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5 août 2025
TELETRAVAIL, DES TECHNIQUES POUR ECHAPPER AUX CYBERATTAQUES
Le nombre d’attaques, de vols et de violations de données des banques et institutions financières, augmente tous les jours, notamment avec l’instauration du télétravail imposé par la Covid. Ceci, malgré les efforts dédiés à la lutte contre la cybercrimina
Leral |
Fara Michel Dièye |
Publication 23/01/2022
Le nombre d’attaques, de vols et de violations de données des banques et institutions financières, augmente tous les jours, notamment avec l’instauration du télétravail imposé par la Covid. Ceci, malgré les efforts dédiés à la lutte contre la cybercriminalité, selon l’expert en cybersécurité ivoirien, Stéphane Konan, qui intervenait hier, lors d’un webinaire sur le sujet. "Enqueteplus".
Aujourd’hui, la donnée est ‘’l’actif le plus précieux’’ d’une entreprise et encore plus dans le secteur bancaire. Selon l’expert ivoirien en cybersécurité, par ailleurs directeur général de Competences SARL, ce qui a de la valeur, ce n’est plus les dépôts qu’il y a dans les coffres-forts.
‘’Ce n’est plus les lingots d’or. Ce sont bel et bien les données. C’est la première rupture de paradigme que l’on a. Beaucoup d’efforts sont dédiés à la cybersécurité, à la lutte contre la cybercriminalité. Malgré tout, le nombre d’attaques, de vols et de violations de données augmente tous les jours. Ce qu’on recommande aux personnels du secteur financier, aux banques pour la sécurisation des données, des informations qu’ils ont à traiter au niveau de leurs activités, c’est d’intégrer l’idée que la sécurisation des données commence par leur classification en fonction du dommage que leur vol ou dissimulation publique pourrait infliger à leurs activités’’, conseille Stéphane Konan.
Dans le secteur commercial, l’expert en cybersécurité, qui prenait part, hier, à un webinaire sur les défis de la cybersécurité pour les institutions financières, dans le contexte de l'expansion des services financiers numériques, souligne que les données sont classifiées en quatre types. Il y a celles d’usage restreint, qui ne sont réservées qu’à un certain nombre de personnes au sein de l’organisation, données confidentielles, internes et données publiques.
‘’En général, on retrouve ce type de classification dans tous les établissements bancaires. Une fois que les données sont classifiées, il faut qu’on intègre dans ce contexte d’explosion de la cybercriminalité, dans la cybersécurité, les risques légaux et ceux réglementaires, l’impact sur les activités. La Covid a développé le télétravail. Donc, il faut définir un environnement professionnel, dans le cadre professionnel ; il y a des recommandations à respecter. La première bonne pratique et qui est basique, c’est le port de badge et d’uniforme. Il faut que les effectifs soient sensibilisés au respect de la politique de classification des informations’’, poursuit le patron de Compétences SARL.
Être vigilants face au phishing
Pou Stéphane Konan, il est important de chiffrer, comme de crypter toutes les données et toutes les communications, dès lors qu’on traite de données corporate ou des clients.
‘’Il faut être vigilant face au phishing (NDLR : l’hameçonnage ou phishing est une technique utilisée par des fraudeurs pour obtenir des renseignements personnels dans le but de perpétrer une usurpation d'identité.), questionner la légitimité des requêtes, faire attention à l’usage des réseaux sociaux et forums qui sont une base de renseignements pour les attaquants. Il faut aussi être vigilants sur les imprimantes, les poubelles, les périphéries qui sont une mine d’or d’informations. Il faut crypter les supports digitaux et les conversations téléphoniques lorsqu’on est en déplacement à l’étranger et veiller activement aux nouvelles menaces’’, renchérit-il.
Pour sa part, le directeur IT ABL a relevé que les erreurs humaines ont énormément contribué à l’augmentation des cas de cybersécurité au niveau des institutions financières.
