartient, au fond, à l’opposition.
Comment le pouvoir a pu perdre Dakar, avec tous ses moyens ?
Le problème de moyens ne se pose qu’en milieu rural, parce que tout le monde se connaît en milieu rural. Si vous venez parler avec quelqu’un, il vous répond les yeux dans les yeux, qu’il fera ce qu’il vous a dit. A Dakar, la prise de conscience est telle que les gens vous disent que l’argent n’est pas votre argent. Ils vont prendre tout ce que vous donnez et voter comme ils veulent. Les gens qui ont une certaine autonomie matérielle, sont à Dakar. Ce qui fait que cette technique qui marche en milieu rural, ne peut pas marcher ici.
Qu’est-ce que Barthélemy Dias doit faire pour gérer la Ville de Dakar, par rapport à ses relations avec le Président Macky Sall ?
Barthélemy Dias est intelligent. S’il veut travailler, il verra que le maire de Dakar ne peut pas être contre le pouvoir. Il s’ajustera en conséquence. Il a une excellente formation politique, parce qu’il vient du Parti socialiste et va être bien entouré. Il doit surtout bien écouter avant de décider. Il va certainement comprendre tout cela, prendre note et se dire qu’il est impossible, s’il veut vraiment avoir des résultats, de rivaliser avec le gouvernement. Travailler avec le gouvernement, c’est d’abord avoir de bonnes relations avec la partie gouvernementale avec laquelle il est obligé de travailler. De bonnes relations ne veulent pas dire se soumettre. Evidemment, personne ne s’attend à ce que Barthélemy Dias se soumette à une autorité quelconque, mais il va essayer de voir comment travailler correctement, en parfaite intelligence, de manière à faire passer au moins ses réalisations.
Pour les élections législatives, qu’est-ce que Bby doit faire pour reconquérir les villes qu’elle a perdues ?
Les Législatives. A Dakar, la seule chose qui puisse faire que l’opposition ne gagne pas, c’est qu’elle aille en ordre dispersé. Mais à part Dakar, si le travail qui doit se faire est fait, la situation peut se rattraper.
Est-ce qu’il y a une possibilité de prendre Ziguinchor des mains de Ousmane Sonko ?
Si Bby est unie et que Abdoulaye Baldé revient. Il faut que les gens arrêtent de minimiser le poids des autres. Abdou-laye Baldé a des électeurs là-bas. On a dit que Benno allait gagner sans Baldé et pourtant les résultats sont là. Benno a échoué sans Baldé. Des Baldé, il en existe partout dans le pays. A force de minimiser les gens, on tombe toujours dans ce genre de situation.
Après les villes citées un peu plus haut, Wade demande à Wallu d’œuvrer pour un front large de l’opposition. Est-ce que cela ne risque pas de vous porter préjudice ?
Si l’opposition s’unit, c’est sûr qu’on va perdre beaucoup de circonscriptions électorales.
N’allez-vous pas perdre votre majorité à l’Assem-blée nationale dans ce cas ?
Non ! Je vous arrête tout de suite. Les gens prennent leurs désirs pour la réalité. Et d’autres ne savent ou ne veulent rien savoir des modes de scrutin dans ce pays. C’est un mode de scrutin majoritaire à un tour couplé d’un scrutin proportionnel. Vous pouvez gagner en étant ultra minoritaire. Avec 30%, vous pouvez gagner une circonscription électorale, tandis que les autres qui ne sont pas unis, représentant 70%, n’auront pas les députés. Voilà le problème ! Toute coalition au pouvoir qui se gère bien, n’a aucune chance d’être battue par l’opposition à des élections législatives. Benno n‘a aucune chance de perdre les Législatives, vu le mode de scrutin. Qui est peu démocratique mais entre la stabilité et la démocratie, le choix est vite fait. Elle peut perdre des circonscriptions, mais aura largement la majorité.
La volonté de réunir l’opposition, c’est d’empêcher Macky Sall de faire un 3ème mandat
Le 3ème mandat, les gens avancent un peu trop. Le Président est un homme réfléchi. Il a le sens de l’histoire. Les gens parlent, mais lui, il n’a rien dit. On lui reproche d’avoir mis certains à l’écart. Ce n’est pas sérieux. Le Président, à peine réélu, tout le monde parle de 3ème mandat. Ce ne sont pas des choses à faire. Comment peut-on être responsable et faire fi d’un minimum de réserve sur cette question ? Je ne parle pas de 3ème mandat, je parle du candidat de Benno parce que j’espère que Benno va continuer. Et va se trouver un candidat.
