Depuis le décès du Professeur Cheikh Anta Diop le 7 février 1986 chaque année ce jour de commémoration est célébré au Sénégal, en Afrique et dans la diaspora. Cette année, l'Evènement s'est déroulé à Dakar dans un contexte particulier et inédit.
Depuis le décès du Professeur Cheikh Anta Diop le 7 février 1986 chaque année ce jour de commémoration est célébré au Sénégal, en Afrique et dans la diaspora. Cette année, l'Evènement s'est déroulé à Dakar dans un contexte particulier et inédit. Écoutez les échanges sur nationalisme, panafricanisme, internationalisme, à l'initiative de la place du souvenir, de Trust Africa et du projet Histoire Générale du Sénégal.
BARACK OBAMA TESTÉ POSITIF AU COVID
Barack Obama a annoncé ce dimanche 13 mars sur sa page Twitter avoir été testé positif au Covid-19. L'ancien président des Etats-Unis a néanmoins tenu à rassurer sur son état de santé, indiquant présenter de légers symptômes
Barack Obama a annoncé ce dimanche 13 mars sur sa page Twitter avoir été testé positif au Covid-19. L'ancien président des Etats-Unis a néanmoins tenu à rassurer sur son état de santé, indiquant présenter de légers symptômes.
«Je viens d'être testé positif au Covid», a-t-il indiqué sur son compte Twitter. «J'ai eu la gorge rugueuse pendant quelques jours, mais sinon je me sens bien». Sa femme Michelle Obama a reçu un test négatif, précise-t-il.
«Michelle et moi-même sommes reconnaissants d'être vaccinés et d'avoir reçu une dose de rappel», a ajouté l'ancien président démocrate. Barack Obama en a profité pour rappeler à la population l'importance de se faire vacciner, «même si les cas baissent» dans le pays.
AFFAIRE PASSEPORT DIPLOMATIQUE DE SONKO, LES CLARIFICATIONS DU MINISTERE DES AFFAIRES ETRANGERES
Le leader de Pastef a annoncé publiquement avoir renouvelé son passeport diplomatique, malgré son placement sous contrôle judiciaire. Le Ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l'Extérieur tient, à ce sujet, à faire la mise au point
iGFM - (Dakar) Le ministère des Affaires étrangères vient de réagir, suite au passeport diplomatique présenté, vendredi, par Ousmane Sonko. Ce dernier avait déclaré, lors d'un entretien avec des médias locaux, qu’il détient ce document de voyage qui lui a été délivré par l'autorité étatique, et qu’il quittera le pays quand il en éprouvera le besoin. Ci-dessous le texte du ministère.
«Monsieur Ousmane SONKO a annoncé publiquement avoir renouvelé son passeport diplomatique, malgré son placement sous contrôle judiciaire. Le Ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l'Extérieur tient, à ce sujet, à faire la mise au point qui suit :
1- Le 17 juin 2021, donc depuis bientôt un an, le Passeport diplomatique de Monsieur Ousmane SONKO a été renouvelé, à la demande des services de l'Assemblée nationale (lettre N° 157/ANS du 26-01-2021), selon la procédure prévue à cet effet pour tout député en exercice ;
2- Le Ministère, ne peut, en l'absence d'une décision de justice, refuser la délivrance d'un passeport à un ayant droit ;
3- Toutefois, la détention d'un passeport diplomatique n'enfreint en rien l'application du contrôle judiciaire qui emporte une interdiction de sortie de territoire par le juge, sous le contrôle de la Police de l'Air et des Frontières. »
LA BAD APPROUVE UNE POLITIQUE D’EMPRUNT
Après avoir donné son accord à la Politique d’emprunt durable, le Conseil d’administration de la Banque africaine de développement a approuvé une nouvelle politique visant à renforcer la viabilité de la dette des pays d’Afrique à faible revenu.
