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13 août 2025
Par Abdou Fall
LE CONSEIL NATIONAL DE L’ÉDUCATION ET DE LA FORMATION, UNE INNOVATION PRÉSIDENTIELLE MAJEURE
Un Conseil national de l’éducation et de la formation serait idéal pour l’impulsion d’une dynamique d’accompagnement des départements ministériels qui exercent leur souveraineté dans les différents ordres d’enseignements et de la recherche
La signature d’accords historiques dans le secteur de l’éducation nationale a été saluée unanimement par tous les Sénégalais qui savent que l’avenir de la Nation est lié à l’avenir des enfants et des jeunes. L’Ecole n’est pas une entité quelconque. Elle est bien le socle sur lequel s’édifie le capital humain qui est une des sur-priorités du Plan Sénégal Émergent.
Faisant écho à cette option stratégique, le Chef de l’Etat a indiqué, lors du Conseil des Ministres du 2 mars 2022, « l’urgence d’engager une réflexion sur la mise en place d’un Conseil National de l’Education et de la Formation ». Ce Conseil est conçu comme « un cadre consensuel et inclusif de supervision des orientations, actions et performances du système éducatif ».
Le relevé de huit paragraphes dans le Communiqué qui a sanctionné ce Conseil des Ministres donne la preuve de l’intérêt majeur que le Président de la République accorde à notre école comme enjeu de développement, au secteur de l’éducation de manière générale. Incontestablement, la mise en place d’un Conseil national de l’éducation et de la formation, incluant tous les acteurs du système éducatif, donnerait une nouvelle impulsion à la politique éducationnelle de notre pays.
Outre son rôle de conseil et de formulations de recommandations dans la définition de la politique du secteur, un tel cadre devrait contribuer de manière significative à la gestion consensuelle et prévisionnelle des malentendus entre les acteurs. Il accompagnerait, le cas échéant, l’accord de toutes les parties de mettre en œuvre un pacte de stabilité dans la durée.
En somme, les grandes orientations définies par le Chef de l’Etat lors de ce Conseil des ministres fondent notre espoir d’une nouvelle ère marquée par le sursaut, la concertation, le dialogue et le consensus. C’est dans un tel état d’esprit que la réflexion sur le calendrier scolaire doit être entreprise. Si ponctuellement, il doit être réaménagé pour rattraper le temps perdu par les débrayages cycliques, il n’en demeure opportun et urgent de le repenser à la lumière des réalités d’un monde soumis à une rude concurrence dans le domaine de la production et de l’appropriation du savoir.
En effet, alors que les enfants des pays asiatiques effectuent 1200 heures par an, et 1300 pour le Japonais, notre école se débat pour atteindre un quantum de 900 heures. Les perturbations dans le secteur nous ramènent à des quantums encore plus faibles, exposant nos résultats aux risques de la dévalorisation. Aussi, malgré nos performances, il sera toujours difficile d’être compétitif sur le marché de la connaissance scientifique et technologique. Le Conseil devrait, dans la perspective indiquée par le Chef de l’Etat, encourager fortement tous les acteurs à cultiver un esprit d’apaisement et à privilégier des démarches consensuelles pour soustraire notre système éducatif aux cycles répétitifs des grèves perlées.
Autant le gouvernement est appelé par le Président de la République à respecter les engagements pris, autant les syndicats d’enseignants sont interpellés pour veiller à la stabilité dans le secteur. En effet, si l’action syndicale pour la valorisation de la fonction enseignante trouve toute sa légitimité dans les errements des 20 années d’ajustements structurels imposés à nos pays par le Fmi et la Banque Mondiale , il n’en est pas moins juste de reconnaître qu’à partir de la première alternance politique de 2000 et celle de 2012, des efforts exceptionnels ont été réalisés, notamment sous le magistère du Président Macky Sall, pour corriger bien des disparités dans les traitements entre les personnels de l’école publique .
Les accords qui viennent d’être signés et la volonté personnelle du Président de la République de mettre notre école sur un itinéraire de réussite nous exposent ainsi à des responsabilités individuelles et collectives. Car il s’agit d’un enjeu de démocratie sociale et de développement de la nation. Il est bien établi que l’école publique a toujours été, dans nos pays, un moteur puissant de progrès et a historiquement rempli une fonction d’ascenseur social qui est une garantie de justice et d’équité entre toutes les filles et tous les fils de notre nation.
La République faillirait fondamentalement à sa mission si elle devenait incapable d’offrir à chaque citoyen, à sa jeunesse en particulier la possibilité, par le mérite et le talent, de gravir toutes les marches de l’échelle sociale. Or, les sociétés humaines n’ont pas inventé pour l’instant une institution plus qualifiée que l’école publique pour garantir l’égalité des chances pour tous dans ce domaine.
Face aux nouveaux défis scientifiques, techniques et technologiques du 21ème siècle, un Conseil national de l’éducation et de la Formation placé éventuellement sous la haute autorité du chef de l’Etat à l’instar du conseil supérieur de la défense et celui de la magistrature donnerait lieu à la mise à jour de nos ambitions sur l’école. Ce cadre que le gouvernement souhaite « inclusif et consensuel » favoriserait l’émergence d’une école pour tous dont la qualité, comme le Sudes en avait fait son viatique, «ne se mesure pas seulement au nombre des diplômés qu’elle produit, mais à la somme des solutions majeures qu’elle apporte aux problèmes de la société «. Le Président Macky Sall ne dit pas autre chose lorsqu’il instruit à la refondation du système pour qu’en plus des savoirs diplômants, une place de plus en plus significative soit accordée aux filières scientifiques et techniques, à l’apprentissage, à la préparation et aux qualifications à des métiers adaptés aux besoins de l’entreprise, de l’économie et de la société tels que amorcés dans les Isep et centres de formation professionnelle.
Un Conseil national de l’éducation et de la formation serait idéal pour l’impulsion d’une dynamique d’accompagnement des départements ministériels qui exercent leur souveraineté dans les différents ordres d’enseignements et de la recherche.
«JE NE COMPRENDS PAS POURQUOI ON DONNE TOUJOURS LES MARCHÉS PUBLICS AUX ÉTRANGERS…»
Le président de la Confédération nationale des employeurs du Sénégal (Cnes) Adama Lam s’est posé la question
Les entreprises sénégalaises sont appelées à se regrouper afin de constituer une force unique et mettre fin à l’émiettement qui les empêche de bénéficier des marchés et autres projets nationaux souvent gagnés par des sociétés étrangères. Le président de la Confédération nationale des employeurs du Sénégal (Cnes) Adama Lam s’est posé la question du pourquoi on donne toujours les marchés publics aux étrangers.
