Tout en «ressuscitant» la Cour de Répression de l’Enrichissement Illicite (Crei) pour donner corps à la volonté exprimée sur la reddition des comptes, le président nouvellement élu le 25 mars 2012, Macky Sall, a jugé nécessaire de créer l’Office National de lutte contre la Fraude et Corruption (Ofnac) pour les membres du nouveau régime, comme aimait à le rappeler le «chantre de la gestion sobre et vertueuse».
Une trouvaille pour faire face à la dilapidation des deniers publics, avec cet organe chargé de la prévention, du contrôle et, en cas de commission d’infraction, de saisir les juridictions compétentes pour la répression de la délinquance et des crimes financiers et économiques. Et pour assoir son indépendance, l’Office National de lutte contre la Fraude et Corruption, érigé en Autorité administrative indépendante, est doté d’une autonomie financière. En effet, créé par la loi n°2012-30 du 28 décembre 2012 voté à l’unanimité par l’Assemblée nationale, la mise en place de l’Ofnac «consacre la volonté politique du président de la République de promouvoir la probité dans la gestion des affaires publiques.
En effet, la création de l’Ofnac résulte : d’une forte exigence populaire de transparence ; d’une volonté politique d’instaurer une gouvernance vertueuse ; La mise en place de l’Ofnac permet ainsi au Sénégal d’être en phase avec la recommandation de la Convention des Nations Unies Contre la Corruption (Cnucc) qui demande aux Etats Parties de créer un ou des organismes indépendants de lutte contre la corruption (article 6)», lit-on sur le site de l’organe de contrôle. Et l’article 2 de la loi n° 2012-30 confie à l’Ofnac deux missions : «La prévention ; La lutte contre la fraude, la corruption, les pratiques assimilées et les infractions connexes».
La loi n°2014-17 du 02 avril 2014 relative à la déclaration de patrimoine a également renforcé ces missions de l’Ofnac qui a désormais la responsabilité de recevoir les déclarations de patrimoine des personnes assujetties, un élément du dispositif de prévention de la corruption.
Mieux, compte tenu de l’étendue des missions confiées à l’Office, le législateur lui a accordé d’importantes prérogatives (article 3 de la loi n°2012-30) dans l’exécution de ses missions de prévention et de lutte contre la corruption. Il s’agit de :
- «la conduite de missions d'enquêtes et d'investigations, d'audit et de vérification ;
- la réception, le contrôle et la conservation des déclarations de patrimoine ;
- la réception et le traitement des plaintes et dénonciations des personnes physiques et morales ;
- la formulation de recommandations pour des réformes législative, réglementaire ou administrative tendant à promouvoir la bonne gouvernance ; la conduite de missions d'étude et de recherche action».
EN ATTENDANT DE «LEVER LE COUDE» SUR DES MISSIONS ET PRÉROGATIVES DE L’OFNAC
Dés lors, il lui revient, comme prérogatives, d’«analyser et mettre à la disposition des autorités judiciaires chargées des poursuites les informations relatives à la détection et à la répression des faits de corruption, de fraude et de pratiques assimilées commis par toute personne exerçant une fonction publique ou privée ; Recevoir les réclamations, plaintes et dénonciations ; Diligenter des enquêtes, des investigations, audits et vérifications ; Réceptionner, traiter et demander toute informations, tout documents se rapportant à des faits de fraudes, de corruption et d'infractions connexes sans que le secret professionnel lui soit opposable ; Lever le secret bancaire ; Entendre toute personne dans le cadre de ses enquêtes ; Publier un rapport annuel». Justement, au nom de ces compétences que lui confère la loi, l’Ofnac a publié des rapports annuels mettant à nu la bamboula sur des deniers publics et diligenté des enquêtes contre des personnalités, des responsables du régime actuel et des proches du Chef de l’Etat, qui ont occupé les devants de l’actualité ; ce qui semble avoir eu raison du travail alors «salué» de cet organe.
