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18 juin 2025
MACKY SALL ANNONCE LA CRÉATION D'UN BUREAU D'IMPULSION DE L'ARABE
Cette structure vise à promouvoir un dialogue inclusif avec l’ensemble des parties prenantes afin d’asseoir leur participation citoyenne et leur responsabilisation dans la vie publique et le développement national - COMMUNIQUÉ DU CONSEIL DES MINISTRES
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du Conseil des ministres du 1 décembre 2021.
" Le Président de la République, Son Excellence Macky SALL, a présidé le Conseil des Ministres, ce mercredi 1 er Décembre 2021, au Palais de la République.
A l’entame de sa communication, le Chef de l’Etat s’est félicité de la tenue à Dakar de la 8éme Conférence ministérielle du Forum sur la Coopération Sino-Africaine (FOCAC) avec un plan d’action 2022-2024.
Le Président de la République remercie chaleureusement le Président de la République Populaire de Chine Monsieur Xi Jin PING avec qui il Copréside le FOCAC pour les importantes décisions qu’il a prises lors de l’ouverture de la cérémonie de cette rencontre.
Le Chef de L’Etat salue la participation exceptionnelle des Etats membres (52 sur 53) et le niveau très élevé de leur représentation.
Tirant les conclusions de cette rencontre, le Chef de l’Etat demande au Gouvernement de mettre en œuvre sans délai les importantes décisions prises à l’issue de ce Forum.
Revenant sur la journée nationale de l’Elevage célébrée le 27 novembre 2021, Le Président de la République adresse ses remerciements aux populations de Dahra Djolof et de la Région de Louga, pour la mobilisation exceptionnelle et l’accueil chaleureux qui lui a été réservé à cette occasion.
Le Président de la République félicite le Ministre de l’Elevage et des productions animales, le Ministre du Développement communautaire, de l’Equité sociale et territoriale et l’ensemble des acteurs du secteur de l’Elevage, pour la parfaite organisation de la Journée nationale de l’Elevage qui constitue un cadre d’échanges et de propositions, pour la consolidation de la dynamique globale du secteur qui occupe une place importante dans le PSE.
Le Chef de l’Etat demande au Gouvernement de poursuivre la promotion des investissements publics et privés dans le secteur à travers des partenariats innovants et des financements renforcés et accessibles aux éleveurs et aux autres opérateurs dans l’Elevage.
Le Président de la République rappelle qu’il tient particulièrement à l’accroissement continu des productions de lait et de viande (avec la subvention à hauteur de 50 % des importations de génisses) ; à la consolidation des chaines de valeur des filières afin d’asseoir notre souveraineté alimentaire et le renforcement de la place du secteur dans la richesse nationale, le développement de l’Entreprenariat et la création d’emplois sur l’étendue du territoire national.
Le Chef de l’Etat demande à la DER/ FJ de déployer un guichet spécial, pour accélérer la mise à disposition des financements projetés (8, 5 milliards FCFA en 2022) destinés aux acteurs et filières de l’Elevage.
Le Président de la République rappelle, dans cet élan, au Gouvernement l’urgence de promouvoir une politique d’élevage intensif et semi-intensif par la mise en œuvre, à partir de 2022, de sa décision de porter le Fonds de Stabulation (FONSTAB) à 5 milliards FCFA/an.
Abordant la question liée au suivi de l’application des orientations et recommandations de la troisième Conférence sociale dont il a présidé la cérémonie de clôture, le vendredi 26 novembre, le Chef de l’Etat félicite le Ministre du Travail, du Dialogue social et des relations avec les Institutions, le Haut Conseil du Dialogue social et les partenaires sociaux pour le succès de cette rencontre sociale de notre Agenda républicain.
Le Président de la République rappelle au Gouvernement l’impératif de bâtir une croissance inclusive et durable, en accélérant la transition de l’économie informelle vers l’économie formelle ; de veiller au travail décent, ainsi qu’au renforcement du système national de retraite à travers notamment : (i) une hausse de 10% - d’ici fin décembre 2021 - des pensions de retraite ; (ii) l’examen des modalités de relèvement progressif des cotisations retraite et d’enrôlement des agriculteurs, éleveurs, pécheurs, artisans et acteurs du secteur informel ; (iii) le recours incitatif à la retraite complémentaire ; (iv) l’accélération du processus de consolidation des régimes et structures de gestion des retraites (FNR, IPRES, CSS).
Le Chef de l’Etat indique, par ailleurs, l’urgence d’actualiser le code de sécurité sociale et ses textes réglementaires subséquents, afin de consolider le socle de Protection sociale en intégrant les contributions des programmes sociaux d’envergure (Bourses de sécurité familiale, Couverture maladie universelle, Carte d’égalité de chances …) lancés depuis 2012.
Sur le nécessaire renforcement de la lutte contre les violences faites aux femmes, le Président de la République rappelle au Gouvernement, la place primordiale des femmes dans la stabilité économique et sociale du Sénégal.
Le Chef de l’Etat demande, à cet égard, au Gouvernement de poursuivre et intensifier la mise en œuvre des politiques publiques visant l’amélioration continue de la condition des femmes.
Le Président de la République indique toute l’importance qu’il attache à l’élimination systématique des violences contre les femmes et les filles et demande au Ministre de la Femme, de la Famille du Genre et de la Protection des Enfants de dérouler en permanence et d’intensifier les campagnes de sensibilisation de proximité contre les violences faites aux femmes et aux filles.
Poursuivant sa communication, le Chef de l’Etat est revenu sur l’innovation dans le pilotage de l’action publique et la nécessaire généralisation des systèmes de management de qualité dans les administrations avec en ligne de mire la gestion axée sur les résultats(GAR).
Le Président de la République rappelle, à cet égard, que la gouvernance en mode « Fast Track », s’est traduite, malgré la pandémie de COVID- 19 qui s’est déclenchée il y a deux ans, par l’instruction finale de nouveaux projets d’émergence (Port de Ndayane, Autoroute Mbour Fatick, Kaolack….), l’inauguration (effective ou à venir) de nombreuses réalisations sans précédent (Hôpitaux de Kaffrine, Kédougou, Touba et Sédhiou, Service des maladies infectieuses de FANN (SMIT), Data Center national de Diamniadio, Stade du Sénégal….).
Le Président de la République demande, dans cet élan, au Gouvernement d’amplifier les réformes budgétaires et financières, mais également d’améliorer en continue, et de façon systématique, le management des administrations et l’engagement permanent au Travail, des agents publics.
Le Chef de l’Etat, sous ce registre, informe le Conseil de la certification (par AFNOR) à la norme ISO 9001 : 2015 du système de management mis en place par la Direction des Moyens généraux de la Présidence de la République.
Le Président de la République a adressé ses félicitations au Ministre, Secrétaire général de la Présidence de la République, à la Directrice des Moyens généraux et ses équipes, pour le travail exceptionnel accompli, qui a abouti à cette certification historique de la gestion d’une Présidence de la République.
Le Chef de l’Etat demande, dans la même lancée, à tous les ministères de s’inspirer de cette démarche, avec l’appui du Bureau Organisation et Méthodes (BOM) et du Ministère des Finances et du Budget, pour asseoir et consolider la modernisation et les performances des administrations.
Revenant sur la célébration de la journée mondiale de la lutte contre le SIDA ce 1er décembre, le Chef de l’Etat s’est félicité des avancées remarquables qui ont été réalisées malgré le contexte de pandémie Covid-19.
Par ailleurs, le Président de la République a rappelé sa décision d’allouer 02 milliards de FCFA pour renforcer les crédits destinés à la lutte contre le SIDA à compter de la gestion 2022.
Sur le climat social et le suivi des affaires intérieures, le Président de la République a insisté sur les points suivants :
1°) L’assistance aux daaras et aux diplômes de l’enseignement arabe : sur ce point le Chef de l’Etat indique que l’enseignement arabe a connu un développement notable ces dernières années avec plusieurs apprenants, formés et titulaires de diplômes d’enseignement moyen et supérieur, dont l’insertion socio-économique doit demeurer une préoccupation permanente du Gouvernement. C’est ainsi que le Président de la République annonce la création d’un Bureau, chargé d’impulser, de superviser et d’aider à la coordination optimale et au suivi - évaluation des différentes structures et programmes d’assistance multisectorielle aux Daaras et aux Diplômés de l’Enseignement arabe. Cette structure vise à promouvoir et consolider un dialogue inclusif et constructif systématique avec l’ensemble des parties prenantes afin d’asseoir leur participation citoyenne et leur responsabilisation effective dans la vie publique et le développement national.
2°) La maitrise stratégique des prix des produits, denrées et services : à ce sujet, le Président de la République, au regard de la conjoncture économique mondiale, liée à la pandémie de COVID- 19, de l’augmentation continue du cours du Pétrole et du fret maritime, demande aux ministres en charge du Commerce et des Finances de réunir régulièrement le Comité des prix en vue d’assurer un suivi permanent de la situation et de la stabilité des prix des denrées, produits et services de première nécessité.
Le Chef de l’Etat a clos sa communication sur son agenda diplomatique.
