SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
17 juin 2025
LE PLAN DE LA COSYDEP POUR UNE ANNÉE SCOLAIRE APAISÉE
Le système éducatif va vers des perturbations cette année 2022, marquée par les élections municipales, législatives et syndicales, mais aussi avec l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations de football
Le climat politico-social tendu menace le déroulement normal des deux derniers trimestres et le dénouement correct de l’année scolaire, selon la Cosydep (Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’école publique) qui exige de l’administration scolaire, de ne pas privilégier les préoccupations électorales au détriment du fonctionnement normal de l’institution scolaire.
Le système éducatif va vers des perturbations cette année 2022, marquée par les élections municipales, législatives et syndicales, mais aussi avec l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations de football. La Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’école publique (Cosydep), qui a alerté lors de la dernière réunion statutaire de l’année 2021 du Conseil d’Administration (Ca), a émis des propositions. Elle pense qu’il faudra exiger de l’administration scolaire, de ne pas privilégier les préoccupations électorales au détriment du fonctionnement normal de l’institution scolaire. Elle est d’avis qu’il faut rappeler aux enseignants engagés dans ces élections, de se conformer aux textes législatifs et réglementaires en vigueur.
Par ailleurs, la Cosydep veut des mesures pour amener les candidats à prendre des engagements fermes pour une meilleure prise en charge des défis et priorités du secteur, relevant de leurs responsabilités. Elle estime également qu’il faudra engager les acteurs impliqués, à respecter scrupuleusement la neutralité politique de l’école, en épargnant les élèves des jeux d’acteurs, permettant ainsi à l’école de rester dans ses missions principales : éduquer et former. «Comme l’on peut s’en douter, les élections municipales et législatives de 2022 seront une période susceptible de générer des tensions politiques et sociales, pouvant impacter l’institution scolaire et universitaire», soutiennent le directeur exécutif de la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’école publique, Cheikh Mbow, et ses camarades.
Ils ont relevé les déficits «importants» en enseignants, salles de classe et tables-bancs, dénoncé aussi les hausses exorbitantes des frais d’inscription, une recrudescence des grèves d’enseignants et d’apprenants enregistrée, l’expansion de la violence dans les universités. «Aujourd’hui, il est urgent d’agir vite et efficacement par des mesures vigoureuses, en vue d’éviter de compromettre le déroulement et le dénouement de l’année», pensent Cheikh Mbow et compagnie. Il s’agit, pour le Conseil d’administration, de planifier la résorption des déficits, en vue de combler les lacunes et mettre aux normes l’environnement des apprentissages pour sa sécurité, sa sureté et sa salubrité. Mais aussi de mettre plus de pragmatisme et d’efficacité dans le suivi des accords Gouvernement–Syndicats, après la reprise du monitoring saluée par les acteurs et la tenue des réunions techniques sectorielles.
Le Conseil d’administration de la Cosydep veut qu’on affronte le rapport sur le système de rémunération des agents de l’Etat, en traitant les conclusions de façon diligente, objective et responsable. Il pense qu’il faut engager l’Etat à prendre des mesures conservatoires immédiates contre toute forme de violence dans l’espace scolaire et universitaire, en mettant en œuvre des approches basées sur l’écoute, la concertation et la conciliation. L’instance recommande l’amélioration des conditions d’enseignement dans les écoles publiques, souvent sous-dotées d’infrastructures, d’équipements, avec des ratios élèves-enseignant élevés et un quantum horaire insuffisant.
POUR EXIGER LE RESPECT DES ACCORDS, LE G20 ANNONCE UN PRÉAVIS DE GRÈVE
L’année scolaire risque d’être perturbée. Les syndicats sont en train de dérouler leurs plans d’actions, pour exiger le respect des accords signés avec le gouvernement.
Le respect des accords signés en 2014 avec le gouvernement, c’est ce qu’exige le G20. En conférence de presse hier, la nouvelle équipe de ce cadre, qui regroupe une vingtaine de syndicats d’enseignants, a annoncé le dépôt d’un préavis de grève dès ce lundi.
L’année scolaire risque d’être perturbée. Les syndicats sont en train de dérouler leurs plans d’actions, pour exiger le respect des accords signés avec le gouvernement. Dans cette même dynamique, le G20 a annoncé le dépôt de son préavis de grève dès lundi. En conférence de presse hier, le nouveau coordonnateur de ce cadre, qui regroupe une vingtaine de syndicats de l’enseignement, a fait savoir que cette décision a été prise après une analyse du «contexte scolaire marqué par une faible mise en œuvre du protocole d’accords de février 2014 et le non-respect des engagements et la persistance du gouvernement de verser dans le dilatoire, tout en jouant la carte de la division». Ardo Fall, par ailleurs Secrétaire général de l’Uden/R, soutient que : «Le G20 dénonce cette stratégie habituelle consistant à faire encore de nouvelles promesses sans une réelle volonté de les respecter.»
