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12 août 2025
INTERDICTION DE MARCHE DES ENSEIGNANTS A ZIGUINCHOR
La manifestation interdite par le préfet de Ziguinchor pour menace de trouble à l’ordre public, le président du G7, Saourou Sène et ses camarades ont décidé de la reporter
Afin d’exiger du gouvernement le respect du protocole d’accords, Les syndicats d’enseignements du Moyen Secondaire avaient prévu d’organiser une marche nationale demain à Ziguinchor. La manifestation interdite par le préfet de Ziguinchor pour menace de trouble à l’ordre public, le président du G7, Saourou Sène et ses camarades ont décidé de la reporter. Toutefois, ils invitent tous les enseignants du Sénégal à se mobiliser pour la réussite de la marche nationale des enseignants à Dakar.
Les enseignants qui attendaient le mot d’ordre des secrétaires généraux des syndicats du Cusems et du Saemss pour braver la décision du préfet de Ziguinchor seront certainement déçus.
En effet, à l’issue de leur réunion, le secrétaire général du Saemss, Saourou Sène et ses camarades ont décidé de se conformer à la décision préfectorale. «Le Saemss et le Cusems informent les enseignants du Sénégal que suite au dépôt de la déclaration de marche à la date du mercredi 09 février 2022, le préfet de Ziguinchor a fait parvenir aux responsables locaux l’arrêté portant interdiction d’une manifestation sur la voie publique pour des raisons de sécurité et menace de trouble à l’ordre public. Après réception du document officiel, les délégations des deux organisations syndicales se sont concertées jusque tard dans la soirée du mardi 15 février 2022 pour apprécier la situation avec sérénité et prendre les décisions idoines devant permettre de maintenir la dynamique de la lutte.
Ainsi, les deux directions syndicales prennent acte de la décision du préfet et décident de reporter la marche nationale des enseignants prévue à Ziguinchor le jeudi 17 février 2022 à une date qui vous sera communiquée ultérieurement», informent-ils dans un communiqué parvenu hier à «L’As».
Pour Saourou Sène et Cie, cette décision s’explique par la situation actuelle qui prévaut dans la région méridionale «marquée par les accrochages entre l’armée et les rebelles et la volonté manifeste des deux syndicats de s’en limiter à l’organisation d’une marche pacifique et d’éviter toute forme de collusion, mais surtout par le sens élevé du patriotisme et de la responsabilité dont les enseignants du Sénégal ont toujours fait montre».
Par conséquent, le Saemss et le Cusems invitent tous les enseignants du Sénégal à se mobiliser et à se préparer pour la réussite de la marche nationale des enseignants à Dakar, déjà annoncée dans le 9e plan d’action».
A noter que le gouvernement prévoit, après une séance d’exploitation de toutes les propositions des parties, de convoquer une autre plénière le samedi prochain pour recueillir les contre-propositions des syndicats d’enseignants.
Le feu vert de Bougane à Daour Niang Ndiaye
Élu deuxième adjoint au maire de Pikine suite à son alliance avec Benno Bokk Yaakaar, Daour Niang Ndiaye est monté au créneau hier pour charger ses pourfendeurs et les responsables de «Gueum sa Bopp» qui l’accusent d’avoir trahi l’opposition lors de l’élection du bureau municipal. M. Ndiaye fustige leurs propos qu’il juge diffamatoires etirrespectueux. Pour justifier son acte, Daour Niang Ndiaye déclare : «Bougane Guèye Dany est bel et bien au courant de mes discussions avec Benno Bokk Yaakaar. Et c’est lui-même qui avait dit de négocier pour avoir 05 adjoints au maire et présider 04 commissions». Après les négociations avec l’édile de Pikine, il a rendu compte au leader de Gueum sa bopp. «Je lui ai rendu compte pour lui dire que j’ai eu 04 adjoints au maire ainsi que le nombre de commissions». Mais à sa grande surprise, ajoute-t-il, «Gueum sa Bopp» a voulu que je me rétracte après avoir donné ma parole à Abdoulaye Thimbo, pour des raisons inavouées et injustifiées. J’ai dit niet, car la parole donnée est sacrée. Donc, ceux qui tentent de jeter le discrédit sur moi racontent des contrevérités».
Macky Sall en Allemagne
En séjour en Europe depuis mardi, le Président Macky Sall a pris part hier à Marburg, en Allemagne, à la réunion de haut niveau BioNTech Vaccine Equity for Africa, en présence de ses homologues rwandais Paul Kagamé et ghanéen Nana Akufo-Addo, ainsi que du Patron de BioNTech, Uğur Şahin. Pour rappel, BioNTech est en partenariat avec l’Institut Pasteur de Dakar pour la fabrication de vaccins.
Incendie au lycée de Diaobé
Au lycée de Diaobé (Département de Vélingara,Ndlr), un violent incendie s’est déclaré dans l’enceinte de l’établissement. Le bilan du sinistre fait état de deux salles de classe en abris provisoires réduites en cendre. Les flammes n’ont pas épargné les 20 tables-bancs qui sont complètement calcinées. Mais, l’intervention rapide des sapeurs-pompiers de la caserne de Kounkané a permis de circonscrire les dégâts. Une enquête a été ouverte pour déterminer les causes de cet incendie. Mais certaines indiscrétions laissent croire une action humaine volontaire. Notons que l’incendie s’est déclaré aux environs de 14 h au moment où la localité vibrait aux rythmes du marché hebdomadaire. D’ailleurs au lycée de Diaobé, les cours sont toujours interrompus à cause de la grève des enseignants et les manifestations des élèves qui exigent la reprise des enseignements apprentissages.
Les acteurs de la pêche s’organisent à Cayar
Les acteurs de la pêche de Cayar s’organisent pour une meilleure prise en charge de leurs préoccupations. C’est dans ce cadre que le ministre de la Pêche et de l’Economie maritime, Alioune Ndoye, est venu procéder au lancement de la fédération des femmes actives de la pêche de Cayar. Il a salué l’initiative, estimant qu’il a maintenant un interlocuteur connu, organisé et regroupant les différents acteurs. Pour Alioune Ndoye, c’est en ayant des structures de ce genre qu’on peut être plus sûr du travail fait. Les femmes ont demandé des financements pour mieux opérationnaliser leurs activités économiques. Et le ministre Alioune Ndoye a déclaré qu’il sera leur avocat auprès de sa collègue de la Femme. La commune de Cayar est réputée pour ses efforts constants dans la protection et la gestion responsable de la ressource halieutique. Ce qui cache mal les difficultés que vivent les acteurs, conséquemment à la raréfaction des ressources. Ces derniers ont soutenu devant le ministre Alioune Ndoye que la pêche artisanale était marquée à Cayar par une campagne qui démarrait en novembre pour s’achever au mois de juin, soit 9 mois. Et à cette occasion, la population triplait et le nombre de pirogues passait de 1302 à 3000 pirogues. Mais aujourd’hui, se désolent-ils en chœur, il n’y a plus rien et certains migrent même vers Joal, Cap Skiring et Kafountine. Les pêcheurs ont pointé du doigt la pêche industrielle comme étant à la base de tous leurs malheurs.