AU TITRE DES COMMUNICATIONS
- Le Ministre, Secrétaire général de la Présidence de la République a fait le point sur le suivi des directives et instructions présidentielles ;
- Le Ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur a fait une communication sur la situation internationale et sur la tenue à Dakar de la 8éme Conférence ministérielle du Forum sur la Coopération sino-africaine (FOCAC) ;
- Le Ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération a fait une communication sur les retombées de la 8éme Conférence des ministres du FOCAC.
- Le Ministre de la Santé et de l’Action sociale a fait une communication sur la Célébration de la journée nationale de lutte contre le SIDA ce 1er décembre 2021 et sur la situation de la pandémie Covid-19.
- Le Ministre de la Femme, de la Famille, du Genre et de la Protection des Enfants a fait une communication sur le projet de Centre national de prise en charge holistique des femmes et des filles victimes de violences basées sur le genre.
- Le Ministre du Commerce et des Petites et Moyennes entreprises a fait une communication sur la 21ième édition de la Foire internationale de Dakar (FIDAK).
- Le Ministre auprès du Président de la République, en charge du Suivi du Plan Sénégal Emergent a fait une communication sur la stratégie nationale d’Inclusion financière (SNIF).
AU TITRE DES TEXTES LEGISLATIFS ET REGLEMENTAIRES
Le Conseil a examiné et adopté :
- Le Projet de loi autorisant le Président de la République à ratifier la Convention entre le Gouvernement de la République du Sénégal et le Gouvernement de la République Tchèque, en vue d’éviter la double imposition et de prévenir l’évasion fiscale en matière d’impôt sur le revenu, signé à Dakar, le 22 janvier 2020 ;
- Le Projet de décret fixant les modalités d’organisation et de fonctionnement du cadre territorial de concertation ;
- Le Projet de décret relatif aux régimes de prix et aux procédures de dénouement du contentieux économique ;
- Le Projet de décret abrogeant et remplaçant le décret no 2017-2305 du 27 décembre 2017 portant création et fixant les règles d’organisation et de fonctionnement de l’Institut National du Pétrole et du Gaz (INPG).
AU TITRE DES MESURES INDIVIDUELLES
Le Président de la République a pris les décisions suivantes :
• Monsieur Mor NDIAYE, Magistrat, précédemment directeur-adjoint des affaires criminelles et des Grâces au Ministère de la Justice est nommé Directeur général de l’Office national de Recouvrement des Avoirs criminels (ONRAC) ;
• Monsieur Malick DIALLO, Commissaire aux Enquêtes Economiques principal, est nommé Directeur du Commerce Extérieur du Ministère du Commerce et des PME ;
• Monsieur Mouhamadou SY, Inspecteur principal des Impôts et des Domaines, est nommé Directeur des Services fiscaux en remplacement de Madame Ndèye Aïssatou NDAO, appelé à d’autres fonctions ;
• Madame Ndèye Aïssatou NDAO, Inspecteur des Impôts et des Domaines, est nommée Directeur des moyennes entreprises, en remplacement de Monsieur Mamoudou Ben Ousmane BA, admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite ;
• Monsieur El Hadji Djiby BOCOUM, Secrétaire d’Administration, précédemment Sous-préfet de l’Arrondissement de Missira Wadène, département de Koungueul, est nommé Sous-préfet de l’Arrondissement de Bonconto, Département de Vélingara, en remplacement de Monsieur Moustapha MBAYE, admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite.
• Monsieur Salif FAYE, Secrétaire d’Administration, précédemment Adjoint au préfet du Département de Sédhiou, est nommé Sous préfet de l’Arrondissement de Missira Wadène, Département de Koungheul, en remplacement de Monsieur El Hadji Djiby BOCOUM, appelé à d’autres fonctions ;
• Monsieur Djidiack KITAL, Secrétaire d’Administration, précédemment Sous-préfet de l’Arrondissement de Dar Salam, Département de Salémata, est nommé Sous préfet de l’Arrondissement de Niaming, Département de Médina Yoro Foulah, en remplacement de Monsieur Mamadou Boubou THIAM, admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite ;
• Monsieur Richard Biram FAYE, Secrétaire d’Administration, précédemment Sous-préfet de l’Arrondissement de Niaguis, Département de Ziguinchor, est nommé Sous-préfet de l’Arrondissement de Dar Salam, Département de Salémata, en remplacement de Monsieur Djidiack KITAL, appelé à d’autres fonctions ;
• Monsieur Magatte NDIAYE, Secrétaire d’Administration, précédemment Adjoint au préfet du Département de Nioro du Rip, est nommé Sous-préfet de l’Arrondissement de Niaguis, Département de Ziguinchor, en remplacement de Monsieur Richard Biram FAYE, appelé à d’autres fonctions ;
• Monsieur Cheikh GNINGUE, Secrétaire d’Administration, précédemment Sous-préfet de l’Arrondissement de Kael, Département de Mbacké, est nommé Sous-préfet de l’Arrondissement de Sam Notaire, Département de Guédiawaye, en remplacement de Monsieur Pape Massaër DIOP, appelé à d’autres fonctions ;
• Monsieur Pape Massaër DIOP, Secrétaire d’Administration, précédemment Sous-préfet de l’Arrondissement de Sam Notaire, Département de Guédiawaye, est nommé Sous-préfet de l’Arrondissement de Mérina Dakhar, Département de Tivaouane, en remplacement de Monsieur Soré DIA, admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite ;
• Monsieur Mayoni SARR, Instituteur, précédemment Adjoint au Sous-préfet de l’Arrondissement de Tattaguine, Département de Fatick, est nommé Sous-préfet de l’Arrondissement de Kaël, Département de Mbacké, en remplacement de Monsieur Cheikh GNINGUE, appelé à d’autres fonctions."
QUE SAVOIR DU LAURÉAT DU PRIX NEUSTADT DE BOUBACAR BORIS DIOP
Comment allier le goût de la création romanesque et l'effroi d'une réalité où la cruauté est à son paroxysme? C'est l'ambition de Boubacar Boris Diop dans ce roman-témoignage sur les cent jours qu'a duré le génocide des Tutsi au Rwanda
Comment raconter l'irracontable et continuer à avoir foi en l'humanité ? Comment allier le goût de la création romanesque et l'effroi d'une réalité où la cruauté est à son paroxysme? C'est l'ambition de Boubacar Boris Diop dans ce roman-témoignage sur les cent jours qu'a duré le génocide des Tutsi au Rwanda, du 7 avril 1994 au 15 juillet 1994.
Lauréat du grand prix de la République du Sénégal pour les Lettres en 1990 avec Les tambours de la mémoire, Boubacar Boris Diop a aussi été distingué en 2018 par le "Harold and Stellfox Award" de Dickinson University pour l'ensemble de son œuvre.
Classé parmi les 100 meilleurs livres africains du vingtième siècle par le "Zimbabwe International Book Fair", Murambi, le livre des ossements vient de remporter, à l'unanimité des membres du jury, le prestigieux "Neustadt International Prize for literature" de l'université d'Oklahoma et de la revue World Literature Today.
Auteur de plusieurs romans en français et en wolof, essayiste, Boubacar Boris Diop a fondé à Dakar EJO-Editions qui publie dans les langues nationales sénégalaises.
"Grâce à son talent de créateur, l'écrivain sénégalais fait pénétrer dans nos consciences les noms et les visages des victimes de la sanglante tragédie rwandaise. Murambi, le livre des ossements permet aussi de mesurer la responsabilité, souvent occultée, des puissances occidentales dans les grandes tragédies africaines."
Sembène Ousmane
La maison d'édition Flore Zoa a acquis les droits de Murambi, le livre des ossements en 2021 pour assurer une large diffusion en Afrique noire de cette page sombre de l'histoire de notre continent.
Le roman paraîtra officiellement à la fin du mois de janvier 2022, mais vous pouvez d'ores et déjà acquérir par avance un exemplaire dédicacé de l'auteur lors SALON NATIONAL DU LIVRE DU SÉNÉGAL qui se tiendra du 2 au 5 décembre prochain à Dakar. La séance de dédicaces est prévue le jeudi 2 Novembre à 13h à la Place du Souvenir Africain. STAND de la maison d'édition Flore Zoa. Cette édition coûte 6500CFA.
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LES DÉFIS DU DÉVELOPPEMENT DANS LE SAHEL
Dans un contexte d’insécurité engendrée par des groupes djihadistes et autres groupe armées, il est de bon ton de poser la problématique du développement dans le Sahel. Dans «Mon heure d’Afrique» la journaliste Christine Holzbauer discute avec M. Adoum
Dans cette la journaliste reçoit Dr Djimé ADOUM, le nouveau représentant de la coalition pour le Sahel créé lors du sommet de Pau. Ancien ministre tchadien de l’Agriculture et ancien Secrétaire Exécutif du comité inter État de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS) Djimé Adjoun donne des éclairages sur les défis qui se posent à la région.
Dans un contexte d’insécurité engendrée par des groupes djihadistes et autres groupe armées, il est de bon ton de poser la problématique du développement dans cette région du Sahel. Dans «Mon heure d’Afrique» la journaliste Christine Holzbauer discute justement des défis de développement avec M. Adoum
par Oumar El Foutiyou Ba
LE SÉNÉGAL FACE À LA COOPÉRATION INTERNATIONALE DANS LA SOUS-RÉGION
Les objectifs de négociation devraient viser, quel que soit le partenaire, les transferts de technologies, le renforcement de capacités, les Partenariats publics privés
Depuis près de deux décennies, les autorités sénégalaises ont procédé à une légère réorientation de la politique de coopération au profit de nouveaux partenaires portés par la Chine, un pays qui l’objet de critiques, notamment de la part des pays occidentaux.
