Le CNG valide la première chute de Balla Gaye II
Non content de la décision de l’arbitre qui l’avait déclaré vainqueur «par avertissements» lors de son combat contre Balla Gaye II, Bombardier avait introduit un recours auprès du Comité national de Gestion de la Lutte (CNG), affirmant qu’il a battu le «Lion» de Guédiawaye au sein de l’arène. Ainsi, l’organe chargé de gérer la lutte avec frappe a statué sur la question hier, en infirmant la décision de l’arbitre. D’après le CNG, le visionnage des vidéos du combat montre nettement que la chute du lutteur a débuté dans l’aire de combat. Par conséquent, il proclame la victoire du B52 de Mbour sur Balla Gaye II qui est tombé sur le côté.
La victoire du B52 fêtée à Mbour
Infligeant à Balla Gaye2 une deuxième défaite pour autant de confrontations, le B52 a été accueilli par une foule en liesse à Mbour. Serigne Dia alias Bombardier a réservé sa première sortie hier à la commune de Malicounda. Les supporters qui étaient contents que leur lutteur ait renoué avec la victoire ont organisé une caravane allant du rond-point du croisement Malicounda au chef-lieu de la commune. Touché par cette forte mobilisation, le B52 a tenu à les remercier. «Je remercie les Mbourois de cette mobilisation exceptionnelle qu’ils m’ont réservée. Le maire de la commune de Malicounda, Maguette Sène, m’a apporté un soutien particulier. J’avais promis de lui réserver ma première sortie après la victoire, je ne pouvais faire autrement. Je remercie les habitants de la commune de Malicounda et son maire», s’est réjoui Bombardier. Pour sa part, le maire de Malicounda Maguette Sène se dit honoré par la visite de courtoisie de son hôte. «B52 est le porte-étendard de la lutte dans le département de Mbour. Bombardier est un lutteur courageux qui a hissé le département à un niveau élevé. Il faut être courageux pour aller à Dakar trouver des lutteurs et les battre dans leur fief. Nous disons à Bombardier qu’il doit être notre voisin», a lancé le premier magistrat de la commune de Malicounda et candidat à sa succession.
Arrestation de conducteurs de mototaxis
L’interdiction des mototaxis dans la région de Dakar a révolté ces jeunes transporteurs. Une centaine de mototaxis ont défilé sur l’autoroute en guise de protestation à la décision du gouverneur de Dakar. Une manifestation de ces jeunes transporteurs a été notée aussi à Colobane. Certains se sont rendus devant les locaux du groupe Walfadjri pour dénoncer la mesure. Mais les policiers de Dieuppeul qui les épiaient en ont interpellé 04. Ils voulaient faire une déclaration à la presse après leur caravane dans les artères de la capitale. Mais les policiers surveillent les alentours du Groupe Walfadjri.
520 nouveaux cas de covid-19 enregistrés
Les populations ont intérêt à respecter scrupuleusement les gestes barrières édictés par le ministère de la Santé et de l’Action sociale, dans le cadre de la lutte contre le coronavirus. Ces derniers jours, les nouvelles contaminations liées à la maladie ne cessent d’augmenter. Sur 2 398 tests réalisés hier, 520 cas ont été déclarés positifs, soit un taux de positivité de 21,68%. Ces derniers sont composés de 31 cas contacts, 03 cas importés enregistrés au niveau de l’AIBD et 486 cas issus de la transmission communautaire. Les cas communautaires de ce mercredi sont répartis entre les départements de Dakar 299, Pikine 21, Guédiawaye 21, Rufisque 14 et Keur Massar 12. Dans les autres régions du Sénégal, 36 cas ont été signalés à Kaolack, 20 à Mbour, 14 à Saint-Louis, 12 à Thiès, 12 à Ndoffane, 07 à Diourbel, 07 à Diouloulou, 03 à Kolda, 02 à Ziguinchor, 01 à Fatick, 01 à Touba, 01 à Oussouye, 01 à Tivaouane, 01 à Khombole et 01 à Pout. Si 172 patients sont déclarés guéris, 05 cas graves sont pris en charge dans les services de réanimation. Selon les autorités sanitaires, 01 décès causé par le virus a été enregistré ce mardi 04 janvier 2022. Depuis le 02 mars 2020, 76 753 cas de covid-19 ont été décelés sur l’étendue du territoire national dont 73 202 guéris. Le Sénégal compte actuellement 1 892 décès et 1 658 patients sous traitement. S’agissant de la campagne de vaccination, 659 personnes ont été vaccinées le mardi 04 janvier 2022, portant le nombre total à 1 366 767.
Vol à l’arraché à Saly
Les vols à l’arraché étaient devenus des faits courants dans la commune de Saly. La police et la gendarmerie ont mutualisé leurs forces pour mettre fin à ce phénomène qui est en train de ternir l’image de la station balnéaire de la Petite Côte. Ainsi les forces de l’ordre ont accentué les contrôles des motos sur les axes routiers. C’est dans ces circonstances que la brigade de recherches de la gendarmerie de Saly a mis la main sur Bassirou Diop. Ce présumé voleur, sur sa moto, avait arraché le sac d’une dame avant de disparaître. La victime va ameuter les passants qui se sont mis à ses trousses. Roulant à vive allure, Bassirou Diop dérape et tombe avec la moto. Il l’abandonne sur les lieux avant de prendre ses jambes au cou. Il s’en est suivi une course-poursuite. Mais le voleur sera rattrapé et arrêté. Il est donc conduit à la brigade de recherches de la gendarmerie de Saly. Face au feu roulant des questions des enquêteurs, il avoue son forfait. Très chanceuse, sa victime a finalement récupéré son sac dans lequel il y avait un collier en or. Quant à Bassirou Diop, il a été déféré hier au parquet du tribunal Grande instance de Mbour qui va sceller son sort.
Grogne des contractuels de Senelec
Les agents contractuels de la société nationale d’électricité (Senelec) ont tenu hier un sit-in pour exiger de la direction le respect des accords signés. Il s’agit de la révision de leurs contrats de travail. Ces travailleurs interpellent les autorités étatiques pour l’amélioration de leurs salaires.
Le DG de la Senelec rassure le collectif
Suite à leur sit-in devant la Direction Générale de Senelec, les responsables du collectif des ex contractuels de la boite qui réclament l’application du protocole d’accord signé avec leurs patrons ont été reçus par la Direction générale générale de la structure. A l’issue de la rencontre, qui a permis de passer en revue point par point l’état d’application du protocole, il en ressort que ce protocole ne souffre d’aucun défaut d’application, c’est-à-dire, ce qui était la principale motivation de leur action. En effet, les membres du collectif avaient tenu le sit-in pour être rassurés par rapport à leur sort dans un futur proche.
Crise à l’Aftu : le directeur du Cetud en sapeur-pompier L‘Etat, à travers le Conseil exécutif des transports urbains de Dakar (Cetud), joue aux sapeurs-pompiers pour convaincre les travailleurs de l’Aftu de ne pas mettre à exécution leurs menaces de grève générale. Car la dernière grève générale des transporteurs avait paralysé le pays. Nos sources renseignent d’ailleurs que le Directeur général du Cetud, Thierno Birahim Aw, a tenu avant-hier une rencontre de crise avec les responsables de l’intersyndicale de l’Aftu. Ces derniers qui réclament des contrats de travail se disent toujours prêts à aller en grève si les transporteurs n’accèdent pas à leurs doléances.
Jeu de chaises musicales au sein de la diplomatie sénégalaise
Macky Sall secoue le cocotier de la diplomatie sénégalaise. De la Chine à l’Arabie Saoudite en passant par les Emirats Arabes Unis, le Chef de l’Etat a fait tourner les hommes. Hier, en Conseil des ministres, le Président Sall a nommé le Conseiller des Affaires étrangères, Ibrahima Sory Sylla, ambassadeur du Sénégal en Chine auprès du Président Xi Jinping. Précédemment ambassadeur de la République du Sénégal aux Emirats Arabes Unis, il remplace Mamadou Ndiaye à ce poste. Du côté des Emirats Arabes Unis, c’est le Conseiller des Affaires étrangères, Babacar Matar Ndiaye, précédemment Ambassadeur Sénégal au Nigeria, qui a été nommé pour succéder à Ibrahima Sory Sylla auprès de son Altesse Cheikh Khalifa Bin Zayed Al Nahyan. Enfin, du côté de l’Arabie Saoudite, c’est Cheikhouna Mbacké, titulaire d’un diplôme approfondi en Finance Islamique, qui remplace Aboubacar Sarr à la tête du Consul général de la République du Sénégal à Djeddah.
