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21 juin 2025
MEMORIALES, PAR ELGAS
RAPADIO, VIE ET MORT D’UNE ÉCOLE DE LA RADICALITÉ
EXCLUSIF SENEPLUS - En se refusant aux parures commerciales, défiant les codes moraux en vigueur dans une société conservatrice, le groupe était presque condamné. Il condense ainsi, dans sa courte existence, un authentique drame sénégalais
C’est dans une de ces chambres des bicoques mi-bois, mi-dur, typiques des habitats de la Médina, cœur populaire de Dakar, que l’aventure Rapadio a peaufiné ses rêves et planté son drapeau à la fin des années 90, comme fief symbolique. L’antre à vrai dire modeste, sis à la rue 33, angle 26, qui sent la sueur masculine et la clope, voit défiler du monde ; garçonnière à ses heures perdues, l’endroit est continuellement baigné dans la musique. Le Rap surtout. Les jeunes - jeunes hommes essentiellement - s’entichent de cette énergie contestataire portée par un vent étasunien qui trouve un souffle local. Ils ont alors la vingtaine, avec des backgrounds différents, et représentent une idée de la multitude, des horizons différents, que leur nom sublime : Rapadio. À la fois mélange, bazar, bric-à-brac, presque « bordel », tant l’idée de cette mêlée porte l’identité première de ce groupe. Sans doute y avait-il aussi une certaine candeur, mais déjà, à coup sûr, un savoir-faire et un horizon, que les rendez-vous récurrents dans la chambre-berceau de la rue 33 vont propulser au rang de groupe mythique. Une légende populaire à la durée de vie éphémère, symbole d’une énergie à la fois savante, brutale, passionnée, sauvage, et authentique. Puisant des quartiers une rage motrice, le groupe a éprouvé l’expérience sociale d’un Rap radical sans concessions si puissant qu’il en a été condamné. Rapadio condense ainsi, dans sa courte existence, un authentique drame sénégalais, qui plus est à huis clos, même si après l’implosion du groupe ses membres embrasseront l’international pour des fortunes diverses.
Genèse d’un mythe
Pour mieux situer la genèse de Rapadio, il faut suivre l’itinéraire de ses deux membres fondateurs, Keyti et Iba. C’est entre Saint-Louis, Dakar et Thiès qu’il faut voyager pour retracer le parcours du premier. Cheikh Sene à l’état civil nait à Saint-Louis, dans un environnement modeste, au début des années 70. Il grandit ensuite entre Dakar et Thiès, au sein d’un entourage familial morcelé mais sans histoire, dans un cadre de vie de classe moyenne, ni riche ni pauvre. C’est durant son exil Thiessois que l’adolescent affirme un peu plus sa personnalité. Lui qui se pique de lecture très tôt, impressionne très vite les grands frères du quartier par ses propres textes, à la fois profonds, bien construits et à la portée philosophique certaine. Médusés, ces derniers soupçonnent même une supercherie tant l’écriture parait mature et puissante, trop pour un jeune homme de son âge. Un tel talent ne manque pas de s’ébruiter, jusqu’à arriver aux oreilles d’un certain Kool Kocc_Sis, grand manitou de la scène naissante du rap au Sénégal, reconnaissable entre autres à son allure et son bagout inimitables, et à son flair pour dénicher de nouveaux artistes. C’est grâce à ce gaillard, dont la notoriété commence à percer, que Keyti rencontre Iba, enfant de Grand Dakar désormais installé près de chez son grand-père à la Médina. Ibrahima Ndiaye vit chez son grand-père à la Médina… Les deux apprentis rappeurs ont tout de suite des atomes crochus, et leur mentor d’alors suggère l’idée de fonder un groupe. C’est ainsi que s’écriront, chez Iba et sous le regard de Kool Kocc_Sis, les premières pages de l’histoire de Rapadio. C’est le même Kool Kocc_Sis qui suggère le nom de Rapadio, mais Iba et Keyti souhaitent quelque chose de plus militant, plus incarné. Le baptême initial avorte, et l’embryon de groupe se décidera finalement pour Ñuul Te Rapadio. Cet ancrage plus marqué, avec la part belle de la carnation noire, aura raison du compagnonnage avec Kool Kocc_Sis, qui souhaitait de son coté un ensemble plus lisse et commercial.
Ce départ raté rendra Ñuul Te Rapadio très confidentiel, Iba et Keyti se démènent mais ne trouvent pas l’élan nécessaire à les propulser au-devant de la scène. Le groupe, dans une logique underground, sans concessions mais aussi sans moyens ou soutiens décisifs, vivote et se produit sur des scènes modestes. Quelques traces de l’époque sont encore disponibles pour les archéologues du Net et autres portés sur les archives. Mais il porte en lui tous les marqueurs de ce rap populaire aux textes très construits et percutants, à la pénétration quasi-philosophique, et à la radicalité totale.
Un contexte de chaos
Au début des années 90, une terrible crise sociale gangrène les maigres acquis post-coloniaux. La crise scolaire et universitaire de 88 ainsi que l’année blanche qu’elle produit créent les conditions d’une désaffection politique, en particulier chez les jeunes. La chute du mur et l’effondrement des idéologies amorcent un peu plus la disparition des repères politiques habituels. Les ajustements structurels asphyxient encore l’économie, la grogne monte contre le régime socialiste et ses 30 années au pouvoir. S’y ajoutent une dépolitisation progressive sous l’effet combiné de l’expansion démographique et du manque de perspectives professionnelles. La jeunesse se retrouve en proie à l’ennui malgré les associations sportives et culturelles qui fleurissent, et l’engagement dans les établissements scolaires, elle reste avec une énergie inusitée. Le rap qui nait dans cette période se fait ainsi le réceptacle d’une colère légitime et de problématiques sociales lourdes. De nombreux groupes voient le jour et commencent à former un écosystème de la contestation : PBS, Slam Révolution, Suprême Black, MC Lida, Doomu Jolof, BMG, Daara J, RDB, Al and Two, le Positive Black Soul, Daara J, Jant Bi, Sunu Flavor, Pee Froiss… Curieusement, le rap prospère pourtant dans des univers plutôt huppés ou à tout le moins confortables, ce qui crée un conflit de légitimité et une dissonance étrange entre l’idéal rebelle fondateur de ces groupes, et la réalité sociologique des rappeurs de la première heure. Abdoulaye Niang, chercheur à l’université de Saint-Louis, en pointe d’ailleurs l’extraction « bourgeoise ». Le noyau dur de Rapadio en a conscience, et se moque de ces postures voire de ces impostures de certains groupes plus en vue pour leur allure de salonnards. Ils se confortent ainsi dans l’idée qu’ils incarnent un rap alternatif, avec un ancrage populaire mettant en lumière l’énergie des banlieues dakaroises. Durant cette décennie 90, le paysage du rap se compose et recompose, quelques groupes en vue mènent la scène, et Keyti et Iba enrichissent le groupe d’un nouveau membre, Bibson – ancien pensionnaire de Pee Froiss. Le transfert fera du bruit en intervenant dans une période clé.
