Les grands titres de ce mardi 25 janvier présentés en Wolof par Ahmed Aîdara sur Zik Fm
Par Serigne Saliou GUÈYE
YAW ÉMERGE, BENNO S’EFFONDRE, WALLU DISPARAIT
C’est le vent du changement qui souffle dans le pays. Yewi Askan wi (Yaw) impose sa force électorale et crée une secousse tellurique dans le camp du pouvoir. Pour la reconquista de la capitale, c’est encore la procrastination
C’est le vent du changement qui souffle dans le pays. Yewi Askan wi (Yaw) impose sa force électorale et crée une secousse tellurique dans le camp du pouvoir. Pour la reconquista de la capitale, c’est encore la procrastination.
Barthelemy Dias, poulain de Khalifa Sall, devient le nouveau premier magistrat de la ville de Dakar. L’énormité des moyens du candidat de Bennoo pour la ville de Dakar, Abdoulaye Diouf Sarr, n’a pas pesé dans la détermination des électeurs. La partialité de la presse écrite et télévisuelle n’a pas réussi à imposer l’image de Diouf Sarr qui perd du coup la mairie de Yoff.
L’intrusion de la communauté léboue dans le jeu électoral n’a pas conduit les Dakarois à infléchir leur vote en faveur de l’encore ministre de la Santé, candidat de Benno pour la mairie de la capitale. La quasi-totalité des 19 communes de Dakar est conquise par Yaw. Plusieurs localités de la banlieue, traditionnellement aux mains du parti au pouvoir, sont tombées dans le camp de l’opposition notamment celui de Yaw.
La nouveauté, c’est la chute de Guédiawaye, fief du frangin du président de la République par ailleurs chef de la coalition de Bennoo Bokk Yaakaar, dans l’escarcelle de Yaw. A Thiès, bastion inexpugnable d’Idrissa Seck, la mairie tombe dans les mains de Babacar Diop, candidat de Yaw de même les trois communes (Thiès-Est, Thiès-Nord, Thiès Sud). Depuis 2002, soit deux décennies, Idrissa Seck le leader politique de Thiès avec le Pds et le Rewmi a toujours régné en maitre. Mais depuis 2007,son électorat s’est effrité au niveau du département de Thiès. Et son éloignement du pouvoir ne l’a pas empêché d’avoir toujours la sympathie de ses concitoyens Thiessois.
Aux locales de 2014, il a gagné toutes les collectivités de Thiès (Ville, département, communes). Tout d’un coup, c’est l’effondrement en 2022. La raison est simple : le mariage de la carpe et du lapin (orange/beige-marron) et ou le salmigondis (mbourok-sow) n’a pas pris forme.
Les Thiessois viennent de montrer à travers le choix de Babacar Diop pour la ville et autres maires de commune de Yaw qu’ilsrebutent les alliances bâties sur les intérêts crypto-personnels. Avec les résultats de ces élections, Macky vient de réaliser sa promesse de Kaffrine : réduire l’opposition à sa plus simple expression.
Le Ps tanorien et l’Afp aujourd’hui n’existent qu’à travers ses mandarins qui jouissent des délices du pouvoir. Moustapha Niass perd les locales dans son fief de Keur Madiabel par le biais de son poulain Aliou Kébé. Aminata Mbengue Ndiaye, soutien de Mamour Diallo, perd devant Moustapha Diop. Le successeur de Tanor Dieng à la mairie de Nguéniène perd son fauteuil devant un candidat de Bunt-bi. Aïda Mbodj à travers son poulain Assane Dia, reprend la mairie de Bambey. Yaw triomphe au département de Mbacké et même à Touba où les bulletins dominent la liste pro-Bennoo du Khalife général.
A Kaolack, Serigne Mboup écrase Mouhamed Ndiaye Rahma, candidat de Bennoo, et ex époux de la mairesse sortante Mariama Sarr. Dans la partie méridionale du pays, Ousmane Sonko enterre ses concurrents et confirme les résultats de Pastef lors de la dernière présidentielle. Autre particularité de ce scrutin, c’est l’émergence de la Grande coalition Gëm Sa Bopp de Bougane Guèye Danny qui remporte la ville de Rufisque et qui a fait un excellent score dans la ville de Pikine. La Coalition dirigée par GSP a fait aussi une percée dans la localité de Mboro et une partie méridionale du pays. Aujourd’hui le mouvement dirigé par le patron de D-Média est devenu une réalité sur l’échiquier politique. Il s’implante comme la 3e force politique après BBY et Yaw.
Une nouvelle cartographie politique s’est dessinée avec l’émergence de Yaw et de GSP. Mais ces élections locales consacrent aussi l’effondrement de partis nouveaux et traditionnels. Aujourd’hui le Ps dirigée par Aminata Mbengue Ndiaye et l’AFP de Moustapha Niasse disparaissent de la scène politique.
Seul un nombre lilliputien de responsables socialistes et progressistes a été investi sur les listes de BBY. C’est ce qui a conduit des socialistes comme Mamoudou Wane et Fallou Sylla à se présenter respectivement aux Parcelles assainies et à Mbour pour la conquête. Le Ps et l’Afp qui avaient raflé toutes les communes prestigieuses du Sénégal sous la bannière de Bennoo Siggil Senegaal en 2009 s’effacent de la scène politique. Le Pds qui était le parti d’opposition à rafler le plus de collectivités en 2014 ne parvient même pas à en glaner une quinzaine sous la bannière de Wallu. Les tergiversations, les calculs politiciens, son retrait de la coalition Yaw n’ont pas permis à la formation d’Abdoulaye Wade de confirmer ses résultats de 2014.
