(BAFOUSSAM, Cameroun) - Pour une place dans le dernier carré de la CAN "Cameroun 2021", le Sénégal, en grand favori, va aller défier ce dimanche 30 janvier, en quarts de finale la Guinée Équatoriale. Le Nzalang nacional a arraché hier, mercredi au stade de Limbe le dernier ticket qualificatif aux Aigles du Mali (0-0; 6 TAB à 5), à l'issue des tirs au but. Avec cette affiche, les Lions tiennent leur revanche face à un adversaire qui leur avait barré la route en phases de poules en 2012.
Après avoir intégré le top 8 de la CAN 2021 en faveur de sa victoire de ce mardi contre le Cap-Vert, le Sénégal connaît son prochain adversaire des quart de finale. Il s'agit de la Guinée équatoriale qui a validé hier, mercredi, au stade de Limbé le dernier ticket qualification à l'issue des 8e de finale remportées face aux Aigles du Mali ( 0-0; 6 TAB à 5 ).
Pour une place dans le carré d’as dans de la compétition, les Lions affronteront le Nzalang National ce dimanche 30 janvier au stade Ahmadou Ahidjo de Yaoundé. Après avoir dégagé son horizon avec une prestation un peu plus aboutie contre les Requins Bleus, les Lions se trouvent dans le partie la plus relevée du tournoi. Ce duel contre la Guinée équatoriale aura un fort parfum de revanche pour le Sénégal. Les Lions restent en effet sur une défaite contre la formation Equato-guinéenne lorsqu’elle a co-organisé la CAN avec son voisin gabonais en 2012.
Le Nzalang Nacional avait réussi à enterrer les derniers espoirs des Lions (2-1) pour se qualifier aux quarts de finale. Sept ans plus tard, la donne a bien changé. Loin de leur base, le Nzalang nacional participe pour la première fois de son histoire à la compétition, sans son statut de pays organisateur. La Guinée Equatoriale a certainement tiré les dividendes de ses deux CAN successives. Qualifiée sur le fil pour l’édition 2021 de la Coupe d’Afrique des Nations, les Equato-guinéens ont terminé deuxième de la poule E dominée par la Cote D'ivoire et devant la Sierra Leone et l'Algérie. Aliou Cissé et ses hommes ont déjà un regard pour leur prochain adversaire "La Guinée -équatoriale a beaucoup changé. C’est une très bonne équipe qui joue au ballon" s'est contenté de prévenir le coach des Lions au terme de la qualification obtenue contre le Cap-Vert.
Dans ce top 8, il faut noter que seuls la Guinée équatoriale, la Gambie, le Burkina Faso et le Senegal n'ont pas encore remporté le trophée continental
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LA REVUE DES TITRES DE CE JEUDI SUR LA RFM
Les grands titres de l'actualité de ce jeudi 27 janvier 2022 présenté en Wolof
Les grands titres de l'actualité de ce jeudi 27 janvier 2022 présenté en Wolof par Mamadou Mohamed Ndiaye sur la RFM
ABDOULAYE DIATTA TITILLE NIASSE ET S'EMPARE DE LA MAIRIE
L'ancien directeur du Projet des volontaires et directeur de la Communication au ministère de l'Education nationale, Abdoulaye Diatta, a finalement bénéficié de la confiance des populations de Keur Madiabel
L'ancien directeur du Projet des volontaires et directeur de la Communication au ministère de l'Education nationale, Abdoulaye Diatta, a finalement bénéficié de la confiance des populations de Keur Madiabel pendant cette ultime étape de la course vers la municipalité de ladite commune.
Remportant ainsi les 12 bureaux de vote ouverts en la circonstance, le candidat de l'Union citoyenne "Buntu-Bi" aux élections locales et territoriales du dimanche 23 janvier 2022 a obtenu 1625 voix contre 684 pour son adversaire, Aliou Kébé, candidat du président de l'Assemblée nationale, Moustapha Niasse, pendant 22 ans.
Pour la première fois pendant toute cette période, le leader de l'Alliance des forces du progrès (Afp) est battu à Keur Madiabel. Certes une surprise pour certains, mais une manière pour d'autres de voir émerger les nouvelles générations d'hommes politiques. Il faut cependant préciser que la coalition du candidat Abdoulaye Diatta a aussi été soutenu, dans ce projet, par le Parti socialiste (Ps), le "Rewmi", l'Apr, le Grand parti, une faction dynamique des jeunes de l'Afp, le Pds, Agir, Pcs/Jengu et certains membres de la société civile.