Le député à l’Assemblée nationale et maire de la commune de Mérina Dakhar dans la région de Thiès, Aymérou Gningue, a invité les chefs d’entreprises sénégalaises à se regrouper et à aller vers une fusion des sociétés qui évoluent dans le même secteur. «L’émiettement de nos grandes entreprises ne favorise pas leur participation dans les projets et marchés nationaux. Il arrive, pour un appel d’offres, qu’elles aillent en solo alors qu’il est bien possible de se constituer en taille critique pour aller avec une force capable de concurrencer les compagnies étrangères», a dit le président du groupe parlementaire de la majorité à l’Assemblée nationale qui prenait part à l’assemblée générale du Conseil Patronal des Energies Renouvelables du Sénégal (Coperes). Il a fait savoir qu’il y a un projet dont le but est de mettre en place un fonds d’investissement capable de mobiliser des centaines de milliards. Ces sommes vont permettre au moins d’éviter cet écueil qui est la formation du capital. Il estime que le Sénégal regorge de génies dans plusieurs domaines, mais, ce qu’il faut, c’est de pouvoir permettre de mobiliser un capital et d’avoir un partenariat avec des personnes qui détiennent des moyens d’investir. «L’Etat ne peut pas tout faire, il nous faut un secteur privé fort pour aller vers le développement de notre pays», a souligné le député. Il a cité en exemple le Coperes qui a gagné sa place dans le secteur privé en regroupant toutes les entreprises évoluant dans les énergies au sein d’une structure, ce qui est une victoire. Cependant, il a soutenu qu’au Sénégal, on ne doit plus avoir des structures patronales différentes, mais un cadre qui permet, au moins sur les grandes questions, d’avoir une même démarche et de pouvoir mobiliser les ressources nécessaires.
ADAMA LAM « APPRENONS À NOUS REGROUPER »
De son côté, le président de la Confédération nationale des employeurs du Sénégal (CNES), Adama Lam, a fait part de son incompréhension sur la distribution des marchés des travaux publics. Pour lui, il faut que les patrons d’entreprise essaient de dépasser la sous-traitance et aller vers la co-traitance… «Je ne peux pas comprendre l’état actuel du déroulement de nos rapports avec l’administration. Je ne comprends pas également pourquoi on donne toujours des marchés à des étrangers, alors que toutes les qualifications existent au Sénégal», a dit l’ingénieur en Génie civil de formation. Il n’a pas manqué de dire au député Aymérou Gningue de faire le plaidoyer auprès des autorités pour une complicité positive dans le but de permettre aux entreprises locales de bénéficier des projets. Il ajoute que toutes les parties ont intérêt à aller dans ce sens, car il y a de la place pour tout le monde. Il a fustigé le fait que tout le monde veut être Président Directeur Général, alors que les capacités financières et techniques suffisantes n’existent pas. «Apprenons à nous regrouper, ce n’est pas difficile à faire pourvu que les règles d’éthiques et de bonne gouvernance soient respectées. Sans cela, nous aurons toujours du mal à résister et à reconquérir le marché en termes d’offres techniques et financières», a-t-il insisté. Comme le député Gningue, il a cité l’exemple du Coperes.
LE PRÉSIDENT DU COPERES RAPPELLE LE RÔLE ESSENTIEL QUE DOIT JOUER LE SECTEUR PRIVÉ
Les acteurs évoluant dans le domaine des énergies renouvelables, à l’instar des membres du Conseil Patronal des Energies Renouvelables du Sénégal (Coperes), ont un grand rôle à jouer ainsi que des défis à relever
Mamadou Saliou Sow, le président du Coperes, a énuméré les différents rôles que doit avoir le secteur privé des énergies renouvelables avec la découverte du pétrole et du gaz au Sénégal. Ils vont de la formation à la maîtrise des outils et au renforcement de capacités.
Avec la découverte du pétrole et du gaz au Sénégal depuis quelques années, les acteurs évoluant dans le domaine des énergies renouvelables, à l’instar des membres du Conseil Patronal des Energies Renouvelables du Sénégal (Coperes), ont un grand rôle à jouer ainsi que des défis à relever, selon le président Mamadou Saliou Sow.
Pour le patron du Coperes, qui présidait samedi l’assemblée générale de la structure patronale qu’il dirige, le secteur privé des énergies renouvelables du Sénégal a entre autres rôles et défis, le renforcement des capacités dans la maîtrise de développement de projets, les processus de financement et les études d’impact environnementales . “Le rôle du secteur privé sera de participer à la formation orientée vers l’employabilité, aux efforts de recherche pour arriver à mettre en place des solutions qui tiennent compte des réalités sénégalaises. Il nous faudra aussi mettre en place des solutions de recherche inovantes”, a dit M. Sow, samedi lors de l’assemblée générale du Coperes.
Pour lui, il est indispensable que le secteur privé participe à des investissements industriels pour permettre le développement de la production locale d’équipements destinés à l’efficacité énergétique, aux outils de montage de solutions solaires. Il a soutenu aussi qu’il faudra que le secteur privé mette en place un outil industriel puissant qui puisse accompagner la transition énergétique.
Créé en 2016, le Coperes est un regroupement professionnel de sociétés évoluant dans le secteur des énergies renouvelables dans lequel on retrouve, selon son président, des producteurs indépendants, des installateurs, des distributeurs. M.Sow, qui faisait également un bilan du Coperes, a déclaré que les entreprises réunies au sein de cette entité patronale ont investi 400 milliards de francs CFA pendant les six ans d’existence du Coperes. Les membres ont également évité, d’après M. Sow, 400 000 tonnes de CO2 par an depuis sa création, 2 000 emplois ont été crées par cette structure qui a formé 500. 000 techniciens et mis en place un Centre de Test de Systèmes Solaires. Parmi les entreprises membres du Coperes, figurent par exemple: Engie, Sud Solar, Eden Solaire, Oolu ou encore Lekela.
LA TRANSPLANTATION RÉNALE BLOQUÉE PAR LES HÔPITAUX
Elhadj Fary Kâ souhaite que la transplantation rénale soit une réalité au Sénégal avant fin 2022
Au Sénégal, deux ans après la publication de l’arrêté ministériel sur la loi autorisant la transplantation rénale au Sénégal et votée depuis 2015, aucun hôpital parmi les établissements de santé qui avaient pourtant manifesté leur intérêt pour cet exploit au niveau local, n’a encore déposé son dossier d’agrément au niveau du Conseil national de Dons et de Transplantation d’organes (Cndt). Son président, Pr Elhadj Fary Kâ, croise les doigts pour que le ou les premier (s) cas soit (ent) réalisé (s) avant fin 2022.