A cela s’ajoute l’absence d’un leader fort et affirmé à la tête du Pds. La si longue absence de son chef-fantôme a beaucoup contribué au collapsus du parti du Sopi. Le Bokk Gis Gis de Pape Diop suit la même trajectoire que le Pds. Dissident de la coalition Wallu, l’ancien maire de Dakar a cru pouvoir surfer sur son bilan de 2002 à 2009 pour retrouver un fauteuil perdu depuis 11 ans. Pape Diop qui avait disparu de la scène politique depuis 2014 a voulu tel Phoenix renaitre de ses cendres politiques. Mais les maigres résultats engrangés ont fait obstacle à ce projet. Et le BGG Pape Diop risque d’être embarqué dans le même bateau du Pds qui file tout droit vers la désagrégation politique. Quant à Soham Wardini, elle a été perdue son passage intérimaire à la mairie de Dakar qui a aiguisé son appétit. Et les résultats sortis des urnes lui ont savoir qu’une candidature obéit à un projet politique. Or Soham n’en a jamais eu. Son seul projet, c’était de continuer à occuper le fauteuil de maire. C’est pourquoi la contestation du choix de Khalifa et de Yaw sur Barthelemy lui a été fatale.
Rewum Gor de Thierno Alassane Sall n’a été qu’un feu de paille pendant ces locales. Son isolement des coalitions de taille lui a valu une désaffection de ces électeurs qui ont rêvé d’un rassemblement des forces de l’opposition pour faire à Macky Sall et sa coalition. Aujourd’hui, la coalition de TAS n’a gagné aucune localité. Ce qui constitue un véritable camouflet pour son leader très chevillé aux valeurs en politique. Ces élections ont fait naitre une nouvelle configuration politique composée de jeunes partis politiques et enterré les partis traditionnels comme le Ps, l’Afp, le Pds et certaines forces de gauche comme le PIT, la LD et les deux AJ.
Maintenant la question est de savoir si le Président, pour éviter un deuxième tsunami en l’espace de six mois, va organiser les élections législatives qui risquent d’être la suite logique des locales du 23 janvier 2022.
REVUE DE PRESSE DE CE MARDI 25 JANVIER SUR L'APS
Les quotidiens continuent de commenter les résultats des élections départementales et municipales, certains d’entre eux se préoccupant des raisons de la victoire de l’opposition dans d’importantes circonscriptions électorales.
Dakar, 25 jan (APS) – Les quotidiens continuent de commenter les résultats des élections départementales et municipales, certains d’entre eux se préoccupant des raisons de la victoire de l’opposition dans d’importantes circonscriptions électorales.
Dimanche dernier, 6.613.962 Sénégalais élisaient les conseillers de 552 communes, de cinq villes et de 43 conseils départementaux.
L’opposition, la coalition Yewwi Askan Wi en tête, a battu la majorité présidentielle dans de nombreux conseils départementaux, communes et villes dont Ziguinchor et Dakar.
‘’Si le régime a été sanctionné dans la reconquête des collectivités territoriales, cela est en bonne partie due à la mauvaise gouvernance (…) et à l’arrogance des hommes qui peuplent le système’’, commente WalfQuotidien.
Bien que dominée dans plusieurs départements et communes, Benno Bokk Yaakaar, la coalition de la majorité présidentielle, ‘’refuse de mourir’’, fait remarquer Sud Quotidien.
BBY a tenu, lors d’une conférence de presse donnée lundi par ses responsables, à ‘’affirmer sa domination à l’échelle nationale’’, selon le même journal. Les leaders de la coalition ne s’avouent pas vaincus, car, disent-ils, Benno Bokk Yaakaar est majoritaire dans les conseils départementaux et municipaux de 10 des 14 régions du pays.
La défaite de la majorité présidentielle dans plusieurs communes, villes et conseils départementaux est le résultat de ‘’déroutantes ambiguïtés’’ de son leader, Macky Sall, selon Le Quotidien.
‘’Le président a parfois des déclarations malheureuses (…) Il a déclaré, parlant de Sindiély Wade (la fille de l’ex-chef de l’Etat, Abdoulaye Wade) et d’autres, qu’il gardait sous le coude certains dossiers judiciaires (…) Des années plus tard, il ajoute que ‘pour des raisons de sécurité nationale, on ne pouvait laisser mettre certaines personnes en prison’‘’, fait-il remarquer.
De toute façon, ‘’la coalition BBY ne s’avoue pas vaincue, malgré les résultats provisoires en faveur de Yewwi Askan Wi’’, lit-on dans Vox Populi.
‘’Une belle leçon de démocratie’’
L’APR, le parti de Macky Sall, et ses alliés déclarent être majoritaires dans 32 des 43 conseils départementaux comme dans la plupart des communes, rapporte le journal.
L’analyste politique Moussa Diaw, interrogé par L’As, estime que la défaite de BYY dans plusieurs collectivités territoriales est le signe d’un ‘’désaveu de la politique du président de la République’’. Pour cette raison, espère M. Diaw, ‘’Macky Sall va chambouler à fond son gouvernement’’.
‘’Il (Macky Sall) ne peut pas sanctionner les perdants parce que c’est lui le seul responsable (…) Si Macky Sall entre dans une logique de sanction, il devra commencer par lui-même’’, soutient le même analyste politique dans L’Observateur.
‘’Sale temps pour BBY’’, titre Libération, le journal EnQuête préférant mettre en exergue les ‘’‘battus’ de la République’’, les ministres de la coalition présidentielle qui ont perdu les élections : Abdoulaye Diouf Sarr, Amadou Hott, Aminata Assome Diatta, Yankhoba Diattara, Oumar Guèye, entre autres.
Le Témoin Quotidien estime que ‘’l’urgence, pour le président de la République, est de remobiliser ses troupes, de structurer son parti et sa coalition pour essayer de les réconcilier avec les Sénégalais’’.
Source A tient à signaler que ‘’malgré ses doutes au départ, quant à la sincérité du vote, l’opposition est obligée de reconnaître’’ que ‘’la fiabilité du fichier électoral ne peut plus être [remise en question]’’.
Le Soleil donne les ‘’clés’’ permettant de comprendre le vote de dimanche. ‘’C’est encore une belle leçon de démocratie que le Sénégal a donnée dans une sous-région en mode kaki et bruits de bottes’’, conclut-il, faisant allusion aux coups d’Etat en Afrique de l’Ouest, dont le dernier a eu lieu lundi au Burkina Faso.