Ainsi M. Fall et ses camarades exigent «du gouvernement, la satisfaction de sa plateforme revendicative qui accompagne ledit préavis». Et M. Fall, d’énumérer les revendications : «Il s’agit du respect des accords de 2014, la lancinante question des enseignants décisionnaires, discriminés injustement en fonction ou pire à la retraite à cause d’un arsenal de textes caduques, qui continuent de les maintenir dans une station de précarité extrême, inacceptable et incompréhensible. Il y a aussi la question de la rémunération des fonctionnaires de l’Etat. Nous assistons toujours à un dilatoire du gouvernement, qui n’a pas encore donné de réponses justes par rapport à cette question. Et la retraite à 65 ans, pour des raisons de justice et de performance professionnelle.»
Pour trouver une «solution concrète aux préoccupations des enseignants et pour une école de qualité», le G20, tout en saluant cette dynamique de lutte des enseignants, «appelle à davantage de concertation, de retrouvailles autour des préoccupations des enseignants». Le coordonnateur du G20 a ainsi appelé les autres organisations syndicales à l’unité, afin de «s’accorder sur des plans d’actions».
Le G20 a renouvelé ses instances et mis en place une nouvelle équipe de coordination le mardi 23 novembre dernier. Le coordonnateur, Ardo Fall, souligne que leur mission s’inscrit «naturellement dans la continuité de la réflexion entamée sur les problèmes de l’école et des enseignants, mais également la poursuite des actions menées pour l’atteinte de leur objectif principal» à savoir «des enseignants épanouis dans un système éducatif innovant et performant».
PETROLE ET LE GAZ, IL N'Y A NI FATALITE NI MALEDICTION DIXIT MACKY SALL
Le Chef de l’Etat, Macky Sall, procédant à l’ouverture du Sommet du bassin sédimentaire de la Mauritanie, du Sénégal, de la Gambie, de la Guinée-Bissau et de la Guinée Conakry, a soutenu qu’il n’y a pas de malédiction du pétrole
Le Chef de l’Etat, Macky Sall, procédant à l’ouverture du Sommet du bassin sédimentaire de la Mauritanie, du Sénégal, de la Gambie, de la Guinée-Bissau et de la Guinée Conakry (Msgbc Oil, Gas & Power Summit), a soutenu qu’il n’y a pas de malédiction du pétrole ou d’autres ressources naturelles. Pour lui, ce scénario est évitable si la volonté politique existe. Il propose de relever certains défis pour une bonne exploitation de ces ressources au Sénégal et dans la zone.
Oumar KANDÉ et Demba DIENG (Textes) et Assane Sow (Photos)
Le Sommet du bassin sédimentaire de la Mauritanie, du Sénégal, de la Gambie, de la Guinée Bissau et de la Guinée, communément appelé « Msgbc Oil, Gas & Power Summit » a été ouvert, hier, au Centre international de conférences Abdou Diouf (Cicad) de Diamniadio. Cette rencontre est l’occasion de discuter des enjeux du secteur énergétique, notamment de l’exploitation du pétrole et du gaz dont regorge le riche bassin sédimentaire des pays de la sous-région.
Présidant la cérémonie d’ouverture de ce sommet, en présence des ministres en charge de l’Energie des pays cités, le Président Macky Sall a souligné, contrairement à ce que beaucoup pensent, qu’« il n’y pas de malédiction du pétrole ». Après avoir salué le bel exemple de coopération entre le Sénégal et la Mauritanie pour l’exploitation du champ gazier Grand Tortue Ahmeyim (Gta), il a relevé que « cela veut dire qu’il n’y a ni fatalité, ni malédiction du pétrole, des ressources, ni concurrence ruineuse, si la volonté politique existe de part et d’autre ».
Pour lui, ce modèle de coopération dans le domaine permet d’assurer une exploitation équitable et apaisée des gisements transfrontaliers. « C’est un excellent exemple de collaboration qui montre ce que nous pouvons réaliser ensemble, en parfaite intelligence, dans un domaine aussi complexe et en association avec un partenaire majeur, en l’occurrence Bp », s’est réjoui le Président Macky Sall. Pour lui, la coopération est devenue une nécessité, car les importantes découvertes faites ces dernières années confirment clairement que le bassin Msgbc recèle un potentiel en ressources gazières et pétrolières de classe mondiale.