Ibrahima Cissé, nouveau recteur de l’UAMM
Restons sur les nominations en Conseil des ministres. Le Chef de l’Etat a nommé, hier, le Professeur titulaire des universités, de classe exceptionnelle, Ibahima Cissé Recteur de l’Université Amadou Mahtar Mbow. Avec cette nomination, le spécialiste en Chimie inorganique remplace le professeur Codou Guèye Mar qui a été admise à faire valoir ses droits à une pension de retraite.
Les ASP désertent les services à Ziguinchor
A Ziguinchor, les agents d’assistance à la sécurité de proximité (ASP) ont répondu massivement hier à l’appel au boycott des services décrété par les responsables de leur amicale. Selon leur porte-parole Mohamed Bangoura, le mot d’ordre a été bien respecté dans leur localité et qu’il est satisfait de ses camarades. Précisant qu’ils sont conscients du rôle qu’ils jouent dans les différents services de la région, il a expliqué qu’ils ne font pas la grève par gaieté de cœur. Devant le siège départemental de l’Agence d’assistance à la sécurité de proximité (ASP) de Ziguinchor où ils ont tenu un grand rassemblement, Mohamed Bangoura et ses camarades ont ainsi dénoncé la précarité de leur situation. « Mais nous sommes obligés de poser des actes pour qu’on soit édifié sur notre sort. Nous travaillons depuis 8 ans dans des conditions extrêmement difficiles. Nous sommes victimes de toutes sortes de discrimination dans les différents services où nous sommes ventilés. Nos salaires frisent la misère. Je n’ose même pas vous donner le montant, tellement il est dérisoire. Alors que nous avons des familles à nourrir en plus de leur prise en charge sanitaire, la scolarité de nos enfants à assurer et bien d’autres besoins que nous n’arrivons pas à satisfaire à cause des miettes que nous percevons», a déclaré M. Bangoura. Dénonçant qu’ils n’ont aucun avantage, il a indiqué que leurs contrats sont arrivés à expiration et qu’ils sont dans un flou total.
VIDEO
REVUE DE LA PRESSE
Revue de presse en wolof de El Hadji Omar Cissé diffusée sur la Radio RADIO ALFAYDA
Fayda Fm |
El Hadj Omar Cissé |
Publication 06/01/2022
Revue de presse en wolof de El Hadji Omar Cissé diffusée sur la Radio RADIO ALFAYDA ce jeudi 06 Janvier 2022.
ALIOU CISSÉ SOUS PRESSION POUR OUVRIR LE PALMARÈS DU SÉNÉGAL À LA CAN
Malgré son excellent bilan à la tête de la sélection nationale, l'entraîneur des Lions aborde la Coupe d'Afrique des nations avec une obligation de résultats. L'attente est grande chez les supporters, qui espèrent un premier sacre au Cameroun
France 24 |
Romain HOUEIX |
Publication 06/01/2022
Combien de temps le Sénégal attendra-t-il son premier trophée ? Au pays de la Teranga, la question est sur toutes les lèvres et le sélectionneur national, Aliou Cissé, en poste depuis 2015, est désormais au pied du mur. S'il ne remporte pas la Coupe d'Afrique, qu'il doit entamer lundi 10 janvier face au Zimbabwe, il risque de se voir indiquer la sortie. Un comble pour celui qui a porté le Sénégal d'abord en tant que joueur puis en tant que sélectionneur.
Ambitieux et travailleur
Aliou Cissé est né à Ziguinchor, en Casamance, dans le sud du Sénégal, le 24 mars 1976. Alors qu'il a 9 ans, sa famille émigre en France et s'installe à Champigny-sur-Marne en région parisienne, où – clin d'œil du destin – il rencontre Djamel Belmadi, actuel sélectionneur de l'Algérie. C'est du côté de Lille que le jeune Sénégalais s'aguerrit au football avant de partir dans les Ardennes, à Sedan, pour disputer ses premières minutes en tant que professionnel.
"J’ai le souvenir de quelqu’un d’ambitieux et de travailleur", se rappelle auprès de l’AFP Pierre Deblock, un partenaire à Sedan. "Tous les lundis, on devait aller courir dans un bois et nous, les anciens, avions trouvé un petit raccourci sur le parcours. Alors qu’il venait d’arriver et qu’il était tout jeune, il nous a fait la morale. Ça m’a fait rire, on sentait qu’il voulait réussir."
Au-dessus du lot sur le plan athlétique, Aliou Cissé est parfaitement armé pour répondre à l’intensité exigée par son entraîneur, Bruno Metsu. Le sélectionneur l'installe au poste de capitaine des Lions de la Teranga. Un choix inspiré : les deux hommes permettent au Sénégal de vivre une époque dorée. En 2002, Cissé hisse les siens en finale de la CAN au Mali, mais son équipe concède le titre face au Cameroun (3-2). L'été suivant, les Sénégalais créent la surprise au Mondial-2002, en battant la France championne en titre lors du match d'ouverture puis parviennent à se qualifier pour les quarts de finale, le plus haut stade jamais atteint par une équipe africaine en Coupe du monde. Une performance seulement imitée par le Cameroun en 1990 et le Ghana en 2010.
"Aliou Cissé, ce n'était pas un joueur flamboyant. Il faisait partie des besogneux, des joueurs de devoir qui réalisent des tâches obscures mais nécessaires loin des projecteurs. On pourrait le comparer à Didier Deschamps", note Salif Diallo, grand reporter et chef du service des sports de l'Agence de presse sénégalaise (APS), joint par France 24.
Une reconversion sur le banc réussie
Sa carrière de joueur, qui l'emmène de Sedan au PSG en passant par Birmingham et Montpellier, s'achève finalement en 2009 à Nîmes. Mais Aliou Cissé ne tarde pas à se reconvertir. En 2012, il devient l'adjoint de Karim Séga Diouf, entraîneur de l'équipe nationale olympique du Sénégal. En 2013, on le laisse prendre seul les commandes de l'équipe des moins de 20 ans lors des Jeux de la francophonie en 2013.
Le 4 mars 2015, la consécration arrive : il succède au Français Alain Giresse à la tête de l'équipe nationale. Le Sénégal vient alors de vivre une CAN humiliante, ayant été incapable de sortir des poules.
"Aliou Cissé, c'était le choix des supporters du Sénégal. Après la CAN-2015, on réclame le départ d'Alain Giresse. On demande à en finir avec les 'sorciers blancs' et de nommer quelqu'un du cru", explique Salif Diallo. "Avec lui, le Sénégal est devenu une machine à gagner. On peut déplorer la qualité du jeu, mais le Sénégal gagne contre ses adversaires. Cissé a aussi mis fin aux problèmes extrasportifs qui détournaient la sélection du football."
Il installe un dispositif efficace en 4-2-3-1 qui s'appuie sur des joueurs-clés, évoluant dans les plus grands clubs européens. Édouard Mendy garde les buts, tandis que Kalidou Koulibaly est le patron de la défense. Le milieu parisien Idrissa Gueye gère les transitions, pendant que l'animation offensive repose souvent sur la star de Liverpool, Sadio Mané.
"C'est un grand frère avec ses joueurs. Il couve sa tanière de Lions de la Teranga. Il ne va jamais s'emporter contre un joueur qui va passer à côté de son match", explique Salif Diallo, qui note par ailleurs que le sélectionneur tient ses joueurs éloignés autant que possible des médias. "Il a une aura due à son passé brillant en sélection qui lui permet d'incarner ça."
Sous la baguette d'Aliou Cissé, le Sénégal s'améliore. À la CAN-2017, pour sa première campagne continentale, son équipe s'incline dès les quarts de finale, mais c'est contre le futur vainqueur camerounais.