En tant qu’ancien acteur de la coopération, ce débat nous interpelle à plus d’un titre et appelle, de notre part, une réflexion au moment même où se tient, à Dakar, le 8e Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC).
Pour rappel, le Forum a été ponctué par des annonces du Président chinois en matière de vaccins, dans un contexte de Covid, en réponse à la complainte des Africains portée par le président Sall, qui voient en la Chine une alternative, en particulier au lendemain de la Conférence sur le Climat susceptible de remettre en cause les embellies espérées de l’exploitation gazière, en Afrique, jugée polluante par les Occidentaux .
Nous rappellerons, d’abord, les formes revêtues par la coopération traditionnelle avant d’aborder la question de savoir dans quelle mesure l’élargissement de notre coopération à d’autres partenaires, au premier rang desquels la Chine, pourra être profitable à la partie sénégalaise et servir d’exemple à l’Afrique.
Une coopération classique handicapante ?
En raison de leur histoire particulière, les pays occidentaux ont toujours considéré la coopération Nord - Sud au travers d’une tradition de suzeraineté et d’enjeux extérieurs aux Pays en Développement (PED). Tout d’abord, les PED furent astreints à se positionner dans le cadre d’une guerre froide, qui ne les concernait pas, avant de se retrouver enfermés dans des schémas découlant des seules vues des bailleurs qu’ils soient bilatéraux ou multilatéraux.
Cette logique inspire les théories relatives au rattrapage ou à l’institutionnalisme dont les ambitions louables de développement, parfois articulées à une exigence de gouvernance vertueuse (en contradiction avec le soutien de dictatures alliées), n’ont jamais dépassé le stade des intentions.
Au fil du temps, il est apparu que la coopération avec les Pays occidentaux se heurte à plusieurs écueils avec des procédures couteuses en temps, de nature à retarder les projets, et des coûts liés à l’utilisation de l’expertise étrangère (entreprises, cabinets, consultants) qui vise principalement le rapatriement des fonds alloués dans les circuits économiques des pays d’origine.
Aussi ce type de coopération est-il vivement critiqué par des auteurs comme Dambisa Moyo qui accusent l’aide de conduire à la pauvreté, au détournement d’objectifs et à la corruption ; en opposition tranchée avec l’opinion de Jean-Michel Severino ou Jeffrey Sachs.
En tout état de cause, la coopération avec les partenaires classiques semble expliquer notre incapacité à atteindre un stade préindustriel, la détérioration des termes de l’échange, la privatisation tous azimuts opérée sur le portefeuille de l’Etat et la fragilisation du secteur privé local.
Ces considérations associées au tarissement des flux d’aide de la part des PTF traditionnels, confrontés à des problèmes récurrents de gouvernance interne, expliquent les tentatives de réorientation de la coopération entreprises, depuis quelques années, par le Sénégal, en direction des Pays émergents dont la Chine dans le cadre d’une approche Sud-Sud.
La Chine ou l’émergence de nouveaux maîtres du jeu
Ces dernières décennies ont été marquées par la percée opérée par les Pays émergents comme le Brésil, la Corée du sud et, surtout, la Chine dont les interventions revêtent un cachet particulier en tant que moteur de la croissance économique mondiale avec des besoins continuels en matières premières provenant, notamment, de l’Afrique.
De Deng Xiaoping, qui a entrouvert sa muraille communiste pour y introduire l’économie de marché, à Xi Jinping, son leader actuel, préoccupé par des enjeux géopolitiques et économiques opposant son pays aux Occidentaux, l’Empire du Milieu a su innover avec des projets phares dont le plus symbolique, OBOR (One Belt, One Road), concerne plus d’une soixantaine de pays, sur tous les continents.
La présence de la Chine en Afrique permet à plus de 10000 de ses entreprises de disposer de marchés d’approvisionnement et d’écoulement de leurs produits et contribue à l'élimination de la pauvreté pour les deux parties. C’est pourquoi ce géant asiatique a entrepris de conforter son emprise sur le continent noir.
La Chine affine sa stratégie dans le cadre des Forums sur la coopération sino-africaine pour les investissements (FOCAC) adoptés à partir de 2000 et a mis en place un fonds de développement sino-africain dans le cadre duquel s’est tenu, en novembre 2017, à Marrakech, un sommet, le 2e, qui a enregistré la participation de 400 sociétés dont 150 chinoises.
Le choix du Maroc n’est pas fortuit. Avec OBOR, ce pays a trouvé le moyen de se positionner comme une place forte destinée à rayonner entre la Chine, l’Afrique subsaharienne et l’Europe. Ces visées s’inscrivent dans une perspective globale qui a conduit le Royaume chérifien à signer plusieurs accords commerciaux avec divers partenaires (USA, UE…), multiplier ses IDE par 5, entre 2011 et 2015, dans la CEDEAO, un espace qu’il souhaite intégrer, avec, en prime, dans le futur, l’adoption d’une monnaie, d’un tarif extérieur et d’un marché commun.
Pour ce qui concerne notre pays, la Chine et le Sénégal développent des relations d’amitié, depuis 1964, avec des périodes plus ou moins fastes. En dépit d’atouts réels pouvant intéresser l’Empire du Milieu (mines, infrastructures, énergie, immobilier, ZES,…) et de sa position géographique à nulle autre pareille, la Chine n’a semblé placer le Sénégal au cœur de son dispositif de coopération qu’à partir de 2005 avec la reprise des relations diplomatiques entre les deux pays et à la faveur de la hargne patriotique déployée par son ancien ambassadeur au Sénégal, Lu Shaye, promu depuis Monsieur Afrique de la Chine.
Depuis, l’Empire du Milieu s’est distingué de façon spectaculaire en investissant dans plusieurs pans de la vie économique sénégalaise dans le cadre d’un portefeuille de projets couvrant divers secteurs (agriculture, santé, sports, culture…) avec des investissements massifs sur les Infrastructures et des conditions de contractualisation plus douces que celles accordées par la coopération classique grâce à des financements très concessionnels. Seule ombre au tableau, en dehors du groupement JLS-Henan/Chine, constitué par deux privés, dans le passé, les conventions sino-sénégalaises se traduisent concrètement par un investissement mobilisant, souvent, des entreprises chinoises, utilisant du personnel et des matériaux …chinois.
Malgré tout, l’importance de ce pays pour l’économie sénégalaise n’est plus à démontrer. La Chine était, pour 2016, le troisième partenaire commercial du Sénégal, avec un volume d’échanges multiplié par 16 en 10 ans et un accroissement moyen de 133% par an.
En 2020, le volume du commerce entre les deux pays s’élevait à près de 3 milliards de dollars (400 fois le chiffre de 2017) avec un portefeuille assez diversifié et des projets phares en matière d’infrastructures (industrielles avec une plateforme à Diamnadio, voies de communication avec les autoroutes, et télécommunications avec le Data center, le e-gouvernement, hydrauliques, culturels…).
La Plateforme industrielle de Diamnadio fait, d’ailleurs, partie des huit initiatives majeures du FOCAC dont la 8e édition a fini de livrer de ses conclusions, ce 30 novembre 2021, à Dakar.
Cette coopération reste cependant à dynamiser dans le cadre de l’ambitieux programme des nouvelles Routes de la soie (OBOR), cadre de financement du Président chinois pour les prochaines décennies ; ce qui témoigne, si besoin était, du retard à l’allumage du Sénégal vis-à-vis de cette opportunité majeure.
Les progrès de la Coopération sino-africaine sont encore plus impressionnants. En 2019, le montant des investissements directs de la Chine en Afrique, comparés ceux de l'an 2000, ont pratiquement été multipliés par 100 avec des échanges commerciaux entre la Chine et l'Afrique dont les montants ont atteint le chiffre de 208 milliards de dollars, soit 20 fois plus qu’en 2000. De plus, la Chine est restée, durant 11 ans, le premier partenaire commercial de l'Afrique, ce qui donne une idée de son apport sur la croissance économique du continent à laquelle elle a contribué à 1/5e de sa valeur.
La coopération avec la Chine ne s’intéresse guère aux conditionnalités en rapport avec la gouvernance interne des Etats, comme c’est le cas pour les Occidentaux avec qui elle partage, toutefois, le défaut des coûts liés à l’utilisation de l’expertise étrangère à l’origine de moins-values pour les pays recevant des financements.
Les besoins énormes de l’économie chinoise la porte à rechercher les matières premières, comme le firent, dans le passé, les Occidentaux mais, contrairement à eux, sa présence contribue à la bonne tenue des prix ; ce qui est à l’avantage des pays bénéficiaires, comme le Sénégal, qui gagneraient, cependant, à toujours miser sur la valeur ajoutée qu’apporteraient les produits finis ou semi-finis.
A certains égards aussi, on sait qu’une large ouverture vers des pays comme la Chine peut avoir comme contrecoups le délitement du tissu industriel local peu compétitif par rapport aux produits importés et une explosion de la dette (Ethiopie, Zimbabwe, RDC…) pouvant aliéner la souveraineté des Etats à travers les tentatives réussies ou non de caporalisation de minerais stratégiques (RDC) ou d’infrastructures (Kenya).