Cependant, pour une bonne exploitation de ces ressources, il est d’avis qu’il y a des défis à relever. Le premier est lié aux conditions et modalités d’exploration et d’exploitation de nos ressources. Il fait noter que « de l’exploration aux premiers barils de pétrole ou mètres cubes de gaz, les efforts d’investissement et de recherches sont énormes, coûteux et complexes, avec des risques tout aussi réels de ne rien trouver après ». Compte tenu de ce risque, le Président sénégalais a évoqué la nécessité pour nos pays d’attirer des partenaires financièrement et techniquement fiables, sur la base d’une législation claire, qui sécurise l’investisseur et protège les intérêts de nos pays. Pour cela, il a affirmé qu’il a, entre autres ambitions à l’Union africaine (Ua), de permettre au continent d’avoir une législation harmonisée aussi bien dans le domaine pétrolier que minier « afin d’éviter la compétition ruineuse entre pays afin d’attirer les investisseurs ».
« Dans le pétrole, ceux qui parlent ne connaissent pas … »
L’autre défi, a poursuivi le Président Sall, porte sur la formation de ressources humaines qualifiées. « Les métiers du pétrole et du gaz sont multiples et aussi complexes les uns que les autres. C’est une invite à la sérénité et à la modestie dans l’approche des problématiques aussi complexes que l’exploration et l’exploitation du gaz et du pétrole. Pour défendre les intérêts de nos pays dans ce domaine, il nous faut former des ressources humaines de qualité à tous les niveaux », a insisté Macky Sall, citant l’Institut national du pétrole et du gaz (Inpg). Ainsi, ceux qui connaissent pourront parler et agir chacun dans son domaine de compétence. Malheureusement, a-t-il constaté, dans le pétrole, « ceux qui parlent ne connaissent pas et ceux qui connaissent ne parlent pas ».
L’exploitation de ces ressources suppose aussi l’implication des acteurs locaux. De ce fait, Macky Sall pense que l’autre enjeu de l’exploitation réside dans la nécessité pour les secteurs privés de nos pays d’associer leurs moyens pour bénéficier des opportunités que leur offre la législation sur le contenu local. Sur ce point, il a révélé que pour la réalisation de la plateforme pétrolière du Port de Dakar, il était obligé d’inviter les acteurs sénégalais à travailler ensemble dans un consortium.
Profiter de l’expérience des autres pour ne pas commettre les mêmes erreurs
Abordant l’importance de ce sommet, le Président Macky Sall a vivement encouragé l’échange d’expériences et de bonnes pratiques dans ce domaine. Il est d’avis que le Sénégal peut s’inspirer de l’expérience des grands pays africains qui ont commencé l’exploitation du pétrole depuis plus de cinquante ans, comme le Nigéria, l’Angola, le Congo, l’Algérie. Ce qui permettrait, dit-il, d’apprendre aussi de leurs erreurs pour les éviter.
MACKY SALL SUR LA TRANSITION ÉNERGÉTIQUE
« Nous ne pourrons pas renoncer à nos sources d’énergie fossile »
La transition énergétique est une question qui tient à cœur le Chef de l’Etat depuis la Cop26 de Glasgow qui a préconisé de ne plus financer les énergies fossiles dont le gaz. Commentant le thème du Sommet qui suggère de réfléchir sur « les énergies du futur, notamment comment financer une transition énergétique juste, équitable et inclusive », Macky Sall a indiqué qu’il faut aussi réfléchir sur comment atténuer l’exploitation des énergies fossiles dans cette transition. Il a martelé que « de toute façon, nous ne pourrons pas renoncer à nos sources d’énergie fossile ». « Ce que nous demandons, et qui est tout à fait légitime, c’est de définir un consensus convenable dans l’agenda international autour d’une transition énergétique qui tient compte de nos besoins spécifiques de pays en développement à faible émission, en quête d’émergence et d’accès universel à l’électricité », a-t-il proposé. À son avis, « c’est une question de justice climatique », parce qu’« on ne peut pas accepter qu’on demande à l’Afrique de cesser d’exploiter les énergies fossiles ».
Toutefois, à côté de l’exploitation du gaz et du pétrole, Macky Sall a reconnu qu’il faut aussi rendre compétitive l’énergie renouvelable pour les besoins de développement de l’Afrique. Il a pensé qu’en dépit de nos contraintes et de nos faibles moyens, nos pays peuvent aussi être des champions de l’énergie propre, pleinement engagés dans la lutte contre le changement climatique. Sur cette question, il a affirmé que le Sénégal, qui est parti de loin, est aujourd’hui à 166 Mw d’énergie solaire effectivement installés. Grâce aux réalisations déjà effectives, a-t-il indiqué, « l’énergie propre constitue aujourd’hui plus de 32% des capacités installées au Sénégal ». À l’en croire, ce taux sera relevé avec l’important projet d’électrification solaire de 1000 villages, financé à hauteur de 75,45 millions d’euros (49,41 milliards de FCfa) grâce au soutien du Fonds vert climat, en partenariat avec la Banque ouest africaine de développement (Boad).