Candidature de Boubacar Sèye aux Législatives
Après la fixation de la date des élections législatives, on commence à annoncer des candidatures. Le président de l’Ong Horizon Sans Frontières, Boubacar Sèye, déclare sa candidature à la députation pour «mieux servir le Sénégal et sa diaspora». Le défenseur des migrants indique dans un communiqué qu’après avoir passé plusieurs années dans la sensibilisation et l’éveil des consciences sur des questions transversales et géopolitiques, il annonce sa candidature aux élections législatives pour entamer la deuxième phase de son combat citoyen qui est de servir les peuples du Sénégal et de sa diaspora. En tant que patriote et républicain, il dit avoir toujours formulé des propositions sur des questions sociales et économiques. Il est maintenant temps, à ses yeux, compte tenu de la spécificité, du contexte politique du pays et des nouvelles exigences, d’instituer sa démarche. Il estime que la meilleure façon, c’est de demander la voix des Sénégalais aux prochaines élections législatives. Pour Boubacar Sèye, l’Assemblée nationale est le lieu indiqué pour faire des propositions de loi sur des questions très importantes sur la vie de la nation et de mener des enquêtes parlementaires.
15 nouveaux cas testés positifs au coronavirus
La propagation du coronavirus est en nette baisse au Sénégal. Hier, le ministère de la Santé et de l’Action Sociale a annoncé un taux de positivité de 1,02%. En effet, sur 1465 tests effectués, seuls 15 sont revenus positifs. Il s’agit de 02 cas contacts et 13 cas issus de la transmission communautaire. Ces derniers sont répartis comme suit: 12 cas dans la région de Dakar et 3 cas dans les autres régions. Les autorités sanitaires ont déclaré guéris 55 patients. Aucun cas de décès lié à la Covid-19 n’a été enregistré. A ce jour, le Sénégal a enregistré 85 469 cas positifs dont 83 339 guéris, 1957 décès et 172 sous traitement.
Le tailleur euphorique en prison
On continue de dénombrer les victimes de l’euphorie née de la victoire des Lions à la Coupe d’Afrique des nations (Can) de football. Tailleur de profession, Y. Lo qui jubilait lors du sacre des «Lions» a foncé avec son scooter sur son voisin Valentin. Ce dernier, pour éviter d’être fauché par la moto, s’est agrippé au guidon. Mais au lieu de s’excuser, Y. Lo entre en colère et abreuve d’injures sa victime. Il s’est ensuivi une bagarre avant que les passants ne s’interposent. Quelque temps après, Y. Lo revient à la charge. Un tesson de bouteille à la main, il donne de violents coups à Valentin dont un à la tête, un autre au front sans épargner son visage et ses bras. Valentin est conduit dans une structure sanitaire. Interpellé, Y. Lo a reconnu les faits avant de solliciter la clémence des limiers. Ce qui va motiver son maintien de garde à vue puis son déferrement au parquet pour coups et blessures volontaires.
Les précisions du Cnoss
Le Comité National Olympique et Sportif Sénégal (Cnoss) a coupé court aux rumeurs véhiculées à travers un document. Selon le Cnoss, il circule dans les réseaux sociaux des informations venant d’un document selon lequel il a initié un programme de mobilisation lors de l’inauguration du stade du Sénégal. Dans un communiqué parvenu à «L’As», le Cnoss informe qu’un tel document et les informations y contenues n’émanent nullement du Comité (Cnoss) et par conséquent ne l’engagent absolument pas. A ce propos, le Comité indique que le ministère des Sports, seul compétent en la matière, fera connaître en temps utile les nombres de personnes mobilisées ainsi que le programme et les modalités.
Djirnda : Retour de parquet pour Lamine Ndiaye
Les choses se compliquent pour la bande à Lamine Ndiaye citée dans l’incendie des locaux de la mairie de Djirnda. L’enquête aurait été retirée au commandant de brigade de la gendarmerie de Foundiougne pour être confiée à la légion de la gendarmerie. Selon nos sources, une centaine de personnes sont à ce jour arrêtées par les pandores. Quant à LamineNdiaye, candidat déclaré perdant aux élections territoriales et qui a introduit un recours, il a été présenté au procureur avant de bénéficier d’un retour au parquet. Pour rappel des personnes avaient mis le feu au siège de la mairie de Djirnda (Département de Foundiougne, Ndlr) samedi, jour de l’installation du maire élu. Elles manifestaient leur désaccord suite à l’installation du nouvel édile qu’elles accusent d’avoir volé les élections.
Détention illégale d’une arme blanche
Mécanicien de son état et habitant aux Hlm5, Moussa S. âgé de 22 ans, a été alpagué à la Zone de Captage par les limiers du Commissariat de Grand-Yoff, au cours d’une opération de sécurisation. Mais, il a opposé une farouche résistance aux policiers. Le mécanicien a usé de sa pompe à gaz pour pulvériser les limiers. Malgré cela, Moussa S. sera maîtrisé par les limiers qui l’ont conduit au commissariat. Ils ont trouvé aussi dans sa poche un tournevis.
Détention de chanvre indien
Ouvrier, M. Diallo est un adepte de l’herbe qui tue. Parti se ravitailler, M. Diallo a été intercepté en cours de route par les éléments de la brigade de recherches de la police de Grand-Yoff en patrouille. Ils ont trouvé par devers lui un cornet de chanvre indien. Interrogé sur la provenance de la drogue, M. Diallo soutient l’avoir ramassée par terre. Il a été conduit au commissariat de police et placé en garde-à-vue. M. Diallo sera présenté au procureur pour détention aux fins d’usage de chanvre indien.
Installation de Mame Boye Diao
La nouvelle équipe municipale de Kolda dirigée par Mame Boye Diao a été installée hier par le Préfet. Après la cérémonie, le nouvel édile de la capitale du Fouladou a réitéré son engagement à changer le visage de la commune. A cet effet, Mame Boye Diao entend s’appuyer sur les compétences des fils de Kolda, mais aussi ceux des autres régions et de la diaspora. En attendant de décliner son programme, il va entamer, dès ce vendredi, une série de rencontres avec différents acteurs, en vue de mettre en place des cadres de collaboration pour faire de la gouvernance participative une réalité dans la gestion de la municipalité. A ce propos, le directeur des Domaines va recevoir les chefs d’établissements scolaire, les étudiants etc… A noter que la parité a été respectée lors de l’élection des membres du bureau. Le poste de 1er adjoint est occupé par Kaditatou Thiam, présidente des femmes de la sensibilité politique de Mame Boye Diao, Fabouly Gaye devient le 2e adjoint, Amy Sarr est la 3e adjointe. Bamol Baldé, leader de l’Aps est le 4e adjoint, Maimouna Ngoné Badji occupe le poste de 5e adjointe, Youssouph Kandé est le 6e adjoint, tandis que Khady Diambang une proche de Bécaye Diop est la 7e adjointe.
