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17 juin 2025
Mémoriales, par elgas
KHADY SYLLA, ANGE TRAGIQUE
EXCLUSIF SENEPLUS - Écrivaine et cinéaste, elle a eu une vie mouvementée, faite de grands espoirs et de tragédies de l’infortune. Un ange aux prises avec ses démons
Écrivaine et cinéaste, Khady Sylla a eu une vie mouvementée, faite de grands espoirs et de tragédies de l’infortune. Un ange aux prises avec ses démons. Retour sur la trajectoire d’un esprit libre.
Cheveux courts, sourire angélique, regard perçant, charisme engageant, visage pictural. Elle ne passe pas inaperçue dans les couloirs de Vanvo malgré son jeune âge. L’adolescente en impose, par une simplicité et une grâce naturelles, qui soulignent davantage son engagement précoce dans la vie du lycée. Le lycée Van Vollenhoven, du nom de ce bref gouverneur de l’AOF, est un des temples dakarois du savoir, de ceux qui ont vu éclore nombre de talents nationaux, et sous-régionaux. Dans les années 60, il abrite une jeune élite et se fait caisse de résonance de l’activisme qui s’empare du pays. Un vent de fraicheur dégrise l’humeur nationale, les idées marxistes foisonnent et séduisent. La jeunesse des lycées est à la pointe des nouveaux combats politiques, notamment partie prenante de la grève générale de 68 qui embrase le pays.
Vanvo et Janson-de-Sailly, berceaux d’un engagement
Khady Sylla y entre une bonne dizaine d’années plus tard, elle sera une héritière de cette période faste. Profil en vue, militante dans les associations du lycée, toujours sur le pont à l’affût des AG, la bonne élève, férue de philosophie dont elle collectionne les tableaux d’honneur, a une allure de favorite. Protégée de la terrible et inénarrable madame Kodjo, professeur excentrique de philosophie et épouse de l’éminent Edem Kodjo, la jeune élève se distingue particulièrement et manifeste un goût prononcé pour la liberté. Quels rêves peuplent alors la tête de cette jeune fille, qui marque et séduit presqu’unanimement ceux qu’elle rencontre ? La culture large de cette grande lectrice, qui voit aussi le cinéma s’épanouir dans la capitale avec l’ouverture et la vie des premières salles de projections, lui ouvre le champ des possibles.
C’est à Janson-de-Sailly, prépa prestigieuse de Paris, tout juste moins courue qu’Henri IV ou Louis-le-Grand, qu’elle prend ses quartiers en hypokhâgne à l’automne 1981. Récompense de l’élite scolaire sénégalaise qui y est envoyée avec de grands espoirs, la prépa en France a ses mythes. De Senghor à Bachir Diagne, c’est une fabrique de la crème nationale, avec ses splendeurs et ses misères, ses tragédies et ses mirages, ses solitudes aussi. L’aube des promesses. La gloire s’y esquisse comme l’anonymat pourtant. Dans cette loterie à plusieurs inconnues, les nouveaux impétrants ont le temps de l’insouciance et du rêve.
Dans la compétition humaine
Khady Sylla y débarque, jeune, candide, dynamique, avec dans ses bagages de solides acquis. Au sein de l’établissement sis rue de la Pompe, dans le 16e arrondissement parisien, il faut côtoyer les forts en thème et autres cracks d’extraction bourgeoise, et se soumettre au régime drastique de cette usine à produire les meilleurs. D’autant plus compliqué que la jeune fille change d’environnement, découvre un pays, et est sans attache.
La sénégalaise est toutefois chanceuse, elle fait très vite la rencontre d’une camarade, venue du Sud de la France, qui deviendra une amie, Anne Villacèque. Les deux camarades habitent au foyer des lycéennes de la rue du docteur Blanche où toutes les filles des classes préparatoires parisiennes faisaient leur internat : elles sont environ 500. Elles découvrent ensemble la coloration monochrome de cet environnement. Anne Villacèque se souvient avec précision de cette classe, berceau français de son amie : « ce qui frappait au premier abord, ce n’était pas tant son élitisme intellectuel que sa composition sociale : il y avait là beaucoup d’élèves qui habitaient le quartier, et ce quartier, c’était le 16ème arrondissement de Paris, un arrondissement très chic, avec des élèves qui venaient de familles aisées ou même très aisées, et pour la plupart d’un milieu bourgeois traditionnel et catholique. » Mais Khady Sylla a de la ressource pour tenir la comparaison sur ce qui compte : les études.