Au Sénégal, à un stade terminal de leur maladie, les insuffisants rénaux font des séances de dialyse longues et pénibles. Trois fois dans la semaine ! Et malgré la subvention de l’Etat, -pour ce qui est du public, ces malades font face à la cherté des médicaments. Dans le privé, en plus du coût des médicaments, il faut débourser près de 200.000 francs par semaine pour les trois séances de dialyses hebdomadaires. «C’est 65 000 par séance», a dit le secrétaire général de l’Association sénégalaise des hémodialysés et des insuffisants rénaux (Ashir), Saer Seck. Avec la dialyse, c’est une prise en charge lourde qui n’est pas à la portée de toutes les bourses ! Pourtant, il y a une pratique qui permet à ces malades de retrouver une vie «quasi» normale. Il s’agit de la transplantation rénale !
Selon des spécialistes, elle demeure la meilleure alternative pour le traitement de l’Insuffisant rénal terminal (Irt) afin d’assurer une nette amélioration de la qualité de la vie et une meilleure insertion sociale au malade. La loi pour la transplantation d’organe (rein) et tissu (corné) a été votée au Sénégal en 2015, et un conseil de régulation a été mis en place par décret présidentiel, quatre ans plus tard, en 2019. «Cette loi prévoyait la mise en place d’un conseil de régulation effectif en 2019 par décret présidentiel. Tous ses membres, au nombre de 12, ont prêté serment en juin 2019 devant le président du Tribunal d’instance de Dakar», a fait savoir le président du Conseil national du Don et de la Transplantation rénale d’Organes (Cndt), Pr Fary Kâ qui, à l’occasion de la semaine du rein, a fait une vidéo sur la situation de la transplantation rénale au Sénégal où on peine encore à entreprendre les premiers cas de transplantation rénale. Ce, alors que les textes législatifs et réglementaires, qui encadrent la transplantation d’organes, surtout rénale, sont disponibles depuis avril 2020. Presque deux années se sont écoulées, aucun établissement de santé n’a encore pratiqué l’acte sur un patient.
Les maladies diagnostiquées sont pour le moment mis sous hémodialyse ou dialyse péritonéale malgré que des structures sanitaires ont manifesté leur intérêt mais qui tarde encore à «plonger» dans la... mer. «Tous les actes législatif et règlements qui encadrent la transplantation d’organes ont été faits, et sont sortis sous forme d’arrêté ministériel depuis avril 2020. Depuis cette date, l’encadrement de la transplantation rénale est fait, tout est acté, et sur place. Nous n’attendons que le dépôt de dossier d’un établissement public de santé afin qu’on puisse l’évaluer, et que l’intéressé soit accrédité pour commencer la transplantation d’organes. Il y a beaucoup d’établissements de santé qui ont manifesté leurs intérêts pour faire la transplantation, mais jusqu’à présent, malheureusement, nous n’avons pas encore reçu de dossiers d’agrément en ce qui concerne la transplantation rénale, même si tous les textes législatifs et réglementaires, qui encadrent la transplantation d’organes, surtout rénale, sont disponibles depuis avril 2020. C’est à dire depuis bientôt 2 ans», a fait savoir le chef du service de néphrologie de l’hôpital Aristide Le Dantec, le Pr Fary Kâ qui «prie pour qu’on ne sorte pas de l’année 2022 sans transplanter parce qu’il n’y a pas de raison qu’on ne puisse pas le faire». Surtout que, dit-il, sur le plan règlementaire, tout est acté.
D’après les explications de Pr Kâ, «le Sénégal a adopté la politique de garantir la santé pour tous. C’est dans ce cadre qu’a été créée la division de la lutte contre la maladie et les maladies non transmissibles pour compléter l’offre de soins. La transplantation a été envisagée dans ce sens, surtout la transplantation rénale et c’est dans ce cadre qu’a été votée en 2015 la loi sur la transplantation d’organes (le rein) et la greffe de tissus. La mission du Conseil national de don et de transplantation, c’est essentiellement d’assurer la transparence de la sécurité et d’organiser le don d’organes et d’assurer la sécurité de l’acte transplantation rénale. Le Cndt ne transplante pas. C’est un organe de régulation, de supervision de l’activité de la transplantation. C’est lui qui définit le cadre règlementaire pour faire la transplantation rénale. Ce cadre a été défini, sorti sous forme d’arrêté et partagé avec tous les hôpitaux (directions administratives et commissions d’établissement). Ils sont donc en possession de tous ces documents. On a aussi rencontré les comités locaux.
Au niveau du Cndt, quand un dossier est déposé, il y a une liste d’évaluateurs externes qui ont été identifiés, qui sont formés au référentiel. Ce sont eux qui vont aller sur place, vérifier par rapport à la concordance entre ce qui est dit dans le dossier et ce qui est sur place». Il s’exprimait à l’occasion de la semaine du rein au Sénégal où des spécialistes du rein et des techniciens de la dialyse ont aussi sensibilisé les populations sur la maladie du rein et sur les règles d’or à adopter pour une meilleure prévention de l’insuffisance rénale, une maladie à la fois sournoise et très coûteuse.
ABDOULAYE DIOUF SARR CONTOURNE LA DÉCISION DE LA COUR SUPRÊME ET ANNULE L’AUTORISATION DE MME MBODJI
Par un abus de pouvoir caractérisé, le ministre de la Santé vient d’abroger par arrêté ministériel. Un arrêté qui depuis près de 42 ans autorisait Mme Aïcha Goundiam Mbodji à s’installer sur le site tant convoité par l’épouse de Abdoulaye BALDE
Il y a presque un mois, la Cour suprême avait annulé l’arrêté du ministre de la Santé Abdoulaye Diouf Sarr qui autorisait Mme Aminata Gassama, épouse de l’ancien maire de Ziguinchor, Abdoulaye Baldé et patronne de la Pharmacie Nation, à transférer celle-ci à la Place de l’Indépendance à Dakar. Pour montrer qu’il est un ponte du régime, le ministre de la Santé Abdoulaye Diouf Sarr a déchiré l’arrêt de la Cour Suprême. Pis, il annule purement et simplement l’autorisation de Mme Aïcha Goundiam Mbodji propriétaire de la Pharmacie Dakaroise. Pendant ce temps, l’Union des magistrats du Sénégal (Ums) rappelle à l’ordre l’opposant Ousmane Sonko avant d’inviter les justiciables au respect des institutions judiciaires.
