Macky Sall sur sa défaite à Keur Massar aux Locales
Visiblement, le Président Macky Sall ne digère toujours pas sa défaite à Keur Massar lors des élections territoriales. Face aux jeunes lors de son «Jokko ak Macky», le chef de l‘Etat n’y est pas allé de main morte. A l’en croire, avec toutes les ambitions qu’il a pour ce nouveau département, surtout dans le domaine éducatif, il est inacceptable qu’il ait perdu les élections locales. Et sans langue de bois, Macky Sall soutient: «J’ai perdu les élections à cause de la division de mes responsables politiques dans cette localité. Pour moi, c’est la principale cause.» Toutefois, il a promis d’appuyer le département dans le domaine éducatif et culturel. Concernant ce dernier secteur, le chef de l’Etat a promis de créer un grand centre culturel dans le département. Dans la foulée, il a promis l’octroi d’une fréquence pour que Keur Massar se dote d’une radio communautaire ; ce qui est une vieille doléance des populations.
Mamy Aby Sèye prend les commandes de la DER/FJ
Il a réservé la primeur de l’information aux jeunes et aux femmes de Keur Massar avec qui il dialoguait via zoom. En effet, le Président Macky Sall a annoncé hier, en direct de la séance zoom, la nomination de Mame Aby Sèye à tête de la DER. En effet, la désormais ancienne directrice générale du Fonds de Financement de la Formation et Technique (3Fpt) a la mission de continuer le travail de Pape Amadou Sarr. Urbaniste et titulaire d’un doctorat en Démographie, Mame Aby Sèye prend ainsi les rênes de la Der/Fj dont la gestion suscite toujours la polémique.
La Cour suprême réhabilite le juge Ngor Diop
La Chambre administrative de la Cour suprême a statué hier sur le recours du juge Ngor Diop. Président du tribunal d’instance de Podor, Ngor Diop avait été affecté, en août 2020, comme conseiller à la Cour d’appel de Thiès, suivant une consultation à domicile des membres du Conseil Supérieur de la Magistrature (Csm), après avoir placé sous mandat de dépôt un marabout-pyromane. Ce, malgré les multiples pressions venues du procureur général de Saint-Louis et du ministère, d’après ses avocats. Selon les informations exclusives de «Libération online», la Cour suprême vient tout simplement d’annuler son affectation pour violation de l’article 6 du statut des magistrats.
Macky Sall invité à nommer son Premier ministre
L’attente des Sénégalais pour connaître le nouveau chef de gouvernement commence à devenir longue. Alors qu’on pensait que le Premier ministre allait être nommé juste après l’inauguration du stade Me Abdoulaye Wade, le Président Macky Sall continue de maintenir le suspense. Des voix commencent à s’élever pour rappeler au chef de l’Etat qu’il est en train de violer la loi. Le coordonnateur national du Forum Civil, Birahime Seck, invite le président de la République à respecter la cohérence constitutionnelle, en nommant un Premier ministre et en se conformant à la nouvelle architecture institutionnelle. M. Seck souligne que le chef de l’Etat et ses partisans n’ont pas cessé de communiquer sur le fait qu‘il avait besoin d’un Premier ministre parce que ses fonctions à l’Union Africaine seraient assez lourdes ; ce qui ne l’empêche pas pourtant de faire le tour du pays.
Le rappel d’Abdoul Mbaye à Macky
Restons sur la nomination du Premier ministre pour dire que ce n’est pas seulement la société civile que la question intéresse. Les hommes politiques aussi s’y mêlent. Le président de l’Act, Abdoul Mbaye, rappelle aussi que «Macky Sall, trop occupé par l’UA, le retour du PM fut présenté comme nécessaire». Ce dernier n’est pas encore nommé, dit-il, mais Macky Sall trouve pourtant le temps de se mettre déjà en campagne pour 2024. «Personne pour travailler et piloter le Sénégal», dénonce l’ancien Premier ministre. Il prévient que le Sénégal va droit au mur, car meetings, fêtes et dépenses seront suivis par un réveil particulièrement brutal.
Mandat d’arrêt international contre César Atoute Badiate
L’affaire du massacre de Boffa Bayotte a été appelée hier devant la barre de la chambre criminelle du Tribunal de Grande Instance de Ziguinchor. Mais sur 14 accusés, seuls 13 ont répondu présent. D’après la «Rfm», l’absent n’est personne d’autre que César Atoute Badiate. Il est sous le coup d’un mandat d’arrêt international. L’ouverture du procès est fixée pour le 21 mars prochain. A rappeler que 14 bûcherons ont été tués le 6 janvier 2018 dans la forêt de Boffa Bayotte, non loin de la frontière avec la Guinée-Bissau.
Modernisation du marché central de Mbour
Dans quelques jours, le nouveau maire de la commune de Mbour va s’attaquer au chantier le plus sensible de la capitale de la Petite côte. Lors d’une rencontre qu’ils ont eu avec Cheikh Issa Sall, les commerçants ont demandé à ce dernier de désencombrer le marché dont les rues sont occupées par les tabliers et les ambulants. Cette occupation illégale de la voie publique a fini par faire du site une zone hors-la-loi. Il est difficile pour les piétons de se frayer un passage à plus forte raison une voiture. C’est pourquoi, les acteurs ont rencontré le maire de Mbour pour la mise en place d’un cadre de concertation dont le but est l’aboutissement de la satisfaction de leurs doléances. Le secrétaire général de l’union des marchands ambulants et petits commerçants du marché central de Mbour pense que la municipalité doit moderniser le marché. Selon Mamadou Kane, les principaux problèmes du marché central sont l’occupation illégale de la voie publique, le manque d’éclairage public, l’absence de bouches d’incendie et de canalisations. Pour sa part, le maire a promis aux marchands qu’il fera de son mieux pour satisfaire leurs doléances. Cheikh Issa Sall promet de refaire la canalisation, d’augmenter les bouches d’incendie et de dégager quelques rues afin de faciliter l’accès au marché. C’est pourquoi le 20 mars, la municipalité va nettoyer le marché, curer le canal et refaire les toilettes.
Il envoie les images intimes de sa petite amie à ses parents
Les éléments du commissariat Ndamatou de Touba ont mis la main sur un homme accusé par sa petite amie d’avoir partagé ses images intimes à travers l’application WhatsApp. Ayant pris le téléphone portable de sa copine à son insu, il a réussi à accéder à son compte WhatsApp, sans que cette dernière le sache. Ce qui sera fatale pour la jeune fille. Car son copain, désireux de satisfaire sa libido avec elle, lui a demandé de quitter Fatick où elle habite pour venir récupérer le téléphone portable qu’il lui a acheté. Dès qu’elle est arrivée à la capitale du Mouridisme, elle a fait l’objet de chantage venant de son petit-ami. Ce dernier lui a fait clairement savoir que si elle voulait récupérer son téléphone, elle devait accepter qu’il tire d’abord un coup. C’est ainsi qu’il l’a invitée à aller avec lui au domicile d’un de ses amis. Mais la fille a préféré garder son honneur et rentrer bredouille à Fatick. Sidéré par le fait qu’il n’ait pu satisfaire son fantasme sur sa copine, il décide de se venger d’elle. Ainsi, il utilise son compte WhatsApp auquel il avait accès pour envoyer les images obscènes de la fille aux membres de sa famille et à ses contacts. Au lieu de se morfondre, la fille a pris son courage à deux mains pour déposer une plainte au commissariat de Ndamatou. Arrêté, son bourreau, présenté comme un charlatan, n’a pas nié les faits.
Tension politique à Djidah Thiaroye
La tension politique refait surface à Djidah Thiaroye Kaw à l’approche des élections législatives. En effet, la tentative de délocalisation de la commission d’inscription sur les listes électorales jusque-là logée au centre Jacques Chirac a créé des problèmes. D’autant que des militants du Parti Démocratique Sénégalais (Pds), hostiles à la délocalisation de la commission dans les locaux de la mairie de Djidah Thiaroye Kaw, se sont mobilisés pour tenter d’empêcher l’implantation de la commission. Il a fallu l’intervention très rapide de la police de Thiaroye pour ramener le calme. Les limiers ont interpellé 8 personnes avant de les relaxer. Les libéraux chargent le sous-préfet de Pikine Dagoudane qu’ils accusent d’avoir créé l’incident en accordant au maire de Benno Bokk Yaakaar, Modou Guèye, ce qu’il n’a jamais accepté pour le Pds à savoir l’installation de la commission d’inscription à la mairie.
