Lumumba est considéré par les Congolais de Kinshasa comme le véritable père de l’indépendance du pays. Homme politique de premier plan, il a écœuré le roi des Belges lors d’un discours retentissant que ce dernier avait considéré comme une offense personnelle. C’est à partir de cet instant que son destin est scellé et qu’il sera, jusqu’à sa mort, dans le viseur des services secrets américains et de la puissance coloniale belge.
De son nom complet Patrice Emery Lumumba, ce combattant de la liberté est né en 1925 dans ce qui s’appelait encore le Congo Belge. Après des études primaires chez des missionnaires belges puis suédois, il intègre une société minière du Sud-Kivu où il travaille comme employé de bureau jusqu’en 1945 avant de se reconvertir dans le journalisme. Il écrit ainsi dans divers journaux à Léopoldville devenue aujourd’hui Kinshasa et à Kisangani qui s’appelait alors Stanleyville.
A l’époque, l’administration coloniale belge ne prodiguait qu’un enseignement sommaire aux autochtones congolais qui étaient surtout destinés à travailler comme ouvriers ou employés subalternes. Ceux qui avaient quelque instruction étaient pour la plupart des autodidactes et c’était le cas de Lumumba qui avait pu parfaire son instruction en lisant beaucoup de livres d’histoire.
En septembre 1954, il reçoit sa carte d’« immatriculé » (les colons français pour leur part disaient « assimilés »), carte réservée par l’administration belge à quelques éléments remarqués du pays. Il n’y avait dans tout le Congo Belge que 200 immatriculations sur les 13 millions d’habitants de l’époque et Lumumba en faisait partie.
C’est en travaillant pour les sociétés minières qu’il s’aperçoit que les matières premières de son pays jouent un rôle capital dans l’économie mondiale, mais aussi que les sociétés multinationales ne font rien pour mêler des cadres congolais à la gestion de ces richesses. Ce qui le pousse à entrer en politique.
Il milite alors pour un Congo uni, se distinguant en cela des autres figures indépendantistes dont les partis constitués davantage sur des bases ethniques sont favorables au fédéralisme. L’historien congolais Isidore Ndaywel è Nziem précise : « Lumumba, à cause de son identité de Tetela, avait son électorat « naturel » dispersé dans l’ensemble du pays, ce qui l’obligeait à jouer une carte nationaliste unitaire ».
S’il ne plaide pas pour une indépendance immédiate, c’est parce qu’il a pris conscience que les frontières du Congo belge et des colonies françaises (Congo Brazzaville), anglaises (Zambie, Soudan) et portugaises (Angola) voisines sont arbitraires, fixées par les puissances coloniales. Ce qui posera un jour la question de répartir les richesses entre les futurs pays africains indépendants. En 1955, il crée une association « APIC » (Association du personnel indigène de la colonie) et aura l’occasion de s’entretenir avec le roi Baudouin en voyage au Congo, sur la situation sociale des Congolais.
En Belgique, sur l’invitation du Premier ministre !
Le ministre belge en charge à l’époque de la politique coloniale, Auguste Buisseret, veut faire évoluer le Congo et, notamment, développer un enseignement public. Lumumba adhère au Parti libéral, parti de ce ministre, et y attire des notables congolais. En 1956, il répand alors une lettre-circulaire parmi les membres de l’association des évolués de Stanleyville dont il est le président et dans laquelle il affirme : « Tous les Belges qui s’attachent à nos intérêts ont droit à notre reconnaissance… Nous n’avons pas le droit de saper le travail des continuateurs de l’œuvre géniale de Léopold II. » Et, en compagnie de plusieurs notables congolais, il se rend en Belgique sur invitation du Premier ministre. Il écrit un livre sous le titre « Le Congo, terre d’avenir, est-il menacé ? » dans lequel il plaide pour une évolution douce et pacifique du système colonial belge dont il reste partisan. Mais, pris dans la mouvance des luttes indépendantistes qui avaient cours à l’époque dans la plupart des pays africains, il ne publie pas ce livre qui ne paraîtra qu’après sa mort.
En 1956, il est jugé pour avoir détourné des fonds des comptes de chèques postaux de Stanleyville et condamné à un emprisonnement d’un an. Il s’était servi volontairement dans les caisses de la société car, n’étant pas toujours payé, il considérait n’avoir fait que prélever son dû. Il imputait ses malversations à l’illogisme des Belges qui incitaient les Congolais instruits à vivre comme les Européens sans leur en donner les moyens matériels. Il sera libéré par anticipation et il reprend ses activités politiques et professionnelles en devenant directeur des ventes d’une brasserie.
Mais il est en même temps président de l’Association des évolués de Stanleyville. C’est à cette époque que le gouvernement belge prend quelques mesures de libéralisation : syndicats et partis politiques vont être autorisés en vue des élections municipales qui doivent avoir lieu en 1957. Les partis politiques congolais sont parrainés par ceux de Belgique et Lumumba, classé pro-belge du fait de ses discours et ses rapports avec les libéraux belges, est inclus dans l’amicale libérale. Mais à l’occasion de l’Exposition universelle de Bruxelles en 1958 où beaucoup de Congolais avaient été invités, il est ulcéré par la manière dont son peuple était présenté. Il considérait que c’était une « image paternaliste et peu flatteuse » et il s’éloigne alors des libéraux belges. C’est ainsi qu’il s’allie avec des milieux anticolonialistes et crée le Mouvement national congolais à Léopoldville en octobre 1958.
En décembre de la même année, il est invité à la Conférence des Peuples africains à Accra, qui constitue pour lui un tournant politique essentiel. Il y rencontre, entre autres, l’Antillo-Algérien Frantz Fanon, le Ghanéen Kwame Nkrumah et le Camerounais Félix Roland Moumié, qui ont notamment en commun d’insister sur les effets délétères du régionalisme, de l’ethnisme et du tribalisme. Des fléaux qui, selon eux, minent l’unité nationale et facilitent la pénétration du néocolonialisme. À l’issue de la conférence, Lumumba, désormais fermement indépendantiste, est nommé membre permanent du comité de coordination.
De retour au Congo, il organise une réunion pour rendre compte de cette conférence et il y revendique l’indépendance devant plus de 10 000 personnes. Il décrit l’objectif du MNC en évoquant « la liquidation du régime colonialiste et de l’exploitation de l’homme par l’homme ».
En 1960, deux ans après le Ghana, le Congo accueille à son tour une conférence panafricaine. Confronté à la sécession du Katanga (vaste province au sud du pays) soutenue par la Belgique, Lumumba dénonce le fédéralisme comme une manœuvre néocolonialiste : « Sous le camouflage du mot fédéralisme, on veut opposer les populations du Congo [...]. Ce que nous voyons aujourd’hui, c’est que ceux qui préconisent le fédéralisme, préconisent en réalité le séparatisme » dit-il dans un discours qui fait l’effet d’une bombe.
Le discours de Lumumba met le feu aux poudres !
Ses propos sont considérés comme antibelges et des émeutes éclatent partout dans le pays, touchant surtout les intérêts du colonisateur. Des militaires belges sont attaqués dans des casernes par des soldats indigènes et massacrés, des entreprises belges sont pillées et la répression qui s’ensuit est sanglante. Une grande majorité de cadres européens du gouvernement et des entreprises prennent la fuite avec leurs familles. Lumumba en profite pour évincer les officiers belges et décrète l’africanisation de l’armée, tout en doublant la solde des soldats.