CES MINISTRES ET DG BALAYÉS PAR YEWWI ASKAN WI
De même qu’il ne fait pas le bonheur, l’argent ne fait pas toujours les victoires
La descente sur le terrain politique de ministres et DG du président Macky Sall à l’occasion des élections locales de dimanche dernier a été un véritable fiasco. Pour certains parmi eux, cet engagement a été suscité par le président de la République tandis que d’autres ont été mus par la volonté « de renvoyer l’ascenseur » suite à une nomination comme ministre ou directeur général. Au finish « ces apprentis politiques » ont été rattrapés par la réalité du terrain. Ils ont pour la plupart été laminés.
Leur engagement politique suscitait beaucoup de curiosité. Un engagement fait sur le tard mais surtout en l’absence d’une réelle conviction. Tout simplement, il fallait « renvoyer l’ascenseur » à celui qui les avait nommés comme ministres ou directeurs généraux d’entreprises publiques. La plupart s’étaient engagés sur le terrain politique de leur localité en utilisant sur les moyens puisés au sein de leurs ministères ou de leurs directions générales respectives. Le tout sous le regard approbateur, si ce n’est l’encouragement, de leur mentor.
A Dakar les ministres Abdoulaye Diouf Sarr, Abdou Karim Fofana, Mame Mbaye Niang (ministre chef de cabinet du Président), Zahra Iyane Thiam, ont été laminés par Yewwi Askan Wi. A ceux-là, il faut ajouter Ababacar Sadikh Bèye et Moussa Sy, respectivement directeur général et Pca du Port autonome de Dakar. Autrement dit, c’est tout toute la direction du Pad qui a coulé lors de ces locales.
A la Médina, le maire sortant Bamba Fall est parvenu à conserver sa mairie en écrasant celui que tout le monde avait déjà fini d’installer à sa place, en l’occurrence le tout-puissant directeur général de la Caisse des dépôts et consignations (Cdc) Cheikh Ba.
A Guédiawaye, Lat Diop, directeur général de la Lonase, le frère du président de la République (et ex-Dg de la Cdc !), Aliou Sall et la ministre Néné Fatoumata Tall ont chuté devant Ahmed Aïdara et Yewwi Askan Wi.
Dans le département et la ville de Rufisque, les ministres Oumar Guèye (Sangalkam) et Ismaïla Madior Fall (ministre d’État) ont été surpris par la bourrasque Yewwi Askan Wi. A Yeumbeul Sud, le ministre Amadou Hott, un brillant banquier, a perdu, de même que sa collègue Aminata Assome Diatta chutait à Keur Massar.
Même constat à Thiès où les ministres Yankhoba Diattara et Pape Amadou Ndiaye ont été battus, selon toujours les premières tendances (qu’ils ont contestées). Ce, malgré l’appui du président du Cese, Idrissa Seck, également hué et battu dans son propre bureau de vote. A Diourbel, le ministre Dame Diop a finalement mordu la poussière devant le candidat de Wallu Sénégal, Malick Fall.
Dans la commune de Ziguinchor, Ousmane Sonko a laminé le ministre d’Etat Benoit Sambou et le député Abdoulaye Baldé, soutenu par le directeur général de l’Aibd, Doudou Ka. Le directeur général de la Poste, Abdoulaye Bibi Baldé, a également trébuché devant le directeur des Domaines, Mame Boye Diao. Ce dernier est l’exemple même du haut fonctionnaire qui a profité de ses fonctions à une station lucrative pour s’enrichir et essayer de gagner une légitimité politique. Et il l’a fait avec l’onction du président de la République !
A noter, par ailleurs, que les ministres Mansour Faye (Saint-Louis), Alioune Ndoye (Dakar Plateau), Samba Ndiobène Ka (Dahra), Abdou Karim Sall (Mbao) ont sauvé l’honneur du camp présidentiel. Selon le journaliste et politologue Bakary Domingo Mané, les ministres et DG sanctionnés ont été victimes d’une sorte d’humeur de rejet des populations. « Vous savez lorsque le président de la République nomme ces ministres et Dg, c’est souvent en fonction certes de critères de mais surtout leur territorialité pouvant être un atout politique pour le chef de l’Etat. Seulement, ces derniers, une fois nommés, organisent rapidement leur injoignabilité et se coupent de leur base.
Combien de fois les populations ont dénoncé l’arrogance et l’inaccessibilité des ministres et des DG » souligne Bakary Domingo Mané joint au téléphone. « Alors, c’est insultant pour les populations de voir à l’approche des échéances ces mêmes ministres et Dg sortir de leurs trous pour venir essayer de les corrompre afin d’avoir leurs suffrages. Cette corruption a exaspéré les populations. Elle a constitué un élément de rejet parce que les populations ne veulent pas du tout être assimilées à du bétail électoral. La sanction infligée à beaucoup de ministres et DG lors de ce scrutin du 23 janvier démontre que les populations accordent encore beaucoup d’importance à des valeurs et à des principes qui ne sauraient être achetés avec de l’argent » argumente l’analyste politique.
MACKY SALL PERD UN RÉFÉRENDUM
Les électeurs disent avoir sanctionné le camp présidentiel qui faisait montre d’une « arrogance » injustifiée à leurs yeux. Ainsi, le vote « référendaire » avec son caractère scientifique rentre dans l’histoire électorale nationale.
Les résultats des élections locales de dimanche dernier sont connus dans leurs grandes tendances. Des élections qui ont pris la forme d’un référendum pour ou contre le président Macky Sall. Cette donne a favorisé l’élection de beaucoup de maires qui ne sont pas connus des populations. C’est surtout valable pour les listes de Yewwi Askan Wi. Un référendum où le Oui symbolisait YAW et le Non BBY de Macky Sall. Un référendum qui a vu les populations de la région de Dakar sanctionner le président de la République et ses listes.
