SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
11 août 2025
par Birane Diop
LE FASCISME INVITÉ À LA TÉLÉ
Ce grand pays qui a constamment éclairé l’humanité par le savoir et la culture est aujourd’hui malade. Sa cohésion sociale, ciment du vivre-ensemble s’effrite. La digue s’effondre petit à petit
Qu’est-il advenu du Sénégal pour que, de pays de la Téranga, ouvert aux vents féconds du monde, il flirte avec le fascisme ? Ce grand pays qui a constamment éclairé l’humanité par le savoir et la culture est aujourd’hui malade. Sa cohésion sociale, ciment du vivre ensemble s’effrite. La digue s’effondre petit à petit. L’âme du pays se dégrade tristement. L’une des principales causes de sa situation hémiplégique est le fascisme montant dans le corps social, grâce à certaines chaînes de télévision. Ce mal absolu s’immisce dans le quotidien avec son kit de mots terribles.
Françoise Giroud, ancienne ministre de la Culture du gouvernement de Raymond Barre, formulait ces mots justes et puissants : « Ainsi commence le fascisme. Il ne dit jamais son nom, il rampe, il flotte, quand il montre le bout de son nez, on dit : C’est lui ? Vous croyez ? Il ne faut rien exagérer ! Et puis un jour on le prend dans la gueule et il est trop tard pour l’expulser. » Mais une télévision comme Walf TV, sentinelle de la démocratie sénégalaise dans les années 2000, devenue une officine de monstres n’a malheureusement pas compris cette belle pensée d’une très rare lucidité. Walf TV a la même ligne éditoriale que Cnews. Cette chaîne a un projet fasciste et anti-République. Elle ouvre son antenne chaque jour à de tristes personnes qui menacent, insultent des Sénégalais d’égale dignité, défient les institutions de la République. Et ça passe crème. Ces gens extrêmement dangereux prêts à tout sèment les graines de la discorde.
Que faire pour éviter le pire ? Il n’y a qu’une seule solution, à mon avis. Il faut panser les plaies qui charrient le pays avec les idées, in fine, le logos. Les élites éclairées, les gens libres, les intellectuels progressistes doivent faire front contre ces faux dévots, ces bigots, ces propagateurs de passions tristes, cette extrême droite émergente en les opposant une vision du monde, un projet politique contre-hégémonique radicalement humaniste et solidaire. Sinon, demain, nous connaîtrons les sombres heures de l’histoire. Le Sénégal ne doit pas oublier sa mission d’éclaireur, surtout en ces temps troublés. Notre beau pays ne doit pas basculer dans l’exclusion sociale, l’intolérance, et la politique de la haine ; même si ailleurs des vents violents soufflent. Nous n’avons pas le droit de trahir le legs des anciens. De braves hommes et femmes ont bâti le triptyque : une Nation, un État, une République.
N’oublions jamais que nous sommes le pays de Théodore Adrien Sarr, de Serigne Cheikh Tidjane Sy, de Samir Abourizk, d’Eugénie Rokhaya Aw Ndiaye, de Barham Diop, de Serigne Mahi Niass, d’Abbé Jacques Seck, d’Annette Mbaye d’Ernvenille, de Mariama Ba, de Serigne Cheikh Gaindé Fatma Mbacké, de Léopold Senghor, de Joe Diop, de Cheikh Anta Diop, de Lilyan Kesteloot. Mieux nous sommes « le pays de Dieu », comme disait le politologue Hamidou Anne dans l’une de ses chroniques après les événements malheureux de mars dernier.
PAR Damien Glez
LE LIEUTENANT-COLONEL DAMIBA, L'ANTI-GOÏTA ?
Investi président du Faso ce 2 mars, Paul-Henri Sandaogo Damiba s’installe au pouvoir pour des années. Mais il prend soin d’apparaître plus acceptable que son collègue putschiste malien
Jeune Afrique |
Damien Glez |
Publication 03/03/2022
Les fayots qui cherchent à se faire bien voir de l’administration scolaire connaissent la règle : à être « moins mauvais » que le voisin de classe, on récolte des encouragements sur son bulletin trimestriel. En Afrique, les censeurs de la Cedeao et les Occidentaux tapis dans leur dos ont été à ce point échaudés par la junte malienne qu’ils ne peuvent s’empêcher d’être « déçus en bien », selon l’expression suisse, par certains putschistes voisins.