Vers l’érection d’une deuxième Muraille verte en Afrique australe
Pour faire face au changement climatique, Macky Sall, futur président de l’Union africaine (Ua), est pour la réalisation d’une deuxième muraille verte. Après la Grande muraille Verte allant du Sénégal à Djibouti, il compte proposer une duplication du projet en Afrique australe, au Sud du Kalahari. Celle-ci sera moins longue que la première muraille verte et devrait partir de la Namibie jusqu’au Mozambique, a confié le Chef de l’Etat.
Les ministres sectoriels font échos des « bonnes perspectives »
Présents à la Conférence-exposition Msgbc Oil & Power, les ministres en charge du Pétrole et des Energies du Sénégal, de la Mauritanie et de la Gambie ont fait l’état des lieux des projets nationaux. Pour eux, les perspectives sont bonnes au sein du bassin sédimentaire. Ainsi, ils ont invité à la poursuite de l’exploitation des énergies fossiles afin de permettre au continent noir de rattraper son retard dans le secteur de l’électricité, des industries, etc.
L’ouverture de la première édition de la Conférence-exposition « Msgbc Oil & Power » a été suivie d’une série de panels. L’un d’eux a réuni les ministres sectoriels du Sénégal, de la Mauritanie, de la Gambie et de la Guinée Bissau. Il était axé sur l’état des lieux dans les différents pays et les perspectives d’exploitation et de production. Sur ces différents aspects, le Sénégal est dans une bonne dynamique, selon le Ministre du Pétrole et des Énergies, Aïssatou Sophie Gladima. Citant deux projets phares que sont Grand Tortue Ahmeyim, à cheval entre le Sénégal et la Mauritanie, et Sangomar, elle a réitéré son optimisme quant aux ambitions du Sénégal de produire ses premiers barils dès 2023. « Le projet Grand Tortue Ahmeyim avance très bien dans ces trois phases.
Sangomar est dans une belle dynamique, le forage de puits prometteurs a été réalisé avec succès. D’ici 2023, nous aurons les premières productions qui contribueront à améliorer l’accès à l’électricité et à l’amélioration des conditions de vie des populations », a souligné Mme Gladima. Les autres bonnes perspectives, à ses yeux, sont l’implication de l’expertise nationale à travers la loi sur le contenu local. « Beaucoup de jeunes africains ont réussi. L’expertise africaine est en train de se développer. En l’espace d’un mois, plusieurs d’entre eux ont été formés. Ils ont pu fabriquer des caissons de qualité et d’autres ouvrages requérant d’autres compétences. Nous allons davantage permettre aux entrepreneurs de participer et permettre au pays de profiter des retombées », a ajouté le Ministre du Pétrole et des Énergies. À sa suite, son homologue mauritanien, Abdessalam Ould Mohamed Saleh, a évoqué la situation de son pays concernant l’exploitation des ressources naturelles.
À l’en croire, les projets connaissent d’importantes avancées, notamment dans le cadre du projet Gta. « Nous exploitons le plus rapidement possible les ressources gazières dont nous disposons. Elles nous offrent aujourd’hui plusieurs opportunités concernant plusieurs secteurs tels que l’agriculture, les industries et le transport », a informé le Ministre mauritanien. La Gambie est dans une phase d’exploration. Même si d’importantes découvertes ne sont pas enregistrées pour le moment dans ce pays, le Ministre du Pétrole et de l’Energie, Fafa Sanyang a estimé que les perspectives sont bonnes avec les résultats de recherches attendus. «Nous sommes un pays prometteur même si nous n’avons pas encore connu d’importantes découvertes. Les opérations de forage en cours devraient livrer leurs résultats la semaine prochaine. Pour le moment, nous sommes optimistes et profitons de l’expérience des pays tels que le Sénégal à travers la coopération », a souligné le Ministre gambien.
