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5 août 2025
RESPECT DES ACCORDS SIGNES, LA SEPE N’EXCLUT PAS UNE ANNÉE BLANCHE
Après le mot d’ordre de grève du SAEMS et du CUSEMS, le secteur de l’éducation risque encore d’être paralysé. Cette fois-ci, c’est le Syndicat des enseignants de l’élémentaire et du préscolaire (SEPE) qui hausse le ton
Le Syndicat des enseignants de l’élémentaire et du préscolaire (SEPE) revient à la charge pour exiger du gouvernement le respect des accords signés. Lors d’une conférence de presse tenue hier, mercredi 5 janvier, le SEPE a annoncé qu’une possibilité d’une année blanche n’est pas à exclure si le gouvernement ne fait rien.
Après le mot d’ordre de grève du SAEMS et du CUSEMS, le secteur de l’éducation risque encore d’être paralysé. Cette fois-ci, c’est le Syndicat des enseignants de l’élémentaire et du préscolaire (SEPE) qui hausse le ton pour exiger du gouvernement la satisfaction de leurs revendications que sont «le maintien de l’âge de la retraite à 65 ans, le paiement intégral des rappels, la résorption du gap du règlement du prêt DMC, le système de rémunération, l’éradication des abris provisoires etc.».
En conférence de presse hier, mercredi 5 janvier, Hamath Suzanne Camara et ses camarades soutiennent que «si le gouvernement ne réagit pas pour apaiser, nous sommes prêts à aller vers une année blanche». Mais en attendant, les syndicalistes comptent dérouler leur plan d’actions décliné autour de débrayages, des grèves, des sitin et même des rétentions des notes après le dépôt d’un préavis de grève pour pousser le gouvernement à réagir.
En ce qui concerne le message à la Nation du Chef de l’Etat, le 31 décembre dernier, le SEPE relève un manque de considération envers les enseignants. «Concernant le message à la Nation du Chef de l’Etat, l’école a été totalement laissée en rade. Le Président de la République n’a parlé que de recrutement de quelques huit mille enseignants sans toucher du doigt les difficultés auxquelles la corporation est confrontée. Cela montre son mépris manifeste envers les soldats de la craie. Certainement, le gouvernement n’a pas de bon bilan par rapport au secteur de l’éducation ou bien le Président a constaté l’échec de son gouvernement», a déclaré Hamath Suzanne Camara.
Le SEPE soutient le retour du poste de Premier ministre pour plus de célérité dans le monitoring et le suivi des accords signés. «Avec un ministre de tutelle comme le ministre de la Fonction publique, ça ne fait pas avancer les choses, on souhaiterait continuer avec l’ancien système quand il y avait un premier ministre. C’est lui qui conduisait le monitoring», a dit Hamath Suzanne Camara. Le Syndicat des enseignants de l’élémentaire et du préscolaire demande au gouvernement d’ouvrir des négociations pour la satisfaction de leurs revendications.
CES LOCALITÉS AU CŒUR DE TOUS LES ENJEUX
L’enjeu des locales, premier scrutin depuis la réélection au premier tour en février 2019 du chef de l’Etat, va se jouer autour d’un certain nombre de localités
Le samedi 8 janvier prochain, à partir de minuit, les différentes listes de coalitions engagées dans les élections municipales et départementales du 23 janvier prochain vont se lancer dans une campagne électorale qui va durer deux semaines sur l’étendue du territoire national. L’enjeu de ce premier scrutin depuis la réélection au premier tour en février 2019 de l’actuel chef de l’Etat va se jouer autour d’un certain nombre de localités.
Le compte à rebours est en marche ! Il ne reste que deux jours avant le démarrage de la campagne pour les élections municipales et départementales du 23 janvier prochain. En effet, c’est le samedi 8 janvier prochain, à partir de minuit que les différentes listes de coalitions engagées dans ces élections locales vont démarrer leur campagne électorale pour tenter de séduire les 6 373 451 électeurs sénégalais répartis dans 6 549 lieux de vote et 14 651 bureaux de vote établis sur le territoire national. Initialement prévues au mois de juin 2019 avant d’être reportées à plus de trois reprises, ces élections s’annoncent cruciales pour le régime actuel et l’opposition.
En effet, premier scrutin depuis la réélection au premier tour en février 2019 de l’actuel chef de l’Etat, Macky Sall, par ailleurs président de la coalition au pouvoir, Benno bokk yakaar (Bby), ces élections se tiennent également à quelques mois des prochaines législatives prévues pour le mois de juillet. L’enjeu pour les différentes listes va se jouer autour d’un certain nombre de localités. Dans la capitale, avec respectivement 95 868 électeurs, 80 676 électeurs et 53 204 électeurs, les communes des Parcelles assainies, de Grand Yoff et Yoff forment le triplet gagnant dans la course pour le fauteuil de maire de la ville de Dakar, mathématiquement destinée à la tête de liste qui remportera ces localités.
Dans le département voisin de Guédiawaye qui compte 196 038 électeurs répartis dans 355 bureaux de vote, 39 lieux de vote, ce sont les communes de Golf Sud et de Wakhinane Nimzat avec respectivement 53 204 électeurs et 48 347 électeurs qui sont déterminants.
Pour ce qui est du nouveau département de Keur Massar qui totalise 225 347 électeurs, l’enjeu de ces élections pour le futur président du Conseil départemental sera de remporter les communes de Keur Massar Nord (55 279 électeurs répartis dans 07 lieux de vote dont 108 bureaux de vote et la commune de Yeumbeul Nord (56 848 répartis dans 103 bureaux de vote 08 lieux de vote).
Outre ces localités de la capitale, la bataille entre pouvoir et opposition s’annonce également rude pour le contrôle des communes de Diourbel (65 679 électeurs), Kaolack (130 321 électeurs), Louga (55 192 électeurs), Ziguinchor (99 318 électeurs) et Mbour (108 238 électeurs). En effet, ces localités représentent un enjeu de taille du fait de leur poids électoral mais aussi la place qu’elles occupent dans l’échiquier politique national. Il en est de même pour les communes de Thiès Est ( 79 630 électeurs), Thiès Nord (60 499 électeurs) et Thiès Ouest (51 581 électeurs) qui totalisent à elles seules plus de la moitié des 363 482 électeurs dudit département répartis dans 290 lieux de vote dont 774 bureaux de vote.
UNE ÉLECTION, MILLE LOCALITÉS À ENJEUX
La victoire n’est pas assurée d’avance au regard de la profonde reconfiguration politique que présagent ces joutes. Comme ont tenu à le souligner les hommes de médias et observateurs politiques Pape Amadou Fall de la Gazette, Malang Baldé de RFI et autres
A quelques encablures du démarrage officiel de la campagne électorale pour les élections locales du 22 janvier prochain, les états-majors politiques s’activent pour aller à la conquête des villes, des communes et des principaux départements du Sénégal. Des collectivités territoriales qui risquent d’être objet de luttes sans merci, tant les enjeux sont grands. Dans ce bras de fer électoral entre coalitions politiques en tête desquelles on retrouve pêle-mêle la majorité Bennoo Bokk Yakaar, Yewwi Askan Wi d’Ousmane Sonko et autre Khalifa Sall, comme Wallu Sénégal de Me Abdoulaye Wade, la victoire n’est pas assurée d’avance au regard de la profonde reconfiguration politique que présagent ces joutes. Comme ont tenu à le souligner les hommes de médias et observateurs politiques Pape Amadou Fall de la Gazette, Malang Baldé de Rfi et autre Pathé Mbodji.