Le premier coup de maître
Le trio sort enfin du buisson, et – se rebaptisant finalement Rapadio – il va devenir une version plus aboutie du groupe ancré au cœur de la médina. Bibson apporte son entregent, son expérience, une certaine souplesse et un sens du free style plus frais. Keyti et Iba donnent quant à eux plus de densité et d’épaisseur aux textes, à la construction toujours ciselée, et à l’esprit carré et fidèle à leurs racines. Porté par l’adoubement des quartiers populaires, postulant une identité politique forte et sans détours, sublimant le wolof dans leur poésie urbaine, le groupe, dans sa nouvelle mouture, s’impose très vite comme une force singulière au sein du paysage du rap sénégalais. Les trois comparses font bande à part.
En 98 parait le premier album de Rapadio Ku weet Xam sa bop. La sagesse du titre (solitude providentielle) n’est en rien une promesse d’assagissement. Bien au contraire, c’est un mélange savant, entre fulgurances des rythmes et des trouvailles. Nihiliste dans l’approche, les textes, les attaques tous azimuts, c’est un album coup de poing, qui marquera une entrée fracassante. Les chansons deviennent des tubes, fredonnés par une génération entière, passés et repassés de quartier en quartier, nourrissant même une forme d’argot, sinon un langage générationnel. Pêle-mêle sont restées dans les mémoires Xabaaru 1-2 ground, Dund bu dee Gun, ou plus tard Soldaaru Mbed. La qualité des textes est saluée par les puristes et les amateurs, et sous des dehors pleins d’acrimonie, les paroles se font écho de revendications plus profondes. Le groupe devient à la fois langage et espoir d’une jeunesse défavorisée qui projette son courage dans des textes qui peignent si bien cette période sombre. Porte-étendard de cette voix, Rapadio signent son unicité et réussit nettement à se distinguer, au prix de conflit avec les autres collègues qui en prennent pour leur grade. Si dans les autres groupes, les rôles semblent figés dans une tradition des stéréotypes du Rap, à savoir des rappeurs « purs » et d’autres plus « mélodieux », l’école Rapadio invente un genre de « Heavy » Rap, où tout le monde « rappe » apportant ainsi une petite révolution nationale.
Porte-drapeau d’une certaine « sauvagerie »
Un accessoire devient vite la marque de fabrique et symbole de ralliement du groupe : il s’agit de la cagoule, que les membres arborent sur scène. En drainant les bandes au sein de leur public, en fédérant les sans grades et autres désœuvrés, le groupe emporte avec lui une aura virile et sulfureuse que ses détracteurs ne manqueront pas de fustiger. En n’épargnant personne et en tapant préférentiellement sur leurs collègues, les concerts de Rapadio deviennent de grands rings urbains, où se côtoient la déshérence et une vitalité jeune et carnassière qui expie ses démons. On y déplore souvent des affrontements. En bousculant les totems de la bienséance, en repoussant le compromis, le groupe devient un mythe vivant avec tout ce qui va avec : le fantasme, les exagérations, les récits romancés. Si le succès populaire est au rendez-vous et qu’une école nait ainsi, les autorités politiques voient d’un bien mauvais œil ce mouvement de fond qui rallie à lui une jeunesse de plus en plus nombreuse. Résultat des courses, Rapadio est un nom, une réputation, un emblème, une marque et un savoir-faire. Mais le groupe se heurte à un plafond : ce qu’il gagne en indépendance et en rébellion, il le perd en relations et en réseau. Cette candeur radicale limite leur épanouissement autant qu’elle porte le groupe.
En 2001, le groupe se sépare de Bibson, et accueille un nouveau membre. Il s’agit de Makhtar. Il apporte avec lui une diversification des connaissances dans le milieu du rap, un peu plus de tenue et de rigueur, et un certain élan conservateur, avec des références coraniques. Rapadio porte ainsi véritablement son nom. L’idée de mélange, d’horizons divers, de synthèse d’identités plurielles, s’épanouit pleinement à cette époque, moment de son ascension. Le groupe est une miniature du paysage sénégalais, dont la force réside dans ces multiples branches, qui dans le même temps portent intrinsèquement le risque de susciter le conflit et l’appétit des ogres. La même année parait le second et dernier album de Rapadio Soldaaru Mbèd. Les soldats de la rue en deviennent les poètes, les démons, et les porte-parole. La recette est éprouvée, le talent est là, la base du public s’est élargie, et le succès musical est au rendez-vous. Commercialement, c’est autre affaire. Logés à la même enseigne que leurs collègues du rap sénégalais, les membres du groupe s’épanouissent dans un art qui reste peu rémunérateur. Cette situation financière précaire est-elle une donnée dans la radicalité des mouvements du rap ? On pourrait l’arguer. Seulement, dans le cas de Rapadio, une certaine cohérence est restée depuis les origines. Leur grande victoire, c’est justement d’avoir été le symbole et le carrefour des déshérités, embrassant leur cause en le restant eux-mêmes. La génération des Sénégalais nés dans les années 90 dit volontiers sa dette à ces précurseurs du rap, inspirateurs à bien des égards d’une forme d’engagement politique dont on peut encore voir la filiation.
L’implosion et l’entrée définitive dans la légende
L’entrée dans la trentaine et l’affirmation de ces fortes têtes, les différences de plus en plus marquées à mesure que se construisent de nouveaux projets, jusqu’à la divergence, auront raison du mélange qui avait fait la force de Rapadio. La fusion devient confrontation, les racines multiples s’empoisonnent quand les lignes de fracture se superposent. Une divergence en particulier, entre ouverture et conservatisme, ennuage les ambitions du groupe. Les fortunes personnelles des membres fissurent un peu plus le pacte, tant et si bien que le groupe implose. Ce divorce est l’objet de nombreux commentaires, les versions abondent, selon les sensibilités, mais le plus vraisemblable, c’est un épuisement parasité par une guerre des chefs sur fond de divergences majeures. La donnée pécuniaire semble jouer mais sans être prépondérante, tant la précarité a été le sceau du groupe.
