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16 juin 2025
UN DIRECTEUR D’ÉCOLE CONDAMNÉ À SEPT ANS DE RÉCLUSION CRIMINELLE À DIOURBEL
Le tribunal de grande instance (TGI) de Diourbel (centre) a requis une peine de réclusion criminelle de sept ans à l’encontre du directeur d’école Baba Ba, jugé coupable d’actes de pédophilie, de détournement et de corruption d’une mineure
Diourbel, 6 déc (APS) - Le tribunal de grande instance (TGI) de Diourbel (centre) a requis une peine de réclusion criminelle de sept ans à l’encontre du directeur d’école Baba Ba, jugé coupable d’actes de pédophilie, de détournement et de corruption d’une mineure, a constaté l’APS, lundi.
Le tribunal a reçu la constitution de partie civile de Ndiogou Niang, représentant légal de la victime, sa fille.
La chambre criminelle du TGI a également condamné l’ancien directeur de l’école publique élémentaire du village de Ndock à payer 3 millions de francs CFA à la partie civile pour dommages et intérêts.
Le 12 mai, 2021 Ndiogou Niang s’est rendu à la brigade de gendarmerie de Mbacké pour dénoncer Baba Ba, auquel il reproche d’avoir abusé sexuellement de sa fille âgée de 15 ans.
Le ministère public a requis une peine de dix ans de réclusion criminelle contre l’accusé. Ce dernier ne mérite pas la clémence, soutient le procureur près le tribunal de grande instance de Diourbel.
Devant le tribunal, Baba Ba a contesté l’aveu qu’il a fait à la gendarmerie et devant le magistrat instructeur. Il avait reconnu, devant eux, avoir entretenu trois fois des rapports sexuels avec la fille mineure.
Le ministre du Commerce et des Petites et Moyennes entreprises, Aminata Assome Diatta, a procédé, lundi, au lancement officielle de la 29e édition de la Foire internationale de Dakar (FIDAK)
Dakar, 6 déc (APS) – Le ministre du Commerce et des Petites et Moyennes entreprises, Aminata Assome Diatta, a procédé, lundi, au lancement officielle de la 29e édition de la Foire internationale de Dakar (FIDAK), organisée par le Centre international du commerce extérieur du Sénégal (CICES).
’’Promouvoir l’agrobusiness pour un développement économique et social durable’’ est le thème de la présente édition dont le pays invité d’honneur est le Pakistan. Elle est organisée en même temps que la 17e foire commerciale des Etats membres de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), une manifestation que le Sénégal avait déjà abritée en 2017.
Au total, ’’vingt-neuf nationalités, dont deux en provenance des pays membres de la CEDEA, prennent part à cette importante manifestation, vitrine de notre savoir-faire, et facteur d’intégration à travers la diplomatie économique’’, a souligné Aminata Assome Diatta.
Revenant sur le thème de cette édition, elle a déclaré que l’agrobusiness doit être un pilier de développement économique afin de favoriser la création d’emplois pour une rupture totale des inégalités.
Les réflexions vont porter sur ’’les enjeux et défis de développement du secteur’’, lequel, dit-elle, nécessite ’’toute une réforme de la chaîne de valeur, à travers une ’’modernisation des techniques et procédures plus adéquates pour faire face à la concurrence mondiale, tout en préservant l’environnement, sans pour autant perdre de vue, l’enjeu de la souveraineté alimentaire.’’
Elle estime que la Fidak, de par son expérience, et de par ses innovations à venir, constituera un levier important pour la promotion de cette activité, moteur de développement de l’Afrique’’. Elle contribuera aussi, dit-elle, à la valorisation de la production nationale, en prenant en compte les spécificités de chaque région.
A ce propos, le directeur général du CICES, Salihou Keita, a annoncé que des partenariats sont en cours avec les chambres de commerce des quatorze régions du Sénégal, pour diversifier et délocaliser la FIDAK qui, selon, lui ne doit plus être circonscrite à Dakar uniquement.
