Interpellé à maintes reprises sur les conclusions de la Commission nationale de réforme foncière, le président de la république Macky Sall a profité hier de la rentrée solennelle des cours et tribunaux pour donner sa version sur ces recommandations. A l’en croire, s’il avait mis en application les conclusions du rapport de cette commission nationale, en moins de 12 mois, il n’existerait plus un seul mètre carré public sur les terres du domaine.
Beaucoup de membres de la Commission nationale de réforme foncière pensent que le chef de l’Etat a fait fi de leurs recommandations après avoir dissout ladite structure. Hier aussi, lors de la rentrée solennelle des cours et tribunaux, il a été interpellé sur cette question par le bâtonnier Me Leyti Ndiaye. Toutefois, le Président Macky Sall s’est voulu très clair sur la question. «Je souhaite dire ici la volonté de l’Etat d’appliquer les travaux de la Commission nationale de réforme foncière, en ce sens qu’ils vont renforcer le système de gouvernance foncière. Le gouvernement y travaille. Il reste que les choses du foncier sont complexes et que toute décision de portée générale y afférente mérite précaution», a soutenu Macky Sall avant de révéler : «Ma conviction intime est que si j’avais mis en application les conclusions du rapport de cette Commission nationale, en moins de 12 mois, il n’existerait plus un seul mètre carré public sur les terres du domaine». Il estime qu’ainsi les collectivités allaient délibérer et octroyer toutes les terres. «Et nous nous retrouverions dans la situation de certains pays de l’Afrique australe où toutes les terres sont privées à l’exception de la voie. Je ne peux pas assumer cette responsabilité», clame-t-il.
Toutefois, Macky Sall indique qu’il faut continuer la réflexion, «y compris toutes les pertinentes recommandations qui ont été données aujourd’hui, afin de proposer les réformes qui s’attachent à cette question essentielle». Pour lui, il y va de l’équilibre à garder entre les différents enjeux et les conséquences qui s’attachent à la question foncière. Dans la foulée, il trouve que la mise en œuvre de certaines recommandations de la commission nécessite des études complémentaires qui seront faites.
LES ACTEURS DE LA JUSTICE «CORRIGENT» LE DOMAINE NATIONAL ET PRESSENT MACKY SALL
«Justice et conflits fonciers : application de la loi sur le domaine national», c’est le thème choisi pour la rentrée solennelle des cours et tribunaux.
«Justice et conflits fonciers : application de la loi sur le domaine national», c’est le thème choisi pour la rentrée solennelle des cours et tribunaux. il a permis aux acteurs de la justice de passer au crible les goulots qui étranglent l’efficacité de l’application de la loi sur le domaine national. Ainsi, ils ont demandé la révision des textes sur le foncier, décrié l’absence d’un plan cadastral national et dénoncé la complaisance dans l’octroi des terres du domaine et le laxisme de certains élus. L’application de la loi relative au domaine national contribue-telle au traitement efficace des conflits fonciers ou les exacerbe-t-elle? La réponse à cette question est sans équivoque pour le Procureur général près de la Cour suprême Mahamadou Mansour Mbaye.
A l’en croire, les intentions du législateur de 1964 qui étaient d’adopter une loi qui régirait à la fois les conditions d’accès à l’habitat en milieu rural et urbain et les questions foncières liées aux activités agro-sylvo-pastorales étaient nobles. Lors de la rentrée des Cours et Tribunaux, le procureur a fait le procès de la loi sur le domaine national. «Après plus de 57 ans d’existence, l’esprit pacificateur, la logique de régulation sociale et le renforcement des équilibres socio-culturels que cette loi voulait promouvoir ont été souvent méconnus. Aujourd’hui plus qu’hier, la gestion de la terre est devenue pour certains élus, mais aussi pour certains agents de l’État, soit un moyen d’enrichissement, soit une source d’influence», accuse-t-il avant de trancher : «La terre est l’objet de tous les pactes, souvent, hélas !
Au mépris de la lettre et de l’esprit de la loi». Sans langue de bois, il indique que «des spéculateurs de tous genres ont réussi, par des accointances et complaisances, à posséder des parties importantes du domaine national, au moment où une grande majorité de nos concitoyens ont du mal à accéder à l’habitat et à des terres de culture». Selon le procureur général, des personnes physiques ou morales se voient attribuer de vastes superficies pour un usage agricole, emportant une désaffectation des terres mises à la disposition de paysans qui, depuis des générations, cultivent ces périmètres avec lesquels ils entretiennent une relation tant affective qu’économique. «Ces pratiques, à la limite de la légalité, mises ensemble participent à la récurrence des conflits fonciers qui sont également consécutifs à l’absence d’un plan cadastral national et d’une délimitation adéquate des collectivités territoriales», fulmine Mahamadou Mansour Mbaye. Et de préciser que l’intervention du juge est souvent observée avec une certaine appréhension par le justiciable, mais aussi par certains acteurs judiciaires qui préfèrent souvent recourir à des modes alternatifs de règlement des conflits pour traiter les questions foncières, en saisissant notamment un médiateur ou un conciliateur.
LE BATONNIER ME PAPE LEYTI NDIAYE SUR LE RAPPORT DE LA COMMISSION NATIONALE DE REFORME FONCIÈRE : «MONSIEUR LE PRESIDENT, VOUS VOUS HATEZ LENTEMENT»
Après avoir appuyé les propos du procureur général à la Cour Suprême, le bâtonnier Me Pape Leyti Ndiaye estime que le processus d’exclusion des autochtones du domaine national accentue les contestations par les populations des décisions d’affectation des terres du domaine national. «Leurs sentiment de frustration résulte de l’impossibilité pour ces populations rurales ou autochtones qui exploitent une terre depuis des générations de pouvoir procéder à son immatriculation», souligne la robe noire devant le Président Macky Sall. «Pourtant, la même terre, par le biais d’une délibération, d’un déclassement ou d’un bail, permet au promoteur d’obtenir l’inscription à son profit. C’est pourquoi le conflit foncier, qui est devenu aujourd’hui un conflit collectif opposant souvent une communauté à un particulier, atterrit chez le juge, non pas comme un vrai conflit foncier, mais comme une atteinte aux droits de la propriété ou une entrave au droit de travailler», explique le bâtonnier qui insiste sur la nécessité de démêler la situation inextricable du foncier sénégalais qui, dans son application, dit-il, a révélé des failles, des difficultés et des errements.
Par ailleurs, Me Papa Leyti Ndiaye n’a pas manqué de déplorer les lenteurs notées dans l’application du rapport de la Commission nationale de réforme foncière. «L’histoire retient qu’après 4 ans et demi de travaux, cette Commission nationale de réforme foncière a déposé son rapport définitif, le 20 avril 2017, avant d’être dissoute par décret N°2017-998 du 16 mai 2017. Depuis lors, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts, d’aucuns ont manifesté des signes d’impatience», se désole le bâtonnier’ Citant à ce tire Pr Abdoulaye Dièye, membre de ladite Commission, qui avait reproché au chef de l’Etat d’avoir purement et simplement classé ce rapport dans les tiroirs, Me Ndiaye lance : «Pour ma part, je préfère penser, Monsieur le Président, que vous vous hâtez lentement, comme le dit Boileau». Cela dit, il propose la création d’une Haute Autorité Nationale du Foncier Autonome et Indépendante qui aura en charge la régulation de toutes les questions foncières et domaniales.
