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5 août 2025
LOCALES, LES URNES LIVRENT LEUR VERDICT
Barthélémy Dias et Ousmane Sonko vainqueurs à Dakar et Ziguinchor, Kaolack étant sur le point de basculer pour Serigne Mboup, En attendant le verdict définitif des urnes de…dame justice
Fatou NDIAYE et Abdoulaye FALL |
Publication 24/01/2022
Après quatre reports et moult tergiversations, les élections municipales et départementales, initialement programmées pour le 1er décembre 2019, ont été finalement organisées hier, dimanche 23 janvier 2022. Sur fond de couacs et dysfonctionnements divers liés à l’organisation du scrutin, d’échauffourées et d’affrontements sporadiques dans certaines localités du pays. Au final, les premières tendances qui se dégagent dans certains bastions placent Barthélémy Dias et Ousmane Sonko vainqueurs à Dakar et Ziguinchor, Kaolack étant sur le point de basculer pour Serigne Mboup. En attendant le verdict définitif des urnes de…Dame justice
VILLE DE DAKAR : Barthélémy Dias en pole position
Les premières tendances de l’élection du maire de Dakar sont favorables à Barthélemy Dias qui devrait hériter, sans difficulté, de la ville de Dakar, si les premières tendances venaient à se confirmer. D’ailleurs, dès les premières heures de la proclamation des résultats, il a commencé à faire le tour de Dakar, avec ses souteneurs, en célébrant sa victoire.Dans beaucoup de communes, la coalition Yewwi Askan Wi (YAW) est arrivée en tête, devançant largement la coalition présidentielle Bennoo Bokk Yaakaar (Bby). Aux Parcelles Assainies, Grand Yoff, Mermoz Sacré-Cœur, Fann Point-E, l’opposition a engrangé de bons résultats. A Cambérene, également, les premières tendances sont favorables à la coalition Yewwi. A Ouakam, c’est une liste citoyenne qui arrive en tête, devançant celle du maire sortant, Samba Batilly Diallo. A la Médina, les tendances confirment, selon les premiers résultats sortis des urnes, un chassé-croisé entre le maire sortant Bamba Fall et Cheikh Ba de la mouvance présidentielle. La commune de Dakar-Plateau, quant à elle, s’est démarquée de cette tendance favorable à l’opposition. La liste dirigée par Alioune Ndoye gagne largement, devant ses adversaires. A Gorée, le maire sortant, Augustin Senghor, est mis en difficulté. Le candidat de Yewwi Askan Wi, dans l’île, est arrivé en tête dans plusieurs bureaux de vote ; selon les premières tendances.
ZIGUINCHOR, SELON DES RÉSULTATS PARTIELS : Sonko largement en tête, Benoît Sambou battu dans son bureau
Le leader de la coalition YAW, Ousmane Sonko, est arrivé largement en tête dans plusieurs centres de vote de la commune de Ziguinchor (sud) dont les résultats sont disponibles. A l’école Malick-Fall par exemple, l’un des centres témoins de la commune, M. Sonko devance de loin ses adversaires dans deux des trois bureaux de vote. Au bureau numéro 3, le candidat de YAW arrive en tête avec 103 voix, contre 57 pour la coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY) dirigée par Benoît Sambou, le président de la Commission nationale du dialogue des territoires. L’UCS Mbollo du maire sortant de Ziguinchor, Abdoulaye Baldé, a obtenu 59 voix. Au bureau de vote numéro 1 de l’école Jacques-Diouky, la coalition YAW devance ses adversaires, avec 145 voix, contre 86 pour l’UCS Mbollo et 64 pour BBY. Au centre de vote de l’école Bassembo Diandy, le leader de la liste de YAW arrive premier avec 107 voix. Il est suivi de l’UCS Mbollo et de BBY qui ont récolté respectivement 47 et 37 voix. La tête de liste de YAW a battu son rival de la mouvance présidentielle, Benoît Sambou, de BBY dans le bureau de vote où ce dernier a accompli son devoir civique.
KAOLACK : Les premières tendances placent Serigne Mboup en tête
A Kaolack, les premières tendances relevées au niveau de certains centres témoins placent le candidat de la coalition “Andu Nawlé and Ligguey”, Serigne Mboup, nettement en tête, devant Modou Ndiaye “Rahma”. Même si beaucoup parmi les militants de la coalition présidentielle croient encore à un renversement de tendances, par rapport aux prochains résultats qui seront publiés éventuellement, les écarts de voix entre le candidat Serigne Mboup et son adversaire Modou Ndiaye “Rahma” se confirment de plus en plus, jusque tard dans la nuit. Dans tous les bureaux de vote, quelle que soit la nature des résultats, le candidat de Bby peine à devancer son adversaire.Pour le département, cette percée fulgurante observée du côté de “Andu Nawlé and Ligguey” s’est pour autant intensifiée. En attendant, cependant, la confirmation des résultats finaux durant les prochains jours, les partisans du patron du Ccbm n’ont pas attendu pour crier victoire. Déjà, à l’annonce des premiers résultats, une foule immense s’est ruée vers le domicile de Serigne Mboup, situé à Touba-Kaolack où congratulations, félicitations et autres manifestations de joie se sont poursuivies durant toute la nuit.
Une seule catégorie d’enveloppe pour les Locales à Dakar
C’est l’une des imprécisions de ces élections locales. En effet, sur les enveloppes, l’autorité en charge de l’organisation des élections n’a pas précisé s’il s’agit de la ville ou de la commune. Sur l’enveloppe dont la qualité laisse à désirer, selon un président de bureau de vote, on y a juste mentionné «Elections municipales». Remarquant cette imprécision, des présidents de bureaux de vote comme au centre d’Hlm Grand Yoff ont décidé de ne pas débuter les votes sans l’autorisation de la Cena. Ainsi, après être saisie par le préfet, la Cena a donné son feu vert pour l’ouverture des bureaux de vote, arguant qu’il n’y a qu’une seule catégorie d’enveloppes. La même erreur a été notée à Mermoz. Face à cette incohérence, les responsables ont installé deux urnes dans les bureaux de vote. L’une pour la commune et l’autre pour la ville de Dakar. De ce fait, ils vont, avec l’aide de ces deux urnes, pouvoir faire le décompte final pour départager les candidats pour la Ville de Dakar où 7 listes sont en lice et ceux engagés dans la commune.
Scrutin émaillé de couacs
Dans plusieurs centres, les responsables se sont plaints de l’installation tardive du matériel électoral. Ce qui n’est pas sans conséquence sur le déroulement de vote. Car, dans la quasi-totalité des 12 centres de vote de Grand Yoff, le vote a démarré très tardivement. Ils l’expliquent tous par ce retard accusé dans l’acheminement du matériel électoral. D’ailleurs, d’après un chef de bureau, il a reçu le matériel électoral, la veille du scrutin, vers 02 heures du matin.
Les représentants des partis sans fichier électoral
En voilà une autre affaire qui a fait couler hier beaucoup de salives, dans les centres de vote à Grand Yoff. En effet, selon des responsables du Parti de l’Espoir et du Progrès (PEP), leurs représentants dans tous les lieux de vote n’ont reçu aucun fichier électoral pour correctement faire leur travail. Très en rogne, ces responsables ont dénoncé une mascarade électorale. D’après eux, les élections ne sont pas bien organisées. Toutefois, un tour de «L’As» dans quelques bureaux de vote a permis de comprendre que ce parti n’est pas bien représenté. C’est pour dire qu’il était très difficile de trouver un mandataire ou un siégeant du PEP dans les bureaux.