Les électeurs disent avoir sanctionné le camp présidentiel qui faisait montre d’une « arrogance » injustifiée à leurs yeux. Ainsi, le vote « référendaire » avec son caractère scientifique rentre dans l’histoire électorale nationale. Des votants approchés estiment que les élections locales de dimanche dernier seront déterminantes pour les législatives de juin prochain et l’élection présidentielle de 2024. Des élections locales, donc, qui ont servi de référendum. Duquel le président Sall est sorti grand perdant dans les plus grosses localités. Cela s’est vérifié plus particulièrement avec la liste particulière de Touba où les populations ont contourné de manière intelligente les bulletins de « Benno Bokk Yaakaar » que certains considéraient comme étant ceux du Khalife général. A la place, ils ont utilisé le bulletin blanc pour signifier leur opposition à la liste dite « du Khalife ». Des analystes politiques interpellés, parmi lesquels le Pr Ngouda Mboup et le journaliste Mamadou Thior du Cored, évoquent la nouvelle réalité politique qui s’impose au président Sall. Avec cette nouvelle approche des électeurs, Macky Sall est le grand perdant de ce « référendum ».
Pr Ngouda Mboup, constitutionnaliste: « Macky Sall doit rectifier le tir et de revoir sa gouvernance publique »
Les élections locales du 23 janvier 2022 ont été décevantes pour la coalition « Benno Bokk Yaakaar » sur une bonne partie du territoire national. « Yewwi Askan Wi », mise sur pied par des membres de l’opposition radicale, s’est retrouvée avec une plus grande partie des mairies, en tout cas les plus convoitées. D’après le constitutionnaliste Ngouda Mboup, constitutionnaliste, ces élections locales, aux allures de votes sanction, semblent être une alerte pour les prochaines législatives de juin 2022 et à l’élection présidentielle de 2024. Selon notre interlocuteur, les Sénégalais ont sanctionné le régime en place. Elles ont envoyé un signal fort au Président de la République en lui demandant de clarifier sa position sur un certain nombre de questions. La première, fondamentale, est sa position qui devrait être sans équivoque sur le 3ème mandat. La seconde, concerne la gouvernance publique où les électeurs demandent au Président de rectifier le tir.
Éclatement du vote au profit de l’opposition
La troisième chose, relève-t-il, serait qu’il élargisse et éclaircisse les règles afin que la démocratie sénégalaise ne soit plus étouffée à travers des chroniques judiciaires et des positions partisanes qui brouillent les cartes et qui ne permettent pas aux citoyens de s’exprimer librement. Concernant le vote sanction, Pr Ngouda Mboup estime qu’il est normal. « La coalition Benno Bokk Yaakkaar est à bout de souffle. Et cette situation a produit un vote éclaté alors que l’opposition, dont « Yewwi Askan Wi », bénéficiait d’un vote compact. Ce qui lui a permis de prendre le dessus », dit-il. Il s’y ajoute que beaucoup de leaders, investis par le président de la République, ont été parachutés. Alors que, dans la coalition « Yewwi Askan Wi », il y avait une compétition sous forme de primaires pour choisi rles candidats. Cette formule lui a permis de rafler ce grand nombre de municipalités. « Les populations ont envoyé un signal fort à la classe politique qui était en train de somnoler en lui disant qu’elles mettent au-dessus de tout, et notamment de l’argent et de l’arrogance du pouvoir, les valeurs et les principes. Les valeurs et les principes devant l’achat des consciences. Il y’a des dynamiques sociales fortes en marche que rien ne peut arrêter », estime le Pr Ngouda Mboup.
Transparence et recevabilité
Autre chose très déterminante dans le vote des Sénégalais de dimanche dernier, selon le constitutionnaliste, c’est le fait que la transparence et la recevabilité incombent à toute personne qui détient une parcelle d’autorité ou qui aspire à une fonction gouvernante. Les listes parallèles avec le vote-sanction étaient une stratégie à risque qui définira les règles du prochain remaniement. « Si, dans cinq mois, on organise des législatives, on sera dans une continuité, c’est l’état de grâce comme on dit et l’opposition va encore rafler et faire une razzia à l’Assemblée nationale. Et, il y a des risques d’imposer une cohabitation au président Macky Sall à l’Assemblée nationale. Dans ce cas de figure, le Président Sall risque d’être un monarque qui règne. Mais, il ne gouverne pas en attendant l’élection présidentielle 2024 », prévient Ngouda Mboup.
MAMADOU THIOR, CORED : « Ousmane Sonko a jeté un référendum sur Macky Sall »
Mamadou Thior, président du Cored (Commission pour le respect des règles d’éthique et de déontologie de la presse), accroché par le Témoin, a insisté sur le discours du leader de Pastef, Ousmane Sonko, un des leaders de l’opposition. Le journaliste a rappelé qu’Ousmane Sonko n’a jamais cessé de dire que tous ceux qui veulent voter pour lui devaient le faire à l’occasion de ces locales. Et, les résultats à Ziguinchor, montrent que les populations ont adhéré largement à son appel. Les élections locales risquent d’être un baromètre de mesure pour les prochaines élections législatives de ce mois de juin et présidentielle de 2024. Mamadou Thior du Cored affirme qu’un des principaux opposants, Ousmane Sonko, a jeté un référendum sur le président Macky Sall. « Partout où il est passé, il a répété qu’en direction de 2024, tous ceux qui voudraient voter pour Sonko afin qu’il soit président, doivent le faire maintenant. Un appel entendu aussi bien à Ziguinchor que dans d’autres grandes villes où des candidats de « Yewwi Askan Wi » ont défait des ténors de « Benno Bokk Yaakar ». « On peut dire que « oui », ces élections étaient bien un référendum que l’opposition a gagné contre le pouvoir », martèle Mamadou Thior du Cored.
