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19 juin 2025
par Aïda N'Diaye
DE QUOI MON PRÉNOM EST-IL LE NOM ?
Alors que se profile la présidentielle française, l’instrumentalisation de l’identité nationale est de nouveau à l’ordre du jour. L’occasion de rappeler aux parents que le choix du prénom de leur enfant est un acte qui ne doit obéir à aucune injonction
Jeune Afrique |
Aïda N'Diaye |
Publication 31/12/2021
Je m’appelle Aïda. On me demande souvent : « Comme l’opéra ? » Absolument pas. Mon prénom est le diminutif d’Aïssatou, porté par l’une des sœurs de mon père, décédée dans son enfance. C’est un prénom d’Afrique, qui me rattache à mon histoire familiale, à celle de mon père, qui quitta le Sénégal pour la France où mes frères et moi avons vécu et grandi, et non une référence à cette pratique ô combien marquée socialement qu’est la fréquentation de l’opéra…
Puissance d’évocation
Pourtant j’aime bien ce lien avec l’œuvre de Verdi, qui n’est pas si erroné puisque l’héroïne est elle-même d’origine africaine. C’est dire la puissance d’évocation d’un prénom qui résonne en nous de plus d’une manière.
Dans une vaste étude sociologique parue en 2021, L’Épreuve de la discrimination, les auteurs* montrent comment les parents peuvent choisir pour leur enfant un prénom dont la consonance « passe bien » afin qu’il ne subisse pas de discriminations fondées sur l’origine qu’on pourrait supposer en se référant à ce seul prénom. Les travaux du sociologue Baptiste Coulmont ont montré, depuis plusieurs années déjà, la corrélation qui pouvait être établie entre le prénom des candidats au baccalauréat et la mention qu’ils obtiennent à l’examen : 25 % de mention très bien chez les Garance, 18 % chez les Théophile, contre 2 % chez les Ryan et les Steven.
Faut-il en conclure que le prénom nous assigne à un destin social ? Doit-on en déduire que le prénom n’est jamais que le reflet de l’identité sociale ou culturelle que les parents transmettent à leurs enfants ? En faisant de son changement d’état civil l’une des étapes fondamentales de son ascension sociale, Eddy Bellegueule devenu Édouard Louis semble ne rien dire d’autre.
Le TER n’a pas forcément pour but d'être rentable. Dans tous les cas, nous sommes obligés de féliciter le président, car il a réalisé un grand projet pour notre pays. Nous pouvons débattre de manière objective sur le choix des priorités, le financement
AfricaGlobe |
Mohamed DIA |
Publication 31/12/2021
Quand le président Sall est arrivé au pouvoir, il fallait juste contenir les dégâts causés par les libéraux, il ne pouvait absolument rien faire de positif, car tous les signaux étaient au rouge. Il fallait restaurer l’image du Sénégal. Il était dans l’obligation de maintenir le déficit budgétaire en dessous de 6 % et de l’améliorer d’année en année, ce qu’il a pu faire avec succès. Il fallait aussi assainir les dépenses publiques, en ne dépensant que sur les priorités et surtout en réduisant le train de vie de l’Etat. Il était aussi dans l’obligation de restructurer les infrastructures publiques comme la SENELEC et la Poste et s’attaquer aux problèmes de subvention de l’énergie. Une fois que les dégâts étaient contenus, il fallait alors mettre en place un programme de développement durable pour créer une croissance diversifiée et surtout inclusive, qui allait bénéficier à toutes les couches de la population.
Malgré les efforts du président Wade dans le sens des infrastructures, le Sénégal affichait toujours un déficit et il était impératif de poursuivre cette lancée, mais cette fois-ci, il fallait des infrastructures nécessaires selon les règles de la transparence. Cela était obligatoire dans le but de faciliter les activités économiques et surtout de déconcentrer l’activité économique dans la région de Dakar. Cependant en 2013, la situation s’est dégradée et le déficit budgétaire s’est creusé. L’Etat était dans l’obligation d’émettre un eurobond de 500 millions de dollars à un taux de 6 % et une échéance de 10 ans et un sukuk de 100 milliards de FCFA, qui sont des titres à moyen terme négociables, acceptés par le droit islamique.
Initié en 2014, le PSE a pour but de donner un nouveau souffle à l’économie sénégalaise et de booster la croissance pour réduire la pauvreté. Des études ont démontré qu’il y a une corrélation positive entre croissance et réduction de pauvreté même si ce n’est pas toujours une règle. L’investissement dans les projets d’infrastructures est un levier de politique économique qui a toujours porté ses fruits sur la croissance dans plusieurs pays, pourquoi pas notre pays ?
Il stimule l’activité économique et peut potentiellement augmenter la croissance. Au Sénégal, les routes sont étroites et en mauvais état et provoquent des embouteillages aux heures de pointe alors que le réseau ferroviaire est archaïque. Tout était urgent, il n’y avait pas assez d’hôpitaux ni assez de centres de santé. Des routes et des pistes sont nécessaires pour désenclaver certaines zones et acheminer des biens et personnes dans d’autres zones. Et tant d’autres problèmes, les uns plus urgents que les autres
Le TER n’a pas forcément pour but d'être rentable. Dans tous les cas, nous sommes obligés de féliciter le président, car il a réalisé un grand projet pour notre pays. Nous pouvons débattre de manière objective sur le choix des priorités, le mode de financement et même les inaugurations, mais que cela se fasse de manière scientifique. C‘est ainsi que l’Etat du Sénégal avait mis 125,7 milliards de FCFA comme fonds propres sur la table, la BID 197 milliards de FCFA, l’AFD 125,3 milliards de FCFA, la BAD 120 milliards de FCFA pour un total de 568 milliards de FCFA de Dakar à Diamniadio. À cela il fallait ajouter 127 milliards de FCFA de Diamniadio à AIBD pour un total de 695 milliards de FCFA hors intérêt. D’autres rallonges ont certainement été accordés à cause des imprévus, mais l’Etat n’a pas officiellement communiqué ces chiffres.
Le Sénégal comme la plupart des pays d’Afrique paient encore le retard et l'inefficacité des infrastructures de transport. Selon la Banque mondiale, afin d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), les pays les plus pauvres doivent consacrer au moins 9 % de leur PIB aux dépenses de construction, d’entretien et d’amélioration de leurs infrastructures. Bien qu’il soit difficile de mesurer avec exactitude la part du budget des gouvernements destinée aux différents secteurs, l’on peut dire qu’environ seulement la moitié est allouée aux dépenses d’infrastructures. Ce retard impacte négativement la croissance, la qualité de vie avec les embouteillages, la compétitivité et l'intégration régionale qui risquerait d'être un frein majeur à la ZLECAF.