Rappel à Dieu de l’ancien ministre Pape Ousmane Sakho
Ancien ministre de l’Économie, des Finances et du Plan sous le magistère du Président Abdou Diouf, Pape Ousmane Sakho a été rappelé à Dieu hier. Frère aîné de Pape Oumar Sakho, président du Conseil constitutionnel, Pape Ousmane Sakho est né en 1943 à Dakar. Economiste de profession, il fut ministre de l’Économie, des Finances et du Plan de juin 1993 à janvier 1998, dans le second, puis dans le troisième gouvernement de Habib Thiam. Il avait remplacé à ce poste Mamadou Lamine Loum promu Premier ministre. Pape Ousmane Sakho était à l’origine du plan d’urgence appelé «plan Sakho-Loum». Sa famille informe que la levée du corps est prévue ce jeudi à 11h à la mosquée Rawane Mbaye
LA REVUE DE PRESSE DE L'APS CE JEUDI ANNONCE LES COULEURS D'UNE PERTUBATION DANS LE SECTEUR DE LA SANTE
Après le secteur de l’éducation, les agents de la santé sont en ordre de bataille
Dakar, 17 fev (APS) – Après le secteur de l’éducation paralysé par le mouvement des syndicats enseignants, les quotidiens reçus jeudi à l’APS redoutent des perturbations dans le secteur de la santé suite au dépôt d’un préavis de grève par l’Alliance des syndicats autonomes de la santé (ASAS) And Gueusseum.
’’Après le secteur de l’éducation, les agents de la santé sont en ordre de bataille’’, souligne Vox Populi qui note que le mouvement And Gueusseum ‘’fait monter la température avec le dépôt d’un préavis de grève et un plan d’actions de feu pour les mois de février et mars’’.
Selon Sud Quotidien, ‘’l’Alliance des syndicats autonomes de la santé (ASAS) And Gueusseum a constaté pour le déplorer (….) + l’immobilisme et l’inertie du ministère de la Santé et de l’Action sociale quant la signature du protocole d’accord avec le gouvernement’’.
’’Le pouvoir a, par ces temps qui courent, fort à pacifier le front social. Alors que la grève des enseignants s’intensifie, And Gueusseum a lui aussi décidé de secouer le gouvernement pour faire tomber les sous. C’est dans ce cadre qu’elle a déposé un préavis de grève couvrant la période du 16 juillet au 31 décembre 2022 pour l’ouverture de négociations’’, souligne La Tribune.
L’Alliance des syndicats autonomes de la santé (ASAS) And Gueusseum est aussi ‘’sur le pied de guerre’’ pour ‘’exiger la signature d’un protocole d’accord ainsi que de nombreuses autres revendication’’, dit Kritik.
’’Après les remous dans l’éducation, la santé contaminée’’, note le quotidien Bës Bi Le Jour qui écrit : ‘’ C’est un front social en ébullition. La Santé a chopé le virus de la grève, après l’Education. L’Allian - ce des syndicats autonomes de la santé (Asas) a décidé de rejoindre les enseignants dans leur mouvement d’humeur’’.
En politique, WalQuotidien relève Macky Sall ’’met le cap sur les législatives’’ prévues en juillet en débauchant des opposants.
’’Malgré la secousse provoquée lors des dernières élections territoriales par l’opposition victorieuse dans des villes très stratégiques comme Dakar,Thiès, Ziguinchor, Macky Sall ne s’avoue pas vaincu. Au contraire, en bon stratège politique, Macky Sall n’a pas attendu longtemps pour mettre en branle sa machine de guerre politique. Il ne perd pas de temps pour se refaire une santé politique avant les élections législatives prévues du 31 juillet prochain’’, écrit Walf.
’’Le maire de la Médina, Bamba Fall, est le premier à mordre à son hameçon. Ce coup lui permet de respirer un peu à Dakar, la capitale que Barthélémy Dias et ses camarades ont presque fini de quadriller’’, ajoute la publication.
Par Mamadou Kassé
RETRAIT DE LA FRANCE, VOLONTÉ DE DÉPART OU EFFET D’ANNONCE ?
Sauf retournement de situation de dernière minute, la France va donc quitter le Mali. Sous la pression du pouvoir à Bamako, Paris s'apprête à amorcer le retrait du Mali.
Sauf retournement de situation de dernière minute, la France va donc quitter le Mali. Sous la pression du pouvoir à Bamako, Paris s'apprête à amorcer le retrait du Mali. Avec lui, ses partenaires européens qui l’ont jusque-là accompagné dans le dispositif militaire pour contrer l’avancée jihadiste.
La nouvelle stratégie de riposte pour un nouveau redéploiement de la force française sera-t-elle capable de réussir là où les forces Barkhane et Takuba ont véritablement, voire lamentablement échoué ? Quels seront les contours du futur dispositif militaire régional français en préparation quand on sait que s’il y a échec, c’est plutôt du côté politique marqué par un discours inapproprié de Paris ?
Les réactions de désapprobation des populations maliennes qui avaient placé beaucoup d’espoir en la capacité de riposte des forces françaises sont là pour en attester. Du côté militaire, personne ne savait plus rien de la situation en dehors des informations émanant des troupes françaises laissant croire à une amplification de la rébellion sur le terrain. Seule exception à ce tableau peu reluisant et peu rassurant de la présence française, la situation présentée ces dernières semaines laissant penser que les incursions rebelles ont été bien contenues et certains de leurs éléments neutralisés.
En réalité, c’est cela qui était attendu de l’armée française et de ses alliés européens dont la mission était d’arrêter l’avancée djihadiste et de démontrer ainsi leur capacité de riposte dans une guerre asymétrique. Au vu du déploiement des troupes et de l’arsenal militaire présent sur le terrain (drones et dispositif de surveillance sophistiqué), on pouvait légitiment s’attendre à mieux que les résultats annoncés. Le discours politique, n’a pas, à ce sujet, été à la hauteur des forces en présence sur le terrain.
Annoncer la destruction de bombes de fabrication artisanale du côté de l’ennemie sans pouvoir le neutraliser définitivement, constitue, en effet, un aveu d’impuissance pour ne pas dire d’échec. En effet, seules trois attaques à la bombe artisanale la semaine dernière ont été signalées faisant 9 morts, dont un Français, dans le nord du Bénin et, fait plus marquant, l’élimination de 40 jihadistes impliqués dans ces attentats au Burkina Faso voisin. Et c’est justement sur ce terrain que la France a échoué dans sa communication.
Emmanuel Macron, le Président français est attendu aujourd’hui sur sa décision d’opérer ou non, un retrait du Mali des forces françaises de l'opération Barkhane en marge d'un sommet Union européenne - Union africaine prévu à Bruxelles. De sa décision dépendra le futur de la présence européenne, au-delà de la France, en Afrique de l’Ouest et, probablement sur l’ensemble du continent, eu égard aux répercussions que ce retrait pourrait avoir sur les relations entre l’Europe et le l’Afrique.
