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19 juin 2025
MACKY A FATICK POUR L'INAUGURATION DE LA GRANDE MOSQUEE
Le président de la République, Macky Sall, est arrivé à Fatick (centre), jeudi après-midi, pour prendre part à l’inauguration, vendredi à 10 heures, de la grande mosquée de la ville, a appris l’APS de source officielle.
Fatick, 6 jan (APS) - Le président de la République, Macky Sall, est arrivé à Fatick (centre), jeudi après-midi, pour prendre part à l’inauguration, vendredi à 10 heures, de la grande mosquée de la ville, a appris l’APS de source officielle.
Arrivé en début d’après-midi en compagnie de la première Dame, Marième Faye Sall, il a été accueilli à l’entrée de la ville par les autorités administratives de la région.
Sur le long du trajet menant à son domicile situé dans la ville dont il a été maire, Macky Sall a salué les populations venues l’accueillir.
La construction de la grande mosquée de Fatick a démarré en 2005. L’édifice fait partie des infrastructures construites dans la ville pour le programme "Fatick 2005".
Ce programme fait partie d’une initiative de l’Etat, sous l’égide de l’ex-président de la République, Abdoulaye Wade, qui visait à doter d’infrastructures et d’équipements toutes les capitales régionales.
Celles-ci devaient accueillir à tour de rôle la cérémonie officielle de la fête de l’Indépendance, en présence du chef de l’Etat.
La grande mosquée de Fatick est construite sur le boulevard Macky-Sall, en face du centre culturel régional.
Les travaux, suspendus pendant plusieurs années, ont repris au cours de l’année dernière.
PRÉSENCE AFRICAINE, BIEN PLUS QU'UNE REVUE
Lancée en 1947 par Alioune Diop, la revue "Présence Africaine" est aussi une maison d'édition et une librairie à Paris. Une véritable institution
DW Afrique |
Nadir Djennad |
Publication 06/01/2022
L’objectif d'Alioune Diop était de fournir aux penseurs, écrivains et chercheurs d'Afrique et de la diaspora, un espace de création.
Pour l’historien Amzat Boukari Yabara, historien spécialiste du continent africain et du Panafricanisme, Présence Africaine va renouveler la scène littéraire noire de l’après-seconde guerre mondiale :
"La particularité de Présence Africaine, c’est qu’elle va vite devenir un réseau et elle va organiser un certain nombre d’activités et d’évènements dont les fameux congrès de la Sorbonne en 1956 et de Rome en 1959 et aussi le festival mondial des arts nègres de Dakar en 1966. Donc aujourd’hui Présence Africaine est un peu, je dirais la grande institution culturelle du monde noir francophone".
Une contribution centrale à la diffusion des idées panafricaines
La naissance de Présence Africaine s'inscrit dans la mouvance du panafricanisme dont les idées s'expriment depuis le début du XXe siècle.
"On trouve les ouvrages les plus importants de Kwamé Nkrumah, traduits en français, donc l’Afrique doit s’unir, le néocolonialisme, dernier stade de l’impérialisme, l’autobiographie de Kwamé Nkrumah, et à travers la traduction de ces travaux on trouve aussi des écrits de Julius Nyerere, de Nnamdi Azikiwe", explique Amzat Boukari Yabara. "A travers la traduction de ses œuvres-là, Présence Africaine a apporté une contribution centrale à la diffusion des idées panafricaines et a surtout mis en avant l’idée d’indépendance culturelle".
Parmi les grands textes édités par Présence Africaine, on compte le Discours sur le colonialisme, ou le Cahier d'un retour au pays natal d'Aimé Césaire. On trouve aussi dans son catalogue Nations nègres et culture de l'égyptologue sénégalais Cheikh Anta Diop ou encore Soundjata ou l’épopée mandingue de Djibril Tamsir Niane.
Un détecteur de talents
Présence Africaine a ainsi édité la majorité des œuvres qui sont considérées comme des classiques de la littérature africaine et de sa diaspora, explique Romuald Fonkoua, rédacteur en chef de la revue Présence Africaine :
"La plupart des écrivains connus aujourd’hui, africains noirs ont commencé leur carrière à Présence Africaine. Je songe par exemple à Alain Mabanckou, qui va devenir Prix Renaudot, je songe à Mbougar Sarr qui est devenu Prix Goncourt. Présence Africaine est une sorte de détecteur de talents", insiste Romuald Fonkoua, "donc on voit bien aujourd’hui que plusieurs jeunes écrivains envoient leurs manuscrits à Présence Africaine. Il faut compter à peu près 300* auteurs actuellement à Présence Africaine".
La renommée de Présence Africaine est très importante sur le continent africain même si actuellement selon Romuald Fonkoua, l’existence même des lieux de vente du livre pose un problème. D’après lui, la circulation du livre est problématique sur le continent africain depuis la fin des années 80.
LE MINISTÈRE DE L’ECONOMIE HONORE 48 DE SES AGENTS
Le ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération, Amadou Hott, a décoré, jeudi à Dakar, 48 agents de son département élevés à différents grades des ordres nationaux, a constaté l’APS.
