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5 août 2025
VOTE-SANCTION CONTRE IDY, THIÈS NE DIGÈRE PAS «MBOUROK SOOW »
Une véritable tempête s’est abattue sur Thiès. Les premiers résultats provisoires issus des élections territoriales de ce dimanche 23 janvier 2022 ont créé la grande surprise dans presque tous les centres de vote dans la Cité du Rail
Thiès, la ville rebelle qui a toujours craché sur les «retrouvailles contre-nature» entre le Président Macky Sall et l'ancien Premier ministre Idrissa Seck, vient de prouver, à travers les élections territoriales de ce dimanche 23 janvier 2022, qu'elle peine à digérer l'Alliance «Mbourok ak Soow».
Une véritable tempête s’est abattue sur Thiès. Les premiers résultats provisoires issus des élections territoriales de ce dimanche 23 janvier 2022 ont créé la grande surprise dans presque tous les centres de vote dans la Cité du Rail. Pour la première fois, le leader du Rewmi risque de perdre son hégémonie au niveau de sa base naturelle. Les résultats parcellaires étant largement favorables à Yaw et à la coalition citoyenne And Siggil Thiès dirigée par Abdoulaye Dièye.
Une situation d'autant plus critique pour la coalition présidentielle Benno bokk yaakaar que même le président du Conseil économique, social et environnemental (Cese) a été, pour la première fois dans l'histoire de la vie politique thiessoise, battu à plate couture dans son bureau de vote, au centre Malick Kaïré Diaw, où il a été tristement malmené par le leader de la coalition Réwwum Ngor, Thierno Alassane Sall, qu'il avait pourtant très sous-estimé. Un fait inédit !
En effet depuis 2003, les élections locales n’étaient, pour les Thiessoiss, qu’une simple formalité pour réconforter la posture hégémonique du parti Rewmi et de son leader Idrissa Seck. Aujourd’hui, la donne semble changer. Les premières tendances qui se dégagent des urnes au niveau de la commune de Thiès-Est sont favorables à la coalition Yewwi askan wi qui a pesé de tout son poids dans le département avec le candidat Pr Mamadou Mboup et le Pr Babacar Diop à la mairie de Ville. Il en va presque de même pour Abdoulaye Dièye avec son mouvement satellite And Siggil Thiès, l’autre Bby de la ville de Thiès. Ragaillardi par l’arrivée de dissidents rewmistes, entre autres mécontents de la coalition Bby, le leader du mouvement And Siguil Thiès, candidat à la mairie Est et à celle de la Ville, n’augure plus de ses forces et a élevé la barre assez haut. Que dire du leader de Réwwum Ngor, Thierno Alassane Sall, qui raflera littéralement la mise au niveau des centres de vote Thierno Ciré Elimane Sall, Malick Kairé et Aly Ba où il a voté.
A la tête d’une coalition assez significative, pour le contrôle de la commune Ouest et de la Ville, il s’est, en effet, engouffrer dans les brèches ouvertes et tisser sa propre toile pour renforcer sa base politique et affective. Aussi il a eu tout le temps de réveiller et de redynamiser tout le dispositif politique qu’il avait mis en place du temps de sa toute-puissance au sein du parti au pouvoir. A Tivaouane, également, selon les premières tendances qui se dégagent des urnes au niveau de la commune, le député Demba Diop Sy a raflé la mise au plus grand centre du vote de la ville, Ecole.
par Barka Ba
LE MALI, LA CEDEAO ET LES NOUVEAUX POPULISTES
Avoir la France pour seule ligne de mire relève d’une grille d’analyse hémiplégique. Le risque de « Somalisation » du pays n’a jamais été aussi grand. Il faut prier que les rentiers de la crise et les démagogues de tout poil ne triomphent pas
« Delenda Carthago » ! On raconte que Caton l’ancien, durant les guerres puniques qui opposèrent Rome à Carthage, martelait invariablement « qu’il faut détruire Carthage », quelque que soit le thème qui était débattu au Sénat. Au Sahel, Caton semble avoir beaucoup d’émules, qui font de la présence militaire française, l’Alpha et l’Omega de tous les malheurs qui secouent cette partie du continent. Mais, puisqu’il n’est plus permis de débattre sereinement de cette question sans être taxé de « pro- français » et tutti quanti, l’auteur de ces lignes tient à lever, d’emblée, toute équivoque. En une vingtaine d’années de pratique à éclipses du métier de journaliste et d’analyste politique, on ne trouvera pas dans mes écrits une ligne qui fait l’apologie de l’ancienne puissance coloniale. Bien au contraire ! Pour ne prendre que quelques exemples, au lendemain de l’élection de Nicolas Sarkozy comme président de la République française, j’avais écrit un article publié par Le Courrier International et repris par Le Monde. Son titre ? « Un pyromane à l’Elysée ». Je prédisais, vu le comportement de caïd de l’impétrant, qu’il allait mettre littéralement le feu aux poudres. Ce qui était advenu quelques années plus tôt quand il était ministre de l’Intérieur avec les émeutes qui firent flamber les banlieues françaises. L’agité de l’Elysée déclenchera plus tard un autre incendie, la guerre de Libye, point de départ de la déstabilisation en profondeur du Sahel.