Un marché de plus de 1,2 milliard de consommateurs et un PIB global de 2,6 milliards de dollars ne devrait être qu’un excellent moyen pour sortir plusieurs africains de la pauvreté. Il fallait commencer quelque part et les dirigeants ont choisi de ratifier le traité avant les infrastructures de base. Nous devons cependant être optimistes et savoir que tout est urgent en Afrique et qu’il ne serait pas opportun d’attendre que tous les pays mettent en place les infrastructures de base avant de commencer, car cela prendrait des années.
Par exemple, la ligne ferroviaire Dakar-Bamako est longue de 1 287 km dont 642 km au Mali avec une extension de 58 km de Bamako à Koulikoro et 644 km au Sénégal. Cependant, Il faut noter le mauvais état de la plupart des tronçons, notamment le tronçon entre Tambacounda et
Dioubeba qui est long d’environ 464 km, près de la frontière avec le Mali; il faut aussi noter que la reconstruction est envisageable.
Il est utile de rappeler que selon un rapport de l’institution financière internationale, la ZLECAF pourrait apporter à l’Afrique 450 milliards de dollars de revenus supplémentaires soit une hausse de 7%. L’objectif est d’augmenter les échanges intra-africains. Il faut noter que le commerce intra-africain est de seulement de près de 15 % contre environ 67 % en Europe, 60 % en Asie et 48 % en Amérique. En principe, la création de cette zone est supposée supprimer les frais de douane pour faire place à un tarif extérieur commun. Il faut noter aussi que ce traité permettra de réduire les barrières non tarifaires sans oublier qu’il permettra d'assouplir les formalités administratives. Les étapes à suivre sont le marché commun, l’union économique et l’union économique et monétaire.
La seule manière pour une intégration harmonieuse est de faire de l’Afrique un même pays en reliant tous les pays. On y note de nombreux avantages avec le déplacement des biens et des personnes d’une manière efficiente. On est au moins tous d’accord qu’un système de transport audacieux joue un rôle important dans le processus de développement économique. Au Sénégal, les embouteillages coûtent à l'économie plus de 100 milliards de FCFA et impacte tous les secteurs d'activité. Il est impossible de devenir compétitif à ce rythme.
LE SYSTÈME FERROVIAIRE
Le réseau total au Sénégal est de 906 km dont 70 km double piste entre Dakar et Thiès et 193 km entre Thiès et Saint Louis même si ce tronçon n’est pas opérationnel, sans inclure le tronçon entre Thiès et Mekhe. La ligne internationale complète Dakar Bamako est longue de 1 287 km avec 642 km au Mali et 644 km au Sénégal avec l’extension de 58 km entre Bamako et Koulikoro.
Le système de transport de masse au Sénégal est composé de bus, d’autocars rapides et des Petits Trains de banlieue. Objectivement, on peut dire sans se tromper que ce système n’est pas en mesure d’assurer le déplacement de presque 125 000 passagers aux heures de pointe.
Presque tous nos systèmes ferroviaires ont vu le jour au début du 20e siècle avec les puissances coloniales dans le but de transporter les matières premières et exploitations minières vers le Port de Dakar en route pour les métropoles. Avec les indépendances et les nouvelles frontières, les réseaux ferroviaires sont rentrés dans l’actif de l’Etat et les entreprises parapubliques créées pour gérer ces chemins de fer n’ont pas toujours été à la hauteur et ils ont fini par être négligés et dans un mauvais état.
Jadis connu sous le nom de chemin de fer Dakar-Bamako-Koulikoro géré par la Régie des Chemins de Fer du Sénégal (RCFS) et la Régie du chemin de fer du Mali (RCFM), il fut officiellement changé le 1er novembre 1989 sous la Société Nationale de Chemins de fer
du Sénégal (SNCS). L’axe Dakar-Bamako était très important, car la plupart des échanges de marchandises se faisaient par cette voie. Quant au Petit train de banlieue, il assure un service entre Dakar, la banlieue jusqu'à la région de Thiès avec des tarifs variant selon la distance et la classe de voyage.
Au Sénégal, la plupart des activités économiques se trouvent ou sont orientées vers le département de Dakar et il y a un important flux de personnes allant de l'intérieur du pays vers Dakar. On note des embouteillages à Dakar et des problèmes de déplacement et le train bleu n’assure que 70 % du trafic de voyageurs entre la banlieue et le centre ville selon une étude de la Banque mondiale.
Quant au train interrégional, il traverse les régions de Thies, Diourbel et Kaolack, qui étaient le bassin arachidier du Sénégal à cause de leur position géographique très stratégique et surtout la région de Kaolack qui est un carrefour et un relais qui facilite les déplacements de biens et personnes dans les échanges intra et interrégionaux. Il faut noter quand même que le système ferroviaire est organisé à Thiès, d'où son surnom de capitale du rail.
Avec la construction de route et de piste, on note une baisse progressive du trafic et cela a conduit à la fermeture de la ligne entre Kaolack et Guinguinéo. Malheureusement, pour ces populations, car l’impact du rail était positivement considérable sur l'économie locale et on y notait des activités économiques florissantes. Le rail désenclave aussi beaucoup de villages qui sont devenus jadis enclavés après la fermeture de certaines lignes. Il y avait certaines zones comme la région de Tambacounda où le rail a été le seul moyen de déplacement de biens et des personnes.
On ne peut pas parler du chemin de fer sans parler des emplois, cela fut le cas dans certaines zones comme Guinguinéo, Tamba et Kayes avec des emplois temporaires et permanents. Encore une fois, le développement du système routier a tué le système ferroviaire. Le chemin de fer Dakar Bamako a perdu ce rôle moteur de développement et vu que le système routier est quasi achevé, ce ne serait pas juste de dire que le rail a été négligé, mais plutôt que les populations ont préféré la route pour diverses raisons. Par contre, vu que le système routier malien n’est pas aussi avancé que celui du Sénégal, certaines zones du Mali sont encore très dépendantes du train.
ALSTOM
Alstom est une société multinationale française qui opère dans le monde entier dans le transport ferroviaire. Elle est l’un des plus grands constructeurs de trains à grande vitesse, tramways et métros, trains électriques et diesel entre autres. On entend souvent que l’Etat du Sénégal a sauvé la compagnie Alstom avec la commande de son TER. Est-ce une chose avérée?