’’Et dans cette dynamique de moderniser et d’innover la foire, nous avons envisagé, dès 2022, des foires dédiées, délocalisées à l’intérieur du pays en prenant en compte des potentialités de chaque région’’, a-t-il déclaré.
Il en sera ainsi, selon lui, de la foire de l’arachide à Kaolack, la foire de la pêche et de l’aquaculture à Mbour et à Thiès, la foire du riz à Saint-Louis et celle de l’automobile à Dakar.
Elle a par ailleurs annoncé la réhabilitation prochaine du CICES pour répondre aux atteintes légitimes du public.
Selon lui, la direction du CICES s’est ainsi résolument inscrite dans une dynamique de professionnalisation de la FIDAK, à travers un changement de paradigmes, pour aller vers une meilleure gestion des aires d’exposition, sans en exclure le secteur informel.
Le maire de la ville de Dakar, Soham El Wardini, tout en se réjouissant de la bonne organisation de cette vitrine de l’économie nationale et de l’inventivité du pays, a également invité les différents visiteurs et exposants au respect des mesures barrières pour endiguer la pandémie de Covid-19 qui a été à l’origine de ces deux années de suspension de la foire.
LA RÉÉLECTION D’ADAMA BARROW VA RENFORCER LES RELATIONS ENTRE BANJUL ET DAKAR
La réélection d’Adama Barrow à la présidence de son pays va consolider les bonnes relations économiques et politiques sénégalo-gambiennes, a déclaré lundi l’ambassadeur et haut-commissaire du Sénégal en Gambie, Bassirou Sène
Banjul, 6 déc (APS) – La réélection d’Adama Barrow à la présidence de son pays va consolider les bonnes relations économiques et politiques sénégalo-gambiennes, a déclaré lundi l’ambassadeur et haut-commissaire du Sénégal en Gambie, Bassirou Sène.
‘’Cette réélection va renforcer et consolider les relations politiques et économiques entre les deux Etats’’, espère M. Sène.
Il s’entretenait avec des journalistes de son pays effectuant une mission en Gambie pour l’élection présidentielle qu’organisait ce pays, samedi.
‘’Depuis décembre 2016, avec l’[élection] du président Barrow, il y a un climat politique et social très paisible entre les deux pays. Des avancées majeures ont été notées lors du premier quinquennat d’Adama Barrow’’, a souligné Bassirou Sène.
La construction du pont de la Sénégambie, qui facilite la traversée du fleuve Gambie aux personnes voyageant entre le nord et le sud du Sénégal, et la circulation des passagers entre les deux pays, à l’aide des sociétés nationales de transport des deux Etats, font partie des ‘’avancées’’ dont parle le diplomate.
S’y ajoutent les projets communs dans le domaine de l’électricité, avec les accords liant la Senelec et le Nawec, les sociétés nationales chargées de l’électricité.
‘’Tout cela va être renforcé au cours du deuxième quinquennat du président Adama Barrow. Il y a beaucoup d’opportunités qui peuvent profiter aux deux pays. Ce deuxième mandat va à coup sûr densifier l’axe Dakar-Banjul’’, a assuré M. Sène.
Il estime par ailleurs que ‘’le peuple gambien a démontré sa maturité en réussissant un scrutin libre et démocratique, dans un climat de paix’’, lors du vote.
Selon la Commission électorale indépendante de la Gambie, Adama Barrow, le candidat du Parti national du peuple, a obtenu 53,22 % des votes, un score qui lui donne la victoire à cette élection présidentielle, la première depuis le départ du pouvoir de Yahya Jammeh, qui a dirigé la Gambie pendant vingt-deux ans.
Ousainou Darboe, le mieux classé de ses cinq adversaires, a réuni 27,71 % des suffrages.
