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11 août 2025
Par Abdoul Aly KANE
CONFRONTATION GÉOPOLITIQUE ET RÉGIONALISATION DE LA MONDIALISATION
Alors que les armes sont en train de « parler » en Ukraine, un nouveau bloc se dresse dans l’économie mondiale, le RCEP ou « Regional Comprehensive Economic Partnership ».
Alors que les armes sont en train de « parler » en Ukraine, un nouveau bloc se dresse dans l’économie mondiale, le RCEP ou « Regional Comprehensive Economic Partnership ». Il est constitué de pays réunis autour d’un nouvel accord de libre-échange pour l’Asie et le Pacifique, le RCEP, signé le 15 novembre 2020 et prévu pour entrer en vigueur le 1er janvier 2022. Le RCEP est né de l’ASEAN (Association des nations de l’Asie du Sud Est) créée en 2012 par quinze nations de l’Asie-Pacifique, en l’occurrence la Birmanie, Brunei, le Cambodge, l’Indonésie, le Laos, la Malaisie, les Philippines, Singapour, la Thaïlande et le Vietnam.
A ceux-là sont venus s’ajouter cinq autres pays de la zone Asie-Pacifique, soient la Chine, l’Australie, le Japon, la Nouvelle Zélande, la Corée du Sud qui possédaient déjà un accord de libre-échange bilatéral avec l’ASEAN. La création de ce nouveau bloc économique mondial est à relier, selon les initiateurs, à la pandémie du COVID qui a déréglé l’économie mondiale du fait de longues ruptures dans les chaînes d’approvisionnement industriel. Cette agrégation de poids lourds économiques a fait dire à la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced) que le RCEP serait le « nouveau centre de gravité » du commerce mondial lorsqu’il fonctionnera à pleine puissance, et que par sa taille, il deviendrait le « plus grand bloc économique au monde ». A ce jour, le RCEP totalise en effet un tiers de la population du monde et près de 30 % du commerce mondial. Ce partenariat économique ainsi institué change complètement la configuration de la géoéconomie mondiale. Et ce, dans un contexte de confrontation militaire en Europe sur fond de menaces de recours à l’arme nucléaire. Au plan politique, il renvoie à la constitution des blocs d’un après-guerre mal soldé, sauf que ce bloc n’a pas le soubassement idéologique d’alors en ce qu’il réunit des pays aussi différents dans leurs crédos politiques que la Chine, le Japon et l’Australie.
Au regard de la diversité du partenariat, des experts en déduisent que les pays de cette région ont décidé d’échapper à la confrontation politique, voire militaire, en choisissant le camp de leurs stricts intérêts économiques. L’intérêt qui semble primer est le profit pour tous, et l’ambition, de donner un nouvel élan de croissance à la reprise économique mondiale.
Dans le cadre de cet accord, les droits de douane sont supprimés sur 90 % des marchandises échangées durant les vingt prochaines années, et les formalités administratives réduites au maximum, ce qui permettra de réduire considérablement les coûts commerciaux et les prix des produits. L’accord prévoit également des règles communes en matière de commerce de biens et services, de propriété intellectuelle, de commerce électronique et de concurrence. Compte tenu de la confrontation géopolitique actuelle, les Etats concernés ont l’ambition d’être l’épicentre d’une «mondialisation régionale» à la pointe des technologies modernes, un lieu d’innovation et d’industries de pointe, et une zone de libre échange pour 30 % de l’économie mondiale.
Et l’Afrique dans tout ça ?
Les regroupements économiques pour une croissance économique renforcée et la constitution du RCEP interpellent au plus haut point l’Afrique, détentrice des matières premières nécessaires à l’industrie, et futur réservoir des consommateurs du monde. C’est une évidence que les ambitions de relance de l’économie mondiale du RCEP, ainsi que la présence renforcée des pays dits émergents en Afrique (Russie Turquie), constituent une forte pression sur les ressources africaines. Dans le même temps, elles offrent l’opportunité d’une transformation structurelle de l’économie du continent, pour autant que les stratégies d’ensemble régionales et nationales soient clairement définies.
Les dirigeants africains doivent se mettre à la hauteur de cette « position de place économique» de l’Afrique, inédite dans l’histoire, en mettant fin au modèle économique antédiluvien de vente en l’état de nos ressources naturelles aux boursicoteurs pour n’en retirer que des miettes, insuffisantes à couvrir les besoins essentiels des populations et à créer des emplois. L’Afrique est interpellée. Elle doit répondre en rangs serrés et organisés. Lorsque les experts du RCEP se fixent comme objectif de parvenir à « davantage de résilience aux chaînes industrielles et d’approvisionnement régionales », ils font référence au renforcement de leurs échanges intra zone, mais également à la sécurisation de leur approvisionnement en matières premières à partir de l’Afrique. Gregory Meeks, président de la Commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants des États-Unis, vient de déclarer que « les États-Unis ne feront partie de l’avenir que s’ils investissent en Afrique dès maintenant ». Il ajoute : « si les États-Unis n’investissent pas en Afrique aujourd’hui — compte tenu notamment de la taille de la population jeune de l’Afrique, qui est supérieure à la population totale de l’Amérique — nous ne ferons pas partie de l’avenir ». En visite au siège de la BAD, à Abidjan, après s’être rendu en Sierra Leone et au Libéria, le parlementaire américain, à la tête d’une délégation d’élus, a déclaré ceci : « mon unique objectif était de m’assurer que l’Afrique passe «de l’arrière au premier plan» ».
Au regard du contexte géoéconomique actuel, l’intégration économique africaine dans le cadre des organisations communautaires (CEDEAO, UA) via la mise en service urgente de la ZLECAf (zone de libre-échange continentale africaine qui a l’ambition d’être la plus importante zone du monde, avec une population attendue de 2 milliards d’individus en 2050), est de la plus grande urgence. Aussi, les tergiversations sur les règles d’origine des marchandises et autres critères, doivent cesser pour que cette zone économique devienne une réalité. L’Afrique doit avoir l’ambition de cesser d’être un réservoir de matières bon marché, ainsi qu’un réservoir de consommateurs qui devraient être 2 milliards d’individus en 2050. Les institutions de gouvernance publique d’Afrique doivent se placer à la hauteur des enjeux de l’heure.
Au-delà des chefs d’Etats, les institutions parlementaires africaines, les sociétés civiles, la jeunesse, tous conscients des enjeux, doivent également se mobiliser pour une intégration économique génératrice d’emplois industriels. Dans cette perspective, il serait grand temps de mettre fin politiquement à la 5ème République version tropicale où le chef de l’état est « Tout » et les autres institutions « rien ». Faute d’ôter à temps le couvercle de la marmite, et de laisser la jeunesse africaine se mobiliser pour les causes nationales et africaines majeures, celle-ci (la jeunesse) risque de commettre un de ces jours, l’irréparable. Il est encore temps d’éviter cette perspective !
DES COMMERÇANTS VÉREUX DÉFIENT LA BOMBE SOCIALE
Des boutiquiers et autres commerçants véreux refusent d’appliquer les nouveaux tarifs au point de défier cette bombe sociale que le président Macky Sall avait tenté de désamorcer.
