L’arrivée des Lions hier, mardi 7 février, à Dakar a été marquée par une immense foule sur tout le long du trajet de l’ancien aéroport Léopold Sedar Senghor de Yoff et Ouest Foire. Tôt dans la matinée, les jeunes ont commencé à affluer.
L’arrivée des Lions hier, mardi 7 février, à Dakar a été marquée par une immense foule sur tout le long du trajet de l’ancien aéroport Léopold Sedar Senghor de Yoff et Ouest Foire. Tôt dans la matinée, les jeunes ont commencé à affluer.
L’ambiance a atteint son paroxysme vers les coups de 13 heures quand les supporters ont jugé que les lions devraient atterrir sur le tarmac de l’aéroport à la même heure. En motos, à pied, dans les cars rapides et Ndiaga Ndiaye, ils sont venus nombreux et tout simplement surexcités. Les grandes surfaces et autres lieux de commerce fermaient boutique et cédaient la place à une déferlante aux couleurs nationales. Un embouteillage monstre se crée alors. Les automobilistes cèdent la place aux supporters qui élisent domicile sur le pont de Yoff. L’ambiance est à son paroxysme.
Concert de klaxons, musiques et tamtams se mêlent. Tout le monde s’y met avec sa manière. Les supporters sont venus de partout et parfois de loin. Modou Sylla a quitté Poste Thiaroye depuis 11 heures, il est à l’accueil de l’équipe nationale. « Je suis venu tôt pour manifester ma joie. On a tant attendu ce moment », soutient-il. A côté, Aïssatou Mbaye, venue de Tivaouane Peul, est dépassée. A 17 heures, pas l’ombre du cortège des Lions. Le casse-tête du retour s’installe. Tous les chemins menant vers Yoff ont été pris d’assaut par les supporters. Aucun accès pour les véhicules de transport en commun. A l’accueil, le public est hétérogène. Des jeunes, des vieux, des femmes avec des bébés, sont présents. C’est tout un beau monde qui a tenu à être là. Mame Fatou est de Yoff Tonghor. Même pour la prière de Takussan, elle n’a pas voulu aller loin. C’est à l’entrée de l’hôpital Philippe Maguiléne Senghor qu’elle la fera par peur d’être prise de court. « C’est historique. Il faut que j’aperçoive l’équipe nationale et la coupe. Je ne peux pas retourner à la maison », dit-elle à son accompagnatrice qu’elle supplie de faire pareil.
L’accueil des Lions, c’est également des moments d’extrêmes ivresses qui seraient qualifiés de comportements reprochables en temps normal. C’est à l’image d’un jeune homme perruque sur la tête, torse nu avec seules les parties intimes couvertes qui dansait du haut d’un car Ndiaga Ndiaye. En lieu et place de remontrances, il a déclenché un rire contagieux. A côté, un autre jeune homme se faisait peindre le derrière aux couleurs nationales sans que personne ne s’en offusque. Il y avait aussi du business. La vente des drapelets et autres accessoires aux couleurs nationales flambe. Les objets qui étaient vendus à 100 frs prennent l’ascenseur.
Les vendeurs n’y vont pas avec indulgence. Désormais, c’est 500 frs ou rien. Ceux qui ont profité de ce passage de l’équipe nationale sur la route de l’aéroport sont ces garçons qui ont su prendre la balle au rebond. Avec trois pots de peintures à la main, ils offrent leur service à une clientèle décidée à saisir l’opportunité. Le vert, jaune, rouge et un simulacre d’étoile sur la joue est à 200 frs. Beaucoup de jeunes sont venus tôt à l’accueil ; affamés ils sont finis par l’être. C’est pourquoi ce fut une ruée vers les boutiques et fast-food à Ouest foire.
C’est finalement au-delà de 19 h que la délégation de l’équipe nationale a pu se frayer un chemin pour traverser Yoff et se pointer à Ouest Foire à 21 heures. Fatigués ou démotivés par une rumeur annonçant un changement d’itinéraire, certains supporters ont rebroussé chemin. D’autres beaucoup plus tenaces, sont restés jusqu’à apercevoir le bus des Lions.
Par Abdoulaye THIAM
ILS L’ONT FAIT
La bande à Kalidou Koulibaly met ainsi fin à 57 ans d’attente. De souffrances. De peines. D’espoirs déçus. De symphonies inachevées
Le Sénégal a été sacré champion d’Afrique, ce dimanche 6 février 2022, au stade Olembé de Yaoundé suite à sa victoire devant l’Egypte (4 tirs au but à 2, après prolongations). La bande à Kalidou Koulibaly met ainsi fin à 57 ans d’attente. De souffrances. De peines. D’espoirs déçus. De symphonies inachevées. Après des finales perdues en 2002 face au Cameroun (au Mali) et 2019 contre l’Algérie (en Egypte), les poulains d’Aliou Cissé viennent d’offrir au Sénégal son premier sacre continental. Comme un symbole, cette victoire a eu lieu en terre camerounaise. Un pays qui a souvent barré la route aux «Lions», comme ce fut le cas en 1992 à Dakar ou encore en 2002.
Ce qui avait fini d’installer une rivalité tenace entre les deux sélections, souvent exacerbée par d’anciennes gloires dont le plus virulent se trouve être Joseph Antoine Bell. Il y avait donc une sorte de revanche du Sénégal sur le Cameroun aussi. Ce qui donne davantage de tonus à la victoire. Elle était belle, nette, sans bavure puisque les Lions ont littéralement dominé les Pharaons d’Egypte, septuple champion d’Afrique. Mieux, Abdoul Diallo, Saliou Cissé, Idrissa Gana Guèye et souvent Kalidou Koulibaly n’ont laissé aucun répit à la star égyptienne, Mohamed Salah. Et lorsqu’il parvint à échapper à leur vigilance, il s’est encore heurté à Edouard Mendy. Les Lions de ce dimanche étaient non seulement indomptables, mais aussi pharaoniques.