Après avoir donné son accord à la Politique d’emprunt durable, le Conseil d’administration de la Banque africaine de développement a approuvé une nouvelle politique visant à renforcer la viabilité de la dette des pays d’Afrique à faible revenu.
La « viabilité de la dette » est la capacité d’un pays à honorer ses obligations de dette sans requérir d’allégement, ni accumuler d’arriérés. Cette nouvelle politique cible principalement les bénéficiaires du Fonds africain de développement (Fad, 38 pays africains). « La Politique d’emprunt durable répond à l’évolution de la situation d’ensemble de la dette en Afrique.
Au cours des dernières années, les pays à faible revenu ont pu avoir accès à de nouvelles sources de financement, notamment à des créanciers privés et des créanciers extérieurs au Club de Paris. Bien que cet accès leur ait permis de financer d’importants besoins de développement, il a également augmenté leur dette publique », a constaté la Banque africaine de développement (Bad). La Banque s’est référée à l’édition 2021 portant sur le thème Perspectives économiques en Afrique, événement au cours de duquel, les gouvernements avaient annoncé qu’après la pandémie, des plans de relance budgétaire demeurent une nécessité.
Ainsi en 2020, les gouvernements africains avaient besoin de 154 milliards de dollars américains supplémentaires pour faire face à la crise. Pour résoudre ce dilemme, la Politique d’emprunt durable introduit deux éléments essentiels pour gérer la dette. « Le premier met l’accent sur la gestion de la dette et la transparence par le biais de mesures politiques convenues et d’une assistance technique. Le second élément reposera sur la coordination et les partenariats avec d’autres banques multilatérales de développement, les partenaires de développement et les bailleurs de fonds », a détaillé la Bad dans son communiqué.
Au-delà de la hausse des ratios de dette exprimée en pourcent du Pib, la hausse des besoins de financement, la diminution des recettes budgétaires et des recettes d’exportation ont conduit certains États à rencontrer des difficultés de remboursement de leurs dettes publiques externes dans le courant de l’année 2020.
LE SCÉNARIO FOU DE LA FINALE DE LA CAN M'A FAIT DÉGOUPILLER
La prestation pendant des tirs au but de la finale Sénégal-Egypte ont valu ont valu au journaliste de Canal+, Lilian Gatounes de nombreuses reprises sur les réseaux sociaux. Rencontre avec un homme passionné par son métier
Journaliste à Canal+ depuis 25 ans dont 20 ans au service des sports, Lilian Gatounes a commenté au Cameroun (du 9 janvier au 6 février) sa sixième Coupe d’Afrique des Nations. L’ancien pensionnaire du centre de formation de Montpellier reconverti en journaliste vit intensément les matches lors de ses commentaires. Sa prestation pendant des tirs au but de la finale Sénégal-Egypte lui ont valu de nombreuses reprises sur les réseaux sociaux et des marques d’affections de Sénégalais. Rencontre avec un homme passionné par son métier.
Avez-vous des attaches avec l’Afrique, au-delà du côté professionnel ?
J’ai grandi en Afrique, mon papa y était Consul. J’ai appris à marcher à Grand Bassam, en Côte d’Ivoire. Ensuite j’ai vécu au Burkina Faso, au Togo, au Gabon, en République Centrafricaine… J’ai donc beaucoup bougé. J’’ai même passé mon BAC à Bangui, en Centrafrique.
Donc c’est presque un retour quand vous repartez en Afrique…
Il y a toujours quelque chose de fusionnel. C’est ma maison de cœur. Oui il y a un retour, je sens mon cœur battre au rythme du continent. Bien sûr je suis très attaché à l’Afrique.
Côte d’Ivoire, Burkina, RCA, mais pas encore de séjour, sur le plan personnel, au Sénégal ?