Il y a une semaine, le président de la République Macky Sall avait décidé, lors du Conseil des ministres, de baisser les prix des denrées de première nécessité comme l’huile, le sucre et le riz. Des mesures à application immédiate afin de désamorcer la bombe sociale renfermant la colère des ménages sénégalais. Malheureusement, les boutiquiers et autres commerçants véreux refusent d’appliquer les nouveaux tarifs au point de défier cette bombe sociale que le président Macky Sall avait tenté de désamorcer.
A l’entame de sa communication de l’avant-dernier conseil des ministres, le Chef de l’Etat avait rappelé au gouvernement son souci permanent de soulager durablement les ménages sénégalais face à la hausse des prix des denrées de première nécessité. De bonnes mesures que les citoyens « gorgorlous » avaient beaucoup appréciées bien qu’il s’agissait de légère baisse qualifiée de bluff tarifaire. Pour preuve, le kilo de sucre en poudre, qui coûtait 625 CFA, passe désormais à 600 CFA soit une baisse de 25 CFA/kg. Ce, contrairement à l’huile dont le litre passe de 1200 CFA à 1100 CFA soit une baisse de 100 CFA. De même que le riz brisé non parfumé, qui coûtait 15.000 CFA le sac de 50 kg et se vend désormais à 13.750 CFA ou le « grand prix » du chef de l’Etat soit une baisse de 25 CFA/kg. Et montrer que la paix sociale n’a pas prix, mais elle a un cout, le président Macky Sall avait décidé d’allouer une subvention de 32 CFA sur le kilogramme de riz paddy. Ce qui porte le prix au producteur à 162 CFA dans le but d’encourager et de soutenir la production locale de riz, Malgré l’arrêté ministériel fixant les prix et les folklores médiatiques autour du concept « bon prix/juste prix », la réalité du terrain demeure têtue. Allez s’aventurer dans les boutiques du coin, hypermarchés et autres commerces ! Le triste constat est le même, les commerçants refusent d’appliquer les nouveaux tarifs. Pour prouver leur refus, leur témérité et leur l’inflexibilité face à l’application des nouveaux tarifs, boutiquiers et commerçants ont encore flambé les prix du sucre, de l’huile et du riz. D’ailleurs pour officialiser ce non-respect de la baisse des prix, l’Union Nationale des Commerçants et Industriels du Sénégal (Unacois/Jappo) avait organisé une conférence dans ce sens « Appliquer l’arrêté du ministre du commerce, c’est de vendre à perte ! Car il est impossible d’acheter la tonne de riz auprès de l’importateur à 262 000 CFA et la revendre à 264 500 CFA sans prendre en compte les frais de transport de 8000 cfa. Donc c’est inapplicable en l’état actuel » se désole le directeur exécutif de l’Unacois-Jappo, Ousmane Sy Ndiaye au lendemain de la notification de l’arrêté ministériel plafonnant les nouveaux tarifs de certaines denrées alimentaires.
MOMAR NDAO ASCOSEN CONDAMNE !
Confronté au refus des commerçants d’appliquer la baisse des prix, Momar Ndao de l’Ascosen se dit frustré par cette posture de défiance « Pourtant lorsque le président Macky Sall avait reçu les commerçants et importateurs pour ces mesures inclusives, ils avaient tous accepté cette baisse ! C’est regrettable de les voir revenir sur leurs décisions » rappelle-t-il avant de fustiger cette hausse généralisée au détriment des pauvres consommateurs « Cette hausse des prix ne se justifie pas. Car les méthodes utilisées pour augmenter les prix ne correspondent pas à ce qui devrait être. Même s’il y a des variations à l’international, le niveau de répercussion ne corresponde pas à ce qui devrait être. C’est d’une part ce que j’appelle le brouhaha de hausse. C’est-à-dire, dès que les gens annoncent qu’il y a une augmentation au niveau international, les commerçants sénégalais se mettent dedans et profitent de la situation pour augmenter de manière indue les produits alimentaires. Par ma voix, l’Ascosen dénonce l’arrêté du ministre du commerce qui porte le prix du sucre de 600 à 625 CFA. Parce que c’est grâce à notre rejet que président de la République avait demandé que tous les prix soient revus à la baisse, notamment le riz, l’huile et le sucre. Il y a un défaut de régulation car, les prix ne sont respectés par personne. Le ministère du commerce qui a en œuvre la régulation des prix est aux abonnés absents » s’emporte Momar Ndao contacté par « Le Témoin ».
Auchan a raté le coche… de la réconciliation
En cette période de cherté de la vie coïncidée avec le triste anniversaire des émeutes de mars 2021, il est question de déplorer la leçon non retenue par le distributeur français Auchan dont les hypermarchés avaient été pillés, saccagés et incendiés par des manifestants en colère politique et sociale. Il est regrettable qu’Auchan n’ait pas profité de cette hausse générale des prix pour gagner en fidélité et réconcilier avec la clientèle sénégalaise des goorgorlous. Car le bas prix demeure toujours la raison principale pour laquelle un consommateur reste fidèle à un magasin ou à un produit. A plus forte raison qu’un leader mondiale de distribution comme « Auchan » dont l’autorisation de s’installer au Sénégal était liée à un cahier des charges jurant à pratiquer une politique de très bas prix. D’où le rush de nombreux clients et autres consommateurs aux revenus faibles ou moyens vers les hypermarchés Auchan. Malheureusement que nous l’avions récemment déploré, cette politique de bas prix n’était que ruse pour gagner d’importantes parts de marché, ruiner les commerçants sénégalais avant de relever ses prix une fois la concurrence par terre.
Pire que les boutiques de quartiers, le français Auchan n’a pas encore appliqué le récent arrêté ministériel baisant les prix du riz, du sucre et de l’huile. Les bouteilles d’huile dont les prix variaient entre 1.350 cfa entre 1.400 cfa 1.500 cfa/litre selon les marques et la nature. Au delà de la hausse des denrées de première nécessité, Auchan s’entête dans une provocation tarifaire en augmentant aussi tous ses autres produits agroalimentaires et autres boites de conserves très pris par les sénégalais tels que les spaghettis, le lait en poudre, les haricots verts, les petits pois, les tomates etc.
Pour Momar Ndao, président de l’Association des consommateurs du Sénégal (Ascosen), il n’y a aucun partenariat entre son structure et le distributeur français Auchan « Mais cela ne nous empêche pas d’inviter les sénégalais à boycotter les magasins Auchan. Les gens n’ont qu’à aller ailleurs et accepter d’acheter le moins cher. L’essentiel que les prix proposés soient plus intéressants que les prix qui sont autrement proposés dans les autres boutiques. Dans tous les cas, proposer des prix pour attirer la clientèle, pour ensuite les augmenter, ce n’est pas ce que nous attendons des grands distributeurs aux grandes surfaces » regrette le défenseur des consommateurs avant d’ajouter qu’il est plus que jamais déterminé à se faire entendre de manière plus régulière dans son travail de fond visant à obtenir la régulation du marché au profit des sénégalais. En tout cas, Auchan a raté le coche d’une baisse qui devait le rapprocher économiquement et socialement des sénégalais après les regrettables dégâts de mars 2021.
En défiant cette bombe sociale que le président Macky Sall a tenté de désamorcer avec de nouveaux tarifs, boutiquiers, commerçants, importateurs et distributeurs ont du oublier que personne ne sera à l’abri d’une éventuelle fragmentation. Que Dieu sauve le Sénégal des commerçants véreux dont le patriotisme social laisse à désirer.