‘’Il faut mettre en place certaines mesures pour éviter les attaques cybercriminelles. Beaucoup d’employés viennent avec leur propre ordinateur. Donc, il faut vérifier tout matériel qui entre dans notre environnement du travail, qu’il y ait des mesures de sécurité. Il est nécessaire de veiller sur les antivirus, et si quelqu’un doit utiliser un ordinateur personnel, il faut vérifier s’il n’est pas infecté par un virus. Le monde du travail a la responsabilité de veiller à ce qu’il y ait des antivirus pour ce gendre de protection, pour que nous puissions avoir les standards de base pour faire face à ces attaques. Nous devons former notre personnel’’, suggère l’expert libérien Eric Malm.
Le premier défi pour faire face à ces attaques, d’après le directeur de SIS CCA Bank, c’est la réglementation. ‘’Il faut s’aligner à la réglementation. Il faut proposer des services à la clientèle, permettre au client qui se trouve à l’autre bout du monde, d’accéder à ses services à partir d’Internet. Il faut axer les actions sur trois niveaux. Le premier, c’est la cybersécurité, se remettre à niveau. Le deuxième axe, c’est mieux former et sensibiliser les usagers sur les questions de cybercriminalité. Il faut leur inculquer la culture de la cybersécurité, en leur montrant les bonnes pratiques. Il urge d’allouer davantage de ressources à la cybersécurité’’, dit Ghislain Nkoudjou.
De manière générale, M. Nkoudjou signale que le premier risque de cybercriminalité, c’est l’usurpation d’identité. Il y a ensuite le vol de données et le chiffrement. Pour contourner ces attaques, il préconise une démarche étalée sur neuf points. Il s’agit, entre autres, de la sécurisation du réseau, de l’éducation et de la sensibilisation des travailleurs, de la prévention des malwares (logiciels malveillants), du contrôle des supports amovibles, de sécuriser la configuration de son système, etc.
Les dépenses de cybersécurité estimées à environ 1,5 milliard de dollars par an
En réalité, indique le directeur du programme ARC, le secteur financier fait face à des crimes organisés pour 50 % des attaques. ‘’Si 70 % des attaques sont externes, il en reste quand même 30 % qui sont au moins d’origine interne, avec une complicité interne. En c’est plus de 3 000 institutions financières et fintech. C’est plus de 250 à 300 millions de clients qui sont souvent fragiles et qui ne peuvent pas se permettre de perdre de l’argent à la suite d’une attaque. Et les institutions elles-mêmes, souvent, sont fragiles et risquent de disparaître à la suite d’une attaque. Il y a très peu de ressources en cybersécurité en Afrique. On estime à environ 10 mille les experts en cybersécurité sur le continent. En matière de ressources financières, on évalue les dépenses de cybersécurité aux alentours de 1,5 milliard de dollars par an. Ce qui équivaut aux dépenses en cybersécurité des quatre premières banques américaines’’, relève Jean-Louis Perrier.
Face à cette situation, regrette M. Perrier, les réponses apportées par les autorités locales à travers le continent, ‘’ne sont pas tout à fait effectives’’. ‘’Il n’y a qu’une quinzaine de pays sur les 54 pays africains qui sont dotés d’une agence nationale de cybersécurité. La coordination entre toutes les entités publiques et privées au niveau du continent, est quasiment nulle. Il y a l’urgence de développer l’inclusion financière, des réglementations plus strictes’’, fait-il savoir.
CAN 2022, ALIOU CISSE FOCUS SUR LE MATCH SENEGAL-CAP-VERT
Le sélectionneur national du Sénégal, Aliou Cissé, a précisé dimanche être davantage préoccupé par la Coupe d’Afrique des nations (CAN) et le match contre le Cap-Vert que les barrages de la Coupe du monde 2022.