Des bulletins de vote installés sur des briques
Personne ne pouvait s’attendre à cela au 21e siècle. Sans conteste, Grand Yoff vote à contrecœur et difficilement. En plus de la longue file d’attente s’ajoutent des conditions de vote exécrables. Dans cette commune, le deuxième grenier électoral après les Parcelles Assainies, ce sont les bâches qui servent de bureaux de vote. C’est le cas dans plusieurs lieux de vote comme au centre socio-culturel de Grand Yoff dans le quartier d’Arafat, à quelques mètres du commissariat de Police. Pire, dans ce lieu de vote, faute de tables, les bulletins de vote ont été installés à même le sol sur des briques. D’ailleurs, la grande salle du centre fait office de 12 bureaux de vote. Comme le malheur ne vient jamais seul, à cause de la longue file indienne, la chaleur était insupportable.
Démarrage tardif dans les centres de vote à Pikine
Prévu à 8 heures 00 minutes, le scrutin a tardivement démarré dans la quasi-totalité des centres de Pikine. Dans le centre Touba Diacksao sis à Pikine Est, au bureau n°1 et 9, le vote a démarré, si l’on se fie aux propos du président du bureau, à 8h 45. Quant aux bureaux numéro 11, 12 et 7, le scrutin a démarré respectivement à 8H20, 8H47 et 8h30. De l’avis des présidents de bureaux, ce retard est dû à la non-disponibilité du matériel de vote ainsi que l’installation dudit matériel. Pour ce qui du bureau 9 et 3, le retard est dû à l’absence des bulletins de Wàllu Sénégal. Il s’y ajoute le manque de matériel tel que les fiches pour les procès-verbaux, des stylos, l’encre et de la colle. La même situation a été remarquée au niveau de l’école 5 à Pikine nord où vote le maire sortant Amadou Diarra et le Cem Tidjani à Pikine Ouest où vote le maire Pape Gorgui Ndong.
Violences électorales à Pikine : 2 blessés et 3 arrestations
De violentes altercations ont eu lieu hier, entre les partisans de Mapenda Faye candidat à la mairie de Pikine Nord et ceux du maire sortant Amadou Diarra. Les forces de l’ordre ont dû intervenir pour mettre fin à cette bagarre qui a démarré depuis la campagne électorale. Plusieurs blessés ont été notés et deux personnes arrêtées dans les deux camps. Depuis le démarrage de la campagne électorale, ces deux camps se regardent en chiens de faïence. A Pikine Est, les partisans du maire sortant Issakha Diop et celui du candidat de la coalition Yewwi Askan wi (Yaw) Daouda Guèye en sont venus aux mains. Pour cause, ces militants de Yaw reprochent au camp du maire sortant de procéder à des achats de conscience. Selon une militante de Yaw, des personnes qui ont déjà accompli leur droit citoyen restent dans l’enceinte du centre pour influer sur le vote des électeurs.
Abdoulaye Thimbo maire sortant à la ville de Pikine
Venu accomplir son devoir citoyen à l’école 8 de Pikine, le maire sortant s’est réjoui du bon déroulement du scrutin. Selon Abdoulaye Thimbo, il n’y a pas de situation qui a été révélée faisant état de manquements et de violences. Le dispositif nécessaire est sur place à l’heure indiquée et les citoyens s’attellent à accomplir leur devoir citoyen. A l’en croire, aucun manquement ne lui a été signalé au niveau du département de Pikine. Quid de l’affluence au niveau des centres de vote ? Il souligne qu’à quelques heures de la fermeture des centres de vote, ce n’est pas encore la grande affluence. Même s’il rappelle que les élections municipales enregistrent souvent un taux faible de participation
Cheikh Dieng candidat de Wàllu Sénégal à la ville de Pikine
Considéré comme l’un des principaux adversaires de Thimbo à la ville de Pikine après le rejet de la liste de Yewwi Askan wi au niveau du département, le candidat de Wàllu Sénégal à la ville de Pikine s’est indigné de l’absence de communication de la part de la direction générale des élections (DGE) qu’il accuse de ne pas avoir fait son travail comme il se doit, notamment dans un contexte de double scrutin. Poursuivant, il révèle que dans la plupart des bureaux de vote, il a été signalé un retard dans la mise en place du matériel de vote et au regard du double vote, ce gap peut être préjudiciable aux électeurs. En plus des personnes détentrices de 02 cartes d’électeurs leur permettant de voter dans deux communes différentes. Selon lui, ces cas ont été signalés à l’école Khalifa Ababacar Sy de Djiddah Thiaroye Kao et à Mbao.
Le maire Pape Gorgui Ndong hué à Pikine-Ouest
Venu visiter le centre de vote du Cem Atidjani après avoir accompli son devoir citoyen à l’école 2, le maire sortant à la commune de Pikine Ouest a été hué avec en plus des jets de pierres. Il s’en est suivi des scènes de violences entre les partisans du maire et un groupe d’individus décidés à en finir avec le maire sortant. Pour le sortir de cette situation embarrassante, les éléments de sécurité de Pape Gorgui Ndong ont usé de pompe à gaz pour extirper le maire et le conduire manu militari à son domicile. Et c’est bien après les échauffourées que les forces de l’ordre sont intervenues.
Bulletins de vote d’Abdoulaye Diouf Sarr à Pikine
Des bulletins du candidat à la ville de Dakar de Benno Bokk Yaakaar, Abdoulaye Diouf Sarr, ont été retrouvés dans le bureau 08 du centre de Touba Diacksao à Pikine, selon Cheikh Sadibou Seck plénipotentiaire à la ville de Pikine. Il exige l’annulation de toutes les voix portées pour le compte d’Abdoulaye Thimbo à la ville. Ils vont exiger aussi que cela soit mentionné dans le procès-verbal. Interpellé sur la question, le candidat de Yaw dans cette commune souligne que lorsqu’il est venu pour vérifier l’information, l’erreur était déjà réparée. Par contre, il révèle dans le bureau 07 du même centre que les mandataires ont signé les procès-verbaux à 15 heures. Il dit avoir saisi le président du Ceda.
Retard à la commune de Yoff
Au centre de l’école Diamalaye de Yoff 2 qui compte 5 550 électeurs, répartis dans les 10 bureaux, seuls 07 bureaux ont démarré à temps, les 03 autres bureaux restants avaient accusé un retard. Mais après 15 minutes de réglages, les opérations ont démarré avec des électeurs en grande partie composés de personnes du 3e âge.
Centre école 05 Yoff
Restons toujours à la commune de Yoff. Venu voter à 09 heures au centre Yoff 5, qui enregistre 4 878 votants et 09 bureaux, Abdoulaye Diouf Sarr a abordé la question des manquements notés dans certains centres, occasionnant les retards dans le démarrage des votes. Il souligne que le plus important est de prendre acte et corriger pour tendre vers la perfection. Le candidat de Benno reconnaît qu’il y a des problèmes dans certaines localités. Seulement, précise Abdoulaye Diouf Sarr, en matière d’élections, le zéro couac n’existe pas.