LA RANÇON DE LA STABILITE
Jadis, le Sénégal était un pays adepte de la tabula rasa (table rase). Seul Claude Leroy a été autorisé à rester à la tête de la sélection nationale après une défaite en demi-finale en Alger contre l’Algérie, futur vainqueur du trophée (1990). D’ailleurs, le maintien du technicien français sur le banc des Lions était relatif à l’objectif que les autorités d’alors lui avaient assigné : remporter le trophée en 1992 à Dakar. Tous les autres vont passer à trappe. L’avènement de Cissé va changer la donne. L’ancien capitaine des Lions atteindra l’ensemble des objectifs qui lui seront fixés : franchir le premier tour en 2017, une qualification à la Coupe du monde 2018, atteindre la finale en 2019. Mais celui qui se définit comme un «enfant béni» va surfer sur ses résultats positifs pour rester six ans sur le banc des Lions. Un record absolu qui lui a permis de former, voire de formater des jeunes joueurs, de leur inculquer des valeurs d’humilité, de modestie et du respect de l’adversaire. Une rançon de la stabilité qui a aussi permis à Me Augustin Senghor de toucher le graal.
Porté à la tête de la Fédération sénégalaise de football (FSF), l’avocat a réalisé un grand chelem avec quatre mandats d’affilée faits de hauts et de bas. D’échecs et de victoires. Mais surtout d’endurance à toute épreuve. Sans jamais perdre espoir, il a soutenu le sélectionneur national et a surtout réussi à réunir la quasi-totalité du monde sportif sénégalais derrière sa personne avec un slogan «Manko Wutti Ndamli» (ensemble pour aller chercher la victoire). Une autre rançon de la stabilité qui a porté ses fruits.
SADIO, UN MENTAL DE FER !
«C’est celui qui tire le penalty qui le rate», dixit Feu Jules François Bertrand Bocandé. L’ancien capitaine des Lions ne savait pas si bien dire. Michel Platini, Diégo Maradona entre autres légendes du football ont eu à passer à la trappe dans cette épreuve fatidique. Pour autant, ils n’y ont jamais renoncé. Sadio Mané, sous la pression populaire et surtout familiale avait pris la décision de ne plus exécuter les sentences suite à son penalty manqué face au Cameroun, synonyme d’une élimination précoce du Sénégal en quarts de finale de la CAN 2017. Mais très tôt, le leader technique de l’équipe nationale se rendra à l’évidence de son erreur. Le patron de cette sélection nationale, c’est bien lui. Il ne pouvait se le permettre. Sauf qu’il devrait davantage s’exercer et mettre plus d’énergie sur sa frappe. Ce dimanche, il avait une belle opportunité de donner l’avantage à son équipe s’il avait transformé le penalty dès la 7èmeminute face à Gabaski, devenu héros inattendu de la CAN 2021. Hélas ! Son raté lui a fait perdre son match. Mais personne n’osait alors imaginer que Sadio Mané aura le culot d’exécuter le dernier penalty sénégalais pour sacrer son pays champion d’Afrique. La tension était terrible. Presque insupportable. Surtout dans un Sénégal où le football était devenu l’opium du peuple. Mais l’enfant de Bambali n’a pas tremblé. Pas une seule seconde. Avec un mental de fer, connu des grands joueurs qui savent prendre leur responsabilité, l’attaquant de Liverpool s’est avancé calmement pour mettre la balle hors de portée du gardien de Zamalek. Il offre ainsi au Sénégal son premier sacre et s’adjuge le titre du meilleur joueur du tournoi. Exactement, comme le Chef de l’Etat, Macky Sall avait demandé aux Lions. Plus personnellement à lui. «Sadio meun guen ko waay» (Sadio, vous pouvez le faire !). Eh bien, ils l’ont fait ! PS : Le stade du Sénégal sera inauguré le 22 février 2022. Depuis quelques temps, des noms circulent. Le Chef de l’Etat cogite. Il pourrait être baptisé stade Lamine Diack ou stade Me Abdoulaye Wade. Et pourquoi pas stade du 6 février ?
Pour quelqu’un qui n’est pas habitué à s’ouvrir à la presse pour solder ses comptes, le maire sortant de Mbacké n’a pas fait dans la langue de bois au moment de s’entretenir avec «L’As». Abdou Mbacké Ndao s’est livré sans ambages sur sa brouille avec le Président Macky Sall, son recours pour faire invalider la victoire de Benno Bokk Yaakaar à Mbacké, les irrégularités qu’il dit avoir constatées lors du vote jusqu’à l’injustice dont il se dit victime.
L’As : Vous avez déposé un recours à la Cour d’appel pour contester la victoire de la coalition Benno Bokk Yaakaar à la commune de Mbacké. Pourquoi cette démarche ?
ABDOU MBACKÉ NDAO : Nous avons effectivement introduit un recours à la Cour d’Appel après avoir fait mentionner nos observations et contestations avec les pièces justificatives sur le procès-verbal au niveau de la Commission Départementale de Recensement de Votes de Mbacké, pour invalider la victoire de la coalition BBY dans la commune de Mbacké. Ceci, parce que tout simplement la liste de cette dite coalition ne devait même pas concourir aux élections municipales du 23 janvier. Relativement aux investitures, la coalition Benno Bokk Yaakaar a choisi au scrutin proportionnel à la ligne 34 et à la ligne 35 deux personnes qui sont du même sexe (féminin) à savoir N°34 Diop Ndiaye, ménagère et N°35 Marie Jeanine Mendy, aussi ménagère. Cet agencement ne respecte pas les dispositions du code électoral dans ses articles L 266 qui stipule : “Toutes les listes présentées doivent respecter la parité homme femme. Les listes de candidatures, titulaires comme suppléants, doivent être alternativement composées de personnes des deux sexes. Lorsque le nombre de membres est impair, la parité s’applique au nombre pair immédiatement inférieur”, L 279 et L 285, rendant ainsi la liste de la coalition BBY irrecevable. En somme, la liste Benno Bokk Yaakaar a manifestement violé la loi 2010-11 du 28 mai 2010 instituant la parité absolue homme-femme dans les institutions électives. Et naturellement, la conséquence immédiate de ce manquement est l’irrecevabilité de ladite liste.
Vous vous êtes insurgé contre des irrégularités à la suite de l’élection passée. Qu’est-ce qui s’est concrètement passé ?
Le scrutin du 23 janvier 2022 a été le plus scandaleux dans l’histoire politique de Mbacké, en termes d’irrégularités. Je m’explique: il y a d’abord ce transfert massif d’électeurs en provenance des villages et communes environnants, la confection de cartes d’identité nationale pour des personnes non inscrites sur le fichier moyennant de l’argent, le refus de remettre les listes d’émargement aux représentants de la Ceda jusqu’à la veille du scrutin, la présence de plusieurs listes d’émargement différentes dans un bureau de vote, des électeurs disposant de cartes et qui ne figurent pas sur les listes, des personnes figurant sur les listes et qui ne trouvent pas leurs cartes. Ceci, nonobstant l’achat de conscience, la corruption en plus du fait que le vote a été prolongé dans plusieurs centres de vote sans arrêté préfectoral. Des véhicules transportant des électeurs attaqués et violentés par des nervis engagés par les membres de la coalition BBY. Il y a également cette visite du ministre de l’Intérieur à soixante-douze heures du scrutin sans motif convaincant, celle du directeur de cabinet politique du président de la République et du Gouverneur de Diourbel le jour du scrutin à dix-huit heures dans les centres de vote.