L’entreprise fut confrontée à une dette de 5 millions d’euros et un accord de financement avec plus de 30 banques avait été mis en place pour un montant de 2,8 milliards d’euros.
L’Etat a infusé 300 millions d’euros sur les 600 millions d’euros de capital que l’entreprise cherchait. Cela a permi à Alstom de rembourser ses dettes qui devait arriver à échéance durant le premier semestre de 2004, d’augmenter ses fonds propres et le plus important dans cette intervention de l’Etat est le fait d’avoir préservé plus de 110 000 salariés dans le monde au moment de cette intervention et il faut aussi noter que si Alstom avait déclaré faillite, il y aurait beaucoup d’emplois directs et indirects en jeu et cela pourrait déstabiliser beaucoup d'économies locales.
En 2014, General Electric a racheté une partie de la branche énergie d’Alstom pour 12,35 milliards d’euros. Selon le site lesechos.fr, le groupe américain a repris 100% des turbines à gaz, 100% des turbines à vapeur hors nucléaire (sauf en France), 50% des turbines à vapeur nucléaires (et hors nucléaires en France), 100% de certaines énergies renouvelables (éolien terrestre, solaire, géothermie) et 50% des autres énergies vertes (éolien en mer et hydroélectricité), 50% des réseaux électriques. Cependant sur les 12,35 milliards d’euros GE a finalement versé 6,7 milliards d’euros en cash après avoir déduit l’investissement en numéraire dont la trésorerie de 2,5 milliards d’euros d’Alstom, et le montant payé par Alstom pour sa part des co-entreprises un montant de 2,6 milliards d’’euros.
Selon le site d’Alstom, en novembre 2015, Alstom a gagné le contrat de chemins de fer indiens pour construire une usine de locomotives électriques avec une commande de 800 locomotives pour un montant de 2,9 milliards de dollars. Toujours en 2015, Amtrak a attribué à Alstom un contrat de 2,5 milliards de dollars pour des rames à grande vitesse; cela a permis la création de 750 emplois dans l’Etat de New York dont 400 emplois directs chez Alstom. La commande consistait de 28 trains en août 2016.
En mars 2016, sous forme de coentreprise entre Alstom et Gibela, il y a eu la mise en place d’une usine de construction de trains en Afrique du Sud. Ces commandes comprennent 580 trains de voyageurs pour 4 milliards d’euros en 2013.
En septembre 2016, Alstom avait l’intention d'arrêter la fabrication de locomotives sur son site de Belfort en France en raison de faibles commandes et l’entreprise était prête à transférer son usine en Alsace, mais en octobre 2016, l’Etat français a passé une commande de 650 millions d’euros pour 15 rames, 20 locomotives et plus de 30 trains interurbains. Ces commandes ont suffi à empêcher la fermeture de l’usine de Belfort
Maintenant, d'après les chiffres officiels de l’Etat du Sénégal et les chiffres non-officiels, on entend souvent le montant du TER s'élevant entre 780 milliards FCFA et 1 000 milliards FCFA, donc entre 1,189,102,334.39 d’euros et 1,524,490,172.29 d’euros. Je vous laisse juger les chiffres et dire si la commande du Sénégal a sauvé Alstom.
ENFIN
Selon le FMI, l’investissement public fait référence aux dépenses du gouvernement consacrées aux infrastructures économiques telles que les aéroports, les routes, les chemins de fer, et les infrastructures sociales telles que les écoles, les hôpitaux et les prisons entre autres. Ce qu’il faut ajouter est que ces dépenses sont souvent élevées et leur durée de réalisation plus longue, ce qui rend leur budgétisation plus compliquée.
Au début du projet, on peut estimer le coût du projet, cependant dans la plupart de ces projets on note souvent un dépassement des coûts et cela peut créer des dépassements budgétaires pour chaque gouvernement. Les dépenses sont souvent appelées exceptionnelles, car nul ne peut prévoir à quel moment les dépenses seront exécutées. Tout projet majeur a un déséquilibre en termes de coûts et bénéfices, car les projets nécessitent un investissement initial important alors que le retour sur investissement prend du temps ou que cela ne soit pas le but de l’investissement.
Il ne faut jamais négliger l’aspect politique, car les leaders font aussi de la politique. Il y a des pressions politiques qui font que certains investissements voient le jour aussi. Il n’y a pas un seul gouvernement qui sélectionne les investissements en termes économiques seulement, ils ont aussi tendance à faire des choix politiques qui peuvent coïncider avec de bons choix économiques.
Ce qui est important est que l’Etat puisse dire qu’il a fait un examen préalable du projet pour s’assurer qu’il s’agit d’un projet utile et non un elephant blanc. Dans le cas du TER, tant que l’Etat peut montrer que le projet a subi un examen préalable qui démontre la nécessité de l’infrastructure en termes de nécessité ou que cela soit une vision inscrite dans le futur.
Après cette étape, il faut que l’Etat puisse prouver qu'une évaluation de l’infrastructure a été faite. Cette étape permettrait de justifier la meilleure façon de réaliser un tel projet. Elle consiste à une étude de préfaisabilité et une étude de faisabilité. Ces deux étapes justifieront la nécessité de l’infrastructure, le coût du projet et les alternatives à ce projet. Par exemple, dans le cas du TER, tant que l’Etat peut prouver que d’autres options ont été étudiées et que cette méthode de transport de masse est la plus optimale au moment de prendre la décision, nous devons croire en cela.
Parfois, on doit faire recours à un retour sur investissement en terme monétaire, mais dans certains cas on utilise l’analyse coûts-efficacité comme option. Au lieu d’analyser si le TER peut se rembourser, on pourrait plutôt analyser combien on gagnerait en terme d’indice de développement humain, en terme de pertes subies à cause des embouteillages, en terme de réduction de la pollution; il y a beaucoup de facteurs non-monétaires à prendre en charge.
Enfin, il y a l’aspect financier qui démontre comment le choix de financement a été fait en prenant en compte les dépenses et recettes prévues de l’infrastructure pour mieux choisir les méthodes de financement. Certains préfèrent les PPP, car ils sont financés en dehors du budget, mais peu importe le mode de financement, le prêt est toujours remboursé par des redevances d’usage ou par des taxes. Ils sont aussi souvent utilisés pour contourner la priorité des investissements publics.
L’affaire de Pout Dagné consécutive au refus d’une partie de la population qu’une femme griotte soit inhumée dans le village continue de faire couler beaucoup d’encre et de salive. Hier, les villageois accusés d’être l’auteur de cette interdiction ont livré leur version des faits. Selon le chef du village, Moustapha Faye, a rompu le silence démentant l’interdiction d’une quelconque inhumation.
