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11 août 2025
Par Madiambal DIAGNE
LA PLACE DU SÉNÉGAL EST DANS LE CAMP ANTI-POUTINE
Rien ne justifie la posture de neutralité de Dakar. Cela met à mal l’image du pays, une démocratie fondée sur des principes de légalité et attachée au respect du droit international
Le Conseil des droits de l’Homme de l’Onu a approuvé, le vendredi 4 mars 2022, à une écrasante majorité, une résolution en faveur d’une commission d’enquête internationale sur les violations des droits humains et du droit humanitaire en Ukraine après l’invasion russe du 24 février 2022. Le Sénégal a voté favorablement la résolution. L’attitude du Sénégal a évolué quelque peu dans sa perception du conflit car, le 2 mars 2022, le Sénégal s’était abstenu lors du vote, à l’Assemble générale de l’Onu, d’une résolution condamnant la Russie pour avoir envahi l’Ukraine, un Etat souverain. 141 pays avaient voté en faveur de la résolution, 5 pays (Russie, Biélorussie, Corée du Nord, Erythrée, Syrie) avaient voté contre et 35 pays s’étaient abstenus.
Dès la publication des résultats de ce vote, le Sénégal a dû mesurer qu’il venait pour la première fois de son histoire, de se mettre en marge de la mouvance de la communauté internationale dans une position aussi fortement endossée. Mieux, le Sénégal a pu constater qu’en Afrique de l’Ouest et particulièrement dans l’espace de la Cedeao, seul le Mali du Colonel Assimi Goïta, pouponné par la Russie, a eu à exprimer un vote similaire. Tous les autres pays membres de la Cedeao qui ont participé au vote, ont condamné l’opération déclenchée par Vladimir Poutine. Aussi, faudrait-il aller jusqu’en Centrafrique, un autre pays sous la férule de la Russie et de la milice Wagner, pour trouver un autre pays francophone d’Afrique au Sud du Sahara qui a eu à voter comme le Sénégal.
Rien ne justifie la posture de neutralité du Sénégal
Charles de Gaulle disait que les Etats n’ont pas d’amis mais des intérêts. Par cette maxime, il paraphrasait en quelque sorte Henry John Temple, Lord Palmerston, qui disait en 1848 : «We have no eternal allies, and we have no perpetual enemies. Our interests are eternal and perpetual, and those interests it is our duty to follow» (L’Angleterre n’a pas d’amis ou d’ennemis permanents ; elle n’a que des intérêts permanents).» Quels sont les intérêts du Sénégal dans ce conflit ? Si on met sur une balance les relations entre le Sénégal et les deux pays belligérants, on peut considérer que le Sénégal n’a pas plus d’intérêt diplomatique, économique ou stratégique avec la Russie qu’il n’en aurait avec l’Ukraine. De ce point de vue, renvoyer dos à dos l’agresseur et l’agressé ne constitue pas une attitude juste ou équitable. Mais le plus dommageable est que cette posture de neutralité met à mal l’image du Sénégal d’être une démocratie fondée sur des principes de droit et de légalité et attachée au respect des principes et règles du droit international. Est-il encore besoin de rappeler que le seul instigateur et détonateur de cette guerre d’Ukraine est Vladimir Poutine ?
Il a pris le soin de préparer ses troupes de guerre, de les massifier, de les mettre en ordre de bataille aux frontières de la Russie et/ou de la Biélorussie avec l’Ukraine. Vladimir Poutine avait nié, sur tous les tons et avec une sincérité touchante, qu’il ne se préparait pas ainsi à envahir l’Ukraine mais qu’il organisait simplement des manœuvres militaires et que les accusations proférées par le président américain Joe Biden ne constituaient que des manœuvres pour le diaboliser et chercher à le discréditer. Finalement, le monde se rendra compte que Vladimir Poutine est passé à l’acte et a envahi l’Ukraine, trompant ainsi la communauté internationale. Une telle mauvaise foi est condamnable, encore que Vladimir Poutine a depuis lors entonné la rhétorique que la Russie a été agressée par l’Ukraine et sans dire quand et comment ce petit poucet a pu avoir l’audace et le penchant suicidaire de déclencher les hostilités.
D’ailleurs quelle bravoure y a-t-il à s’attaquer à plus faible que soi ? Dans sa propagande, le Président Poutine affirme empêcher l’Ukraine de continuer à faire les yeux doux à l’Union européenne et à l’Otan pour devenir membre de ces organisations. Voilà une nouvelle doctrine Poutine, de s’arroger le droit de bombarder un pays souverain qui songerait à nouer de nouvelles alliances alors qu’aucun avion ou soldat ou char de combat de l’Otan ou de l’Ue ne se trouvait encore en Ukraine pour la menacer ou montrer de quelconques velléités hostiles à la Russie. C’est dire que le prétexte ou l’alibi fallacieux de la légitime défense présumée est inapproprié. La Russie n’a subi aucune menace ou provocation de la part d’aucun autre pays. Au contraire, c’est Vladimir Poutine qui a toujours entretenu et développé la rhétorique guerrière et n’a eu de cesse de menacer ses voisins.
