La campagne électorale pour les élections locales du 23 janvier, a pris fin hier. Après 15 jours de meetings, rencontres et discours, l’on peut dire que la culture a été le sujet le moins évoqué par les candidats en lice.
Léopold Sédar Senghor disait que la culture est au début et à la fin de toute chose. Mais, de l’eau a coulé sous les ponts depuis. Première à subir des coupes budgétaires, la culture a été reléguée au second plan par l’Etat, d’abord. Et ce n’est point une surprise si, durant cette campagne pour l’élection des maires et présidents de conseils départementaux, le sujet n’a guère été évoqué. Au-delà du fait que les programmes des différents candidats restent vagues pour nombres d’électeurs, la culture est pour ainsi dire, absente des débats.
Pourtant, de plus en plus, on se rend compte que les industries créatives sont un vivier de création d’emplois, que les jeunes possèdent des talents indéniables mais peinent à exprimer leur fibre artistique, faute d’infrastructures culturelles de proximité. Mais le constat est là, en matière de politique culturelle devant définir clairement les objectifs et priorités pour le développement et la promotion du secteur, force est de constater que rares sont les candidats qui peuvent présenter des propositions pertinentes.
La grande majorité se contente d’ailleurs, d’évoquer un possible plagiat pour s’éviter l’exercice. Ceux qui osent, proposent le plus souvent des infrastructures. C’est le cas pour Amadou Hott, candidat à la mairie de Yeumbeul Sud. Dans son programme, il propose notamment de renforcer les capacités des jeunes talents culturels, pour faire d’eux des champions, mais aussi de faciliter l’accès aux activités culturelles pour les rendre plus pérennes et autonomes. Mesures phare : «Transformation de la maison communautaire en maison des cultures, création d’une radio et d’une télévision communautaire», lit-on dans son programme.
Ailleurs, à Rufisque, le musicien et non moins candidat à la mairie, Mame Goor Diazaka, propose la construction d’un grand centre culturel comportant des salles de spectacle, salles d’expositions, une salle de conférence, et qui porterait le nom de Mame Fatou Seck, la grande prêtresse de Rufisque. D’autres listes et coalitions sollicitées n’ont jamais réagi, malgré de nombreuses promesses. Dans ce désert d’offres programmatiques ou même de bilans dans le secteur culturel, la mairie de Dakar fait figure d’exception.
La maire sortante et candidate à sa propre succession, Soham El Wardini, réclame la poursuite des actions déjà entreprises durant cette mandature 2014- 2022. Parmi les projets phare, la requalification des centres socio-culturels, dont les prochaines réalisations devraient être le pole art visuel sur l’avenue Malick Sy et le pole musique à Dieuppeul Derklé. Ces pôles, rejoignant ceux de Ouakam, dédié aux cultures urbaines, Yarakh, au théâtre et Grand Dakar, au cinéma.
En outre, des sessions de formation et une enveloppe de 100 millions ont été dédiées au financement de projets culturels. Interrogé sur le programme des différents candidats, Alioune Diop, journaliste culturel officiant à la Radio Sénégal international (Rsi), estime que les caravanes pouvaient être éventuellement, un bon moment pour les candidats de s’adresser aux artistes qui sont dans les quartiers et les communes. Logiquement, relève-t-il, «une caravane, ça peut aider un candidat à s’adresser aux créateurs contemporains et c’est une bonne démarche, parce que les arts et la culture doivent se refléter dans les programmes des candidats et dans le fonctionnement des mairies»
DAKAR A TOUJOURS ÉTÉ UNE VILLE REBELLE
La vie politique au Sénégal, c’est la violence. Aucun des acteurs n’a véritablement engagé de débat autour des collectivités. Le pouvoir fait tout pour empêcher les maires de l’opposition de transformer leur ville - ENTRETIEN AVEC IBRAHIMA KANE
Jeune Afrique |
Marième Soumaré |
Publication 22/01/2022
Chaque samedi, Jeune Afrique invite une personnalité à décrypter des sujets d’actualité. À la veille des élections locales au Sénégal, Ibrahima Kane, de l’Open Society Initiative for West Africa (Osiwa), fondation de l’Américain Georges Soros, analyse les enjeux du scrutin.
Désormais, les dés sont jetés. Vendredi à minuit, le rideau est tombé sur deux semaines de campagne électorale. Ce 23 janvier, dès 8 heures, 6,6 millions d’électeurs seront invités à choisir leur maire et leurs conseillers départementaux. Les derniers jours de la campagne ont été marqués par les meetings de clôture des candidats, malheureusement marqués par des actes de violences dans plusieurs communes.
Rien d’étonnant, assure le militant sénégalais des droits de l’homme Ibrahima Kane, dans un pays moins pacifique qu’il se prétend. Chargé de programme pour Osiwa, la fondation du milliardaire américain Georges Soros, il s’inquiète surtout de la « platitude » du discours politique, dénonce les retards pris dans le processus de décentralisation du pays et met en garde contre des risques démocratiques liés à la pratique du pouvoir de Macky Sall.
Jeune Afrique : Avant même le début de la campagne officielle, des affrontements ont opposé des militants à travers le pays. Faut-il s’en inquiéter ?
Ibrahima Kane : La vie politique au Sénégal, c’est la violence. La nouveauté, ce sont les attaques entre partisans d’un même parti. Ces violences restent cependant d’une ampleur modérée. Mais deux points névralgiques sont à surveiller le jour du vote : la Casamance et la région de Dakar, où les choses peuvent dégénérer très facilement.
Les élections locales traitent généralement de questions liées au terroir et permettent d’identifier les problèmes réels des différentes régions du Sénégal. Cette fois-ci, le discours politique est pauvre, on parle à peine des programmes. Aucun des acteurs n’a véritablement engagé de débat autour du financement des collectivités, du rôle qu’elles peuvent jouer dans le développement, comme si les enjeux étaient ailleurs.
Le candidat de l’opposition pour Dakar, Barthélémy Dias, s’est bien engagé à relancer l’emprunt obligataire qu’avait tenté de mettre en place Khalifa Sall ?
Ici, jusqu’à preuve du contraire, le pouvoir fait tout pour empêcher les maires de l’opposition de transformer leur ville. C’est bien pour ça que la maire sortante, Soham El Wardini, insiste pour dire qu’elle parle avec tout le monde, même la majorité.
On transfère beaucoup de compétences aux structures décentralisées sans que ces transferts ne soient accompagnés de ressources adéquates. On peut toujours organiser des élections, respecter le calendrier, sans pour autant faire avancer la décentralisation. Par ailleurs, à l’issue de cette élection, on pourrait aussi se retrouver avec le tiers des maires qui ne savent ni lire ni écrire. Comment développer un terroir avec un maire illettré, des communes très vastes sans ressources ?
Si les enjeux ne sont pas locaux, quels sont-ils ?