Vous considérez avoir subi une certaine injustice ?
L’injustice, elle est manifeste. Quand une autorité telle que le président de la République dit que tous les maires de la mouvance seront reconduits et que vous êtes maire et allié et que vous êtes désigné plénipotentiaire de la coalition lors de la révision des listes électorales, et qu’à soixante-douze heures de la clôture du dépôt des déclarations de candidatures, vous apprenez que vous n‘êtes pas investi comme tête de liste de la coalition à laquelle vous appartenez jusque-là, injustice ne peut être plus grande que ça.
Comment analysez-vous la défaite de Bby dans de nombreuses collectivités territoriales stratégiques comme Dakar?
C’est un désaveu grandissime. Et il sera plus immense et total lors des prochaines élections législatives, si le Président Macky Sall n’y prend garde. Parce que ce qui s’est passé ici à Mbacké ne se reproduira plus jamais. La population en est déjà consciente et elle n’acceptera plus que des électeurs d’ailleurs viennent élire un maire pour elles comme un peu partout au Sénégal où les populations ont rejeté les choix du président de la République.
Jusqu’à un passé récent, vous étiez proche du Président Macky Sall. Qu’est-ce qui s’est passé entre-temps ?
Le Président Macky Sall et moi, nous nous connaissons. J’ai soutenu sa politique et son programme à savoir le Pse, mais des personnes mal intentionnées, tapies dans l’ombre avec des objectifs non avoués l’ont amené à changer d’avis sur ma personne. Et ce sont ces mêmes qui se sont investies en mettant en branle l’appareil étatique pour faire gagner la coalition Benno Bokk Yaakaar dans la commune de Mbacké. Mais aussi en cautionnant certaines listes. Il n’y a qu’à Mbacké qu’il y a eu treize listes et cela veut dire beaucoup de choses.
«JE N’ACCEPTE PAS QUE SALIF SADIO PUISSE S’EXPRIMER COMME IL VEUT EN PARLANT D’INDÉPENDANCE»
Invité de l’émission Jury du dimanche (Jdd), sur «iRadio», le Général Mamadou Mansour Seck est revenu sur la tension sécuritaire et politique dans la région ouest africaine
Invité de l’émission Jury du dimanche (Jdd), sur «iRadio», le Général Mamadou Mansour Seck est revenu sur la tension sécuritaire et politique dans la région ouest africaine. L’ancien chef d’État-Major général des armées (Cemga) n’est pas également resté insensible à la situation des militaires sénégalais pris en otage par le Mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc) et à la sortie de Salif Sadio en ce sens. Selon lui, il est inacceptable que ce dernier s’exprime sur le territoire sénégalais en parlant d’indépendance.
Une vidéo montrant les sept militaires capturés, le 24 janvier dernier, par la branche du Mfdc commandée par Salif Sadio, circule depuis quelques jours sur les réseaux sociaux. Elle montre le chef rebelle s’adressant à une certaine presse sur la situation des militaires détenus par son groupe. Comme à chaque occasion, il en a profité pour revendiquer l’indépendance de la Casamance. Invité de l’émission JDD sur «iRadio», le Général Mamadou Mansour Seck a jugé cette sortie inacceptable. L’ancien Cemga soutient que le fait qu’il puisse s’exprimer à l’intérieur du territoire sénégalais en parlant d’indépendance veut dire qu’il y a eu tolérance. «Et tout le monde ne l’accepte pas. Et j’en fais partie. Je n’accepte pas qu’il puisse s’exprimer comme il veut sur le territoire sénégalais. Je préfère ne pas écouter les conditions posées par Salif Sadio», a déclaré le Général Seck.
«LA SOUVERAINETE NATIONALE N’EST PAS NEGOCIABLE»
Revenant sur les accrochages en Casamance, l’ancien Cemga a été très avare en paroles. Parce que tout simplement, dit-il, c’est une affaire qui est en cours et qu’il y a des vies humaines en jeu. «J’ai une confiance complète en nos troupes. Maintenant, il faudrait dire que la Casamance est dans une situation de ni guerre, ni paix. Dans le Mfdc, on a l’impression qu’il y a des gens qui veulent la paix et d’autres non », a-t-il laissé entendre. Non sans marteler que la souveraineté nationale n’est pas négociable et que l’opération de ratissage, de pacification, effectuée il y a quelques mois, a donné des résultats avec des villageois qui sont revenus dans leur localité. Le général Mamadou Mansour Seck pense dans la foulée que le Mfdc doit enlever les mines placées dans ces zones pour montrer sa bonne volonté et permettre aux paysans autochtones d’aller aux champs.
Toujours, selon lui, les Casamançais eux-mêmes doivent montrer que cette paix-là, c’est d’abord pour leur bien. «Le Sénégal a montré son besoin de développement de toutes les régions y compris la Casamance. Et le président actuel l’a montré plusieurs fois », a-t-il souligné. Avant de soutenir que le préalable pour la paix, ce n’est pas seulement les fusils, c’est dans la mentalité. «On doit leur faire comprendre qu’ils ont besoin de cette paix pour aller de l’avant », a-t-il indiqué. Par ailleurs, monsieur Seck estime que le problème de la frontière avec la Gambie est à prendre en compte. Non sans assurer que la mission de la Cedeao et l’amitié entre Adama Barrow et Macky Sall peut amener à trouver une solution définitive. Pour autant, il est catégorique parlant du trafic de bois en dénonçant les gens qui s’enrichissent sur ce trafic pendant que l’environnement est détruit. «La verte Casamance est en train de disparaître. Il faut fermer la porte aux Chinois et aux Indiens. Du point de vue diplomatique, il y a quelque chose à faire », a-t-il affirmé. Une autre question à prendre en compte pour la résolution de ce conflit, c’est la circulation des armes. «Toutes nos frontières sont poreuses. La GuinéeBissau par exemple est une passoire, un pays de transit », at-il pointé du doigt en appelant les autorités à prendre en compte cet aspect pour résoudre le conflit en Casamance.