MALANG BALDÉ, JOURNALISTE CORRESPONDANT DE LA RFI : « On se dirige vers des élections assez représentatives de ce qui se fera pour les législatives à venir… »
«Les principales villes a enjeux restent Dakar et sa banlieue, avec le fauteuil de maire de Dakar qui équivaut à être puissant financièrement, que Macky Sall n’a jamais gagné, aussi à Pikine et à Guédiawaye car on a son oncle et frère de l’autre côté. Qui contrôle la banlieue contrôle Dakar au vu du nombre d’électeurs. On a aussi parlé de Kédougou avec le rejet de la liste de Yewwi Askan Wi qui sonne comme un coup de massue sur l’opposition car c’est une région très stratégique politiquement et géopolitiquement. Sinon, le pouvoir devrait pouvoir consolider des acquis peut-être dans la Fouta où on note une allégeance encore au Président sauf à Podor où les forces sont partagées. A mon sens, on se dirige vers des élections assez représentatives de ce qui se fera pour les législatives à venir. On aura d’une part la coalition Bby et de l’autre la coalition Yaw qui est déjà handicapée avec des listes rejetées mais qui reste la principale opposition significative au Sénégal. La preuve avec la candidature d’Ousmane Sonko à Ziguinchor qui risque de redistribuer les cartes. Sinon, du côté de Wallu, je ne pense qu’on puisse assister à un véritable engouement populaire sur les têtes de liste qui, pour la plupart, sont peu connues ou souvent très décriées par des gestions peu orthodoxes dans leurs communes, allant même à donner réflexion à une coalition du Macky bis. Je ne suis pas par ailleurs d’avis avec ceux qui pensent que les Locales seront le premier tour de la présidentielle. Au contraire, ce sont des élections avec des enjeux souvent locaux donc on espère voir une énorme participation des populations lors de ces joutes électorales à venir. Bennoo sera sans doute sanctionnée dans les départements et régions cités et si tel est le cas, on s’attend à ce que le Président Macky Sall sorte la cravache pour punir les perdants. On se dirige donc vers une redistribution des rôles dans le champ politique et de nouvelles têtes vont émerger. Chez qui ? Ça reste une équation à mille inconnues. Yewwi a déjà gagné la bataille sur le terrain et sur les réseaux mais est-ce que cela va être suffisant ? En politique, l’argent est le nerf de la guerre et peut-être pour une fois, les populations seront au centre des tractations et non l’inverse».
PATHÉ MBODJI, ANALYSTE POLITIQUE : «L’enjeu de la victoire est de ga- gner dans toutes les villes, pour tout le monde»
« Pour Benno par exemple, l’enjeu de la victoire est pour toutes les villes et pour tout le monde d’ailleurs ; chacun estime que quand on va en un combat, c’est pour gagner, gagner partout. Ça veut dire gagner chez soi et gagner ailleurs. Seulement, avec des alliés, Benno Bokk Yakaar en particulier a une grosse ambition, c’est de gagner partout mais les autres aussi. Donc, à partir du 08 janvier, date de démarrage de la campagne électorale, on verra peut-être de fur à mesure que les choses évolueront. On verra aussi comment se présenteront les choses et en priorité comment chacun va pouvoir gagner chez lui et partout».
PAPE AMADOU FALL DE LA GAZETTE, ANALYSTE POLITIQUE : « Ça ne sera pas simple et rien n’est gagné d’avance pour qui que ce soit »
« Je pense qu’il n’est guère surprenant de dire que Dakar, pour toutes les coalitions politiques particulièrement pour celles que vous avez ciblées, à savoir Bennoo Bokk Yakaar, Yewwi Askan Wi et Wallu Sénégal, est un enjeu extrêmement important parce que c’est la capitale du Sénégal. Elle a une attractivité certaine aux yeux de tous les hommes politiques, des analystes politiques que nous sommes de manière générale et même des populations lambda. Comment gagner Dakar maintenant ? Il y a des stratégies que les uns et les autres ont mises en place par rapport aux élections locales de janvier 2022 et la ville de Dakar sera âprement disputée. Personne ne peut avoir la garantie de rafler la mise, surtout aisément. Les autres capitales régionales feront également l’objet d’un regard particulier, notamment Ziguinchor où les passions se sont déchaînées d’une certaine manière parce qu’il y a surtout le choix d’Ousmane Sonko, leader de Pastef-Les Patriotes d’aller briguer le mandat de maire face à la coalition Benno Bokk Yakaar mais également face à la coalition du maire sortant Abdoulaye Baldé et les autres. Cela ne sera pas simple et rien n’est gagné d’avance pour qui que ce soit. Je pense que la vigilance doit être de mise surtout à ce qui pourrait se passer à Ziguinchor et nous pensons tous à la violence qui a déjà fait ses effets et qui fait qu’on surveillera particulièrement cette importante ville de Ziguinchor. Mais au-delà du Sud, il en sera de même dans toutes les capitales régionales et notamment Saint-Louis. On peut citer le cas également de Kaolack où il y a de l'inédit parce que Mariama Sarr qui est la mairesse sortante n’est pas en route pour sa réélection. C’est dire que les différentes listes qui vont se bousculer au portillon des électeurs n’auront pas la tâche facile. De l’inédit également pour ces élections de 2022, parce que nous sommes à deux (2) ans de la fin du mandat du président de la République : d’aucuns veulent impliquer l’élection présidentielle et l’élection locale, et à mon avis, ça n’a strictement rien à avoir, absolument pas. Après les Locales de 2022, ça sera un autre challenge qui va se présenter pour l’élection des députés mais également pour la succession du président Macky Sall».
LE PROFESSEUR DAOUDA NDIAYE DÉPARASITE
Dans quelques mois, le Sénégal va inaugurer le Centre international de recherche et de formation en génomique appliquée et de surveillance sanitaire (Cigass)
Dans quelques mois, le Sénégal va inaugurer le Centre international de recherche et de formation en génomique appliquée et de surveillance sanitaire (Cigass). Construit sur 2 000 m2, ce bébé du parasitologue professeur Daouda Ndiaye, est une première en Afrique. Dans cet entretien, le nouveau lauréat du Prix francophone de l’Académie nationale de pharmacie française fait un diagnostic médical en passant par la vaccination contre la Covid-19, le vaccin antipaludique et les mutants.
Vous êtes lauréat du Prix francophone de l’Académie nationale de pharmacie française. Comment est décerné ce prix ?
Cette académie regroupe des académiciens de la France et des académiciens (correspondants) qui sont dans beaucoup de pays francophones, mais également alliés à la Francophonie. C’est un prix qui récompense le travail des chercheurs, de spécialistes de la santé, d’enseignants issus de pays francophones qui aura apporté beaucoup à la communauté mondiale dans la lutte contre les différentes maladies. Il aura également fait de telle sorte que des pays francophones où affiliés à la Francophonie, que ce soit en Europe, en Afrique en Amérique, en Asie, puissent avoir un impact dans l’amélioration des conditions de santé des populations, à travers la personne qui a été primée.
En d’autres termes, il faut avoir réalisé, pendant au moins une quinzaine ou vingtaine d’années, des performances en matière médicale, scientifique, en mettant en place des dispositifs, des techniques qui améliorent la santé des populations et de façon palpable. C’est-à-dire sur quelque chose qu’on peut vraiment mesurer et évaluer.
Pour moi, cela a été lié par le travail concernant, d’abord, le paludisme, depuis une vingtaine d’années, mais surtout des techniques que nous avons mises en place. Notamment en 2010, alors que j’étais aux Etats-Unis, à l’université de Harvard en tant que chercheur, une technique qu’on appelle le Tapiac qui permettait d’évaluer la sensibilité des médicaments antipaludiques sur le plasmodium.
