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11 août 2025
par l'éditorialiste de seneplus, Jean-Claude Djéréké
UN DEMI SIÈCLE POUR “MAIN BASSE SUR LE CAMEROUN”
EXCLUSIF SENEPLUS - Les maux dénoncés par l’insoumis Mongo Beti ont-ils disparu ? La jeunesse africaine gagnerait à lire cet ouvrage majeur de la littérature africaine qui reste d’actualité
Jean-Claude Djéréké de SenePlus |
Publication 08/02/2022
“Main basse sur le Cameroun. Autopsie d’une décolonisation” (MBC) d’Alexandre Biyidi alias Mongo Beti aura 50 ans, cette année. À l’occasion de cet anniversaire, que peut-on dire ? D’abord, que l’auteur écrivit cet ouvrage parce qu’il se sentait coupable de vivre loin du pays, de ne pas être dans le maquis avec ceux qui menaient le combat contre la mainmise de la France sur ses anciennes colonies, ensuite que l’ouvrage édité par François Maspero fut immédiatement interdit en 1972 par Raymond Marcellin, le ministre de l’Intérieur français d’alors, à la demande de Ferdinand Oyono, ambassadeur du Cameroun en France, ce qui est un double paradoxe. Pourquoi ? Parce que F. Oyono était l’auteur du roman “Le vieux nègre et la médaille” où, après que Nti eut affirmé que les Noirs ne devraient pas “s’étonner de ce qui nous vient des Blancs”, l’assistance répond : “le chimpanzé n’est pas le frère du gorille”, ce que l’on pourrait traduire par l’amitié entre Blancs et Noirs n’existe pas, d’une part et parce que la France est quand même le pays où fut adoptée le 10 décembre 1948 la Déclaration universelle des droits de l’homme qui reconnaît à toute personne la liberté d’opinion et d’expression (article 19), d’autre part. L’interdiction, qui ne sera levée qu’en 1976, non seulement mettait la France en porte-à-faux avec un texte auquel elle avait librement souscrit mais illustrait le fait que la France continuait de faire la loi dans des pays dont elle était censée être partie en 1960.
Mais qu’est-ce qui était si dérangeant dans l’ouvrage de Mongo Beti pour qu’il fût censuré ? La première chose qu’il importe de savoir, c’est que MBC dévoile ce qui s’est passé avant et pendant le procès politique d’Ernest Ouandié, le dernier leader historique de l’Union des populations du Cameroun (UPC) et de Mgr Albert Ndongmo, évêque de Nkongsamba. On y découvre comment Ahidjo a été imposé par les Français à la tête du Cameroun. On y apprend que des dirigeants de l’opposition sont détenus au secret pendant plus de quatre mois sous de fallacieux chefs d’inculpation, qu’ils sont drogués et torturés. On y voit comment des accusés sont diabolisés et condamnés avant même que leur crime ne soit établi, comment d'éminentes personnalités occidentales se disqualifient en soutenant un dictateur. L’ouvrage parle aussi de l’exécution sur la place publique d’E. Ouandié et de ses compagnons au terme d’une parodie de procès. Tous ces faits conduisent Mongo Beti à soutenir que les indépendances en Afrique francophone sont une vaste tromperie, que Charles de Gaulle a octroyé des indépendances nominales aux Africains parce que son pays avait toujours besoin de leurs matières premières.
Évidemment, Mongo Beti est contre ces pseudo-indépendances. Mais ce qui l’exaspère le plus, c’est le deux poids, deux mesures de la presse occidentale. Il ne comprend pas que cette dernière, si prompte à ruer dans les brancards quand les droits de l’homme sont bafoués en Amérique latine, se taise sur la situation des pays africains, qu’elle ne dise rien sur le procès de Ouandié. Il ne comprend pas non plus que, “quand il s'agit de l'Afrique noire, les clivages gauche/droite, libéraux/conservateurs deviennent brusquement caducs en France pour faire place à un complexe obscur, mélange inquiétant de paternalisme paranoïaque et de sadomasochisme, qui doit servir de fond à tous les crimes passionnels” (Mongo Beti, préface à l'édition de 1977, p. 37).