Conséquence, non seulement le président de la République a eu la prérogative de «poser le coude» sur certains dossiers, mais des enquêtes ouvertes ont été rangées dans les tiroirs. D’ailleurs, la goutte d’eau de trop dans les prétentions de cet organe de jouir pleinement de son indépendance, aura été l’ouverture d’une enquête sur le patrimoine du frère du Chef de l’Etat, Alioune Sall, par l’ancienne présidente de l’Ofnac, Mme Nafy Ngom Keita. La suite est connue, elle sera limogée, alors que depuis plusieurs mois déjà, elle a eu à entendre plusieurs personnes dans le cadre de l’affaire Pétro Tim qui “mouillait” le frère du président Macky Sall, entre autres…
Et, face à la presse après son discours à la nation du 31 décembre 2020, le président Macky Sall avait indiqué, en quelque sorte, qu’il n’était pas préférable de porter devant la justice certains dossiers/affaires ou personnalités dont l’instruction/jugement risquerait de créer de troubles/incidents ou déstabiliser le pays. Et aujourd’hui que les scandales foisonnent encore, l’Ofnac passerait pour un autre organe de prévention et de contrôle, en vue de la répression de la fraude et la corruption, des infractions et crimes financiers et économiques, de plus.
A côté de la Crei effacée depuis les dossiers Karim Wade, Bido Bourgi et Tahibou Ndiaye, de la Cour des Compte qui peine toujours à se doter des moyens de ses ambitions et même de la Cellule nationale de Traitement des Informations financières (Centif) dont la mission est de recevoir, d’analyser et de traiter les renseignements reçus ou propres à établir l’origine des transactions ou la nature des opérations faisant l’objet de déclarations de soupçon auxquelles sont astreintes les personnes physiques et morales assujetties. En attendant que la stratégie de Mme Seynabou Ndiaye Diakhaté, magistrate de fonction, nommée par décret n°2016- 1004 du 25 juillet 2016, en remplacement Mme Nafy Ngom Keita, porte ses fruits. Mme Diakhaté a inscrit son action dans la sensibilisation, la formation et la prévention.
CREI, UNE JURIDICTION DU NÉANT
Cette Cour dotée d'un budget de fonctionnement de plusieurs centaines de millions, n’a instruit aucune affaire depuis les dossiers Karim Wade, Bibo Bourgi et Tahibou Ndiaye. Pendant ce temps, les scandales financiers se multiplient dans le pays
Le pays est secoué ces derniers temps par des scandales répétitifs, avec des milliards détournés. La dilapidation des deniers publics remet en question le rôle que devrait jouer des organes de prévention, de contrôle et de répression de la délinquance et des crimes financiers. Notamment, la Cour de Répression de l’Enrichissement Illicite (Crei), une juridiction qui existe toujours, avec un budget de fonctionnement estimé à plusieurs centaines de millions, mais qui n’a instruit aucune affaire depuis les dossiers Karim Wade, Bibo Bourgi et Tahibou Ndiaye, sur les 25 dont elle avait la charge d’élucider.
Un scandale financier secoue la Loterie nationale sénégalaise (LONASE). Au Trésor public, deux agents se seraient partagés, selon les premières enquêtes, près de 5 milliards de F CFA. Pendant ce temps, la Poste est au fond du gouffre ; pillée et mise à sac par des agents véreux. Le dossier du présumé trafic des passeports diplomatiques est là, lui aussi, pour rappeler aux Sénégalais que même au sommet, à des sphères insoupçonnés de la République, des agents de l’Administration et des Parlementaires se sucrent sur leur dos, en dépit de leurs rémunérations conséquentes ; conformément à leurs niveaux de responsabilités.
Difficile de croire que des gendarmes en service au Palais de la République et des agents du ministère des Affaires étrangères complètent le puzzle de la «gestion loin d’être sobre et peu vertueuse» des deniers publics. Ces scandales qui font les choux gras de la presse ne sont que des affaires de plus évoquées, débattues pendant ces dernières années et qui, au fil du temps, sont rangées aux oubliettes. Interpellation, arrestation et mandat de dépôt des personnes impliquées, le temps que les esprits s’apaisent, puis libérées provisoirement. Voilà assez souvent, le résultat des poursuites enclenchées contre les auteurs présumés de détournement des deniers publics. A cela s’ajoutent les cabinets d’instruction bourrés de dossiers et le nombre insuffisant de magistrats. Des faits qui ne facilitent pas la diligence des scandales.