2725 CAS DE CONFLITS FONCIERS TRAITES PAR LES MAISONS DE JUSTICE
Pour sa part, Elisabeth Ndew Diouf Niang, juge au tribunal du Travail de Dakar, a signalé le rôle des maisons de Justice dans la médiation des litiges fonciers. «Selon les statistiques de la Direction de la Justice de Proximité et de la Promotion de l’Accès au Droit, en 2020, plus de 2725 cas de conflits fonciers ont été traités par les maisons de justice, au plan national, dont 600 en 2015, 453 en 2016, 469 en 2017, 352 en 2018 et 851 en 2019. Cela représente 2 725 dossiers en moins sur les rôles», renseigne-t-elle. C’est pourquoi, indique la magistrate, il est important de renforcer l’Office des maisons de justice, sans toutefois s’orienter vers une justice foncière transactionnelle où le délinquant échapperait de facto à une sanction. En outre, elle estime qu’un traitement plus adapté des conflits fonciers par la justice ne peut se faire sans la prise en compte par les juges des nouveaux outils fonciers, en particulier les systèmes d’informations géographiques et foncières. Ces derniers, argue-t-elle, offrent la possibilité d’une maîtrise de l’espace pouvant réduire les délais de traitement des dossiers. «Il est démontré qu’à partir des données cartographiques d’un Système d’information géographique ou foncière d’une collectivité territoriale, on peut vérifier avec exactitude si un terrain litigieux relève du domaine national, le cas échéant, la collectivité territoriale dans laquelle il se trouve, l’historique des affectations et désaffectations sur cette parcelle et l’occupant actuel», dit la juge Elisabeth Ndew Diouf Niang. Elle ajoute qu’au chapitre des nouveaux outils fonciers figurent aussi les plans d’occupation et d’affectation des sols, les commissions de zones de gestion du Plan d’Occupation et d’Affectation des Sols, les commissions de prévention et de règlement des conflits. Par la même occasion, elle préconise la révision générale des textes sur le foncier qui, dans l’idéal, d’après elle, aboutirait à l’adoption d’un code foncier, à la mise en place d’un cadastre rural et à la création d’une agence nationale chargée de la gestion du domaine national.
PAIEMENT DES IMPOTS ET UTILISATION DES RECETTES FISCALES, LES SÉNÉGALAIS SE PLAIGNENT DU DÉFICIT DE VISIBILITÉ
«Impôts et taxes au Sénégal : Entre déficit d’informations et faible légitimité.» Tel est l’intitulé de l’enquête d’Afrobarometer publiée ce mois-ci et qui interpelle l’administration fiscale sur de nombreuses questions
La dernière enquête d’Afrobarometer est consacrée au paiement des impôts et taxes au Sénégal et la manière dont les recettes collectées sont dépensées par le gouvernement. L’étude du réseau panafricain de recherche par sondage a permis de recueillir la perception des Sénégalais qui déplorent un déficit d’informations dans la gestion des ressources fiscales.
«Impôts et taxes au Sénégal : Entre déficit d’informations et faible légitimité.» Tel est l’intitulé de l’enquête d’Afrobarometer publiée ce mois-ci et qui interpelle l’administration fiscale sur de nombreuses questions.
En effet, cette étude a permis de recueillir l’avis des Sénégalais sur la gestion des ressources fiscales par les services étatiques compétentes.
De prime abord, les populations ont exprimé un manque d’informations sur les impôts à payer et leur utilisation par le gouvernement. Ainsi, selon le rapport dont «L’As» détient une copie, plus de trois quarts (77%) des adultes Sénégalais estiment qu’il est «difficile» ou «très difficile» de se renseigner sur les impôts et taxes qu’ils sont tenus de payer au gouvernement. Encore, note-t-il, plus de 86% des populations affirment qu’il est difficile de se renseigner sur la manière dont le gouvernement utilise les recettes fiscales. Pendant ce temps, souligne Afrobarometer, la majorité (56%) des citoyens sont d’avis que les autorités ont toujours le droit d’imposer des impôts et taxes aux citoyens. Et ils sont nombreux à accepter de payer davantage d’impôts afin de soutenir des programmes au profit des jeunes, de recevoir de meilleurs services publics et de financer le développement du pays sur fonds propres au lieu de se baser sur des prêts extérieurs.
Toutefois, les répondants de l’enquête d’Afrobarometer ont réclamé plus d’équité dans le paiement des impôts. D’ailleurs, près de la moitié des citoyens jugent que le montant d’impôts que les gens ordinaires sont tenus de payer est trop élevé. Pour eux, les riches paient trop peu. Cela étant, huit répondants sur 10 (79%) de l’enquête d’Afrobarometer pensent qu’il est équitable d’imposer aux riches un taux d’impôts plus élevé que celui des gens ordinaires, de sorte à financer des programmes en faveur des pauvres.
Par ailleurs, l’étude révèle que plus de six Sénégalais sur 10 (62%) affirment que les gens évitent «souvent» ou «toujours» de payer les impôts et taxes qu’ils doivent à l’Etat. Pire, quatre citoyens sur 10 environ estiment que la plupart ou tous les agents des impôts et les inspecteurs et contrôleurs dans les services de douanes, impôts et domaines, et trésor sont corrompus. Et que moins de la moitié (46%) des Sénégalais font «partiellement» ou «beaucoup» confiance à l’administration fiscale. L’enquête renseigne en outre que la proportion de citoyens qui désapprouvent la légitimité de l’impôt a plus que doublé, passant de 15% en 2013 à 38% en 2021.
«LA LEGITIMITE D’IMPOSER DES IMPÔTS ET TAXES DÉPENDRA DES REPONSES DU GOUVERNEMENT»
A la lumière de ces résultats, souligne Afrobarometer, il apparait que la légitimité d’imposer des impôts et taxes dépendra des réponses que le gouvernement apportera à ces perceptions citoyennes. A en croire Afrobarometer, l’impôt est un instrument de redistribution des revenus et un moyen, pour les pouvoirs publics, d’obtenir les ressources nécessaires au financement de leur politique. Le réseau panafricain de recherche par sondage rappelle dans la foulée que le gouvernement du Sénégal a adopté en 2013 un nouveau code des impôts afin de le rendre plus lisible et mieux articulé aux objectifs de la politique économique et sociale du pays (Direction Générale des Impôts et des Domaines, 2013).
A cela s’ajoutent, dit-il, la mise en place du projet de modernisation de l’administration fiscale (PROMAF) et le développement d’une application web pour déclarer et payer les impôts. «Ces efforts ont permis de relever faiblement l’assiette fiscale du Sénégal. Sur la période 2010- 2019, le ratio impôts/produit intérieur brut (PIB) au Sénégal a augmenté de 15,9% à 16,6% (Organisation de Coopération et de Développement Economiques, 2021)», lit-on dans le document parvenu à la rédaction.
Il informe en définitive que le Sénégal affiche un taux de pression fiscale inférieur à la moyenne sous-régionale (18,6% du PIB), alors qu’un objectif minimal de 20% est recommandé par l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine. De plus, note-t-il, sur une population de 407.882 unités économiques recensées en 2016, environ 85.000 sont dans le fichier des contribuables de la Direction Générale des Impôts et des Domaines dont seulement 25.000 sont réellement actifs. Et de conclure que sur une population active de plus de 6 millions d’individus, moins de 10% apportent une contribution directe à la couverture des charges publiques (Direction Générale des Impôts et des Domaines, 2020).