Mieux, Directeur de l’information de la Tfm, l’un de mes meilleurs souvenirs dans cette rédaction fut d’avoir pris la responsabilité entière de faire inviter, grâce au Docteur Dialo Diop du Rnd, au journal de 20H, l’historienne Armelle Mabon qui revisita le bilan du massacre des Tirailleurs sénégalais du camp de Thiaroye. Les révélations de cette dame teigneuse, honnie par une bonne partie de l’establishment militaire français, firent l’effet d’une bombe. Beaucoup de journaux embrayèrent dessus pour réclamer des comptes à l’ancienne puissance coloniale. Pour boucler la boucle, dans la même foulée, je partis interviewer à Diakhao le vieux Biram Senghor dont le père Mbap, fut l’une des victimes de cet effroyable massacre et dont il réclame en vain depuis la réhabilitation. Cette tragédie qui frappa la famille Senghor n’est que le prolongement d’une longue tradition de violence d’Etat de la part de la France. Une violence incarnée à travers les siècles par de sinistres personnages comme Joseph Fouché, conventionnel régicide pendant la Révolution française, surnommé « le mitrailleur de Lyon », ville où il exécuta des centaines de personnes avant de tourner casaque et devenir ministre de la Police, le général Paul Aussaresses, bourreau des nationalistes algériens qu’il se vantait, au soir de sa vie, d’avoir massacré « sans regret ni remords » ou encore le tristement célèbre Jacques Foccart, âme damnée du gaullisme et architecte d’un nombre incalculable de barbouzeries et de coups tordus en Afrique. De la répression de l’insurrection malgache qui fit des dizaines de milliers de morts à l’anéantissement du maquis de l’UPC conduit par l’héroïque Ruben Um Nyobé, qui fit autant de victimes, la France a laissé une longue trainée de poudre et de sang sur le continent. Il faudrait des rayons entiers de bibliothèque pour documenter l’étendue de ces crimes dont elle ne s’est jamais excusée. Cela dit, essayons maintenant d’examiner sereinement les faits qui se déroulent actuellement au Mali et au Sahel, problématiques majeures dont se sont emparés des populistes et des gourous de sous-préfecture qui, confondant histoire et hystérie, font régner une terreur médiatique sur les réseaux sociaux où l’anathème tient lieu d’argumentation et les logorrhées font office de réflexion .
Il ne fait aucun doute que la France porte une responsabilité historique dans la déstabilisation en cours du Sahel, consécutive à la chute du colonel Khadafi. Avec le retour de la Lybie avec armes et bagages des combattants touarègues de la « légion verte » qui ont tôt fait de relancer leur irrédentisme atavique, avant de se faire doubler par des djihadistes, la boîte de Pandore était ouverte au Mali. Mais si le pays a pu sombrer aussi rapidement dans le chaos, c’est aussi qu’à quelques exceptions près, il le doit à l’impéritie de la plupart de ses dirigeants successifs qui se sont souvent signalés par une gestion erratique de l’Etat. Le clientélisme, le népotisme, la corruption endémique et le manque de justice sociale ont fait le lit de l’insurrection islamiste dans les zones où les populations ont toujours été livrées à elles-mêmes et ont servi de caisse de résonnance au djihadiste Amadou Koufa et ses séides. Pire, c’est le coup d’Etat du capitaine Amadou Haya Sanogo qui renversa le Président Amadou Toumani Touré en 2012 qui précipita la déroute de l’armée malienne et permis l’occupation du Nord par les rebelles touarègues et les insurgés islamistes.