Photographie d’un Sénégal récent, prolongée du reste par une évolution qui n’a que modestement fait bouger la lame de fond, le Rap sénégalais semble avoir vécu avec Rapadio son expérience la plus endogène, la plus territoriale, et la plus authentique. En se refusant aux parures commerciales et aux tentations, défiant les codes moraux en vigueur dans une société conservatrice, le groupe était presque condamné. Un couperet historique qui tombe mais aussi une bénédiction tant leur fin leur a ouvert la voie à la postérité. Celle-là même qui rend nostalgiques les témoins de cette période, les aspirants rappeurs, tout ce grand monde qui attend un jour de se plonger à nouveau avec enthousiasme dans cette parenthèse sublime, le livre à tiroirs de cette école de la radicalité sénégalaise.
Au terme du Conseil des ministres ce mercredi, le porte-parole du gouvernement burkinabé, Alkassoum Maiga, a confirmé la suspension de l’internet mobile et du réseau social Facebook, ajoutant que le gouvernement n’est pas obligé de se “justifier
Benin Web Tv |
Casimir Vodjo |
Publication 20/01/2022
Au terme du Conseil des ministres ce mercredi, le porte-parole du gouvernement burkinabé, Alkassoum Maiga, a confirmé la suspension de l’internet mobile et du réseau social Facebook, ajoutant que le gouvernement n’est pas obligé de se “justifier ou de s’expliquer”.
Après une série de suspension à la veille des manifestations monstrueuses d’il ya un mois, le gouvernement burkinabé qui a évoqué « des menaces sécuritaires » pour justifier la suspension d’alors, qu’il a finalement levée, a renoué avec ses habitudes.
Depuis deux semaines, les Burkinabé sont sans la connexion de l’internet mobile. Et ce n’est pas tout. Cette fois, la suspension s’est élargie aux réseaux sociaux principalement Facebook. Et le mieux qu’on puisse dire, Roch Kabore n’est pas disposé à rendre des comptes à ses compatriotes privés d’internet. En tout cas, c’est en substance ce qu’on peut retenir de la déclaration du porte-parole du gouvernement, Alkassoum Maiga, qui insiste ce mercredi, que le gouvernement n’est pas obligé de se “justifier ou de s’expliquer« .
Intérêt supérieur de la nation
“Je suis dans la même situation que vous. Depuis ce temps je n’ai pas aussi accès à Facebook”, a indiqué le porte-parole du gouvernement Alkassoum Maiga à l’issue du conseil des ministres. “Lorsque pour des raisons de sécurité et d’autres préoccupations d’intérêt national, le gouvernement est en droit d’opérer des régulations”, (…) “Je ne sais pas si vous voulez qu’on se justifie ou qu’on s’explique (…) mettez tout ce que vous constatez dans le registre de l’intérêt supérieur de la nation et ne pas forcément s’attendre à ce que le gouvernement soit obligé de se justifier ou de s’expliquer”, a-t-il explique.
“Nous constatons tous la situation que nous vivons actuellement dans notre pays. Je pense que si on a le choix entre laisser l’insécurité se propager et prendre des mesures qui permettent de maintenir un minimum de contrôle par rapport à la situation, vous et moi, le choix nous paraît clair que l’intérêt national doit être au-dessus de nos intérêts particuliers”, a terminé le porte-parole du gouvernement.
Le CDP et la league des acteurs du e-commerce en colère
Mardi, la league des acteurs du e-commerce est montée au créneau pour exiger des réponses du gouvernement. “Les audiences de nos pages connaissent une baisse estimée à 90% pour ceux d’entre nous qui avons des boutiques physiques et 95% pour ceux qui n’ont pas de boutiques physiques”, avait précisé Kevin Sampebgo, Président de la league des acteurs du e-commerce.
Aussi, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), principal parti d’opposition, exige-t-il, “le rétablissement dans les meilleurs délais de la connexion mobile du réseau social Facebook et le respect du droit élémentaire des burkinabè de libre accès à l’information”. Le parti se réserve le droit d’intenter une action en justice contre le gouvernement dans cette affaire.
LOCALES 2022, LE POINT DU MINISTRE DE L'INTERIEUR
La campagne électorale prend fin demain vendredi. Antoine Félix Diome, le ministre de l’Intérieur, a effectué ce lundi une visite, dans le cadre de la préparation du scrutin. Il a fait le point.
iGFM - (Dakar) La campagne électorale prend fin demain vendredi. Antoine Félix Diome, le ministre de l’Intérieur, a effectué ce lundi une visite, dans le cadre de la préparation du scrutin. Il a fait le point.
«Il y a eu un processus de sécurisation, d’abord du déroulement de la campagne. Il y a eu des incidents qui ont été vite dissipés avec la prompte intervention des forces de défense et de sécurité.
Du point de vue du scrutin également toutes les dispositions ont été prises. Chaque gouverneur, en ce qui le concerne, a en charge d’assurer la coordination entre les différentes forces de défense et de sécurité dans sa région, afin que les citoyens puissent exercer leur devoir dans des conditions paisible.»
LOCALES 2022, QUELQUES CHIFFRES CLES DU SCRUTIN
Invité de la matinale de Itv, hier, le directeur de la Formation et de la communication à la Direction générale des élections est largement revenu sur le mode de scrutin des Locales du 23 janvier.
Invité de la matinale de Itv, hier, le directeur de la Formation et de la communication à la Direction générale des élections est largement revenu sur le mode de scrutin des Locales du 23 janvier.
Birane Sène multiplie les séances de formation à l’endroit des différents acteurs des élections locales. Magistrats de la Cour d’appel, plénipotentiaires des candidats, autorités administratives, armée, entre autres continuent d’être sensibilisés sur les innovations apportées par le code électoral. « Cette formation avait démarré le 3 décembre dernier et a pris fin le 13 janvier. Un guide portant sur le fonctionnement des bureaux de vote et le code électoral ont été distribués à travers les régions du Sénégal. Ces guides permettent à chacun de connaître le rôle qu’il doit jouer le jour du scrutin », a dit le directeur de la Formation et de la communication à la Direction générale des élections (Dge).
3149 listes pour toutes les collectivités territoriales
Il a, par ailleurs, détaillé la carte électorale. « Sur la carte électorale, il y a deux données : le nombre de centres de vote et le nombre de bureaux de vote », précise-t-il. Ainsi, pour ces élections territoriales, Birane Sène précise : « Il y a au total 6 639 centres de vote et 15 066 bureaux de vote. Le Code général des collectivités territoriales prend les communes et les départements comme des collectivités territoriales. L’article 167 du code dit que la ville a un statut de commune. C’est pourquoi les villes sont considérées comme des collectivités territoriales. » Au Sénégal, le nombre de collectivités est réparti comme suit : 46 départements, 5 villes (Dakar Pikine, Guédiawaye, Rufisque et Thiès) et 553 communes.