Ces élections se tiennent juste avant la nomination d’un nouveau Premier ministre, donc d’un nouveau gouvernement dont la composition reflètera principalement les résultats. C’est bon pour l’APR [Alliance pour la république, parti présidentiel] de savoir sur qui elle peut compter en vue des échéances électorales à suivre et dans le cas où Macky Sall briguerait un troisième mandat. Si la coalition présidentielle remporte le scrutin, cela pourrait consolider l’agenda du pouvoir. Côté opposition, les locales détermineront le jeu des prochaines coalitions aux législatives de 2022, et des candidats pour la présidentielle de 2024.
La Gambie n’en finit plus de surprendre. Pour leur première participation à une phase finale de Coupe d’Afrique des Nations, les Scorpions font mieux que de souffrir face aux grands
Woury DIALLO (Envoyé spécial au Cameroun) – |
Publication 22/01/2022
La Gambie, l’autre belle surprise ! Grâce à une victoire à l’arrachée face à la Tunisie (1-0), la Gambie s’est qualifiée pour les huitièmes de finale, dès sa première participation à la Coupe d’Afrique. Les Scorpions sont l’une des belles surprises de ce premier tour.
La Gambie n’en finit plus de surprendre. Pour leur première participation à une phase finale de Coupe d’Afrique des Nations, les Scorpions font mieux que de souffrir face aux grands. Jeudi soir, les Gambiens ont décroché une superbe qualification pour les huitièmes de finale de la Can 2021. Grâce à un valeureux succès face à la Tunisie, avec un but en toute fin de match de Ablie Jallow (1-0), la Gambie termine deuxième du Groupe F, avec le même nombre de points que le Mali (1er, 7 points). L’équipe de Tom Saintfiet affrontera la Guinée en huitièmes de finale, lundi 24 janvier à 16h00 Gmt.
C’est une grosse performance pour les Gambiens qui avaient auparavant bousculé le Mali, avant d’arracher le nul (1-1) dans les dernières minutes. Dominateurs durant la rencontre, les Aigles ont buté sur une solide équipe gambienne. Alors qu'ils avaient réussi à ouvrir la marque en fin de match sur penalty, ils ont été rattrapés au score, dans les dernières secondes du temps réglementaire, sur un autre penalty. Durant ce match, l’équipe du technicien belge, Tom Saintfiet, a montré de bonnes choses, révélant en son sein des spécialistes de balles arrêtées, à savoir Barrow et Jallow. Ces deux derniers, ayant touché le poteau sur coup-franc. Suffisant pour montrer les potentialités de cette équipe, considérée comme un «petit poucet», pour une première participation. Pourtant les choses avaient mal débuté pour les Gambiens, suite aux cas de Covid notés dans leur rang tout juste avant le début de la Can.
Le sélectionneur de la Gambie, Tom Saintfiet, avait indiqué, à une semaine du début des joutes, que la Caf lui avait refusé la possibilité de remplacer ses joueurs testés positifs. Le Belge avait alors parlé d’une «catastrophe», si la situation «en restait là». «Nous avons demandé à la Caf de remplacer certains de nos joueurs touchés par le Covid-19, mais la réponse est non. Ils nous ont dit qu’il y avait 28 joueurs et qu’on pouvait puiser dans ce nombre, a expliqué le sélectionneur belge. Si on en restait là, ce serait une catastrophe», a-t-il ajouté, sans préciser combien de joueurs étaient porteurs du virus. Hormis les cas de Covid, la Gambie qui s’est préparée au Qatar, avait annulé ses deux matches de préparation contre l’Algérie et la Syrie, justement à cause de l’indisponibilité de 16 des 28 joueurs. Mais finalement, les Scorpions ont bien digéré ces problèmes de début de Can avec à l’arrivée, une qualification historique en 8es de finale.
L’UNION DES ASP EN COLÈRE
Après le mouvement d’humeur des agents, la direction de l’Asp a décidé de servir des demandes d’explication à ceux qui ont observé le mouvement d’humeur. Ce qui irrite l’U-Asp, qui dénonce ces mesures disciplinaires.
Après le mouvement d’humeur des agents, la direction de l’Asp a décidé de servir des demandes d’explication à ceux qui ont observé le mouvement d’humeur. Ce qui irrite l’U-Asp, qui dénonce ces mesures disciplinaires.
Après le calme, la tempête. L'Union des agents de sécurité de proximité (U-Asp) du Sénégal n’a pas déposé les armes. Après le mouvement d’humeur des Asp pour l'amélioration de leur situation professionnelle il y a quelques semaines, la direction est en train de situer les responsabilités.
A travers un communiqué, l’U-Asp affiche sa solidarité aux agents qui ont reçu des demandes d'explication pour avoir observé la grève. Pour elle, cela est «injuste», car les agents étaient debout «pour lutter contre les mauvaises conditions de travail». Par conséquent, l'U-Asp exprime sa solidarité aux Asp «victimes de pression» et invite l'agence à faire «preuve de retenue et raison garder», parce qu'ils ne reculeront pas dans ce «combat de principe et de survie». «Nous n'accepterons plus de demandes d'explication venant d’un quelconque chef d'unité ou encore la tentative de casser l'élan de notre lutte», dit l’Union des Asp. Elle compte se battre, comme elle l’avait fait il y a quelques jours.
«Nous comptons faire 72 heures sans Asp, dans tous les services des 46 départements du Sénégal. Peut-être qu'il y aura un impact sur le quotidien des Sénégalais. Vous savez bien que là où vous entrez au Sénégal, vous trouvez les Asp, même en Fonguélémie», déclarait Antoine Preira, président de l'Amicale départementale des Asp de Ziguinchor, au début du mois de janvier. Il s’en est suivi, mardi, 7 janvier, un communiqué de la Direction générale de l'Agence d'assistance à la sécurité de proximité, interdisant «tout rassemblement ou mouvement de grève».
Après cette mesure, plusieurs Agents de sécurité et de proximité (Asp) ont reçu des demandes d'explication venant des différents chefs d'unité départementale. Cette décision survient au lendemain de la prorogation du mandat des Asp d’une année encore, à compter du 1er janvier 2022. «Le Président Macky Sall a insisté sur l’engagement des Assistants à la sécurité de proximité (Asp) et demande au ministre de l’Intérieur de finaliser, au plus tard en fin juin 2022, l’entrée en vigueur du nouveau statut des Asp», qui réclament leur intégration dans la Fonction publique.
«LA PANDÉMIE A PROVOQUÉ UNE HAUSSE DE L’EXTRÊME PAUVRETÉ DANS LE MONDE»
ENTRETIEN AVEC… Désiré Assogbavi, directeur de One pour l’Afrique francophone
Désiré Assogbavi , expert en développement international, successivement représentant résident auprès de l’Union africaine et directeur des bureaux de liaison d’Oxfam International, de Plan International et du Fonds des Nations unies pour la population (Fnuap) pendant 13 ans, est désormais le Directeur de One pour l’Afrique francophone. Mouvement international qui mène des campagnes pour mettre fin à l’extrême pauvreté et aux maladies évitables d’ici 2030 afin que chaque personne, partout, puisse mener une vie digne et faite d’opportunités, est aussi au cœur de la lutte contre le Covid-19 et de son impact chez la population. Aujourd’hui au Sénégal, sa mission, c’est de travailler avec les professionnels de Médias pour mener des campagnes de sensibilisation à travers le pays mais aider la couche vulnérable à retrouver sa dignité après la pandémie.