SURENCHÈRE ENTRE BALDÉ, SONKO ET BENOÎT SAMBOU
A Ziguinchor, les coalitions et partis politiques en course pour le contrôle de l’institution municipale intensifient leur campagne et investissent les quartiers. Avec des approches différentes, les candidats rivalisent de promesses pour convaincre
A Ziguinchor, les coalitions et partis politiques en course pour le contrôle de l’institution municipale intensifient leur campagne et investissent les quartiers. Avec des approches différentes, les candidats rivalisent de promesses pour convaincre les populations.
BALDÉ PROMET 30 MILLIONS À DES COMMERÇANTES
Sur la dernière ligne droite de la campagne pour les élections territoriales du 23 janvier, les coalitions et partis politiques en lice pour la mairie de Ziguinchor multiplient les activités dans les quartiers de la ville. La surenchère politique est en ce moment l’arme de séduction. Le maire sortant est allé hier à la rencontre du collectif des femmes commerçantes du marché Saint Maure, situé dans le populeux quartier de Boucotte, après des visites de proximité dans certains quartiers de la ville. Ce collectif qui a reçu un financement de 20 millions de francs CFA du directeur général de l’Aéroport International Blaise Diagne de Diass (Aibd Sa) Doudou Ka, nouvel allié d’Abdoulaye Baldé, s’est vu promettre une autre somme plus consistante par ce dernier. «Je remercie mon frère Doudou Ka pour le soutien de 20 millions Fcfa qu’il vous a accordé.Je m’engage à vous donner 30 millions Fcfa afin que vous puissiez avoir des fonds de garantie qui pourront vous aider à faire des prêts pour développer vos affaires», a déclaré Abdoulaye Baldé qui a, dans la foulée, promis d’ériger un cours d’eau quitraverse une partie de la ville. «Nous allons refaire entièrement le canal qui part du marché Saint Maure au fleuve Casamance, via les quartiers deBelfort, Korentas et Boudody. Nous allons l’agrandir pour en faire un parc d’attractions», souligne-t-il. Le maire sortant ajoute qu’un bel aménagement sera fait tout le long du canal, avec des arbres et des galeries d’art pour améliorer l’offre touristique à Ziguinchor.
SONKO S’ENGAGE À RENONCER À SON SALAIRE
Le candidat de la coalition Yewwi AskanWi(Yaw), qui était àDakar et dans plusieurs villes du Sénégal pour prêter main forte à ses camarades, a organisé lundi une caravane dans les rues de Ziguinchor pour marquer son retour. Des quartiers comme Kadior, Belfort, Tilène, Kandé, Diéfaye, Djibock, Alwar… ont été visités par Ousmane Sonko. A l’étape de Tilène, il s’est adressé à la nombreuse foule qui suivait sa caravane. «Nous sommes la meilleure équipe, parce qu’elle est composée d’hommes et de femmes de valeurs qui sont, chacun, expert dans son domaine. Contrairement aux autres qui ne sont même pas capables de produire un programme.Nous ne sommes pas venus pour chercher des privilèges à la mairie de Ziguinchor. Notre volonté est de servir Ziguinchor et ses populations. Si je suis élu, je n’aurai même pas besoin du salaire de maire. Je n’ai pas besoin de l’argent de la mairie. Ma seule satisfaction, c’est de constater que Ziguinchor est en train de changer et que tout Ziguinchorois retrouve le bienêtre», dixit le candidat de la coalition Yewwi Askan Wi. En outre, Ousmane Sonko a demandé aux populations, surtout aux jeunes, de s’engager en retour pour accompagner son équipe dans la réalisation d’une ville de Ziguinchor prospère.
BENOÎT SAMBOU PROMET DES INVESTISSEMENTS ET UNE AGRICULTURE URBAINE
Lâché par son directeur de campagne Doudou Ka qui soutient Abdoulaye Baldé et sa coalition UCS-Mboolo, Benoît Sambou mise sur les réunions publiques d’information pour exposer son programme «Ziguinchor bou Bees». La tête de liste communale de la coalition Benno Bokk Yaakaar a promis de promouvoir l’agriculture urbaine et le micro maraîchage dans la ville de Ziguinchor, de créer des unités semi industrielles, de promouvoir les investissements en capitalisant l’épargne des acteurs locaux et de la diaspora pour booster la création de l’emploi. Il s’est engagé à doter Ziguinchor d’un musée. «Celui-ci s’appellera musée des rivières du Sud et dans lequel le patrimoine culturel, matériel et immatériel des peuples de la Sénégambie méridionale sera collecté, archivé et exposé», a expliqué Benoît Sambou.
Par Bocar SY
HOMMAGE D’UN NEVEU ÉPLORÉ À SON REMARQUABLE ONCLE CHEIKH NGAÏDO BA
Tu n’étais pas seulement mon compagnon de tous les jours, tu étais aussi mon autre moi-même auquel me liait, au-delà de l’amitié, une parenté découverte tardivement grâce à ta généreuse attention un jour que nous rentrions d’une visite à Pire toi...
NGAIDO ! Que Dakar est vide sans toi vieil ami de plus de cinquante ans comme tu aimais nous le rappeler, Cheikh Sy et moi, ton autre inséparable ami. Il aura fallu ton départ pour que je me rende compte de la vacuité de la capitale sénégalaise.
Tu n’étais pas seulement mon compagnon de tous les jours, tu étais aussi mon autre moi-même auquel me liait, au-delà de l’amitié, une parenté découverte tardivement grâce à ta généreuse attention un jour que nous rentrions d’une visite à Pire toi, Cheikh Sy et moi-même. Ce jour-là, tu m’as fait découvrir Pire : sa mosquée, son cimetière où sont enterrés mes grands-parents paternels (ce que j’ignorais avant cette visite).
Tu m’as fait découvrir aussi la bibliothèque enfouie de notre ancêtre commun Khaly Amar Fall. Il m’est, jusqu’à ce jour, difficile de m’exprimer sur la personne de mon oncle NGAIDO. Ma timide personne sachant que parler d’autrui revenait à parler de soi.
Sachant que ma modeste personne ne saurait tenir la comparaison devant cet oncle, j’ai longtemps hésité. J’ai tant réfléchi, j ai tant pensé mais l’affection à l’endroit de cet oncle exceptionnel a fini par l’emporter. Débateur redoutable, il avait le sens de la rhétorique. Me reviennent encore à l’esprit nos échanges animés et courtois qui meublaient nos soirées. Il me suffisait de traverser le hall de notre immeuble, de sonner au deuxième étage à son appartement où il m’accueillait affectueusement par un : « je t’attendais mon cher neveu ».
Tonton Cheikh était un fin lettré avec une culture immense. Il était ce qu’on a l’habitude d’appeler un homme de culture. Doté d’une mémoire phénoménale, il pouvait vous raconter dans le détail ses joutes oratoires avec ses amis socialistes.
Sa connaissance de l’histoire du Sénégal faisait pâlir de jalousie bon nombre de soi-disant historiens. Il m’arrivait souvent de louer son encyclopédique connaissance de l’histoire de notre pays : les conquêtes de Mabadiakou Ba, son ancêtre paternel, les affrontements entre le Cayor et le Baol, le Djolof et le Walo …nourrissaient souvent nos discussions nocturnes.