La Belgique répond par l’envoi de troupes pour protéger ses ressortissants à Léopoldville mais aussi dans d’autres régions, notamment au Katanga où 9 000 soldats viennent soutenir la sécession de cette province, proclamée le 11 juillet 1960 par Moïse Tshombé. Cette forte intervention militaire provoque une crise internationale et atterrit à l’Onu où l’Union soviétique et la Chine condamnent la Belgique. L’Onu hésite à suivre ces deux pays estimant qu’il s’agissait d’un « conflit interne ». Lumumba décide de réagir en envoyant des troupes reprendre la région et l’Onu revient sur sa position initiale et impose militairement un cessez-le-feu, empêchant l’entrée des troupes congolaises.
Le 4 septembre 1960, le président Joseph Kasavubu annonce à la radio la révocation de Lumumba ainsi que des ministres nationalistes, alors qu’il n’en a constitutionnellement pas le droit. Toutefois, Lumumba déclare qu’il restera en fonction ; le Conseil des ministres et le Parlement lui votent une motion de maintien et, à son tour, Lumumba révoque le président Kasavubu, sous l’accusation de haute-trahison. De plus, il appelle à Léopoldville une partie des troupes de l’Armée nationale congolaise (ANC) stationnées à Stanleyville et au Kasaï. Cependant, un coup d’État soutenu par la CIA éclate à Léopoldville par lequel Joseph Désiré Mobutu prend le pouvoir.
Le nouveau régime reçoit le soutien de Kasavubu et de l’Onu. Ex-militaire, mais aussi ancien journaliste dans la presse congolaise pro-coloniale, Mobutu a repris du service dans l’armée congolaise avec le grade de colonel. Le 10 octobre, Mobutu assigne à résidence Lumumba, Ileo et leurs ministres. Mais Lumumba fait passer en secret un mot d’ordre demandant à ses amis politiques de le rejoindre à Stanleyville, où ils établissent un gouvernement clandestin dirigé par Antoine Gizenga. Le 27 novembre, Lumumba s’échappe avec sa famille et tente de gagner Stanleyville avec une petite escorte. Il a à ses trousses Gilbert Mpongo, officier de liaison du service de renseignements chargé de le retrouver pour essayer de l’arrêter. Le 1er décembre, Mpongo réussit et Lumumba est arrêté. Il est ensuite ramené à Mweka, où il est embarqué à bord d’un avion vers Léopoldville, d’où il est transféré vers un camp militaire.
Le 17 janvier 1961, Patrice Lumumba et deux de ses partisans, Maurice Mpolo et Joseph Okito, sont conduits par avion à Élisabethville, au Katanga, et livrés aux autorités locales. Lumumba, Mpolo et Okito seront conduits sous escorte militaire dans une petite maison, où ils seront ligotés, humiliés et torturés par des responsables katangais dont Moïse Tshombé en personne, et des Belges. Ils seront ensuite fusillés le soir même par des soldats sous le commandement d’un officier belge et leurs corps jetés dans de l’acide afin qu’il n’en subsiste rien. Seule relique qui confirme son existence réelle comme personne physique, une… dent que sa famille a réclamée à la justice belge qui a accepté au bout de plusieurs années de procédure de la restituer à ses héritiers.
Le général Mobutu Sese Seko a consacré Patrice Lumumba héros national en 1966. Le retour d’Égypte de sa femme Pauline et de ses enfants est considéré comme un événement national. Le jour de sa mort, le 17 janvier, est un jour férié au Congo-Kinshasa, et récemment, le président Tshisékédi a décidé de l’honorer en lui dédiant une statue. Reconnaissance bien tardive pour ce héros de la lutte anticoloniale.
Par Mohamed Bachir DIOP
ZIGUINCHOR, LA VICTOIRE DE SONKO CONFIRMÉE PAR LA COMMISSION DE RECENSEMENT
La commission départementale de recensement des votes confirme la double victoire de Yewwi Askan Wi au niveau du département et de la commune de Ziguinchor où la coalition de Ousmane Sonko est largement devant.
Jean Diatta, Correspondant permanent à Ziguinchor |
Publication 26/01/2022
La commission départementale de recensement des votes confirme la double victoire de Yewwi Askan Wi au niveau du département et de la commune de Ziguinchor où la coalition de Ousmane Sonko est largement devant.
Selon cette commission, pour ce qui est du département, il y avait 99 416 inscrits, 63 916 ont effectivement voté et il y a eu 358 bulletins nuls. Et Yewwi Askan Wi de Ousmane Sonko arrive en tête avec 32 635 voix, suivie de l’UCS Mbollo de Abdoulaye Baldé qui a obtenu 17 153 voix, vient ensuite BBY avec 10 329 voix et enfin Wallu 3 443 voix.
Concernant la commune, il y avait 99 325 inscrits, il y a eu 48 075 votants et il y a eu 17 bulletins nuls. La coalition Yewwi Askan Wi a engrangé un total de 26 939 voix, UCS Mbollo 13 892 voix, BBY 5 785 voix, Diisoo 725 voix et IPD 497 voix. Comme on le voit donc ces chiffres donnent largement la victoire à Ousmane Sonko et ses partisans aussi bien à Ziguinchor commune qu’au niveau du département. L’on constate aussi que BBY a eu un score très faible dans la commune de Ziguinchor où pourtant résident tous les principaux leaders du parti présidentiel du département.
Signalons que des partisans de Ousmane Sonko qui se sont confiés à nous se disent de voir la passation de service s’effectuer pour qu’ils puissent commencer le travail. Ils estiment en effet que Ziguinchor est un vaste chantier, autrement dit qu’il y a de nombreuses urgences dans la ville. Par conséquent, disent-ils, il faut tout de suite se mettre au travail pour apporter des solutions aux nombreux problèmes qui assaillent les populations.
«LA CAPACITÉ À FÉDÉRER ET L’EXPÉRIENCE POLITIQUE DE KHALIFA SALL ONT JOUÉ EN FAVEUR DE SA COALITION»
Le professeur de droit Ibrahima Ndiaye reste convaincu que l’alliance de Khalifa Sall et du Pastef d’Ousmane Sonko a grandement contribué à cette percée de la coalition «Yewwi Askan Wi » à Dakar et sur le territoire national
Ibrahima Ndiaye, professeur de droit et consultant, analyse la percée et les bons résultats de la coalition «Yewwi Askan Wi ». Il invite cependant à attendre les résultats officiels pour une analyse numérique afin de connaître la marge exacte. Mais, il reste convaincu que l’alliance de Khalifa Sall et du Pastef d’Ousmane Sonko a grandement contribué à cette percée de la coalition «Yewwi Askan Wi » à Dakar et sur le territoire national.
Le professeur de droit Ibrahima Ndiaye recommande d’essayer de comprendre la posture de Khalifa Sall en fonction des bons résultats de la coalition « Yewwi Askan Wi ».
Chronologiquement, évoque-til, Khalifa Sall a produit la coalition « Manko » qui lui avait permis de conquérir la mairie de Dakar. Malheureusement, sa condamnation judiciaire assortie d’une déchéance de ses droits civiques avait entraîné sa révocation de ses fonction de maire mais aussi de député. « Depuis sa sortie de prison, Khalifa a rebondi avec « Yewwi Askan wi ». Et sur le plan national, son alliance avec Pastef, qui a fait un excellent travail à Ziguinchor, et les autres membres de partis de sa coalition, a été d’un grand apport dans cette victoire », a expliqué le professeur de droit.
