A quand la réhabilitation du Stadium Marius Ndiaye ? La question a fini de faire le tour du panier. Pourtant une somme de près de 360 millions Cfa est prévue et votée dans le budget 2022 du ministère des Sports. En attendant, la Fédé de basket voit ses journées de championnat interrompues pour défaut de projecteurs.
Une situation assez cocasse s’est produite dimanche dernier au Stadium Marius Ndiaye, lors de la 3e journée retard du Championnat national de basket Hommes et Dames. Une journée qui n’est pas arrivée à son terme. Le dernier match - sur les quatre prévus- ayant été suspendu pour défaut de lumière. Seule une partie du parquet était éclairée par des projecteurs à l’agonie. Et d’ailleurs à part le problème de l’éclairage, un des tableaux magnétiques est défectueux. Ne parlons pas de la toiture qui depuis des années ne résiste plus à la pluie. Une telle situation fait rebondir le projet de réhabilitation du Stadium Marius Ndiaye, pourtant annoncé par le ministre des Sports. En effet, en marge de la finale de la Coupe du Sénégal 2021, qu’il a présidée en octobre dernier, Matar Bâ évoquait la réfection de Marius Ndiaye qui, selon lui, est devenue l’une des priorités de son département.
Un budget de 358 millions prévu pour Marius Ndiaye
«La réfection de Marius Ndiaye est inscrite dans le budget de 2022 et vous allez voir cela sous peu à l’Assemblée nationale. Cela fait partie des priorités du département pour accompagner le basket», a soutenu le ministre qui répondait à une question concernant le souhait des dirigeants du basket de candidater pour l’organisation de l’Afrobasket masculin, sachant que le Sénégal a la plus belle salle de basket du continent, le Dakar Aréna. Depuis, le monde de la «balle orange» attend toujours. Pourtant dans le budget 2022 du ministère des Sports, voté par les députés en décembre dernier, il est précisé que «les travaux de rénovation du Stadium Marius Ndiaye vont coûter 358 millions Cfa.» D’ailleurs, concernant toujours le volet rénovation, faut rappeler que pour un coût global de 40 milliards Cfa, la Chine devrait réhabiliter trois stades régionaux mais aussi rénover intégralement Léopold Sédar Senghor dont les travaux vont démarrer incessamment.
Rien à voir avec les travaux du stade Demba Diop
D’où la question qui revient au galop : à quand la réhabilitation du Stadium Marius Ndiaye ? Est-ce une question de priorité ? Des questions qui ont fini de faire le tour du panier dans le milieu de la balle orange. Le Quotidien a tenté hier de faire réagir Cheikh Sarr, le directeur des Infrastructures au ministère des Sports, mais en vain. Cependant, il est bien de préciser, comme certains pourraient le penser, les travaux de rénovation de Marius Ndiaye n’ont rien à voir avec ceux du stade Demba Diop, financés par la Fifa. En attendant donc que l’Etat se décide, la Fédé de basket voit ses journées de championnat interrompues pour défaut de projecteurs. L’instance dirigeante, pour contourner les difficiles conditions d’organisation, étant obligée de programmer ses matchs de championnat un peu plus tôt (à partir de 11h) afin d’éviter de jouer dans l’obscurité. En tout cas ce stadium mérite respect pour avoir révélé et vu défiler les monuments du basket sénégalais et qui porte, depuis 1984, le nom de Serigne Momar Ndiaye, alias Marius Ndiaye, ancien arbitre international de basket, de foot et de handball.
LE REGARD DE MACKY SALL SUR L’HUMANITÉ
Interpellé par le journal français L’Humanité, le chef de l’Etat Macky Sall s’est prononcé largement sur le conflit en Ukraine et sur ses probables conséquences sur les économies africaines, en particulier celle du Sénégal.
Interpellé par des journalistes français en sa double casquette de président de l’Union Africaine et de chef d’Etat du Sénégal, le Président Macky Sall jette un regard lucide sur la situation sociale et politique de la sous-région, et sur la nouvelle donne née du conflit entre la Russie et l’Ukraine. Synthèse.
Interpellé par le journal français L’Humanité, le chef de l’Etat Macky Sall s’est prononcé largement sur le conflit en Ukraine et sur ses probables conséquences sur les économies africaines, en particulier celle du Sénégal. Très pessimiste quant à l’évolution à long terme, Macky Sall, dans cet entretien publié hier sur le site internet du journal du Parti communiste français (Pcf), a souhaité le retour de la paix et des négociations entre les différentes parties. Cependant, appelé à analyser l’instabilité politique et les menaces jihadistes dans la sous-région ouest-africaine, le Président Sall, s’exprimant sous sa double casquette de président de l’Union africaine et de dirigeant du Sénégal, a indiqué que depuis une dizaine d’années au moins, l’extrémisme religieux sévit en Afrique, «de la zone sahélo-saharienne, jusqu’à la Corne de l’Afrique et en Afrique australe, en passant par le bassin du lac Tchad». Il en a fait une terrible déduction : «Aujourd’hui, c’est l’existence même de nos Etats qui est en jeu.» Pour lui, la conséquence à en tirer est simple : «Nous n’avons d’autre choix que de faire face par la riposte militaire même si, à elle seule, elle ne suffit pas. La réponse à l’extrémisme violent doit aussi être éducative et économique.» Mais Macky Sall ne veut pas pour autant soustraiter la sécurité de son pays à d’autres : «Bien sûr, la riposte nous incombe au premier chef. Il faut des armées étoffées en effectifs, bien entrainées et bien équipées.» Cela a été difficile à réaliser pendant les longues décennies des Plans d’ajustement structurel de funeste application. Mais aujourd’hui, un pays comme le Sénégal, sous sa houlette, se bat pour combler son retard en matière d’équipements et de formation militaires. Ce qui lui permet même de fournir en troupes certains pays de la sous-région en proie à l’instabilité, et même des organisations internationales. Toutefois, a ajouté le chef de l’Etat au cours de cet entretien, «nous ne devons pas être seuls à combattre le terrorisme en Afrique. C’est une responsabilité globale qui engage en particulier le Conseil de sécurité. Du reste, le Sénégal a par exemple toujours plaidé pour que la Minusma, composée aujourd’hui de près de 15 000 éléments, soit dotée d’un mandat robuste et d’équipements conséquents lui permettant de combattre le terrorisme. Tel n’est pas le cas à ce jour et c’est bien dommage, car je ne crois pas que les groupes terroristes qui sévissent en Afrique puissent l’emporter sur une coalition militaire internationale suffisamment constituée en nombre, bien équipée et décidée à combattre».
