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21 juin 2025
SCRUTIN TEST APRÈS LES ÉMEUTES
Les élections locales seront "un bon baromètre avant les législatives pour voir si la mainmise du pouvoir sur les collectivités locales va s'éroder et entamer la toute puissance de la coalition au pouvoir
Les Sénégalais sont appelés aux urnes dimanche pour élire leurs maires et les présidents de conseil départemental lors d’un scrutin qui a valeur de test pour le président Macky Sall et ses adversaires.
Ces élections sont les premières depuis la présidentielle de 2019 qui a reconduit Macky Sall à la tête de ce pays considéré comme un îlot de stabilité en Afrique de l'Ouest et traité à ce titre avec égard par ses partenaires étrangers.Ce sont aussi les premières depuis les troubles qui ont secoué le pouvoir en mars 2021 et revigoré l'opposition.
Au terme d'une campagne émaillée de heurts fréquents mais relativement mineurs, la consultation permettra de jauger la popularité de la coalition qui gouverne depuis 2012, cinq mois avant les législatives et deux ans avant la fin du second mandat de M. Sall.
M. Sall, élu en 2012, réélu en 2019, dirigeant écouté par la communauté internationale sur la crise au Sahel ou la dette, maintient le flou sur ses intentions en 2024.
Une révision constitutionnelle approuvée en 2016 limite à deux le nombre des mandats présidentiels.Des voix sussurent que la révision constitutionnelle pourrait avoir remis les compteurs à zéro, comme elle est considérée l'avoir fait en Côte d'Ivoire au profit d'Alassane Ouattara en 2020.Le refus d'un troisième mandat a été l'un des slogans de la contestation de 2021.
Des propos attribués au directeur de cabinet politique de M. Sall en octobre faisaient des élections locales un point de passage décisif.
Ces élections ne "seront locales que de nom", avait dit Mahmoud Saleh selon la presse, déclarations abondamment reproduites."Les résultats seront déterminants pour les élections législatives qui se tiendront cinq mois après.Nos résultats vont trancher le débat sur la candidature de Macky Sall à la présidentielle de 2024".
M. Sall avait assuré ensuite qu'il n'y avait "aucun lien" et avait parlé de "grosse maladresse", selon RFI.
Il a beaucoup occupé le terrain ces dernières semaines, lançant la mise en service du nouveau tramway de Dakar ou posant la première pierre d'un port en eau profonde au sud de la capitale.Plusieurs de ses ministres sont candidats dimanche.
M. Sall a été élu sur la promesse de mettre son pays, pauvre, sur la voie de l'émergence. Ses détracteurs l'accusent de servir les riches et l'étranger, dont le partenaire français, de pratiquer un exercice solitaire et autoritaire du pouvoir et de manipuler la justice.
- "Second souffle" -
Les émeutes de 2021 "ont fortement secoué" le régime et "redistribué les cartes", dit l'analyste Barka Ba.
Les élections seront "un bon baromètre avant les législatives pour voir si la mainmise du pouvoir sur les collectivités locales va s'éroder et entamer la toute puissance de la coalition au pouvoir, dont le moteur reste l'APR", l'Alliance pour la République, le parti du président, dit-il.
A Dakar, la plus grande circonscription du pays, la responsabilité de défendre la coalition présidentielle Bennoo Bokk Yaakaar revient au ministre de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr.Il fait face à cinq autres candidats, dont la sortante Soham El Wardini et l'ancien maire Pape Diop.
Il affronte aussi Barthélémy Dias, de la coalition Yewwi Askan Wi, mise en place par l'ancien maire de Dakar Khalifa Sall et par Ousmane Sonko, troisième de la présidentielle de 2019, pressenti comme un des principaux concurrents en 2024 et figure centrale des manifestations de 2021.
L'opposition pourra aussi mesurer ses forces. Beaucoup de ses leaders sont engagés dans la bataille.Ousmane Sonko dirige la liste Yewwi Askan Wi (Libérer le peuple, en wolof), candidate à la mairie de Ziguinchor, la plus grande ville de Casamance (sud).
Ousmane Sonko avait enregistré à Ziguinchor son meilleur score à la présidentielle (57,25%), devançant largement Macky Sall (38,72%).