La naissance du Sénégal moderne n’avait aucun secret pour lui. Il en connaissait toutes les intrigues et alliances jusqu’aux petites anecdotes qui pouvaient pimenter nos échanges. Véritable dandy dakarois, il était bien reçu dans tous les endroits où la culture a droit de cité.
Dans ses évocations de l’histoire du Sénégal, lui tenait particulièrement à cœur la rencontre entre Thierno Souleymane Baal et Abdel Kader Kane, symbiose parfaite de deux esprits qui donna naissance à la « Révolution Toorobbe » de 1776 avec pour substratum la charte de l’Almamyat du Fouta Toro. Cette révolution, aimait-il à rappeler, précéda toutes les révolutions du monde moderne à commencer par celle de 1789 en France. Notre rencontre ne saurait être datée. Tellement elle remonte à longtemps. Une chose était certaine, elle remontait à plus de cinquante ans. Nous nous nommions lui, Cheikh Sy, et moi « les amis de plus de cinquante ans ».
Le jeudi soir, au-delà des autres jours, nous réunissait. Les deux Cheikh et moi avions depuis longtemps décidé de n’admettre personne dans nos soirées du jeudi. Elles étaient réservées exclusivement aux amis de plus de cinquante ans. Quand nous sommes nous rencontrés ? Cela devait remonter au temps où, jeunes idéalistes, nous rêvions de révolution. C’était au temps où une petite barbe naissante, un anango sur le dos, un béret sur la tête, des padams ndiakhens aux pieds et une belle rhétorique sur la dictature du prolétariat faisaient de vous un révolutionnaire. Ces années nous avaient soudés, et nous les évoquions souvent avec nostalgie lors de nos interminables soirées. Cheikh Ngaïdo Ba et Cheikh Sy, ces deux êtres remarquables sont partis à quelques jours d’intervalle.
Dieu les accueille en Son Paradis… On ne peut évoquer NGAIDO — Homme de culture multidimensionnel, cinéaste, chroniqueur, écrivain (au moment de sa disparition, il travaillait à la publication d’un ouvrage sur son défunt ami socialiste Ousmane Tanor Dieng (OTD) — sans parler de sa dimension politique et sociale. Comme il aimait à le dire, il n’était d’aucun parti mais il épousait toutes les causes justes. « Je suis Sénégalais » aimait- il répéter pour expliquer pourquoi il pouvait être socialiste aujourd’hui, libéral demain, apériste… sans jamais être militant.
Combien de fois l’ai-je vu pendant la période de tabaski aider un père de famille à s’acquitter de son devoir sacrificiel ? Je me suis longtemps emmuré dans un silence pesant ne pouvant m’exprimer tant ma douleur était immense durant cette Annus Horribilis qui a vu disparaître tant de mes proches : Daouda Niang, Saidou Guindo, Mohamed Sall Sao, Aissatou Sy, Nour Eddine Sail (l’autre amoureux du cinéma) et tant d’autres qui me sont si chers.
Prions pour que ces êtres, remarquables à tous égards, se retrouvent dans les prairies célestes du Paradis éternel de notre Seigneur. Ameen !
De Paris : Le neveu, l’ami de plus de 50 ans Bocar SY
LA JUNTE MALIENNE MANŒUVRE POUR OBTENIR DEUX ANS DE TRANSITION
Du côté de la junte militaire de Bamako comme de celui des chefs d’Etat de la Cédéao, la non-tenue des élections au mois de février 2022 est la certitude la mieux partagée
Mohamed Ousmane Keita Correspondance particulière à Bamako |
Publication 19/01/2022
Lorsque la poussière des manifestations populaires s’est dissipée, les Autorités de la Transition au Mali, assurées d’avoir prouvé à la Conférence des chefs d’Etat de la Cédéao qu’elles tiennent bien le contrôle de la situation nationale, déclarent être désormais disposées à reprendre les négociations. Pourtant, dans son communiqué annonçant la batterie de sanctions contre le Mali, la Cédéao avait bien laissé la porte ouverte à la reprise du dialogue, mais la junte du colonel Assimi Goïta avait besoin de surenchérir, bander les muscles, avant de reprendre les négociations pour certainement décrocher plus que la seule année supplémentaire que la Cédéao prévoyait de lui accorder, délai qui avait fuité avant la rencontre au cours de laquelle des sanctions ont été prises par la Cédéao contre le Mali.
Du côté de la junte militaire de Bamako comme de celui des chefs d’Etat de la Cédéao, la non-tenue des élections au mois de février 2022 est la certitude la mieux partagée. Mais l’organisation régionale ouest africaine est bien dans son rôle, notamment celui de maintenir la pression sur les Autorités de Bamako, lesquelles se hâtent lentement à donner des garanties de leur volonté de quitter rapidement le pouvoir confisqué par les armes. La hantise d’une jurisprudence dangereuse plane sur les chefs d’Etat des pays membres de la Cédéao qui, non seulement ont aussi le cas de la Guinée à gérer, mais surveillent comme du lait sur le feu la situation politique nationale de pays comme la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso et même le Sénégal où les repères de stabilité sont brouillés ces derniers temps par une démocratie du biceps qui amène à craindre le pire, si rien n’est fait pour étouffer dans l’œuf cet embryon de violence politique. Il se trouve d’ailleurs qu’au moment où les chefs d’Etat de la Cédéao se retrouvaient à Accra, au Ghana, pour se pencher sur le sort du Mali, un complot visant à renverser le pouvoir venait d’être éventé au Burkina Faso.
Les enquêtes sont d’ailleurs en cours, suite aux aveux d’un militaire qui s’est rétracté et a vendu la mèche aux autorités publiques. Avec la confusion politique ayant conduit à une situation très tendue au Burkina Faso, des observateurs s’attendaient plus ou moins à voir des hommes du rang tenter de s’emparer du pouvoir dans ce pays, comme en Guinée et au Mali. C’est dans ce contexte que les chefs d’Etat de la Cédéao devaient prendre des mesures de « coercition » contre la junte rebelle du Mali qui a osé les narguer par une proposition vague d’une prolongation de la Transition pouvant aller jusqu’à 5 ans. La dissuasion devait donc passer par le Mali pour arrêter toute velléité d’instauration de la mode treillis à la tête des Etats de l’espace régional ouest africain. Et l’on comprend, dès lors, l’acharnement sur le Mali qui a aveuglé la Conférence des chefs d’Etat. Lesquels n’ont même pas voulu tenter de comprendre les propositions faites par les Autorités de la Transition malienne. En effet, on a parlé de cinq années supplémentaires de Transition, alors que la junte du colonel Assimi Goïta, par l’intermédiaire du ministre des Affaires étrangères du Mali, Abdoulaye Diop, a été claire dans sa formulation : une prolongation de six mois à cinq ans. Comme pour dire qu’il n’y avait pas de fixation sur les cinq ans, une fourchette étant proposée comme base de discussion.