Pendant ce temps, la Cour de Répression de l’Enrichissement Illicite (Crei) destinée exclusivement à instruire les dossiers liés à la délinquance et aux crimes financiers et économiques n’a traité aucune autre affaire à part celles de Karim Wade, Tahibou Ndiaye et Bibo Bourgi, en 2014 et 2015, sur les 25 dossiers alors enrôlés, pour des faits ayant eu lieu avant l’arrivée du président Macky Sall au pouvoir, en 2012. Les autres responsables du régime du président Abdoulaye Wade qui étaient accusés d’enrichissement illicite, ayant surtout rejoint la mouvance présidentielle, n’ont jamais fait face à cette Cour. Or, cette juridiction est chargée de réprimer l’enrichissement illicite et tout délit de corruption ou de recel connexe. Pis, l’on se rappelle du limogeage, en pleine audience, du Procureur spécial près la Crei, Aliou Ndao, en 2014. Le motif de ce remerciement, expliqué par le concerné des années plus tard, est son refus de se soumettre à la décision de la tutelle de ne pas lancer des poursuites contre certaines cibles.
PRÉS D’UN MILLIARD DE BUDGET PAR AN… POUR RIEN
Sur dénonciation, plainte ou toute autre voie prévue par la législation en vigueur, y compris l’action d’office du Procureur spécial, la Crei peut engager une enquête préliminaire contre tout titulaire d’un mandat public électif ou d’une fonction gouvernementale, magistrats, agents civils ou militaires de l’État ou d’une collectivité territoriale, dirigeants d’établissements publics ou de sociétés nationales soupçonnées d’enrichissement illicite. Nonobstant la léthargie de cette juridiction, la Crei bénéficie, chaque année, de crédit de fonctionnement. En 2020, lors du vote du budget du ministère de la Justice pour l’année 2021, des parlementaires s’étaient interrogés sur l’utilité d’allouer des crédits à une institution non fonctionnelle. En réponse, le ministre des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo, avait dit que «la Crei est une juridiction spéciale prévue par la législation sénégalaise et doit nécessairement avoir du crédit».
Dans le projet de loi de finance initiale (Plfi) 2021, cette institution bénéficiait d’un montant de 766.000.000 FCFA pour le fonctionnement et de 200.000.000 FCFA pour les dépenses de transfert. Pour le Garde des Sceaux, ministre de la Justice, Me Malick Sall, la Crei est partie intégrante de l’arsenal judiciaire. «La Crei n’est pas une création du président Macky Sall. Elle a été mise en place depuis le président Abdou Diouf. Elle est partie intégrante des institutions judiciaires au Sénégal. Contrairement à ce qui est dit, elle fonctionne. La Crei dispose d’un Procureur spécial, des adjoints, il y a un juge d’instruction, une Chambre (d’accusation). Elle fonctionne. Elle ne fait pas de bruits», avait-il dit. Malgré ces assurances, l’utilité de cette juridiction est toujours remise en question par l’opposition lors des débats à l’Assemblée nationale.
Récemment, lors de l’adoption du budget du ministère de la Justice pour l’exercice 2022, le président du Groupe parlementaire Liberté et Démocratie, Serigne Cheikh Mbacké, a saisi l’occasion pour revenir sur la question. Idem pour Mamadou Lamine Diallo qui avait interpellé le Garde des Sceaux, ministre de la Justice, Me Malick Sall, sur l’opportunité de préserver une telle juridiction alors qu’elle n’engage aucune poursuite. Cheikh Abdou Mbacké avait lui aussi, demandé la dissolution de cette Cour et que son personnel soit reversé dans les autres juridictions.
Pour cette année 2022, le budget de la Crei est au même niveau que celui de l’année dernière. Plus de 900 millions seront débloqués par l’Etat du Sénégal, à travers le ministère de la Justice, pour prendre en charge les dépenses de fonctionnement et de transfert. La Crei est instaurée par la loi 81-54 du 10 juillet 1981. Elle a compétence sur tout le territoire national. Elle est composée d’un président et de quatre assesseurs. Elle comprend, en outre, un Procureur spécial, une Commission d’instruction et un greffe. La loi du 10 juillet 1981 a introduit dans le Code pénal sénégalais le délit d’enrichissement illicite. Le reproche que les défenseurs des droits humains font à la Crei est qu’elle ne permet pas de recours une fois sa décision rendue. Toutefois, elle est maintenue dans le système judicaire sans réforme.
Par Alassane THIAM
SENGHOR, DUC DE NORMANDIE
L’escalope normande et le Thiéboudiène sénégalais se marient bien pour donner un plat succulent. Néanmoins, l’absence de matérialisation de cette relation séculaire par un jumelage ou échanges culturelles interroge
Poète, Agrégé de grammaire, Docteur honoris causa de 37 universités dans le monde, chantre de la négritude, Léopold Sédar Senghor est le président africain le plus connu en France. De nombreuses rues et établissements scolaires (Collèges, Lycées) portent son nom. Son charisme, sa culture, ses positions avant-gardistes, notamment sur la civilisation de l’universel, l’ont mis au sommet de la pyramide en France.