Le scrutin mettra à l'épreuve la solidité des différentes coalitions de l'opposition en vue des échéances ultérieures.
L'ascension d’Ousmane Sonko a donné "un second souffle" à l'opposition, dit l'analyste Barka Ba. Les alliances conclues "semblent être dictées plus par la realpolitik que les convergences idéologiques", dit-il.Elles s'expliquent d'abord par un mode de scrutin particulier, panachant proportionnel et majoritaire. Mais, dans les grandes villes surtout, "cela pourrait permettre de tenir face à la machine électorale de la mouvance présidentielle", anticipe-t-il.
Plus de 6,8 millions d’électeurs sont appelés à départager 3.200 listes dans plus de 500 mairies et 46 départements.
COMME AU BON VIEUX TEMPS, LA DROITE S’EN PREND AUX NOIRS
Décryptage sur VOA, de la stratégie de rogner les droits civiques des minorités entreprise aux États-Unis par le parti républicain depuis quelques mois, avec Souleymane Bachir Diagne, René Lake et Marilyn Sephocle
Aux États-Unis, le parti républicain fait passer depuis un an des séries de lois dans les États dont ils contrôlent la législature, pour restreindre le droit de vote des minorités, prétextant des fraudes électorales. La question est en débat au Washington Forum avec Souleymane Bachir Diagne, René Lake et Marilyn Sephocle.
LA FORCE BARKHANE BLOQUEE AU MALI
Des jeunes manifestants maliens ont bloqué jeudi, un convoi militaire Français de l’opération Barkhane, dans la localité de Ansongo, au nord du Mali, d’après une source sécuritaire citée par l’Agence Anadolu.
Benin Web Tv |
Casimir Vodjo |
Publication 21/01/2022
Des jeunes manifestants maliens ont bloqué jeudi, un convoi militaire Français de l’opération Barkhane, dans la localité de Ansongo, au nord du Mali, d’après une source sécuritaire citée par l’Agence Anadolu.
Décidemment, l’armée française ne fait plus bonne figure au Mali. Elle est couramment huée par les maliens qui estiment qu’elle est de mèche avec les terroristes, chose contraire à sa mission au Mali. Après une série de blocage pendant plusieurs jours au Burkina Faso, notamment à Kaya et à Téra au Niger, où, au moins 3 manifestants ont été tués, le convoi de l’armée Française a été bloqué au Mali.
Le blocage a eu lieu jeudi, dans la localité de Ansongo au nord du Mali, par des jeunes manifestants, alors que le convoi militaire Français de Barkhane avait quitté la base militaire de Gao en direction de Ménaka. ‘‘Le convoi venant de Gao se dirigeait vers Ménaka lorsqu’il a coïncidé avec des jeunes manifestants qui scandaient à bas la France, à bas Barkhane, vive la coopération Mali-Russie’‘ a déclaré un ancien élu local joint au téléphone par l’Agence Anadolu.
Pour les protestataires, la France n’est pas venue au Mali pour combattre le terrorisme. Elle y est pour piller et armer les forces du mal. « Nous savons maintenant que l’opération Barkhane n’est pas là pour nous sécuriser mais pour déstabiliser notre sous-région. C’est pour cette raison que nous avons décidé de lui barrer la route », a déclaré Ibrahim Sadou, porte-parole du Conseil communal de la jeunesse d’Ansongo.
D’après la source, les militaires français de Barkhane ont changé de chemin en empruntant la voie de Bazihaoussa, après plusieurs négociations. Ce nouvel accrochage entre des manifestants maliens et l’armée française, intervient dans un contexte de vives tensions diplomatiques marquées par l’affaire du groupe Wagner et la volonté des autorités de la transition en postes à Bamako, de revoir les accords militaires signés avec Paris.
CONCERTATION SUR LE MALI, FAURE EYADEMA ET MACKY SALL EN MODE TOP SECRET
Après son voyage discret dans la capitale malienne, où il s’est entretenu avec le Colonel Assimi Goïta, le Président togolais Faure Éyadema a transité par Dakar, hier jeudi, tard dans la soirée.