Rappelant que le président de la République doit nommer, sous peu, un Premier ministre, l’analyste indique que « ce sera à lui de voir le profil adapté pour limiter les dégâts. Cette personnalité doit être un rassembleur pour taire les contradictions qui naissent au sein de son parti. Aujourd’hui, son éventuelle candidature pour 3ème mandat pose problème au sein de son parti. Certains veulent être candidats en 2024. Et, ils ne peuvent pas l’être », explique Mamadou Thior. Selon lui, les résultats de dimanche dernier montrent que Macky Sall ne peut pas être candidat en 2024. « Ces problèmes de succession sont à régler en interne. Ma position a toujours été que le président Macky Sall ne posera pas sa candidature pour un troisième mandat. Alors, il doit éclairer une bonne fois pour toute la population sénégalaise de manière solennelle et nette sur cette question ». Mamadou Thior est d’avis que le président Macky Sall a l’occasion actuellement de se concentrer sur le reste de son mandat et de préparer sa sortie par la grande porte. «Au moment où nous sommes en train de savourer ce beau visage montré par le Sénégal à travers la réussite démocratique des élections départementales et municipales, il y a un pays, le Burkina en l’occurrence, qui est en train de vivre un coup d’Etat. C’est dire que nous sommes un pays chanceux. Alors, nous devons nous en féliciter et prier le Bon Dieu que cela continue. Quand une démocratie est vitale, il n’y a aucune place pour ces coups d’Etat que nous voyons dans la sous-région », conclut-il.
VIDEO
SÉNÉGAL CAP-VERT, LA RUE RÉCLAME ENFIN LE GRAND JEU AUX LIONS
Peu convaincus de l’entrée en scène des Lions depuis le coup d’envoi de la CAN 2022, des Sénégalais demandent au coach comme aux joueurs de faire ce qu’ils ont chacun à faire pour rendre fier le peuple sénégalais déçu.
Entrés laborieusement dans la compétition de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2022, le Sénégal rencontre ce mardi le Cap-Vert. Quelques jours avant AfricaGlobe a donné la parole aux Sénégalais de Dakar pour exprimer leurs attentes par à rapport à ce match.
Les Lions de la téranga, de l'avis des citoyens n'a toujours rien prouvé sur la pelouse et ce, en dépit de son niveau de son ranking FIFA et de tous ses joueurs internationaux de haut niveau comme Sadio Mané et Cie.
Les personnes interviewées attendent toutes que le Sénégal sorte enfin le grand jeu et démontre qu’il est champion d’Afrique. Des Sénégalais ne cachent pas leur déception pour ce que le Sénégal a déjà fait comme prestation. Ils restent sur leur faim, tout en espérant un réveil des Lions.
Même si le Cap-Vert est un petit poucet, les inquiétudes demeurent Le Sénégal risque de subit le même sort que l’Algérie. Ils éraient les deux favoris de cette compétition panafricaine du foot.
Par Moustapha BOYE
COMME SARKOZY, MACKY SALL ASSUMEZ VOTRE RESPONSABILITÉ
Les locales ont été un véritable référendum. La Bérézina subie par Macky Sall est illustrative de la forme référendaire prise par les Locales de dimanche dernier
Le 06 mai 2012, Nicolas Sarkozy, sentant la tournure prise par l’élection présidentielle qui donnait à François Hollande la victoire, était monté au créneau rapidement. « Je porte toute la responsabilité de cette défaite, je ne suis pas un homme qui n'assume pas ses responsabilités. Il me faut en tirer toutes les conséquences", avait-t-il déclaré au palais de la Mutualité à Paris. Seulement Nicolas Sarkozy n’est pas Macky Sall. Macky Sall non plus n’est pas Nicolas Sarkozy.
La comparaison ne saurait être de mise tant les personnalités des deux hommes sont comme la nuit et le jour. Mais les deux hommes partagent une chose. Ils sont des hommes politiques qui ont eu des trajectoires différentes, mais ils ont été exposés à un moment à la sanction populaire. N’allez surtout pas dire que Macky Sall doit être extirpé des locales. Une telle assertion n’est pas honnête et ne rend pas service à l’homme puisque les tenants d’une telle thèse pourraient pousser le chef de l’Etat à s’enfermer dans un déni politique. Or le ressac est vite arrivé. Il est d’ailleurs proche avec les Législatives prévues au mois de juin prochain.
Le déni de la responsabilité est destructeur lorsque les enseignements n’ont pas été tirés par ceux qui doivent le faire. Les locales ont été un véritable référendum. La Bérézina subie par Macky Sall est illustrative de la forme référendaire prise par les Locales de dimanche dernier. La défaite subie par ses troupes dans les grandes villes comme Dakar, Ziguinchor, Kaolack (où c’est quand même son poulain, Serigne Mboup qui a gagné), Thiès, Rufisque, Guédiawaye et certainement Pikine porte essentiellement l’empreinte du président Macky Sall.
La chute de ces villes importantes autant par la densité de leur bassin électoral que par leur symbolisme est un message très fort à décrypter pour le président de la République. Il est le seul et unique responsable de cette Bérézina électorale. D’abord en voulant toujours d’être le dieu suprême, l’Alpha et l’Oméga de BBY, qui veut faire de lui à chaque occasion le détenteur unique des trajectoires politiques de tous, Macky Sall voit se renfermer sur lui le piège que lui tendent ses alliés. Toutes les investitures ont été faites dans le secret de son bureau.
Les consultations de ses partenaires de premier plan (PS et AFP) n’ont été que de pure forme. Macky Sall a été le seul à réaliser son casting des investitures qui ont été contestées des fois avec succès (à Kolda avec Mame Boye Diao, à Diass avec Mamadou Dione) mais la plupart du temps se sont soldées par des défaites électorales. Des listes parallèles issues des flancs de Benno Bokk Yakaar (BBY) ont participé à la défaite de la coalition présidentielle dans beaucoup de localités. Elles sont la manifestation de rejet du mauvais casting des investitures de Macky Sall.
Ensuite, la responsabilité du président a été surtout de n’avoir pas laissé les populations lui transmettre leurs choix des hommes et des femmes qu’ils jugeaient les plus aptes à diriger leurs collectivités. Une telle stratégie permettait d’éviter le parachutage d’hommes et de femmes qui, même s’ils occupent des postes de ministres ou de DG, n’étaient pas en réalité porteurs de voix. Et le pire, c’est de brandir une épée de Damoclès sur la tête de ces ministres et Dg pour les menacer de la guillotine en cas de défaite. Au finish, ce 23 janvier, toute cette stratégie a été un échec qui porte l’empreinte du président Macky Sall.
