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21 juin 2025
KHALIL DIALLO, ROMANCIER ET HISTORIEN DES TEMPS PRÉSENTS
C’est grâce à Mbougar Sarr que le premier roman de l'auteur sénégalais né en Mauritanie, « À l’orée du trépas », a été publié. Son second, « L’Odyssée des oubliés », sur les migrations contemporaines, est aujourd’hui réédité aux éditions Harmattan Sénégal
Jeune Afrique |
Anne Bocandé |
Publication 21/01/2022
C’est sur le toit-terrasse de l’Orientale, café-restaurant qu’il affectionne, dans le quartier du Plateau à Dakar, que Khalil Diallo nous donne rendez-vous. « Ma dernière scène slam s’est déroulée juste en face, au Théâtre de verdure, avec un slam d’amour pour celle qui est devenue mon épouse », raconte en souriant celui qui fête ce jour-là ses 29 ans. Membre, à l’époque, du Vendredi slam, collectif phare des années 2010, Khalil Diallo se souvient des scènes partagées avec des pionniers comme Ceptik, Souleymane Diamanka et Capitaine Alexandre. Ce dernier a déclenché chez Khalil Diallo l’envie d’écrire au-delà de la scène, devenue incompatible avec sa carrière de consultant : « Il fallait choisir. C’est l’époque où Capitaine Alexandre publiait ses premiers recueils chez La Cheminante. J’ai compris que c’était possible. J’ai arrêté le slam et commencé L’Odyssée des oubliés. »
Cette épopée, prix Ahmed Baba en 2021, qui mêle enjeux des migrations contemporaines et ode à la littérature, voit le jour en 2020. Entre temps, Khalil, qui avoue « écrire très lentement et toujours plusieurs livres en même temps », publie le recueil Chœur à cœur puis un premier roman À l’orée du trépas, finaliste, en 2019, de prix qui le font connaitre au Sénégal et sur la scène francophone : le prix Orange du livre en Afrique, le prix Ahmadou Kourouma et le prix Ivoire.
« Pays fantômes »
« C’est grâce à Mbougar Sarr que j’ai été publié, c’est lui qui m’a d’abord mis en contact avec Abdoulaye Diallo, de L’Harmattan Sénégal », confie-t-il. Un roman qui se voulait un récit d’amour mais que l’actualité a percuté : « Je venais d’apprendre, via les réseaux sociaux, que quelqu’un qui était en même temps que moi à l’Université de Dakar avait rejoint l’État islamique en Syrie. Le roman est devenu un questionnement à partir de sa trajectoire ; est-ce une vraie raison de mourir ? »
Même démarche pour L’Odyssée des oubliés où les parcours d’immigration relatés s’inspirent de récits réels. « Mais mon ambition était aussi de décrire la vraie Afrique. Montrer que ce n’est pas par soif d’ailleurs que les gens vont se tuer en mer, mais parce qu’ils n’ont plus le choix. » Au-delà de l’épopée nourrie de lectures des classiques grecs, Diallo dresse une critique franche de ces « pays fantômes » qui précipitent les départs : « Ce sont certains pays africains où la liberté d’expression est bafouée, avec des dirigeants autoritaires, où les citoyens meurent du poids des totalitarismes politiques, idéologiques et culturels. Culturels avec une double acculturation, occidentale et orientale. Idéologique avec la montée des extrémismes religieux. Politique avec des présidents qui ne quittent jamais le pouvoir. »
DANS UN MOIS, A DÉFAUT DE VOIR LES LIONS, UN MATCH DE GALA DANS LES TUYAUX
LesStade du Sénégal, à Diamniadio, sera inauguré dans un mois, soit le 22 février prochain. Pour la cérémonie d’inauguration, à défaut de voir les Lions qui seront pris par leurs championnats respectifs, l’idée d’un match de Gala est agitée
Woury DIALLO (Envoyé spécial au Cameroun) |
Publication 21/01/2022
Le Stade du Sénégal, à Diamniadio, sera inauguré dans un mois, soit le 22 février prochain. Pour la cérémonie d’inauguration, à défaut de voir les Lions qui seront pris par leurs championnats respectifs, l’idée d’un match de Gala est agitée.
C’est dans un mois, le 22 février prochain, que le Stade du Sénégal de Diamniadio, sera inauguré. Un événement qui tient à cœur le président de la République qui à chaque fois insiste sur son importance. En témoigne sa sortie lors du Conseil des ministres du mercredi 12 janvier dernier où le Chef de l’Etat est revenu sur les préparatifs de l’inauguration du Stade du Sénégal d’une capacité de 50.000 places, avec deux autres stades omnisport d’appoint, aux normes olympiques. Un complexe, ultra moderne, qui permettra à notre pays d’accueillir les plus grandes manifestations et compétitions sportives et culturelles.
«Le Chef de l’Etat informe le Conseil, que cet édifice d’exception, sera inauguré le 22 février 2022, en présence d’invités d’honneur, mais également de tous les représentants de la Jeunesse du Sénégal», peut-on lire dans le communiqué du Conseil des ministres de mercredi 12 janvier. Qui poursuit : «Le Président de la République demande, à cet égard, au Ministre des Sports de prendre, en relation avec les ministères impliqués, le Comité national Olympique et Sportif Sénégalais (Cnoss), le Conseil national de la Jeunesse, et les mouvements associatifs (Oncav…), toutes les dispositions appropriées, pour une mobilisation représentative et effective des jeunes et sportifs de tous les départements du Sénégal, lors de la cérémonie d’inauguration.»
Justement, concernant «cet évènement historique», le Président Macky Sall tient à ce qu’il revêt «un cachet populaire, culturel et sportif, requis en pareille circonstance». Souvent dans ce genre d’événement, un match de gala est organisé à l’occasion. L’idée de faire jouer les Lions contre une équipe étrangère avait été agitée. Mais selon les échos de Bafoussam venant de sources fédérales, «ce ne sera pas possible parce que le 22 février, ce n’est pas une date Fifa», soutient un de nos interlocuteurs qui précise qu’à cette période, les hommes de Aliou Cissé seront en plein dans leurs championnats respectifs et certains en Ligue des champions.
Et d’ailleurs pour confirmer ses propos, le même jour du mardi 22 février, il est prévu une journée de Ligue des champions avec la suite de la programmation des 8es de finale, Chelsea de Edouard Mendy devant recevoir Lille. A défaut donc de voir les Lions fouler pour la première fois la pelouse du nouveau stade olympique de Diamniadio, «on pense organiser un match de Gala entre légendes du foot sénégalais et africains. Mais pour le moment rien n’est décidé. Vous comprendrez qu’en ce moment tout le monde fait focus sur la Can.
En attendant de voir la faisabilité de ce match de Gala de concert avec le ministère des Sports», conclut le Fédéral.