L’OPPOSITION EN MODE TURBO
L’opposition dans sa nouvelle version est progressivement en train d’émerger de sa torpeur pour contester le pouvoir sans partage de Macky Sall sur la sphère politique depuis 2012.
Longtemps réduite à sa plus simple expression par le Chef de l’Etat, par ailleurs patron de la majorité présidentielle, l’opposition sénégalaise dans sa nouvelle version est progressivement en train d’émerger de sa torpeur pour contester le pouvoir sans partage de Macky Sall sur la sphère politique depuis 2012. Paradoxe cependant, la résistance à la gouvernance politico-économique de Macky Sall n’est pas le fait des partis d’opposition classiques mais bien celle de jeunes loups aux dents longues qui sont d’ailleurs en passe de recomposer le champ politique.
Dakar, Thiès, Touba, Ziguinchor, Diourbel, Kaolack…Elles font florès, les grandes villes ou localités symboliques du Sénégal à être tombées dans l’escarcelle de l’opposition au cours des élections locales du dimanche 23 janvier 2022. Au grand dam du pouvoir et/ou de la majorité présidentielle qui faisait de la conquête de ces bastions électoraux des objectifs de choix. Une preuve si besoin en était encore de la montée en puissance de l’opposition sénégalaise depuis les événements de mars 2021.
En effet, mise sous l’éteignoir par le président Macky Sall depuis son accession à la magistrature suprême, l’opposition a longtemps peiné à sortir de l’étreinte du chef de la majorité présidentielle qui s’était fixé un point d’honneur à la « réduire à sa plus simple expression », selon les propres mots de celui-ci. Il faut dire que, pour y arriver, tous les moyens dont disposait le pouvoir en place étaient mis en branle pour annihiler la force de frappe des opposants.
Dame justice, Assemblée nationale, dialogue politique, parrainage, référendum, caution, transhumance, entrisme : en maître sans partage du jeu politique, Macky Sall s’évertuait de manière mécanique à déstabiliser son opposition et les partis politiques qui la représentaient. Conséquence : de 2012 (année de son accession au pouvoir) à début 2021 (soient deux années après qu’il a rempilé au pouvoir), le président de l’Apr et patron de la majorité a su réduire à sa simple expression toute son opposition, qu’elle soit externe ou même interne. Allez demander à Khalifa Sall, l’ancien maire incontestable de Dakar depuis 2009, finalement emprisonné, déchu de ses droits politiques et révoqué de son poste d’édile, comme aussi à tous ses pendants de l’opposition, genre Karim Wade, brimés d’une manière ou d’une autre, par le pouvoir en place et son chef Macky Sall.
SWEET BEAUTY : UN COMPLOT CONTRE…LE POUVOIR
Il aura fallu une affaire sulfureuse voire malheureuse, dans laquelle politique et mœurs se sont trouvées implacablement mêlées pour que la donne soit renversée de manière ferme. L’affaire Sweet beauty impliquant le député Ousmane Sonko, candidat arrivé troisième à la dernière présidentielle, le contexte extrêmement contraignant dû à la pandémie Covid-19 et ses privations, la crise politico-sociale profonde qui en a suivi et les évènements sanglants occasionnant plus d’une douzaine de morts dans tout le pays, allaient à contrario ragaillardir l’opposition. Brusquement sorti de sa torpeur, le camp anti-Macky trouvait un second souffle dynamique dans la résistance opposée au pouvoir en place pour extirper le député Ousmane Sonko, leader de Pastef-Les Patriotes, de l’éteignoir dans lequel envisageait de l’écraser le «Macky». Ou du moins, ceux qui seraient tapis dans les rouages de l’Etat et qui seraient à la source de cette affaire de viols répétitifs supposés, une affaire qualifiée de « complot politique » par les Patriotes eux-mêmes.
De fil en aiguille, la grande mobilisation contre le pouvoir en place était amorcée par l’opposition, ou du moins ce qu’il en restait après la défection et l’entrisme d’idrissa Seck de Rewmi arrivé pourtant second à la dernière présidentielle, la mise en coma artificiel du Pds (ancien parti au pouvoir) par Me Abdoulaye Wade lui-même pour qui le parti se résume à son fils, Karim Wade, pourtant « exilé » dans les Emirats par le pouvoir en place. Il faut dire que dans cette dynamique de redynamisation de l’opposition, les mouvements citoyens et pas mal d’organisations de la société civile pour des raisons propres ont joué leur partition de manière dynamique. Nio Lank, Mouvement pour la défense de la démocratie (M2D) : moult dynamiques s’activaient ou se renforçaient pour dire non au mode de gouvernance politique, économique et sociale du Sénégal, incarné par le pouvoir en place.