50 ans après la parution de cet essai qui décrit très bien les mécanismes de maintien de tout un pays sous l’emprise d’un individu, les conditions de vie et de travail des Camerounais se sont-elles améliorées ? Les Africains vivent-ils mieux ? Bref, les maux dénoncés par l’insoumis Mongo Beti ont-ils disparu ? L’honnêteté m’oblige à répondre par la négative. Quand je vois le délabrement de la plupart des pays dits francophones, quand je vois la misère qui clochardise et déshumanise chaque jour des milliers de personnes dans les villes et villages malgré nos nombreuses ressources naturelles, quand je vois la multiplication des bases militaires françaises sur le sol africain, quand je vois le soutien de Paris à certains dictateurs et violeurs de Constitutions, je me dis que MBC reste d’actualité et que la jeunesse africaine gagnerait à lire cet ouvrage majeur de la littérature africaine.
L’Africain qui ose attaquer le néocolonialisme français est vite taxé d’ingratitude et de haine envers la France. Traitera-t-on de la même manière les Français qui ne supportent plus la politique criminelle et prédatrice de leur pays en Afrique et ailleurs ? Le 2 février 2022, à la tribune du Parlement français, Sébastien Nadot déclarait ceci : “La politique extérieure de la France est dans l'égarement. Depuis plusieurs années, partout, notre pays se comporte de manière arrogante et belliqueuse. Du Yémen à l’Éthiopie, de la Birmanie au Sahel, du Haut Karabakh à la Libye, notre pays arme très fréquemment le bras de la mort.”
Les laquais et caniches de la France en Afrique, ceux et celles qui croient que parler et manger avec Macron est un honneur, ceux qui volèrent au secours d’une France en perte de vitesse à Montpellier le 8 octobre 2021, que pensent-ils de ces paroles lucides et véridiques ? Diront-ils que le député toulousain a été acheté par la Russie ou qu'il est manipulé par les Africains ? Parleront-ils, comme Marine Le Pen, Éric Zemmour et Nicolas Dupont-Aignan, d’une humiliation de la France par le Mali parce que l’ambassadeur français fut sommé de quitter le pays dans les 72 h ? Ceux qui pensent que le Mali a humilié la France en expulsant Joël Meyer rappellent volontiers que 53 Français sont morts dans la lutte contre les jihadistes mais qu’est-ce que 53 soldats à côté des milliers d'Africains morts pour la libération de la France occupée et malmenée par Adolf Hitler ? Et puis, s’ils sont si fâchés, pourquoi ne demandent-ils pas à leur président de fermer toutes les bases militaires françaises en Afrique et de faire rentrer les militaires français chez eux ? En tout cas, l'Afrique ne s'en porterait que mieux et aucun Africain sérieux et digne ne regretterait leur départ.
Je suis certain que Mongo Beti soutiendrait les courageux fils du Mali et qu’il inviterait les autres pays africains à leur emboîter le pas car “la coopération franco-africaine, c’est l’introduction en Afrique de ce que l’on a appelé ailleurs la république bananière”. Constater que l’Afrique ne fut pas décolonisée en 1960 ne signifie pas que Mongo Beti est un afro-pessimiste. Pour lui, toutes les chances du continent noir demeurent intactes. Pour lui, l’Afrique peut rebondir, peut renaître, à condition que les Africains aillent au combat en faisant preuve d’intelligence, de ruse, de détermination et de fermeté comme Assimi Goïta et Choguel Maïga.
Certes, il n’eut pas l’occasion de prendre le maquis, mais il n’en a pas moins combattu la Françafrique en utilisant sa plume. Avec “Main basse sur le Cameroun”, un vrai chef d’œuvre, Mongo Beti peut être considéré comme l’un des combattants de la justice de la première heure. Il aurait pu faire comme Ferdinand Oyono, c’est-à-dire profiter du régime Biya, le soutenir envers et contre tout, mais cet esprit rebelle voyait plus grand que l’ethnie. Il n'y avait ni complaisance ni ambiguïté chez lui dans ce domaine. Il ne s’exprimait pas en tant que béti mais en tant que Camerounais, en tant qu’Africain révolté par la situation d’un continent dominé et exploité par des gens qui peut-être ne sont ni meilleurs ni pires mais qui ne savent pas s’arrêter, pour reprendre une idée de Marcel Amondji, et c’est cette qualité qui me séduit le plus chez lui.
L'impérialisme français cherche une porte de sortie au Mali, tout en renforçant sa présence militaire dans d'autres pays de la région, afin de sauver ses positions : le Niger, la Côte d’Ivoire, le Togo, le Bénin, le Sénégal sont sur la liste
La question est désormais ouvertement posée dans les milieux gouvernementaux français : celle du retrait des troupes françaises du Mali.