L’ORDONNANCE D'AISSA DIAGA NGOM
Médecin des supporters sénégalais présentement au Cameroun pour la Can, le Dr Aissa Diaga Ngom dresse un premier bilan médical.
Woury DIALLO (Envoyé spécial au Cameroun) |
Publication 21/01/2022
Médecin des supporters sénégalais présentement au Cameroun pour la Can, le Dr Aissa Diaga Ngom dresse un premier bilan médical.
Docteur, comment ça se passe sur le plan médical avec les supporters sénégalais qui ont effectué le déplacement à Bafoussam ?
Le «12e Gaindé» s’est déplacé en masse depuis le Sénégal. Il y a aussi le comité du «12e Gaindé» local et d’autres Sénégalais qui viennent supporter les Lions. Nous devons prendre en charge toutes ces personnes-là sur le plan médical. Comme vous le savez, nous sommes en période de pandémie, il faut qu’on fasse beaucoup attention. Nous insistons sur les mesures barrières, le port du masque, la distanciation sociale, même si c’est difficile de la respecter, mais aussi l’utilisation ou l’usage de gel antiseptique. Nous essayons de prendre en charge tout le monde sans distinction de pays parce que c’est une question de santé. Même il y a des Camerounais qui passent nous voir. Nous les consultons et leur offrons des médicaments.
Quelles sont les pathologies que vous rencontrez ?
Vous savez, le «12e Gaindé», ce sont des gens qui dépensent beaucoup d’énergie en termes de danses, de chants. Après une animation, ils sont un peu fatigués. Ce sont des gens qui consomment énormément de vitamine C ou de supplémentation vitaminique pour annihiler la fatigue. En dehors de cela, nous avons quelques soucis dus aux petites températures que nous gérons, et cela est lié aux aléas du voyage, mais aussi quelques troubles digestifs. Ce qui est normal parce que quand on change d’alimentation et d’environnement, ça peut amener quelques perturbations digestives. C’était tout au début, mais là, le corps commence à s’acclimater.
Y’a eu des cas sérieux ?
Les cas les plus sérieux, nous n’en avons eu que deux. Il y avait le premier cas qui souffrait d’une forte température. Mais on touche du bois, avec les examens que nous avons faits, c’était plutôt un palu chronique. Nous avions aussi peur par rapport au Covid, mais le Pcr a été négatif. On lui a fait un traitement anti-palu qui a bien réagi et il est bien sorti de l’hôpital. Le deuxième cas, c’était un cas de syncope qui est arrivé dans le bus et qu’on a évacué à l’hôpital. Après examen, c’était plutôt une baisse en magnésium et en calcium. Il a juste passé la nuit à l’hôpital. Le reste, c’est de continuer à respecter les mesures barrières. Nous demandons aussi un renfort en médicaments au ministère des Sports. Le «12e Gaindé» a fait ce qu’il a pu, mais ce n’est jamais suffisant. Un bon budget a été dégagé par le «12e Gaindé», mais si on peut l’améliorer ce serait encore mieux.
Comment se passent les tests d’avant-match avec les supporters ?
C’est un test rapide. On touche du bois, jusqu’à aujourd’hui, il n’y a personne parmi nous qui a été testé positif. C’est grâce au respect des mesures barrières, mais aussi avec l’aide de Dieu. Il faut continuer à respecter les mesures barrières.
UN MATCH-COUPERET, ÇA NE SE JOUE PAS ÇA SE GAGNE !
Après un début poussif en matchs de poule, les Lions passent aux choses sérieuses mardi prochain contre le Cap-Vert en 8es de finale. Un match-couperet pour Aliou Cissé qui doit rassurer tant au niveau du jeu que de l'efficacité offensive.
Woury DIALLO (Envoyé spécial au Cameroun) – |
Publication 21/01/2022
Après un début poussif en matchs de poule, les Lions passent aux choses sérieuses mardi prochain contre le Cap-Vert en 8es de finale. Un match-couperet pour Aliou Cissé qui doit rassurer tant au niveau du jeu que de l'efficacité offensive.
Kalidou Koulibaly a bien fait de contextualiser le prochain match des Lions en huitièmes de finale en déclarant : «La Can vient vraiment de commencer.» Des propos tenus à la fin du match nul laborieux des Lions face au Malawi. Une manière pour le capitaine sénégalais, trop juste physiquement face aux Flames, de lancer un message en guise d’avertissement à ses coéquipiers. Comme pour dire que les choses sérieuses commencent et qu’ils n’ont plus droit à l’erreur. Surtout qu’on a maintenant dépassé les matchs de poule et place aux matchs à élimination directe. Des matchs que les hommes de Aliou Cissé doivent gagner pour espérer poursuivre l’aventure camerounaise.
Plus de détermination, plus d’agressivité, un esprit compétiteur
Pour y arriver, les coéquipiers de Sadio Mané doivent avoir une autre attitude, contraire à celle qu’ils ont montrée lors de leurs premiers matchs. En clair, il faudra faire preuve de beaucoup plus de détermination, d’agressivité, un esprit compétiteur et surtout tuer le chat noir qui rôde devant les buts adverses. En effet, inscrire un seul but en trois matchs, c’est inquiétant pour une attaque sénégalaise qui ne manque pourtant pas de qualité, en dépit des absences de Krépin Diatta et Ismaïla Sarr. Présent à Bafoussam, l’ancien président du Casa Sports, Nouha Cissé, estime que les joueurs doivent être conscients des enjeux de l’heure. «Nous nous attendions à une équipe conquérante avec beaucoup d’envie et la volonté de gagner. Il ne me semble pas que ce soit le cas à l’occasion des trois matchs que nous avons suivis», se désole-t-il. Avant de se projeter vers la prochaine sortie.
RUSH DANS LES CENTRES ET POSTES DE SANTÉ
S’agit-il de la grippe ? Ou d’Omicron ? La frontière est certainement ténue et parfois, vite franchie. Les centres et postes de santé sont bondés depuis quelques temps, au moment où les cas liés au variant Omicron explosent chaque jour
Depuis l’apparition des premiers cas d’Omicron, il y a un incroyable rush de patients dans les postes de santé. Si les premières causes des consultations sont la grippe et la fièvre, Omicron hante les esprits. Partout, des salles de consultation remplies de malades qui reçoivent des perfusions.
S’agit-il de la grippe ? Ou d’Omicron ? La frontière est certainement ténue et parfois, vite franchie. Les centres et postes de santé sont bondés depuis quelques temps, au moment où les cas liés au variant Omicron explosent chaque jour.
Selon les praticiens, les premières causes de consultation sont la grippe ou la fièvre. «De manière générale, ce que nous constatons à la suite des consultations, c'est le variant Omicron. Les gens se plaignent de fièvre, grippe, toux, mais c'est Omicron», confie un médecin généraliste au centre de santé Mame Abdou Aziz Sy Dabakh. Ce médecin généraliste confirme les doutes, sans plus de détails.