C’est sur un chemin de crête que le putschiste du Faso évolue, en quête de respectabilité. La durée annoncée de la transition, fixée à l’issue des travaux d’assises nationales de ce début de semaine, est symptomatique d’un dosage réfléchi. La Charte constitutionnelle de la transition stipule que les prochaines élections de ce pays aux quatre républiques se tiendront dans trois ans.
Une durée que la grille de lecture internationale ne peut considérer que comme un état d’exception, durée de surcroît bien plus longue que la précédente transition burkinabè – un an, après la chute de Blaise Compaoré – et même plus longue que les trente mois suggérés par une commission pourtant créée par la junte début février. Un terme toutefois légèrement antérieur à la fin programmée du mandat du déchu Kaboré et largement plus proche que celui fixé par le processus malien : peut-être dans cinq ans…
COUMBA GAWLO SIGNE SON COME-BACK SUR LA SCENE MUSICALE
L’artiste Coumba Gawlo sera de retour sur la scène musicale sénégalaise, le 7 mars prochain. Une bonne nouvelle qui va rendre heureux ses fans et les mélomanes, puisque cela fait un an que l’auteur de « Femme Objet » était en retrait de la scène
L’artiste Coumba Gawlo sera de retour sur la scène musicale sénégalaise, le 7 mars prochain. Une bonne nouvelle qui va rendre heureux ses fans et les mélomanes, puisque cela fait un an que l’auteur de « Femme Objet » était en retrait de la scène, pour des raisons de santé.
Après une année de retrait de la scène musicale, pour des raisons de santé, la diva sénégalaise à la voix d’or, Coumba Gawlo Seck, qui a fêté ses 50 ans le 29 janvier dernier, annonce son grand retour, pour le 7 mars prochain. Elle a partagé la nouvelle sur les réseaux sociaux, repris par Afrik.com. Un retour qui coïncide également avec la « Journée internationale des femmes », célébrée le 8 mars.
Victime d’une occlusion intestinale, Coumba Gawlo Seck (50 ans), qui avait subi une intervention chirurgicale avec une amputation intestinale et une intubation, s’était retirée complètement de la scène musicale. Mais, elle aurait connu avec succès une autre intervention chirurgicale en France, afin de retrouver sa voix. En effet, la chanteuse de « Pata-Pata », qui semble avoir retrouvé toute sa santé physique et sa corde vocale, a partagé une affiche sur sa page Instagram, pour donner rendez-vous à ses fans, le 7 mars prochain.
En revanche, selon le site, la vidéo publiée par la diva sénégalaise à la voix d’or, n’a pas été bien détaillée. Certainement, qu’elle veut réserver une grande surprise à ses fans, qui ne l’ont pas vu sur la scène musicale, depuis assez longtemps. Malgré cette longue absence, ces derniers espèrent tout de même que cela sera un retour en force de la grande diva de la musique sénégalaise. De ce fait, tout le monde est impatient de réécouter Coumba Gawlo Seck, pour savoir si sa voix a retrouvé sa superbe, après les multiples interventions chirurgicales subies.
A noter que Youssou Ndour, le roi du « Mbalax » sénégalais, plusieurs fois disques d’or, lauréat des Grammy Awards en 2005 et lauréat en 2017 du Praemium Imperiale, l’équivalent du Nobel des arts, était allé à la rencontre de Coumba Gawlo Seck, le 20 janvier dernier, pour lui exprimer son soutien. La veille, la chanteuse avait annoncé sur sa page Facebook, être allée se recueillir, à Touba, la ville religieuse de la confrérie mouride fondée par Cheikh Ahmadou Bamba.
Il faut signaler que Coumba Gawlo Seck revient de loin. Le monde entier se rappelle encore des images touchantes montrant la chanteuse annonçant son retrait de la scène musicale. « Je souffre d’une petite maladie et les médecins m’ont dit de laisser la musique pendant un moment. J’ai des problèmes avec ma voix et il me sera difficile de chanter », avait annoncé la diva, début février 2021. Une sortie qui avait ému le monde entier, le Sénégal en particulier, où le peuple pensait devoir se passer de la belle voix de cette griotte.