Après cela, nous avons, avec l’université de Harvard, développé des techniques de génomique. Ils permettaient de ratisser et de voir le profil génétique des souches qui circulent. La dernière, c’est Illumigene Malaria qui a été une technique de pointe qui a guidé beaucoup de pays. A travers cela et notre expertise, il fallait démontrer qu’au-delà des techniques créées, vous avez aidé des pays à pouvoir lutter efficacement contre les pandémies. De 2016 à 2019, nous avons accompagné l’Algérie pour éliminer le paludisme. Nous avons accompagné d’autres pays tels que le Burundi, Madagascar, la RD Congo, la Mauritanie, la Guinée, le Bénin, y compris le Sénégal, à mettre en place des stratégies de lutte contre le paludisme, mais également les aider à améliorer leur succès.
Donc, c’est un travail qui est évalué ?
C’est un ensemble de processus qui est parachevé par les publications scientifiques. C’est un prix qui est décerné au-delà de ça à des chercheurs non seulement par rapport à ce qu’ils ont créé, fait, mais également ce qu’ils représentent à travers le monde par rapport aux maladies. Nous avons joué un rôle fondamental dans le développement de nouveaux outils. Nous avons, durant Ebola avec Broad Institute et l’université Harvard et l’université du Nigeria, aidé à la mise en place d’une technique qui permettait de diagnostiquer Ebola à travers notre consortium. Nous avons mis en place des plateformes pour séquencer des virus nouveaux. Ce qu’on appelle la Meta génomique. C’est un prix qui doit récompenser la présence de la personne dans les grandes institutions de ce monde. Je suis membres de l’OMS, en tant que conseil paludisme, sur des questions de résistance, de diagnostic.
Nous faisons partie, aujourd’hui, des rares experts du monde à avoir été choisis pour s’occuper de l’élimination du paludisme à l’échelle mondiale. En 2020, l’OMS nous a cooptés pour intégrer le groupe des experts de Covid en charge de la pharmacopée.
Partant de tout cela, ils ont vu que notre dossier était le meilleur. C’est une consécration pour l’ensemble des efforts que nous avons pu mener pour aider le monde dans la lutte contre le paludisme.
Quel sera l’apport de ce prix dans votre carrière et surtout pour le Sénégal ?
Quand vous recevez ce prix, vous êtes reconnu par l’Académie française. Dans toutes les disciplines du monde, les décideurs veulent coopérer avec les meilleurs experts. Parce qu’ils veulent vendre un produit, défendre un programme, mettre en place un processus. Dans tous les pays du monde, dans le cadre de la santé, si vous proposez un programme, quelle que soit la maladie, ils vont demander qui a validé ce processus. Pour preuve, quand il s’agissait d’évaluer la Chine, il ne s’agit pas de choisir des experts par-ci. Il fallait choisir des experts qui devaient aller en Chine et qui devaient montrer ce qui se passe là-bas et certifier.
A l’issue de cette certification, il ne doit pas y avoir de doute, parce qu’on va voir qui a évalué, si cette personne est une reconnaissance mondiale. Ce que nous gagnons déjà, c’est une reconnaissance par nos pairs. C’est aussi un meilleur appui de nos pays. Nous pouvons aider les payer à aller vers l’élimination et à faire venir de l’argent. Parce que, comme je l’ai dit, que ça soit les politiques, les financiers, pour pouvoir sortir de l’argent, il faut des personnes crédibles. Si nous sommes dedans pour faire venir des partenaires, des bailleurs de fonds, c’est évident. C’est aussi une reconnaissance de l’école sénégalaise, parce qu’au temps, pour aller dans un autre pays pour apprendre, on vous dit, il faudra revoir le diplôme. Maintenant, s’ils reconnaissent qu’ici la formation est l’une des meilleures au monde, on ne demandera plus à nos jeunes de faire une validation, entre autres. Cela va faire forcément venir les partenaires financiers, ouvrir des portes aux investisseurs. Cela va permettre une crédibilité des formations qui seront faites à Dakar par rapport à ce que nous sommes en train de faire. Il n’y a pas de limites. Cette consécration ouvre des portes.
Pensez-vous développer des relations nationales et internationales avec les pharmaciens ?
C’est vrai que c’est un excellent point. Nous avons eu à développer beaucoup de relations à travers le monde. Mais pas un focus avec les pharmaciens. Nous avons ouvert beaucoup de portes par rapport à cela, mais bien entendu nous pouvons essayer de voir comment on peut mieux renforcer cela. Même si l’on n’exclut rien aujourd’hui. Que ça soit la pharmacie, la médecine, la chirurgie dentaire, la recherche de la formation. Chaque fois qu’on pensera pouvoir intervenir dans un secteur ou dans un autre, on va tout faire pour qu’il y ait un apport pour que nos jeunes collègues, nos compatriotes puissent bénéficier de cette nouvelle position.
Il y a beaucoup de limites sur la technologie se rapportant à la médecine au Sénégal. Pensez-vous qu’on peut arriver un jour à son perfectionnement ?
Oui. D’ailleurs, c’est une raison pour laquelle le Centre international de recherche et de formation en génomique appliquée et de surveillance sanitaire est né. Ce prix est décerné, il y a quelques mois. Dès que les gens ont eu écho de ça, les partenaires se sont rués au Centre international de recherche et de formation en génomique appliquée et de surveillance sanitaire et sont venus nous accompagner. Au moment où je vous parle, ce centre a fait un mois. Il y a trois institutions qui sont placées pour prendre le centre à leur disposition, afin d’en faire un hub africain. En le faisant, ils apportent une plateforme. Tous les partenaires qui ont voulu investir ici, qui ont voulu avoir une mainmise au niveau de ce centre, il y a des conditions. Vous ne venez pas les mains vides. Il faut apporter une plateforme, et ça c’est les nouvelles générations de machines qui existent à travers le monde. Ce que nous avons aujourd’hui dépasse les frontières.
Nous n’envions personne aujourd’hui. On ne va pas se limiter à la recherche scientifique médicale. J’ai des collègues avec qui j’ai commencé à travailler en cancérologie sur comment aider ces disciplines à ne plus aller en France, en Europe ou aux Etats-Unis pour faire des tests ou des analyses. L’objectif, c’est de tout faire à Dakar. On fait un centre multidisciplinaire. Dans tous les secteurs de la santé humaine et animale, dans le cadre de la formation, de la recherche, du diagnostic, de la prise en charge pour lutter efficacement contre les maladies non transmissibles comme transmissibles. Mais également, pour lutter contre les maladies émergentes et non émergentes qui gangrènent le monde. On peut anticiper sur beaucoup de choses par rapport à la compréhension de ces microbes qui circulent et mieux peaufiner des stratégies de prise en charge de lutte, aussi bien au niveau hospitalier que communautaire.
Comment est né ce Centre international de recherche et de formation en génomique appliquée et de surveillance sanitaire (Cigass) ?