Cependant, quelques que soient ses turpitudes passées, présentes et à venir, il faut avoir l’honnêteté de reconnaitre que c’est l’intervention décisive de la France à Konna, décidée par François Hollande, qui stoppa les colonnes djihadistes. Sans le déclenchement de l’ « Opération Serval », on parlerait aujourd’hui très certainement de l’émirat du Malistan. C’est donc vraiment enfoncer des portes grandement ouvertes de dire que la France est au Mali d’abord pour sauvegarder « ses intérêts. » Bousculée par des puissances émergentes, l’ancienne Métropole, dans un mélange de condescendance et de paternalisme, plus que le pillage largement fantasmé des ressources du Mali, est d’abord intervenue dans ce pays pour « tenir son rang » et porter ce qu’elle croit être « le fardeau de l’homme blanc ». Les anciennes colonies de son « pré carré » étant l’un des rares endroits où elle peut encore garder l’illusion de jouer dans la cour des grands. Pour autant, il serait réducteur est illusoire de croire que la France est seule, comme le répètent à tout bout de champs les révolutionnaires de salon, à gérer ses « intérêts » au Mali. Pendant tout le temps qu’il a été au pouvoir, le Président mauritanien Ould Abdel Aziz a fait de la question malienne une sur-priorité, craignant une contagion à ses frontières. Plusieurs fois, des unités de l’armée mauritanienne ont pénétré ainsi en profondeur en territoire malien pour frapper des bases « terroristes ». Un moment, « Aziz » a même discrètement joué le rôle d’un véritable proconsul au Mali, en s’activant de manière décisive, grâce à ses nombreux réseaux sur le terrain, pour la réélection du Président Ibrahim Boubacar Keïta, fortement affaibli par sa gestion de cette crise proteiforme. Que dire de l’Algérie, parrain et garant des Accords d’Alger, que des rumeurs tenaces mais invérifiables, soupçonnent de jouer un rôle trouble dans la traque du djihadiste en chef Iyad Aghali ? Longtemps à la traine face à la menace de contagion islamiste, même le Sénégal est en train de mettre les bouchés doubles pour se constituer un glacis sécuritaire à l’Est. Et concernant la stratégie de lutte contre les djihadistes, c’est peu de dire que le Niger, pays également frontalier du Mali, n’a jamais été sur la même longueur d’onde que Bamako, surtout depuis l’élection de Mouhamed Bazoum, grand connaisseur de la problématique sécuritaire au Sahel en tant qu’ancien ministre de l’Intérieur de son pays. Si on ajoute à cela que la Turquie, le Qatar et maintenant la Russie, via son bras armé officieux Wagner, sont à l’affût pour jouer leur partition au Mali, avoir la France pour seule ligne de mire relève d’une grille d’analyse trop hémiplégique.
C’est dans ce méli-mélo géopolitique et dans un contexte sécuritaire tendu qu’est intervenu en Août 2020 le coup de force de la bande du colonel Assimi Goita, dont certaines figures n’étaient pas à leur premier putsch. C’est le cas du colonel Malick Diaw, actuel président du « Parlement » de la junte de Bamako, le Conseil national de Transition (CNT). La Cedeao, organe aujourd’hui voué aux gémonies par de larges secteurs de l’opinion publique malienne, avait plutôt fait preuve de mansuétude à l’égard des jeunes officiers. Mais, moins d’un an après leur arrivée au pouvoir, le colonel Goita et ses compagnons, opéraient un second coup de force pour éjecter la composante civile de la Transition incarnée par le président Bah Ndao et le Premier ministre Moctar Ouane, qu’ils avaient pourtant cooptés, au motif, entre autres, qu’ils prenaient leurs ordres de l’Elysée. La Cedeao, en dépit de ses réussites incontestables au Libéria, en Guinée Bissau ou plus récemment en Gambie où sa pression militaire a permis le départ du pouvoir de Yahya Jammeh, malgré des moyens très limités, n’a toujours pas bonne presse auprès de larges couches de la population africaine. Son image de « syndicat de chefs d’Etats » lui colle à la peau comme une tunique de Nessus. Son peu d’empressement à corser son protocole additionnel sur la démocratie et la bonne gouvernance, dans le but de condamner les coups d’Etat constitutionnels qui servent souvent de matrices aux coups d’Etat militaires, a creusé davantage un fossé entre la Cedeao et des populations révulsées par l’incurie de certains de leurs dirigeants et aspirant légitimement à un meilleur leadership.