Je n’ai jamais été au Sénégal. Jamais. Pourtant j’ai fait beaucoup de pays en Afrique. Mais malheureusement, à mon grand désarroi, je n’ai jamais été au Sénégal. Même avant la CAN au Cameroun, j’en parlais avec mon camarade Diomansy Kamara. Je lui demandais si ça valait le coup que je vienne en vacances avec mes garçons. C’était dans les projets.
Au-delà du sport sénégalais, que savez-vous de ce pays ?
J’ai beaucoup de choses, parce que j’ai grandi dans le monde du foot et dans le monde du sport de haut niveau. J’ai tout le temps été partenaire, coéquipier, colocataire dans les centres de formation (le club de Montpellier) avec des potes sénégalais. Certains sont devenus des pros. Mais je pense que le premier gros coup de cœur c’est la Coupe du monde de 2002. Cette génération avec Pape Bouba Diop, Alou Cissé, mon camarade Habib Bèye, Lamine Diatta. C’était le premier coup où vraiment je me suis dit cette équipe-là elle est attachante, elle est touchante parce qu’elle joue avec du cœur, avec une générosité jusqu’au quart de finale face à la Turquie. C’est clair que j’étais très attaché à eux. D’ailleurs je me suis pendant longtemps entraîné avec le maillot du Sénégal d’Henri Camara.
Quel est votre joueur préféré au Sénégal ? Que ce soit de l’époque de 2002 ou de l’équipe actuelle
Je suis fidèle, donc c’est le petit frère, c’est El Hadj Diouf (rires). El hadj, c’est mon idole. J’ai eu la chance de le croiser au Cameroun où on s’est vus quelques fois. J’avais quand même beaucoup de travail mais je n’ai pas pu le voir autant que je le voulais parce que lui veille beaucoup, beaucoup plus tard que moi (rires). J’étais un petit peu fatigué. Mais ça reste El Hadj, j’ai toujours eu beaucoup d’affection pour lui. C’est pour moi une star. Il avait tout ce qu’il fallait pour être une méga star. Je pense que même ses CAN auraient pu être mieux. Moi je l’ai adoré depuis Lens où il était coéquipier de José Pierre-Fanfan. Même si je suis montpelliérain, j’ai toujours eu Lens comme équipe de cœur. El hadj, je l’avais pris en amour à cette époque-là. On s’est rencontrés et on s’est vus et depuis ça toujours été un joueur pour qui j’ai un énorme respect. Et j’aime beaucoup le garçon
Un mois après, que retenez-vous de cette épopée sénégalaise en terre camerounaise ?
Il y a un petit côté extraordinaire. Parce que oui bien sûr que tout le monde, tous les observateurs du football disaient avant la compétition que les deux grands favoris c’étaient l’Algérie et le Sénégal parce les deux formations avaient fait un tel parcours en 2019 qu’on les voyait dans la continuité avec Aliou Cissé, avec Djamel Belmadi. Je vais mettre les deux équipes en face-à-face. C’est-à-dire que c’est là où on a un petit paradoxe. L’entame de compétition est très laborieuse pour les deux formations. On voit que l’Algérie, championne d’Afrique n’a marqué qu’un seul but. Et avec un seul but marqué, finit dernière de son groupe. Et en revanche le Sénégal n’a marqué qu’un seul but en phase de poule, et avec un seul but marqué, les Sénégalais arrivent à finir premiers de leur groupe. Donc on se dit que là déjà c’est un paradoxe. Le Sénégal aurait pu passer à la trappe.
Il aurait pu avoir un parcours totalement différent. Moi j’ai aimé ce premier match parce qu’il y a ce but marqué, mais j’ai aimé la façon de faire, dès ce premier match, quand j’ai vu ce pénalty à la 95ème dans un match compliqué contre le Zimbabwe, et Sadio Mané qui dit « donnez-moi, je vais tirer ce pénalty » alors qu’il en avait ratés deux en 2019… Je pense qu’à l’époque ça l’avait marqué psychologiquement et sportivement. Et là, de le voir dire « donnez-moi le ballon, j’y vais, c’est moi le leader », je me suis dit « ouais, là il assume son statut. Il est en train de dire à toute l’équipe, à tout le pays, je suis le patron, j’assume mes responsabilités. Oui j’ai raté deux penalties sur mes dernières tentatives. Maintenant je vais y aller et je vais nous donner cette victoire ». Ce pénalty, s’il le rate, le Sénégal ne se qualifie peut-être pas pour les huitièmes.
