Âgé d’une vingtaine d’année, A.S Diagne est décédé samedi dernier à Mbour.
Sa famille a alors décidé de l’enterrer au cimetière "Bakhiya" de Touba.
Alerté de l’arrivée de la dépouille d’un présumé homosexuel, les responsables de la dahira Moukhadimatoul khidma ont vite diligenté le renvoi du corps vers son lieu de provenance.
D’ailleurs pour s’assurer du respect de la mesure, les éléments du Dahira Moukhadimatoul khidma ont escorté la dépouille de A.S Diagne jusqu’à la sortie de Touba.
LES CHIFFRES DE LA CONSOMMATION DE POISSON AU SÉNÉGAL
Au Sénégal, la consommation annuelle de poisson, par habitant, est de 29 kg, soit deux fois la consommation moyenne de la sous-région.
Au Sénégal, la consommation annuelle de poisson, par habitant, est de 29 kg, soit deux fois la consommation moyenne de la sous-région. C’est-à-dire trois fois la consommation, par habitant, en Guinée et huit fois celle établie en Mauritanie. Des chiffres révélés par le Partenariat régional pour la conservation de la zone côtière et marine en Afrique de l’Ouest (PRCM), qui avec ses partenaires, tient une rencontre sous le thème : « renforçons la gouvernance des pêches », ce lundi 22 novembre, au Café de Rome. Pour rappel, la journée mondiale de la Pêche a été célébrée hier dimanche.
La pêche constitue un secteur clé de l’économie sénégalaise. L’activité emploie plus ou moins 600 000 personnes, d’après le PRCM. Mais, le secteur est confronté à un « éventail de contraintes » : « en 2012, le Sénégal a enregistré une perte de 300 millions de dollars, soit 3,2% de son PIB, due à la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN). Même si le pays a, depuis, déployé des efforts considérables en se dotant d’une nouvelle loi, d’un plan d’action national pour la lutte contre la pêche INN, validé en 2015, et de ressources opérationnelles, les activités liées à la pêche illicite demeurent endémiques. »
Par ailleurs, « la situation est particulièrement préoccupante dans la mesure où les stocks de démersaux côtiers (poissons d’eau profonde) à forte valeur marchande (principalement destinés à l’exportation) sont pleinement exploités voire surexploités. La pression sur les espèces consommés localement (les petits pélagiques) continuent de s’accroître en raison de la hausse des exportations de ces espèces, ce qui fait peser un risque majeur de pénurie d’approvisionnement sur le marché local ».
Par Bocar Harouna DIALLO
L’IMPORTANCE DU PROJET DE TERRITOIRE
Comme tout être humain, le territoire doit avoir un projet pour humer l’air du développement.
Comme tout être humain, le territoire doit avoir un projet pour humer l’air du développement.
Le projet de territoire est situé entre le territoire, l’institution étatique et les citoyens locaux.
Le projet de territoire est un document crucial, programmatique et stratégique. Il s’agit d’un diagnostic d’identification des besoins, des ressources et limites du territoire. Ce document est un point focal qui pourra permettre aux collectivités locales de pouvoir catégoriser, hiérarchiser voire prioriser leurs interventions, de décliner les priorités, d’opérer des choix, de répartir leurs ressources (financières, humaines naturelles) cohérentes avec les priorités et les choix.
Ce document minutieusement préparé est aussi un outil de pilotage et de repère car il permet de mettre en œuvre une stratégie pour assurer son bon usage et le fait que toutes les politiques, programmes et actions envisagés soient bien déroulés par les collectivités.
Ce document oriente toutes les politiques à entreprendre et les programmes relatifs au développement local décliné par le plan pluriannuel d’investissement ou plan de développement local.
Le document assure, voire garantie la conformité, la régularité dans un temps bien déterminé l’exécution des programmes. Le bon usage de ce document si stratégique fera que la répartition des ressources soit conforme aux différentes priorités déjà déclinées selon une durée précise.
Le projet de territoire permet aussi un partage des rôles et des compétences à partir de sa situation éco-géographique et de son organisation.
Avec en amont, un diagnostic exhaustif, le projet du territoire prendra en comptes les besoins et les attentes exprimés par la population locale pour que ce territoire puisse réellement être un espace de vie de qualité qui répond aux besoins déjà soulignés au niveau local lors du diagnostic territorial.
Le projet territoire est un outil très efficace qui facilite aux dirigeants et aux citoyens pour dérouler leurs programmes de développement.
Le projet de territoire permet de comprendre les politiques à mener pour assurer l’équilibre économique, la bonne répartition des investissements et les ressources et la compétitivité du territoire. Il décline clairement aussi les services urgents à mettre en action pour répondre aux attentes identifiées. Enfin, il clarifie les compétences à prioriser et les ressources à allouer selon les secteurs d’investissement.
Bref le projet territoire est une démarche très méthodologique d’identification des enjeux du territoire, de formulation des objectifs et l’exécution des objectifs fixés c’est-à-dire la mise en œuvre concrète de la politique publique de développement.