Se voulant prudent, Ibrahima Ndiaye demande d’attendre les résultats officiels pour mieux déterminer son poids électoral sur l’échiquier national. « Il faut attendre les résultats officiels pour faire une analyse numérique afin de savoir la marge exacte des deux mouvances. Khalifa Sall, dont la capacité à fédérer et son expérience politique ont joué en faveur de cette opposition, a fait un excellent travail. Reste pour lui à revenir dans le champ politique. Pour cela, il faut qu’il puisse être réhabilité. Mais, il a sa place dans la politique sénégalaise », estime le consultant. A en croire M. Ibrahima Ndiaye, tous ceux sur qui les populations comptent doivent participer à la construction du pays et à l’œuvre collective de construction nationale. « Khalifa Sall a sa place. Et nous lançons un appel au président Macky Sall afin qu’il réfléchisse dans ce sens », plaide-t-il.
Globalement, retient-il, Khalifa doit avoir une grande fierté d’avoir réalisé avec sa coalition tous ces résultats. « On ne lui attribue pas l’exclusivité de cette victoire. C’était un travail de groupe. Mais pour avoir uni toutes ces forces, fédéré et fait le coaching, c’est un grand succès pour lui », précise Ibrahima Ndiaye. Le consultant prédit que, le jour où Khalifa Sall se rendra à la mairie de Dakar pour l’investiture de son poulain, Barthélémy Dias, il y aura beaucoup d’émotions. Cette fierté qu’il aura d’avoir accompagné cette quête de victoire sera apparente. Khalifa Sall va essayer de se rendre dans toutes les mairies avec un air de triomphe. Et ce sera extrêmement important pour un leader politique de son envergure pour la suite du combat politique à mener dans l’opposition », conclut notre interlocuteur.
LA REVANCHE POLITIQUE DE KHALIFA ABABACAR SALL
Depuis sa sortie de prison, certains croyaient à sa mort politique. En leader politique averti, il a su bâtir une forte coalition qui a obtenu d’excellents résultats aussi bien à Dakar que sur l’étendue du territoire nationale
L’ex-maire de Dakar, Khalifa Ababacar Sall, semble avoir pris sa revanche aux élections locales de ce dimanche 23 janvier 2022. Combattu, traîné dans la boue et emprisonné dans l’affaire dite de la caisse d’avance de la mairie de Dakar, Khalifa Sall était resté stoïque, tout en subissant une torture presque psychologique de ses adversaires politiques de la mouvance présidentielle. Depuis sa sortie de prison, certains croyaient à sa mort politique. En leader politique averti, il a su bâtir une forte coalition, « Yewwi Askan Wi », qui a obtenu d’excellents résultats aussi bien à Dakar que sur l’étendue du territoire national.
Khalifa Ababacar Sall, ex-maire de Dakar, est véritablement un homme béni. Epris de justice tout en faisant preuve d’une remarquable patience, il continue d’étonner et de surprendre les observateurs de la scène politique. Avant sa nomination à la mairie de la Ville, Khalifa Sall, alors très proche de l’ancien secrétaire général du Parti Socialiste, Ousmane Tanor Dieng, a vécu l’enfer dans sa propre formation politique. Ayant occupé des postes de responsabilité dans ledit parti, il a été par la suite combattu et poussé vers la sortie. Après une forte résistance à l’interne, il s’est résolu à prendre son destin en main. Il quitte les Verts avec quelques-uns de ses hommes pour poursuivre son chemin politique. Aux élections locales de 2009, Khalifa Sall surprend son monde et se retrouve à la tête de la mairie de la capitale. Après un premier mandat, il réédite l’exploit après avoir mis en place une très grande coalition appelée Taxawou Dakar. Avec cette redoutable machine de guerre, il fait élire la plupart des candidats qu’il a investis dans les 19 communes de Dakar. Ce succès affole le président Macky Sall, arrivé au pouvoir en 2012, qui voient en Khalifa Sall un redoutable obstacle à sa réélection en 2019. Il fallait donc l’éliminer. Pour cela, la machine judiciaire est mise en branle. L’affaire dite de la caisse d’avance de la mairie de Dakar est instrumentalisée pour éliminer un adversaire sur une pente ascendante. La suite, tout le monde la connaît.
Tentatives de liquidation politique de Khalifa Sall
Condamné à cinq ans de prison puis gracié, il est sorti plus déterminé que jamais de ces épreuves en retrouvant la scène politique. Conscient des enjeux politiques, Khalifa Sall a eu le flair d’enrôler plusieurs leaders de l’opposition radicale autour d’une grande coalition. Après plusieurs rencontres avec des leaders, la coalition « Yewwi Askan Wi » est née. Elle regroupe des leaders comme Ousmane Sonko de Pastef, Barthélémy Dias, maire de Mermoz Sacré-Cœur, le Pur (Parti de l’Unité et du Rassemblement) de Moustapha Sy et d’autres personnalités politiques. Une fois la machine activée avec la multiplication des rencontres pour l’établissement des listes et le positionnement des leaders, une nouvelle donne se présente. La Justice convoque Barthélémy Dias dont le dossier portant sur le meurtre du défunt nervi Ndiaga Diouf était en appel. Ce que les membres de la coalition considèrent comme une provocation. Khalifa Sall y voit une volonté manifeste de ses adversaires pour barrer la route et empêcher la campagne de Barthélémy aux élections locales à venir. Livrant une réponse politique, Khalifa Sall avait même menacé de ses foudres les tenants du pouvoir et leurs alliés tout en leur promettant une surprise désagréable au soir du 23 janvier 2022. Depuis lors, l’ex-maire de Dakar n’a cessé d’user de son expérience politique pour aider ses jeunes alliés à contourner les pièges et autres embûches du président Macky Sall et de son régime. Très présent dans l’ensemble des activités politiques de « Yewwi Askan Wi », il insistait toujours sur le respect des principes du combat. De fait, il a beaucoup contribué au succès de la résistance de Barth et de ses camarades.
Investiture tumultueuse de Barthélémy Dias et mutisme de Khalifa Sall
Lors de l’investiture des candidats de Yewwi Askan Wi à la mairie de Dakar, Khalifa Sall avait fait preuve, du moins en apparence, d’une équidistance entre Barthélémy Dias et Soham El Wardini qui l’a remplacé à la mairie de Dakar. L’investiture du maire de Mermoz-Sacrée Cœur actée par cette coalition, Soham El Wardini, laissée en rade, s’est sentie trahie. Et a décidé de poser sa candidature.
Multiples fronts de la coalition « Yewwi Askan Wi »
Avec son professionnalisme et ses talents de diplomate, l’ex-maire de Dakar a pu gérer les humeurs des uns et des autres. Khalifa Sall, stratégique et méthodique dans sa démarche, a su calmer le jeu avec des solutions spécifiques. Sa perspicacité a permis d’aider la coalition « Yewwi Askan Wi » à se concentrer sur l’essentiel. C’est-à dire, aller à la conquête des masses en rangs serrés dans les différentes localités du pays. A l’arrivée, la stratégie de « Yewwi Askan Wi », largement inspirée par lui, a donné les bons résultats de dimanche dernier avec une victoire de la coalition dans plusieurs grandes villes… La reconquête de Dakar, surtout, peut être considérée comme une revanche par procuration de Khalifa Ababacar Sall contre Macky Sall et ses alliés, responsables de sa descente aux enfers.