Bafoussam, 23 jan (APS) – Le sélectionneur national du Sénégal, Aliou Cissé, a précisé dimanche être davantage préoccupé par la Coupe d’Afrique des nations (CAN) et le match contre le Cap-Vert que les barrages de la Coupe du monde 2022.
‘’Nous sommes concentrés sur cette CAN. Les matchs des éliminatoires de la Coupe du monde, le Sénégal aura largement le temps de [s’en occuper]. Le plus important pour nous, aujourd’hui, c’est le match contre le Cap-Vert’’, a dit Cissé lors d’une conférence de presse, à Bafoussam.
Le Sénégal jouera contre le Cap-Vert, mardi à 16 h GMT, à Bafoussam, pour les huitièmes de finale de la CAN.
Les Lions du Sénégal vont rencontrer les Pharaons d’Egypte (aller et retour), en mars prochain, pour les barrages de qualification à la Coupe du monde prévue du 21 novembre au 18 décembre 2022 au Qatar.
‘’Après la CAN, nous [nous pencherons] sur les éliminatoires de la Coupe du monde’’, a-t-il ajouté, estimant que le match du Sénégal avec l’Egypte est ‘’une belle affiche’
‘’Ce sont deux grandes nations de football. L’Egypte n’est plus à présenter. Dans les équipes se trouvent deux joueurs de renommée internationale, Sadio Mané et Mohamed Salah’’, a souligné Cissé.contre le Cap-Vert’’, a dit Cissé lors d’une conférence de presse, à Bafoussam.
Le Sénégal jouera contre le Cap-Vert, mardi à 16 h GMT, à Bafoussam, pour les huitièmes de finale de la CAN.
Les Lions du Sénégal vont rencontrer les Pharaons d’Egypte (aller et retour), en mars prochain, pour les barrages de qualification à la Coupe du monde prévue du 21 novembre au 18 décembre 2022 au Qatar.
‘’Après la CAN, nous [nous pencherons] sur les éliminatoires de la Coupe du monde’’, a-t-il ajouté, estimant que le match du Sénégal avec l’Egypte est ‘’une belle affiche’’.
‘’Ce sont deux grandes nations de football. L’Egypte n’est plus à présenter. Dans les équipes se trouvent deux joueurs de renommée internationale, Sadio Mané et Mohamed Salah’’, a souligné Cissé.
LOCALES 2022, NOTE DE SATISFACTION DU PRESIDENT DE LA CENA
Le président de la Commission électorale nationale autonome (CENA) Doudou Ndir s’est félicité du bon déroulement du scrutin, évoquant un taux de participation estimé à ’’14% vers 10h’’ et à ’’90% à la mi-journée’’ dans tous tous les bureaux
Dakar, 23jan (APS) - Le président de la Commission électorale nationale autonome (CENA) Doudou Ndir s’est félicité du bon déroulement du scrutin, évoquant un taux de participation estimé à ’’14% vers 10h’’ et à ’’90% à la mi-journée’’ dans tous tous les bureaux où le vote a démarré ’’à l’heure’’.
’’Le scrutin se déroule normalement et il y a un grand engouement. Les Sénégalais inscrits sur les listes électorales votent paisiblement’’, a déclaré Doudou Ndir après avoir voté à l’ex centre Aldo Gentina des Almadies
’’Je viens de visiter certains bureaux de vote avec mes collaborateurs (...). A Keur Massar, tout se passe dans de bonnes conditions, les citoyens s’acquittent de leur droit civique dans le calme’’, a-t-il fait savoir.
A Rufisque également, ’’on a constaté la même ambiance, le processus se déroule dans la paix et dans la sérénité’’, a-t-il-ajouté.
Il estime que le taux de participation est à ’’14% vers 10h’’ et à ’’90% à la mi-journée’’ dans tous tous les bureaux où le vote a démarré ’’à l’heure’’.
Le président de la CENA a précisé que ces statistiques ’’concernent les grandes villes’’ où ’’les citoyens votent pour la mairie, pour le conseil le départemental et pour la ville’’.