DES ÉCONOMISTES PRÉCONISENT UN CHANGEMENT DE MODÈLE ÉCONOMIQUE
Malgré le déblocage par l’état de 200 milliards pour soutenir les prix, les économistes El Hadj Alioune Diouf et Yaya Idrissa Diandy de l’Ucad soutiennent que ces baisses et ces efforts de l’Etat sont encore insignifiants
La récente baisse du prix du riz brisé non parfumé (de 15.000 FCFA le sac de 50 kg à 13.750 FCFA, soit une baisse de 25 FCFA par Kg), du sucre (de 625 FCFA à 600 FCFA, soit -25 FCFA/Kg) et de l’huile (1200 FCFA à 1100 FCFA le litre) est ressentie comme une bouffée d’oxygène par les populations. Par ce geste, l’Etat se déleste de près de 50 milliards de recettes fiscales. En septembre dernier, déjà, il avait accepté de perdre 47 milliards frs pour maintenir les prix à leur niveau d’alors. Si l’on tient compte d’autres mesures du même ordre, globalement, l’Etat a fait des efforts colossaux portant sur près de 200 milliards de frs pour contenir l’inflation et soulager les ménages. Malgré tout, les économistes El Hadj Alioune Diouf et Yaya Idrissa Diandy de l’Ucad soutiennent que ces baisses et ces efforts de l’Etat sont encore insignifiants. A les en croire, ils n’annihilent pas une possible surchauffe de la tension sociale pouvant même déboucher sur des débordements populaires. Surtout, soutiennent-ils, c’est le modèle économique du Sénégal qu’il faut repenser.
Vendredi dernier, le ministre des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo, s’est évertué à expliquer les immenses efforts du gouvernement pour soulager les populations. Au-delà de la baisse des prix du sucre, de l’huile et de riz décidée au Conseil des ministres du mercredi 26 janvier. L’argentier de l’Etat précisait que, dans le budget 2022, l’Etat avait tablé sur un prix du baril de pétrole à 75 dollars. A ce jour, il dépasse les 100 dollars et pourrait encore connaître une hausse drastique, au regard notamment des tensions internationales liées à l’invasion Russe de l’Ukraine. Une situation préoccupante qui vient « annihiler » les nombreux efforts consentis en termes de subventions allouées à l’électricité pour 100 milliards de FCFA, renoncement à la hausse des prix des hydrocarbures pour un impact global d’environ 46 milliards de FCFA et de baisse des prix des denrées de première nécessité (huile, riz brisé non parfumé, sucre) mais aussi de subvention de 32 FCFA sur le kilogramme du riz paddy dans le but d’encourager et de soutenir la production locale de riz. Ces importantes mesures, au bénéfice des populations, ont un impact d’environ 200 milliards de FCFA sur les finances publiques. « Nous voulons, à travers cette conférence de presse, expliquer aux Sénégalais les mesures importantes et logiques que le président Macky Sall a prises pour alléger la souffrance des ménages, liée à la conjoncture mondiale. Et l’impact de ces mesures sur le budget, en termes de mobilisation des recettes, tourne autour de 200 milliards de FCFA », disait vendredi, le ministre des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo, lors de cette conférence de presse, en compagnie de son homologue du Commerce, Aminata Assome Diatta.
La situation de surchauffe risque de mettre fin à l’état de grâce du président Sall, selon El Hadj Alioune Diouf économiste.
« Le devoir du président de la République c’est de répondre aux préférences collectives des populations sénégalaises. Et c’est le plus noble des devoirs », estime le spécialiste des questions économiques, El Hadj Alioune Diouf. Comme à travers le monde entier, dans notre pays aussi, les prix de la quasi-totalité des denrées ont grimpé depuis la crise sanitaire du covid 19. L’ancien directeur du Commerce intérieur dit regretter cette situation de hausse qui fait supporter aux ménages des charges supplémentaires. Ce qui risque sans doute de faire perdre au président Macky Sall son état de grâce consécutif au sacre des « Lions » à la CAN, à l’inauguration du TER et celle du stade de Diamniadio. Des événements qui avaient fini par faire oublier aux Sénégalais les souffrances auxquelles ils étaient habituées. Mais quand le panier de la ménagère se vide de plus en plus, la révolte pourrait devenir imminente. Tout en se réjouissant avec nos compatriotes de la performance de nos « Lions » et aussi de l’inauguration d’infrastructures, El Hadj Alioune Diouf estime que l’augmentation générale des prix est un coup rude pour le pouvoir d’achat des ménages les plus vulnérables. Certes, reconnaît-il, des efforts immenses ont été consentis par le gouvernement pour atténuer l’impact de ces hausses sur les populations, d’autant plus que cette inflation pourrait aussi résulter d’une spéculation sur les prix par des distributeurs « n’ayant aucune fibre patriotique et qui interprètent la liberté des prix comme l’occasion de prendre des marges très élevées » mais il ne faudrait pas que cette situation « détériore le climat apaisé et démocratique qui prévaut dans notre pays ». Selon lui, le régime en place semble avouer son incapacité à faire face à cette crise, malgré la baisse annoncée des prix de certaines denrées ; une baisse presque insignifiante par rapport aux attentes des populations. La situation de guerre en Ukraine n’est pas pour arranger les choses au regard de la dépendance du Sénégal vis-à-vis de l’étranger qui risque de s’accentuer alimentant des marches ou autre formes de manifestations susceptibles de déstabiliser le régime du président Macky Sall. Une chose est sûre, se dit persuadé le commissaire aux enquêtes économiques : la situation de guerre commerciale entre les principales puissances économiques et commerciales du monde a engendré des chocs de la demande et de l’offre qui ont perturbé l’évolution générale des prix des produits et des services.
ELH ALIOUNE DIOUF : « Le régime en place pourrait être déstabilisé par des manifestations populaires dénonçant la cherté de la vie »
Idrissa Yaya Diandy est enseignant-chercheur à la Faculté des sciences économiques et de gestion (FASEG) de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. A ses yeux, ce qu’il faut comprendre de la hausse du prix des denrées de première nécessité, c’est qu’il s’agit d’abord de l’inflation, donc, une augmentation générale et durable des prix, débouchant sur une perte de pouvoir d’achat de la monnaie. Poursuivant, il mentionne que le pouvoir d’achat renvoie à la quantité de biens et de services qu’un revenu permet d’acheter. En présence d’inflation, donc, un même revenu ne peut plus acheter les mêmes biens et services qu’auparavant. Pour les populations, d’après l’économiste, « la cherté de la vie est vécue comme une remise en cause de leurs conditions de vie et de leur bien-être. Cela est d’autant plus vrai lorsqu’elle touche des biens de première nécessité (les denrées alimentaires), qui, par définition, font l’objet d’une demande très peu sensible aux prix : on est presque obligé de les consommer, quel que soit leur coût. » Or, explique l’économiste Idrissa Yaya Diandy, le contexte actuel fait que les revenus n’ont pas beaucoup progressé, les salaires sont figés et la quasi-totalité des secteurs souffrent encore des effets de la pandémie de Covid-19. Par conséquent l’inflation, combinée à la stagnation des revenus, ne peut être qu’impopulaire et susciter une grogne sociale, voire mener à des soulèvements populaires. Et, bien évidemment, la première personnalité visée et tenue pour responsable de ce genre de situation, c’est le président de la République. Le gouvernement l’a bien compris, au regard des nombreuses tentatives et interventions du ministère du Commerce pour agir sur les prix du pain, du sucre, du ciment, etc… et tenter de corriger ces hausses.
