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21 juin 2025
«LE FOLKLORE ET/OU LE SPECTACLE A PRIS LE PAS SUR UNE PÉDAGOGIE EXPLICATIVE DES DIFFÉRENTES PROPOSITIONS PROGRAMMATIQUES »
Une campagne électorale pour les élections municipales et départementales du 23 janvier prochain pas tout à fait à la hauteur des attentes. C’est l’avis de l’expert en communication politique, Dr Momar Thiam.
Selon l’expert en communication politique, Dr Momar Thiam, les divers jours de campagne électorale pour les Locales du 23 janvier prochain n’ont pas permis des échanges spécifiques, basés sur une offre programmatique politique à destination des électeurs. Interpellé, voilà trois jours par Sud quotidien, sur le bilan de cette campagne électorale, Dr Momar Thiam a soutenu que « le folklore et/ou le spectacle a pris le pas sur une pédagogie explicative des différentes propositions programmatiques ».
Une campagne électorale pour les élections municipales et départementales du 23 janvier prochain pas tout à fait à la hauteur des attentes. C’est l’avis de l’expert en communication politique, Dr Momar Thiam.
Interpellé le mercredi 19 janvier, par Sud quotidien sur le bilan de la campagne électorale des différents candidats, notamment ceux en course pour le fauteuil de maire de la ville de Dakar, Dr Momar Thiam, par ailleurs Directeur de l'école de formation en journalisme et communication dénommée Hautes études en information et en communication (Heic Dakar) dresse ainsi un bilan plutôt décevant de la prestation des différents candidats. « Partant sur la base de ce qui est écrit et dit dans la presse, j’ai l’impression que le folklore, le spectacle a pris le pas sur une pédagogie explicative des différentes propositions programmatiques. Et cela se fait sentir sur la communication des différents candidats », a-t-il d’emblée fait remarquer avant d’ajouter dans la foulée. « La plupart des candidats avec leurs caravanes, cortèges et la musique, ont plutôt donné un spectacle son et lumière avec beaucoup de bruit alors qu’une campagne plus spécifiquement dédiée aux élections demande en termes de communication plus de proximité relationnelle, plus de proximité avec les populations des communes et des départements pour mieux leur expliquer les tenants des offres politiques ».
Poursuivant son analyse du déroulement de la campagne pour les élections locales, le spécialiste en communication politique n’a pas également manqué de pointer du doigt la couverture médiatique qui est faite de cette campagne. En effet, selon lui, « la presse, dans la couverture de cette campagne, parle plus des caravanes, des sons et couleurs, de la violence que des offres programmatiques sauf quelquefois, ce sont des offres à l’emporte-pièce que certains candidats lancent ici ou là ». « En tant qu’observateur, je dis qu’il n’y a pas une campagne spécifique, basée sur une offre programmatique politique à destination des électeurs. Quoique certains candidats et pas des moindres font dans des visites de proximité, de courtoisie, dans la proximité relationnelle, je peux citer le cas de Boubacar Camara qui est candidat à la mairie de Grand Yoff dont la campagne basée plus sur des visites de terrain n’occupe pas souvent les titres des journaux, pas plus que ce l’on voit non plus dans les télévisions encore moins entendre parler à la radio. Tout simplement parce qu’il joue beaucoup plus dans la proximité relationnelle avec les habitants de la commune de Grand Yoff », insiste encore Dr Momar Thiam avant d’ajouter. « A mon avis, cette démarche peut s’avérer plus rentable politiquement et électoralement parlant que les caravanes et autres cortèges qui font beaucoup plus de bruit. Car, même s’il est bien de faire du spectacle, celui-ci ne doit pas prendre le dessus sur la communication pédagogique ».
LA PAROLE AUX 6 373 451 ÉLECTEURS
Finie la campagne électorale pour les élections municipales et départementales prévues demain, dimanche 23 janvier sur l’ensemble du territoire national
Après quatorze jours de campagne à travers le pays, les électeurs sont appelés aux urnes pour renouveler non seulement le mandat de leurs conseillers municipaux et départementaux mais aussi élire au suffrage universel direct leur maire et président de Conseil départemental. L’enjeu de ce scrutin qui se tient à moins de six mois des prochaines législatives prévues pour le mois de juillet prochain sera pour le camp du pouvoir mais aussi pour l’opposition de remporter non seulement un plus grand nombre de collectivités territoriales mais aussi des villes symboliques telles que : Dakar, Guédiawaye, Pikine, Rufisque, Thiès, Saint-Louis, Ziguinchor, Kaolack pour ne citer que celles-là.