«LES MILITAIRES ONT ETE FORMES POUR FAIRE DES COMBATS ET NON POUR FAIRE DE LA POLITIQUE»
Sur un tout autre registre et concernant la résurgence des coups d’État dans la région, le Général Mamadou Mansour Seck a rappelé qu’on est en train d’assister à la même situation qu’il y a 20 voire 30 ans. Il pense ainsi que la Cedeao a bien fait d’avoir une convention que seize pays de la sous-région ont acceptée. «Et le principe général numéro 1 est que les pays soient dirigés par des gens élus. Ce qu’on appelle l’ordre constitutionnel », a affirmé l’ancien Cemga. Ainsi, il estime que tout autre système de gouvernance devrait être banni, confortant les sanctions de la Cedeao vis-à-vis des coups d’Etat.
Pour le Général Seck, les militaires ont été formés pour faire des combats et non pour faire de la politique. «Ils doivent rester dans les casernes. C’est la règle », a-t-il renchéri. Quoi qu’il en soit, précise-t-il, les coups d’Etat militaires sont à bannir et ceux qui gouvernent doivent être des gens élus par le peuple. «Les militaires sont des citoyens comme tout le monde mais ils ont choisi au départ une voie particulière avec des rails et des règles. On ne peut pas mélanger les militaires avec le reste. Au Sénégal, nous avons une armée républicaine qui ne se mêle pas de la chose politique», a-t-il conclu à ce propos.
«IL FAUT TAIRE LES ARMES ET CONSTRUIRE UNE CULTURE DE DIALOGUE ET DE CONCERTATION»
Privilégier le dialogue à la place des armes dans les mécanismes de résolution des conflits africains. C’est la proposition faite par le nouveau Président en exercice de l’Union Africaine (UA), Macky Sall
Nouvellement élu à la tête de l’Union Africaine (UA) pour un an, le Président Macky Sall a reçu samedi dernier, à l’occasion de la 35ème session de la conférence des chefs d’Etat de gouvernement de l’Union Africaine à Addis-Abeba (Ethiopie), le marteau et l’emblème de l’Union des mains de son prédécesseur, le Président congolais Félix Tshisekedi. Occasion saisie par Macky Sall pour inviter ses homologues à construire une culture de dialogue et de concertation dans le cadre des mécanismes africains de résolution des conflits et à taire les armes.
Privilégier le dialogue à la place des armes dans les mécanismes de résolution des conflits africains. C’est la proposition faite par le nouveau Président en exercice de l’Union Africaine (UA), Macky Sall. Il en a fait le plaidoyer lors de sa prise de fonction à la tête de cette organisation, samedi dernier à Addis-Abeba (Ethiopie), à l’occasion de l’ouverture de la 35ème session de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UA où il a reçu le marteau et l’emblème de l’organisation des mains de son prédécesseur, le Président congolais Félix Tshisekedi.
Profitant de cette tribune, le chef de l’Etat sénégalais est largement revenu sur les défis majeurs et pressants du continent que sont la paix, la sécurité, la protection de l’environnement, la santé, et le développement économique et social. Il y a également les changements anticonstitutionnels de gouvernement qui semblent être à la mode depuis quelque temps. Pour le nouveau président de l’UA, «il ne faut pas détourner le regard de toutes ces vies perdues, ces familles endeuillées, ces millions de personnes déplacées ou réfugiées, ces écoles et structures de santé et ces cohésions sociales désintégrées».
Face à tous ces maux, Macky Sall rappelle l’urgence de paix et de sécurité, la responsabilité particulière des chefs d’Etat africains dans la lutte contre le terrorisme, le règlement pacifique des différends entre pays membres et la prise en charge des situations de crises internes. «Le bon sens commande de faire taire les armes et de construire une culture de dialogue et de concertation dans le cadre des mécanismes africains de résolution des conflits», souligne le Président sénégalais. A l’en croire, les antagonismes dispersent nos efforts et nous retardent sur le chemin du développement. Il en appelle donc à un examen de conscience pour réaliser la paix des braves afin de mieux se consacrer aux autres urgences du continent.
MACKY SALL PRÔNE L’ÉMERGENCE D’UNE INDUSTRIE PHARMACEUTIQUE ET MÉDICALE
Saluant les efforts du Président Cyril Ramaphosa qui, avec l’appui de la Commission et de Africa CDC dans la lutte contre la pandémie à Covid-19, aussi bien pour l’accès au vaccin que pour sa production en Afrique, le président de l’UA indique que tout un écosystème de produits hygiéniques, pharmaceutiques et médicaux a vu le jour sur le continent. Avec la production de vaccins qui est déjà en cours dans certains pays, il invite à poursuivre cette dynamique en gardant les questions de santé au cœur de notre agenda afin de soutenir l’émergence d’une industrie pharmaceutique africaine capable de satisfaire nos besoins essentiels, et faire face à des pandémies comme le vihsida, la tuberculose et le paludisme. Ce qui est valable aussi pour le cancer qui cause plus de 700 000 décès par an en Afrique. Surtout que 40% des pays africains ne disposent pas d’unité de traitement de radiothérapie. C’est pourquoi il salue l’initiative «Rays of hope» (Ndlr : Rayons de l’espoir) de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (Aiea) pour soutenir les capacités des Etats membres, africains en particulier, dans la lutte contre le cancer, grâce aux technologies nucléaires, notamment l’imagerie médicale, la médecine nucléaire et la radiothérapie. Macky Sall encourage ainsi les pays africains à appuyer la campagne «Rays of hope» de l’Aiea qui contribue à la réalisation des Objectifs pour le Développement Durable (Odd) et de l’Agenda 2063.
MISE EN PLACE D’UNE TASK FORCE POUR LE FINANCEMENT DES ÉCONOMIES
Placée sous le thème : «Renforcer la résilience en matière de nutrition sur le continent africain: accélérer le capital humain et le développement social et économique», cette 35ème édition interpelle sur les défis majeurs du continent. Selon le Président en exercice de l’UA, L’Afrique continue d’accuser du retard dans le domaine du développement, malgré ses énormes potentialités qui reposent sur 30 millions de km², plus d’un milliard d’habitants, d’importantes réserves en eau et hydrocarbures, 60% des terres arables non exploitées du monde, 40% des réserves d’or, 85 à 95% des réserves de métaux du groupe du chrome et du platine, 85% des réserves de phosphates, plus de 50% des réserves de cobalt et un tiers des réserves de bauxite. Ces énormes potentialités font dire à Macky Sall que l’Afrique dispose du potentiel nécessaire pour assurer les conditions de son émergence. Il reste convaincu que toutes ces énergies positives contribuent à la transformation structurelle du continent, en faisant émerger l’Afrique des infrastructures routières, autoroutières, ferroviaires, portuaires et aéroportuaires, l’Afrique des centrales électriques, de l’agro-business, des plateformes industrielles et numériques.