Mais on a la même scénographie, le même scénario complètement fou durant la finale. C’est ça qui me fait un peu dégoupiller. Parce qu’évidemment que j’adore Sadio Mané. Donc, c’est de se dire, dans l’histoire, dans le match, il rate ce pénalty au début de la finale et ensuite, ça va être le cinquième tireur alors qu’il reste sur cet échec face à Gabasky. Et là, je le vois, il part, il fait quelques pas pour se diriger vers le ballon. Il fait demi-tour, revient, il regarde tous les joueurs et il leur dit « je vais le mettre ». Il revient en fait et regarde tous les joueurs, il fait quelques pas, se retourne et regarde tous les Lions et dit « j’y vais et on est champions d’Afrique », et il repart. C’est là qu’au niveau de l’émotion je dégoupille un petit peu parce que j’en avais tellement envie, parce que l’Egypte m’avait tellement déçu dans ce qu’elle proposait, dans cette négation de football…
Les gens ont mal interprété quand j’ai dit dans des matches que les Egyptiens voulaient pourrir les matches. Ce n’était pas une critique. Vous m’avez vu, j’étais embarqué par l’émotion. Je pense que tout le monde derrière son écran avait envie que ce soit le Sénégal qui arrive à gagner.
«J’ai dégoupillé», je reprends vos propos. Et cela a été une traînée de poudre explosive et joyeuse sur internet. Que vous inspire les reprises et détournements dans les réseaux sociaux de vos commentaires durant les tirs au but de la finale ?
Après j’ai vu le retour. J’essaie toujours d’être très très appliqué, dans mon commentaire, à faire la part des choses. Je sais qu’en Afrique les gens ne comprennent pas que je ne suis pas supporter, je suis commentateur. Donc, je suis là pour livrer l’information, pour décrire le jeu, essayer de l’analyser. J’aime beaucoup mettre du sens sur les choses. Donc, moi j’essaie toujours de garder cette neutralité, cette lucidité. Mais là, c’est vrai que, embarqué par l’événement, embarqué par cette finale, par ce parcours, puis j’avais été tellement déçu pour eux, parce que j’avais vu Sadio, j’avais vu Kalidou Koulibaly, on s’était croisés. J’en ai eu plusieurs au téléphone. J’étais tellement déçu après 2019 pour cette équipe du Sénégal qu’avec l’estime et le respect que j’ai pour Aliou Cissé, c’est vrai j’avais un peu envie que le Sénégal soulève ce trophée, parce que c’est une hérésie de se dire que le football sénégalais, avec tous les joueurs qu’il y a eu, mi j’en ai connus quand j’étais jeune footballeur, il y avait des garçons qui étaient merveilleux, des Jules Bocandé, ça parle vraiment aux anciens, Bouba Sarr (Locotte, Ndlr), il y avait des joueurs merveilleux. Et de se dire qu’ils avaient un palmarès vide, qu’ils n’avaient jamais rien gagné, je me suis dit que c’était une erreur, une injustice du football.