LE MINISTERE DE L'ECONOMIE NUMERIQUE LANCE LA FORMATION DE 500 JEUNES AUX METIERS DU NUMERIQUE
Cinq-cent jeunes de la région de Thiès ont démarré, ce jeudi, dans la cité du rail, une formation d’une semaine à des métiers du numérique, à l’initiative du ministère de l’Economie numérique, a constaté l’APS.
Thiès, 3 mars (APS) - Cinq-cent jeunes de la région de Thiès ont démarré, ce jeudi, dans la cité du rail, une formation d’une semaine à des métiers du numérique, à l’initiative du ministère de l’Economie numérique, a constaté l’APS.
Cette première cohorte de 500 jeunes, subdivisée en groupes de 100, seront formés pendant une semaine, à cinq modules, dont le community manager, le référent digital, le webmaster, l’audiovisuel.
La session de formation qui se tient au cybercampus de Thiès, sera sanctionnée par la remise d’attestations aux participants, a dit le ministre de l’Economie numérique Yankhoba Diattara qui a présidé le lancement de la formation.
Pour la région de Thiès, les participants ont été retenus sur une liste de 888 inscrits sur une plateforme en ligne ouverte à cet effet.
A l’échelle nationale, ils étaient 2.000 jeunes issus de toutes les régions du pays à manifester leur intérêt pour cette formation sur la plateforme, avant qu’elle ne soit fermée.
Selon le ministre de l’Economie numérique, cette session n’est qu’un début, puisque les jeunes inscrits non retenus à Thiès, tout comme ceux des autres régions du pays, bénéficieront de la même chance.
Il a noté que le chef de l’Etat, conscient du ‘’basculement’’ de la vie de la jeunesse sénégalaise vers le numérique, a instruit en conseil des ministres, son gouvernement d’intensifier toutes les politiques de formation, d’encadrement et d’éducation des jeunes dans le domaine du numérique.
Cette session sera l’occasion de sensibiliser les jeunes sur les opportunités de formation, d’emploi et de création de richesses que leur offre le numérique.
Elle sera aussi mise à profit pour les renseigner sur les modalités d’accès aux outils mis en place par le gouvernement, comme le Fonds d’accompagnement des start-up, passé de 3 à 15 milliards de FCFA et logé à la Délégation de l’entreprenariat rapide (DER).
Le Sénégal compte 15 millions d’abonnés , dont 90% sont des jeunes, pour taux de pénétration de 88%, a relevé Yankhoba Diattara.
Il a saisi l’occasion pour annoncer que le Centre de renforcement et d’éducation (CRE) de Thiès sera renforcé en équipements, pour résorber le passif de 17.000 jeunes qui s’y étaient inscrits et qui sont encore sur la liste d’attente.
Un partenariat avec le ministère de l’Enseignement supérieur dont dépendent les CRE devrait permettre de les renforcer en équipement et en personnel, pour assurer leur mission d’initiation au numérique.
LE RECTEUR DE L’UCAD ÉLU PRÉSIDENT DU COMITÉ CONSULTATIF GÉNÉRAL DU CAMES
Le recteur de l’université Cheikh-Anta-Diop de Dakar, professeur Ahmadou Aly Mbaye, a été élu, mercredi, à Conakry (Guinée), président du comité consultatif général du Conseil africain et malgache pour l’enseignement supérieur (CAMES
Dakar, 3 mars (APS) - Le recteur de l’université Cheikh-Anta-Diop de Dakar, professeur Ahmadou Aly Mbaye, a été élu, mercredi, à Conakry (Guinée), président du comité consultatif général du Conseil africain et malgache pour l’enseignement supérieur (CAMES), indique un communiqué paru sur le site de l’université publique dakaroise.
Le texte indique que selon le règlement intérieur 2019 du CAMES, le comité consultatif général est l’organe de conseil et d’appui au secrétaire général de cette institution, chargé de la supervision des questions académiques des programmes du CAMES.
Il explique que ce comité ’’révise’’ tous les cinq ans le référentiel d’évaluation des enseignants-chercheurs et des chercheurs et ’’statue’’ sur les recours formulés contre les résultats des délibérations et les décisions des commissions.