MOMAR DIONGUE, ANALYSTE POLITIQUE : «Les Dakarois ont mené, par procuration, le combat de la revanche de Khalifa Sall»
La débâcle de la majorité présidentielle est souvent considérée comme étant une revanche de l’ex-maire de Dakar, Khalifa Ababacar Sall, qui avait eu à conquérir Dakar en mars 2009 dans le cadre du « Front Siggil Sénégal». Mais, après un mandat, le pouvoir de Macky Sall a adopté l’Acte 3 de la décentralisation pour empêcher, en 2014, la réélection de Khalifa Sall à la ville de Dakar. Aujourd’hui, avec les résultats de ce vote, Khalifa Sall a bien pris sa revanche par rapport à tous ces maires qui étaient avec lui en 2014 et qui ont transhumé lors de sa traversée du désert. Une revanche, surtout, sur le pouvoir qui n’a jamais cessé de dresser des obstacles pour freiner ses ambitions politiques. Momar Diongue, journaliste-analyste politique, a braqué un regard sur les résultats sortis des élections locales de janvier 2022. Ces résultats placent l’opposition à la tête de la majeure partie des communes de Dakar et aussi dans d’autres parties du territoire national. « C’est vrai qu’on peut considérer ce qui est en train de se passer comme une revanche de Khalifa Sall. Il ne faudrait pas perdre de vue qu’en réalité, Khalifa Sall avait eu à conquérir Dakar en mars 2009 dans le cadre du « Front Siggil Sénégal». Ce front qui découlait des Assises nationales était assez particulier », rappelle l’analyste-politique, Momar Diongue.
Parcours du combattant politique, Khalifa Sall et son premier mandat de Maire de Dakar
Le journaliste politologue évoque l’année 2007 avec l’élection présidentielle où Abdoulaye Wade a été réélu au premier tour. Cette victoire, dit-il, a été contestée par l’opposition qui avait préféré boycotter les législatives devant avoir lieu quelques mois après. « L’opposition s’est alors retrouvée hors des institutions en n’ayant pas de représentants au niveau national. Les grandes figures de l’opposition à l’époque étaient Moustapha Niasse, feu Ousmane Tanor Dieng, Abdoulaye Bathily et consorts. Ces ténors ont sillonné l’ensemble du pays et initié les Assises nationales. Ensuite, ils ont passé en revue les 40 ans du Parti socialiste, plus les sept ans de règne de la gouvernance d’Abdoulaye Wade. Avec propositions de solutions aux problèmes du pays, ils avaient réussi à rester ensemble pendant une année de 2008 à 2009 ». Momar Diongue renseigne que ces Assises nationales avaient produit la charte démocratique, une plateforme commune sur la base de laquelle les initiateurs s’étaient retrouvés dans le « Front Siggil Sénégal ». Khalifa Sall avait été choisi pour être candidat à la mairie de Dakar et Malick Gackou au conseil régional. Par la suite, ces leaders ont battu campagne ensemble pour déboulonner le Parti démocratique sénégalais qui contrôlait la mairie de Dakar à travers Pape Diop. Le journaliste précise que c’est de 2009 à 2014 que Khalifa Sall a eu son premier mandat de maire de Dakar. « En 2014, entre-temps, il y a eu la présidentielle de 2012 qui avait consacré la victoire du président Macky Sall. Mais, devant aller à la recherche d’un second mandat, en 2013, Mbaye Ndiaye du parti APR a dit à Khalifa Sall que s’il veut garder son rang de maire, il n’a qu’à rejoindre officiellement les rangs de l’APR. C’était le premier défi lancé à Khalifa Sall. L’ex-Maire avait refusé de céder à ce chantage », indique Momar Diongue.
Acte 3 de la décentralisation, un piège contourné en 2014
Ainsi, il y a eu des élections en 2014. Et entre temps, l’acte 3 de la décentralisation, dont les soubassements étaient politiciens, a été adopté. Les motivations de cet acte 3 consistaient à empêcher à Khalifa Sall de faire campagne en tant que maire sortant de la ville de Dakar. « La principale réforme qui avait été introduite par l’acte 3, était que ceux qui prétendaient être candidats à la mairie de Dakar devaient gagner leurs propres circonscriptions. Khalifa Sall était à Grand- Yoff qui était la circonscription du Premier ministre d’alors, Aminata Touré. Ce que voulait Macky Sall, c’était de battre Khalifa Sall à Grand-Yoff afin de l’empêcher de rempiler » poursuit notre interlocuteur. A l’en croire, Khalifa Sall avait contourné ce piège en demandant aux autres maires des 19 communes d’arrondissement de se regrouper derrière lui pour battre campagne pour la ville de Dakar. C’est ce regroupement des maires qui avait donné naissance à « Taxawou Dakar ». C’est avec «Taxawou Dakar» que tous les maires qui lui étaient fidèles, étaient allés à l’époque à la conquête de Dakar pour un second mandat. Il y avait Alioune Ndoye, Banda Diop, Moussa Sy. « Tous ceux qui l’ont laissé aujourd’hui, étaient avec lui. Et, c’est avec eux qu’il avait battu campagne pour gagner les locales de 2014 à Dakar. Après, il y’a eu cette affaire de la caisse d’avance de la ville de Dakar qui lui a créé des déboires judiciaires. Ensuite, Macky Sall a travaillé à couper les liens entre Khalifa Sall et certains maires dont Jean-Baptiste Diouf de Grand-Dakar, Moussa Sy des Parcelles assainies, Alioune Ndoye du Plateau, Banda Diop de la Patte-d’oie. Ces derniers sont allés rejoindre la mouvance présidentielle », rappelle Momar Diongue.
Khalifa Sall et son équipe gagnante prennent leur revanche
Momar Diongue constate que Khalifa Sall, inéligible, a accompagné symboliquement et de manière honorifique la coalition « Yewwi Askan Wi » qui vient de gagner Dakar. Pour l’analyste, cela veut dire qu’il a bien pris sa revanche par rapport à tous ces maires qui étaient avec lui en 2014 et qui l’avaient abandonné par la suite. Alioune Ndoye, Banda Diop, Moussa Sy, Jean Baptiste Diouf entre autres. Et sa deuxième revanche, c’est sur le président Macky Sall, qui l’avait dépouillé de tous ses droits, qu’il l’a prise. « Aujourd’hui, son poulain Barthélémy Dias vient de conquérir la mairie de Dakar. Ça, c’est une belle revanche de Khalifa Sall vis-à-vis de toute sa trajectoire qu’il a connue et qui est parcheminée d’embûches. Le hasard a fait que Khalifa Sall se retrouve avec Malick Gackou dans « Yewwi Askan Wii. C’est comme si l’histoire se répétait », estime Momar Diongue.
Le combat de la revanche de Khalifa Sall mené par procuration
Selon l’ancien chef du desk politique du défunt hebdomadaire « Nouvel Horizon », de manière générale, les Sénégalais n’aiment pas qu’un pouvoir politique fort s’acharne sur un parti faible de l’opposition. Les Sénégalais avaient en 2008 considéré qu’il y avait une injustice contre Moustapha Niasse et Djibo Ka. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’e ces derniers avaient obtenu 20% de l’électorat du président Abdou Diouf. Abdoulaye Wade en 2007 a eu des problèmes avec Idrissa Seck et les Sénégalais lui ont accordé massivement leurs suffrages malgré la victoire de Wade au premier tour. Et c’est exactement ce qui s’est passé à Dakar avec ces élections locales du 23 janvier dernier. « Les Dakarois, ont mené par procuration, le combat de la revanche de Khalifa Sall à travers le vote pour Yewwi Askan Wi. Khalifa Sall, assez mûr politiquement et très respecté, doit jouer un meilleur rôle pour être l’élément fédérateur afin d’éviter la dispersion des forces pouvant naître des chocs d’ambitions », conclut l’analyste politique.