OMICRON, SOLER UN PAYS EST DISCRIMINATOIRE ET CONTRE-PRODUCTIF
Le président sénégalais, Macky Sall, a estimé lundi que les mesures d’isolement qui frappent les pays où le nouveau variant du Covid-19, Omicron, a été détecté sont ’’non seulement discriminatoires, mais aussi contre-productives’’
Diamniadio, 6 déc (APS) - Le président sénégalais, Macky Sall, a estimé lundi que les mesures d’isolement qui frappent les pays où le nouveau variant du Covid-19, Omicron, a été détecté sont ’’non seulement discriminatoires, mais aussi contre-productives’’
L’annonce de l’apparition en Afrique du Sud de ce variant a provoqué la panique au point que de nombreux pays européens ont décidé de suspendre les arrivées de voyageurs en provenance d’Afrique australe (Afrique du Sud, Lesotho, Botswana, Zimbabwe, Mozambique, Namibie et Eswatini).
’’Comme l’a clairement indiqué l’OMS, isoler un pays qui a séquencé un nouveau variant et a fait preuve de transparence, est non seulement discriminatoire, mais aussi contre-productif, parce que c’est inciter les autres à ne pas publier les résultats de leurs investigations’’, a dit Macky Sall.
Le chef de l’Etat s’exprimait lors de l’ouverture de la septième édition du Forum international de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique, en présence de trois de ses homologues.
Devant le président Cyril Ramaphosa, Macky Sall a réitéré son soutien à l’Afrique du Sud confrontée à des mesures de restriction depuis que ses scientifiques ont annoncé l’apparition de ce variant.
Cette situation est ’’inacceptable’’, a soutenu le président sénégalais demandant ’’d’arrêter de faire peur à l’humanité surtout sur des sujets qu’on ne maîtrise pas’’.
’’Cette pandémie qui frappe tous nos pays doit nous rassembler sur le front solidaire de la riposte, au lieu d’ajouter un nouveau clivage aux relations Nord-Sud’’, a déclaré Macky Sall.
Il a invité à poursuivre les campagnes de vaccination contre le Covid-19.
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UN MORT ET DES BLESSÉS À RUFISQUE
Le drame est survenu suite aux violences lors d'un match des navétanes ce lundi
Un jeune âgé de 20 ans est décédé lundi, à Rufisque (ouest), dans des échauffourées survenues lors de la demi-finale entre l’ASC Chelsea de Thiawlène et Guiff de Ndeunkoua, dans le cadre des navétanes, un championnat national de football, a appris l’APS de sources médiatiques.
La victime, qui souffrirait d’asthme, aurait perdu connaissance dans une bousculade après avoir inhalé du gaz lacrymogène, ont témoigné des journalistes présents sur les lieux.
Elle aurait déjà perdu la vie avant son arrivée au centre de santé du district sanitaire de Rufisque, où elle a été évacuée, ont indiqué les mêmes sources.
Plusieurs blessés, dont neuf se trouvent dans un état grave, ont été dénombrés à la suite des affrontements, ajoutent-elles.
Les mêmes sources signalent des dégâts matériels. Elles affirment que la nouvelle pelouse synthétique du stade a été incendiée par ‘’des supporters en furie’’.
La colère des supporters de Guiff a éclaté quinze minutes avant la fin du match, un peu avant 20 heures, lorsque l’arbitre a sifflé un penalty en faveur de l’Asc Thiawlène.
Le terrain a été envahi par le public, ce qui a poussé les forces de l’ordre à intervenir avec des jets de gaz lacrymogènes pour disperser la foule.
Rufisque, 6 déc (APS) – Un jeune âgé de 20 ans est décédé lundi, à Rufisque (ouest), dans des échauffourées survenues lors de la demi-finale entre l’ASC Chelsea de Thiawlène et Guiff de Ndeunkoua, dans le cadre des navétanes, un championnat national de football, a appris l’APS de sources médiatiques.
La victime, qui souffrirait d’asthme, aurait perdu connaissance dans une bousculade après avoir inhalé du gaz lacrymogène, ont témoigné des journalistes présents sur les lieux.
Elle aurait déjà perdu la vie avant son arrivée au centre de santé du district sanitaire de Rufisque, où elle a été évacuée, ont indiqué les mêmes sources.
Plusieurs blessés, dont neuf se trouvent dans un état grave, ont été dénombrés à la suite des affrontements, ajoutent-elles.