Le chef du village de Pout Diagné, Moustapha Faye, a rompu le silence hier suite aux malheureux évènements survenus dans sa locaité qui dépend administrativement de Pout Diack. Il soutient qu’il n’a jamais interdit un quelconque enterrement.
«Ce qui s’est réellement passé, c’est que des gens se sont levés pour créer leur propre cimetière et les villageois se sont opposés à une telle initiative. Et à la suite d’une rencontre des deux parties autour de l’autorité administrative et des autorités religieuses, une solution définitive a été trouvée. Mais, des personnes malintentionnées ont surgi de partout pour mettre de l’huile sur le feu», raconte le chef du village qui a appelé toutes les populations à s’unir davantage et à dépasser ce problème qui, selon lui, ne doit pas se répéter.
A ses yeux, c’est un incident malheureux que tout le monde doit regretter et dépasser. Dans le même sillage, Moustapha Faye a demandé aux deux parties de respecter la décision prise devant les autorités. Son souhait, c’est qu’il y ait un cimetière mixte dans le village et qu’on abandonne les caveaux familiaux. Directeur d’école et porte-parole du village, Abdoulaye Sène trouve qu’il est temps d’éclairer la lanterne des Sénégalais.
Dès le début de cette affaire, dit-il, le sous-Préfet de Notto Diobas, le commandant de la gendarmerie, l’émissaire de Serigne Saliou Touré et les deux parties se sont réunis pour trouver une solution. «C’est après plusieurs échanges qu’une résolution a été prise. Et toutes les parties étaient d’accord pour que la dé- funte soit inhumée dans le seul et unique cimetière qui existe dans le village depuis les années 60. Mais une fois chez elle, la famille de la défunte a changé de position et ses fils ont choisi de l’inhumer à Kissane son village natal. Nous informons l’opinion nationale que cette affaire ne relève nullement d’un différend entre griots et «geer».
Le chef du village et la population de Pout Dagné ne sont jamais opposés à l’enterrement de la dame dans le seul et unique cimetière reconnu de tous, contrairement à ce que certains ont dit. En vérité, ils sont devenus des adeptes de la secte des «Yalla Yalla» et veulent à tout prix aménager un nouveau cimetière dans le site réservé à un lotissement pour l’extension du village. Une décision à laquelle se sont opposés les villageois». Spécialiste en médiation sociale et internationale, Maodo Malick Mbaye, par ailleurs directeur général de l’Agence Nationale de la Maison de l’Outil(Anamo) est également allé à la rencontre des populations pour «jouer la carte de la conciliation et de l’apaisement».
Pour lui, il urge de mener une réflexion rapide et des concertations, afin de mettre en place d’un cimetière municipal dans la zone. Ce cimetière, dit-il, peut être érigé dans une zone mixte où toutes les communautés auront accès, mais il doit être sous l’autorité de l’organe délibérant, en l’occurrence la municipalité de Notto Diobas.
De l’avis de Maodo Malick Mbaye, des situations de ce genre ont des relents traditionnellement très profonds à telle enseigne qu’elles ne peuvent pas être réglées par un coup de bâton magique. «Il ne s’agit donc pas de mobiliser les forces de défense et de sécurité, encore moins de gagner une bataille judiciaire, mais de calmer les gens, en allant puiser dans nos ressources endogènes dont les ressources confrériques», affirme le Dg de l’Anamo qui a insisté sur le rôle que pourrait jouer le khalif général des mourides Serigne Mountakha Bassirou Mbacké dans cette affaire.
LA PROPOSITION AUDACIEUSE, MAIS D’ACTUALITE D’OUSMANE SONKO
Dans sa présentation de programme aux populations de Ziguinchor et de la Casamance de manière générale, le leader du Pastef a émis l’idée de la création d’une monnaie locale complémentaire à travers des billets à imprimer
Pour une région aussi sensible que la Casamance, émettre l’idée d’une monnaie locale comme vient de le faire Ousmane Sonko, candidat à la mairie de Ziguinchor relèverait presque d’un ‘’dérapage‘’ inconcevable. Mais il se trouve qu’au-delà des émotions que cette proposition pourrait soulever, les monnaies locales ont le vent en poupe dans le monde et entrent dans le cadre d’une économie sociale et solidaire.
Dans sa présentation de programme aux populations de Ziguinchor et de la Casamance de manière générale, le leader du Pastef a émis l’idée de la création d’une monnaie locale complémentaire à travers des billets qu’ils vont imprimer. «Cette monnaie va sécuriser l’argent des déposants et ça peut rapporter énormément en termes de gains et de capacité d’investissement de la commune», explique le chef de file des patriotes dont la proposition fait couler, depuis hier, beaucoup d’encre et de salive. Certains trouvent cette proposition inacceptable dans une zone qui sort à peine de 40 ans de conflit indépendantiste. Est-ce que Ousmane Sonko est allé trop loin en proposant cette alternative à la Casamance ? On ne saurait trancher le débat. Mais ce qui est sûr en revanche, c’est que les monnaies locales ont actuellement le vent en poupe, et le débat se pose avec acuité sur le plan international.
Loin des considérations identitaires et séparatistes, de nombreux économistes et citoyens considèrent que la monnaie ne sert plus à financer l’économie réelle. Pour eux, la monnaie telle qu’elle se présente actuellement est celle des banquiers. L’idée de la monnaie locale, c’est de se réapproprier la monnaie et de donner des marges de manœuvre au niveau local pour se fixer des objectifs assez contemporains comme le fait de promouvoir l’écologie, le développement local et de limiter l’exclusion de certaines personnes à l’échelle locale. Selon les économistes, les adeptes des monnaies locales complémentaires contestent le fonctionnement actuel du monde. «Ils s’élèvent contre les excès de la finance, le fait que la globalisation financière ait pris le pas sur l’économie réelle, le fait que les activités économiques exploitent l’humain, exploitent les ressources naturelles». Ainsi avec la monnaie locale, il y a une réelle volonté de modifier les comportements d’achat et d’orienter les choix de consommation. Elle constitue un outil pour inciter les particuliers comme les professionnels à acheter local et responsable. Comment cela marche ?