Impératifs d’un vote
Macky Sall en a profité aussi pour expliquer les raisons du vote du Sénégal lors de la résolution des Nations unies condamnant l’invasion de l’Ukraine par la Russie, en affirmant que cela était «dicté par nos propres impératifs nationaux. Quand une situation de cette nature éclate, notre pays se détermine suivant sa propre évaluation des faits, ses dynamiques internes et externes et selon l’évolution de la situation. C’est ce que nous avons fait».
Atténuer les impacts économiques du conflit
Il n’a pas non plus occulté ni minimisé les conséquences que cette guerre pourra avoir pour des économies fragiles comme celles de la majorité des pays africains. La leçon à en tirer pour lui est «la nécessité de gagner au plus vite la bataille de notre souveraineté alimentaire en investissant massivement dans l’agriculture et la transformation de nos produits agricoles. C’est une des priorités essentielles du Sénégal avec le Plan d’Actions Prioritaires Ajusté et Accéléré (PAP2A) que nous avons adopté en septembre 2020 pour nous préparer à la relance économique post Covid. Le secteur agricole y occupe une place de premier choix ; ce qui justifie la hausse du budget consacré à la campagne agricole qui passe à 70 milliards de F Cfa cette année contre 60 ; 70 milliards l’année dernière».
Par Hamidou ANNE
LA GOUVERNANCE PAR LE SILENCE
Nous vivons une époque où les directeurs généraux d’administration sont plus fréquents sur les plateaux TV que les chansonniers. La discrétion, la mesure, la décence républicaine n’ont plus grande importance face à la décrépitude de l'État
Il y a dix ans, face à une demande insistante d’un camarade sur la nécessité de vivifier «sa base électorale», Alioune Badara Cissé, un brin agacé, avait répondu : «Vous imaginez un ministre des Affaires étrangères faire de la politique ?» J’ai partagé des années durant avec cet homme la foi qu’on ne transige pas avec le sens du service public. Peut-être aussi, comme lui, je suis atteint d’une forme de naïveté, qui se manifeste par la conviction que la désacralisation de l’Etat ne peut être une finalité acceptable. Par conséquent, les mœurs actuelles faites de manquements au devoir qui régit la responsabilité publique ont de quoi m’étonner. Depuis une vingtaine d’années, les personnes qui se voient confier de hautes charges afin de servir notre pays ne s’y montrent pas souvent dignes. Elles ont tendance à oublier, dans leur action quotidienne, qu’elles représentent un grand pays, qui a une riche histoire et une longue tradition politique et administrative.
Depuis le tournant de l’an 2000, il est courant de voir ministres et directeurs généraux se succéder sur les plateaux des médias pour se donner en spectacle au mépris de la sacralité des fonctions qu’ils exercent au nom du Peuple sénégalais. Les mêmes ont entériné le principe de commenter tous les sujets, de mettre leur vie privée en scène voire de verser dans des banalités excessives qui constituent un drame du politique. Gouverner, c’est accepter la contrainte et le silence loin des objectifs, des lumières et des réseaux sociaux. Gouverner, c’est sacrifier à la gravité du geste sacré de servir nos concitoyens. Il s’agit de s’éloigner des trivialités, qui sont le propre de la politique actuelle, pour s’élever dans le souci de transformer le cours de l’histoire du Sénégal.
Nous vivons une époque où les directeurs généraux d’administration sont plus fréquents sur les plateaux et les réseaux sociaux que les chansonniers. La discrétion, la mesure, la pondération, la décence républicaine n’ont plus grande importance face à la décrépitude d’un Etat qui est censé régir notre vie sociale, améliorer notre quotidien et nous propulser dans le temps long de l’histoire.
Bénéficier d’un décret de nomination, c’est hériter d’une parcelle de pouvoir de l’Exécutif afin de servir l’Etat. Dans cette position, il convient de se mettre en responsabilité et de se conformer à certaines exigences qui certes ne sont pas toujours justes, mais elles sont nécessaires afin de ne pas verser dans le désordre dans lequel toute tentative de construction nationale est impossible. Un ministre n’a pas à s’abaisser pour être une curiosité de foire ou un fantaisiste censé égayer un public plus ou moins connivent.
Un de mes anciens professeurs à l’Ena me disait qu’il fallait dans le service de l’Etat, être actif sans verser dans l’activisme. Je n’ai jamais caché ma sympathie d’un certain monde d’hier qui sanctifie le sens, le souci de l’histoire et le désintérêt. Un monde d’hommes et de femmes qui servaient leur pays sans verser dans l’esprit de cour que nourrit la quête des réjouissances matérielles non conformes au service de l’Etat. Ma vision de l’Etat dans une république normale est désuète certes. Mais l’Etat tient sur ses rites démodés, qui sont le fil à coudre de sa belle histoire, transcendant les modes, les engouements et les pratiques curieuses de nouveaux responsables publics qui n’ont de responsable que le nom et qui manifestent une inclination souvent imprudente pour la disruption. Une Administration publique n’est pas une startup californienne, elle a des règles auxquelles il faut se conformer.
La mesure ne signifie pas le reniement ou l’autocensure. Il est possible, voire souhaitable, d’avoir des intellectuels au cœur de l’Etat. Leur profondeur de pensée est utile à l’action publique, qui fait face à des enjeux désormais complexes convoquant une interdisciplinarité dans la fonction de gouverner. Ils produisent du savoir, permettent de décloisonner l’Administration et créent des liens avec la société. Mais, même à ces intellectuels de la république, s’impose un devoir de mesure et de pondération, de silence voire de pudeur.
Post-scriptum. En république, il n’est pas envisageable de se soumettre à l’ordre moral ambiant aux relents totalitaires. Il conviendrait plutôt de lui préférer un ordre républicain qui garantit la démocratie, la laïcité, la liberté d’expression et le progrès social. Mais il est déplacé d’insulter la foi des gens. On ne blesse pas sciemment des millions de croyants par des mots teintés d’arrogance, de vulgarité et de mépris. Un ministre ne parle pas de choses grivoises devant ses collaborateurs.