Centre école Japonaise
Dans cet autre centre de Yoff qui compte 16 bureaux et plus de 8 000 votants, des retards ont également été notés dans les bureaux 2 et 10 qui ont démarré respectivement à 9 heures 05 et 09 heures 30 minutes. Pour cause, les représentants des partis sont venus en retard. A côté de cela, il y a eu une dame du 3e âge qui a fait un malaise dans la fille d’attente. Représentant la coalition Yewwi Askan Wi, Malang Mané a relevé deux manquements. La première, c’est le problème d’identification des électeurs par les représentants des partis. La seconde observation, c’est le fait qu’on ait refusé à des représentants de partis de siéger.
Sophie Gladima et Omar Youm favoris
Dans la commune de Joal Fadiouth, la ministre du Pétrole et des Énergies et candidate de Bennoo Bokk Yaakaar, Sophie Gladima, est proche de la victoire. Arrivée largement en tête, si les tendances se confirment, elle sera la mairesse de la ville. D’ailleurs, ses partisans sont sortis pour manifester la victoire. Ainsi, la ministre de l’Energie a organisé une caravane dans les rues de la ville pour fêter sa victoire. A Thiadiaye, l’ancien ministre Omar Youm a démontré qu’il est loin de mourir politiquement. Si les tendances se confirment, il va rempiler de nouveau. A Thiadiaye, Oumar Youm et ses partisans ont organisé une caravane.
Dysfonctionnements aux Parcelles Assainies
Beaucoup de manquements sont notés lors du scrutin municipal et départemental dans plusieurs lieux de vote, notamment aux Parcelles Assainies, particulièrement dans les centres des écoles 12, 8 et 14. Selon les différents mandataires trouvés sur place, ces dysfonctionnements seraient liés entre autres à l’absence de matériels dont les isoloirs, l’encre indélébile, les procès-verbaux (PV), les listes des mandataires, et les listes des candidats ainsi que l’absence de présidents de bureaux de vote à l’école 14. D’après nos sources, ils auraient démissionné à la veille du scrutin. Une situation qui a fini par irriter les nombreux électeurs qui ont fait le déplacement depuis 7h du matin. Ils ont dû, cependant, patienter jusqu’à 11 heures pour sacrifier à leur devoir citoyen.
Colère des militants de Yaw aux Parcelles Assainies U 14
Restons toujours aux Parcelles Assainies pour dire que les militants de Yewwi Askan wi n’ont pas du tout digéré les nombreux manquements constatés à l’école unité 14. Ils estiment, en effet, que ces différents dysfonctionnements sont faits à dessein dans l’unique but de décourager les nombreux citoyens qui sont venus sacrifier à leur droit de vote. Sidérés par cette situation, les partisans du candidat de Yaw aux Parcelles Assainies, Ababacar Djamil Sané, ont tiré à boulets rouges sur les autorités étatiques qu’ils accusent de vouloir préparer un hold-up électoral. Ils trouvent inadmissible que ces dernières attendent le jour du vote pour déployer les matériels alors qu’ils avaient tout le temps pour permettre un bon déroulement du scrutin à temps.
Fatick : Le bulletin de la PPC Nay Leer saboté
Une anomalie a été notée sur le bulletin du PPC Nay Leer à Fatick. En effet, le bulletin de couleur blanche et jaune avec un cheval en bas a été remplacé par un bulletin jaune marron sans cheval. «Une fraude bien orchestrée», selon le candidat Babacar Faye qui accuse les responsables. «C’est une forfaiture. Je soupçonne le camp du pouvoir. Le préfet ne gère pas les bulletins. Ça se fait au niveau central», dit-il. Convaincu qu’il allait battre ses adversaires à plate couture, Babacar Faye promet de saisir la justice pour faire annuler le vote à Fatick.Il va faire un recours à la Cour d’appel.
SALAH ET MANE, QUI VA SE BARRER AU QATAR ?
Egypte-Sénégal ! Une telle affiche renvoie aussitôt aux deux stars de Liverpool : l’Egyptien, Mohamed Salah, et le Sénégalais, Sadio Mané
Woury DIALLO (Envoyé spécial au Cameroun) |
Publication 24/01/2022
La Confédération africaine de football a procédé ce samedi 22 janvier, à Douala, au tirage au sort des barrages pour la qualification à la Coupe du monde 2022, au Qatar. De gros chocs en perspective, dont Egypte-Sénégal, où on devrait retrouver un duel entre les deux potes de Liverpool, Salah et Mané.
Egypte-Sénégal ! Une telle affiche renvoie aussitôt aux deux stars de Liverpool : l’Egyptien, Mohamed Salah, et le Sénégalais, Sadio Mané. Justement, l’un ou l’autre manquera le rendez-vous du Mondial 2022 que le Qatar accueille en novembre-décembre prochain. Les mains des deux légendes sénégalaise et togolaise, El Hadji Diouf et Emmanuel Adebayor, sont passées par là, lors du tirage organisé à Douala.
Présents lors de la dernière édition en Russie, les deux coéquipiers à Liverpool ne seront malheureusement pas ensemble au Qatar. Entre le Sénégalais et l’Egyptien, seul un des deux aura l’honneur et le privilège de disputer une seconde phase finale de Coupe du monde.
Nation la plus titrée du continent, avec 7 trophées en 25 participations à une phase finale de Can, l’Egypte ne fait plus peur sur le continent. Pays hôte de la dernière Can, l’Egypte a été éliminé en huitièmes de finale par une modeste équipe de l’Afrique du Sud. Et cela, malgré la présence de Mohamed Salah, actuel meilleur buteur de la Premier League.
Parmi les favoris de cette Can 2021, les Pharaons ont eu du mal à exister dans un Groupe D qu’ils ont partagé avec le Nigeria, le Soudan ou encore la Guinée-Bissau. Battu d’entrée par le Nigeria, l’Egypte s’est qualifiée poussivement en huitièmes de finale. Sans trop convaincre et avec un Salah timide, l’Egypte s’est adjugé la deuxième place du Groupe, derrière le Nigeria, auteur d’un parcours sans faute. En huitièmes de finale, les Pharaons défieront la Côte d’Ivoire qui a éliminé l’Algérie (3-1).
Si le Sénégal n’a pas convaincu depuis le début de la compétition, même si Sadio Mané et ses coéquipiers ont terminé premiers du Groupe B avec une seule victoire, deux nuls et zéro but encaissé, l’Egypte semble être un bon adversaire dans l’optique d’une deuxième qualification consécutive à une phase finale de Coupe du Monde. Avec l’avantage de disputer la manche aller au Caire, les Lions disposent d’un atout de taille pour décrocher une troisième qualification en Coupe du monde.
Pour cela, il faudra naturellement réaliser une meilleure prestation en terre camerounaise, dont l’objectif n’est autre que remporter la Can 2021. Et le premier test passe par une qualification en quart de finale face au Cap-Vert demain, au stade Kouekong de Bafoussam.
Pour les autres affiches, on aura droit à un choc de feu entre le Cameroun et l’Algérie. Le Ghana va recevoir le Nigeria, la Rd Congo le Maroc et le Mali va retrouver la Tunisie, après leur nul polémique lors de la Can.
Par Djibril SARR
RETOUR EN ZONE, APRES 5 ANNEES + 2
Au basket c’est une faute. Lorsqu’on revient dans sa zone, quelle que puisse être la durée
Au basket c’est une faute. Lorsqu’on revient dans sa zone, quelle que puisse être la durée.