Leral |
Fara Michel Dièye |
Publication 21/01/2022
Après son voyage discret dans la capitale malienne, où il s’est entretenu avec le Colonel Assimi Goïta, le Président togolais Faure Éyadema a transité par Dakar, hier jeudi, tard dans la soirée.
Selon des informations exclusives obtenues par "Confidentiel Afrique", l’homme fort de Lomé a rencontré son homologue sénégalais, le Président Macky Sall. Sa visite dans la capitale sénégalaise a été tenue discrète par les services protocolaires du pays.
Faure Éyadéma a demandé selon des informations de "Confidentiel Afrique", au Président Macky Sall de prendre le dossier malien en main et de s’impliquer davantage pour le retour du Mali au sein des instances communautaires Cedeao-Uemoa. Selon nos confrères, Macky Sall qui assurera à compter du 22 janvier 2022 la présidence tournante de l’Union africaine, a rassuré son homologue togolais qu’il abattra toutes ses cartes pour un dégel de la crise politique et économique.
D’après leurs sources bien informées, le Président Macky Sall va câbler dès ce vendredi, les Chefs d’État, Alassane Ouattara, Nana Kufo, Muhamadu Buhari.
DERNIERS HOMMAGES A IBK
Le Mali a rendu vendredi un dernier hommage à Ibrahim Boubacar Keïta, décédé le 16 janvier à l’âge de 76 ans.
Le Mali a rendu vendredi un dernier hommage à Ibrahim Boubacar Keïta, décédé le 16 janvier à l’âge de 76 ans.
L’ancien président chassé du pouvoir le 18 août 2020 par des militaires dirigés par le colonel Assimi Goïta a eu droit aux hommages de la nation dans un camp militaire de la capitale malienne.
'' Après avoir quitté le pouvoir, il voyait les tractations… Les situations qui se compliquaient, ça a dû l’attrister beaucoup. Et il est parti un peu avec ses chagrins dans le cœur. Un pays qui l’aimait et qui est en train de s’enfoncer avec ces sanctions qu’on vient de prendre contre nous.", a déclaré Jean Zerbo, archevêque de Bamako.
Ibrahim Boubacar Keïta, a dirigé le Mali a dirigé le Mali de 2013 à 2020.
"Il a tout fait pour que les autorités de la transition puissent bénéficier de tous les accompagnements possibles pour le peuple du Mali, pour le Mali, pour la poursuite de l’œuvre qu’il a entreprise pour notre pays." a déclaré Boukary Treta, Président du Rassemblement pour le Mali.
C’est dans sa résidence de Bamako que l’ancien président reposera pour l’éternité.
". Le gros malinké que tu étais pouvait avoir un cœur de volcan, mais tu ne gardais jamais rancune et tu ne savais pas haïr. ", ainsi s’est exprimé Boubacar Keïta, fils de l’ex-président.
Un deuil national de trois jours en l'honneur de l’ex-président a été décrété à partir de vendredi.
PETROLE ET HYDROCARBURE, LES PREMIERS BARILS PREVUS POUR 2023
Le chrono a été déclenché. Le Sénégal compte voir les premiers barils de pétrole sortir de Sangomar en 2023. C’est-à-dire dans un an. L’opérateur du projet pétrolier, Woodside, a donné un aperçu sur l’état d’avancement des travaux
Le chrono a été déclenché. Le Sénégal compte voir les premiers barils de pétrole sortir de Sangomar en 2023. C’est-à-dire dans un an. L’opérateur du projet pétrolier, Woodside, a donné un aperçu sur l’état d’avancement des travaux.
Woodside, opérateur et actionnaire majoritaire du champ Sangomar, dans son rapport qui sanctionne la fin de l’exercice 2021, renseigne que les travaux sur les FPSO (le navire qui servira de plateforme d’extraction et de stockage du pétrole) et les équipements sous-marins, restent dans les délais. De plus, les autres équipements, continuent d'arriver au Sénégal.
Aussi, l'étude de prépose du champ de Sangomar a commencé en janvier, avant le début de la campagne d'installation sous-marine prévue pour le deuxième trimestre 2022. Et la phase 1 de développement du champ est achevée à 48 %. Elle «reste sur la bonne voie pour la production du premier pétrole ciblé en 2023», assure la compagnie.