Dakar, 6 jan (APS) - Le ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération, Amadou Hott, a décoré, jeudi à Dakar, 48 agents de son département élevés à différents grades des ordres nationaux, a constaté l’APS.
‘’En vous décorant dans les (…) ordres nationaux, la République récompense des années de sacrifice et de don de soi’’, a dit M. Hott, s’adressant aux récipiendaires.
Certains agents du ministère ont été élevés au grade de chevalier de l’Ordre national du lion en récompense ‘’des mérites éminents acquis au service de la nation, soit à titre civil, soit à titre militaire’’.
D’autres ont été élevés au rang de chevalier de l’Ordre national du mérite.
Certains récipiendaires sont encore en activité, d’autres ont pris leur retraite. D’autres encore ont été distingués à titre posthume.
CAN 2021, DEUX AUTRES LIONS REJOIGNENT LA TANIERE
Les internationaux sénégalais Moustapha Name et Boulaye Dia ont rejoint ce jeudi la délégation sénégalaise qui a pris ses quartiers dans un réceptif situé "loin de la ville de Bafoussam", au Cameroun, où va débuter dimanche la 33e édition de la CAN
Douala, 6 jan (APS) - Les internationaux sénégalais Moustapha Name et Boulaye Dia ont rejoint ce jeudi la délégation sénégalaise qui a pris ses quartiers dans un réceptif situé "loin de la ville de Bafoussam", au Cameroun, où va débuter dimanche la 33e édition de la Coupe d’Afrique des nations (CAN), a appris l’APS de source fédérale.
"Ils sont arrivés, il y a un peu plus d’une heure", vers 13h locales, soit 12 h GMT, a indiqué cette source.
Elle a ajouté que le groupe arrivé la veille du Sénégal, a fait un décrassage ce jeudi matin avant une séance plus soutenue, dans l’après-midi.
La Fédération sénégalaise de football (FSF) avait prévu un vol devant convoyer l’équipe nationale de Dakar mardi soir après la remise du drapeau national aux Lions, mais la découverte de cas positifs au coronavirus au sein de la délégation sénégalaise avait retardé ce voyage.
Selon des médias, seuls 19 joueurs sur les 28 sélectionnés ont finalement pris l’avion pour Bafoussam où le Sénégal va débuter la compétition contre le Zimbabwe, ce lundi.
Les Warriors du Zimbabwe et les Flames du Malawi, deux des trois équipes logées dans la poule B avec le Sénégal et la Guinée, ont déjà pris leurs quartiers à Bafoussam, chef-lieu de la région ouest du Cameroun.
La Guinée qui a joué un autre match amical ce jeudi contre le Rwanda est attendue dans les prochaines heures, a-t-on appris de diverses sources.
Interpellé sur les conditions d’hébergement, la source fédérale sénégalaise indique que le lieu de résidence des Lions est un endroit qui se prête au travail.
"Les conditions sont réunies pour bien travailler", a-t-elle assuré.
ENJEU ÉLECTORAL DÉCUPLÉ À ZIGUINCHOR
Pour les élections municipales et départementales du 23 janvier prochain, cinq coalitions vont se frotter sur le terrain politique ziguinchorois. Chacune y va de ses forces et faiblesses
Maire sortant et président de la coalition Union centriste du Sénégal (Ucs) Mbollo, Abdoulaye Baldé a forcément un bilan à présenter aux Ziguinchorois et à défendre à l’heure de la campagne électorale. L’ancien ministre de la Défense, qui a passé 12 ans à la tête de la mairie, dit avoir transformé sa ville. Pour ces joutes électorales, il allie démarche de prospection (porte-à-porte) et mini-meetings de quartier, en attendant le démarrage officiel de la campagne électorale. L’une des forces de l’Ucs Mbollo, c’est d’avoir un maire sortant comme tête de liste majoritaire et d’autres grands ténors qui animent la scène politique locale. Aux côtés du maire sortant, le Dr Moussa Diédhiou. Pharmacien, l’homme voulait à tout prix briguer les suffrages des Ziguinchorois. Outre le Dr Diédhiou, Baldé a dans ses rangs l’influente commerçante Aminata Tamba et la ministre-conseillère du Président de la République, Aminata Angélique Manga. Tête de liste proportionnelle, l’ancienne ministre est portée par plusieurs organisations féminines de la région de Ziguinchor, notamment le Réseau « Koussek ».
Yaw : Sonko pour confirmer ou tomber pour la première fois
Pour ces territoriales, le leader du parti Pastef va devoir batailler ferme pour vaincre les autres adversaires aussi redoutables. Certes, il a eu la chance, lors de la présidentielle de 2019, de gagner haut la main la région de Ziguinchor en engrangeant 57% des suffrages contre 39% pour le régime en place. Ousmane Sonko va chercher à consolider une base électorale conquise en Basse-Casamance. Selon Mamadou Alpha Diallo, journaliste correspondant de la Deutsche welle (Dw) à Ziguinchor, l’une des forces de la coalition Yeewi Askan Wi, c’est le fait qu’Ousmane Sonko soit lui-même candidat. « Aujourd’hui, Ziguinchor est incontestablement son fief politique. La dernière élection présidentielle l’a démontré. Même s’il était en coalition avec d’autres entités politiques, sa popularité a été déterminante dans cette victoire lors de l’élection présidentielle », analyse celui qui observe la scène politique ziguinchoroise depuis près de 20 ans. Pour ce qui concerne les limites de cette coalition, il a précisé qu’en Casamance, particulièrement à Ziguinchor, c’est la personne de Sonko qui draine des foules. Ces « lieutenants » locaux, a-t-il poursuivi, n’ont pas cette possibilité d’apporter une plus-value pour renforcer le capital sympathie de leur leader, note M. Diallo.