LAMINE GASSAMA SIGNE AVEC SABADELL
Sans club depuis le mois de juillet 2021 après la fin de son contrat avec Gotzepe en Turquie, Lamine Gassama s’est engagé avec le centre Sabadell Futbol Club.
Le défenseur international sénégalais Lamine Gassama s’est engagé avec Sabadell, une équipe de troisième division espagnole. Sans club depuis son départ de Goztepe en juillet dernier, le latéral droit signe un nouveau challenge jusqu’à la fin de la saison.
Sans club depuis le mois de juillet 2021 après la fin de son contrat avec Gotzepe en Turquie, Lamine Gassama s’est engagé avec le centre Sabadell Futbol Club. Une formation espagnole évoluant en Primera RFEF, l’équivalent de la troisième division. Le club a pu obtenir la signature de l’ancien joueur formé à Lyon où il a évolué pendant quatre saisons dans l’effectif de Claude Puel, malgré la fermeture du marché des transferts d’hiver.
Agé de 32 ans, le défenseur sénégalais arrive en tant que joueur libre dans la ligue espagnole. Une nouvelle aventure donc pour le natif de Marseille qui avait été écarté de la tanière et donc privé de la dernière Coupe d’Afrique des Nations (Can 2022) remportée par le Sénégal, à cause de sa situation qui l’avait logiquement éloigné des terrains pendant plusieurs mois. Lamine Gassama a finalement obtenu un contrat grâce auquel il va retrouver du temps de jeu afin d’aider cette équipe à mieux se positionner avant la fin de la saison. L’ancien joueur de Lorient tient là une nouvelle opportunité de rebondir dès le prochain mercato. Il va ainsi pouvoir se relancer et découvrir par la même occasion le football Espagnol, lui qui a passé la majeure partie de sa carrière en Ligue 1 française.
L’expérimenté arrière droit, qui compte 128 matchs en Ligue 1 française, 134 rencontres en Super Lig Turc et 49 sous les couleurs du Sénégal où il a disputé la Coupe du monde 2018 et trois Coupes d’Afrique des nations (2015, 2017 et 2019), rejoint son cinquième club de sa belle carrière
Par Abdoulaye CISSE,
SERIGNE SAME, LE CONFÉRENCIER
L’année 2022 marque certes la 24ème commémoration du rappel à Dieu de Serigne Same Mbaye, mais également, le centenaire de la naissance du savant lougatois
L’année 2022 marque certes la 24ème commémoration du rappel à Dieu de Serigne Same Mbaye, mais également, le centenaire de la naissance du savant lougatois. En effet, Serigne SameMbaye a tiré sa révérence le samedi 14 mars 1998 à l’hôpital Principal de Dakar à la suite d’une longue maladie qu’il a toujours réussi à dissimuler avec dignité et stoïcisme en vue d’accomplir, jusqu’à son dernier souffle, la mission qui fut la sienne après 76 ans de vie sur terre et26ans en tant que « conférencier ». La première conférence publique connue, datée et référenciée de Serigne Same Mbaye remonte à l’année 1972 et fut tenue à Rufisque avec comme thème « le Coran et la Science ». Cela veut également dire que Serigne Same a effectivement commencé l’accomplissement de sa mission à l’âge de 40 ans (âge de la maturité en Islam) tout comme le Prophète Mouhamed (PSL).
SERIGNE SAME MBAYE, LE «CONFÉRENCIER»
C’est sans doute un truisme de dire qu’à chaque fois que lorsque l’on prononce le nom de Serigne Same Mbaye en public, l’opinion pense aussitôt au « conférencier ». En effet, Dieu avait doté Serigne Same d’immenses qualités intellectuelles et morales mais aussi de beaucoup de connaissances dans divers domaines et secteurs de la vie. Il avait non seulement une parfaite maîtrise de la religion musulmane dans toutes ses composantes et dimensions, mais également, une connaissance approfondie de la science moderne dans toute sa diversité. Il était aussi bien au fait de l’évolution du monde contemporain, et surtout, de l’«Homme » pris orthogonalement dans ses trois principales composantes en tant qu’être biologique, social et cognitif. S’y ajoutent sa parfaite maîtrise de la socio-anthropologie du pays, de l’histoire (en tant que sciences sociales), sa connaissance du monde arabe et des cultures orientales et occidentales. Bref, Serigne Same, comme l’indique et à juste titre le Pr. Ahmadou Sakhir Mbaye de Thiès, avait « une intelligence qui plane au-dessus de toute agrégation ».
Son parcours scolaire et professionnel, sciemment escamoté dans cet article, illustre à bien des égards ces propos de son disciple thiessois. Et c’est véritablement pour cette raison qu’il était énormément sollicité pour animer des conférences sur divers thèmes d’actualité, mais également sur des questions religieuses de toutes sortes. Plus encore, il ne déclinait jamais une invitation à l’animation d’une conférence religieuse quels que soient par ailleurs le lieu, le groupe social, la tranche d’âge ou encore la catégorie socioprofessionnelle qui l’invitait. Il avait toujours en bandoulière cette recommandation coranique, « وووو .« وووووووو وووو وووووو ووو Voilà ce qui le poussait à dire à plusieurs reprises, « si je refuse de répondre à une invitation dont l’objet est d’échanger sur une question inhérente à la religion, je craindrais bien que l’on m’interpelle là-dessus le jour du jugement dernier. Voilà pourquoi je ne refuse jamais lorsqu’on m’invité à une quelconque cérémonie religieuse pour venir dire ce que je sais pour le compte et au nom de l’Islam». Il faut savoir toutefois que Serigne Same n’avait pas commencé avec l’animation des grandes conférences qui font aujourd’hui sa grande réputation d’islamologue-conférencier sénégalais. Non ! Il avait démarré d’abord avec des causeries, entouré de petits groupes de personnes à qui il prodiguait des conseils et racontait l’histoire des grands mystiques de la religion musulmane parmi lesquels Imam Ghazali, Imam Chafi’i, Imam Ahmad Ibn Hanbal, Cheikh Ahmadou Bamba, Cheikh Abdoul Aziz Dabakh, Ibn Arabi, Cheikh Abdou Khadr Jeylani, Seydatouna Rabia Al Addawi entre autres grands ascètes de l’Islam. Ces causeries se faisaient pour la plupart dans l’enceinte de sa maison à Louga, généralement, sous forme de questions – réponses après un bref exposé sur les qualités de la personnalité du jour. C’est par la suite qu’il commença à donner des conférences sur l’histoire du Prophète Mouhamed (PSL) lors des Gamou avec une forte présence de fidèles qui venaient l’écouter raconter chronologiquement l’histoire des prophètes et le sens de la célébration de la nuit de naissance du Prophète Mouhamed (PSL).On était alors au tout début des années 1970 et, progressivement, il sera découvert par les communautés religieuses du Sénégal qui ne cessèrent de l’inviter pour leur animer des conférences. C’est de là d’où commença le cycle de ses grandes conférences islamiques qui avait fini par le révéler au grand public à l’échelle nationale et internationale. Voilà chronologiquement comment s’est construite sa grande réputation « conférencier sénégalais ».