Pour un continent émergent, le Président sénégalais trouve urgent de réaliser notre souveraineté alimentaire en produisant plus et mieux dans l’agriculture, l’élevage et la pêche. «Si le destin de notre continent se joue entre nos mains, il reste aussi tributaire d’une gouvernance politique, économique et financière mondiale qui fait peu de place à nos pays», relève le président de l’UA, Macky Sall. C’est pourquoi il a annoncé la mise en place d’une task-force de l’Union pour étudier plus en avant la problématique du financement de nos économies, y compris par la réforme des règles de l’OCDE y afférentes, la création d’une Agence panafricaine de notation et la mise en place d’un mécanisme de stabilité financière.
Les «Lions» seront accueillis aujourd’hui à 13h
Il a fait l’annonce en direct, juste après le sacre des «Lions» du football à Yaoundé. Le Président Macky Sall qui séjourne à Addis Abeba (Éthiopie) où il a démarré son mandat en tant que président en exercice de l’Union Africaine va écourter son séjour pour revenir à Dakar accueillir les «Lions» du Sénégal vainqueurs de la Coupe d’Afrique des Nations (Can 2021) au Cameroun. Le chef de l’Etat sera à Dakar dans la matinée pour accueillir les «Lions » qui arrivent à 13 h à l’aéroport militaire Léopold Sédar Senghor. Le Président Macky Sall qui devait se rendre aux Comores avait prévenu son homologue que si le Sénégal remportait la coupe d’Afrique des nations de football, il reporterait son voyage. Il faut souligner que les «Lions» recevront la médaille de l’Ordre national du Lion, demain mardi au Palais de la République.
Macky parle d’une victoire historique
Restons avec le Président Macky Sall qui n’a pas pu cacher sa joie sur la «RTS» à la fin du match. «Champions d’Afrique !!! Quel match ! Quelle équipe ! Vous l’avez fait ! Beau moment de football, beau moment de communion et de fierté nationale ! Tellement fiers de vous ! Félicitations à nos héros!» a déclaré le chef de l’Etat en compagnie de ses collaborateurs. A l’en croire, c’est une victoire historique parce que pour la première fois, l’équipe du Sénégal de football gagne une finale de la Coupe d’Afrique des Nations de Football. Avec cette victoire, selon le chef de l’Etat, les «Lions» sont entrés dans l’histoire, la grande histoire. Le Président Sall avoue avoir suivi cette finale avec beaucoup de stress. Comme en illustrent d’ailleurs ses gestes à chaque occasion. Encensant le meilleur joueur du tournoi, le Président dira que Sadio Mané est un seigneur du football pour avoir battu son coéquipier Salah. «Bravo Sadio ! Bravo tout le staff des Lions ! Bravo Aliou Cissé !» a lancé le chef de l’Etat avec le sourire.
Macky Sall décrète lundi férié
Ne quittons pas le chef de l’Etat sans signaler qu’il a accordé une journée de fête au Sénégal. Dans la soirée, le Président Macky Sall a déclaré ce lundi jour chômé et payé. Cette nouvelle a été annoncée à travers un communiqué lu sur la «RTS». Une manière de permettre aux populations de réserver aujourd’hui un accueil populaire aux «Lions» qui sont attendus aujourd’hui à 13h à Dakar.
YAW ne veut pas de folklore
La coalition Yewwi Askan wi ne veut pas de folklore lors de l’installation de ses maires et présidents de conseils départementaux. D’ailleurs, la coalition Yewwi Askan Wi a organisé hier un atelier virtuel à l’attention de l’ensemble de ses maires et présidents. La rencontre portera sur le canevas des procédures d’installation et de passation de service qui doivent se tenir dans les prochains jours sous la supervision des représentants de l’Etat. A cet effet, la consigne donnée aux élus est d’honorer ces moments hautement républicains sans folklore et dans la plus grande solennité. Toutefois, selon la coalition, loin de la pollution médiatique de ces derniers jours et sur la base d’un travail rigoureux de ses experts, la coalition Yewwi Askan Wi donne rendez-vous aux Sénégalais après la Can, pour une lecture documentée et chiffrée des données de la débâcle historique des tenants du pouvoir au sortir des consultations locales du 23 janvier 2022. Ainsi la coalition Yewwi Askan Wi soutient, prie et souhaite une bonne chance aux Lions pour la victoire finale.
Ousmane Sonko sera installé jeudi prochain
Le nouveau maire de Ziguinchor, Ousmane Sonko, sera installé dans ses nouvelles fonctions jeudi prochain. Selon le coordonnateur provisoire communal de Pastef Ziguinchor, la cérémonie se fera dans la plus grande sobriété. A la place de la mobilisation, Abdou Sané indique que des millions de personnes suivront l’événement à travers différents outils (médias, internet). Toutefois, ce moment se voudra solennel sobre et non festif, dit-il.
L’appel de Macky pour la réussite de la Cop-27
Cinq ans après la dernière conférence internationale sur le climat (Cop) qui s’est tenue en Écosse, l’Egypte accueillera la 27e édition (COP 27) en 2022. D’où l’invite du nouveau président en exercice de l’Union Africaine (UA) à une mobilisation des chefs d’Etat africains pour une réussite de cette édition. En marge de la COP 26 de Glasgow, des pays avaient unilatéralement pris la décision de mettre fin au financement extérieur d’énergies fossiles, même propres comme le gaz, alors certains parmi eux continuent des sources aussi polluantes que le charbon et le fuel. Selon le Président Macky Sall, au moment où, avec les importantes découvertes de ces dernières années du gaz qui ouvre pour nos pays de réelles perspectives d’accès universel à l’électricité et soutien à l’industrialisation, arrêter le financement de la filière gazière gravement atteinte à nos efforts de développement économique et social. C’est pourquoi, il est convaincu qu’en restant engagés dans la lutte contre le changement climatique, selon le principe de la responsabilité mais différenciée, il est tout à fait légitime que nos pays réclament une transition énergétique juste et équitable.