Ce projet est né d’un acte citoyen en 2016. Après Illumigene Malaria, j’ai tout de suite compris qu’il y aura de l’argent et des portes ouvertes. Dès que j’ai eu cette certification, la première chose, j’ai parlé au doyen de la faculté de Médecine d’alors, Doyen Amadou Diouf, d’un projet pour créer une chose à Dakar. Avec le recteur d’alors, le professeur Ibrahima Thioub, qui ont tout de suite compris l’ampleur, ils m’ont dit que c’est faisable. Je leur ai dit que les moyens ne sont pas aujourd’hui réunis, mais j’ai de quoi commencé et avec les retombées des activités scientifiques et de mon statut, je pourrais gagner quelque chose. Je suis un pur produit de l’école sénégalaise, qui a tout obtenu de Dakar, avant d’arriver à l’étranger. Il est important pour moi de créer une sorte de legs pour les générations futures. Quelque chose de vraiment extraordinaire qui permet, demain, à ces jeunes de rester ici et faire tout à Dakar. J’ai voulu rendre à l’université ce que l’université m’a donné. C’est un projet ambitieux. Je me suis enfermé trois semaines pour le rédiger. J’ai été aidé par des collègues pour peaufiner la vision stratégique de ce centre, afin que ça soit un centre multidisciplinaire. J’avais aussi l’ambition d’en faire un centre accrédité OMS.
Donc, le centre est aujourd’hui accrédité OMS pour le diagnostic, parce que c’était anticipé. Au moment où on rédigeait le projet, l’OMS avait déjà octroyé ça. Des institutions comme CDC étaient d’accord pour m’accompagner, de même que Harvard et Broad Institute. La première chose que nous avons faite, c’est d’envoyer une masse critique de jeunes chercheurs sénégalais, tous diplômés à Dakar, en formation à l’université de Harvard. Il y a au moins une vingtaine de jeunes chercheurs déjà préparés. C’est pourquoi, dès que le centre est ouvert, le travail a démarré. Pas plus tard qu’hier, le CDC et la Fondation Bill et Melinda sont prêts à lancer d’autres équipements au centre. C’est une vision d’un citoyen qui a voulu faire en sorte que ce qu’il a gagné en termes de prestige sur le plan financier puisse impacter le vécu des Sénégalais, d’abord, par leur formation et un appui par rapport à la prise en charge. Récemment, il y a eu vraiment l’appui du chef de l’Etat. Dès qu’il a été au courant de ce centre, il a donné son appui considérable.
Le centre est accrédité OMS. On a vu que, parfois, les décisions de l’OMS sont controversées. N’y a-t-il pas de contraintes ?
Toutes les décisions prises par nos ministères de la Santé sont des décisions OMS. Ce sont les gens qui parlent seulement. Nos ministères fonctionnent sur la base des décisions de l’OMS. Les gens doivent savoir que l’OMS, c’est nous et d’autres experts. Par rapport à la Covid, avec tout ce qui a été dit, finalement, c’est la décision de l’OMS qui est appliquée. C’est les experts accrédités qui décident pour l’OMS. Si le Sénégal arrive à éliminer le paludisme en 2030, c’est l’OMS qui viendra pour signer cela. Si elle ne vient pas, il n’y aura pas de certification. Les vaccins qu’on dit homologués, c’est l’OMS qui signe. Si elle ne signe pas, le vaccin ne passe pas. Les médicaments qu’on boit au-delà de la Covid-19, si l’OMS ne signe pas le médicament ne rentre pas, parce que, c’est la police du monde en matière de Santé.
C’est vrai que les autres critiquent l’OMS, c’est normal, parce que des décisions aussi importantes parfois c’est difficile à prendre. Pour avoir ce prix, il fallait que je sois à l’OMS en tant qu’expert, pour prouver que je suis là où on décide. Le fait d’avoir un centre accrédité en matière de diagnostic, pour le moment, c’est le diagnostic microscopique du paludisme. C’est une chance pour le Sénégal. Chaque année à Genève, il y a une réunion de l’OMS, un pays qui ne va pas à la réunion est exclu. Quand tu es exclu, les bailleurs de fonds ne vont plus t’appuyer. A l’OMS, contrairement à ce qui est dit, c’est du sérieux. Les grands prix Nobel, les experts de ce monde, leur rêve c’est d’arriver à l’OMS pour être crédibles. C’est là où les décisions sont prises. Mieux vaut être à l’OMS que de ne pas être à l’OMS. Tous les spécialistes de la Santé savent qu’avoir un papier de l’OMS ou être écouté ou reconnu par l’OMS, c’est une porte ouverte à tout, par rapport aux financements et à la crédibilité.
Comment va se faire la gestion du centre ?
C’est un centre universitaire. Mais avec le recteur, nous avons discuté qu’il soit international. C’est-à-dire où il y aura un conseil d’administration. N’oublions pas que les Américains ont beaucoup investi dans ce centre. C’est la matière grise. Ils m’ont donné beaucoup d’équipements ; ils veulent continuer à appuyer la recherche. La recherche coûte trop cher et nos pays ne peuvent pas le financer. Ce sont des milliards en matière de financement, en matière de formation continue, de maintenance des équipements, nos pays ne peuvent pas le faire. Nous avons l’université de Harvard qui a une mainmise ici.
Ce centre est une sorte de succursale de l’université de Harvard en Afrique. C’est une chose importante pour la gestion. Cela permet à notre université d’avoir un produit qui appartient au Sénégal et géré financièrement depuis les Amériques. Il y aura un conseil scientifique. Il y a un personnel médical pour le moment représenté par les universitaires que nous sommes. Il y a au moins 6 universitaires qui sont en fonction. Il y a un personnel scientifique la plupart est pris en charge par des projets. Ce centre va non seulement jouer le rôle de centre, mais également pour faire le diagnostic de routine. Nous avons planifié d’avoir un personnel permanent, mais qu’une partie puisse être recrutée par l’université, notamment, l’Etat pour que les retombées puissent servir à tout le monde. Le personnel scientifique a été préparé, depuis au moins 10 ans. C’est la partie scientifique qui est la plus importante. Ce qu’il faudra, c’est de faire en sorte qu’il soit recruté complètement par l’université et non pas pris en charge par des projets. Ce que je veux éviter, c’est la fuite de cerveaux. Parce qu’aujourd’hui, quand on est expert de ce centre, ça ouvre toutes les portes.
Demain, d’autres bailleurs de fonds vont demander ; ils sont prêts à doubler le salaire de ce personnel. Maintenant, s’ils sont quelque part où ils sont sécurisés, quel que soit le prix, parce qu’ils sont en train de vivre leur art, ils vont rester. Ils sont épanouis ici. Quand on dit à un jeune, je veux des découvertes, on va réfléchir. Chaque semaine, on a des réunions pour réfléchir sur des stratégies. Il faudra tout faire pour sécuriser ce personnel, pour qu’il n’y ait pas de fuite de cerveau et pour qu’il n’y ait pas de danger financier. Parce que ce personnel est une sorte de convoitise vers le monde. Il y a le mercato, partout. Les gens sont capables d’aller chercher une personne dans une équipe de haut niveau pour une équipe moyenne en triplant le salaire. L’argent, c’est le nerf de la guerre.
Pour le moment, je me débrouille pour payer les salaires. Il y a au moins une vingtaine de personnes pour lesquelles je m’occupe de leur salaire.
Quel est le coût de ce centre ?
Il y a des équipements en route. Parce que dans deux mois, il y aura au moins 600 millions qui seront en route. L’équipement seul va coûter pratiquement 2 milliards 500 millions à 3 milliards. Je ne parle même pas du bâtiment. Je ne donne pas les chiffres, parce que le Sénégalais aime les chiffres. Mais c’est beaucoup d’argent. Peut-être que, d’ici six mois, quand tous les équipements seront là, on vous dira le coût. Je veux éviter le fait que, demain, un autre pays veut ouvrir un centre, ou veut le faire au niveau du pays, on va dire que tel montant va suffire. Alors que ça ne suffira pas. Je veux arriver au top pour faire un bilan global. Au-delà de l’infrastructure bâtie sur 2 000 m2, au-delà des équipements, il y a une partie capitale qu’il fallait gérer. C’est la formation du personnel qui devait travailler ici. C’est beaucoup d’argent, depuis 2010. Cette masse critique de chercheurs qui se sont rendus à Harvard, au CDC Atlanta à l’Institut Broad, c’est une masse extrêmement importante d’argent et de préparation.