En fait, son couloir comme tous ceux qui mènent vers les salles des médecins généralistes, sont remplis de monde. Sans ticket et exclu des rangs, il est difficile de se faire un chemin mais surtout, il faut être très convaincant pour pouvoir voir le médecin, ne serait-ce que pour avoir des informations. Tous âges confondus, les patients font la queue et personne ne compte se laisser doubler.
En ce lundi matin, le temps est plutôt clément. Ni chaud ni froid. Mais l’ambiance trop calme, est à la limite triste ici. «Je suis malade, j’ai une fièvre, des courbatures, mais aussi mes narines coulent. Je suis vraiment fatiguée au niveau des articulations, mes pieds, tout me fait mal. Je pense que j’ai une grippe, comme presque tous ces gens que vous voyez», confesse une dame mal en point, sous le couvert de l’anonymat. Mariama Diémé, assise à côté, enchaîne son discours. Mine triste, dans une voix éteinte, elle dit : «C’est la grippe, il n’y a même besoin de poser la question, cela se voit tout de suite. Ces va-et-vient, les éternuements, les toux, c’est la grippe qui fait des ravages. Voyez-vous, il est pourtant 13 heures, mais les rangs sont plus que jamais serrés et la queue est interminable. Je suis là depuis 9 heures et il y a encore beaucoup de monde devant moi.»
Même son de cloche chez Abou Ndir, qui attend son tour depuis 10 heures. Mais le jeune homme préfère attendre carrément dehors, laissant sa mère faire la queue à sa place. «J’ai une grippe depuis deux jours. J'ai mal partout, avec une fièvre et une toux. C'est certainement la grippe. Cette pathologie sévit en ce moment partout dans le pays», se plaint-il. Comme si cela ne suffisait pas, le guichetier continue de vendre des tickets de consultation.
Autre poste de santé, même décor. Les masques bien ajustés, des patients font la queue devant le vendeur de ticket de consultation au rez de chaussée, au poste de santé sis à l'unité 9 des Parcelles Assainies. A l’étage, la salle d'attente refuse du monde. Pas de bousculade, mais l'impatience se lit sur le visage et à travers les gestes. Les yeux attendrissants, on attend son tour chez l’infirmier. «Pas difficile de soupçonner que ce sont des grippés. En tout cas, si je tiens compte des symptômes les plus fréquents que sont les écoulements nasaux, les courbatures, la toux, les éternuements, la fièvre... Mais les médecins, quand ils voient ça, ils déclarent que c’est Omicron», commente le vieux Hamidou Guèye, qui est là pour un pansement. «Généralement, ce que nous constatons, c'est la toux ou la grippe, ce sont de ces pathologies que les patients que nous recevons souffrent, mais il fait aller à Nabil Choucair qui coiffe nos centres, pour avoir plus d'informations, moi c'est tout ce que je peux vous dire», informe pressement Mme Niassy, l'infirmière cheffe de poste de l’unité 9 des Parcelles Assainies.
En attendant, Omicron semble dicter sa loi.
«JE TROUVE NORMAL D’EXIGER UN PASS SANITAIRE POUR ACCÉDER À CERTAINS ENDROITS»
Entretien avec Mamadou Ndiaye, directeur de la Prévention au ministère de la Santé
Le rythme de la vaccination est en chute libre. Alors que les doses sont disponibles et que la vaccination a été élargie à d’autres couches. Ce refus pour certains, est uniquement lié aux rumeurs, selon le directeur de la Prévention au ministère de la Santé, qui continue encore à inciter la population à aller se faire vacciner, une façon pour lui, de pouvoir éviter les formes graves et les décès. Sans faux-fuyant, Dr Mamadou Ndiaye aborde toutes les questions : refus du vaccin, vaccination des enfants de plus de 12 ans, 3ème dose, pass sanitaire.
Qu’est-ce qui a changé dans le protocole de la vaccination ?
Ce qui a changé, c’est la dose que nous avons appelée dose de rappel. Donc pour ceux qui avaient reçu 2 doses, ils auront une 3ème dose. Pour ceux qui avaient pris le Johnson, ce sera une 2ème dose de rappel cette fois-ci, parce que le Johnson est complet avec une dose. Ce qui a donc changé, c’est l’adjonction d’une dose de rappel. Il y a aussi l’autorisation de vaccination des enfants de plus de 12 ans, parce qu’ils n’étaient pas dans la cible et que maintenant nous l’avons autorisé, mais à condition également que ces enfants aient une comorbidité. Il y a aussi un impératif majeur qui a été signalé et qui fait qu’on doit les vacciner.
Aujourd’hui, certains points de vaccination ont été fermés. Qu’est-ce qui peut expliquer, selon vous, le motif du refus de la vaccination pour ces gens ?
Le refus de la vaccination pour certains, est uniquement lié aux rumeurs. Sur les réseaux sociaux, il y a eu pas mal de rumeurs. Il y a les anti-vaccins. Le monde est aujourd’hui un village planétaire et les gens ont publié pas mal de contre-vérités. Donc, il y a une bonne partie de la population qui refuse de se faire vacciner. Ils ne sont pas convaincus et nous, on continue de faire notre travail. On essaie de les sensibiliser. On fait tout pour essayer de les convaincre. D’ailleurs, c’est ce qu’on observe en France, aux Etats-Unis ou ailleurs. C’est la même chose, et le Sénégal ne fait pas exception malheureusement.
Ce 13 janvier 2022, le ministre de la Santé avait annoncé l’autorisation de l’administration de vaccins aux enfants de plus de 12 ans. Est-ce qu’il y a une forte adhésion ?
Oui, là c’est un peu particulier parce que les enfants de 12 ans, moi, je ne peux pas faire une appréciation pour l’instant car je ne suis pas au niveau des prestations de service. Je suis au niveau stratégique, au ministère de la Santé. Nous avons donné l’instruction et là aussi, pour les enfants, il faut savoir qu’il n’y aura pas d’affluence. Mais, on a dit qu’il y a des enfants qui ont des comorbidités. Donc, c’est sûr que le message s’adresse à leurs parents mais également aux médecins traitants, parce qu’un médecin traitant, dès qu’il traite un enfant de 12 ans, il va lui conseiller d’aller se faire vacciner puisque le programme a prévu la vaccination pour ce cas de figure. Donc nous comptons sur la collaboration des parents mais également des médecins traitants, qui vont les orienter puisqu’avant ils n’en faisaient pas partie, mais maintenant c’est le cas. On a un regard vis-à-vis des enfants. Et pour le traitement du Covid-19, globalement, ils s’en sortent mieux par rapport aux adultes ; mais s’ils présentent une comorbidité, ce n’est évident.
Est-ce que l’arrivée d’Omicron a poussé les gens à aller se faire vacciner, si on la compare à la première vague ?