Vous êtes le directeur de l’Ong One pour l’Afrique francophone, que faîtes-vous au Sénégal ?
Je suis au Sénégal dans le but de rencontrer le Réseau des journalistes pour l’Afrique francophone qui a décidé de se former en coalition enfin de pouvoir travailler ensemble en synergie et pour apporter leur contribution et dans cette lutte contre le Pandémie qui est la Covid-19. Nous avons constaté que cela fait maintenant près de deux ans que nous subissons les conséquences de la pandémie de Covid-19, et la communauté internationale envisage enfin une stratégie cohérente pour mettre un terme à la crise, avec l’objectif de vacciner au moins 70% de la population de toutes les catégories de revenus de pays d’ici septembre 2022. Cette approche nous offre la perspective de mettre fin à la pandémie dans les 12 prochains mois. Mais pour y parvenir, nous avons besoin d’un changement de dynamique drastique - soit rediriger de toute urgence nos ressources vers les pays qui accusent le plus gros retard dans la lutte contre la pandémie. Au rythme actuel, il pourrait s’écouler plus d’une décennie avant que les pays à faible revenu atteignent les niveaux de vaccination similaires à ceux des pays à revenu élevé. Si nous n’éliminons pas le virus partout où il sévit, la crise que nous traversons risque de persister pendant la prochaine décennie, et avec elle les contrecoups dévastateurs qui ont ravagé l’économie mondiale. L’incapacité à faire face à cette crise d’origine humaine fait prendre des risques considérables à tous les pays du monde. Il est indéniablement dans l’intérêt collectif, des pays pauvres comme des pays riches, d’atteindre ensemble cette cible.
Quels sont les obstacles qui empêchent d’atteindre l’objectif de vacciner au moins 70% de la population mondiale ? Et comment pouvons-nous les surmonter ?
One a analysé les principaux obstacles qui nous éloignent de la fin de la pandémie : il y a des obstacles qui nous empêchent de mettre fin la pandémie de Covid19. Le premier obstacle est que les pays riches ont presque atteint l’objectif de vaccination mondial et continuent pourtant le stockage excessif de doses supplémentaires. Environ la moitié de la population mondiale, soit 3,8 milliards de personnes, principalement dans les pays à faible revenu et revenu intermédiaire de la tranche inférieure, n’a reçu aucune dose de vaccin – autant de communautés qui restent donc totalement exposées au virus. Et pourtant, jusqu’à présent, dans les pays riches, le nombre de personnes ayant reçu une dose de rappel (soit le plus souvent une troisième dose) est trois fois plus élevé que le nombre de personnes ayant reçu une première dose du vaccin dans les pays à faible revenu. Et le deuxième obstacle en théorie, nous avons suffisamment de doses pour vacciner l’intégralité de la population mondiale, mais nous ne nous donnons pas les moyens pour qu’elles parviennent aux populations les plus vulnérables. En effet, du fait de l’injection de doses de rappel dans les pays les plus riches, l’administration des premières et deuxièmes doses du vaccin dans les pays où l’accès au vaccin est le plus urgent (pays à revenu faible et intermédiaire de la tranche inférieure) prend du retard. Bien que les données montrent que la réponse immunitaire de l’organisme aux vaccins contre le Covid-19 diminue avec le temps, la protection relative d’une ou deux dose(s) reste nettement supérieure à l’absence totale de dose. C’est pourquoi, dans un contexte d’approvisionnement mondial limité, l’administration des premières et deuxièmes doses doit demeurer un enjeu prioritaire par rapport aux doses de rappel. Comme nous l’avons vu avec le variant delta, plus nous attendons pour vacciner à l’échelle mondiale, plus la menace du Covid-19 prend de l’ampleur dans tous les pays etc…
Les mécanismes d’achat et de distribution de doses aux pays à faible revenu sont toujours mis à mal. Quelles lectures faites de çà ?
Les pays à revenu élevé ont acheté trois fois plus de doses que Covax, même si ce dernier dessert une population trois fois plus nombreuse que celle de ces pays. De même, les pays à revenu élevé ont acheté 32 fois plus de doses que l’Equipe spéciale pour l’acquisition de vaccins en Afrique (Avatt) de l’Union africaine, alors qu’ils desservent tous deux des populations de taille similaire. Ces disparités dans l’achat de vaccins ne sont pas le fruit du hasard. Les pays à revenu élevé disposaient du pouvoir d’achat nécessaire pour être les premiers à la table des négociations avec les sociétés pharmaceutiques, qui leur ont donné la priorité sur l’approvisionnement mondial. À l’inverse, malgré la publication de son premier appel à financement d’un montant initial de 2 milliards de dollars afin de commencer à sécuriser des doses pour les pays à faible revenu en juin 2020, Covax n’a pas réussi à conclure des accords avec les donateurs pour ce montant avant décembre 2020 - montants qui n’ont pu être effectivement collectés qu’en février 2021. Les pays à revenu élevé ont signé 48 accords avec des sociétés pharmaceutiques avant même que Covax n’ait pu récolter les fonds nécessaires, ce qui a limité sa capacité de négociation. Ce pouvoir d’achat incite également les entreprises pharmaceutiques à privilégier les contrats avec les pays riches. La pandémie a provoqué une hausse de l’extrême pauvreté dans le monde pour la première fois depuis deux décennies. L’année 2020 a ainsi vu 100 millions de personnes supplémentaires basculer dans l’extrême pauvreté. L’Afrique a besoin d’au moins 285 milliards de dollars supplémentaires rien que pour répondre à la pandémie au cours des prochaines années, et d’au moins 500 milliards de dollars pour se remettre sur les rails.
Aujourd’hui est-ce qu’il y a espoir pour gagner ce combat ?
À ce jour, malgré les belles paroles de nombreux dirigeants, la réponse économique mondiale est encore très loin de répondre à ce besoin. Une crise de la dette sévit en ce moment même en Afrique. En effet, en 2020, le poids de la dette a augmenté pour atteindre plus de 625 milliards de dollars. La moitié des pays à faible revenu sont soit en situation de surendettement, soit à haut risque de le devenir, alors même qu’il leur est exigé pour les trois prochaines années de payer 35 milliards de dollars au titre du service de la dette. La pandémie a durement touché toutes les populations. Nous avons toutes et tous ressenti l’impact de cette crise sanitaire mondiale dans nos vies, nos emplois et nos économies. Mais force est de constater que la reprise n’est pas la même pour tous : si les pays riches retrouvent peu à peu une situation économique normale, les pays les plus pauvres seront confrontés à des années de ralentissement économique. Privés des mêmes capacités de réponse à la crise, les pays les plus pauvres sont davantage exposés au virus et à ses conséquences économiques. Or cette situation est nuisible pour tout le monde, car le virus continue de circuler et de freiner la reprise économique et les perspectives de croissance, d’entraver le commerce mondial, de menacer le tourisme, de perturber les chaînes d’approvisionnement et de nous faire courir le risque que de nouveaux variants toujours plus dangereux relancent l’ensemble du cycle. Le G7 a promis de fournir 100 milliards de dollars en Dts recyclés et cet engagement doit être respecté, avec une feuille de route claire pour réaffecter davantage de Dts l’année prochaine.