Présent au Mondial-2018, le Sénégal est sorti en phase de groupes pour une affaire de… cartons jaunes. Les Lions de la Teranga et le Japon sont alors à égalité pour la deuxième place avec le même nombre de points (4), la même différence de buts (0), le même nombre de buts marqués (4) et de buts encaissés (4). Dans ce genre de situation exceptionnelle, c'est alors le nombre d'avertissements reçus qui départage.
Des victoires mais pas la manière
La CAN-2019 en Égypte aurait pu être parfaite. Les hommes d'Aliou Cissé sont impériaux tout au long de la compétition à l'exception de deux matches : le premier et le dernier, tous les deux face à l'Algérie de Djamel Belmadi, qui les prive de leur premier titre continental. Une nouvelle déception qui affecte en partie la popularité d'Aliou Cissé.
Il a eu des résultats. Il a fait une finale de CAN, il a ramené le Sénégal à la Coupe du monde, mais les gens désormais veulent davantage. Ils veulent la manière, que le Sénégal produise du beau jeu. Le Sénégal bat ses adversaires mais le jeu ne convainc pas", affirme Salif Diallo. "On reproche un excès de verticalité dans le jeu. Il est souvent dit que c'est la seule façon de gagner en Afrique. L'Algérie sous Belmadi prouve que non : on peut jouer au ballon et gagner des matches."
Les résultats restent probants. Sous Aliou Cissé, le Sénégal est devenu la meilleure équipe africaine au classement Fifa, pointant à la 20e place du classement mondial des meilleures nations du football mondial. Sur les 62 matches dirigés par l'ancien capitaine des Lions de la Teranga, il affiche un bilan largement positif : 40 victoires, 14 matches nuls et seulement 8 défaites.
Pourtant, les supporters des Lions de la Teranga abordent la CAN au Cameroun avec la peur au ventre : "Le Sénégal est placé dans les favoris grâce à ses précédentes prestations et la qualité de ses joueurs mais tout le monde peine à le voir vainqueur", note le grand reporter de l'APS. "Aliou Cissé est sous pression. Aujourd'hui, les supporters ne veulent plus rien lui pardonner. La sélection est remplie de joueurs évoluant dans les plus grands clubs européens. Elle est soutenue de près par le gouvernement et la fédération. Il n'y a jamais eu autant de stabilité. Les gens ne pardonneraient pas d'autres résultats qu'un titre ou une nouvelle finale."
LA COVID MAINTIENT NEUF LIONS À QUAI
L’équipe nationale du Sénégal est arrivée hier, mercredi 5 janvier à Douala au Cameroun et a rejoint le même jour son camp de base à Bafoussam. Le Sénégal s’est déplacé sans neuf de ses joueurs qui ont été testés positifs au covid-19.
L’équipe nationale du Sénégal a rejoint hier, mercredi 5 janvier, à Bafoussam, son camp de base où leur groupe jouera ses matchs. Le voyage s’est fait sans neuf de ses joueurs momentanément absents. Ces Lions ainsi que des membres de la délégation ont été testés positifs au Covid-19 et resteront à Dakar jusqu’à leur rétablissement pour ensuite rejoindre le groupe au Cameroun.
L’équipe nationale du Sénégal est arrivée hier, mercredi 5 janvier à Douala au Cameroun et a rejoint le même jour son camp de base à Bafoussam. Le Sénégal s’est déplacé sans neuf de ses joueurs qui ont été testés positifs au covid-19.
Cette situation constatée mardi soir après la remise du drapeau national a entraîné́ un report du départ ce mercredi 05 janvier à 10 heures, par vol spécial affrété́ par l’Etat du Sénégal pour acheminer la délégation à Douala.
La Fédération sénégalaise de football informe dans son communiqué que des joueurs ainsi que six membres de l’encadrement qui ont contracté la covid-19, au retour de la cérémonie de remise du drapeau par le Chef de l’Etat, n’ont pas fait le voyage avec la délégation de l’Equipe nationale du Sénégal.
Pour les joueurs, il s’agit de Saliou Ciss, Mamadou Loum Ndiaye, Moustapha Name, Bamba Dieng, Mame Baba Thiam, Pape Matar Sarr, Nampalys Mendy, Alfred Gomis et Boulaye Dia. Si les sept premiers internationaux cités ont été testés positifs au covid-19, la raison sur l’absence d’Alfred Gomis, guéri du virus et arrivé dans la Tanière mardi soir, n’est pas encore connue. Quant à Boulaye Dia, l’attaquant de Villarreal, dernier arrivé, il souffrirait d’une intoxication alimentaire et est donc actuellement resté à Dakar.
La Fédération sénégalaise de football informe qu’à l’issue des derniers Tests RT PCR effectués mardi dans la nuit, elle a pris toutes les dispositions pour la prise en charge effective des personnes concernées en attendant la négativation de leurs tests Rt Pcr avant de pouvoir les acheminer vers Bafoussam dans les meilleures conditions.
ACCUSÉ ET VISÉ PAR DES PLAINTES, LE MAIRE DE SÉDHIOU S’EMMURE DANS LE SILENCE
Au moins une centaine de personnes ont pris part hier, mercredi 5 janvier 2022, à un sit-in suivi d’une déclaration de presse sur l’emprise de la route qui mène à Marsassoum, dans les domaines de Diendé
Au moins une centaine de personnes ont pris part hier, mercredi 5 janvier 2022, à un sit-in suivi d’une déclaration de presse sur l’emprise de la route qui mène à Marsassoum, dans les domaines de Diendé. Les manifestants qui brandissaient des pancartes accusent le maire, Pape Amadou Diallo, de spoliation de terres et décident de porter plainte contre lui. Des attributions multiples de parcelles, des opérations d’expropriation et sans la moindre explication sont entre autres griefs retenues contre lui. Il reste injoignable sur ses abonnements qui sonnent dans le vide.
Les parcelles de la commune de Diendé, dans les périphéries ouest de Sédhiou, sur la route qui mène à Marsassoum, font l’objet de litiges persistants.
Hier mercredi matin, près d’une centaine de personnes se sont massées sur l’emprise de la chaussée, portant des pancartes hostiles au maire de Diendé, Pape Amadou Diallo. Ils lui reprochent la spoliation de leurs terres. «Pape Diallo, un délinquant foncier», «Pape Diallo, voleur de terres». «Nous réclamons justice», «Non à la spoliation de nos terres», lit-on sur les pancartes.
Diounkou Souleymane Diatta, l’un des porte-parole du groupe de souligner : «les protocoles d’accord que nous avons signés ont été violés. Ils stipulaient que chaque propriétaire de champs devrait disposer des 6/10e de la parcelle. Mais, hélas, Pape Diallo prend tout ou nous laisse juste une ou deux parcelles. Le reste, il en vend pour sa propre poche. Personnellement, il a vendu mes parcelles et voilà que je vois des gens qui cherchent à les occuper. Je m’y opposerai physiquement, à tout prix», dit-il.
Des notables se sont succédé à la tribune pour exprimer leur courroux en langue nationale mandingue. Ils ne comptent jamais céder d’un iota. «Je m’opposerai à toute vente de mes parcelles et je jure que je m’opposerai à Pape Diallo, quitte à y laisser ma vie ou que lui perdre la tienne», menace le vieux Mamadou Mané de Santossou, à Sédhiou. Lamine Mankal, un des conseillers de quartier de Moricounda, ajoute disposer de «60 terrains issus de ses champs. Mais après morcellement, je me retrouve avec seulement trois parcelles. C’est aberrant et choquant. Pape Diallo est vraiment un délinquant foncier. Moi, j’ai porté plainte contre le sieur Kounta Mané qui est un de ses bras droits investi des missions de cession de parcelles».
Albino Mankabou menace de porter plainte. «Moi j’ai une parcelle de deux hectares et demi et c’est ce même Pape Diallo qui les a vendues à un marabout. Et quand je lui en réclame, il me dit que ce n’est pas lui qui a mis cela en vente. Je m’apprête à porter plainte contre lui aussi».