Plus de 10 millions de bulletins de vote
Pour les élections territoriales du 23 janvier, 3149 listes regroupant les communes, les départements et les villes sont en compétition. « Sur les 43 départements, il y a 166 listes, toutes coalitions confondues. Dans les 5 villes, il y a 44 listes. Dans les communes, il y a 2 939 listes, ce qui fait un total de 3 149 listes. 100 millions 610 mille 699 bulletins de vote ont été confectionnés », a dit M. Sène, qui souligne que le fichier électoral a connu une hausse suite à la dernière révision exceptionnelle. Le directeur de la Formation et de la communication à la Dge ajoute que l’élection territoriale a une particularité. « Lors d’une élection présidentielle, le vote des Sénégalais de l’étranger, les militaires et les paramilitaires est pris en compte. Mais une élection territoriale ne concerne pas ceux qui sont à l’étranger, les militaires et paramilitaires », précise-t-il. Ainsi, le fichier qui prend en compte les Sénégalais résidant sur le territoire est de 6 millions 613 mille 962.
LOCALES 2022, LES FEMMES A L'ASSAUT DES FAUTEUILS MUNICIPAUX
Soham El Wardini à la ville de Dakar, Zahra Iyane Thiam pour la commune de Sicap Liberté, Maïmouna Dièye de Yewwi askan wi (YAW) à la Patte d’Oie, Lala Aïcha Fall aux HLM sont entre autres figures féminines engagées dans la bataille des municipales
Dakar, 20 jan (APS) - Soham El Wardini à la ville de Dakar, Zahra Iyane Thiam pour la commune de Sicap Liberté, Maïmouna Dièye de Yewwi askan wi (YAW) à la Patte d’Oie, Lala Aïcha Fall aux HLM sont entre autres figures féminines engagées dans la bataille des municipales prévues dimanche.
Candidate de la coalition citoyenne ’’Bunt bi’’ à la mairie de Dakar, Soham El Wardini, a été déjà la première femme à occuper ce poste par intérim en mars 2017.
Elle sera élue en 2018 maire de Dakar suite à la révocation de Khalifa Ababacar Sall, condamné pour escroquerie sur deniers publics dans l’affaire de la Caisse d’avance de la Ville.
Parlant de sa candidature, Soham El Wardini déclare : ’’Je n’ai pas été choisie par la coalition à laquelle j’appartenais, même si le principe avait été retenu de consolider les maires sortants à leur poste. Cela a été appliqué à tous les maires, membres de la coalition, à l’exception du maire de la ville’’.
’’Seulement, je suis une femme politique, j’ai été investie d’un mandat par les Dakaroises et les Dakarois, il est donc de mon devoir de rendre compte à la fin de ma gestion. J’estime qu’après avoir travaillé toutes ces années pour ma ville, dépensé tant d’énergie pour Dakar, il est normal que je me présente devant mes concitoyens pour leur faire part de mes réalisations. Et cela, je ne pouvais le faire que par le biais d’une candidature’’, a-t-elle confié dans un entretien avec l’APS.
Soham El Wardini affirme ’’rien que pour les femmes’’, elle devait se représenter pour ‘’porter’’ leur ‘’combat’’.
’’Rien que pour elles, je me devais de me représenter pour porter le combat des femmes qui malgré la loi sur la parité sont sous-représentées dans les instances de décisions. Et c’est là que l’Union citoyenne Bunt-bi m’a ouvert la porte et je suis entrée’’, a indiqué Mme Wardini.
Elle assure que ‘’les femmes occupent une part importante’’ dans son programme.
’’J’ai l’ambition de renforcer le budget du Fonds de Développement Municipal (FODEM) et de mettre en place des agences ou bureaux au niveau des communes de Dakar afin de permettre à un plus grand nombre de femmes de bénéficier de financement’’, a-t-elle assuré.
Il s’agit aussi, selon elle, de ’’faire la promotion des secteurs de la transformation et de la production locale en adéquation avec le projet de micro-jardinage que la ville développe depuis plusieurs années’’.
’’Nous prévoyons également de développer des mécanismes et autres formes de financement innovants pour les femmes’’, a-t-elle dit.
Elle a rappelé que le Fonds de développement municipal (FODEM) ’’a lancé dans les 19 communes de Dakar, un cycle de renforcement de capacités des femmes à l’éducation financière s’appuyant sur l’approche triptyque Formation, Financement et Encadrement’’.
’’Nous avons soutenu les femmes travaillant dans l’économie sociale et solidaire en formant les actrices, en formalisant les bénéficiaires, en accompagnant les structures jusqu’à l’autonomie totale et en assurant un bon suivi’’, a-t-elle dit.
’’De 2017 à 2021, plus de 700 millions ont été dégagés pour le financement des femmes. Au total, plus de 2500 femmes ont été financées et 63 groupements touchés’’, a fait part la maire sortante de Dakar.
Elle a insisté sur le fait que la future ‘’Maison de la femme’’ sera ‘’un espace de vie où les femmes vulnérables pourront recevoir un paquet de services nécessaires pour les aider à surmonter leur peur’’.
’’La construction de la Maison de la femme participe à lutter contre l’insécurité que certaines d’entre elles vivent souvent dans le silence’’, a soutenu Soham El Wardini.
Sur le plan de la représentativité, Mme Wardini a noté qu’au moins, 10% de femmes sont investies têtes de liste durant ces élections du 23 janvier 2022.
’’Au niveau des conseils municipaux et départementaux, les femmes sont bien représentées car les coalitions et partis politiques sont contraints de respecter la parité au risque d’être exclus du jeu électoral’’, a expliqué la candidate de la coalition Bunt Bi.
Pour elle, ’’c’est l’occasion de remercier le président Abdoulaye Wade (2000-2012) qui est l’artisan de la parité au Sénégal. ’’Cependant, il y a un bémol. Les femmes sont très peu représentées dans les bureaux municipaux’’, a-t-elle ajouté.
Au Sénégal, a-t-elle déploré, ’’sur plus de 500 collectivités territoriales, vous n’avez même pas 5% de maires femmes. Or ce sont les femmes qui votent en majorité. Ce sont elles qui élisent les hommes. Je considère que c’est une inégalité, une iniquité qu’il faut corriger’’.