LE NIGERIA ET LES NOVICES BRILLENT, LE NAUFRAGE ALGÉRIEN…
Le premier tour de la CAN 2022 s’est achevé jeudi 20 janvier. Après 12 jours de compétition, le champion d’Afrique en titre, l’Algérie, est déjà sorti, au même titre que le Ghana
Le premier tour de la CAN 2022 s’est achevé jeudi 20 janvier. Après 12 jours de compétition, le champion d’Afrique en titre, l’Algérie, est déjà sorti, au même titre que le Ghana. Les Super Eagles nigérians, les néophytes comoriens et gambiens et l’attaquant camerounais Vincent Aboubakar ont, eux, illuminé ce début de compétition.
MENTIONS TRES BIEN
Le Nigeria reçu trois sur trois En limogeant Gernot Rohr à un mois de la CAN 2022, la Fédération nigériane de football avait instillé le doute au sein de la maison des Super Eagles. Augustine Eguavoen, le nouvel entraîneur, et ses joueurs l’ont chassé sans mal dans le groupe D. Les Nigérians ont dominé l’Égypte puis le Soudan. Et avec un onze remanié, ils ont glané une troisième victoire face à la Guinée-Bissau. De plus, le Nigeria n’a encaissé qu’un seul but sur penalty en trois sorties. Après ce premier tour réussi, la cote des triples champions d’Afrique (1980, 1994, 2013) monte.
Les Comores et la Gambie, fringants novices
Grosse performance pour les sélections comoriennes et gambiennes, qui disputent leur première CAN. L’une et l’autre se glissent parmi les 16 pays encore en lice grâce à des parcours différents et remarquables. Dans le groupe C, les Comoriens ont perdu leurs deux premiers matches – malgré un super Ben Boina – avant d’arracher une victoire mémorable face au Ghana. Celle-ci leur a octroyé une place parmi les meilleurs troisièmes. La Gambie a fait encore mieux dans le groupe F : invaincus (deux victoires, un nul), les Scorpions se sont classés à une belle deuxième place, synonyme de qualification directe.
Vincent Aboubakar, buteur en mission
Héros de la finale 2017, capitaine désormais, Vincent Aboubakar est le chouchou des supporters. Et il le leur rend bien. L’attaquant camerounais a commencé son tournoi en inscrivant un doublé sur penalty contre le Burkina Faso. Il a également marqué deux fois contre l’Éthiopie et une fois contre le Cap-Vert. Avec 5 buts, Vincent Aboubakar est largement en tête du classement des buteurs. La dernière fois qu’un homme a inscrit autant de buts lors des trois premiers matches d’une CAN, c’était en 2008 : il s’agissait de Samuel Eto’o.
MENTIONS BIEN
Le Cameroun en confiance
Après ses deux premières victoires, le Cameroun a assuré sa présence en huitièmes de finale. Toni Conceiçao et ses hommes visaient un troisième succès de rang, mais le CapVert a obtenu le point du match nul. Les Camerounais ont malgré tout décroché la première place du groupe A, laquelle leur permet de rester dans l’antre d’Olembé pour leur huitième de finale contre les Comores. Attention quand même à une certaine friabilité en défense.
Le Maroc sérieux
Comme le Cameroun, le Maroc a glané deux victoires avant d’arracher un match nul un peu fou contre le Gabon dans le groupe C. Les Lions de l’Atlas ont affiché une solidarité indéniable durant le premier tour, comme en témoigne leur réaction face aux Panthères. Leur sélectionneur, Vahid Halilhodzic, a fait de cette unité un ingrédient indispensable pour viser haut.
Le Gabon passe malgré les embûches
Mis à mal par le Covid-19, privé de ses leaders Pierre-Emerick Aubameyang et Mario Lemina, la sélection gabonaise n'a pas été épargnée au premier tour. Cela ne l'a pas empêché de s'emparer de la deuxième place du groupe C sans avoir perdu (une victoire, deux nuls). Et tant pis si le Ghana peste contre un manque de fair-play ; les Panthères retrouvent la phase à élimination directe pour la première fois depuis 2012.
La Côte d'Ivoire hausse le ton
Les Éléphants ont commencé leur CAN en douceur avec une courte victoire contre la Guinée équatoriale. Derrière, ils ont concédé contre la Sierra Leone un match nul terrible pour le gardien Badra Sangaré, blessé et auteur d'une erreur dans les derniers instants. Bien que qualifiée, la Côte d'Ivoire n'a pas abordé son dernier match la fleur au fusil. Au contraire, elle a même giflé l'Algérie. De quoi assurer la première place du groupe E et regonfler la confiance des Ivoiriens.
PEUT MIEUX FAIRE
Le Sénégal à petits pas
Cité parmi les favoris, le Sénégal n'a pas assumé ce statut lors de ses trois premiers matches. Les Lions n'ont battu le Zimbabwe que sur un penalty très tardif de Sadio Mané. Ils ont ensuite enchaîné deux matches nuls sans faire trembler les filets. Ça suffit pour terminer en tête du groupe B, mais c'est trop peu au regard des ambitions sénégalaises.
L'Egypte piétine
La nation qui compte le plus de sacres en CAN (7 titres) a fait profil bas dans le groupe D. Battue par le Nigeria d'entrée dans le choc des favoris, l'Egypte a assuré le service minimum en battant la Guinée-Bissau et le Soudan ensuite, à chaque fois sur le plus petit des scores. Le sélectionneur Carlos Quieroz, très critiqué par la presse égyptienne, la vedette Mohamed Salah et tous les Pharaons doivent en montrer plus.
INSUFFISANT
Le cauchemar de l'Algérie
La difficulté d'enchaîner après un sacre continental se confirme malheureusement pour les Fennecs. Les hommes de Djamel Belmadi ont vécu un vrai calvaire dans le groupe E, où on les attendait pourtant à la première place. D'abord frustrés par la Sierra Leone qui a préservé sa cage inviolée avec brio, les Algériens ont vu leur série de 35 matches sans défaite se briser à la surprise générale contre la Guinée équatoriale. Et dos au mur, ils ont encore déposé les armes face à la Côte d'Ivoire. Dernière de sa poule, l'Algérie sort par la petite porte.