Qui ne sera pas Macky Sall ?
Non. Cela peut être n’importe qui.
En 2024, Macky Sall sera candidat ?
Non, je ne sais pas. Je ne suis pas Macky Sall, mais j’approuve sa démarche. Il ne parle pas de 3ème mandat. Et je n’en dirai pas plus. Il ne faut pas tomber dans ce piège. Il appartiendra à Macky Sall, à Benno, aux instances judiciaires habilitées et compétentes du Sénégal, de dire qui peut ou ne peut pas être candidat.
Comment voyez-vous la hausse de certains prix de produits alimentaires tels que le sucre ?
Le bétail malien n’entre plus, il y a une hausse du prix de la viande. Il y a la grippe aviaire. C’est vrai, ce sont des questions qui interpellent le gouvernement. Nous lui avons demandé d’étudier le plus rapidement possible, les voies et moyens pour atténuer un peu les difficultés nées de cette situation. Le Président nous entendra, comme il entendra les autres.
Qu’attendez-vous de la prochaine équipe gouvernementale ?
Que le gouvernement s’attaque au coût de la vie et au mouvement social des enseignants. Ça doit être sa première priorité. Les questions sociales sont forcément sensibles dans des pays comme le nôtre. Les ministres ne m’importent pas, c’est l’orientation générale qui m’importe.
Quel doit être le profil du nouveau Premier ministre ?
Il doit être un homme politique d’abord. Ce pays a besoin d’hommes politiques, pas de politiciens. Un homme politique est capable d’avoir une vision panoramique de nos difficultés, à plus forte raison des orientations du président de la République.
APRES L’INSTALLATION DU NOUVEAU MAIRE DE GUÉDIAWAYE : YAW BLOQUE L’ELECTION DES ADJOINTS
A Guédiawaye, le maire élu a été installé dans ses fonctions. L’installation devait être suivie par l’élection des adjoints au maire qui n’a pas eu lieu, à cause d’un grand imbroglio.
L’élection des 14 adjoints au maire de la ville de Guédiawaye n’a pas eu lieu, hier. Le camp du maire élu a paralysé le vote, en dénonçant des achats de conscience et de la corruption. Ahmed Aïdara a exigé le départ d’Aliou Sall qui a refusé d’obtempérer. Un grand capharnaüm.
A Guédiawaye, le maire élu a été installé dans ses fonctions. L’installation devait être suivie par l’élection des adjoints au maire qui n’a pas eu lieu, à cause d’un grand imbroglio. Pourtant, tout était bien parti, avec le discours d’Aliou Sall qui a eu de bons mots à l’endroit d’Ahmed Aïdara et lui a prodigué des conseils pour réussir sa mission.
Ensuite, il y a eu le vote pour l’élection du premier adjoint au maire. Il y avait deux candidats : Cheikh Sarr de BBY contre Mor Diaw de Yaw. Contre toute attente, le premier nommé a gagné par 44 voix contre 40 pour le second. Avant que le résultat ne soit donné, un proche du nouveau maire Aidara a crié : ‘’Ils vont voler, ces grands voleurs.’’ Tous les autres membres de la coalition se sont joints à cette dénonciation. Ce fut un grand tohu-bohu. Le préfet Blondin Ndiaye ne savait plus quoi faire.
Ainsi, les partisans du maire entrant se sont mis à réclamer le départ d’Aliou Sall. Mais l’ex-édile est resté stoïque sur sa chaise, gardant un calme olympien. ‘’Acceptez la volonté divine et rentrez chez vous, M. Sall. Vous n’êtes plus maire. Guédiawaye a déjà choisi. Acceptez cela, mon cher. On vous a gagné et vous refusez de quitter la salle. Aujourd’hui sera votre dernière entrée aux portes de cette salle. Guédiawaye vous a dit non. Vous m’avez taxé de tous les noms d’oiseaux, allant même jusqu’à dire que je ne suis pas chérif. J’ai demandé à la police de vider la salle et elle a refusé. Ce que vous êtes en train de faire ne vous honore pas. Vous ne faites rien ici’’, s’est mis à vociférer le maire Ahmed Aïdara, très agité.