Oui, je peux l’affirmer. Avec les vagues, il y a toujours une différence, parce que je vois les chiffres du jour de la vaccination. Avant, on était vraiment dans des chiffres trop bas d’ailleurs même, pour ne pas dire insignifiants. Actuellement, il y a un petit relèvement des chiffres, qui fait que certains ont commencé à se faire vacciner, mais c’est globalement faible, je peux dire. En tout cas, même s’il y a une variation avec la petite hausse des cas, certains ont eu peur quand même. Mais, ce n’est pas suffisant et ce n’est pas à la hauteur de la troisième vague. Avec Delta ou Alpha, on avait même ouvert des centres de vaccination dans des stades. Il y avait de l’affluence mais maintenant, il n’y en a pas beaucoup.
Donc, il y a une chute de la vaccination ?
Oui, bien sûr. Et c’est un constat. Actuellement, les gens ne se bousculent pas. C’est à l’image de ce qui se passe ailleurs, dans les pays développés. Encore, ces pays ont même pris des mesures, en instaurant des pass sanitaires qui obligent les gens à se faire vacciner, mais ici il n’y a aucune contrainte particulière. On vaque à nos occupations mais ailleurs, vous êtes obligé d’aller vous faire vacciner parce qu’il y a des espaces malheureusement, auxquels vous ne pouvez pas accéder si vous n’êtes pas vacciné et ça pousse les gens de manière indirecte, à se faire vacciner. Mais ici, c’est un acte individuel, volontaire pour l’instant, jusqu’à preuve du contraire.
Justement, est-ce qu’on peut s’attendre à une vaccination obligatoire ?
Bon, ce n’est pas obligatoire parce qu’une vaccination obligatoire, je ne pense pas qu’on puisse s’attendre à ça. Mais peut-être, les choses peuvent aller jusqu’à ce qu’on exige un pass sanitaire dans certains endroits. Et je trouve ça tout à fait normal, exiger un pass sanitaire pour accéder à un supermarché, un stade, un restaurant, certains endroits administratifs et même certaines entreprises. On peut avoir le droit de ne pas se faire vacciner mais pour accéder à certains lieux, c’est normal d’exiger un pass sanitaire. On peut dire que dans une administration, pour y accéder, il faut avoir un pass sanitaire.
Et pour la troisième dose, est-ce qu’il y a des preneurs ?
Si… Il y en a même qui en demandait avant. On a même délivré de manière exceptionnelle, à certains qui en avaient besoin parce qu’ils devaient voyager surtout. Surtout, et parce qu’on sait également ce qui se passe ailleurs, c’est institué. Nous, on délivre mais sur la base d’une certaine démarche scientifique, parce que nous attendons d’avoir suffisamment d’informations et de les soumettre à ceux que nous appelons nos experts indépendants, qui sont différents de nous autres et qui regardent ce qui se passe dans le monde, pour donner des recommandations et avis qui vont dans le sens d’administrer cette dose de rappel, communément appelée troisième dose.
Par Babacar DIAGNE
«BENNO BOKK YAAKAAR» ET «GUEUM SA BOPP» DANS LA CENTRALITÉ DE CE MORTAL KOMBAT
« Benno Bokk Yaakaar » et « Gueum Sa Bopp » sont le plus souvent cités au cœur de ces confrontations physiques avec armes et jets de pierres.
Les violences électorales se sont invitées dans la campagne électorale pour les élections locales de dimanche prochain. « Benno Bokk Yaakaar » et « Gueum Sa Bopp » sont le plus souvent cités au cœur de ces confrontations physiques avec armes et jets de pierres.
Cette situation démontre combien la Coalition de la majorité cherche à freiner l’expansion électorale de sa rivale « Gueum Sa Bopp », trop présente sur le territoire national. « Benno Bokk Yaakaar » et « Gueum Sa Bopp », cités dans une bonne partie des scènes de violences électorales ne se pardonnent rien. Elles se donnent en spectacle dans différentes localités du pays. Une situation qui montre la peur bleue de la coalition de la majorité qui, parfois, refuse de libérer le terrain à la Coalition « Gueum Sa Bopp ».
Très téméraire, cette coalition, refusant de se faire barrer la route du succès au soir du 22 janvier prochain, apporte à chaque fois la riposte à la dimension de l’offense. C’est pourquoi, les deux entités politiques, très présentes sur l’étendue du territoire, se distinguent au cœur de ces confrontations physiques avec des armes et jets de pierre.
Ainsi, un leader comme Bamba Fall, candidat de « Gueum Sa Bopp » à la Médina est régulièrement attaqué par des militants de Cheikh Ba qui perd le sommeil dans son engagement à récupérer la mairie à ce dernier, très bien aimé par les populations médinoises.
Très tenace, Bamba Fall, qui tire sa force de ses militants, étale à chaque fois que de besoin toute sa classe politique. Usant de sa forte expérience politique, de son bilan et de ses multiples réalisations à la Médina, Bamba Fall tient tête à ses adversaires politiques. Étant seul contre toute la machine de guerre du parti au pouvoir et de ses alliés, il subit les coups de ses adversaires. Mais il tient toujours debout pour affronter son destin politique dans la plus grande résistance avec des idées, un programme convaincant et des projets réalistes. Ces scènes de violences sont observées presque partout où des candidats de « Benno Bokk Yaakaar » et de « Gueum Sa Bopp » se croisent.
La violence s’est invitée à Ourossogui où le candidat de Bougane Guèye a été agressé. Et, à Grand-Yoff, un membre de la garde rapprochée de Pro Kébé, candidat de ladite coalition, a été poignardé par des éléments supposés appartenir à « Yewwi Askan-Wi ». À Yoff, il est dit que ce sont des gros bras supposés de « Benno Bokk Yaakaar » qui ont agressé le nommé Samba Diouf. Hier à Malika, il y a eu des affrontements… A Diamagadio à Kaffrine des sympathisants de GSV ont été arrêtés ce jeudi. Les deux camps de « Benno Bokk Yaakaar » et de « Gueum Sa Bopp se sont encore illustrés ce week-end, dans la violence, à KeurMassar. Le cortège de « Gueum Sa Bopp » a été attaqué par des éléments supposés appartenir à la coalition « Benno Bokk Yaakaar ».
Au bout du compte, il y a eu pas moins de six blessés. A l’aboutissement, il a été constaté que seul « Gueum Sa Bopp » dérange la coalition de la majorité qui peine à convaincre par des idées, des projets et programmes. A défaut d’avoir de la matière, elle opte pour la pratique de la violence pour empêcher « Gueum Sa Bopp » d’aller à la rencontre de l’électorat afin de dérouler et d’exposer dans la tranquillité son offre de programme, profitable à la population.
Babacar DIAGNE, Journaliste free-lance
UNE CAMPAGNE GLOBALEMENT TRANQUILLE, MAIS...