A la vérité, Vladimir Poutine aurait sans doute peur de voir d’éventuelles bases de l’Otan, plus près de ses frontières mais il a une autre forte motivation, celle d’empêcher l’installation de régimes démocratiques à ses frontières, comme en Ukraine ou en Géorgie, qui ont adopté le système de vie démocratique libre et pluraliste. Le Kremlin ne voudrait point laisser place à une perspective de contagion dans son pays. Vladimir Poutine a fini par avouer le véritable objectif de son attaque contre l’Ukraine en appelant les militaires ukrainiens à renverser le régime de Volodymyr Zelensky et ainsi prendre le pouvoir. Aucun démocrate ne devrait accepter ou s’accommoder qu’un chef d’Etat étranger appelle des militaires d’un autre pays à renverser un régime démocratiquement élu. La démarche traduit une certaine forme de banditisme d’Etat. Les populations de Finlande, de Moldavie, d’Estonie et des autres Etats baltes ne s’y trompent pas et l’esclandre militaire de Vladimir Poutine pousse davantage ces pays dans les bras de l’Ue et de l’Otan. Même la Suède, qui était dans une posture de neutralité entre la Russie et l’Otan, envisage désormais sérieusement de rejoindre l’Otan !
Vladimir Poutine montre une fois de plus le manichéisme de la situation, c’est-à-dire que dans le cas d’espèce, il s’agit d’une opposition entre le camp de la démocratie contre celui du totalitarisme. Le choix du Sénégal ne devrait donc être discutable encore moins ambigu. Tout cela a fini par faire qu’un pays, connu pour sa neutralité légendaire et historique dans les conflits internationaux, la Suisse, a voté clairement à l’Onu pour condamner l’agression de la Russie contre l’Ukraine.
Les derniers actes impardonnables de Vladimir Poutine
Depuis le déclenchement de l’opération d’invasion russe en Ukraine, le monde a pu observer les exactions contre les populations civiles. L’Armée russe ne respecte aucune règle internationale et bombarde les zones habitées et refuse aux civils et aux enfants de fuir pour se mettre à l’abri. Les médias sont bombardés et les journalistes qui rendent compte des événements sur le terrain sont menacés et terrorisés. Le monde libre aurait d’ailleurs mieux fait la leçon à la Russie en n’imposant pas de son côté des restrictions aux médias de propagande russes. Sur un autre registre, Vladimir Poutine brandit le chantage de l’arme nucléaire contre l’Ukraine et tout pays qui s’aventurerait à prêter main forte au Président Zelensky. On réalise que l’Humanité peut retomber dans une confrontation nucléaire.
En attendant, Vladimir Poutine n’a pas de scrupule pour chercher à exterminer les populations ukrainiennes et d’autres peuples qui subiraient fatalement des dégâts collatéraux d’une vaste contamination nucléaire. Autrement comment qualifier l’acte irresponsable de bombarder la centrale nucléaire de Zapporijja, la plus grande centrale nucléaire d’Europe. L’incendie d’une partie de la centrale, provoqué par les bombardements russes, aurait pu avoir des conséquences désastreuses pour les pays du monde. Qui n’a pas souvenir des conséquences de l’accident de la centrale nucléaire de Tchernobyl en 1986 ?
Le monde n’en a pas encore totalement fini avec ce drame nucléaire. On mesure alors le geste criminel de songer à bombarder une centrale nucléaire. Un tel acte de guerre suffit pour condamner Vladimir Poutine. Comme aussi, l’envoi de mercenaires de Wagner et de forces spéciales tchétchènes pour chercher à assassiner le Président Zelensky. Comment peut-on fermer les yeux sur de tels faits et sur la fuite en avant de Vladimir Poutine ? Quiconque n’a pas condamné les folies de Vladimir Poutine sera fort embarrassé quand il aurait fini d’appuyer sur le bouton nucléaire.
L’histoire diplomatique du Sénégal condamne l’agression russe
Quelques voix ont essayé d’expliquer la position de neutralité du Sénégal en se référant à son histoire diplomatique. Justement, rien dans la tradition diplomatique du Sénégal ne laisse place à une autre attitude que la condamnation de la Russie. Le Sénégal n’a jamais été neutre dans des conflits frontaliers ou territoriaux à travers le monde et quelques exemples emblématiques le prouvent. En Afrique par exemple, le Sénégal a pris fermement position contre toute remise en cause du principe de l’intangibilité des frontières. C’est ainsi qu’en 2006, le Sénégal de Abdoulaye Wade s’était insurgé contre l’invasion par le Nigeria de la province camerounaise de Bakassi.