Le Mali est un maillon d’une importance stratégique dans les relations entre l’Occident et l’Afrique. Avec 1 241 238 kilomètres carrés, le plus vaste État d'Afrique de l'Ouest après le Niger, le Mali est le 24e plus grand pays du monde. Le Nord Mali qui est convoité par les rebelles, couvre 827 000 km², 66 % du territoire national avec 1,5 million d'habitants soit 8,6 % des 20.250.834 habitants qui peuplent le Mali. Mais plus que la population, c’est l’intérêt stratégique ce cette partie septentrionale, région entièrement désertique représentant les deux-tiers de la surface malienne qui est aujourd’hui en jeu. Zone contigüe à l’Algérie avec laquelle Bamako partage 1329 km de frontière, son tracé situé en plein Sahara est hérité du découpage de la colonisation française. C’est dire l’importance du mini-sommet de Paris avec les chefs d'État de pays sahéliens (Niger, Tchad, Mauritanie) et de plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest qui doit précéder ces annonces. Si le statu quo n'est "pas possible dans un contexte marqué par la présence de ce que les Occidentaux considèrent comme une milice privée russe", réputée proche du Kremlin, Wagner, si c’est impossible de continuer dans ces conditions, pour la France et ses alliés, comme le confie le ministre estonien de la Défense, les quelque 25 000 hommes actuellement déployés au Sahel, dont environ 4 300 Français (2 400 au Mali dans le cadre de l'opération antijihadiste Barkhane), seront obligés de se redéployer ailleurs en Afrique.
Aujourd'hui, si les Européens de Takuba et leurs partenaires britanniques et américains, s’accordent sur la nécessité de ne pas laisser le champ libre à l'influence russe au Mali, il leur faudra poser de nouveaux actes qui ne seront pas forcément et exclusivement sécuritaires mais prendraient en compte les questions de pauvreté et de justice dans la répartition des ressources. Dans cette nouvelle coalition occidentale, la France, ex-puissance coloniale, devrait lever le fort sentiment anti-français au Sahel. Le prétexte avancé à un futur déploiement pour poursuivre la lutte antijihadiste dans la région, face à des mouvements affiliés à Al-Qaïda ou au groupe État islamique ne saurait, à cet égard, constituer un argumentaire solide pour susciter l’adhésion massive des populations du Sahel. Il en faut plus et dans tous les domaines. Il est évident que Paris doit réinventer un nouveau partenariat avec ces pays du Sahel et de l’Afrique en général dans des domaines qui dépassent le volet sécuritaire et qui rassurent les populations quant aux véritables intentions de la France.
Sous ce rapport, la France et les autres pays occidentaux ont un véritable défi à relever car le crédit engrangé par le système libéral pour ne pas dire capitaliste et la démocratie jusque-là prônée pour garantir les droits de l’homme et une société plus juste et plus équitable sont en train de s’effriter sous la poussée des autres puissances alternatives. Lesquelles semblaient jusque-là laisser le champ libre aux Occidentaux pour conduire des politiques de partenariat avec l’Afrique. La Chine qui a tenté des incursions diplomatiques et économiques ne s’est pas avancée sur le terrain sécuritaire axant sa coopération dans un domaine quelle maîtrise encore, du moins officiellement.
La Russie, depuis la fin de la guerre froide, n’a véritablement pas joué de son influence dans une Afrique en rupture avec le communisme et plus portée vers l’Occident parrain de la mondialisation. Mais, c’est justement au nom de cette mondialisation et du respect de l’autodétermination des peuples, que les populations africaines revendiquent plus de considérations dans la façon de gérer leur destin. Ce que vous faites pour moi, sans moi est contre moi est un vieil adage que les africains semblent avoir bien assimilé. C’est dire que personne n’a intérêt à un tel retrait qui entérinerait la fin du partenariat entre la France et le Mali, mais aussi le discrédit de la coopération si souvent déclamée entre l’Occident et le continent africain. La France, au vu de tout ce qui la lie historiquement au Mali et au Sahel se doit de réfléchir sur les actes qu’elle pose à l’égard de cette partie de l’Afrique. Le Mali, de son côté, a tout à gagner à reprendre langue avec Paris pour se maintenir dans le champ du partenariat dynamique qui fonde le destin des deux continents. Certes des erreurs ont été commises de part et d’autre, des incompréhensions ont été décelées dans les prises de positions, des faiblesses enregistrées dans la prise en charge de la question sécuritaire. Cependant, rien n’est encore perdu si chacun se persuade qu’il ne peut aller l’un sans l’autre.
Le Mali a besoin de rester dans la communauté ouest-africaine et mondiale pour assurer sa sécurité et la France a besoin de maintenir sa présence dans cette zone pour éviter d’être supplantée par d’autres forces qui pourraient l’écarter définitivement des solutions aux problèmes du continent.
MAL-VIVRE ET MALAISE QUOTIDIEN DES FEMMES DE MÉNAGE
Conditions de travail inhumaines, rapports parfois heurtes avec les patronnes et/ou patrons, Originaires des contrées lointaines du pays, les femmes de ménage sont parfois confrontées à des situations très pénibles et parfois inhumaines
Originaires des contrées lointaines du pays, les femmes de ménage sont parfois confrontées à des situations très pénibles et parfois inhumaines. Venues chercher du travail dans les grandes villes comme la capitale Dakar, elles se heurtent parfois à certaines difficultés qui peuvent rendre leur séjour très incommodant. Entre travaux pénibles, discrimination, harcèlement et agression parfois sexuels, violences physique, économique et morale, viol, accusation de vol, escroquerie sur leurs maigres rémunérations (de la part de véreux patronnes ou tutrices), problèmes d’accès à des soins sanitaires, ces braves dames font preuve d'une forte résilience. Même s’il y en a parmi elles certaines qui ne sont pas exemptes de reproches.
Elles sont rompues à la tâche. Parmi les premières à se lever le matin et les dernières à aller au lit le soir, elles travaillent en toutes heures et toute la journée durant, sans repos ou presque. Du ménage à la vaisselle, le linge, de l’entretien de maisons, locaux d’entreprises ou sociétés et d’immeubles à la prise en charge des enfants notamment dans des ménages à couple de travailleurs salariés, y compris la cuisine, même s’il leur arrivent rarement de partager la table familiale du patron, pardon de la patronne qui circonscrit leur territoire pour les petit-déjeuner, déjeuner et diner dans la cuisine si on ne leur réserve pas des restes, elles sont des bonnes à tout faire et en quelque sorte «l’âme non reconnue» des maisons et foyers. Elles, ce sont ces bonnes dames (filles, jeunes femmes…) appelées femmes de ménages. Elles sont pour la plupart originaires du Sine-Saloum, des Terres Neuves, du Sud de la petite Côte du Sénégal et même d’autres contrées de l’intérieur du pays. Elles sont d'une grande aide pour les femmes fonctionnaires/salariées ou au foyer qu’elles assistent pour les tâches quotidiennes. Le travail abattu étant la seule partie visible de l'iceberg, elles vivent un calvaire dans certaines familles où elles ne bénéficient d'aucune once d'empathie de la part de certains patrons et surtout de certaines patronnes. Il est 12h ! Nous sommes au rond-point Liberté 6. Sur cette voie occupée par les vendeurs, tabliers et marchands ambulants et dévisagée par les travaux du Bus rapid transit (BRT). D’habitude assises par petits groupes et par affinité, au bas-côté des deux voies de Sacré-Cœur, juste après la station d’essence de ce carrefour, elles n'occupent plus leur place habituelle. Du coup il devient difficile de les remarquer. Mais, à côté de la station-service, des femmes de tous âges sont assises sous un arbre, attendant un patron ou un employeur potentiel. Pour plus de garantie, minimiser les contrecoups de partons véreux et s’assurer d’un bon contrat pour mener à bien leur travail, elles ont, à la tête de chaque groupe, un homme qui est chargé de leur trouver un potentiel emploi ou de discuter avec l’employeur désireux d’engager n’importe qui d’entre elles.