Les prémisses d’une solitude, une souffrance silencieuse
L’arrachement, la solitude, le rythme frénétique ne lui font pas peur. D’autant que sa culture est là, présente, multiple : fine connaissance de la politique, des forces en présence, intérêt pour le cinéma, amour des livres. Elle fait bonne impression, participe en classe, prend la parole. Sans doute les AG de Vanvo, sa curiosité intellectuelle, lui ont déjà donné un certain aplomb, de l’expérience et une certaine assurance. Elle tient le rang dans cette compétition feutrée de la prépa, se remémore encore Anne Villacèque : « je crois sincèrement que le niveau de Khady était bien supérieur à la plupart de celui des autres élèves de cette classe : elle avait déjà une culture philosophique et littéraire très solide. Il me semblait qu’elle avait déjà tout lu ! Qu’il s’agisse de Nietzsche, de Platon, ou de Spinoza, elle voyait toujours très bien de quoi il retournait. Et au début de l’année, je m’en souviens, elle prenait volontiers la parole en classe, sans aucune timidité. C’était plutôt les autres qui ramaient »
Pendant deux ans, la jeune Khady Sylla, sous la protection de monsieur Renou, professeur « post-soixante-huitard avec des idées de gauche et un comportement attentif et courtois » qui l’encourage, est pleine de promesse. La voie des brillantes études s’ouvre pour elle : elle a en ligne de mire la prestigieuse École Normale Supérieure. Mais la discipline militaire qu’exige ce parcours, la compétition féroce pour les places, l’usent. Même si elle fait face avec honneur, dans ce panier de crabes, elle doit endurer une souffrance supplémentaire, silencieuse : la solitude, le manque de sa famille. Père enseignant, mère dans le monde du cinéma, c’est en mars 63 que Khady Sylla voit le jour. Le bain familial lui permet vite de côtoyer les livres mais aussi les films, via la mère, monteuse. Elle grandit dans une famille aimante et très vite s’émancipe, librement et sans tapages, des conventions traditionnelles de la société sénégalaise. L’ancrage familial est pour elle important, et ce manque la mine. Donnée commune de l’exil, elle est pourtant plus lourde sur les épaules fragiles de ces profils brillants, sur qui pèsent des attentes démesurées, et qui vivent l’angoisse de décevoir. Sous la carapace, sa sensibilité est pourtant là, souffrance tue, qu’Anne Villacèque ne découvrira que plus tard. « L’isolement prolongé par rapport à sa famille et à son pays a été très difficile à supporter pour elle. Elle était très jeune, c’était la première fois qu’elle s’en allait loin de chez elle, et sa mère en particulier lui a beaucoup manqué. Et puis, la société française, l’individualisme forcené qui y régnait, la dureté des rapports humains, tout ça elle ne l’a pas supporté. »
Sortie de prépa et début d’une période incertaine
À la sortie de cette prépa, elle s’inscrit finalement en licence de philosophie. Période tantôt faste, tantôt sombre, son compagnon d’alors, Lamine Badian Kouyaté, se souvient de leurs galères, entre Strasbourg et Paris. Fils du grand écrivain malien Seydou Badian Kouyaté, il a rencontré Khady Sylla sur les bancs de Vanvo. Ils vivotent dans la vie de bohême des milieux artistiques de la capitale, sans le sou, avec des rêves grondants. Khady Sylla tombe enceinte. C’est l’entrée d’un tunnel de fragilité, d’incertitude. La maternité, ses contraintes, deviennent la trajectoire de cette jeune fille qui voit déjà les grandes promesses entre aperçues s’enténébrer sur son horizon. Si l’amour pour son fils contrebalance cette situation, la jeune femme doit faire face à ce qui deviendra la longue ambiguïté de sa vie. Cette perpétuelle dualité qui la suit entre des ressources certaines, des aptitudes au-dessus de la moyenne et la réalité des entraves, des écueils, créent les conditions d’une insatisfaction chronique et désarmante qui entamera sérieusement sa psychologie. Lamine Badian Kouyaté se souvient « d’un esprit libre dans un carcan ». Toute l’ambition, l’appétit de découverte mais aussi de conquête de la jeune femme doivent affronter cette providence hostile. La fragilité de cette condition mine ses rêves.
Pour cette fille à la culture vaste et éclectique, qui navigue de registre en registre, la littérature est un refuge, et ses mentors des boussoles. Elle voue un culte à l’argentin Borges. Aime l’œuvre naissante du congolais Sony Labou Tansi. L’écriture s’esquisse comme la voix naturelle, celle pour laquelle, elle semble faite, celle pour laquelle elle a nourri un rêve continu. Elle fait par la suite une rencontre décisive, qui marquera un tournant dans sa vie personnelle et professionnelle. « Pendant quelques années, les dernières qu’elle a passées à Paris, Khady a vécu aux côtés d’un photographe de presse français qui avait vraiment compris sa valeur littéraire, Stéphane Weber. Ce photographe avait aussi une vraie connaissance de l’Afrique et du Sénégal, et il l’a encouragée à écrire sans qu’elle ait le souci permanent de trouver de l’argent. C’est comme ça qu’elle a pu terminer le « Jeu de la Mer » », se souvient Anne Villacèque.