Mais, pour autant, faut-il jeter le bébé avec l’eau du bain ? Autrement dit, au risque d’aggraver son cas, l’institution pouvait-elle laisser la junte dirigée par Assimi Goita dont les engagements initiaux relèvent encore de l’ordre des promesses, pousser l’audace jusqu’à proposer une transition comprise entre « six mois et 5 ans » et tourner ainsi en bourrique le médiateur désigné par l’instance sous-régionale, en l’occurrence l’ancien président nigérian Goodluck Jonathan ? Penser que le président Buhari, dirigeant à la très forte personnalité et lui-même ancien putschiste reconverti à la démocratie, pouvait laisser passer un tel affront, montre le manque de maturité politique de la junte malienne et souligne l’ignorance crasse de leurs supporteurs qui voient partout la main de la France, dans une sorte de délire monomaniaque.
De la complexité de la crise malienne, les drogués du buzz et les camés des « like » qui sévissent sur les réseaux sociaux, n’ont cure. Ces Torquemada 2.0, avec une incroyable paresse intellectuelle, préfèrent chaque jour distiller le venin de la désinformation et de la manipulation. Ils se veulent les agents autoproclamés de la police de la circulation de la pensée, condamnant au bûcher médiatique toute voix dissonante. Aussi dures que soient les sanctions de la Cedeao pour les populations maliennes déjà fortement éprouvées, elles étaient prévisibles devant l’autisme suicidaire du colonel Goïta et la fuite en avant orchestrée par son Premier ministre Choguel Maïga. Devenu l’incarnation du nouveau nationalisme africain pour ses aficionados, l’homme multiplie les coups d’éclat et les coups de menton, dans une surenchère populiste permanente. Pourtant, le parcours sinueux de ce politicien extrêmement ambitieux devrait inciter ceux qui en font leur héros à la prudence. Ancien membre du RPM, le parti de l’ancien président Moussa Traoré, Choguel Maïga a été aussi ministre sous le règne d’Amadou Toumani Touré, avant de rallier le gouvernement d’Ibrahim Boubacar Keita. Il en sera même le porte-parole zélé avant de lâcher brutalement IBK et adhérer au M5 RFP, organisation dont les manifestations monstres exigeant le départ de l’ancien président, ont servi de cheval de Troie aux militaires pour prendre le pouvoir. La vérité avec la junte malienne, c’est que les jeunes officiers aux commandes de cet immense Etat ont pris goût au pouvoir et n’envisagent pas de sitôt de retourner dans les casernes. Céder à leurs desideratas serait un appel d’air pour tous les apprentis putschistes de la sous-région comme on l’a vu récemment au Burkina Faso, pays durement frappé aussi par une insurrection djihadiste, avec l’arrestation d’un officier accusé de vouloir renverser le régime. Robespierre, au moment de sa chute, se serait écrié, dépité : « La République est morte et les brigands triomphent !» Au Mali où le risque de « Somalisation » du pays n’a jamais été aussi grand, il faut prier que les rentiers de la crise et les démagogues de tout poil ne triomphent pas.
Par Madiambal DIAGNE
BENNO PERDUE PAR SES DIVISIONS
La dispersion des voix du camp présidentiel a conforté l’élection d'Ousmane Sonko à Ziguinchor. Diouf Sarr n’a pas su faire montre de capacités de rassembleur autour de sa personne
Tous ceux qui pouvaient être sceptiques quant à la fiabilité du processus électoral sénégalais peuvent réviser leurs appréhensions. La preuve par le dénouement du scrutin d’hier 23 janvier 2022. Les vaincus ont concédé leur défaite et les vainqueurs ont jubilé. Les résultats des élections départementales et municipales ne sont pas encore définitifs mais ils semblent refléter étrangement ceux de la dernière Présidentielle. Dans la plupart des circonscriptions du pays, les candidats présentés sous l’étiquette de la coalition Benno Bokk Yaakaar (Bby) ont été plébiscités alors que dans beaucoup d’autres, ce sont des listes parallèles, déposées par des ténors du camp présidentiel, qui n’avaient pas trouvé grâce dans les investitures et qui avaient choisi de déposer leurs propres listes pour se jauger au niveau de leurs fiefs respectifs, qui ont fini par ravir la vedette. Ces candidats ont battu campagne en proclamant leur ancrage aux côtés du Président Sall. Seulement, on avait auguré que l’éparpillement des votes, avec plusieurs listes concurrentes, allait peser négativement sur la balance de l’opposition, mais le risque s’est avéré plus grand pour le camp au pouvoir.