Si, au départ, tout le monde craignait un remake des événements de mars dernier, on aura plutôt eu droit à une campagne globalement tranquille selon les analystes et observateurs politiques contactés par Le Témoin…
Globalement la campagne électorale pour les locales de ce dimanche 22 janvier s’est déroulée sans grands incidents majeurs sur l’ensemble du territoire national. Si, au départ, tout le monde craignait un remake des événements de mars dernier, on aura plutôt eu droit à une campagne globalement tranquille selon les analystes et observateurs politiques contactés par Le Témoin…
Abdou Aziz Diop, acteur de la société civile
D’après Abdou Aziz Diop, au niveau local comme national, la campagne se passe bien malgré quelques scènes isolées de violence. Il estime qu’il faut saluer le travail des religieux, de la société civile, et surtout de ceux de nos compatriotes regroupés au sein du cadre unitaire dont il fait partie. « Les prédictions étaient que ces locales allaient être un prolongement des événements du mois de mars qui étaient une victoire pour l’opposition. Et pour le pouvoir, c’était une défaite alors que ce n’était pas le cas. C’était carrément une grosse tache noire de notre démocratie survenue par l’irresponsabilité des acteurs politiques de part et d’autre. On sentait des prémices de violence, mais heureusement que jusqu’à présent la campagne se passe bien », se réjouit notre interlocuteur. Abdou Aziz Diop ajoute que c’est sur le plan programmatique qu’ils attendent vraiment les candidats. Ce, afin qu’ils déclinent leurs programmes car les élections locales restent des élections citoyennes. « Ce sont les citoyens qui choisissent ceux qui doivent décider de leurs destinées. Nous attendons de futurs maires compétents, qu’ils sachent au moins ce qui les attend et que le conseil municipal soit bien représentatif de toutes les couches de la population. Qu’on ait des conseils municipaux assez dynamiques, inclusifs et qu’il y ait des profils pluridisciplinaires. L’Etat a transféré des compétences aux collectivités territoriales dans le cadre de la décentralisation, mais il n’y a pas de concordance entre les compétences transférées et les ressources. Les ressources financières sont importantes certes mais, le plus important, ce sont les ressources humaines de qualité. Car, ce sont les ressources humaines qui seront capables avec une ingénierie financière de capter toutes les opportunités et de développer des stratégies pour le financement local. Nous réitérons une ancienne proposition dans le cadre de l’Acte 3 et qui consiste à ce que les maires, une fois élus, développent une stratégie locale durant les trois premières années de leurs mandats et aussi fassent une déclaration de politique locale comme le fait le Premier ministre à l’Assemblée nationale au début de ses fonctions », conseille notre figure de proue de la société civile. Selon M. Diop, il faudrait institutionnaliser cette déclaration de politique locale pour que les maires puissent décliner leur vision au début de leur mandat devant les acteurs choisis. Ce afin qu’ont ait une démocratie participative et non une démocratie représentative et aussi que le principe de la redevabilité soit institutionnalisé. Que tous les présidents de commissions fassent leurs bilans pour chaque six mois. Cela permet de faire un suivi-évaluation. Abdou Aziz Diop préconise aussi qu’on introduise la déclaration de patrimoine et le principe de révocation du maire. Car, à l’en croire, on voit que les maires du côté du pouvoir font ce qu’ils veulent car il y a l’impunité. Et pour ceux de l’opposition, c’est le contraire. Mais si on introduit ce principe, en cas de prévarication, de détournement de deniers publics, de corruption, cela permettra aux populations de révoquer leur maire à mi-mandat. Il est aussi important dans le cadre toujours des perspectives de penser aux futurs pôles territoriaux. « Dans l’Acte 3, il n’y a plus de communautés rurales. Mais la réalité est que toutes ces communautés rurales, transformées en communes, sont vides de changement. Alors, il faut procéder à la matérialisation des pôles territoriaux. Développer les infrastructures et avoir une autre vision de développement. Dakar étouffe et Diamniadio est un pôle urbain. Mais nous avons besoin de pôles territoriaux de développement, des pôles industriels à l’intérieur du pays », précise-t-il.
Embouteillage de discours politiciens
Selon Abdoul Aziz Diop, le débat doit être aujourd’hui un débat de développement plutôt qu’un débat de politiciens. Comment faire pour les faire réélire de 2012 à 2021 ? C’est un vide. Si nous ne faisons pas attention, en 2024, aussi ces élections risquent d’être un référendum pour 2024. On n’a jamais vu des élections qui ont des enjeux aussi importants. L’enjeu d’abord, c’est surtout avec le futur gouvernement car on parle du retour d’un Premier ministre. Et tout le monde se positionne pour les législatives et pour les présidentielles. La composition des locales aura forcément un impact sur les prochaines présidentielles. Car le prochain président de la République du Sénégal en 2024 sera le président des hydrocarbures. Il y aura des changements de paradigmes. Il y a des enjeux très importants par rapport à ces ressources naturelles dans un futur proche. Il faut aussi prévoir les violences post électorales pour préserver la stabilité du pays avant et après les élections. Car il peut y avoir des surprises alors que les élections, c’est une fête de la démocratie.
René Mangassa, politologue a braqué son regard sur les profils des 4 candidats à la conquête de la Mairie de Dakar.
René Mangassa, acteur de la société civile, pense que tous les candidats à la mairie de Dakar ont le profil de l’emploi. « Si on prend Soham El Wardini, c’est un candidat qui peut se prévaloir d’avoir dirigé la Mairie de Dakar. Même si elle a remplacé Khalifa Sall, elle a exposé des compétences liées à ses fonctions de maire qui peuvent lui permettre de se propulser loin devant ses adversaires. Elle peut faire de sorte qu’elle peut se légitimer », a analysé René Mangassa. Quant au deuxième candidat, tête de liste de Yewwi Askan Wi, Barthélémy Dias, maire sortant de la commune de Mermoz-SacréCœur, notre interlocuteur estime qu’il a un profil intéressant. « C’est un candidat très sérieux qui peut apporter beaucoup de choses aux Dakarois. Il a fait des réalisations à la commune de Mermoz-Sacré-Coeur. Barth bénéficie aussi de l’aura de Khalifa Sall et du poids politique de Ousmane Sonko. Khalifa Sall qui a fait élire beaucoup de maires à travers Taxawou Dakar. Cette transmission n’est pas à sous-estimer. Khalifa Sall bénéficie toujours de son aura politique qui peut toujours profiter à Barth. Il a un potentiel avec un poids politique réel. On peut compter sur lui pour la victoire finale. Puisqu’il a un avantage et il peut devancer légèrement les autres », relève-t-il. Analysant la candidature d’Abdoulaye Diouf Sarr, tête de liste de la «coalition Benno Bokk Yaakaar », il relève l’importance de sa coalition qui est la seule à avoir existé durant plus de 10 ans sans fissure. « Diouf Sarr a été maire d’une commune de Dakar, une commune extrêmement importante. Ça lui donne beaucoup plus de poids politique. Capitalisant sur ses suffrages de Yoff et disposant de la formidable machine de Benno, Il part avec beaucoup d’atouts pour remporter la victoire finale », analyse M. Mangassa. Pour Pape Diop, tête de liste de « Bokk Guiss-Guiss, notre analyste déclare qu’il a un réel potentiel mais son poids politique actuel est incertain. « Ce sont les élections locales qui ont permis de le sortir. Est-ce que son poids politique est resté le même ? Une chose est sûre, il connaît bien la capitale. Cela dit, je ne suis pas certain que son premier passage, en tant que maire, va lui servir à grand-chose », indique René Mangassa. S’agissant de la candidature de Doudou Wade, tête de liste « Wallu », l’analyste estime que le Pds a toujours son poids électoral dans la capitale. Le Pds, dit-il, a un poids réel. « Il y a des questions à se poser sur le sud de Dakar. Il n’y a pas de réelle animation politique pour le Pds. Mais, Doudou Wade a une assise politique très forte. Puisqu’il a assuré beaucoup de choses lorsqu’il était aux affaires », a-t-il dit.