Si le projet de territoire est bien réalisé, il peut aboutir à l’intercommunalité soit verticale ou horizontale qui est aujourd’hui un outil de gouvernance territoire comme le prévoit l’acte III de la décentralisation avec la communalisation intégrale.
Bocar Harouna DIALLO
LE MANQUE DE MOYENS ETOUFFE LE FONIO
Certes des efforts sont faits mais, il en faut encore pour mieux booster la filière qui peut valoir à la contrée beaucoup de succès
Abdoulaye FALL Correspondant |
Publication 22/11/2021
Le fonio a encore été célébré à Goudiry. Devenu l’une des principales spéculations dans la zone depuis un bon moment, il constitue l’attraction de plusieurs groupements de femmes qui s’adonnent à sa culture. Le thème proposé cette année est «Le fonio et le système alimentaire durable».
Selon les femmes qui ont loué ses vertus, la céréale peut grandement contribuer à la lutte contre l’insécurité alimentaire dans la zone, voire à travers tout le pays. Fanta Souaré, surnommée «la lionne du fonio», témoigne que c’est une excellente céréale qui peut aussi beaucoup contribuer à l’amélioration de la santé des populations. L’année dernière, rappelle le chef du Service départemental du développement rural (Sddr), les producteurs ont récolté près d’une centaine de tonnes de fonio.
L’Etat a décidé d’accompagner la filière, en augmentant de manière très sensible, les semences. D’où les 17 tonnes fournies cette saison contre moins de 10 précédemment. Ce qui a permis d’augmenter les superficies emblavées. Cette saison, informe le Sddr, dans toutes les 14 communes du département de Goudiry jusqu’à Bakel, il y a été placé des semences. C’est pourquoi, espère-t-il, les productions seront dans l’ordre de 270, voire 280 tonnes de fonio contre seulement 98 tonnes la saison dernière. De quoi réjouir le Préfet, Amadou Coumba Ndiaye, qui a présidé la cérémonie. «La céréale pourrait nous valoir des résultats spécifiques. C’est une excellente spéculation», estime-t-il. Non sans rappeler ses différentes vertus. «Le fonio peut contribuer non seulement à la sécurité alimentaire dans le pays, mais également à l’amélioration de la santé publique des populations», relève l’autorité administrative.
Ainsi, il exhorte le Préfet à «davantage accompagner les femmes et les producteurs de manière générale en matériels beaucoup plus adéquats, pour de meilleurs rendements. Certes des efforts sont faits mais, il en faut encore pour mieux booster la filière qui peut valoir à la contrée beaucoup de succès». A ce propos, assure Fanta Souaré, «si nous avons du matériel adéquat pour la récolte et aussi pour la transformation, la filière va, sans nul doute, connaître un grand essor au grand bonheur des producteurs certes, mais aussi des populations qui seront mieux nourries».
CHEIKH MAHI NIASS ET MACKY SALL À FOND SUR L’AGRICULTURE
Depuis son arrivée dans la capitale, le khalife de Médina Baye multiplie les audiences
Depuis son arrivée dans la capitale, le khalife de Médina Baye multiplie les audiences. Cheikh Mahi Niass a reçu hier le chef de l’Etat, avant de se rendre ce lundi au Palais et il lui a demandé de poursuivre ses efforts pour le développement de l’agriculture.
C’est le ballet des personnalités politiques chez le Khalife général des Niassènes, en visite dans la capitale. Après son discours à l’endroit de la jeunesse vendredi, Cheikh Mahi Ibrahim Niass a reçu le Président Macky Sall hier, dans sa résidence de Dieuppeul.
Le guide de la Fayda sera aussi, ce lundi, au Palais présidentiel pour rencontrer le chef de l’Etat. En attendant cette audience, le khalife de Médina Baye a servi un discours conciliateur dans la lignée de celui prononcé vendredi. Il dit : «Nos relations doivent être au-delà de nos titres, des relations qui nous permettent de nous rencontrer, discuter si le temps nous le permet. Je sais l’amour que tu as pour le pays et tes vœux pour l’autosuffisance alimentaire.» Pour lui, c’est la voie pour mettre fin à l’émigration clandestine, qui provoque la perte des milliers de jeunes, gisant au fond de la Méditerranée ou l’Atlantique. «J’exhorte les jeunes à un retour vers l’agriculture.