En outre, la responsabilité du président, c’était aussi cette incapacité à avoir une lecture politique de la menace de Yewwi Askan Wi (YAW). La réponse à apporter à cette coalition n’a pas été bien pensée par ceux qui conseillaient le chef de l’Etat. YAW réunit des ténors comme Khalifa Sall, Ousmane Sonko, Barthélemy Dias et Serigne Moustapha Sy. Chacun de ces quatre dirigeants pris isolément détenant une bonne base électorale, l’union de leurs forces ne peut donc que donner lieu à un ouragan électoral. Surtout, la responsabilité du président, c’est d’avoir raté son link avec la jeunesse du pays.
Malgré tous les derniers efforts faits dans le cadre du projet pour l’emploi des jeunes « Xeyu Ndaw Yi » avec à la clef un financement de 450 milliards de frs sur trois ans, la jeunesse a été le véritable acteur de la défaite de BBY lors de ces locales. Les jeunes sont massivement sortis pour accompagner partout sur le terrain les différents dirigeants investis par l’opposition. La réalité, c’est que Macky Sall, un président né après les indépendances, n’a jamais pu parler à ses jeunes. Il est rarement vu sur un terrain de basket, de football, se joindre à des jeunes pour prendre le thé. Et pire, l’habillement du président ne fait pas jeune.
Rêver de voir Macky Sall en jean ou en basket ou en tee-shirt n’est pas envisageable chez l’homme qui préfère l’habillement traditionnel, mais surtout s’accoquiner à une vieille garde comme le président de l’Assemblée Nationale Moustapha Niass qui frôle les 90 ans. Macky Sall préfère s’agenouiller devant les marabouts plutôt que d’aller dans les concerts où s’amusent les jeunes. La génération des 20 ans qui a investi massivement les urnes ce dimanche ne se reconnaît évidemment pas dans des dirigeants du siècle dernier.
Macky Sall est jeune dans l’âge, mais il est vieillot dans l’esprit et dans les actes. Il est trop vieux dans le comportement et les actes pour parler aux jeunes. Bref, comme Nicolas Sarkozy, sa responsabilité est totale et entière dans cette Bérézina subie par son camp ce dimanche. En acceptant cette responsabilité, il entame le chemin de la prise de conscience politique que ce 23 janvier a été une sanction politique contre lui essentiellement. Il doit en tirer les conséquences politiques pour éviter le drame politique du président Wade qui, en 2009, après avoir perdu l’essentiel des grandes villes de notre pays, n’avait pas décrypté le message des populations. Trois années après, en 2012, il était balayé par son ancien Premier ministre Macky Sall.
A présent, c’est à ce dernier de décrypter très rapidement le message que lui ont adressé les Sénégalais ce dimanche afin de ne pas rater le virage des législatives de juin prochain. Mais surtout celui de 2024 à propos duquel nos compatriotes attendent un signal fort. En attendant, l’urgence, pour le président de la République, c’est de remobiliser ses troupes, de structurer son parti et sa coalition pour essayer de les réconcilier avec les Sénégalais. Sinon…
LE SÉNÉGALAIS LAMBDA LIVRE SES APPRÉCIATIONS DES LOCALES
Après les premières tendances des résultats provisoires des élections municipales et départementales du 23 janvier, les commentaires et débats vont bon train dans les Grand-Place
Le malheur des uns fait le bonheur des autres. Après la déroute de Bennoo Bokk Yaakaar dans la capitale et la victoire de Yewwi Askan Wi avec Barthélémy Dias à Dakar, et Ousmane Sonko, à Ziguinchor, à l’issue des élections locales et territoriales du 23 janvier 2022, les langues se délient. Au lendemain du verdict des urnes, l’heure est aux débats, parfois houleux, suscitant beaucoup de polémiques entre les partisans. Chacun y va de ses commentaires et appréciations pour justifier la victoire des uns et la défaite des autres.
Après les premières tendances des résultats provisoires des élections municipales et départementales du 23 janvier, les commentaires et débats vont bon train dans les Grand-Place. Tout le monde s’y met et jette son grain de sel dans la sauce, soit pour jubiler ou se désoler de la situation. Dans la rue, nombre de gens n’ont que la défaite de Bennoo Bokk Yaakaar, avec le ministre Abdoulaye Diouf Sarr, et la victoire de Yewwi Askan Wi (Barthélémy Dias à Dakar et Ousmane Sonko à Ziguinchor) à la bouche. Toutefois, les avis divergent car, si les uns se réjouissent de la déroute du candidat Bennoo Bokk Yaakaar à la ville de Dakar, tel n’est pas le cas pour d’autres.
Selon Ibou Traoré, le candidat de la mouvance présidentielle, Abdoulaye Diouf Sarr, mérite largement cette défaite. «Je ne pouvais pas espérer mieux. Il avait cru qu’il allait gagner parce qu’il avait le soutien du président de la République ; il s’est fourré le doigt dans l’œil. Il a perdu partout et c’est une preuve pour lui de savoir que les Sénégalais ne veulent plus de lui, ni son maître d’ailleurs. Même dans sa propre commune, il a perdu. Quelle honte !», souligne-t-il. Avant de dire que cette gifle servira de «leçon» au président Macky Sall dont la position sur le troisième mandat n’est pas encore claire. «Il subira pire que Diouf Sarr, en 2024. On en a marre de lui. Ce n’est que le début, il n’a encore rien vu», martèle Ibou Traoré, la quarantaine.
Rencontré par hasard dans la rue à Grand-Dakar, Gaston Gueye embouche la même Trompette, pour se réjouir de la chute de Diouf Sarr. «Il a perdu Dakar et sa commune ; rien ne lui reste à part ses yeux pour constater à quel point les Sénégalais le détestent. S’il avait gagné, j’aurai juré qu’ils ont volé les élections ; mais Alhamdoulillah !», dit-il.