Abdou Latif Cissé de Boussoura, le coordonnateur de l’Union pour le développement de Diendé commune, soutient ce mouvement de contestation. «Il y a eu effectivement un protocole d’accord ; mais qui n’a pas été respecté par le maire de Diendé, Pape Amadou Diallo. Non seulement la mairie prend les 4 lots, elle en abuse en prenant aussi les 6 lots des propriétaires de champs. Cela est inacceptable et nous sommes venus prêter main forte aux victimes de cette mascarade», explique Abdou Latif Cissé. Nos services ont plusieurs fois tenté de joindre le maire de Diendé, Pape Amadou Diallo, mais son téléphone mobile sonne toujours dans le vide. Quant aux manifestants, ils promettent de se faire entendre à nouveau, si la situation reste en l’état.
RESPECT DES ACCORDS SIGNES, LA SEPE N’EXCLUT PAS UNE ANNÉE BLANCHE
Après le mot d’ordre de grève du SAEMS et du CUSEMS, le secteur de l’éducation risque encore d’être paralysé. Cette fois-ci, c’est le Syndicat des enseignants de l’élémentaire et du préscolaire (SEPE) qui hausse le ton
Le Syndicat des enseignants de l’élémentaire et du préscolaire (SEPE) revient à la charge pour exiger du gouvernement le respect des accords signés. Lors d’une conférence de presse tenue hier, mercredi 5 janvier, le SEPE a annoncé qu’une possibilité d’une année blanche n’est pas à exclure si le gouvernement ne fait rien.
Après le mot d’ordre de grève du SAEMS et du CUSEMS, le secteur de l’éducation risque encore d’être paralysé. Cette fois-ci, c’est le Syndicat des enseignants de l’élémentaire et du préscolaire (SEPE) qui hausse le ton pour exiger du gouvernement la satisfaction de leurs revendications que sont «le maintien de l’âge de la retraite à 65 ans, le paiement intégral des rappels, la résorption du gap du règlement du prêt DMC, le système de rémunération, l’éradication des abris provisoires etc.».
En conférence de presse hier, mercredi 5 janvier, Hamath Suzanne Camara et ses camarades soutiennent que «si le gouvernement ne réagit pas pour apaiser, nous sommes prêts à aller vers une année blanche». Mais en attendant, les syndicalistes comptent dérouler leur plan d’actions décliné autour de débrayages, des grèves, des sitin et même des rétentions des notes après le dépôt d’un préavis de grève pour pousser le gouvernement à réagir.
En ce qui concerne le message à la Nation du Chef de l’Etat, le 31 décembre dernier, le SEPE relève un manque de considération envers les enseignants. «Concernant le message à la Nation du Chef de l’Etat, l’école a été totalement laissée en rade. Le Président de la République n’a parlé que de recrutement de quelques huit mille enseignants sans toucher du doigt les difficultés auxquelles la corporation est confrontée. Cela montre son mépris manifeste envers les soldats de la craie. Certainement, le gouvernement n’a pas de bon bilan par rapport au secteur de l’éducation ou bien le Président a constaté l’échec de son gouvernement», a déclaré Hamath Suzanne Camara.
Le SEPE soutient le retour du poste de Premier ministre pour plus de célérité dans le monitoring et le suivi des accords signés. «Avec un ministre de tutelle comme le ministre de la Fonction publique, ça ne fait pas avancer les choses, on souhaiterait continuer avec l’ancien système quand il y avait un premier ministre. C’est lui qui conduisait le monitoring», a dit Hamath Suzanne Camara. Le Syndicat des enseignants de l’élémentaire et du préscolaire demande au gouvernement d’ouvrir des négociations pour la satisfaction de leurs revendications.
CES LOCALITÉS AU CŒUR DE TOUS LES ENJEUX
L’enjeu des locales, premier scrutin depuis la réélection au premier tour en février 2019 du chef de l’Etat, va se jouer autour d’un certain nombre de localités
Le samedi 8 janvier prochain, à partir de minuit, les différentes listes de coalitions engagées dans les élections municipales et départementales du 23 janvier prochain vont se lancer dans une campagne électorale qui va durer deux semaines sur l’étendue du territoire national. L’enjeu de ce premier scrutin depuis la réélection au premier tour en février 2019 de l’actuel chef de l’Etat va se jouer autour d’un certain nombre de localités.
Le compte à rebours est en marche ! Il ne reste que deux jours avant le démarrage de la campagne pour les élections municipales et départementales du 23 janvier prochain. En effet, c’est le samedi 8 janvier prochain, à partir de minuit que les différentes listes de coalitions engagées dans ces élections locales vont démarrer leur campagne électorale pour tenter de séduire les 6 373 451 électeurs sénégalais répartis dans 6 549 lieux de vote et 14 651 bureaux de vote établis sur le territoire national. Initialement prévues au mois de juin 2019 avant d’être reportées à plus de trois reprises, ces élections s’annoncent cruciales pour le régime actuel et l’opposition.
En effet, premier scrutin depuis la réélection au premier tour en février 2019 de l’actuel chef de l’Etat, Macky Sall, par ailleurs président de la coalition au pouvoir, Benno bokk yakaar (Bby), ces élections se tiennent également à quelques mois des prochaines législatives prévues pour le mois de juillet. L’enjeu pour les différentes listes va se jouer autour d’un certain nombre de localités. Dans la capitale, avec respectivement 95 868 électeurs, 80 676 électeurs et 53 204 électeurs, les communes des Parcelles assainies, de Grand Yoff et Yoff forment le triplet gagnant dans la course pour le fauteuil de maire de la ville de Dakar, mathématiquement destinée à la tête de liste qui remportera ces localités.
Dans le département voisin de Guédiawaye qui compte 196 038 électeurs répartis dans 355 bureaux de vote, 39 lieux de vote, ce sont les communes de Golf Sud et de Wakhinane Nimzat avec respectivement 53 204 électeurs et 48 347 électeurs qui sont déterminants.
Pour ce qui est du nouveau département de Keur Massar qui totalise 225 347 électeurs, l’enjeu de ces élections pour le futur président du Conseil départemental sera de remporter les communes de Keur Massar Nord (55 279 électeurs répartis dans 07 lieux de vote dont 108 bureaux de vote et la commune de Yeumbeul Nord (56 848 répartis dans 103 bureaux de vote 08 lieux de vote).
Outre ces localités de la capitale, la bataille entre pouvoir et opposition s’annonce également rude pour le contrôle des communes de Diourbel (65 679 électeurs), Kaolack (130 321 électeurs), Louga (55 192 électeurs), Ziguinchor (99 318 électeurs) et Mbour (108 238 électeurs). En effet, ces localités représentent un enjeu de taille du fait de leur poids électoral mais aussi la place qu’elles occupent dans l’échiquier politique national. Il en est de même pour les communes de Thiès Est ( 79 630 électeurs), Thiès Nord (60 499 électeurs) et Thiès Ouest (51 581 électeurs) qui totalisent à elles seules plus de la moitié des 363 482 électeurs dudit département répartis dans 290 lieux de vote dont 774 bureaux de vote.
UNE ÉLECTION, MILLE LOCALITÉS À ENJEUX
La victoire n’est pas assurée d’avance au regard de la profonde reconfiguration politique que présagent ces joutes. Comme ont tenu à le souligner les hommes de médias et observateurs politiques Pape Amadou Fall de la Gazette, Malang Baldé de RFI et autres
A quelques encablures du démarrage officiel de la campagne électorale pour les élections locales du 22 janvier prochain, les états-majors politiques s’activent pour aller à la conquête des villes, des communes et des principaux départements du Sénégal. Des collectivités territoriales qui risquent d’être objet de luttes sans merci, tant les enjeux sont grands. Dans ce bras de fer électoral entre coalitions politiques en tête desquelles on retrouve pêle-mêle la majorité Bennoo Bokk Yakaar, Yewwi Askan Wi d’Ousmane Sonko et autre Khalifa Sall, comme Wallu Sénégal de Me Abdoulaye Wade, la victoire n’est pas assurée d’avance au regard de la profonde reconfiguration politique que présagent ces joutes. Comme ont tenu à le souligner les hommes de médias et observateurs politiques Pape Amadou Fall de la Gazette, Malang Baldé de Rfi et autre Pathé Mbodji.