Pour rappel, pour les 30 prochaines années, ce sont 8195 milliards de francs Cfa de recettes que le Sénégal attend globalement de son champ pétrolier Sangomar. Pour ce qui est de l’ensemble des projets pétroliers et gaziers, ce sont 20 790 milliards de francs Cfa qui sont espérés durant la période.
LOCALES 2022, LE CPCS MILITE POUR DES ELECTIONS APAISEES
Le Consortium Panafricain des Compétences en Synergie (CPCS) invite les Sénégalais au ’’calme’’, à ’’la retenue’’ à ’’la responsabilité citoyenne et républicaine’’ pour des élections apaisées à la veille du scrutin municipal et départemental de dimanche.
Dakar, 21 jan (APS) - Le Consortium Panafricain des Compétences en Synergie (CPCS) invite les Sénégalais au ’’calme’’, à ’’la retenue’’ à ’’la responsabilité citoyenne et républicaine’’ pour des élections apaisées à la veille du scrutin municipal et départemental de dimanche.
Le CPCS, une coalition d’entités et d’acteurs de la société civile africaine et de la diaspora, est en mission d’observation pour les élections locales prévues dimanche.
Elle œuvre en synergie lors des processus électoraux pour ’’la consolidation démocratique sur le continent africain’’.
Dans une déclaration rendue publique, jeudi à Dakar, le CPCS a invité
’’tous les acteurs sans exclusive, en dépit des divers enjeux que revêt cette consultation électorale, à se transcender pour le Sénégal, dans un esprit citoyen et de paix, respectueux de la légalité et des dispositions en vigueur, conformes au code électoral’’.
Déplorant les actes de violences qui ont émaillé la campagne électorale, la mission a félicité le collectif des imams, religieux et oulémas du Sénégal, ’’par leur appel solennel à la paix (...)’’, selon son chef, Tiémogo Paul Touré.
Elle a également salué ’’l’initiative de la Charte de la non-violence érigée, dont chaque acteur concerné a eu à s’en approprier ou non, à en prendre part ou non, conformément à ses convictions, et ceci en toute liberté d’expression et de choix’’.
Dans ce contexte de pandémie, la mission d’observation a invité les électeurs au respect des mesures barrières.
LOCALES 2022, LA VERITE DES URNES DIMANCHE
Quelque 6 613 962 de Sénégalais se rendent aux urnes, dimanche, pour l’élection de maires de communes et de villes et de présidents de conseils départementaux.
Dakar, 21 jan (APS) – Quelque 6 613 962 de Sénégalais se rendent aux urnes, dimanche, pour l’élection de maires de communes et de villes et de présidents de conseils départementaux.
Au total, 3149 listes sont en lice dans les 43 départements, 552 communes et 5 villes, selon les chiffres obtenus auprès de la Direction générale des élections (DGE).
Il y a 166 listes en compétition pour les départements, 44 listes pour les villes et 2939 listes pour les communes.
La population électorale est répartie entre les 15066 bureaux des 6639 centres de vote.
Le scrutin reporté à plusieurs reprises peut s’avérer complexe car les électeurs sont appelés à voter deux fois, voire trois en fonction de la collectivité locale.
Les élections municipales seront organisées dans les 552 communes.
Pour la première fois, le maire sera élu au suffrage universel direct
Concernant les élections départementales, elles seront organisées dans 43 départements sur les 46 que compte le pays à l’exception de Dakar, Pikine et Guédiawaye.
En effet, dans les collectivités où sont élus conseillers de la ville, lorsque le territoire de la ville est le même que celui du département, il n’est pas organisé d’élections départementales.
A Thiès et Rufisque, les électeurs voteront pour les trois types d’’élections : départementales, municipales et de ville.
Le contrôle du scrutin est effectué par les délégués des Cours d’appel, les superviseurs et contrôleurs de la CENA, les représentants des candidats et les observateurs.
Les états-majors politiques des partis et coalitions sont sur le qui-vive avec les élections territoriales du 23 janvier 2022 en ligne de mire, un scrutin dont les résultats sont fortement scrutés car précédant d’autres échéances cruciales notamment les élections législatives de la même année et la présidentielle de 2024.