DES CAUSERIES TOUT AU DÉBUT…
Le plus vieil enregistrement audio retrouvé de Serigne Same Mbaye date de 1974.Il s’agit d’une causerie tenue dans l’enceinte même de la cour de sa maison sise au quartier Santhiaba portant sur l’ouvrage de son illustre grand frère et ami, Serigne Ibrahima Mbaye (1904 – 1993) dont le titre est le Guide du perplexe sur les miracles de l’éducateur Ahmad As Saghir. Cette causerie est(pour le moment)le plus ancien enregistrement audio retrouvé de Serigne Same Mbaye, titré, daté et localisé dans lequel il évoquait, devant une assistance composée essentiellement de disciples de la famille, les miracles de son illustre père Mame Cheikh Ahmadou Kabir Mbaye tels que déclinés par l’auteur. Il faisait fréquemment ces genres de causerie dans l’enceinte de la demeure familiale sur divers autres thèmes. La plupart de ces causeries n’étaient malheureusement pas enregistrées comme l’indique un de nos interlocuteurs très proche de la famille, « les conférences et causeries perdues au cours de cette période sont mille fois plus importantes, en termes de nombre, que celles retrouvées et portées à la connaissance du grand public ».
LES « GAMOUS » COMME DÉCLIC
La célébration de la nuit de la naissance du Sceau des Prophètes a été un moment décisif dans le parcours de conférencier de Serigne Same Mbaye. Ce fut un moment très attendu par les fidèles. Le public qui venait l’écouter raconter l’histoire merveilleuse des Prophètes avec une aisance jamais égalée, en sus d’une maîtrise parfaite de la « sirra », ne cessait de s’agrandir au fil des années. À ses débuts, la causerie se tenait dans la grande salle de la maison familiale et l’assistance dépassait à peine dix (10) personnes assises sur une natte, en face du conférencier. À l’époque, il faisait juste un bref exposé sur l’histoire des Prophètes alors que l’essentiel du temps était consacré aux questions-réponses. De ce fait, ce n’était pas une conférence « formalisée » telle que nous la connaissons aujourd’hui avec un sujet bien donné, un modérateur ainsi que tout le protocole qui l’accompagne. Il s’agissait juste d’un échange entre un guide spirituel et ses disciples, pour ne pas dire, entre un père de famille et ses enfants. Cependant, l’affluence ne manquait pas au fil des années et il avait été obligé de le délocaliser dans la véranda de la maison. La véranda se révélera très rapidement trop exiguë pour contenir la forte affluence qui ne cessait de s’agrandir au fil des années. Serigne Same était alors obligé, de nouveau, à trouver un endroit plus spacieux à même d’accueillir les centaines de fidèles qui venaient désormais l’écouter disserter sur la vie et l’œuvre du Prophète Mouhamed (PSL). Il décida alors de tenir désormais les causeries dans la grande cour de la maison familiale. Le nombre important de fidèles noté dans son domicile chaque année à l’heure de la causerie, l’obligea encore une fois à délocaliser la conférence hors de son domicile.
De concert avec son grand frère Serigne Ibrahima Mbaye, calife à l’époque de la famille, ils décidèrent désormais de les tenir dans l’esplanade de la grande mosquée de Mame Cheikh Ahmadoul Kabir en vue d’en faire bénéficier le plus de monde possible, mais aussi et surtout, pour permettre à tous ceux qui venaient l’écouter de le faire dans les meilleures conditions qui seyaient. La causerie sur l’histoire des Prophètes avait fini par être l’une des plus grandes attractions de la nuit et le Cheikh changeait constamment de thème en vue de permettre à son assistance de connaitre l’évolution socio-historique de l’implantation et de la propagation de l’Islam dans le monde. Et l’autre a raison de dire, «si vous faites une compilation des gamous de Serigne Same Mbaye, vous aurez un portrait parfait du Prophète Mouhamed (PSL) ».
LE CYCLE DES GRANDES CONFÉRENCES ISLAMIQUES
D’après nos recherches, les premiers à lui demander de leur animer des conférences furent les tidianes, une communauté avec laquelle il entretenait d’excellentes relations, et au sein de laquelle il comptait également beaucoup d’amitiés. Les tidianes avaient en effet une longue tradition d’organisation de conférences, en termes notamment de préparation et d’organisation (planning, cadre d’accueil et sujets d’exposé), contrairement aux autres communautés qui avaient d’autres méthodes d’animation et de vulgarisation des œuvres de leurs fondateurs qui leur étaient également spécifiques. Les conférences étaient souvent suivies de débats sous forme particulièrement de contributions, de commentaires et de questions-réponses comme le modèle très connu du mouvement des Mourtachidines à l’occasion notamment des universités du ramadan. En ce moment-là, le modèle mouride était plutôt orienté vers les diwaan, majalis, bamba moos xam, çant entre autres formes d’organisations moins « formalisées ».