CINQ PRÉTENDANTS POUR UN FAUTEUIL À DAKAR
Le combat pour la gestion des affaires de la capitale est engagé depuis deux semaines. Les candidats ne se font pas de cadeaux
Déjà plus de deux semaines de campagne. Les cinq aspirants au fauteuil de maire de la ville Dakar que sont Abdoulaye Diouf Sarr, Mme Soham El Wardini, Barthélémy Diaz, Doudou Wade et Mame Mbaye Niang rivalisent d’ardeur et d’ingéniosité pour séduire les électeurs et les pousser à leur accorder leurs voix après-demain dimanche. Ces concurrents ne se font pas de cadeaux. Chacun cherchant à attirer la couverture sur lui, tout en considérant avoir le meilleur programme pour la mairie de la ville de Dakar. Cependant, Bougane Guèye Dani, candidat recalé, postulant pour la mairie de Mermoz Sacré-Cœur, semble être l’absent le plus présent sur l’étendue de la capitale voire du territoire national. Décryptage après deux semaines de campagne...
Le combat pour la gestion des affaires de la capitale est engagé depuis deux semaines. Les candidats ne se font pas de cadeaux. Chacun déroule sa stratégie et son programme reposant sur plusieurs axes, le tout décliné en fonction des attentes et des préoccupations supposées des populations de différentes localités. Depuis l’ouverture de la campagne, ces candidats battent campagne à travers des meetings mais surtout des caravanes ou du porte-à-porte. Une approche moins coûteuse et plus avantageuse pour être en contact direct avec les potentiels électeurs. Avec ces contacts directs, le candidat a la possibilité d’échanger avec les populations sur les axes de son programme tout en disposant de la possibilité d’accrocher, de séduire et de convaincre sur l’utilité de son engagement politique et de sa candidature aux élections locales.
Abdoulaye Diouf, déjà dans les habits de Maire
Le candidat et tête de liste de la coalition Benno Bokk Yaakaar , Abdoulaye Diouf, par ailleurs maire sortant de la commune de Yoff, est depuis l’ouverture de la campagne très présent sur l’étendue du périmètre communal de la ville de Dakar. Il a presque fait le tour des 19 communes de Dakar pour soit rencontrer les investis de sa coalition ou pour échanger avec les leaders d’opinion et autres autorités religieuses et coutumières. Partout où il est passé, il a servi un chapelet de promesses tout en tentant de démontrer les imperfections et les carences de ses concurrents politiques. Le candidat de BBY draine des foules de militants et n’a cessé de critiquer les anciens gestionnaires de la mairie de Dakar qu’il qualifie d’incompétents et de maires sans vision politique. Des critiques destinées à Khalifa Sall, Pape Diop et Mme Soham El Wardini. Se voulant incisif, il a parfois dépeint le candidat de YAW (Yewwi Askan Wi), de leader sans emploi, de marchand d’illusions qui n’a aucune compétence avérée. Parfois, Abdoulaye Diouf Sarr rencontre des hostilités sur le terrain. Une occasion pour accuser l’opposition qui chercherait à perturber sa campagne. N’empêche, il déroule avec méthode et de manière progressive son programme à l’intérieur de Dakar. Très confiant, le ministre de la Santé se met déjà dans les habits de maire de Dakar.
Barthélémy Dias, le révolutionnaire qui attaque
Barthélémy Dias, le maire sortant de la commune de Mermoz-Sacré-Cœur, est la tête de liste de la coalition « Yewwi Askan Wi ». Il est sans conteste un redoutable candidat pour la mairie de Dakar. Connu pour sa fougue et son fort caractère très révolutionnaire, Barth, accompagné de son mentor Khalifa Ababacar Sall et d’autres responsables d’envergure de sa coalition, est depuis l’ouverture — et même avant — de la campagne sur le terrain pour conquérir les suffrages des Dakarois. Depuis deux semaines, il ne cesse de drainer des foules dans les différentes localités de Dakar sillonnées. Avec son programme de développement pour Dakar, il semble être dans le cœur des populations. Redoutable, il ne laisse pas ses adversaires dérouler. Un marquage à la culotte est ainsi exercé sur le candidat de « Benno Bokk Yaakaar ». Son passage dans la commune de Yoff, dirigé par Abdoulaye Diouf Sarr, en est la parfaite illustration. Il avait déclaré de façon ouverte sa désolation de voir la commune de Yoff dans un état de délabrement avancé. « Aucune infrastructure n’est visible ici », scandait-il en faisant remarquer que Abdoulaye Diouf Sarr a déjà bouclé deux mandats. Aussi, regrette-t-il qu’un tel candidat puisse vouloir avoir la confiance des Dakarois pour diriger la mairie de leur ville. Après deux semaines de campagne, Barth continue de garder confiance pour son élection au soir du 23 janvier.
Mame Mbaye Niang, tête de liste de la Coalition « Dakar 2035 », un redoutable challenger
Refusant de s’aligner dans les rangs de « Benno Bokk Yaakaar », l’un des plus jeunes candidats pour la mairie de la capitale est sur le terrain lui aussi. Les observateurs constatent qu’il est en train d’abattre une très belle campagne. Très ingénieux, Mame Mbaye Niang a réussi à regrouper l’ensemble des frustrés, non investis sur les listes de « Benno » pour constituer sa coalition. Depuis lors, il intègre la compétition avec des armes redoutables. Très confiant, l’ancien ministre de la Jeunesse pourrait faire mal au décompte final. Loin de faire de la figuration, il s’est montré sérieux dans la conquête des suffrages. Depuis deux semaines, il ne cesse d’élargir son champ d’action et grignote sur les potentiels votants du candidat de Benno. Certains disent même qu’il serait plus une menace pour Diouf Sarr que pour les autres candidats. Puisqu’ils puisent tous les deux dans le même grenier politique. Et loin de badiner dans la déclinaison de son programme, il draine des foules dans les différents quartiers de la capitale. Et au regard de sa campagne après deux semaines, le leader de « Dakar 2035 » est à prendre au sérieux.