Benno Bokk Yaakaar, le défi de l’unité
La coalition Benno Bokk Yaakaar peut faire une percée lors des prochaines territoriales. Mais, à une seule condition : que tous les responsables acceptent de se ranger derrière le candidat Benoît Sambou. Chose qui semble impossible, au regard d’une division interne déjà actée. D’ailleurs, de nombreux responsables locaux de la coalition au pouvoir ont décidé de soutenir la candidature d’Abdoulaye Baldé. Et récemment, Benoît Sambou a fustigé l’attitude de ses camarades de parti qui distribueraient de l’argent dans la ville de Ziguinchor pour appeler les militants à voter contre lui. En revanche, estime Mamadou Alpha Diallo, la force de la coalition présidentielle, c’est que le candidat Benoît Sambou a été le fondateur de l’Alliance pour la République (Apr) à Ziguinchor. Donc, a-t-il rappelé, aux yeux de l’opinion locale, il est le porte-étendard du parti dans cette ville. « Soutenir Benoît Sambou, c’est soutenir le Président Macky Sall. Tous les inconditionnels du Chef de l’État pourraient voter en sa faveur », a-t-il dit, rappelant que M. Sambou est une bête politique. « Il est le plus futé en politique parmi les candidats en lice pour la mairie de Ziguinchor. Par conséquent, à chaque étape, il peut inventer une formule politique gagnante », a souligné Mamadou Alpha Diallo. Les faiblesses de la coalition présidentielle, a-t-il insisté, c’est que Benno est tout sauf unie à Ziguinchor.
Disoo ci xarnubi et Ipd, deux « bleus » dans l’arène
Une élection n’est jamais gagnée d’avance. Les leaders de la coalition Disoo ci xarnubi, Babacar Dial (électrotechnicien) et de l’Initiative pour une politique de développement (Ipd), Dr Idrissa Bodiang (manager de la santé), ont bien compris cette assertion. Même s’ils ne sont pas trop connus des Ziguinchorois, ces deux novices veulent en découdre avec Abdoulaye Baldé, Ousmane Sonko et Benoît Sambou pour s’offrir une place de choix dans l’arène politique locale. Pour cela, ils travaillent comme tous les autres à atteindre leurs objectifs : se faire élire pour changer Ziguinchor.
MACKY ET L'EXCEPTION SÉNÉGALAISE
Alors que Macky Sall s’apprête à prendre la présidence tournante de l’Union africaine (UA), en février 2022, c’est un pays tout à la fois exemplaire et novice qui se retrouvera confronté à des tourments qu’il n’a, lui-même, jamais expérimentés
Macky Sall assumera, à partir de février 2022, la présidence tournante de l’Union africaine et les défis sécuritaires, politiques, économiques et sanitaires ne manquent pas.
Au sein de la Cedeao, le Sénégal fait figure de double exception. Parmi les quinze pays qui la composent, il est en effet le seul, avec le minuscule et insulaire Cap-Vert, à n’avoir jamais connu de coup d’État depuis son indépendance, en 1960. Un statut de bon élève, dans une classe très agitée, qui lui vaut depuis toujours une aura internationale qui fait parfois grincer les dents de certains « cousins à plaisanterie » influents de la sous-région.
Le Sénégal est aussi l’un des pays ouest-africains qui, malgré sa position géographique périlleuse – aux portes du Sahel – et une population à 90 % musulmane, sera parvenu jusqu’ici à tenir à distance la menace jihadiste quand le Mali, le Niger, le Burkina Faso, le Nigeria ou encore la Côte d’Ivoire n’ont pas eu cette chance.
Alors que le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, vient d’achever une tournée continentale à Dakar et que Macky Sall s’apprête à prendre la présidence tournante de l’Union africaine (UA), en février 2022, succédant ainsi au Congolais Félix Tshisekedi, c’est donc un pays tout à la fois exemplaire et novice qui se retrouvera confronté à des tourments qu’il n’a, lui-même, jamais expérimentés.
Coup d’État au Soudan, crise politique et militaire en Éthiopie, intervention du Rwanda et de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) au Mozambique face aux Shebabs, conflits latent en Centrafrique, foyers de rébellion toujours vivaces en RD Congo… Le Sénégal aura fort à faire, tandis qu’à ses propres frontières, deux régimes putschistes, désormais tenus par les militaires – en Guinée et au Mali –, sont actuellement suspendus par les instances de la Cedeao.