C’est pourquoi, pour moi, l’aspect financier est minime par rapport à l’aspect global du coût de ce centre. Parce que sinon, une institution va vous dire : on va créer ce centre-là demain. Ils vont le créer, mais ça ne fonctionnera pas. Ils seront obligés de se fier ici ou qu’on déploie une partie du personnel là-bas. Parce qu’on ne forme pas un expert en génomique en cinq ans. C’est minimum 10 ans. Ces gens qui sont là, je ne suis pas prêt à les libérer. A la limite, on peut aider temporairement, de loin. Parce que c’est un processus très long d’investissement de matière grise. Le coût dépasse même ce que les gens peuvent imaginer. Le centre est devenu physique, mais, il a été virtuel depuis 2014 avec Ebola. C’est l’image du pays qui est rehaussé à travers ce centre.
C’est pourquoi, au-delà de l’aspect travail, il y a des logements. Un expert qui quitte son pays n’a pas besoin d’aller dans un hôtel. Il peut loger dans le centre et faire son travail. Comme dans les hôtels, on a voulu en faire vraiment un local qui n’envie vraiment pas un hôtel par rapport au standing. On a mis la barre très haut.
Vous êtes connu pour avoir fait vos preuves dans la lutte contre le paludisme. Un vaccin antipaludique pour les enfants est trouvé. Est-il efficace ?
On le souhaite. Mais pour le moment, ce qu’on peut dire par rapport à ce vaccin RTSS qui a été testé dans beaucoup de pays comme le Malawi, le Kenya et le Ghana : c’est que les premiers résultats qui sont sortis, parce que cet essai a commencé depuis 2018-2019, prouvent que ce vaccin est efficace à plus de 60 à 70 %. C’est vraiment une première pour un vaccin contre le paludisme. Le paludisme, depuis combien d’années on n’a jamais eu un vaccin en miniature ou à gérer ? Même si ce vaccin était efficace à 30 %, c’est bon pour le moment. Parce que mieux vaut sauver 10 personnes que de ne sauver personne. Ce vaccin va sauver des vies.
Tous les jeunes qui ont eu à prendre ce vaccin, plus de la moitié est sauvée contre un paludisme grave et au décès. Donc, pour le moment, ce vaccin est efficace, mais à un certain degré. Pour le moment, ça ne peut pas protéger tout le monde, mais le niveau de protection est vraiment très acceptable pour être donné aux populations. C’est pourquoi les pays vont se battre pour avoir les vaccins en premier. Nous sommes convaincus que le vaccin est efficace et surtout qu’il est toléré. Parce qu’il est testé sur des enfants de bas-âge où on sait qu’il n’y a aucune immunité. Si ce vaccin a pu les protéger, que sera-t-il pour un enfant de 10 ans ?
Tous les pays sont en train de se battre pour avoir le vaccin. Est-ce qu’au Sénégal vous êtes dans cette dynamique ?
Je ne sais pas ce que l’Etat est en train de faire. J’ai une réunion demain (aujourd’hui) avec le programme. Mais rassurez-vous, le Sénégal est très bien encadré par rapport à cela. Les bailleurs de fonds nous appuient, nous sommes très présents dans toutes les commissions. J’ai discuté avec quelqu’un qui est dans la Commission mondiale de décision ; je ne vais pas révéler notre discussion. Mais si on devait faire une compétition, le Sénégal va être choisi en premier. Parce qu’ils savent le sérieux qu’il y a au Sénégal en matière de lutte. Au Sénégal, les partenaires ont aidé le programme, et le programme a fait un excellent travail. Le mercredi dernier, on a eu une réunion du Comité d’élimination du paludisme au Sénégal. C’est une première au Sénégal.
Donc, les gens sont convaincus qu’on peut aller vers l’élimination. On ne peut pas se permettre de faire un comité, si on ne peut même pas contenir le paludisme. Mais avec le niveau contrôle, on est sûr qu’on maitrise la pandémie et tout le monde veut aller vers l’élimination. Je reste convaincu que si les efforts consentis jusqu’ici sont maintenus, si l’Etat renforce son dispositif, comme on est en train de le faire à travers la Covd-19 et que les bailleurs accompagnent financièrement, nous irons vers l’élimination. Parce que techniquement, nous sommes prêts.
Le vaccin contre le paludisme a montré ses preuves dans beaucoup de pays. Aujourd’hui, on parle de troisième dose de vaccin contre la Covid-19. Est-il nécessaire, au moment où nous sommes en train de continuer la vaccination ?
Oui. Je suis formel. C’est important. Je préfère avoir une protection limite, minime, que de ne pas avoir une protection. Surtout que, pour la Covid-19, les gens sont en train d’écrire les publications. Depuis Omicron, les gens sont Covid, mais ne décèdent pas, pour le moment. Au début, on entendait tant de mille de décès par jour. Là, vous avez des trentaines de milliers de cas, mais pas de décès. C’est parce que les vaccins ont joué leur rôle et c’est ça la vérité.
Maintenant, des mutants (variants) sont naturellement présents. Aujourd’hui, c’est parce que la Covid-19 est très médiatisée, c’est normal, mais ces mutants ont existé chez tous les pathogènes. Quand il y a pression médicamenteuse, c’est-à-dire quand on donne des médicaments ou des vaccins, il y a toujours une forme d’échappement mise en place par l’agent pathogène (le microbe). Cette Covid ne va pas se laisser faire. Elle va muter. Tant qu’il est là, il va continuer à muter. Il mutera avec des séquences coriaces qui vont pouvoir échapper à l’individu et qui vont créer des problèmes à l’individu. Parfois, il peut muter et devenir inoffensif. Omicron, comparé à Delta, mute 30 fois plus et plus rapide, mais est fragilisé. C’est vrai que le virus a tendance à perdre sa puissance. Mais je reste convaincu que c’est parce que les vaccins ont joué leur rôle. Tant qu’on n’aura pas découvert de façon formelle une mutation qui rendrait ces vaccins inefficaces, ils doivent être maintenus.
Donc, si on parvient à voir que le virus qui est là par rapport aux mutants a pu surmonter ce vaccin, ce vaccin n’aurait plus sa raison d’être. Mais jusqu’à présent, il n’y a pas de preuve que ces mutants contournent les vaccins. Donc, il faut aller vers le vaccin. De plus, ceux qui font les vaccins ne dorment pas. Ils savent que le virus est en train de réfléchir pour contourner le vaccin ; eux aussi sont en train de renforcer la puissance du vaccin. Même s’ils ne changent pas le processus du vaccin, mais en mettant des dispositifs à l’intérieur qui rendraient le vaccin beaucoup plus efficace.
A ce rythme, est-ce qu’on ne va pas arriver à quatre, voire six doses de vaccin ?
Aujourd’hui, vous avez été vaccinée contre le tétanos. Si demain, vous êtes piqué par une aiguille, on vous dit d’aller prendre le sérum antitétanique. Mettons-le à l’échelle de médicaments. Si vous avez le paludisme, aujourd’hui, vous vous traitez, dans un mois, vous pouvez refaire le palu. Vous allez prendre encore les médicaments. Ceux qui vivent avec des maladies métaboliques prennent les médicaments tous les jours.