Le Jeu de la mer, l’entrée en littérature
En 92, dans la collection Encres Noires des éditions l’Harmattan, parait cet ouvrage. On y note toute la pratique littéraire, un style riche, enjoué et porté sur le détail. De généreuses, pointues et belles descriptions, et un symbolisme à travers la mer, miroir, mythe fondateur légendaire, échappée, source d’équations irrésolues. Elle y agglomère toutes ses passions, le journalisme, le féminisme, et donne à voir dans cette saga, cette enquête, une palette, autour de Assane, un personnage central chargé d’élucider le mystère. Ainsi, page 154 : « Simplement, il se tint face à la mer. La braise s'était emparée de la totalité des flots. Les écailles d'or du crépuscule coulaient sur la face des eaux. Ce vide abyssal, paré de sa plus belle peau du soir, répercutait ses pensées. L'écheveau du doute s'était défait, avait cédé la place à la ligne droite et brève de la vérité. Ce qu'il venait de découvrir le ramenait vers son passé. La mer et le ciel embrasés se mettaient à ressembler à ce territoire intérieur, illuminé par une nouvelle et violente émotion. Il tourna le dos aux deux déserts éternels, reprit l'allée cernée de fleurs. »
Reçu timidement, Le Jeu de la Mer ne permet pas de vaincre le signe indien de l’infortune. Le texte séduit pourtant des professionnels du milieu littéraire, par sa force, ses images, son potentiel. Son texte est au cœur d’une querelle, elle est pressentie pour être primée, mais Khady, avec son inexpérience, suscite les moqueries et les jalousies. Dont celle d’un monstre comme Ousmane Sembène qui n’est pas avare en mots durs sur elle. L’épisode va la meurtrir. Elle décide peu après, en 94, de rentrer au Sénégal. Vivant désormais entre le Sénégal et la France, elle continue son errance. Son livre attire l’attention de Jean Rouch, grand cinéaste et lecteur attentif. Il est séduit, et ils envisagent ensemble de le mettre en image. Au gré des rencontres, elle se fera de nombreux contacts plus ou moins proches dans ce monde du 7ème art. Anne Villacèque se souvient bien de cette période, elle qui continuera malgré le temps qui passe à garder une complicité et des liens forts avec Khady Silla : « j’ai le souvenir de sa rencontre avec Alain Cuny, un acteur presque mythique en France, et qui était déjà alors très âgé. Il avait une sorte de vénération pour Khady. » Si l’écriture, son rêve premier, ne l’a pas conduite à la reconnaissance franche, et si sa situation reste précaire, ces retours et ces discussions aiguisent son appétit cinématographique. Elle se lance ainsi en tant que réalisatrice, et en 1999 puis 2005, sortent dans les salles obscures Colobane express, puis Une fenêtre ouverte.
Le bref salut du cinéma avant la plongée
Le premier film est remarqué, salué. On y sent les aptitudes qu’elle avait démontrées dans son travail littéraire, un regard, une vision du monde, un sens du détail, une esthétique. Ousmane Ndiaye, journaliste et grand admirateur de son travail, évoque son œuvre cinématographique marquante : « le cinéma de Khady Sylla m'a bouleversé en 2005 avec "Une fenêtre ouverte". C'est une parole puissante et touchante car profonde, simple, dépouillée d'artifice. Nulle posture chez la réalisatrice ! J'ai l'impression que dans chaque plan, chaque séquence, elle met en scène, en jeu, non pas des vies, un réel mais sa propre sa vie. C'est une mise à nu, de soi d'abord, courageuse et juste. Jamais nombriliste car elle n'est que prétexte pour parler des autres, de sa société.... Dans ses documentaires, elle s'affranchit, avec bonheur doublement : d'abord des tabous de sa société, ensuite du formatage esthétique et artistique. Rien de corseter, ni de formater dans son geste cinématographique. J'espère que son travail sera vu ou revu. » Même admiration chez Rama Thiaw, cinéaste qui a bien connu Khady Sylla : « elle avait une manière de filmer qui lui était propre, singulière et poétique. Inclassable et iconoclaste. Lorsqu’on évoque le travail de Khady de « Colobane Express », avec la vitalité d’une ville toujours en mouvement, de car rapide en car rapide. On y voit le fruit de beaucoup d’humour, car Khady aimait rire, non pas au dépend mais toujours avec… Avec une certaine tendresse, car elle en avait également pour les laissés-pour contre, pour les gens du Peuple, pour ceux que Djibril, l’un de ses mentors, surnommait avec cœur « les petites gens » ». Dans ses nombreuses quêtes, Khady Sylla aura aussi eu des amies chères, comme Aminata Sophie Dieye, Ken Bugul, deux écrivaines d’une certaine école de la liberté. Comme l’évidence d’un esprit de camarades à l’assaut des carcans d’une société figée.