L'expulsion de l'ambassadeur de France au Mali à la suite des propos injurieux de Le Drian, suivie du refus du gouvernement malien d'accueillir le contingent danois de la force européenne Takuba ont été les déclencheurs. Ces décisions ont été largement saluées en Afrique de l'Ouest comme autant d'actes de souveraineté du pays. Le gouvernement français et ses « partenaires » se donnent deux semaines pour décider.
Mais c'est bien le rejet de l'intervention militaire française par le peuple malien qui est déterminant. 2,5 millions de Maliens ont manifesté le 14 janvier contre le blocus du pays décidé par la CEDEAO, mais aussi pour le retrait des troupes françaises. Rien à voir avec un effet de la propagande russe, comme le laisse entendre Le Drian !
9 ans d'intervention militaire étrangère se sont juste traduits par plus d'insécurité, d'exactions et de déplacés. La force Barkhane n'a donc plus aucune légitimité, pas plus que la mission européenne Takuba, péniblement mise en place par Macron. Son sort semble scellé : après le Danemark, la Suède et la Norvège ont décidé de se retirer...
De plus en plus de commentateurs appellent à se retirer avant « d’y être contraint par la rue, sous la pression populaire des Gilets jaunes de Bamako et d’ailleurs » (1) et que cela ne provoque un effet domino dans toute la région.
Et personne de raisonnable ne peut penser que l'hostilité du gouvernement français à l'égard du gouvernement malien est mue par son aversion pour les coups d’État. C'est en fait tout le système mis en place par De Gaulle depuis 60 ans, la Françafrique, qui vacille. Il a permis de garder les anciennes colonies sous contrôle, à travers des accords de coopération et des accords militaires, à travers des dirigeants cooptés, par des élections souvent frauduleuses ou des coups d’État militaires ou constitutionnels. On l'a encore vu il y a quelques mois au Tchad après la mort d'I. Deby, au pouvoir depuis plus de 30 ans. Les indépendances sont restées formelles, simples façades d'un système de prédation.
L'impérialisme français cherche une porte de sortie au Mali, tout en renforçant sa présence militaire dans d'autres pays de la région, afin de sauver ses positions : le Niger, la Côte d’Ivoire, le Togo, le Bénin, le Sénégal sont sur la liste... autant de pays dont les régimes “françafricains” sont usés. C'est le chaos qui risque d'y être importé., au nom encore une fois de la lutte antiterroriste.
Mais rien n'est joué : un vent nouveau souffle sur le continent, un vent porté par la jeunesse qui aspire à une deuxième, mais véritable indépendance.
MACKY SALL OFFRE UNE PRIME EXCEPTIONNELLE DE 50 MILLIONS ET DEUX TERRAINS À CHAQUE JOUEUR
Le chef de l’Etat a fait cette annonce lors de la cérémonie organisée en l’honneur de l’équipe nationale devant le Palais de la République en présence des joueurs, des membres de leurs familles et de l’encadrement
Le président Macky Sall a décidé d’offrir une prime exceptionnelle de 50 millions de francs Cfa et des terrains à chacun des joueurs de l’équipe nationale victorieuse de la CAN 2021.
Le chef de l’Etat a fait cette annonce lors de la cérémonie organisée en l’honneur de l’équipe nationale devant le Palais de la République en présence des joueurs, des membres de leurs familles et de l’encadrement.
Cette prime exceptionnelle sera également élargie aux autres membres de la délégation sénégalaise.
Macky Sall a décidé d’offrir aux joueurs des terrains de 200 m2 et de 500 m2 respectivement à Dakar et à Diamniadio où sera érigée la Cité de la Tanière des Lions.
Les joueurs et les membres de l’encadrement ont été elevés au rang d’Officiers de l’Ordre national du Lion.
POUTINE CONFIRME LA PRÉSENCE DE MERCENAIRES RUSSES MAIS...
La Russie n’a rien n’a voir avec les milices privées présentes au Mali. Le Président Poutine l’assure.
La Russie n’a rien n’a voir avec les milices privées présentes au Mali. Le Président Poutine l’assure. Interpellé par un journaliste lors d’une conférence de presse commune avec le président français, Emmanuel Macron : « Pouvez-vous assurer, les yeux dans les yeux, face au président Macron, que votre gouvernement n’a rien à voir avec les mercenaires sur place au Mali ? ». L’homme fort du Kremlin a rétorqué : : « En ce qui concerne le Mali, M. Président ( Macron), m’a plusieurs fois posé cette question, nous en avons discuté. M le président (Macron) connaît parfaitement notre position, celle du gouvernement russe. La fédération russe n’a rien à voir avec les entreprises militaires privées qui opèrent au Mali ». Toutefois, Vldimir Poutine reconnaît qu’« il y a des intérêts commerciaux des entreprises qui se mettent d’accord avec le gouvernement malien. Nous allons voir ce problème de près, mais encore une fois nous n’avons rien à voir avec cela ».