PLUSIEURS INTERPELLATIONS, PAR LES MEDIAS, SUR LES CONDITIONS DE TRAVAIL, MAIS LE MAL RESTE ENTIER
L'attente est interminable. Une situation difficile à gérer selon Pierrette Ndour la vingtaine. "Je suis là tous les jours. C'est quand-même compliqué d'attendre, en plus des conditions de travail difficiles qui nous attendent. Il nous arrive de travailler dans une maison où les tâches à faire sont à n’en plus finir, avec un traitement inhumain et dégradant, alors qu'on est là que pour travailler. Ce n'est pas évident avec un salaire de 40.000 F CFA ou 50000 F CFA en ces temps-ci." Etudiante à l'université Cheikh Anta Diop de Dakar elle n'a eu d'autres choix que de se tourner vers ce métier. "Je suis étudiante à l'université. En ce moment, je suis en vacance, c'est pour cela que je suis là pour essayer d'avoir de quoi m'acheter mes tickets de resto à la reprise des cours et aider ma mère et mes petits frères en ces temps difficiles." Assis à côté de Pierrette, un Monsieur, la quarantaine, se charge de trouver des clients(es)/patrons(nes) pour ces femmes. Interpellé au sujet de leur travail, il reste sceptique. "Nous avons longtemps été interpellé sur notre travail, mais rien n'a été fait jusqu'à présent. Nos conditions de travail n'ont pas évolué. En parler ne servirait à rien, de toute façon", conclutil.
PLAIDOYER POUR UN BUREAU ETATIQUE DEDIE AUX FEMMES DE MENAGE
Parmi ces femmes certaines ont su très tôt mettre des limites, même si parfois elles sont victimes de leurs patrons qui deviennent leurs bourreaux. Astou Fall, originaire de Bambey, est à Dakar depuis plus de 10 ans. Des difficultés, elle en a vécu. "J'ai longtemps travaillé dans des maisons où j'ai vécu des situations que je n'arrive pas à oublier. Un des faits qui m'a le plus marqué est la fois où j'ai travaillé dans une maison pendant 15 jours. Un jour, en préparant mon petit-déjeuner, la femme qui m'employait m'a demandé de changer de tasse, sous prétexte que c'était celui de son fils. Et pourtant, c'est moi qui préparais à manger et qui veillais à la propreté de la maison. Ne supportant pas cette situation, j'ai immédiatement arrêté." Et de confier : "ce n'est pas parce que nous n'avons pas assez de moyens que nous devons supporter certaines choses. Les patrons doivent également bien nous traiter". Demandant l'aide de l'Etat, Astou ajoute : "on est laissé en rade par l'Etat. Aujourd'hui, on a pas les moyens de nous soigner en cas de maladie ou de blessure, ce qui arrive fréquemment, on est donc obligé de faire avec. Ce serait bien qu'on ait un bureau accrédité pour nous permettre au moins d'avoir des avantages au même titre que les fonctionnaires".
ENTRE AVANCES ET AGRESSIONS SEXUELLES…
Ces femmes sont confrontées à des agressions de la part des hommes. "Le mari de ma patronne profitait de l'absence de cette dernière pour me draguer, alors que je suis mariée. Elle n'était pas au courant, certes, mais j'ai dû arrêter ce travail car, par dignité et par principes, je ne pouvais accepter cela. Nous sommes fatigués de toujours subir l'injustice au travail." Cependant si on ne se contente que d’évoquer les difficultés liées au travail des domestiques, on serait tenté d'oublier l'envers du décor. En effet, force est de constater les désagréments causés par certaines aides ménagères à leurs patronnes. Nombreuses sont celles qui vivent le martyr en leur lieux de travail ; mais elles ne sont pas toutes exemptes de reproches.
L'ENVERS DU DECOR : CES FEMMES DE MENAGE BRISEUSES DE FOYER
Madame Niang en a vécu l'expérience. Cette mère de famille dit être traumatisée par le passage d'une de ses employées. "J'avais employé une femme de ménage qui était très belle d'ailleurs. Et ce fut une grosse erreur ; aujourd'hui, je regrette amèrement cette décision parce qu'elle a essayé de charmer mon mari. Avec sa manière de s'habiller, sa démarche, au fur du temps, je me suis aperçue que mon mari commençait à céder et c'est là que j'ai réagi. Je lui ai donné ce que je lui devais et elle est partie. Depuis lors, j'ai arrêté de prendre des femmes de ménage. Il y va de la stabilité de mon couple. Cette expérience m'a vraiment traumatisée." Dernièrement, des images glaçantes circulaient sur la toile ; on pouvait y voir une domestique battue par sa patronne. Des images insoutenables qui démontrent encore une fois que le problème est plus profond que ce que l'on pense et voit. Chaque année le phénomène de l'exode rural s’accentue de plus en plus. Ces femmes, en très grand nombre, quittent leurs villages pour espérer avoir une vie meilleure dans une ville où les réalités sont parfois loin des espérances. Généralement, sans aucune qualification, filles/femmes rompues aux tâches ménagères, elles travaillent comme domestiques, avec tous les risques et surprises qu’elles courent dans les familles d’accueil et lieux de travail.
«IL EST FORT PROBABLE QUE LE PRÉSIDENT SALL CHOISISSE UN PREMIER MINISTRE…. »
Maurice Soudieck Dione revient sur le profil du prochain chef du gouvernement et de son équipe, les enjeux, le contexte électoral et la problématique de succession
Alors que le retard noté dans la nomination d’un nouveau Premier ministre et des membres de son gouvernement semble cristalliser toutes les attentions, l’enseignant chercheur agrégé de Science politique à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis nous livre son diagnostic sur les enjeux de ce futur gouvernement. Dans cet entretien accordé à Sud quotidien, le professeur Maurice Soudieck Dione revient ainsi sur le profil du futur chef du gouvernement tout en se projetant sur la mission principale de son équipe. En rapport avec la lecture que le Président de la République fera du contexte politique et des échéances électorales à venir dont les Législatives de juillet et peut-être de la problématique de la succession.