Puis, se tournant vers les éléments de la police, il a lancé : ‘’Je ne sais pas si vous êtes la police de l’APR ou de la population de Guédiawaye. On arrête tout. Je vous ai donné un ordre d’évacuer la salle, car il y a danger et vous avez refusé. Il faut qu’Aliou sache que, pour ces cinq prochaines années, nous serons maire. Ils doivent avoir de la grandeur. Ce qu’ils veulent, nous n’allons pas l’accepter. Je dois présider la séance. Quant à vous, M. le Préfet, vous n’avez aucun droit de donner des ordres. Vous n’êtes là que pour superviser. Je veux que vous arrêtiez de me tutoyer aussi. Je veux que vous me respectiez. Soyez loyal, car vous représentez l’Exécutif. Vous n’avez qu’à garder le silence ou quitter la salle.’’
La grande clameur ne s’estompant pas, les esprits ont continué à se chauffer. Les insultes fusaient des deux côtés. Il y a eu des jets de sacs, de bouteilles et autres objets dans la salle de délibération qui abritait hier la rencontre.
Accusations d’achat de consciences
En effet, les proches d’Ahmed Aïdara ne voulaient plus que le vote se poursuive. Tout le contraire du camp du maire sortant. ‘’Aliou Sall est un voleur’’, se mirent-ils à scander. ‘’Il a acheté les consciences. Mais cela ne passera pas. Nous allons mettre fin à tous les salaires fictifs. Il faut que cela soit clair. Il a volé tout le littoral. Il a essayé de corrompre les conseillers, en leur donnant des terrains. Mais ce qui est sûr, est que cela ne passera pas. Nous allons nous battre. Nous allons passer la nuit ici. Nous sommes prêts à tout. Aliou a perdu, car il ne respecte pas la population. Il sait qu’il a des choses à se reprocher avec le littoral. C’est la raison pour laquelle il tente de tout bloquer. Nous allons nous battre pour faire respecter cette volonté populaire’’, disait-on.
Mor Diaw de la coalition Yaw de poursuivre : ‘’Nous avons gagné avec plus de 6 500 voix. Aujourd’hui, ils veulent confisquer le choix de la population. Ils sont venus avec de l’argent et des terrains pour corrompre les conseillers. Ce qui s’est passé en 2014 ne va plus se refaire. Nous n’allons jamais accepter cette forfaiture. Le maire nouvellement élu est là et il va diriger avec sa coalition. Il faut que cela soit clair. Personne ne peut l’en empêcher. Nous sommes prêts à tout. Il est hors de question que des gens qui ne représentent rien nous divertissent. La coalition va veiller sur ce qui lui revient de droit. 2022 n’est pas 2014. Aliou et ses affidés vont dégager. Que son frère Macky Sall lui parle. Ce qu’il a fait est une honte. Il a été très petit’’.
Revanche
Pendant ce temps, les proches d’Aliou Sall parlaient de revanche. ‘’Pendant longtemps, il (Ahmed Aidara) n’a cessé d’insulter Aliou. Pour ne pas créer de problèmes, il lui a laissé le terrain, durant la campagne. Il criait partout que c’est à cause de lui que le maire sortant n’a pas battu campagne. Maintenant, on verra qui est qui et qui fait quoi. La revanche, nous l’avons et on va rester ici pour se battre avec lui. Nous l’avons assez respecté sans retour. Qu’il sache que nous sommes venus ici pour lui répondre. Il est un as de la provocation et Aliou ne l’a jamais suivi dans ses enfantillages. Aujourd’hui, nous allons lui dire stop. Il a voulu tout bloquer, car il sait qu’il était parti pour tout perdre’’, ont soutenu des proches du maire sortant.
Voyant le blocage, le commissaire central de Guédiawaye, le commissaire Mandjibou Lèye, a tenté de ramener le calme et permettre que le vote se poursuive. ‘’Ceux qui sont dans la salle sont tous des conseillers. Donc, on ne peut exclure personne. On peut réorganiser le vote. Moi, je suis en dehors des aspirations politiciennes. C’est la sécurité de toutes les personnes qui sont dans la salle qui m’intéresse’’, a déclaré le commissaire Lèye.