Au milieu des tumultes, de la reconnaissance qui s’est jouée d’elle, de la solitude, des ennemis plus forts qu’elle, Khady Silla a tracé sa route tant bien que mal. Vers la fin de sa vie, ses troubles psychologiques l’ont davantage affaiblie et accablée. Elle qui avait encore des projets à venir, a dû se battre contre la maladie mentale, jusqu’à y rendre son dernier souffle en 2013. Une fin douce-amère sur la même tonalité qu’aura été sa vie, faite de clair-obscur et d’hésitation. Son œuvre et son parcours gardent cet écho des voix qui s’éloignent, tant le goût d’inachevé et le sentiment d’injustice persistent. Trace des souffrances de cet esprit brillant, bâillonné par les circonstances, qui endolorissent plus encore ceux qui l’ont connue. Autant d’ombres qui, jetées sur le parcours de sa vie, ont éteint sa voix sans jamais la faire taire.
Le capitaine des lions n’est pas au mieux de sa forme. L’international sénégalais évoluant à Naples est sorti sur blessure à 10 minutes de la fin de la rencontre opposant son équipe au club Sassuolo Calcio.
Le capitaine des lions n’est pas au mieux de sa forme. L’international sénégalais évoluant à Naples est sorti sur blessure à 10 minutes de la fin de la rencontre opposant son équipe au club Sassuolo Calcio.
Match comptant pour la quinzième journée de Série A le défenseur central est sorti en cours de jeu pour douleur à la hanche. Pour le moment, aucun diagnostic n’est encore établi pour identifier le niveau de gravité de sa blessure.
Toujours est-il que Kalidou Koulibaly est le troisième joueur de la sélection nationale à être blessé après Ismaila Sarr et Krepin Diatta, forfait confirmé pour la CAN Cameroun 2022.
MACKY SALL APPELLE A UNE COLLABORATION ENTRE CIVILS ET MILITAIRES POUR LA SECURITE ET LA DEFENSE
La sécurité et la défense ne peuvent exister sans une collaboration entre militaires et civils, a laissé entendre, jeudi, à Dakar, le président de la République, Macky Sall.
Dakar, 2 déc (APS) – La sécurité et la défense ne peuvent exister sans une collaboration entre militaires et civils, a laissé entendre, jeudi, à Dakar, le président de la République, Macky Sall.
‘’La sécurité et la défense, impératifs nationaux par essence, nécessitent la collaboration entre militaires et civils, deux versants de notre commun vouloir de vivre ensemble’’, a-t-il dit en inaugurant l’Institut de défense du Sénégal (IDS), au camp militaire Idrissa-Fall (ex-camp Leclerc).
Le chef de l’Etat s’est réjoui, par ailleurs, de la collaboration de l’IDS avec l’université Cheikh-Anta-Diop de Dakar, pour la préparation des enseignements académiques de la nouvelle institution militaire.
Il a encouragé ‘’vivement’’ sa direction à entretenir cette collaboration en faisant appel à des ressources humaines de qualité, militaires et civiles.
Avec leur expérience reconnue des ‘’affaires nationales et internationales’’, elles vont apporter une valeur ajoutée au contenu des programmes du nouvel institut, a-t-il dit.
‘’N’oublions pas que le concept armée-nation nous renvoie toujours à la construction d’une osmose intelligente entre les forces de défense et de sécurité et [la société]’’, a ajouté Macky Sall.
L'AFREXIMBANK ET LE FONSIS SCELLENT LEUR PARTENARIAT
La Banque africaine d’Import-Export (Afreximbank) et le Fonds Souverain d’Investissements Stratégiques (FONSIS) ont signé un protocole d’accord pour accompagner les investisseurs des secteurs public et privé dans le développement de projets au Sénégal.
Dakar, 30 nov (APS) – La Banque africaine d’Import-Export (Afreximbank) et le Fonds Souverain d’Investissements Stratégiques (FONSIS) ont signé un protocole d’accord pour accompagner les investisseurs des secteurs public et privé dans le développement de projets au Sénégal.
Dans un communiqué parvenu à l’APS, le FONSIS indique que cet accord a été signé récemment à Durban, en Afrique du Sud, en marge de la deuxième Foire commerciale intra-africaine (IATF 2021).
Afreximbank et le FONSIS ’’ont mis en place un instrument conjoint de financement de la préparation de projets’’, explique la même source.
Ce mécanisme, précise-t-elle, vise à ’’mobiliser jusqu’à 50 millions de dollars US’’, soit 25 milliards de francs CFA, pour ’’accélérer la mise en œuvre de projets prioritaires inscrits dans le plan de développement national du gouvernement du Sénégal, dénommé Plan Sénégal émergent (PSE)".
Ainsi, ‘’les deux institutions aideront conjointement les investisseurs des secteurs public et privé à réduire les risques liés aux marchés et aux secteurs en proposant des services de financement et d’assistance technique qui déboucheront sur une offre régulière de projets bien structurés et prêts à l’emploi’’.
Elles comptent travailler ’’ensemble pour aider les investisseurs à préparer des projets dans différents secteurs liés au commerce et aux investissements, dont le secteur de l’énergie, des transports et de la logistique, des plates-formes logistiques, de l’industrie manufacturière, de l’agroalimentaire, de l’hôtellerie et du tourisme, de l’exploitation minière, et des services, notamment de la santé, des TIC et de l’économie créative’’.