Selon Doudou Ndir, une prolongation du vote est prévue pour tous les bureaux de vote qui ont démarré tardivement.
POUR SONKO À ZIGUINCHOR, UN SCRUTIN CAPITAL
L’opposant a voté ce dimanche dans la plus grande ville de Casamance, dont il brigue la mairie. Une victoire dans cette commune constituerait une étape indispensable pour espérer remporter la présidentielle de 2024
Jeune Afrique |
Marième Soumaré |
Publication 23/01/2022
L’opposant Ousmane Sonko a voté, ce dimanche 23 janvier, à l’école des filles du quartier HLM Nema de Ziguinchor. Né à Thiès, c’est en Casamance qu’il a grandi et où il se présente pour la première fois à un scrutin local. Le domicile familial et le lycée Djignabo, où il a été scolarisé, se trouvent à deux pas du bureau où il a déposé son bulletin.
Le candidat à la mairie de Ziguinchor y est arrivé peu avant 10 heures, sous les applaudissements discrets de quelques électeurs. Accompagné du militant casamançais Guy Marius Sagna, le député a déposé son bulletin dans le bureau numéro 2. « Ce vote n’est qu’une formalité, a-t-il assuré, encerclé par la presse et ses sympathisants. La victoire est inéluctable. Elle sera nette et sans bavure. »
Le candidat des jeunes
Le vote avait commencé plus tôt dans la matinée dans le calme, vers 8h30, comme dans l’ensemble des 193 lieux de vote de la capitale de la Basse-Casamance. Plusieurs dizaines d’électeurs étaient déjà rassemblés dans la cour de l’école dès 8 heures, attendant patiemment leur tour pour choisir leur maire et leurs conseillers départementaux. Parmi eux, Moussa Badji, 30 ans. Il est venu voter pour Ousmane Sonko, à qui il avait déjà donné son suffrage lors de la présidentielle de 2019.
« Les jeunes sont là avec Sonko parce qu’il nous donne de l’espoir, affirme-t-il. Nous avons besoin de changement, même s’il est vrai que le maire sortant, Abdoulaye Baldé, a fait des choses pour la commune. » Le leader de l’Union centriste du Sénégal (UCS), qui a rompu récemment son alliance avec le président Macky Sall pour présenter sa propre liste, est candidat à un troisième mandat.
Babacar Sané, agriculteur à la retraite de 70 ans, s’est lui déplacé ce dimanche matin pour renouveler sa confiance au maire sortant, dont il loue les « bons résultats ». Difficile cependant de trouver une personne de moins de 35 ans qui n’envisage pas de soutenir Ousmane Sonko, dont le discours de rupture séduit une grande partie de la jeunesse.
« C’est normal que les jeunes s’engagent, nous sommes nous-mêmes âgés. Et la nouvelle génération est à la fois plus intéressée par la politique et plus critique. Le succès d’Ousmane Sonko dépendra de la mobilisation des jeunes instruits », analyse Robert Sagna, l’ancien maire de la ville.
UN CANDIDAT ABSENT DES LISTES D’ÉMARGEMENT À PODOR
Saër Niang, président du Mouvement pour l’émergence de Podor et tête de liste de Boolo Ligueyal Sénégal, affirme ne figurer sur aucune liste d’émargement des quatre bureaux de son centre de vote
Saër Niang, président du Mouvement pour l’émergence de Podor et tête de liste de Boolo Ligueyal Sénégal, affirme ne figurer sur aucune liste d’émargement des quatre bureaux de son centre de vote logé à l’école Hamath Bâ.
Il dit avoir saisi le préfet pour signaler cette anomalie.
Malgré tout Saēr Niang a salué le calme et la sérénité prévalant dans la commune, à l’occasion de ces élections municipales et départementales.