Mais Ahmed Aïdara est reparti dans une autre tirade : ‘’Nous n’allons pas l’accepter. Nous, on fait de la politique. C’est simple. Ici, c’est nous qui décidons. Rien ne va se passer ici sans nous. L’ère d’Aliou Sall a pris fin au soir du 23 janvier. Pourquoi il essaye de faire le malin ? Il doit quitter la salle, car il a été battu. Il n’a qu’à quitter cette salle. Nous n’allons pas trahir la confiance de la population qui a demandé à BBY de quitter cette mairie. Nous n’allons pas accepter qu’il y ait vote, car, s’il y en a, il y aura hold-up. Nous les avons devancés avec plus de 6 500 voix, lors des élections. Nous ne sommes pas des dealers politiques. Si Aliou insiste, nous allons le déclarer persona non grata. Je l’ai empêché de battre campagne ici. Il n’y aura même pas passation de service dans cette mairie. Et croyez-moi.’’
La passe d’armes et les insultes ont continué entre les seconds couteaux. Puis, fatigués, ils sont restés dans la salle en se regardant en chiens de faïence. Personne ne voulait quitter la salle en premier.
Le préfet du département, pour décanter la situation, a essayé à nouveau de convaincre le maire Ahmed Aïdara. Il a essuyé les huées des proches du nouvel édile. Il a proposé de présider la rencontre, en vain. Finalement, il a pris la décision de tout arrêter.
Dehors, il y avait un monde fou et un impressionnant dispositif sécuritaire. Il fallait montrer patte blanche pour accéder à l’Hôtel de ville.
ALIOU SALL, TÔT LE MATIN : ‘’M. le Maire, vous héritez d’une ville qui n’a pas de ressources‘’
‘’Je vais terminer ma mission en paix, en passant le relais en étant en vie et en bonne santé. Je ne serai pas long, car aujourd’hui, c’est la fête à Ahmed Aïdara et il ne faut pas voler la fête d’autrui. Il a été élu de façon démocratique par les populations de Guédiawaye. Non seulement nous l’acceptons, mais nous donnons ici l’engagement aux populations de Guédiawaye que nous encouragerons toute sorte d’action qui va aller dans le sens du développement de cette ville qui est la nôtre. Je voudrais rassurer tous les acteurs que la coalition que j’ai l’honneur de diriger ne sera préoccupée que par une seule chose : le bien-être des populations. Si le maire va dans ce sens et compte tenu de sa campagne électorale, nous avons espoir qu’il ira dans ce sens.
Ainsi, toutes ses actions seront accompagnées. Monsieur le Maire, vous héritez d’une ville qui n’a pas de ressources. Mais vous pouvez avoir la chance de réaliser beaucoup de choses, si vous bénéficiez de l’appui de l’Administration et de l’Etat du Sénégal. En vérité, aucune collectivité ne peut se développer sans l’assistance de l’Administration et de l’Etat, puisque nous sommes un démembrement de l’Etat. Mais vous avez une Administration très ouverte et généreuse. Il faut en profiter. Vous héritez aussi d’une administration de la mairie dévouée, professionnelle. La seule recommandation que je leur ai faite est d’être loyal vis-à-vis de la ville et du maire.
Donc, je vous demande de veiller sur l’administration et les employés de la maire pour qu’ils soient à vos côtés, afin qu’ils puissent travailler pour vous et pour le compte de la ville de Guédiawaye’’.
BAUX MARAICHERS EN PROIE A LA DELINQUANCE
Les agressions aux abords de la gare des Baux maraîchers sont devenues récurrentes. Des bandes de jeunes ont fini de terroriser les voyageurs qui viennent tard à la gare routière.
Depuis quelques mois, des cas d’agressions sont notés aux alentours de la gare des Baux maraîchers. Chauffeurs de taxi et clients subissent la loi de ces hordes de jeunes gens armés et violents. Reportage.
Les agressions aux abords de la gare des Baux maraîchers sont devenues récurrentes. Des bandes de jeunes ont fini de terroriser les voyageurs qui viennent tard à la gare routière. Le pire, c’est qu’ils brandissent des armes blanches pour déplumer de paisibles citoyens. Au quartier de Médina Gounass, A. Diallo, qui en a fait les frais, explique sa mésaventure au rond-point Bountou Pikine. Revenant de Saint Louis, ce jeune étudiant a été victime d’une agression par une bande de jeunes qui écument la zone. « Je suis venu à la gare des Baux maraîchers vers 1h du matin.