Une monnaie locale complémentaire est un titre de paiement qui circule sur un territoire dé- limité et au sein d’un réseau d’acteurs choisis (commerces et services de proximité, artisans, producteurs) sans possibilité d’épargne ni de spéculation. Elle facilite ainsi le développement des circuits courts, dynamise l’économie locale et soutient une économie solidaire et respectueuse de l’environnement. Limitant de ce fait pour les souteneurs de cette thèse les dérives et les excès de l’économie de marché, l’économie capitaliste. Une monnaie locale complémentaire soutient les commerces et les emplois de proximité, encourage les circuits courts et lutte contre la spéculation.
PLUS DE 5 MILLE MONNAIES LOCALES EN CIRCULATION DANS LE MONDE
Son existence remonte à plusieurs centaines d’années mais elle a pris un second souffle à partir de 2008 avec la crise économique qui a secoué la planète. Et en France, depuis la loi sur l’Economie Sociale et Solidaire en 2014, on compte plus d’une cinquantaine de monnaies locales en circulation. La plus connue étant l’Eusko en Pays Basques, mais aussi la Pêche qui est en circulation à Paris. Un pays comme la Suisse constitue une référence dans ce domaine. D’ailleurs, le WIR constitue 2% de son PIB. Dans le monde, plus de 5 mille monnaies locales complémentaires sont en circulation. Un débat économique et non identitaire pour la Casamance Par rapport à ce qui se fait ailleurs, l’idée de Ousmane Sonko est de sortir des sentiers battus en proposant une alternative économique pour le développement de la Casamance. Manifestement, la question est loin d’avoir des relents identitaires. Pour quelqu’un qui veut diriger le Sénégal, c’est quasiment absurde. Il a fait une panoplie de propositions pour la Casamance et celle-ci en fait partie. Opportunité pour la Casamance ? Proposition qui manque de pertinence ? Inopportune ?
Les économistes doivent s’emparer de cette question pour éclairer la lanterne des Sénégalais. Mais force est de constater que cette région mérite beaucoup plus d’attention. Mais le fait d’opérer des choix aussi ambitieux qu’une monnaie locale ne veut pas dire, comme le pensent certains, ostraciser cette localité ou bien avoir des velléités identitaires. Le Président Macky Sall ne disait-il pas en 2012 qu’il faut une discrimination positive pour la Casamance ?
Rappelons que la question de la confiance est centrale dans l’utilisation de la monnaie. Et partout dans le monde, des initiatives citoyennes comme la monnaie locale sont créées pour contourner le capitalisme sauvage. Donc osons ce débat sur cette question, dans la sérénité et sans verser dans un sentimentalisme de mauvais aloi...
«LES PREFETS N’ONT PAS FAIT PREUVE D’OUVERTURE»
C’est la conviction du secrétaire général du Groupe de recherche et d’appui-conseil pour la démocratie participative et la bonne gouvernance (Gradec), Ababacar Fall.
L’opposition a tout à fait raison de se plaindre du rôle joué par l ’ administration territoriale dans le rejet de ses listes. C’est la conviction du secrétaire général du Groupe de recherche et d’appui-conseil pour la démocratie participative et la bonne gouvernance (Gradec), Ababacar Fall. Il trouve que les préfets n’ont pas fait preuve d’ouverture lors de cette procédure. Toutefois, l’expert électoral estime que ce rejet «massif» des listes de l’opposition n’a pas de grandes conséquences sur le processus électoral en cours.
L’As : La Cour suprême a cassé toutes les décisions des Cours d’appel en invalidant certaines listes de l’opposition. Comment avez-vous accueilli cette décision ?
Ababacar Fall : Il n’y avait que deux issues, soit la Cour donne droit aux mandataires qui avaient fait des recours, soit elle donne droit aux préfets. Et la Cour suprême a tranché en parfaite connaissance de cause. Pour moi, c’est le plus important. C’est une décision de justice, il faut l’accepter comme telle. Ceux qui ont fait des recours, notamment l’opposition qui a été déboutée, peuvent saisir d’autres juridictions supranationales comme la Cour de justice de la Cedeao. D’autant que le Sénégal est signataire du protocole additionnel de la Cedeao et d’autres conventions régionales et sous-régionales. Maintenant, il faut que cette procédure de saisine puisse arriver à son terme pour qu’on puisse savoir ce qu’il faut en tirer comme conséquence. Au vu de ce qui s’est passé, il est tout à fait envisageable, après ces élections, d’évaluer tout ceci et de prendre des mesures par rapport au délai de dépôt des candidatures et au traitement des contentieux. A mon avis, une élection doit être inclusive. Sur ce point, il faut permettre à tous les candidats qui veulent se présenter de le faire dans le respect des dispositions légales et réglementaires. Mais il faut admettre que les préfets n’ont pas fait preuve d’ouverture. Il y a certaines choses qui auraient dû quand même être tolérées pour permettre aux acteurs qui veulent vraiment aller en compétition de le faire. Sur la décision de la Cour suprême, je n’ai rien à dire. C’est une décision de justice. Elle s’applique. Puisque la procédure continue avec la saisine de la Cour de justice de la Cedeao, il faut attendre de voir ce que cela va donner.
N’est-ce pas là un précédent dangereux pour la démocratie sénégalaise et pour l’organisation future d’élections ?
Précédent dangereux ? Il ne faut pas le concevoir comme tel. Parce que le contentieux en matière électorale existe et est prévu dans le code électoral. Ce n’est pas la première fois qu’il y a eu des décisions de justice rendues par la Cour suprême qui ne sont pas favorables à l’opposition. En 2014 par exemple, il y a eu beaucoup de contentieux. Peut-être qu’ils n’étaient pas de cette ampleur. La particularité cette fois-ci, c’est que les contentieux ne concernent que l’opposition pour l’essentiel et avec un caractère massif. C’est cela qui est inédit et à déplorer. Mais le contentieux en lui-même existe et est prévu dans les textes. Ce qu’il y a à déplorer, c’est que les préfets aient reçu une injonction du ministre de l’Intérieur leur demandant de faire des recours contre les décisions des Cours d’appel. C’est cela peut-être qui pose un peu problème.
Quelles peuvent être les conséquences de cette décision de la Cour suprême sur le processus électoral en cours avec une partie de l’opposition qui agite déjà l’idée de la non-tenue des Locales sans leurs listes ?
Il ne peut pas y avoir de conséquences sur le processus électoral, parce que ces recours concernent à peu près une vingtaine de listes. Dans certains endroits par exemple, quand vous prenez le cas de Pikine où les listes de l’opposition ont été recalées au niveau de la Ville ; à la commune il n’y a pas eu de problèmes. Donc, c’est la même chose dans d’autres endroits. Mais de toute façon, je ne pense pas que cela puisse avoir une suite sur l’organisation des élections locales en janvier 2022. Par exemple, les listes qui ont été validées comme à Matam, vont revenir dans la course. Par contre, pour les listes qui ont été invalidées, elles sortent de la course. De mon point de vue, il n’y a pas de solutions, en termes de blocage du processus électoral. Aujourd’hui, les listes sont en train d’être imprimées. Donc, le processus continue.