Le communiqué indique par ailleurs qu’Afreximbank ’’renforcera également les capacités du FONSIS afin que cette institution puisse, de manière indépendante, réaliser des activités de préparation de projets, de mobilisation des ressources tout en faisant du Sénégal une destination d’investissement attrayante’’.
PRESIDENTIELLE EN GAMBIE, LA MONTEE DE L'ADRENALINE
Banjul, la capitale gambienne, est saisie d’une puissante fièvre électorale, ce jeudi, le dernier jour d’une campagne électorale timide au début, mais qui prend de plus en plus des couleurs, au fur et à mesure
Banjul, 2 déc (APS) – Banjul, la capitale gambienne, est saisie d’une puissante fièvre électorale, ce jeudi, le dernier jour d’une campagne électorale timide au début, mais qui prend de plus en plus des couleurs, au fur et à mesure que le scrutin présidentiel ouvert et indécis de samedi approche, a constaté l’envoyé spécial de l’APS.
Dès les premières heures de la journée, le marché central de Yundum, près de Banjul, grouille de monde. Des rangées de tables et d’étals rétrécissent la voie principale. Le concert de klaxons des véhicules se mêle aux cris des marchands ambulants. Yundum plonge dans un méli-mélo, une ambiance indescriptible.
Les cortèges de voitures des partis politiques rendent plus dense un trafic automobile déjà peu fluide. Les effigies des principaux candidats sont visibles un peu partout. De petits groupes de personnes à chaque coin de rue.
‘’C’est très difficile de se déplacer dans la ville. Le trafic est très dense’’, fait remarquer Shek Cissey. Ce chauffeur de taxi multiplie les va-et-vient entre les stations d’essence et de gasoil. Il s’inquiète beaucoup et craint un ralentissement de son travail.
‘’Il n’y a presque pas de réserves dans les stations-service. Certains chauffeurs vont jusqu’à la frontière sénégalaise pour se procurer du gasoil ou de l’essence’’, s’alarme Shek Cissey.
Mercredi soir, à Boufazon, une célèbre place de la banlieue de Banjul, Adama Barrow, le candidat du Parti national du peuple (NPP), le parti au pouvoir, a tenu un grand rassemblement. Lors du meeting, il a tenté de persuader les électeurs de l’opportunité de lui faire encore confiance, confie à l’APS Hounda Nyang, le coordonnateur national du NPP.
Cette formation politique tiendra son meeting de clôture cet après-midi, dans le centre-ville de Banjul. ‘’Nous sommes en train de nous affairer autour des derniers détails, pour la dernière mobilisation de ce soir. Nous allons terminer en beauté en laissant une dernière belle impression à l’électorat gambien’’, promet M. Nyang, un brin confiant.
Le leader du Parti démocratique unifié (UDP), l’avocat Oussainu Darboe, opposant durant de longues années, vice-président de la Gambie en 2018-2019, compte se déployer dans les plus grandes artères de la capitale, pour ‘’une grande procession électorale’’. Il va boucler sa campagne électorale avec un meeting prévu au terrain de football de Bakau, selon Bintou Camara, la responsable de la communication de l’UDP, le principal parti d’opposition du pays.
Le candidat du Parti socialiste, le député Halifa Sallah, a choisi Serrekunda, l’une des principales circonscriptions électorales de la Gambie, pour y tenir son meeting de clôture. ‘’Il va beaucoup insister sur son programme politique, les réformes qu’il propose en vue d’une nouvelle Gambie. Il est important qu’il se fasse comprendre par les électeurs’’, souligne Umar Djassey, un de ses proches. Le leader du Parti socialiste est un ancien allié d’Adama Barrow.
D’autres candidats, qui ont déroulé meetings et tournées en dehors de Banjul, ont presque tous regagné la capitale pour les derniers rassemblements qui doivent prendre fin à minuit au plus tard.
Six candidats sont en lice pour l’élection présidentielle gambienne prévue samedi. Plus de 900.000 électeurs doivent prendre part au vote, dans les sept régions du pays.
C’est le premier scrutin présidentiel de la Gambie après celui remporté en 2016 par Adama Barrow aux dépens de Yahya Jammeh. Ce dernier, après vingt-deux ans au pouvoir, vit en exil en Guinée Equatoriale, depuis l’échec de sa tentative de confiscation de la victoire de son adversaire.
Des organisations de défense des droits de l’homme et des familles de victimes présumées de violences commises par son régime réclament des poursuites judiciaires contre M. Jammeh. Il a quitté la présidence gambienne sous la pression de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest.
LE BUDGET ANNUEL DU MISTERE DE L'ENVIRONNEMENT REVU A LA HAUSSE
Le ministre des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo, a annoncé qu’une rallonge de 45 milliards de francs CFA sera accordée au ministère de l’Environnement et du Développement durable pour le soutenir dans ses efforts de modernisation.