Benoît Sambou ouvre un boulevard à Ousmane Sonko à Ziguinchor
L’émiettement des votes potentiels de Bby entre une multitude de listes a pu constituer une réelle menace, eu égard au système électoral avec un panachage du scrutin proportionnel et un scrutin majoritaire à un tour unique. La dispersion des voix du camp présidentiel a conforté l’élection de Ousmane Sonko à Ziguinchor. Les voix engrangées par Benoît Sambou, tête de liste de Bby, ont été fatales au maire sortant, Abdoulaye Baldé, candidat de l’Ucs Mbolo mi, qui n’avait pu obtenir l’investiture de Bby. En vérité, seul Benoît Sambou n’avait pas compris que le seul moyen de barrer la route à Ousmane Sonko résidait dans un regroupement derrière Abdoulaye Baldé. Peut-être que Benoît Sambou avait d’autres motivations ! Même, la ministre Aminata Assome Diatta, qui avait abandonné son électorat de Bignona, évitant une confrontation avec Ousmane Sonko pour se réfugier à Keur Massar. A Rufisque, les divisions entre Ismaïla Madior Fall, Seydou Diouf, Souleymane Ndoye et autres se sont révélées du pain béni pour Yaw. C’est certainement le cas à Sangalcam, à Keur Massar et à Pekesse où le maire sortant, Djibo Mbaye, et l’ancien Directeur général de la Senelec, Pape Dieng, se sont neutralisés au profit de Ndiaw Thiam de Wallu Senegaal. Les mêmes divisions au sein du camp du Président Macky Sall ont compromis le sort de Abdoulaye Diouf Sarr à Dakar. Ainsi pourrait-il regretter les quelques voix glanées par la liste de Mame Mbaye Niang de Avenir Sénégal 2035 et de Euleuk Senegaal ou de Bunt Bi, toutes émanant des flancs de Bby. Aussi, Abdoulaye Diouf Sarr n’a pas su faire montre de capacités de rassembleur autour de sa personne. Nous alertions sur de tels risques dans une chronique en date du 6 décembre 2021 titrée : «Pour que Diouf Sarr gagne à Dakar.» Mais manifestement, le ministre de la Santé était autiste ou refusait d’écouter la moindre mise en garde. A son corps défendant, les divisions et aigreurs dans son camp ne lui ont pas rendu la tâche facile. On remarquera que le Président Sall a systématiquement gagné les élections nationales à Dakar depuis 2012, mais ses poulains ont toujours perdu les élections locales. Au demeurant, le camp du Président Sall a réussi à conserver la quasi-totalité des mairies qui étaient en sa possession. On rappellera que les villes de Ziguinchor et Dakar étaient dirigées par d’autres familles politiques. Partout ailleurs, si la compétition électorale a pu être âpre, il reste qu’elle n’aura pratiquement opposé que des ténors du camp présidentiel. Ceux parmi eux qui ont en effet gagné contre Bby dédient leur victoire au Président Macky Sall. On retiendra la grande défaite de Idrissa Seck à Thiès, où son poulain Yankhoba Diattara n’a pas réussi à surmonter les divisions avec Talla Sylla, le maire sortant, ainsi que des responsables de Bby.