Face au bloc de la majorité présidentielle et sa puissante machine électorale, l’opposition a tenté en vain d’aller aux locales sous une même bannière.
Cette dynamique s’est heurtée aux ambitions des uns et des autres. Finalement, trois grandes coalitions sont sorties : Yewwi askan wi, Wallu Sénégal et la Grande coalition Gueum sa bopp.
Pour Yewwi askan wi et la Grande coalition Gueum sa bopp, le dépôt de listes n’a pas été une simple formalité.
Les listes de Yewwi askan wi ont été déclarées irrecevables à Saint-Louis, Golf Sud, Sahm Notaire (Dakar) et Kédougou, entre autres. A Mbour, la tête de la liste de la coalition, Me Abdoulaye Tall, n’a pas pu déposer sa liste.
A Matam, le coordonnateur de Yewwi Askan wi, préposé au dépôt des listes pour le compte de la coalition, a décidé finalement de rejoindre la mouvance présidentielle avant de disparaître avec les documents.
Yewwi askan wi et la Grande coalition Gueum sa bopp ont dû attendre la décision de la Cour suprême qui a statué sur les recours introduits par l’administration après la réhabilitation par les Cours d’appel des listes rejetées dans un premier temps dans certaines collectivités lors des opérations de dépôt.
La haute juridiction a tranché les différends qui portent essentiellement sur le rejet de certaines listes de la coalition Yewwi askan wi (YAW) pour les élections départementales et municipales.
Sur 10 recours déposés, le ministère de l’Intérieur qui avait saisi la Cour suprême, a eu gain de cause sur les 8 tandis que les 12 recours des partis d’opposition ont tous été rejetés.
La liste de Yewwi à Matam a été validée, par contre la candidature de Moustapha Guirassy à Kédougou a été rejetée.
La candidature de l’homme d’affaires Bougane Guèye Dany à la mairie de Dakar est invalidée.
Pour ces locales, les yeux sont braqués sur la mairie de Ziguinchor que va briguer l’opposant Ousmane Sonko (Yewwi) et la ville de Dakar qui sera âprement disputée par Abdoulaye Diouf Sarr (majorité), Barthélémy Diaz (Yewwi), Doudou Wade (Wallu), la maire sortante, Soham el Wardini, entre autres.
UNE FIN DE CAMPAGNE SUR FOND DE VIOLENCES POUR BARTHÉLÉMY DIAS
Des violences ont émaillé la fin de la campagne de l’opposant et candidat à la mairie de Dakar. Les équipes du candidat de la coalition Yewwi Askan Wi en rejettent la responsabilité sur des partisans de la majorité
Jeune Afrique |
Mawunyo Hermann Boko |
Publication 21/01/2022
Des violences ont émaillé la fin de la campagne de l’opposant et candidat à la mairie de Dakar. Les équipes du candidat de la coalition Yewwi Askan Wi en rejettent la responsabilité sur des partisans de la majorité. Des incidents qui sont survenus à trois jours du scrutin, prévu dimanche.
Jets de pierre, voiture caillassée et maisons vandalisées… La violence s’est de nouveau invitée dans la campagne de Barthélémy Dias à trois jours des élections locales qui se tiennent dimanche 23 janvier. Plusieurs vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montrent des dizaines de jeunes jeter des projectiles en direction du balcon d’une maison. La scène s’est déroulée dans la soirée du jeudi 20 janvier à Mermoz-Sacré-Cœur, commune que le candidat de Yewwi Askan Wi à la mairie de Dakar dirige.