En octobre 2021, le premier malien, Soguel Maïga déclarait, pourtant, que Wagner est une invention des médias français. « Ce sont les médias français qui en parlent. Moi, je ne connais pas de Wagner. Ce sont des rumeurs, à ce stade-là. Le jour où nous conclurons des accords avec quelque pays que ce soit, nous les rendrons publics. En attendant, qu’on ne nous fasse pas de procès d’intention ! ».
L’ASCENSION D’ALIOU CISSÉ VERS LE SOMMET
De sa nomination à la tête de la Sélection nationale en 2015 au sacre des Lions en Coupe d’Afrique des Nations, dimanche, à Yaoundé, le sélectionneur national est passé par tous les sentiments, faisant l’objet de multiples railleries de la part des fans
De sa nomination à la tête de la Sélection nationale en mars 2015 au sacre des Lions en Coupe d’Afrique des Nations (CAN), dimanche, à Yaoundé (Cameroun), Aliou Cissé est passé par tous les sentiments, faisant l’objet de railleries de fans qui tardaient à lire son coaching.
De sa première liste publiée pour faire face au Ghana, le successeur d’Alain Giresse sur le banc des Lions, n’a pas apporté de révolution de palais en appelant tous les joueurs sélectionnables.
Demba Ba, qui avait des incompréhensions avec l’ancien technicien français des Lions, avait d’ailleurs été sélectionné pour ce match contre les Black Stars du Ghana.
Lors de cette rencontre, Aliou Cissé a pu compter sur les joueurs avec lesquels il a cheminé à Londres lors des Jeux olympiques en 2012.
Pour prendre toutes les clefs de la maison et asseoir son autorité, Cissé n’a pas hésité à faire le ménage poussant à la retraite internationale tous ceux qui ne cadraient pas avec sa manière de faire.
De cette décision est sortie le sobriquet de Yaya Jammeh du nom de l’ancien autocrate Gambien.
Aliou Cissé n’a pas gagné la CAN 2017, mais avait réussi à faire passer et donner une ligne directrice à la sélection nationale, faisant paradoxalement naître des regrets. Une compétition remportée par les Lions Indomptables du Cameroun, tombeurs du Sénégal en quarts de finale.
En dépit des critiques, Cissé continue sa mission avec la bénédiction de la Fédération sénégalaise de football (FSF) qui accepte de le renforcer dans ses prérogatives.
L’équipe est loin d’être séduisant en termes de jeu, mais ne perd pas. Elle parvient à retourner en Coupe du monde et est finaliste malheureuse de la CAN 2019.
Les éliminatoires de la CAN 2021 lui font toucher les limites de sa prise de pouvoir et des risques qu’ils a pris. Le Sénégal frôle la catastrophe à Brazzaville (0-0) et la correctionnelle à Thiès contre l’Eswatini avec une égalisation intervenue dans les derniers instants de la partie.
Aliou Cissé, qui avait tenté de jouer avec trois défenseurs, a entendu des vertes et pas mûres, des observateurs demandant sa démission ou son renvoi pur et simple.
La Fédération tient bon, lui renouvelle sa confiance alors qu’il venait de se qualifier aux barrages des éliminations à la Coupe du monde 2022.
Un autre sobriquet avait déjà vu le jour : Bounama Rasta du nom d’un lutteur des arènes sénégalaises qui ne gagne pratiquement jamais. Mais Aliou Cissé semble avoir compris la leçon en acceptant de faire son autocritique, faisant preuve d’une plus grande ouverture.
Cette ouverture est à l’origine d’une rencontre inédite avec les médias sénégalais présents à Bafoussam (ouest du Cameroun) à l’occasion de la CAN.
Il y a également cette sortie sous forme de confession au sujet de l’équipe nationale : ’’Elle appartient aux 17 millions de Sénégalais qui ont le droit d’émettre des critiques qui sont souvent justifiées’’.
Dans la salle de conférence du stade Ahmadou Ahidjo, Aliou Cissé qui vient de gagner proprement contre le Burkina Faso (3-1) après avoir sorti quelques jours plus tôt une teigneuse équipe de la Guinée Equatoriale, a touché en plein dans le mille.