IDRISSA DIANDY UCAD : « L’inflation, combinée à la stagnation des revenus, peut susciter une grogne sociale, voire mener à des soulèvements populaires »
L’enseignant-chercheur à l’Université Cheikh Anta Diop tient à préciser que l’inflation est un phénomène presque normal dans la marche d’une économie. Il rappelle que, lorsqu’une économie connait une croissance, elle a tendance à générer plus de richesses. Or, l’augmentation du revenu national (loi de l’offre et de la demande) s’accompagne naturellement d’une augmentation des prix. Pour ce qui du Sénégal, « l’économie nationale a connu entre 2014 et 2019 une croissance ininterrompue, avec des taux de plus de 6 %, alors que l’inflation est demeurée stable (autour de 1 %), grâce à une politique volontaire et calculée de l’Etat pour maintenir les prix à des niveaux bas, à travers des subventions, des baisses de taxes entre autres mesures ». Hélas, regrette Idrissa Yaya Diandy, ces mesures ne sont plus soutenables avec la réduction des espaces budgétaires consécutive à la crise sanitaire. Ce qui fait que c’est comme si le Sénégal était rattrapé par la vérité des prix.
Accélérer la transformation structurelle de nos économies pour une sécurité et une autosuffisance alimentaire
À cela, il faut ajouter un autre facteur, qui n’est pas nouveau, mais plutôt structurel : le modèle économique sénégalais qui est resté encore largement extraverti. Un modèle caractérisé par les distorsions entre structures productives et structures de consommation héritées de la colonisation. « Nous consommons ce que nous ne produisons pas et nous produisons ce qu’on ne consomme pas. Ainsi, le fait que le Sénégal soit très dépendant de l’étranger par rapport aux importations de produits alimentaires le rend plus vulnérable. Une illustration de cette situation est ce que j’appelle le « paradoxe du pain au Sénégal » : un produit qui s’est imposé comme « une denrée de première nécessité », alors que sa matière première est importée » souligne l’universitaire. Par ailleurs, la lecture qu’il dit retenir de l’inflation récente est partagée : il faudrait pour nos gouvernements accélérer la transformation structurelle de nos économies et le développement et la réorientation de notre politique agricole, pour assurer davantage notre sécurité et notre autosuffisance alimentaire. Mais les populations doivent aussi tirer, à son avis, des leçons des événements qui se passent dans le monde depuis bientôt trois années. Egalement, Idrissa Yaya Diandy préconise « le changement, impérativement de nos habitudes de consommation car elles ne sont pas viables et sont incompatibles avec l’émergence ».
Par Mamadou Oumar NDIAYE
ZELENSKY SÈME LE VENT ET RÉCOLTE LA TEMPÊTE POUTINE
Ce serait suicidaire pour le Sénégal d’être dans le camp de la Russie ou dans celui de l’Occident au sens large. L’attitude de neutralité qu’il a adoptée est tout à fait la bonne et il convient de féliciter le président de la République
Pour une divine surprise, c’en est une, assurément ! Et, parce qu’elle était totalement inattendue, elle n’en est encore que plus agréable un peu comme quand on reçoit un cadeau à l’improviste. Alors qu’on aurait mis la main sur le feu et juré que le président de la République allait s’aligner mécaniquement — pour ne pas dire servilement — sur la position hystérique des Occidentaux à propos de la guerre que mène la Russie du président Poutine en Ukraine, voilà que le Sénégal s’est abstenu lors du vote de la résolution de l’Assemblée générale des Nations Unies destinée, justement, à condamner cette « invasion » russe de son voisin. C’est là une position courageuse, assurément, et qui est tout à l’honneur du président Macky Sall. Lequel en revient ainsi à l’esprit de Bandoeng, ville d’Indonésie où a été créé le mouvement des Non-Alignés en 1955 par Josip Broz Tito, Soekarno, Chou-El Laï, Gamal Abdel Nasser etc. Un mouvement dont l’esprit était de refuser de s’aligner sur aucun des deux blocs qui s’affrontaient à l’époque dans une terrible guerre froide hélas de retour ces années-ci après plus de trois décennies de réchauffement des relations entre l’Est et l’Ouest.
Ces deux blocs que le président Sall renvoie dos à dos, c’est la Russie (héritière d’une partie de la défunte Union des républiques socialistes soviétiques) et l’Occident emmené par les USA. Il est vrai qu’en tant que président en exercice de l’Union africaine, très divisée sur cette affaire ukrainienne entre pro-russes et pro-occidentaux il ne pouvait pas se permettre de prendre parti mais enfin la position du président de la République n’en manque pas moins de panache.
Certes, durant toute la période de la guerre froide, le président Senghor s’était aligné systématiquement sur l’Occident dont il était l’un des plus ardents défenseurs au sein de l’Organisation de l’Unité africaine (OUA), ancêtre de l’actuelle Union Africaine, une position suivie par son successeur Abdou Diouf mais aujourd’hui, le monde a bien changé avec l’émergence de nouvelles puissances comme la Chine ou celles regroupées au sein du G20 ou encore les BRICS dont la Russie fait justement partie. On assiste à un déplacement du centre de gravité des affaires mondiales vers l’Est et le Sénégal, qui a entrepris depuis le magistère du président Abdoulaye Wade d’élargir le cercle de ses amitiés en faisant du business avec des pays comme la Chine, la Turquie, l’Inde, la Corée du Sud, la Malaisie mais aussi les Etats du Golfe persique, le Sénégal donc peut difficilement aujourd’hui être un satellite du camp occidental.
Ce même si c’est dans celui-ci que se situent ses alliés traditionnels. Cela dit, au moment où des pays aussi alignés traditionnellement sur les Etats-Unis d’Amérique que le sont ceux du Golfe, pour ne citer qu’eux, hésitent à prendre position dans un conflit qui ne les concerne que très peu finalement, ce serait suicidaire pour le Sénégal d’être dans le camp de la Russie ou dans celui de l’Occident au sens large. De ce point de vue, l’attitude de neutralité qu’il a adoptée est tout à fait la bonne et il convient de féliciter le président de la République pour la lucidité et la sagesse dont il a fait montre dans cette affaire.
Un « mortal kombat » potentiellement nucléaire
En effet, dans ce « mortal kombat » potentiellement nucléaire que se mènent des puissances ayant ressuscité l’esprit de la guerre froide, la bonne position c’est celle que préconisait le président Mai-Tse-Toung pour son pays à propos de la bombe nucléaire — que n’avait pas encore obtenue la Chine ! Cette attitude, c’est celle du « petit singe sagement assis sur la montagne en train de regarder les tigres s’entre-déchirer dans la vallée »… Je ne sais pas trop ce qui a prévalu dans la décision prise par le Président d’ordonner à son ambassadeur à l’ONU de s’abstenir lors du vote de la résolution destinée à condamner la Russie pour son « agression » contre l’Ukraine, mais une chose est sûre : tout pays qui se trouverait à la place de la Russie aurait fait ce qu’elle fait actuellement dans le pays du président Volodymyr Zelensky, à savoir l’envahir.