MALANG BALDÉ, JOURNALISTE CORRESPONDANT DE LA RFI : « On se dirige vers des élections assez représentatives de ce qui se fera pour les législatives à venir… »
«Les principales villes a enjeux restent Dakar et sa banlieue, avec le fauteuil de maire de Dakar qui équivaut à être puissant financièrement, que Macky Sall n’a jamais gagné, aussi à Pikine et à Guédiawaye car on a son oncle et frère de l’autre côté. Qui contrôle la banlieue contrôle Dakar au vu du nombre d’électeurs. On a aussi parlé de Kédougou avec le rejet de la liste de Yewwi Askan Wi qui sonne comme un coup de massue sur l’opposition car c’est une région très stratégique politiquement et géopolitiquement. Sinon, le pouvoir devrait pouvoir consolider des acquis peut-être dans la Fouta où on note une allégeance encore au Président sauf à Podor où les forces sont partagées. A mon sens, on se dirige vers des élections assez représentatives de ce qui se fera pour les législatives à venir. On aura d’une part la coalition Bby et de l’autre la coalition Yaw qui est déjà handicapée avec des listes rejetées mais qui reste la principale opposition significative au Sénégal. La preuve avec la candidature d’Ousmane Sonko à Ziguinchor qui risque de redistribuer les cartes. Sinon, du côté de Wallu, je ne pense qu’on puisse assister à un véritable engouement populaire sur les têtes de liste qui, pour la plupart, sont peu connues ou souvent très décriées par des gestions peu orthodoxes dans leurs communes, allant même à donner réflexion à une coalition du Macky bis. Je ne suis pas par ailleurs d’avis avec ceux qui pensent que les Locales seront le premier tour de la présidentielle. Au contraire, ce sont des élections avec des enjeux souvent locaux donc on espère voir une énorme participation des populations lors de ces joutes électorales à venir. Bennoo sera sans doute sanctionnée dans les départements et régions cités et si tel est le cas, on s’attend à ce que le Président Macky Sall sorte la cravache pour punir les perdants. On se dirige donc vers une redistribution des rôles dans le champ politique et de nouvelles têtes vont émerger. Chez qui ? Ça reste une équation à mille inconnues. Yewwi a déjà gagné la bataille sur le terrain et sur les réseaux mais est-ce que cela va être suffisant ? En politique, l’argent est le nerf de la guerre et peut-être pour une fois, les populations seront au centre des tractations et non l’inverse».
PATHÉ MBODJI, ANALYSTE POLITIQUE : «L’enjeu de la victoire est de ga- gner dans toutes les villes, pour tout le monde»
« Pour Benno par exemple, l’enjeu de la victoire est pour toutes les villes et pour tout le monde d’ailleurs ; chacun estime que quand on va en un combat, c’est pour gagner, gagner partout. Ça veut dire gagner chez soi et gagner ailleurs. Seulement, avec des alliés, Benno Bokk Yakaar en particulier a une grosse ambition, c’est de gagner partout mais les autres aussi. Donc, à partir du 08 janvier, date de démarrage de la campagne électorale, on verra peut-être de fur à mesure que les choses évolueront. On verra aussi comment se présenteront les choses et en priorité comment chacun va pouvoir gagner chez lui et partout».
PAPE AMADOU FALL DE LA GAZETTE, ANALYSTE POLITIQUE : « Ça ne sera pas simple et rien n’est gagné d’avance pour qui que ce soit »
« Je pense qu’il n’est guère surprenant de dire que Dakar, pour toutes les coalitions politiques particulièrement pour celles que vous avez ciblées, à savoir Bennoo Bokk Yakaar, Yewwi Askan Wi et Wallu Sénégal, est un enjeu extrêmement important parce que c’est la capitale du Sénégal. Elle a une attractivité certaine aux yeux de tous les hommes politiques, des analystes politiques que nous sommes de manière générale et même des populations lambda. Comment gagner Dakar maintenant ? Il y a des stratégies que les uns et les autres ont mises en place par rapport aux élections locales de janvier 2022 et la ville de Dakar sera âprement disputée. Personne ne peut avoir la garantie de rafler la mise, surtout aisément. Les autres capitales régionales feront également l’objet d’un regard particulier, notamment Ziguinchor où les passions se sont déchaînées d’une certaine manière parce qu’il y a surtout le choix d’Ousmane Sonko, leader de Pastef-Les Patriotes d’aller briguer le mandat de maire face à la coalition Benno Bokk Yakaar mais également face à la coalition du maire sortant Abdoulaye Baldé et les autres. Cela ne sera pas simple et rien n’est gagné d’avance pour qui que ce soit. Je pense que la vigilance doit être de mise surtout à ce qui pourrait se passer à Ziguinchor et nous pensons tous à la violence qui a déjà fait ses effets et qui fait qu’on surveillera particulièrement cette importante ville de Ziguinchor. Mais au-delà du Sud, il en sera de même dans toutes les capitales régionales et notamment Saint-Louis. On peut citer le cas également de Kaolack où il y a de l'inédit parce que Mariama Sarr qui est la mairesse sortante n’est pas en route pour sa réélection. C’est dire que les différentes listes qui vont se bousculer au portillon des électeurs n’auront pas la tâche facile. De l’inédit également pour ces élections de 2022, parce que nous sommes à deux (2) ans de la fin du mandat du président de la République : d’aucuns veulent impliquer l’élection présidentielle et l’élection locale, et à mon avis, ça n’a strictement rien à avoir, absolument pas. Après les Locales de 2022, ça sera un autre challenge qui va se présenter pour l’élection des députés mais également pour la succession du président Macky Sall».
LE PROFESSEUR DAOUDA NDIAYE DÉPARASITE
Dans quelques mois, le Sénégal va inaugurer le Centre international de recherche et de formation en génomique appliquée et de surveillance sanitaire (Cigass)
Dans quelques mois, le Sénégal va inaugurer le Centre international de recherche et de formation en génomique appliquée et de surveillance sanitaire (Cigass). Construit sur 2 000 m2, ce bébé du parasitologue professeur Daouda Ndiaye, est une première en Afrique. Dans cet entretien, le nouveau lauréat du Prix francophone de l’Académie nationale de pharmacie française fait un diagnostic médical en passant par la vaccination contre la Covid-19, le vaccin antipaludique et les mutants.
Vous êtes lauréat du Prix francophone de l’Académie nationale de pharmacie française. Comment est décerné ce prix ?
Cette académie regroupe des académiciens de la France et des académiciens (correspondants) qui sont dans beaucoup de pays francophones, mais également alliés à la Francophonie. C’est un prix qui récompense le travail des chercheurs, de spécialistes de la santé, d’enseignants issus de pays francophones qui aura apporté beaucoup à la communauté mondiale dans la lutte contre les différentes maladies. Il aura également fait de telle sorte que des pays francophones où affiliés à la Francophonie, que ce soit en Europe, en Afrique en Amérique, en Asie, puissent avoir un impact dans l’amélioration des conditions de santé des populations, à travers la personne qui a été primée.
En d’autres termes, il faut avoir réalisé, pendant au moins une quinzaine ou vingtaine d’années, des performances en matière médicale, scientifique, en mettant en place des dispositifs, des techniques qui améliorent la santé des populations et de façon palpable. C’est-à-dire sur quelque chose qu’on peut vraiment mesurer et évaluer.
Pour moi, cela a été lié par le travail concernant, d’abord, le paludisme, depuis une vingtaine d’années, mais surtout des techniques que nous avons mises en place. Notamment en 2010, alors que j’étais aux Etats-Unis, à l’université de Harvard en tant que chercheur, une technique qu’on appelle le Tapiac qui permettait d’évaluer la sensibilité des médicaments antipaludiques sur le plasmodium.