Le remaniement du gouvernement avec à la clé le retour du Premier ministre annoncé depuis quelque temps ne devrait plus tarder. A votre avis, quel profil (technocrate ou politique) le chef de l’Etat qui amorce le dernier virage de son second et dernier mandat devrait-il privilégier pour diriger cette nouvelle équipe gouvernementale ?
En réalité, le profil du Premier ministre qui va être nommé sera fonction de la lecture que le Président a faite des émeutes de mars 2021, et des élections locales du 23 janvier 2022 qui ont consacré la victoire de l’opposition dans beaucoup de grandes villes constituant de vastes réservoirs électoraux. Mais il convient de relativiser la distinction technocrate/politique. Car le technocrate, un haut cadre compétent, peut aussi être engagé politiquement. Il n’en demeure pas moins qu’il est fort probable que le Président Sall choisisse un Premier ministre technocrate, entendu ici au sens d’un haut cadre qui n’est pas directement engagé dans la compétition politique, et qui va se consacrer exclusivement à la coordination de l’action gouvernementale pour une prise en charge effective et efficace des préoccupations des citoyens. En effet, à y voir de près, le Président Sall a eu pour l’essentiel des premiers ministres technocrates : Abdoul Mbaye (3 avril 2012-1er septembre 2013) soit un an et 5 mois ; et surtout, Mahammed Boun Abdallah Dionne qui a le plus duré à ce poste (6 juillet 2014-14 mai 2019), soit 4 ans et 10 mois. Aminata Touré engagée politiquement aux côtés du Président Sall a le moins duré à ce poste (1er septembre 2013- 4 juillet 2014) soit 10 mois. À noter que sa destitution est intervenue après sa défaite à Grand Yoff lors des élections locales de 2014 face au maire de Dakar d’alors, Khalifa Ababacar Sall. Donc on voit bien que le Président Sall dans sa pratique du pouvoir semble mieux s’accommoder d’un Premier ministre technocrate, c’est-à-dire non engagé dans la compétition politique ; choix qui semble plus en phase avec le fonctionnement du système politique sénégalais depuis l’architecture institutionnelle mise en place après la crise politique du 17 décembre 1962, entre le Président Léopold Sédar Senghor et son Premier ministre Mamadou Dia, qui portait alors le titre de Président du Conseil. Mais il faut préciser par ailleurs que le Premier ministre Dionne a dirigé la campagne de Benno Bokk Yaakaar aux Législatives de 2017 en tant que technicien et homme de confiance du Président Sall devant expliquer le programme de ce dernier, pour avoir coordonné sa mise en œuvre. Le Président Sall semble s’être toujours méfié de ses Premiers ministres pour écarter toute possibilité de conflit au sommet de l’État. Il faut remarquer à cet effet qu’avant la déclaration de politique générale du Premier ministre Dionne, le 11 novembre 2014, le Président Sall avait convoqué le samedi 09 novembre 2014 dans un hôtel de Dakar toute sa coalition, pour expliquer son programme. Du point de vue de la communication politique, c’était un moyen pour le Président Sall de marquer sa prééminence sur son Premier ministre. Le jour même de la déclaration de politique générale du Premier ministre, précisément le 11 novembre 2014, le procureur spécial près la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI), Alioune Ndao, est limogé de manière indélicate afin que la déclaration de politique générale soit noyée dans l’actualité du lendemain, fortement marquée par cette décision, à cause de toutes les controverses politiques et juridiques suscitées par la CREI. Toujours dans la symbolique communicationnelle avant la mise en place du deuxième Gouvernement du Premier ministre Dionne le 6 septembre 2017, le Président a fait durer le suspense pour montrer qu’il était le seul maître à bord et qu’il n’y avait pas d’automaticité dans la nomination à ce poste, même si la coalition Benno Bokk Yaakaar avait remporté les élections législatives avec une majorité de 125 députés sur 165, avec comme tête de liste le Premier ministre. Le décryptage de l’audience diffusée à la télévision montre bien la relation de subordination : le Président, debout, l’air impatient, attend son Premier ministre qui vient docilement lui soumettre un document. En définitive, la primauté constitutionnelle et politique du président de la République, la pratique et le style du Président Sall semblent plus militer en faveur d’un Premier ministre technocrate. Mais il ne faut pas exclure totalement la nomination d’un Premier ministre directement engagé dans les luttes politiques, en raison de la problématique de la succession.
Quid des membres de cette équipe gouvernementale ? Devrait-on s’attendre à un gouvernement majoritairement composé de technocrates ou de politiques ?
Il s’agit d’une question délicate pour le Président Sall, dans la mesure où il y a des échéances électorales prévues dans cinq mois environ, en juillet 2022. Donc la coalition Benno Bokk Yaakaar est tenue de se mettre en ordre de bataille pour ces joutes politiques ; et donc il est certainement exclu d’avoir un gouvernement majoritairement composé de technocrates, au sens de cadres compétents, mais non politiquement engagés. Il est plus plausible que le gouvernement soit constitué de politiques chevronnés et techniquement compétents pour l’essentiel.
Quels enjeux cela représente pour le chef de l’Etat dans le contexte actuel ?
L’enjeu principal est relatif à la succession présidentielle. Car, sauf à vouloir tenter la voie aventureuse et périlleuse d’une troisième candidature anticonstitutionnelle (« Nul ne peut faire plus de deux mandats consécutifs » article 27 alinéa 2 de la Constitution), un Président qui en est à son second et dernier mandat, ne peut pas ne pas penser à sa succession. Dès lors, en ayant un Premier ministre technocrate, totalement dévoué à la réalisation des missions gouvernementales, la succession présidentielle pourrait s’organiser au niveau de Benno Bokk Yaakaar à travers la tête de liste aux élections législatives qui pourrait être promue président de l’Assemblée nationale ; mais cette hypothèse ne peut prospérer qu’en cas de victoire de cette coalition aux Législatives, ce qui n’est pas acquis par avance. Au cas où le président de la République nommerait un Premier ministre politiquement engagé à ses côtés pour mener la bataille des Législatives, en en faisant sa tête de liste comme en 2017, cela pourrait être interprété comme un schéma de succession et les perspectives de la Présidentielle de 2024 pourraient brouiller ces Législatives, car le Président et son gouvernement pourrait être sanctionnés à travers cette personnalité. Le Président peut diversifier les options avec un Premier ministre politiquement engagé, positionné comme successeur potentiel, mais qui ne conduirait pas la coalition Benno Bokk Yaakaar aux Législatives, tout en avançant comme tête de liste de ce regroupement politique une autre personnalité susceptible également de lui succéder.
A votre avis, que devra être la mission principale de ce futur gouvernement ?
La tâche du Premier ministre et de son Gouvernement devra être d’apaiser le front social, de travailler à freiner le renchérissement des denrées de première nécessité et de diminuer le coût de la vie, de mener des activités susceptibles de créer des emplois et des revenus pour atténuer la pauvreté, d’œuvrer à faire respecter davantage l’État de droit et à permettre l’expression transparente et libre de la volonté des citoyens à travers les échéances électorales à venir, pour éviter d’obstruer les canaux par lesquels le peuple prend en charge son destin, et donc de conjurer des situations de violences qui peuvent être préjudiciables au pays. Pour cela, il faut également tempérer les relations avec l’opposition en rétablissant la confiance.