Soham El Wardini, candidate des femmes
Soham El Wardini, la candidate femme, tête de liste de la Coalition « Bunt Bi », mise sur le genre. Le maire sortant de la ville de Dakar refuse de jouer les seconds rôles. Plaçant sa candidature sous le sceau des femmes, elle mène depuis deux semaines sa campagne à l’intérieur de la capitale. Même si ses caravanes et autres actions politiques sont moins médiatisées, elle se déroule de manière soft. Elle mobilise tout autant que les autres candidats. Très provocatrice dans ses interventions, elle accuse régulièrement ses challengers d’avoir plagié son programme. A l’en croire, en effet, 90% de leurs propositions seraient déjà dans ses réalisations à la ville de Dakar. Consciente de cette donne, Soham El Wardini estime être la candidate idéale qui détient la solution pour Dakar. Elle se démène pour convaincre davantage tout en gardant l’espoir d’être choisie au soir de dimanche prochain.
Doudou Wade, tête de liste de « Wallu » mobilise dans la discrétion
Doudou Wade, tête de liste de la coalition Wallu », n’est pas un novice dans la politique. Connu pour sa témérité et son courage dans ses positions, l’ancien président du groupe parlementaire libéral à l’Assemblée nationale est lui aussi depuis deux semaines sur le terrain. Il mène une campagne minutieuse, tout en déroulant son programme. Dans sa conquête des suffrages, il semble moins bavard que ses concurrents. Cependant, il déborde d’énergie. Le neveu de l’ancien président de la République Me Abdoulaye Wade mobilise dans le cadre de ses caravanes à l’intérieur de Dakar. Seulement, ses sorties semblent se dérouler dans une parfaite discrétion. Faisant preuve d’une grande sérénité et d’un engagement sans faille, Doudou Wade va à la rencontre des militants en faisant du porte-à-porte et des visites de proximité. Menant ses troupes, verbe facile, il développe des stratégies très convaincantes pour accrocher les électeurs. Il a déjà fait l’ensemble des quartiers de Dakar. Partout où il est passé, il a fait montre d’une disponibilité indéfectible. Il est à l’écoute des attentes, des plaintes et complaintes des populations. Conscient des enjeux, il reste prudent dans les propositions qu’il fait, se gardant de promettre n’importe quoi tout en étant constant et confiant de sa victoire au soir du 23 janvier. Ce qui fait dire à des observateurs que Doudou Wade risque de surprendre avec un fort électoral libéral en plus de ses souteneurs déterminés à donner le coup de grâce à « Benno Bokk Yaakaar ».
Pape Diop « Bokk Guiss-Guiss » accroche les dakarois nostalgiques
Pape Diop, tête de liste de « Bokk GuissGuiss », en vétéran de guerre, fait bonne figure dans la conquête des suffrages pour la mairie de la capitale. En habitué des grandes conquêtes, il déroule dans les différentes communes de Dakar. Avec ses alliés, le leader de « Bokk Guiss-Guiss » est suivi par des foules énormes. Une bonne partie de ses inconditionnels semble être constituée de nostalgiques de la belle époque. C’est-à -dire au temps de sa splendeur et où il régnait avec générosité à la mairie de Dakar. Très charitable et disposé à aider, l’ancien maire garde le contact permanent avec les populations du département. Lors de ses meetings et caravanes de proximité, les militants ne cessent de lui témoigner sympathie et reconnaissance. Très touché par ces marques de sympathie, le leader de « Bokk Guiss-Guiss » en fait un atout pour galvaniser davantage ses troupes. Partout où il passe, Pape Diop est suivi. Son discours et programmes de la ville attirent l’attention des populations. En homme averti de la gestion des affaires de la cité, il promet avec tact une vie meilleure aux Dakarois. Il tient ainsi la corde après deux semaines de campagne. Une prouesse dans sa conquête des suffrages. Cependant, rien n’est acquis. Mais, une chose est sûre, il a la sympathie des Dakarois. Ce qui lui permet d’afficher une certaine confiance. Seulement, il demeure et reste certain que l’élection se jouera sur des détails. Ce qui fait qu’il travaille davantage à convaincre pour triompher au soir du 23 janvier 2023.
Bougane Guèye Dani, « Gueum Sa Bopp », l’absent le plus présent
Bougane Guèye Dani, leader de la coalition « Gueum Sa Bopp », dont la candidature a été recalée, reste l’absent le plus présent dans la conquête de la mairie de Dakar. Candidat à la mairie de Mermoz-Sacré-Cœur, en véritable challenger de Barthélémy Dias, son nom apparaît au cœur de cette confrontation épique de candidats pour la mairie de Dakar. Certains en viennent même à oublier que le patron du groupe de presse D Médias n’est pas candidat pour la mairie de Dakar. Très présent sur le terrain politique, il apparaît incontournable dans la quête des suffrages des habitants de la capitale. Au-delà, il mobilise dans le pays tout entier. Depuis des années, il descend régulièrement sur le terrain à la rencontre de Sénégalais des profondeurs. Chaque jour, il pose un acte fort pour accompagner à l’intérieur du pays, ou même à Dakar, les membres de sa coalition candidats dans différentes mairies de la capitale. Tout autant, il bat une campagne exceptionnelle à Mermoz-Sacré-Cœur. Présent sur le terrain de 7 heures à 3 heures du matin, il reste très énergique dans ses convictions politiques. Ce qui fait que sa formation est très surveillée par BBY. Hélas, la coalition « Gueum Sa Bopp » est citée dans toutes les scènes de violences sur l’étendue du territoire national. Ce qui montre le niveau d’implication ou de pénétration des masses de la coalition « Gueum Sa Bopp ». Loin d’être un nain politique, malgré son jeune âge, ce mouvement est en train de ratisser large. Étant dans une bonne optique de progression et d’ascension politique, Bougane Guèye Dani garde espoir que son engagement sera particulièrement profitable aux populations de Dakar et, plus globalement, à tous les Sénégalais.
Par Serigne Saliou Guèye
CAMPAGNE ÉLECTORALE, ENTRE PROMESSES FANTAISISTES, VIOLENCE DÉBRIDÉE ET MÉDIAS PARTIAUX
Le débat programmatique n’a pas été au rendez-vous. Les actes de violence ont montré l’inanité du projet pacifique du Cudis. Des quotidiens ont tous donné leur une à un même candidat avec quasiment le même contenu, le même jour
La campagne électorale pour les élections locales du 23 janvier aura été particulièrement marquée par la violence entre les différents acteurs en compétition pour les postes de maire ou de président de conseils départementaux.