L’EXPERTISE LOCALE, LA NOUVELLE EXPERIENCE DU FOOTBALL AFRICAIN
Dans le sillage de la dernière CAN (9 janvier au 6 février 2022) où 16 des 24 sélections nationales présentes étaient dirigées par des techniciens locaux, trois équipes ont décidé de faire appel à l’expertise locale.
Dakar, 3 mars (APS) – Dans le sillage de la dernière CAN (9 janvier au 6 février 2022) où 16 des 24 sélections nationales présentes étaient dirigées par des techniciens locaux, trois équipes ont décidé de faire appel à l’expertise locale.
C’est le cas du Cameroun, cinq fois champion d’Afrique, qui a décidé de faire venir, à la tête de sa sélection, son ancien emblématique capitaine, Rigobert Song.
Double champion d’Afrique en 2000 et 2002, l’ancien défenseur central va prendre le relais du Portugais Antonio Conceiçao, demi-finaliste de la dernière Coupe d’Afrique des nations (CAN).
Si le Portugais a eu dans un premier temps l’aval du ministère camerounais des Sports, il a été finalement obligé de plier bagage, le président de la Fédération camerounaise de football (FECAFOOT), Samuel Eto’o, ayant décidé de confier les rênes des Lions Indomptables à son ancien coéquipier.
En Mauritanie, le Français Didier Gomes Da Rosa qui avait remplacé son compatriote Corentin Martins en novembre dernier, a cédé sa place au Comorien Amir Abdou.
Le technicien comorien de 49 ans qui avait dirigé pendant huit ans la sélection de son pays qu’il a conduite en huitième de finale de la CAN pour sa première participation à la Coupe d’Afrique des nations, était le coach du club mauritanien du FC Nouadhibou.
A la CAN 2021 remportée par le Sénégal d’Aliou Cissé, Da Rosa avait perdu ses trois matchs de poule respectivement contre la Gambie 0-1, la Tunisie 0-4 et le Mali 0-2.
Quart de finaliste de cette même compétition, la Tunisie a remplacé le local Mondher Kebaier en poste depuis 2019.
Le succeseur d’Alain Giresse sur le banc de la Tunisie a été remplacé par son adjoint Jalel Kadri.
Les sélections du Cameroun et de la Tunisie sont pourtant engagées dans les barrages de la Coupe du monde 2022 programmées les 25 et 29 mars.
LA FRANCE RAPPELLE TOUS SES COOPÉRANTS DU MALI
Cette décision est une autre conséquence de la dégradation des relations entre la France et le Mali. Ce gel de la coopération technique est doublé d’un gel du financement français de plusieurs projets via des structures de l’État malien.
Au même moment où Paris annonçait le 17 février, le retrait de ses troupes du Mali, avec une réarticulation de sa force militaire Barkhane, et de la Force européenne « Takuba », il avait été décidé de geler la coopération civile française au Mali, avec notamment le retrait des coopérants français présents dans les rouages de l’administration. Ils vont s’apprêter à quitter le Mali.
Quelques dizaines de coopérants français qui travaillent au Mali dans des ministères dont par exemple celui de la sécurité ou encore dans des sociétés d’État, sont concernés par la mesure. Leurs expertises étaient plutôt appréciées. Ils retourneront bientôt dans leurs pays jusqu’à nouvel ordre.
Cette décision est une autre conséquence de la dégradation des relations entre la France et le Mali. Ce gel de la coopération technique est doublé d’un gel du financement français de plusieurs projets via des structures de l’État malien. De source proche du dossier, on explique que l’objectif est de s’assurer « que l’argent destiné à un projet ne prenne pas une autre direction ». Mais les mêmes sources soulignent que malgré la crise entre les deux pays, toutes les vannes de la coopération franco-malienne ne seront pas fermées.
En coulisses, l’entourage de Patrice Talon prépare son mandat à la tête de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa). La nomination du président béninois devrait être annoncée dans les prochains jours, lors d’une conférence extraordinaire des chefs d’État, qui pourrait être organisée à Abidjan.
Roch Marc Christian Kaboré avait été désigné président de l’Uemoa à la suite d’Alassane Ouattara en mars 2021, lors de la dernière conférence des chefs d’État. À cette occasion, Patrice Talon avait fait savoir, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Aurélien Agbénonci, qu’il souhaitait lui succéder. Aucun autre président ne s’était manifesté.