Ce dernier aspect a conduit certains Etats à s’éloigner, entre 2020 et 2021, de projets (d’infrastructures et miniers) non conformes à la Constitution (Ghana, RDC) du fait de l’intervention du système judicaire qui a opposé son véto à des projets, ce qui appelle un recentrage de la part de la Chine qui doit restaurer la confiance.
L’érosion du capital sympathie chinois en Afrique, illustrée par les manifestations de la Société civile kényane en 2021, est une alerte sur ses modes d’action car ce pays est aussi attendu sur le plan du respect qu’il proclame aux Africains.
Quelle doit être la posture d’un pays comme le Sénégal ?
Pour asseoir une démarche cohérente dans le cadre de sa politique de coopération, le Sénégal gagnerait à prendre des mesures hardies en direction de ses partenaires mais aussi à l’endroit de l’administration en charge de ce sous-secteur. Aussi, s’agira-t-il :
Au niveau de l’environnement, vis-à-vis des partenaires :
Jouer sur les effets de concurrence entre PTF en diversifiant la coopération
La diversification de la coopération et l’intensification des relations avec les pays du Sud a pour avantage d’exacerber la concurrence entre les pays émergents portés par l’Empire du Milieu et les pays occidentaux condamnés à élever leurs standards de coopération et à développer une offre de financement plus intéressante (financements concessionnels avec des taux de 0 à 2% sur des durées de 25 à plus de 30 ans, tels que ceux consentis par la Chine ou la Corée du Sud), avec des retombées positives sur la gestion des finances publiques.
Contenir les chevaux de Troie, amis apparentés mais concurrents patentés
Les visées du Maroc doivent être considérées comme une menace sérieuse aux intérêts du Sénégal qui a raté, à la faveur de la crise ivoirienne, une bonne opportunité de hisser le Port de Dakar au rang de porte d’entrée du trafic en direction de l’Afrique occidentale alors que, dans le même temps, le Royaume chérifien multipliait ses projets portuaires et routiers destinés à ouvrir des couloirs de passages entre l’Afrique et l’Europe.
L’arrimage du Maroc au programme OBOR et les diverses conventions commerciales qu’elle a signées avec d’autres mastodontes (UE, USA...) feraient de ce pays une véritable cinquième colonne, pour les intérêts étrangers, dans l’espace CEDEAO et lui offre l’occasion d’élargir sa présence déjà notable dans les secteurs des banques et de l’immobilier.
Au niveau interne, vis-à-vis de l’Administration sénégalaise :
Adopter une philosophie axée sur l’optimum
Mon expérience d’ancien directeur des études, de la planification et de la programmation au ministère chargé de la coopération internationale m’a appris que ce qui fait la différence dans la mise en route de deux projets de coopération internationale tient surtout au suivi de terrain censé raccourcir les délais de décaissement post conventions (5 mois par expérience contre au moins un an pour la coopération classique).
C’est pourquoi, les services évoluant dans le secteur de la coopération internationale sont condamnés, s’ils veulent s’inscrire dans la performance, à s’éloigner du mandarinat en usage dans l’Administration publique sénégalaise en vue de se doter de méthodes éprouvées (manuel de procédures, charte de qualité, focus sur le résultat de développement et articulation rendement RH et promotion, allègement et dématérialisation procédures … ) ; soit autant d’éléments s’inscrivant dans une réforme globale qu’aurait au moins dû nous imposer le contexte de COVID.
Bâtir une véritable stratégie de négociation avec les PTF
Les services en charge de la coopération devraient placer au centre de leurs préoccupations la constitution d’équipes de négociation chevronnées avec, idéalement, des profils techniques diversifiés aux fins de mieux tenir compte de la connaissance des pays avec lesquels le Sénégal coopère à travers leur culture et les domaines techniques dans lesquels ils interviennent.
En effet, et pour ne considérer que le cas de la Chine, ce pays est connu pour disposer d’équipes rodées dans la négociation, appuyées par un Bureau économique qui, sous le prétexte de surveiller les exigences juridiques du ministère du Commerce, assure un rôle de fervent défenseur des intérêts des entreprises de l’Empire du Milieu.
C’est pourquoi les objectifs de négociation devraient viser, à chaque fois et quel que soit le partenaire, les transferts de technologies, le renforcement de capacités (formation, emploi local à tous les niveaux de responsabilité, joint-ventures), les investissements de qualité répondant aux besoins réels des populations et les Partenariats publics privés ; ces derniers étant un bon moyen, pour nos pays, d’éviter de s’exposer, dans le futur, à un endettement massif et à une perte de souveraineté.
Oumar El Foutiyou Ba est écrivain, Conseiller en Organisation
VIH : UNE BAISSE DE PLUS DE 70% DES NOUVELLES INFECTIONS
La secrétaire exécutive du Conseil national de lutte contre le sida fait le point de la lutte contre le VIH/Sida au Sénégal. Si les avancées sont certaines, il y a de nombreux défis, notamment les moyens dans un contexte de COVID-19 et la séro-ignorance
Très engagé, le Sénégal a fait des pas de géant dans la lutte contre le VIH/Sida en obtenant une baisse de 70% des nouvelles infections et étant tout proche des objectifs fixés par l’ONUSIDA en 2020. Mais la pandémie de la COVID-19, dans sa frénésie, est venue freiner ce bel élan. En effet, avant la survenue de la COVID-19, le VIH avait toute l’attention de beaucoup de partenaires financiers, notamment du Fonds Mondial, mais depuis deux ans, le VIH est peu ou prou délaissé au profit du SARS-Cov-2, devenu l’urgence de l’heure. Conséquences immédiates, les ressources qui étaient destinées au Sida, au paludisme et à la tuberculose sont presque toutes réorientées vers la COVID-19. Ce qui crée une tension financière sur le budget de la lutte contre le Sida et qui reste un duo malfaisant avec la tuberculose et de la pression sur les services de santé. Dans cet entretien Exclusif avec Infomed, la Secrétaire Exécutive du Conseil national lutte contre le Sida (CNLS), le Dr Safiatou Thiam, expose la situation : les avancées dans la lutte, les défis, les nouvelles stratégies du Sénégal mais aussi les espoirs. Malgré la COVID-19, elle plaide pour la remobilisation de tous les partenaires autour du VIH et souhaite surtout que la question de la COVID-19 soit résolue. ENTRETIEN
Dr Safiatou Thiam, quelle évaluation faites-vous des différentes stratégies qui ont été mises en œuvre au Sénégal pour freiner la propagation du VIH/Sida ?
Pour comprendre les stratégies mises en œuvre, il faut comprendre la situation du VIH au Sénégal. Toutes les stratégies répondent justement à cette situation. Au Sénégal, nous avons une épidémie qui est concentrée. Elle est basse dans la population générale avec un taux de prévalence de 0,3% mais très élevée dans certains groupes comme le groupe des hommes qui ont des relations avec d’autres hommes (27%). C’est plus de 50 fois le taux de prévalence dans la population générale. Chez les consommateurs de drogue, le taux est au-dessus de 5% et chez les professionnelles du sexe féminin, il tourne autour de 6%.
Cela veut dire qu’il faut une stratégie stratifiée qui cible spécifiquement chacun des groupes ?
Nous avons bâti une stratégie pour contrôler l’épidémie qui consiste à lutter contre de nouvelles infections en travaillant avec les femmes enceintes pour éliminer la transmission mère-enfant, en mettant en place des stratégies pour les groupes que j’ai cités pour, justement, limiter la propagation du VIH. Nous avons également mis en place une stratégie de traitement pour tout le monde : accélérer le dépistage en allant chercher les personnes séropositives de ces groupes qui restent une cible difficile à atteindre. En plus de ces groupes, nous essayons aussi d’aller chercher les personnes intermédiaires. Il s’agit des populations mobiles, les personnes vivant avec un handicap, qui sont aussi les groupes dans lesquels la prévalence peut atteindre jusqu’à 5 fois et même plus que la population générale. Donc notre stratégie est bâtie pour répondre à cette spécificité du VIH au Sénégal.
Depuis des décennies le taux de prévalence au Sénégal était estimé à 0,5% dans la population générale, en l’occurrence chez les 15 à 49 ans. Manifestement, ce taux est en baisse. Quelle est la situation aujourd’hui ?
Le VIH au Sénégal baisse. Nous avons depuis 2005 à maintenant observé une baisse de plus de 70% des nouvelles infections. Le taux de prévalence est également est en baisse. On est parti de 0,7% en 2005 à 0,3% maintenant. Ce qui démontre le plus cette baisse, c’est la situation des nouvelles infections. Ces dernières baissent et le nombre de personnes sous traitement augmente. Donc aujourd’hui, il y a de plus en plus de personnes qui sont sous traitement. Plus de 70% des personnes vivant avec le VIH sont sous traitement. Le grand défi aujourd’hui ce sont ces populations difficiles à atteindre. Il faut les trouver, les dépister et les mettre sous traitement.
Si l’on vous comprend, c’est un plutôt un succès. Qu’est-ce qui a été à la base de ce succès du Sénégal dans la lutte contre cette épidémie?