Les Autorités de la Transition malienne savaient bien qu’ayant mis la Communauté internationale devant le fait accompli, notamment avec le manque de préparation de la tenue des élections prévues initialement au mois de février 2022, la Cédéao ne pouvait qu’accorder un délai supplémentaire d’un an, comme en informaient des fuites provenant de « shadows cabinets » de chefs d’Etat de pays membres de la Cédéao. Ayant appris cela, la junte malienne se préparait à décrocher plus que cette seule année prévue par la Cédéao et avait, à juste titre, évité toute précision dans sa proposition de prolongation de la durée de la Transition au Mali. Mais il n’y pire aveugle que celui qui ne veut point voir et pire sourd que celui qui refuse d’entendre. Flouée par les positions extrémistes du président ivoirien, Alassane Ouattara, la bande de chefs d’Etat n’a même pas pris le soin d’engager des négociations pour tenter de faire passer la prolongation exceptionnelle d’une année, concoctée par leurs services techniques, en relation avec le Médiateur, Goodluck Jonathan, ancien président du Nigéria. L’organisation régionale a entrepris d’engager un bras de fer avec les Autorités de la Transition au Mali, en imposant les sanctions inhumaines et honteuses inspirées par le président français, Emmanuel Macron, dont l’Uemoa, sous la coupe du président Alassane Ouattara, a servi de bras armé pour « punir » le Mali qui a osé défier Paris, en remettant en cause le système monétaire du CFA. En effet, personne ne parvient à comprendre le fondement de ces mesures de gel des avoirs du Mali pour l’étouffer financièrement, si l’on s’en réfère aux textes régissant la Cédéao. Il se trouve que le président du Niger, Mohamed Bazoun, au détour d’une interview, révélait que la proposition de sanctions financières à l’encontre du Mali émanait pour la première fois du président français Emmanuel Macron et qu’il lui avait été objecté le Traité de la Cédéao ne prévoit pas pareilles mesures. Alors, pourquoi, depuis ces révélations du président nigérien, il y a deux mois, à la dernière conférence des chefs d’Etat, ce qui était perçu comme illégal est-il devenu soudain applicable à une partie du peuple de la Cédéao ? Comme s’il existait deux Cédéao ?
Les chefs d’Etat des pays membres de l’organisation régionale ont cherché le bras de fer. Et aussitôt l’ont-ils engagé, aussitôt veulent-ils en sortir au vu de cette marée humaine déferlante sur l’ensemble du territoire malien pour vouer la Cédéao aux gémonies. Des vagues d’une mer furieuse qui ont commencé à déferler jusque dans l’espace territorial de chacun des pays membres de la Cédéao, menaçant de tout emporter sur leur passage.
La Cédéao, ayant reçu le message 5/5, a pris conscience du danger pour aussitôt tenter de désamorcer cette bombe. Il faut trouver une porte de sortie honorable : des appels du pied sont alors lancés à la junte militaire pour lui faire comprendre que des propositions sont attendues pour lever les sanctions contre le Mali. De leur côté, les Autorités de la Transition malienne, mués en chefs populistes, après leur démonstration de force, appellent la Cédéao à revenir à la table de négociations. Mais, ajoute le Premier ministre, Choguel Maïga : « Nous sommes prêts à négocier avec la Cédéao et la France, mais dans le respect ». Une mise en garde de taille pour fléchir la position de la Cédéao afin d’obtenir au moins deux années de prolongation de la Transition, en lieu et place de la seule année envisagée par l’organisation régionale.
Concernant la France, cette mise en garde est aussitôt suivie d’une décision de révision de l’accord de défense qui lie la France au Mali, « puisqu’elle contient des dispositions qui violent la Constitution malienne », comme l’a annoncé le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop.
LE BATEAU TRANSPORTANT DES MUNITIONS DE GUERRE ARRAISONNÉ À DAKAR SE RENDAIT AUX ÎLES DOMINICAINES
L’affréteur grec ainsi que les trois autres membres ukrainiens de l’équipage sont toujours en garde à vue entre les mains de la gendarmerie
En poussant ses investigations, « Le Témoin » est en mesure de vous révéler que le navire guyanais transportant des munitions de guerre se rendait aux Iles de la République Dominicaine. Arraisonné par la Douane sénégalaise, le bateau était en escale dans les eaux sénégalaises pour se « ravitailler ». Toujours est-il que l’affréteur grec ainsi que les trois autres membres ukrainiens de l’équipage sont toujours en garde à vue entre les mains de la gendarmerie.
Dans la nuit de jeudi à vendredi dernier, les fusiliers marins de la Subdivision maritime de la Douane sénégalaise ont arraisonné un navire guyanais transportant trois conteneurs de munitions de guerre destinées à des mitrailleuses. Et du fer à béton ajoute-t-on. Après expertise et évaluation, il est apparu que la valeur des munitions de guerre contenues dans les trois conteneurs saisis s’élève à trois (03) milliards cfa. Selon les premières déclarations du capitaine d’origine ukrainienne, son bateau se rendait aux Iles de la République dominicaine. Il était en escale dans les eaux sénégalaises pour se ravitailler.
En violation de la convention de la Cedeao sur la circulation des armes et de la loi sénégalaise, le capitaine de ce navire dénommé « Eolika » et battant pavillon guyanais a été arrêté. De même que les autres membres de l’équipage de nationalité Ukrainienne.
L’affréteur grec considéré comme la personne physique ou morale qui avait loué le navire est aussi entre les mains de la gendarmerie. Tous les mis en cause devraient être déférés au parquet les prochains jours le temps que toutes les informations à charge ou à décharge soient réunies par les enquêteurs. L’essentiel qu’il faut magnifier, c’est que dans la lutte contre le terrorisme et le trafic d’armes et de munitions, les douaniers sénégalais se sont encore illustrés en interceptant ce navire suspect qui mouillait dans nos eaux. Et s’apprêtait à continuer sa route maritime vers les Iles dominicaines selon le capitaine. Pour la petite histoire, la République dominicaine est un État situé dans la partie orientale de l’île d’Haïti.
Des iles bordées de tous côtés par l’Océan Atlantique et la mer des Caraïbes au sud. Une République politiquement stable comme l’attestent les millions de touristes et bateaux de croisière qui se rendent dans les plages paradisiaques et complexes hôteliers. Malheureusement cette belle carte postale dominicaine n’a rien à voir avec l’affaire de ce navire de minutions de guerre qu’est un autre domaine.
MACKY SALL INDIQUE COMMENT DÉSAMORCER LA BOMBE À RETARDEMENT DU FONCIER
Rentrée solennelle des cours et tribunaux - « Le foncier est une véritable bombe à retardement dans notre pays » avait soutenu Macky Sall.
Le président de la République, Macky Sall, a présidé hier la cérémonie traditionnelle de rentrée solennelle des cours et tribunaux dont le thème, cette année, portait sur : « Justice et conflits fonciers : application de la loi sur le domaine national ». A cette occasion, il a réaffirmé sa ferme volonté de procéder à la réforme du foncier national. Il a expliqué pourquoi il n’a pas appliqué les recommandations de la Commission nationale de réforme foncière du feu Pr Moustapha Sourang de 2017. Il entend aller vers une approche équilibrée du foncier au Sénégal. Comme quoi, Macky « se mouille » dans le foncier.
« Le foncier est une véritable bombe à retardement dans notre pays » avait soutenu Macky Sall. Il en parle comme « une problématique majeure » en faisant ainsi allusion au foncier et aux contentieux qu’ils génèrent devant les tribunaux. Selon lui, le foncier est un levier important du développement économique et social. « Mais, il ne peut remplir cette vocation que lorsque la sécurité juridique des terres issues du domaine national est assurée au-delà de toute ambiguïté, afin d’éviter tout conflit pouvant déboucher sur un contentieux », estime le chef de l’État. C’est pourquoi il avait mis sur pied une Commission nationale de réforme foncière (Cnrf) qui avait élaboré un rapport en 2017 qu’elle lui avait soumise. Mais, depuis lors, celui-ci dort dans les tiroirs. « (…) J’ai toujours souhaité que la résolution en amont des problèmes fonciers reste au cœur des politiques publiques. C’est le sens de la Commission nationale de la réforme foncière. Je rappelle que cette commission avait comme mission principale d’analyser les textes législatifs et réglementaires, d’identifier les contraintes institutionnelles d’une gestion optimale du foncier et de proposer. L’usage que le président doit faire ne dépend pas de la commission.