La pire CAN de l'histoire du Ghana
On redoutait un peu que le Ghana, nation majeure d'Afrique, soit en perte de vitesse. Ces craintes étaient bien fondées. Les Black Stars ont lâché face au Maroc. Le Gabon a ensuite arraché le match nul. Et finalement, les Ghanéens ont tout perdu face aux Comores lors d'un match décisif joué en grande partie à 10 contre 11 après qu'André Ayew a craqué nerveusement. Le sélectionneur Milovan Rajevac se retrouve dans la tourmente.
La Tunisie passe petits bras
En voyant le verre à moitié plein, on pourrait se satisfaire de retrouver la Tunisie au rendez-vous des huitièmes de finale. À y regarder de plus près, le premier tour a été difficile pour les Aigles de Carthage. Après une défaite polémique contre le Mali, les Tunisiens ont rebondi avec brio contre la Mauritanie. Mais le dernier match, en forme de finale pour la première ou la deuxième place, a tourné au désastre quand les Gambiens l'ont emporté au bout du additionnel. Résultat : la Tunisie termine troisième du groupe F et devra se frotter au Nigeria.
(RFI.FR)
LE CRAFS RAME À CONTRE-COURANT
Le Cadre de réflexion et d’action sur le foncier au Sénégal (Crafs) soutient mordicus que le domaine national, en particulier les terres à usage agricole, doivent rester un patrimoine national non cessible pour l’intérêt des communautés présentes et futur
Le Cadre de réflexion et d’action sur le domaine national au Sénégal (Crafs) regroupant une trentaine d’organisations composées d’associations paysannes, d’ONG, de consommateurs, de femmes et de jeunes ainsi que de structures de recherche dit n’avoir nulle part recommandé dans le document de la Commission nationale sur la réforme foncière (Cnrf) que les terres soient gérées par les collectivités territoriales. En conférence de presse hier, vendredi, Ils ont soutenu mordicus que le domaine national, en particulier les terres à usage agricole, doivent rester un patrimoine national non cessible pour l’intérêt des communautés présentes et futures.
La dernière sortie du chef de l’Etat Macky Sall, lors de l’audience solennelle de rentrée des cours et tribunaux où il s’était réjoui de n’avoir pas appliqué les conclusions de la Commission nationale sur la réforme foncière (Cnrf), est en porte-à-faux avec l’esprit de la loi sur le domaine national tel que proposé par la Cnrf.
Hier, en conférence de presse, le Cadre de réflexion et d’action sur le foncier au Sénégal (Crafs) qui a activement participé au processus de réforme foncière porté de la Cnrf en tant que représentant des organisations paysannes et de la société civile s’est dédouanée d’avoir dit quelque part dans le document de vision de la gouvernance foncière au Sénégal que les terres soient données ou gérées par les collectivités territoriales. Cette précision de taille vaut la chandelle puisque, selon Amadou Kanouté, directeur exécutif de Cicodev Afrique le président Sall soutenait ceci : «Ma conviction intime est que si j’avais appliqué les conclusions du rapport de cette Commission nationale, en moins de douze mois, il n’existerait plus un seul mètre carré public sur les terres du domaine puisque les collectivités territoriales allaient octroyer toutes les terres et nous nous retrouverions dans une situation comme celle en Afrique australe où toutes les terres sont octroyées à des privés. Je ne peux pas assumer cette responsabilité ». Face à cette situation, il importe, juge-t-il, de continuer la réflexion car, «il y va de l’équilibre à garder entre les différents enjeux et conséquences qui s’attachent à la question foncière », disait le chef de l’Etat.
LA SOCIETE CIVILE CLARIFIE SA POSITION
En réponse à cette sortie, le Crafs a rappelé que ledit processus consultatif à la base qui a débouché sur la production, avec l’appui d’experts fonciers (juristes, sociologues, géographes…), d’un document de contribution mettant en avant quelques principes. Lesquels méritent d’être cités dans le contexte actuel relativement au maintien de l’esprit de la loi sur le domaine national et le rejet de l’immatriculation généralisée ainsi que la privatisation des terres du domaine national favorisant la marchandisation des terres ; la reconnaissance et le respect des droits fonciers légitimes des communautés locales qui vivent de la terre ; le renforcement du contrôle et de la participation citoyenne dans la gouvernance foncière avec des instances paritaires de gouvernance foncière au niveau le plus rapproché des populations (commission domaniale élargie aux citoyens, comités villageois paritaires, etc.) ; la mise en place de voies de recours plus efficaces, simples et peu formalistes pour les populations qui se sentiraient lésées par une opération foncière (recours gracieux, recours administratif, valorisation des organes locaux de règlement des conflits, etc.).
Le Crafs largement favorable à la loi sur le domaine national Dans le document lu à cet effet par le président du Conseil national de concertation et coopérative des ruraux (Cncr), la position ferme du Crafs a été de dire que le domaine national, en particulier les terres à usage agricole, doivent rester un patrimoine national non cessible pour l’intérêt des communautés présentes et futures. « Ces terres ne doivent faire l’objet ni d’une immatriculation, ni d’une privatisation et ni d’aucune forme de marchandisation. Le Crafs s’était plutôt prononcé pour le maintien de l’esprit de la loi sur le domaine national, mais avait tout de même recommandé une adaptation de cette loi au contexte, enjeux et défis de développement socio-économique durable du Sénégal », précise-t-il.
Toujours selon le document, le Crafs avait opté pour « le maintien des droits d’usage (synonyme de sécurisation du foncier dans le patrimoine communautaire) plutôt que l’octroi de droits réels notamment le titre foncier susceptible d’instaurer un marché foncier préjudiciable aux plus démunis notamment les communautés de base (agriculteurs, éleveurs…) et aux générations futures ». Le Crafs de rappeler que ledit document remis à feu Moustapha Sourang, président de la Cnrf, en Janvier 2016 s’inscrivait dans une posture à la fois constructive et collaborative auprès de l’institution officiellement mise en place par l’État pour réfléchir sur la réforme foncière.
Pour rappel, le débat sur la réforme foncière portait à l’époque sur l’opportunité d’immatriculer les terres du domaine national soit au nom de l’État soit au nom des Collectivités locales appelées aujourd’hui collectivités territoriales.
VIDEO
CAN 2022, LES PETITS POUCETS ÉGRATIGNENT LES MASTODONTES
Que penser du niveau général de la CAN 2022 ? La performance des favoris est-t-elle satisfaisante ? Quelles sont les équipes qui peuvent créer la surprise ? Réponses recueillies pour vous dans les rues de Dakar - Par AfricaGlobe Tv
La 33è édition de la Coupe d’Afrique des Nations est lancée le 09 janvier 2022 au Cameroun dans un contexte de la pandémie de COVID-19. Cette compétition est l’un des événements les plus mobilisateurs du continent africain. Le jeu a démarré avec 24 équipes dont certaines seront éliminées au fil de la compétition jusqu'à la finale.
Alors que la compétition bat son plein dans 6 stades du Cameroun, à des milliers de kilomètres du pays hôte, précisément à Dakar, AfricaGlobe Tv est allé dans les rues pour donner la parole aux citoyens africains férus du ballon rond et qui suivent la compétition.