Après cela, nous avons, avec l’université de Harvard, développé des techniques de génomique. Ils permettaient de ratisser et de voir le profil génétique des souches qui circulent. La dernière, c’est Illumigene Malaria qui a été une technique de pointe qui a guidé beaucoup de pays. A travers cela et notre expertise, il fallait démontrer qu’au-delà des techniques créées, vous avez aidé des pays à pouvoir lutter efficacement contre les pandémies. De 2016 à 2019, nous avons accompagné l’Algérie pour éliminer le paludisme. Nous avons accompagné d’autres pays tels que le Burundi, Madagascar, la RD Congo, la Mauritanie, la Guinée, le Bénin, y compris le Sénégal, à mettre en place des stratégies de lutte contre le paludisme, mais également les aider à améliorer leur succès.
Donc, c’est un travail qui est évalué ?
C’est un ensemble de processus qui est parachevé par les publications scientifiques. C’est un prix qui est décerné au-delà de ça à des chercheurs non seulement par rapport à ce qu’ils ont créé, fait, mais également ce qu’ils représentent à travers le monde par rapport aux maladies. Nous avons joué un rôle fondamental dans le développement de nouveaux outils. Nous avons, durant Ebola avec Broad Institute et l’université Harvard et l’université du Nigeria, aidé à la mise en place d’une technique qui permettait de diagnostiquer Ebola à travers notre consortium. Nous avons mis en place des plateformes pour séquencer des virus nouveaux. Ce qu’on appelle la Meta génomique. C’est un prix qui doit récompenser la présence de la personne dans les grandes institutions de ce monde. Je suis membres de l’OMS, en tant que conseil paludisme, sur des questions de résistance, de diagnostic.
Nous faisons partie, aujourd’hui, des rares experts du monde à avoir été choisis pour s’occuper de l’élimination du paludisme à l’échelle mondiale. En 2020, l’OMS nous a cooptés pour intégrer le groupe des experts de Covid en charge de la pharmacopée.
Partant de tout cela, ils ont vu que notre dossier était le meilleur. C’est une consécration pour l’ensemble des efforts que nous avons pu mener pour aider le monde dans la lutte contre le paludisme.
Quel sera l’apport de ce prix dans votre carrière et surtout pour le Sénégal ?
Quand vous recevez ce prix, vous êtes reconnu par l’Académie française. Dans toutes les disciplines du monde, les décideurs veulent coopérer avec les meilleurs experts. Parce qu’ils veulent vendre un produit, défendre un programme, mettre en place un processus. Dans tous les pays du monde, dans le cadre de la santé, si vous proposez un programme, quelle que soit la maladie, ils vont demander qui a validé ce processus. Pour preuve, quand il s’agissait d’évaluer la Chine, il ne s’agit pas de choisir des experts par-ci. Il fallait choisir des experts qui devaient aller en Chine et qui devaient montrer ce qui se passe là-bas et certifier.
A l’issue de cette certification, il ne doit pas y avoir de doute, parce qu’on va voir qui a évalué, si cette personne est une reconnaissance mondiale. Ce que nous gagnons déjà, c’est une reconnaissance par nos pairs. C’est aussi un meilleur appui de nos pays. Nous pouvons aider les payer à aller vers l’élimination et à faire venir de l’argent. Parce que, comme je l’ai dit, que ça soit les politiques, les financiers, pour pouvoir sortir de l’argent, il faut des personnes crédibles. Si nous sommes dedans pour faire venir des partenaires, des bailleurs de fonds, c’est évident. C’est aussi une reconnaissance de l’école sénégalaise, parce qu’au temps, pour aller dans un autre pays pour apprendre, on vous dit, il faudra revoir le diplôme. Maintenant, s’ils reconnaissent qu’ici la formation est l’une des meilleures au monde, on ne demandera plus à nos jeunes de faire une validation, entre autres. Cela va faire forcément venir les partenaires financiers, ouvrir des portes aux investisseurs. Cela va permettre une crédibilité des formations qui seront faites à Dakar par rapport à ce que nous sommes en train de faire. Il n’y a pas de limites. Cette consécration ouvre des portes.
Pensez-vous développer des relations nationales et internationales avec les pharmaciens ?
C’est vrai que c’est un excellent point. Nous avons eu à développer beaucoup de relations à travers le monde. Mais pas un focus avec les pharmaciens. Nous avons ouvert beaucoup de portes par rapport à cela, mais bien entendu nous pouvons essayer de voir comment on peut mieux renforcer cela. Même si l’on n’exclut rien aujourd’hui. Que ça soit la pharmacie, la médecine, la chirurgie dentaire, la recherche de la formation. Chaque fois qu’on pensera pouvoir intervenir dans un secteur ou dans un autre, on va tout faire pour qu’il y ait un apport pour que nos jeunes collègues, nos compatriotes puissent bénéficier de cette nouvelle position.
Il y a beaucoup de limites sur la technologie se rapportant à la médecine au Sénégal. Pensez-vous qu’on peut arriver un jour à son perfectionnement ?
Oui. D’ailleurs, c’est une raison pour laquelle le Centre international de recherche et de formation en génomique appliquée et de surveillance sanitaire est né. Ce prix est décerné, il y a quelques mois. Dès que les gens ont eu écho de ça, les partenaires se sont rués au Centre international de recherche et de formation en génomique appliquée et de surveillance sanitaire et sont venus nous accompagner. Au moment où je vous parle, ce centre a fait un mois. Il y a trois institutions qui sont placées pour prendre le centre à leur disposition, afin d’en faire un hub africain. En le faisant, ils apportent une plateforme. Tous les partenaires qui ont voulu investir ici, qui ont voulu avoir une mainmise au niveau de ce centre, il y a des conditions. Vous ne venez pas les mains vides. Il faut apporter une plateforme, et ça c’est les nouvelles générations de machines qui existent à travers le monde. Ce que nous avons aujourd’hui dépasse les frontières.
Nous n’envions personne aujourd’hui. On ne va pas se limiter à la recherche scientifique médicale. J’ai des collègues avec qui j’ai commencé à travailler en cancérologie sur comment aider ces disciplines à ne plus aller en France, en Europe ou aux Etats-Unis pour faire des tests ou des analyses. L’objectif, c’est de tout faire à Dakar. On fait un centre multidisciplinaire. Dans tous les secteurs de la santé humaine et animale, dans le cadre de la formation, de la recherche, du diagnostic, de la prise en charge pour lutter efficacement contre les maladies non transmissibles comme transmissibles. Mais également, pour lutter contre les maladies émergentes et non émergentes qui gangrènent le monde. On peut anticiper sur beaucoup de choses par rapport à la compréhension de ces microbes qui circulent et mieux peaufiner des stratégies de prise en charge de lutte, aussi bien au niveau hospitalier que communautaire.
Comment est né ce Centre international de recherche et de formation en génomique appliquée et de surveillance sanitaire (Cigass) ?
Ce projet est né d’un acte citoyen en 2016. Après Illumigene Malaria, j’ai tout de suite compris qu’il y aura de l’argent et des portes ouvertes. Dès que j’ai eu cette certification, la première chose, j’ai parlé au doyen de la faculté de Médecine d’alors, Doyen Amadou Diouf, d’un projet pour créer une chose à Dakar. Avec le recteur d’alors, le professeur Ibrahima Thioub, qui ont tout de suite compris l’ampleur, ils m’ont dit que c’est faisable. Je leur ai dit que les moyens ne sont pas aujourd’hui réunis, mais j’ai de quoi commencé et avec les retombées des activités scientifiques et de mon statut, je pourrais gagner quelque chose. Je suis un pur produit de l’école sénégalaise, qui a tout obtenu de Dakar, avant d’arriver à l’étranger. Il est important pour moi de créer une sorte de legs pour les générations futures. Quelque chose de vraiment extraordinaire qui permet, demain, à ces jeunes de rester ici et faire tout à Dakar. J’ai voulu rendre à l’université ce que l’université m’a donné. C’est un projet ambitieux. Je me suis enfermé trois semaines pour le rédiger. J’ai été aidé par des collègues pour peaufiner la vision stratégique de ce centre, afin que ça soit un centre multidisciplinaire. J’avais aussi l’ambition d’en faire un centre accrédité OMS.