Cette injustice-là, je l’ai sentie au moment de la séance des tirs au but. Il se passe plein de choses, je sens une ambiance autour d’eux. Je vois des choses, je vois le banc, je vois cette image de Sadio qui revient, à un moment je me dis « ouais ils vont le faire ». Et je le pousse, et c’est un moment où je m’emporte sur les émotions, c’est quand je réclame à Edouard Mendy, qui est un gardien admirable, parce que je n’ai eu de cesse de le dire durant toute la CAN, c’est le meilleur gardien du monde, point. Sur la saison dernière, il n’y a pas photo. Il y a eu des débats, des gens m’ont critiqué sur les réseaux sociaux, il n’y a pas de souci je le dis : c’est le meilleur gardien du monde. D’ailleurs il a eu le prix The Best. Donc, je n’étais pas le seul a priori à le penser. Donc à un moment, je lui demande d’aller chercher le pénalty. Il fait l’arrêt, et je sens que tout se réunit et que ça monte, ça monte, ça monte, et même moi je commence à monter en température, je n’ai plus de voix sur la fin mais je me dis que je suis en train de vivre un moment historique, je suis en train de vivre un moment très rare dans une carrière de commentateur, j’ai vingt ans de commentaire, et je me dis que je suis en train de vivre un instant qui est pas croyable et voilà. Je dois être à la hauteur de l’histoire.
« L’étoile sur le maillot », « Habib Beye qui prie », entre autres sont devenus phrases cultes. Cela vous touche ?
Bien sûr que c’est touchant, bien sûr que c’est valorisant parce que ce ne sont que des marques de bienveillance. Moi j’essaie toujours dans mon métier, Dieu sait que c’est un milieu qui n’est pas toujours très facile, le milieu du football, c’est parfois cruel. Moi j’ai toujours essayé de mettre de la bienveillance. C’est-à-dire que personne ne m’entendra jamais critiquer sévèrement ou violemment un joueur. Je n’ai pas été jusqu’au niveau professionnel, donc je ne m’estime pas mériter le droit de critiquer un pro. Je ne suis pas dans l’agressivité, je ne suis pas dans les insultes, on sait que les réseaux sociaux, c’est un milieu qui est très très dur. Mais après ce que j’en ai reçu venant du Sénégal, ce ne sont que des marques d’affection, des marques d’amour, forcément c’est très touchant, parce que voilà, c’est valorisant, parce que ça me correspond et que bien sûr je suis heureux dès que je reçois ces marques-là, et heureux de voir que l’essence de notre métier c’est de donner des émotions. Des gens l’ont oublié mais c’est l’essence même du football.
On regarde du football pour vibrer, pour ressentir des choses, pour être en colère, pour être triste, pour être joyeux, pour sauter de joie. Le football c’est des émotions, et notre métier c’est justement au cœur de l’émotion, c’est-à-dire que nous, on est privilégiés, on est dans le stade, on ressent des choses, on reçoit des vibrations du public, on sent cette émotion-là et on essaie de la retranscrire aux gens qui sont dans leurs canapés. Ce que j’essaie de me dire, c’est qu’il faut que le gars qui est dans son canapé partage une partie du bonheur que j’ai à être là, à voir ce match et à vibrer. Donc j’essaie de faire vibrer les gens et donc de voir que ça a fonctionné notamment au Sénégal, c’est plus que touchant parce que, vraiment pour le coup j’ai 50 ans, c’est effectivement l’essence que j’essaie de mettre, le sens que j’essaie de mettre à ma profession.
LES CIMENTIERS SUR LE GRILL
Les principaux intrants entrant dans la fabrication du ciment connaissent des hausses fulgurantes. Les acteurs tiennent le coup pour l’instant. Mais jusqu’à quand ?
Les principaux intrants entrant dans la fabrication du ciment, tels que le charbon, le clinker et le fioul, ainsi que le coût du fret connaissent des hausses fulgurantes qui donnent le tournis aux cimenteries, lesquelles, comme Dangote, tiennent le coup pour l’instant. Mais, jusqu’à quand ? En tout cas, l’idée d’une hausse du ciment est dans l’air pour donner…de l’air à ce secteur.