Révision de la convention collective du transport routier
Le Syndicat Démocratique des Transports Routiers du Sénégal (Sdtrs), affilié à la centrale syndicale UTS, exige la révision de la convention collective nationale du transport routier. Ce, pour mettre fin au calvaire des travailleurs qui ne peuvent plus joindre les deux bouts. Le secrétaire général du syndicat, Waly Diabong, demande aux autorités de prendre leurs responsabilités avant qu’il ne soit trop tard. Car, prévient-il, cette frustration générale peut conduire à tout moment à un arrêt de travail.
Marche de transporteurs
Contre la concurrence déloyale des «tiak tiak» et «waat gaindé», des acteurs du transport routier comptent envahir les rues lundi prochain pour dénoncer cette situation. Le point de départ de la procession des chauffeurs membres du regroupement des taxis urbains du Sénégal, selon Pape Idrissa Diaw, est le rond-point de la Rts.
Deux vedettes remises à la Police
Les autorités policières sénégalaises ont réceptionné hier deux embarcations de type Dervinis 620 dans le cadre du projet partenariat opérationnel conjoint (POC) de lutte contre le trafic des migrants et la traite des êtres humains, financé par l’Union européenne. Ces deux vedettes affectées au Commissariat du Port Autonome de Dakar (Pad) ont déjà commencé leurs patrouilles en mer, afin d’effectuer des missions de contrôle et des actions de sauvetage.
Réplique de l’autre camp de la coalition Macky 2012
On annonçait dans notre édition d’hier la décision de la coalition Macky 2012 d’aller aux élections législatives sous sa propre bannière. La polémique s’installe. Car cette coalition connaît une scission. Et c’est la guerre de la légitimité entre les deux camps. La coordonnatrice de la conférence des leaders de la coalition Macky 2012 (un autre groupe de partis, Ndlr), Mme Fatoumata Guèye Diouf, est montée au créneau pour démentir la décision. Elle qualifie le communiqué de l’autre camp de faux. Par sa voix, dit-elle, les leaders de la coalition Macky 2012 se démarquent totalement de ces allégations tendant à manipuler l’opinion. La coalition Macky 2012 réaffirme son ancrage dans Benno Bokk Yaakaar et sa fidélité́ au Président Macky Sall. Les leaders de la coalition Macky 2012 saluent la nouvelle dynamique de la mouvance présidentielle et invitent à renforcer l’unité,́ la solidarité́ et la prise en charge de la diversité́ de la coalition surtout dans la perspective des élections législatives.
Moda Seck volait de l’or dans les maisons huppées
Son mode opératoire laisse croire que Moda Seck est un professionnel dans le vol. Pour commettre ses forfaits, il cible les quartiers huppés de Dakar et se fait passer pour un réparateur de climatiseur envoyé par le chef des lieux. Et pour tromper la vigilance des occupants, il mime de parler au téléphone avec le propriétaire de la maison afin de discuter du prix de la main d’œuvre. Il arrive même qu’il confie des tâches aux naïves domestiques. Le jour des faits, Moda Seck avait demandé à une des domestiques de lui nettoyer les filtres et à l’autre d’aller lui acheter du crédit. C’est une manière de les éloigner afin qu’il puisse cambrioler les lieux. Une fois son forfait commis, M. Seck se rendait au Mali pour écouler l’or dérobé. Comme un crime n’est jamais parfait, il ne savait pas que la maison de Boubacar Badiane qui habite aux Almadies était parsemée de vidéo-surveillances. C’est ainsi que Moda Seck a été alpagué. Après son arrestation, il a fait l’objet de plus de 5 plaintes. Poursuivi pour vol avec usage de véhicule, Moda Seck a été jugé hier devant le Tribunal correctionnel de Dakar. L’avocat de Boubacar Badiane (la partie civile) réclame 25 millions Fcfa au prévenu ; la pharmacienne Fatoumata Gaye demande 30 millions ; le professeur Guèye réclame un million tandis que Ndèye Issa Diop 15 millions. Le parquet a requis 7 ans de prison ferme. Le délibéré sera rendu le 24 mars prochain.
L'INFATION DES PRODUITS ALIMENTAIRES ET LA FREQUENCE DES CAS D'INSUFFISANCE RENALE AU MENU DE LA REVUE DE PRESSE DE L'APS CE VENDREDI
Plusieurs quotidiens se sont préoccupés, pour leur édition de ce vendredi, de la hausse des prix de certaines marchandises, dont le ciment, et des ravages de l’insuffisance rénale au Sénégal.
Dakar, 11 mars (APS) – Plusieurs quotidiens se sont préoccupés, pour leur édition de ce vendredi, de la hausse des prix de certaines marchandises, dont le ciment, et des ravages de l’insuffisance rénale au Sénégal.
‘’Dangote annonce une hausse imminente du prix du ciment’’, écrit Bés Bi Le Jour, expliquant que cette augmentation fait partie des ‘’dégâts collatéraux’’ de l’invasion menée par la Russie en Ukraine.
Pour les fabricants de ciment, ‘’cette hausse inéluctable est une question de survie’’, ajoute le même journal, citant le directeur administratif et financier de Dangote, l’une des cimenteries du Sénégal.
‘’Gare aux commerçants qui vont refuser d’appliquer’’ la décision du président de la République relative à la baisse des prix de certaines denrées alimentaires dont le riz et le sucre, avertit EnQuête.
‘’Nous serons intransigeants sur le terrain, face aux velléités de prix illicites’’, déclare au même journal le directeur du commerce intérieur.
Le Sénégal s’achemine ‘’vers une hausse vertigineuse’’ des prix du pain, de l’électricité, du carburant et d’autres produits, avertit Tribune en établissant un lien entre cette éventualité et la guerre opposant la Russie à l’Ukraine.
Source A affirme, citant le néphrologue Abdou Niang, que 850.000 personnes souffrent d’insuffisance rénale au Sénégal. Le journal donne beaucoup de statistiques concernant cette maladie dont il qualifie les conséquences de ‘’tragédie silencieuse’’.
Pour soulager les malades, ‘’la transplantation rénale sera bientôt une réalité au Sénégal’’, note Libération, qui tient cette assurance du directeur de cabinet du ministre de la Santé.
Selon le même journal, 1.510 personnes vivant avec une insuffisance rénale attendent d’être dialysés.
‘’Après les enseignants, les agents de la santé demandent un autre traitement’’, note Le Quotidien, ajoutant que ‘’bientôt les fonctionnaires de la justice et d’autres secteurs vont entrer en scène’’.
Jeudi, le gouvernement a entamé des négociations avec plusieurs syndicats de travailleurs de la santé qui réclament des augmentations salariales.
Les journaux se sont intéressés aussi aux remous de la justice en annonçant que la Cour suprême a annulé la décision par laquelle le président de la République a affecté le magistrat Ngor Diop à la cour d’appel de Thiès (ouest).
Le président du tribunal de Podor (nord) avait introduit un recours auprès de la haute juridiction en vue de l’annulation de la décision l’affectant à un poste de conseiller à Thiès. La Cour suprême a invoqué une ‘’violation (…) du statut des magistrats’’ pour donner gain de cause au magistrat, selon WalfQuotidien.
‘’Silence des armes’’
Sud Quotidien a tenté de tirer le bilan de la 13e législature sénégalaise, le mandat de cinq ans des députés en exercice depuis 2017. ‘’Le travail de la 13e législature a été pollué par divers scandales impliquant des parlementaires’’, écrit-il.
Le directeur du Service national de l’éducation et de l’information pour la santé, Bara Gaye, déplore le ‘’relâchement’’ des populations devant la pandémie de COvid-19. ‘’Tant qu’il existe un seul cas de Covid-19 dans le pays, la pandémie est encore’’ au Sénégal, a-t-il dit à Vox Populi, invitant les populations à continuer à se protéger du coronavirus et à se faire vacciner.
L’info évoque les ‘’contorsions’’ diplomatiques de la ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, Aïssata Tall, qui ‘’refuse de condamner (…) l’invasion russe en Ukraine’’.
Pour rappel, le Sénégal s’est abstenu lors du vote, au Conseil de sécurité des Nations unies, d’une résolution contre la guerre menée par la Russie en Ukraine.
Le Témoin Quotidien est préoccupé par le ‘’regain de violence’’ qu’il risque d’y avoir en Casamance (sud) à la suite des affrontements à l’origine de la mort de quatre soldats et de plusieurs rebelles, en janvier.