Poursuivant son propos, il ajoute : «Barthélémy Dias mérite amplement cette victoire car il a toujours montré aux Sénégalais qu’il était de leur côté, peu importe ce qu’il lui arrive. Et ils ont été reconnaissants envers lui et nous lui faisons une confiance aveugle pour un changement radical», espère-t-il. Selon lui, tous les candidats de Yewwi méritent leurs victoires car, dit-il, «ils ne sont pas comme les autres qui passent tout leur temps à dilapider l’argent du peuple».
Pour Souleymane Diatta, les candidats de Yewwi Askan Wi sont soudés et c’est une coalition pleine d’ambition. «Cette entente, honnêteté, a été leur force pour remporter la victoire dans beaucoup de localités. Je ne dirai pas que Bennoo Bokk Yaakaar ne pouvait pas gagner car Diouf Sarr est un excellent élément. Mais Barth aussi est très déterminé et Dakar a besoin d’un nouveau souffle et un changement. Et pour cela, Barth est mieux placé car il a toujours placé la population avant ses intérêts», fait savoir Souleymane Diatta.
Dans ce même sillage, Mariama Dioum estime qu’Ousmane Sonko allait gagner, par force, à Ziguinchor car il a été longtemps soutenu par cette population qui ne voulait plus d’Abdoulaye Baldé comme maire. «Je savais qu’il allait faire dégager Baldé, en un claquement de doigt. Entre ces deux-là, c’est comme le lion et la biche. Celui qui ne gagne pas dans son propre fief, c’est parce que c’est un incompétent. Tel n’est pas le cas pour Sonko. Il n’a jamais dépensé 1 franc qui ne lui appartient pas. Il n’est pas un ‘’vautour’’ qui rôde autour de l’argent des gens», soutient Mariama Dioum.
Pour sa part, Assane Diop, la cinquantaine, estime que le candidat de Bennoo Bokk Yaakaar devait gagner la ville de Dakar, de même que Aliou Sall, à Guédiawaye. «Un autre Macky à la ville de Dakar allait faire l’affaire car les Sénégalais ont besoin de quelqu’un comme lui et non celui qui caresse dans le sens du poil. Avec Diouf Sarr, je suis sûr que Dakar aurait un nouveau visage. Car Macky serait derrière lui, pour la bonne gestion de la ville de Dakar. Mais, c’est dommage», se désole-t-il. Dans ces appréciations, chacun est prêt à défendre, bec et ongles, sa position, son candidat et dénigrer les autres.
ALIOU CISSÉ ET SES HOMMES ATTENDUS AU TOURNANT
Sortis in extremis premiers de leur groupe sans faire peur, ni faire briller leur talent de jeu malgré le réservoir de talents au niveau international, le Sénégal affrontent le Cap Vert qui ont surpris beaucoup d’amateurs de foot
Qualifiés en 8ième de finale avec 5 points, deux nuls et 1 victoire et sortis en tête de leur poule in extremis, les Lions du Sénégal, même s’ils sont tenus comme meilleure équipe d’Afrique par la FIFA ont manqué pour le moment au rendez-vous de cette CAN. En termes de maîtrise et de beau jeu. Les hommes d’Aliou Cissé devront se confronter, ce mardi 25 janvier 2021, à l’équipe du Cap-Vert, une équipe qui a pu briller pour se qualifier en 8ième de finale. Chez les supporters sénégalais, l’espoir est grand tout comme les attentes.
Sortis in extremis premiers de leur groupe sans faire peur, ni faire briller leur talent de jeu malgré le réservoir de talents au niveau international, les Lions du Sénégal affrontent en 8ième de finale de la Can Cameroon 2021 le Cap Vert surnommée les Tubaroes Azuis qui n’ont pas manqué leur rendez-vous de cette CAN et qui ont surpris beaucoup d’amateurs de foot. Jugée comme meilleure équipe d’Afrique selon le classement de la la FIFA, l’équipe d’Aliou Cissé doit confirmer ce statut sur le terrain, nous dit Amar Ndiom. « Sénégal-Cap Vert est un match plein d’enjeux. Les Lions doivent confirmer leur statut de leader, la première nation au classement FIFA en Afrique et aussi rassurer sur les résultats catastrophiques lors des dernières rencontres».
Et d’ajouter : « L’équipe et au complet même si l’absence de Ismaël Sarr, Krépin et Kouyaté nous manque. Les joueurs doivent mouiller le maillot… Nous avons un milieu très défensif et l’absence d’Ismaël Sarr et Krepin Diatta qui était le moteur de l’équipe a eu des effets sur l’attaque et au milieu du terrain. De ce fait, Sadio et ses coéquipiers doivent mouiller leur maillot et avoir cette culture de la gagne ».
A l’en croire, « le Cap Vert s’est montré très décisif durant la compétition et il n’y a pas de petite équipe vu que nous avons eu toute la peine du monde à battre le Malawi». Quid du cas Aliou Cissé dont le coaching est décrié pour l’équipe nationale ? Babacar Badji, jeune joueur de Racing Club de Dakar est formel. Pour lui, Aliou Cissé doit s’imposer pour montrer son leadership sur ce match. « Aliou Cissé est très critiqué sur ses choix et la prestation des joueurs. Ce match est très important pour lui, pour savoir s’il doit rester dans la tanière comme entraineur ou quitter. Toutefois, les joueurs aussi doivent montrer leur talent de jeu et remporter la victoire».
ET Abou Ndiaye de confirmer : « Aliou Cissé a commencé à durer dans l’équipe et il doit pour une fois nous apporter un trophée. Si ce n’est pas le cas, il quitte son poste d’entraineur », dit-il de manière catégorique.
LES «LIONS» FACE AU DÉFI CAP-VERDIEN
Les choses sérieuses vont débuter pour l’équipe du Sénégal dans cette CAN-2021 qui va affronter ce mardi 25 janvier, au stade omnisports de Bafoussam, le Cap-Vert dans le deuxième derby ouest africain du tableau des 8emes de finale
De Nos Envoyés spéciaux Abdoulaye THIAM & OMAR DIAW |
Publication 25/01/2022
L’équipe du Sénégal s’attaque ce mardi aux huitièmes de finale de la CAN-2021 en affrontant, au stade omnisports de Bafoussam, celle du Cap-Vert. Dans ce deuxième derby ouest africain après celui de Guinée-Gambie, les Lions restent naturellement favoris face aux Requins Bleus. Après une première phase, peu convaincante, les Lions n’ont plus le droit à l’erreur. Il s’agit de gommer les imperfections dans le jeu, monter en puissance et d’endosser le rang de favoris de la compétition.