Dakar, 2 déc (APS) - Le ministre des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo, a annoncé qu’une rallonge de 45 milliards de francs CFA sera accordée au ministère de l’Environnement et du Développement durable pour le soutenir dans ses efforts de modernisation.
‘’En termes de modernisation du ministère de l’Environnement, c’est un montant de près de 45 milliards qui sera en addition de ce qui est déjà prévu. Globalement, c’est plus de 100 milliards de rallonge budgétaire qui devraient s’ajouter à ce budget important, mais bien modeste au regard des députés’’, a-t-il révélé.
Le ministre réagissait aux interpellations de plusieurs élus, qui déploraient une insuffisance du budget alloué au ministère de l’Environnement, dont le montant s’élève à 37 milliards 993 millions 685 mille 121 francs CFA.
Le ministre des Finances a promis ‘’de travailler, sans relâche, pour répondre à toutes les demandes de renfoncement de certaines directions, notamment les eaux et forêts’’.
‘’J’ai prévu, au-delà du budget, de travailler avec nos partenaires traditionnels, surtout la Banque mondiale, pour voir comment davantage doter ces structures-là, de moyens conséquents’’, a poursuivi le ministre des Finances et du Budget.
Il a justifié la hausse de 12 milliards de francs CFA sur ce budget, en invoquant le caractère transversal du ministère de l’Environnement. ‘’Ce ministère partage en commun avec d’autres ministères beaucoup de choses, comme celui de l’Industrie, des Infrastructures, des Collectivités territoriales, de l’Agriculture et même celui de l’Elevage’’, a-t-il déclaré.
‘’Un total de sept ministères intervient dans le cadre des questions environnementales. Si on prend en compte tout cela, le budget dépassera près de 100 milliards de francs CFA’’, a expliqué le ministre.
Selon lui, l’enveloppe allouée au ministère de l’Environnement "va permettre de prendre en charge tous les impactés des travaux des grands chantiers du président de la République’’.
PROXENETISME ET CORRUPTION DE MINEURE
Mame Diarra Sarr formait deux petites filles à la prostitution
Mame Diarra Sarr, Fatou Ba, Ndèye Fatou Sow et Moussou Sidibe ont fait face hier au juge des flagrants délits de Dakar pour proxénétisme, corruption de mineure et de défaut de carnet de santé. Les prévenues ont été condamnées à 6 mois de prison ferme. Plus chanceuse, Moussou Sidibé a été relaxée.
Une maison de prostitution clandestine a été démantelée par la police au cours du mois de novembre dernier. Lors de leur descente sur les lieux, les limiers ont découvert 50 préservatifs, du lubrifiant et deux jeunes mineures de 16 ans. C’est ainsi que la dame Mame Diarra Sarr, les deux mineures Fatou Ba et Ndèye Fatou Sow, ainsi que Moussou Sidibe, ont été arrêtées pour proxénétisme, corruption de mineure et défaut de carnet de santé. Les mis en cause ont comparu hier devant la barre du Tribunal de Grande Instance de Dakar où ils ont nié les faits qui leur sont reprochés. Mame Diarra Sarr et ses deux protégées (Fatou Ba et Ndèye Fatou Sow) soutiennent qu’elles s’adonnent à la prostitution tout en ajoutant détenir des carnets de santé.
Considérée comme le cerveau de la bande, Mame Diarra Sarr affirme qu’elle n’a jamais incité les filles à la perversité. Toutefois, elle reconnaît être une travailleuse du sexe. Sa coprévenue Fatou Ba a révélé avoir fugué de son village natal pour venir à Dakar. C’est ainsi qu’elle a été hébergée par Mame Diarra Sarr. «Mame Diarra nous faisait travailler comme réceptrice d’appel téléphonique. On gérait les appels des potentiels clients, fixait les prix et présentait les différents services qu’on leur offre. En contrepartie, on recevait des IPhones comme cadeaux de sa part», a-t-elle souligné.
Des propos niés par Mame Diarra Sarr, même si Ndèye Fatou Sow a abondé dans le même sens que Fatou Ba. Dans son réquisitoire, le ministère public a indiqué que les faits ne souffrent d’aucune contestation. «Heureusement que ce sont les voisins qui les ont dénoncés suite à des va-et-vient incessants. Elles se prostituent sans être en règle», tonne le parquetier qui, pour le délit de corruption de mineure imputé à Mame Diarra Sarr, estime qu’il est avéré. D’autant que la dame a regroupé deux mineures de 16 ans dans le but de les pervertir.
Par conséquent, il a requis un mois avec sursis contre Moussou Sidibé et 6 mois dont 15 jours ferme contre les trois autres prévenues. La défense a plaidé la relaxe en faveur de ses clients. Moussou Sidibé a été relaxée. Par contre, Mame Diarra Sarr, Fatou Ba et Ndèye Fatou Sow ont été déclarées coupables et condamnées à 6 mois dont 15 jours ferme.