Que pensent-ils du niveau général de la compétition ? Comment jugent-ils la performance des équipes dites favorites avant même le coup d’envoi ? Quid des équipes qui sont capables de créer la surprise ?
Pour les uns, l'entrée en Compétition est laborieuse, timide pour les autres. Pour être plus direct d'aucuns trouvent le niveau faible tandis que d'autres estiment le niveau élevé , voire très élevé.
En clair, dans les rues de Dakar, les avis sont très partagés sur la 33è édition de la fête du football continental. Par contre, tous nos interlocuteurs s'accordent à reconnaitre que la surprise qu'offrent les outsiders de cette Coupe d'Afrique des Nations.
Les détails dans cette vidéo réalisée par AfricaGlobe Tv Regardez !
Aliou CISSE qui était l’invité de l’Association nationale de la presse sportive du Sénégal (ANPS) hier, vendredi 21 janvier, à Bafoussam n’est pas passé par quatre chemins pour indiquer ce qui lui reste à faire pour rester dans la compétition
Envoyés spéciaux Abdoulaye THIAM et Omar DIAW |
Publication 22/01/2022
Le sélectionneur de l’équipe nationale de football du Sénégal qui était l’invité de l’Association nationale de la presse sportive du Sénégal (ANPS) hier, vendredi 21 janvier, à Bafoussam n’est pas passé par quatre chemins pour indiquer ce qui lui reste à faire pour rester dans la compétition. Mardi prochain, c’est vaincre ou périr, a déclaré Aliou Cissé.
LA PRESSE ET L’EQUIPE NATIONALE
«C’est toujours un plaisir d’être à côté de vous. C’est un plaisir de voir pratiquement les mêmes visages depuis presque six ans derrière cette équipe nationale. Je pense que je connais certains depuis que je suis capitaine de cette équipe nationale du Sénégal. Cela veut dire tout simplement que notre compagnonnage ne date pas d’aujourd’hui. Depuis ma prise de fonction, j’avais toujours affirmé que l’équipe nationale et la presse sportive sont des partenaires. On a besoin de vous et vous avez aussi besoin de nous. Et la rencontre d’aujourd’hui avait été planifiée avant même que nous soyons ici à Bafoussam. Je pense que dans cette compétition-là, c’est normal de venir vers vous, discuter, dialoguer, échanger pour l’intérêt du football. On a besoin de vous derrière nous. Nous voyons que la presse sénégalaise est bien organisée et je tenais à féliciter le président Abdoulaye Thiam et son équipe. Je remercie également le 12éme Gaïndé et Allez Casa. Je vois que vous êtes tous derrière, sans relâche ».
UNE PERFORMANCE MIFIGUE MI-RAISIN
«Je pense que vous avez tout à fait raison. Contre le Zimbabwe, on a fait une bonne première période. Mais quand vous ne concrétisez pas vos moments forts, l’équilibre devient pareil en seconde période. Contre la Guinée, nous avions aussi mal débuté, avant de terminer mieux. Face au Malawi, c’était aussi un peu pareil. Nous avions eu quelques difficultés, mais en deuxième mitemps, on avait quand même vu une équipe du Sénégal plus en jambes. Cela ne m’étonne d’avoir aujourd’hui des joueurs qui ne sont pas au même niveau physique que les autres. Il y a peut-être cette maladie-là et notre manque de préparation. En réalité, nous n’avons pu aller à Kigali pour des raisons que vous connaissez. Il faut aussi dire que depuis le 27 décembre 2021 jusqu’à avant la veille du match contre le Malawi, je n’avais pas à disposition de mon effectif. Nous avons eu par la suite les retours de Kalidou Koulibaly, Edouard Mendy ou encore Nampalys Mendy. Mais pour être honnête avec vous, je ne m’attendais pas à un Koulibaly des grands soirs. Le Covid, pour les joueurs qui l’ont eu, ça reste encore difficile de le digérer et de le faire évacuer. Ce ne sont pas des excuses, c’est scientifique. Je savais que ça allait être un match très compliqué pour ces garçons. Mais on n’avait pas le choix. Il fallait les faire jouer maintenant, pour leur redonner du temps de jeu pour préparer les matchs à venir. Mais c’est le même constat que j’ai eu à faire. Avec mon staff, nous travaillons à ce que les joueurs se libèrent. Je pense qu’il faut se libérer et jouer avec beaucoup plus de tranquillité ».
QUID DE L’INEFFICACITE OFFENSIVE DES LIONS
«Pour une équipe comme le Sénégal, avec toute la qualité offensive que nous avons, cela peut inquiéter. Mais comme j’ai souvent eu à le dire, dans le football, il est beaucoup plus facile de défendre que d’attaquer et marquer des buts. Ce n’est pas évident, c’est difficile. Mais ce que je retiens depuis le début de la compétition, c’est que défensivement, nous sommes très forts. Vous avez raison, par rapport au ratio d’occasions que nous avons eu, il nous manque un peu d’efficacité. Et sur ce point, on y travaille. En venant à cette CAN, nous nous sommes préparés et nous sommes venus avec beaucoup de certitudes. Mais je dis et je le répète, quand vous perdez deux garons qui s’occupaient de cette animation, à savoir Ismaila Sarr et Krépin Diatta, ce n’est pas évident. Mais encore une fois, les garçons qui ont joué à la place de ces derniers ne déméritent pas. Mais quand vous perdez ces deux éléments que je viens de citer, c’est évident que vous perdez en terme de percussion. Aujourd’hui, les adversaires sont préparés. Ils viennent à deux ou même à quatre sur Sadio Mané. Pour moi, il faut que ces joueurs s’affranchissent, se libèrent un peu et qu’ils prennent des responsabilités dans le jeu. Mais cette efficacité est très importante dans la CAN. Quand vous avez l’occasion de marquer des buts, quand vous avez l’occasion de tuer les matchs, il faut le faire. Si vous ne marquez pas, l’adversaire peut vous faire la différence ou vous emmener aux prolongations. Le Sénégal a eu beaucoup d’occasions lors de ces trois matchs. Donc, il faudra retrouver cette confiance-là qui faisait notre force. On y travaille mentalement, mais aussi sur le terrain. Je pense que nous allons retrouver notre efficacité ».