Je pense qu’il y a beaucoup de facteurs. Le premier, c’est la précocité de la réponse au Sénégal. On a mis en place le programme de lutte contre le Sida dès l’apparition du premier cas. Un autre facteur qui peut expliquer le succès du Sénégal en la matière, c’est l’engagement constant des autorités depuis le début. Ensuite, il y a eu l’engagement des communautés, les associations, les ONG, les religieux, les jeunes et les femmes. D’ailleurs, ils sont encore nostalgiques de cette période de mobilisation. Ils nous disent : «Docteur, avant il y avait une grande mobilisation parce que tout le monde parlait du Sida. C’était une époque où il n’y avait même pas de traitement et il fallait miser sur la mobilisation communautaire pour faire passer les messages. En plus de cette mobilisation, maintenant il y a de l’expertise médicale qui a été mise en place, l’accompagnement des partenaires et toutes les ressources qui ont été mises dans la lutte contre le Sida. Je pense que ce sont tous ces facteurs réunis qui expliquent, effectivement, ce succès dans la lutte contre le Sida au Sénégal.
Il y a un succès, mais la bataille est loin d’être gagnée. Quels sont les défis qui se posent au Sénégal dans la lutte contre le sida ?
Il y a énormément de défis. Le plus grand défi c’est que la riposte au sida au Sénégal est financée à 80% par des ressources extérieures. Ce n’est pas une riposte durable. Il faut qu’on ait une riposte qui repose sur des ressources nationales pour pouvoir parler de succès à ce niveau. Nous analysons finement nos résultats. Ils sont certes bons chez les adultes mais chez les enfants, l’accès au traitement reste faible. Il n’y a que la moitié des enfants qui devraient être soignés qui sont aujourd’hui sous traitement. Donc il y a beaucoup de choses à faire sur ce plan. Nous avons aussi remarqué la baisse des nouvelles infections partout sauf dans la tranche d’âge des 19-24 ans, c’est à dire les jeunes. Donc il y a la remobilisation à ce niveau. C’est pourquoi cette année, nous avons placé la journée mondiale de lutte contre le Sida sous le sceau des jeunes pour un peu remobiliser les jeunes et peut-être réapprendre avec les jeunes comment parler aux jeunes pour prévenir la transmission. En d’autres termes, il s’agit de développer des services de prévention qui répondent réellement aux besoins des jeunes parce que les jeunes manquent de connaissance.
L’information pourtant est aujourd’hui plus accessible qu’elle ne l’était 20 ou 30 ans plus tôt grâce à l’avènement d’Internet.
Quand nous faisions nos études chez les jeunes, nous constatons que les connaissances sont faibles chez les jeunes, notamment jeunes filles, ou c’est encore plus faible. Donc il y a des efforts à faire chez les jeunes filles et les jeunes hommes. L’autre défi le plus important c’est un environnement favorable pour travailler avec des populations. Dans le contexte culturel de nos pays africains, ce n’est pas facile de mettre en place un service pour les homosexuels, pour les toxicomanes ou pour les professionnelles du sexe. Cela pose la problématique du respect des droits de ces personnes, du respect du droit à la santé pour tous pour que ces personnes puissent avoir confiance en nos services, venir se faire dépister et se faire soigner quand ils en ont besoin.
Le Sénégal connaît une baisse de 70% de nouvelles infections comme vous l’avez mentionné. Peut-on dire que globalement les gens sont de plus en plus conscients de l’existence du VIH/Sida et du coup, font attention pour ne pas s’infecter ?
Je ne peux pas dire cela parce que la population est vraiment très large et diverse. Mais je pense que la communication positive qu’on fait pour montrer que le VIH est une maladie qui peut se soigner même si on ne peut pas guérir définitivement, a rassuré les personnes qui se sont traitées. On a découvert que le traitement empêche la transmission du Sida. Quand on prend ses médicaments, on peut avoir une bonne espérance de vie. Nous avons beaucoup travaillé pour que les gens aient accès à ce traitement. Je pense que c’est ça qui a fait que la transmission a reculé. Il faut continuer à travailler sur l’information et la communication à l’endroit des populations en général.
D’aucuns pensent que si le paludisme a longtemps fait des victimes sans qu’un vaccin ne fût trouvé plus tôt, si ce n’est récemment, cela est dû au fait que c’est plus en Afrique que cette maladie sévit. Peut-on faire la même réflexion à l’endroit du VIH ?
On ne peut pas dire que la communauté internationale ne s’est pas mobilisée contre le Sida. Je pense qu’avant la COVID-19, c’est la maladie pour laquelle le monde s’est le plus mobilisé. C’est aussi une maladie pour laquelle le monde a le plus mobilisé de ressources et justement, c’est cette mobilisation autour du VIH qui a permis de mettre en place le Fonds mondial. En mettant en place le Fonds mondial, on s’est dit que le VIH non seulement tue, mais est aussi lié à la tuberculose. Donc on a inclus la tuberculose dans ce Fonds. Le VIH et la tuberculose tuent certes, mais en Afrique c’est plus le paludisme qui tue. Aujourd’hui, le Fonds Mondial est le plus grand instrument de financement qui existe dans le monde pour financer la lutte contre ces trois maladies. Par conséquent, la mobilisation contre le VIH n’avait jamais faiblit jusqu’à l’avènement de la COVID-19, où les priorités ont été réorientées vers le SARS-Cov_2. C’était une urgence comme au début du VIH qui faisait peur à tout le monde.
Justement, on imagine que vous acteurs de la lutte contre le Sida avez été soudainement sevrés avec l’avènement de la COVID qui probablement aspire une bonne partie des ressources. C’est bien cela ?
Effectivement, les ressources qui étaient mobilisées ont été réorientées vers la COVDI-19. Le risque est toujours là. C’est pourquoi il faut régler rapidement le problème de la COVID-19, surtout que c’est une maladie aiguë, un virus plus facile à gérer que le virus du VIH. Pour le paludisme comme pour le VIH surtout, il y a eu beaucoup d’investissements dans la recherche. Au moins une vingtaine d’essais cliniques sont en cours pour trouver un vaccin. Justement cette technique d’ARN messager qu’on utilise aujourd’hui pour la COVID-19 est en train d’être étudiée pour qu’elle puisse être utilisée éventuellement dans le cadre du VIH. Il faut comprendre que le virus SARS-Cov-2 est différent du virus du VIH. Le virus du VIH est un virus qui mute régulièrement. Il y a de milliers de virus du VIH. C’est ça qui rend difficile la mise au point d’un vaccin. Il y a toutefois des candidats vaccins qui sont prometteurs. On espère que si la mobilisation ne faiblit pas on va continuer à soutenir la recherche pour avoir un vaccin contre le VIH.
Dr Thiam pour être plus directe, y-a-t-il de la tension dans votre trésorerie parce que la COVID-19, urgence de l’heure, a capté tous les fonds ?
Nous avons effectivement eu des tensions parce que des ressources ont été reprogrammées pour la COVID-19. Déjà, on n’a pas toutes les ressources dont nous avons besoin pour lutter contre le Sida. Nos besoins sont couverts à peut-être 60%. Ce que nous avions comme budget, n’est pas suffisant. On est même en train de vouloir définir des priorités pour voir ce qu’on fait et ce qu’on ne fait pas. En ce moment, il y a la COVID-19 or nous puisons tous à la même source. Ceux qui financent le VIH ce sont eux qui financent la COVID-19, même les gouvernements. Donc nous avons reçu moins de ressources même si le Fonds mondial a mobilisé des ressources dans le cadre de son programme C19RM. Donc ce sont des ressources qui étaient là pour les 3 maladies qu’on a été obligé de réorienter vers la COVID-19. Donc effectivement la COVID-19 va créer des tensions financières, mais aussi au niveau des services de santé. C’est surtout le plus important parce que les services qui vont prendre en charge les patients du VIH, de la tuberculose et du paludisme, ce sont les mêmes qui vont prendre en charge les malades de la COVID-19. Et comme la COVID-19 est beaucoup plus urgente, les prestataires sont orientés vers cette urgence. Ces trois maladies qui étaient prises en charge ajoutées à la COVID-19, ça pèse davantage sur le système de santé.
La stigmatisation des personnes vivant avec le VIH est une réalité. Comment votre structure combat cette injustice ?
Nous développons avec les associations des personnes vivant avec le VIH des activités de sensibilisation. Nous les poussons également à sortir pour donner un visage humain au VIH parce que souvent ceux qui stigmatisent les personnes infectées c’est parce qu’ils ne connaissent pas de personnes vivant avec le VIH dans leur environnement. Les gens ont gardé en tête l’image de personnes rachitiques -les premières images des personnes vivant avec le VIH-qu’on montrait et qui représentaient les personnes vivant avec le VIH. Aujourd’hui, les personnes vivant avec le VIH/Sida ont une vie normale, ont leur famille, leur travail. Mais elles ne sortent pas assez pour montrer qu’elles ont une vie normale. Donc sur ce plan, ça reste un peu surtout dans nos pays où on a de faibles prévalences. Quand on va dans d’autres pays où le taux de prévalence est très élevé, où tout le monde connaît une personne qui a le VIH comme en Ouganda, il y a moins de stigmatisation des personnes vivant avec le VIH/Sida.