Dans son édition du vendredi, « Le Témoin » avait alerté l’opinion sur les voies illégales de contournement du ministre de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr et son directeur de la Pharmacie et du Médicament (Dpm) Yérim Mbagnick Diop relativement à l’affaire de la Pharmacie de Dakaroise. « Le Témoin » ne pensait pas si bien alerter ! Pour rappel, la chambre administrative de la Cour suprême avait annulé l’arrêté du ministre de la Santé Abdoulaye Diouf Sarr qui autorisait Mme Aminata Gassama de la Pharmacie La Nation à transférer sa pharmacie à la Place de l’Indépendance à Dakar. Pour montrer que sa personne est au « dessus » de la loi, le ministre de la Santé Abdoulaye Diouf Sarr a tout bonnement déchiré l’arrêt de la Cour Suprême. Pis, il a annulé purement et simplement l’autorisation de Mme Aïcha Goundiam Mbodji propriétaire de la Pharmacie Dakaroise de rejoindre la Place de l’Indépendance. Un emplacement qu’elle occupait depuis 1953.
En effet, le 11 février, au lendemain de sa déconvenue historique lors des dernières élections locales, l’ancien maire de Yoff Abdoulaye Sarr par ailleurs ministre de la Santé a signé un arrêté ministériel qui abrogeait l’arrêté grâce auquel Mme Aïcha Goundiam Mbodji était autorisée depuis novembre 1981 à exploiter son officine pharmaceutique au 1, Place de l’Indépendance à Dakar. L’objectif du ministre et son directeur de la Pharmacie et du Médicament (DPM) Yérim Mbagnick Diop ? Faire plaisir à une puissante main invisible qui tient coûte que coûte -nonobstant la décision de la Chambre administrative de la Cour Suprême- à offrir sur un plateau d’argent ce site stratégique situé au cœur de Dakar-Plateau à Mme Aminata Gassama Baldé pour qu’elle y transfère sa pharmacie La Nation.
La Justice défiée !
Par un abus de pouvoir caractérisé, le ministre de la Santé vient d’abroger par arrêté ministériel. Un arrêté qui depuis près de 42 ans autorisait Mme Aïcha Goundiam Mbodji à s’installer sur le site tant convoité par l’épouse de l’ancien maire de Ziguinchor Abdoulaye Baldé. En tout cas, médecins, avocats, pharmaciens et autres acteurs de la santé s’accordent à déplorer la façon dont le ministre Abdoulaye Diouf Sarr a foulé au pied une décision de la Cour suprême, la plus haute instance judiciaire de notre pays : l’Arrêt de la Cour Suprême qui avait annulé en novembre dernier l’arrêté ministériel qui avait illégalement autorisé Mme Baldé à transférer sa pharmacie La Nation sur ce site dont Mme Mbodji était encore attributaire. Hélas ! Cet Arrêt là vient d’être rendu caduc, nul et de nul effet par le puissant ministre de la Santé Abdoulaye Diouf Sarr avec la complicité dynamique de son Dpm. La Justice n’est-elle pas désavouée ou déshonorée ?
En agissant ainsi, ils ont désormais fait de cette affaire de la Pharmacie Dakaroise une affaire politique au-delà de son volet judiciaire dont un des aspects contentieux est encore en cours au niveau du Tribunal de Commerce Hors Classe de Dakar. Cela, ils en ont fait fi ! Et il n’y a même pas une semaine on nous parlait encore de gouvernance vertueuse alors que l’injustice d’Etat, le favoritisme, la corruption et l’impunité flagrante, sont encore plus que jamais monnaie courante dans ce pays. Et dans les plus hautes sphères de décision. Donc la gouvernance vertueuse, de la poudre aux yeux, des vœux pieux !
Cette main de l’ombre ?
La puissante main de l’ombre qui vient par des moyens frauduleux d’offrir sur un plateau d’argent ce site à Mme Aminata Gassama Baldé se réclamant membre de la famille présidentielle vient de commettre une grossière faute qui ne restera pas impunie ! L’effet boomerang est -c’est connu- généralement très préjudiciable à l’auteur de l’action initiale ! Si cette coalition politico-administrativo-affairisto-familiale pense s’en tirer à bon compte, elle se trompe et en verra prochainement les effets ! Car rien n’est éternel sur terre…
Pourtant, le président Macky Sall a été saisi et informé de cette affaire dès le début. Mais il serait resté étrangement silencieux là-dessus ! Alors que cette affaire de la Pharmacie Dakaroise est devenue au départ une affaire juridique, compte tenu des rebondissements inattendus et autres coups de théâtre, elle est en passe de devenir une affaire politique. Et le non-politique ou l’apolitique à savoir la pauvre Mme Aïcha Goundiam Mbodji risque d’être la grande perdante ! Mais nous n’en sommes pas encore là car Mme Mbodji reste confiante en la Justice de son pays. Et demeure persuadée que la justice triomphera sur ces pratiques jugées immondes !
LES «ETUDIANTS» ABATTENT LEUR DERNIÈRE CARTE POUR LE TOP 8
Dos au mur, le Dakar Université club joue ce mardi 15 mars, à Dakar-Arena , sa survie dans la conférence du Sahara, première étape de la saison de la Basketball Africa League.
Avec trois défaites de rang et une victoire, le Dakar université club ( DUC) n’aura pas une autre alternative que de s’imposer ce mardi 15 mars, au Palais de Sport de Dakar-Arena, où il va livrer son dernier match dans la Conférence du Sahara. Seul un résultat positif lui permettra d’espérer une qualification dans le dernier tableau des quarts de finale ou top 8 de la Basketball Africa League. Ce sera face au Salé du Maroc.
Dos au mur, le Dakar Université club joue ce mardi 15 mars, à Dakar-Arena , sa survie dans la conférence du Sahara, première étape de la saison de la Basketball Africa League. Pour cette dernière journée, il n’y aura pas d’autre voie que celle de la victoire pour espérer prendre le bon wagon qui mène vers les phases finales prévues au mois de mai prochain à Kigali (Rwanda). Cheikh Bamba Diallo, Diakhaté, Abel Abdourahmane Diop et leurs coéquipiers seront dans une impérieuse obligation lors de cette ultime sortie dans la Conférence du Sahara après avoir totalisé trois défaites et une seule victoire dans leur escarcelle.