La condition féminine, une priorité pour L’UA
Dans ses nouveaux habits de président en exercice de l’UA, Macky Sall pense que l’Afrique émergente doit aussi compter sur ses forces vives, notamment les jeunes et les femmes. Selon lui, les jeunes doivent rester au centre des politiques publiques, parce qu’ils forment la majorité de notre population, et que nous ne pourrons tirer avantage du dividende démographique que si notre jeunesse reçoit l’éducation et la formation adéquates qui la préparent à la vie active. Il interpelle aussi ses homologues sur la condition des femmes, l’autre moitié du continent. A l’en croire, l’Afrique ne peut se développer quand des millions de femmes et de filles continuent de subir des traitements violents, inégalitaires et discriminatoires. Il en appelle alors à une plus grande mobilisation des pouvoirs publics, des leaders d’opinion, de la société civile, des familles et des communautés contre toutes les formes de violences faites aux femmes et aux filles, et pour leur autonomisation. Il s’agit pour le président de l’UA d’une condition essentielle du progrès de notre continent et notre bien-être collectif.
28 nouvelles infections à la covid-19 et 01 décès
Le ministère de la Santé et de l’Action sociale a déclaré hier dimanche 28 nouvelles infections au coronavirus, 01 décès, sur un total de 1 722 tests virologiques effectués, soit un taux de positivité de 1,62%. Les 28 nouveaux cas de Covid-19 sont tous issus de la transmission communautaire, rapporte le bulletin quotidien du ministère de la Santé et de l’Action sociale, consacré à la pandémie. Dix de ces nouveaux cas de Covid-19 ont été détectés dans la région de Dakar et les 18 autres dans les régions intérieures du Sénégal, selon la même source. Elle ajoute que 304 patients ont été testés négatifs et déclarés guéris contre 8 cas graves, suivis dans les structures sanitaires. Le bulletin Covid-19 du ministère de la Santé et de l’Action sociale indique qu’au Sénégal, à ce jour, 85.206 cas ont été déclarés positifs dont 81.912 guéris, 1956 décès et 1 337 sous traitement. Il précise qu’au total 1.401.409 personnes ont été vaccinées contre la maladie.
Rareté du poisson à Podor malgré 4 cours d’eau permanents
Le chef du service départemental de la Pêche et de la surveillance de Podor, Serge Emile Ntap, dit comprendre difficilement la rareté du poisson dans le marché local, dans un terroir disposant de quatre cours d’eau permanents. «Le poisson se fait rare à Podor, le marché local est approvisionné en poisson de mer à partir des villes côtières que sont Dakar, Saint-Louis et même Nouakchott», a-t-il expliqué dans un entretien avec l’ «APS». M. Ntap s’est désolé en ces termes : « C’est un véritable paradoxe. Cette situation est incompréhensible, car outre le fleuve Sénégal, le département de Podor dispose de trois autres cours d’eau que sont le Doué, le Gayo et le Ngallenka». «Et, a-t-il ajouté, pourtant, les acteurs éprouvent toutes les difficultés à trouver du poisson». Il a toutefois expliqué cette situation par la présence du barrage de Diama qui constituait un point de passage des espèces marines et d’eau douce vers leurs zones de reproduction. Autre facteur non moins important, le changement climatique qui a négativement impacté sur l’écosystème de manière générale et sur les ressources halieutiques en particulier, a-t-il soutenu. Serge Emile Ntap a aussi indexé certaines pratiques de pêche néfastes de la part des acteurs. «Ils capturent des espèces immatures alors que c’est formellement interdit par le code des pêches», selon lui. Il a assuré que pour une régénération de la ressource, des Conseils locaux de pêche ont été mis en place. M. Ntap a aussi évoqué l’instauration des moments de repos biologique.
Une journée de propreté à Sédhiou
Plusieurs personnes se sont mobilisées samedi pour nettoyer de nombreux endroits de la ville de Sédhiou, dans le cadre d’une Journée de propreté, a constaté l’APS. «La propriété est l’affaire de tous. C’est pourquoi ce samedi 5 février, autorités habitants, association, élèves et riverains se sont mobilisés pour une opération de grand nettoyage des endroits de la ville», a indiqué Abdoulaye Diop, maire de Sédhiou qui a pris part à l’activité. Il a dit que cette mobilisation entre dans la démarche du gouvernement d’unir la communauté autour d’une action positive et citoyenne en enlevant les ordures qui polluent au quotidien notre environnement. M. Diop, également ministre de la Culture et de la Communication, a dit que l’ambition, au-delà de cette Journée, est de vulgariser au quotidien, ces pratiques de citoyenneté.
«Thiès debout» et la chute de «mburook soow»
Le mouvement «Thiès debout» comprenant essentiellement des responsables de l’Alliance Pour la République (APR), de partis alliés, d’hommes et de femmes venus d’horizons divers, a été porté sur les fonts baptismaux, au lendemain des investitures en direction des élections locales de janvier 2022. Cette opération a occasionné beaucoup de frustrations au sein de la grande coalition Benno Bokk Yaakaar (Bby), surtout quand le Rewmi s’est accaparé de tous les postes de maire à Thiès. Le mouvement a ainsi battu campagne à sa manière pour dire non au «mburook Soow». Il s’est fait surtout remarquer dans la commune de Thiès-Nord en disant à haute et intelligible voix : «tout sauf le maire sortant Lamine Diallo». Aujourd’hui cet objectif est atteint, avec la chute de tous les maires Rewmistes de Thiès. Le mouvement s’est retrouvé ce week-end en assemblée générale pour se structurer afin de mieux affronter les prochains défis. C’est Bassirou Sall qui a été porté à la tête. Selon lui, le mouvement a également un rôle à jouer lors des prochaines élections législatives. Une perspective confirmée par Ahmed Diagne chargé de la communication, qui ajoute que le mouvement va également verser dans le social tout en servant de bouclier aux populations contre «toute agression» des intérêts des Thiessois sans exclusive.
SI ON M'AVAIT JUGE EN COTE D'IVOIRE, J'AURAIS ETE DEJA CONDAMNE A 60 ANS DE PRISON
L’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo a évoqué la question des prisonniers politiques en côte d’Ivoire et a estimé qu’il aurait pu en être un s’il n’avait pas été jugé à la CPI.
L’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo a évoqué la question des prisonniers politiques en côte d’Ivoire et a estimé qu’il aurait pu en être un s’il n’avait pas été jugé à la CPI.