Dans ces genres de rencontre, les causeries étaient l’affaire d’un « orateur de carrefour » qui cherchait à mettre les disciples dans un état second en relatant les innombrables miracles et acquis du Saint homme de Touba . Quoi qu’il en soit, il faut savoir que c’est bien après les tidianes que les mourides, eux aussi, commencèrent à l’inviter dans leurs rencontres afin qu’il leur parle de leur guide et de l’histoire de leur confrérie vu la relation étroite qu’il y avait entre Serigne Touba et Mame Cheikh Mbaye Kabîr, son vénéré père. Rappelez-vous, Mame Cheikh Mbaye a fait une bonne partie de son apprentissage religieux auprès de Cheikhoul Khadim avec l’aval de son grand frère Serigne Abdoulaye Mbaye, fondateur du village de Dépal.
Différentes formes d’alliances existent également entre les familles Mbaye de Louga et Mbacké de Touba. Les mourides qui avaient rapidement décelé chez Serigne Same des talents d’orateur hors-pair ainsi qu’une parfaite maîtrise des sujets qu’ils lui demandaient de traiter sur des thématiques aussi diverses que variées portant sur la voie mystique (soufisme), l’histoire du mouridisme, l’itinéraire spirituel de Cheikh Ahmadou Bamba, les signes avant-coureurs de la fin du monde (aaxiru zaman), le Tawhid, le Fiqh entre autres sujets les préoccupant, ne le lâchèrent plus. Ils tinrent désormais leur «conférencier». La conférence qui a le plus solidifié sa relation avec la communauté mouride fut sans nul doute celle animée au siège de l’Unesco à Paris en 1979 lors de la semaine culturelle dédiée au fondateur de la Mouridiya. Ce jour là, différentes sommités intellectuelles s’étaient succédé du haut de la tribune de l’Unesco. Cependant, l’excellente prestation de Serigne Same Mbaye devant de hauts dignitaires mourides commis en France par le calife général Cheikh Abdoul Ahad Mbacké semble être le catalyseur de tout l’amour que lui porte depuis lors cette communauté, et surtout, des diverses sollicitations qu’elle n’a cessé dorénavant de lui adresser. La journaliste Aïcha Fall Tall note à ce propos « plus d’une heure de tribune en français, où l’érudit confronte son savoir à ceux d’autres universitaires et finit par rallier tout le monde à sa cause dans le débat académique et religieux. Les Mourides ne le lâchent plus… » .
Outre les Tidianes et les Mourides, Serigne Same était également fréquemment sollicité par la communauté Ibaadu Rahman dont il connaissait la plupart des têtes de fil au Sénégal pour avoir, non seulement cheminé avec eux dans les pays arabes durant son long périple en quête de connaissance, mais aussi rencontré au sein de l’Union Culturelle Musulmane avant son éclatement en 1978.
En 1989 au quartier Carrière de Thiès, il avait animé pour le compte de cette communauté islamique une conférence, ô combien intéressante et pleine d’enseignements, sur le thème de l’entraide entre les musulmans (Al Muhawuna). Il était tellement percutant durant son exposé que l’assistance avait du mal à contenir sa joie et sa satisfaction ne cessant d’exalter Allah à chaque fois que le « conférencier »mettait l’accent sur les maux véritables qui gangrénaient la communauté musulmane ou encore sur l’Omnipotence, l’Omniprésence et l’Omniscience d’Allah (SWT). « Cette conférence est l’une des meilleures prestations de Baye Same » ne cesse de rappeler un de ses disciples « du fait que toutes les références citées tout au long de l’exposé sont tirées soit du Coran soit des hadiths du Prophète » renchérit-il.
À l’instar de leurs frères de Thiès, la communauté Ibaadu Rahman de Louga l’invitait aussi beaucoup afin qu’il leur anime des conférences sur différents sujets. Si Serigne Same était autant sollicité par la communauté Ibaadu Rahman, c’est parce qu’au-delà d’être un mystique confirmé parfaitement en phase avec l’islam confrérique sénégalais, il fut aussi un grand intellectuel qui savait parler à chaque peuple sa langue. Très à cheval entre le spirituel et le temporel, il était constamment sollicité du fait de cette transversalité. Pour dire in fine que Serigne Same n’avait pas de frontière au niveau des différentes confessions musulmanes du Sénégal puisqu’il était sollicité par toutes les organisations musulmanes sans distinction d’appartenance confrérique ou confessionnelle.
LA LSDH EXIGE L’APPLICATION IMMÉDIATE DE LA DÉCISION DE LA COUR DE JUSTICE DE LA CEDEAO SUR LE PARRAINAGE
Malgré la décision de la Cedeao qui juge le parrainage comme un obstacle à la libre participation aux élections, l’Etat du Sénégal a tenu à le maintenir pour les Législatives du 31 juillet prochain
Malgré la décision de la Cedeao qui juge le parrainage comme un obstacle à la libre participation aux élections, l’Etat du Sénégal a tenu à le maintenir pour les Législatives du 31 juillet prochain. Ce que certaines organisations comme la Ligue sénégalaise des droits de l’Homme (Lsdh) dénoncent vigoureusement en exigeant du gouvernement qu’il se conforme à l’arrêt de la juridiction sous régionale.
La polémique concernant l’application de la décision de la cour de justice de la Cedeao sur la loi sur le parrainage revient au-devant de la scène. Après les partis de l’opposition, c’est au tour des organisations de la société civile d’entrer dans la danse. Et parmi celles-ci, on peut citer la Lsdh qui, face à l’entêtement de l’Etat du Sénégal à faire du parrainage une condition sine qua non pour participer au scrutin législatif, oppose l’arrêt de la juridiction sous régionale.
Dans un communiqué parvenu à «L’As» et signé par son président Alassane Seck, la Lsdh exige l’application immédiate et effective de ladite décision avant la tenue des prochaines élections. La Lsdh invite dans la foulée l’Etat du Sénégal à instaurer un dialogue franc et sincère entre acteurs politiques pour arriver à un consensus. Ce qui, selon l’organisation de défense des droits de l’Homme, va permettre d’aller vers des élections libres et transparentes et dont les résultats ne seront pas contestés. Justifiant sa posture, la Lsdh rappelle que la Cour avait déclaré que le Code électoral du Sénégal tel que modifié par la loi n° 2018-22 du 04 février 2018 viole le droit de la libre participation aux élections, et ordonne en l’espèce à l’Etat du Sénégal de lever tous les obstacles à une libre participation aux élections, comme cette modification, par la suppression du système de parrainage électoral.