Patron régional
« Exempt de coup d’État, le Sénégal, qui a connu deux alternances démocratiques depuis 2000, fait effectivement figure d’exception dans la sous-région, analyse Vincent Foucher, chercheur en science politique au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), rattaché au laboratoire Les Afriques dans le monde, à Sciences Po Bordeaux, et fin connaisseur du Sénégal. Grâce à cette exceptionnalité, le pays est devenu un partenaire privilégié pour un certain nombre d’acteurs internationaux. Il a de la présence et de l’influence dans les arènes internationales qui comptent : à la Cedeao, à l’UA, au Conseil de sécurité des Nations unies… Il peut donc en tirer un profit diplomatique face à ses voisins turbulents, tenter d’être une sorte de “patron” régional. Tantôt il se place en médiateur ou en facilitateur avec un nouveau régime encore fragile, comme Abdoulaye Wade avait essayé de le faire en Mauritanie après le coup d’État de 2008, ou en Guinée après la prise de pouvoir de Moussa Dadis Camara, ou encore comme Macky Sall l’a fait en Guinée-Bissau après le coup d’État de 2012. Tantôt il peut aussi adopter une posture raide, à l’instar de ce qu’a fait Macky Sall face à Yahya Jammeh, en Gambie, à la fin de 2016. »
Îlot de stabilité politique, le Sénégal est en effet entouré de pays dont les soubresauts se répercutent sur son propre équilibre. Lorsque le Mali, son principal partenaire économique – dont les approvisionnements extérieurs transitent essentiellement par le port de Dakar –, se retrouve placé sous embargo par la Cedeao, Dakar en subit le contrecoup.
C’est pourquoi Macky Sall s’était initialement montré réticent à imposer une telle mesure à son voisin au lendemain du putsch du 18 août 2020. Sa position a toutefois évolué : « Le président n’accepte pas que les putschistes cherchent à jouer avec les délais, confie l’un de ses proches. Ceux-ci ne comptent manifestement pas rendre le pouvoir de sitôt et ça le contrarie beaucoup. »
Quant à la relation de son pays avec la Guinée, laquelle a connu des hauts et des bas au cours des dernières années – le président déchu, Alpha Condé, soupçonnant Dakar de se montrer trop accueillante envers ses opposants et, en particulier, envers son vieux rival, Cellou Dalein Diallo –, elle aura tout de même connu une avancée depuis l’arrivée au pouvoir du colonel Mamadi Doumbouya. Le 29 septembre, la frontière entre les deux pays a en effet été rouverte, après un blocus qui aura duré près d’un an.
L’année 2021 s’achève avec son cortège de souffrances, et de désillusions pour les sénégalais : l’économie est exsangue, la justice est dans le coma, le système éducatif est en faillite (multiplication des abris provisoires), le secteur du tourisme est à l’arrêt, le prix des denrées de première nécessité flambe, les agressions explosent, la famine frappe aux portes du monde rural, au moment où l’immense majorité des sénégalais vit dans la précarité et peine à assurer les deux repas quotidiens.
Alors que les pirogues de la mort se multiplient à un rythme effréné, endeuillant des centaines de familles, dans le désarroi total ; l’océan atlantique et le mer méditerranée continuent inlassablement de charrier les corps de milliers de jeunes adolescents sénégalais désœuvrés, paupérisés et désespérés, dont le « suicide » est devenu la dernière alternative pour fuir la misère et l’extrême pauvreté. Pendant que le Sénégal sous Macky Sall, s’enfonce dans les méandres de la mal gouvernance, de la corruption, du népotisme, de l’arbitraire, de la gabegie, et du vol de deniers publics ; les malversations financières, et les nombreux scandales à répétition, dont l’affaire du trafic des passeports diplomatiques est la plus spectaculaire ont fini de démontrer que la gouvernance sobre et vertueuse promise par le régime est une vaste supercherie, emportant avec elle les dernières illusions d’une rupture chantée sous tous les cieux.
De fait, le PSE (plan Sénégal émergent), synonyme de pénuries d’eau, d’électricité et d’emplois est une arnaque ; et les nombreuses entailles et tripatouillages de notre Constitution ont sapé les fondements de la démocratie sénégalaise acquise au prix de décennies de luttes et transformé le Sénégal en une république bananière, où l’anarchie judiciaire est la règle. Il n’y a point d’avenir au Sénégal avec le régime de Macky Sall : ni pour les salariés asphyxiés par le prix exorbitant des loyers, ni pour les étudiants, ni pour les jeunes, sans perspective et dans une situation de chômage endémique.
Des vœux 2021 de Macky Sall, ce soir, il n’y a rien à en attendre, pour un homme dont le magistère est rythmé par les mensonges et dont la parole est totalement décrédibilisée au point de ne plus valoir un seul kopeck.
En ce 31 décembre 2021, nous exhortons les sénégalais à ne pas perdre leur temps à écouter ou regarder Macky Sall, encore moins commenter son discours, dénué d’intérêt. Pas une minute à consacrer à Macky Sall, ce soir du 31 décembre 2021 (qui nargue la presse locale). Au seuil de cette nouvelle année 2022, un seul mot d’ordre : toutes les forces sociales et démocratiques doivent se liguer contre un pouvoir LIBERTICIDE, FRAUDEUR et INCOMPETENT.