GREVE DANS LES TRANSPORTS ROUTIERS
Quand motos et hippomobiles font la desserte entre Dakar et sa banlieue
Le mot d’ordre de grève du Cadre Unitaire des Syndicats des Transports Routiers du Sénégal (Custrs) a été largement respecté hier à Dakar. Ainsi, en l’absence des moyens de transports habituels, les populations notamment celles de la banlieue et des quartiers périphériques se sont rabattues sur les motos et les charrettes pour se rendre en ville.
Sur sa moto garée juste à côté d’une station-service tout près du rond-point croisement Cambérène vers le sens (banlieue-centre-ville), Malick profite bien du temps. La trentaine, il vient de boucler sa journée en toute beauté. Avec la grève des transporteurs routiers, ce Jakarta man a fait plus de dix courses vers le centre-ville. Il vient de décrocher un jackpot. Car, d’après lui, il arrivait difficilement à trouver un client.
Mais, avec la grève, Malick se frotte bien les mains. «Etant donné que les transporteurs urbains sont en grève, nous nous frottons bien les mains, mais je ne vais pas dire jusqu’à 100%. Depuis ce matin, nous sommes en train d’accumuler des courses depuis la banlieue vers le centre-ville comme au marché Colobane», raconte notre interlocuteur à l’habillement typique d’un Baye Fall.
A propos des tarifs, il soutient qu’ils ne sont pas fixes. Cela dépend, dit-il, du lieu où le client veut se rendre. «Pour le moment, les prix transport oscillent entre 1000 et 3500 FCFA. Notre chiffre d’affaires a connu une hausse pour cette journée», a-t-il déclaré, enthousiaste. Toutefois, il n’a pas manqué de déplorer cette grève qui, selon lui, aurait pu être évitée. A l’arrêt du bus, pas l’ombre d’un bus Tata, de car rapide ou de Ndiaga Ndiaye qui jadis faisaient le décor du croisement Cambérène.
Ainsi pour se rendre en centre-ville, il fallait compter sur les motos ou attendre une occasion. D’ailleurs, les rares voitures qui embarquent des personnes sont des particuliers qui se rendent en ville. Certains d’entre eux jouent la carte de la solidarité. Adama, qui vient de rejoindre la station de motos après une course, se désole de la grève et reste solidaire des transporteurs routiers.
Selon lui, il n’y a pas de hausse des tarifs, même s’il y a un léger glissement. «Durant les premières heures de la matinée, c’est-à-dire entre 6 et 8 heures, le transport était un peu en hausse. En lieu et place des 1500 FCFA que le client payait d’habitude pour aller à Liberté VI, il doit débourser aujourd’hui 2000 FCFA pour le même trajet. Mais à la mi-journée, c’est-à-dire entre 12 heures et 16 heures, le frais de transport est revenu à son prix habituel. Pour le moment, j’ai fait moins de 10 courses vers Dakar», dit-il.
De son côté, Baye Mbaye demande aux forces de défense et de sécurité d’arrêter les tracasseries. « Nous souhaitons que l’Etat puisse trouver un terrain d’entente avec les transporteurs. Mais de notre côté, depuis ce matin, les choses marchent bien. Je touche du bois, j’ai fait plus de dix courses depuis ce matin. Les clients qui quittent la banlieue pour se rendre au marché Colobane paient 2000 FCFA», affirme cet ancien émigré de retour, depuis avril 2021, du Congo Brazzaville après neuf ans dans ce pays. D’ailleurs, il en profite pour demander à l’Etat de les intégrer dans le circuit du transport.
LES HIPPOMOBILES DOMINENT L’AXE CASE BI-LIBRTE VI EN PASSANT PAR PATTE D’OIE
Faute de voiture et ne pouvant pas payer le tarif fixé par les motos, Sadio a emprunté la charrette pour se rendre à Patte d’Oie où il vend des accessoires pour téléphone. A côté de lui, un autre vendeur qui a requis l’anonymat affirme qu’il a marché du rondpoint Case bi (Parcelles Assainies) jusqu’à la Patte d’Oie pour venir travailler. A l’angle de la route menant vers l’hôpital Idrissa Pouye à une centaine de pas de l’église Saint Paul de Grand Yoff, des hippomobiles font la queue pour embarquer des clients. Depuis 6 heures du matin, Ibrahima, conducteur de charrette, s’est mis à transporter des clients du rondpoint Case Bi vers la Patte d’Oie. «Le frais de transport, c’est 200 Fcfa. La charrette fait 10 personnes soit 5 par côté. Mais, il arrive que des clients descendent en cours de trajet et que d’autres montent», soutient-il en sourire.A deux pas de lui, une autre charrette patiente. Le conducteur, un petit bonhomme d’une dizaine d’années. Il multiplie les aller et retours. En attendant que son camarade termine de charger pour lui emboiter le pas, il indique qu’il ne se plaint pas beaucoup de la grève, même s’il reste solidaire des transporteurs.