Poursuivant, Alassane Seck et ses camarades affirment que la juridiction sous régionale a également imputé un délai de six (06) mois à l’Etat du Sénégal à compter de la notification qui lui avait été faite, et de soumettre le rapport concernant l’exécution de ladite décision. Par conséquent, ils déplorent le fait que depuis lors, aucun effort de conformité et d’exécution n’a été effectué par l’Etat du Sénégal condamné par la justice communautaire. Quelles que soient les modifications substantielles entamées par ce dernier aux fins de diminuer le nombre de candidats à travers le parrainage, la Ligue sénégalaise des droits Humains (Lsdh) estime que l’Etat du Sénégal doit respecter ses engagements au niveau de cette instance communautaire.
ME ABDOULAYE TINE ET LE FRAPP APPELLENT A LA RÉSISTANCE
Joint au téléphone, l’expert électoral Mouhamadou Mansour Ciss soutient que le Sénégal est membre de cette organisation sous régionale et que les décisions prises dans le cadre de la Cedeao s’imposent à tous les Etats membres de l’organisation. Toutefois, il relève que les sanctions en droit international ou droit communautaire comme dans le cadre de la Cedeao ne sont pas efficaces parce qu’il n’existe pas de mécanismes au niveau communautaire pouvant obliger les Etats à appliquer une décision, s’ils décident de faire autrement. A rappeler que la Cour de justice de la Cedeao avait rendu sa décision suite à une saisine de l’Union Sociale Libérale (Usl) de l’avocat Abdoulaye Tine contre l’Etat du Sénégal. D’ailleurs, Me Tine a fait dernièrement une sortie pour rappeler l’obligation du Sénégal à respecter les injonctions faites par la Cour de justice de la Cedeao avant d’appeler à la résistance politique. Il n’est pas d’ailleurs le seul à le réclamer. Guy Marius Sagna et Cie pensent que le pouvoir actuel a maintenu le parrainage parce qu’il veut procéder à un hold-up électoral lors des Législatives de juillet 2022. C’est pourquoi, le Frapp, dans un communiqué parvenu à la rédaction le 10 mars dernier, appelle le peuple sénégalais à résister au refus du Président Macky Sall de supprimer le parrainage. Le Frapp invite les mouvements citoyens, les partis politiques, tous les démocrates de ce pays à imposer au Président Macky Sall la suppression du parrainage électoral.
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LE REJET DU PARRAINAGE ET LA SORTIE DE L'UNION DES MAGISTRATS DU SENEGAL A LA UNE DE LA REVUE DE PRESSE DE ZIK FM CE MARDI
Les quotidiens parus ce mardi 15 mars 2022 évoquent le rejet catégorique du système de parrainage pour les prochaines élections législatives et la sortie fracassante de l'Union des magistrats du Sénégal qui recadre Ousmane Sonko
Les quotidiens parus ce mardi 15 mars 2022 évoquent le rejet catégorique du système de parrainage pour les prochaines élections législatives et la sortie fracassante de l'Union des magistrats du Sénégal qui recadre Ousmane Sonko. Ecoutez la revue des titres de Fabrice Nguéma sur la Zik Fm.
PLUS DE 50% DES ÉCOLES DÉPOURVUES DE POINT D’EAU
Les problèmes liés à l’eau d’usage, décriés souvent dans le monde rural, affectent fortement le milieu scolaire
Mamadou Migniane Diouf invite les autorités à poser le débat sur la question du manque d’eau à l’école. Se basant sur une étude de la Cosydep qui révèle que plus de 50% des établissements scolaires n’ont pas de point d’eau, le coordonnateur du Forum Social Sénégalais (Fss) prend l’Etat et les institutions pour responsables de la situation.
Les problèmes liés à l’eau d’usage, décriés souvent dans le monde rural, affectent fortement le milieu scolaire. Dans certains établissements, les élèves ne disposent pas d’eau potable, et cette situation contribue à l’abandon scolaire de certaines filles.
Interpellé sur la question, le coordonnateur du Forum Social Sénégalais (Fss), Mamadou Migniane Diouf, a fait un plaidoyer auprès des autorités compétentes (ministère de l’Education nationale et celui chargé de l’Eau), ainsi que des institutions telles que l’Unicef, l’Unesco et les Collectivités territoriales pour qu’elles réfléchissent sur comment régler la question de l’eau en milieu scolaire. «Il faut que le débat sur l’eau à l’école soit réellement posé», indique Mamadou Migniane Diouf qui considère que le manque criard de points d’eau et de toilettes dans les établissements est une aberration. «L’eau fait la vie et nos enfants, à partir de deux ou trois ans, passent la moitié de leur vie à l’école. Si les élèves, du jardin à l’école primaire, ont des gourdes, c’est parce qu’à l’école, il n’y a pas d’eau potable ou de point d’eau qui permet aux enfants d’y accéder dans des conditions hygiéniques. Pis, il n’y a même pas de toilettes pour ces enfants. Et cette anomalie, on l’a notée dans une enquête de la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’école publique (Cosydep) qui révèle que le taux exorbitant de manque de points d’eau dans les écoles dépasse 50%. L’absence de toilettes pour filles et garçons dans les écoles est une aberration. Les enfants sont obligés d’acheter des sachets d’eau, ce qui également pollue l’environnement», souligne le coordonnateur du Fss.
Et ce dernier de s’insurger : «Certaines écoles ne disposent pas de toilettes permettant aux jeunes filles, à un certain stade de leur vie, d’être à l’aise quand elles sont rattrapées par la puberté. Il y a un taux important de jeunes filles qui ont abandonné l’école à cause de cela. C’est comme si on mettait des travailleurs de notre administration dans des bureaux où il n’y a pas d’eau ; c’est quand même abominable. Et l’enfant n’a pas demandé cela, c’est nous (les adultes) qui avons fait qu’il soit à l’école, c’est à nous de subvenir à ses besoins. Il faut donc que le débat sur l’eau à l’école soit réellement posé par le ministère de l’Education nationale, le ministère chargé de l’Eau, par des institutions comme l’Unicef et l’Unesco mais aussi par les collectivités territoriales. On nous a signalé que dans une école de la région de Diourbel, l’eau a été coupée parce que la gestion est privatisée. Si elle était communale et communautaire, sans doute le maire aurait-il trouvé un mécanisme pour que cela n’arrive pas. Mais le privé en charge de la gestion de l’eau dans cette zone ne se soucie pas de l’état des enfants, c’est une violation des droits humains des enfants. Si un enfant abandonne dans ces conditions, il a été trahi par les adultes et nos Etats».