Par Mamadou Oumar NDIAYE
MACKY DOIT POUVOIR PARTIR AVEC LES HONNEURS DE LA GUERRE EN 2024
Perdre Dakar, Guédiawaye, Pikine, Thiès, Ziguinchor, Diourbel, Rufisque ; essuyer un refus poli des électeurs de Touba et venir ensuite prétendre avoir gagné, cela relève de l’auto-consolation
Certes, l’on peut bien comprendre que, pour faire bonne contenance, Benno Bokk Yaakar (BBY), la coalition de la majorité présidentielle, soutienne qu’elle reste largement majoritaire dans le pays. Et que, globalement, elle a gagné les élections locales de dimanche dernier. On croirait entendre feu Iba Der Thiam au lendemain des élections locales de 2009 ! En réalité, les résultats sortis des urnes montrent à tout le moins une contreperformance pour cette majorité conquérante qui, depuis 2012, a constitué une redoutable machine électorale qui a écrasé ses adversaires au cours de toutes les élections qui ont suivi celle triomphale de son président cette année-là.
Perdre Dakar, Guédiawaye, Pikine, Thiès, Ziguinchor, Diourbel, Rufisque, essuyer un refus poli des électeurs de Touba qui, pour ne pas humilier leur khalife et faute d’alternative ont voté bulletin blanc, et venir ensuite prétendre avoir gagné, cela relève de l’auto-consolation apparemment. Car tout le monde sait que rien que la victoire à Dakar de l’opposition contrebalance toutes les autres conquêtes qu’a pu faire le camp présidentiel à l’intérieur du pays. N’est-ce pas que c’est le président de la République lui-même qui rappelait, en inaugurant le Ter en janvier dernier, que « la région de Dakar concentre 25 % de la population sénégalaise et près de 70 % de l’activité économique du pays. Dakar concentre également l’essentiel du parc automobile national et enregistre environ 40.000 nouvelles immatriculations par an… » D’où le caractère hyper stratégique de cette capitale ! Et quand on y ajoute les autres villes citées ci-dessus, on se dit qu’il y a eu assurément un basculement de majorité électorale dimanche dernier dans notre pays. Plus généralement, l’on sait bien que partout où des pouvoirs ont été renversés par des révoltes populaires que ça soit en Afrique (Mali, Guinée, Burkina, Soudan, Egypte, Madagascar…) ou en Europe (Géorgie, Ukraine…), ce sont d’abord les capitales qui se sont soulevées à l’exception notable de la Tunisie et de la Lybie où ces soulèvements ont commencé respectivement à Sidi Bouzid et à Benghazi.
Encore que, pour le pays de Bourguiba, Ben Ali n’est tombé que lorsque la capitale est entrée dans le mouvement. Le pouvoir se conquiert dans les capitales même s’il se consolide souvent à l’intérieur des pays. De la même façon, électoralement, lorsque la capitale tombe, généralement le reste du pays suit. Au Sénégal, lorsque le régime socialiste a perdu Dakar en 1993, tout le monde sait qu’il était en sursis. De même, en 2009, quand les électeurs de la même ville ont infligé un cinglant revers au président Abdoulaye Wade à travers le maire Pape Diop, on savait qu’il allait sauter à la prochaine présidentielle. Pour dire que les résultats de dimanche dernier ne sont pas de bon augure pour le président Macky Sall dans l’éventualité où il envisagerait de se représenter en 2024 pour ce qui risque d’être le mandat de trop. Que le peuple ne le laissera de toute façon pas accomplir !
Axe de l’ingratitude et de l’indifférence !
Le plus important se trouve en effet dans le message que les électeurs ont voulu adresser au président de la République. Un message clair et sans équivoque visant à lui faire comprendre qu’ils n’accepteront pas qu’il essaye d’accomplir un troisième mandat qui, pour eux, constituerait un casus belli avec toutes les conséquences qu’il pourrait engendrer pour le président Macky Sall. De ce point de vue, plutôt que de simples élections locales, on a assisté en réalité à un référendum pour ou contre le président Macky Sall, le pour étant symbolisé par Benno Bokk Yaakar et le non par Yewwi Askan Wi. Dans ce duel de géants, évidemment, les candidats indépendants, quelle que fût leur valeur, n’avaient aucune chance. Et dans ce référendum, encore une fois, on peut difficilement soutenir que le camp présidentiel a gagné. A preuve par sa déculottée dans la région de Dakar. De manière ironique et paradoxale, d’ailleurs — et là nous ouvrons une parenthèse — c’est sur l’axe où l’actuel président de la République a déversé le plus d’argent et a concentré le plus d’investissements qu’il a enregistré ses plus mauvais résultats ! Cet axe c’est celui qui va de Dakar à Touba en passant par Pikine, Rufisque, Thiès, Bambey et Diourbel! Rien que l’autoroute Ila Touba (400 milliards) et le Ter (780 milliards sur 36 kilomètres) ont englouti 1180 milliards sur cet axe de l’ingratitude ou de l’indifférence de populations ! A l’inverse, les zones qui ont été les plus oubliées en matière d’investissements (« Titre Foncier » du Fouta, Kolda, Vélingara, Sédhiou, Kaffrine, Tambacounda, Kédougou…) ont été celles qui ont plébiscité les listes Bennoo ! Des zones qui, de toutes façons, ont vocation à accompagner les pouvoirs, tous les pouvoirs, et à tomber avec eux tandis que des villes rebelles comme Dakar, Pikine, Guédiawaye et Thiès, elles, sont celles qui les renversent. C’est pourquoi, lorsque ces dernières villes tournent le dos à un régime, il doit s’inquiéter.
Les erreurs du mauvais casting présidentiel se payent cash !
En dehors du caractère référendaire des élections locales de dimanche dernier, ce qui a coûté cher à la majorité, c’est le mauvais casting du président de la République, influencé paraît-il par son mauvais génie Mahmouth Saleh et par Mor Ngom, entre autres, dans la plupart des localités. Plutôt que de laisser les responsables à la base de son parti choisir leurs candidats, il a cru devoir le faire à leur place. Mal lui en aura pris dans beaucoup de cas et non des moindres…
Le président de la République doit donc décrypter clairement le message que lui ont envoyé les électeurs ce dimanche. Et préparer sa sortie de manière à ne pas la rater. Ce n’est pas qu’il ait démérité et qu’il ait mal travaillé puisque son bilan au cours de ces dix années a été « globalement positif » — pour reprendre les termes d’un défunt secrétaire général du Parti communiste français (Pcf), Georges marchais en l’occurrence, à propos de l’Urss ! — ne serait-ce que d’avoir maintenu la stabilité du pays, énormément investi dans les infrastructures et réussi à payer les salaires ce qui n’était pas évident ! Nul n’étant indispensable en démocratie, il devrait pouvoir désigner un dauphin compétent et loyal pour l’accompagner en direction de 2024 comme l’a fait le président Mahamadou Issoufou au Niger en portant au pouvoir son poulain Mohamed Bazoum.
Hélas, pour les deux années qu’il lui reste à passer au pouvoir, Macky Sall a choisi de consacrer l’une d’elles à régler les problèmes du continent en tant que président en exercice de l’Union Africaine (UA) plutôt que de se consacrer aux problèmes du pays qui nécessitent pourtant toute son attention. Parmi ces problèmes, encore et toujours l’économie. Les innombrables Pme-Pmi et Tpe sont presque toutes à l’article de la mort pour plusieurs raisons qu’il serait fastidieux d’énumérer ici mais dont la moindre n’est pas évidemment la pandémie de Covid-19 et aussi les problèmes de trésorerie de l’Etat même si les autorités refusent d’en entendre parler. Certes, investir 450 milliards de francs sur trois ans dans le programme « Xeyu Ndaw Yi » pour un traitement social du chômage c’est bien mais seulement voilà : l’Etat n’a pas vocation à créer des emplois ! Et même s’il en créée alors que les très petites, petites et moyennes entreprises, qui en emploient des dizaines de milliers, en licencient à tour de bras ce sera comme vouloir remplir un tonneau des Danaïdes. Ce sont les entreprises, notamment industrielles, qu’il faut aider à consolider des emplois et à en créer d’autres. Hélas, l’industrie constitue l’un des plus gros échecs de ce gouvernement.