LE CAP-VERT, L’AUTRE PIEGE
«Nous allons rencontrer le Cap-Vert, une équipe que nous connaissons bien. Sur ces six dernières années, nous avons eu à croiser cette équipe, je crois entre quatre à trois fois. C’est une équipe qui joue à cinq derrière, capable aussi de jouer en 3-5-2. Nous avions eu à battre cette équipe lors des éliminatoires de la coupe du monde 2018 mais nous savons que c’est une compétition qui est différente de celle que nous vivons en ce moment. Nous allons vers des matchs difficiles. Notre objectif sera de gagner et continuer à avancer ou perdre et rentrer à la maison. Nous sommes conscients de cela. C’est ça aussi la différence entre jouer un championnat et jouer une coupe. Les quatre matchs qui nous restent sont des matchs très importants. Nous savons que c’est une équipe qui est au-dessus de la moyenne, une équipe joueuse. Entre le Sénégal et le Cap-Vert, cela n’a jamais été facile. Il y a beaucoup de ressortissants Cap-Verdiens au Sénégal. Et il en est de même pour les Sénégalais qui vivent dans ce pays. Mais je peux vous rassurer que nous préparons ce match de la meilleure des façons. Nous avons la chance de récupérer l’ensemble de nos joueurs. On a quatre à cinq jours pour bien préparer ce match-là ».
LE JEU FADE DES LIONS
«Dans le jeu, il y a beaucoup à dire. Nous savons que nous devons progresser. Et je vous rassure que nous allons progresser. Nous travaillons tous les jours pour avoir les meilleures animations. Nous l’avons fait dans le passé. Donc, je ne vois pas pourquoi cela ne devrait pas arriver pour cette compétition. Nous avons cette motivation et les joueurs qu’il faut. Maintenant, il faut que la confiance revienne au niveau offensif. Nous sommes les premiers à ne pas être satisfaits du jeu. Je sais que nous devons progresser sur cet aspect et les joueurs le savent aussi. Tant que vous ne marquez pas ce but-là, cette confiance tant attendue ne peut pas venir automatiquement. Mais on a envie de progresser et comme j’ai eu à le dire, nous allons progresser. C’est certain.
ISMAILA SARR ET SON KINE RENVOYE DU FC BARCELONE
«Si on a convoqué Ismaila Sarr, c’est qu’on a espoir qu’il puisse se rétablir et jouer. Je suis en contact avec l’équipe qui le prend en charge à Barcelone. On a vraiment espoir. Nous avons les vidéos du garçon chaque jour. Sa rééducation est en train de progresser. Et quand il va quitter l’Espagne pour venir, ce sera pour intégrer directement le groupe pour s’entrainer. C’est surtout ça la bonne nouvelle. Alors, aujourd’hui, on est vraiment confiants. On a un staff professionnel. En aucun cas, on ne mettra l’intégrité et la santé de nos joueurs en danger. De la même façon que leurs clubs travaillent et les médecins qu’ils ont, sont les mêmes médecins que nous avons ici. Ce sont les mêmes kinés que nous avons ici. Nous n’avons aucun complexe vis-à-vis des staffs techniques de Watford ou des autres clubs. Nous avons de la compétence chez nous. Cela veut dire que ce garçon-là, nous le surveillons et nos médecins le surveillent. Là où on l’a emmené, on a vraiment confiance à ce kiné-là. Nos kinés et nos médecins suivent la rééducation du garçon et cela, tous les jours. On le parle et il se sent très bien. Après, ce qui s’est passé à Barcelone avec Xavi, je ne vais pas entrer dedans. Ce qui est concret, c’est que Ismaila se sent bien mentalement, que le garçon est en marge de progression. Et aujourd’hui, on nous dit que quand il va revenir dans quinze jours, qu’il est capable de rejoindre directement le groupe. Je ne suis pas médecin, mais je crois en nos médecins. Je crois à ces spécialistes. Aujourd’hui, ils se sont occupés du joueur depuis le début, jusqu’au moment où je vous parle. On est optimistes de pouvoir le recevoir dans cinq ou peut-être dans dix jours »
ABSENCE DE KOUYATE DANS L’ENTREJEU
« L’absence de Cheikhou été ma grande crainte. Et il a écopé ce carton malheureux sur sa première faute contre le Malawi. Mais on a aussi convoqué d’autres joueurs et certains ont eu du temps de jeu lors de nos trois premiers matchs. Je veux parler de Lopy, de Pape Alassane Guéye ou encore Loum Ndiaye. Ce sont des joueurs capables de pallier l’absence de Cheikhou Kouyaté. Cheikhou est un homme expérimenté et il fait partie de nos cadres. Ne pas l’avoir sur ce match de huitièmes de finale est une perte. Mais cela ne doit pas représenter une excuse. Aujourd’hui, on a 26 ou 27 joueurs qui sont prêts à vouloir passer ces huitièmes de finale pour aller en quart de finale. Nous sommes très motivés et nous savons que le joueur qui va remplacer Cheikhou, sera à la hauteur de cet événement».
LA COHABITATION DANS LE CONTEXTE COVID-19
« Quand vous décidez de partir pour quarante jours, on sait que ce n’est jamais évident. Si vous êtes entraîneur, vous ne retrouvez les joueurs que tous les mois ou tous les deux mois. Le vivre ensemble et le savoirvivre n’est pas compliqué car vous gérez seulement sur quatre jours. Mais par contre, quand vous partez dans une compétition où vous êtes emmenés à rester plus de deux, trois ou quatre semaines, à un moment donné, sur le plan de fraîcheur physique et mentale, c’est compliqué. Hier (NDLR : jeudi), on avait décidé de les laisser au repos pour qu’ils retrouvent un peu plus de fraîcheur mentale et physique. Le site où nous logeons permet aux garçons de sortir, faire du vélo. Ce qui n’est pas souvent le cas quand vous êtes dans un hôtel ou tout est barricadé, fermé. Là, c’est aéré, les garçons sortent, discutent. On arrive aussi à faire des entretiens individuels. Ce sont des joueurs professionnels. Certains sont à leur quatrième CAN, d’autres la découvrent. Ce sont des sacrifices qu’il faudra faire quand on est footballeur professionnel. Vous n’avez pas la vie que d’autres garçons de votre âge ont, vous n’allez pas dans les boîtes pour s’amuser. Là, vous devez être focus sur ce que vous faites. Et ils le font bien, pour le moment ».
ABSENCE DE FAMARA DIEDHIOU AU DEPART DES MATCHS
«Famara Diédhiou est un garçon que je connais. Il a été certes touché par le Covid. Mais ce sont des choix que j'avais à faire. Dans notre 4-4- 2, j’avais opté de continuer à faire confiance à Boulaye Dia et à Sadio Mané. Ce sont des choses sportives. Mais nous connaissons toutes les qualités de Famara. C’est une CAN où tout peut se passer. Donc, je demande à tous mes joueurs d’être prêts et d’attendre le moment où on leur fera confiance ».
LE SENEGAL FAIT-IL TOUJOURS PEUR ?
« Si on écoute certaines analyses dans la presse et sur les plateaux, on peut penser qu’on est à l’agonie. Aujourd’hui, du jour au lendemain, nous avons perdu toutes les qualités que nous avions. Mais je dirai que non. Nous avons connu des moments difficiles et ça arrive. Et quand on n’arrive pas à marquer de but, il y a le doute qui s’installe. Mais je dis toujours à mes garçons de continuer à travailler, mais surtout d’apprendre à faire les choses simples. Il ne faut pas compliquer le jeu, faire des choses simples, en attendant que la confiance soit de retour. Mais les choses se passent sur le terrain. Aujourd’hui, il n’y a aucune équipe qui peut nous manquer de respect. C’est vrai que nous ne marquons pas de buts, mais nous nous créons des occasions. Et je pense que c’est important. Ce qui nous manque, c’est l’efficacité et je sais que ça va revenir ».