Il y en a qui prennent l’insuline injectable tous les jours. Donc, pourquoi les gens pensent que le fait de prendre les vaccins, c’est beaucoup ? Heureusement, le commun des Sénégalais a compris. Si on arrive à plusieurs doses, où est le problème ? Tant que cela ne crée aucun problème à l’individu, il faut se vacciner. Vous voyez ce qui a été dit, au début, que cela va créer des problèmes. Depuis un an, les gens se sont vaccinés, il n’y a pas eu de problème. Ce qui m’importe, c’est de sauver l’individu. Ce qui nous intéresse, c’est de faire en sorte que la population soit protégée. C’est pourquoi, autant les gens vont dire non, nous, nous dirons oui, parce que c’est ça la solution, la vérité. Si on sait ce que le vaccin peut nous rapporter, qu’on ne le fasse pas faire et qu’on laisse faire, nous avons failli à une mission. C’est facile de dire, comme certains le veulent, ne prenez pas le vaccin. Mais la responsabilité nous oblige, par rapport à ce que nous savons, par rapport à ce que nous avons compris et devant Dieu, de dire la vérité. Je ne regarde pas la population en disant la vérité. Nous avons prêté serment devant les hommes, certes.
Mais c’est au nom du Seigneur que nous avons prêté serment de ne dire que la vérité et de ne faire que la vérité et ce qui est important pour la communauté. Pourquoi les gens ciblent les vaccins ? Mais un médicament est plus dangereux ! Il est éliminé par le rein et métabolisé par le foie. Beaucoup de problèmes qu’on voit au niveau hépatique parfois sont liés aux médicaments. Beaucoup de personnes qui prennent un médicament à vie, finalement, ils ont un problème de reins. Beaucoup de problèmes au niveau du foie, c’est parce qu’il y a des molécules qui sont métabolisées au niveau du foie. Et pourtant, les gens prennent les médicaments. Si certains disent non aux vaccins, parce qu’en réalité ils ont peur, ça se comprend. Ce que je ne peux pas comprendre, c’est que certains qui se lèvent pour contredire les scientifiques dans le domaine scientifique. Et quel est leur argument : ‘’Le Blanc a dit.’’
L’HISTOIRE D’UNE PERLE DEVENUE ARTISTE
Devenue artiste, il y a juste quelques mois, Joséphine Korassone Ndiaye est sans doute la révélation de l’exposition organisée en marge du dernier festival Kom Kom.
En l'espace de quelques mois, l’étudiante à l’université Assane Seck de Ziguinchor, en deuxième année de sociologie, Joséphine Korassone Ndiaye, a fait son entrée dans le monde artistique et compte s’imposer. Elle est la révélation de la dernière édition du festival Kom Kom. Elle crée des œuvres dites ‘’Tableaux diamants''. Ces œuvres remarquables, très colorées, lui rappellent son enfance et sont réalisées à l’aide de perles.
Devenue artiste, il y a juste quelques mois, Joséphine Korassone Ndiaye est sans doute la révélation de l’exposition organisée en marge du dernier festival Kom Kom. Elle a créé la surprise avec ses magnifiques œuvres faites à base de perles qui sont appelées ‘’Tableaux diamants’’. Pourtant, auparavant, l’étudiante à l’université Assane Seck de Ziguinchor, en deuxième année de sociologie, qui a rejoint le milieu artistique au mois août, ne pensait guère faire un tableau. Tout est parti d’un rêve. Comme une révélation. ‘’Un jour, j’ai fait ma prière et lorsque je me suis réveillée, c’était comme si l’on m’avait montré ce que je devais faire’’, a expliqué la demoiselle à la taille fine et au teint clair. ‘’J’en ai parlé à un de mes professeurs à l’université ; il m’a mis en rapport avec le recteur qui a bien approuvé le projet. Et ils m’ont aidée en me donnant une subvention’’, poursuit Joséphine Korassone Ndiaye.
C’est ainsi qu’elle est devenue artiste. Dans un premier temps, sa famille a été stupéfiée. Ensuite, elle s’est mise à l’accompagner quand elle a vraiment découvert son talent. ‘’Ma famille était surprise, parce qu’elle n’imaginait pas que je sois capable de le faire, relate-t-elle. Le premier tableau, je l’ai réalisé individuellement, mais j’ai eu à faire certains tableaux avec ma famille, mon entourage. Et ils m’ont aidée sur cette lancée’’.
Joséphine Korassone Ndiaye confie que sa famille a été finalement contente de voir ce qu’elle est capable de faire. ‘’Ce n’était pas facile parce que je ne l’ai pas appris, je n’ai pas fait de formation, mais j’aime l’art. J’aime bien ce que je fais’’, dit-elle avec émotion, indiquant que la confection d’un tableau en perles lui prend ‘’énormément’’ de temps. D’ailleurs, la jeune étudiante a dû rater certains cours lorsqu’elle préparait le festival. ‘’À l’école, c’est un peu compliqué. Depuis que j’ai commencé à faire les tableaux, les gens m’appellent "l’artiste" quand je passe à l’université. Parfois, les étudiants disent que je fuis les cours. Parce que lorsque je préparais l’exposition, ce n’était pas facile de cumuler l’organisation avec les études. Mais j’arrivais à me rattraper’’, confie Joséphine Korassone Ndiaye.
La jeune artiste réalise des tableaux très colorés, dans lesquels elle aborde plusieurs thèmes dont la religion. Son inspiration lui rappelle son enfance. ‘’A l’école primaire, avec nos amies, on jouait avec les perles faisant le ‘Kocc’’’, se remémore-t-elle. ‘’Et lorsque j’ai eu cette révélation-là, je n’ai pas pensé à une peinture ou à autre chose, ce sont juste les perles qui sont ‘venues’, et j’ai commencé à faire avec. Parce que l’art est divers’’.
Joséphine Korassone Ndiaye a également eu à exposer à l’université Assane Seck, en marge de l’inauguration de la cafétéria, mais aussi dans deux hôtels. Elle se définit aussi elle-même comme une entrepreneuse. ''En tant qu’étudiant, on peut cumuler le monde des études et le monde de l'entrepreneuriat, parce qu’on voit de nos jours des étudiants qui chôment’’, dit-elle. Elle a déjà un grand projet : construire une maison d’atelier.
GUÉRI DE LA COVID-19, CHEIKHOU KOUYATÉ A REJOINT LA TANIÈRE
Complètement rétabli, le milieu de terrain de Crystal Palace Cheikhou Kouyaté est actuellement à l’Aéroport international Blaise Diagne de Diass avec ses coéquipiers.
« Complètement rétabli, le milieu de terrain de Crystal Palace Cheikhou Kouyaté est actuellement à l’Aéroport international Blaise Diagne de Diass avec ses coéquipiers. Les lions sont en partance pour le Cameroun », a déclaré la Fédération sénégalaise de football (Fsf) sur son compte Facebook.
Le départ de la délégation sénégalaise pour Cameroun est prévu à 12H00 ce mercredi et l’arrivée est annoncée aux environs de 19H. Pour rappel, les membres (joueurs et membres du staff) de la délégation qui ont été testés positifs au Covid-19 resteront à Dakar jusqu’à leur rétablissement pour ensuite rejoindre le groupe à Bafoussam.
«IL NOUS FAUT ROMPRE AVEC LE RÔLE DE SAPEURS-POMPIERS»
Serigne Cheikh Tidiane Sy Al Amine, Président du Cadre unitaire de l’Islam au Sénégal (Cudis), explique la démarche de son association qui veut rompre avec le rôle de sapeurs-pompiers dans lequel on aime les confiner.
Serigne Cheikh Tidiane Sy Al Amine, Président du Cadre unitaire de l’Islam au Sénégal (Cudis), explique la démarche de son association qui veut rompre avec le rôle de sapeurs-pompiers dans lequel on aime les confiner.