Surtout, le président Macky Sall a le devoir, au moment où les pays de la sous-région s’effondrent un à un, de réconcilier les Sénégalais en sa qualité de garant de la cohésion nationale. En quittant le pays, il devra laisser un pays apaisé où Opposition et Majorité se parleraient et où ne prévaudrait pas un climat de guerre civile comme actuellement. Il devrait prendre acte des résultats des élections locales, s’engager à travailler avec tous les nouveaux exécutifs locaux — en particulier celui de Dakar — et s’engager publiquement à les accompagner dans leurs projets plutôt que de les bloquer, ce qui reviendrait à punir des citoyens pour avoir usé d’un droit que leur confère la Constitution. Quel bonheur ce serait pour les Sénégalais de voir le président Macky Sall, malgré l’adversité qui les oppose, travailler avec les patriotes sénégalais que sont Ousmane Sonko et Barthélémy Dias ainsi qu’avec leur mentor Khalifa Sall ! Nos compatriotes ont été contents de voir les responsables de Benno concéder leur défaite dans certaines localités et féliciter leurs adversaires tout comme d’ailleurs l’ont fait des cadres de Yewwi Askan Wi à l’endroit de leurs rivaux. Si le président Macky Sall pouvait couronner ce bel concert en tendant la main aux élus de la nouvelle opposition et en les aidant sincèrement, il réussirait une sortie de toute beauté car ayant beaucoup de panache. Il partirait avec les honneurs de la guerre ainsi que le proposait le général De Gaulle aux soldats mutins de l’Algérie française. En attendant, il a l’obligation de constituer un gouvernement de compétences — ce qui ne veut pas dire que les politiciens devraient en être exclus un homme comme Amadou Hott y ayant sa place malgré sa défaite les armes à la main dimanche dernier, à mon humble avis. Un gouvernement qui travaillerait réellement en mode Fast-Track pour résoudre les difficultés, surtout économiques auxquelles sont confrontés les Sénégalais. Pour le reste, le conseil fraternel que je donne au président de la République est le suivant : qu’il n’écoute surtout pas ceux qui voudraient le convaincre de faire un troisième mandat, ils le conduiraient à sa perte !
Post scriptum : Avec 1.734.688 électeurs, la région de Dakar pèse plus lourd électoralement à elle seule que les régions de Fatick, Matam, Saint-Louis, Kolda et Sédhiou (qui sont autant de greniers électoraux du président de la République) réunies ! C’est pourquoi, quand on entend les responsables de la mouvance présidentielle s’enorgueillir d’avoir gagné « 39 des 43 départements et 10 des 14 capitales régionales », il convient de leur demander de ramener les choses à leurs justes proportions !
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LA REVUE DE PRESSE DE LA RFM
Revue de Presse (Wolof) du Mercredi 26 Janvier 2022 par Mamadou Mouhamed Ndiay
L'essentiel de l'actualité de ce mercredi 26 janvier présenté par Fabrice Nguema sur Zik Fm
L'ESSENTIEL DE L'ACTUALITE DE CE MERCREDI VUE PAR L'APS
La qualification des Lions du Sénégal aux quarts de finale de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) est l’un des sujets les plus commentés par les quotidiens, qui continuent de tirer les conséquences des élections départementales et municipales
Dakar, 26 jan (APS) – La qualification des Lions du Sénégal aux quarts de finale de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) est l’un des sujets les plus commentés par les quotidiens, qui continuent de tirer les conséquences des élections départementales et municipales de dimanche dernier.
‘’Les Lions harponnent les Requins’’, titre Le Soleil à la suite de la victoire du Sénégal sur le Cap-Vert, 2-0.
‘’Dans cette CAN de toutes les surprises, chaque victoire, qu’importe la manière, est bonne à prendre’’, commente Le Soleil.
Le jeu des Lions ne satisfait pas le journal Les Echos, qui les a trouvés ‘’poussifs’’ tout au long du match des huitièmes de finale.
Sadio Mané et ses coéquipiers ont ‘’relevé leur niveau de jeu, avec une plus grande vitesse d’exécution’’, reconnaît toutefois le même journal.
‘’Les Lions assurent l’essentiel’’, écrit L’As.
Pour les quarts de finale, ‘’nous sommes prêts à affronter n’importe quelle équipe’’, rapportent Le Soleil et L’As, citant le sélectionneur national du Sénégal, Aliou Cissé.
Source A parle d’‘’une victoire sans saveur’’. ‘’Sur le plan offensif, beaucoup de carences et d’insuffisances peuvent être déplorées, côté sénégalais’’, ajoute le journal, reconnaissant que ‘’de bonnes choses ont été notées sur le plan de la récupération et de l’agressivité’’.
‘’Peuvent mieux faire’’, estime Sud Quotidien. Il cite Aliou Cissé, qui invite les supporters à ‘’ne pas salir notre victoire’’.
Le Cap-Vert ayant pris deux cartons rouges et jouant avec neuf Requins, ‘’le Sénégal aurait pu écraser son adversaire’’, affirme Sud Quotidien.
‘’Hélas ! Il a encore rendu une copie un peu plus acceptable en termes de production de jeu, de domination, mais son efficacité offensive interroge’’, analyse le même journal.
Les Lions n’ont pas donné entière satisfaction au journal EnQuête, qui titre : ‘’Une victoire et des lacunes’’. N’empêche, ‘’le Sénégal est clairement candidat au titre’’, conclut de ce match le sélectionneur du Cap-Vert, Leitao Brito, cité par le même journal.
‘’Au jeu de la CAN, Aliou Cissé est dans le vrai. Il marque, gagne et n’encaisse pas (…) Les Lions sont des chasseurs froids dans cette forêt tropicale, même s’ils n’étouffent pas leurs adversaires (…) Pour Cissé et ses hommes, seule la qualification est belle’’, lit-on dans Le Quotidien.
Les journaux continuent de commenter les résultats des élections départementales et municipales.
Khalifa Sall, ancien maire de Dakar, ‘’brisé judiciairement’’, a pris sa ‘’revanche’’ au moyen des urnes, selon Le Témoin Quotidien. ‘’Khalifa Sall a bel et bien eu sa revanche’’, affirme un analyste politique interrogé par le journal.
L’ancien maire de la capitale sénégalaise a fait élire son poulain Barthélémy Dias au poste de maire de Dakar.
‘’Le fait marquant de ces élections locales aura été la chute de beaucoup de mastodontes financiers devant leurs jeunes rivaux’’, note Tribune.
‘’Une situation qui laisse penser qu’on est en train d’assister à l’émergence d’une nouvelle conscience citoyenne, laquelle voudrait que l’argent soit désormais utilisé pour améliorer le vécu des populations’’, ajoute le journal.
Pour lustrer son image à la suite de la défaite de certains de ses candidats, la majorité présidentielle devrait, s’agissant de la nomination du futur Premier ministre, choisir ‘’un homme intègre, honnête, compétent, respecté’’, conseille WalfQuotdien.
L’Observateur recommande à la majorité de choisir un Premier ministre de ‘’consensus’’. Il déconseille au chef de l’Etat de ‘’faire une lecture incorrecte des mesures qu’exige le contexte actuel’’.
Les journaux sont préoccupés aussi par le sort de neuf soldats portés disparus en Gambie, lors d’une opération de ‘’sécurisation’’ menée dans ce pays par une force multinationale dont fait partie le Sénégal.
Ils sont pris en otage par les indépendantistes du Mouvement des forces démocratiques de Casamance, selon Bés Bi Le Jour.