Les phénomènes qui se passent à Las Palmas, et d’autres phénomènes qui se déroulent dans le monde, ne favorisent pas le déplacement des jeunes vers les pays étrangers. C’est la raison pour laquelle nous devons retourner vers les champs, on ne doit que vous encourager pour cela et c’est ce que nous attendons de vous, que notre Président vous accompagne, comme nous, à être des paysans», indique le guide religieux. Pour le khalife, il y a une inversion de la tendance. «Auparavant les jeunes venaient solliciter des prières pour quitter le Sénégal, mais maintenant ils veulent rester dans leur pays pour réaliser leurs projets», se réjouit Cheikh Mahi Niass. A travers son projet «Tool Baye», il veut inciter les jeunes à un retour vers l’agriculture. Macky Sall veut l’appuyer dans cette initiative. «J’ai eu écho de votre projet «Tool Baye» et lundi (aujourd’hui), inchallah, au Palais, on va en discuter, car l’agriculture occupe une place importante dans ce pays. Cette agriculture doit être modernisée avec des matériels modernes et ne plus se contenter de l’hilaire et de la hache pour faire de l’agriculture. Il nous faut des tracteurs et autres machines de haute technologie qui nous permettent de faire moins d’efforts physiques avec beaucoup plus de rendement. Il faut que nous vous accompagnions dans vos efforts. C’est ce que j’appelle l’autosuffisance alimentaire et l’Etat doit y participer. Je donnerai des consignes au Gouverneur de Kaolack et au ministre de l’Intérieur pour que ce projet soit accompagné par l’Etat du Sénégal», promet Macky Sall. En tout cas, le Président Sall a apprécié le séjour du guide religieux dans la capitale et son discours va peut-être permettre de calmer le jeu politique en ébullition, à l’approche des Locales du 22 janvier prochain. «Nous apprécions votre déplacement à Dakar, pour les bienfaits de ce séjour. Notre joie a été immense d’apprécier (vendredi) le message que vous avez délivré à l’endroit de la jeunesse, la population sénégalaise.
A un moment donné de la vie, le Peuple a besoin de messages venant d’hommes comme vous, pour nous faire revenir sur le droit chemin. C’est ce qu’on a vu en vous et c’est bénéfique pour le Sénégal. Nous avons un rendez-vous lundi au palais de la République, mais je me suis dit qu’avant de se rencontrer au Palais, je me dois de venir faire mon ziar et solliciter des prières pour le pays et pour tous les projets que je compte entamer pour le Sénégal. C’est ce qui m’a poussé à venir aujourd’hui (hier), mais même si je pouvais me déplacer jusqu’à Médina Baye, j’allais le faire avant que vous ne veniez au Palais», dit-il.
par Khadim Ndiaye
YAMBO OUOLOGUEM, D'ÉCRIVAIN CÉLÈBRE À VENDEUR DE CHARBON DE BOIS
Les jeunes écrivains Africains francophones devraient beaucoup méditer la trajectoire de ce grand écrivain d’expression française. Il y a beaucoup de leçons à tirer de son expérience de vie hors norme, de la cabale dirigée contre sa personne
SenePlus publie à nouveau ce texte de Khadim Ndiaye originellement publié sur Facebook en octobre 2017 dans le sillage de la mort de l'écrivain Yambo Ouologueme.
La mort de l'écrivain malien, Yambo Amadou Ouologuem, le 14 octobre dernier, à l'âge de 77 ans, est presque passée inaperçue.
J'ai toujours été frappé, depuis que je l'ai connu, par la trajectoire atypique de cet écrivain pas comme les autres. Dandy parisien à la cravate toujours bien nouée, cigarette ou pipe à la main, Ouologuem est l’écrivain africain francophone de la fin des années 60. Il devient célèbre et adulé lors de la parution de son livre phare, Le devoir de violence, Prix Renaudot en France en 1968. Ce livre est considéré comme l'un des plus grands ouvrages de la littérature francophone d’Afrique. Contre toute attente, Ouologuem y relevait qu’en plus de la violence coloniale, il existait une violence précoloniale et postcoloniale.
Il crée un immense tollé tant en Occident qu'en Afrique. La lame acérée de sa critique n'épargne personne. S'il dénonce les tenants du pouvoir traditionnel, il n'épargne pas non plus ceux qui voulaient "s'abreuver de culture blanche afin de mieux s'élever parmi les Noirs", comme il dira plus tard.
Léopold Sédar Senghor juge son livre "affligeant" là où Wole Soyinka trouve qu'il minimise les ravages de la colonisation occidentale. Accusé par la suite d'avoir plagié les écrivains André Schwarz-Bart, Maupassant et Graham Greene, Ouologuem a été "démoli" par la critique littéraire. Son éditeur français (Seuil) retire son livre de la vente et s'excuse auprès de Schwarz-Bart et de Graham Greene sans son consentement. Et, pour ne pas calmer les choses, Ouologuem publie l’année suivante un brûlot, Lettre à la France nègre, qui ne fit qu'accentuer la cabale.
Victime d'un ostracisme sournois, il est cloué au pilori par l'establishment littéraire. On sait pourtant, grâce aux travaux récents, en particulier ceux de l'américain Christopher Wise (Yambo Ouologuem: Postcolonial Writer, Islamic Militant), qu'il faisait un travail de réécriture intertextuelle, largement admis de nos jours.