Le vingtième anniversaire de sa mort a donné lieu à plusieurs cérémonies dans le pays de son vieil ami, Georges Pompidou, deuxième Président français de la cinquième République. La Normandie, sa terre d’adoption, où il est décédé à l’âge de 95 ans, a voulu lui rendre un hommage à la hauteur du grand homme qu’il était. Senghor avait embrassé la région normande et a fait de Vierzon, ville située en basse Normandie, à 90 Kilomètres de Rouen, «une annexe de Dakar».
Il y séjournait souvent avec sa femme Colette Hubert qui était originaire de cette bourgade. C’est en Normandie, qu’il écrivait ses poèmes et ses discours, parce que, selon ses proches, il voulait avoir une certaine distance avec l’Afrique. Senghor a conceptualisé la négritude avec Aimé Césaire, et a aussi inventé la «Normandité» en 1986, «désignée comme le caractère issu du métissage entre différents peuples celtiques et germaniques».
Le premier Président du Sénégal a toujours eu des relations particulières avec les travailleurs sénégalais installés dans cette région, à tel point, qu’il s’est démené avec le soutien de Jean Lecanuet, ancien candidat à la Présidence de la République et maire de Rouen, Pierre Lendemaine (qui deviendra Consul honoraire du Sénégal à Rouen) et Ahmed Ould Dada, ancien Président de la République Islamique de Mauritanie, pour accéder à la construction des foyers de migrants afin de loger dignement ces ouvriers qui travaillaient dans l’industrie automobile, la Chimie et le textile. Il inaugurera la «Résidence El hadj Omar», située au 71, rue du Renard, à Rouen, en 1974. Vingt ans après sa mort, la Mairie de Rouen a voulu marquer l’empreinte de Senghor dans sa commune.
La commune, représentée par Mamadou Saliou Diallo, conseiller municipal, qui a été, par ailleurs directeur du Foyer situé au 50 rue Stanislas Girardin, accompagné d’une forte délégation municipale, notamment de Sileymane Sow, adjoint au maire chargé des relations internationales et d’autres élus de la municipalité. La députée, originaire du Sénégal, Sira Sylla, était présente également. Ils ont tous montré que Senghor était aussi rouennais et qu’il demeure encore dans l’inconscient collectif des citoyens de cette ville. Un de ses poèmes a été lu par Diallo Coulibaly qui connait très bien l’histoire des foyers qui s’appelaient : «Abri des travailleurs Sénégalais et Mauritaniens».
Etudiant, il a été aussi présent lors des rencontres entre le premier Président du Sénégal et ses compatriotes. La presse écrite et audiovisuelle s’était mobilisée pour donner une visibilité à ce moment solennel. En effet, depuis le 20 décembre 2021, la résidence située au 50, rue Stanislas Girardin porte officiellement le nom de Léopold Sédar Senghor. Une plaque descriptive de son parcours, y a été également installée. Nous pouvons dire encore que Senghor avait eu raison de parler de la civilisation de l’universel. En effet, ce foyer qui accueillait uniquement des sénégalais et mauritaniens, est désormais ouvert au monde. Il est devenu une résidence sociale et ses locataires sont originaires de différents pays : sénégalais, mauritaniens, soudanais, syriens, etc.
La mixité culturelle, chère à Senghor, a pris vie dans ce foyer de 149 chambres. Cette résidence gérée par ADOMA accueille également une association de chantiers d’insertion, dirigée par Djibril Soumaré et présidée par Djiby Diakité, qui emploie une vingtaine de personnes et concocte des plats (Thieb, Mafé, Yassé, etc .)
L’escalope normande et le Thiéboudiène sénégalais, (qui vient d’être inscrit au patrimoine immatérielle de l’humanité, par l’UNESCO), se marient bien pour donner un plat succulent. Néanmoins, l’absence de matérialisation de cette relation séculaire par un jumelage ou échanges culturelles interroge. Nous pouvons dire que le Sénégal a marqué définitivement son empreinte dans la ville aux cent clochers et feu Senghor pourrait prendre le titre : «Duc de Normandie».