Les mêmes sources signalent des dégâts matériels. Elles affirment que la nouvelle pelouse synthétique du stade a été incendiée par ‘’des supporters en furie’’.
La colère des supporters de Guiff a éclaté quinze minutes avant la fin du match, un peu avant 20 heures, lorsque l’arbitre a sifflé un penalty en faveur de l’Asc Thiawlène.
Le terrain a été envahi par le public, ce qui a poussé les forces de l’ordre à intervenir avec des jets de gaz lacrymogènes pour disperser la foule
CES CATHOLIQUES POLYGAMES
Sujet tabou dans le Christianisme, la polygamie est pourtant bien présente dans cette religion. Au Sénégal, ce régime banni par l’Eglise et formellement interdit, est pratiqué par certains Catholiques. Au nom de la coutume
AICHA GOUDIABY, MAXIME DIASSY & ABDOU MBODJ |
Publication 06/12/2021
Il est l’exception de toute une communauté. Celui qui va à l’encontre des règles et valeurs établies du Christianisme. Originaire de la région d’Oussouye, Christophe Badiane* appartient à l’ethnie «Diola Bandial». Et chez lui, la polygamie est bien une réalité. Tous les matins, depuis 7 ans, c’est le même rituel pour Christophe. L’homme de 65 ans prépare un petit sac avec quelques vêtements de rechange. Ce soir, il dormira chez sa 2e femme. Enseignant à la retraite, ce Catholique polygame partage sa vie entre deux foyers, deux épouses. La première, Yvette* 50 ans, épousée il y a douze ans, est la mère de ses sept enfants. Et puis, il y a Marie Angelle*, âgée de 40 ans. Une situation qui est loin de le déranger. Bien au contraire. Pour ce père de famille, la polygamie est un fait reconnu et adoubé par sa coutume et sa société. «Chez les Diola Bandial, originaire d’Oussouye, un homme peut épouser plusieurs femmes. D’ailleurs, dans certaines familles, c’est même une exigence. Donc, je l’ai fait pour me conformer à ma tradition», embraie Christophe. Dès lors, dans ce foyer de polygame, c’est comme s’il y avait une règle admise et une réalité. Catholique pure souche, Christophe s’est marié à l’Eglise, devant Dieu et les Hommes, avec sa première femme, Yvette. Et pour suivre la tradition établie par la coutume, au plan social, il a pris comme seconde épouse, Marie Angelle. «Je ne pouvais pas choisir entre la religion et la tradition, donc, j’ai opté pour les deux», ironise-t-il. Comme pour se dédouaner, l’enseignant à la retraite confesse. «Nous sommes en Afrique et nous avons nos réalités. Nous tenons à vivre comme nos ancêtres, même si nous sommes Chrétiens croyants.» La voix rauque, il poursuit : «Le Tout-Puissant est l’unique être apte à nous juger. Certes, je suis Chrétien, mais je n’ai totalement pas oublié les pratiques de mes ancêtres. J’ai hérité, en quelque sorte, de ce statut de polygame de ma tribu, où chaque homme doit prendre deux ou trois femmes. Mais, je suis très régulier aux messes et même aux activités de ma paroisse.» Son statut de polygame, Christophe le vit le plus normalement du monde. «Je suis à l’aise dans ce que je fais. Je n’ai pas de problèmes ni avec mes femmes, ni avec mes enfants», explique l’enseignant à la retraite avec un large sourire aux lèvres. Tiraillé, il se dit conscient que «s’approcher et communier au Corps et au Sang du Christ sauve et libère tout homme des vices de ce monde», mais il n’a pas le choix…
La polygamie chez les chrétiens, où le fait est interdit, au risque d’être excommunié, est bien une réalité sous nos cieux. Dans certaines ethnies profondément traditionnalistes, elle passe crème. Et les arguments pour la justifier reposent fondamentalement sur la coutume. Partant de ce postulat, Christophe, François et P. Dieng ont décidé de sauter le pas.