Se sentant incompris et dégouté par tant de cynisme, Ouologuem se coupe littéralement des mondanités. Il retourne au Mali, se retire dans le village de Sévaré, à Mopti et se mure dans un silence monastique. Il renonce à tout : famille, privilèges, carrière universitaire (il fut titulaire d'un doctorat en sociologie, licencié en lettre, en philosophie, diplômé d'anglais), invitations dans les plus grands cénacles, conférences, droits d'auteur, etc.
Lui, le fils de notables dogons, qui s'en prenait à la tradition, se replie dans un milieu traditionnel austère et devint même vendeur de charbon de bois ("jaaykatu këriñ", comme on dit au Sénégal). Lui qui dénonce l’esclavage pratiqué par les Arabes, critiquant même l'attitude d'un Cassius Clay devenu Mohamed Ali, se refugie dans la mystique musulmane et devient même imam.
À l'instar de Ghazâlî qui, en pleine renommée, quitta sa célèbre chaire d'enseignement de la Nizamiyya de Bagdad pour se réfugier dans le silence mystique, Ouologuem tourne le dos au clinquant de la vie et préfère la discrétion. Il renvoie toutes les délégations qui viennent à sa rencontre. Pour l'homme blessé dans sa chair qu'il est devenu, seuls l'isolement et la foi mystique comptent. Sa vérité est désormais ancrée dans le mutisme. Ne dit-on pas que la sagesse va de pair avec le silence ?
En réalité, Ouologuem avait regagné son statut de "sous-développé", celui dans lequel beaucoup auraient toujours voulu le voir. Il en a eu l'intuition. Répondant à la question : "Que feriez-vous si vous aviez le Goncourt ?" Il affirme : "Je respecterais ma réputation de sous-développé".
Les jeunes écrivains Africains francophones devraient beaucoup méditer la trajectoire de ce grand écrivain d’expression française. Il y a en effet beaucoup de leçons à tirer de son expérience de vie hors norme, de la cabale dirigée contre sa personne, de son silence et de son reclus à Sévaré. Si cet écrivain devenu mystique avait écrit un livre avant sa mort, il serait riche en enseignements sur l'existence, le cynisme, la condition humaine, etc.
Pour son talent, sa sagesse, Ouologuem devrait être réhabilité, sa vie et son œuvre enseignées aux jeunes écoliers d’Afrique. Ce qui serait une bonne façon de lui dire : Yambo "ñoo la gëm" (nous t'aimons).
Immense consolation : du ciel, il veillera sur nous, comme il le dit si savoureusement dans le poème suivant :
"Quand à ma mort Dieu m’a demandé un siècle après
Ce que je voulais faire pour passer le tempsJe lui ai demandé la permission de veiller la nuit
Je suis le nègre veilleur de nuit
Et à l’heure des sciures noirâtres qui gèrent les parages
Lentement je lève ma lanterne et agite une cathédrale de Lumières
Mais l’occident se défie du travail noir de mes heures supplémentaires et dort et ferme l’oreille
A mes discours que le silence colporte
Selon l’usage comme vous savez
La nuit vous autres dormez mes frères
Mais moi j’égrène sur vos songes
La raie enrubannée de la ténèbres laiteuse qui chante
Bonne nuit les petits
Et je prie cependant au nom de l’égalité des droits
Devenue droit à l’égalité
Et je pleure la soif de mon sang sel de larmes
Et vous cependant dormez
Et vous dormez mes frères mais aussi
Le sommeil vous chasse de la terre
Et vous partez pour des minutes de songes
Amplifiés au gonflement de votre haleine ronronnante
Je vous vends gratis des alcools
Que sans savoir vous achetez par pintes quotidiennes
Et retrouvez la nuit transfigurée dans les myriades de feux
Qui rêvent pour vous
Bonne nuit les petits
Je suis le nègre veilleur de nuit
Qui combat des nichées de peurs
Juchées dans vos cauchemars de jeunes enfants que je rassure
Quand s’achève mon labeur sur des milliards de créatures
Mais le monde au réveil va à la librairie du coin
Consulter la clé des songes."
Par Yakhya DIOUF
LA CRISE DE L’ECOLE, DISCOURS CREUX OU RÉALITÉ ?
Les répercussions de la croissance sur l’éducation, si croissance, il y a, deviennent très préoccupantes, surtout au niveau de l’éducation préscolaire et de l’enseignement élémentaire, sinon de l’ensemble du cycle fondamental
Aujourd’hui, presque partout, aussi bien dans les villes que dans les campagnes, dans les pays industrialisés que ceux dits en voie de développement, la «crise» de l’école a bien pignon sur rue dans le paysage éducationnel. Aussi, s’agit-il d’un discours creux ou d’une réalité vécue ?
Mais avant de tenter de répondre à cette interrogation, précisons pourquoi le mot «crise» est mis entre guillemets. Au vu de l’expérience vécue ces dernières années, il ne fait plus de doute que l’école institution a des problèmes, certains disent même de sérieux problèmes. Qualifier ces problèmes de «crise», c’est peut-être dramatiser à l’excès, mais il est significatif de constater que le terme revient fréquemment dans des titres de manuel et dans le langage de personnes qui font autorité en matière d’éducation. Certains trouvent le terme «crise» sujet à caution, en ce qu’il tend à dissimuler les vrais problèmes. C’est cela qui explique la mise entre guillemets du mot «crise», eu égard aux interprétations multiples.