S’il y a ce rappel dans un contexte plutôt Can et non d’Afrobasket, c’est parce que nous en arrivons au terme d’une longue quinzaine de réconciliation entre la plupart des élus et leurs collectivités respectives. Quinze jours pendant lesquels vous avez quotidiennement vu vos élus.
Pourtant, il y a plus de cinq années passées plus deux bonus, la plupart s’était battue pour le fauteuil de maire ou de président de Conseil départemental, avant de déserter ces localités lointaines, au profit d’un cumul exagéré et illogique d’emplois inaccessibles à une bonne partie d’une jeunesse en quête d’occupation.
Il y a deux semaines déjà que sonnait l’heure de retour en zone. Une occasion pour ces collectivités orphelines de retrouver au quotidien pendant 2 semaines, les sourires charmeurs de leurs élus perdus de vue et qu’ils n’apercevaient par chance, que pendant leur passage le temps d’un week-end.
Pour nous autres populations, la vigilance et l’éveil des consciences nous dictent un choix responsable où aussi bien les nouveaux candidats que les performants parmi les anciens ont leur chance à jouer.
Donnons l’opportunité à ceux qui ont un programme clair, la capacité, la détermination, la maturité et le temps, de dérouler leur mission. Faisons attention aux marchands d’illusions mais également aux arrogants, aux irresponsables, aux belliqueux et aux incendiaires.
Nos choix doivent être éclairés, argumentés et raisonnables.
Dans certaines contrées desservies par les politiques publiques, n’attendons surtout pas que l’insécurité, l’obscurité, la faible scolarisation, la précarité sanitaire, les inondations, l’absence d’assainissement, les moustiques, entre autres, viennent nous rappeler notre mauvais choix.
Ne confondons ni religion, ni confrérie, ni coloration politique, ni lien familial avec le choix utile à la localité.
Cultivons le travail, la rigueur, la persévérance, l’endurance, la simplicité, la responsabilité, le sens de la mesure, l’humilité, l’acceptation, pour savoir compter sur nous-mêmes dans les conditions que nous réserve le destin, le hasard ou Dieu selon nos croyances.
Ne troquons pas notre devoir d’exiger des résultats à nos élus dans l’amélioration de notre qualité de vie à travers des équipements et des services collectifs contre un simple soutien financier aux cérémonies socio-culturelles, sportives et religieuses.
Changeons de paradigme en portant nos choix sur des compétences éclairées et engagées, sans les soumettre au prix de leur intimité, d’invectives et de violence familiales.
Exigeons en revanche, des résultats qui ne sauraient provenir que d’une bonne planification, une réalisation correcte, un suivi régulier, un contrôle rigoureux et une amélioration continue, soutenus par une communication inclusive.
Que le vote de ce dimanche 23 janvier 2022 traduise nos choix libres des personnes en charge de la destinée de nos collectivités respectives.
Qu’il se déroule dans la paix et le fair-play, pour une reprise en main dès le lendemain, des dossiers en souffrance par le simple fait de cette période de retour en zone, de personnalités indivisibles à responsabilités plurielles en quête de base solide capable de leur garantir une longévité improbable dans nos instances de gouvernance. Nos plans de développement doivent être traduits en plans d’actions qui survient aux hommes qui les portent.
Par Serigne Babacar DIOP
LA JUNTE MALIENNE ET LES MERCENAIRES RUSSES
La junte militaire malienne semble bien se plaire dans ses nouvelles fonctions de maître du pays
La junte militaire malienne semble bien se plaire dans ses nouvelles fonctions de maître du pays. Elle ne cache pas son éblouissement par la politique. Elle affiche sa préférence pour les lumières, les paillettes de la politique et les parades populaires dans les rues de Bamako. Un spectacle qui semble être plus reposant, plus prestigieux et moins dangereux que les nombreux espaces ouverts de la violence dans le pays. Elle cherche maintenant à se donner les moyens de s’éterniser au sommet de l’Etat. Ce désir de confisquer le pouvoir est devenu une monomanie chez elle. C´est ainsi qu’elle se courbe à présent devant un groupe armé privé russe pour acheter de la protection. On parle d’un contrat de dix millions de dollars. Une somme colossale dont l’Etat malien ne dispose pas. Les mercenaires seront donc payés en nature. Ils auront le droit d’extorquer les Maliens, de piller à leur guise les richesses minières du pays.
En réalité, la protection et la sécurité des biens et des personnes civiles ne peuvent pas être un bien privé, qu’un gouvernement négocie avec des troupes armées irrégulières. Elles sont un bien public gratuit, mis à la disposition des populations.
Selon une version officielle de cette junte, ces individus armés appartenant au groupe russe Wagner vont aider l’Armée malienne à reconquérir son territoire. Une entreprise dans laquelle, selon le récit des autorités maliennes, militaires africains et français ont lamentablement échoué. L’engagement d’un groupe armé privé est présenté comme un acte de souveraineté du gouvernement et du Peuple malien. Un récit qui semble ne pas manquer de sympathie chez certains personnes et groupes de personnes dans le pays et dans la région. Des personnes qui se sont engagées dans un parti-pris pressé pour les autorités maliennes, en préférant se laisser abuser délicieusement par leurs narrations. Sur les plateaux de télévision, dans les salles rédaction, sur les réseaux sociaux, des personnes suant un faux orgueil patriotique ou panafricaniste, clabaudent sans relâche contre la Cedeao et la France. Elles sonnent le tocsin contre les armées africaines et européennes présentes dans le pays. Elles sautillent avec une mesquine gaîté sur la surface des difficultés et déboires de ces armées. Leurs cœurs se réchauffent à la vue des mercenaires sur le sol malien.
Mais ces gens vont vite se défaire de leurs illusions. Leur gaîté sera brève. Il est déjà possible de leur prédire désenchantement, désillusion et gueule de bois. Les maraudeurs privés russes ne réussiront pas cette chose qui est d’instaurer la paix à l’intérieur du pays, de supprimer les violences des groupes islamistes et d’établir la sécurité et l’ordre. Les informations disponibles concernant ces mercenaires et leurs activités sur le continent sont rares. Les exactions qu’ils commettent, l’impunité dont ils semblent bénéficier et leur accointance avec les milieux d’extrême droite racistes et xénophobes russes, semblent décourager journalistes et chercheurs de s’approcher d’eux ; ces derniers évitent de s’aventurer dans les localités où ils sont présents. Néanmoins, on peut se donner la peine d’observer la situation sécuritaire dans les pays où ils exercent leur art. En Centrafrique, en Lybie et au Mozambique où ils sont présents, la situation sécuritaire ne s’est pas améliorée. Elle reste toujours labile, très instable.
Leur compétence militaire est douteuse. Leur capacite à pacifier, à mettre fin aux désordres des guerres du dedans est sujette à caution. En réalité, leur mission n’est pas de soutenir l’Armée malienne, de l’aider à prendre le dessus sur les groupes islamistes violents, de leur briser le dos. Leur fonction réelle est plutôt d’assurer la protection de la junte militaire et d’autres officiels du régime. Leur engagement n’est en rien un acte de souveraineté. Il s’agit plutôt d’un dispositif politique et sécuritaire supplémentaire devant permettre aux militaires de confisquer le pouvoir et d’empêcher le retour rapide d’un gouvernement civil au pouvoir.