Finie la campagne électorale pour les élections municipales et départementales prévues demain, dimanche 23 janvier sur l’ensemble du territoire national. Après près de deux semaines d’intenses activités de propagande politique autour de leurs projets de société, les différents candidats investis sur les 3149 listes en lice dans les 43 départements, 552 communes et 5 villes pour ce scrutin sont désormais à l’écoute des 6 373 451 électeurs sénégalais. Ces derniers vont s’exprimer demain à travers les 14 651 bureaux de vote répartis dans 6 549 lieux de vote établis sur le territoire national.
Initialement prévues au mois de juin 2019 avant d’être reportées à plus de trois reprises, ces élections qui permettront le renouvellement du mandat des élus locaux s’annoncent cruciales pour le régime actuel et l’opposition.
En effet, premier scrutin depuis la réélection dès le premier tour lors de la présidentielle du 26 février 2019 de l’actuel chef de l’Etat, Macky Sall par ailleurs, président de la coalition au pouvoir, Benno Bokk Yaakaar (Bby), ces élections se tiennent à moins de six mois des prochaines législatives prévues pour le mois de juillet et à deux ans environ de la prochaine élection présidentielle de février 2024.
L’enjeu pour le camp du pouvoir en place tout comme celui de l’opposition représentés par les trois principales coalitions que sont Benno Bokk Yakaar (pouvoir), Yewwi Askan wi et Wallu Sénégal (opposition) sera de remporter au soir de la journée de demain non seulement un plus grand nombre de collectivités territoriales mais aussi des villes symboliques telles que : Dakar, Guédiawaye, Pikine, Rufisque, Thiès, Saint-Louis, Ziguinchor, Kaolack pour ne citer que celles-là. Dans la capitale, avec respectivement 95 868 électeurs, 80 676 électeurs et 53 204 électeurs, les communes des Parcelles assainies, de Grand Yoff et Yoff forment le triplet gagnant dans la course pour le fauteuil de maire de la ville de Dakar à la tête de liste de la coalition qui remportera ces localités.
Dans le département voisin de Guédiawaye qui compte 196 038 électeurs répartis dans 355 bureaux de vote, 39 lieux de vote, ce sont les communes de Golf Sud et de Wakhinane Nimzat avec respectivement 53 204 électeurs et 48 347 électeurs qui sont déterminants. Pour ce qui est du nouvel département de Keur Massar qui totalise 225 347 électeurs, l’enjeu de ces élections pour le futur président du Conseil départemental sera de remporter les communes de Keur Massar Nord (55 279 électeurs répartis dans 07 lieux de vote dont 108 bureaux de vote et la commune de Yeumbeul Nord (56 848 répartis dans 103 bureaux de vote, 08 lieux de vote).
Outre ces localités de la capitale, la bataille entre pouvoir et opposition s’annonce également rude pour le contrôle des communes de Diourbel (65 679 électeurs), Kaolack (130 321 électeurs), Louga (55 192 électeurs), Ziguinchor (99 318 électeurs) et Mbour (108 238 électeurs).
En effet, ces localités représentent un enjeu de taille du fait de leur poids électoral mais aussi la place qu’elles occupent dans l’échiquier politique national. Il en est de même pour les communes de Thiès Est ( 79 630 électeurs), Thiès Nord (60 499 électeurs) et Thiès Ouest (51 581 électeurs) qui totalisent à elles seules plus de la moitié des 363 482 électeurs dudit département répartis dans 290 lieux de vote dont 774 bureaux de vote.
UN SCRUTIN SOUS HAUTE TENSION POLITIQUE
Alors que la tenue de ces élections locales a été longtemps réclamée par des acteurs politiques mais aussi par la société civile, les scènes de violences qui ont émaillé les deux semaines de campagne ont fait naitre un sentiment d’incertitude chez bon nombre de Sénégalais. En effet, dans plusieurs localités du pays, des partisans du pouvoir et ceux de l’opposition ont choisi en lieu et place de la bataille d’idées autour des projets de société de se donner à des scènes de violences parfois avec des armes blanches malgré la campagne de sensibilisation initiée par des acteurs de la société civile et le Cadre unitaire de l’islam au Sénégal (Cudis) qui a même lancé une charte de non-violence. Conséquence, ces violences laissent planer un doute sur la tenue de ce scrutin tant attendu. A vingt-quatre heures du vote, bon nombre de Sénégalais sont plus que jamais tiraillés.