LOCALES 2021 : UNE NOUVELLE RECONFIGURATION DU CHAMP POLITIQUE
Les élections locales du 23 janvier, reportées à quatre reprises alors qu’elles étaient initialement programmées pour le 1er décembre 2019, étaient ainsi attendues comme un véritable test pour toute la classe politique. Autant pour le pouvoir en place qui voulait coûte que coûte redorer son blason, après les évènements de mars 2021, que pour le camp en face qui voulait confirmer dans les urnes ce regain d’opposition au «Macky». Le verdict des suffragants, lors ces élections municipales et départementales, a consacré la bérézina de la majorité présidentielle Bennoo Bokk Yaakaar dans les grandes villes du pays. Dakar, Thiès, Touba, Ziguinchor, Diourbel, Kaolack étaient perdus pour le pouvoir de Macky Sall qui faisait pourtant de ces localités des objectifs de choix.
A contrario, de jeunes loups aux dents longues qui s’étaient enfermés dans une opposition irréductible au pouvoir de Macky Sall, étaient primés par l’électorat. Barthélémy Dias à Dakar, Ousmane Sonko à Ziguinchor, Babacar Diop Diop à Thiès, moyennement Serigne Mboup à Kaolack donnaient un véritable uppercut au «Macky» qui, en plus, perdait ses principaux bastions dans la région de Dakar.
Guédiawaye avec Aliou Sall, Sangalkam avec Oumar Guèye entre autres localités tombaient dans le giron de l’opposition ; Rufisque étant en sursis. Le grand paradoxe est toutefois que ce regain d’opposition confirmé, par le biais des élections locales, est loin d’être le fait de l’opposition classique. Le Pds et ses partis affiliés en berne, Rewmi sous le giron du pouvoir, c’est désormais Yewwi Askan Wi et ses jeunes leaders en politique qui incarnent le refus face au pouvoir de Macky Sall. Question à mille balles : qu’en sera-t-il pour les prochaines élections législatives prévues en juin, si jamais Macky Sall décidait de les organiser à date échue ?
LE CRI DU CŒUR DES ÉLÈVES CONTRE LA PARALYSIE DE L'ENSEIGNEMENT
Ils n’en peuvent plus des perturbations dans le système éducatif. Plusieurs élèves ont protesté hier, mercredi 26 janvier, contre les mouvements de grève répétitifs et les absences des enseignants dans le public
Alors que les enseignants continuent de paralyser le système éducatif pour exiger du gouvernement la matérialisation des accords signés, les élèves, pour leur part, disent en avoir assez de ces mouvements d’humeur en raison de leur impact négatif sur les enseignements, surtout pour ceux en classe d’examen. Ils ont manifesté leur indignation à travers des rassemblements tenus hier.
Ils n’en peuvent plus des perturbations dans le système éducatif. Plusieurs élèves ont protesté hier, mercredi 26 janvier, contre les mouvements de grève répétitifs et les absences des enseignants dans le public. Ils sont ainsi descendus dans les rues pour manifester leur mécontentement et inviter le gouvernement à prendre des mesures.
A Dakar, des élèves se sont rassemblés à la Place de la Nation avant d’être dispersés à coup de gaz lacrymogènes par les forces de l’ordre. « Nous ne voulons qu’étudier parce qu’on est déjà en retard par rapport au privé. Moi je suis en classe de 3e et je veux qu’on termine notre programme », déclare une élève. Un autre de renchérir : « nous voulons continuer nos études. Que le gouvernement nous vienne en aide car notre avenir dépend de notre éducation ».
Depuis le début de l’année scolaire, le système éducatif connait des perturbations. Dans le cadre de leur sixième plan d’action, le Saems et le Cusems ont décrété des débrayages les mercredi 26 et jeudi 27 janvier et une grève totale le vendredi 28 janvier 2022 pour le respect des accords signés.