Sa conférence de presse de veille de finale a fini de convaincre que le natif de Ziguinchor (sud) a passé des caps et est prêt à intégrer des techniciens ayant gagné le Graal continental.
Avec le premier titre décroché dimanche contre l’Egypte, l’ogre de la CAN avec 7 titres, Aliou Cissé a pris place dans l’Histoire du football sénégalais.
DE JAMMEH À BOUNAMA RASTA, L’ASCENSION D’ALIOU CISSÉ VERS LE SOMMET
De sa nomination à la tête de la Sélection nationale en mars 2015 au sacre des Lions en Coupe d’Afrique des Nations (CAN), dimanche, à Yaoundé (Cameroun), Aliou Cissé est passé par tous les sentiments, faisant l’objet de railleries de fans
Yaoundé, 8 fév (APS) – De sa nomination à la tête de la Sélection nationale en mars 2015 au sacre des Lions en Coupe d’Afrique des Nations (CAN), dimanche, à Yaoundé (Cameroun), Aliou Cissé est passé par tous les sentiments, faisant l’objet de railleries de fans qui tardaient à lire son coaching.
De sa première liste publiée pour faire face au Ghana, le successeur d’Alain Giresse sur le banc des Lions, n’a pas apporté de révolution de palais en appelant tous les joueurs sélectionnables.
Demba Ba, qui avait des incompréhensions avec l’ancien technicien français des Lions, avait d’ailleurs été sélectionné pour ce match contre les Black Stars du Ghana.
Lors de cette rencontre, Aliou Cissé a pu compter sur les joueurs avec lesquels il a cheminé à Londres lors des Jeux olympiques en 2012.
Pour prendre toutes les clefs de la maison et asseoir son autorité, Cissé n’a pas hésité à faire le ménage poussant à la retraite internationale tous ceux qui ne cadraient pas avec sa manière de faire.
De cette décision est sortie le sobriquet de Yaya Jammeh du nom de l’ancien autocrate Gambien.
Aliou Cissé n’a pas gagné la CAN 2017, mais avait réussi à faire passer et donner une ligne directrice à la sélection nationale, faisant paradoxalement naître des regrets. Une compétition remportée par les Lions Indomptables du Cameroun, tombeurs du Sénégal en quarts de finale.
En dépit des critiques, Cissé continue sa mission avec la bénédiction de la Fédération sénégalaise de football (FSF) qui accepte de le renforcer dans ses prérogatives.
L’équipe est loin d’être séduisant en termes de jeu, mais ne perd pas. Elle parvient à retourner en Coupe du monde et est finaliste malheureuse de la CAN 2019.
Les éliminatoires de la CAN 2021 lui font toucher les limites de sa prise de pouvoir et des risques qu’ils a pris. Le Sénégal frôle la catastrophe à Brazzaville (0-0) et la correctionnelle à Thiès contre l’Eswatini avec une égalisation intervenue dans les derniers instants de la partie.
Aliou Cissé, qui avait tenté de jouer avec trois défenseurs, a entendu des vertes et pas mûres, des observateurs demandant sa démission ou son renvoi pur et simple.
La Fédération tient bon, lui renouvelle sa confiance alors qu’il venait de se qualifier aux barrages des éliminations à la Coupe du monde 2022.
Un autre sobriquet avait déjà vu le jour : Bounama Rasta du nom d’un lutteur des arènes sénégalaises qui ne gagne pratiquement jamais. Mais Aliou Cissé semble avoir compris la leçon en acceptant de faire son autocritique, faisant preuve d’une plus grande ouverture.
Cette ouverture est à l’origine d’une rencontre inédite avec les médias sénégalais présents à Bafoussam (ouest du Cameroun) à l’occasion de la CAN.
Il y a également cette sortie sous forme de confession au sujet de l’équipe nationale : ’’Elle appartient aux 17 millions de Sénégalais qui ont le droit d’émettre des critiques qui sont souvent justifiées’’.
Dans la salle de conférence du stade Ahmadou Ahidjo, Aliou Cissé qui vient de gagner proprement contre le Burkina Faso (3-1) après avoir sorti quelques jours plus tôt une teigneuse équipe de la Guinée Equatoriale, a touché en plein dans le mille.
Sa conférence de presse de veille de finale a fini de convaincre que le natif de Ziguinchor (sud) a passé des caps et est prêt à intégrer des techniciens ayant gagné le Graal continental.