Ces maraudeurs privés vendent la protection. Ils la vendent à des gouvernements faibles, incompétents, mal élus, sans légitimité démocratique et désirant se protéger contre leurs peuples pour conserver le pouvoir. Ils vendent leurs services à des Etats qui ne sont pas en mesure de s’imposer comme l’unique source du droit à la violence sur leurs propres territoires. Il s’agit de ces pays du continent où, tout est décomposition, dépérissement, défiguration et mutilation des institutions étatiques. Le Mali fait partie de ces pays. Pour mieux vendre leur marchandise à la junte militaire malienne, ces mercenaires vont s’atteler à accentuer volontairement la faillite de l’autorité publique. Ils vont créer les conditions d’une accentuation de sa putréfaction, afin que la demande de protection privée ne faiblisse jamais et qu’ils puissent continuer à piller les ressources minières du pays.
VOTE-SANCTION CONTRE IDY, THIÈS NE DIGÈRE PAS «MBOUROK SOOW »
Une véritable tempête s’est abattue sur Thiès. Les premiers résultats provisoires issus des élections territoriales de ce dimanche 23 janvier 2022 ont créé la grande surprise dans presque tous les centres de vote dans la Cité du Rail
Thiès, la ville rebelle qui a toujours craché sur les «retrouvailles contre-nature» entre le Président Macky Sall et l'ancien Premier ministre Idrissa Seck, vient de prouver, à travers les élections territoriales de ce dimanche 23 janvier 2022, qu'elle peine à digérer l'Alliance «Mbourok ak Soow».
Une véritable tempête s’est abattue sur Thiès. Les premiers résultats provisoires issus des élections territoriales de ce dimanche 23 janvier 2022 ont créé la grande surprise dans presque tous les centres de vote dans la Cité du Rail. Pour la première fois, le leader du Rewmi risque de perdre son hégémonie au niveau de sa base naturelle. Les résultats parcellaires étant largement favorables à Yaw et à la coalition citoyenne And Siggil Thiès dirigée par Abdoulaye Dièye.
Une situation d'autant plus critique pour la coalition présidentielle Benno bokk yaakaar que même le président du Conseil économique, social et environnemental (Cese) a été, pour la première fois dans l'histoire de la vie politique thiessoise, battu à plate couture dans son bureau de vote, au centre Malick Kaïré Diaw, où il a été tristement malmené par le leader de la coalition Réwwum Ngor, Thierno Alassane Sall, qu'il avait pourtant très sous-estimé. Un fait inédit !
En effet depuis 2003, les élections locales n’étaient, pour les Thiessoiss, qu’une simple formalité pour réconforter la posture hégémonique du parti Rewmi et de son leader Idrissa Seck. Aujourd’hui, la donne semble changer. Les premières tendances qui se dégagent des urnes au niveau de la commune de Thiès-Est sont favorables à la coalition Yewwi askan wi qui a pesé de tout son poids dans le département avec le candidat Pr Mamadou Mboup et le Pr Babacar Diop à la mairie de Ville. Il en va presque de même pour Abdoulaye Dièye avec son mouvement satellite And Siggil Thiès, l’autre Bby de la ville de Thiès. Ragaillardi par l’arrivée de dissidents rewmistes, entre autres mécontents de la coalition Bby, le leader du mouvement And Siguil Thiès, candidat à la mairie Est et à celle de la Ville, n’augure plus de ses forces et a élevé la barre assez haut. Que dire du leader de Réwwum Ngor, Thierno Alassane Sall, qui raflera littéralement la mise au niveau des centres de vote Thierno Ciré Elimane Sall, Malick Kairé et Aly Ba où il a voté.
A la tête d’une coalition assez significative, pour le contrôle de la commune Ouest et de la Ville, il s’est, en effet, engouffrer dans les brèches ouvertes et tisser sa propre toile pour renforcer sa base politique et affective. Aussi il a eu tout le temps de réveiller et de redynamiser tout le dispositif politique qu’il avait mis en place du temps de sa toute-puissance au sein du parti au pouvoir. A Tivaouane, également, selon les premières tendances qui se dégagent des urnes au niveau de la commune, le député Demba Diop Sy a raflé la mise au plus grand centre du vote de la ville, Ecole.
par Barka Ba
LE MALI, LA CEDEAO ET LES NOUVEAUX POPULISTES
Avoir la France pour seule ligne de mire relève d’une grille d’analyse hémiplégique. Le risque de « Somalisation » du pays n’a jamais été aussi grand. Il faut prier que les rentiers de la crise et les démagogues de tout poil ne triomphent pas
« Delenda Carthago » ! On raconte que Caton l’ancien, durant les guerres puniques qui opposèrent Rome à Carthage, martelait invariablement « qu’il faut détruire Carthage », quelque que soit le thème qui était débattu au Sénat. Au Sahel, Caton semble avoir beaucoup d’émules, qui font de la présence militaire française, l’Alpha et l’Omega de tous les malheurs qui secouent cette partie du continent. Mais, puisqu’il n’est plus permis de débattre sereinement de cette question sans être taxé de « pro- français » et tutti quanti, l’auteur de ces lignes tient à lever, d’emblée, toute équivoque. En une vingtaine d’années de pratique à éclipses du métier de journaliste et d’analyste politique, on ne trouvera pas dans mes écrits une ligne qui fait l’apologie de l’ancienne puissance coloniale. Bien au contraire ! Pour ne prendre que quelques exemples, au lendemain de l’élection de Nicolas Sarkozy comme président de la République française, j’avais écrit un article publié par Le Courrier International et repris par Le Monde. Son titre ? « Un pyromane à l’Elysée ». Je prédisais, vu le comportement de caïd de l’impétrant, qu’il allait mettre littéralement le feu aux poudres. Ce qui était advenu quelques années plus tôt quand il était ministre de l’Intérieur avec les émeutes qui firent flamber les banlieues françaises. L’agité de l’Elysée déclenchera plus tard un autre incendie, la guerre de Libye, point de départ de la déstabilisation en profondeur du Sahel.
Mieux, Directeur de l’information de la Tfm, l’un de mes meilleurs souvenirs dans cette rédaction fut d’avoir pris la responsabilité entière de faire inviter, grâce au Docteur Dialo Diop du Rnd, au journal de 20H, l’historienne Armelle Mabon qui revisita le bilan du massacre des Tirailleurs sénégalais du camp de Thiaroye. Les révélations de cette dame teigneuse, honnie par une bonne partie de l’establishment militaire français, firent l’effet d’une bombe. Beaucoup de journaux embrayèrent dessus pour réclamer des comptes à l’ancienne puissance coloniale. Pour boucler la boucle, dans la même foulée, je partis interviewer à Diakhao le vieux Biram Senghor dont le père Mbap, fut l’une des victimes de cet effroyable massacre et dont il réclame en vain depuis la réhabilitation. Cette tragédie qui frappa la famille Senghor n’est que le prolongement d’une longue tradition de violence d’Etat de la part de la France. Une violence incarnée à travers les siècles par de sinistres personnages comme Joseph Fouché, conventionnel régicide pendant la Révolution française, surnommé « le mitrailleur de Lyon », ville où il exécuta des centaines de personnes avant de tourner casaque et devenir ministre de la Police, le général Paul Aussaresses, bourreau des nationalistes algériens qu’il se vantait, au soir de sa vie, d’avoir massacré « sans regret ni remords » ou encore le tristement célèbre Jacques Foccart, âme damnée du gaullisme et architecte d’un nombre incalculable de barbouzeries et de coups tordus en Afrique. De la répression de l’insurrection malgache qui fit des dizaines de milliers de morts à l’anéantissement du maquis de l’UPC conduit par l’héroïque Ruben Um Nyobé, qui fit autant de victimes, la France a laissé une longue trainée de poudre et de sang sur le continent. Il faudrait des rayons entiers de bibliothèque pour documenter l’étendue de ces crimes dont elle ne s’est jamais excusée. Cela dit, essayons maintenant d’examiner sereinement les faits qui se déroulent actuellement au Mali et au Sahel, problématiques majeures dont se sont emparés des populistes et des gourous de sous-préfecture qui, confondant histoire et hystérie, font régner une terreur médiatique sur les réseaux sociaux où l’anathème tient lieu d’argumentation et les logorrhées font office de réflexion .