UNE REGRESSION DE 3,3% DU TAUX DE CROISSANCE ENTRE 2019 ET 2020
La crise sanitaire liée au Covid19 a eu de sérieuses répercussions sur l’économie sénégalaise qui a enregistré un taux de croissance de 1,3% en 2020. Ce qui constitue une régression de 3,3% par rapport au taux de 2019 qui s’élevait à 4,6% selon l'Ansd
Selon le dernier rapport de l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie du Sénégal (Ansd), la croissance économique du pays a connu une forte régression de fait de la pandémie à Covid-19 et des mesures prises pour limiter la propagation du virus. De 4, 6% en 2019, le taux de croissance s’élève à 1,3% en 2020.
La crise sanitaire liée au Covid19 a eu de sérieuses répercussions sur l’économie sénégalaise qui a enregistré un taux de croissance de 1,3% en 2020. Ce qui constitue une régression de 3,3% par rapport au taux de 2019 qui s’élevait à 4,6%. C’est ce que révèle l’enquête de l’Ansd sur la croissance économique du Sénégal durant l’année 2020. Si l’on se fie aux résultats de l’étude, cette situation est consécutive à la crise sanitaire liée au Covid-19, ainsi que des mesures restrictives prises par les autorités nationales et internationales pour limiter la propagation du virus. A cela, s’ajoute la hausse de 1,5% du niveau général des prix notée en 2020, après une appréciation de 2,1% en 2019, au moment où les dépenses de consommation finale ont progressé en volume de 2,3% après 4,3% en 2019. Les experts imputent ce ralentissement au comportement de la dépense de consommation marchande des ménages qui s’est accrue de 1,0% en 2020, après 4,0% en 2019.
La Formation brute de Capital fixe (FBCF) en volume a évolué de 4,3% en 2020 contre 10,3% en 2019, sous l’effet du faible dynamisme de sa composante privée qui est de 1,7% en 2020 contre 11,3% en 2019. Quant aux exportations des biens et services, les enquêteurs renseignent qu’elles se sont contractées de 13,0%, après une hausse de 14,4% enregistrée en 2019 tandis que les importations de biens et services se sont accrues de 7,0% en 2020 contre 6,8% en 2020. Au même moment, le taux d’épargne nationale s’est bonifié de 0,4 point pour s’établir à 24,3% du PIB en 2020 contre 23,8% en 2019. Revenant sur les raisons de cette régression économique, les enquêteurs déclarent que des mesures visant à limiter la propagation du virus ont été prises par de nombreux pays avec comme conséquence le ralentissement de l’activité économique. «Ainsi, l’économie mondiale a connu une récession de 3,1% en 2020, après une croissance 2,8%», d’après l’Ansd qui renseigne que cette situation est le reflet des difficultés des pays avancés qui enregistrent une croissance de moins 4,5%. Au niveau de la zone UEMOA, les experts affirment que les économies ont été affectées par la pandémie, mais ont fait preuve de résilience. Ce qui s’est traduit par un taux de croissance positif de 1,8% en 2020, après 5,7% en 2019. Cependant, ils restent persuadés que le ralentissement de la croissance est lié à la baisse de l’activité économique, notamment dans les secteurs manufacturiers, de l’hôtellerie et de la restauration en lien avec les mesures prises par les Etats pour freiner la propagation du virus.
UNE CROISSANCE ECONOMIQUE INTERNE DE 1,3% EN 2020
En outre, l’étude révèle que l’économie sénégalaise a montré une résilience face à la pandémie du Covid19, avec un taux de croissance du PIB réel de 1,3% en 2020, après 4,6% en 2019. Il ressort de l’enquête que le ralentissement de la croissance est imputable aux difficultés constatées dans les secteurs secondaire et tertiaire qui ont enregistré une évolution de leurs valeurs ajoutées, respectivement, de moins 0,4% et -0,1% après des augmentations de 5,0% pour le secondaire et 4,3% pour le tertiaire en 2019. Contrairement aux autres secteurs, l’activité du primaire a progressé de 12,8% en 2020 contre 4,3% en 2019, atténuant ainsi le ralentissement de l’économie. A cet égard, la croissance de l’économie sénégalaise en 2020 est tirée principalement par le secteur primaire.
En effet, la contribution à la croissance de ce secteur se situe à 1,9 point durant l’année sous-revue contre 0,6 point en 2019. Quant au secteur tertiaire, moteur de la croissance économique au cours des années antérieures, l’étude montre qu’il contribué de moins 0,1 point. La même contre-performance a été notée dans le secteur secondaire qui en contribue négativement de - 0,1 point. Par ailleurs, la consommation finale, principal emploi du PIB avec 83,7%, affiche une progression de 2,3% en 2020, après 4,4% en 2019. «Cette dé- célération est en liaison avec le comportement des dépenses de consommation marchande des ménages qui se sont accrues de 1,0% en 2020, après 4,0% en 2019», révèle de l’étude selon laquelle la consommation non marchande s’est consolidée de 5,5% en 2020, après 5,6% en 2019.
LES COMPTES DE LA SENELEC BLOQUÉS PAR ITOC
Si l’Etat n’intervient pas rapidement, la fourniture en électricité risque d’être perturbée sur l’étendue du territoire national dans les jours à venir
Si l’Etat n’intervient pas rapidement, la fourniture en électricité risque d’être perturbée sur l’étendue du territoire national dans les jours à venir. En effet, les comptes de la Senelec sont bloqués depuis hier par ITOC.
Les travailleurs de la Senelec broient du noir. Selon le secrétaire général du Syndicat Unique des Travailleurs de l’Electricité (SUTELEC), Mouhamed Abib Aïdara, les comptes de la boite sont bloqués depuis hier, suite au verdict rendu par le Tribunal hors classe de Dakar à propos du contentieux opposant la Société Nationale d’Electricité (Senelec) à ITOC dans l’affaire du fuel frelaté.