Aussi, l’enseignement élémentaire connut-il une expansion sans précédent au XIXe siècle. Vers la fin des années 60, on commence à envisager sérieusement l’éducation universelle. C’est justement à ce moment-là, qu’on émit, à son encontre, de sévères critiques et des doutes quant à la finalité de l’école. L’école, en tant qu’institution, fut l’objet d’une attaque en règle ; certains, alors, parlent de crises et même d’une crise mondiale. On a remis en question l’école en tant qu’institution, et on l’a même tellement remis en question que certains ont pris au sérieux le mouvement de «déscolarisation», dont Ivan Illich (1970 -une société sans école- s’était positionné en tête de file.
Dès lors, l’euphorie, qu’avait suscitée la naissance de l’institution, avait cédé la place au désenchantement. Mais quels ont été les symptômes de la crise ? Celui le plus évident était le rapport qui existait entre éducation et politique. On ne croyait plus que l’éducation était l’instrument obligé de l’avènement d’une société meilleure. Quand les conservateurs reprochaient à l’école ses niveaux académiques de plus en plus bas, les radicaux, au contraire, lui reprochaient d’être oppressive, autocratique et assommante.
Aussi, les libéraux, au XIXe siècle, voyaient l’école comme un instrument d’égalisation. Elle serait, comme Horace Mann le disait : «L’égalisateur de la condition humaine, le palonnier de la machine sociale… elle fait mieux que simplement désamorcer l’hostilité des pauvres envers les riches : elle prévient la pauvreté…» Autrement dit, on considérait que l’éducation était, pour celui qui était né humble, l’instrument majeur de l’ascension sociale ; tout le monde avait les mêmes possibilités de réussite : il suffisait pour cela d’avoir du talent et de l’énergie.
Dans nos sociétés actuelles, l’égalité apparente ne garantit pas l’égalité de chance dans la vie, même dans les sociétés qui, à l’époque, étaient dites socialistes, qui ont fait de l’égalité un de leurs buts premiers. Par ailleurs, on note des attitudes plus ou moins négatives dans le local même de la classe. Les exemples des pays hyperindustrialisés tels que les Etats-Unis, les Pays-Bas, ou l’Allemagne, montrent à profusion que les attitudes des étudiants vis-à-vis de l’école deviennent de plus en plus négatives, au fur et à mesure qu’ils gravissent les échelons de la scolarité. Mais ce phénomène n’est-il pas lié en partie à la diminution de l’importance donnée à l’éducation ? Il apparaît clairement que, dans l’échelle des priorités politiques, l’éducation est descendue de quelques échelons. Ne soyons pas étourdis par le mirage des chiffres.
La moitié du budget au Sénégal était consacrée à l’Education avait-on l’habitude de nous rabattre les oreilles ; si oui, pourquoi autant de remous récurrents dans le système? Quatre-vingt-dix pour cent (90%) du budget de l’éducation est consacré au personnel. Très peu pour le fonctionnement. Il en est de même pour l’aide publique au développement, dont une portion congrue est affectée à l’éducation. Ces restrictions budgétaires sont le signe évident de cette perte de confiance. On parle même d’une «gestion de déclin» de l’éducation. Les coûts de fonctionnement, je l’ai signalé plus haut, de nos jours, on atteint un seuil critique.
Les répercussions de la croissance sur l’éducation, si croissance, il y a, deviennent très préoccupantes, surtout au niveau de l’éducation préscolaire et de l’enseignement élémentaire, sinon de l’ensemble du cycle fondamental. Au final, quelles conséquences l’institutionnalisation de l’école a-t-elle entrainées ? Depuis les années 60, on publie des rapports inquiétants à propos de la saturation au niveau de la classe. Le plus connu de ces rapports a été écrit par Charles Silbermann, La crise en classe. Silbermann présente, dans ces rapports, une longue série d’exemples vécus, au jour le jour, dans les écoles et les rattache au cadre plus large du rôle social de l’école.
En résumé, on peut dire qu’il y a trois grandes conséquences majeures pour lesquelles les écoles, en général, se sont transformées en terrains de combats socio-politiques. D’abord, les dépenses en matière d’éducation se sont élevées rapidement : deux fois plus vite que le produit national brut (Pnb) et une fois et demi à deux fois plus vite que les dépenses des secteurs publics (ce qui amène des demandes de compte, de réévaluation, de réforme du système tout entier ; et également d’un contrôle public, avec tout ce que cela implique de controverses politiques). Ensuite, l’éducation a été souvent perçue comme un instrument pour augmenter ses chances dans la vie et pour faire carrière. Ces aspirations étaient contrecarrées, du fait même de la situation de haute compétition qui régnait ; ceux qui réussissaient le mieux dans cette compétition étaient ceux provenant des familles privilégiées au niveau culturel.