Dans le conflit du Sahara occidental, le Sénégal n’a jamais été neutre. Et en 1990, le Président Abdou Diouf avait pris part à la première guerre du Golfe pour aider à chasser les troupes de Saddam Hussein qui avaient envahi le Koweït. C’est à cette occasion que le Sénégal avait perdu, le 21 mars 1991, 93 de ses «Jambars» qui avaient péri dans un crash aérien en Arabie saoudite. Sous l’égide de Léopold Sédar Senghor, le Sénégal a toujours clairement affiché son soutien à la Palestine jusqu’à diriger, depuis 1975, le Comité Al Qods, pour l’exercice des droits inaliénables du Peuple palestinien mis en place par l’Onu. Dans le conflit territorial israélo-palestinien, le Sénégal avait poussé son soutien à la Palestine jusqu’au fait que les dirigeants palestiniens, comme Yasser Arafat, voyageaient avec des passeports sénégalais. Plus récemment, en 2015, dans le conflit yéménite, le Sénégal a pris position en faveur de la coalition arabe et avait envisagé l’envoi d’un contingent de 1200 hommes en Arabie saoudite pour aider à la «protection des Lieux Saints de l’Islam», qui seraient menacés par les rebelles Houtis soutenus par l’Iran. Dans le conflit entre la Chine et Taïwan, le Sénégal avait toujours soutenu la Chine jusqu’au revirement, en 1996, du Président Abdou Diouf qui avait alors reconnu Taïwan. Le Sénégal a fini par renouer avec la Chine en 2005.
La remontrance à l’ambassadeur d’Ukraine à Dakar
L’ambassadeur d’Ukraine à Dakar, Yurii Pyvovarov, a eu à relayer un appel lancé par les autorités de son pays, en l’occurrence le Président Zelenksy, pour demander des volontaires internationaux pour aider son pays à faire face à l’agression russe. Quelques citoyens sénégalais avaient commencé à manifester un enthousiasme à y participer, quelles que soient leurs motivations propres du reste. Mais les autorités sénégalaises ont remonté les bretelles au diplomate ukrainien en le convoquant dare-dare au ministère des Affaires étrangères et en publiant un communiqué de mise en garde ferme. L’interdiction par le Sénégal, un Etat souverain, de voir ses ressortissants s’engager comme mercenaires ou volontaires de guerre ne saurait être discutable. Seulement, il convient de relativiser cette attitude car la Légion française continue de recruter et d’enrôler librement des citoyens sénégalais. Aussi, le 21 mai 2021, des milliers de Sénégalais manifestaient en faveur de la Palestine dans les rues de Dakar et l’ambassadeur de la Palestine au Sénégal, Safwat Ibraghith, se disait surpris par le soutien des Sénégalais : «Nous avons été submergé par l’élan de sympathie des Sénégalais qui sont naturellement venus nous consoler, des Sénégalais qui souhaitent rejoindre l’armée de la Palestine et se battre à nos côtés. C’est inédit. Je n’ai jamais vécu ça et je n’oublierai jamais cela. C’est un message fort et courageux. Ça nous a touché et impressionné.» A ce que l’on sache, jamais le Sénégal n’a convoqué l’ambassadeur ou publié un communiqué pour mettre en garde contre de telles opérations. Dans le cas de l’Ukraine, d’autres pays ont accepté l’opération d’enrôlement de volontaires pour la défense de l’Ukraine, comme le Japon, le Danemark, la France, les Usa, le Canada, la Suède, la Lettonie, le Niger, etc. Par contre, d’autres pays où le même appel a été relayé par les ambassadeurs d’Ukraine, ne l’ont pas accepté mais n’ont pas pour autant poussé leur aversion jusqu’à convoquer un ambassadeur ou publier un communiquer officiel de menace. La leçon de l’histoire est que la diplomatie ne se mène pas sur la place publique. Il est certain que Yurii Pyvovarov n’aurait fait aucune résistance pour obtempérer aux injonctions du Sénégal, même si c’était fait dans l’intimité d’un bureau. La mise en garde a été d’autant plus mal reçue qu’elle intervient au lendemain d’un vote incompris du Sénégal à l’Assemblée générale de l’Onu. En tout cas la perception a pu être, sans doute à tort, que le Sénégal pencherait pour Poutine. Au demeurant, il faudrait éviter le suivisme et tomber dans une posture anti-occidentale grégaire de certaines élites africaines. On peut reprocher à la France ou aux Usa d’avoir eu des comportements de «salauds», dans de nombreux théâtres dans le monde, mais force est de dire que la violation de la loi ou de la légalité internationale ne saurait légitimer ou justifier une autre violation du droit. De manière triviale, ce n’est pas parce qu’un crime a été ignoré, toléré ou qu’on se soit résigné, qu’un nouveau crime puisse être acceptable.
Aux dernières nouvelles, le Sénégal a retrouvé sa place aux côtés du monde libre en décidant de voter désormais toutes les résolutions condamnant la Russie.
Il est à noter qu’au nom de l’Union africaine dont il assure la présidence en exercice, Macky Sall a interpellé Vladimir Poutine sur la nécessité de respecter les droits humanitaires, ceci avant même le vote de la Commission des droits de l’Homme de l’Onu.
Taxawu Sénégal évalue les élections locales
Avant de s’engager dans les élections législatives qui se tiennent au mois de juillet prochain, Taxawu Sénégal tire le bilan des élections territoriales. Khalifa Sall et ses camarades se sont rencontrés hier à Thiès pour faire l’évaluation des élections locales. Tous les responsables de ce mouvement, venus des 46 départements, étaient présents à la rencontre dont le nouveau maire de Dakar Barthelemy Dias, le chargé des élections Saliou Sarr, l’édile de Dieuppeul Derklé, Cheikh Guèye entre autres responsables. Après l’évaluation, Khalifa Sall et Cie se projettent sur les Législatives. A ce propos, il a été retenu la remobilisation des militants en vue des élections législatives. Dans le même sillage, les responsables de Taxawu Sénégal ont invité les militants à se remobiliser pour la révision des listes électorales qui démarre aujourd’hui. Aussi, l'engagement de tous a été sollicité pour la campagne du parrainage pour ces élections.