J’ai pris un taxi pour me rendre chez moi. Arrivé au rond-point Bountou Pikine un homme a arrêté le taxi et les autres se sont rués sur moi. En un laps de temps, ils ont dépouillé le taxi avec une violence inouïe. Ils ont pris mon téléphone, mon sac et tout ce que j’avais par-devers moi. Les agresseurs sont armés de couteaux et n’hésitent pas à en faire usage », affirme le jeune étudiant en droit qui demande aux forces de sécurité de mettre fin à cette terreur.
Devant le portail de la gare des Baux maraîchers, des taxis guettent des clients. M. Cissé, un taximan âgé d’une quarantaine d’années, confirme : « Les agresseurs nous mènent la vie dure tous les soirs. Au rond-point Bountou Pikine, des jeunes, très violents et armés sèment la terreur. Plusieurs chauffeurs ont été agressés. Franchement, nous en avons assez. La semaine dernière, ils ont lancé une brique sur la vitre de ma voiture en voulant m’arrêter. J’ai aussitôt compris que c’étaient des agresseurs et j’ai foncé sur eux ».
Les chauffeurs de taxi demandent aux autorités plus de sécurité...
Une grande ambiance règne aux alentours de la gare. Des clients venant des régions de l’intérieur échangent avec des taxis pour rallier leurs domiciles. « Ici, les clients viennent de partout, surtout les soirs. Alhamdoulilah ! On s’en sort », confie un autre chauffeur de taxi. Aux Baux maraîchers, la chanson est la même : plus de sécurité. « Depuis longtemps, nous vivons une grande insécurité aux abords de la gare. Il ne se passe pas un seul jour sans qu’on apprenne que des chauffeurs et des clients sont agressés au rond-point Bountou Pikine. Nous demandons à la police de renforcer la sécurité surtout pour nous qui travaillons les soirs », plaide cet autre chauffeur de taxi.
ACCES DES FEMMES AU FONCIER : A L’ASSAUT DES DIFFERENTES PESANTEURS
L’accès des femmes au foncier, au Sénégal, constitue toujours une problématique, malgré les nombreux acquis enregistrés.
L’Alliance nationale femmes et foncier (ANFF) organise, depuis hier, un atelier de deux jours sur l’accès des femmes au foncier. Ainsi, la cérémonie de lancement de la campagne dénommée ’’Debout sur sa terre’’, a permis de passer en revue les pesanteurs qui bloquent l’accès des femmes à la terre, afin d’y remédier.
L’accès des femmes au foncier, au Sénégal, constitue toujours une problématique, malgré les nombreux acquis enregistrés. Les différentes organisations qui s'activent dans ce domaine ont jadis mené des actions isolées qui ont rendue inefficace le combat pour l’égalité homme-femme dans l’acquisition des terres.
Ainsi, l’Alliance nationale femmes et foncier (ANFF) en partenariat avec Landesa, a lancé hier, à Dakar, la campagne ’’Debout pour sa terre’’. Le directeur exécutif de l’Institut panafricain pour la citoyenneté, les consommateurs et le développement (Cicodev) renseigne que des organisations comme Actionaid, Ipar et le Congad ont décidé de mettre sur pied l’Alliance nationale femmes et foncier (ANFF) en 2018.
D’après Amadou Kanouté, cette décision résulte d’un constat qui relève que ces structures agissent toutes pour que les femmes puissent accéder au foncier, mais séparément. ’’On s’est rendu compte qu’il y avait un gab entre le cadre normatif et la réalité du terrain, malgré le fait que notre ordonnancement juridique est parfait. De la Constitution jusqu’aux textes réglementaires, tous reconnaissent que l’homme et la femme sont égaux pour l’accès aux ressources naturelles’’, a indiqué M. Kanouté, par ailleurs Coordonnateur de l’Alliance nationale femmes et foncier.