A Mbacké aussi, les élèves ont organisé une marche pacifique pour la même cause : la reprise des cours. Massivement dans la rue, ils ont scandé tout au long de leur manifestation ! « Nous voulons étudier ». « Depuis la rentrée des classes jusqu’à présent, les élèves ne parviennent pas à faire cours correctement à cause des grèves des professeurs. Il y a beaucoup d’élèves qui sont dans la rue aujourd’hui pour crier haut et fort devant nos parents, le gouvernement, nos professeurs que nous voulons travailler. Nous demandons à Macky Sall d’éradiquer ce mal », a déclaré le président du gouvernement scolaire au lycée de Mbacké. « Depuis l’ouverture des classes, les cours ne se font plus correctement. Certains n’ont pas encore fait de devoirs. Les autres élèves qui en ont fait n’ont pas encore reçu leurs notes. Beaucoup d’élèves sont aussi découragés parce que tu paies le transport pour venir à l’école et on te dit qu’il y a débrayage. Il est temps que nous nous battions pour nos droits. On demande au gouvernement de satisfaire les revendications des enseignants », ajoute une autre élève.
Les élèves menacent de passer à une étape supérieure si le gouvernement ne réagit pas. A Saint-Louis, les élèves des établissements publics ont sorti leurs camarades du privé pour dénoncer le retard des cours dans le public. Pour cause, selon eux, les professeurs favorisent le privé à leur détriment. Ils ont décrété trois jours de grève et promis de poursuivre la bataille jusqu’à obtenir gain de cause. En effet, les conséquences des grèves répétitives sur les enseignements sont multiples surtout pour les élèves en classe d’examens.
Par Alassane THIAM
LA JOIE DU RETOUR AU PAYS ET LE STRESS DES PRÉPARATIFS
La règle sur laquelle les futurs vacanciers se retrouvent est : ne jamais annoncer sa date d’arrivée au pays natal. Les personnes mises dans la confidence sont souvent les épouses, quelques jours avant le départ
En France, les salariés disposent de cinq semaines de congés payés par an pour se reposer. Mais, les vacances servent avant tout, dans les pays développés, à se ressourcer, s’évader, déstresser, de recharger les batteries pour reprendre le travail. La législation française permet aux immigrés, en accord avec leurs entreprises, de cumuler plusieurs jours de vacances pour pouvoir disposer de deux, voire trois mois de repos. Ce qui leur permet de séjourner plus longtemps dans leur pays d’origine. Les préparatifs de voyage pour le Sénégal sont souvent des moments de stress pour la diaspora. La règle sur laquelle les futurs vacanciers se retrouvent est : ne jamais annoncer sa date d’arrivée au pays natal. Les personnes mises dans la confidence sont souvent les épouses, quelques jours avant le départ. Leurs craintes se situent au niveau des sollicitations ou des réclamations de cadeaux en provenance de France. Le téléphone portable arrive en tête des cadeaux réclamés. Pour ne pas mécontenter parents, amis, faux amis et troubadours, les réponses des immigrés restent évasives. Le refus est rarement prononcé pour ne pas les frustrer.
Quelques mois avant le départ, c’est l’effervescence, surtout chez les femmes. Il faut acheter vêtements, chaussures, colliers, tissus, parfums, etc. Elles doivent toujours faire plus que leurs voisines qui ont distribué des valises de cadeaux durant leur séjour au Sénégal et, dont les actions sont parfois diffusées sur les réseaux sociaux pour montrer qu’elles font partie des nantis en France. C’est leur guerre froide : il faut la gagner pour être reconnues par la communauté. Elles ont la fièvre acheteuse et doivent remplir leurs devoirs d’expatriées. La France est un pays riche et certains sénégalais font semblant d’appartenir aux catégories sociales favorisées. S’ils se déclarent sans sous, on leur demande à quoi ça sert de vivre dans l’Eldorado et revenir pauvre ? Cette situation devient parfois angoissante et empêche beaucoup de sénégalais de rentrer très souvent au bercail.