BAMAKO POUSSE PARIS DEHORS
« Les conditions politiques, opérationnelles et juridiques ne sont plus réunies » et les pays ont décidé « le retrait coordonné » du Mali, indiquent les alliés dans un communiqué
Poussés dehors par les "obstructions" de la junte au pouvoir à Bamako, la France et ses partenaires européens ont officialisé jeudi leur retrait militaire du Mali au terme de neuf ans de lutte antijihadiste menée par Paris, tout en affirmant vouloir rester engagés auprès des pays sahéliens et du golfe de Guinée
"En raison des multiples obstructions des autorités de transition maliennes, le Canada et les états européens opérant aux côtés de l'opération (française) Barkhane et au sein de la Task Force Takuba estiment que les conditions ne sont plus réunies pour poursuivre efficacement leur engagement militaire actuel (...) au Mali et ont donc décidé d'entamer le retrait coordonné du territoire malien de leurs moyens militaires respectifs dédiés à ces opérations", soulignent-ils dans une déclaration conjointe.
"Nous ne pouvons pas rester engagés militairement aux côtés d'autorités de fait dont nous ne partageons ni la stratégie ni les objectifs cachés", et qui ont recours à "des mercenaires de la société (russe) Wagner" aux "ambitions prédatrices", a fait valoir le président français Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse aux côtés des présidents sénégélais, ghanéen et du Conseil européen.Les autorités maliennes continuent de nier la présence de ces mercenaires sur leur territoire.
Paris et ses partenaires souhaitent toutefois "rester engagés dans la région" sahélienne et "étendre leur soutien aux pays voisins du Golfe de Guinée et d'Afrique de l'Ouest" pour contenir la menace jihadiste.Les "paramètres" de cette réorganisation seront arrêtés "d'ici juin 2022", selon la déclaration conjointe.
"Nous comprenons cette décision", a déclaré Macky Sall dans une conférence de presse commune avec le président Emmanuel Macron."La lutte contre le terrorisme au Sahel ne saurait être la seule affaire des pays africains (...).Nous sommes heureux que l'engagement ait été renouvelé de rester dans la région et de réarticuler le dispositif", a-t-il ajouté, alors que le départ français risque potentiellement d'ouvrir des perspectives aux jihadistes.
Le Sahel et le Golfe de Guinée sont des "priorités de la stratégie d'expansion" des organisations jihadistes Al-Qaïda et Etat islamique, a souligné Emmanuel Macron.
- coopérations régionales renforcées -
La France est militairement présente depuis 2013 au Mali, proie des groupes jihadistes qui sévissent aussi dans d'autres Etats sahéliens.Paris est intervenu pour enrayer la progression des groupes islamistes radicaux menaçant Bamako et a ensuite mis sur pied une vaste opération régionale, Barkhane, déployant des milliers de soldats pour lutter contre les franchises locales d'Al-Qaïda et du groupe Etat islamique.
Mais malgré des victoires tactiques, le terrain n'a jamais été véritablement repris par l'Etat malien et ses forces armées.
Facteur aggravant, le gouvernement malien a été renversé lors d'un double coup d'Etat en 2020 et en 2021, aboutissant à l'arrivée au pouvoir d'une junte qui refuse d'organiser des élections avant plusieurs années et qui surfe sur un sentiment antifrançais croissant dans la région.
Le chef de l'Etat "récuse complètement" l'idée d'un échec français au Mali, a-t-il réagi jeudi.
"Que se serait-il passé en 2013 si la France n'avait pas fait le choix d'intervenir?Vous auriez à coup sûr un effondrement de l'Etat malien", a-t-il fait valoir, en ajoutant qu'"ensuite nos militaires ont obtenu de nombreux succès", dont l'élimination de l'émir d'Al Qaïda au Maghreb Islamique (Aqmi) en juin 2020.
Quelque 25.000 hommes sont actuellement déployés au Sahel, dont environ 4.300 Français (2.400 au Mali dans le cadre de Barkhane), selon l'Elysée.Le pays accueille aussi 15.000 soldats de l'ONU au sein de la Minusma.
Concrètement, la fermeture des dernières bases françaises au Mali (Gao, Ménaka et Gossi) prendra de "4 à 6 mois" a détaillé Emmanuel Macron.
"Pendant ce temps (...) nous allons continuer d'assurer les missions de sécurisation de la Minusma", qui continuera de bénéficier d'un soutien aérien et médical français sur place, avant le transfert ultérieur de ces moyens, a-t-il assuré.
Des militaires européens participant au groupement de forces spéciales Takuba "seront repositionnés aux côtés des forces armées nigériennes dans la région frontalière du Mali", a-t-il précisé.Le Niger héberge déjà une base aérienne et 800 militaires français.
Le Mali était au cœur du dispositif antiterroriste français et européen au Sahel.Emmanuel Macron avait déjà décidé d'amorcer à l'été 2021 une réduction des effectifs français au profit d'un dispositif régional moins visible, mais ce départ contraint du pays force Paris à accélérer cette réorganisation dans d'autres pays de la région menacés par la contagion jihadiste.En s'efforçant de rendre la présence française moins visible.
"Il s'agit de nous recentrer sur les demandes de nos partenaires là où notre contribution est attendue, toujours en soutien et encore davantage intégrée (...) Nous définirons dans les semaines et mois qui viennent l'appui que nous apporterons à chacun des pays de la région sur la base des besoins qu'ils auront exprimés", et "cet appui pourra inclure de l'aide en matière de formation et d'entraînement, de la fourniture d'équipements, voire un appui à leurs opérations contre le terrorisme", a conclu M. Macron.
Depuis 2013, 53 soldats français ont été tués au Sahel, dont 48 au Mali.
VERS LA PARALYSIE DU SYSTÈME SANITAIRE
Les partisans de Mballo Dia Thiam ont décidé de perturber les soins à partir de ce lundi par des sit-in avec port de brassards rouges suivi d’une marche départementale et nationale. Ils l’ont fait savoir hier, au cours d’un point de presse à Dakar
L’Alliance des syndicats autonomes de la santé (ASAS) AND GUEUSSEUM a constaté, pour le déplorer, hier, mercredi 16 février, «l’immobilisme du Gouvernement et l'inertie du Ministère de la Santé et de l’Action sociale quant à la signature du protocole d'accords Gouvernement-AND Gueusseum ». Des accords faits selon les camarades de MBallo Dia Thiam, à la suite des négociations ministérielles sectorielles entamées depuis le 21 mai 21 et qui ont connu leur épilogue à la veille des élections municipales avec des accords enregistrés sur plusieurs points de la plateforme minimale déposée le 12 mars 2021. Face à ce qu’il considère comme, le statuquo inacceptable, l’alliance a annoncé au cours d’un point de presse un nouveau plan d’actions allant de sit-in dans les régions à une marche nationale.