Permettre à l’Afrique de refaire son retard
Pour le Ministre mauritanien, Abdessalam Ould Mohamed Saleh, si l’Afrique est en retard sur le plan énergétique, c’est parce qu’elle a tardé à en faire sa priorité. Aujourd’hui, indique-t-il, le continent doit œuvrer à rattraper le temps perdu. « Nous avons encore besoin de l’énergie fossile pour industrialiser nos pays et accélérer notre développement, car nous avons des priorités telles que l’électrification de nos zones reculées et l’accès universel à l’électricité dans les 4 ou 10 prochaines années. Ce qui nous permettra de rattraper notre retard », a souligné le Ministre mauritanien. Il espère qu’à cet horizon, son pays pourra passer au développement de l’hydrogène qu’il considère comme « l’énergie du futur ».
Aïssatou Sophie Gladima est du même avis. D’après elle, le monde doit permettre à l’Afrique de s’adapter et se mettre à niveau à travers l’utilisation de l’énergie fossile. « Nous ne vivons pas les mêmes situations. Il n’y a pas un seul pays où l’énergie renouvelable doit remplacer les énergies fossiles. D’ici une cinquantaine d’années encore, les énergies fossiles vont encore exister. Durant cette période, l’Afrique doit se mettre à niveau et s’adapter. Une fois que nous serons au même niveau, nous pourrons procéder au remplacement total en fonction des avancées technologiques », a-t-elle plaidé.
ENCADRE
Appel à poursuivre l’utilisation des énergies fossiles
Rien ne doit arrêter un continent qui a su être résilient face aux vagues de la Covid-19, selon le président exécutif de la Chambre africaine de l’énergie, Nj Ayuk. Ainsi, il a appelé à la poursuite de l’utilisation des énergies fossiles malgré les menaces qui pèsent sur leurs financements. « L’avenir de ce bassin dépend du pétrole et du gaz. Donc ne baissons pas les bras. Il ne faut pas renoncer, il ne faut pas reculer devant les menaces qui pèsent sur les financements », a-t-il lancé. Cette exploitation participe, à ses yeux, à la réduction de la pauvreté, à la promotion de l’emploi et à une plus importante intégration des femmes et des jeunes. « Il est temps de s’unir pour un avenir radieux », a-t-il soutenu.
TENSIONS DANS LES ÉCOLES ET UNIVERSITÉS, L’UNAPEES APPELLE À DES CONCERTATIONS RAPIDES
L'Union nationale des parents d’élèves et d’étudiants du Sénégal (Unapees craint que la situation à l’école ne prenne de l’ampleur et se dit étonnée du du mutisme du ministère de l’Education nationale
Les tensions qui prévalent dans le système éducatif, ne rassurent guère l’Unapees (Union nationale des parents d’élèves et d’étudiants du Sénégal). L’organisation présidée par Abdoulaye Fané, attend des autorités qu’elles travaillent à l’ouverture rapide de concertations, et des grévistes (syndicats d’enseignants et organisations des étudiants), le sens de la responsabilité.
Craignant que la situation à l’école ne prenne de l’ampleur et étonnée par le mutisme du ministère de l’Education nationale, l’Union nationale des parents d’élèves et d’étudiants du Sénégal (Unapees) a appelé hier vendredi, à l’ouverture de concertations entre les différents acteurs du système éducatif. Les derniers développements, avec les mouvements de grèves d’étudiants et d’enseignants, font craindre en fait, le pire chez les membres de l’Unapees. «Des remous ont été constatés dans les universités et cela a commencé à l’université Alioune Diop de Bambey. Les autres universités se sont solidarisées.
Les étudiants manifestent et les Forces de l’ordre sont intervenues à Bambey et à l’université Gaston Berger. Cette situation inquiète tous les parents et le spectre d’une année blanche ou invalidée risque de devenir une réalité», a averti Abdoulaye Fané, président de la structure, lors d’un point de presse à la mairie de Rufisque. «Le constat est là et nous avons interpellé les autorités et appelé au calme, afin de permettre l’ouverture de concertations», a-t-il insisté.
M. Fané est d’avis que la situation résulte de la non-application des rencontres périodiques entre les différentes parties, comme convenu. «Au début, les séances étaient périodiques, mais avec le poste de Premier ministre qui avait été enlevé, c’est le ministre Cheikh Kanté qui devait représenter le gouvernement aux rencontres. Ce dernier a cessé de venir, se contentant juste d’envoyer un représentant», s’est-il désolé. Il a ainsi appelé les autorités à trouver une solution pour l’ouverture rapide de concertations et les grévistes, au sens de la responsabilité. «Ils ont le droit d’aller en grève, mais ils n’oublient pas le droit à l’éducation qui est aussi fondamental», a dit Abdoulaye Fané.