«Au niveau de la Senelec, on est confronté à un problème : tous nos comptes bancaires ont été bloqués par ITOC. Le jugement s’est fait hier au Tribunal hors classe de Dakar. Le juge a donné une saisie-attribution. Et cette saisie-attribution, ITOC l’a dé- posée à toutes les banques et même à tous nos gros clients pour leur dire que la Senelec n’est plus solvable», explique avec désolation le syndicaliste. D’après lui, le pire dans tout cela, c’est qu’on risque d’aller vers la perturbation de la fourniture en énergie de la Senelec, «qui peut même aller jusqu’à un arrêt total ou un black-out».
Revenant sur le contentieux, Mouhamed Abib Aïdara a indiqué : «ITOC nous avait vendu du fuel frelaté depuis 2010, alors le fuel avait endommagé nos machines. On avait porté plainte, mais l’Etat du Sénégal nous avait demandé de trouver une solution à l’amiable. Cette solution a été trouvée depuis 2010. Maintenant, les dirigeants de ITOC reviennent depuis le 14 décembre pour dire qu’ils ont porté plainte devant les tribunaux du Sénégal. Et les tribunaux du Sénégal, au lieu de bien connaître ce dossier, ont délibéré et leur ont donné justice en bloquant tous nos comptes».
Pour mettre un terme à tout cela, la Convergence des Syndicats de la Senelec tient un point de presse aujourd’hui afin de taper du poing sur la table et demander à l’Etat de réagir avant que le pire ne se produise. «Aujourd’hui, la Senelec ne peut faire aucun mouvement. On ne peut plus acheter le carburant qui nous permet de faire fonctionner nos machines. On ne peut pas payer les fournisseurs. On ne peut pas payer le carburant avec Total qui nous permet de faire fonctionner avec nos véhicules. Donc la Senelec est à l’arrêt total. La plainte, c’est pour que la Senelec leur paye un montant de 8 milliards de francs CFA. Si l’Etat ne prend pas en charge cette affaire, le pays risque de plonger dans le noir. Et ce sont des questions de sécurité nationale», avertit le secrétaire général du Syndicat Unique des Travailleurs de l’Electricité (SUTELEC).
VARIANT OMICRON, LA HAUSSE DES CAS EN COTE-D'IVOIRE
Comme d’autres pays à travers le monde, la Côte d’Ivoire fait actuellement face à une hausse de cas de contaminations au Covid-19. C’est ce qu’ont annoncé les autorités sanitaires du pays qui ont recensé près de 1600 cas jeudi 30 décembre.
Comme d’autres pays à travers le monde, la Côte d’Ivoire fait actuellement face à une hausse de cas de contaminations au Covid-19. C’est ce qu’ont annoncé les autorités sanitaires du pays qui ont recensé près de 1600 cas jeudi 30 décembre. Un nombre en augmentation depuis plusieurs jours.
Pour l’heure, le ministère de la Santé n’a pas donné d’explication sur cette hausse de cas, mais il affirme que la situation épidémiologique est sous contrôle.
Pourtant, même si le nombre de cas est en augmentation, le nombre de morts, lui n’augmente pas. Avec une population de plus de 26 millions d’habitants, la Côte d’Ivoire compte officiellement moins de 800 morts depuis l’apparition du Covid-19.
À ce jour, moins de 10 % de la population ivoirienne est vaccinée.
CAN 2021, QUI SONT LES FAVORIS POUR LE TITRE ?
L'Algérie conservera-t-elle son titre ? Le Sénégal finaliste malheureux de la dernière édition tiendra-t-il sa revanche ? L'Égypte, vainqueur sept fois de la CAN, renouera-t-elle avec son passé glorieux ?
Riyad Mahrez, Sadio Mané, Mohamed Salah... Les étoiles du football africain seront bien présentes au Cameroun ce 9 janvier pour participer à la Coupe d'Afrique des nations, compétition majeure du continent. L'Algérie conservera-t-elle son titre ? Le Sénégal finaliste malheureux de la dernière édition tiendra-t-il sa revanche ? L'Égypte, vainqueur sept fois de la CAN, renouera-t-elle avec son passé glorieux ? Tour d'horizon des favoris de cette 33ème édition de la Coupe d'Afrique des nations.
Algérie : le champion en titre
Même si le sélectionneur du Maroc, Vahid Halilhodzic, n’a pas voulu le citer, le tenant en titre fait office de favori à sa propre succession. L’ancien international yougoslave s’est fendu d’un : "Ce n’est pas la peine qu’on se répète. Le plus grand favori, vous le connaissez"… Une façon, pour lui, de ne pas mettre l’ancienne sélection qu’il a dirigée sur un piédestal, d’autant plus qu’elle est la grande rivale du Maroc.
En plus de sa série impressionnante de 33 matches sans défaite, l’Algérie, avec une équipe A’, a récemment remporté la Coupe arabe des nations. Dans le onze de départ figuraient notamment Youcef Belaïli et Yacine Brahimi, en feu durant le tournoi. Ils sont présents dans la liste des 28 joueurs participant à la CAN, par Djamel Belmadi.
La sélection sera portée, notamment par son capitaine, Riyad Mahrez, joueur majeur de Manchester City, son métronome, Ismaël Bennacer ou encore ses tauliers, Raïs M'bolhi et Aïssa Mandi.
Selon Patrick Juillard, journaliste chez Foot365, spécialiste du football africain, l’Algérie "doit tout de même faire attention". "On se rappelle qu’avant l’Euro, on disait de la France qu’elle était la meilleure sélection, à toutes les lignes, mais cela reste une phase finale et un tournoi en vase clos, notamment à cause du Covid. On peut avoir des surprises, il faudra donc que les Fennecs restent concentrés", ajoute-t-il.
Sénégal : le finaliste de la dernière édition
Les Lions de la Teranga, finalistes de la dernière édition, défaits par l’Algérie, seront également l'un des grands favoris de cette CAN 2021.
L’effectif d’Aliou Cissé est de qualité, notamment avec le taulier et ailier gauche de Liverpool, Sadio Mané, le défenseur central de Naples, Kalidou Koulibaly, ou encore le gardien du champion d’Europe en titre, Chelsea, Edouard Mendy.
Parmi les 27 joueurs convoqués, figurent également de nombreux joueurs de Ligue 1, comme les Parisiens Idrissa Gueye, Abdou Diallo, ou encore le Rennais, Alfred Gomis. Il faut noter la convocation de deux jeunes talentueux, qui jouent pour l’Olympique de Marseille : Bamba Dieng (21 ans) et Pape Gueye (22 ans).