PARALYSIE DU SECTEUR DU TRANSPORT ROUTIER, LE CUSTRS JUBILE ET APPELLE AU MAINTIEN DE LA PRESSION SUR L’ETAT
Les responsables du Cadre Unitaire des Syndicats de Transport Routier du Sénégal (Custrs) affichent une large banane
Le premier jour de la grève de 48 heures décrétée par le Cadre Unitaire des Syndicats de Transport Routier du Sénégal (Custrs) a été largement suivi sur toute l’étendue du territoire national. Très satisfaits de ce mouvement, les responsables syndicaux comptent poursuivre la grève ce jeudi (2 décembre 2021) et déclencher un autre plan d’action pour contraindre l’Etat à satisfaire leurs doléances.
Les responsables du Cadre Unitaire des Syndicats de Transport Routier du Sénégal (Custrs) affichent une large banane. Jugeant largement positif le bilan de leur premier jour de grève de 48 heures, ils appellent à maintenir la pression sur l’Etat en poursuivant le mot d’ordre pour la satisfaction de leur plate-forme revendicative axée autour de 10 points.
Joint au téléphone, le coordonnateur du Custrs, Fallou Samb, indique que le mot d’ordre a été suivi dans toutes les 14 régions du Sénégal. «Tous les acteurs ont compris que c’est dans l’unité qu’on peut réussir une lutte. Nous avons constaté l’adhésion populaire de tous les acteurs membres de 14 syndicats qui ont tous parlé d’une même voix pour dire halte à la marginalisation faite au secteur du transport routier». Et le syndicaliste Gora Khouma de renchérir pour annoncer la poursuite de la grève. «Certes, le Directeur des transports routiers agite une réunion à l’Ageroute pour ce jeudi, mais cela ne veut pas dire qu’on va arrêter la grève. La grève va continuer ce jeudi. Et s’il faut la prolonger, tout dépendra de la base. Si on n’a pas satisfaction, on va continuer notre plan d’action», informe monsieur Khouma.
Pour ce qui est de leur plateforme revendicative, Fallou Samb déplore entre autres les tracasseries sur les routes, la surcharge de la taxation à l’essieu, la hausse vertigineuse du coût des documents administratifs, la précarité des contrats de travail. Cette grève, selon toujours Fallou Samb, constitue un signal fort envoyé à l’Etat pour reconsidérer sa position envers le secteur du transport routier qui a été longtemps «marginalisé et laissé en rade». Les charrettes et les tiak tiak dictent leurs lois aux usagers Les usagers qui avaient du mal à se déplacer ont dû se rabattre sur les charrettes et autres «tiak tiak» qui ont appliqué des tarifs hors normes.
En effet, pour les charrettes, les usagers étaient obligés de débourser 500 Fcfa pour se rendre de Yeumbeul à Bountou Pikine. Pourtant, il fallait juste payer 200 Fcfa en empruntant les tatas de l’Aftu ou 100 lorsqu’il s’agit de car rapide. A Guédiawaye aussi, les charretiers ont imposé leur diktat en fixant à 200 Fcfa le prix du trajet Hamo 06 -Serigne Assane.
Les motos «Tiak tiak» ne sont pas en reste, elles qui ont imposé un tarif de 1000 Fcfa à l’intérieur du département de Pikine et 3000 pour le centre-ville. C’est dire que les usagers ont beaucoup souffert de la grève. Certains ont dû marcher pour se rendre au travail. En attendant l’intervention de l’Etat pour apaiser la tension, les usagers devront prendre leur mal en patience pour supporter le diktat des motos «Tiak tiak» et des charretiers.
«PRESQUE 70% DE LA PRODUCTION NATIONALE EST PERDUE»
Meissa Babou, économiste, analyse l'impacte de la grève des transporteurs
Partant du fait que le transport est au centre de toutes les activités, l’économiste Maissa Babou pense que si un jour de travail est comparable à un dimanche, il est aisé de comprendre que même si toutes les productions nationales ne sont pas totalement au ralenti, elles sont à 70%à l’arrêt. Ce qui va très négativement impacter la croissance économique et fatalement une bonne partie de la santé publique avec la fermeture d’une bonne partie des hôpitaux et du climat social, avec des écoles qui sont fermées faute de moyens de déplacement.
«Ce sont des conséquences incalculables. D’une part, le chiffre d’affaires de plus de 20.000 voitures de transport public est perdu. D’autre part, presque 70% de la production nationale est perdue. Et sur beaucoup de marchés, le chiffre d’affaire des ambulants est en baisse drastique, parce que les clients ne peuvent pas se déplacer. En plus de cela, beaucoup de commerçants ont fermé boutique», affirme l’économiste.
Fiscalement aussi, il estime que d’énormes pertes sont à déplorer puisque les voitures qui sont en grève payent des taxes. «C’est une véritable crise économique. Pour le moment, il reste difficile de chiffrer les pertes. Donc, il faut être prudent. J’ai avancé 70%, parce que certains services sont au ralenti. Donc économiquement, fiscalement et commercialement, c’est une perte énorme. Ce sera difficile de le calculer en une journée», tranche Maissa Babou.