INCENDIE À EMG
Un incendie s’est déclaré, hier, à l’entreprise EMG (Eminence Motors Guarantee), à la cité des Eaux
Un incendie s’est déclaré, hier, à l’entreprise EMG (Eminence Motors Guarantee), à la cité des Eaux. Le feu, selon le directeur général Babacar Guèye, est parti vers 14 h, alors que les travailleurs étaient en pause. Tout le monde s’est mobilisé pour venir à bout des flammes, aidé en cela par les sapeurs-pompiers qui sont arrivés moins de 30 minutes après le début du sinistre.
Cette réaction diligente, selon le DG, a permis de limiter les dégâts chez le concessionnaire automobile indépendant multimarque. Puisque seuls quatre véhicules ont été carbonisés, sur les dizaines qui étaient en stationnement sur les lieux. Et même, il s’agit, dit-il, de voitures qui étaient stationnées dans un parking, un peu à l’écart ; des véhicules qui étaient en réparation.
Toutefois, indique Babacar Guèye, ils ignorent encore les causes de cet incident. Il promet de mener les investigations nécessaires, pour que pareille mésaventure ne se reproduise pas. Plus de peur que de mal, donc.
OMICRON, PR SEYDI LANCE UN APPEL À LA VACCINATION POUR ÉVITER LES FORMES GRAVES
Le chef du Service des maladies infectieuses à l’hôpital de Fann, Pr Moussa Seydi, lance un appel à la vaccination pour se protéger des formes graves que pourrait occasionner le variant Omicron.
Dakar, 29 déc (APS) – Le chef du Service des maladies infectieuses à l’hôpital de Fann, Pr Moussa Seydi, lance un appel à la vaccination pour se protéger des formes graves que pourrait occasionner le variant Omicron.
’’Il ne faut pas installer la panique. L’important aujourd’hui c’est d’inciter les gens à se faire vacciner pour se protéger des formes graves’’, a-t-il soutenu.
Pr Seydi prenait part mercredi au ministère de la Santé et de l’Action sociale avec d’autres membres du Comité national de gestion des épidémies du Sénégal (CNGE) à une conférence de presse bilan sur la situation de la Covid-19.
Le variant Omicron est devenu nettement prédominant dans les nouvelles infections enregistrées au Sénégal, a soutenu Pr Souleymane Mboup, Directeur de l’Institut de recherche en santé de surveillance épidémiologique et de formation (IRESSEF) de Diamniadio.
’’Le 3 décembre, sur la série de 24 échantillons positifs, nous avions trouvé 20 Delta et un Omicron et deux semaines après, sur 16 échantillons positifs, il y a eu une inversion des proportions entre les deux variants avec 11 Omicron et 5 Delta’’, a expliqué Pr Mboup au cours de cette conférence.
Le nombre de nouvelles infections de coronavirus a fortement augmenté, passant de 47, dans le bulletin du mardi, à 157 dans le dernier, publié mercredi par le ministère de la Santé.
A ce jour, 359 personnes se font soigner de Covid-19 à domicile ou dans les centres de traitement épidémiologique.
’’Certains disent que la vaccination ne protège pas contre Omicron, c’est vrai que cela ne prévient pas l’infection, ni les formes symptomatiques, ne réduit pas la transmission mais la vaccination reste toujours efficace contre les formes graves et les décès’’, a souligné Moussa Seydi, chef du Centre de traitement des épidémies de Fann.
Selon lui, ’’partout dans le monde, on parle du nombre de cas mais ce qui s’est passé à New York au début de la pandémie avec les fosses communes, les morts dans la rue au Brésil et en France où on choisissait les patients à traiter ou non, on n’est plus dans cette situation avec le variant Omicron beaucoup moins virulent que Delta’’.
Pour le Pr Seydi, ’’la vaccination doit être au centre de toutes les mesures préventives si on veut revenir à une vie normale’’.
’’A l’heure où je vous parle au Centre de traitement des épidémies de l’hôpital, il n’y a qu’un seul patient âgé de 45 ans qui a une comorbidité mais n’est pas en réanimation’’, a-t-il dit.
Les chiffres présentés montrent la tendance réelle même si on ne peut pas avoir les chiffres exacts à 100% puisqu’on ne peut pas tester tout le monde, a-t-il souligné, relevant que ’’c’est en allant dans les CTE qu’on se rend compte de la réalité des faits’’.
Pour Pr Mamadou Diarra Bèye, Directeur du SAMU national, ’’le variant Omicron n’est pas méchant mais surtout dans les pays où près de 70 % de la population est vaccinée’’.