L’opposition a perdu son pari référendaire
L’opposition semble avoir mésestimé, notamment en zone rurale, l’impact auprès des populations des réalisations du gouvernement. Les routes, les ponts, les ouvrages d’assainissement, les infrastructures de santé et les autres petites ou grandes réussites que sont la politique de filets économiques et sociaux, dont les financements aux jeunes et aux femmes ainsi que les bourses familiales, ou encore les réalisations en matière d’électrification et/ou d’hydraulique rurale, sont différentes actions qui ont été ainsi bien sanctionnées par les électeurs. Ousmane Sonko clamait partout que ces élections territoriales constituaient l’occasion de prouver l’impopularité du régime de Macky Sall, et ces élections allaient préfigurer les résultats de l’élection présidentielle de 2024. Il faisait de ces élections une sorte de référendum contre Macky Sall. Il annonçait même que si Bby gagne les élections, Macky Sall en tirerait la conséquence de se représenter à la Présidentielle de 2024. Il n’a eu de cesse de le répéter durant toute la campagne électorale, comme un leitmotiv. Certes, la coalition Yaw a remporté des victoires symboliques mais l’analyse fine des résultats ne permettrait d’accréditer l’idée d’un recul du camp présidentiel. Les élections locales sont bien différentes d’une élection présidentielle, mais si on prend pour référence la Présidentielle de 2019, le vote d’hier a épousé étrangement les mêmes configurations que celui du 24 février 2019. Ousmane Sonko peut alors déduire des résultats d’hier que le baromètre au niveau national reste très largement favorable à Macky Sall. Comment alors pourra-t-il revenir dire aux Sénégalais que Macky Sall est un Président honni par ses concitoyens ? Nous avions prévenu, dans une chronique en date du 7 septembre 2021, que «l’opposition va rater «son référendum» du 23 janvier 2022». En effet, nous écrivions que «la grande faiblesse de l’alliance (Yaw) est qu’elle ne présente pas d’offre politique autre que celle de «dégager le régime de Macky Sall». Ainsi, se trompe-t-on d’élections car présenter les joutes électorales du 23 janvier 2022 comme un référendum contre le régime de Macky Sall est une grave erreur d’appréciation pour Ousmane Sonko et ses alliés». Barthélemy Dias, qui avait le vent en poupe, a très largement érodé son capital sympathie par son discours des derniers jours de la campagne, en bravant tout le Sénégal et toutes les institutions et menaçait de mettre le feu à Dakar. Il a parlé comme son père Jean-Paul Dias en 1993, qui prescrivait aux magistrats de se payer un linceul en cas de proclamation de résultats défavorables à son camp politique, qui était celui de Me Abdoulaye Wade ! Pour autant, cela n’a pas profité à Soham El Wardini, qui a joué à l’utilitaire quand le maire Khalifa Ababacar Sall a eu des déboires judiciaires. Soham El Wardini est désormais en rupture de ban de la coalition Yaw et s’est montrée assez digne dans sa campagne électorale.
La révélation Serigne Mboup à Kaolack et les nouvelles offres politiques
Des personnalités présentées comme des leaders significatifs de l’opposition, que sont El Hadji Malick Gakou, Abdoul Mbaye et Mamadou Lamine Diallo, n’ont pas osé se présenter à une autre circonscription que celle de Twitter ou de Facebook. La réélection du maire sortant de Guédiawaye, Aliou Sall, semblait écrite d’avance, mais Ahmeth Aïdara investi par Yaw, a pu jouer les troubles fêtes. Il reste que d’autres nouvelles candidatures ont été remarquables. Celle de l’homme d’affaires, Serigne Mboup, président de la Chambre de commerce de Kaolack, à la mairie de la capitale du Saloum, a pu paraître naturelle. Serigne Mboup avait souhaité, dans un premier temps, être investi par la coalition Bby, mais faute d’obtenir l’onction du Président Macky Sall, il a initié une coalition qui a pu drainer des foules importantes, avec une offre politique nouvelle. Un réel engouement a été observé autour de sa candidature. Il devient ainsi maire de Kaolack, un maire pas hostile au camp présidentiel. Par contre, la candidature de l’ancien coordonnateur du mouvement citoyen Y’en a marre, Fadel Barro, à Kaolack, est apparu plus comme une prétention mal placée qu’une offre politique sérieuse. La stratégie du patron de médias, Bougane Guèye Dany, de la coalition Gueum sa bopp (Gsb) a été d’être à l’affut, pour offrir sa bannière à tout frustré ou toute personne qui aurait des velléités de déposer une candidature. Qui en veut, en voilà ! C’est ainsi que les couleurs de Guem sa bopp sont très présentes à travers le pays, mais malheureusement cela ne s’est pas traduit en victoires électorales éclatantes. Bougane Guèye Dany pourra toujours se consoler de brandir un nombre relativement importants de conseillers municipaux élus sous les couleurs de sa coalition. Mais est-ce pour autant que cela signifierait un ancrage politique durable ? Un autre enseignement et pas des moindres, des joutes électorales du 23 janvier 2022, est qu’on a assisté à l’irruption de nombreux jeunes cadres qui ont brigué les suffrages des électeurs. Ce nouvel engouement pour la politique annonce-t-il un regain d’intérêt des technocrates pour les activités politiques ? Ils commencent à être nombreux à se dire que «si vous ne vous occupez pas de la politique, la politique s’occupera de vous». Alors, la redistribution des cartes dans les différentes formations politiques semble s’imposer. Le Président Macky Sall devra alors travailler à reconstituer sa famille politique, à la souder davantage et surtout à oser renouveler son personnel politique.