Enfin, il y a conflit entre, d’une part, l’Administration traditionnellement bureaucratique et hiérarchisée qui avait la charge de diriger l’école, et, d’autre part, les demandes de participation exprimées par les étudiants comme les parents. Au demeurant, ces caractéristiques de l’école d’hier s’observent, de nos jours, dans le fonctionnement quotidien de nos établissements ; il n’y a absolument rien d’évolutif sinon le contexte socio-culturel. Qui ne se souvient pas du passé est condamné à le répéter.
Le Sénégal va se doter d’un code du tourisme pour remplacer les décrets obsolètes et dépassés. Le texte étant déjà prêt, va atterrir au Secrétariat général du gouvernement avant le mois de décembre.
Le Sénégal se donne les moyens de ses ambitions. Après la construction de l’Aéroport international Blaise Diagne (Aibd), le gouvernement va relancer le transport ferroviaire du corridor Dakar-Bamako. L’objectif est de positionner le pays comme hub touristique et logistique.
Dans cette logique, le secteur touristique, qui est pour le moment régi que par des décrets, est en passe de se doter d’un code. C’est le directeur de la Réglementation au ministère du Tourisme et des transports aériens qui en a fait l’annonce. «Le code du tourisme est déjà prêt. D’ailleurs, nous allons défendre le texte au Secrétariat général du gouvernement avant le mois de décembre», a déclaré Ismaïla Dione, samedi dernier, lors des «Rencontres des acteurs du tourisme» qui marquaient la célébration des 3 ans de Africa tourism solutions (Ats).
Organisé sous le thème «Le tourisme local, levier de développement», cet anniversaire était l’occasion pour les acteurs d’échanger et surtout de faire un diagnostic du secteur. A cet effet, Mamadou Diallo, le Secrétaire général de l’Agence sénégalaise de promotion du tourisme a fait un plaidoyer en faveur du tourisme local. «Il faut moins de discours et plus d’actions. Depuis 1964, on parle de tourisme local (…) Il faut nécessairement amplifier le flux touristique local. Cela passe forcément par une correspondance entre l’offre et la demande», a-t-il déclaré lors du panel sur «Quelle chaîne de valeur et quels acteurs pour le tourisme sénégalais ? Quelles nouvelles offres touristiques pour le Sénégal ?».
Pour Mamadou Diallo, l’offre touristique cible davantage les étrangers ou la classe aisée sénégalaise. «Il faut prévoir dans l’offre la clientèle à revenu intermédiaire», a-t-il demandé aux responsables des réceptifs hôteliers. Awa Sow, manager de Cta Incentive & event, estime que pour faire décoller le tourisme local, connaître les attentes des clients est un préalable. «Culturellement, le tourisme tel que défini maintenant, ne fait pas partie de nos valeurs. Pour le faire adopter, il faudra beaucoup de patience et sensibiliser sur le comportement des Sénégalais. Mais le plus important : il faut faire une étude sérieuse et scientifique pour connaître les besoins et les motivations des touristes locaux», a soutenu Awa Sow.
Selon le directeur de la Réglementation au ministère du Tourisme et des transports aériens, la manne financière émanant des locaux a été salvatrice pour le secteur au moment où le Covid-19 a imposé des restrictions de déplacement. «Le seul point positif du Covid-19 a été de formaliser les acteurs.
En effet, alors qu’on accréditait 100 structures par année, nous sommes aujourd’hui à 300, parce que l’Etat a mis en place un fonds pour aider les réceptifs hôteliers», souligne Ismaïla Dione. Qui a rappelé la stratégie nationale de relance du tourisme qui s’étend entre 2021 et 2025. Elle se base sur 5 axes que sont le patrimoine, la promotion de la destination Sénégal, le marketing, l’institution et les infrastructures
FIN DE CAVALE POUR LES BRAQUEURS
MBOUR Série d’attaques à main armée à Sindia et à Sandiara
Les gendarmes n’ont pas traîné pour retrouver les malfrats impliqués dans l’attaque des usines chinoise et indienne, Cwe (China Water and electronic corporation) et Solance batteries, situées à Sindia et Sandiara. En vérité, c’est le même groupe qui a fait ces deux coups, poussant la gendarmerie à déployer de gros moyens pour les retrouver.
Les gendarmes sont très perspicaces dans leurs enquêtes. Il a fallu moins de deux semaines à la Gendarmerie nationale pour mettre hors d’état de nuire le groupe d’individus armés ayant perpétré les deux cambriolages, dans la période du 13 au 16 novembre 2021 dans les usines Cwe (China Water and electronic corporation) et Solance batteries, situées respectivement à Sindia et Sandiara, dans le département de Mbour. Ces deux braquages, en l’espace de 24h, avaient ému tout le monde.