Mais ici il y a très peu de personnes qui s’affichent. C’est une personne par génération qui accepte de dire devant le grand public, à la télé qu’elle vit avec le VIH. Donc il y a une auto-stigmatisation des personnes vivant avec le VIH. En ce qui concerne la discrimination, on y a travaillé, Le Sénégal a voté une loi qui protège les personnes vivant avec le VIH/Sida. On ne peut pas les discriminer dans le travail. Beaucoup d’efforts qui ont été faits. Mais je pense que ce combat, ce sont les personnes vivant avec le VIH elles-mêmes qui peuvent le gagner.
Il y a une nouvelle stratégie de prévention qui est la prophylaxie-pré-exposition. Pouvez-vous expliquer en quoi consiste-t-elle ?
La prophylaxie préexposition ou la Prep, c’est le fait de donner des médicaments à une personne séronégative pour que cette personne ne contracte pas le VIH. Je donne un exemple, on peut avoir un couple ou l’un des conjoints est séropositif. Ils veulent avoir des enfants et décident donc ne pas utiliser le préservatif. On donne ce médicament à la personne séronégative. C’est comme s’il y a une clé qui ferme la serrure où le VIH peut passer pour rentrer chez ce conjoint ou cette conjointe. Comme ça, elle ne va pas contracter le VIH.
Cela veut dire que cette stratégie de ne concerne que les couples ?
Oui, c’est aussi les personnes qui vont prendre le risque, je veux dire les couples établis. De toutes les façons, pour qu’il y ait transmission, il faut que le couple se forme même si c’est de façon éphémère. Donc il y a des personnes qui sont sûres qu’elles prennent des risques. C’est le cas d’un couple qui n’est pas forcément marié. Une personne qui sort avec quelqu’un ou qui fréquente des personnes à risques, se sait à risques, donc elle peut venir demander ce traitement pour se protéger contre le VIH. Nous pensons qu’en combinant le traitement des personnes séropositives et celui des personnes séronégatives qui prennent des risques, on peut arrêter la transmission du VIH. Un autre exemple de cette prophylaxie ce sont les enfants qui naissent de mères séropositives. L’enfant on n’a pas encore son statut, mais il faut qu’on commence tout de suite son traitement. C’est quelque chose qu’on a l’habitude de faire, même si on ne l’appelait pas PreP. C’est un peu comme un vaccin oral aussi. Donc tu prends un comprimé tous les mois et tu peux ne pas contacter le VIH.
Où en est le Sénégal avec l’étape intermédiaire des trois 90%, pilier central vers le cap fixé par l’ONUSIDA visant à mettre fin à l’épidémie du Sida d’ici 2030 ?
En 2020, l’ONUSIDA a estimé qu’on peut mettre fin à l’épidémie du Sida à l’horizon 2030. Mais on ne va pas attendre l’échéance pour faire l’évaluation. On s’est dit qu’on se fixe des étapes, des fenêtres d’opportunités. Ce sont ces fenêtres d’opportunités que traduisent les trois 90% auxquels vous faites allusion. La Covid-19 est même venue chambouler un peu cela. L’objectif c’est que 90% des personnes séropositives soient dépistées et connaissent leur statut sérologique. Sur ces 90% de personnes séropositives, les 90% devraient prendre le traitement ARV (Ndlr : Antirétroviral) et sur les 90% qui prennent des ARV, les 90% devraient avoir une charge virale indétectable, c’est à dire qu’ils ne devraient plus transmettre le VIH. Ce sont les trois 90%, objectifs intermédiaires, que l’ONUSIDA avait fixé et qui ont d’ailleurs été révisés en trois 95% d’ici 2025. Nous pensons que si on arrive à traiter 95% des personnes, on arrêterait la transmission du VIH.
Peut-on dire que le Sénégal est sur la bonne voie?
Au Sénégal, sur les trois 90%, nous nous sommes respectivement à 85, 89 et 84. Nous pensions atteindre au moins les 2 derniers 90% parce que c’est la mise sous traitement de toutes les personnes dépistées. On les met sous traitement sans attendre. Pour le deuxième 90%, nous sommes à 89% de l’objectif. Pour le troisième 90%, c’est renforcer le système de laboratoire pour pouvoir tester les personnes sous traitement et démontrer qu’elles ne transmettent plus le VIH parce qu’elles ont une charge indétectable. Mais pour le premier 90%, nous sommes à 85%. C’est le plus difficile parce qu’il s’agit d’aller chercher des personnes qui sont chez elles et qui n’ont peut-être pas décidé de faire le dépistage du VIH parce qu’elles ne se sentent pas encore malades. Elles prennent des risques de manière conscientes ou pas, mais n’ont pas envie qu’on découvre pourquoi elles sont à risque.
Alors qu’on ne peut rien leur imposer non plus…
C’est tellement complexe qu’il faut qu’on fasse justement des efforts pour aller chercher ces personnes et faut les chercher parmi les populations-clés, leurs partenaires féminins ou masculins et leurs enfants. Il nous faut développer vraiment des stratégies différenciées en direction de ces populations pour pouvoir les dépister et les mettre sous traitement.
En 2019, l’ex- directrice de l’Institut de Santé et Développement, (Ised), le Professeur Anta Tal Dia, s’est émue de ce que le taux de prévalence soit passé de 18 à 20 % chez les homosexuels alors que l’utilisation du préservatif a augmenté. Est-ce que le CNLS a trouvé la réponse à ce paradoxe ?
Il faut voir dans quel groupe l’utilisation du préservatif a augmenté. Si on prend l’utilisation du préservatif de manière générale, on l’utilise pour la double protection pour se protéger des infections dont le VIH mais aussi contre les grosses non désirées. Donc ce sera difficile de comparer l’utilisation de préservatifs chez les homosexuels. Justement nous, nous avons remarqué que dans ce groupe-là, ce sont les jeunes qui sont le plus à risques. Il s’agit des jeunes qui démarrent leur vie affective qui n’ont pas beaucoup d’informations, qui peut-être connaissent le préservatif mais ne l’utilisent pas correctement. En tout cas, nous savons qu‘il y a beaucoup de risques pris au sein de cette population. Je pense que ce sont tous ces comportements dont la non utilisation du préservatif qui les exposent. C’est clair quand une personne utilise le préservatif, normalement cette personne ne contracte pas le VIH.
Votre dernier mot Dr Safiatou Thiam
Le VIH est un problème qui n’est pas encore fini. Nous avions franchi de grandes étapes mais la COVID-19 est venu remettre en question tout ce qui avait été fait comme avancées. Aujourd’hui, il faut remobiliser tout le monde, remobiliser les communautés, la communauté internationale, les chercheurs sur la lutte contre les maladies de manière générale, sur la lutte contre les épidémies. La Covid-19 nous a creusé les inégalités. Elle nous a enseigné que le grand challenge c’est d’avoir un système sanitaire fort pour toutes les urgences sanitaires. Donc, il faut faire énormément d’efforts pour renforcer les systèmes de santé dans nos pays, il faut protéger les communautés et s’occuper de la santé de tout le monde, ne laisser personne sur le bord du chemin. C’est la meilleure façon de lutter contre les inégalités en santé et c’est aussi la meilleure manière de réussir la lutte contre le Sida.
Entretien réalisé par Frédéric ATAYODI
par Florian Bobin
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SPOLIÉS JUSQU’AUX OS
EXCLUSIF SENEPLUS - Mensonge d’État pour crime d’État. 77 ans déjà. Dérobés de tout, nous leur devons de panser. Rétablir la vérité, réviser leur procès, leur rendre leur dignité. Face au monde entier, nous crions : Justice pour Thiaroye !
1er décembre 1944, des centaines de tirailleurs africains sont froidement exécutés par l’armée française au camp militaire de Thiaroye. Trop indociles aux yeux de l’administration coloniale, ces anciens prisonniers de guerre parqués dans les camps allemands en France lors de la Seconde guerre mondiale réclamaient le paiement de leurs indemnités pour service rendu. Mais il n’en est rien pour le commandement militaire : insoumission à l’autorité, tout contestataire signe immédiatement son acte de décès. La mise à mort est donc pensée, programmée, actée. Ce sera le matin, à 9h30.
Le sifflement des cinq cent balles relâchées par l’armement industriel retentit à plusieurs kilomètres à la ronde. Désarmés, abattus, des centaines de corps gisent désormais sur la terre ensanglantée de Thiaroye. Arrachés aux leurs, spoliés jusqu’aux os, ces hommes meurent aux mains des barbares qui prétendirent les guider vers un degré supérieur de civilisation. Qui s’octroyèrent le droit d’ôter la vie.
Tous les jours, des milliers d’automobilistes roulent, sans le savoir, à quelques mètres de ces ancêtres ensevelis. Emprisonnés, exécutés, puis abandonnés dans des fosses communes tandis que les fausses communions sont légion. Il n’est pourtant jamais trop tard pour recoudre les trous de l’histoire. Réparer est impossible et demeure un devoir. Dérobés de tout, nous leur devons de panser. Rétablir la vérité, réviser leur procès, leur rendre leur dignité.
Face au monde entier, nous crions : Justice pour Thiaroye !
Auteur de belles performances et vainqueur de la Ligue des Champions avec Chelsea en 2021, Edouard Mendy a été battu par Gianluigi DONNARUMMA pour le Trophée Yachine récompensant le meilleur gardien de l'année. Un choix que ne digère pas l'ancien international sénégalais Habib Beye.