DES ÉCHAUFFOURÉES DANS UN CENTRE DE VOTE À ZIGUINCHOR
Des affrontements ont éclaté entre des militants de la coalition Yewwi Askan wi d’Ousmane Sonko et de la coalition UCS Mbollo d’Abdoulaye Baldé, dans le centre de vote de l’école Moussa-Barry
Des affrontements ont éclaté entre des militants de la coalition Yewwi Askan wi d’Ousmane Sonko et de la coalition UCS Mbollo d’Abdoulaye Baldé, dans le centre de vote de l’école Moussa-Barry situé dans le populeux quartier de Boucotte à Ziguinchor (sud), a constaté l’APS.
La police a fait usage de grenades lacrymogènes pour disperser la foule et reçu plusieurs renforts pour mieux sécuriser le vote.
Ces violences ont entrainé une suspension momentanée des opérations de vote.
LE RIDEAU SE LÈVE ENFIN SUR LES LOCALES
Prévues ce 23 janvier, les élections locales donneront le la avant les législatives de juillet. Principal enjeu : la conquête de Dakar
Après trois années de disette – le dernier scrutin en date est la présidentielle de février 2019 –, le Sénégal renoue avec la fièvre électorale. Il aura fallu faire preuve de patience : après trois reports et avec deux ans et demi de retard, les locales se tiennent enfin ce 23 janvier.
Dans les quartiers de Dakar et des grandes villes du pays, les caravanes des candidats s’ébrouent joyeusement, équipées de sonos bruyantes et encadrées par des groupes de militants arborant fièrement t-shirts et banderoles à l’effigie de leur candidat.
Dans la soirée du 23 janvier, nul doute que les regards se tourneront d’abord vers Dakar et sa région. Longtemps chasse gardée du camp au pouvoir sous Senghor, Diouf puis Wade, la capitale échappe en effet à Macky Sall depuis sa première élection à la tête du pays, en 2012.
Quoi qu’il arrive dans la capitale, la coalition Benno Bokk Yakaar (BBY), qui regroupe quatre des six formations du pays pesant le plus lourd en termes de votes, part favorite face à une opposition plus que jamais divisée.
DÉMARRAGE TARDIF, AFFLUENCE ET LENTEURS DANS PLUSIEURS CENTRES DE VOTE DE RUFISQUE
La ville compte 13 listes en compétition, Rufisque Est 14 listes, Rufisque Nord 12 listes, Rufisque Ouest 10 listes, Bambilor 6 listes, Sangalkam 4 listes, Tivaouane Peulh-Niagues 11 listes, etc.
Le vote a démarré bien après 8 heures dans différents centres de vote de la commune de Rufisque du fait de l’installation tardive du matériel électoral ou de l’absence d’enveloppes ou de rideaux pour l’isoloir malgré une grande affluence des électeurs, a constaté l’APS.
Première étape de centres de vote pour constater le déroulement du scrutin, le centre de la Cité imprimerie à l’entrée de Rufisque après la sortie du péage, une grande affluence est constatée devant la porte de l’école.
Devant le grand portail, les policiers qui veillent au grain, attendent le signal du chef de centre pour laisser les acteurs accéder dans l’école. Il est 8H30 mais seuls les mandataires, les superviseurs, les membres de bureaux, la presse et toute personne détenant un document administratif est autorisée à accéder dans l’enceinte de l’Ecole.
Bakary Diatta, le président du bureau 8, renseigne à cette heure que le vote n’a pas démarré du fait de l’absence d’enveloppes pour la ville, alors que son collègue du Bureau 6 relève l’absence de rideaux pour les isoloirs.
Salam Fall, contrôleur de la Commission départementale électorale autonome (CEDA), le téléphone collé à l’oreille, s’évertue à ‘’régler ces petits problèmes ‘’.
Pour un centre de vote de 16 bureaux dont trois tentes installées dans la cour, les électeurs risquent de passer du temps avant de s’acquitter de leur devoir citoyen.