D’ailleurs, irrité par ces actes criminels, le Haut commandement de la Gendarmerie nationale avait mobilisé d’importants moyens d’investigation et d’intervention pour quadriller le secteur. Une stratégie qui a porté ses fruits, car elle a permis leur arrestation. Parmi les 9 personnes interpellées, dans cette bande de 20 délinquants, figure un multirécidiviste récemment élargi de prison.
Lors des échanges de tirs dans l’attaque de Solance batteries, c’est lui qui a été touché après que l’un de ses congénères a été abattu par les gendarmes. Après la fuite de ces malfaiteurs, les pandores avaient remarqué des taches de sang dans la voiture qu’ils avaient empruntée. Une piste qu’ils avaient suivie pour lui mettre la main dessus, car étant sûrs que le blessé allait solliciter les hôpitaux ou dispensaires de la zone pour obtenir des soins.
Pour mettre la main sur ces bandits de grand chemin, le Haut commandement avait mis en place un pool d’enquêteurs installé à Mbour, avec l’appui des unités d’intervention. Cette traque a permis l’interpellation de neuf individus considérés comme les principaux auteurs, la saisie de téléphones portables, plusieurs matériels d’effraction et la somme de 1,990 million Cfa, ainsi que le véhicule volé ayant servi à commettre leurs forfaits. Une fin de cavale pour ces malfaiteurs qui ont fait régner la terreur à Sindia et Sandiara et qui vont être déférés, dans les prochaines heures, devant le Parquet près le Tribunal de grande instance de Mbour.
Par Madiambal DIAGNE
L’INOPPORTUN RECOURS DES PRÉFETS DEVANT LA COUR SUPRÊME
On se demande bien ce que gagnerait le gouvernement à faire invalider par la Cour suprême la plupart des listes des coalitions de l’opposition à ces locales. À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire
Les élections locales, prévues pour le 23 janvier 2022, devaient se tenir depuis le mois de mai 2019. Mais au lendemain de la présidentielle, remportée dès le premier tour par le président Macky Sall avec plus de 58% des suffrages, l’opposition avait notamment exigé une évaluation du processus électoral. Le but de l’exercice était de travailler à parfaire les règles du scrutin, notamment les conditions de participation, et par conséquent restaurer la confiance entre acteurs politiques. Ainsi, un dialogue national a été initié par le nouveau vainqueur et ce dialogue aura traîné en longueur, d’autant que les différents protagonistes n’arrivaient toujours pas à s’accorder sur les réformes du Code électoral dit “consensuel”, adopté depuis 1993 et qui avait valu au Sénégal d’organiser des élections apaisées et sans de trop grandes contestations. Ainsi, aussi longtemps que le dialogue national n’aura pas bouclé ses travaux, la tenue des élections devenait inopportune. La pandémie du Covid était passée par là, pour ralentir davantage les travaux du Dialogue national, et le décès du Général Mamadou Niang qui pilotait la commission politique avait également participé à retarder les choses.
Ainsi, les élections locales ont été reportées à deux reprises, avant que le président Macky Sall ne finisse par trancher les interminables discussions, en arbitrant les quelques rares points de discorde. Le calendrier électoral pouvait donc être fixé à nouveau, encore que l’opposition reprochait à la majorité au pouvoir de jouer la montre pour éviter d‘aller à des élections qui risqueraient d’inverser les rapports de forces politiques. De nombreuses questions préjudicielles ont donc pu être réglées, comme l’écueil du parrainage citoyen, très redouté par l’opposition aux élections locales et qui avait d’ailleurs permis de recaler de nombreux candidats à l’élection présidentielle. De même, le montant des cautions financières exigibles pour les listes de candidats a pu être évalué à des proportions plus acceptables. Il était alors permis de rêver d’élections largement disputées et dans une ambiance de confiance entre les acteurs du jeu politique.
Le dilemme de changer les membres de la Cena
Il faut cependant relever que le gouvernement du président Macky Sall n’a pas manqué de commettre une faute par omission, négligence, ou peut-être même de manière délibérée. C’est celle de n’avoir pas pu renouveler la Commission nationale électorale autonome (Cena). Les mandats des membres de cette structure, chargée de la supervision et du contrôle de tout le processus électoral, ont expiré depuis belle lurette. Le président Macky Sall voulait-il éviter de changer des contrôleurs des élections qui avaient été désignés par son prédécesseur Abdoulaye Wade, pour ne pas avoir à être accusé de chercher à mettre des hommes qui lui seraient favorables ? En tout cas, la complainte des responsables de l’opposition, qui continuent de demander le renouvellement de la Cena est bien audible. La carence qui consiste à ne pas renouveler les mandats déjà expirés peut être source de légitime suspicion pour tout acteur politique. Sur ce point, le président Sall porte l’entière responsabilité d’un tel dysfonctionnement institutionnel. Il est en effet de ses devoirs constitutionnels de veiller au bon fonctionnement des institutions. En d’autres termes, le président Sall ne devrait plus laisser perdurer une situation susceptible de provoquer des contentieux électoraux tirés du motif d’une supposée irrégularité de la Cena. Il reste qu’on pourrait redouter que toute décision de changer l’équipe de la Cena et de ses démembrements dans les différents départements du pays, à moins de trois mois du scrutin, ne soit interprétée comme une manœuvre cherchant à saborder le prochain scrutin. Il est évident qu’une nouvelle équipe à la Cena aura besoin de prendre ses marques avant de pouvoir opérer efficacement. Il y a lieu cependant de relever jusqu’où une certaine interprétation de la prohibition faite par la Cedeao de tout changement majeur d’un processus électoral, dans un délai inférieur à six mois avant la tenue d’élections, ne devrait pas valoir pour ce qui est de la nécessité de changer les membres de la Cena dont les mandats ont fini d’expirer ?