L’INTERSYNDICALE DE LA SEN’EAU DURCIT LE TON
A une semaine du Forum Mondial de l’Eau prévu à Dakar 21 au 26 mars 2022, le climat est délétère au sein de Société Nationale de Gestion de l’Exploitation et de la Distribution de l’eau potable au Sénégal (Sen’Eau).
Ulcérée par la gestion de la direction générale de Sen’Eau qui a foulé aux pieds le protocole issu des négociations de mai 2018, l’intersyndicale de la boîte a décidé de déterrer la hache de guerre. Pour la satisfaction totale de leurs revendications, les travailleurs entament un port de brassards rouges de 48 heures à compter de ce mardi (15 mars) et prévoient d’aller en grève dans les prochains jours.
A une semaine du Forum Mondial de l’Eau prévu à Dakar 21 au 26 mars 2022, le climat est délétère au sein de Société Nationale de Gestion de l’Exploitation et de la Distribution de l’eau potable au Sénégal (Sen’Eau).
En effet, la direction générale et les travailleurs de la boîte s’accusent mutuellement. Réunis au sein d’une intersyndicale, les travailleurs sont montés au créneau hier pour crier leur ras-le-bol et dénoncer les misères qu’on leur fait vivre dans le secteur de l’eau au niveau national.
Selon eux, tous les sacrifices consentis par le personnel n’ont pas été reconnus et rétribués à leur juste valeur. Pis, ils accusent la direction générale de mauvaises orientations stratégiques dans la gouvernance de la Sen’Eau qui tirent sans cesse vers le bas la qualité du service et plombent les résultats de l’entreprise. Au même moment, s’offusquent-ils, les expatriés bénéficient d’un traitement princier de la part de la direction qui s’illustre également par un «recours exagéré aux missions d’experts sans valeur ajoutée». Ce qui a conduit, selon eux, «à la démotivation généralisée du personnel de la Sen’Eau qui est soumis à un niveau de précarité sans précédent».
Dans tous leurs états, les travailleurs s’insurgent contre le refus de la Direction de mener des négociations sérieuses sur leur mémorandum, la modicité des salaires, des primes de logement et des primes de responsabilité du personnel, les retards récurrents et volontaires dans la dotation de matériels de travail tels que les véhicules et mobylettes. Ils dénoncent également la surcharge de travail, la généralisation des contrats de travail précaires pour les nouveaux recrus avec des salaires mensuels de 60.000 Fcfa chez les corps de releveurs et de plombiers, sans outils de travail appropriés ni couverture médicale.
Parmi leurs griefs, figurent en bonne place la non-finalisation par l’Etat de la convention d’actionnariat des travailleurs du secteur de l’eau dans le capital de la Sen’Eau, l’accaparement du patrimoine foncier de l’ex-Sonees par les agents de la Sones. «Tous ces maux poussent la société au bord du gouffre», clament les membres de l’intersyndicale qui n’entendent pas restés les bras croisés face au non-respect du protocole issu des négociations entre eux et le ministère de l’Eau le 01 mai 2018 stipulant l’ouverture de négociations sur les points restants du mémorandum. Face à cette situation, l’intersyndicale tire la sonnette d’alarme sur les conséquences d’un mouvement d’humeur imminent du personnel dont elle tiendrait responsable la Direction Générale. Elle accuse celle-ci d’être un opérateur «inapte à assurer une stabilité dans le secteur de l’eau au niveau national».
Appelant à une mobilisation générale, les travailleurs invitent l’ensemble du personnel à se tenir prêt pour mener la lutte jusqu’à la satisfaction totale de sa plateforme revendicative. En attendant de déclencher une grève si leurs revendications ne sont pas satisfaites, les syndicalistes ont décrété un port de brassards rouges par tout le personnel pour une durée de 48h à compter de ce mardi 15 mars 2022.
BISBILLES AVEC LES TRAVAILLEURS : LA DIRECTION DE LA SEN’EAU CONVOQUE UNE RÉUNION D’URGENCE DEMAIN
En réponse au port de brassages rouges pour 48h décrété, à partir d’aujourd’hui, par les travailleurs de la Sen’eau qui prévoient également d’aller en grève, la direction générale de la boite a convoqué une réunion d’urgence avec le comité de négociations. L’objectif de cette rencontre est de trouver une issue heureuse au différend qui oppose les deux parties.
En vue de préserver les intérêts de toutes les parties, la direction générale de la Sen’eau entame des négociations avec le personnel. Après l’annonce de l’intersyndicale Sates/Sutes/Utis d’entamer un mouvement d’humeur à partir de ce matin, la direction générale a immédiatement convoqué une réunion avec le comité de négociations pour ce mercredi 16 mars 2022.
Selon les dirigeants de Sen’Eau, les négociations de 2022 ont débuté le 16 décembre 2021 et les principaux sujets ont porté principalement sur l’enveloppe d’avancement des salaires et l’habitat social. «Les propositions faites à ce sujet par les parties n’ont pas permis, à cette étape des négociations, de trouver un accord», soutiennent-ils. Sur la demande de l’intersyndicale d’augmenter de 40% le salaire de base correspondant à près de 3 milliards Fcfa, la direction se désole que celle-ci ait quitté la table des négociations suite à l’absence d’accords lors de la réunion du 9 mars 2022. «Le cadre unitaire composé du Snntec et du Sdte est favorable à la poursuite des négociations sur l’enveloppe d’avancement, tout en continuant les discussions sur les points du mémorandum et notamment les 40% d’augmentation du salaire de base», rassure la direction qui se dit ouverte à poursuivre les négociations autour de sa proposition de 315 millions de FCfa dans le respect des termes du contrat d’affermage.