Avec le premier titre décroché dimanche contre l’Egypte, l’ogre de la CAN avec 7 titres, Aliou Cissé a pris place dans l’Histoire du football sénégalais.
LA CONCEPTRICE DU VACCIN ASTRAZENECA ET L’ALLIANCE GAVI, LAURÉATS DU PRIX SUNHAK POUR LA PAIX 2022
La conceptrice du vaccin anti-Covid-19, AstraZeneca, le professeur Dame Sarah Catherine Gilbert et l’Alliance pour les vaccins (GAvi) ont été désignés lauréats du 5e Prix Sunhak pour la paix 2022, lundi à Séoul, en Corée du Sud.
Dakar, 8 fév (APS) – La conceptrice du vaccin anti-Covid-19, AstraZeneca, le professeur Dame Sarah Catherine Gilbert et l’Alliance pour les vaccins (GAvi) ont été désignés lauréats du 5e Prix Sunhak pour la paix 2022, lundi à Séoul, en Corée du Sud.
Dame Sarah Catherine Gilbert, Professeur de vaccinologie à l’Institut Jenner de l’Université d’Oxford et l’Alliance Gavi, créée en 2000, ont été choisis par les membres du Comité du prix Sunhak pour la paix, présidé par l’ancien président de la Commission de l’Union européenne, Jose Manuel Barroso.
Le prix Sunhak pour la paix dont le lauréat de la quatrième édition est le président de la République du Sénégal, Macky Sall, a été initié en 2013 par la Fédération pour la paix universelle (FPU). Le but est de récompenser les personnes et les organisations qui ont fait preuve d’un "service extraordinaire en faveur de la paix et du bien-être dans le monde dans les domaines du développement humain durable, de la résolution des conflits ou de la conservation écologique".
Le professeur Sarah Gilbert a été récompensée pour le rôle qu’elle a joué dans "la protection de milliards de vies dans les pays moins développés en codéveloppant le vaccin Oxford-AstraZeneca contre le coronavirus, plus facile et moins coûteux à fabriquer, à stocker et à transporter", explique le Comité dans un communiqué.
Il ajoute que "l’Alliance Gavi a été désignée pour sa contribution à la coordination de l’initiative Covax Facility, qui vise à fournir un accès juste au vaccin anti-Covid-19 dans le monde entier".
"Le professeur Sarah Gilbert considérait la pandémie de Covid-19 comme une menace commune à l’humanité et abordait les vaccins comme un bien public mondial. Elle a tenu à ce que le vaccin qu’elle a mis au point ne soit pas à but lucratif, et il a été distribué dans 182 pays du monde", informe le communiqué.
Il rappelle que "l’Alliance Gavi, plus grand mécanisme de coopération internationale qui a contribué à améliorer la santé globale de l’humanité en assurant la vaccination dans les pays en développement a facilité la distribution, à travers le dispositif Covax, de plus d’un milliard de doses de vaccins dans 144 pays du monde".
En outre, "Gavi a soutenu la vaccination de plus de 820 millions d’enfants, touchant ainsi près de la moitié des enfants dans le monde, et évitant plus de 14 millions de décès depuis sa création en 2000", indique-t-il.
Le président Jose Manuel Barroso affirme que "paradoxalement, la pandémie de Covid-19 nous donne l’occasion de provoquer de véritables changements (…)’’ et ‘’nous a appris que la solidarité et la coopération fondées uniquement sur l’humanité sont les solutions à cette crise mondiale".
ELECTIONS À LA CHAMBRE DES MÉTIERS DE THIÈS, DES ARTISANS RÉCLAMENT LA TRANSPARENCE
Des artisans réclament que le président sortant de la Chambre de commerce de Thiès ne soit plus en charge du fichier électoral de cette institution, pour la fiabilité des élections que cette chambre consulaires doit tenir le 27 février prochain.
Thiès, 8 fév (APS) - Des artisans réclament que le président sortant de la Chambre de commerce de Thiès ne soit plus en charge du fichier électoral de cette institution, pour la fiabilité des élections que cette chambre consulaires doit tenir le 27 février prochain.
"Qu’on délocalise le fichier électoral de la Chambre des métiers de Thiès", a notamment dit le président du Cadre unitaire des artisans de la région de Thiès (CUART) El Hadji Bada Ndiéguène, lundi, lors d’un point de presse tenue dans la capitale du rail.
Cette rencontre avec la presse, organisée conjointement avec l’association "And Suqqali artisanat" et le mouvement des jeunes artisans "Ci lagnou bokk", se tenait dans l’enceinte de la Chambre des métiers de Thiès.