Se prononçant lors d’une rencontre à Mama avec la jeunesse de la localité, Gbagbo a évoqué les prisonniers politiques en côte d’Ivoire et a estimé que « tant qu’ils sont en prison, chaque fois que j’ai un micro, je parlerai d’eux ». « Pourquoi sont-ils en prison ? Pourquoi les militaires sont-ils encore en prison aujourd’hui ? », s’est interrogé l’ancien président. « Et puis les gens disent « les militaires de Gbagbo ». Ce ne sont pas les militaires de Gbagbo, je n’ai pas une école de formation militaire. Ce sont les militaires de l’armée ivoirienne que j’ai trouvé là », a-t-il martelé.
Laurent Gbagbo poursuit ses interrogations en demandant « pourquoi sont-ils en prison encore aujourd’hui ? » « On a un conflit post-électoral sur le résultat des élections. Les rebelles attaquent en partant de Toulepleu, Duékoué, pour descendre sur Abidjan. Les militaires avancent pour les stopper, c’est une bagarre entre deux groupes armés. On vient, on arrête le Chef d’Etat, je peux comprendre que le Chef d’Etat est le chef des armées », a indiqué Gbagbo supposant alors que si on arrête le chef de l’armée, pourquoi on s’en prend aux soldats qui ne faisaient que leur travail.
Dans le même registre, Gbagbo suppose également que si les soldats de la crise de 2011 sont encore en prison, lui aurait pu y être aussi s’il avait été jugé en Côte d’Ivoire. « Heureusement qu’on m’a jugé à la Haye parce que si on m’avait jugé avec ceux que vous connaissez ici, je ne sais pas mais peut être que j’aurais déjà été condamné à 60 ans de prison », a-t-il déclaré.
« Alors, on arrête le Chef d’Etat qu’on juge en utilisant toutes les pièces, et en produisant 82 témoins. Au bout des 82 témoins à charge, les juges disent à la défense: ce n’est pas la peine que vous produisez vos témoins parce que les témoins à charge ont déjà déchargé l’accusé. Ce qu’ils ont dit étaient tellement, je ne veux pas être méchant, contradictoire », explique Gbagbo en résumant son périple de huit ans dans les geôles de la Cour pénale internationale à la Haye aux Pays-Bas.
« En plus simple, les juges ont dit que ça leur suffisait comme ça et que nous devions revenir la semaine prochaine pour le prononcé de la sentence. La semaine suivante, mon jeune collègue Blé Goudé et nous, on nous déclare acquittés. On nous déclare acquittés de toutes les charges qui étaient portées contre nous, de déclarations de guerre, d’assassinat, donc rien », indique Gbagbo. Il fait ce rappel pour souligner le caractère injuste du maintien en prison des soldats arrêtés lors de ce conflit.
« La plupart des Généraux sont passés à la barre pour témoigner. Alors, on nous relaxe, on nous acquitté et j’arrive en Côte d’Ivoire pour retrouver que ceux qui obéissent à l’ordre du Président de la République, eux ils sont en prison. Mais ce n’est pas juste. L’armée n’a pas une décision propre pour déclarer la guerre. L’armée fait la guerre quand on lui ordonne de la faire. L’armée défend le pays quand on lui ordonne de défendre le pays. Le cerveau est innocent mais les bras sont en prison. Où est-ce que vous avez vu ça. La tête est innocente mais les bras sont en prison. Cela est injuste et inacceptable », estime Gbagbo.
« Il faut que pour qu’il ait un minimum de justice, qu’on libère sans plus tarder les militaires qui sont en prison. Partout où je passerai je dirai cela. Parce que c’est ça la vérité », a martelé l’ancien président. Notons que la crise post-électorale survenue en Côte d’Ivoire entre 2010 et 2011, a fait environ 3000 morts.
CAN 2021, RETOUR SUR LES FAITS MARQUANTS
La CAN 2022, 33e édition du grand rendez-vous du football africain, s’est terminée dimanche 6 février sur la victoire historique du Sénégal face à l’Egypte (0-0, 4 tirs au but à 2). Avant de refermer cette nouvelle page, retour sur les principaux faits
La CAN 2022, 33e édition du grand rendez-vous du football africain, s’est terminée dimanche 6 février sur la victoire historique du Sénégal face à l’Egypte (0-0, 4 tirs au but à 2). Avant de refermer cette nouvelle page, retour sur les principaux faits, événements et personnages qui ont marqué ce mois de compétition au Cameroun.
Le Sénégal enfin champion d’Afrique
Finaliste malheureux en 2019, le Sénégal se présentait dans cette CAN 2022 avec le statut de favori. Et il a connu un démarrage poussif avec une seule victoire et un seul but marqué – sur penalty – lors du premier tour. Mais lorsque la phase à élimination directe a commencé, les Lions sont montés en puissance progressivement, sortant successivement le Cap-Vert, la Guinée équatoriale et le Burkina Faso. Et au terme d’une finale accrochée, le Sénégal est venu à bout de l’Égypte, la nation la plus titrée de la compétition (7 sacres). Après tant de déceptions, les Sénégalais peuvent enfin exulter : ils règnent sur le continent.
Le Covid fait tourner les têtes
Le Covid a été évidemment central durantcette CAN, mais entre les restrictions et mesures annoncées, et pas toujours respectées, le bilan de l’impact du Covid sur la compétition est forcément biaisé. Un exemple : lors de la finale Sénégal-Égypte, des centaines de Sénégalais arrivés le jour même à Yaoundé n’ont pas eu à présenter de test négatif. La polémique sur les joueurs camerounais, jamais positifs, a aussi alimenté les débats au point que le président de la Fédération de football camerounaise, Samuel Eto’o a été obligé de réagir. « C’est malsain d’accuser le Cameroun de tricherie en manipulant les tests Covid (…) Il faut comprendre que sous mon mandat, je ne pourrais pas défendre une telle pratique (…) Je préfère perdre que de gagner en trichant » a-t-il lâché
Vincent Aboubakar, buteur déchaîné
Le capitaine du Cameroun a été intenable durant cette CAN, ne restant muet que face à l’Egypte en demi-finale. Vincent Aboubakar a marqué 8 buts, dont trois doublés face au Burkina Faso à deux reprises et face à l’Éthiopie. L’attaquant a fait mieux que le Sud-Africain Benny McCarthy et l’Égyptien Hossam Hassan, qui avaient marqué 7 buts lors de la CAN 1998. Aboubakar est le deuxième meilleur buteur de l’histoire sur une seule et même CAN après le Congolais Ndaye Mulamba et ses 9 buts en 1974. Il égale l’Ivoirien Laurent Pokou, auteur de 8 buts lors de la CAN 1970.