C’est peu de dire que l’économie mondiale est en péril. On n’a pas fini de panser les plaies ouvertes par la pandémie de la Covid-19, et voilà le conflit entre la Russie et l’Ukraine qui en rajoute une gangrène. Du coup, les échanges commerciaux subissent, aujourd’hui, une déstructuration qui n’épargne aucun secteur. Les denrées de première consommation dont le riz, l’huile et le sucre ont déjà flambé, grevant sérieusement le pouvoir d’achat des consommateurs. Cette fois-ci, c’est le ciment qui risque de suivre la même tendance haussière. L’alerte est de Luke Haeltermann, Directeur général de Dangote Cement Senegal Sa. Cet homme débonnaire, de nature optimiste, se veut, cette fois-ci, réaliste : « L’industrie du ciment risque de subir les contrecoups du dérèglement de l’économie mondiale ». Il en veut pour preuve l’augmentation du prix du charbon utilisé pour l’alimentation de la centrale électrique de son usine. « Le prix du charbon a bondi de 140 % depuis décembre 2021, alors que cet intrant constitue la moitié de nos charges variables. Sans compter le coût du fret qui a aussi augmenté. Au même moment, le prix du ciment reste inchangé sur le marché. Nous vivons des moments difficiles », soupire-t-il.
Le patron de la plus jeune des trois cimenteries du Sénégal a fait cette confidence, jeudi, à l’issue d’une visite guidée de la presse dans les installations de l’usine qui fête les sept ans du démarrage de ses activités au Sénégal. Une partie du charbon utilisé par la cimenterie Dangote Sénégal venait de la Russie, mais avec la guerre, elle est obligée de se rabattre essentiellement sur le Mozambique et l’Afrique du Sud, selon Mohamed Bachir Lô, le Directeur des Opérations ; ce qui implique des surcoûts et des tensions inhérentes à tout marché en manque. Même le prix du papier pour le conditionnement du ciment a augmenté. Il est à 300 ou 350 FCfa, selon Alex Simaga, Directeur commercial de Dangote. « Le sac de ciment 32,5 coûte entre 3250 et 3300 FCfa alors que le papier nous revient à 300 FCfa ; ce qui veut dire que rien qu’avec le papier, nous sommes presque à 10 % de la valeur du sac de ciment vendu sur le marché », explique-t-il.
Les autres cimenteries qui utilisent d’autres sources d’énergie comme le fioul pour faire fonctionner leurs installations subissent les mêmes effets avec le renchérissement des prix du pétrole sur le marché mondial.
Cette situation a pour conséquence de remettre aux calendes grecques les nouveaux investissements de Dangote, et donc, de réduire les possibilités de création de nouveaux emplois, selon Luke Haeltermann. Seule bouffée d’oxygène pour cette filiale du Groupe Dangote, elle fabrique elle-même, sur place, le clinker, principal produit à la base du ciment. « Nous le produisons ici et notre production nous suffit », précise Alex Simaga. Mais, ceci est loin d’être le cas des deux autres cimentiers qui, eux, sont obligés de faire venir des bateaux, car ils n’en produisent pas assez sur place. Or le prix du clinker, informe le Directeur commercial de Dangote Cement Senegal, a plus que doublé ces derniers temps.
Jusqu’à quand les cimenteries pourront-elles résister à cette pression ? Devrait-on s’attendre à une hausse du prix du ciment ? « Il faut prier qu’on dépasse la conjoncture actuelle », lance Luke Haeltermann, quelque peu fataliste. Sans plus. L’on se rappelle qu’il y a trois ans, les trois cimentiers de la place (Sococim, Ciments du Sahel et Dangote Cement Senegal), avaient voulu augmenter, de manière unilatérale, le prix du sac de ciment avant que le Ministère du Commerce ne s’y oppose alors que l’économie mondiale se portait, à l’époque, beaucoup mieux qu’elle ne l’est aujourd’hui. Pourtant si le prix du sac de 50 kg de ciment reste bloqué à 3250 ou 3300 FCfa, ce n’est pas faute d’avoir essayé de convaincre l’État de le déplafonner par les cimentiers. « Nous ne cessons de faire le plaidoyer auprès des autorités. Nous comprenons la pression que l’État subit vis-à-vis de la population, avec un prix historique qui n’a jamais dépassé un certain palier. Mais derrière, il y a la viabilité du secteur de la cimenterie qui est en jeu. Vu la pression de la demande, des projets d’investissement sont nécessaires, mais nous ne la satisfaisons pas tout le temps. Si nous voulons arriver à financer cela, il faut que nous soyons capables, derrière, de générer de la valeur ; ce que nous avons du mal à faire actuellement », insiste Alex Simaga.