La veille du départ, l’immigré est dans tous ses états. Il est envié parce qu’il rentre chez lui après plusieurs mois, voire des années qu’il n’a pas foulé le sol de ses ancêtres. L’angoisse liée au nombre de kilos autorisés par les compagnies aériennes monte, d’autant plus que les cadeaux offerts par des amis peuvent surgir à la dernière minute. Le jour du départ, certains se lavent avec quelques potions magiques concoctées par un marabout afin d’arriver en bonne santé et peut-être pour que l’avion ne s’écrase pas. L’arrivée à l’aéroport peut créer un état d’excitation et d’angoisse parce que les compagnies aériennes n’autorisent que deux valises de 23 kg chacune et un bagage cabine de 12kg. La majorité de sénégalais ne pèse pas leurs valises avant d’aller à l’aéroport : «Inchallah, ça va passer». Plusieurs sénégalais dépassent très largement le nombre de kilos autorisé. A l’aéroport, on peut observer des valises ouvertes devant les guichets pour diminuer les charges des bagages. C’est alors que le choix des objets à abandonner en France devient cornélien. Il arrive que nos voyageurs pèsent trois à quatre fois leurs valises pour atteindre les kilogrammes requis. Les compagnies refusent toute négociation et les passagers qui ont des excédents de bagages sont mis de côté pour ne pas perturber le bon déroulement de l’enregistrement. Nous pouvons dire que les préparatifs du retour au pays natal ne sont pas de tout repos. L’attente des sénégalais à l’égard de la diaspora est très forte et conduit nos compatriotes à répondre avec exagération aux besoins énormes qu’ils ne pourront jamais combler. Je pense que les parents, amis et proches auraient certainement besoin d’autre chose qui pourrait être une aide financière qui contribuerait aux besoins primaires. Le souci est qu’ils aimeraient avoir le beurre et l’argent du beurre : le portable et le «khalis» (argent) !!!
«LE RAP SÉNÉGALAIS EST BEAUCOUP PLUS NUL AUJOURD’HUI»
«Boutikou Laye», de son vrai nom Abdoulaye Thiam, semble être la nouvelle sensation du rap sénégalais
«Boutikou Laye», de son vrai nom Abdoulaye Thiam, semble être la nouvelle sensation du rap sénégalais. Par ses textes engagés qui font le procès des maux de la société sénégalaise, il a su se frayer un chemin dans le cœur des mélomanes. Après presque dix ans de carrière, le succès qui frappe à sa porte n’est qu’un juste retour des choses.
D’où vous vient ce nom d’artiste, Boutikou Laye ?
Boutikou Laye, parce que je suis un vrai boutiquier. Je tiens la boutique de ma mère. J’ai commencé le rap avant la boutique qui se trouve à la devanture de ma maison familiale à Kaolack. La boutique me permet de connaître le mode de vie des Sénégalais et leurs préoccupations. Quand je ne fais pas mes activités, le hip-hop, je me consacre à la boutique qui est un espace de rencontres, un baromètre pour connaître les préoccupations de chaque maison à travers un de ses membres qui vient faire ses emplettes dans la boutique. Comme ma musique c’est ma passion, j’ai commencé à faire mes chroniques selon l’actualité à partir de la boutique et je les partage avec les Sénégalais. J’ai pris le nom de Boutikou Laye pour le valoriser.
En vous mettant dans la peau d’un boutiquier-rappeur, quel message vouliez-vous lancer ?
Il y a une chose qui m’a motivé à rester à la boutique, c’est que l’industrie musicale surtout ne marche pas. C’est pourquoi j’ai décidé de consacrer du temps à cette boutique qui est ma passion. Ce qui me motive à être dans cette boutique, c’est de pouvoir conscientiser la jeunesse. Je constate qu’il y a des jeunes qui délaissent leurs études, leurs métiers pour se lancer dans le rap. C’est un pari risqué. J’ai voulu à travers la boutique que j’incarne, montrer aux jeunes l’importance de trouver un métier à côté, pour ne pas être trop dépendant de la musique. Plusieurs choses se passent dans la boutique et cela me manque vraiment, maintenant que je suis basé à Keur Massar. Mais à chaque fois que je viens à Kaolack, j’en profite pour reprendre mes activités, donner un coup de main à ma mère. C’est de là que je tire mon expérience.
Qui vous a le plus influencé pour être rappeur ?