LE SYNDROME PRUNE BELLY, UNE MALADIE TRÈS RARE ET MÉCONNUE
Malformation congénitale, cette maladie se manifeste par la quasi-absence des testicules qui ne descendent pas et sont cachés dans le ventre. Au Sénégal, 30 enfants connus souffrent de cette pathologie, dont 03 décès enregistrés.
Prune Belly syndrome (PBS) ou Eagle-Barrett syndrome est une malformation à prédominance masculine. Malformation congénitale, cette maladie se manifeste par la quasi-absence des testicules qui ne descendent pas et sont cachés dans le ventre. Au Sénégal, 30 enfants connus souffrent de cette pathologie, dont 03 décès enregistrés.
Très méconnu de la population, le syndrome anatomoradiologique associe une aplasie ou une grande hypoplasie des muscles de la paroi antérieure de l’abdomen, des dilatations des voies urinaires et des testicules non descendus. Il est présent au Sénégal où il y a même une association qui regroupe les personnes atteintes de syndrome de Prune Belly. Ndeye Khéwé Mbaye qui en est la présidente fait la description détaillée de cette pathologie. Sur la totalité des enfants atteints du syndrome de Prune Belly, souligne-t-elle, un seul cas est une fille. Ce qui est très rare. «C’est une malformation congénitale. Avant même la naissance, on peut savoir que l’enfant est atteint du syndrome de Prune Belly grâce aux échographies faites à la mère. Elles peuvent montrer clairement que l’enfant souffre d’une malformation. Et à la naissance, il se manifeste par la quasi-absence des testicules. Ils ne descendent pas, ils sont cachés dans le ventre c’est-à-dire qu’il faut les rechercher et les abaisser dans les bourses», explique-t-elle.
DES ANOMALIES AVEC UNE GRANDE VESSIE, UNE ABSENCE DE MUSCLES ET DES TESTICULES CACHES
On peut relever également des anomalies, notamment une grande vessie, une absence de muscles à l’abdomen et la dilation des organes. «L’enfant peut rester toute la journée sans avoir envie d’uriner ; ce qui lui crée les infections urinaires. Le ventre est élargi transversalement. Normalement, après la peau, c’est la graisse, ensuite les muscles et les intestins, mais chez un enfant présentant un syndrome de Prune Belly, tout de suite après la peau, ce sont les intestins. L’enfant n’a pas de muscles», explique Ndèye Khéwé Mbaye. Elle renseigne que la prise en charge de cette maladie fait défaut au Sénégal. «C’est une maladie très coûteuse et très difficile à gérer. Nous n’avons pas beaucoup de spécialistes au Sénégal. Nous avons des chirurgiens et autres, mais des spécialistes en prune Belly, il n’y en a qu’un seul. Le médecin disait que 8 sur 9 enfants n’auront pas d’enfants. Et c’est vraiment triste. Il faut aussi leur faire l’abdominiplasitie, c’est-à-dire placer une plaque ou quelque chose dans l’abdomen pour pouvoir le durcir et régler le problème esthétique. En fait, les enfants qui ont le syndrome de Prune Belly, lorsqu’ils toussent, leur ventre s’agrandit comme un ballon», indique Mme Mbaye avant de révéler le quotidien difficile de ces mômes qui font souvent des infections urinaires. «C’est pourquoi, tous les 2 ou 3 mois, ils doivent faire un bilan total. D’où les examens des urines, l’échographie abdominale et rénale pour voir si les reins ne sont pas affectés. Souvent, leur rein est naturellement détruit et facilement ils ont l’insuffisance rénale. C’est une situation difficile. En plus, il y a les croyances culturelles qui disent qu’un enfant qui n’est pas comme les autres, c’est un enfant surnaturel», dit Mme Mbaye.