Ainsi, nous avons pu, grâce au travail, aider à faire du foncier un pilier de l’émergence économique dans l’équité et la justice sociale. La commission a déposé son rapport le 20 avril 2017 avant d’être dissoute » a rappelé dans son discours le président de la République. Selon lui, le travail de cette commission a mis en exergue « la conjonction de plusieurs facteurs à l’origine de l’abondance des conflits fonciers liés notamment, entre autres, à un découpage administratif parfois non cohérent, un déficit en terres aménagées, la forte poussée démographique, une planification insuffisante de la gestion de l’espace et au non-respect de certaines règles de procédure ». Le chef de l’Etat a jouté à ces causes les « litiges afférents à la fréquence de pratiques délictueuses en matière foncière ». « Cette situation engendre naturellement des conséquences fâcheuses », se désole-t-il.
92 milliards dépensés en paiement des indemnités du TER
Le chef de l’État en veut pour preuve les « difficultés énormes rencontrées dans la réalisation de certains projets et autres travaux publics». « Je veux parler des difficultés rencontrées dans la réalisation du Train express régional (TER) et du site des Mamelles qui devait abriter les chantiers pour l’approvisionnement en eau, l’Etat s’est retrouvé à gérer des titres fonciers et des baux où on réclamait à l’Etat près de 10 milliards de frs d’indemnités », indique, pou s’en désoler, le président de la République. Il renseigne que l’État a dépensé plus de 92 milliards pour le paiement des indemnités dans le cadre de la réalisation du TER. « Pourtant, j’avais indiqué clairement au Gouvernement que tout bail ou titre foncier, sur l’espace, dont la délivrance serait postérieure au lancement des travaux, ne ferait pas l’objet d’’indemnisation », a-t-il souligné. Avant d’évoquer la servitude non aedificandi, qui désigne une zone non constructible.
Aller vers une réforme avec un impératif d’équilibre
Cependant, loin de se décourager et face aux différentes composantes de la famille judiciaire, hier, le président Macky Sall a encore une fois réitéré hier toute sa volonté de procéder à une réforme du foncier national. « La question reste une problématique majeure, et il nous faut aller donc impérativement vers une réforme, toutefois, dans une démarche inclusive et participative qui prendra en compte l’impératif équilibre entre la sécurisation du foncier et la mise en valeur des terres » a précisé le président de la République. Parlant toujours du rapport de 2017 du Cnrf, il rappelle qu’il l’avait soumis au CESE (Conseil économique, social et environnemental) pour recueillir l’avis de cet organe consultatif. « (…) Je souhaite dire ici la volonté de l’Etat d’appliquer les travaux de la commission dans le sens qu’elles vont renforcer le système de gouvernance foncière. Le gouvernement y travaille. Il reste que les choses du foncier sont complexes et que toute décision de portée générale y afférente mérite précaution. Ma conviction intime est que si j’avais mis en application les rapports de cette commission en moins de 12 mois il n’existerait plus un seul mètre carré public sur les terres du domaine. Puisque les collectivités allaient délibérer et octroyer toutes les terres. Et nous nous retrouverions dans la situation de certains pays de l’Afrique australe, où toutes les terres sont privées à l’exception de la voie. Je ne peux pas assumer cette responsabilité » a martelé Macky Sall.
LA SALVE DE MARY TEUW NIANE CONTRE MANSOUR FAYE
Que Mansour Faye prouve qu'il ne s'est pas enrichi illicitement. Saint-Louis doit se débarrasser de ses autorités qui ont achevé de convaincre de leur incompétence. Nous allons aux élections sans demander l’autorisation de quiconque - ENTRETIEN
Youssoupha Ba et Polyactutv |
Publication 19/01/2022
Mary Teuw Niane, ancien ministre de l’Enseignement supérieur et candidat à la mairie de la ville de Saint-Louis, dans un entretien exclusif, nous parle de sa candidature, du bilan du maire sortant Mansour Faye, de son programme à lui pour Saint-Louis, de la violence qui gangrène la présente campagne électorale, de l’enrichissement illicite, de l’impunité, de la situation dans nos campus universitaires etc... Entretien.
Le Témoin : Pr, pourquoi vous avez décidé d’être candidat pour la mairie de Saint Louis ?
Mary Teuw Niane - Nous sommes candidat parce que nous ne sommes pas satisfaits de la gestion des communes, du département et de la ville de Saint Louis. Pour Saint Louis plus particulièrement, nous avons demandé au maire de nous citer un seul projet imaginé avec son équipe municipale et entièrement mis en œuvre. Il en était incapable. Le deuxième aspect est lié à un certain nombre de faits qui choquent la plupart des Saint-Lousiens : le maire a eu à détruire des daaras ainsi que des mosquées sur la langue de Barbarie, des personnes qui avaient mobilisé leurs propres ressources ont vu leurs maisons en construction détruites et distribuées à d’autres qui sont proches du maire. Ce qui est pour nous inédit car jamais un maire n’a eu à faire cela ici à Saint-Louis. De plus, il a dit qu’il voulait transformer le stade maître Babacar Sèye en un centre d’affaires et le délocaliser à Khaar Yalla oubliant à l’occasion ses maquettes de stade omnisport de sa campagne de 2014. Le nouveau projet est impossible à réaliser du fait de l’étroitesse des lieux. Et lorsqu’il a voulu déguerpir les populations, il s’est trouvé confronté à leur refus. Maintenant que les élections approchent, il a mis en instance cette idée. Je pense que cette façon de gouverner n’est pas bonne. C’est pourquoi, nous avons voulu marquer le coup pour dire que nous ne sommes pas d’accord avec cette manière de traiter les populations et Saint-Louis. Avec tout le potentiel humain et économique qu’elle a, notre ville doit se débarrasser de ces autorités municipales qui ont achevé de convaincre de leur incompétence pour s’inscrire sur le chemin du progrès et du développement, de la résilience et de l’ouverture.
Et pourtant, M. Mansour Faye a été choisi comme candidat de votre coalition Benno Bokk Yaakar (BBY). Cela ne vous a pas empêché de vous présenter. Est-ce une défiance vis-à-vis du chef de l’État qui s’est opposé aux listes parallèles ?