Selon Patrick Juillard, "Aliou Cissé a amélioré son effectif, notamment sur les côtés, avec l’arrivée de Bouna Sarr (Bayern Munich), Abdou Diallo (PSG) et Fodé Ballo-Touré (Milan AC)". Selon lui, "l’effectif est meilleur qu’en 2019", mais il va falloir "que les coéquipiers de Sadio Mané franchissent un cap sur le plan mental".
Le sélectionneur sénégalais, Aliou Cissé, critiqué - malgré ses très bons résultats - pour le jeu peu flamboyant de son équipe, aura pour mission de trouver un collectif dans une équipe qui, jusqu’à aujourd’hui, est surtout une somme d’individualités. Il voudra également effacer cette frappe contrée qui a donné la victoire à l’Algérie en finale de la dernière CAN. Une frappe qui lui reste en travers de la gorge.
Cameroun : le pays hôte
Il n'est pas aisé d'évaluer le niveau du Cameroun. L'équipe a été qualifiée d’office en tant que pays hôte. Elle n'a donc pas eu la pression du résultat en phase de poules. Néanmoins, l'équipe est historiquement difficile à manoeuvrer chez elle. Même si l’effectif du Cameroun n’est pas le meilleur du continent, son statut de pays hôte le place parmi les prétendants sérieux au titre. Le sélectionneur portugais des Lions Indomptables, Antonio Conceiçao, a d’ailleurs fixé comme objectif "d’arriver au moins en finale". Il s’agira de vaincre le signe indien, pour des Camerounais qui n’ont jamais gagné la CAN à domicile.
La récente élection de la légende du football camerounais, Samuel Eto’o, à la tête de la Fédération camerounaise de football, peut également enclencher une dynamique positive pour une sélection dont la poule reste plutôt abordable (Éthiopie, Burkina-Faso et Cap-Vert).
Égypte : les espoirs reposent sur Mohamed Salah
"Mohamed Salah est sûrement le meilleur joueur offensif africain. L’équipe… c’est autre chose", prévient Patrick Juillard. "La Coupe arabe a montré une Égypte timorée, avec des difficultés dans la création du jeu", précise-t-il.
L'attaquant égyptien aura pour objectif de transcender et de porter un effectif mélangé, avec des joueurs locaux issus d’un championnat de qualité sur le continent et des expatriés. Une mission difficile, mais pas impossible pour celui que l’on surnomme (contre son gré) "le Pharaon".
Maroc : le "trouble-fête" ?
Dans un entretien pour le mensuel "Onze Mondial", l’ancien sélectionneur du Maroc, Hervé Renard, n’a pas placé l'équipe du royaume dans ses trois favoris pour la compétition. Néanmoins, il affirme qu’il faudra compter sur les joueurs de Vahid Halilhodzic. Ils peuvent créer la surprise. "C’est une nouvelle génération, et je pense qu’ils ont une carte de trouble-fête à jouer dans cette CAN, derrière les grands favoris", a-t-il précisé.
Bien qu’elle ait moins d’individualités de grande classe, comparativement au Sénégal ou encore à l’Algérie, le Maroc dispose d'une très belle équipe. À tel point que les Lions de l’Atlas se payent le luxe d'écarter les joueurs Hakim Ziyech (Chelsea), Noussair Mazraoui (Ajax Amsterdam) ou encore Amine Harit (OM).
Le sélectionneur veut notamment faire payer au joueur de Chelsea son comportement en sélection qu'il considère comme un manque de professionnalisme. Ziyech et Halilodzic sont deux caractères trempés et visiblement incompatibles. Écarter le meneur de jeu est un très gros pari que le sélectionneur du Maroc semble prêt à prendre.
Il pourra néanmoins s'appuyer sur des joueurs, performants notamment en Europe, comme le gardien du Séville FC, Yacine Bounou, l'attaquant, de la même équipe, Youssef En-Nesyri, ou encore les joueurs de Ligue 1, Achraf Hakimi (PSG), Sofiane Boufal (Angers), ou encore Nayef Aguerd (Stade Rennais). De quoi endosser le costume d'outsider principal de cette édition de la CAN.
Nigeria : les Super Eagles vont-ils prendre leur envol ?
Médaillé de bronze de la dernière CAN, le Nigeria aura aussi un rôle à jouer. Mais l’équipe peut se retrouver déstabilisée, notamment suite au limogeage de son sélectionneur, Gernot Rohr, juste avant la compétition. "Attention, pour le successeur, au manque de sérénité autour de l’équipe" prévient Patrick Juillard. "Le talent est là, au milieu et devant, mais la défense et le gardien de but sont moins bons que le reste des lignes", ajoute-t-il.
Les Super Eagles commenceront d’ailleurs leur CAN par un choc face à l’Égypte. Il pourrait déterminer la suite de la compétition des coéquipiers de Victor Osimhen.
Ghana : entre expérience et jeunesse
Pour les Black Stars, cette CAN sera l’occasion de montrer l'alliance entre la jeune et la vieille garde, portée notamment par les deux frères formés à l’OM, André et Jordan Ayew, ou encore Thomas Partey (Arsenal). Ils auront la charge d'encadrer de jeunes joueurs comme le rennais Kamaldeen Sulemana ou encore Mohammed Kudus (Ajax Amsterdam). La probabilité de voir le Ghana remporter la compétition est faible, mais la sélection de Milovan Rajevac peut en embêter plus d'un.
LA JUNTE MILITAIRE SOUDANAISE ATTAQUE LA TELEVISION AL-ARABYA
Les médias désormais dans le viseur de la junte au Soudan. Jeudi, les forces de sécurité soudanaises ont fait irruption dans les locaux de la télévision Al Arabiya et de sa chaîne d'information Al Hadath à Khartoum, la capitale.
Les médias désormais dans le viseur de la junte au Soudan. Jeudi, les forces de sécurité soudanaises ont fait irruption dans les locaux de la télévision Al Arabiya et de sa chaîne d'information Al Hadath à Khartoum, la capitale.
Confisquant le matériel de cet organe de presse, non sans avoir agressé son personnel comme le montrent ces images.
La tension est donc loin de baisser d’un cran dans le pays. Plus de trois mois le coup de force du général Al-Burhan. Des manifestants pro-démocratie maintiennent la pression.
Des milliers d’entre eux étaient une nouvelle fois dans les rues à Khartoum jeudi, mais aussi dans d’autres villes du pays, pour exiger une transition dirigée par les civils et le retour des militaires dans les casernes.
Les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes.
Quatre personnes ont été tuées par balles à Omdourman, la banlieue nord-ouest de la capitale soudanaise alors que des dizaines autres ont été blessées, d’après un syndicat de médecins pro-démocratie.