Donc, le centre est aujourd’hui accrédité OMS pour le diagnostic, parce que c’était anticipé. Au moment où on rédigeait le projet, l’OMS avait déjà octroyé ça. Des institutions comme CDC étaient d’accord pour m’accompagner, de même que Harvard et Broad Institute. La première chose que nous avons faite, c’est d’envoyer une masse critique de jeunes chercheurs sénégalais, tous diplômés à Dakar, en formation à l’université de Harvard. Il y a au moins une vingtaine de jeunes chercheurs déjà préparés. C’est pourquoi, dès que le centre est ouvert, le travail a démarré. Pas plus tard qu’hier, le CDC et la Fondation Bill et Melinda sont prêts à lancer d’autres équipements au centre. C’est une vision d’un citoyen qui a voulu faire en sorte que ce qu’il a gagné en termes de prestige sur le plan financier puisse impacter le vécu des Sénégalais, d’abord, par leur formation et un appui par rapport à la prise en charge. Récemment, il y a eu vraiment l’appui du chef de l’Etat. Dès qu’il a été au courant de ce centre, il a donné son appui considérable.
Le centre est accrédité OMS. On a vu que, parfois, les décisions de l’OMS sont controversées. N’y a-t-il pas de contraintes ?
Toutes les décisions prises par nos ministères de la Santé sont des décisions OMS. Ce sont les gens qui parlent seulement. Nos ministères fonctionnent sur la base des décisions de l’OMS. Les gens doivent savoir que l’OMS, c’est nous et d’autres experts. Par rapport à la Covid, avec tout ce qui a été dit, finalement, c’est la décision de l’OMS qui est appliquée. C’est les experts accrédités qui décident pour l’OMS. Si le Sénégal arrive à éliminer le paludisme en 2030, c’est l’OMS qui viendra pour signer cela. Si elle ne vient pas, il n’y aura pas de certification. Les vaccins qu’on dit homologués, c’est l’OMS qui signe. Si elle ne signe pas, le vaccin ne passe pas. Les médicaments qu’on boit au-delà de la Covid-19, si l’OMS ne signe pas le médicament ne rentre pas, parce que, c’est la police du monde en matière de Santé.
C’est vrai que les autres critiquent l’OMS, c’est normal, parce que des décisions aussi importantes parfois c’est difficile à prendre. Pour avoir ce prix, il fallait que je sois à l’OMS en tant qu’expert, pour prouver que je suis là où on décide. Le fait d’avoir un centre accrédité en matière de diagnostic, pour le moment, c’est le diagnostic microscopique du paludisme. C’est une chance pour le Sénégal. Chaque année à Genève, il y a une réunion de l’OMS, un pays qui ne va pas à la réunion est exclu. Quand tu es exclu, les bailleurs de fonds ne vont plus t’appuyer. A l’OMS, contrairement à ce qui est dit, c’est du sérieux. Les grands prix Nobel, les experts de ce monde, leur rêve c’est d’arriver à l’OMS pour être crédibles. C’est là où les décisions sont prises. Mieux vaut être à l’OMS que de ne pas être à l’OMS. Tous les spécialistes de la Santé savent qu’avoir un papier de l’OMS ou être écouté ou reconnu par l’OMS, c’est une porte ouverte à tout, par rapport aux financements et à la crédibilité.
Comment va se faire la gestion du centre ?
C’est un centre universitaire. Mais avec le recteur, nous avons discuté qu’il soit international. C’est-à-dire où il y aura un conseil d’administration. N’oublions pas que les Américains ont beaucoup investi dans ce centre. C’est la matière grise. Ils m’ont donné beaucoup d’équipements ; ils veulent continuer à appuyer la recherche. La recherche coûte trop cher et nos pays ne peuvent pas le financer. Ce sont des milliards en matière de financement, en matière de formation continue, de maintenance des équipements, nos pays ne peuvent pas le faire. Nous avons l’université de Harvard qui a une mainmise ici.
Ce centre est une sorte de succursale de l’université de Harvard en Afrique. C’est une chose importante pour la gestion. Cela permet à notre université d’avoir un produit qui appartient au Sénégal et géré financièrement depuis les Amériques. Il y aura un conseil scientifique. Il y a un personnel médical pour le moment représenté par les universitaires que nous sommes. Il y a au moins 6 universitaires qui sont en fonction. Il y a un personnel scientifique la plupart est pris en charge par des projets. Ce centre va non seulement jouer le rôle de centre, mais également pour faire le diagnostic de routine. Nous avons planifié d’avoir un personnel permanent, mais qu’une partie puisse être recrutée par l’université, notamment, l’Etat pour que les retombées puissent servir à tout le monde. Le personnel scientifique a été préparé, depuis au moins 10 ans. C’est la partie scientifique qui est la plus importante. Ce qu’il faudra, c’est de faire en sorte qu’il soit recruté complètement par l’université et non pas pris en charge par des projets. Ce que je veux éviter, c’est la fuite de cerveaux. Parce qu’aujourd’hui, quand on est expert de ce centre, ça ouvre toutes les portes.
Demain, d’autres bailleurs de fonds vont demander ; ils sont prêts à doubler le salaire de ce personnel. Maintenant, s’ils sont quelque part où ils sont sécurisés, quel que soit le prix, parce qu’ils sont en train de vivre leur art, ils vont rester. Ils sont épanouis ici. Quand on dit à un jeune, je veux des découvertes, on va réfléchir. Chaque semaine, on a des réunions pour réfléchir sur des stratégies. Il faudra tout faire pour sécuriser ce personnel, pour qu’il n’y ait pas de fuite de cerveau et pour qu’il n’y ait pas de danger financier. Parce que ce personnel est une sorte de convoitise vers le monde. Il y a le mercato, partout. Les gens sont capables d’aller chercher une personne dans une équipe de haut niveau pour une équipe moyenne en triplant le salaire. L’argent, c’est le nerf de la guerre.
Pour le moment, je me débrouille pour payer les salaires. Il y a au moins une vingtaine de personnes pour lesquelles je m’occupe de leur salaire.
Quel est le coût de ce centre ?
Il y a des équipements en route. Parce que dans deux mois, il y aura au moins 600 millions qui seront en route. L’équipement seul va coûter pratiquement 2 milliards 500 millions à 3 milliards. Je ne parle même pas du bâtiment. Je ne donne pas les chiffres, parce que le Sénégalais aime les chiffres. Mais c’est beaucoup d’argent. Peut-être que, d’ici six mois, quand tous les équipements seront là, on vous dira le coût. Je veux éviter le fait que, demain, un autre pays veut ouvrir un centre, ou veut le faire au niveau du pays, on va dire que tel montant va suffire. Alors que ça ne suffira pas. Je veux arriver au top pour faire un bilan global. Au-delà de l’infrastructure bâtie sur 2 000 m2, au-delà des équipements, il y a une partie capitale qu’il fallait gérer. C’est la formation du personnel qui devait travailler ici. C’est beaucoup d’argent, depuis 2010. Cette masse critique de chercheurs qui se sont rendus à Harvard, au CDC Atlanta à l’Institut Broad, c’est une masse extrêmement importante d’argent et de préparation.
C’est pourquoi, pour moi, l’aspect financier est minime par rapport à l’aspect global du coût de ce centre. Parce que sinon, une institution va vous dire : on va créer ce centre-là demain. Ils vont le créer, mais ça ne fonctionnera pas. Ils seront obligés de se fier ici ou qu’on déploie une partie du personnel là-bas. Parce qu’on ne forme pas un expert en génomique en cinq ans. C’est minimum 10 ans. Ces gens qui sont là, je ne suis pas prêt à les libérer. A la limite, on peut aider temporairement, de loin. Parce que c’est un processus très long d’investissement de matière grise. Le coût dépasse même ce que les gens peuvent imaginer. Le centre est devenu physique, mais, il a été virtuel depuis 2014 avec Ebola. C’est l’image du pays qui est rehaussé à travers ce centre.
C’est pourquoi, au-delà de l’aspect travail, il y a des logements. Un expert qui quitte son pays n’a pas besoin d’aller dans un hôtel. Il peut loger dans le centre et faire son travail. Comme dans les hôtels, on a voulu en faire vraiment un local qui n’envie vraiment pas un hôtel par rapport au standing. On a mis la barre très haut.