Il ne fait aucun doute que la France porte une responsabilité historique dans la déstabilisation en cours du Sahel, consécutive à la chute du colonel Khadafi. Avec le retour de la Lybie avec armes et bagages des combattants touarègues de la « légion verte » qui ont tôt fait de relancer leur irrédentisme atavique, avant de se faire doubler par des djihadistes, la boîte de Pandore était ouverte au Mali. Mais si le pays a pu sombrer aussi rapidement dans le chaos, c’est aussi qu’à quelques exceptions près, il le doit à l’impéritie de la plupart de ses dirigeants successifs qui se sont souvent signalés par une gestion erratique de l’Etat. Le clientélisme, le népotisme, la corruption endémique et le manque de justice sociale ont fait le lit de l’insurrection islamiste dans les zones où les populations ont toujours été livrées à elles-mêmes et ont servi de caisse de résonnance au djihadiste Amadou Koufa et ses séides. Pire, c’est le coup d’Etat du capitaine Amadou Haya Sanogo qui renversa le Président Amadou Toumani Touré en 2012 qui précipita la déroute de l’armée malienne et permis l’occupation du Nord par les rebelles touarègues et les insurgés islamistes.
Cependant, quelques que soient ses turpitudes passées, présentes et à venir, il faut avoir l’honnêteté de reconnaitre que c’est l’intervention décisive de la France à Konna, décidée par François Hollande, qui stoppa les colonnes djihadistes. Sans le déclenchement de l’ « Opération Serval », on parlerait aujourd’hui très certainement de l’émirat du Malistan. C’est donc vraiment enfoncer des portes grandement ouvertes de dire que la France est au Mali d’abord pour sauvegarder « ses intérêts. » Bousculée par des puissances émergentes, l’ancienne Métropole, dans un mélange de condescendance et de paternalisme, plus que le pillage largement fantasmé des ressources du Mali, est d’abord intervenue dans ce pays pour « tenir son rang » et porter ce qu’elle croit être « le fardeau de l’homme blanc ». Les anciennes colonies de son « pré carré » étant l’un des rares endroits où elle peut encore garder l’illusion de jouer dans la cour des grands. Pour autant, il serait réducteur est illusoire de croire que la France est seule, comme le répètent à tout bout de champs les révolutionnaires de salon, à gérer ses « intérêts » au Mali. Pendant tout le temps qu’il a été au pouvoir, le Président mauritanien Ould Abdel Aziz a fait de la question malienne une sur-priorité, craignant une contagion à ses frontières. Plusieurs fois, des unités de l’armée mauritanienne ont pénétré ainsi en profondeur en territoire malien pour frapper des bases « terroristes ». Un moment, « Aziz » a même discrètement joué le rôle d’un véritable proconsul au Mali, en s’activant de manière décisive, grâce à ses nombreux réseaux sur le terrain, pour la réélection du Président Ibrahim Boubacar Keïta, fortement affaibli par sa gestion de cette crise proteiforme. Que dire de l’Algérie, parrain et garant des Accords d’Alger, que des rumeurs tenaces mais invérifiables, soupçonnent de jouer un rôle trouble dans la traque du djihadiste en chef Iyad Aghali ? Longtemps à la traine face à la menace de contagion islamiste, même le Sénégal est en train de mettre les bouchés doubles pour se constituer un glacis sécuritaire à l’Est. Et concernant la stratégie de lutte contre les djihadistes, c’est peu de dire que le Niger, pays également frontalier du Mali, n’a jamais été sur la même longueur d’onde que Bamako, surtout depuis l’élection de Mouhamed Bazoum, grand connaisseur de la problématique sécuritaire au Sahel en tant qu’ancien ministre de l’Intérieur de son pays. Si on ajoute à cela que la Turquie, le Qatar et maintenant la Russie, via son bras armé officieux Wagner, sont à l’affût pour jouer leur partition au Mali, avoir la France pour seule ligne de mire relève d’une grille d’analyse trop hémiplégique.
C’est dans ce méli-mélo géopolitique et dans un contexte sécuritaire tendu qu’est intervenu en Août 2020 le coup de force de la bande du colonel Assimi Goita, dont certaines figures n’étaient pas à leur premier putsch. C’est le cas du colonel Malick Diaw, actuel président du « Parlement » de la junte de Bamako, le Conseil national de Transition (CNT). La Cedeao, organe aujourd’hui voué aux gémonies par de larges secteurs de l’opinion publique malienne, avait plutôt fait preuve de mansuétude à l’égard des jeunes officiers. Mais, moins d’un an après leur arrivée au pouvoir, le colonel Goita et ses compagnons, opéraient un second coup de force pour éjecter la composante civile de la Transition incarnée par le président Bah Ndao et le Premier ministre Moctar Ouane, qu’ils avaient pourtant cooptés, au motif, entre autres, qu’ils prenaient leurs ordres de l’Elysée. La Cedeao, en dépit de ses réussites incontestables au Libéria, en Guinée Bissau ou plus récemment en Gambie où sa pression militaire a permis le départ du pouvoir de Yahya Jammeh, malgré des moyens très limités, n’a toujours pas bonne presse auprès de larges couches de la population africaine. Son image de « syndicat de chefs d’Etats » lui colle à la peau comme une tunique de Nessus. Son peu d’empressement à corser son protocole additionnel sur la démocratie et la bonne gouvernance, dans le but de condamner les coups d’Etat constitutionnels qui servent souvent de matrices aux coups d’Etat militaires, a creusé davantage un fossé entre la Cedeao et des populations révulsées par l’incurie de certains de leurs dirigeants et aspirant légitimement à un meilleur leadership.
Mais, pour autant, faut-il jeter le bébé avec l’eau du bain ? Autrement dit, au risque d’aggraver son cas, l’institution pouvait-elle laisser la junte dirigée par Assimi Goita dont les engagements initiaux relèvent encore de l’ordre des promesses, pousser l’audace jusqu’à proposer une transition comprise entre « six mois et 5 ans » et tourner ainsi en bourrique le médiateur désigné par l’instance sous-régionale, en l’occurrence l’ancien président nigérian Goodluck Jonathan ? Penser que le président Buhari, dirigeant à la très forte personnalité et lui-même ancien putschiste reconverti à la démocratie, pouvait laisser passer un tel affront, montre le manque de maturité politique de la junte malienne et souligne l’ignorance crasse de leurs supporteurs qui voient partout la main de la France, dans une sorte de délire monomaniaque.