L'UA POUR UNE TRANSITION DE 16 MOIS MAXIMUM AU MALI
Pour l’Union africaine, le calendrier proposé par les autorités maliennes - une prolongation de cinq, puis de quatre ans, de la période de transition - est considéré comme inconstitutionnel, inadmissible, inapproprié
Le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine s’est réuni il y a tout juste une semaine, mais ses conclusions n’ont été communiquées que ce vendredi 21 janvier Lors de cette séance entièrement consacrée au Mali, le Conseil a endossé les positions de la Cédéao. L’Union africaine soutient donc les sanctions et appelle surtout les autorités maliennes à une prolongation courte de seize mois maximum.
« Un allongement indu du processus de transition au Mali. » Pour l’Union africaine, le calendrier proposé par les autorités maliennes - une prolongation de cinq, puis de quatre ans, de la période de transition - est considéré comme « inconstitutionnel, inadmissible, inapproprié et constitue une grave obstruction au processus démocratique dans le pays. » La condamnation ne saurait être plus ferme.
L’Union africaine plaide pour un retour « rapide » à l'ordre constitutionnel et démocratique « dirigé par des civils » et soutient pour cela la proposition de médiation formulée par l’Algérie. Le délai proposé par Alger, seize mois de transition supplémentaires au maximum avant l’organisation des élections présidentielle et législatives, est jugé « approprié et réalisable. »
LE MALI REFUSE LE SURVOL DE SON TERRITOIRE À UN AVION MILITAIRE ALLEMAND
Un Airbus A400M de la Bundeswehr, en provenance d'Allemagne, "avec environ 80 militaires à bord s'est vu refuser le droit de survoler le Mali alors qu'il se rendait à Niamey, au Niger"
Le Mali a refusé le survol de son territoire à un avion de l'armée allemande qui se rendait au Niger, a indiqué jeudi l'armée de l'air allemande.
Un Airbus A400M de la Bundeswehr, en provenance d'Allemagne, "avec environ 80 militaires à bord s'est vu refuser le droit de survoler le Mali alors qu'il se rendait à Niamey, au Niger", a déploré l'armée de l'air allemande sur Twitter.
"Le vol a alors été détourné vers La Grande Canarie", aux Canaries (Espagne), précise l'armée, prévenant que "les faits seraient clarifiés".
Les autorités maliennes ont récemment limité les mouvements aériens de la mission militaire internationale Minusma, stationnée dans le pays et à laquelle participe l'Allemagne.
Une porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères avait souligné lundi que le Mali avait interdit depuis jeudi dernier de nombreux vols de la Minusma, y compris des vols de drones.
Environ un millier de soldats de la Bundeswehr sont engagés dans la Minusma au Mali.
La junte au pouvoir à Bamako depuis le putsch d'août 2020 a fermé ses frontières aux pays de l'organisation des Etats ouest-africains après que cette dernière eut fait de même début janvier pour sanctionner le projet des militaires de se maintenir à la tête du pays pendant plusieurs années sans élections.
Depuis le 12 janvier est posée la question de la liberté de mouvement des appareils militaires entrant ou sortant de l'espace aérien en provenance ou vers les Etats ouest-africains en question, à commencer par ceux de l'armée française et de la Minusma.
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LES USA AFFIRMENT LA PRÉSENCE DE WAGNER AU MALI
« Ils sont en train de se déployer, avec le soutien de l’armée russe. Ce sont des avions de l’armée de l’air russe qui les acheminent »
L’armée américaine a confirmé vendredi la présence du groupe paramilitaire russe Wagner au Mali, l’ONU l’évoquant par ailleurs implicitement, alors qu’elle n’a jamais été admise par la junte au pouvoir à Bamako, dont les relations avec les Occidentaux sont de plus en plus tendues.
« Wagner est au Mali », a déclaré le commandant de l’armée américaine pour l’Afrique (Africom), le général Stephen Townsend, dans une interview à la radio Voice of America enregistrée jeudi. « Ils y sont, nous pensons qu’ils sont plusieurs centaines maintenant. »
« Ils sont en train de se déployer, avec le soutien de l’armée russe. Ce sont des avions de l’armée de l’air russe qui les acheminent », a-t-il ajouté, liant ainsi directement les mercenaires du groupe Wagner au Kremlin, ce que Moscou dément.