L’Observateur annonce que le responsable de la monétique à la CBAO a été déféré au parquet pour des faits présumés de détournement.
Trois millions provenant de l’argent présumé spolié se seraient allés à la ‘’copine’’ du prévenu, selon le journal.
L’As se veut rassurant en évoquant ‘’le silence des armes’’, grâce auquel Santhiaba Manjaque, un village sénégalais situé près de la frontière avec la Guinée-Bissau, ‘’renaît de ses cendres’’.
‘’La peur a cédé la place à l’espoir’’, dans ce village abandonné autrefois par ses habitants à cause des combats entre les rebelles et l’armée sénégalaise, rapporte le journal.
Le Soleil s’est intéressé au ‘’budget record’’ de 70 milliards de francs CFA octroyé par le président de la République à la prochaine campagne agricole. Les 41 milliards sont destinés à l’achat d’engrais, ajoute-t-il.
Par Alexis Grégoire WASSE
LE BAPTÊME DU FEU
Coin des lettres, une nouvelle du colonel Alexis Grégoire Wasse
On pouvait entendre les taons bourdonner en voletant, juste au dessus de la colonne en tenue bariolée qui serpentait sous le couvert végétal en ce début de matinée. Le sous-lieutenant Sandiakhoum Sene écrasa d’une tape sonore, une espèce de grosse mouche qui se prenait pour le comte Dracula, sur son cou dégoulinant de sueur. Ce bruit mat alerta Ifra Fall, le combattant qui progressait devant lui, un caporal-chef chevronné qui se retourna vers son chef, avec un regard interrogateur. Le jeune officier athlétique découvrait enfin le terrain, comme il avait été affecté en zone opérationnelle, dès sa sortie de l’école d’application. Il avait eu la chance de bénéficier d’un stage d’aguerrissement et avait pu s’entraîner avec ses hommes qui l’appelaient par son indicatif d’autorité : «Yëkk » (Taureau). Ceux-ci, triés sur le volet, l’avaient adopté d’emblée, malgré sa relative inexpérience car il présentait toutes les qualités d’un bon leader. Ils chahutaient parfois son indignation devant leur langage fleuri. Toutefois, ils le couvaient tous d’une admiration non feinte.
Sa section, la 2e, progressait en sûreté dans le sillage de la section d’éclairage et de renseignement (Ser) qui s’était d’abord déployée, pour éviter la surprise au chef, s’infiltrant le long d’un thalweg sinueux. Le caporal Marcel Diandy qui marchait juste derrière le sous-lieutenant souffla dans sa direction : « je ne voudrais pas être un oiseau de mauvais augure, mais ce silence n’augure rien de bon, c’est le ‘’murmure de la mort’’ ». Un silence lourd de sous-entendus plombait l’atmosphère moite du bosquet
Quel travail de Yaaye-la-maman !
Le chef de section appela discrètement l’opérateur de drone mis à sa disposition par le commandant de compagnie et lui demanda de préciser la configuration du terrain, en direction d’un talus qui se dévoilait à 700 m, légèrement sur la gauche de l’itinéraire qu’il avait emprunté. L’appareil passa au dessus des têtes casquées, avec son chuintement étouffé et immédiatement, le moniteur montra le terrain en contrebas. Les capteurs thermiques révélaient un pickup grisâtre qui avait dû être volé à l’occasion d’un braquage des bandes armées.
La deuxième image présentait dans un halo lumineux, des hommes en tenue vert-olive qui débarquaient des caissettes de munitions et se réunissaient, dans une clairière, à 300 m du talus repéré. C’était l’ennemi signalé par les gars de la Ser : une dizaine d’hommes. Les faciès patibulaires et les barbes hirsutes de certains de ces bandits étaient noyés dans des volutes de chanvre indien dont le lourd parfum si caractéristique chatouillait déjà les narines de la colonne militaire en approche. Des renseignements obtenus de source sûre avaient confirmé qu’ils avaient planifié une embuscade pour ralentir la progression amie.
Le secteur qu’avait choisi l’ennemi aurait pu lui être favorable, s’il avait eu le temps de bien installer son élément de guet-alerte pour prendre à partie la colonne de guerriers modernes, casqués de kevlar et aux torses enveloppés de gilets d’un nouveau modèle. Les coordonnées Utm fournies au sous-lieutenant Sandiakhoum par le chef de la Ser étaient bien exactes. A présent, la chance avait tourné. Il avait juste suffi d’une rapide étude du terrain et d’un survol de drone, pour éventer l’embuscade en préparation. Tapha Thiam, alias « Thiam yengal », le « nagrou motorisé » boute-en-train de la section murmura : « c’est le travail de maman, ils croyaient pouvoir nous avoir… ».
La section amie avait pu s’approcher, en naviguant au Gps, pour contourner le piège que leur destinait cette troupe de bandits mal fagotés dont certains avec leur patois haché devaient être des mercenaires. Le sous-lieutenant Séne se repassa mentalement le « drill » acquis récemment, avant de désigner les groupes chargés de l’appui et de la couverture. Les fusils d’assaut de dotation dont quelques uns comportaient un dispositif lance-grenades et les mortiers de 81 mm de la compagnie, en surveillance sur les directions initialement confirmées par le drone lancé, conféraient une supériorité manifeste sur l’ennemi. Une fois son dispositif installé, le chef de section avait débordé en direction du talus, par l’ouest.
Arrivé à 200 m de l’objectif, au signal, il demanda des tirs courbes sur les bandits qui étaient en mauvaise posture, tout effet de surprise perdu. Leurs cris d’orfraie faisaient écho aux détonations sourdes de tolite et le pickup gris, atteint par une roquette antichar, explosa dans une boule de feu, criblant d’éclats les ennemis les plus proches. Le conducteur, traumatisé par le blast était d’ailleurs devenu une véritable torche humaine dont les relents se superposaient à l’odeur acre de la cordite. Le tireur d’élite et les staccatos variés des fusils d’assaut amis accompagnèrent les échos du fusil-mitrailleur qui avait d’abord neutralisé le groupe ennemi. C’était la débâcle, des grenades achevèrent un binôme qui avait pu installer son Pkms doté d’un bipied boueux, pour briser l’assaut. Les bras des survivants se levèrent au ciel. D’une voix gutturale, ils criaient à tue-tête: « je me rends », en s’agenouillant d’eux-mêmes.
« Thiama Yengal » à l’article de la mort…
Huit Ak47 furent récupérés, ainsi que quatre RPG7 flambants neufs et des chasubles de roquettes. Un émetteur-récepteur en bon état de fonctionnement pendait à la ceinture de celui qui semblait être le chef, vu ses jumelles et son porte-carte. La victoire était totale. C’était quand-même grisant pour la section amie qui ne déplorait qu’un blessé dont le côté droit portait une tâche sanguinolente qui s’élargissait à vue d’œil. Il s’agissait du soldat Tapha Thiam qui avait un rictus de douleur et essayait tant bien que mal d’enlever son gilet pare-balles, pour constater l’ampleur de la blessure.
Son voisin de droite et binôme de toujours déchira un paquet de pansement pour lui apporter secours. Il lui souleva la veste et soudain, s’esclaffa de manière sonore. Tapha, les yeux vitreux, le regarda effaré. L’insulte à la bouche, il apostropha son ami qui riait à gorge déployée alors que lui, « Thiama yengal », était à l’article de la mort. Il maudissait en même temps son oncle qui lui avait garanti l’invulnérabilité dont il se croyait définitivement pourvue, le fameux « toul ».
En fait, le soldat blessé avait été atteint … par les bouts acérés d’une souche abandonnée par les coupeurs de bois clandestins, après être tombé, cheville prise dans une grosse racine. Quel malchanceux celui-là. Il s’en tirait quand-même à bon compte cette fois-ci. Autour de lui, l’hilarité devint générale. Ce sont ces rires amplifiés qui réveillèrent le sous-lieutenant Sandiakhoum Séne. Il sortit de sa torpeur et réalisa qu’il émergeait d’une sorte de rêve. La chaleur poisseuse sous-bois n’avait rien à envier à celle d’une étuve. Il s’était assoupi, lors de la halte de sa section et ses ronflements sonores avaient déclenché les rires de ses hommes.