Mais pour les élections de dimanche, a-t-elle dit, ‘’il est heureux de voir que le Caucus des femmes leaders s’est battu pour avoir, au moins, 10% de femmes investies tête de liste’’.
’’Mais, il nous faut poursuivre le combat pour en arriver à 30% voire 40%. Car c’est connu de tous, les femmes gèrent mieux que les hommes’’, a affirmé Mme Wardini.
La candidate de la coalition Yewwi askan wi à la commune de Patte d’Oie, Maïmouna Dièye, abonde dans le même sens, soulignant que ’’les femmes ont un véritable rôle dans la société’’.
’’Ce que je pense et ce j’espère, c’est que ces locales seront un déclic pour l’engagement des femmes dans la scène politique’’, a-t-elle dit.
’’Cela me ragaillardit de savoir qu’il y a d’autres femmes qui se sont battues pour être investies durant ces élections’’, a ajouté Mme Dièye, responsable des femmes de PASTEF (opposition).
Elle a expliqué que le choix porté sur sa personne ‘’a été un choix général’’ des leaders de Yewwi askan wi et au niveau local, après des auditions de plusieurs candidats.
’’Cela m’a permis d’avoir le courage de me lancer et de travailler en synergie’’, a-t-elle soutenu.
’’Avec ma position dans mon parti, il était normal que j’occupe une place dans ma commune. Je suis résidente de la commune et où je vis depuis 1973. Je trouve normal de m’impliquer dans la gestion communale. Mon engagement politique est surtout justifié par le désir de vouloir développer ma commune et participer plus généralement à l’essor de mon pays’’, a expliqué Mme Dièye.
Elle a souligné que dans leur programme intitulé : ‘’Patte d’Oie smart city’’, la femme occupe ‘’une position de taille’’ pour ‘’leur autonomisation, l’entreprenariat, la couverture sociale et leur implication dans la gestion de la cité sur tous les plans notamment l’environnement, la culture, l’éducation ...’’.
’’Nous avons également un projet d’alphabétiser celles qui ne le sont pas et un autre projet d’autonomiser les femmes avec un fonds crédit revolving, d’encadrement pour l’essor économique des femmes. Nous avons entrepris la création de projets d’unités sur le plan de la santé de chimiothérapie avec les femmes qui souffrent des cancers’’, a encore indiqué Mme Dièye, chef d’entreprise dans l’industrie pharmaceutique.
Dans le programme de YAW, il est envisagé, ‘’d’avoir des espaces pour les femmes notamment la Maison de la femme’’, a-t-elle fait savoir.
Cette infrastructure ‘’sera construite dans un quartier de la commune avec comme objectif d’être un centre polyvalent de formation et constituer un cadre réel de traiter des réels sujets de la commune’’, a-t-elle expliqué.
Maïmouna Dièye a rappelé qu’elle n’avait jamais eu un engagement politique même si elle entreprenait des actions de développement dans sa collectivité.
’’Cela n’a jamais été mon projet de rentrer dans la politique. Je me suis toujours battue pour ma commune et mon département de Dakar en menant des actions de développement’’, a-t-elle dit.
Mais en 2014, ‘’le hasard’’ a fait qu’elle soit tombée ‘’sur une personne de valeurs’’ qui lui a donné ‘’des raisons d’entrer dans la politique’’. Cette personne s’appelle ‘’le président Ousmane Sonko’’, leader de Pastef.
Dans cette bataille des municipales, Zahra Iyane Thiam est le porte-étendard de Benno Bokk Yakaar (BBY, majorité présidentielle) à Sicap Liberté.
La ministre de la Microfinance compte défendre un programme bâti sur cinq axes.
Il s’agit, selon elle, de ‘’favoriser l’éclosion des talents et de l’excellence à travers des espaces dédiés aux jeunes et de faciliter l’accès à l’encadrement et aux financements des femmes pour créer une économie dynamique’’.
’’Nous allons aussi prôner des services de santé de proximité et des services inclusifs d’une part et d’autre part, recréer des espaces de vie sains au service de la communauté’’, a-t-elle promis.
Lala Aïcha Fall est candidate indépendante à la mairie des HLM sous la bannière de la coalition ‘’Sunu gox sunu yitte’’ qui compte s’appuyer sur l’expertise locale pour ‘’impulser des projets de développement de la commune’’.
’’La mairie des HLM ne doit plus fonctionner comme une maison de retraite. Nous croyons à la victoire et voter pour notre liste est un vote utile’’, a-t-elle soutenu.
Parmi les candidates indépendantes figure également Fatoumata Matar Diop, tête de liste de la coalition Alliance pour des valeurs éthiques et citoyennes (Avec liguey kat yi) à la mairie de Sicap.
Fatoumata Matar Diop a déclaré être ‘’là pour faire la politique autrement, une alternative’’, même si ‘’ce n’est pas facile au Sénégal d’apporter une nouvelle vision‘’.
’’Je ne donne pas d’argent, je sens l’engagement des ‘’Sicapois’’ autour de notre projet. J’ai le meilleur profil parce que nous avons un programme inclusif qui a pour seul objectif d’œuvrer pour le développement de notre commune’’, a-t-elle affirmé.
’’Il y a beaucoup de candidatures indépendantes pour ces élections. A mon humble avis, il y aura des surprises et ce sont les indépendants qui vont les créer, il y a ras-le-bol des politiciens, soit disant grandes coalitions’’, a-t-elle souligné.
LE CNRA ADRESSE UNE MISE EN DEMEURE À LA RADIO COMMUNAUTAIRE DANDE MAAYO FM
Le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA) déclare avoir mis en demeure la radio Dande Maayo FM, implantée à Matam (nord), pour "violation totale" des textes régissant les radios communautaires.
Dakar, 19 jan (APS) -Dakar, 19 jan (APS) - Le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA) déclare avoir mis en demeure la radio Dande Maayo FM, implantée à Matam (nord), pour "violation totale" des textes régissant les radios communautaires.
"Le Conseil national de régulation de l’audiovisuel a été saisi à plusieurs reprises de pratiques de la radio Dande Maayo FM consistant, dans le cadre de la campagne [en vue] des élections territoriales du 23 janvier 2022, à prendre parti pour un camp, en violation totale des textes régissant les radios communautaires", écrit l’organe de régulation dans un communiqué.
Selon le CNRA, cette radio a violé l’article 18 du cahier des charges des radios communautaires, selon lequel elles ne doivent pas diffuser des informations, des messages ou des débats à caractère politique.