« Le monde entier peut voir ce qui se passe », a poursuivi le général Townsend. « Cela nous inquiète beaucoup. »
Lors d’une conférence de presse à New York, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, qui a eu mercredi un entretien téléphonique avec le chef de la junte au pouvoir, le colonel Assimi Goïta, a aussi confirmé implicitement la présence de Wagner au Mali.
« Nous n’avons pas eu jusqu’à présent (de) rencontre avec Wagner » sur le terrain au Mali, a précisé Antonio Guterres, interrogé pour savoir s’il avait discuté de ce sujet avec le dirigeant militaire malien. « C’est une décision souveraine du gouvernement du Mali d’avoir une coopération avec une organisation comme celle-là », a-t-il ajouté.
« La seule chose que nous voulons, c’est que cela ne crée aucune difficulté » avec la mission de l’ONU déployée au Mali, la Minusma, a précisé Antonio Guterres. « Ce que nous voulons, c’est une coopération effective entre la Minusma et l’armée malienne, et nous voulons aussi le respect des droits de la personne et du droit humanitaire international », a-t-il dit.
En Centrafrique, le groupe Wagner a été accusé à plusieurs reprises d’exactions et de pillages à l’encontre de civils.
Vendredi, des sources onusiennes ont fait part de nouvelles accusations portées à leur encontre dans la mort en début de semaine de plusieurs civils à l’occasion d’une opération menée avec les forces centrafricaines. La mission de l’ONU mène des investigations sur ce dossier, selon les mêmes sources.
Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a accusé la semaine dernière les mercenaires de Wagner de « soutenir » la junte au pouvoir au Mali sous couvert de lutte antidjihadiste, et accusé la Russie de « mensonge » concernant le statut de la force Wagner.
« Lorsqu’on interroge nos collègues russes sur Wagner, ils déclarent ne pas (en) connaître l’existence », a raconté le Français.
« Quand il s’agit de mercenaires qui sont d’anciens combattants russes, qui ont des armes russes, qui sont transportés par des avions russes, il serait quand même étonnant que les autorités russes ne le sachent pas », a-t-il estimé, avant de lancer : « Nous vivons dans le mensonge. »
La junte, arrivée au pouvoir en 2020 au Mali après un coup d’État, n’entend pas restituer le pouvoir aux civils à court terme. Elle s’est ainsi attiré l’hostilité des pays de la Communauté des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), qui ont adopté d’importantes sanctions contre Bamako.
L’Union européenne pourrait faire de même prochainement, sous l’impulsion de la France qui accuse la junte de recourir aux services de Wagner, ce que Bamako dément.
Le gouvernement malien ne reconnaît que la présence « d’instructeurs » russes sur son sol et affirme qu’elle est liée à une coopération bilatérale ancienne avec la Russie.
IL NE PEUT PAS Y AVOIR DE FRAUDES ÉLECTORALES AU SÉNÉGAL
Au dernier jour de campagne électorale, la coalition Benno Bokk Yaakaar a fait face à la presse pour « rassurer » les Sénégalais que le vote se déroulera dans la paix, la sérénité et surtout dans la transparence
Répondant, en effet, aux accusations de fraudes portées par certains candidats, Me Ousmane Seye a indiqué que le Sénégal dispose de l’un des meilleurs systèmes électoraux. Et la transparence des élections, dit-il, se justifie par le fait que ce sont les médias qui publient en premier les résultats issus des urnes. « Il ne peut pas y avoir de fraudes électorales au Sénégal », a-t-il juré, soutenant, d’ailleurs, que « si l’opposition est certaine de constater qu’il y a des cas de fraudes, elle n’a qu’à saisir les juridictions compétentes avec des preuves concordantes ».