ACTUELLEMENT, IL Y A 27 ENFANTS CONNUS QUI SOUFFRENT DE CE SYNDROME
Actuellement au Sénégal, renseigne Ndèye Khéwé Mbaye, 27 enfants connus souffrent de ce syndrome. «On ne connaît pas la cause du syndrome de Prune Belly. La plupart des femmes qui ont eu des enfants atteints de ce syndrome disent qu’à la grossesse, elles avaient le paludisme. Moi-même, j’avais le palu quand j’étais enceinte de mon enfant», soutient-elle. Par ailleurs, elle estime que le nombre d’enfants décédés gérés par leur association est de trois du fait de la pandémie de Covid-19. «Les enfants n’arrivaient plus à voir leurs médecins, parce que tous les hôpitaux étaient réquisitionnés. Nous avons des enfants de Touba, de Kaolack, de Fatick et même de Ziguinchor. Les deux avaient des infections généralisés et l’autre souffrait d’insuffisance rénale», raconte-t-elle. La tranche d’âges est de 6 mois à 19 ans. «Le garçon qui a 6 mois habite à Touba. Il a été hospitalisé à Albert Royer ; d’ailleurs on attend qu’il ait 9 mois pour pouvoir lui faire la recherche de l’avisement testiculaire. Le plus grand, c’est mon fils ; il a plus de 18 ans. Entre les deux, il y en a de tous les âges», indique Ndèye Khéwé Mbaye qui invite la population d’être alerte par rapport aux enfants atteints du syndrome. «Le ministère de la Santé doit aussi être plus proche des maladies rares. Les enfants ont besoin d’une prise en charge médicale et les parents d’un suivi psycho-social, parce que la plupart des femmes qui ont ces enfants ont été abandonnées par les hommes», se plaint Mme Mbaye.
VIOLENCES MEURTRIERES SUITE À L’AFFAIRE OUSMANE SONKO-ADJI SARR : CRIMES SANS COUPABLE
Annoncée après les évènements tragiques de mars 2021, la commission d’enquête libre et indépendante n’a jusque-là pas existé. Un an après, les morts et leurs proches semblent être les grands perdants de ces émeutes
Annoncée après les évènements tragiques de mars 2021, la Commission d’enquête libre et indépendante n’a jusque-là pas existé. Un an après, les morts semblent être les plus grands perdants de ces émeutes.
3 mars 2021, Ousmane Sonko est convoqué par le doyen des juges d’instruction. Accusé de viols répétitifs suivis de menaces de mort, l’arrestation du leader a déclenché une vague de violence inouïe dans le pays. D’après le gouvernement, ces manifestations ont en effet occasionné 13 décès, plus de 300 blessés parmi les manifestants et plus de 100 du côté des Forces de l’ordre. «Elles ont aussi provoqué des dégâts et pertes matérielles inestimables, dont le décompte et l’évaluation sont encore en cours», a listé le mémorandum du gouvernement produit en avril 2021. Mais, la grosse interrogation de ces émeutes demeure les suites judiciaires.
Le gouvernement, à travers Sidiki Kaba, ministre des Forces armées, avait annoncé la mise en place d’une commission indépendante pour élucider cette affaire. Un an plus tard, aucun acte n’a été posé. Le 10 décembre dernier, lors du vote du budget du ministère de la Justice, Malick Sall a été plusieurs fois interpellé, en vain, par les députés sur l’état de ladite commission.
Au nom de la sauvegarde de la paix sociale, toutes les personnes arrêtées lors de ces émeutes ont été libérées. Jusqu’à présent, la commission annoncée reste à l’état d’annonce. Pourtant, le gouvernement avait montré sa ferme volonté d’aller jusqu’au bout de l’enquête, non sans désigner Ousmane Sonko comme le principal responsable des «actes insurrectionnels» qui ont secoué le pays.
Au moment d’établir le bilan, le gouvernement faisait état de «plus de 145 édifices et biens publics saccagés, plus de 139 biens privés y compris des maisons, des magasins, des stations-services et des banques, tous attaqués et pillés, parfois par des individus armés». Le mémorandum en déduisait : « C’est pour cela, en respect de ces principes sacro-saints, que le gouvernement a décidé souverainement de mettre en place une Commission d’enquête libre et indépendante, afin que toute la lumière soit faite sur ces malheureux événements et que surtout les responsabilités soient situées.»
A l’inverse, le Mouvement pour la défense de la démocratie (M2D), regroupant l’opposition et des organisations de la Société civile, avait lui aussi présenté son mémorandum. Il avait saisi la Cour pénale internationale pour incriminer l’Etat. Là non plus, rien n’a bougé.