"Le CNRA met en demeure la radio Dande Maayo FM de mettre un terme définitif à de pareils manquements et de se conformer strictement à son cahier des charges", lit-on dans le communiqué.
Si la radio ne respecte pas cette mise en demeure, elle va s’exposer aux sanctions prévues par la loi, qui peuvent aller de l’amende à la suspension de ses programmes, voire le retrait pur et simple de son autorisation de diffusion, affirme l’organe ce régulation.
En vertu du code électoral, les médias assurant la couverture des élections territoriales sont tenus au respect rigoureux des règles d’équité et d’équilibre dans le traitement des activités des candidats ou listes de candidats, rappelle le CNRA.
"Le Conseil national de régulation de l’audiovisuel a été saisi à plusieurs reprises de pratiques de la radio Dande Maayo FM consistant, dans le cadre de la campagne [en vue] des élections territoriales du 23 janvier 2022, à prendre parti pour un camp, en violation totale des textes régissant les radios communautaires", écrit l’organe de régulation dans un communiqué.
Selon le CNRA, cette radio a violé l’article 18 du cahier des charges des radios communautaires, selon lequel elles ne doivent pas diffuser des informations, des messages ou des débats à caractère politique.
"Le CNRA met en demeure la radio Dande Maayo FM de mettre un terme définitif à de pareils manquements et de se conformer strictement à son cahier des charges", lit-on dans le communiqué.
Si la radio ne respecte pas cette mise en demeure, elle va s’exposer aux sanctions prévues par la loi, qui peuvent aller de l’amende à la suspension de ses programmes, voire le retrait pur et simple de son autorisation de diffusion, affirme l’organe ce régulation.
En vertu du code électoral, les médias assurant la couverture des élections territoriales sont tenus au respect rigoureux des règles d’équité et d’équilibre dans le traitement des activités des candidats ou listes de candidats, rappelle le CNRA.
DES SECOURS POUR TIRER LES ILES TONGA D'AFFAIRE
L'éruption volcanique et le tsunami qui a touché l'archipel des Tonga a été ressenti jusqu'en Alaska, à 9000 km. L'archipel est aujourd'hui coupé du monde et les images satellites font craindre des dégâts considérables.
L'éruption volcanique et le tsunami qui a touché l'archipel des Tonga a été ressenti jusqu'en Alaska, à 9000 km. L'archipel est aujourd'hui coupé du monde et les images satellites font craindre des dégâts considérables. Les Nations unies indiquent que la principale piste de l'aéroport vient d'être dégagée et deux avions d'aide ont décollé. Les moyens de communications, en revanche, restent quasiment inexistants.
Deux avions militaires australien et néo-zélandais, avec à leur bord une aide humanitaire et des équipements de télécommunications, doivent atterrir à l'aéroport de la petite nation du Pacifique, frappée par une catastrophe « sans précédent », selon le gouvernement des Tonga.
La piste de l'île principale de Tongatapu a été dégagée mercredi de l'épaisse couche de cendres volcaniques de cinq à dix centimètres qui la recouvrait et la rendait inutilisable jusqu'à présent.
Premières aides en partance par air et mer
Un appareil « C17 Globemaster a quitté la base aérienne d'Amberley » en Australie. Un deuxième avion australien doit également décoller un peu plus tard dans la journée ce jeudi. La Nouvelle-Zélande a de son côté annoncé qu'un avion militaire Hercules C-130 était également en route vers l'archipel du Pacifique.
L'aide arrivera également par la mer : le navire HMAS Adelaïde, de la flotte australienne, s'apprête à mettre le cap vers les Tonga avec du matériel de secours à son bord. Deux hélicoptères de transport lourd Chinook ont également été chargés sur le navire.
Deux navires néo-zélandais, le HMNZS Wellington et le HMNZS Aotearoa, transportant de l'eau potable et une unité de dessalement pouvant fournir 70 000 litres par jour, sont également partis pour l'archipel.
La Chine a également annoncé l'envoi de produits de première nécessité.
Eau et nourriture vont manquer
Environ 84 000 personnes, soit plus de 80% de la population des îles Tonga, ont été affectées par l'éruption du volcan Tonga-Hunga Ha'apai et le tsunami qui a suivi, a indiqué mercredi l'ONU en précisant que des évacuations d'îles particulièrement touchées étaient en cours.
Parmi les besoins humanitaires les plus urgents, figurent l'eau potable et la nourriture, en sus du rétablissement des liaisons téléphoniques et internet, a précisé le porte-parole de l'ONU, Stéphane Dujarric.
La directrice de la région pacifique de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, Sainiana Rokovucago, a pu communiquer pour la première fois aujourd’hui avec ses équipes sur place, par téléphone satellite pour discuter des priorités : « Il y a principalement un problème d’approvisionnement de l’eau, c’est la priorité. C’est ce que le gouvernement et les organisations d’aide internationale tentent d’acheminer à tout prix. Il faut aussi aider les gens à nettoyer leurs maisons. Nous espérons pouvoir mobiliser davantage d’aide dans les jours à venir, tout en gardant en tête les quarantaines de Covid. Il faut construire des abris. Sur l’île, nous avons les premières nécessités, des couvertures, des kits pour les abris, car il y a beaucoup de cendres volcaniques, les sources d’eau ont été inondées par l’eau de mer à cause du tsunami. Il faudra surveiller l’augmentation des maladies liés à la qualité de l'eau. Enfin, notre travail va devoir se concentrer également sur le soutien psychologique, car les peurs d’une nouvelle éruption sera dans tous les esprits. »
« Les réserves d'eau des Tonga ont été gravement contaminées par les cendres et l'eau salée du tsunami », a déclaré Katie Greenwood, de la Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. Elle a ajouté qu'il y a « un grand risque de maladies telles que le choléra et la diarrhée ». Les réserves alimentaires des Tongas pourraient ne pas être suffisantes.
En larmes, le président de l'Assemblée nationale Fatafehi Fakafanua, a affirmé que « toute l'agriculture est ruinée ». « C'est très triste à entendre, alors en plus de l'eau dont nous avons besoin à Tonga, il semble que nous allons être confrontés à une pénurie alimentaire », a-t-il déclaré au Pacific Media Network.
Les îles Tonga privées de toute communications
Côté internet, la réparation du câble sous-marin, endommagé par l'éruption, représente un véritable défi technique et pourrait prendre plus d'un mois.