Boycott de la passation de service à Tivaouane Diacksao
A la commune de Tivaouane Diacksao, (département de Pikine) remportée aux élections territoriales par Yewwi Askan Wi (Yaw), il n’y a toujours pas de passation de service entre le nouveau maire Moussa Fall et l’édile sortant, Fatou Bintou Ndiaye de la coalition Benno Bokk Yaakaar (Bby).Cette dernière a boycotté la séance de passation de service présidée par le sous-préfet de l’arrondissement de Thiaroye, Marcel Thiaw Mbaye. Pis, Fatou Bintou Ndiaye a refusé de remettre certains documents etle véhicule à son successeur, Moussa Fall qui crie au scandale. Nous avons tenté en vain de joindre Fatou Bintou Ndiaye.
L’exclusion de Ndiogou Malick Dieng réclamée
Les libéraux de Guédiawaye veulent que le parti sanctionne les conseillers qui n’ont pas suivi les directives du secrétaire général national, Me Abdoulaye Wade. En assemblée générale samedi, les militants du Parti Démocratique Sénégalais (Pds) de Guédiawaye réclament la tête du président de leur fédération, Ndiogou Malick Dieng, conseiller municipal à la ville de Guédiawaye, pour avoir soutenu la coalition Benno Bokk Yaakaar lors de l’élection du bureau. Ils reprochent à M. Dieng, tête de liste de la coalition Wàllu Sénégal, d’avoir trahi l’unité de l’opposition. Selon le comité d’initiative et d’éthique du Pds de Guédiawaye, les actes posés par M. Dieng sont de nature à porter un discrédit au parti et à la coalition Wàllu. En outre, les libéraux sont très remontés contre leur président pour avoir mal managé les investitures des élections locales. Ils regrettent aussi la léthargie de la fédération et des sections du Pds à Guédiawaye par le seul fait de l’inertie de son président. Ainsi pour ces motifs, le comité d’initiative et d’éthique représentatif de la base lui retire toute confiance et le destitue de toutes responsabilités dans les instances au niveau local et départemental. Le comité invite le parti à prononcer son exclusion. Joint au téléphone, Ndiogou Malick Dieng promet de répondre à ses pourfendeurs dans les prochaines semaines.
Démarrage de la révision exceptionnelle des listes électorales
La révision exceptionnelle des listes électorales en vue des élections législatives du 31 juillet 2022 commence aujourd’hui pour prendre finle31mars2022.Ainsi, les citoyens qui souhaitent modifier leur situation électorale notamment changer leur statut, leur résidence électorale ou s’inscrire pour la première fois sur les listes électorales devront se rendre auprès des commissions administratives mises en place dans toutes les mairies du Sénégal et au niveau des représentations diplomatiques ou consulaires à l’étranger. La coalition Yewwi Askan wi, qui prépare sérieusement ce scrutin, demande aux responsables des coordinations départementales, communales et dans la diaspora de se mobiliser pour organiser et accompagner les militants afin qu’ils puissent s’inscrire massivement sur les listes électorales et récupérer leurs cartes d’électeurs. Le mandataire national de Yewwi Askan wi, Déthié Fall, invite également tous les mandataires des partis politiques et ceux des mouvements membres de la coalition accrédités par ces derniers pour les représenter dans les commissions administratives de se préparer pour une surveillance optimale de cette étape importante pour une éclatante victoire de la coalition au soir du 31 juillet 2022.
La Badea accorde 45 milliards au Sénégal
Le ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération, Amadou Hott, a procédé à la signature de deux conventions de financement avec le Directeur général de la Banque arabe pour le Développement en Afrique (Badea), Dr Sidi Ould Tah. Ces accords sont relatifs au programme d’urgence des routes de désenclavement et au projet de modernisation urbaine de quatre communes, pour un montant global de 75 millions de dollars, soit 45 milliards FCFA. La cérémonie de signature a eu lieu samedi au Soudan, en présence des ministres Mansour Faye, en charge des Infrastructures, des Transports Terrestres et du Désenclavement, et Samba Ndiobène Kâ en charge du Développement Communautaire, de l'Équité Sociale et Territoriale. En effet, 30 milliards FCFA de cette enveloppe sont destinés au programme d’urgence des routes. Il s’agira de désenclaver les zones du projet de routes Bambey-Baba Garage-Keur Samba Kane-Toubatoul et Diattar-Halwar, afin de soutenir leur développement économique et social, renforcer la sécurité de la circulation et réduire les coûts de transport. Quant au projet de modernisation urbaine, il concerne les communes de Fatick, Kaffrine, Kédougou et Oussouye d’une valeur 15 milliards FCFA. Le projet vise à renforcer les infrastructures et l’accès aux services sociaux de base. En marge de la cérémonie, les autorités sénégalaises et la BADEA ont échangé sur les projets de l’autoroute à péage Dakar Saint-Louis et la centrale électrique de 120 Mw à Malicounda.