LES FAVORIS SONT-ILS TOUJOURS FAVORIS ?
«Pour moi, rien ne change. Les favoris restent les favoris. Ils ont toujours leurs ambitions. Mais comme j’ai eu à le répéter, en Afrique, il n y a plus de petites équipes. Cette CAN est assez spéciale et difficile. Si vous regardez bien, le jeu n’est pas au niveau des attentes. Ce n’est pas seulement pour le Sénégal. Il y a peut-être deux ou trois équipes qui sont à ce niveau. Mais pour le reste, ce n’est pas encore ça. Cette CAN, elle est mentale. Si on arrive à être prêts à ce niveau-là, à savoir que tous les matchs vont être des combats, on parviendra à faire quelque chose. Aucune équipe ne domine dans le jeu. Tout est poussif. Il faut courir, aller chercher. C’est la réalité de cette CAN. Je suis à ma troisième en tant que coach. Au Gabon, c’était beaucoup plus élevé au niveau du jeu. En Egypte en2019, c’était pareil. Mais il nous reste encore quatre matchs et je pense que le jeu va s’améliorer».
LE TRAVAIL MENTAL
«J’ai beaucoup écouté les gens développer cet aspect mental. C’est quoi le mental ? Est-ce qu’aujourd’hui, je peux parler de mental ? Oui, je le peux, mais je ne suis spécialisé dans ce domaine. J’ai envie de dire que notre problème ne se situe pas là-bas. Parce que justement, c’est le mental qui nous a fait en sorte qu’on soit encore là. Comme je l’ai dit, un joueur peut douter, mais cela ne doit pas durer longtemps. On a des joueurs de haut niveau qui ont l’habitude de jouer des Champions League ou dans des clubs où il y a beaucoup d’attentes. Certains sont aujourd’hui à leur quatrième CAN. On a le meilleur gardien du monde et il faut un mental pour être à ce niveau-là. Maintenant, discuter avec les personnes pour leur donner confiance, pour les pousser à être de véritables compétiteurs est important. Mais sur ce côté mental, nous fais o n s b e a u - coup de choses en int e r n e pour aider nos joueurs à progresser».
PRESSION DU CHEF DE L’ETAT
«Le président de la République ne nous a mis aucune pression. N o u s sommes des footballeurs professionnels. Q u a n d vous jouez dans le haut niveau, vous vivez avec cette pression. La pression de vouloir gagner un titre individuellement ou collectivement. Parce qu'en réalité, c'est ça notre métier. Ça veut dire qu'il faut toujours essayer d'aller le plus loin possible. L'attente est là, les supporters sont là. Mais il me dérange pas. Mon avenir ne m'a jamais préoccupé. C'est ma passion qui m'a toujours préoccupé et je l'ai toujours fait. Partir ou ne pas partir, est-ce que je peux me lever et penser à ça? Je me suis toujours levé en pensant à toujours donner le maximum à mon pays, pour mon équipe nationale et le rendre fier. C'est sur ça que je suis concentré. Je laisse aux autres de parler de mon avenir. Seul Dieu sait. Je suis quelqu'un qui aime son pays, qui travaille pour son pays et qui a une histoire avec cette équipe nationale. Je ne suis pas quelqu'un qui est tombé dans la soupe comme beaucoup d'autres. Je suis dans cette équipe nationale depuis 1999. Je connais ce football, j'aime continuer à le faire. L’après CAN, honnêtement, je n'y pense pas. Actuellement, je ne pense qu'au match contre le Cap-Vert. Le reste, on fera le point après ».
UN REGARD SUR L’ELIMINATION DE L’ALGERIE
« Il est difficile quand vous êtes champions de revenir dans la même compétition et de la remporter. A part l'Égypte qui a pu enchaîner, sur le continent africain, aucune autre équipe n'a réussi à le faire. Quand vous gagnez, vous avez le regard des autres. Et vous êtes attendus. L'Algérie en venant ici, c'était comme le Sénégal. On sait qu'on est attendus. Je l'ai dit et je le répète. L’Algérie aurait pu rentrer dans sa compétition par la meilleure des façons, c'est -à -dire gagner son premier match par rapport au ratio de but qu'ils se sont créer. Ça n'a pas été le cas. Comme je vous le dit, une équipe, c'est d'abord la confiance des joueurs. Un attaquant a besoin d'être en confiance. S'il doute, même l'entraîneur aura des problèmes pour le remettre sur le chemin. Tant qu'il ne marque pas, il va continuer à douter. C'est un avertissement à tous les soi-disant favoris du continent africain. Je peux vous garantir que ce soit au Nigeria, au Sénégal ou dans toutes les autres équipes dites favorites, il y a personne qui est venu avec un manque d'humilité ou en regardant ses adversaires de haut. Nous avons cette humilité et nous préparons tous nos matchs avec la même ferveur et la même force. Que ce soit le Cap-Vert, le Malawi, le Nigeria ou le Mali, nous préparons nos matchs de la même façon. Parce que nous savons que c'est difficile de gagner sur le continent. Aujourd'hui, c'est l'Algérie qui est éliminée. Mais ça aurait pu être d'autres équipes. Le continent africain est en train de progresser. Je me mets toujours à rigoler de ces gens sur leurs plateaux, dans le 16e arrondissement de Paris ou dans leurs salons de thé qui parlent du football africain. Si on veut parler du football africain, il faut connaître les réalités. Là, on saura qu'il n'y a aucun match facile. Il n'y a pas de petite équipe. Ce n'est plus la même chose que dans les années 80 ou 90.Aujourd'hui, ce que le Sénégal fait sur le plan d'organisation et logistique, c'est ce que les autres font. Ils ont envie d'être les ambassadeurs de leurs pays. Quand vous voyez cette coupe d'Afrique, il y a tous les drapeaux. Chaque équipe a été galvanisée et encouragée par son président de la République. Ça ne sera pas facile. Tout le monde est motivé et a envie d'aller loin
MESSAGE AU PUBLIC SENEGALAIS
« Je dis au public sénégalais de croire en leur équipe. Il faut qu’ils continuent à y croire, à pousser cette équipe-là, à être derrière elle. En réalité, le retour que j’ai de notre équipe, le public est derrière nous. Et il l’a toujours été. Je profite de cette occasion pour remercier le «12ème Gaïndé » et « Allez Casa » et tous ces férus de l’équipe nationale qui aiment et supportent cette équipe. Comme je l’ai dit en conférence de presse, on n’a pas envie de vous décevoir. On a envie de vous rendre fier. Nous rêvons encore beaucoup plus fort de remporter cette compétition et d'amener la coupe au pays ».