LE PRÉSIDENT BURKINABÈ ARRÊTÉ
Le président du Burkina Faso est détenu par des soldats mutins dans un camp militaire, ont indiqué lundi des sources à France 24, au lendemain d'une mutinerie dans plusieurs bases du pays et de violents échanges de tirs dimanche soir à Ouagadougou
Le président du Burkina Faso, Roch Kaboré, est détenu par des soldats mutins dans un camp militaire, ont indiqué lundi des sources à France 24, au lendemain d'une mutinerie dans plusieurs bases du pays et de violents échanges de tirs dimanche soir à Ouagadougou.
Le président du Burkina Faso, Roch Marc Christian Kaboré, est détenu, lundi 24 janvier, par des soldats mutins dans un camp militaire, ont indiqué des sources à France 24, au lendemain d'une journée de manifestations contre le pouvoir marquée par des mutineries dans plusieurs bases du pays.
Des soldats se sont mutinés dimanche dans plusieurs casernes du Burkina Faso, dont celles de Sangoulé Lamizana et de Baba Sy, pour réclamer le départ des chefs de l'armée et des "moyens adaptés" à la lutte contre les jihadistes.
Des tirs ont été entendus dimanche en fin de journée à Ouagadougou près de la résidence du président du Burkina Faso, ont rapporté des habitants à l'AFP.
Un hélicoptère, tous feux éteints, a également survolé le quartier de la Patte d'oie où se situe la résidence, au moment où ont eu lieu les tirs qui, d'abord nourris, sont devenus ensuite plus sporadiques, selon des habitants du quartier.
Des tirs d'une grande intensité ont également été entendus par des résidents presque au même moment dans les camps militaires Sangoulé Lamizana et Baba Sy de la capitale burkinabè.
Comme le Mali et le Niger voisins, le Burkina Faso est pris dans une spirale de violences attribuées à des groupes armés jihadistes, affiliés à Al-Qaïda et au groupe État islamique.
Les attaques qui visent civils et militaires sont de plus en plus fréquentes et en grande majorité concentrées dans le nord et l'est du pays.
Les violences des groupes jihadistes ont fait en près de sept ans plus de 2 000 morts et contraint 1,5 million de personnes à fuir leurs foyers.
Chers amis et camarades, mon équipe de campagne vient de compiler l’ensemble des résultats pour l’élection du maire de la ville de Guediawaye qui consacre l’élection du candidat de de YAW. Je le félicite et lui souhaite pleins succès.
Je remercie la population de Guédiawaye et encourage la coalition Benno Bokk Yakaar.
Ma passion et mon engagement pour Guédiawaye restent intacts.
JE FELICITE LE MAIRE SORTANT DE SAINT-LOUIS POUR SA VICTOIRE
Votre choix ne s’est pas porté sur ma candidature, je le respecte. Je remercie toutes celles et ceux qui ont voté pour moi et pour la coalition notamment la population de Dakar Bango qui m’a fait gagner les sept bureaux de l’École Serigne Babacar Guèye
"Message de remerciement et de félicitations, chères concitoyennes et chers concitoyens de la Commune de Saint Louis, je vous ai soumis ma candidature pour présider à la destinée de notre chère ville pour les cinq prochaines années autour du Programme Ambitieux Réaliste et Réalisable et de la Coalition And ak MTN liggeey NDAR.
Votre choix ne s’est pas porté sur ma candidature, je le respecte.
Je remercie toutes celles et ceux qui ont voté pour moi et pour la coalition notamment la population de Dakar Bango qui m’a fait gagner les sept bureaux de l’École Serigne Babacar Guèye.
Je remercie également tous nos leaders et militants qui se sont fortement mobilisés durant toute la campagne électorale.