De la complexité de la crise malienne, les drogués du buzz et les camés des « like » qui sévissent sur les réseaux sociaux, n’ont cure. Ces Torquemada 2.0, avec une incroyable paresse intellectuelle, préfèrent chaque jour distiller le venin de la désinformation et de la manipulation. Ils se veulent les agents autoproclamés de la police de la circulation de la pensée, condamnant au bûcher médiatique toute voix dissonante. Aussi dures que soient les sanctions de la Cedeao pour les populations maliennes déjà fortement éprouvées, elles étaient prévisibles devant l’autisme suicidaire du colonel Goïta et la fuite en avant orchestrée par son Premier ministre Choguel Maïga. Devenu l’incarnation du nouveau nationalisme africain pour ses aficionados, l’homme multiplie les coups d’éclat et les coups de menton, dans une surenchère populiste permanente. Pourtant, le parcours sinueux de ce politicien extrêmement ambitieux devrait inciter ceux qui en font leur héros à la prudence. Ancien membre du RPM, le parti de l’ancien président Moussa Traoré, Choguel Maïga a été aussi ministre sous le règne d’Amadou Toumani Touré, avant de rallier le gouvernement d’Ibrahim Boubacar Keita. Il en sera même le porte-parole zélé avant de lâcher brutalement IBK et adhérer au M5 RFP, organisation dont les manifestations monstres exigeant le départ de l’ancien président, ont servi de cheval de Troie aux militaires pour prendre le pouvoir. La vérité avec la junte malienne, c’est que les jeunes officiers aux commandes de cet immense Etat ont pris goût au pouvoir et n’envisagent pas de sitôt de retourner dans les casernes. Céder à leurs desideratas serait un appel d’air pour tous les apprentis putschistes de la sous-région comme on l’a vu récemment au Burkina Faso, pays durement frappé aussi par une insurrection djihadiste, avec l’arrestation d’un officier accusé de vouloir renverser le régime. Robespierre, au moment de sa chute, se serait écrié, dépité : « La République est morte et les brigands triomphent !» Au Mali où le risque de « Somalisation » du pays n’a jamais été aussi grand, il faut prier que les rentiers de la crise et les démagogues de tout poil ne triomphent pas.
Par Madiambal DIAGNE
BENNO PERDUE PAR SES DIVISIONS
La dispersion des voix du camp présidentiel a conforté l’élection d'Ousmane Sonko à Ziguinchor. Diouf Sarr n’a pas su faire montre de capacités de rassembleur autour de sa personne
Tous ceux qui pouvaient être sceptiques quant à la fiabilité du processus électoral sénégalais peuvent réviser leurs appréhensions. La preuve par le dénouement du scrutin d’hier 23 janvier 2022. Les vaincus ont concédé leur défaite et les vainqueurs ont jubilé. Les résultats des élections départementales et municipales ne sont pas encore définitifs mais ils semblent refléter étrangement ceux de la dernière Présidentielle. Dans la plupart des circonscriptions du pays, les candidats présentés sous l’étiquette de la coalition Benno Bokk Yaakaar (Bby) ont été plébiscités alors que dans beaucoup d’autres, ce sont des listes parallèles, déposées par des ténors du camp présidentiel, qui n’avaient pas trouvé grâce dans les investitures et qui avaient choisi de déposer leurs propres listes pour se jauger au niveau de leurs fiefs respectifs, qui ont fini par ravir la vedette. Ces candidats ont battu campagne en proclamant leur ancrage aux côtés du Président Sall. Seulement, on avait auguré que l’éparpillement des votes, avec plusieurs listes concurrentes, allait peser négativement sur la balance de l’opposition, mais le risque s’est avéré plus grand pour le camp au pouvoir.
Benoît Sambou ouvre un boulevard à Ousmane Sonko à Ziguinchor
L’émiettement des votes potentiels de Bby entre une multitude de listes a pu constituer une réelle menace, eu égard au système électoral avec un panachage du scrutin proportionnel et un scrutin majoritaire à un tour unique. La dispersion des voix du camp présidentiel a conforté l’élection de Ousmane Sonko à Ziguinchor. Les voix engrangées par Benoît Sambou, tête de liste de Bby, ont été fatales au maire sortant, Abdoulaye Baldé, candidat de l’Ucs Mbolo mi, qui n’avait pu obtenir l’investiture de Bby. En vérité, seul Benoît Sambou n’avait pas compris que le seul moyen de barrer la route à Ousmane Sonko résidait dans un regroupement derrière Abdoulaye Baldé. Peut-être que Benoît Sambou avait d’autres motivations ! Même, la ministre Aminata Assome Diatta, qui avait abandonné son électorat de Bignona, évitant une confrontation avec Ousmane Sonko pour se réfugier à Keur Massar. A Rufisque, les divisions entre Ismaïla Madior Fall, Seydou Diouf, Souleymane Ndoye et autres se sont révélées du pain béni pour Yaw. C’est certainement le cas à Sangalcam, à Keur Massar et à Pekesse où le maire sortant, Djibo Mbaye, et l’ancien Directeur général de la Senelec, Pape Dieng, se sont neutralisés au profit de Ndiaw Thiam de Wallu Senegaal. Les mêmes divisions au sein du camp du Président Macky Sall ont compromis le sort de Abdoulaye Diouf Sarr à Dakar. Ainsi pourrait-il regretter les quelques voix glanées par la liste de Mame Mbaye Niang de Avenir Sénégal 2035 et de Euleuk Senegaal ou de Bunt Bi, toutes émanant des flancs de Bby. Aussi, Abdoulaye Diouf Sarr n’a pas su faire montre de capacités de rassembleur autour de sa personne. Nous alertions sur de tels risques dans une chronique en date du 6 décembre 2021 titrée : «Pour que Diouf Sarr gagne à Dakar.» Mais manifestement, le ministre de la Santé était autiste ou refusait d’écouter la moindre mise en garde. A son corps défendant, les divisions et aigreurs dans son camp ne lui ont pas rendu la tâche facile. On remarquera que le Président Sall a systématiquement gagné les élections nationales à Dakar depuis 2012, mais ses poulains ont toujours perdu les élections locales. Au demeurant, le camp du Président Sall a réussi à conserver la quasi-totalité des mairies qui étaient en sa possession. On rappellera que les villes de Ziguinchor et Dakar étaient dirigées par d’autres familles politiques. Partout ailleurs, si la compétition électorale a pu être âpre, il reste qu’elle n’aura pratiquement opposé que des ténors du camp présidentiel. Ceux parmi eux qui ont en effet gagné contre Bby dédient leur victoire au Président Macky Sall. On retiendra la grande défaite de Idrissa Seck à Thiès, où son poulain Yankhoba Diattara n’a pas réussi à surmonter les divisions avec Talla Sylla, le maire sortant, ainsi que des responsables de Bby.