Un incendie ravage un village dans le Médina Yoro Foulah
Sossoutou, un village de la commune de Bignarabé dans le département de Médina Yoro Foulah, a été ravagé hier dans la matinée par incendie. Le feu est parti d'une cuisine avant que les flammes ne réduisent en cendres plusieurs cases et habitations sous l'effet du vent qui soufflait fort. Les dégâts matériels sont énormes, car plusieurs greniers sont partis en fumée et le bétail calciné. Les sapeurs-pompiers de Kolda (situé à 15 km) qui ont été alertés ont limité les dégâts.
Les précisions de l’Ambassadeur d’Ukraine à Dakar
Après la virulente sortie du gouvernement contre le recrutement de mercenaires sénégalais par l’Ambassade d’Ukraine à Dakar, Yuril Pyvovarov apporte des précisions. Dans un communiqué, le diplomate affirme que lorsque le Président d'Ukraine, Volodymyr Zelensky, a annoncé, dimanche 27 février dernier, la création d'une Légion internationale et lancé un appel aux citoyens de pays étrangers et à toutes bonnes volontés éprises de Paix et de Justice à venir combattre aux côtés de l'Armée Ukrainienne contre l'armée d'occupation russe, cet appel légitime du Gouvernement ukrainien a été relayé par toutes les représentations diplomatiques et consulaires à travers le monde. Yuril Pyvovarov regrette l'incompréhension suscitée auprès des autorités sénégalaises par cet appel du Gouvernement ukrainien, relayé par l’ambassade à Dakar. Il invite les médias sénégalais à ne pas politiser ou manipuler des informations dont l'origine ne fait pas de doute. Yuril Pyvovarov souligne que l'Ambassade ne recrute pas de mercenaires, mais «nous promouvons ceux qui exercent leur droit constitutionnel de protéger les valeurs démocratiques dans le monde». Il rappelle que l'Ukraine respecte strictement la législation nationale du Sénégal et n'agira en aucune manière à son encontre. Il réitère son attachement au développement du partenariat Ukraino-sénégalais dans de nombreux domaines, ainsi qu'à l'approfondissement des relations traditionnellement amicales entre nos deux pays.
La promotrice de la marque «Diongoma» encore distinguée
La Sénégalaise Mariama Sylla, promotrice de la marque Diongoma, a été retenue dans la sélection des agricultures du monde, une plate-forme internationale d'excellence qui récompense l'originalité et l'innovation dans les productions agricoles à travers le monde. La distinction a été remise à notre compatriote par Jean-Luc Poulain, président du Ceneca, la structure propriétaire du salon de l'agriculture et du Salon du cheval. Mariama Sylla a été distinguée «pour l'originalité et le goût de deux de ses produits extraits du baobab». En effet, Diongoma, qui a dignement représenté le Sénégal dans cette première édition post Covid du salon international de l'agriculture de Paris, est une entreprise de transformation des productions agricoles sénégalaises en produits cosmétiques et alimentaires bio. Sa fondatrice Mariama Sylla, qui a reçu moult prix dans le monde pour l'impact équitable et solidaire de son entreprise, a dédié cette dernière distinction aux 2000 femmes éparpillées de Salémata à Kébémer, en passant par Nguiranène, Potou, Kaolack... qui fournissent les matières premières à son unité de transformation.
Clap de fin du festival Films Femmes Afrique
Enfin, les rideaux de la 5e édition du festival Films Femmes Afrique (FFA) sont tombés, le 05 mars à Dakar. Les adeptes du 7e art se sont donné rendez-vous à la cérémonie des consécrations des meilleurs films des deux sections de la compétition. Le grand prix de long métrage offert par Canal + a été remporté par « Zinder », un film de la réalisatrice nigérienne Aïcha Macky qui empoche ainsi les 2 millions Fcfa de la mise. Auparavant, les membres du jury de long métrage ont décerné la mention spéciale au film « Neptune », une coproduction de Anasia, Uzeyman et Williams. Ce film s’est distingué par la qualité de ses images, sa musique et sa réalisation. Et le prix de court métrage, pris en charge par le ministère de la Culture et de la Communication, est remporté par le film intitulé «La Danse des Béquilles » de Yoro Lidel Niang. Constitués de cinq lycéennes, les membres du jury du court métrage disent avoir beaucoup appris de ces expériences ludiques. D’autant plus que les films qui étaient soumis à leur jugement étaient principalement en phase avec des sujets d’actualité. Le journaliste réalisateur, Baba Diop, membre du jury de long métrage, indique quant à lui l’importance du cinéma qui est symbole de l’imaginaire d’un peuple et traduit ses valeurs dans le temps et dans l’espace. Selon le doyen des cinéastes, «le cinéma nous permet d’aller au cœur de nos problèmes de société».
Marchand ambulant dealer
Le marchand ambulant A. Faye a été déféré au parquet pour détention et trafic de chanvre indien. Comme l’habitude est une seconde nature, il est retombé encore dans le trafic de drogue. A. Faye a été alpagué par les hommes du Commissaire Thierno Diop des Parcelles Assainies avec 300 grammes de chanvre indien. Conduit au poste de police, il a reconnu les faits avant de demander clémence. Il est placé en garde à vue avant d’être présenté au parquet.