Bonne et heureuse année 2022 au peuple sénégalais . Mon unique voeu : qu’il soit débarrassé, le plus rapidement possible, du régime déviant et corrompu, de Macky Sall.
AMÉLIORATION DES CONDITIONS DE VIE À L'UNIVERSITÉ IBA DER THIAM
Il n’y a plus de matelas éponges et les lits en bois ont été remplacés par des lits en fer
Cheikh CAMARA, correspondant permanent à Thiès |
Publication 06/01/2022
Dès sa prise de fonction, le directeur du Centre régional des œuvres universitaires et sociales (Crous) de l’université de Thiès, Cheikh Tidjane Sall, avait fait la promesse aux étudiants d’améliorer considérablement « les conditions de vie dans les campus sociaux et d’études ». A l’époque, certains étudiants « dormaient à même le sol », avec des « matelas aux épaisseurs qui laissent à désirer ». Et suite à ce constat, le directeur du Crous-T avait promis d’« élever le niveau de vie à la dimension dépassant celui de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) où les matelas éponges ont été éradiqués ».
Cependant, remarque le chef du service administratif du Centre des Œuvres Universitaires et Sociales de Thiès, Cheikh Diagne, « le budget ne permet pas souvent de faire de telles opérations ». Il souligne que « c’est ainsi que Cheikh Tidjane Sall, directeur du CROUS-T, avait initié d’autres stratégies pour trouver des fonds. Des compagnies ou structures qui évoluent à Thiès ont été contactées, pour développement le partenariat public-privé. Ce qui a abouti à la mise à disposition de lits en fer et de matelas orthopédiques. Il y a une dotation de la Société Africaine de Raffinage (SAR) et de la Grande Côte Opérations (GCO) et le CROUS-T a mis la main à la poche pour combler le gab ».
Aussi de remarquer qu’« actuellement au niveau de l’Université Ibra Der Thiam de Thiès (UIDT), il n’y a plus de matelas éponges et les lits en bois ont été remplacés par des lits en fer ». Le chef du service administratif du Centre des Œuvres Universitaires et Sociales de Thiès selon qui, « l’acte est salutaire », pense toutefois que « les étudiants de l’UIDT méritent plus que ce qui est en train d’être fait ». D’ailleurs, se réjouit Cheikh Diagne, « il y a eu cette année des remous dans plusieurs universités du pays, mais à Thiès, aucune perturbation n’a été notée, venant de l’initiative des étudiants ». Une situation qu’il justifie par « le résultat obtenu de l’entente scellée entre les étudiants, la direction du CROUS-T et des autorités universitaires, ce qui a permis de se retrouver autour de l’essentiel ».
En effet, souligne-t-il, « au regard des efforts faits tous les jours par la direction, les étudiants avaient aussi promis d’en faire de même, pour l’installation d’un climat social apaisé, propice à de bonnes études ». Selon lui, « tout est fait de concert dans l’espace universitaire, sur la base d’un dialogue inclusif et chaque fois qu’un problème se pose, cette stratégie est mise en œuvre pour trouver les solutions idoines ». Le directeur du Crous-T a entrepris plusieurs travaux opérés au niveau des différents campus de la Cité du rail pour améliorer le cadre de vie des étudiants.
Outre la constitution de nouveaux restaurants universitaires pour répondre aux attentes des apprenants, une nette amélioration a été constatée au niveau de la plomberie, de l’électricité, l’étanchéité, l’environnement etc. Sans compter le nombre de lits qui avoisinait les 5000 et qui a été revu à la hausse (18.000 lits) dans tous les campus (Vcn, polytechnique, Hôtel du rail et Ensa).
PLUSIEURS MILLIARDS DE CFA POUR L’INDEMNISATION DES SALARIÉS DE LA MTOA
Après 70 ans d’existence, la manufacture du tabac en…faillite
70 ans après sa création, la Manufacture des Tabacs de l’Ouest Africain (Mtoa), l’une des plus vieilles industries de notre pays, a finalement fermé son usine de production de cigarettes dont les fameuses « Camélia Sport » étaient, à l’époque, le produit phare. Pour indemniser à l’amiable tous les salariés, la direction générale de la Mtoa dirigée par M. Fann Yourdrigniez a débloqué plusieurs milliards CFA. Ils ont été très bien désintéressés. Les plus petits journaliers sans contrat ont touché entre 10 et 15 millions CFA, les salariés contractuels et autres cadres entre 50 millions et 150 millions CFA environ. On peut vraiment dire que la direction générale de cette entreprise a été généreuse en versant des indemnités royales à ses ex-employés avant de fermer ses portes pour aller s’établir sur les bords de la lagune Ebrié ! « Le Témoin » raconte…
De mémoire d’inspecteur du travail, jamais dans l’histoire d’une industrie sénégalaise en faillite, des employés n’avaient reçu des indemnités aussi généreuses que celles versées par la Manufacture des Tabacs de l’Ouest Africain (Mtoa).