A cette occasion, les structures d’artisans concernés ont dénoncé le fait que le fichier électoral de leur institution soit détenu par son président sortant, candidat à sa propre succession, pour un troisième mandat, 15 ans après sa première élection.
"Le président de la Chambre des métiers ne peut pas être juge et partie", a relevé M. Ndiéguène.
Les organisations d’artisans au nom desquelles il s’exprimait souhaitent que le fichier soit confié à une autorité administrative neutre, pour l’organisation d’un scrutin transparent, estimant que sans délocalisation du fichier, il n’y a "aucun contrôle" sur ces consultations.
Sur les plus de 60.000 artisans de la région de Thiès, seuls 4.823 sont inscrits au répertoire de la Chambre des métiers, a dit Dame Guèye, au nom de "And Suqqali artisan", évoquant "un problème de légitimité" pour les responsables élus sur la base de fichier.
Selon El Badji Baqda Ndiéguène, le ministre de l’Artisanat avait promis, lors d’une audience avec les organisations concernées, qu’il n’y aurait pas d’élection sans la délocalisation et l’informatisation du fichier électoral.
Les protestataires ont indiqué que la date de la tenue des élections ne leur a été notifiée que le 18 janvier.
Ils ont demandé, outre la délocalisation du fichier, le report des élections et l’informatisation des cartes. "Nous n’accepterons pas la tenue des élections dans ces conditions", a dit M. Guèye.
30 ANS DE PRISON REQUIS CONTRE COMPAORÉ DANS LE PROCÈS SANKARA
L'ancien président déchu du Burkina Faso, actuellement en exil en Côte d'Ivoire, est accusé d'être le principal commanditaire de l'assassinat de son prédécesseur en 1987
Le parquet militaire a requis, mardi, 30 ans de prison ferme contre Blaise Compaoré. L'ancien président déchu du Burkina Faso, actuellement en exil en Côte d'Ivoire, est accusé d'être le principal commanditaire de l'assassinat de son prédécesseur, Thomas Sankara, en 1987.
Trente ans de prison ferme ont été requis, mardi 8 février, contre l'ancien président du Burkina Faso Blaise Compaoré, accusé d'être le principal commanditaire de l'assassinat de son prédécesseur Thomas Sankara, tué avec douze de ses compagnons lors d'un coup d'État en 1987.
Le parquet militaire a demandé au tribunal de reconnaître Blaise Compaoré coupable "d'attentat à la sûreté de l'État", de "recel de cadavre" et de "complicité d'assassinat".
Chassé du pouvoir par la rue en 2014, Blaise Compaoré vit depuis en Côte d'Ivoire et est le grand absent de ce procès, ses avocats ayant dénoncé "un tribunal d'exception".
Trente ans de prison ont également été requis contre le commandant de sa garde, Hyacinthe Kafando qui est soupçonné d'avoir mené le commando qui a tué Thomas Sankara et ses collaborateurs, le 15 octobre 1987.
Hyacinthe Kafando est l'autre grand absent du procès, en fuite depuis 2016.
Trois à vingt ans de prison requis pour les autres accusés
Vingt ans de prison ont été requis contre le général Gilbert Diendéré, un des chefs de l'armée lors du putsch de 1987 et principal accusé présent. Il purge déjà une peine de 20 ans, pour une tentative de coup d'État en 2015.
Plusieurs peines d'emprisonnement ferme - de trois à vingt ans - ont également été requises contre cinq accusés et une de onze ans avec sursis.
Enfin, le parquet a requis l'acquittement, "pour faits non constitués", pour trois accusés et pour "prescription" pour les deux derniers.
Douze des quatorze accusés étaient présents à ce procès. L'écrasante majorité avait plaidé non coupables.
"Un sentiment de soulagement"
Lors de son réquisitoire mardi matin, le parquet militaire a retracé la chronologie des évènements du 15 octobre 1987, date du coup d'État fatal au leader progressiste et icône panafricaine, qui était au pouvoir depuis 1983.
Selon le parquet, alors que Thomas Sankara s'est rendu au Conseil de l'Entente, le siège du Conseil national de la révolution où s'est produite la tuerie, vers 16 h 20, "ses bourreaux étaient déjà sur place".
Lorsque Thomas Sankara est entré dans la salle de réunion, "le commando scindé en deux groupes a investi les lieux en abattant les gardes du chef de l'État. Le commando a ensuite ordonné au président Sankara et ses collaborateurs de sortir de la salle. Ils seront tour à tour abattus", a poursuivi l'accusation.