En 1981, lorsque des rebelles conduits par Kukoï Samba Sanyang avaient renversé le président Dawda Kaïraba Jawara en Gambie, le président Abdou Diouf n’avait pas hésité une seule seconde pour envoyer l’armée sénégalaise chasser les putschistes — c’était l’opération Fodé Kaba 2 —et rétablir au pouvoir le président Jawara.
Dans la foulée, il avait forcé la main à son protégé pour lui faire accepter la création d’une confédération sénégambienne qui a duré quelques années avant d’être dissoute lorsque le partenaire gambien, se sentant suffisamment fort, s’est mis à renâcler contre « l’impérialisme » sénégalais.
A l’époque, le président Abdou Diouf avait justifié son intervention par le fait qu’il ne pouvait pas accepter qu’un régime pro-libyen — le régime du Guide Kadhafi était alors perçu comme le Mal absolu par l’Occident — s’installe à l’intérieur des frontières sénégalaises.
Rebelote en 2017, lorsque le président Yaya Jammeh, défait aux élections, avait voulu s’accrocher au pouvoir. Macky Sall, lointain successeur d’Abdou Diouf, a mobilisé son armée pour, sous la bannière d’une force d’intervention de la Cedeao dont elle est la colonne vertébrale, intervenir militairement à Banjul et favoriser l’installation du président Adama Barrow.
Pour Macky Sall, l’occasion était belle de se débarrasser d’un homologue auquel il reprochait de mettre son pays à la disposition des rebelles du Mouvement des Forces démocratiques de Casamance (MFDC) afin qu’ils en fassent leur base arrière. C’est exactement pour les mêmes raisons que le président Abdou Diouf, encore lui, avait fait intervenir l’Armée en 1998 en Guinée-Bissau où des militaires putschistes avaient déposé le président Nino Vieira, allié du Sénégal. Nos troupes en avaient alors profité pour détruire toute l’infrastructure du Mfdc dans ce pays voisin. Pour dire qu’au vu de tout cela, le président de la République Macky Sall pouvait difficilement condamner le président russe pour ce qu’il fait actuellement en Ukraine. Vladimir Poutine ne pouvait en effet pas accepter que l’Ukraine adhère à l’OTAN et permette aux troupes de cette Alliance militaire de stationner à ses frontières. Il y allait des intérêts vitaux de la Russie.
En voulant coûte que coûte s’allier avec les Occidentaux, y compris sur le plan militaire, le président ukrainien a joué avec le feu. Et récolté l’apocalypse pour son pays. Il aurait dû se douter que les Occidentaux, qui n’ont cessé de le pousser toutes ces années à provoquer la Russie, n’enverraient aucun de leurs soldats mourir pour Kiev. Le président américain Joe Biden l’a d’ailleurs dit cyniquement. Biden qui sait bien que lorsque, en 1962, le président Nikita Khroutchev avait déployé des missiles (à têtes nucléaires !) à Cuba, c’est-à-dire à 150 km à peine des côtes de la Floride, John Kennedy lui avait lancé un ultimatum, le sommant de les démonter sous peine de déclaration de guerre.
Le chef de l’Etat soviétique avait capitulé au terme d’un bras de fer doublé d’une guerre des nerfs qui avait tenu le monde en haleine. De même, aujourd’hui, si la Russie ou la Chine décidait d’ouvrir une base militaire au Mexique ou au Canada, sûr que l’Amérique considérerait cela comme un casus belli ! Pour les mêmes raisons, il convient de laisser Poutine préserver son espace vital. Par tous les moyens. L’attitude la plus sage pour le président Zelensky, c’était d’accepter une sorte de « finlandisation » de son pays étant donné la toute-puissance de son voisin russe. Au lieu de quoi, il a choisi d’accepter d’en faire une base avancée de l’OTAN aux portes mêmes de la Russie. A ses dépens, il est en train d’apprendre qu’on ne provoque pas Vladimir Poutine impunément !
YEWWI GUETTÉ PAR UNE IMPLOSION
La coalition Yewwi Askaan Wi va-t-elle survivre aux manœuvres machiavéliques de Macky Sall et de son régime ?
Dans les semaines et mois à venir, le pouvoir usera sans doute de tous les moyens et de tous les stratagèmes pour diviser l’opposition y compris par des manœuvres dilatoires de toutes sortes. La coalition Yewwi Askaan Wi va-t-elle survivre aux manœuvres machiavéliques de Macky Sall et de son régime ?
À quelques encablures des élections locales du 23 janvier 2021, Khalifa Sall, Malick Gakou, Ousmane Sonko et Cie décident d’unir leurs forces et de créer Yewwi Askaan Wi (YAW). Formée d’une vingtaine de partis et mouvements, Yewwi Askaan Wi envisageait de « présenter une liste commune dans chaque commune et département et poursuivre cette collaboration jusqu’à la présidentielle de 2024 ». Une union payante lors de leur premier combat commun dans la mesure où cette coalition, portée par Khalifa Sall, a gagné pas mal de communes. Les plus en vues sont : Dakar, Guédiawaye, Ziguinchor, Bambey, Thies, Diamaguene Sicap Mbao et Thiaroye Sur Mer. Au lendemain de ces élections au cours desquelles elle a montré toute sa force, la coalition dirigée de Khalifa Sall et Cie risque de voler en éclats si l’on n’y prend garde. Et c’est le parti pour la construction et la solidarité (PCS)/ Jengu Tabax qui a annoncé la couleur en annonçant sa décision de quitter la coalition Yewwi Askan Wi. Boubacar Camara et ses alliés disent avoir noté une volonté de priver leur parti d’élus.
Mieux, l’initiative de la création de Yewwi Askan Wi, dont le PCS/Jengu Tabax a contribué à la mise en place, aurait été dévoyée au profit de soi-disant « grands » leaders politiques qui feraient passer leur carrière politique personnelle avant tout. Un comportement et des pratiques qui, selon le bureau politique, sont contraires aux valeurs que le parti incarne. « Nous félicitons chaleureusement nos militants et sympathisants particulièrement les élus en particulier les femmes et les exhortons à persévérer dans leur attachement au parti et à se mobiliser pour traduire en force politique incontournable leur engagement. Le PCS/Jengu Tabax réitère son ancrage dans l’opposition et plus que jamais déterminé à poursuivre son combat pour traduire en réalité l’aspiration des populations à mieux vivre à travers la mise en œuvre d’un programme économique et social pertinent », concluait le PCS/Jengu dans son communiqué.
À Guédiawaye, Yewwi Askan Wi minorisé par Benno...
Bien qu’ayant perdu certaines villes capitales, le pouvoir n’hésite pas à user de tous les subterfuges pour affaiblir l’opposition regroupée au sein de Yewwi Askaan Wi avant les législatives du 31 juillet prochain. C’est le cas à Guédiawaye où la coalition et son maire élu Ahmed Aïdara ont été fortement minorisés par la coalition Benno Book Yaakar. Laquelle s’est liguée avec la coalition Wallu Sénégal du Parti démocratique sénégalais et Gueum Sa Bop de Bougane Gueye Dani pour rafler 13 des 14 postes d’adjoints au maire comme l’avait promis le maire sortant Aliou Sall à l’issue de la très mouvementée journée du 10 février 2022. Après ce coup de poignard réussi par la coalition au pouvoir pour renverser la tendance en sa faveur à Guédiawaye, Ahmed Aïdara a appelé au dépassement. Mieux, il s’est engagé à travailler avec le gouvernement au service exclusif des populations de Guédiawaye. « Nous tendons la main au maire sortant, Aliou Sall, au président Macky Sall, à l’Etat et à toutes les entités », a déclaré sur un ton calme le nouveau maire. Un engagement qui démontre à suffisance que Yewwi Askaan Wi n’a plus les cartes en main à Guédiawaye et que la coalition Benno Book Yaakar a réussi, quelques semaines après son revers, à retourner les choses en sa faveur...