Depuis lundi soir, l'attribution du Ballon d'Or 2021 à Lionel Messi, au détriment de Robert Lewandowski notamment, n'est pas la seule à faire débat.
UNE INJUSTICE POUR EDOUARD MENDY ?
Sur le plateau de Canal+ Sport Afrique, Habib Beye a poussé un coup de gueule concernant le choix d'attribuer le Trophée Yachine, récompensant le meilleur gardien de l'année, à Gianluigi Donnarumma plutôt qu'à Edouard Mendy. «C'était déjà écrit... C'est même écrit à la FIFA lorsqu'ils font des tweets pour mettre le gardien Edouard Mendy sans son maillot», a soupiré l'ex-joueur de l'OM. Il y a quelques semaines, le portier de Chelsea avait fait remarquer qu'il était le seul à ne pas apparaitre avec le maillot de son équipe nationale, le Sénégal, sur un visuel des gardiens nommés pour les trophées The Best. Un oubli corrigé une semaine plus tard par la FIFA pour représenter l'ancien Rennais avec la tunique des Lions de la Teranga.
MENDY A ÉTÉ MEILLEUR QUE DONNARUMMA SUR 12 MOIS, SELON BEYE
Malgré une année 2021 exceptionnelle, marquée notamment par le sacre en Ligue des Champions avec Chelsea, Mendy termine derrière Donnarumma, vainqueur de l'Euro et nommé meilleur joueur du tournoi. «On a récompensé un joueur sur un mois de compétition et sur sa saison au Milan, qui n'est pas mauvaise, mais je pense que Mendy a fait une meilleure saison dans sa globalité avec Chelsea, avec en plus la Ligue des Champions», juge Beye. «Pourquoi valoriser plus l'Euro que la Ligue des Champions ? L'année exceptionnelle c'est douze mois, pas un mois de compétition. Et sur douze mois, Mendy est le meilleur gardien d'Europe», insiste-t-il. «Il faut arrêter d'être hypocrite», lance Beye, qui rappelle que le «nombre de clean sheets de Mendy est plus important que celui de Donnarumma» en 2021. Depuis le début de l'année, le gardien a gardé sa cage inviolée à 28 reprises en 50 matchs, contre 20 fois en 54 rencontres pour le second.
DONNARUMMA «ADMIRE» MENDY
De son côté, Donnarumma a eu une pensée pour le gardien de Chelsea. «Edouard Mendy est un gardien de but fantastique, a reconnu le portier du PSG. Je le félicite pour avoir remporté la Ligue des Champions. C'est un excellent gardien de but. Je l'admire beaucoup. Je ne sais pas ce qui lui a manqué pour remporter ce trophée, la décision ne m'appartient pas.» Pour Beye, la réponse est évidente. «Il est Africain et Sénégalais. Et sa sélection ne rayonne pas comme l'Italie peut rayonner médiatiquement», estime celui qui a porté 44 fois le maillot du Sénégal. Avant de conclure : «Aujourd'hui, on ne reconnaît pas un international africain, ou même Polonais comme on a pu en parler pour Lewandowski, comme on va reconnaître un international européen et italien».
INVECTIVES ET VIOLATIONS DE LA VIE PRIVEE D’AUTRUI SUR LES RESEAUX SOCIAUX
Les violations manifestes de la vie privée et les attaques dans l’anonymat contre les autorités publiques, religieuses ou politiques dans les réseaux sociaux seront bientôt un mauvais souvenir
Les invectives et autres violations de la vie privée d’autrui dans les réseaux sociaux ont été au cœur des débats, lors du passage du ministre de l’économie numérique et des Télécommunications à l’Assemblée nationale venu défendre le projet de budget de son département. Convaincu que ce nouveau phénomène est contraire à nos valeurs, Yankhoba Diattara a annoncé qu’un projet de texte est en cours d’élaboration pour réguler l’espace social numérique.
Les violations manifestes de la vie privée et les attaques dans l’anonymat contre les autorités publiques, religieuses ou politiques dans les réseaux sociaux seront bientôt un mauvais souvenir. L’assurance est du ministre de l’Economie numérique et des Télécommunications. Yankhoba Diattara annonce en effet qu’un projet de texte est en cours d’élaboration pour réguler l’espace social numérique. «Le président de la République a mis en place un comité dirigé par le Pr Ismaïl Madior Fall qui est en train de travailler pour la mise en place d’un projet de loi, car la régulation des réseaux sociaux s’impose pour la stabilité de notre pays», affirme le ministre rewmiste. Mais en attendant, il estime qu’une sensibilisation accompagnée d’une formation pour tirer un profit positif de l’utilisation des réseaux sociaux est nécessaire. «Nous pouvons tracer tous ces activistes qui insultent sur les réseaux parce qu’aujourd’hui, la technologie a avancé», rassure-t-il.
S’agissant de la cybercriminalité, Yankhoba Diattara déplore le foisonnement de textes juridiques dans ce domaine, tout en soulignant les obstacles quant à leur application. Pour lui, il devrait y avoir pour chaque département une brigade pouvant identifier la cybercriminalité. Il s’engage ainsi à travailler dans ce sens. Enfin, concernant l’informatique intégrée dans la formation des enfants, le ministre rappelle que le président de la République a donné des directives pour l’introduction, dans le curriculum des enseignements primaires, de l’initiation en informatique.
A l’en croire, son département travaille en synergie avec le ministère de l’Education nationale pour mettre en œuvre cette politique. Abordant par ailleurs la problématique des redevances que doit la Sonatel aux communes, Yankhoba Diattara estime que l’implantation des antennes de la Société dans ces collectivités territoriales fait naître une obligation. Pour lui, cette structure doit, en accord avec les autorités locales, trouver les solutions pour s’acquitter de cette redevance. Dans cette dynamique, il informe qu’un projet de décret est à l’étude, en collaboration avec la Sonatel et l’Association des Maires du Sénégal (Ams), afin de fixer un taux de redevance uniforme sur l’occupation du domaine public.
A propos de la problématique de la qualité du Service universel des télécommunications à l’intérieur du pays, Yankhoba Diattara reconnaît qu’il y a un réel problème de couverture en réseau du territoire. « À ce niveau, le chef de l’État a donné des directives pour un renforcement de l’aménagement numérique. Dans ce cadre, il est prévu un atelier national pour l’aménagement intégral du territoire, dont les termes de références sont déjà dégagés, qui sera organisé sous peu», souligne le numéro 2 du Rewmi. Il estime d’ailleurs que les opérateurs de télécommunications, détenteurs d’une licence générale, ne s’acquittent pas totalement de leurs obligations de couverture, puisqu’ils se concentrent principalement dans les grandes agglomérations. «Des mesures pour remédier à cette situation, avec l’appui de l’ARTP, seront déployées pour les amener à exécuter convenablement leurs obligations», rassure-t-il.
APPARITION D’UN NOUVEAU VARIANT «OMICRON», LES AUTORITES SANITAIRES SENEGALAISES EN ALERTE MAXIMALE
Le Pr Ndèye Coumba Touré Kane a livré toutes les informations utiles sur le variant «Omicron»
Le Comité national de gestion des épidémies (CnGe) s’est réuni le 29 novembre dernier pour étudier le nouveau variant de la Covid-19, «omicron», apparu en Afrique du sud et qui se répand actuellement dans le monde. Cette rencontre a permis de partager les informations disponibles sur ce cinquième variant et de mettre en alerte les professionnels de la santé ainsi que tous les services impliqués dans la lutte contre l’épidémie dans le pays.
Les autorités sanitaires sénégalaises sont en état d’alerte maximale. Elles prennent très au sérieux le cinquième variant de la Covid-19 dénommé «Omicron». Elles se sont réunies lundi dernier pour se préparer à toute éventualité. A l’occasion, le Pr Ndèye Coumba Touré Kane a livré toutes les informations utiles sur le variant «Omicron». La virologue et recteur de l’université du Sine Saloum a ainsi indiqué que ce cinquième variant, «hyper muté» et particulièrement virulent, est classé «préoccupant» par l’Organisation mondiale de la Santé. Il est apparu en Afrique du Sud, dans la région de Johannesburg, aux alentours du 10 novembre avant d’être dévoilé le 24 novembre par l’institut de recherche de Krisp en Afrique du Sud, ajoute-t-elle.
A l’en croire, son nombre de mutations est “extrêmement élevé” et préoccupant : pas moins d’une trentaine, contre deux pour le variant Delta. «Il comporte des mutations peu détectées à ce jour. Les effets potentiels de chacune de ces mutations mais également de leurs effets combinés sont à l’étude», lit-on dans la présentation de la virologue. Elle ajoute que le variant «Omicron» a une capacité de transmission accrue et le pouvoir d’échapper au système immunitaire. Au 28 novembre 2021, d’après le document de Pr Ndèye Coumba Touré Kane dont «L’’AS» détient une copie, le variant Omicron a été détecté dans les pays suivants : «59 cas dans la province de Gauteng (Johannesburg) en Afrique du Sud ; 6 cas au Botswana ; 1 cas àHong Kong (voyageur avec antécédent de voyage en Afrique du Sud) ; 1 cas importé en Israël de retour du Malawi ; 1 cas en Belgique ; 2 cas en Allemagne ; 13 cas aux Pays-Bas ; 2 cas en Italie ; 1 cas au Royaume-Uni, ... »
EFFICACITE DU VACCIN SUR OMICRON : LES RÉSULTATS DES ETUDES CONNUS DANS QUELQUES JOURS
Pour ce qui est de sa symptomatologie, il n’est pas remarqué une perte de goût ou d’odorat. Par contre, selon toujours Pr Ndèye Coumba Touré Kane, il présente le symptôme régulier des malades du Covid-19, notamment une légère toux chez certaines personnes touchées par le variant Omicron en précisant que les formes graves pourraient survenir chez les patients vulnérables, surtout non vaccinées. Elle renseigne dans la foulée que le nombre de cas détectés et le pourcentage de tests positifs augmentent rapidement et qu’il est à craindre une nouvelle vague de malades dans les prochains jours ou prochaines semaines. Concernant l’efficacité des vaccins existants contre cette nouvelle forme du virus, elle n’est pas encore établie.