Suspendu, après un coup d'État militaire au Burkina il y a deux semaines, le procès avait repris le 2 février avec les plaidoiries des parties civiles qui se sont achevées lundi.
"Après quatre mois de débat, c'est un sentiment de soulagement qui anime les familles", a indiqué Me Prosper Farama, l'avocat de la famille Sankara.
"Hélas, au cours de ce procès aucun accusé n'a avoué, ne s'est repenti. Personne ! Nous demandons au tribunal de rendre justice aux familles. Nous ne voulons pas une vengeance, nous demandons simplement justice", a-t-il ajouté.
Le procès doit se poursuivre avec les plaidoiries des avocats de la défense.
IMPACTS INDUSTRIE DE FARINE ET D’HUILE DE POISSON EN AFRIQUE DE L’OUEST : GREENPEACE SALUE LE RAPPORT DE LA FAO
Greenpeace, via un communiqué, s’est félicité du rapport de l‘Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (Fao) sur les impacts de l’industrie de farine et d’huile de poisson en Afrique de l’Ouest.
Greenpeace, via un communiqué, s’est félicité du rapport de l‘Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (Fao) sur les impacts de l’industrie de farine et d’huile de poisson en Afrique de l’Ouest.
L’Ong Greenpeace Afrique salue le rapport de l’Orga¬nisation pour l’alimentation et l’agriculture (Fao) sur les impacts socio-économiques et biologiques de l’industrie de l’alimentation à base de poisson en Afrique sub-saharienne.
Ce récent rapport, publié le 21 janvier par l’Organisation des Nations unies pour l’ali¬men¬tation et l’agriculture, con¬firme les inquiétudes de Green-peace Afrique concernant «l’impact négatif considérable» des usines de farine et d’huile de poisson au Sénégal et en Afrique de l’Ouest.
Selon le rapport, le Sénégal «pourrait connaître un déficit de l’offre de poisson d’environ 150 000 tonnes par an, au cours des années 2020», alors que le pays est «fortement dépendant de la consommation de poisson».
Selon Dr Aliou Bâ, responsable de la campagne Océans, «ces chiffres démontrent la gravité de la situation, déjà critique, de la disponibilité et de l’accessibilité du poisson au Sénégal».
D’après le même rapport, en 2018, les usines de farine de poisson installées au Sénégal comptaient 129 travailleurs permanents et 264 travailleurs temporaires, généralement re¬crutés parmi la population locale. Ces industries présentent ainsi un faible poids socio-économique, alors qu’elles représentent une menace majeure pour les moyens de subsistance de 600 mille travailleurs du secteur de la pêche artisanale, parmi lesquels des milliers opèrent dans les activités de post-capture, dominées pour l’essentiel par des femmes mareyeuses, micro-mareyeuses et transformatrices de produits halieutiques.
«Les Etats ouest-africains devraient se passer de ces industries destructives et prendre leurs responsabilités, afin de préserver la sécurité alimentaire, les emplois et le bien-être des populations», ajoute Dr Aliou Bâ, responsable de la campagne Océans. Il poursuit : «Nos gouvernements ont créé un modèle économique qui profite aux industriels des pays développés, plutôt qu’à notre propre population. Ils doivent changer cela maintenant. Tout type de développement devrait placer les intérêts des peuples africains en son centre.»
La matière première utilisée dans ces usines, consiste en de grandes quantités de petits poissons pélagiques (essentiellement des sardinelles et ethmaloses), pêchés dans les eaux marines et estuariennes, puis transformés en farine ou huile de poisson pour nourrir des animaux dans les pays développés, au détriment de la con¬som¬mation locale.
Greenpeace Afrique continue de réclamer des actes forts de la part de l’Etat du Sénégal, pour la durabilité de la pêche et la protection des métiers des femmes transformatrices de poissons, à savoir : «Le gel de nouvelles autorisations d’implantation d’usines de farine de poisson, comme stipulé dans les recommandations des concertations nationales sur les usines de farine et d’huile de poisson, tenues le 24 octobre 2019 ; la prise de décision interdisant l’utilisation du poisson entier par les usines de farine et d’huile de poisson, et la fermeture des usines de farine et d’huile de poisson utilisant du poisson frais propre à la consommation humaine ; la protection des métiers des femmes par la signature du Décret de reconnaissance des métiers de la transformation artisanale des produits halieutiques.»