J’écoutais les old school (Ndlr : La vieille école) au Sénégal. J’écoutais les Daddy Bibson, Gaston, Daara J Family, Maxy Crazy, Keur Gui, etc. J’ai été toujours fan de hip-hop à travers les grands. J’aime écouter les choses utiles, qui peuvent me faire avancer. Si tu n’as pas la connaissance, tu ne pourras pas faire du rap. Il faut être un rappeur cultivé, avec un bon niveau et qui a une connaissance de l’actualité. Je fais un rap engagé parce que je veux contribuer à développer mon pays. Et j’écoute aussi de la musique qui me fait avancer. Pour moi, le vrai sens du hip-hop, c’est la révolution et cela appelle à se ressourcer, être imprégné de ce qui se passe. Ça appelle un certain niveau de connaissance. On ne peut se lever un jour, pour dire qu’on fait du rap. Je fais du rap engagé pour aider mon peuple à suivre la meilleure voie. Il faut adopter une démarche qui consiste à se mettre au niveau des jeunes pour les conscientiser. Mais aujourd’hui, l’évolution du rap suit une tendance portée vers le folklore. Ce qui est important, c’est le contenu. Je suis polyvalent et je peux rapper sur n’importe quel genre de musique. Je tiens un langage de vérité dans mes textes. Je veux contribuer au développement de ce pays, c’est l’une des raisons qui m’a poussé à faire du rap. Et je ne peux que le prouver à travers le travail que je fais.
Comment jugez-vous le rap sénégalais à l’heure actuelle ?
A l’heure où nous sommes au Sénégal, si la chanson n’éveille pas, je pense qu’elle n’a pas d’utilité. Le contenu doit être important avant tout autre chose. Dans mes chansons, je ne cherche qu’à dire la vérité, rien que la vérité. La chanson ne doit pas suivre une tendance qui mène vers le folklore. Si j’avais peur de dire la vérité, je n’atteindrais jamais l’objectif que je me suis fixé qui est de participer à l’éveil des consciences. Les chansons devraient avoir de l’utilité pour ceux qui les consomment. Je n’hésiterai jamais à dire la vérité, même si on me tue après. Je suis dans le rap galsen. Aujourd’hui, il y a plus de studios, de salles de spectacles et de Mc, les cachets sont beaucoup plus consistants, mais le rap est beaucoup plus nul. C’est un constat que j’ai fait, un avis personnel. La musique peut être valorisée parce qu’on a plus de beatmaker. On n’écrit plus comme le faisaient les Xuman, Keyti ou Keur Gui. Mais pourtant, c’est aujourd’hui qu’on devait être capables de faire de bons sons, mais le contenu est nul. On a besoin de rappeurs engagés pour orienter le Peuple dans le bon sens. Chacun se lève pour dire qu’il est rappeur (Rire). Il n’y a plus de contenus, c’est le folklore qui est mis en avant. On voit des vidéos à coups de millions, mais avec des contenus nuls. Rares sont les rappeurs qui prennent leur engagement pour participer à l’éveil des consciences.
Avez-vous déjà un album disponible ?
Je n’ai qu’une mixtape de 14 titres, faite à Kaolack en 2014 et que j’ai réalisée avec mon groupe SL (Silva et Laye), 100 degrés. Mais je suis en studio présentement pour faire l’enregistrement d’un nouvel album. C’est un album pour la sauvegarde des valeurs au Sénégal, pour restaurer les valeurs, pousser les gens à revenir vers le droit chemin. On travaille avec nos maigres moyens pour mettre en œuvre cet album. Il touche plusieurs thématiques, société, politique, religion. Nous tentons de le finaliser pour le proposer aux Sénégalais. Je n’ai pas la date exacte de la sortie par contre. Nous sommes en train d’y travailler avec le studio WordShap qui est à Keur Massar et Zik Buzz musique à Kaolack. Ce sont ces deux studios qui assurent l’enregistrement de cet album qui sera composé de 9 à 11 titres. Tous les titres seront en wolof, à l’exception de deux qui seront chantés en français.
Votre succès est assez récent, après dix ans de carrière. Vous avez une explication ?
Le Sénégal a ses réalités. Nous avions des difficultés pour passer dans les médias. Ce n’est qu’en commençant à faire des vidéos sur les réseaux sociaux que ma carrière a commencé à prendre son envol. Cela a coïncidé avec la Can 2019 où après chaque match du Sénégal, je faisais un titre basé sur les commentaires des uns et des autres sur le match des Lions du Sénégal. Actuellement, je suis en train de travailler sur un son destiné aux Lions. Ce sont des chansons que je compose et que j’offre gratuitement aux Sénégalais. Je suis confiant quant à une victoire du Sénégal à cette Coupe d’Afrique des nations (Can) qui se joue au Cameroun actuellement. Croisons les doigts.
Par Abdou SANE
ELECTIONS TERRITORIALES À ZIGUINCHOR, QUELS ENSEIGNEMENTS ?
Contexte politique et rappel historique : ces élections sont intervenues hors délai (extra tempora) car il s’agissait du renouvellement des mandats obtenus en 2014 et qui devraient prendre fin en 2019.