«Tout chrétien qui s’adonne à cette pratique sera excommunié»
Pourtant, l’Eglise catholique est formelle sur ce point. Dans cette religion, la conception du mariage concerne un homme et une femme pour toute la vie. D’ailleurs, la nature biblique du mariage est monogamique et indissoluble. D'après les références de la Genèse, «l'homme doit épouser une seule femme et les deux doivent devenir une seule chair» (Genèse 2:18-24). C’est ce qu’affirme le Prêtre de la Cathédrale de Dakar, Abbé Jacques Seck. «Depuis le début de l’Eglise jusqu’au jour d’aujourd’hui, il n’y a que la monogamie qui est acceptée. Nous pouvons nous rappeler de quelques cas historiques comme Napoléon 1er qui était tenté d’avoir plusieurs femmes. Mais l’Eglise s’est montrée catégorique et inflexible par rapport à la monogamie. D’ailleurs, pour notre communauté, seul ce régime est reconnu.» Le choix de la monogamie tire ses explications, d’une part, de l’origine du Monde. «L’Eglise a choisi la monogamie parce que, selon la Sainte écriture, Dieu a créé Adam et Eve. Il aurait pu donner à Adam deux femmes, lors de sa création, mais il ne l’a pas fait», assure Abbé Seck. Et, d’autre part, de la société. Pour l’homme d’église, la polygamie a des conséquences néfastes. Il explique : «Dans certains foyers, il était difficile de concilier les humeurs et les caractères, si bien que les disputes, voire les bagarres, y surviennent fréquemment. Par conséquent, il est difficile de trouver l'harmonie et la concorde au sein des enfants qui prennent souvent conseil auprès de leurs mères respectives.» Au vu de toutes ces appréhensions, si un Chrétien s’adonne à cette pratique bannie par le Christ et la religion, il sera tout simplement excommunié. Et dans l’Eglise, la procédure d’excommunion d’un fidèle est simple. «Il faut d’abord que l’Archevêque soit informé de la situation. C’est par la suite que le Prêtre va faire la rencontre du concerné pour lui rappeler les principes de l’Eglise. A la suite de cette discussion, l’autorité va informer le fidèle qu’il est excommunié. C’est-à-dire qu’il ne va plus prendre le corps du Christ. Mais il peut venir à l’Eglise», explique-t-il. Pour l’Abbé de la Cathédrale de Dakar, la coutume ne peut en aucun cas justifier le choix de la polygamie. «Un bon fidèle doit être en phase avec les interdictions de l’Eglise. Il doit totalement bannir le syncrétisme religieux, car ce que le Tout-Puissant et la religion préconisent, doit primer sur toute autre culture.»
«Avoir deux femmes ne fait pas de moi un mauvais catholique»
Son statut de polygame, Francois Diatta* l’arbore fièrement depuis 40 ans. Chrétien, ce père de huit enfants s’est très tôt initié à cette pratique bannie et punissable par sa religion. Mais, fier de lui, François justifie son acte par l’éducation sociologique et culturelle qu’il a reçue. Car, selon lui, la tradition ne lui interdit pas de prendre plusieurs femmes. «Certes, je suis Chrétien et j’en suis fier. Mais avant tout, je suis Africain et Diola. Et nous savons tous que les Diolas sont très attachés à la culture. Mon éducation culturelle me permet d’avoir plusieurs femmes et puis, je ne suis pas le seul dans le village. Donc, il ne faut pas dramatiser la polygamie.» Et adopter ce statut ne fait pas de lui un mauvais pratiquant, loin de là. «Je suis un Catholique, car je suis baptisé à l’Eglise. Mais actuellement, j’ai deux femmes et cela ne fait pas de moi un mauvais Catholique ou une mauvaise personne», indique-t-il. Polygame depuis 1980, Francois Diatta, 70 ans, malgré l’interdiction de l’Eglise, a convolé en secondes noces surtout pour bénéficier d’une main-d’œuvre dans les travaux champêtres. Ainsi, en période d’hivernage, en moins de deux mois, ils arrivent à cultiver tous ses champs. «Nous sommes des cultivateurs et nous avons besoin de main-d’œuvre pour cultiver la terre. Mais je pense que cette dimension échappe à