Barth et Sonko guettés par le syndrome de Khalifa Sall...
Barthélemy Dias, qui comparaissait devant la cour d’appel de la capitale dans le cadre de l’assassinat de Ndiaga Diouf le 22 décembre 2011, a vu l’avocat général solliciter l’augmentation de sa peine de 2 à 5 ans de prison ferme. Une peine qui pourrait lui faire perdre son fauteuil de maire si le juge suit la demande du maître des poursuites. Ce qui ferait d’ailleurs l’affaire de Macky Sall et de son camp surtout à quelques jours des élections législatives. Le verdict est prévu pour ce 18 mai 2022. Le fils de Jean Paul Dias, envoyé spécial du président de la République, n’est pas le seul leader de Yewwi Askaan Wi à avoir maille à partir avec la justice. Ousmane Sonko également.
Le maire élu de cette coalition de l’opposition à Ziguinchor risque de voir son dossier de viols multiples et de menaces de mort bientôt relancé. Inculpé, Ousmane Sonko n’avait dû son salut qu’aux manifestations meurtrières ayant éclaté dans Dakar et autres régions durant la période du 3 au 8 mars 2021. Car, c’est suite à ces violences meurtrières que le leader de Pastef avait réussi à être libéré et placé sous contrôle judiciaire. C’était officiellement le statuquo depuis 12 mois mais, officieusement, le pouvoir manœuvre sans doute depuis lors pour liquider celui qui a réussi entretemps à être élu maire de Ziguinchor. Histoire de le neutraliser avant les élections législatives du 31 juillet prochain mais aussi, et surtout, la présidentielle de 2024. Ce qui ne sera sans doute pas facile. Avec ces deux dossiers et tant d’autres manœuvres machiavéliques du pouvoir en place, Yewwi Askaan Wi devra sans doute surveiller ses arrières dans la mesure où Macky Sall ne lésinera sur aucun moyen pour l’affaiblir et amoindrir ses chances lors des prochaines joutes électorales... Mais l’opposition aussi n’a pas dit son dernier mot !
L’ADM ET WAQF POUR UN NOUVEAU MODE DE FINANCEMENT
La Haute Autorité du Waqf et l’Adm ont une occasion privilégiée d’échanger avec les acteurs territoriaux mettant en œuvre la marche de la politique de décentralisation
Un atelier de sensibilisation et de partage avec les agences de développement local sur les opportunités et les modalités de financement des projets d’investissement dans les collectivités territoriales par un de instruments de la finance sociale et islamique a été ouvert hier, à la Somone ( Département de Mbour). La rencontre s’est tenue dans le but de faire bénéficier aux collectivités territoriales d’un nouveau mode de financement, le fruit d’un processus enclenché par l’Agence de développement municipal et la Haute Autorité du Waqf partagé avec les 14 agences de développement régional chargées d’impulser le développement des collectivités territoriales.
Cheikh Issa Sall, le directeur de l’Agence de développement municipal a fait le rappel sur la marche ayant conduit à la rencontre de la Somone. A l’en croire, le 1ier juillet 2022, l’Adm et la Haute Autorité du Waqf ont paraphé un accord de partenariat pour la recherche de moyens et de ressources substantiels et diversifiés pour le compte des collectivités territoriales. La rencontre de la Somone pour le partage avec les Ard était retenue à l’issue du conclave cité précédemment. Par conséquent, une meilleure vulgarisation de l’instrument de la finance islamique a été évoquée par le Dg de l’Adm et maire de la commune de Mbour. Selon ses propos, la Haute Autorité du Waqf et l’Adm ont une occasion privilégiée d’échanger avec les acteurs territoriaux mettant en œuvre la marche de la politique de décentralisation. Cheikh Issa Sall a indiqué aux Ard, un des voies et moyens, pour le renforcement des ressources de collectivités territoriales à travers l’opportunité offerte pour l’accroissement de leurs investissements et de bénéficier de la finance islamique, réelle. Selon le Dg de l’Adm ‘’la finance islamique est un système financier islamique inclusif conforme à la Charia qui vise à créer une offre financière adossée à l’économie viable, respectueuse de l’environnement et socialement responsable’’.
Ainsi, dans un contexte de raréfaction des ressources, C.I.Sall a rappelé : ‘’la finance islamique dispose de multiples instruments pertinents pour le financement de l’investissement des collectivités territoriales, à côté des transferts de l’Etat, en douceur comme le Waqf et la Zakat … .’’
Racine Ba, le directeur général de la Haute Autorité du Waqf a évoqué le rôle des Ard consistant à permettre aux collectivités territoriales de procéder à l’identification de projets et à la recherche de moyens pour leur mise en œuvre. A l’en croire, les Ard constituent la cheville ouvrière des territoires en matière de développement. Selon lui, le vote et la promulgation de la loi instituant le Waqf demeurent une opportunité pour les collectivités territoriales de voir leur budget bouclé et de protéger le donateur.
LES BARRIÈRES LINGUISTIQUES ET LES MOYENS LOGISTIQUES, PRINCIPALES DIFFICULTÉS RELEVÉES
Les différents acteurs au développement de la région de Diourbel ont pris part à la rencontre de partage sur la cartographie censitaire du 5 recensement général de la population et de l’habitat.
Un comité régional de développement sur la cartographie censitaire du 5ème recensement général de la population et de l’habitat a réuni hier, jeudi 3 mars, à la gouvernance les différents acteurs de développement de la région de Diourbel. Ce recensement va mobiliser plus de 260 cartographes et plus de 27000 enquêteurs pour un coût global de 23 milliards.
Les différents acteurs au développement de la région de Diourbel ont pris part à la rencontre de partage sur la cartographie censitaire du 5 recensement général de la population et de l’habitat.
Le Professeur Aly Nar Diop, le Directeur Général de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie explique: “la cartographie censitaire est une étape importante du recensement général de la population parce qu’elle consiste à délimiter les zones d’habitation des populations plus précisément les maisons pour savoir là où se trouvent les ménages, là où les populations se trouvent en vue de pouvoir les dénombrer dans le cadre de la dernière étape du recensement des populations qui est le dénombrement.
L’objectif principal de ce recensement, dira-t-il, est d’aller dans l’ensemble des zones d’habitation du pays, de les géolocaliser par Gps pour permettre d’embarquer ces informations dans des applications informatiques telles que des tablettes pour permettre à l’agent recenseur qui va venir après le cartographe de retrouver le ménage et de pouvoir les dénombrer ».