Les hommes de Sir Parfait Adjivon ont été en effet surpris d’entrée de compétition par le SLAC de Guinée (70-85). C’était au bout d’une rencontre où les représentants du basketball sénégalais avaient attaqué le tournoi avec le bon bout avec un bon départ qui avait permis de s’assurer de la première période tout en maitrise. Mais ils se sont vite écroulés dans la seconde période avant de perdre le premier match. Le coach des universitaires n’avait pas manqué de diagnostiquer le mal de son équipe. Une faillite et une mauvaise gestion défensive avaient été épinglées par le coach comme les causes ayant coûté la victoire à son équipe. Le Duc ne s’est pas pour autant relevé puisqu’il allait rechuter devant les Mozambicains de Feroviario da Beira et hypothéquer ses chances de qualification.
Dos au mur, la bande à Cheikh Bamba Diallo se donne le moyen de se rebiffer pour arracher son premiers succès devant les Rwandais du REG (92-86), et se relancer du coup dans la course vers la qualification. Un match qui a surtout donné des indices de la montée en puissance tant souhaitée dans le jeu. Les espoirs seront de courte durée puisque les champions du Sénégal vont concéder une nouvelle déconvenue en s’inclinant devant l’Us Monastir, finaliste de la première saison de la BAL (74- 62). D’où un dernier sursaut très attendu ce mardi devant les champions marocains.
Par MAHAMA TAWAT
DÉCRYPTAGE DU VOTE DES PAYS AFRICAINS À L’ONU
Ces dernières semaines, le monde a été témoin des situations les plus tendues dans les relations internationales depuis la fin de la guerre froide avec l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
Ces dernières semaines, le monde a été témoin des situations les plus tendues dans les relations internationales depuis la fin de la guerre froide avec l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Ces tensions étaient perceptibles pendant les délibérations et lors du vote des membres des Nations unies sur les résolutions appelant la Russie à mettre fin à son invasion et à retirer ses forces d'Ukraine. Ces événements ont également permis de tester la résistance des alliances militaires et politiques.
Les 54 pays africains, (soit 27,97% de l'ensemble du vote) ont considérablement influencé le vote. Tout d'abord, une réunion avec les 12 membres du Conseil de sécurité s’est tenue le 25 février 2021. Les trois pays représentant l’Afrique, à savoir: le Gabon, le Ghana et le Kenya, ainsi que huit autres pays ont voté pour la résolution. Cependant, la Russie a utilisé son droit de veto pour la bloquer. Ce veto a incité les États-Unis et 94 pays à convoquer une réunion d'urgence de l'Assemblée générale des Nations unies le 27 février 2022, au cours de laquelle une motion similaire, mais non contraignante, a été présentée.
Il s'agit de la première réunion d'urgence de cette Assemblée depuis 40 ans. La résolution prévoyant, entre autres, la condamnation de la décision russe «d'élever le niveau d'alerte de ses forces nucléaires a été adoptée à la majorité des deux tiers requises par la totalité des États membres. Les votes africains ont été moins unanimes à l'Assemblée générale qu'au Conseil de sécurité où l'attribution des sièges non permanents, même s’ils obéissent à une certaine répartition géographique, n'oblige pas les pays représentatifs à être les porte-paroles de leur région.
La majorité des pays africains s'est clairement rangée du côté de l'Ukraine – 28 sur 54 (soit 51,85 %). Seule l'Érythrée a voté contre cette résolution. Mais près d'un tiers d'entre eux se sont abstenus de prendre partie (soit 17 sur 54) – en supposant que l'abstention se situe à mi-chemin entre le oui et le non. Huit pays étaient absents. Mes recherches ont porté sur les similitudes et les différences de réactions des pays face aux crises.
À titre d’exemple, je me suis penché sur la crise des réfugiés de 2015 en Europe et sur les réactions contradictoires des pays d'Europe occidentale et orientale, que j’ai expliquées par leurs identités différentes, c'est-à-dire par « qui sommes-nous ? ». J'ai également examiné le plan d'action conjoint de Valletta, un pacte d'immigration signé par l'Union européenne et l'Union africaine en réaction à la crise des réfugiés. J'ai démontré que le plan, qui a contribué à relancer les relations entre l'UA et l'UE, reposait sur l'interdépendance qui permet aux parties de préserver leurs intérêts (l'intégrité territoriale pour les Européens et le développement économique pour les Africains), tout en reconnaissant (surtout les Européens plus puissants) avoir besoin les unes des autres pour faire valoir ces intérêts.
Les recherches effectuées par des auteurs, tels que le politologue néerlandais Erik Voeten, prouvent par ailleurs que le vote à l'Assemblée générale est – en général – motivé par des intérêts. Mais, comme l'a révélé le politologue américain Alexander Wendt, ce qui constitue un intérêt dépend de la perception de chaque gouvernement, à tel point que deux pays rivaux peuvent parfois voter pour la même résolution. Comme l'a indiqué Voeten, historiquement parlant, les tendances électorales ont été influencées par les grands problèmes du moment.
Dans les années 1950, le colonialisme a opposé les pays européens aux pays asiatiques et africains ; des années 1960 aux années 1980, c'était la guerre froide et la division entre les blocs de l'Est et de l'Ouest. Plus récemment, ces tendances électorales ont été structurées par le désir des pays en développement d'obtenir ou de préserver l'aide des pays développés et, de plus en plus entre le clivage libéral, illibéral des régimes démocratiques et autoriatires. Ce clivage l'emporte sur les autres explications possibles des tendances électorales de la réunion d'urgence de l'Assemblée générale sur l'invasion de l'Ukraine. Le degré de proximité d’un pays avec l'Occident ou la Russie peut aussi tenir lieu d'explication supplémentaire.
LA LIGNE DE DÉMARCATION
Le groupe des 28 pays africains en faveur de la résolution était majoritairement composé de démocraties alignées sur l’Occident comme : le Bénin, le Botswana, le Cap-Vert, les Comores, la République démocratique du Congo, la Gambie, le Ghana, le Kenya, le Lesotho, le Liberia, le Malawi, Maurice, le Niger, le Nigéria, Sao Tomé-et-Principe, les Seychelles, la Sierra Leone, la Tunisie et la Zambie. Mais quelques régimes non démocratiques ou hybrides figuraient dans la liste, tels que la Côte d'Ivoire, le Gabon, la Libye, le Tchad, l'Égypte, la Mauritanie, le Rwanda et la Somalie. Ils avaient, toutefois, un point commun : le fait d’être des alliés des Occidentaux, avec des liens étroits sur le plan militaire (des bases militaires et opérations militaires conjointes contre les djihadistes).