"C’est un travail en amont qui devait se faire depuis hier mais attendre ce matin pour installer le matériel électoral retardera le vote et découragera beaucoup de gens qui se sont levés tôt pour voter’’, renseigne Fatou Ndiaye. La dame, la trentaine qui a laissé un bébé est dubitative sur la décision à prendre devant les longues queues notées dans ce centre de vote.
Au centre de vote de la Cité radio face à la mairie de la Commune Ouest près de l’Ecole de formation des instituteurs (EFI), les 10 bureaux de vote n’ont démarré qu’après 9 heures, du fait ‘’d’une installation tardive des bulletins des candidats dans certains bureaux ou du manque d’enveloppes dans d’autres’’, renseigne le contrôleur de la CEDA, Gorgui Guèye.
Pas d’affluence monstre dans ce centre, mais le vote est jugé très lent par les électeurs
A l’école Fass avec 10 bureaux de vote ou Maurice Guèye avec autant de bureaux ou encore Ousmane Mbengue à Dangou, le même constat est fait avec un démarrage tardif du scrutin, l’absence d’enveloppes ou rideaux pour les isoloirs.
En plus de ces difficultés, l’électeur a près de 6 minutes pour voter aux communales, départementales et pour la ville. Trois tables sont installées pour les bulletins des candidats pour la ville, la commune et le département.
L’électeur fait un premier ramassage, passe à l’isoloir avant de venir mettre son bulletin dans la première urne. Une opération répétée trois fois avant de plonger le doigt dans l’encre.
Le département de Rufisque compte 93 centres de vote pour un nombre total de 496 bureaux et 256 299 électeurs.
La ville compte 13 listes en compétition, Rufisque Est 14 listes, Rufisque Nord 12 listes, Rufisque Ouest 10 listes, Bambilor 6 listes, Sangalkam 4 listes, Tivaouane Peulh-Niagues 11 listes, Yenne 5 listes , Sébikotane 8 listes, Diamniadio 7 listes , Bargny 9 listes et Sendou 4 listes.
Pour le Conseil Départemental on compte 4 Listes en lice.
AUX URNES
Les 6.613.962 électeurs inscrits sur les listes électorales doivent départager 3149 listes. Le scrutin peut s’avérer complexe car les électeurs sont appelés à voter deux fois, voire trois en fonction de la collectivité locale
Plus de six millions et demi de Sénégalais se rendent aux urnes ce dimanche pour élire les maires des 552 communes, 5 villes et les présidents des 43 Conseils départementaux du pays.
Les 6.613.962 électeurs inscrits sur les listes électorales doivent notamment départager les 3149 listes en compétition dans les différentes collectivités territoriales.
Le vote doit débuter à 8 heures dans les 15.066 bureaux ouverts à travers le pays.
Les élections locales de ce 23 janvier revêtent un caractère inédit dans la mesure où les maires et présidents de conseils départementaux sont élus au suffrage universel direct.
Il y a 166 listes en compétition pour les départements, 44 listes pour les villes et 2939 listes pour les communes.
Le scrutin reporté à plusieurs reprises peut s’avérer complexe car les électeurs sont appelés à voter deux fois, voire trois en fonction de la collectivité locale.
Les élections municipales sont organisées dans les 552 communes.
Concernant les élections départementales, elles sont organisées dans 43 départements sur les 46 que compte le pays à l’exception de Dakar, Pikine et Guédiawaye.
Dans les collectivités où sont élus conseillers de la ville, lorsque le territoire de la ville est le même que celui du département, il n’est pas organisé d’élections départementales.
A Thiès et Rufisque, les électeurs voteront pour les trois types d’’élections : départementales, municipales et de ville.
Le contrôle du scrutin est effectué par les délégués des Cours d’appel, les superviseurs et contrôleurs de la CENA, les représentants des candidats et les observateurs.
Les états-majors des partis et coalitions sont sur le qui-vive alors que le scrutin, dont les résultats sont fortement scrutés, précédent les élections législatives prévue également cette année.