Monsieur le président, pouvez-vous nous faire l’historique du Cadre unitaire de l’Islam au Sénégal (Cudis) ?
Le Cadre unitaire de l’Islam au Sénégal (Cudis) est né en 2016 pour fédérer des acteurs des différentes confréries et associations islamiques autour desquelles les musulmans sénégalais d’ici et de la diaspora se reconnaissent. Les comités scientifiques et cadres de haut niveau qui ont été organisés autour d’un agenda de préservation de la paix et de l’exceptionnalité du vivre ensemble sénégalais sont des instruments de recentrage sur les mémoires ainsi que sur les postures et enseignements des fondateurs, tout en reliant leur réflexion à des enjeux nationaux et internationaux. Son émergence correspond à une ère nouvelle dans laquelle on verra une nouvelle génération et de nouveaux profils d’acteurs religieux qui s’insèrent dans l’espace public pour perpétuer le rôle de régulateur et de transformation sociale des chefs religieux. Depuis 2016, le Cadre unitaire de l’Islam au Sénégal (Cudis), qui est composé d’intellectuels arabophones et francophones d’obédience soufie ou réformiste, initie des projets pour renforcer l’éducation religieuse dans le système éducatif national, préserver les jeunes des réseaux sociaux, faciliter l’observation commune du croissant lunaire, numériser le patrimoine écrit de nos figures religieuses, etc. Notre intervention durant les évènements violents de mars a été une étape importante de notre projection sur l’espace politique, et c’est à la demande des acteurs politiques que nous continuons à intervenir.
Le Cudis s’est proposé de faire signer aux acteurs politiques une charte de non-violence. Êtes-vous optimiste pour l’aboutissement du processus enclenché ?
Oui, nous avons décidé d’intervenir dans le contexte inflammable actuel et la perte de confiance entre acteurs politiques pour rompre avec le rôle de sapeurs-pompiers dans lequel on aime nous confiner et nous inscrire dans une démarche de prévention. Nous sommes déjà très satisfaits que le débat se soit recentré depuis un mois sur la non-violence et qu’il n’y ait pas eu d’évènements violents majeurs depuis lors. C’est déjà un premier aboutissement. Ensuite, depuis lors, toutes les coalitions, y compris Yewwi askan wi (Yaw), ont accepté de nous rencontrer, de discuter, de nous transmettre leurs préoccupations et frustrations. Nous avons rencontré le Président de la République qui est une des clefs de la paix et de la non-violence. Notre échange avec lui a été franc et direct, comme nous l’avaient demandé les autorités religieuses. La Charte de non-violence n’a été qu’une idée que nous avons proposée et les acteurs politiques et sociaux (principales coalitions, syndicats, patronat, etc.), dans leur grande majorité, se sont appropriés de l’initiative. La charte sera leur charte qu’ils signeront et pour laquelle nous jouerons un rôle de facilitateur et de suivi pour qu’elle impacte la situation nationale. Nous allons proposer des mesures d’accompagnement qui, si elles sont suivies, peuvent permettre de faire respecter les engagements souscrits par les différentes parties et contribuer à pacifier l’espace politique.
Le refus d’Ousmane Sonko et certaines réserves de la coalition de Yaw ne risquent-ils pas de plomber votre démarche ?
Non, pas du tout ! Nous continuons à discuter avec certains membres de Yaw pour mieux expliquer notre démarche qui porte déjà ses fruits. Nous comprenons leur position qui a une rationalité politique et qui reflète leur posture. Nous la respectons et les remercions de nous avoir reçus, écoutés et d’avoir répondu avec des arguments. Nous gardons le contact avec eux et continuons à les informer à chaque étape du processus. Nous sommes certains qu’ils contribueront, au-delà de la charte, à la dynamique de préservation de notre pays des affres de la violence incontrôlée.
Ce pacte en gestation aura-t-elle une valeur juridique ?
La signature de la Charte sera un engagement moral de chaque acteur selon lequel il ne sera pas source de violence et qu’il contribuera, à travers la parole et les actes, à l’instauration d’un climat de non-violence. Mais nous ne sommes pas naïfs, nous savons qu’il ne suffira pas de signatures des acteurs politiques pour lutter contre la violence. Le plus dur commencera après la cérémonie de signature. Un travail de monitoring rapproché et de communication porté par les acteurs eux-mêmes, un travail d’éducation des citoyens engagés avec les acteurs politiques, un changement de doctrine dans la gestion de la sécurité par le Ministère de l’intérieur, etc., seront des conditions de préservation de la paix.
Peut-on s’attendre à une coordination des actions de toutes les organisations et cadres pour la pacification de l’espace politique d’ici le 23 janvier 2022 ?
Nous nous réjouissons de voir que d’autres initiatives viennent renforcer la dynamique que nous avons enclenchée, tous les efforts sont louables et utiles. Nous pensons que l’implication des associations d’imams et de prédicateurs, les associations de femmes et les autres relais communautaires peuvent être mis à contribution pour mieux sensibiliser les populations dans la promotion de la culture de non-violence auprès des jeunes. Espérons surtout qu’elles vont impacter, chacune avec sa spécificité, sur le phénomène de la violence qui s’est accentué ces dernières années et dans tous les secteurs.
Ce travail se poursuivra-t-il après les élections territoriales ?
Oui, nous ne comptons pas intervenir à la carte et de manière circonstancielle. Notre démarche veut s’inscrire dans la durée et aider le pays à garder ses ressorts intacts sans remettre en question la vivacité de la compétition électorale. Le contrat social sénégalais et notre démocratie sont un legs qui doit être préservées et les valeurs qui les fondent doivent être renforcées et transmises aux nouvelles générations.
MÉDIATION ÉLECTORALE : DES MÉCANISMES DE GESTION POUR LA PACIFICATION DE L’ESPACE PUBLIC
L’histoire politique et des consultations électorales au Sénégal abonde en mécanismes locaux et internationaux de médiation pour une gestion participative et impartiale du processus électoral par les parties prenantes
Les missions de bons offices des médiateurs citoyens, régulateurs religieux et autres observateurs suscitent la confiance de l’électorat et garantissent l’intégrité du système électoral. Toutefois, s’ils ont fini de faire leur preuve dans la sphère publique, ils souffrent souvent d’une reconnaissance d’une partie des acteurs politiques en compétition qui doutent de leur impartialité.
L’histoire politique et des consultations électorales au Sénégal abonde en mécanismes locaux et internationaux de médiation pour une gestion participative et impartiale du processus électoral par les parties prenantes aux fins de pacifier le landerneau politique et par extension l’espace public. Pendant les deux décennies de règne du Président Léopold Sédar Senghor, des mouvements d’émancipation verront le jour. Leurs manifestations, clandestines, sont marquées par des affrontements violents et souvent lourdement réprimés. Ils vont se décupler sous le magistère de son successeur désigné Abdou Diouf, qui présidera le Sénégal pendant 20 autres années.