« Il n’y a jamais eu d’élections avec des contestations majeures. Depuis 2000, les Sénégalais votent librement le dimanche et le lendemain, tout le monde vaque tranquillement à ses occupations », renchérit Amadou Ba, coordonnateur national de la coalition présidentielle. Aminata Touré a, quant à elle, invité tous les acteurs politiques à une « concurrence saine » pour que la réputation démocratique du pays soit protégée. « Nous entendons depuis quelques jours des discours violents, mais il faut que nous rassurions les populations que les élections se passeront dans de très bonnes conditions. Il ne faut pas que ces types de discours fassent peur », a-t-elle notamment déclaré. Car, à l’en croire, « ce scrutin se passera dans la discipline et le calme et les meilleurs candidats gagneront ».
par Fadel Barro
KAOLACK, BERCEAU DES POSSIBLES
Jammi Gox Yi Kaolack, c’est la volonté de constituer une mairie de service, qui doit se rendre utile pour ses concitoyens et leur apporter le cadre de vie qui permettra à leurs ambitions de s’épanouir
Ce programme est le fruit d’une dynamique de terrain, qui aura permis de créer les conditions d’une intelligence collective et populaire. Six mois à arpenter le territoire, à l’écoute des kaolackois décrivant les difficultés qu’ils rencontrent au quotidien pour trouver un travail, pour offrir une éducation digne à leurs enfants et des perspectives à la jeunesse. Six mois passés à voir et à entendre le récit d’un cadre de vie indigne, pris entre insalubrité et vulnérabilité face aux changements climatiques. Six mois passés à entendre l’exaspération face à une pauvreté grandissante, malgré l’existence d’opportunités réelles qui permettraient de créer les conditions d’un bien-être commun.
Les réponses proposées ici, découlent elles-aussi des multiples moments d’échanges qui ont jalonné cette campagne. L’ambition des hommes et des femmes de Kaolack est claire : faire de leur territoire un exemple de résilience !
Constats et problématiquesdu territoire :
La salinisation des sols et ses conséquences :
Des siècles d’exploitation du sel et de monoculture arachidière ont largement détruit l’écosystème de la région. Aujourd’hui Kaolack doit faire face à des niveaux dramatiques de salinisation de ses sols, entraînant des conséquences importantes sur la qualité du cadre de vie d’une part (désertification, aridité des sols, érosion), mais aussi sur la qualité de l’eau d’autre part. Le sel s’infiltrant dans les nappes phréatiques, condamne en effet les populations à des peines multiples en provoquant des réactions en chaîne, visibles notamment à travers une pénurie d’eau potable nécessaire aux besoins de consommation des individus, du bétail et des activités agricoles, dont on ne peut que constater le déclin.
Les femmes dans les quartiers périphériques subissent durement ce manque d’eau courante. Elles assurent, dans des conditions extrêmement difficiles le ravitaillement de toute la famille.
Malgré les difficultés des femmes à accéder au crédit et à la terre, et les déséquilibres en matière d’éducation, les femmes contribuent massivement au tissu économique. Avec 27 % d'entrepreneures, l’Afrique détient le record du monde de l'entrepreneuriat féminin. Nous allons exploiter ce potentiel en améliorant la contribution des femmes à l’économie de Kaolack par l’orientation de leurs potentialités vers les secteurs stratégiques.
Le déclin économique et ses conséquences :
La prospérité économique de Kaolack s’inscrivait dans une économie coloniale basée sur l’exploitation arachidière. Cette prospérité qui faisait de Kaolack un carrefour dynamique, une ville attractive et pourvoyeuse d’emploi, n’est plus d’actualité. La concurrence internationale, la privatisation des société nationales de négoce et la fermeture du rail, ont progressivement entraîné la faillite de la ville. Si bien qu’aujourd’hui, le seul débouché professionnel permettant aux jeunes de gagner rapidement un revenu, pourtant précaire, réside dans la conduite d’une moto Jakarta et plus globalement, dans toutes les formes de métiers de la débrouille qui s’offrent à eux.
Une vision stratégique se déployant en trois phases
Avec une population qui atteindra les 300 000 habitants d’ici 2023 et qui se compose d’une majorité de jeunes et de femmes, il est urgent de penser un projet de développement radical et ambitieux, à la hauteur des défis urgents que cette ville doit relever. Pour ce faire, Jammi Gox Yi propose une stratégie de redynamisation et de remobilisation des forces vives en présence, autour d’un projet de territoire commun, dont la mise en œuvre s’articule autour de trois phases.
Phase d’amorçage : Dox Jamm
A l’issue des élections, la priorité dans cette phase sera donnée à la réalisation d’un diagnostic participatif, mobilisant activement les acteurs du territoire dans une approche inclusive, pluridisciplinaire et décloisonnée. Cette phase est importante, car elle doit permettre d’examiner les forces et les faiblesses du territoire ; de comprendre la structuration de la communauté afin d’en connaître les moteurs de résilience, qui sont autant de sources d’inspiration pour la construction collective de politiques publiques radicales.