Face au bloc de la majorité présidentielle et machine électorale, l’opposition a tenté en vain d’aller aux locales sous une même bannière.
Cette dynamique s’est heurtée aux ambitions des uns et des autres. Finalement, trois grandes coalitions sont sorties : Yewwi askan wi, Wallu Sénégal et la Grande coalition Gueum sa bopp.
Pour Yewwi askan wi et la Grande coalition Gueum sa bopp, le dépôt de listes n’a pas été une simple formalité.
Les listes de Yewwi askan wi ont été déclarées irrecevables à Saint-Louis, Golf Sud, Sahm Notaire (Dakar) et Kédougou, entre autres. A Mbour, la tête de la liste de la coalition, Me Abdoulaye Tall, n’a pas pu déposer sa liste.
A Matam, le coordonnateur de Yewwi Askan wi, préposé au dépôt des listes pour le compte de la coalition, a décidé finalement de rejoindre la mouvance présidentielle avant de disparaître avec les documents.
Yewwi askan wi et la Grande coalition Gueum sa bopp ont dû attendre la décision de la Cour suprême qui a statué sur les recours introduits par l’administration après la réhabilitation par les cours d’appel des listes rejetées dans un premier temps dans certaines collectivités lors des opérations de dépôt.
La haute juridiction a tranché les différends qui portent essentiellement sur le rejet de certaines listes de la coalition Yewwi askan wi (YAW) pour les élections départementales et municipales.
Sur 10 recours déposés, le ministère de l’Intérieur qui avait saisi la Cour suprême, a eu gain de cause sur les 8 tandis que les 12 recours des partis d’opposition ont tous été rejetés.
La liste de Yewwi à Matam a été validée, par contre la candidature de Moustapha Guirassy à Kédougou a été rejetée.
La candidature de l’homme d’affaires Bougane Guèye Dany à la mairie de Dakar est invalidée.
Pour ces locales, les yeux sont braqués sur la mairie de Ziguinchor que va briguer l’opposant Ousmane Sonko (Yewwi) et la ville de Dakar qui sera âprement disputée par Abdoulaye Diouf Sarr (majorité), Barthélémy Diaz (Yewwi), Doudou Wade (Wallu), la maire sortante, Soham el Wardini, entre autres.
MOUVEMENT D'HUMEUR DANS LES CASERNES AU BURKINA
Des coups de feu ont été tirés dimanche dans plusieurs casernes du pays, dont trois situées à Ouagadougou, des tirs reconnus par le gouvernement qui a démenti "une prise de pouvoir par l'armée"
Des coups de feu ont été tirés dimanche dans plusieurs casernes du Burkina Faso, dont trois situées dans la capitale Ouagadougou, des tirs reconnus par le gouvernement qui a démenti "une prise de pouvoir par l'armée" et affirmé que les institutions n'étaient pas menacées "pour le moment".
Ces mouvements d'humeur dans les casernes du Burkina, pays qui a connu par le passé plusieurs coups d'Etat et tentatives de putsch, illustrent la fragilité du pouvoir du président Roch Marc Christian Kaboré face aux violences jihadistes qui s'accroissent dans son pays depuis 2015.
"Depuis 01H00 du matin (GMT et locales), des tirs ont été entendus ici à Gounghin provenant du camp Sangoulé Lamizana", a affirmé un militaire de ce quartier situé à la sortie ouest de Ouagadougou, ce qu'ont confirmé des habitants, parlant de "tirs de plus en plus nourris".
Des tirs ont également été entendus dans un autre camp militaire de Ouagadougou, celui de Baba Sy, à la sortie sud de la capitale, et à la base aérienne proche de l'aéroport, selon des sources militaires.
Des coups de feu se sont aussi produits dans des casernes de Kaya et Ouahigouya, dans le nord du pays, selon des habitants joints par l'AFP.