Sadio Mané au top
Il était attendu comme le leader d’un Sénégal candidat au titre. Et il a assumé son rôle, surtout lorsque la phase à élimination directe a commencé. Joueur accompli avec Liverpool, Sadio Mané touche désormais les étoiles avec la sélection nationale. Auteur de trois buts et de deux passes décisives, l’attaquant a failli être le héros malheureux de la finale avec ce penalty manqué d’entrée de jeu. Mais l’histoire a basculé de son côté. Le n°10 a maintenu le danger sur la défense des Pharaons pendant 120 minutes, et il ne s’est pas défilé au moment de frapper le 5e tir au but décisif, celui qui a sacré le Sénégal. Sadio Mané s’est ensuite vu décerné le titre de meilleur joueur de cette CAN.
La bide algérien
L’énorme sensation de la CAN 2022 a été sans nul doute l’élimination de l’Algérie, tenante du titre, dès le premier tour. Une énorme désillusion pour les Fennecs qui visaient un deuxième trophée consécutif et qui étaient arrivés dans cette Coupe d’Afrique avec une série de 34 matches sans défaite. Trois rencontres après, les hommes de Djamel Belmadi repartaient de Douala sans victoire avec un match nul face à la Sierre Leone (0-0) et deux défaites devant la Guinée équatoriale (0-1) et la Côte d’Ivoire (3-1). Et surtout avec un jeu et un engagement indignes des champions d’Afrique qu’ils furent en 2019 en Égypte.
Le drame d’Olembé
Ce devait être un simple match des huitièmes de finale entre le Cameroun et les Comores, lundi 24 janvier dans le nouveau stade d’Olembé. La fête a viré à la tragédie quand, une heure avant le coup d’envoi, l’ouverture imprudente d’une porte à l’entrée Sud a conduit à un engorgement de spectateurs et à une bousculade meurtrière. Huit personnes ont perdu la vie, dont un enfant de 6 ans. De nouvelles mesures de sécurité ont été prises après ce drame, et aucun autre incident n’a été déploré ensuite. Mais cette CAN 2022 restera marquée par cet événement tragique.
Polémique sur les stades
Cela a commencé par un débat sur la qualité de la pelouse du stade Japoma de Douala après la défaite de l’Algérie face à la Guinée équatoriale (0-1). Cela a fini par une délocalisation d’un quart de finale et d’une demi-finale à Yaoundé. Le tout sans une explication claire de la CAF qui a transféré les matches de Japoma à Ahidjo, après le drame d'Olembé. Au mépris de toute une petite économie qui avait misé sur la CAN et au grand dam des populations de Douala qui ont vécu des affiches parmi les plus belles de la CAN comme Côte d’Ivoire-Algérie, Égypte-Côte d’Ivoire ou encore Cameroun-Gambie.
La sensation comorienne
Les Comores n’oublieront pas leur première participation à la Coupe d’Afrique des nations. Placés dans le groupe C avec le Maroc, le Ghana et le Gabon, les Cœlacanthes étaient loin de partir favoris. Les défaites face aux Panthères et face aux Lions de l’Atlas avaient compromis leurs chances de survivre au premier tour. Mais les Comoriens ont réussi l’exploit de scalper les Black Stars ghanéennes et d’arracher une place parmi les meilleurs troisièmes. Puis, en huitième de finale, le Covid-19 a privé la sélection comorienne de gardiens de but : c’est donc Chaker Alhadur, habituel défenseur, qui s’est installé dans la cage. Les Comores ont joué avec beaucoup de cœur et de courage face au pays organisateur et n’ont perdu que 2-1. Les Comoriens ont gagné le respect dans cette CAN. Et au pays, ils ont été célébrés en héros.
La révélation gambienne
Pour leur première participation à la CAN, les Scorpions gambiens ont fait forte impression avec un parcours qui s’est arrêté en quarts de finale devant le Cameroun (0-2). Avant, cette équipe, modelée par le « druide » Tom Saintfiet, a surpris son monde en s’imposant face à la Mauritanie (1-0), la Tunisie et la Guinée (en huitièmes). Fraîche, légère, à l’image de son sélectionneur, la Gambie emmenée, par son buteur Musa Barrow, son gaucher Ablie Jallow et son capitaine Pa Modou Jagne, est la révélation de cette CAN 2022. Un gros exploit pour une équipe, restée sans victoire de 2013 à 2018, et 150e au classement Fifa, à l’aube de cette compétition. Chapeau !
Mukansanga, une Rwandaise au sifflet
Elle restera à jamais la première. L’arbitre rwandaise Salima Rhadia Mukansanga a été la première femme à arbitrer un match de Coupe d'Afrique des nations (CAN) lors de Guinée-Zimbabwe (2-1) lors de la troisième journée du groupe B. C’était la première fois même qu'une équipe entièrement féminine arbitrait un match de la CAN. Celle qui a pratiqué le basket « espère que beaucoup de filles et de femmes vont profiter de ce moment pour venir vivre leur passion. » La suite au prochain Mondial ?
Le malaise de Janny Sikawze
Le 12 janvier, la Tunisie et le Mali (groupe F) entraient dans cette CAN en milieu d’après-midi, sous le soleil de Limbé. Alors que les Aigles menaient 1-0, la rencontre a pris une tournure inattendue : Janny Sikawze, l’arbitre, a sifflé la fin du match à la 85e minute. Face aux protestations, le Zambien a relancé les débats, avant d’y mettre un terme à nouveau, et cette fois définitivement, quelques instants après, alors qu’il restait du temps de jeu. La colère des Tunisiens n’y a rien changé, le résultat a été entériné. Janny Sikawze a expliqué plus tard dans les colonnes de L’Équipe avoir été victime d’un coup de chaud très grave sur la pelouse : « À 5 minutes près, je pouvais tomber dans le coma, m’ont-ils dit à l’hôpital. J’aurais pu rentrer dans un cercueil. »
Kamou Malo, guide local
L’éternel débat entre les coaches africains et européens s’est encore invité à la CAN 2022 et le sélectionneur du Burkina Faso Kamou Malo a porté haut la parole des premiers. Pur produit local, le technicien n’a entrainé que dans son pays d’où la fierté d’avoir conduit le Burkina en demi-finales après avoir raté l’édition précédente. « La capacité n’est pas l’apanage de l’Europe. Si on a la confiance de nos autorités, on peut soulever des montagnes », a-t-il lâché à la veille de la demi-finale contre le Sénégal. Il aura été le guide d’une équipe burkinabè au beau parcours malgré les remous politique à Ouagadougou.