Le Directeur Général de l’ANSD a remercié le gouverneur de la région de Diourbel pour avoir organisé ce CRD pour pouvoir sensibiliser les acteurs qui sont impliqués, les chefs de services régionaux, les chefs religieux, les communicateurs traditionnels en vue de prendre toutes les dispositions nécessaires pour les populations sensibilisées. « Au-delà de cet aspect, il y a l’aspect logistique qui est pris en charge. Un recensement demande un déploiement de beaucoup de ressources humaines. Pour la cartographie, nous avons recruté 260 cartographes qui seront dissimulés à travers le pays pendant 10 mois et qui se chargeront de délimiter les zones d’habitation. A l’issue de cela, un recensement pilote sera mis en œuvre au mois de juin pour éprouver l’ensemble des outils qui seront mis en œuvre. Au niveau de la cartographie pour regarder l’ensemble des problèmes auxquels les enquêteurs seront confrontés pour pouvoir préparer le recensement de 2023 qui va se dérouler normalement en juin et nécessitera la mobilisation de 27 000 enquêteurs ».
Quelques failles et contraintes ont été soulevées durant la rencontre par les chefs de service régionaux. Mais le DG de l’ANDS se veut rassurant : “Toutes ces difficultés techniques mais aussi les barrières seront prises en compte. Il s’agit de réquisition des véhicules et les moyens à mettre pour le bon déroulement du recensement ».
L’adjointe au gouverneur chargé du développement, Mme Kouyaté née Marieme Hanne, déclarera pour sa part que les acteurs ont reçu les assurances de l’Ansd par rapport aux barrières linguistiques mais aussi aux moyens logistiques notées lors du 4ème recensement pour qu’ils soient levés. Elle a également fait part de l’engagement des acteurs surtout des forces de sécurité et de défense pour la sécurisation du processus. Le coût du recensement est estimé à 23 milliards de frs.
BARTH SOUS LA MENACE D’UNE RÉVOCATION À LA MAIRIE DE DAKAR
A peine élu, le nouveau maire de Dakar pourrait perdre ses fonctions dans les tout prochains jours à cause de sa décision d’interjeter appel de sa condamnation en première instance dans le cadre de l’affaire Ndiaga Diouf
A peine élu nouveau maire de Dakar, Barthélémy Toye Dias pourrait perdre ses fonctions dans les tout prochains jours à cause de sa décision d’interjeter appel de sa condamnation en première instance dans le cadre de l’affaire Ndiaga Diouf. En effet, interpellé hier, jeudi 3 mars, un consultant spécialiste du droit pénal a indiqué qu’une décision de la Chambre correctionnelle de la Cour d’appel dans le sens du réquisitoire du Procureur général, entraînerait une révocation du tout nouveau maire de Dakar.
En voulant laver son « honneur » dans l’affaire Ndiaga Diouf, nom du nervi tué lors de l’attaque de la marie de Mermoz-Coeur par un groupe de gros bras envoyés par des responsables du Parti démocratique sénégalais (Pds) en décembre 2011, le nouveau maire de la ville de Dakar, Barthélémy Toye Dias s’est-il tiré une balle dans le pied en interjetant de sa condamnation en première instance dans le cadre de cette affaire ?
En effet, dans son réquisitoire lors de l’audience en appel de cette affaire, tenue devant la Chambre correctionnelle de la Cour d’appel du tribunal de grande instance hors classe de Dakar, le Procureur général a demandé l’infirmation de la peine de 2 ans dont 6 mois ferme infligée à l’ancien maire de Mermoz-Sacré Coeur, Barthélémy Toye Dias en première instance et sa condamnation à 5 ans d’emprisonnement ferme. Pour justifier son réquisitoire ferme à l’encontre de Dias fils, le Procureur général soulignant que toutes les personnes qui ont reçu une balle dans cette affaire l’ont reçue à l’arrière, réfute la thèse de légitime défense brandie par Barth dans ce dossier. Il faut dire que cette position que le parquet général fait peser sur les épaules de Barthélémy Toye Dias qui a déjà purgé la peine des 6 mois ferme depuis 2012 donne une nouvelle tournure à cette affaire. Et pour cause, si la Chambre correctionnelle de la Cour d’appel qui a donné rendez-vous au 18 mai pour rendre sa décision décide en la faveur du réquisitoire du Procureur général, ça sera une véritable désillusion pour Dias fils.
En effet, interpellé sur la conséquence d’une telle éventualité sur l’actuel maire de Dakar, un consultant spécialiste du droit pénal n’est pas allé par quatre chemins pour faire remarquer que Barthélémy Toye Dias risque tout simplement la révocation.
«En cas d’une décision dans le sens du réquisitoire du Procureur général, on va tirer les conséquences de droit et interroger le Code général des collectivités territoriales pour voir ce qu’il dispose en pareille circonstance comme on avait fait avec le cas de Khalifa Ababacar Sall», a d’emblée précisé notre source qui ajoute. « Je rappelle qu’après la confirmation de sa condamnation, on avait tiré, à l’époque, la conséquence de droit de sa condamnation en interrogeant le Code général des collectivités territoriales».
Poursuivant son propos, notre source de souligner : « quand le tribunal décide, c’est le Code général des collectivités territoriales qui va dire maintenant les conséquences » conclut-il en insistant. « En cas d’une condamnation à cinq ans, le Président va prendre un décret pour le (Barthélémy Dias) révoquer de ses fonctions de maire de Dakar ».
DES ORGANISATIONS DES DROITS DE L’HOMME RÉCLAMENT JUSTICE
Le Sénégal s’est souvenu, mercredi 3 mars, des évènements tragiques de l’année 2021 qui ont fait plus d’une dizaine de morts, suite à la convocation du leader du Pastef, Ousmane Sonko dans l’affaire sweet beauty. Ils étaient à l’origine de 14 pertes en vies humaines. Une année après, les familles aidées par les organisations de défense des droits de l’homme, sollicitent l’ouverture d’enquêtes judiciaires afin que les responsabilités soient situées.
Dans une note transmise à la presse, mercredi 3 mars, les organisations de défense des droits de l’homme ont requis l’ouverture d’enquêtes sur les évènements de mars 2021 qui ont suivi la convocation du leader du Pastef, Ousmane Sonko après les accusations de viol de la masseuse Adji Sarr. Intitulé «un an après la mort de 14 manifestants, les familles réclament justice», ces organisations soutiennent qu’une année après ces évènements, «le besoin de vérité et de justice reste urgent pour les familles des 14 personnes tuées dont 12 à la suite de tirs par balles». Pour ces organisations que sont Amnesty International section Sénégal, la Ligue sénégalaise des droits de l’homme (Lsdh), et la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme (Raddho), l’heure est à l’élucidation de ces meurtres. Une campagne ensemble, demandons justice pour les victimes de la répression violente des manifestations au Sénégal est même lancée pour pousser les autorités judiciaires à se pencher sur la question. Le directeur exécutif d’Amnesty Sénégal, Seydi Gassama déclare, « qu’il n’y a plus de temps à perdre. La justice doit faire son travail en toute indépendance et rapidement pour établir les faits et les responsabilités et juger les éléments des forces de défense et de sécurité qui se sont rendus coupables d’utilisation excessive de la force et d’homicides illégaux».