Contexte politique et rappel historique : ces élections sont intervenues hors délai (extra tempora) car il s’agissait du renouvellement des mandats obtenus en 2014 et qui devraient prendre fin en 2019. L’absence de volonté politique du Président Macky Sall explique cette situation.
Pour rappel, en 2014, à l’exception de la commune de Niassia, les autres communes de Ziguinchor avaient été remportées par une coalition de l’opposition dirigée par Abdoulaye Baldé. Peu après, toutes les communes et le Conseil départemental se sont retrouvés sous le giron de la mouvance présidentielle du fait des effets pervers de la transhumance (au sens délictuel et dégradant du terme). L’argument avancé : pour avoir des opportunités de développer ces communes, il faut être dans la mouvance présidentielle. Drôle d’argument, mais argument tout de même. Aujourd’hui, au terme des élections du 23 janvier 2022, aucun maire, ni président de Conseil départemental de cette coalition de l’opposition gagnante en 2014, n’a pu obtenir le renouvellement de confiance avec son peuple. Cela veut dire que notre brave peuple est jaloux de sa souveraineté et n’est pas complaisant quand il s’agit de l’orthodoxie, de la probité morale, de l’éthique et de la sincérité.
Quant au contexte spécifique aux élections territoriales du 23 janvier 2022, il y a lieu de rappeler que pour le cas de la commune de Ziguinchor, les enjeux sont énormes : le brillant et charismatique honorable député, par ailleurs leader de Pastef, Ousmane Sonko, a attiré l’attention de l’opinion, locale, nationale et internationale, depuis qu’il s’est déclaré candidat à la mairie de Ziguinchor. Macky Sall, comme à l’accoutumée, chercha, cherche et cherchera vainement à mettre en œuvre une stratégie susceptible d’humilier Ousmane Sonko.
Le ministre de l’Intérieur, le Préfet et le Gouverneur de Ziguinchor, de façon sournoise, jouèrent le sale boulot : rétention et détournement des cartes d’électeur destinées aux populations de la commune de Ziguinchor, création, en dehors de toute référence législative et réglementaire, de «commissions» parallèles administrées frauduleusement par une racaille de délinquants qui, avec la complicité de l’Etat et du gouvernement, confisquent les cartes d’autrui, distribuent irrégulièrement les cartes d’électeur selon leur humeur, au nez et à la barbe du Préfet, du Gouverneur et du ministre de l’Intérieur… Un des délinquants a été pris pour être immédiatement libéré par la police de Yanatogne (le culte de l’impunité). Toutes ces autorités ont accepté cette sale besogne au nom de la gestion de leur carrière…
La République, notre République est malade. Elle n’est plus administrée. Elle est désespérément au service d’intérêts individuels et mesquins…Ce qui est triste et regrettable. Pendant que les populations locales peinaient à obtenir leur carte d’électeur, Macky convoyait sur Ziguinchor, une population aux origines fictives, pour éventuellement tenter de renverser un combat perdu d’avance.
Comme si cela ne suffisait pas, le même Macky Sall, son ministre de l’Intérieur et d’autres fonctionnaires véreux, ont envoyé dans certains bureaux de votes, des bulletins destinés à Kébémer et à Kédougou : le sabotage est flagrant. S’y ajoutent les tentatives d’achat de conscience, le harcèlement sous toutes ses formes de certains responsables de l’opposition. Tout cela avait pour but de réduire artificiellement l’écart supposé entre le candidat Ousmane Sonko et les autres candidats parrainés par Macky Sall. Faut-il le rappeler, l’enjeu des élections territoriales à Ziguinchor porte sur le candidat à la mairie qui va arriver deuxième ; car d’avance Ousmane Sonko était sûr de remporter ce scrutin.
L’objectif visé et largement atteint par Yewwi askan wi est d’empêcher Macky Sall et Benno bokk yaakaar d’obtenir 25% du suffrage. Et c’est contre cet objectif que tout l’appareil étatique et gouvernemental s’était vainement mobilisé. Au-delà de la défaite supposée des candidats de la mouvance présidentielle, c’est Macky Sall en personne que les populations locales ont négativement sanctionné en réponse à plusieurs provocations, dont la plus récente est celle où Macky Sall demandait aux Casamançais de voter pour Benno bokk yaakaar s’ils veulent intégrer le Sénégal.