A partir de la monographie dynamique qui découlera de ces temps de créativité citoyenne et politique, une situation de référence pourra être dressée au démarrage du mandat électif. Cette ligne de base est le point de départ de l’exercice de formulation d’un projet de territoire partagé et porté par toute la communauté et restant à mettre en œuvre par l’équipe municipale, dans le cadre d’une feuille de route, sous le contrôle des administrés.
Phase de déploiement : Naatal
Dans cette séquence il s’agit de faire de Kaolack le berceau de nouveaux possibles !
Naatal, c’est le processus de germination du projet de société participatif résultant de Dox Jamm. C’est le moment où les idées sortent de l’ombre pour se traduire en réalisation concrètes dans la lumière, grâce à l’implication de toutes les forces vives de la communauté. Dans cette phase de mise en œuvre des axes de développement, certaines actions prioritaires doivent être pensées.
Réaliser un plan d’assainissement de la ville :
Une ville de près de 300 000 habitants ne disposant pas d’un plan d’assainissement constitue une aberration aux conséquences dramatiques, notamment du fait des inondations et de l’avancée de la langue de sel. Avec Jammi Gox Yi cet investissement est placé au rang de priorité car les impacts favorables découlant d’une amélioration de la salubrité de la ville, seront non seulement au bénéfice du confort de vie des citoyens, mais surtout, favoriseront un regain d’attractivité de la ville en soutien de son développement économique.
Pour y parvenir, l’équipe municipale, forte de son leadership va porter le plaidoyer de cette ville historique et panafricaine auprès des différents Fonds Verts existants, auxquels la ville est éligible, étant donné qu’elle subit de plein fouet les effets du réchauffement climatique.
Réaliser un plan d’aménagement urbain :
Ici l’ambition est de penser l’aménagement du territoire au regard des besoins de régénération des écosystèmes ; des besoins des populations et des fonctions que la collectivité entend couvrir pour sa prospérité et pour le bien-être de ses habitants. Il s’agit de penser l’habitat, les activités culturelles, récréatives, sportives ; la prise en compte de toutes les modalités de transports, en favorisant les mobilités douces ; l’implantation des activités économiques des secteurs primaires, secondaires et tertiaires, dans le respect des contraintes d’un écosystème largement fragilisé depuis des siècles, et en conformité avec l’ambition de faire de Kaolack la ville la plus verte d’Afrique et la plus propre du Sénégal.
Ce plan d’aménagement devra particulièrement s’attarder sur les points suivants :
La nécessité de concevoir des aires urbaines récréatives et sportives. En effet, la population ayant quadruplé en 20 ans, les rares espaces de détente et de convivialité qui existaient alors ont été pillés par les prédateurs intimes de la ville, aujourd’hui, tous candidats à l’élection municipale. L’idée est de réaménager le Tann avec des aires sportives, des points d’eau permettant de respirer de l’air frais, non vicié. Or aujourd’hui, les seuls espaces qui pourraient accueillir ces pratiques salutaires, sont d’une insalubrité telle que les kaolackois n’ont plus aucune alternative pour disposer d’espaces publics de qualité. Notons que la Société Nouvelle des Salins du Sine Saloum est installée juste à côté de ces endroits rendus insalubres et continue d’y exploiter le sel depuis près de 150 ans sans état d’âme.
Les berges de Kaolack devront faire l’objet d’un réaménagement. Aujourd’hui les plages qui les bordent sont dans un état d’insalubrité innommable. L’équipe municipal envisage de mettre à contribution la Société Nouvelle des Salins du Sine Saloum, au nom de la responsabilité sociétale des entreprises, afin qu’elle participe à l’amélioration du cadre de vie des personnes vivant dans l’écosystème qu’elle exploite.
Du côté de Médina Est, le littoral se trouve lui aussi dans un état d’insalubrité considérable. Afin que nos concitoyens puissent disposer à nouveau d’un environnement sain, surtout pendant les périodes de fortes chaleurs, nous envisageons d’aménager l’espace (éclairage public, mobilier urbain, etc.), en procédant au reboisement avec des palétuviers, du fait de leur résistance aux sols à forte concentration de sel.
Priorité Santé :
Au-delà de l’urgence à réceptionner les chantiers d’infrastructure de santé inachevés depuis des années, notre ambition est de créer une agence communale de santé publique, pour prévenir les grandes endémies comme le paludisme. Cette agence procédera au nettoiement des points d’eau à ciel ouvert de la ville et à la sensibilisation au sujet des comportements qui entraînent la prolifération des insectes et animaux nuisibles. Elle va également agir au sujet de l’hygiène alimentaire afin de prévenir toutes les maladies liées à l’excès de consommation de sucre et de sel.