UNE GESTION TRANSPARENTE REQUISE
«Le gouvernement avait annoncé en avril 2021, lors d’une conférence de presse, l’ouverture d’une commission d’enquête pour établir les circonstances de ces incidents et sanctionner le cas échéant les responsables», rappellent les organisations. Et de poursuivre, «aucune information n’a été donnée sur la mise en place de cette commission d’enquête et au mois de décembre 2021, le président de la République Macky Sall a annoncé qu’elle n’était plus à l’ordre du jour, et qu’une procédure judiciaire avec des enquêtes sur ces incidents était en cours ». Amnesty Sénégal, la Raddho et la Lsdh estiment que «les autorités sénégalaises doivent être transparentes sur l’évolution de l’enquête en cours, faire suite aux plaintes déposées par certaines familles de victimes et permettre aux victimes et familles de participer au processus judiciaire». Le secrétaire général de la Raddho, Sadikh Niasse, soutient dans ce sens que «l’impunité doit cesser notamment l’usage excessif de la force au Sénégal, y compris l’usage illégal d’armes à feu».
CAS CHEIKH WADE, OBLIGATION D’OUVRIR UNE ENQUÊTE
«Parmi les victimes, Cheikh Wade un tailleur de 32 ans, a été tué par balle aux Parcelles Assainies. La vidéo de sa mort a largement fait le tour des réseaux sociaux et des médias au Sénégal et dans le monde. Sur la vidéo authentifiée par Amnesty International, on peut voir un agent de Police viser et tirer sur Cheikh Wade. Une voiture de police vient ensuite au niveau du corps puis le dépasse, sans lui porter secours», rappellent les organisations. Elles indiquent en outre que, «la famille de Cheikh Wade a porté plainte devant la Cour d’Appel de Dakar et le dossier n’a, à ce jour, connu aucune suite. Sa famille attend toujours que justice soit rendue. Le frère du défunt, Abdoulaye Wade dont le témoignage est recueilli par les défenseurs des droits de l’homme dit ne rien souhaité que «justice soit faite pour son frère et les autres victimes, et aussi connaitre les raisons pour lesquelles la police lui a tiré dessus». Les manifestations de mars 2021 ont fait suite à l’arrestation par la gendarmerie de l’opposant politique Ousmane Sonko, alors qu’il se rendait à une convocation dans le cadre d’une plainte pour viols répétés avec menace de mort. L’arrestation a eu lieu après un mois de tensions, dans le contexte de la levée de son immunité parlementaire et de l’arrestation de plusieurs membres de son parti Pastef-Les Patriotes et de la société civile. 14 personnes ont été tuées au cours des 5 jours de manifestations et près de 600 personnes ont été blessées selon la Croix-Rouge Sénégalaise.
ABSENCE D’ENQUETE SUR LES MORTS DE MARS 2021 : UNE TENDANCE À L’IMPUNITÉ
«Au cours de ces dernières années, les procédures pour usage excessif de la force ou homicides illégaux par les forces de police sont rarement arrivées à leur terme au Sénégal», déplorent les organisations de défense des droits de l’homme. Elles rappellent la mort de Fallou Sène, étudiant, tué par balles par la police, le 15 mai 2018, lors d’une manifestation à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, qui n’a toujours pas été élucidée, malgré l’ouverture d’une enquête. A cause de ces cas, elles présagent que «l’impunité pour les cas d’usage excessif de la force contre des manifestants risque de faire souche si les responsabilités ne sont pas établies pour les manifestations de mars 2021 et que les réparations aux familles et la garantie de non-répétition ne sont pas garanties». Elles trouvent en conséquence que les autorités sénégalaises doivent garantir que les forces de défense et de sécurité respectent et protègent le droit à la vie et le droit à la réunion pacifique de la population sénégalaise en conformité avec les Lignes directrices de la Commission Africaine des droits de l’Homme et des Peuples pour le maintien de l’ordre par les agents chargés de l’application des lois lors des réunions en Afrique. Les forces de l’ordre ne doivent avoir recours à la force que de manière exceptionnelle et proportionnée, et en particulier ne doivent avoir recours à l’utilisation d’armes à feu que lorsqu’il y a danger imminent pour leur vie ou la vie d’autrui. Toute violation par un membre des forces de défense ou de sécurité doit faire l’objet d’enquêtes, de poursuites et doit être punie.
« GAGNER LA CAN, C’EST 10 FOIS PLUS FORT QUE LA LIGUE DES CHAMPIONS »
Edouard Mendy a toujours dans l’esprit l’accueil qu’ont réservé les supporters sénégalais aux Lions. Quelques semaines après le sacre retentissant à la CAN 2021 avec le Sénégal, le portier des Lions s’est confié sur ce moment unique
Après avoir gagné la coupe d’Afrique des nations, Edouard Mendy le gardien du Sénégal a fait une déclaration sur son ressenti de gagner la CAN et la Champions League. Mendy estime que «Gagner la CAN, c’est 10 fois plus fort que la Ldc». Dans cet entretien avec onze mondial, le portier des Lions s’est prononcé sur le racisme dans le football et les moyens de le combattre.
Edouard Mendy a toujours dans l’esprit l’accueil qu’ont réservé les supporters sénégalais aux Lions. Quelques semaines après le sacre retentissant à la CAN 2021 avec le Sénégal, le portier des Lions s’est confié sur ce moment unique. Il a expliqué son ressenti sur cet événement qui est fêté par tout un peuple.
Dans une interview avec Onze Mondial, le gardien de Chelsea a expliqué son ressenti. “Oui, j’ai dit que remporter la CAN était plus fort que de gagner la Ligue des Champions (sourire). Certains ne sont pas d’accord avec moi. Mais déjà, cette phrase est un ressenti, donc personne ne peut interpréter mon ressenti à ma place. De deux, j’ai gagné la CAN et la Coupe d’Europe, donc je peux parler, je peux dire qu’il y a une différence. Quand je dis que la CAN m’a donné 10 fois plus de frissons, c’est mon ressenti. C’est vraiment ce qu’il s’est passé. Après, quand on a gagné la Ligue des Champions, nous étions en période de Covid. On n’a pas fait de parade, on n’a pas fait de communion avec les supporters, donc ça joue aussi. Et quand on voit ce qu’il s’est passé à Dakar après la CAN, je peux dire que c’est 10 fois plus fort !».
Le portier des Lions a également évoqué d’autres sujets. Mais il s’est prononcé particulièrement sur le racisme dans le football. «Ma solution miracle pour combattre le racisme ? Ce serait d’apprendre aux plus jeunes que la différence est une force, qu’on n’a peut-être pas la même couleur de peau mais qu’on a tous un cœur, un cerveau, deux bras, deux jambes, qu’on est tous les mêmes, qu’on a des qualités, des défauts. J’aimerais bien qu’on apprenne ça à tous les enfants dans le monde parce que personne ne naît raciste. C’est juste la peur de la différence qui fait ça, ce sont des gens mal intentionnés qui leur inculquent ça.”
« L’ÉDUCATION POUR FAIRE ÉVOLUER LES MENTALITÉS »
“Personne ne naît raciste, donc je prendrais le problème à la racine, en tout cas, j’essayerais. Je pense qu’il y a un grand pas à réaliser au niveau de l’éducation pour faire évoluer les mentalités. Si demain, je suis victime de racisme sur un terrain, je ne suis pas capable de te dire quelle serait ma réaction. Aujourd’hui, ce que je peux dire, c’est que je comprends tout à fait les joueurs qui sortent du terrain, parce qu’on est certes des joueurs de foot, mais on est des humains avant tout, on a des émotions. Si l’arbitre ne fait pas son travail, il faut réussir des actions fortes. Sortir du terrain est une action forte” at-il soutenu.