‘’L’armée soupçonne les rebelles de les avoir capturés’’, écrit L’info.
L'UGB HONORE SES 32 IMPÉTRANTS
La grande salle de Conférence du Rectorat de l'Université Gaston Berger de Saint-Louis a abrité hier, mardi 25 janvier, la cérémonie d'hommage aux lauréats du CAMES promus en 2021
L'Université Gaston Berger de Saint-Louis a honoré hier, mardi 25 janvier, 32 de ses enseignants chercheurs ayant réussi le concours du Conseil Africain et Malgache pour l'Enseignement Supérieur (CAMES). Il s'agit en effet de 6 Professeurs Titulaires ; de 3 Maîtres de Conférence Agrégés ; de 7 Maîtres de Conférence et de 16 Maîtres-Assistants dont s'enrichit l'UGB de Saint-Louis. Son Recteur, le Professeur Ousmane Thiaré qui a présidé la cérémonie d'hommage en a profité pour féliciter les lauréats tout en les invitant à persévérer dans la promotion de l'excellence et dans l'encadrement des étudiants.
La grande salle de Conférence du Rectorat de l'Université Gaston Berger de Saint-Louis a abrité hier, mardi 25 janvier, la cérémonie d'hommage aux lauréats du CAMES promus en 2021. Ils sont en tout 32 enseignants dont 6 Professeurs Titulaires, 3 Maîtres de Conférence Agrégés, 7 Maîtres de Conférence et 16 Maîtres-assistants qui sont des différentes Unités de formation et de recherche (Ufr) de ce temple du savoir.
La cérémonie a été présidée par le Recteur de l'UGB, en l'occurrence le Professeur Ousmane Thiaré qui a tenu à rappeler que le Concours d’agrégation évalue les aptitudes des candidats aux fonctions d’enseignants du supérieur et favorise la promotion des enseignants. "Les lauréats que nous honorons aujourd’hui sont au nombre de trente-deux (32) collègues devant notre Communauté. Il s’agit de vingt-neuf (29) inscrits sur les listes d’aptitude du CAMES au cours de la 43ème session des CCI et de trois (03) reçus au Concours d’Agrégation en Sciences juridiques, politiques, économiques et de Gestion et qui sont inscrits au grade de Maître de Conférences Agrégés", a-t-il dit.
Quant au programme des Comités consultatifs interafricains (CCI), il procède à une évaluation individuelle des compétences scientifiques, et des aptitudes pédagogiques des Enseignants-chercheurs et des Chercheurs et de leurs contributions à la vie de la communauté. "Vous comprenez donc aisément, que ce qui nous réunit ce matin est une traduction de l’excellence de l’UGB.
En effet, à l’instar des membres de la communauté, c’est une grande fierté que j’éprouve à présider cette cérémonie dédiée à l’excellence ; l’excellence qui demeure le crédo de notre Institution, malgré les quelques perturbations inhérentes à la vie de toute structure, que nous vivons de temps à autre", a fait savoir le Professeur Ousmane Thiaré. Il en a profité aussi pour féliciter les lauréats tout en les invitant à persévérer dans la promotion de l’excellence et dans l’encadrement des étudiants
«IL NE FAUT PAS SALIR NOTRE VICTOIRE»
L’expulsion des deux joueurs capverdiens n’entache en rien la victoire des Lions. Aliou Cissé qui a fait face à la presse hier, après la victoire de son équipe synonyme de qualification en quarts de finale, refusé qu’on la salisse.
De nos envoyés spéciaux Abdoulaye THIAM et Omar DIAW |
Publication 26/01/2022
L’expulsion des deux joueurs capverdiens n’entache en rien la victoire des Lions. Aliou Cissé qui a fait face à la presse hier, après la victoire de son équipe synonyme de qualification en quarts de finale, refusé qu’on la salisse.
METTRE DE L’INTENSITE D’ENTREE DE JEU
«Tout le monde connaît le Sénégal ; on a besoin de jouer avec une certaine intensité. Mais, quand cette intensité n’est pas là, on a du mal à retrouver notre jeu. C’est pour cela que tout au long du match, j’ai demandé à mes joueurs de mettre beaucoup de vitesse et de transition pour emballer le match tout en allant chercher le ballon quand il sort. Cette intensité est vachement importante et en face il y avait une équipe qui fait de sorte que le Sénégal ne réussisse pas cette intensité là. Je m’amusais à regarder le match qu’on a joué contre la Guinée, le temps de jeu effectif pendant le match contre le Zimbabwe, la Guinée et le Malawi, le temps de jeu était d’une heure trente. Il y a pratiquement 60 minutes où le ballon est en dehors du rectangle vert. C’est pourquoi, il était important d’emballer le match, d’avoir plus de temps de jeu effectif et de mettre cette intensité dont le Sénégal a besoin pour faire la différence.
GANA GUEYE QUI NE SE LACHE PAS DANS L’ENTREJEU
Je ne sais pas. Mais, une chose est sûre, aujourd’hui, quand, à la CAN 2019, j’ai fait jouer Gana Guèye devant beaucoup me l’ont reproché. C’est un garçon qui a des qualités offensives très intéressantes. Il est capable de se projeter et de faire cette passe décisive. Aujourd’hui encore, il aurait pu marquer. Il a des capacités à apporter sur le plan offensif, défensivement, personne ne met en doute les qualités intrinsèques du joueur. je crois qu’en termes d’agressivité, il fait partie des meilleurs milieux de terrain au monde. Au Sénégal, je lui demande de jouer autrement. Il faut qu’il s’adapte, qu’il soit persuadé qu’il est capable d’apporter offensivement. Il faut qu’il retrouve de confiance.
UN ŒIL SUR LA VAR
J’ai toujours parlé de la VAR. je me suis toujours posé la question de savoir si c’est l’arbitre qui est au centre qui prend les décisions ou s’il y a un autre arbitre en haut. Ceci étant, dans le passé, on a bénéficié de la chance de cette VAR là, mais ça nous a plusieurs fois, porté préjudice. C’est toujours un débat, est-ce qu’on doit mettre la VAR ou pas ; moi, ce que je pense, c’est que l’arbitre central est le maitre du jeu. Il faut en, un moment donné lui laisser décider. Il peut se tromper comme un entraineur peut se tromper, comme un joueur peut louper une passe. Nous ne sommes que des êtres humains. Maintenant, ça fait des années qu’on me pose cette même question et que je réponde que je ne suis pas un fan de la VAR. on va toujours continuer à créer des débats autour de la VAR. A la Coupe du Monde 2018, on a vécu ça aussi contre la Colombie. Il y avait penalty sur Sadio Mané mis la Var en a décidé autrement. C’est comme ça.
11 CONTRE 9, UNE VICTOIRE SANS SAVEUR ?
On est très fiers de notre match. Nous venons de loin. On a vécu des moments difficiles et aujourd’hui, on a l’ensemble de notre groupe. Nous avons de la force, mais avec beaucoup plus d’humilité on avance. A onze, oui, on a pris le dessus dès l’entame du match. A dix l’adversaire a encore continué à reculer comme quand il jouait à onze. Il ne faut pas salir notre victoire nous sommes très fiers d’avoir gagné le match, nous sommes très fiers d’atteindre le quart finale et nous serons à Yoaoundé inchalah.