Des habitants du quartier Gounghin ont affirmé que des militaires du camp Sangoulé Lamizana sont sortis de leur caserne, tirant des coups de feu en l'air, et ont bouclé le périmètre aux alentours de la caserne.Le périmètre autour de la caserne de la base aérienne, était également bouclé par des soldats encagoulés tirant en l'air.
Une centaine de personnes qui tentaient de se rassembler place de la Nation, en plein centre de Ouagadougou, pour exprimer leur soutien au mouvement des soldats, ont été dispersés à coups de gaz lacrymogène par les policiers, a constaté une correspondante de l'AFP.
- Internet coupé -
L'internet mobile a été coupé dimanche dans la matinée, ont en outre constaté les journalistes de l'AFP.
Le camp Sangoulé Lamizana abrite la Maison d'arrêt et de correction des armées (Maca) où est détenu le général Gilbert Diendéré, proche de l'ancien président Blaise Compaoré renversé en 2014 qui vit depuis en Côte d'Ivoire.
Le général Diendéré a été condamné à 20 ans de prison pour une tentative de putsch en 2015 et est actuellement jugé pour son rôle présumé dans l'assassinat de l'ancien président Thomas Sankara, icône panafricaine, en 1987.
Le gouvernement a rapidement réagi en démentant une tentative de coup d'Etat.
"Des informations véhiculées dans des réseaux sociaux tendent à faire croire à une prise de pouvoir par l'armée en ce jour" de dimanche, indique un communiqué du porte-parole du gouvernement, Alkassoum Maiga.
"Le gouvernement, tout en reconnaissant l'effectivité de tirs dans certaines casernes, dément ces informations et appelle les populations à rester sereines", ajoute-t-il.
"Aucune institution de la République n’a pour le moment été inquiétée", a de son côté affirmé le ministre de la Défense, le général Barthélémy Simporé, dans une intervention à la télévision nationale.Il a ajouté que les mouvements observés "dans quelques casernes" sont "localisés, circonscrits", et qu'il était "en train de rentrer en contact avec ceux qui sont à la manœuvre pour comprendre les motivations".
- Manifestations de colère -
Ces mouvements dans des casernes burkinabè surviennent au lendemain de nouvelles manifestations de colère d'habitants excédés par l'impuissance des autorités à faire face à la violence jihadiste qui ravage le Burkina Faso.
Samedi, des incidents ont éclaté à Ouagadougou et dans d'autres villes du pays entre les forces de l'ordre et des manifestants qui ont bravé l'interdiction de se rassembler pour protester contre l'insécurité.
Le Burkina Faso est pris depuis 2015 dans une spirale de violences attribuées à des groupes armés jihadistes, affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique.Les attaques qui visent civils et militaires sont de plus en plus fréquentes et en grande majorité concentrées dans le nord et l'est du pays.
Samedi encore, au moins deux soldats ont été tués et plusieurs blessés dans l'explosion d'un engin artisanal, sur l'axe entre Ouahigouya et Titao (nord), au passage de leur véhicule qui escortait des commerçants, selon des sources sécuritaires et locales.
Le 23 décembre, une embuscade de groupes armés visant un convoi de ravitaillement composé de civils et de Volontaires de défense pour la patrie (VDP, supplétifs de l'armée) dans la zone de You (nord), avait fait 41 morts, dont le célèbre Ladji Yoro, considéré comme un leader des VDP.
Les violences des groupes jihadistes ont fait depuis six ans plus de 2.000 morts et contraint 1,5 million de personnes à fuir leur foyer.
Plusieurs militaires sont détenus depuis mi-janvier pour des faits présumés de "tentative de déstabilisation des institutions".
Parmi eux, le lieutenant-colonel Emmanuel Zoungrana, ex-chef de corps du 12e régiment d'infanterie commando, qui était jusqu'à présent commandant du groupement des forces du secteur ouest, engagées dans la lutte antiterroriste.