D’ailleurs, elle se réjouit que le cadre de négociations ait permis des avancées sociales majeures pour les salariés qui, souligne-telle, ont pu obtenir 1,8 milliard Fcfa, à savoir une augmentation globale des salaires de 500 millions Fcfa qui, ajoutés aux 396 millions Fcfa de l’Etat, font état d’une augmentation de 896 millions de FCFA. A cela, s’ajoutent l’octroi de nouvelles primes pour les fêtes religieuses de 652 millions Fcfa et l’abondement de 276 millions Fcfa pour soutenir le projet sur l’habitat social qui sera effectif avec un protocole signé avant la fin du mois. «Cette politique va se poursuivre avec les projets sur l’assurance retraite complémentaire en cours de discussions avec notre partenaire et la signature prochaine du protocole sur le fonds social qui va amplifier la solidarité sociale dans l’entreprise», rassure la direction générale.
POLITIQUES, JUSTICE ET SÉCURITÉ AU MENU DE LA REVUE DE PRESSE DE L'APS CE MARDI
Les quotidiens reçus mardi à l’Agence de presse sénégalaise (APS) évoquent des sujets se rapportant à la politique, la justice et aux opérations de sécurisation de Casamance.
Dakar, 15 mars (APS) – Les quotidiens reçus mardi à l’Agence de presse sénégalaise (APS) évoquent des sujets se rapportant à la politique, la justice et aux opérations de sécurisation de Casamance.
En politique, Sud Quotidien note que la coalition Yewwi askan wi (YAW, opposition) ’’dit niet’’ aux parrainages pour les élections législatives prévues en juillet.
Les leaders de YAW l’ont fait savoir, lundi, en conférence de presse. Ils invoquent l’arrêt rendu le 28 avril 2021 par la Cour de justice de la Cedeao qui estime que le système de parrainage adopté pour la présidentielle de 2019 ’’viole le droit de libre participation aux élections’’.
Les partis, coalitions de partis et candidats indépendants aux élections législatives ont l’obligation de réunir 34.580 parrainages dans sept des 14 régions du pays pour participer aux législatives.
Selon Sud, ’’pour sa première sortie après les élections locales, la coalition constituée autour de Khalifa Sall, Ousmane Sonko, Moustapha Sy du PUR et autres s’est prononcée sur quelques points dont les résultats des élections locales, le parrainage’’.
’’Khalifa Sall et Cie sont montés au créneau pour fustiger et dire non au système de parrainage que le président de la République veut leur imposer’’, ajoute le journal.
‘’Parrainage aux législatives : pluies de contestations’’, affiche à sa Une Enquête qui souligne que sur cette question, la société civile et les politiques ‘’accusent Macky Sall, de vouloir éviter la cohabitation. Selon la publication’’. ‘’Les Mouvement Y en a marre, FRAPP, etc., menacent de descendre dans la rue’’, selon le journal.
Dans le quotidien, Cheikh Tidiane Dièye, un des responsables de l’opposition déclare : ‘’Nous n’accepterons pas que ce système soit un élément constitutif de l’élimination de liste de l’opposition’’.
Selon L’Info, ‘’YAW nargue Benno Bokk Yaakaar’’. ‘’Après avoir passé au laser hier, les résultats des dernières élections locales, Yewwi Askan Wi en est arrivée à la conclusion que le président Macky Sall et ses alliés de BBY ont non seulement été défaits, mais sur une dégringolade irréversible qui va se confirmer aux prochaines législatives’’, écrit la publication.
Sur cette question électorale toujours, le quotidien Kritik aborde le cas de l’ancien maire de Dakar. ‘’Gracié par le chef de l’Etat, mais toujours sous le coup de la Loi, même si ses droits civiques n’ont jamais été déchus par le juge, Khalifa Sall compte briguer le suffrage des Sénégalais lors des prochaines législatives’’, note la publication.
‘’Le candidat XXL de la coalition Yewwi Askan Wi vise certainement le siège de Moustapha Niasse, président de l’Assemblée nationale, mais il faudra à l’ancien maire de Dakar, de se départir des considérables et insinuations le confinant dans un statut non éligible avant d’aller à la quête des suffrages des citoyens’’, ajoute le journal.
D’autres journaux mettent en exergue la conférence de presse de l’Union des magistrats sénégalais (UMS).
Selon L’Observateur, ‘’l’UMS rappelle Sonko à l’ordre’’ suite à la sortie du député de l’opposition Ousmane Sonko qui avait récemment critiqué le fonctionnement de l’institution judiciaire. M. Sonko est sous contrôle judiciaire depuis mars 2021 dans l’affaire du viol présumé qui l’oppose à la jeune Adji Sarr.
‘’Sortie contre la justice : l’UMS recadre Ousmane Sonko’’, dit L’AS qui écrit : ‘’l’Union des magistrats sénégalais (UMS) n’en peut plus des attaques personnelles contre ses membres et autres actes de défiance dont fait l’objet l’Institution judiciaire’’.
‘’Très en colères, le juge Ousmane Chimère Diouf et ses camarades ont fustigé une attitude qui sape la courtoisie et l’échange d’idées qui font le lit de la matière judiciaire’’, indique le journal l’AS.
Le Quotidien abonde dans le même sens et titre : ‘’sortie du leader du PASTEF contre les magistrats : l’UMS sermonne Sonko’’.
Selon Le Soleil, ‘’l’UMS dénonce des attaques injustifiées’’.
’’Les magistrats étalent leur colère’’, souligne Walfadjri. ‘’ La polémique sur l’affaire Adji Sarr, précipitée par la sortie médiatique d’Ousmane Sonko, a fait sortir les magistrats de leur mutisme. Le président de l’Union des magistrats sénégalais (Ums), Ousmane Chimère Diouf, a tenté, hier, de remettre les pendules à l’heure’’, écrit le journal.
Le quotidien Bës Bi Le Jour revient sur l’opération de sécurisation menée par l’armée sénégalaise dans le Nord Sindian, (département de Bignona) en Casamance, depuis dimanche.
’’Démantèlement des bases du MFDC : Salif Sadio dans le viseur’’, titre le journal. ‘’La der pour Salif Sadio ? L’Armée n’entend pour rien au monde laisser l’occasion lui échapper. Depuis dimanche, c’est le feu autour des bastions qui restent du MFDC. Tampindour est déjà tombée’’, écrit ce quotidien.