L’ambiance redevint vite calme. Le jeune officier écrasa un taon posé sur son cou et se retournant, vit le caporal-chef Ifra Fall qui lui souriait et le caporal Marcel Diandy qui écouvillonnait son fusil lance-grenades. Le rêveur referma les yeux quelques secondes, en pensant que c’était un présage de son grand-père qui, s’affairant autour de ses canaris de couleur ocre, lui avait prédit une nuit que celui qui lui tendrait un piège n’était pas encore né. Il se réveilla pour de bon, en sachant que cette véritable prémonition serait son baptême de feu avant la fin de la journée.
*Extrait du magazine de l’Armée de Terre «Guelewar»
Par Abdoul Aly KANE
LES LEÇONS À MI-PARCOURS D’UN BOULEVERSEMENT ÉCONOMIQUE MONDIAL EN PERSPECTIVE
Evoquant des motifs de sécurité à ses frontières, la Fédération de Russie a envahi militairement l’Ukraine, autrefois membre de l’Union des République Socialistes Soviétiques URSS.
Evoquant des motifs de sécurité à ses frontières, la Fédération de Russie a envahi militairement l’Ukraine, autrefois membre de l’Union des République Socialistes Soviétiques URSS.
Dans cette situation, les pays occidentaux réunis dans l’OTAN se sont rangés du côté de l’Ukraine, demandeur d’une adhésion à cette organisation pour se détacher complètement du giron russe. Excluant une intervention militaire, les États-Unis, l’Union européenne, le Royaume-Uni, le Canada et le Japon, ont décidé de répondre par des sanctions économiques, consistant à exclure la Russie du commerce international en débranchant les banques russes du réseau mondial de transactions interbancaires sécurisé, le réseau SWIFT, dans le but d’isoler la Russie sur le plan financier. SWIFT est un instrument central dans la réalisation des transactions internationales ; il assure un système de messagerie offrant aux établissements financiers la possibilité d’exécuter différents ordres de transferts de fonds de manière rapide et sécurisée ; près de 11 000 institutions financières réparties dans plus de 200 pays sont membre de ce réseau.
L’exclusion de ce réseau rendrait donc difficiles et couteuses les relations de commerces internationales des banques concernées (importation, exportation de biens, achat et ventes de devises). Une autre sanction très importante est celle du gel des actifs de la Banque centrale russe logés dans les banques européennes et américaines. Au cours des dernières années, la Banque centrale russe aurait accumulé l’équivalent de 643 milliards de dollars de réserves de change. Ce gel a pour objectif d’empêcher les interventions de la Banque centrale russe sur le marché des changes, destinées à soutenir la valeur de la monnaie russe sur le marché des changes et à réduire les importations des entreprises russes, en rendant indisponibles ces réserves en devises étrangères.
Ces principales mesures de rétorsion n’ont pas encore d’effets visibles sur l’économie russe.
En revanche, elles ont un impact indéniable au niveau du commerce international au regard du poids de la Russie dans l’économie mondiale, particulièrement dans le secteur des matières premières stratégiques. En effet, la Russie est le 2ème producteur de pétrole au monde avec 12% de la production mondiale, le 2ème producteur de gaz (18% production mondiale) et le 1erexportateur de gaz au monde. Elle fournit 40% du gaz allemand, pays ne pouvant se tourner à court terme vers d’autres fournisseurs fautes d’infrastructures de réception disponibles (terminaux). Pour ce qui concerne le pétrole, le prix du baril de pétrole explose à des niveaux de hausse comparables aux années du premier choc mondial en 1973 (quadruplement du prix du baril entre octobre 1973 à mars 1974), du fait du refus des pays exportateurs actuels de combler le gap quantitatif occasionné par le blocage à l’importation du pétrole russe, afin d’entretenir cette hausse. Les mesure d’exclusion du réseau Swift, de gel des réserves de change russes en Euro et en dollars, et la réponse de Poutine de payer les créances du gouvernement et des entreprises en rouble, exposent les entreprises créancières et les banques européennes, effectuant des transactions avec les banques et entreprises russes en particulier, au risque de non-paiement en devises faute d’accès des banques russes au marché des changes via leurs correspondants bancaires habituels.
La mesure d’exclusion des banques SHERBANK et GAZPROMBANK évoluant dans l’énergie donnent toutefois à cette mesure, un impact relativement limité. Sherbank (la plus grande banque qui totalise 34 % des actifs bancaires russes consolidés) et Gazprombank, sont en effet, les banques les plus impliquées dans les exportations de matières premières énergiques (gaz, pétrole et charbon) Cette exclusion se comprend d’autant plus que sans gaz russe, l’économie allemande pourrait entrer en récession, faute d’un fonctionnement normal des unités industrielles allemandes. L’Allemagne, rappelons-le, est la première économie d’Europe, et la 4ème économie mondiale derrière les Etats-Unis, la Chine et le Japon, d’où un risque de récession économique étendu à l’Europe et au monde.
Par ailleurs, cette mesure d’exclusion des banques russes au réseau Swift exposent leurs banques correspondantes en Europe à des risques de non-paiement, affectant par conséquent la qualité de leurs portefeuilles relatifs aux crédits accordés ou aux transactions en cours avec les banques russes. Les banques françaises suivantes sont particulièrement concernées. Il s’agit de la Société Générale, dont l’exposition au risque russe est estimée à 18,6 milliards d’euros, le Crédit Agricole exposée de 6,7 milliards d’euros à la Russie et l’Ukraine, et BNP Paribas exposée pour environ 3 milliards d’euros.
L’exclusion de la Russie du système bancaire mondial a créé un choc sur le commerce des céréales.
La Russie et l’Ukraine assurent à eux seuls 30% des exportations mondiales de blé. L’Ukraine étant occupée militairement et ses ports sous contrôle, ne peut exporter ni son blé ni son maïs, et la Russie encore moins recevoir des paiements du fait des sanctions financières à elle appliquées. Par conséquent, les stocks restent bloqués dans les ports russes et ukrainiens au grand dam des consommateurs mondiaux de pains et de semoules alimentant la hausse des prix sur ces produits à forte demande.
Le conflit vieux de plus d’une semaine aujourd’hui, permet de tirer des leçons sur des point essentiels à savoir la fragilité de la paix mondiale et les risques d’un recours à l’arme nucléaire, l’interdépendance économique et financière des pays en conflit révélée par l’effet boomerang des sanctions économiques, l’apparition d’un nouveau bloc économique avec une Chine posant des actes d’équidistance entre l’Ukraine à laquelle elle envoie du secours populaire, et la Russie dont elle approuve le besoin de sécurité. Le débranchement des banque russes du réseau financier mondial SWIFT et la réponse du Président Poutine sous forme d’instruction donnée aux débiteurs russes de payer leurs dettes envers leurs créanciers des pays « hostiles » en rouble (même si ces dernières étaient libellées en dollar), ont mis en relief le caractère complexe des relations économiques et financières internationales et les risque encourus par les banques impliquées dans des relations de « correspondants » pouvant dérégler durablement l’économie mondiale via des faillites bancaires possibles.
Conscients de cette fragilité, les pays en cause vont certainement revoir leurs dispositifs de commerce et de finances respectifs. Même si les choses en restaient là, rien ne sera plus jamais comme avant. La dépendance de l’Europe au gaz et au pétrole russe est désormais considérée par celle-ci comme une menace économique dont il urge de se débarrasser. Le recours au pétrole vénézuélien jadis banni, est envisagé pour alimenter l’Europe, et de la même manière, les mesures « carbone » pour l’élimination des rejets CO2 semblent ne plus constituer une priorité. Au plan économique et financier le conflit et les sanctions prises conduisent à la création et au renforcement de nouveaux blocs économiques comme le RCEP, centrés sur la facilitation de transactions commerciales entre pays adhérents avec des infrastructures de paiement comme le CIPS chinois créé pour concurrencer le SWIFT. La Russie pourrait se tourner vers ce système alternatif à l’avenir. Enfin la spéculation sur les matières premières dont les volumes financiers sont sans rapport avec l’économie réelle, amplifiée par les diverses techniques de couverture des agents économiques contre les évolutions imprévisibles des prix de transaction (dérivés de crédit) se révèle être une menace dont il est difficile de mesurer le potentiel de déflagration en cas de crise majeure.