Rayonner par la culture :
En tant que ville-carrefour, Kaolack est résolument ouverte sur le continent et souhaite se positionner comme un hub culturel de haut niveau. Elle compte renforcer ce positionnement en redynamisant les trois festivals qu’elle abrite déjà, dans le but de valoriser les cultures sénégalaises et africaines en général et de réaffirmer son ancrage panafricain. Nous avons aussi l’ambition de lancer un festival des musiques soufies au regard du rayonnement d’un islam soufi de la ville dans le monde à travers la cité sainte de Médina Baye.
Développer une stratégie économique autour de la ville-carrefour :
Aujourd’hui Kaolack subit son positionnement de ville-carrefour. Or ce positionnement est finalement une opportunité qui se décline en plusieurs axes porteurs de développement économique local.
Kaolack, un hub sous-régional du transport routier de personnes : bénéficiant du passage de nombreuses compagnies de transport en provenance du Mali, du Burkina-Faso, de la Côte d’Ivoire, et de toute l’espace CEDEAO, l’idée est de créer les conditions d’accueil et de transit dignes d’un hub sous-régional à ces compagnies en leur offrant des infrastructures de qualité.
Kaolack, un territoire abritant une plateforme de production sous-régionale de pièces détachées automobile, à travers des partenariats publics-privés conclus avec des marques automobiles internationales, permettant de faire de Kaolack le centre de fabrication des pièces détachées automobiles de la sous-région. Les jeunes de la commune seront préalablement formés aux métiers relatifs à la mécanique automobile et à l’électronique, afin de profiter de ces opportunités d’insertion professionnelle qui accompagneront le développement économique de la ville.
Kaolack, un territoire spécialisé dans les métiers de l’électronique appliqué au secteur de la téléphonie mobile. Toujours dans le cadre de partenariats publics-privés, nous allons construire un parc d’envergure, permettant l’assemblage de téléphones neufs ou la fabrication de téléphones portables, avec l’ambition de répondre au marché des consommateurs de la sous-région.
Citoyenneté, formation professionnelle, emploi des Jeunes et développement économique local :
A travers le principe Naatal, il s’agit avant tout de développer chez chaque citoyen, une éthique de la responsabilité qui commence par la prise en main de son destin individuel, et se prolonge à travers la participation des individus dans la gestion et l’entretien de la Cité. Ce principe accompagne particulièrement toutes les actions formulées à destination des jeunes.
Engager les jeunes dans un processus de soin de leur ville, dans le cadre d’une responsabilité citoyenne, tout en faisant de l’entretien du cadre de vie un débouché en termes d’insertion professionnelle. Cela doit permettre de créer des alternatives pour l’emploi et l’entreprenariat des jeunes, en dehors des métiers de la débrouille.
Créer des écoles de la deuxième chance, en centralisant au sein d’établissements tous les dispositifs publics existants au bénéfice du développement des compétences, de l’apprentissage et de l’insertion professionnelle des jeunes.
Mettre en place des ateliers municipaux, jouant la fonction d’incubateurs équipés et permettant aux jeunes de disposer du matériel et de l’outillage pour faire de la transformation et commencer à générer des revenus et à pratiquer son métier. Ce dispositif permet ainsi un accompagnement des jeunes, au démarrage de leur activité entrepreneuriale.
Ces dispositifs de développement d’une citoyenneté active chez les jeunes et de développement de leurs compétences professionnelles et techniques découlent du constat des potentialités considérables existant dans le territoire, pour l’invention d’une économie locale prospère, équitable et durable.
Développer un tissus industriel local autour de chaînes de valeurs :
Exploitation de l’arachide. Les activités arachidières génèrent à Kaolack un chiffre d’affaires d’environ 10 milliards de CFA pendant chaque campagne arachidière d’une durée d’environ 4 mois. Nous allons orienter les jeunes vers les métiers de la transformation des ressources agricoles comme l’arachide, afin de générer la création de petites industries au niveau communal, sur toute la chaîne de valeur allant jusqu’à la valorisation des sous-produits comme les coques d’arachides qui permettront de faire de la production de charbon et de répondre aux besoins en énergie domestique pour les foyers, dans un contexte de désertification du territoire. Dans cette chaîne, des opportunités économiques existent aussi dans la fabrication de l’outillage et du machinisme permettant d’effectuer la transformation de l’arachide. Ces opportunités justifient la mise en place de programmes de formation professionnelle et techniques spécifiques afin d’accompagner le développement d’un tissus économique local sur toute la chaîne et qui permettra de stimuler l’économie régionale.