En tout cas, si les désormais ex-employés de cette manufacture sénégalaise du tabac se sont repliés dans un silence joyeux, et n’ont pas porté presse contre leur direction générale comme c’est souvent le cas dans ce genre de situation, c’est parce qu’ils ont été très bien payés. Comme le confiait à l’époque le « marabout » Ousmane Tadjoudine Pouye « Khaliss bougoule thiow ! » (L’argent n’aime pas le bruit). Une phrase devenue célèbre au Sénégal. Pour preuve, aussi bien les ex-salariés de la Mtoa que Mme Ndoye, la directrice des ressources humaines (Drh), personne ne veut se prononcer sur les différents montants payés. « Le directeur général de la Mtoa, seul habilité à parler à la presse, est hors du Sénégal. Donc, je ne peux rien vous dire ou avancer sur les montants dégagés par la direction générale de la Mtoa. Contentez-vous de ce que les intéressés ont déclaré… » a-t-elle esquivé.
En menant sa petite enquête, « Le Témoin » a appris que le plus petit journalier (vous avez bien lu !) de l’usine a bénéficié d’une indemnité « sociale » voire « humanitaire » de 10 millions cfa minimum alors qu’aucun contrat de travail ne le liait à la Mtoa. Pour les salariés contractuels et autres cadres presque à la retraite, ils ont touché entre 50 millions et 100 millions de francs voire plus… Un employé et membre du syndicat des travailleurs de la Mtoa exulte : « D’abord, permettez-moi de remercier les responsables de la Mtoa pour la générosité et la rapidité avec lesquelles ils ont payé les droits de tous salariés de l’usine. Dès le 1e décembre dernier, nous étions tous entrés en possession de nos fonds.
Mieux, à la veille du Maouloud 2021, la direction générale avait donné à chaque employé une enveloppe d’un million CFA le temps que l’intégralité des droits soit débloquée. Et c’est déjà fait ! Moi qui vous parle, j’ai reçu comme indemnité entre 50 et 85 millions CFA. Je ne veux pas révéler le montant exact pour ne pas me faire identifier. Mais l’essentiel, c’est que ces fortes indemnités versées aux licenciés de la Mtoa constituent une grande première dans l’histoire de la classe ouvrière sénégalaise. Vraiment les Anglais sont reconnaissants et savent bien indemniser leurs ex-employés…» nous confie cet ex salarié de la Mtoa.
Dans le protocole de départs négociés dont « Le Témoin » a obtenu copie, M. Fann Yourdrigniez, directeur général de la Mtoa, filiale sénégalaise du groupe anglais « Impérial Tobacco », et Mme Aminata Mané Athie, il est question de mettre en œuvre un plan de restructuration provoquant la fermeture immédiate de l’usine de production. Entre les deux parties, il est également reconnu que la Mtoa, qui était traditionnellement une société exportatrice de cigarettes, a vu ses volumes de ventes se réduire drastiquement depuis les difficultés de la filiale tchadienne à cause de l’explosion de la fraude et de la contrebande en matière de cigarettes. Face à cette situation, la Mtoa se contente désormais d’importer des cigarettes pour ensuite les commercialiser et les distribuer. Ainsi se tourne la page d’une Manufacture des tabacs qui a marqué l’histoire industrielle de notre pays. Et qui a eu parmi ses employés deux ministres qui siègent actuellement au Gouvernement du Sénégal !
QUAND MACKY SALL (RE)PREND LE CONTRÔLE DE L’ORDRE DU DISCOURS
Le Professeur Khadiyatoulah Fall du Québec décortique le message à la nation de Macky Sall
Propos recueillis par Moustapha BOYE |
Publication 06/01/2022
Le professeur Khadiyatoulah Fall chercheur émérite CELAT, Québec, Canada est d’avis que le dernier discours à la Nation du président Macky Sall ce 31 décembre restera un chef d’œuvre puisqu’il permet au chef de l’Etat de (re) pendre le contrôle du discours. Du décor au contenu du discours, le Pr Fall tire des enseignements fort instructifs pour comprendre les ruptures, les omissions et surtout la perspective en termes de chantiers du président Macky Sall à la tête de l’Union Africaine. Par la magie du net, il a répondu à nos questions.
Merci monsieur Fall pour le temps que vous prenez avec nous pour revenir sur le message à la nation du 31 décembre 2021 du Président de la République, monsieur Macky Sall. Quelle est votre lecture de ce message ?