À l'inverse, la plupart des 17 pays africains qui se sont abstenus ou qui, comme l'Érythrée, ont voté contre la résolution, sont des régimes autoritaires ou hybrides ; il s'agit, entre autres, de l'Algérie, de l'Angola, du Burundi, de la République centrafricaine, du Congo, de la Guinée équatoriale, de Madagascar, du Mali, du Mozambique, du Sud-Soudan, du Soudan, de la Tanzanie et du Zimbabwe. Certains de ces pays ont des liens militaires et idéologiques étroits avec la Russie, datant parfois de la guerre froide, comme l'Algérie, l'Angola, le Congo, le Mozambique, le Zimbabwe, le Mali et la République centrafricaine. Quelques exceptions à la règle étaient, par ailleurs, notables. Un certain nombre de démocraties qui fonctionnent – la Namibie, l’Afrique du Sud et le Sénégal – se sont également abstenues. Toutes ont de fortes affinités avec l'Occident.
Toutefois, dans le cas de la Namibie et de l'Afrique du Sud, leurs partis au pouvoir (respectivement Organisation du peuple du Sud-Ouest africain) ont reçu le soutien de l'Union soviétique pendant leurs luttes pour l'indépendance. Le cas du Sénégal est plus déroutant, ce pays étant le chouchou de l'Occident en raison de sa longue tradition démocratique. Le gouvernement sénégalais a déclaré que son abstention était conforme aux « principes de non-alignement et de règlement pacifique des différends ». Cependant, la déclaration officielle de son président, en tant que président en exercice de l'Union africaine, tout comme celle du président de la Commission de l'UA, pourraient être interprétées comme un soutien à l'intégrité territoriale de l'Ukraine. Ce clivage libéral et illibéral véhicule des points de vue de trois sortes.
Premièrement, le monde est bouleversé par ce type de choc des civilisations prédit par le politologue américain Samuel P. Huntington, qui affirmait que l'identité culturelle serait la ligne de faille des conflits mondiaux. Celle-ci préparerait le terrain pour des civilisations mondiales : occidentale, chinoise, islamique, latine, slave et peut-être africaine. Si l’idée qu’il se faisait d'un affrontement – et de l'identité comme moteur – semble se concrétiser, cette identité est fondée sur l'idéologie et non pas sur la culture, L'illibéralisme ayant remplacé le communisme. Simplement, nous n'avions pas encore atteint le stade du triomphe de la démocratie proclamé par le politologue américain Francis Fukuyama, dans son livre intitulé La fin de l'histoire, publié en 1992 après la chute du mur de Berlin.
Deuxièmement, les régimes autoritaires trouvent dans la proximité avec des régimes semblables un réconfort et un soutien pour leur survie et elle leur sert de police d'assurance. Étant donné que la Russie a affiché sa détermination à secourir des régimes autoritaires, comme la Syrie, ces pays ne veulent pas écarter la possibilité de recourir à son aide, en cas de menace pour leur survie.
Troisièmement, si la guerre en Ukraine s'intensifie au niveau mondial et qu'une guerre froide 2.0 englobant la Chine s'installe, les pays africains se répartiraient en plusieurs blocs au lieu de présenter un front commun.
Placé dans le contexte du partenariat renouvelé entre l'UE et l'UA, ce clivage prend encore plus de sens maintenant que lors de leur sommet de Bruxelles, une semaine avant l'éclatement du conflit, au cours duquel ils avaient proclamé une vision commune pour 2030 et cherché à former une alliance stratégique. En matière de démocratie et d'alignement, l'UE pourrait probablement poser plus d'exigences et cherchera naturellement à approfondir ses relations avec des pays africains partageant les mêmes idées.
MAHAMA TAWAT
RESEARCH FELLOW, UNIVERSITÉ DE MONTPELLIER
THECONVERSATION.COM
«IL NE PEUT ÊTRE PERMIS À UN JUSTICIABLE, QUEL QUE SOIT SON RANG, DE SE HISSER AU-DESSUS DES LOIS»
Le président de l’Union des magistrats sénégalais (Ums), Ousmane Chimère Diouf, soutient qu’il n’est permis à aucun citoyen de se mettre au-dessus de la justice.
Le président de l’Union des magistrats sénégalais (Ums), Ousmane Chimère Diouf, soutient qu’il n’est permis à aucun citoyen de se mettre au-dessus de la justice. En conférence de presse hier, lundi 14 mars, il revenait sur les sorties contre la justice dont la dernière est celle du leader du Pastef et maire de Ziguinchor qui revenait sur son dossier en instruction.
Le président de l’Union des magistrats sénégalais (Ums), Ousmane Chimère Diouf, est revenu lors d’une conférence de presse tenue hier, lundi 14 mars à la salle 4 du palais de justice, sur les sorties contre la justice dont la plus notoire est celle du leader du Pastef Ousmane Sonko qui est revenu, face à la presse en fin de semaine, sur l’affaire qui l’oppose à la dame Adji Sarr.
De l’avis du magistrat, « ces derniers temps, l'institution judiciaire a été à nouveau la cible de critiques de citoyens intéressés directement ou indirectement dans des procédures en cours, s'adonnant de ce fait à des attaques personnelles contre des magistrats et à des actes de défiance envers l'institution ». Et ajoute-t-il, « l’Ums tient à fustiger et à condamner ce genre d'attitude en rappelant que l'histoire politique du Sénégal mouvementée qu'elle a été s'est toujours déroulée dans le respect dû aux institutions et aux hommes et femmes qui les animent ». Pour Ousmane Chimère Diouf, « s’il est vrai que la justice est le secteur le plus critiqué dans le monde entier de par la nature des décisions qu'elle rend, cela doit cependant se faire dans le strict respect des principes républicains ».
A son avis, « il ne peut être permis à un justiciable quel que soit son rang, de se hisser au-dessus des lois en s'arrogeant le droit de vouer aux gémonies le respect dû à la justice ». Il ajoute par ailleurs que « les institutions de la République sont au-dessus de tout intérêt personnel, elles sont en effet pérennes alors que les dits intérêts ne sont que provisoires ».