l’Eglise. Le plus difficile c’est que l’Eglise ne reconnaît pas le divorce. De ce fait, si tu as la malchance de tomber sur une mauvaise femme, au nom de quoi tu dois rester avec cette femme toute ta vie ?», se défend François Diatta. Malgré tout, il n’arrive toujours pas à supporter son excommunion auprès de son Eglise. Un fait qui l’a marqué et qu’il ne parvient toujours pas à oublier. Ce, 40 après. «L’Abbé m’a juste appelé et m’a dit que je ne pouvais plus communier, car j’étais polygame. Ce n’est pas facile de l’accepter, car le Sacrément de la première communion est importante dans la vie d’un Catholique. Ainsi, je ne recevais plus le Corps du Christ. Cela constitue une énorme déception pour ma foi catholique, mais aussi pour ma personne qui est en perpétuel conflit avec le Seigneur. Aujourd’hui, je vis mal mon excommunion», explique le polygame, la voix nouée par l’amertume. Du coup, il évite de se rendre à la messe et aux activités de sa paroisse pour ne pas réveiller sa douleur. «Je ne vais à l’Eglise que durant les fêtes religieuses et les enterrements. Car ne pas recevoir le Corps du Christ lors des messes, c’est comme ne pas avoir communié. Donc, je n’y vais plus.» Le phénomène de la polygamie dans le milieu chrétien s’amplifie malheureusement de plus en plus. Ce, surtout dans les villages diolas, sérères, manjaks… Et, selon le vieux Francois, il est important que l’Eglise fasse des concessions. «Il faut prendre en compte l’aspect culturel, sociologique et environnemental dans lequel se trouvent les gens. Essayer de comprendre que nous sommes Afrcains et que nous avons nos coutumes et traditions.»
«Polygame par choix»
Son cri du cœur trouve tout son sens à Gassane. Dans ce chef de lieu de commune, niché au cœur du Djolof, dans l’arrondissement de Barkedji (département de Linguère), les différentes ethnies, unies par des liens de sang, vivent dans une parfaite harmonie. Ces dernières ont réussi à transcender les appartenances religieuses. Certains parmi eux, bien qu’ils soient de fidèles pratiquants, continuent de préserver toujours quelques aspects de leurs coutumes non recommandés par leur religion. P. Dieng, responsable du Comité ecclésial de base (Ceb) de la chapelle de Gassane, fait partie de cette liste de croyants catholiques qui ont transgressé les interdits de la religion chrétienne pour avoir épousé une deuxième femme. Joint au téléphone, il a pris son courage à deux mains pour expliquer les raisons ayant motivé l’option «courageuse» qu’il a prise. Le débit lent, il déclare : «Ici à Gassane, je ne suis pas le seul Chrétien qui a opté pour le régime de la polygamie. Nous sommes au total trois ou quatre hommes à avoir fait ce choix. Pour ce qui est de mon cas, j’avais épousé une femme musulmane. Ma première épouse qui est de confession chrétienne continuait à assister aux communions, car notre mariage a été célébré selon les recommandations de notre religion, laquelle ne reconnaît pas ma deuxième union. Donc, même si ma deuxième épouse avait accepté d’intégrer notre religion, elle ne serait pas baptisée. Puisque j’avais choisi une femme musulmane, l’équation a été résolue. Elle est restée dans sa religion qui n’interdit pas la polygamie. Cependant, puisque j’ai outrepassé les recommandations du Christianisme, je n’avais plus le droit de prendre part aux communions. Tout le contraire de mes enfants issus de mon deuxième mariage. Ils ont été tous baptisés à l’Eglise. Ils sont de fidèles Chrétiens. D’ailleurs, tous les deux ont obtenu leur Baccalauréat et suivent des formations à Dakar. Cependant, quand ma deuxième femme est décédée, le Prête m’a demandé de revenir assister aux communions, puisqu’il ne me restait qu’une seule femme. Ce que j’ai accepté. Aujourd’hui, je suis très fréquent à l’Eglise. D’ailleurs, je suis le responsable du Comité ecclésial de base (Ceb) de la chapelle de Gassane.» Juste retour des choses.