Tout d’abord, permettez-moi de présenter mes souhaits de bonne et heureuse année à toutes les Sénégalaises et à tous les Sénégalais. Je vous souhaite une année de bonne santé, de paix, de sécurité, une année qui verra la consolidation de notre démocratie et de notre vivre ensemble. Je souhaite également que notre pays sorte de la pandémie en prenant en charge nos vulnérabilités exhibées pour relancer une économie dans des modalités qui permettent de véritablement faire une société inclusive. Le message à la Nation de cette année est marqué par deux ruptures importantes dans le contrat de parole. Une première et qui est une agréable surprise, se note dans l’habillement du Président de la République : un boubou africain de chez nous, de notre patrimoine. Le Président Sall a vécu jusqu’ici l’épreuve de 9 messages à la Nation. Et si mes souvenirs sont bons, ils avaient toujours porté le costume classique occidental. Ce jour du 31 décembre 2021 coïncidait bien sûr avec un vendredi, le jour saint de la grande prière hebdomadaire des musulmans. Il est fort possible que le PR ait l’habitude de porter le boubou le vendredi. Cependant, il aurait pu se changer et retrouver le costume occidental classique, le costume habituel du rituel pour présenter le message à la Nation. Il me semble que le choix du PR est bien réfléchi. Ainsi faisant, il a voulu s’inscrire dans un système de reconnaissance qui l’identifie à des valeurs de chez nous, particulièrement en ce moment de débat sur les valeurs culturelles et religieuses structurantes de l’identité collective. Une deuxième rupture renvoie à la non tenue du face-à-face avec la presse nationale. Que lire dans cette seconde rupture ? On peut l’analyser comme une stratégie de prise ou de reprise en mains de l’ordre et du rythme du discours public. C’est une stratégie de contrôle de la perlocutivité, de la réception d’un discours. Le face-à-face avec la presse est toujours un moment de risque discursif. Et souvent, ce que l’énonciateur veut fondamentalement donner à entendre, à lire, à comprendre peut-être étouffé, occulté par les questions de journalistes, certains journalistes cherchant, pour différentes raisons, à redéfinir les termes de l’échange. Cette seconde rupture vise ainsi à baliser les frontières de la réception d’un discours et ainsi privilégier un cadre d’interprétation, un cadre de lecture. Le PR a un agenda discursif, des urgences thématiques et communicationnelles, surtout en ce moment fort important de la vie politique, économique et sociale du pays. Il lui faut alors des modalités et des lieux de circulation de ses discours qui les rendent audibles, lisibles et rassurants pour la population. Le discours présidentiel est ainsi dans l’offensive. On a souvent critiqué la communication du gouvernement comme étant réactive, toujours en réaction à celle de l’opposition ou d’autres groupes de citoyens. On a entendu des critiques dire que le gouvernement ne communique pas ou communique mal. Le message à la Nation est porté par une volonté de refondation discursive, par une volonté d’asseoir une nouvelle dynamique communicationnelle.
Que dire du contenu et de l’écriture du message à la Nation ?
Un souci de lisibilité traverse le MAN. Tout d’abord, c’est un Président Macky Sall, serein, posé, rythmé dans la manière de livrer le discours. C’est également un discours classique dans son articulation que l’on écoute ou lit aisément. Aussi, un discours dont l’écriture est sans fioritures rhétoriques. Le PR a choisi une esthétique de la simplicité. Contrairement à ce que l’on pense, contrairement aux préjugés, cette esthétique du sobre, du simple est difficile à maitriser et exige une grande habileté discursive. Donc une simplicité dans l’écriture et un retour sur un lexique, sur des mots qui sont familiers et qui évoquent les difficultés, les succès, les angoisses, les attentes, les espérances de la population. Un discours écrit pour particulièrement captiver l’attention du citoyen sénégalais ordinaire. L’allocutaire privilégié de ce message est le citoyen ordinaire que le PR cherche à convaincre que, malgré les crises sanitaires et économiques qui ont frappé le Sénégal et le monde, notre pays est parvenu à se tenir debout, a été résilient et continue sa marche vers l’émergence. Qu’il s’agisse de l’évocation étayée de la politique d’équité territoriale du Sénégal, qu’il s’agisse des chiffres sur les investissements, sur la riposte à la pandémie, l’énergie, l’emploi, l’éducation, le transport, la sécurité, l’agriculture, les infrastructures, etc… la perspective qui a dominé l’adresse à la Nation du président Sall a été de convaincre que le chef de l’État reste plus que jamais rivé dans l’action et les réalisations. Et le choix de procéder, déjà dès le 3 janvier 2022, à la pose de la première pierre de l’imposante infrastructure du nouveau port en eau profonde de Ndayane indique que pour le PR, il ne peut y avoir ralentissement dans la cadence. La présentation exhaustive du bilan me semble renvoyer à deux messages. Le premier message pour montrer que le « Président-premier ministre» a été à la hauteur de la tâche et que sous ce mode de gestion, il a eu un bilan fructueux. Le retour du poste de Premier ministre ne serait alors nullement relié à l’inefficacité du gouvernement ou à l’échec de sa propre gestion directe de l’équipe. Le besoin d’un PM se justifierait alors, comme il a été avancé, par les nouvelles tâches qui attendent le PR à l’Union Africaine. Le second message est une consigne adressée au futur PM. Ce dernier serait dans l’obligation non négociable d’enrichir substantiellement le bilan et de faire aboutir les projets énoncés. Le PR a tracé ainsi le portrait du PM qu’il souhaite voir le seconder : une personnalité d’actions, de résultats et d’un leadership rassembleur.