L’opposition a perdu son pari référendaire
L’opposition semble avoir mésestimé, notamment en zone rurale, l’impact auprès des populations des réalisations du gouvernement. Les routes, les ponts, les ouvrages d’assainissement, les infrastructures de santé et les autres petites ou grandes réussites que sont la politique de filets économiques et sociaux, dont les financements aux jeunes et aux femmes ainsi que les bourses familiales, ou encore les réalisations en matière d’électrification et/ou d’hydraulique rurale, sont différentes actions qui ont été ainsi bien sanctionnées par les électeurs. Ousmane Sonko clamait partout que ces élections territoriales constituaient l’occasion de prouver l’impopularité du régime de Macky Sall, et ces élections allaient préfigurer les résultats de l’élection présidentielle de 2024. Il faisait de ces élections une sorte de référendum contre Macky Sall. Il annonçait même que si Bby gagne les élections, Macky Sall en tirerait la conséquence de se représenter à la Présidentielle de 2024. Il n’a eu de cesse de le répéter durant toute la campagne électorale, comme un leitmotiv. Certes, la coalition Yaw a remporté des victoires symboliques mais l’analyse fine des résultats ne permettrait d’accréditer l’idée d’un recul du camp présidentiel. Les élections locales sont bien différentes d’une élection présidentielle, mais si on prend pour référence la Présidentielle de 2019, le vote d’hier a épousé étrangement les mêmes configurations que celui du 24 février 2019. Ousmane Sonko peut alors déduire des résultats d’hier que le baromètre au niveau national reste très largement favorable à Macky Sall. Comment alors pourra-t-il revenir dire aux Sénégalais que Macky Sall est un Président honni par ses concitoyens ? Nous avions prévenu, dans une chronique en date du 7 septembre 2021, que «l’opposition va rater «son référendum» du 23 janvier 2022». En effet, nous écrivions que «la grande faiblesse de l’alliance (Yaw) est qu’elle ne présente pas d’offre politique autre que celle de «dégager le régime de Macky Sall». Ainsi, se trompe-t-on d’élections car présenter les joutes électorales du 23 janvier 2022 comme un référendum contre le régime de Macky Sall est une grave erreur d’appréciation pour Ousmane Sonko et ses alliés». Barthélemy Dias, qui avait le vent en poupe, a très largement érodé son capital sympathie par son discours des derniers jours de la campagne, en bravant tout le Sénégal et toutes les institutions et menaçait de mettre le feu à Dakar. Il a parlé comme son père Jean-Paul Dias en 1993, qui prescrivait aux magistrats de se payer un linceul en cas de proclamation de résultats défavorables à son camp politique, qui était celui de Me Abdoulaye Wade ! Pour autant, cela n’a pas profité à Soham El Wardini, qui a joué à l’utilitaire quand le maire Khalifa Ababacar Sall a eu des déboires judiciaires. Soham El Wardini est désormais en rupture de ban de la coalition Yaw et s’est montrée assez digne dans sa campagne électorale.
La révélation Serigne Mboup à Kaolack et les nouvelles offres politiques
Des personnalités présentées comme des leaders significatifs de l’opposition, que sont El Hadji Malick Gakou, Abdoul Mbaye et Mamadou Lamine Diallo, n’ont pas osé se présenter à une autre circonscription que celle de Twitter ou de Facebook. La réélection du maire sortant de Guédiawaye, Aliou Sall, semblait écrite d’avance, mais Ahmeth Aïdara investi par Yaw, a pu jouer les troubles fêtes. Il reste que d’autres nouvelles candidatures ont été remarquables. Celle de l’homme d’affaires, Serigne Mboup, président de la Chambre de commerce de Kaolack, à la mairie de la capitale du Saloum, a pu paraître naturelle. Serigne Mboup avait souhaité, dans un premier temps, être investi par la coalition Bby, mais faute d’obtenir l’onction du Président Macky Sall, il a initié une coalition qui a pu drainer des foules importantes, avec une offre politique nouvelle. Un réel engouement a été observé autour de sa candidature. Il devient ainsi maire de Kaolack, un maire pas hostile au camp présidentiel. Par contre, la candidature de l’ancien coordonnateur du mouvement citoyen Y’en a marre, Fadel Barro, à Kaolack, est apparu plus comme une prétention mal placée qu’une offre politique sérieuse. La stratégie du patron de médias, Bougane Guèye Dany, de la coalition Gueum sa bopp (Gsb) a été d’être à l’affut, pour offrir sa bannière à tout frustré ou toute personne qui aurait des velléités de déposer une candidature. Qui en veut, en voilà ! C’est ainsi que les couleurs de Guem sa bopp sont très présentes à travers le pays, mais malheureusement cela ne s’est pas traduit en victoires électorales éclatantes. Bougane Guèye Dany pourra toujours se consoler de brandir un nombre relativement importants de conseillers municipaux élus sous les couleurs de sa coalition. Mais est-ce pour autant que cela signifierait un ancrage politique durable ? Un autre enseignement et pas des moindres, des joutes électorales du 23 janvier 2022, est qu’on a assisté à l’irruption de nombreux jeunes cadres qui ont brigué les suffrages des électeurs. Ce nouvel engouement pour la politique annonce-t-il un regain d’intérêt des technocrates pour les activités politiques ? Ils commencent à être nombreux à se dire que «si vous ne vous occupez pas de la politique, la politique s’occupera de vous». Alors, la redistribution des cartes dans les différentes formations politiques semble s’imposer. Le Président Macky Sall devra alors travailler à reconstituer sa famille politique, à la souder davantage et surtout à oser renouveler son personnel politique.
LE PRÉSIDENT BURKINABÈ ARRÊTÉ
Le président du Burkina Faso est détenu par des soldats mutins dans un camp militaire, ont indiqué lundi des sources à France 24, au lendemain d'une mutinerie dans plusieurs bases du pays et de violents échanges de tirs dimanche soir à Ouagadougou
Le président du Burkina Faso, Roch Kaboré, est détenu par des soldats mutins dans un camp militaire, ont indiqué lundi des sources à France 24, au lendemain d'une mutinerie dans plusieurs bases du pays et de violents échanges de tirs dimanche soir à Ouagadougou.
Le président du Burkina Faso, Roch Marc Christian Kaboré, est détenu, lundi 24 janvier, par des soldats mutins dans un camp militaire, ont indiqué des sources à France 24, au lendemain d'une journée de manifestations contre le pouvoir marquée par des mutineries dans plusieurs bases du pays.
Des soldats se sont mutinés dimanche dans plusieurs casernes du Burkina Faso, dont celles de Sangoulé Lamizana et de Baba Sy, pour réclamer le départ des chefs de l'armée et des "moyens adaptés" à la lutte contre les jihadistes.
Des tirs ont été entendus dimanche en fin de journée à Ouagadougou près de la résidence du président du Burkina Faso, ont rapporté des habitants à l'AFP.
Un hélicoptère, tous feux éteints, a également survolé le quartier de la Patte d'oie où se situe la résidence, au moment où ont eu lieu les tirs qui, d'abord nourris, sont devenus ensuite plus sporadiques, selon des habitants du quartier.
Des tirs d'une grande intensité ont également été entendus par des résidents presque au même moment dans les camps militaires Sangoulé Lamizana et Baba Sy de la capitale burkinabè.
Comme le Mali et le Niger voisins, le Burkina Faso est pris dans une spirale de violences attribuées à des groupes armés jihadistes, affiliés à Al-Qaïda et au groupe État islamique.
Les attaques qui visent civils et militaires sont de plus en plus fréquentes et en grande majorité concentrées dans le nord et l'est du pays.
Les violences des groupes jihadistes ont fait en près de sept ans plus de 2 000 morts et contraint 1,5 million de personnes à fuir leurs foyers.