Un proche de l’exécutif évoque désormais une autre piste : celle de nommer le nouveau chef du gouvernement après les législatives du 31 juillet. « Cela n’aurait pas de sens de mettre en place une nouvelle équipe pour quelques mois », explique-t-il
Le président Macky Sall avait annoncé le rétablissement du poste le 24 novembre 2021, il y a plus de trois mois, et l’Assemblée nationale a voté le projet de loi en ce sens le 10 décembre. La fonction de chef de gouvernement avait été supprimée à la surprise générale en 2019. Le chef de l’État a justifié son retour par ses nouvelles responsabilités à la tête de l’Union africaine. Mais l’attente d’une nomination et d’un éventuel remaniement du gouvernement se prolonge.
« Fin janvier, on nous a demandé d’expédier les affaires courantes », raconte un conseiller ministériel. « Mais depuis, on continue à travailler comme si de rien n’était. On reste à l’écoute. » Une « situation d’entre-deux étrange », affirme une autre source, qui « a pu créer des blocages sur certains dossiers ».
Le Premier ministre sera nommé « après les élections locales » du 23 janvier, avait affirmé le président Macky Sall lors d’un entretien accordé à RFI et France 24 en décembre, sans préciser de calendrier. Des élections marquées par la défaite de plusieurs ministres candidats.
Les États-Unis ont su, plus tôt que d'autres, se montrer sous les traits de leurs minorités, se présentant ainsi comme un pays-monde auquel chacun pouvait apporter et appartenir. C'est ce que ne fit pas la Russie, par exemple, qui misa plus sur son hard p
On le sait, la puissance des États-Unis d'Amérique émane aussi de leur soft power. Il est une arme imparable pour ravir les cœurs, y compris ceux des adversaires d'un État impérialiste et guerrier. Et ce soft power repose en grande partie sur la flamboyance de la culture afrodescendante née dans ce pays. Pendant la ségrégation raciale, le State Department (ministère américain des affaires étrangères) faisait voyager à travers le monde des musiciens de jazz qui, dans leur pays, ne pouvaient pas jouer partout. Les États-Unis ont su, plus tôt que d'autres, se montrer sous les traits de leurs minorités, se présentant ainsi comme un pays-monde auquel chacun pouvait apporter et appartenir. C'est ce que ne fit pas la Russie, par exemple, qui misa plus sur son hard power (armement, technologies de pointe), ses gloires culturelles ne reflétant que des époques révolues.
On regarde MC Lyte ici pendant trois minutes environ, et on ne pense pas un seul instant aux Amérindiens massacrés, aux Subsahariens déportés/esclavagisés, aux lynchés du racisme légalisé, etc. On ne pense même pas aux enfoirades du type qui se trouve là près de sa belle, bopping like they just don't care. Le groove emporte tout. Le flow old-school de la rappeuse (la première à publier un album solo), son humour, sa bonne humeur, abolissent un instant colères et indignations légitimes. Au fond de soi, on sait qu'on ne détruira pas cette maison, quelles qu'en soient les fondations. Parce qu'on y a de la famille, que tout le monde dans cette famille n'est pas un panafricaniste s'identifiant avant tout à l'Afrique. D'ailleurs, on rêve souvent d'y habiter, d'être à son tour un African American. On se dit qu'on pourra au moins modifier la décoration à défaut des fondations, des structures. Alors, on milite.
Et ce militantisme aussi est intégré dans le soft power auquel il offre des musiques, des arts picturaux, des concepts, des histoires, des figures, de la matière pour tous ces films qu'on veut voir sur Netflix. C'est celui qui tient les clés de la maison qui gagne in fine.
Assez de politique: trois minutes de groove avec MC Lyte, joyau de la génération 70s. Né aux États-Unis d'Amérique, le hip hop a conquis la planète. Il y a des rappeurs en Ukraine et en Russie. Il y en a dans le monde entier.
FAIRE DU SPORT UNE INDUSTRIE PORTEUSE DE CROISSANCE ET D’EMPLOI
Le sport est devenu un vecteur de développement économique reconnu. L’industrie sportive s’est développée dans le reste du monde, mais l’Afrique traine encore les pieds.
Le Forum sport business, initié par Atlantic Concil et l’Agence sénégalaise de promotion du tourisme (ASPT), s’est tenu, hier, au musée des Civilisations noires Iba Der Thiam, qui a servi de cadre de réflexion sur les voies et moyens de faire du sport une véritable industrie en Afrique porteuse de croissance et d’emploi.
Le sport est devenu un vecteur de développement économique reconnu. L’industrie sportive s’est développée dans le reste du monde, mais l’Afrique traine encore les pieds. C’est pour trouver les moyens de booster le progrès du continent dans ce domaine qu’un forum sur le sport business a été organisé, hier, au musée des Civilisations noires Iba Der Thiam par Atlantic Concil, dirigé par l’ancienne ministre française Rama Yade, en partenariat avec l’Agence sénégalaise de promotion du tourisme (ASPT). Ce panel, espère le ministre des Sports, aboutira à des solutions pour faire du ‘’du sport une vraie industrie au service de la croissance et de la création d’emplois’’ sur le continent.