De façon prémonitoire, le Cadre unitaire de l’islam au Sénégal (Cudis), qui avait vaticiné le débridement de cette violence constatée sur le terrain électoral, avait invité les acteurs politiques à signer une charte de non-violence pour garantir la tenue d’un scrutin apaisé. Ladite structure, tout comme l’organisation de la société civile Jammi Rewmi, a implémenté un dispositif de lutte plus ou moins fragile contre la violence politique pour étouffer toute velléité de violence lors de cette présente campagne. Si certains hommes politiques, par populisme ou démagogie, se sont empressés de donner leur onction à cette charte, d’autres, par réalisme politique, avaient opposé une fin de non-recevoir à la proposition du Cudis. Les actes de violence survenus depuis le début de la campagne ont montré l’inanité du projet pacifique et sécuritaire du Cudis.
L’initiative de cette structure a mis à nu la faillite sécuritaire de l’Etat, seul détenteur de la violence légale et légitime. Car, si le parti voire la coalition au pouvoir est le principal promoteur et distillateur de cette violence sécrétée par ses milices privées, il faut s’attendre à ce que les partis d’opposition mettent en place un système de défense armé qui exacerbe cette panoplie de la violence politique.
Le jour où le président de la République, Macky Sall, a reçu l’organisation dirigée par le jeune Cheikh Tidiane Sy, fils du défunt Abdou Aziz Sy Al Amine, pour approuver une telle démarche, il a mis, ipso facto, à nu la faille de la politique sécuritaire de l’Etat. Quand, dans une République, l’Etat se montre défaillant pour assurer la sécurité des biens et des citoyens, ces derniers cherchent des ersatz de système de défense pour assurer leur propre sécurité. Il est de coutume de voir dans les Républiques déliquescentes déstructurées par des conflits politiques ou des violences ethnico-politiques des citoyens en confrontation mortifère s’accorder, sous l’œil arbitral d’organismes neutres, sur des règles sécuritaires pour gérer un entracte transitionnel.
Pourtant le Sénégal est loin de cette situation d’instabilité, même si les événements de mars 2021 ont plongé le pays dans une violence inouïe avec à la clé 14 morts, plus de 600 blessés en quatre jours. Dans les reportages de campagne des journalistes, la violence a fini par oblitérer les programmes des candidats. Une campagne marquée d’ailleurs par l’absence manifeste de véritables programmes politiques. A la place des idées, les muscles règnent en maitres et rythment la campagne électorale. Et au lieu de véritables équipes de choc qui encadrent les candidats à la tête des mairies ou des conseils départementaux et mettent en lumière leurs projets, on remarque autour des candidats des mastodontes comme gardes de corps dont la seule spécialité est de semer partout la violence physique et psychique.
Les violences électorales constituent pour ces éléphants aux cervelles de moineau une activité économique dont ils tirent leur subsistance pour survivre. Cette chair à canon, qui constitue la garde rapprochée de certains compétiteurs, se recrute généralement parmi la multitude de jeunes désœuvrés que produit le fort taux de chômage sévissant dans le pays.
A Dakar Mame Mbaye Niang, dissident de Bennoo, attaque verbalement son camarade de même parti Abdoulaye Diouf Sarr. A la Médina, chaque jour, les partisans de Cheikh Ba de Bennoo et ceux de Bamba Fall de Gëm sa Bopp s’affrontent, se lapident et se caillassent violemment. A Guédiawaye, Ousmane Sonko, candidat à la mairie de Ziguinchor, dénonce l’enrichissement illicite des fonctionnaires milliardaires et promet la géhenne carcérale à Aliou Sall et Lat-Diop en cas de changement de régime. A Mbour, Cheikh Issa Sall et Maguette Sène lui apportent la réplique et s’interrogent sur ses moyens de campagne pour un candidat radié de la fonction publique et qui ne vit que de son traitement de députés. A Dagana, les partisans du ministre Oumar Sarr s’en prennent au candidat de la Convergence patriotique pour la justice et l’équité « CPJE Nay Lerr » Moustapha Sarr.
Programmes politiques fantaisistes
Tout cela pour montrer que, pendant cette campagne dont les lampions commencent à s’éteindre, le débat programmatique n’a pas été au rendez-vous des discours des différents candidats. Les rares qui ont osé décliner des simulacres de feuilles de route programmatiques ont versé très souvent dans des promesses fantaisistes qui dépassent de très loin les compétences d’un maire ou d’un président de conseil départemental. On aurait dit qu’ils se sont trompés de combat et croyaient participer à une présidentielle ! Un programme politique rationnel doit s’adosser sur un budget prévisionnel conséquent, réaliste et réalisable. Or, la plupart des candidats versent dans la surenchère des promesses chiffrées à des milliards alors que les budgets des communes qu’ils briguent ne font même pas un milliard la plupart du temps. C’est ce qui explique pourquoi certains candidats fuient les débats publics axés sur les programmes. Faussement bouffis de leur ego ou infatués de leur personne, ils prétextent ne pas boxer dans la même catégorie que leurs concurrents d’une même commune pour éviter les plateaux médiatiques ou les tréteaux publics. Dans la même foulée, certains prétendants aux collectivités territoriales ont même enjambé le domaine de compétences des maires ou présidents de conseil pour promettre de réaliser des choses qui relèvent de la compétence de l’Etat central. Le choc des programmes a été le ventre mou de cette campagne électorale terne où les caravanes sonorisées composées de bolides et de motos s’étirant sur plusieurs dizaines de mètres et les démonstrations de force populaire ont fait florès. Les lieux d’expression contradictoire publics sont désertés par la quasi-totalité des prétendants à la direction des collectivités territoriales. Ce même chacun d’eux réclame hypocritement un face-à-face avec ses concurrents.
Médias partiaux
Le manque d’équidistance d’une certaine presse écrite partiale n’a pas manqué d’alimenter cette tension entre candidats. Certains journalistes, caractérisés par leur proximité ostentatoire avec tel ou tel autre candidat, ont manqué d’objectivité en « offrant » chaque jour leur une à un candidat désigné. Il est arrivé des jours où des quotidiens ont tous donné leur une à un même candidat avec quasiment le même contenu. Des confrères n’ont même pas hésité à inventer des sondages qui donnent la victoire à leur candidat favori. Chaque jour, des mobilisations monstres là où il n’y a eu que deux pelées trois tondus sont inventées et publiées par certains journalistes en manque d’objectivité. C’est dire que le manque de professionnalisme de certains journalistes n’a pas aidé à asseoir un débat contradictoire démocratique au grand bonheur des électeurs qui doivent affiner leur choix en fonction du réalisme des programmes de certains candidats. La manifestation sans circonlocution de certaines sympathies journalistiques en faveur de candidats sans programme politique sérieux ni argument convaincant a déséquilibré le nécessaire traitement égalitaire et équidistant de l’information que les citoyens souhaitaient. Et c’est ce qui a délégitimé et décrédibilisé la parole journalistique dans cette campagne électorale.