Vous êtes connu pour avoir fait vos preuves dans la lutte contre le paludisme. Un vaccin antipaludique pour les enfants est trouvé. Est-il efficace ?
On le souhaite. Mais pour le moment, ce qu’on peut dire par rapport à ce vaccin RTSS qui a été testé dans beaucoup de pays comme le Malawi, le Kenya et le Ghana : c’est que les premiers résultats qui sont sortis, parce que cet essai a commencé depuis 2018-2019, prouvent que ce vaccin est efficace à plus de 60 à 70 %. C’est vraiment une première pour un vaccin contre le paludisme. Le paludisme, depuis combien d’années on n’a jamais eu un vaccin en miniature ou à gérer ? Même si ce vaccin était efficace à 30 %, c’est bon pour le moment. Parce que mieux vaut sauver 10 personnes que de ne sauver personne. Ce vaccin va sauver des vies.
Tous les jeunes qui ont eu à prendre ce vaccin, plus de la moitié est sauvée contre un paludisme grave et au décès. Donc, pour le moment, ce vaccin est efficace, mais à un certain degré. Pour le moment, ça ne peut pas protéger tout le monde, mais le niveau de protection est vraiment très acceptable pour être donné aux populations. C’est pourquoi les pays vont se battre pour avoir les vaccins en premier. Nous sommes convaincus que le vaccin est efficace et surtout qu’il est toléré. Parce qu’il est testé sur des enfants de bas-âge où on sait qu’il n’y a aucune immunité. Si ce vaccin a pu les protéger, que sera-t-il pour un enfant de 10 ans ?
Tous les pays sont en train de se battre pour avoir le vaccin. Est-ce qu’au Sénégal vous êtes dans cette dynamique ?
Je ne sais pas ce que l’Etat est en train de faire. J’ai une réunion demain (aujourd’hui) avec le programme. Mais rassurez-vous, le Sénégal est très bien encadré par rapport à cela. Les bailleurs de fonds nous appuient, nous sommes très présents dans toutes les commissions. J’ai discuté avec quelqu’un qui est dans la Commission mondiale de décision ; je ne vais pas révéler notre discussion. Mais si on devait faire une compétition, le Sénégal va être choisi en premier. Parce qu’ils savent le sérieux qu’il y a au Sénégal en matière de lutte. Au Sénégal, les partenaires ont aidé le programme, et le programme a fait un excellent travail. Le mercredi dernier, on a eu une réunion du Comité d’élimination du paludisme au Sénégal. C’est une première au Sénégal.
Donc, les gens sont convaincus qu’on peut aller vers l’élimination. On ne peut pas se permettre de faire un comité, si on ne peut même pas contenir le paludisme. Mais avec le niveau contrôle, on est sûr qu’on maitrise la pandémie et tout le monde veut aller vers l’élimination. Je reste convaincu que si les efforts consentis jusqu’ici sont maintenus, si l’Etat renforce son dispositif, comme on est en train de le faire à travers la Covd-19 et que les bailleurs accompagnent financièrement, nous irons vers l’élimination. Parce que techniquement, nous sommes prêts.
Le vaccin contre le paludisme a montré ses preuves dans beaucoup de pays. Aujourd’hui, on parle de troisième dose de vaccin contre la Covid-19. Est-il nécessaire, au moment où nous sommes en train de continuer la vaccination ?
Oui. Je suis formel. C’est important. Je préfère avoir une protection limite, minime, que de ne pas avoir une protection. Surtout que, pour la Covid-19, les gens sont en train d’écrire les publications. Depuis Omicron, les gens sont Covid, mais ne décèdent pas, pour le moment. Au début, on entendait tant de mille de décès par jour. Là, vous avez des trentaines de milliers de cas, mais pas de décès. C’est parce que les vaccins ont joué leur rôle et c’est ça la vérité.
Maintenant, des mutants (variants) sont naturellement présents. Aujourd’hui, c’est parce que la Covid-19 est très médiatisée, c’est normal, mais ces mutants ont existé chez tous les pathogènes. Quand il y a pression médicamenteuse, c’est-à-dire quand on donne des médicaments ou des vaccins, il y a toujours une forme d’échappement mise en place par l’agent pathogène (le microbe). Cette Covid ne va pas se laisser faire. Elle va muter. Tant qu’il est là, il va continuer à muter. Il mutera avec des séquences coriaces qui vont pouvoir échapper à l’individu et qui vont créer des problèmes à l’individu. Parfois, il peut muter et devenir inoffensif. Omicron, comparé à Delta, mute 30 fois plus et plus rapide, mais est fragilisé. C’est vrai que le virus a tendance à perdre sa puissance. Mais je reste convaincu que c’est parce que les vaccins ont joué leur rôle. Tant qu’on n’aura pas découvert de façon formelle une mutation qui rendrait ces vaccins inefficaces, ils doivent être maintenus.
Donc, si on parvient à voir que le virus qui est là par rapport aux mutants a pu surmonter ce vaccin, ce vaccin n’aurait plus sa raison d’être. Mais jusqu’à présent, il n’y a pas de preuve que ces mutants contournent les vaccins. Donc, il faut aller vers le vaccin. De plus, ceux qui font les vaccins ne dorment pas. Ils savent que le virus est en train de réfléchir pour contourner le vaccin ; eux aussi sont en train de renforcer la puissance du vaccin. Même s’ils ne changent pas le processus du vaccin, mais en mettant des dispositifs à l’intérieur qui rendraient le vaccin beaucoup plus efficace.
A ce rythme, est-ce qu’on ne va pas arriver à quatre, voire six doses de vaccin ?
Aujourd’hui, vous avez été vaccinée contre le tétanos. Si demain, vous êtes piqué par une aiguille, on vous dit d’aller prendre le sérum antitétanique. Mettons-le à l’échelle de médicaments. Si vous avez le paludisme, aujourd’hui, vous vous traitez, dans un mois, vous pouvez refaire le palu. Vous allez prendre encore les médicaments. Ceux qui vivent avec des maladies métaboliques prennent les médicaments tous les jours.
Il y en a qui prennent l’insuline injectable tous les jours. Donc, pourquoi les gens pensent que le fait de prendre les vaccins, c’est beaucoup ? Heureusement, le commun des Sénégalais a compris. Si on arrive à plusieurs doses, où est le problème ? Tant que cela ne crée aucun problème à l’individu, il faut se vacciner. Vous voyez ce qui a été dit, au début, que cela va créer des problèmes. Depuis un an, les gens se sont vaccinés, il n’y a pas eu de problème. Ce qui m’importe, c’est de sauver l’individu. Ce qui nous intéresse, c’est de faire en sorte que la population soit protégée. C’est pourquoi, autant les gens vont dire non, nous, nous dirons oui, parce que c’est ça la solution, la vérité. Si on sait ce que le vaccin peut nous rapporter, qu’on ne le fasse pas faire et qu’on laisse faire, nous avons failli à une mission. C’est facile de dire, comme certains le veulent, ne prenez pas le vaccin. Mais la responsabilité nous oblige, par rapport à ce que nous savons, par rapport à ce que nous avons compris et devant Dieu, de dire la vérité. Je ne regarde pas la population en disant la vérité. Nous avons prêté serment devant les hommes, certes.
Mais c’est au nom du Seigneur que nous avons prêté serment de ne dire que la vérité et de ne faire que la vérité et ce qui est important pour la communauté. Pourquoi les gens ciblent les vaccins ? Mais un médicament est plus dangereux ! Il est éliminé par le rein et métabolisé par le foie. Beaucoup de problèmes qu’on voit au niveau hépatique parfois sont liés aux médicaments. Beaucoup de personnes qui prennent un médicament à vie, finalement, ils ont un problème de reins. Beaucoup de problèmes au niveau du foie, c’est parce qu’il y a des molécules qui sont métabolisées au niveau du foie. Et pourtant, les gens prennent les médicaments. Si certains disent non aux vaccins, parce qu’en réalité ils ont peur, ça se comprend. Ce que je ne peux pas comprendre, c’est que certains qui se lèvent pour contredire les scientifiques dans le domaine scientifique. Et quel est leur argument : ‘’Le Blanc a dit.’’