‘’Le sport s’est révélé un outil économique. Il est à la fois créateur de richesse, de santé, de bien-être, d’éducation, d’inclusion sociale et d’autonomisation des jeunes et des femmes. Le sport constitue, à cet égard, pour nos pays, une opportunité d’élargissement de leur base productive et de divertissement des ressources de croissance’’, a déclaré Matar Ba, en présence du Premier ministre de la Barbade, Concil Mia Mottley.
Cet événement vient à son heure, au lendemain du sacre des Lions à la Coupe d’Afrique des nations 2021 au Cameroun et de l’inauguration du stade Abdoulaye Wade de Diamniadio. Selon le président-directeur général de l’Agence sénégalaise de promotion du tourisme, le sport est un levier important pour la promotion du ‘’tourisme d’affaire et événementiel’’. ‘’Nous avons accepté de tenir cet événement pour dire à toute la planète que le Sénégal est un pays de paix, stable, une démocratie solidement ancrée, une société ouverte, capable d’accueillir les grands événements du monde dans le domaine du sport, mais également de la culture, du spectacle en tout genre’’, a fait savoir Pape Makhawa Diouf.
Selon le PDG de l’ASPT, Dakar se positionne comme ‘’un hub attractif pour les événements sportifs’’ à travers ‘’une plateforme aéroportuaire forte, un pavillon national, un patrimoine et une infrastructure hôtelière qui se développe et s’améliore chaque jour et, depuis quelque temps, les grandes infrastructures, les plus belles, les plus ambitieuses du continent, Dakar Arena et le stade Abdoulaye Wade’’.
L’industrie du sport pourrait permettre aux pays africains ‘’d’élargir leur base productive et de diversifier leurs ressources de croissance’’. C’est pour cette raison que le ministre des Sports a insisté sur le fait que ‘’nos pays doivent développer une véritable industrie du sport par la mise en place d’infrastructures modernes, le développement de la formation, un cadre juridique pouvant favoriser l’éclosion d’un écosystème dans tous les segments du sport’’. Matar Ba a aussi invité ‘’le secteur privé national et international à s’intéresser davantage à ce secteur, mais également à s’impliquer dans son financement’’.
‘’Dans un pays comme le nôtre où 76 % de la population a moins de 35 ans, a-t-il soutenu, le sport doit jouer un rôle important pour l’accès des jeunes aux opportunités économiques et à l’emploi’’.
Arrivé comme un messie dans l’optique de casser les prix dans le domaine des télécommunications, l’opérateur Free exploite sa licence à travers une société qui n’en détient pas les droits.
Arrivé comme un messie dans l’optique de casser les prix dans le domaine des télécommunications, l’opérateur Free exploite sa licence à travers une société qui n’en détient pas les droits.
Il y a un peu plus de deux ans (octobre 2019), le deuxième opérateur mobile du Sénégal avec 25 % de parts de marché, changeait de nom, passant de Tigo à Free Sénégal. Une annonce faite en grande pompe, suscitant un grand engouement de la clientèle sénégalaise qui rêvait déjà d’une répétition de l’histoire, avec l’introduction de Free sur le marché de la téléphonie mobile en France, en 2012, qui avait tiré les prix vers le bas.
Cette évolution avait été amorcée en avril 2018, lorsque l’opérateur luxembourgeois Millicom a cédé Tigo Sénégal à Saga Africa Holdings Limited, un consortium formé par Yérim Sow, Xavier Niel et Hassanein Hiridjee.
Mais depuis l’officialisation de cette cession, d’autres faits graves se passent dans l’inconnue générale. La licence de Tigo Sénégal ayant été vendue à Saga Africa Holdings Limited, c’est une autre société dénommée Saga Africa Holdings Limited SA qui est en train de l’exploiter.
Tigo, au Sénégal, commence en 1998, lorsque la marque est créée sous la forme d’une société anonyme (SA) avec, au départ, un Sénégalais dans l’actionnariat. Elle est immatriculée au Registre du commerce et du crédit mobilier (RCCM) sous le n°SN.DKR.1998.B.1094 au nom de Sentel GSM SA et a son siège social à Dakar, 15 route de Ngor, route des Almadies. Cette création répond à l’impératif légal de préférence pour les entreprises locales, pour porter l’offre du groupe Millicom.
En effet, la licence de télécommunication ne peut être accordée qu’à des entreprises sénégalaises, sauf pour les entreprises étrangères relevant du régime juridique d’un Etat qui a souscrit avec le Sénégal des engagements internationaux comportant une clause de réciprocité applicable au secteur des télécommunications.
Saga Africa Holdings Limited détentrice, Saga Africa Holdings Limited SA exploitante
C’est sur ces bases que les pouvoirs publics ont, par décret n°98-719 du 2 septembre 1998, attribué à Sentel GSM la licence d’agir en qualité d’opérateur de télécommunications, décret qui approuve la convention de concession signée entre l’Etat du Sénégal et Sentel GSM (filiale de Millicom International Cellular).