Au plan militaire, La décision de l’OTAN de se limiter aux sanctions économiques, nourrissent un sentiment d’insécurité devant se traduire dans un futur proche par des politiques de réarmement national, déjà annoncées d’ailleurs en Allemagne et au Japon. Concernant l’Afrique, son implication dans la crise est quelque peu marginale. Les effets de la crise russo-ukrainienne sont contrastés selon les pays. L’embargo sur le pétrole russe et le refus des autres pays producteurs d’augmenter leur production a créé un déséquilibre entre l’offre et la demande, source d’envol du prix du baril favorable aux pays producteurs. Cette configuration est favorable au Nigéria producteur, mais défavorables aux pays africains importateurs avec un effet de diffusion rapide sur l’ensemble des économies via le renchérissement de l’énergie. En dehors du pétrole, les importations africaines sont dominées par les céréales qui représentent près de 30% de l’ensemble des importations en provenance de la Russie, notamment le blé, et les produits alimentaires dont la tendance haussière des prix a débuté avec la pandémie du COVID.
A l’ère des grands bouleversements mettant aux prises des blocs économico-politiques puissants, de nouvelles fissures voient le jour sur la route de l’union économique, avec la création du G4, sorte d’excroissance de l’Union Africaine avec le Nigéria, l’Afrique du Sud, l’Ethiopie et l’Algérie. Faute d’en savoir plus, il faut noter que la création d’un gazoduc entre le Nigéria et l’Algérie est annoncée dans un futur proche. Le Sénégal doit quant à lui, faire face aux effets induits de cette crise, en particulier la hausse de la facture énergétique dû au pétrole cher, la hausse persistante des prix des produits alimentaires du fait du ralentissement de la production mondiale déjà entamée avec le COVID, dont l’effet sera de solliciter davantage de subventions publiques.
UN REGAIN DE VIOLENCE DANS LE NORD SINDIAN CRAINT PAR LES OBSERVATEURS ET POPULATIONS
Aujourd’hui, pour beaucoup d’observateurs, la paix est à nouveau menacée en Casamance
Jean Diatta correspondant permanent à Ziguinchor |
Publication 11/03/2022
Aujourd’hui, pour beaucoup d’observateurs, la paix est à nouveau menacée en Casamance. À l’origine, le récent incident qui a eu lieu à la frontière gambienne entre des éléments de Salif Sadio, le chef de la branche armée du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc) et des soldats sénégalais du détachement de la CEDEAO en Gambie.
Pour rappel, cet incident est survenu lorsque des jambars poursuivant un camion clandestin chargé de bois frauduleux en provenance de la Casamance, se sont retrouvés nez à nez avec des combattants d’Atika. Cet incident marqué par la mort de quatre soldats et la prise en otage de sept autres par les indépendantistes, a occupé l’actualité durant le mois de février. Mais, à l’issue de fortes pressions du Groupe de réflexion pour la paix en Casamance (GRPC), dirigé par Robert Sagna, de la Gambie et de la CEDEAO, les soldats prisonniers ont été relâchés sans aucune égratignure par Salif Sadio. Mais, avant même ce dénouement heureux, la tension avait commencé à monter dans tout le département de Bignona et naturellement dans la zone du nord Sindian où une atmosphère inquiétante s’est installée cassant la dynamique de quiétude qui y régnait depuis des années. Les populations de ce département redoutent aujourd’hui d’éventuels affrontements entre l’armée et les combattants du Mfdc, retranchés dans cette partie du nord Sindian et ceux de la forêt de Diakaye. Une forte peur s’est emparée de ces dernières.
De sources bien informées, l’on signale que dans certains villages de la zone frontalière, certains habitants commencent même à rejoindre la Gambie de peur d’être coincés dans leurs villages en cas de regain de tension. Chez les acteurs de la paix également, on retient son souffle. Un responsable impliqué dans le processus de paix qui s’est confié à nous indique que la situation est très préoccupante actuellement dans cette partie de la Casamance. Les risques d’une montée de la violence y sont réels, souligne-t-il. Ce qui, à son avis, va interrompre le processus de paix et faire perdre quasiment tous les acquis qui résultent de plusieurs années de travail sans répit.
Un nouvel embrasement redouté
‘’Actuellement, nous croisons les doigts pour qu’il n’y ait pas un nouvel embrasement car cela va mettre en péril tout le travail que nous avons mené depuis des années. Ce qui pourrait ramener dans la région beaucoup de problèmes qu’on a commencés à oublier notamment les braquages sur les axes routiers’’, lance-t-il. Pour notre interlocuteur, c’est possible aujourd’hui de régler le problème de trafic de bois sans faire recours à la force.
Selon lui, il suffit juste de convaincre le président gambien Adama Barro de fermer sa frontière aux braconniers qui ont installé leurs quartiers en Gambie et particulièrement au niveau des villages frontaliers avec le Sénégal. ‘’Les braconniers ont installé de petites scieries dans toute la zone frontalière et c’est là que tout le bois qui provient de la Casamance est scié avant d’être exporté vers l’Asie à partir du port de Banjul. Donc les autorités gambiennes sont au courant de tout ce qui se passe.
Par conséquent, si elles ont la volonté politique de juguler le fléau, ça peut se faire rapidement. Le gouvernement sénégalais doit déployer sa diplomatie pour amener Adama Barrow à prendre des mesures fermes car les braconniers réussissent à faire transiter toujours leur bois par la Gambie, malgré les accords signés entre Dakar et Banjul pour interdire ça, c’est parce qu’ils ont des complicités. Rien ne vaut la paix, donc il est souhaitable que cette piste de solution soit explorée surtout qu’aujourd’hui que Salif Sadio et ses hommes ont accepté de déposer les armes ‘’, estime-t-il.
Un autre observateur partage cette position et indique que si jusqu’à présent le trafic du bois de la Casamance vers la Gambie perdure, c’est parce que les autorités gambiennes ne sont pas décidées à faire arrêter ça dans la mesure où celui-ci transite par le port de Banjul pour être transféré en Chine ou vers d’autres destinations. Pour lui, les autorités sénégalaises doivent taper du poing sur la table pour amener le régime de Barrow à faire arrêter le phénomène au lieu d’envisager d’autres solutions qui remettront en cause des acquis de haute lutte. ‘’Aujourd’hui, si la situation se détériore dans la région et surtout dans cette partie du nord Sindian, toutes les populations qui sont revenues au bercail, après avoir passé des décennies en Gambie, vont s’exiler à nouveau avec le risque de perdre tout le travail abattu pour reconstruire leurs villages qui étaient en ruines. Certains habitants ont même déjà un pied en Gambie depuis l’incident de la dernière fois’’, fait-il remarquer.
À signaler qu’un officier sur place, à la frontière, que nous avons contacté assure que la situation est très calme dans la zone. Ce dernier dément une information qui a circulé dans la journée d’hier faisant état de tirs à l’arme lourde, en provenance de cette zone, qui auraient été entendus dans la nuit de dimanche à lundi. Cet officier rassure que les populations y vaquent tranquillement à leurs besoins.
LES GRANDES GUEULES DE LA RÉPUBLIQUE
Le cas du désormais ex-patron de la Der n’est que l’arbre qui cache la forêt. Avant lui, d’autres, même dans la grande muette et la maréchaussée, ont été radiés de la fonction publique pour abus de parole
Du temps des Présidents Léopold Sédar Senghor et Abdou Diouf, le Sénégal indépendant avait bâti une République avec de solides institutions. Les nominations qui passaient devant le Conseil des ministres étaient au préalable soumises au redoutable principe des enquêtes de moralité. Il était ainsi rare, voire quasiment impossible, de voir ces deux chefs d’État faire des erreurs de casting dans le choix de leurs hommes. C’est véritablement sous les magistères des présidents Abdoulaye Wade et Macky Sall que certaines institutions ont été dévoyées pour ne pas dire désacralisées. Les choix des hommes qui nous gouvernent par ces deux derniers chefs d’État ont été des plus laborieux. Et l’affaire de l’ex-patron de la Délégation générale de l’entrepreneuriat rapide des femmes et des jeunes (DER/FJ) à la langue particulièrement élastique n’est que l’arbre qui cache la forêt. Avant lui, d’autres, même dans la grande muette et la maréchaussée, ont été radiés de la fonction publique pour abus de parole. Cependant, le Témoin qui a beau creusé, n’a point trouvé dans le lot de ces fonctionnaires indélicats, un membre de la gent féminine.