Le scénario le plus probable, c’est qu’un bateau spécialisé parte de Port-Moresby, en Papouasie Nouvelle-Guinée, à 4000 kilomètres de distance. L’équipage de la société américaine SubCom prévoit de naviguer pendant huit ou neuf jours jusqu’aux îles Samoa afin de récupérer du matériel, puis de se diriger vers la zone de l’éruption, où rien n’est garanti. Les câbles sont-ils intacts, détruits, coincés quelque part sous la mer, enterrés en profondeur ? SubCom a expliqué que le câble semble être coupé en deux endroits : un premier à 37 kilomètres au large et un second près du volcan, ce qui rendra les réparations difficiles.
Mais l’opération aura un prix, sans doute plus d’un million de dollars, réglé par le royaume des Tonga via l’opérateur public chargé de la gestion du câble sous-marin. Son installation, toute récente, datait de 2018, grâce aux financements de la Banque mondiale et de la Banque asiatique de développement qui avaient avancé 35 millions de dollars. En attendant qu’il soit réparé, les autorités des Tonga sont entrées en négociations avec une entreprise singapourienne dont le satellite stationne au-dessus de l’archipel afin de se connecter à internet par voie satellitaire.
Une onde supersonique qui a parcouru la planète
Trois personnes ont été tuées et d'autres blessées lorsque le volcan Tonga-Hunga Ha'apai est entré le 15 janvier en éruption, entraînant un tsunami qui a détruit des maisons et des inondations. Une femme de 65 ans à Mango est l'une des trois personnes dont le décès a été confirmé, ainsi qu'un homme de 49 ans et la ressortissante britannique Angela Glover.
Le gouvernement des Tonga a qualifié cette catastrophe de « sans précédent », précisant que des vagues atteignant jusqu'à 15 mètres de hauteur ont détruit toutes les habitations sur certaines îles.
L'éruption volcanique, entendue jusqu'en Alaska (Etats-Unis), situé à plus de 9000 km de là, a été la plus importante enregistrée depuis des décennies - un énorme champignon de fumée de 30 km de hauteur, qui a dispersé cendres, gaz et pluies acides sur les 170 îles que compte l'archipel.
Cette éruption a provoqué une énorme onde de pression qui a traversé la planète, se déplaçant à une vitesse supersonique d'environ 1231 kilomètres par heure, selon l'Institut national néo-zélandais de recherche sur l'eau et l'atmosphère.
Les rugissements et les explosions étaient tellement forts que nos oreilles sonnaient, on ne pouvait pas communiquer, on ne pouvait même plus s’entendre parler.
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DÉSILLUSION ALGÉRIENNE À LA CAN
La tenante du titre, a été éliminée dès le premier tour de la Coupe d'Afrique des nations après sa défaite contre la Côte d'Ivoire (3-1), jeudi à Douala
L'Algérie, tenante du titre, a été éliminée dès le premier tour de la Coupe d'Afrique des nations (CAN) après sa défaite contre la Côte d'Ivoire (3-1), jeudi à Douala.
Déjà tenue en échec par la Sierra Leone (0-0) puis battue par la Guinée équatoriale (1-0), l'Algérie termine dernière du groupe E de la CAN avec un seul point au compteur.
La Côte d'Ivoire, qui affrontera l'Égypte en 8e de finale, s'est imposée sur des buts de Franck Kessié (22e), Ibrahim Sangaré (39e) et Nicolas Pépé (54e).
L'Algérie a réduit le score par Sofiane Bendebka (74e).
Champions d'Afrique en 1990, les "Fennecs" avaient aussi été éliminés au premier tour à la CAN suivante, en 1992 au Sénégal, avec déjà une défaite contre la Côte d'Ivoire (3-0), qui avait terminée championne d'Afrique.
Arrivée invaincue au Cameroun, l'Algérie a poussé jusqu'à 35 matches sa série d'invincibilité avant de s'incliner deux fois.
Le prochain grand rendez-vous de la sélection dirigée par Djamel Belmadi est en mars pour les barrages de la Coupe du monde, dont le tirage au sort a lieu dimanche à Douala.
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LE PRÉSIDENT DE LA FIFA EST LE SCAPIN DE L'AFRIQUE
Claude Le Roy fustige Gianni Infantino, qui, selon lui, a "tout fait pour que la CAN ne se fasse pas sur le continent africain". L'ancien sélectionneur du Sénégal estime par ailleurs que les Lions souffrent d'un blocage psychologique dans la compétition
Alors que se déroule actuellement la Coupe d'Afrique des nations (CAN), Claude Le Roy a accordé un entretien à France 24. En quarante ans, il a dirigé six sélections africaines et disputé neuf phases finales de Coupe d'Afrique des Nations, remportant celle de 1988 avec le Cameroun. Un parcours qu'il raconte dans le livre "Le Sorcier blond". Il fustige le président de la Fifa, Gianni Infantino, qui, selon lui, a "tout fait pour que la CAN ne se fasse pas sur le continent africain".
Pour Claude Le Roy, Gianni Infantino "ne parle que de fric et jamais de foot". L'ancien sélectionneur, qui a tenté en vain de se qualifier avec le Togo pour cette édition de la CAN, assure que le président de la Fifa pense pouvoir jouer sur la cupidité des dirigeants africains. Claude Le Roy se félicite que les Africains aient résisté aux pressions et aient réussi à organiser la CAN.
Le "blocage psychologique" du Sénégal
Concernant la compétition en cours, notre invité affirme que le Cameroun est bien rentré dans la compétition mais qu'il est difficile de gagner la CAN à domicile. Quant au Sénégal, un des favoris, Claude Le Roy assure qu’il aurait dû gagner la CAN en 1990 ou 1992, quand il en était le sélectionneur. Il estime que le Sénégal possédait alors "le meilleur effectif". Le Sénégal n'a toujours pas remporté ce tournoi africain et il existe, selon Claude Le Roy, "un blocage psychologique" chez les Lions de la Teranga qui disposent pourtant d'un "effectif assez extraordinaire" pour cette compétition.
Samuel Eto'o au service du football africain
Claude Le Roy raconte son recrutement à la tête du Cameroun en 1985 puis par le président Joseph Kabila lui-même comme sélectionneur de la RD Congo. Le sélectionneur de 73 ans voit comme "une chance formidable" le fait que l’ex-star Samuel Eto'o occupe la présidence de la Fédération camerounaise de football, ajoutant que lui "ne calculera pas le nombre de villas qu’il pourra se faire construire pendant sa mandature" et sera focalisé sur le développement du football au Cameroun et plus généralement sur le continent africain.