UNE PLACE DES TIRAILLEURS SÉNÉGALAIS ANNONCÉE À PARIS
Le Conseil de Ville de Paris a décidé ce vendredi de baptiser la Porte de Clignancourt « Place des Tirailleurs sénégalais », en hommage à ces soldats africains qui se sont battus lors des deux grandes guerres mondiales pour libérer la France impérialiste
Le Conseil de Ville de Paris, assemblée délibérante de la municipalité de la capitale française, a décidé ce vendredi de baptiser la Porte de Clignancourt « Place des Tirailleurs sénégalais », en hommage à ces soldats africains qui se sont battus lors des deux grandes guerres mondiales pour libérer la France impérialiste sous occupation allemande.
La Porte de Clignancourt, carrefour populaire du nord de Paris, va devenir la « Place des Tirailleurs sénégalais », en hommage aux soldats africains qui se sont sacrifiés pour la France lors des deux grandes guerres mondiales, a décidé vendredi à l’unanimité le Conseil de Paris dirigé par la maire socialiste Anne Hidalgo.
Selon son adjointe à la Mémoire de la Ville de Paris, Laurence Patrice, « L’histoire courageuse de ces hommes doit être transmise. Cette place leur rendra hommage à tous ». Parmi les 134 mille tirailleurs qui ont combattu l’Allemagne lors de la 1ere Guerre mondiale (1914-1918), « environ 30 mille d’entre eux trouvent la mort ou sont déclarés disparus », souligne la mairie de Paris. Environ 175 mille Africains ont ensuite combattu pour libérer la France lors de la 2de Guerre mondiale (1939-1945), notamment lors du débarquement de Provence. Ce qui fera dire à la conseillère Raphaëlle Primet que « « la France s’est mal, très mal comportée » envers eux. « Elle a effacé des images de victoire ces soldats venus des colonies, elle les a parqués, maltraités et même massacrés comme à Thiaroye », près de Dakar, où, en décembre 1944, plusieurs dizaines d’entre eux sont morts, réprimés par l’armée française », a-t-elle poursuivi.
Plusieurs monuments en hommage aux soldats africains existent en France, notamment en Provence, en Champagne, en Aquitaine ou à l’Ile-d’Yeu, théâtres de leur intervention ou de leur disparition. Début septembre, la ville de Pierrefitte-sur-Seine, en Seine-Saint-Denis, a inauguré une place des Tirailleurs africains.
Des fantassins au service de la France
Créé par Napoléon III en 1857 au Sénégal, d’où son nom de « Tirailleurs sénégalais », ce corps d’infanterie s’est ensuite élargi dans son recrutement à des hommes d’autres régions d’Afrique occidentale et centrale conquises par la France à la fin du XIXe siècle. Ainsi, à la fin du « corps des tirailleurs sénégalais » au début des années 1960, ceux-ci « n’ont pas reçu la reconnaissance qui leur était due. Ces hommes nourrissent une forme de rancune (…), de l’incompréhension et parfois même de la colère ». Ce, en raison d’une « retraite inférieure à leurs compatriotes français » ou encore « la difficulté d’obtenir des visas pour leurs descendants », rapporte Le Figaro.
Au Sénégal, en hommage à ces vaillants bâtisseurs d’un monde libre, la « Journée des tirailleurs sénégalais », journée commémorative institutionnalisée proclamé par le Président de la république d’alors, Me Abdoulaye Wade, est célébrée le 23 août chaque année dans les 14 régions du pays sous l’égide du ministère des Forces armées. La date avait été choisie en référence à la libération de Toulon où dans la soirée du 23 août 1944, « les soldats du 6e Régiment de Tirailleurs Sénégalais du Colonel Salan pénètrent les premiers à Toulon ».
COMME DISAIT BOB MARLEY, IL FAUT SORTIR DE L'ESCLAVAGE MENTAL
Dans son quatrième album, le chanteur sénégalais, installé aux États-Unis, Meta Dia, chante le peuple noir dans un contexte qui ravive le mouvement Black Lives Matter
Jeune Afrique |
Eva Sauphie |
Publication 18/12/2021
« Le rastafarisme, c’est l’unité », martèle Meta Dia, un impressionnant foulard dressé sur la tête, lors de son passage à Paris pour la promotion de son quatrième album, Dia (prononcer « Jah »). Ce grand gaillard natif de Dakar a élu domicile à New York depuis plus de vingt ans. Ce qui ne l’empêche pas d’avoir un regard global sur la scène qu’il défend. Reggae européen, reggae africain, reggae jamaïcain… Des classifications qui, selon lui, cloisonnent et qu’il refuse. « On fait tous partie de la même famille », assure-t-il dans un français mâtiné d’un fort accent anglais.