(BAFOUSSAM, CAMEROUN) - Les choses sérieuses vont débuter pour l’équipe du Sénégal dans cette CAN-2021 qui va affronter ce mardi 25 janvier, au stade omnisports de Bafoussam, le Cap-Vert dans le deuxième derby ouest africain du tableau des 8emes de finale. Les Lions vont engager un tournant décisif dans cette phase à élimination directe. Ce sera également le point de départ d’une nouvelle dynamique que le Sénégal va tenter d’impulser en direction de cet objectif majeur de trophée. Arrivés en tête de sa poule B sans le moindre but encaissé mais avec un seul petit but marqué, les Lions n’ont pas encore abordé la compétition sous les meilleurs auspices. Même si l’essentiel a été fait avec la qualification en poche, la phase de groupes est restée mitigée. Si tout avait commencé avec une victoire peu convaincante face au Zimbabwe (1-0), les deux matchs nuls blancs concédés respectivement devant la Guinée (0-0) et le Malawi (0-0) ont fait poindre pas mal de doutes. Peu rassurante sur son jeu, la bande à Sadio Mané devrait montrer d’autres dispositions pour pouvoir poursuivre l’aventure. A défaut, rentrer à la maison. Sur le papier, il n’y a pas photo et le Sénégal partira nettement favori face à des Requins Bleus, invités dans le top 16 africain suite à une troisième place dans le groupe A. Si on s’appuie sur ce qu’on a vu depuis le début des 8e de finale avec son lot de surprises et de matchs pièges, les Lions doivent resserrer la garde face à une formation qui jusqu’ici leur réussit plutôt bien lors de leurs différentes confrontations. Les Lions restent sur une série de trois victoires face aux Requins Bleus ces dernières années, dont une en amical en juin dernier au Sénégal.
GAGNER ET POURSUIVRE SA MONTÉE EN PUISSANCE
Les données sont simples pour Aliou Cissé et ses hommes : Continuer la montée en puissance et endosser enfin le costume de favori qui leur a été taillé avant le début de la compétition. Pour cela le Sénégal a l’obligation de gommer les imperfections notées sur le plan tactique, le manque criard d’efficacité devant le but et proposer un jeu plus conquérant. Dans cet élan, le sélectionneur national est, un peu plus clair en déclarant qu’il n’attendait céder la moindre parcelle à son adversaire. Autrement dit, il faudra gagner ou rentrer à la maison. « Comme je l’ai dit, à nous de hisser notre niveau de jeu et de mon trer qu’on est capable de pratiquer un football qui peut déstabiliser cette équipe Cap-Verdienne. Ça ne sera pas un match facile, on le sait parce qu’en face, on aura une équipe hyper-motivée qui n’est pas là par hasard. A nous d’aller jusqu’au bout de cette rencontre là pour la gagner », a indiqué le sélectionneur des Lions. En face, ils trouveront des Requins Bleus excités et aux dents acérées. Ryan Isaac Mendes, l’ailier du Cap Vert croit aux chances de son équipe face aux Lions. «Je ne dirais pas que c’est le meilleur moment. Ce n’est jamais facile de jouer contre le Sénégal. C’est une grande nation de football. Ils ont des joueurs qui jouent dans les plus grands clubs au monde. Ça va être compliqué. Mais, c’est un match qui nous excite forcément parce qu’on veut toujours affronter les meilleurs. On sera prêts. À eux d’être prêts aussi», a t-il clamé
ÉCHOS DE LA CAN
100 MARABOUTS EN RENFORT
Le Cameroun ne lésine pas sur les moyens mystiques. Tous les coups sont permis pour gagner le trophée à la maison. Alors que tout le monde s’interroge sur l’absence de cas de Covid au sein des Lions indomptables, la presse annonce le renfort de 100 «puissants» marabouts. L’obscurantisme est en marche ! Les Sénégalais sont avertis.
204 MILLIONS EN PRIMES
En plus des 7 millions de primes de qualification, les 4 millions de primes de participation, chaque joueur, chaque membre du staff technique et médical, chacun des quatre agents (deux du ministère et deux de la Fédération) a empoché 4 millions. Ce qui fait un total de 204 millions FCFA. Si ce soir les Lions réussissent à battre les Requins Bleus du Cap Vert, ils vont encaisser chacun 5 millions de plus.
ELECTIONS LOCALES à BAFOUSSAM
Les résultats des élections locales étaient très bien suivis par les différentes délégations sénégalaises. La tension était même palpable chez certains à cause de beaucoup de candidats sportifs. C’est le cas de Me Augustin Senghor (Gorée), Matar Ba (Fatick), Abdoulaye Saydou Sow (Kaffrine), Mohamed Djibril WADE (Biscuiterie), Mameboye Diao (Président As Kolda), Yaya Baldé dit Zeus (membre du ComEx de la FSF), Abdoul Aziz Gueye (ancien président de l’Us Ouakam), Ibrahima NIANG (Secrétaire général adjoint FSF), Badara Ndiaye (Premier viceprésident Sports Travaillistes, Régisseur des bourses) etc.
RESTAURANT DE AMADOU KANE
Le quatrième vice-président de la FSF, tout puissant président de l’ONCAV connu pour sa générosité légendaire en restauration, ne l’a pas laissé à son domicile à Amitié. A la résidence Sare, le frère de Mamadou Elimane Kane, nouveau maire de Thilogne, c’est le «Guente Toubab» tous les jours. Journalistes, dirigeants, chauffeurs, personne n’est laissé en rade. Même les gardiens et les policiers camerounais sont servis au petit déjeuner, déjeuner et dîner. Il est appuyé dans sa tâche par OUSMANE THIANE Sarr, MBAYE MBOW alias Motsepe et autres Abdoulaye Cissé. La TERRANGA sénégalaise !