LAMINE GADIAGA, ANCIEN FOOTBALLEUR : «IL N’Y A PAS DE COHÉRENCE DANS LES CHOIX DE ALIOU CISSÉ»
Selon l’ancien joueur des Niayes de Pikine, le sélectionneur a une énorme part de responsabilité dans ce qui arrive à l’équipe nationale.
Le Sénégal a certes validé son ticket pour les huitièmes de finale de la cAn 2021, mais ses prestations poussives, lors de ces matchs de poule, suscitent des inquiétudes. formateur et observateur averti du football, Lamine Gadiaga analyse sans complaisance les rencontres jusque-là livrées par les «Lions». Selon l’ancien joueur des Niayes de Pikine, le sélectionneur a une énorme part de responsabilité dans ce qui arrive à l’équipe nationale.
Le Sénégal est qualifié pour les huitièmes de finale, mais le jeu produit ne rassure pas. Que retenez-vous de ces trois matchs livrés par les «Lions» ?
Pour parler de l’équipe du Sénégal dans sa prestation actuelle, seuls les non-initiés ou les avertis pouvaient prétendre que le Sénégal pourrait faire un jeu cohérent et équilibré, mais pas attractif. Quand on regarde dans le rétroviseur des derniers matchs de l’équipe nationale avant la Can, on comprendra tout de suite que cette équipe n’est que de nom. Il n'y a aucune cohérence, aucune complémentarité, aucune stratégie. Les gens jouent sous leur valeur. On compte sur des individualités qui sont devant, pour faire le résultat. Et c’est souvent à la fin de la partie, dans un jeu qui ressemble à autre chose que du football. Ce n’est pas surprenant.
Le contenu des trois rencontres ne semble pas refléter la valeur de cette équipe. Êtes-vous surpris de ce début poussif ?
Moi, cela ne me surprend pas. Cela fait longtemps que j’avertis que notre football est malade. Déjà, il y a deux ans, que cette équipe-là, qui aurait dû avoir un coach et un staff normal, aurait gagné la Coupe d’Afrique. Mais deux ans après, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Ces joueurs qui étaient presque à leur top niveau n’ont plus ce rythme. Cette équipe est juste à côté. Les gens sont euphoriques et ils ne sont pas assez objectifs dans leurs analyses. Certains ne jouent pas dans leur équipe, d’autres sont souvent blessés et sont en baisse de forme.
Le Sénégal n’a pas joué de match amical et le coronavirus n’a pas non plus épargné l’équipe. Pensez-vous que ces facteurs ont contribué à ce début timide ?
Il y a une très mauvaise préparation. Il ne faut pas qu’on me parle de Covid, de chaleur. Ce sont les aléas. Avant de partir au Cameroun, les gens ont fait des erreurs dans la prise du drapeau. Qu’estce qu’ils ont à faire dans un train pour aller au Palais? Est-ce qu’on n’aurait pas dû les laisser dans leur bulle et déplacer le chef de l’Etat. Ou bien, déplacer un de ses ministres pour qu’il remette le drapeau. Cette équipe ne me surprend pas. Dans la préparation mentale, il y a des choses à revoir. Quand on donne une équipe nationale à un monsieur qui n’est pas à la hauteur, elle ne donne que ce qu’elle a. Il ne faut pas oublier que ces jeunes sont passés par des mains des entraîneurs experts qui leur montrent des voies de performances en club. La grande question, c’est pourquoi ces jeunes sont performants en club et non en équipe nationale. Voilà des questions que les gens doivent se poser.
Les équipes considérées comme de petits Poucets s’illustrent depuis le début de la compétition. Attendiez-vous une telle tournure ?
Le premier constat est qu’il y a un nivellement des valeurs par le bas. Les organisations défensives prennent le pas sur le jeu offensif. Les soi-disant ténors piochent devant le déterminisme des sans-grades. L’arbitrage tatillon contribue au niveau assez bas de cette Can. Il n'y a pas de jeu en général, sauf chez certaines équipes comme le Maroc, le Nigeria ou encore le Cameroun. Pour ces huitièmes de finale, ce ne serait pas étonnant que beaucoup de matchs se terminent par des tirs au but.
Le Sénégal est la seule équipe à ne pas prendre de but lors de cette phase de groupe. c’est quand même un point positif ?
Ce qui est positif dans cette première partie, c’est que nous n’avons pas pris de but. Je ne sais si ce sont nos défenseurs qui sont forts ou ce sont les attaquants adverses qui sont nuls. Si j’avais des conseils à donner pour les prochains matchs, je demanderai à ce qu’on analyse ce côté positif où l’équipe ne prend pas de but. Maintenant, il y a une stratégie très simple. Il doit abandonner le fait de vouloir jouer devant. On n’a pas les profils pour jouer ainsi. En match de coupe, il faut faire reculer son bloc, aspirer l’équipe adverse et créer des espaces où tu mettrais des gens qui sont adaptés à ce jeu. Ce n’est pas Idrissa Gana Guèye qui va faire cela. C’est le moment de faire de gros choix. Cette Can, tout le monde peut la gagner. Elle est assez bizarre.
On reproche aux joueurs de manquer d’engagement. Partagez-vous cet avis ?
A un moment donné, il faut que les gosses fassent preuve de personnalité. Ils savent que ce qui se passe est loin des attentes. Les voix commencent à s’élever. Il faut qu’ils jouent simple, car la façon de jouer de Kalidou Koulibaly ne rassure pas. On aurait dû prendre un but contre le Malawi, avec ce pénalty sifflé. Il avait déserté sa base à dix minutes de la fin de la partie. Cela fait deux mois qu’il ne joue pas. Il vient en équipe nationale et se permet de faire ces conneries-là. Pour Sadio Mané, on n’a pas vu cette détermination, tout comme Idrissa Gana Guèye. Il faut compter sur les autres, des joueurs valides et capables de répondre aux attentes. Je pense que les joueurs doivent s’enfermer dans une chambre et se parler d’une manière sérieuse. A mon avis, c’est la bonne méthode pour aller de l’avant.
Pensez-vous que la situation va quand même s’améliorer lors de la prochaine sortie ?
C’est ce que nous attendons tous. Mais avec cette manière de faire, ce n’est pas demain que cela va changer. Il faut travailler logiquement, en s’appuyant sur des bases solides. Nous allons aborder une phase cruciale, avec les matchs à élimination directe. De toute façon, le football sénégalais est malade depuis des années. Il est plus que jamais urgent de le revoir. Le football local ne marche pas, les jeunes ne jouent pas au football dans ce pays, les navétanes débordent. Ce sont les torchons et les serviettes qu’on a mélangés.