En 2001 pourtant, quand il débarque aux États-Unis, il ne comprend pas un traître mot. « C’était d’autant plus difficile avec le patwa, mais aux côtés de la diaspora jamaïcaine, haïtienne et trinidadienne, j’ai su me frayer un chemin personnel et musical. » Même à des milliers de kilomètres du pays qui l’a vu naître, celui qui collabore aujourd’hui avec les dignes représentants de la scène jamaïcaine, comme les fils Marley, n’en oublie pas ses racines. Des arpèges de khalam, guitare traditionnelle de la tribu peule, accompagnent ainsi ses morceaux.
La musicalité du Coran
« Le seul problème, c’est qu’en Afrique, malgré les talents qui existent au Sénégal ou ailleurs, le reggae est encore très stigmatisé, il reste associé aux fumeurs de weed », observe celui qui conjugue, en harmonie, Islam et rastafarisme. Une religion et une spiritualité parfaitement compatibles pour ce fils d’un ex-professeur d’éducation islamique à l’Université du Michigan, ayant grandi dans une famille d’imans. « J’ai d’abord trouvé ma voix en déclamant les récitations coraniques, se souvient-il. Il y a une vraie musicalité dans la lecture du Coran. » Une éducation dont il a su tirer profit pour concevoir, en 2017, son album le plus méditatif Hira – titré en référence à la grotte du même nom, où le prophète Mahomet effectuait ses retraites spirituelles.
C’est pourtant sur la scène hip-hop sénégalaise que Meta Dia a fait ses premières gammes à la fin des années 1990 au sein de la formation de rap contestataire Yalla Suuren (« la bénédiction de Dieu » en wolof). Sur Dia, il renoue d’ailleurs avec ses premières amours en mêlant roots reggae et rap. Mais fini de « tacler le gouvernement » (d’Adbou Diouf, le président en place à l’époque), avec la fougue insolente de l’adolescent d’alors. La distance géographique et l’expérience lui ont permis de prendre de la hauteur et d’apaiser son discours, qu’il souhaite aujourd’hui positif et humaniste. « Nous [les Noirs] n’avons pas à justifier notre existence, ni à porter les stigmates du passé pour que la société fasse attention à nous. Nous devons être présents et conscients que notre plus grande force est d’être ensemble et de donner de l’amour. »
FRANCOPHONIE, EL HADJ HAMIDOU SALL RECOIT UNE DISTINCTION
Hier, jeudi 16 décembre, l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie (APF) a organisé à Paris un hommage à Léopold Senghor à la Maison de l’Amérique Latine.
Hier, jeudi 16 décembre, l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie (APF) a organisé à Paris un hommage à Léopold Senghor à la Maison de l’Amérique Latine. Placée sous le thème “La Francophonie : l’Universalité pour Horizon”, la cérémonie s’est déroulée a enregistré la participation d’un parterre de personnalités : Moustapha Niasse, Président de l’Assemblée nationale du Sénégal, Felwine Sarr, auteur, universitaire et économiste, Mohamed Mbougar Sarr, récent lauréat du Prix Goncourt, et El Hadj Hamidou Sall, poète. Ce dernier a d’ailleurs reçu une distinction de la part de cette structure rattachée à l’Organisation Internationale de la Francophonie. L’auteur Hamidou de Rhapsodies fluviales en 2010 et Circonstances du cœur en 2011, est l’un des poètes africains les plus estimés de la littérature contemporaine.
Neveu des écrivains sénégalais Cheikh Hamidou Kane auteur de L’Aventure ambiguë et Abdoulaye Elimane Kane, il est par ailleurs un exégète réputé de Léopold Senghor.
LES NAVÉTANES VICTIMES DE LEUR SUCCÈS
Suspendu à Dakar en raison d’affrontements entre supporters, ce tournoi de football amateur et très populaire est l’enjeu d’intérêts politiques et occultes. Peut-il vraiment être réformé ?
Jeune Afrique |
Mawunyo Hermann Boko |
Publication 18/12/2021
Les « navétanes » reprendront-elles à Dakar ? Ce tournoi de football amateur, qui se déroule en marge des ligues professionnelles, a été suspendu le 7 décembre dans la capitale sénégalaise par Matar Bâ, le ministre des Sports, en raison de violences répétées. La veille, des affrontements entre supporters et policiers avaient fait au moins deux morts et une trentaine de blessés dans le stade Ngalandou-Diouf, à Rufisque. S’y tenait une demi-finale opposant l’ASC Thiawlène à l’ASC Guiff. Deux équipes de quartiers dont les supporters sont connus pour leur fanatisme.