Ainsi, pour rendre leur plaidoyer plus efficace, ces structures ont jugé nécessaire de mener des actions conjointes, à savoir parler aux mêmes cibles, aux mêmes ministères, mais également développer un plan stratégique dans le cadre de l’alliance, qui permettra de faire en sorte que leur travail puisse aboutir à des résultats. ’’La mise en œuvre en 2018, a permis de donner de la visibilité à l’alliance et à faciliter notre insertion dans les réseaux au plan international. C’est l’objet de la campagne que nous allons lancer à partir de cet atelier. Faire en sorte que la pratique sur le terrain reflète le cadre normatif, c’est ce gab que nous essayons de combler en lançant cette campagne’’, a fait savoir le directeur exécutif du Cicodev Afrique, qui assure par ailleurs la présidence de cette alliance nouvellement constituée.
Après cette synergie, les membres de l’alliance devront faire face aux pesanteurs qui sont de plusieurs ordres et empêchent aux femmes d’accéder à la terre. Concernant ces dernières, Amadou Kanouté liste les contraintes sociales, économiques ou religieuses. Selon lui, dans certaines sociétés, il est difficile, pour la femme, de posséder des terres ou d’obtenir la moitié de l’homme, en cas de partage sur le plan religieux. A cela s’ajoutent les faibles revenus économiques des femmes qui font qu’elles peinent à acheter des terres et s’adonner à des activités agricoles.
’’Les femmes font face à toutes ces difficultés. Il s’agira, pour le projet, de travailler à faire en sorte que ces difficultés puissent être réduites à travers la sensibilisation, l’information et des conversations avec les leaders d’opinion pour qu’ensemble, on puisse dire les lois dans ce pays qui consacrent que l’homme et la femme sont égaux dans l’accès au foncier’’, explique le directeur exécutif du Cicodev.
Il prévoit, dans le même sillage, l’implication des institutions financières pour appuyer les femmes, afin de leur permettre de mettre en valeur ces terres arables. ‘’Cela ne sert à rien de donner une terre à une femme qui peut cultiver, mais qui n’a pas les moyens économiques de garder le contrôle effectif réel de la terre. C’est tout cela qui fait que nous lançons cette campagne avec l’appui de Landesa’’, poursuit-il.
La secrétaire exécutive d’Enda Pronat estime, pour sa part, qu’il s’agit, à travers cette campagne, d’un combat pour le rétablissement de la justice sociale et la légalité des communautés. D’après Mariem Sow, les pesanteurs sont là, mais cela n’empêche en rien les résultats satisfaisants qui sont en train d’être réalisés. ’’Des femmes parviennent, dans la zone des Niayes, à hériter de terres. Avec la parité, le combat se fait par la formation, l’information, le renforcement des capacités de ces femmes qui sont dans les instances locales. Donc, l’espoir est permis au Sénégal’’.
Madame Sow pense néanmoins que quelle que soit la volonté des organisations, tant que les politiques nationales ne s’engagent pas, il restera du chemin à faire. A ses yeux, le combat ne peut être efficace que si l’on trouve des systèmes de financement et d’appui aux femmes, car, fait-elle remarquer, c’est bien d’avoir de la terre, mais c’est encore mieux de pouvoir la mettre en valeur.
A ces préoccupations, la conseillère en genre au ministère de l’Elevage et des Productions animales rassure que l’Etat appuie cette couche de la société par le biais des mécanismes institutionnels. Ndèye Safietou Diop rappelle, à cet effet, la loi agro-sylvopastorale qui, dit-elle, est loin d’être discriminatoire. ’’On se rend compte que les femmes ignorent et vivent des barrières pour accéder aux terres, mais cette loi permet à toutes les femmes de demander la terre pour travailler’’. Toujours dans ces mécanismes, elle cite la stratégie d’égalité et d’équité des genres dans ses composantes, qui encourage les femmes les accompagne pour accéder à la terre et les encadre pour le financement’’, souligne la représentante du ministère de l’Élevage. Pour qui les mécanismes d’accès au financement se sont améliorés avec le dernier-né qu’est la Délégation à l’entreprenariat rapide (Der).
Il s’agit, selon Ndèye Safiétou Diop, des fonds qui existent dans les différents ministères et qui sont ouverts aux femmes. ’’Je suis venue vous assurer de la main tendue de l'Etat par rapport à cette campagne de plaidoyer. L’Etat vous ouvre ses portes à travers ses différents ministères, institutions et structures pour qu’ensemble, nous atteignions cet objectif qui est d’accéder à la terre de manière pratique. La cause que vous défendez est plus que noble. Vous le faites pour l’Etat’’, se réjouit-elle.