Collecte des déchets : L’insalubrité de la ville est frappante. En l’absence de système d’assainissement et de collecte des déchets, l’enjeu de salubrité représente un débouché économique important en termes de collecte et de recyclage des déchets permettant notamment la production de pavage ou du biogaz ou du compost. Ces petites industries, qui seront conçues dans le cadre de partenariats publics-privés, doivent permettre d’orienter l’insertion professionnelle des jeunes, dans les secteurs, à fort potentiel de développement économique du territoire, tout en améliorant le cadre de vie, en rendant disponible au sein de la population des compétences techniques et professionnelles qui permettent de bâtir le Kaolack nouveau.
Reboisement et gestion des espaces verts : former les jeunes afin de disposer localement des compétences qui leur permettront de développer des activités d’entretien des espaces verts et accompagner tout le programme de reboisement intensif de la ville.
Développement des métiers du textile : orienter les jeunes vers la filière textile, en commençant symboliquement par assurer la production locale du bonnet emblématique de la ville. Au-delà de la symbolique de l’objet permettant de représenter une production « Made in Kaolack », il y a derrière une volonté d’investir dans le développement d’un écosystème qui, à terme, permettra de poser les bases d’une industrie textile au niveau local.
Solidarité communale :
Recréer des liens de solidarité en réponse aux besoins des populations passe aussi par la réaffectation des fonds communs. Ces caisses peuvent détenir jusqu’à 125 millions de FCFA de budget. L’idée est d’affecter cet argent aux besoins de trésorerie des dispositifs d’épargne communautaires portés par les femmes dans la commune. Il s’agit ici de créer une tontine municipale qui permettra aux groupements d’emprunter à très faible taux et de rembourser en douceur le montant reçu.
Cet élan doit aussi s’illustrer par la mise en place de frigos municipaux. Ce sont des dispositifs collectifs permettant à un producteur ou à un commerçant de conserver sa marchandise ou les excédents de sa production. L’idée est de soutenir les acteurs économiques qui n’ont pas les moyens d’investir dans un hangar ou un entrepôt, en mutualisant les équipements utiles à l’épanouissement de leur activité économique.
Plateforme web pour la mairie de Kaolack
Cette plateforme répond à la nécessite de créer les conditions modernes d’information et d’assistance des usagers des services municipaux. Pour ce faire, au-delà de la nécessaire réorganisation du fonctionnement interne des services, une plateforme digitale sera développée. Elle offrira des informations sur les services fournis par la ville à ses administrés (demandes d’actes d’état civil, permis de construire, aides municipales, rendez-vous avec le maire, calendrier des conseils municipaux, etc.) ; communiquera sur les opérations d’aménagements et tous les grands travaux, ainsi que sur les évènements culturels qui animent la vie de la ville. Et permettra aux populations d’échanger avec les équipes municipales en proposant des suggestions notamment.
A terme, cette plateforme proposera une application Web permettant d’offrir une option dématérialisée de la gestion de l’état civil. Cette solution permettra aux citoyens connectés de solliciter et récupérer n’importe quel acte d’état civil à partir de n’importe quel point de service agréé (mairie, consulat ou ambassade, etc.) ou bien à partir de son téléphone portable ou de son ordinateur.
Créer des voies de circulations (autoroute des Jakarta) :
Avec une contribution annuelle d’environ 500 millions de FCFA, soit 2 milliards de francs en 4 ans, une bonne partie de cette recette fiscale sera utilisée pour la création d’autoroute des Jakarta sur les voies principales de circulation. Une mutuelle de santé pour les conducteurs de Jakarta sera aussi initiée afin de couvrir les besoins sanitaires de ces vaillants jeunes qui contribuent à la mobilité urbaine.
Jammi Gox Yi Kaolack, c’est la volonté de constituer une mairie de service, qui doit se rendre utile pour ses concitoyens et leur apporter le cadre de vie qui permettra à leurs ambitions de s’épanouir en générant un développement vertueux et équitable pour le territoire et sa communauté.