Moustapha Cissé Lo, première et dernière victime de la patrie avant le parti
Le vendredi 13 juillet 2012, Moustapha Cissé Lo El Pistolero, est éjecté de son fauteuil de ministre-conseiller à la présidence de la République. Il lui est reproché un manque notoire de discipline et d’exercer un chantage sur le chef de l’État, Macky Sall. En fait, le député de Mbacké goûte peu que le moelleux fauteuil de président de l’Assemblée nationale soit réservé à Moustapha Niasse de l’Alliance des forces de progrès (AFP). Moustapha Cissé Lô, membre fondateur de l’Alliance pour la République (APR), est ainsi la première victime de Macky Sall qui a lancé aussitôt son accession à la magistrature suprême du pays, le slogan ‘la patrie avant le parti». Le même Moustapha Cissé Lo sera exclu définitivement des rangs de l’Apr, le 6 juillet 2020 par la Commission de discipline de ladite formation politique. Dans un enregistrement audio viral, «El Pistolero» insulte copieusement deux responsables politiques proches du président de la Présidence (Farba Ngom et Yakham Mbaye) et dénonce des détournements de deniers publics notamment sur les quotas des semences et engrais attribués sous le manteau à un cercle restreint de pontes au pouvoir.
Ousmane Sonko, d’inspecteur des impôts radié à principal opposant de Macky Sall
Par décret N°2016-1239 en date du 30 août 2016, le Président Macky Sall radie Ousmane Sonko, auditeur interne à la Direction générale des Impôts et Domaines (DGID), chargé de la rédaction de la charte de déontologie de cette corporation. Il est reproché à ce natif de la cité du Rail (Thiès) qui a grandi en Casamance et effectué ses études supérieures à l’université Gaston Berger de Saint-Louis puis à l’École nationale d’administration (ENA), ses critiques récurrentes sur le gouvernement qu’il accuse d’anomalies fiscales et budgétaires. Très en verve, Ousmane Sonko qui a porté, en avril 2005, sur les fonts baptismaux le Syndicat autonome des agents des impôts et domaines (SAID) dont il est le premier secrétaire général jusqu’au mois de juin 2012, fait de Macky Sall sa principale cible. Ce dernier le suspend de ses fonctions dans un premier temps avant de le radier définitivement à la date sus-indiquée de la fonction publique pour «manquements au devoir de réserve». Depuis, Ousmane Sonko qui avait créé 2 ans auparavant le parti des Patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (PASTEF) est le principal opposant du régime du Président Macky Sall. Il est élu député à l’Assemblée nationale en 2017, est candidat à la présidentielle de 2019 où il termine à la troisième place avec un score de plus de 687 000 voix soit 15,67% des suffrages valablement exprimés. Aux dernières élections locales de janvier 2022, Ousmane Sonko qui est empêtré dans une sordide affaire de mœurs toujours pendante devant la justice, est élu maire de Ziguinchor.
Le Colonel Abdou Aziz Ndao brise l’omerta du Silence
En fin juillet 2014, le Colonel de gendarmerie, Abdou Aziz Ndao recalé au grade de Général sort un brûlot qui va défrayer la Chronique. «Pour l’honneur de la Gendarmerie», le titre de son ouvrage, met à nu certaines pratiques peu catholiques au sein de la Maréchaussée. L’auteur y dénonce aussi le fait que ses deux successeurs aux fonctions de Haut commandant en second de la Gendarmerie nationale, en l’occurrence les Meissa Niang et Alioune Dièye étrennent des étoiles et pas lui. Il révèle une maffia organisée dans ce corps réputé pour la discrétion de ses dirigeants relativement au Code de justice militaire. Mis aux arrêts de rigueur pendant 60 jours, cet officier émérite qui était à trois mois de la retraite sera sauvé de la radiation.
Capitaine Mamadou Dièye, brise la loi du silence dans la Grande muette
Le 11 mai 2018, le capitaine Mamadou Dièye qui avait annoncé sa décision de quitter l’Armée nationale est arrêté devant les locaux d’un site internet de la place. Il sera placé aux arrêts de rigueur pendant 60 jours à Bargny. Cet officier de l’armée qui est sorti des codes de conduite de la Grande muette dont le silence et l’obéissance régissent les rangs, est aussitôt radié après son élargissement de prison, des cadres d’active de l’Armée et versé dans les réserves comme soldat conformément à l’article 17 de la loi 94-44 portant Code de justice militaire pour désertion à l’intérieur en temps de paix.
Abdoulaye Ndour, le patron des moyens généraux de la présidence à la trappe
Le 13 mai 2018, Abdoulaye Ndour alors Directeur de l’administration générale et de l’équipement (DAGE) de la présidence de la République en marge d’un événement culturel dans la ville de Fatick, accorde une interview à la Rfm. Se prononçant sur la situation nationale marquée alors par l’affaire du capitaine démissionnaire Mamadou Dièye, un officier de l’armée arrêté puis radié de sa corporation pour «désertion», le fonctionnaire de l’État se délie la langue, sort de son droit de réserve qui caractérise les agents de l’administration et émet des jugements de valeur relativement à la liberté d’expression dans la fonction publique notamment dans les corporations régies par des statuts spéciaux. Une faute grave sur une question sensible, surtout que d’autres officiers, sous le sceau de l’anonymat, fustigeaient l’arrestation et la radiation de leur camarade d’armes. Le chef de l’État, Macky Sall, par décret en date du 15 mai 2018, met fin aux fonctions du patron des moyens généraux de la Présidence. Dans un communiqué rendu public après son limogeage, Abdoulaye Ndour regrette ses propos qui ont suscité l’émoi pour certains, et pour d’autres, provoque une ire «en cette circonstance. «Ma volonté et mon intention étaient autres que de secouer un dogme encore vivace dans notre État et notre administration ; je me dois d’admettre ainsi que ni le moment, ni le lieu, n’étaient point appropriés pour un sujet aussi sensible à plusieurs égards. Il s’y ajoute, que le parcours de fonctionnaire chevronné (SAGE, DAGE dans plusieurs Ministères), qui est le mien, façonné aux principes républicains rigoureux, et d’homme politique averti (parlementaire, responsable politique), auraient dû me ramener à beaucoup plus de circonspection sur un tel sujet ; sans compter mes postures toutes aussi sensibles de membre du cabinet du chef suprême des Armées et celle de Directeur des moyens généraux (DMG) de la Présidence de la République qui, naturellement, m’interdisent, évocation et développement sur une thématique qui ne devraient être point la mienne», publiait en guise de mea culpa Abdoulaye Ndour, emporté par le vent de l’affaire du capitaine Mamadou Dièye.
Sory Kaba, le syndrome du 3e mandat
Le 21 octobre 2019, le chef de l’État par décret 2019-1763 nomme Amadou François Gaye, expert-financier, Directeur général des Sénégalais de l’extérieur, au Ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, en remplacement de Monsieur Sory Fantamady Kaba. Un décret pris après le passage de M. Kaba à l’émission hebdomadaire de la Rfm, «Le Grand Jury». Au cours de cette émission du dimanche, Sory Kaba alors en délicatesse au niveau du ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur où une vive rivalité l’oppose à Moïse Sarr, Secrétaire d’État chargé des Sénégalais de l’extérieur, aborde une question taboue dans les rangs de la mouvance présidentielle : celle du 3ème mandat. Devant le micro du journaliste de la Rfm, l’invité de la semaine soutient que son mentor, le Président Macky Sall, réélu en 2019 n’a plus droit à un autre mandat selon les dispositions pertinentes de la Constitution qu’il interprète à l’occasion. C’est le branle-bas au sommet de l’État où les thuriféraires du chef, partisans d’un troisième mandat demandent et obtiennent sa tête.
Moustapha Diakhate, dans la marre aux crocodiles
Après Sory Fantamady Kaba emporté par le sujet tabou du troisième mandat, c’est au tour du tonitruant Moustapha Diakhaté d’entrer dans la danse. Invité de l’émission Sen Jotaay sur la Sen Tv, l’ancien président du groupe parlementaire de la majorité présidentielle Benno Bokk Yakaar (BBY) recyclé à la Présidence de la République, prend son courage à deux mains pour se jeter dans la marre aux crocodiles. Il soutient qu’il lui est égal d’être limogé mais que la manière dont Macky Sall veut mettre un terme à cette polémique est contre-productive. «S’il veut limoger toute personne qui en parle ou des gens de l’Apr insultent ceux qui expriment leur point de vue, cela pose problème. Le Président ne devrait pas cautionner ces insultes et le limogeage de Sory Kaba a créé plus de problèmes qu’il en a réglés. Il m’est égal d’être limogé ou maintenu à mon poste», jure t-il la main sur le cœur. Le lendemain de ces propos, le 28 octobre 2019 plus exactement, par décret 2019-1800, le chef de l’État met fin aux fonctions du ministre-conseiller Moustapha Diakhaté.