Les violences ont éclaté dans le quartier Sacré-Cœur 3 alors que Barthélémy Dias haranguait ses partisans depuis un pick-up. Elles auraient fait trois blessés graves, selon la presse locale. Dans une vidéo diffusée par le média en ligne Dakaractu, la sœur de l’une des victimes de la maison ciblée raconte : « Quand Barth faisait son discours, mon frère qui était sur l’étage lui a lancé : « Barthélémy ça suffit. Cela fait 12 ans que tu es là à nous tenir un discours vain ». Furieux, il a demandé à ces gros bras d’aller lui régler son compte. Ils sont entrés dans la maison, ils ont tout saccagé et tabassé mon frère. Ils sont partis aussi dans les maisons mitoyennes pour chercher soit disant d’autres jeunes fauteurs de trouble et ont fait pareil. »
« Je lui montre de quel bois je me chauffe »
Une version que contestent les membres de l’équipe de campagne de Barthélémy Dias. « Nous n’avons pas été à l’origine de cette violence et les membres du service de sécurité n’ont violenté personne, affirme Abass Fall, directeur de campagne du maire de Mermoz -Sacré-Cœur. Nous sommes passés devant cette maison dont les habitants sont des partisans de Benno Bokk Yakaar, la coalition au pouvoir. Quand nous sommes arrivés sur les lieux, ils étaient perchés sur leur maison et insultaient. Nous n’avons pas réagi. C’est ensuite qu’ils ont jeté des pierres sur le cortège du maire [dans lequel étaient également présents sa femme et ses enfants]. En représailles, les militants se sont déchaînés et ont appliqué la loi du talion. »
DE L'URGENCE DE REVOIR LE FONCTIONNEMENT DE LA CEDEAO
Ce dont témoigne la situation malienne, c’est l’extrême difficulté, pour l’organisation sous-régionale, à assumer son rôle de promoteur de la bonne gouvernance et de l’État de droit
Jeune Afrique |
Amadou Sadjo Barry et Khadiyatoulah Fall |
Publication 21/01/2022
Pour des raisons normatives et prudentielles, on peut qualifier les sanctions contre Bamako de raisonnables. Pour autant, les responsables politiques de la sous-région ne doivent pas se cantonner à des discussions sur la durée des transitions. Parallèlement à cette question technique, il est important qu’ils se projettent dans l’avenir en réinterrogeant la capacité politique et institutionnelle de la Cedeao à prévenir les coups d’État et à répondre aux aspirations démocratiques des populations.
Car ce dont témoigne la situation malienne, c’est l’extrême difficulté, pour l’organisation sous-régionale, à assumer son rôle de promoteur de la bonne gouvernance et de l’État de droit dans une région fragilisée par la persistance de violences liées au contrôle et au partage du pouvoir politique, aux inégalités et aux injustices socioéconomiques. En faisant de la tenue rapide d’élections la priorité des transitions, on risque de passer outre les problèmes de fond qui touchent à la gouvernance politique, à l’organisation des pouvoirs publics, à la légitimité démocratique des États et, surtout, à la demande criante de justice et d’égalité formulée par les populations.
Une véritable rupture
Ainsi, au-delà des positions de principe, il est urgent d’effectuer une critique objective du fonctionnement de la Cedeao. En effet, la résurgence des coups d’État et la répétition des transitions doivent résonner comme une preuve de l’échec des acteurs et décideurs politiques à gérer efficacement l’institution.
La nécessité d’une autocritique est dictée avant tout par la manière dont les populations perçoivent la transition et sa durée. Qu’il s’agisse du Mali ou de la Guinée, la lecture de la presse montre que les populations attendent de la transition qu’elle soit une véritable rupture avec les situations antérieures jugées injustes. Bien qu’il demeure une méfiance à l’endroit des militaires, il y a une convergence de vue sur le fait que la transition doit être une voie permettant de jeter les bases d’un ordre constitutionnel durable. Autrement dit, les élections ne sont pas perçues par les citoyens et par certaines structures de la société civile comme l’objectif ultime de la transition.
Cette approche réformiste de la transition ne dégage pas toutefois un consensus sur la durée de la transition. Si les partis politiques, de manière générale, veulent une transition courte, une part importante des citoyens souhaite que l’on prenne le temps de mener les réformes de base, sans pour autant vouloir ouvrir grand les portes à la junte, qui risquerait alors de s’éterniser au pouvoir.
On pourrait lire dans cette dernière position une ambivalence, voire une incohérence, mais elle porte en creux une profonde et historique demande sociale de renouveau politique, éthique et institutionnelle. Ce désir de renouveau est très bien perçu par la junte militaire qui n’hésite pas, au besoin, à l’instrumentaliser, soit par l’organisation d’assises nationales ( Mali), soit en confiant à un organe législatif la décision de fixer la durée de la transition (Guinée), les deux démarches visant à assurer à la junte un semblant de légitimité populaire.