Dès le coup d’envoi, la tension était palpable. Le match a basculé vers la fin de la deuxième période après que l’ASC Guiff a pris l’ascendant en ouvrant le score sur un penalty contesté. Impuissants, les préposés à la sécurité n’ont pu empêcher une foule surexcitée d’envahir la pelouse et de saccager le stade pourtant remis à neuf il y a trois ans. « Il y avait déjà eu des bagarres avant que le match ne commence, raconte un témoin basé sur place. Les organisateurs n’ont pas eu le discernement de l’annuler. »
Fin novembre déjà, à Guédiawaye, en banlieue dakaroise, la destruction d’une partie du stade Amadou-Barry après des échauffourées entre supporters à l’issue d’une rencontre avait poussé le préfet à suspendre la compétition au niveau départemental. Face à ces multiples incidents, le président Macky Sall avait dénoncé sur twitter « une spirale de violences qui [devait] immédiatement cesser », tandis qu’au Parlement, plusieurs députés appelaient à une grande réforme de cette compétition dont les enjeux dépassent le simple cadre récréatif.
Le club le plus titré du pays
C’est en 1969, avec la réforme du sport initiée par Lamine Diack, alors commissaire aux Sports sous Léopold Sédar Senghor, que le phénomène prend de l’ampleur. « À l’époque, les équipes de football étaient beaucoup trop nombreuses. Et l’élite sportive était très dispersée. Il fallait fusionner les associations sportives », rappelle Alioune Diakhaté Mbaye, docteur en sciences sportives et auteur de l’ouvrage Les Sports navétanes au Sénégal, publié en 2017 aux éditions L’Harmattan.
Cette restructuration a notamment permis la création du Jaraaf de Dakar, le club de football le plus titré du Sénégal, né de la fusion entre Les Espoirs de Dakar et le Foyer France Sénégal. « Ces fusions ont marqué la renaissance du football sénégalais. Mais la réforme a laissé sur le carreau beaucoup de jeunes footballeurs qui se sont finalement repliés sur les équipes de quartier », déplore Alioune Diakhaté Mbaye.
Au début, les tournois se déroulaient durant trois mois, pendant les vacances scolaires et universitaires, entre juillet et septembre. Ce qui coïncidait avec la saison des pluies, d’où le nom de navétane, une francisation du mot wolof nawet, qui veut dire « hivernage ».
Dakar, 17 déc (APS) - La Guinéenne Diarra Kourouma a remporté, vendredi, le premier prix du Festival international du film sur la migration, a constaté l’APS.
Le lauréat a été primé par l’Organisation internationale des migrations (OIM) pour son film ’’Avenir incertain’’.
En plus d’une attestation, Diarra Kourouma va bénéficier d’un lot d’équipements audiovisuels d’une valeur de 1 157 000 francs CFA, (2 000 dollars).
Le Sierra-Léonais Abdou Karim Sonkoh a remporté le deuxième prix pour son film ’’Enough is enough’’. Il gagne lui aussi un lot d’équipements audiovisuels pour un montant de 867 750 francs CFA (soit 1 500 dollars).
Le troisième prix est revenu à la Sénégalaise Fatou Guett Ndiaye pour son film ’’Goudi gou leundeum’’ (Une nuit obscure). Elle gagne elle aussi un lot d’équipements d’une valeur de 655 000 francs CFA (1 000 dollars).
Les prix ont été remis lors de la célébration de la Journée internationale de la migration fêtée chaque année le 18 décembre.
’’C’est un film de 8 minutes qui parle de l’histoire d’une fille dont les parents voulaient donner en mariage à son cousin qui l’a violé durant son enfance. Ne voulant pas se marier avec cet homme, la fille a décidé de prendre la pirogue pour rallier l’Europe’’, a expliqué la réalisatrice Fatou Guett Ndiaye.
Tous ces films ont été réalisés par des migrants de retour soutenus par l’OIM dans le cadre du projet ’’Migrants comme messagers’’ (MAM), afin de leur permettre de retrouver une nouvelle vie, après un échec dans leur tentative de regagner l’Europe par la mer.
’’Tous les films sélectionnés pour le festival ont été réalisés avec des téléphones portables. Ils parlent tous de la migration avec son lot de conséquences. Le festival s’est tenu dans quatre régions que sont Dakar, Saint-Louis, Thiès et Kolda’’, a expliqué William Diandy, un des organisateurs du Festival.
Sept pays de la sous-région ont présenté des productions. Il s’agit du Sénégal (deux films), du Mali, de la Guinée, du Nigéria, du Libéria, de la Sierra Léone, de la Gambie et de la Côte d’Ivoire, selon lui.