Capitaine Oumar Touré, dans l’imbroglio de l’affaire Adji Sarr
Alors que le Sénégal était de plain-pied dans l’imbroglio de l’affaire de viol présumé opposant la sulfureuse masseuse Adji Sarr au leader du parti PASTEF, arrivé troisième à la dernière présidentielle de 2019, un capitaine de gendarmerie focalise, à son tour, l’attention générale. Gravitant autour de l’enquête confiée alors à la Section de recherches de la gendarmerie de Colonne, le Capitaine Oumar Touré sort de son réserve et fait de croustillantes révélations sur l’affaire, confortant d’aucuns dans la thèse d’un complot prémédité aux fins de liquider un adversaire politique encombrant. Il sera aussi arrêté et mis aux arrêts de rigueur. Depuis Matam où il effectue une tournée économique, le chef de l’État signe le 17 juin 2021, le décret N°2021-830 portant sa radiation des cadres de la gendarmerie nationale sénégalaise. Le mercredi 07 juillet, l’ex- capitaine, décidément un tantinet bavard, revient à la charge, dans une lettre épistolaire adressée à…ses chers compatriotes. Il y retrace son parcours depuis son incorporation le 03 décembre 2012, rappelle son serment qui est d’obéir à ses chefs, remercie ses camarades d’armes et réitère sa gratitude au peuple sénégalais et à toutes ces personnes qui lui ont apporté soutien et réconfort à travers les réseaux sociaux.
LES «ETUDIANTS» EN SESSION DE RATTRAPAGE
Basketball Africa League «2022 » -Le Duc joue son avenir dans la conférence du Sahara face au Reg , ce vendredi, à Dakar Arena
Dos au mur après deux revers de rang, le Dakar université club joue son avenir dans la conférence du Sahara, tournoi inaugural de la Basketball Africa League. Les Etudiants affrontent, ce vendredi 11 mars, au Palais des Sports de Dakar-Arena, le Royal Energy Group (REG) du Rwanda. Avec l’obligation d’élever très haut la barre face à un adversaire qui s’est déjà taillé la deuxième place à l’issue des deux dernières journées. Ce sera la seule issue pour se rattraper et espérer décrocher l’une des quatre places qualificatives pour les phases finales qui se dérouleront au mois de mai au Rwanda.
Après des débuts très laborieux dans le Basket ball Africa League, le Dakar université club descend ce vendredi sur le parquet du Palais des sports de Dakar Arena pour le duel qui l’opposera au Royal Energy Group (Reg) du Rwanda. Après les deux défaites concédées devant les Guinéens du SLAC et les Mozambicains de Ferroviario da Beira et qui ont assombri un tout petit peu leur avenir dans cette compétition, l’heure de la relance est venue pour les universitaires. Abel Abdourahmane Diop, Cheikh Bamba Diallo et autre Thierno Ibrahima Niang vont devoir élever la barre devant le REG du Rwanda. Porté par Cleveland Jo¬seph Thomas, meilleur scoreur du match, (24 pts), le team Rwandais a confirmé ce mercredi en coiffant les Guinéens du SLAC (83-81). Ce qui leur permet de signer dans la même foulée leur deuxième succès du tournoi.
Le REG et l’US Monastir sont jusqu’ici les seules équipes de cette conférence du Sahara invaincues et occupent respectivement la 2e et la 1ere place du classement. Le coach Sir Parfait Adjivon a déjà pris la mesure de ce qui l’attend pour le reste du tournoi. Suite à cette amère défaite concédée devant le club mozambicain, le technicien affiche une grande confiance et reste confiant que son équipe va reprendre la main. « C’est une question de volonté. je suis convaincu qu’on va gagner les derniers matchs. Il faut se remobiliser, car on a notre destin entre nos mains et j’y crois. On va monter en puissance, il ne faut pas douter. Il y a trois victoires à prendre. Il faut y aller avec beaucoup plus d’engagement. J’ai beaucoup d’espoir en mes joueurs, le problème ça sera le doute. On a notre destin en main et je crois fermement à cette qualification.
Les gens peuvent penser autrement, mais je reste convaincu que l’équipe va monter en puissance», promet-il. Quoiqu’il en soit, l’objectif est clair pour les champions du Sénégal. Il s’agit de décrocher l’une des quatre places et se qualifier pour la prochaine étape au mois de mai, au Rwanda. Ces phases finales regroupent les 8 équipes sorties de cette Conférence du Sahara et de celle du Nil qui se disputera au Caire.
DES DÉCISIONS RESTÉES DANS LES TIROIRS
Les incendies des marchés sont fréquents au Sénégal. Pour faire face au fléau, le gouvernement avait annoncé des mesures pour lutter contre les incendies dans ces établissements marchands.
Les incendies des marchés sont fréquents au Sénégal. Pour faire face au fléau, le gouvernement avait annoncé des mesures pour lutter contre les incendies dans ces établissements marchands. C’était à un moment où le phénomène avait pris de l’ampleur et était devenu inquiétant notamment en 2019. Depuis lors, certaines décisions ne sont pas exécutées.
La «Salle de Vente» du marché de Sandaga a pris feu mardi dernier. Un incendie d’une rare violence a ravagé ce plus grand centre commercial à ciel ouvert de Dakar, situé en plein centre-ville sur l’avenue du président Lamine Guèye, débordant sur les rues Escarfait et Robert Brue, où «goorgoorlu» pouvait s’équiper en matériels électroniques, électroménagers, meubles d’occasion et autres équipements hi-tech, à bas prix. Le feu y a tout ravagé et causé des dégâts estimés à plusieurs dizaines de millions de FCFA. Les éléments des Sapeurs-pompiers, sur place, avaient du mal à circonscrire les flammes, faute de points et voies d’accès et à cause de problèmes d’accès à l’eau. La cause du sinistre reste pour le moment inconnue, une enquête est ouverte. Ce sinistre n’est que le dernier en date car, les incendies de marchés ne sont pas un fait nouveau au Sénégal, surtout dans les grandes villes. Au contraire, ils sont récurrents.
En 2019, beaucoup de marchés avaient pris feu dans les régions de Dakar, Diourbel, Kaolack, etc. nécessitant une intervention des autorités. Déjà, des cantines à la gare routière de Petersen, transformée en marché, avaient été ravagées par les flammes en septembre 2018. Environ 400 cantines avaient été consumées, avant que, le vendredi 15 mars 2019, le même marché ne prenne à nouveau feu. Le 20 mars de la même année, au terme d’un Conseil interministériel, plusieurs décisions avaient été prises. Il s’agissait, entre autre, de mettre sur place un programme d’installation de bouches d’incendie dans les marchés. Ceci pour faciliter l’intervention des Sapeurs-pompiers. Pour ce faire, un budget de 300 millions avait été prévu. Une évaluation des dégâts causés par les incendies des marchés Ocass (Touba), Petersen (Dakar), entre autres, était soulevée. Le choix du gouvernement était également de moderniser les marchés. A cette date, la demande était aussi l’accélération du Programme de modernisation de marchés comme Sandaga et Petersen.
L’ancien ministre de l’Intérieur et de la Sécurité Publique, Aly Ngouille Ndiaye, avait déploré, à l’époque, l’anarchie qui sévit dans ces lieux de commerce. En visite à Petersen, après l’incendie de septembre 2018, il avait dit : «nous avons certes une part de responsabilité au niveau de l’Etat. Mais, les commerçants aussi ont une part de responsabilité. Parce qu’on ne peut pas, aujourd’hui, dans n’importe quelles conditions, exercer une activité. Il faut aussi que ces gens-là acceptent que l’activité de commerce doit être exercée dans des endroits qui obéissent à une certaines réglementation».
Aly Ngouille Ndiaye avait aussi estimé que «ce qui s’est passé doit nous pousser à revoir l’organisation autour des marchés, pour éliminer les causes d’incendies. A côté de cela, on va peut-être avoir un autre chantier, avec les collectivités locales, pour voir comment est-ce qu’on peut restructurer tous ces marchés pour au moins, quand ce genre de sinistre arrive, pouvoir rapidement le maîtriser». Depuis ces annonces, des actions comme le déguerpissement et la destruction du bâtiment le Soudanais du marché Sandaga ont été initiées. Mais, le problème reste entier. Les restrictions dues à la pandémie de la Covid-19 avaient permis une certaine organisation des lieux de commerces. Mais ces initiatives n’ont pas dépassé les moments d’inquiétudes causés par la présence de la maladie. Les marchés continuent d’être des zones de brassages, sans une règlementation particulière.