Un nouveau plan d’actions a été annoncé par l’Alliance des syndicats autonomes de la santé (Asas). Les partisans de Mballo Dia Thiam ont décidé de perturber les soins à partir de ce lundi par des sit-in avec port de brassards rouges suivi d’une marche départementale et nationale. Ils l’ont fait savoir hier, mercredi au cours d’un point de presse à Dakar.
Pour And Gueusseum, «étant arrivée aux confins de la limite de la patience face à un ministre des finances absent durant tout le processus de négociation et subitement prêt à satisfaire les revendications d'autres catégories d'agents du public qui ne sont pas plus méritants que ceux de la santé et de l'Action Sociale, informe du dépôt, de mercredi 16 février 2022, de préavis de grève couvrant la période du 16 mars au 17 septembre 2022».
Pour l’ASAS, elle exige du gouvernement la concrétisation de 16 points dont l’octroi d’une indemnité de spécialisation pour les techniciens supérieurs de santé; de représentation médicale pour les paramédicaux; de responsabilité pour les paramédicaux; de logement pour l’ensemble du personnel de la santé et de l’action sociale; du relèvement de l'indemnité de risque à 100.000 FCFA et son intégration dans la liquidation de la pension de retraite; la revalorisation du traitement salarial des Conseillers en Action sociale; l'octroi de Prêts DMC et leur extension aux contractuels des EPS jouissant d'un contrat à durée indéterminée; le parachèvement de la Fonction publique locale entre autres. «Le gouvernement et le ministère de la santé et de l’action sociale sont restés silencieux à la suite des négociations ministérielles sectorielles entamées depuis le 21 mai et qui ont connu leur épilogue à la veille des élections municipales avec des accords enregistrés sur plusieurs points de la plateforme minimale déposée le 12 mars 2021», a déclaré M. Thiam.
Selon l’Asas, ce statuquo est «inacceptable, inadmissible» n'ayant de leur point de vue aucune justification technique ou républicaine. Les partisans de Mballo Dia Thiam ont déclaré : «ça nous pousse à commencer à douter de la bonne foi de nos interlocuteurs malgré la réception de signaux forts qu'ils nous ont naguère envoyés». And Gueusseum a aussi soutenu : «nous avons suffisamment donné du temps au temps en évitant d’en rajouter aux calvaires des populations largement éprouvées par la vie chère et les nombreuses privations liées à la pandémie de la Covid en faisant preuve de patience et de sérénité dans l'espoir de voir les actes sanctionnant l'issue de ces longues négociations».
Et de poursuivre : «prenant à témoin l'opinion publique nationale et internationale et devant le favoritisme de l’Etat pour certaines catégories d’agents et la discrimination négative à l’égard des agents de la santé et de l’action sociale particulièrement les paramédicaux, parents pauvres du système de santé.»
Par Alassane THIAM
A CONTRE- COURANT, VIVE LA CEDEAO
La décision de la CEDEAO est à soutenir avec force car le régime malien nous rappelle que les chefs militaires n’ont jamais été des partisans de la démocratie
La prise de pouvoir par les militaires en Guinée m’avait conduit à intituler ma chronique : «Coup d’état en Guinée, des applaudissements inquiétants». Le Mali a été le théâtre de deux coups d’état depuis 2020 et les militaires sont toujours accueillis en héros. Le peuple malien se morfond et reste en quête de repères.
Il me semble important de rappeler avec insistance que devant un Colonel, un Capitaine ou un Général, on ne discute pas, on répond : oui mon Colonel, oui mon Capitaine, oui mon Général. Tous les régimes militaires en Afrique sont devenus des dictatures car l’armée n’a pas de culture démocratique. Les putschistes deviennent des présidents de transition qui s’éternisent pendant plusieurs années et ne laissant aucune place aux constatations.
Peut-être, c’est à contre-courant, que j’applaudis avec force les sanctions prises par la CEDEAO (Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) contre le Mali : fermeture des frontières avec le Mali, suspension des échanges commerciaux, arrêt des aides financières, gel des avoirs maliens. Je ne suis pas partisan de l’apologie des coups d’Etat. Depuis le coup d’éclat des militaires (donc la prise en otage de la démocratie), l’armée malienne fait la pluie et le beau temps au gré de ses humeurs. Le colonel Goita, Homme fort du Mali s’est octroyé le titre de président de transition «dictatoriale» à vie. Il a également décidé que l’élection présidentielle aura lieu en 2026, peut- être plus tard, car les élections, la liberté et la démocratie font peur. Le peuple n’a pas son mot à dire et ne sera jamais souverain. Il a installé des mercenaires russes qui vont sécuriser son pays, surtout son palais où il s’est retiré dans son bunker. A l’instar des dictateurs, il convoque le nationalisme pour raffermir son pouvoir.
La fonction de l’armée qui est avant tout de défendre le territoire national est mise aux oubliettes. L’armée malienne ou ce qu’il en reste, n’a pu sécuriser son pays durant douze longues années. Il a fallu une intervention extérieure, notamment française, pour empêcher les terroristes djihadistes d’occuper la capitale malienne. Quel triste événement de voir une foule malienne en transe accueillir l’ancien président de la République Française en sauveur ! C’est le retour avec force de l’ancien pays colonisateur qui nous rappelle que l’indépendance du Mali est très relative et que sans lui, ce pays se disloquerait.
Ce «drame» malien a conduit quelques activistes sénégalais à manifester pour dénoncer les mesures prises par la CEDEAO et soutenir le Mali. Ce droit légitime ne peut s’activer que dans un pays démocratique, et c’est bien ainsi. Si j’étais au Mali, ma chronique ne pourrait pas être publiée car les risques sont énormes : arrestation, fermeture du journal, condamnation. La démocratie ne peut pas respirer dans un régime militaire dictatorial.
Accepterions-nous un coup d’Etat au Sénégal ? Saurions-nous tolérer qu’un économiste soit arrêté parce qu’il indique que son pays risque de sombrer financièrement ? La règle dans une démocratie ne peut pas être négociable et les coups d’Etat permanents font disparaitre l’état de droit au profit des tyrans qui s’enrichissent très rapidement au détriment des peuples.
La décision de la CEDEAO est à soutenir avec force car le régime malien nous rappelle que les chefs militaires n’ont jamais été des partisans de la démocratie. La junte malienne commence à mater toutes les voix discordantes et déterre le vieux jargon des dictateurs : le nationalisme. Le colonel n’est pas au pouvoir pour soigner les maux des maliens mais pour s’installer pour longtemps, à moins qu’un plus fort que lui vienne lui chiper sa place. C’est la démocratie militaire : la chaise musicale… surtout avec des armes.
Il est important de se convaincre que la démocratie n’est pas suffisante pour résoudre tous les malheurs des peuples, elle permet néanmoins aux citoyens de choisir librement ses représentants et de les «démettre» à leur guise. Nous souhaitons entendre les bruits des bottes du Colonel au nord du Mali, plutôt qu’aux alentours du palais présidentiel.