A force de combattre Ousmane Sonko sans discernement, Macky Sall a fini par se dresser contre toute une région. Il appartient alors à chacun de nos compatriotes d’en tirer toutes les conséquences. Enfin, notre victoire ne doit pas nous détourner de certains principes tels que la transparence, l’équité, la justice…
C’est au nom de ces valeurs que nous exigeons encore une fois la restitution intégrale des cartes d’électeur des Ziguinchorois, de sanctionner tous ces délinquants pris en flagrant délit de distribution et de possession de cartes nationales d’identité et des cartes d’électeur appartenant à autrui, d’établir la chaîne de complicité ayant aidé ces malfrats à se donner illégalement une fonction de distributeur de cartes d’électeur et de carte nationale d’identité et de mettre fin à certaines pratiques relevant de certains prématurés, prétendus leaders politiques de la mouvance présidentielle qui s’adonnent impunément à des provocations menaçant gravement l’ordre et la stabilité de notre localité, voire de notre pays. L’image de notre démocratie et de notre République en vaut la peine. Sauvons-la !
MANIFESTATION DE SOUTIEN AU PEUPLE MALIEN DEMAIN, L’APPEL DE LA SOCIÉTÉ CIVILE
Demain, la Société civile va organiser une «manifestation géante» pour apporter son soutien au Peuple malien, après les sanctions de la Cedeao contre la junte.
Demain, la Société civile va organiser une «manifestation géante» pour apporter son soutien au Peuple malien, après les sanctions de la Cedeao contre la junte.
Depuis presque un mois, le Mali vit une crise diplomatique, les pressions de la Cedeao s’intensifient sur les militaires. La Société civile, menée par L’Ong Horizon sans frontières, appelle à «une manifestation historique» ce vendredi, pour soutenir le Peuple malien frappé par l’embargo de la Cedeao. «Nous appelons à une manifestation transfrontalière, historique, à la hauteur de ces enjeux géopolitique, géoéconomique et géostratégique, à une mobilisation générale de toutes les organisations de la Société civile, des partis politiques, de toutes les personnalités de ce pays-là, à savoir les chefs religieux et coutumiers, les personnalités de tout bord, pour que la journée du vendredi soit une journée historique», a déclaré hier le président d’Horizon sans frontières, lors d’une conférence de presse en prélude de la manifestation, prévue ce vendredi 28 janvier à la Place de la Nation. Aujourd’hui, il espère «une prise de conscience», surtout de la jeunesse. «Il y a eu une précipitation de la part de la Cedeao et il faudra qu’à l’issue de cette journée, ces entraves soient levées sans équivoque», informe Boubacar Sèye. Mais, il est toujours craintif. En assurant la présidence de l’Union européenne par Emmanuel Macron, «la France utilise l’Europe comme marche-pieds pour ses intérêts géopolitique, géostratégique au Mali».
Pour lui, le Mali fait l’objet de beaucoup de convoitises, avec ses ressources minières. «Alors il faut protéger ces ressources», a-t-il fait savoir. «Sur ce point, le Sénégal étant la porte d’entrée, doit montrer sa grandeur», enchaîne-t-il. «Le destin du Mali, c’est le destin du Sénégal» Horizons sans frontières, soutenue par une vingtaine d’organisations de la Société civile comme Amnesty international, le Collectif des intellectuels du Sénégal, le Saes, la Convergence des peuples du Mali au Sénégal, réclame la levée de l’embargo «contre le Peuple malien». « Le Peuple malien a pris l’engagement de prendre son destin en main, en faisant des manifestations», affirme Mouhamed Alassane Dicko, membre du Collectif des Maliens pour le changement et le renouveau.
En écho, Dr Aliou Sène, président de la Ligue africaine des citoyens (Lac), dénonce les sanctions de la Cedeao. «Le destin du Mali, c’est le destin du Sénégal. Le Mali est la partie orientale du Sénégal et le Sénégal, la partie occidentale du Mali. Donc, si les Maliens ont le droit de demander soutien au Peuple africain et nous, Africains du Sénégal, nous avons le devoir de soutenir le Peuple malien. Nous disons non à ces sanctions qui sont injustes, inégales. Et il y a la main étrangère qui est derrière. Nous disons non à la Cedeao.»
Quid des conséquences économiques ? Alla Dieng, président de l’Unacois-Yessal, insiste sur l’impact de cet embargo. «Nous ne soutenons pas les militaires, mais les sanctions sont trop lourdes», regrette M. Dieng