PAS DE DECISIONS DE COMPLAISANCE
Prenant la défense de ses collègues, le président de l’Ums dira : « les magistrats tiennent à rappeler qu'ils ne rendent pas leurs décisions pour faire plaisir à qui que ce soit et doivent tout juste se soucier du respect de la loi ». Pour lui, « leur mission consiste à aller chercher la vérité sur la base des éléments versés dans les dossiers ». A ce titre, poursuit-il, « nous sommes disposés à recevoir toutes demandes tendant à la manifestation de la vérité ». L' Ums tient à rappeler à ses membres ces principes de base ainsi que la solennité qui doit entourer les procédures judiciaires et insiste également sur l'obligation que nous avons de faire face à nos responsabilités en traitant d'une part les procédures dans des délais raisonnables, en ne se souciant que de la recherche de la vérité, et d'autre part tous les justiciables de la même façon, et enfin à faire face à toutes formes de pressions d'où qu'elles viennent ».
S’adressant toujours à ses collègues, Ousmane Chimère Diouf soutiendra que « la recherche de populisme n'est pas l'office du juge, et qu’il nous appartient de faire abstraction de tout commentaire extérieur, de la vox populi dans notre prise de décision contrairement à une idée répandue « de mauvaise foi », que les magistrats ne peuvent servir de bras armés utilisés pour la liquidation d’adversaires politiques. Il appartient à tout citoyen poursuivi de se défendre librement et de ne pas croire cependant que la politique est une cause d’irresponsabilité pénale. Un magistrat, c'est son dossier et rien d'autre et le procès pénal a ses principes de fonctionnement que sont la poursuite, l'instruction et le jugement, trois juridictions indépendantes de la chaîne pénale jouissant d'une autonomie de décisions ».
INDEPENDANCE DE LA JUSTICE, UN DEBAT INUTILE
« Je ne discuterai de mon indépendance. Par essence, je le suis. Celui qui discute de son indépendance, je trouve qu’il n’en a pas. La justice n’est pas une déclaration d’intention mais, des cas ponctuels à régler », tonnet-il avant de se demander : « pourquoi on magistrat veut qu’on parle de son indépendance alors que par essence, il l’est ? Je n’ai besoin de faire une déclaration sur ça », a répondu le président de l’Ums aux journalistes.
Ousmane Chimère Diouf récuse toute docilité au pouvoir exécutif. « Nous sommes des fonctionnaires. C’est l’Etat notre employeur et non le pouvoir. L’Etat reste le même, nous ne sommes mus que par la recherche de la vérité fondée sur les dossiers reçus », affirme-t-il. Et ce reproche a toujours existé. Le régime actuel n’est pas une exception. Il n’y a pas de lenteurs mais, des cabinets débordés », juge enfin Ousmane Chimère Diouf qui avance 500 dossiers par cabinet d’instruction avec un effectif de 510 magistrats.
YEWWI DIT NON AU PARRAINAGE
Concernant les locales, Yewwi Askan Wi a soutenu qu’au regard des statistiques qu’elle détient, la coalition Benno Bokk Yakaar contrairement à ce qu’elle avance, a chuté de façon vertigineuse
La coalition Yewwi Askan Wi a fait face à la presse hier, lundi 14 mars 2022, au siège du PRP. Pour sa première sortie après les élections locales, la coalition constituée autour de Khalifa Sall, Ousmane Sonko, Moustapha Sy du PUR et autres s’est prononcée sur quelques points dont les résultats des élections locales, le parrainage.
Concernant les élections locales, Yewwi Askan Wi a soutenu qu’au regard des statistiques qu’elle détient, la coalition Benno Bokk Yakaar contrairement à ce qu’elle avance a chuté vertigineusement lors de ces élections. Par ailleurs, Khalifa Sall et Cie sont montés au créneau pour fustiger et dire non au système de parrainage que le président de la République veut leur imposer.
«En dépit de la manipulation outrancière de pans entiers de l’administration publique, notamment l’administration locale, en dépit de l’élimination arbitraire et inacceptable des listes de Yewwi Askan Wi, en dépit de la corruption, de l’achat de conscience, des milliards déversés dans les villes et villages, la coalition Yewwi Askan Wi sort victorieuse de ces élections, c’est ce qui ressort des statistiques de ces Locales », a déclaré hier, lundi 14 mars 2022, lors du point de presse de la conférence des leaders de Yewwi Askan Wi, Dr Cheikh Tidiane Dièye.
Selon lui, ces élections ont montré à suffisance la montée en puissance de la coalition Yewwi Askan Wi, mais également la perte de vitesse vertigineuse de la coalition au pouvoir BBY. Aussi dira-t-il, « Ces élections ont montré que le président de la République du Sénégal a perdu la majorité sociologique, la majorité sociale et la majorité politique dans le pays. Et cela de manière irréversible, remettant en cause toutes perspectives de participation à la future élection présidentielle pour une troisième candidature ».
A la suite, le président Malick Gakou du Grand parti renchérira : « C’est la raison pour laquelle, comme vous le savez, nous avons un président magicien, puisque c’est un véritable magicien en matière de fraude électorale, il a sorti de sa baquette magique son système déjà honni par la communauté internationale mais également par tous les candidats qui ont été recalés lors de la présidentielle de 2019, je veux dire le système de parrainage ».
Et de poursuivre : « un système de parrainage qui a été dénoncé par la Cour de justice de la Cedeao, mais système de parrainage qui est aussi une vaste escroquerie politique. Puisque tout le monde sait que le parrainage n’est qu’un filtre pour éliminer des candidats et demain pour éliminer des listes ».
De son côté le leader du mouvement Sénégal bi Nu beug Dr Cheikh Tidiane Diye est resté catégorique quant à l’imposition du système de parrainage par le président la République pour les élections législatives : « nous tenons à le dire clairement, Yewwi Askan Wi n’acceptera pas de jour ou de nuit que ce système de parrainage soit appliqué et à fortiori pour être un élément constitutif de l’élimination de listes de l’opposition. Nous ne l’accepterons pas ».
Selon lui, « Conformément à la décision de la Cedeao, la coalition Yewwi Askan Wi dit de la manière la plus claire, explicite et audible que ce système de parrainage qu’il veut imposer, nous ne l’acceptons pas et nous le rejetons », a conclu le Dr Dièye.