LA CAMPAGNE ÉLECTORALE POUR LES LOCALES DÉMARRE LE 8 JANVIER
Cette campagne est ouverte 15 jours avant la date du scrutin. Elle dure quatorze jours et prend fin la veille de l'élection à 00 heure, selon le CNRA
La campagne en vue des élections locales du 23 janvier 2022 démarre officiellement le samedi 8 janvier 2022 à minuit et prend fin le vendredi 21 janvier à la même heure, selon un communiqué du Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA) transmis lundi à l’APS.
Citant les articles L257 et L292, le texte précise que cette campagne est ouverte 15 jours avant la date du scrutin. Il ajoute qu’"elle dure quatorze jours et prend fin la veille du scrutin à 00 heure".
Durant les 30 jours précédant la campagne électorale, prévient le communiqué, il est interdit ’’tout programme déguisé ayant pour support les médias nationaux publics ou privés, conformément à l’article 61 du Code électoral".
Selon l’article L61, sont considérés comme acte de propagande électorale déguisée, toute manifestation ou déclaration publique de soutien à un candidat ou à une liste de candidats, faite directement ou indirectement par toute personne ou association ou groupe de personnes, quelle que soit la nature ou la qualité, nature ou caractère, rappelle le CNRA.
Il indique que la période de la précampagne s’étend du jeudi 9 décembre 2021 à 00 heures au vendredi 7 janvier 2021 à minuit.
Il rappelle "les dispositions de l’article L61", qui interdit "l’utilisation à des fins de propagande électorale tout procédé de publicité commerciale par la voie de presse, de la radio diffusion et de la télévision pendant la campagne électorale".
Le CNRA rappelle que "selon les alinéas 2 des articles L257 et L292, la campagne en vue des élections des conseillers départementaux et municipaux prend fin la veille du scrutin à 00 heure".
"En conséquence, toute activité assimilable à une campagne électorale est interdite de diffusion la veille de l’élection", précise le Conseil.
L’organe de régulation des médias souligne que "cette interdiction concerne tout élément relatif à la campagne électorale y compris les débats, communiqués, interview et revues de presse".
De même, selon les alinéas 3 des articles L258 et L293, est également interdite toute propagande électorale le jour de l’élection.
Le texte relève le "cas particulier’’ des radios communautaires. Il rappelle que "selon l’article 18 du cahier de charges, qui leur est applicable, la radio communautaire ne peut diffuser des informations, messages ou débats à caractère politique".
Le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA) en appelle à "l’esprit de responsabilité de tous les acteurs pour le strict respect de ces dispositions".
Le CNRA, conformément aux dispositions du Code électoral et de la loi 2006-04 du 04 janvier 2006, reste ainsi attaché au respect des règles de la couverture médiatique des prochaines élections territoriales.
Selon le code électoral, les médias qui traitent des élections locales sont tenus au respect rigoureux des règles d’équité et d’équilibre dans le traitement des activités des candidats ou listes de candidats, souligne le texte.
’’Le code électoral encadre les médias dans les différentes phases, à savoir la précampagne, la campagne et la fin de la campagne", rappelle le CNRA.
PAS DE WAGNER AU MALI, MARTÈLE LA FRANCE
La ministre française des Armées, présente ce lundi 6 décembre à Dakar pour l’ouverture du 7e Forum sur la paix et la sécurité en Afrique, a réitéré la volonté de Paris : faire barrage à une intervention russe au Sahel
La ministre française des Armées, qui était présente ce lundi 6 décembre à Dakar pour l’ouverture du 7e Forum sur la paix et la sécurité en Afrique, a réitéré la volonté de Paris : faire barrage à une intervention russe – soldats ou mercenaires – au Sahel, où intervient la force Barkhane.