Une judiciarisation tous azimuts des élections avant le scrutin
On aura vu, durant la phase de dépôts des différentes listes pour les élections municipales et départementales, un certain amateurisme de la classe politique. La confection des listes a pu souffrir de nombreux ratés et des lacunes qui ont pu pousser les autorités administratives à ne pas les accepter. Il est heureux que dans de nombreux cas, les institutions judiciaires ont pu prendre des décisions qui pourront permettre de garder ou préserver le caractère pluriel et équitable de la compétition électorale. On peut bien se féliciter que les juges arrivent à trancher librement des contentieux politiques. Les décisions de plusieurs Cours d’appel (Dakar, Saint Louis, Kaolack, Thiès et Ziguinchor), ayant retoqué les décisions des autorités administratives et donc autorisant des auteurs politiques à se re-qualifier pour les élections, participent du renforcement de la démocratie et de l’Etat de droit. C’est dans le même esprit qu’on pourrait lire l’intention des préfets de chercher à introduire des pourvois en cassation devant la Cour suprême pour certainement épuiser tous les recours possibles.
Dans l’absolu, la démarche des préfets serait on ne peut plus acceptable mais la simultanéité et le caractère systématique des pourvois laissent quelque peu augurer que c’est une démarche coordonnée et synchronisée, ou consécutive à une injonction de la hiérarchie. C’est justement ce qui semble inopportun car on se demande bien ce que gagnerait le gouvernement à faire invalider par la Cour suprême la plupart des listes des coalitions de l’opposition ? Encore une fois, “à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire”, pour reprendre la maxime de Don Diego dans le Cid de Corneille. La couleur est bien annoncée que les contestations judiciaires des prochaines élections locales seront âpres. Il n’en demeure pas moins que ce serait une aberration de procéder comme le prescrivent certains milieux de la société civile, à savoir qu’il faudrait fermer les yeux sur les errements, manquements et insuffisances décelés dans les listes et donc permettre à tous ceux qui le désireraient de participer à la compétition électorale. Une telle façon de faire serait démagogique et irresponsable. Comment dans ces conditions assurer le coût et les autres conditions d’organisation des élections? Quelles autorités gouvernementales ou judiciaires auraient-elles une compétence pareille ? En plus, on demanderait de mettre de côté les lois pour de viles convenances au nom d’une prétendue recherche de la paix civile !
A l’opposé, il faudrait que les acteurs de la scène publique se convainquent que la garantie de la paix civile est tributaire du respect de la loi républicaine. Aucun arrangement particulier ne devrait être possible au détriment de la règle de droit. Existerait-il un pays où se tiendraient des élections sans des règles et conditions de participation dûment définies préalablement et que la participation ne dépendrait que du bon vouloir des candidats? Dire que la même hérésie avait été demandée en 2019, pour qualifier tous les candidats à l’élection présidentielle ! Sur un autre registre, la floraison des recours pour contentieux électoraux devant les Cours d’Appel montre l’intérêt de réfléchir sur une certaine réorganisation de la carte judiciaire.
En effet, les contentieux électoraux ont permis de montrer, si besoin en était, la nécessité de disposer de juridictions administratives proches des éventuels requérants. En effet, les recours administratifs contre les actes pris par des autorités administratives sont portés devant la chambre administrative de la Cour suprême qui statue ainsi en premier et dernier ressort. En l’absence de tribunaux administratifs, qu’au demeurant les réalités économiques et sociales ne permettraient pas encore au Sénégal, on pourrait bien songer à une réforme qui instaurerait par exemple que les décisions des autorités administratives puissent être traduites, en recours pour excès de pouvoir, en première instance, devant les Cours d’appel de leur ressort. Les Cours d’Appel se verraient dotées de chambres administratives. Cela aurait non seulement l’avantage de rapprocher un peu plus la Justice des justiciables mais aussi permettrait d’instaurer au moins un double degré de juridiction en matière administrative. Le rôle de la chambre administrative de la Cour suprême commence à être bien fourni et tout porte à croire que les contentieux administratifs seraient encore plus nombreux, si les administrés n’étaient pas toujours confrontés à des difficultés pour ester en Justice du fait de l’éloignement de la juridiction administrative ou de la complexité des procédures devant la Cour suprême.