Pr Ndèye Coumba Touré Kane informe que les firmes «Pfizer/BioNTechN», «Moderna» et «J&J» sont en train de tester l’efficacité du vaccin sur Omicron et que les résultats des études vont sortir d’ici quelques jours. La virologue n’a pas manqué par ailleurs de formuler une kyrielle de recommandations afin de se préparer à toute éventualité. Ainsi le Pr Ndèye Coumba Touré Kane a préconisé le renforcement de la surveillance et la détection des cas. Sur ce, elle demande d’accroître le contrôle aux frontières et en particulier des voyageurs entrants (Pass vaccinal + test PCR négatif).
En plus de cela, elle appelle à informer les populations et le personnel de santé sur le nouveau variant, sa contagiosité, et la nécessité de renforcer les mesures barrières. D’un point de vue purement sanitaire, elle appelle à la surveillance moléculaire par les Labos de référence, le séquençage et le PCR de criblage. Toujours dans ses recommandations, la virologue et recteur de l’université du Sine Saloum estime qu’il faut d’ores et déjà élaborer un plan de préparation pour faire face à une éventuelle 4ème vague en incluant une pénétration du variant Omicron dans le pays. « Il faut Intensifier la vaccination en incluant les jeunes cibles jeunes et enfants (plus de 13 ans, les personnes avec comorbidités etc.)», soutient-elle.
Non sans s’interroger sur la nécessité de recommander une 3ème dose dans un contexte de couverture en 1ère dose faible. Elle préconise aussi de mettre en œuvre un plan de communication pour accélérer la vaccination en faisant participer les communautés : «unités mobiles de vaccination et stratégie ciblée dans les quartiers, étudiants, entreprises, les marches, les lieux de culte, les stades, gares routières et saisir toute opportunité pour expliquer, inciter, convaincre les populations, voir couplage avec PEV ... »
MOUSSA BALDE DETRUIT ABDOUL MBAYE
L’ancien chef du gouvernement, Abdoul Mbaye a dit tout sauf la vérité lors de sa récente sortie sur le secteur agricole et sur la restauration du poste Premier ministre
L’ancien chef du gouvernement, Abdoul Mbaye a dit tout sauf la vérité lors de sa récente sortie sur le secteur agricole et sur la restauration du poste Premier ministre. C’est l’avis du ministre de l’Agriculture et de l’Équipement Rural, Moussa Baldé, qui s’est fendu d’une note hier pour recadrer le leader de l’Alliance pour la Citoyenneté et le Travail (ACT).
Les propos tenus récemment par le leader de l’Alliance pour la Citoyenneté et le Travail (ACT) sur la réhabilitation du poste de Premier ministre et sur la gestion du pays par le Président Macky Sall ont fait sortir le ministre de l’Agriculture et de l’Équipement Rural de sa réserve.
Dans une note parvenue hier à «L’As», Moussa Baldé s’est violemment attaqué à l’ancien chef du gouvernement, Abdoul Mbaye. «L’ancien Premier Ministre, Abdoul Mbaye, invité du Grand Jury de ce dimanche 28 novembre 2021 a avancé plusieurs contrevérités à propos de l’agriculture sénégalaise assorties de quelques analyses grossières sur l’actualité politique. En effet, il a déjà proclamé l’échec du PAP2A en disant que le futur Premier ministre sera nommé juste pour porter le chapeau de cet échec. Monsieur Abdoul Mbaye pense que depuis son limogeage de la Primature, le 01 septembre 2013, le Sénégal ne peut plus connaitre de progrès», a déclaré le coordonnateur du Réseau des Universitaires républicains (RUR). Selon lui, Abdoul Mbaye est un «piètre opposant sans base politique» qui est toujours «prompt à nous servir un discours hilarant mais surtout nihiliste». «Sur le sous-secteur de l’agriculture M. Mbaye commence par informer (devrais-je dire désinformer) en disant ceci : «concernant l’agriculture, mais c’est un échec total, parce qu’on ne s’en occupe pas.»
La bonne information est que le budget consacré à l’agriculture est passé de 132 580 349 000 FCFA en 2013 à 170 915 801 689 FCFA en 2021, soit une augmentation de plus de 38 milliards en l’espace de neuf ans», a-t-il indiqué. Moussa Baldé souligne que ce budget n’a jamais baissé depuis l’accession du Président Macky Sall à la magistrature suprême, mais au contraire est en progression continue. Cette hausse du budget, poursuit-il, a permis entre 2014 et 2021 dans le cadre du premier Plan d’Actions prioritaire du Plan Sénégal Emergent (PSE) de mettre à la disposition des agriculteurs environ 2000 tracteurs, une centaine de moissonneuses batteuses, des milliers de petits équipements. «Ce sont également de nombreuses contraintes qui ont été levées et relatives au renforcement des équipements des unités de transformation de riz, à la bonne circulation de l’eau d’irrigation dans les parcelles, au conseil, à la protection des cultures avec l’acquisition d’un hélicoptère tout neuf et j’en passe. Le prix de l’arachide est passé de 190 FCFA à un prix plancher de 250 FCFA, soit une hausse de plus de 32%. Jamais un Président de la République n’a autant investi dans le secteur agricole depuis notre accession à la souveraineté internationale», a soutenu le président du Conseil départemental de Kolda.
Selon Moussa Baldé, c’est grâce au secteur agricole que le Sénégal a évité la récession. «Voilà bien un secteur dont on s’occupe à la dimension des moyens dont dispose notre pays. C’est d’ailleurs grâce à ce soutien que le secteur agricole a fait éviter une récession au Sénégal au plus fort de la crise due à la pandémie de covid-19. Nier les progrès de l’agriculture signifie remettre en cause la neutralité et la compétence des experts du FMI et de la Banque mondiale qui suivent de très près notre économie et valident son taux de croissance. M. Abdoul Mbaye semble tout ignorer de l’agriculture sénégalaise, et on peut valablement émettre de sérieuses réserves sur sa bonne foi. En effet comment peut-il avancer que le Sénégal a abandonné les semences certifiées au profit de semences sélectionnées ?», s’interroge-t-il.
«ABDOUL MBAYE A UNE TARE QUI EST FATALE POUR UN HOMME POLITIQUE
Moussa Baldé pense que l’ancien Premier ministre, Abdoul Mbaye, ignore totalement ce qu’est une semence certifiée. « Je l’informe que c’est la sélection qui conduit à la certification. Au moins une chose est sure, Abdoul Mbaye Premier ministre ne s’est pas occupé de l’Agriculture un secteur si cher au Président Macky Sall.
En réalité, Abdoul Mbaye a une tare qui est fatale pour un homme politique, c’est qu’il ne connait pas les Sénégalais surtout ceux du monde rural. Mais, il y a plus grave lorsqu’on entend un ancien Premier ministre insinuer que l’administration qu’il dirigeait n’est pas sérieuse quand il annonce, que les engrais sont mal distribués, mal répartis dans le temps et dans l’espace. Il devrait peut-être apprendre à se respecter», a-t-il ajouté. Poursuivant ses diatribes, le ministre de l’Agriculture a tenu à démentir Abdoul Mbaye à propos de ses allégations par rapport à la campagne agricole en 2020. «Puisqu’il se demande où se trouvent les graines d’arachides de la dernière campagne agricole tout en avançant de faux chiffres, je me fais le plaisir de l’en informer : En 2020, le Sénégal a connu le meilleur hivernage depuis les années 1950. Ce don de Dieu doublé d’un effort budgétaire sans précédent nous a valu une production arachidière estimée à 1 797 486 tonnes. Avec un prix plancher historique de 250 frs le kg coque ; nous avons eu la collecte la plus enrichissante pour les producteurs du Sénégal», se vante le sieur Baldé.
En effet, d’après lui, 718.000 tonnes ont étés collectées puis réparties entre les huiliers, les semenciers et les exportateurs. Selon le ministre, «on peut vérifier avec les services des douanes que ce sont bien 513 952 tonnes qui ont été exportées et non 200000 tonnes comme il l’a annoncé dans son entretien». Le coordonnateur du Rur souligne que cette collecte officielle, qui représente environ 40%de la production, est conforme aux statistiques de collectes des 20 dernières années et a rapporté au moins 216 milliards de FCFA aux producteurs. « Le reste de la production est repartie entre l’autoconsommation (25%), les réserves personnelles en semences des producteurs (20%) et les pertes postes récoltes (15%). Mais comme toujours, la critique est aisée, mais l’art difficile», affirme Moussa Baldé.