’’Mais dans nos pays à ressources limitées où on n’a moins de 10 % de la population vaccinée, on ne peut pas dire ce qui va se passer dans un ou deux mois’’, a-t-il prévenu.
Pour Pr Bèye, ’’au Sénégal, il faut qu’on se rue vers la vaccination pour ceux qui n’étaient pas encore vaccinés. Et ceux qui l’ont été, il faut impérativement que la troisième dose soit administrée’’.
’’Les nouvelles contaminations sont en train de reprendre même si on n’a pas encore des gens mis dans l’ambulance sous oxygène et s’il n’y a plus personne au niveau des services de réanimation’’, a-t-il relevé.
Lors du lancement de la campagne de vaccination le 23 février 2021, le Sénégal avait un objectif de couverture vaccinale de 20% de la population constituée des plus de 60 ans, celle vivant avec une comorbidité et le personnel de santé en première ligne.
Depuis la cible a été élargie aux plus de 18 ans tenant compte des recommandations du Comité de concertation sur la vaccination au Sénégal (CCVS).
GESTION DES HYDRAUCARBURES, LE GOUVERNEMENT S'ATTABLE SUR LES PROJETS DE LOI
Le Conseil des ministres a adopté, mercredi, le projet de loi relatif à la répartition et à l’encadrement de la gestion des recettes issues de l’exploitation des hydrocarbures.
Dakar, 29 déc (APS) - Le Conseil des ministres a adopté, mercredi, le projet de loi relatif à la répartition et à l’encadrement de la gestion des recettes issues de l’exploitation des hydrocarbures.
Les grands principes de ce projet ont été déclinés, le 21 décembre, à l’occasion d’un Conseil présidentiel.
Cette rencontre s’est tenue au Centre internationale de conférences Abdou Diouf de Diamniadio sous la présidence de Macky Sall. Elle a enregistré la participation de représentants de toutes les franges de la société, des bailleurs de fonds, etc.
Le projet stipule ’’l’interdiction de toute cession anticipée des ressources d’hydrocarbures et/ou toute sûreté anticipée sur ces ressources’’, ‘’la budgétisation intégrale des recettes fiscales et non fiscales tirées de l’exploitation des hydrocarbures’’.
Il est aussi question de la création d’un fonds intergénérationnel et d’un fonds de stabilisation.
Le projet de loi prévoit la création d’un fonds intergénérationnel et d’un fonds de stabilisation avec un maximum de 90% destiné au budget annuel et un minimum de 10% destiné au fond intergénérationnel.
TRANSPORT AERIEN, AIR SENEGAL AGRANDIT SA FLOTTE
La compagnie aérienne Air Sénégal SA a réceptionné, mercredi, à l’Aéroport militaire Léopold Sédar Senghor de Dakar, son premier Airbus A220-300, a constaté l’APS.
Dakar, 29 déc (APS) - La compagnie aérienne Air Sénégal SA a réceptionné, mercredi, à l’Aéroport militaire Léopold Sédar Senghor de Dakar, son premier Airbus A220-300, a constaté l’APS.
La cérémonie de réception s’est déroulée en présence du chef de l’Etat, Macky Sall.
L’appareil qui a atterri sur le tarmac de l’ancien aéroport international de Yoff à 17 heures 48 minutes, a été arrosé d’eau par deux camions de la Brigade des sapeurs-pompiers conformément à la tradition aéronautique.
L’A 220-300 aux coulours vert, jaune et rouge, a été accueilli par une démonstration de trois avions de l’armée de l’Air.
L’avion dénommé "Niokolo Koba" est le troisième acquis par la compagnie aérienne Air Sénégal, après Sine Saloum et Casamance.
"Ce nom a été donné par le chef de l’Etat, Macky Sall qui veut rendre hommage au Sénégal oriental, une région riche de son patrimoine culturel et devenu au fil du temps un pôle touristique incontournable", selon un document remis à la presse.
La même source souligne que l’A220-300 est un appareil de technologie de pointe, précisant qu’il est l’un des avions monocouloirs de petite capacité les plus efficients au monde.
Le document indique que l’appareil est à la fois robuste et raffiné, offrant les mêmes commodités qu’un avion long-courrier de par ’’sa cabine spacieuse, ses sièges de grand confort, ses hublots panoramiques et ses larges coffres à bagages".
Ce premier avion A220-300 de la compagnie aérienne copte 135 sièges dont 8 en classe business et 125 en classe économique.
Il est doté des moteurs de dernière génération développés par Pratt et Whitney.