Par la suite, dans le contexte du conflit qui opposait alors l’Etat du Sénégal à la société-filiale (Sentel GSM SA) et à la société-mère (Millicom International Cellular), les autorités ont, par décret n°2001-23 du 17 janvier 2001, mis fin à la convention de concession signée avec Sentel GSM SA, retirant ainsi la licence de cette société. Les deux parties étant revenus à de meilleurs sentiments à la suite d’un protocole de règlement à l’amiable signé entre l’Etat du Sénégal, Sentel GSM SA et le groupe Millicom International Cellular, les autorités ont, suivant le décret n°2012-2019 du 19 octobre 2012, décidé de retirer le décret du 17 janvier 2001 pour renouveler et étendre à une licence globale la licence de Sentel GSM SA.
Entre-temps, était devenu l’actionnaire unique de Sentel GSM SA.
Mais l’implication de la société Sentel GSM SA dans la signature de cet accord transactionnel montrait une nouvelle fois l’attachement des pouvoirs publics au principe de la préférence pour les entreprises locales : la licence concernée n’a pu être attribuée et n’a été renouvelée qu’au profit une entreprise qui est formellement de droit sénégalais. Cela confirme que la licence a été attribuée à la société de droit sénégalais, Sentel GSM SA, et non à l’actionnaire unique de cette société, Millicom International Cellular.
Saga Africa Holdings Limited, société de droit mauricien
Décidant de cesser ses activités au Sénégal, Millicom International Cellular a cédé, entre 2015-2017, la licence de Sentel GSM SA à Saga Africa Holdings Limited. Il s’agit d’une société de droit mauricien, créée et établie en 2017 en île Maurice C/O Ocorian Corporate Services (Mauritius) Limited, 6TH Floor Towera, 1 Cybercity, Ebene-Mauritius et immatriculée dans ce pays sous le n°149092C1/GBC1. Cette cession a été approuvée par décret n°2018-750 du 16 avril 2018, sur la convention de cession de la licence de Sentel GSM. Son capital est détenu par Sofima LTD (société de droit mauricien), NNJ North Atlantic (société de droit français) et Teyliom Telecom (société de droit mauricien).
Depuis cette cession, deux sociétés commerciales différentes coexistent sous une dénomination sociale identique, Saga Africa Holdings Limited, à savoir : la société Saga Africa Holdings Limited identifiée par le décret comme l’entreprise bénéficiaire de la cession de licence ; de même que la société Saga Africa Holdings Limited SA, qui n’est autre que la nouvelle dénomination de la société Sentel GSM SA (société créée en 1998 et dont la licence a, par l’effet du décret 2018-750, été cédée).
D’ailleurs, c’est aux termes de ses délibérations en date du 30 novembre 2019, que l’Assemblée générale des actionnaires de Sentel SA a décidé de changer la dénomination de leur société ‘’Sentel GSM, SA’’ en ‘’Saga Africa Holdings Limited SA’’. Ces actionnaires sont au nombre de deux : Saga Africa Holdings Limited (société de droit mauricien) et Maya Sénégal NV (société de droit curaçao).
En changeant de nom, Sentel GSM SA peut-elle se permettre d’exploiter la licence à sa société actionnaire ? Actuellement, après l’accomplissement des formalités et des clauses et conditions de l’opération de cession de licence, c’est la société de droit sénégalais, Saga Africa Holdings Limited SA (soit donc Sentel GSM SA) et non la société de droit mauricien Saga Africa Holdings Limited, détentrice, qui exploite la licence.
Les données personnelles des Sénégalais en danger ?
Pourtant, l’art.16 Acte uniforme sur le droit des sociétés commerciales et du GIE interdit le fait qu’un même nom, Saga Africa Holdings Limited, soit porté par deux sociétés qui sont pourtant distinctes. Comme la licence a été cédée à une société de droit mauricien, il convient de se demander s’il existe entre le Sénégal et l'île Maurice des accords internationaux comportant une clause de réciprocité applicable au secteur des télécommunications ? Car le cas échéant, la cession de la licence à la société de droit mauricien, Saga Africa Holdings Limited, est contraire au principe légal de la préférence accordée aux entreprises sénégalaises.
Dans la confusion ainsi créée autour du nom de deux sociétés qui sont distinctes l’une de l’autre, dans ces circonstances inquiétantes d’une licence accordée à une entité établie dans des paradis fiscaux, dans cette situation floue et inquiétante où l’entreprise dont la licence a été cédée continue pourtant d’exploiter cette licence, il est légitime d’obtenir des réponses aux interpellations : l’Etat ne perd-il pas en recettes fiscales sur les fonds des clients recueillis par une société établie dans un paradis fiscal ? Cette société est-elle d’ailleurs en droit de collecter les fonds des clients, si l’on sait que, d’une part, elle est une entreprise de droit étranger qui ne devrait pas être admise à l'obtention d'une licence de télécommunications et, d’autre part, ce n’est pas elle, mais la société de droit sénégalais qui exploite la licence ?
L’intégrité des données à caractère personnel des clients est-elle garantie dans ces circonstances où ni l’entreprise qui a cédé la licence ni celle qui a acquis cette licence ne sont en droit de collecter et de traiter ces données à caractère personnel ?