LE POSITIONNEMENT DE PAPE GUEYE AU MILIEU
On a mis Nampalys Mendy en pointe basse et puis Idrissa Gana Gueye beaucoup plus haut à droite et Pape Guèye à gauche. Ce que je leur avais demandé c’était de se projeter qu’ils ne viennent pas tous les deux à côté de Nampalys comme ça été le cas contre Malawi où on a vu Cheikhou (Kouyaté) descendre à côté de Nampalys tout comme Idy. On avait manqué de jeu à l’intérieur pour appuyer Sadio Mané, Boulaye Dia et Habib Diallo. On en a parlé grâce aux vidéos, on a pu se concerter. Bien sûr quand on est relayeur et que l’adversaire joue avec deux attaquants vous êtes amenés à demander le ballon un peu plus bas. C’est son premier match. Il est, avec Gana se lâche parce qu’ils doivent apporter offensivement même si défensivement, on attend beaucoup d’eux. Dans l’ensemble, je suis satisfait de Pape Guèye. Mon regret, c’est qu’il a une lourde frappe qu’il n’utilise pas surtout face à ces blocs bas. Un garçon comme Pape Guèye à une frappe très intéressante ; malheureusement dans le match, il avait la possibilité de le faire surtout en première période où, il avait une opportunité.
BEAUCOUP D’OCCASIONS VENDANGEES
Par rapport au ratio d’occasions qu’on s’est créées, vous avez raison. Cela ne date pas d’aujourd’hui ; on a souvent des occasions mais on ne marque pas assez de buts. Aujourd’hui, je suis satisfait parce qu’on n’a pas pris de but ; cela veut dire que les défenseurs font leur travail correctement et les milieux de terrain font aussi leur travail correctement. Ngathié nghalama à nos attaquants qui défendent beaucoup en aidant les milieux de terrain et les défenseurs pour garder inviolés nos cages. Pour mettre dans d’excellentes conditions nos attaquants, nos milieux de terrain avec Gana Guèye, Pape Guèye doivent oser casser les lignes. C’est comme ça le football, les attaquants aident les défenseurs en défendant bien. Les statistiques montrent qu’on n’a pas pris de but. J’aimerai aussi que, dans nos animations offensives qu’on essaie de donner le ballon beaucoup plus tôt en restant juste sur les passes. On fait beaucoup de mauvais choix quand on joue à gauche pour aller à droite et vis versa où quand on doit jouer en une touche de balle. On va rectifier. On a cinq voire six jours devant nous. Dans les animations dans les couloirs, que ce soit au milieu ou sur les cotés avec Bouna et Boulaye à droite, Saliou Ciss et Sadio à gauche. Famara Diédhiou a travaillé en point d’ancrage. Il a bien bloqué la défense adverse pour les faire reculer et on a pu trouver des intervalles avec Sadio. Mon seul regret, c’est que Sadio Mané a joué un peu bas. Il aurait dû être un peu haut sur le terrain parce qu’il fait pratiquement quarante mètres pour venir percuter alors qu’il devrait rester sur les trente ou vingt dernières mètres pour qu’il puisse avoir cette fraicheur afin qu’il soit lucide devant les buts.
COUPS DE PIEDS ARRETES
Nous travaillons les coups de pieds arrêtés. Mais, un match de football, ce n’est pas seulement les coups de pieds arrêtés. Même si on sait que, dans des matchs très importants, ça se joue souvent sur les coups de pieds arrêtés offensivement que défensivement. Après, les coups de pieds arrêtés ou même les corners le timing entre le frappeur et le receveur n’est pas évident puisqu’en face, vous avez aussi des défenseurs qui défendent bien ; on peut avoir beaucoup plus d’occasions et d’opportunités sur ces phases arrêtées là. On doit y travailler. J’ai de très bons joueurs de tête. Si vous regardez le match contre le Zimbabwe, on a eu Pape Abou Cissé, face à la Guinée il y a Abdou Diallo ça a toujours passé de peu. Si, on marquait ces coups de pieds arrêtés, personne n’aurait rien à dire ; marquer des buts dans ces phases là n’est pas du tout évident. Marquer un but tout court dans cette CAN là n’est pas évident, non plus.
LES NOUVELLES DE SADIO MANE
Je ne sais pas. En tout cas, j’espère que ça va. Il est actuellement à l’hôpital. On va voir. Je n’ai pas encore les nouvelles des médecins. J’espère qu’il n’y a rien de grave. Mais pour l’instant, je ne peux pas vous donner des informations sur Sadio. Il a eu un choc avec la gardien adverse. Il a vécu un malaise et il est sorti.
UN MILIEU DE TERRAIN OFFENSIF
On a un milieu de terrain capable de se projeter devant ; il y a Pape Matar Sarr qui fait ça. C’est un garçon pétri de talent mis n’oubliez pas qu’il est resté longtemps à Dakar parce qu’il était atteint de Covid 19. A son arrivée ici aussi, il a eu une petite blessure qui l’a éloigné des pelouses pratiquement pendant toute la semaine. Les jeunes joueurs ont besoin de temps d’adaptation quand ils arrivent dans cette équipe nationale. C’est le cas de Krépin Diatta quand il est arrivé, on l’a laissé le temps de s’adapter le temps de connaître le haut niveau, le nveau international. C’était aussi le cas d’Ismaïla Sarr. Quand il est arrivé, il n’a pas joué tout de suite. C’est notre politique, on ne veut pas griller les joueurs. Quand Bamba (Dieng) est arrivé, il a patienté. On leur donne de petits temps de jeu. Pape Matar aura son temps de jeu. Mais, dans la situation ac tuelle il faut qu’il apprenne et qu’ils côtoie les joueurs les plus âgés que lui, qui ont plus d’expérience que lui. La CAN est une compétition très compliquée. Je compte sur Pape Matar Sarr. Aujourd’hui, Bamba est rentré et vous avez vu ce qu’il était capable de faire. Je n’ai vraiment aucun doute sur la qualité du garçon ; mais, comme je le dis, il ne faut pas qu’on les grille ; on doit, petit à petit les aider à être plus matures. Matar fait partie du présent de cette équipe nationale, tout comme Pape Guèye, Sény Dieng, Pape Abou, Bamba Dieng. Ils feront aussi l’équipe nationale de demain. En tant qu’éducateurs, notre rôle est de les accompagner et de leur faire découvrir le haut niveau. Ismaïla est bien arrivé. Il est apte et ce qu’on s’était dit avec les médecins de Watford, d’ailleurs on a créé un groupe whatshap pour pouvoir échanger avec les médecins de son club. A Barcelone, l’objectif était qu’il se prépare là bas et qu’il vienne intégrer directement le groupe. il est arrivé hier (avant-hier) et on n’a pas pu l’intégrer sur la feuille de match d’aujourd’hui. Demain, il va reprendre l’entraînement et au bout de quatre voire cinq jours, il fera partie du groupe. On est optimistes. Il a l’air bien. Il est heureux. Il est excité d’être là, il est content d’être là et c’est un bon pédigrée dans notre animation offensive.
VERS DE CHAUDES EMPOIGNADES EN QUARTS
On va d’abord se reposer et récupérer. C’est la chose, la plus importante. Aujourd’hui, en toute humilité, on est prêts à affronter n’importe quelle équipe. Après, la Guinée -équatoriale a beaucoup changé. C’est une très bonne équipe qui joue au ballon. Le Mali n’est pas à présenter. C’est un pays frontalier et les matchs Sénégal-Mali, Sénégal-Guinée, Sénégal-Gambie et même Sénégal-Cap vert ont énormément de ferveur. En Afrique de l’Ouest, le football est en train d’avancer. On a eu beaucoup de qualifiés avec pratiquement huit équipes de l’Afrique de l’ouest qui sont venues à la coupe d’Afrique. Ca prouve qu’on est en train de travailler et des derbies on en aura. On en a eu face à la Guinée Conakry, on l’a aujourd’hui face au Cap-vert, peut-être qu’on en aura face au Mali u encore face à la Guinée Equatoriale