Nous, nous n’avons pas de liste parallèle et n’avons jamais demandé à l’APR ou à Benno de nous investir. Nous considérons qu’il revient aux populations d’élire leur maire. Il n’appartient pas au président de la République ou à des coalitions établies à Dakar, qu’elles soient de la majorité ou de l’opposition, de désigner des candidats. Nous avons été très fermes sur cette question. Nous allons aux élections dans des communes, au conseil départemental et dans la ville sans demander l’autorisation de personne. Il faut arrêter de vouloir faire de ces élections, des élections partisanes. C’est d’ailleurs cette démarche qui a fait imploser bon nombre de coalitions. Notre liste, composée de personnes de qualité et issues de tous les horizons comme la République des Valeurs, le PS, le FSDBJ, l’ACT, la société civile, les femmes de développement, les mouvements des commerçants, les jeunes..., s’adresse aux populations de Saint-Louis. Une élection locale est une rencontre entre une ville et ses fils les plus compétents et porteurs de projets de développement. Elle transcende toutes les obédiences « partitocratiques ». Cette démarcation assumée a poussé la coordination départementale de Benno bok Yaakar de Saint-Louis à demander lors d’une triste conférence de presse mon exclusion de l’APR et mon limogeage du Conseil d’administration de Petrosen. Ce qu’ils ne savent pas c’est que je ne suis ni un intellectuel frileux, ni un professionnel de la politique. Je veux être un Saint-Louisien au service de sa ville et de son pays. Et j’ai un métier….
Vous avez en face de vous un candidat coriace qui est ministre et actuel maire en l’occurrence M. Mansour Faye. Pensez-vous détenir les moyens de le détrôner ?
Je ne sais pas s’il est coriace ou pas. Ce que je sais c’est qu’il a de l’argent que nous n’avons pas. Mais par contre ce que nous avons de plus important et que lui n’a pas, c’est la sympathie des Saint-Louisiens que nous aimons et qui nous rendent cette affection. Ce qui nous rend très confiants par rapport aux élections à venir et nous savons que beaucoup d’entre eux sont frustrés par le maire. C’est pourquoi, ils rêvent de voir leur ville redevenir ce qu’elle doit être c’està-dire une localité avec des valeurs de Téranga, de générosité, de solidarité qui sont perdues d’avance avec l’actuel maire. Le dernier en date c’est la place Baya qui a remplacé l’ancienne place Faidherbe. Allez visiter l’endroit en question l’asphalte a pris la place des jardins. Le béton sinistre fait plutôt penser à un cimetière abandonné. Ce qui offusque le plus, c’est encore les montants avancés dans la réalisation de ce pseudo projet de réhabilitation sans parler des incidences sur le trafic et les risques sécuritaires notamment avec la forte affluence des élèves du lycée Cheikh Oumar Foutiyou Tall aux heures de récréation. Et pourtant Saint-Louis compte, parmi ses fils, d’éminents urbanistes de dimension mondiale.
On a vu M. Mansour Faye énumérer ses réalisations. Que pensez-vous de son bilan ?
Que pensez-vous de son bilan ? Il n’a aucun bilan ! La liste des réalisations qu’il a citées sont celles du président de la République que vous pouvez voir à travers tout le pays et dont certaines sont issues de la coopération internationale. Ce sont ces projets dont il essaye de s’approprier et ça les populations de Saint-Louis le savent. C’est pourquoi, il essaie de faire un rattrapage malheureux en déversant des camions de sable dans des quartiers inondables, ce qu’il aurait pu faire pendant la saison des pluies.
Mais il ne peut pas avoir un bilan entièrement négatif, il y a au moins du positif !
Je ne vois rien de positif de son bilan. Tout ce qu’il a eu à réaliser c’est d’avoir changé les valeurs de ceux qui dirigent Saint-Louis. Cette ville a toujours eu à sa tête des gentlemen. Et pour la première fois on a quelqu’un qui n’est pas de cette catégorie, qui n’a pas de valeurs. Un maire, on attend de lui qu’il ait ses propres projets qu’il met en œuvre au service des populations et malheureusement ce n’est pas le cas pour Saint-Louis. Il n’a, avec ses partisans, qu’un seul argument « je suis proche du président ». Ce qui est un aveu d’incompétence vu qu’une gestion municipale c’est un positionnement au plan mondial, une conquête de fonds par des projets sérieux pour la réalisation d’un programme. Mon parcours, mon expérience plaident en ma faveur. Je puis affirmer sans hésiter que, dans les sphères où nous avons l’habitude d’évoluer, capter des fonds, financer un programme sont des choses plus que faciles.
Vous avez porté des propos graves contre votre adversaire en l’accusant de s’être enrichi illicitement. Vous les assumez ?
J’assume entièrement ces propos. Tout ce que vous avez entendu à travers les audios qui circulent dans les réseaux sociaux sont mes déclarations. Mansour Faye est un voleur. Il s’est enrichi illicitement en profitant de ses postes de responsabilité. J’attends qu’il me prouve le contraire. Et c’est le lieu de se poser des questions sur les principes de redistribution des richesses de nos pauvres pays. Comment peut-on comprendre que le train de vie d’un seul homme politique, parce qu’il est à une station privilégiée et avec le pouvoir, puisse entretenir plus de 20 familles ? On semble entretenir la misère pour ensuite venir à la veille de chaque élection instrumentaliser des fonds illicitement acquis juste pour se maintenir au pouvoir.
Vous avez comme lui occupé des postes de responsabilité: recteur, ministre et actuellement Pca. Est-ce que vous pouvez rassurer les Sénégalais que vous n’avez jamais pris de l’argent leur appartenant ?
Absolument. Je le jure que je n’ai jamais détourné un seul franc du contribuable sénégalais. Je n’ai qu’une seule maison qui est celle où nous nous trouvons à Cité NGallèle que j’ai acquise dans le cadre de la coopérative d’habitat et de construction de l’université de Saint-Louis dont je suis le président. Je l’ai construite en 1996 et ensuite j’ai fait un prêt de 40 millions auprès d’une banque (il cite le nom de la banque) pour la réfectionner. C’est la seule maison dont je dispose et qui sert en même temps de permanence pour ma mouvance.
Nous vivons dans un contexte marqué par une série de scandales financiers et de marchés de gré à gré à coup de milliards. Quel commentaire cela vous inspire-t-il ?
D’abord les marchés de gré à gré ne sont pas toujours illicites. Il y a des cas où ils sont permis et encadrés par des textes. Mais pour ce qui est des détournements que vous évoquez, il faut absolument des sanctions. Un pays ne peut pas se développer si une catégorie de personnes s’enrichit sur le dos des populations en utilisant leur position politique. La présidente de l’OFNAC disait qu’elle transmettait des dossiers au procureur. Il n’est pas normal qu’un voleur de poulets soit poursuivi et emprisonné alors que quelqu’un qui a détourné des milliards ou qui a fait du blanchiment d’argent ne puisse pas l’être. Cela crée une culture très négative pour le développement. Et ce à quoi on assiste c’est que les personnes qui font ces pratiques utilisent cet argent pour narguer les populations. A Saint-Louis par exemple il y a des gens qui ne sont pas des entrepreneurs, qui n’ont aucun passé de richesses, qui ne sont que ministres ou DG et subitement roulent sur des milliards et tiennent des propos déplacés aux populations.
Comment faire pour arrêter toutes ces dérives ?
Le président de la République doit sonner la fin de la récréation. C’est lui qui en premier doit mettre fin à toutes ces pratiques. Comme aime le dire El Hadj Mansour Mbaye, il est le gardien de la Constitution mais aussi le gardien des valeurs. Donc il lui revient de mettre un terme à toutes ces pratiques et de sortir toutes les brebis galeuses du troupeau.
Quel programme comptez-vous dérouler une fois élu maire de Saint-Louis ?