VICTOIRE AUX LOCALES 2022 YAW RECADRE BENNO
La conférence des leaders de Yewwi Askan Wi s’est aussi exprimée sur les résultats des dernières élections locales. Évidemment, étant gagnante dans plusieurs parties du territoire, Déthié Fall et ses camarades de même coalition ont expliqué à travers un tableau que la coalition Benno Bokk Yakaar est bien dans l’euphorie et n’a pas de raison de crier victoire en considérant qu’elle a gagné avec 80% des voix. Avec un document projeté et partagé avec la presse, Yewwi Askan Wi montre les résultats des différentes coalitions lors des élections locales du 23 janvier 2022. Elle y a traité en particulier les résultats de la coalition YAW suivis d'analyses comparatives par rapport aux autres coalitions et particulièrement la coalition BBY. Après une présentation des résultats suivant les scrutins de ville, de départements et de communes, il en résulte, selon Déthié Fall, que « la coalition présidentielle a perdu la majorité absolue et passe de 58 % « supposé » en 2019 à 41% en 2022 sur l'étendue du territoire national soit un recul de 16% en valeur relative». « Si on était à une élection présidentielle, BBY aurait été au deuxième tour avec YAW », dira-t-il en démontrant les résultats schématisés. Pour la coalition Yewwi Askan Wi, cet empressement de crier victoire est une tentative d'intoxication de l'opinion nationale et internationale, car les chiffres apportent un éclairage sur sa victoire à la fois nette et écrasante. « Avec 38 départements et 438 communes, tandis que le second se retrouve avec 71 Communes, le doute n'est plus permis et nous pouvons dire fermement que notre parti et ses alliés ont maintenu intacte notre majorité », estime Khalifa Sall et Cie de la coalition YAW qui rassurent sur le cumul de l'électorat de YAW dans les villes du pays qui est de 237 678 soit 46% là où la coalition BBY vient en deuxième position avec 136 447 voix (26%) soit un écart de 20% avec YAW.
VICTORIEUSE DANS BEAUCOUP DE COLLECTIVITES LOCALES : Yewwi entend mettre en place une association des élus locaux
Après sa bonne prestation lors des élections locales du 23 janvier 2022, la coalition Yewwi Askan Wi entend accompagner tous ses élus à la tête des collectivités locales. Face à la presse hier, lundi 14 mars 2022, les leaders de la coalition ont annoncé dans les prochains jours la mise en place d’une association de tous ses élus locaux.
« Dieu nous a donné des maires et conseils départementaux lors des élections du 23 janvier. C’est avec ces maires et présidents de conseils départementaux que nous voulons dire aux Sénégalais qu’après discussion à notre sein, nous avons décidé de mettre en place notre propre association des élus locaux », a annoncé le président Ousmane Sonko, membre de la conférence des leaders de Yewwi Askan Wi. Faisant allusion à l’association des maires du Sénégal qui, selon lui, ne regroupe pas tous les maires du Sénégal, il relèvera : « Vous savez qu’il y a quelque chose qui est là, qu’on appelle Association des maires du Sénégal (AMS), on dit que c’est cela qui regroupe les élus locaux, nous ne ferons pas partie. C’est une association pour Macky Sall. Elle ne peut pas nous apporter grand-chose ». Et de poursuivre : « Mais ce que Dieu nous a donné comme maires et présidents de conseils départementaux au nombre de 81, nous allons les rassembler pour créer notre association et nous sommes convaincus que c’est cette association qui va représenter les élus locaux ». Selon le leader du Pastef qui parle de l’AMS, « on a une association dans laquelle le département de Mbacké ne fait pas partie, la ville de Thiès et ses communes d’arrondissements ne font pas partie, la ville de Rufisque et ses communes d’arrondissements n’y sont pas, Keur Massar, Dakar, région de Ziguinchor n’y sont pas etc. Cette association n’a rien d’autre que de nom ». « Donc, nous annonçons aux sénégalais que nous allons créer notre propre association, rassembler nos propres maires et présidents de conseils départementaux. Nous allons être à côté d’eux, parce que nous ne les avons pas élus pour les laisser/ Il y a quelque chose qui nous lie avec les Sénégalais et c’est là où va commencer le changement. On va les former, les encadrer, nous allons travailler ensemble sur un même programme. On va mettre une plateforme de suivi et de formation et de conseil, mais nous allons également les soutenir à chaque fois que le gouvernement utilise ses pouvoirs pour combattre tel maire ou tel maire », a-t-il précisé.
DEUX BASES REBELLES DE SALIF SADIO TOMBENT, LE FLUX DE DÉPLACÉS S’ACCENTUE
Les opérations militaires se poursuivent toujours dans la zone de Nord Sindian.
Quarante-huit heures après le déclenchement des opérations de sécurisation, l’armée poursuit son offensive vers les bastions des rebelles. Les premières bases rebelles commencent à tomber. C’est le cas de la base satellite de Tambindour désormais contrôlée par les soldats de l’armée Sénégalaise. Les flux de déplacés s’intensifient cependant dans la zone en proie à d’intenses bombardements.
Les opérations militaires se poursuivent toujours dans la zone de Nord Sindian. L’armée qui a entamé depuis avant-hier cette offensive a réussi à démanteler certains bastions rebelles abandonnés par les éléments armés devant l’intensité des bombardements. Et une base sise à Tambindour, un village dans la zone de de Sindian, est tombée hier aux environs de 10h. Une des bases du chef rebelle Salif Sadio désertée par les éléments armés. Dans leur offensive, certaines découvertes ont été faites sur place comme des champs de cannabis qui ont été détruits. Le flux des populations déplacés s’accentue lundi matin.
Sindian, la capitale du Fogny, est dans une psychose notable et accueille de plus en plus de populations venues des zones qui sont le théâtre des opérations. Le responsable des jeunes du Fogny, Ibrahima Sané, dit craindre le pire : « Ce que nous avons vu ces dernières heures dans la zone nous inquiète sérieusement. Tout risque de s’envoler à cause de cette situation qui ressemble à une guerre.», se désole le responsable des jeunes qui exprime tout son désarroi face à une telle situation. « Aujourd’hui, les populations fuient leurs villages pour aller vers la Gambie, laissant derrière elles tout. Nous interpellons le chef de l’Etat pour mettre fin à cette situation qui nous replonge dans une guerre», lâche-t-il. Et comme si cela ne suffisait pas, Fandouma Coly, un chef rebelle qui se proclame Commandant du front Nord a, dans un communiqué daté du 14 mars 2022, déploré ce regain de violence qui, selon lui, casse la dynamique de paix et l’accalmie qui régnaient ces derniers mois dans la région. « Nous appelons les différentes parties à renouer le fil du dialogue», souligne le chef rebelle qui dit condamner ce regain de violence dans le Nord Sindian.