Des critiques ont fusé pour dire que le message à la Nation porte des vides, des trous, des silences sur d’importants sujets d’actualité. J’en citerai deux : la criminalisation de l’homosexualité et la candidature du PR en 2024.
Vous savez qu’un discours signifie autant par ce qu’il dit explicitement que par ce qu’il ne dit pas. Tout discours s’inscrit dans un préconstruit discursif et dans une intertextualité. Il est évident que le PR est bien instruit de ce frottement des discours publics. Il nous faut constater ces silences et en faire des espaces de sens implicites. S’agissant de l’homosexualité, je suis de ceux et celles qui ne qualifieront pas le débat actuel de « faux-débat». C’est cependant un débat de société qu’il faut éviter de politiser ou de radicaliser. J’ai dit tout à l’heure que le message à la Nation vise une reprise de contrôle de l’agenda discursif. Ainsi certains silences peuvent être interprétés non pas comme des rejets, des refus du débat, mais plutôt comme des refus des modalités discursives actuelles de focalisation du débat. Ainsi de ce silence sur l’homosexualité, on peut impliciter deux réponses. Soit que notre mémoire discursive est bien vivante pour nous rappeler que les réponses existent déjà. Soit que le PR, observe, écoute les nouveaux bruissements discursifs de la société avec ses différents segments et qu’il prendra position éclairée au moment approprié. Le silence n’est pas alors rejet ou refus du débat mais plutôt une volonté de traiter dans la sérénité une question d’une haute importance pour la cohérence culturelle et religieuse de notre pays, pour la cohérence de notre identité collective S’agissant de l’occultation de l’élection présidentielle de 2024, je vois encore dans ce silence la posture d’un énonciateur qui veut contrôler l’ordre et le temps du discours. Sur un sujet porteur de tant de polémiques, le silence ici est aussi le renvoi à une mémoire discursive, à une cohérence discursive avec un déjà dit. Ce silence est une citation implicite qui nous ramène à des affirmations antérieures du président lorsqu’il s’interdit et interdit d’en parler, lorsqu’il dit ni oui ni non, lorsqu’il souligne qu’aucune décision ne sera prise qui ne soit pas conforme à la Constitution et à la démocratie. Ainsi pour revenir aux deux points que vous soulevez, le silence est une position énonciative qui reste conséquente avec une mémoire discursive, une position énonciative qui orchestre le rythme et la séquence du discours et qui évite le brouillage du projet de sens défini par l’énonciateur
Pour finir que pensez-vous du mandat du président Sall à la tête de l’Union Africaine ?
Je lui souhaite de réussir et tout patriote sénégalais doit souhaiter qu’il réussisse. Autant nous sommes tous mobilisés et souhaitons ardemment la victoire des Lions à la CAN, autant nous devons souhaiter la réussite du mandat du président car le président du Sénégal qui fait avancer l’Afrique apaisée, l’Afrique sécurisée et de paix, l’Afrique de stabilité institutionnelle, l’Afrique de la relance économique et sociale, l’Afrique d’une voix écoutée dans le monde, ce président devrait avoir tout notre soutien. Le PR, à cette posture d’influence et de leadership, à cette posture de visibilité, doit agir et construire cohérence entre les valeurs qu’il défendra au nom de l’Afrique et celles qu’il défend pour notre pays. Il y a parmi les nombreux dossiers que le Président Sall devrait promouvoir, un qui me semble essentiel pour le présent et le futur de l’Afrique. Le PR Sall a toujours parlé et encouragé la promotion des connaissances scientifiques et techniques. Il pourrait être le porte-parole pour l’émergence d’une forte diplomatie scientifique inter africaine pour élaborer une véritable Afrique des nations scientifiques, techniques et numériques. La pandémie Covid a révélé notre retard dans ces domaines et a fait surgir davantage la nécessite d’un soutien plus substantiel, plus structuré qui boosterait la collaboration entre les scientifiques d’Afrique qui, malgré des conditions difficiles réussissent à découvrir, à innover et même à asseoir une visibilité internationale. Sans une Afrique des sciences, des techniques et du numérique, l’Afrique traînera encore. Sans des infrastructures de recherche de qualité, sans une sorte d’Érasmus à l’africaine, sans une Afrique de la relève scientifique, l’émergence tardera. Il arrive cet heureux hasard que le mandat du Pr Sall à l’UA coïncide avec l’«Année internationale des sciences fondamentales au service du développement durable» promulguée par les Nations Unies. Il serait regrettable que l’Afrique soit hors circuit alors que les liens entre les objectifs du développement durable et les sciences seront partout objets de débats et de mobilisation entre les scientifiques, les universitaires, les États, les partenaires économiques, industriels, sociaux, la jeunesse et même le grand public. Je vois ici un chantier stimulant pour l’Afrique et le président Sall pourrait en être un ambassadeur fort crédible. Une Afrique de scientifiques interconnectés, réseautés et qui sont appuyés pour innover et former, pour répondre par la science aux défis du développement, cela construira chez nos jeunes un imaginaire du savoir, de la connaissance, un imaginaire sur l’Afrique articulé sur les potentiels de la science et de la technique pour un véritable développement de notre continent.