AHMED AÏDARA, LE JOURNALISTE QUI VOULAIT ÊTRE MAIRE
Aux élections locales du 23 janvier, l’animateur-vedette de Zik FM a battu Aliou Sall, frère cadet de Macky Sall et maire sortant de Guédiawaye. Comment s'y est-il pris ?
Aux élections locales du 23 janvier, l’animateur-vedette de Zik FM, qui portait les couleurs de la coalition de l’opposition Yewwi Askan Wi, a battu Aliou Sall, frère cadet de Macky Sall et maire sortant de Guédiawaye, l’une des principales communes de la banlieue de Dakar.
« Moi, je suis journaliste, et mon ambition est de devenir maire de Guédiawaye. » Ces mots, Ahmed Aïdara les adresse à son professeur en stratégie d’entreprise. Nous sommes à la fin de 2019, à l’Institut africain de management (IAM). Cette université privée, fondée en 1996 par Moustapha Mamba Guirassy, ancien ministre de la Communication et député de l’opposition, a la cote à Dakar. Ahmed Aïdara y prend des cours du soir et rêve de décrocher un master en management.
À l’époque déjà, il n’est pas un étudiant comme les autres. Déjà au faîte de sa renommée, il présente tous les matins une revue de presse en wolof et anime l’émission à succès de faits divers Teuss ! sur Zik FM, une radio du groupe D-Média créé par Bougane Guèye Dany, président de la coalition de l’opposition Gueum Sa Bopp.
Abdoul Aziz Thioune, son professeur, s’en souvient encore. « C’était l’un de mes premiers cours de l’année avec les étudiants en première année de master. Essentiellement des professionnels désireux de se perfectionner. Je leur avais demandé quelles étaient leurs attentes et leurs ambitions. Sa réponse m’avait beaucoup marqué. »
Deux ans plus tard, voilà Ahmed Aïdara à la tête de la mairie de Guédiawaye, l’une des plus grandes communes de la banlieue de Dakar. Une belle prise pour l’opposition : depuis 2014, cette ville de 330 000 habitants était dirigée par Aliou Sall, le frère cadet du président Macky Sall. Mais, à l’issue des élections locales du 23 janvier dernier, le maire sortant, qui portait les couleurs de Benno Bokk Yakaar (BBY, la coalition au pouvoir), a été défait par l’animateur-vedette, investi, lui, par Yewwi Askan Wi.
La prouesse n’étonne pas Néné Aïcha, l’autre vedette du groupe D-média, qui présente le Journal télévisé de 20h sur SenTV. « Ahmed Aïdara s’est beaucoup impliqué auprès des habitants de Guédiawaye. On savait que ce serait difficile pour lui. Mais j’étais sûre qu’il allait gagner. »
En novembre dernier, Macky Sall avait annoncé le rétablissement du poste de Premier ministre mais depuis, la nomination se fait toujours attendre. Pourquoi est-ce si long ?
En novembre dernier, Macky Sall avait annoncé le rétablissement du poste de Premier ministre mais depuis, la nomination se fait toujours attendre.
Pourquoi est-ce si long ? Est-ce que finalement le président n’attendrait pas les législatives de juillet prochain ?