LES OBSTACLES AU DÉVELOPPEMENT DES INDUSTRIES AU SÉNÉGAL
Concurrence déloyale et contrefaçon, l'Association des commerçants et industriels du Sénégal (Acis) organise depuis hier, jeudi 10 mars, un forum sur le commerce et les industries au Sénégal
L’Association des commerçants et industriels du Sénégal (Acis) organise depuis hier, jeudi 10 mars, un forum sur le commerce et les industries au Sénégal. Présidant la cérémonie d’ouverture de cette rencontre, le ministre du Commerce et des Pme Aminata Assome Diatta s’est prononcée sur la concurrence déloyale qui constitue un frein au développement des industries.
«Si nous voulons protéger notre pays, nous devons être autosuffisants. Mais on ne peut être autosuffisant qu’à travers l’industrialisation. Pour que cette industrialisation porte ses fruits, il faudrait que certaines mesures soient prises notamment la lutte contre la concurrence déloyale et la contrefaçon ». C’est la conviction du ministre du Commerce et des Pme Aminata Assome Diatta. Elle présidait hier, jeudi 10 mars le forum national sur le commerce et les industries organisé par l’Association des commerçants et industriels du Sénégal (Acis), dont l’un des sous-thèmes porte sur la concurrence déloyale. La concurrence déloyale constitue ainsi un frein au développement des industries au Sénégal.
En effet, beaucoup d’industries ont disparu à cause de la contrefaçon. « Il y a tantôt la contrefaçon qui n’a pas permis à certaines industries de faire face à la concurrence. Donc si nous voulons aller vers une industrialisation porteuse et créatrice d’emplois, il faudrait qu’on traite la question de la concurrence dé loyale pour permettre à nos industries de se pérenniser », a soutenu le ministre.
Elle trouve que l’industrialisation est importante dans le cadre de la Zlecaf puisqu’elle crée des emplois. « Dans nos échanges entre pays africains, on se rend compte qu’environ entre 41 et 43% des produits que nous échangeons sont des produits manufacturés donc issus de l’industrie. Alors que dans nos échanges avec le reste du monde, c’est à peine 18% de nos produits qui sont manufacturés. Donc, les pays africains ont intérêt à échanger ensemble et à s’industrialiser », a-t-elle laissé entendre.
Par ailleurs, la ministre informe que dans le cadre des travaux des experts, suite aux instructions des Chefs d’Etats de l’Union africaine, ils sont en train de travailler sur le protocole d’accord sur les investissements. Abdoulaye Sow, président de la Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture de Dakar invite, pour sa part, les commerçants et industriels du Sénégal à s’imprégner davantage des dispositions prises dans le cadre de la Zlecaf. « Le libre-échange permet aux entreprises africaines de produire plus, de vendre davantage et de profiter de l’économie d’échelle.
L’ouverture de ces frontières au commerce international permet également aux entreprises de trouver de nouveaux clients sur le marché extérieur. Nous avons l’avantage d’être dans un pays stable. Il est aujourd’hui plus que jamais nécessaire pour nos entreprises d’augmenter le volume de nos échanges entre les pays africains de la Zlecaf pour faire émerger le Sénégal », lance-t-il.
«IL NE FAUT PAS PENSER QUE LE VOTE DES ÉLECTEURS, LE CHANGEMENT DE PERSONNELS POLITIQUES, SUFFIT POUR... AMÉLIORER L’ASSEMBLÉE NATIONALE»
Jean Charles Biagui, enseignant chercheur en science politique à l’Ucad, se prononce sur la représentation nationale dans l’hémicycle
La treizième législature a-t-elle joué réellement son rôle de représentation à l’Assemblée ? En termes de propositions de lois et/ou de contrôle de l’action gouvernementale ?
Vous savez que la treizième législature n’est pas fondamentalement différente des autres législatures. Elle est comme ses devancières marquées par une réalité liée au régime politique sénégalais, qui est un présidentialisme accentué, qui fait que le gouvernement, le président de la République en particulier, est la clé de voûte de toutes les institutions. A ce titre-là, l’Assemblée nationale est une institution au service de l’Exécutif. C’est une institution qui est contrôlée par l’Exécutif. C’est une institution qui, malheureusement, n’entre pas dans le cadre établi par Montesquieu qui nous rappelait que la séparation des pouvoirs, c’est-à-dire le fait que chaque pouvoir soit autonome, est une donnée fondamentale pour la démocratie. Nous sommes malheureusement dans un régime politique et ça ne date pas de cette treizième législature où toutes les institutions sont concentrées autour de l’Exécutif. L’Assemblée nationale sénégalaise, elle ne joue pas un rôle fondamentalement. Il y a très peu de propositions de lois. Il y a pratiquement que des projets de lois. C’est-à-dire des initiatives qui ne proviennent que de l’Exécutif. Et en cela, la treizième législature n’est pas aussi différente des précédentes. Mais ce que nous notons, c’est qu’il y a une accentuation de la médiocrité par rapport à cette treizième législature. Ce qu’on a noté par rapport aux précédentes, c’est que plus on avance, plus on est encore dans une médiocrité qui persiste. Si vous analysez d’un point de vue sociologique ceux qui sont à l’assemblée nationale, vous allez constater malheureusement que c’est souvent des personnalités qui n’ont pas d’expertise dans les domaines particuliers. La treizième législature est comme les autres marquées par une médiocrité sur le plan de la compétence, marquée par peu d’initiatives.
Entre réduction de l’opposition à sa simple expression (levée d’immunité) et scandales divers (Bougazelli, trafic de passeports diplomatiques), n’est-ce plutôt pas un cas d’école dans le piétinement de la démocratie représentative ?
Vous savez que la démocratie représentative est une démocratie libérale avec un objet bien particulier, avec un certain nombre de coutumes, si vous voulez un cadre réglementaire politique à respecter. Et dans notre pays, la démocratie représentative pose beaucoup de problèmes. L’Assemblée nationale ne jouant pas son rôle, c’est vrai que ça remet en cause fondamentalement la perspective de la démocratie libérale, qui est une démocratie où les représentants nécessairement doivent parler au nom des populations. Tant qu’on ne s’interrogera pas sur la nature du régime politique, nous aurons toujours des Assemblées nationales pions de l’Exécutif. C’est une question de système. C’est la raison pour laquelle il faut nécessairement envisager une réforme constitutionnelle dans laquelle il y a une redistribution des cartes au niveau des institutions pour que, par des mécanismes bien huilés, le pouvoir arrête le pouvoir.
Quelles solutions pourraient apporter les suffragants ? Et de manière définitive pour conformer le travail parlementaire ?
Les suffragants ont une marge de manœuvre réduite. Dans un contexte où le régime politique ne change pas, qu’est-ce qu’on demande aux électeurs ? C’est simplement d’élire des députés. Mais encore une fois dans un contexte où le régime politique est marqué par un présidentialisme pratiquement illimité, la marge de manœuvre est fondamentalement réduite surtout dans le contexte où ils sont dans la même famille que le président de la République. Par conséquent, il ne suffit pas simplement d’élire ou de mettre en place des hommes nouveaux. Il faut aussi revoir le régime politique encore une fois pour permettre à l’Assemblée nationale d’avoir beaucoup plus de pouvoirs, par conséquent d’avoir une marge de manœuvre plus importante. En l’état actuel de la Constitution du Sénégal, malheureusement, l’Assemblée nationale n’a pas les pouvoirs qu’elle a dans les démocraties représentatives véritables, dans les démocraties substantielles. C’est la raison pour laquelle il ne faut penser que le vote des électeurs, le changement de personnels politiques au niveau de l’Assemblée nationale en particulier, suffit pour d’un point de vue quantitatif améliorer l’Assemblée nationale. Il me semble qu’il faut aller plus loin et envisager une réforme constitutionnelle qui puisse donner beaucoup plus de pouvoirs à l’Assemblée nationale, mais ça ne suffit pas. Il faut d’un point de vue politique poursuivre l’effort de conscientisation pour que le personnel politique comprenne les enjeux dans une démocratie représentative. Parce qu’au-delà de la question du régime politique, il s’agit véritablement d’un déficit de culture politique. C’est le déficit de culture politique qui fait aussi que nous avons une Assemblée nationale inutile, nuisible, budgétivore et qui ne joue pas son rôle dans le contexte politique de notre pays. Parce que, même si l’opposition remportait les prochaines élections législatives, nous serons toujours confrontés par le fait que les députés penseront souvent que leur légitimité est liée à un homme, à un parti.