Notre programme a pour titre «Un programme ambitieux, réaliste et réalisable» et comprend trois grands axes. Un premier axe pour créer une dynamique économique à Saint Louis qui n’a pas d’entreprises de grande envergure. En plus des activités comme la pêche, l’agriculture, le commerce et l’élevage il faut que des entreprises viennent pour insérer les jeunes. Nous comptons sur le port de Saint Louis devenu critique avec l’achèvement de celui de N’Diago qui va mettre tout de suite une pression sur Saint Louis. Il y a aussi le grand marché de poissons et la relance de l’aquaculture, une plateforme de gros-porteurs et une Zone Économique Spéciale à Fass, un Centre d’affaires à Mpal. Un deuxième axe qui est religieux et qui nous permettra d’appuyer les daaras et de réhabiliter les écoles qui, une à une, sont en train de tomber sous les yeux du maire. Au plan sportif la relance de disciplines comme les régates, la boxe, la natation... Nous comptons replacer Saint-Louis dans l’élite du football comme du basket national et lui permettre d’accueillir de grands événements sportifs en la dotant d’infrastructures modernes. A cela s’ajoute une médiathèque de 200 ordinateurs connectés, un espace cinéma, un espace artistique ainsi qu’une bibliothèque communale. Le troisième volet concerne le cadre de vie et l’aménagement qui nous permettra d’aménager des berges, les plages avec des abris à l’architecture saint-louisienne qui prendront en compte la restauration. La place Faidherbe aura un autre visage. Et pour cela nous allons revenir aux espaces verts, à la végétation, aux sens giratoires ainsi qu’aux jets d’eau. L’objectif recherché c’est de faire en sorte que la ville soit propre, éclairée et que l’on puisse circuler sur de grands axes. Que Saint-Louis soit attrayante au point d’accueillir des centaines de milliers de touristes.
Quelle appréciation faites-vous de la situation économique du pays ? Le président de la République parle d’émergence avec les infrastructures comme le TER, le BRT, le port de N’Dayane...
Moi je suis d’avis que nous méritons toutes ces infrastructures. Il faut comprendre que le développement n’est jamais égal. Je donne souvent l’exemple de l’Inde où on retrouve les populations les plus pauvres du monde et pourtant sur le plan de la modernité et de la technologie c’est un pays qui est à la pointe au niveau mondial. Il faut arrêter de dire parce que nous sommes pauvres nous ne devons pas avoir cela. Maintenant la situation est difficile à cause de l’enchérissement de la vie et de l’impact de la Covid19. Donc il y a un manque à gagner énorme et il faut du temps pour le rattraper. L’autre chose c’est toute cette frustration des populations qui se sont exprimées au mois de mars 2021. La raison de cette révolte des jeunes s’explique par ces gens qui, sans aucune justification valable, se sont enrichis en ayant un comportement arrogant qui choque tout le monde et à qui rien n’arrive.
Est-ce que vous êtes en train de cautionner ces violences ?
Non je ne les cautionne pas. Je suis en train d’énumérer les raisons qui les expliquent et qui sont toutes simples. Nous assistons à une accumulation d’injustices et d’inégalités. A partir de ce moment, il devient tout à fait naturel que ces gens pensent que c’est par la force qu’ils peuvent avoir raison. Si vous ajoutez à cela l’éducation religieuse, la citoyenneté, le développement personnel qui ne sont plus des éléments constitutifs de notre système éducatif, vous comprendrez alors pourquoi la jeunesse est désemparée.
En tant qu’ancien ministre de l’Enseignement supérieur, quel regard portez-vous sur la situation qui prévaut dans nos universités?
Je pense que c’est le même problème que nous avons partout, c’est à dire la constance. Les réformes de l’enseignement supérieur ont été lancées en 2013. Le président de la République a eu à prendre les onze décisions issues des soixante huit directives. Ces décisions devaient être appliquées sur dix ans. Lorsque je quittais le gouvernement en 2019, l’application de ces décisions devait se poursuivre. Mais dans ce que j’ai vu, j’ai l’impression qu’on a arrêté la réforme et qu’on est dans autre chose. A partir de ce moment, il ne peut pas ne pas y avoir de problèmes.
SADIBOU MARONG À LA TÊTE DU BUREAU DE RSF À DAKAR
Le journaliste sénégalais Sadibou Marong prend la tête du bureau régional de Reporters sans frontières (RSF) pour l’Afrique de l’Ouest basé à Dakar, a appris l’APS.
Dakar, 19 jan (APS) - Le journaliste sénégalais Sadibou Marong prend la tête du bureau régional de Reporters sans frontières (RSF) pour l’Afrique de l’Ouest basé à Dakar, a appris l’APS.
Sadibou Marong, ancien d’Amnesty international, ’’aura pour principale mission de développer les activités et de renforcer l’impact de l’organisation dans les pays de cette région’’, indique RSF dans un communiqué.
Le nouveau patron du bureau de RSF à Dakar est Diplômé en journalisme du Centre d’études des sciences et techniques de l’information (CESTI) de Dakar en 1998.
Il a travaillé plus de 10 ans pour le quotidien national sénégalais Le Soleil et a été le collaborateur de plusieurs médias internationaux dont Associated Press (AP) et l’agence Bloomberg.
Après un passage au bureau Afrique de la Fédération internationale des journalistes (FIJ) où il a exécuté des projets sur la sécurité des journalistes, il travaillait depuis 2014 pour Amnesty International comme responsable régional des médias en Afrique de l’Ouest et du Centre.
Le communiqué souligne que sous la direction de son prédécesseur, Assane Diagne, le bureau de Dakar a "permis à RSF de renforcer son réseau de correspondants et de partenaires locaux".
Il a également permis de "défendre des journalistes attaqués ou emprisonnés et de former plus de 250 journalistes, notamment au Sénégal, au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, au Bénin et au Togo".
Le communiqué annonce qu’en 2022, le bureau de Dakar "s’attachera notamment à mener l’une des campagnes prioritaires de RSF, la défense du journalisme dans la région du Sahel où le travail des journalistes s’avère chaque jour un peu plus difficile face à la présence des groupes armés et de dispositions visant à limiter ou encadrer leur activité".
’’L’insécurité atteint désormais un tel niveau qu’elle menace l’accès à une information fiable dans une très grande partie de cette immense région, grande comme l’Europe’’, souligne RSF.
L’ONG rappelle que ‘’l’année dernière, deux journalistes espagnols David Beriain et Roberto Fraile ont été tués au Burkina Faso et le journaliste français Olivier Dubois a été kidnappé et reste à ce jour otage d’un groupe armé au Mali’’.
RSF promet également de poursuivre ‘’le travail entamé en Guinée où des représentants de l’organisation se sont rendus à deux reprises l’année dernière afin de donner un souffle nouveau aux médias et journalistes de ce pays régulièrement pris à partie, intimidés et attaqués pendant la présidence d’Alpha Condé chassé du pouvoir par un coup d’Etat en 2021’’.
’’Dans une région qui concentre l’ensemble des plus grandes menaces sur le journalisme, et en particulier l’insécurité liée à la présence des groupes armés dans le Sahel, l’arrivée de Sadibou Marong constitue une excellente nouvelle et un renfort important pour notre organisation’’, s’est félicité le secrétaire général de RSF Christophe Deloire.
’’Sa nomination va également nous permettre de poursuivre le développement du tout dernier bureau de RSF créé il y a trois ans et de contribuer à défendre encore plus efficacement le journalisme en Afrique de l’Ouest. Son expérience et son énergie seront des atouts majeurs’’, a-t-il ajouté.