Le débat sur les fraudes électorales a connu son paroxysme après le scrutin présidentiel du 24 février 1988 qui a consacré la victoire du socialiste Abdou Diouf sur le « libéral » Abdoulaye Wade. Une élection qui a abouti à des émeutes sanglantes. Le climat social très tendu au Sénégal depuis les violentes manifestations soldées de morts confirmés du mois de mars dernier et la perspective des élections territoriales du 23 janvier 2022 a remis en selle les médiateurs sociaux. Avec les émeutes de mars, les cours ont été suspendus dans les écoles et universités, des signaux des chaînes de télévision privées coupées, des stations-services, des banques et des commerces pillés. Une situation qui avait fait réagir les religieux à l’image du Khalife général des Mourides qui a interdit toute manifestation dans la ville sainte de Touba. Face à l’escalade, les régulateurs sociaux comme le défunt médiateur de la République, feu Alioune Badara Cissé qui estimait que « cela va dans tous les sens et nous sommes au bord de l’apocalypse » et des défenseurs des droits humains, ont interpellé le Président de la République. Le Chef de l’État « doit reprendre vite la main, parler au peuple vite et prendre des décisions pour répondre à cette crise inédite », avait déclaré en son temps Alioune Tine de Africajom Center. La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) avait aussi « exprimé ses vives préoccupations » et appelé « au calme et à la retenue toutes les parties prenantes pour une issue rapide et pacifique ».
Gérer les plaintes en amont
L’action de ces médiateurs et régulateurs consiste à anticiper et à gérer les plaintes, régler les erreurs de forme et résoudre promptement les questions qui peuvent être source de division pour préserver au mieux l’intérêt national. Selon Ababacar Fall du Groupe de recherche et d’action-conseil pour la démocratie participative et la bonne gouvernance (Gradec), « ce qui importe, c’est moins la sanction que l’opportunité de la réaction. Il faut réagir promptement pour éviter que des troubles ne portent atteinte à la liberté fondamentale de l’électeur de faire un choix ». Pour lui, « seul un système électoral digne de confiance peut garantir l’existence d’une forme démocratique de gouvernement ». En outre, « ces régulateurs détermineront si l’engagement envers des élections libres, régulières et transparentes est réel et proposeront, le cas échéant, des solutions destinées à améliorer le processus électoral ». Tout en rappelant que « les tâches et opérations pré et post électorales régulières ne sont pas les seules composantes d’un système électoral libre, honnête et régulier », il estime qu’ « il faut aussi traiter promptement les différents types de contestations qui, inévitablement, seront élevées ». Elles peuvent porter sur « un déni du droit d’être candidat ou de voter, des tentatives faites pour limiter ou empêcher la participation électorale des citoyens, des cas de violation des règles ou d’intimidation, une mauvaise interprétation des lois ou procédures électorales, le comptage des voix, ou sur le fait que l’effet cumulé des irrégularités est tel qu’il vicie les résultats de l’élection ».
Selon le président-fondateur du think tank « Afrikajom Center », Alioune Tine, ce climat sociopolitique délétère au Sénégal relève de l’exaspération du fait partisan qu’on remarque dans l’État avec les effets pervers de l’immixtion des gestionnaires de fonds publics dans la sphère politique, le fonctionnement de la justice. Il a, en outre, relevé la privation d’exercer librement les libertés publiques consacrées par la Constitution, notamment le droit de marche suspendu au bon vouloir de l’autorité administrative. Il soutient qu’« il faut également au niveau de la démocratie et de l’espace civique, respecter quand même les libertés constitutionnelles ». Avec la fin des idéologies, « il n’y a plus en politique des hommes politiques qui représentent sociologiquement une base. Il n’y a plus de base sociale. Il n’y a plus d’idéologie », souligne-t-il. Qui plus est, « les coalitions qui ont supplée les partis politiques ». C’est pourquoi, poursuit-il, « une fois que vous gagnez, vous vous partagez les postes. Et même s’il y a alternance, on a des alternances sans alternatives ». Aussi, « le climat, qu’il soit politique, social, économique, est un climat qui est sombre », a-t-il conclu.
KEEMTAAN GI - INDIGNATION SELECTIVE
Ainsi, y a donc des gens qui sont là à s’indigner. De quoi ? Pas bien sûr de ces nombreux détournements qui jalonnent le long chemin qui mène à l’émergence. Ni de la rapine sur les fonds publics par des directeurs généraux et autres ministres qui financent à coups de dizaines de millions sans que l’on ne sache de qui ils ont hérité leur subite fortune. On nous dit qu’ils ont travaillé à différentes stations de l’administration et l’on ne sent leur prodigalité que lorsqu’ils s’investissent en politique. Vous voulez un dessin ? Regardez autour de vous tous ces nouveaux politiciens. Ces anciens fonctionnaires promus à des stations et qui veulent montrer au Chef qu’il n’a pas eu tort de leur faire confiance. Voyez les moyens logistiques qu’ils déploient pour se faire élire maires. De tout cela, personne ne s’indigne. Mais on s’irrite de l’acte involontaire d’un pauvre citoyen qui a eu l’imprudence de déverser sur le nouveau joujou du Chef les reliefs du repas de la veille que se disputent, aujourd’hui, les humains avec les porcs. Signe de la pauvreté. Il ne faut surtout pas leur dire que la famine est présente dans beaucoup de parties du pays. La réponse sera énergique à la mesure de l’affront. Et quoi encore ? De la tenue des « Lions » comme si cela participerait à leurs performances au Cameroun. Le Chef exige la Coupe et met à contribution les saints et les fétiches. Signe de notre laïcité. Ah, ce pays ! Y a également certains messieurs. Ceux-là, jamais repus et qui mangent à tous les râteliers, et qui nous demandent de la fermer. Nous ne devons rien dire. La fermer et s’approprier le nouveau joujou du Chef. Eux, d’ailleurs, ils ne se scandalisent de rien. L’essentiel c’est que leurs comptes en banque explosent. Ne vous attendez pas non plus à ce qu’ils participent à des actions sociales. Toujours près de leurs sous. Et ils sont les plus nombreux à nous tympaniser sur les actions du Chef. A tous ces flagorneurs, nous disons que nous continuerons à nous indigner du montage de ce Ter…rible gâchis ! KACCOOR BI
CONSEIL DES MINISTRES
En réunion du Conseil des ministres, hier, le président de la République, Macky Sall, a insisté sur l’accélération de la mise en œuvre du programme spécial de désenclavement. Il a ainsi demandé au ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement, Mansour Faye, d’intensifier en 2022 l’exécution de ce programme et d’accélérer les processus de réhabilitation de la route Sénoba-Ziguinchor, de reconstruction des ponts de Tobor, Emile Badiane et Baïla, et de procéder à l’ouverture et à la mise en service du Pont à péage de Foundiougne.
ZONE DES NIAYES, UNE PROTECTION URGENTE
Également, dans le cadre de la préservation des Ecosystèmes du littoral, le président de la République a rappelé l’urgence de la protection de la zone des Niayes et demandé aux ministres de l’Environnement et du Développement durable, des Mines et de la Géologie, des Collectivités territoriales, du Développement et de l’Aménagement des Territoires et de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique, d’entreprendre des actions allant dans le sens de préserver les dunes de sable dont l’exploitation abusive par des entreprises privées, notamment dans les zones de Diogo et de Bambilor, entraine une dégradation continue de l’écosystème du littoral.
SUSPENSION TAXE À L’EXPORTATION SUR L’ARACHIDE
En clin d'œil au monde rural, Macky Sall, dans le souci d’augmenter, de façon notable, les revenus des producteurs, a décidé de suspendre la taxe à l’exportation sur l’arachide. Désormais avec cette mesure, les agriculteurs pourront exporter facilement leurs productions pour être encore mieux rémunérés. Un clin d’œil de campagne électorale sauf que cette mesure ne va profiter qu’aux opérateurs qui achètent les graines des paysans à prix bradés avant de les exporter vers la Chine ! Sans aucune plusvalue pour l’économie nationale, hélas…
MESURES INDIVIDUELLES
Au titre des mesures individuelles, le président de la République a nommé Monsieur Ibrahima Sory SYLLA, Conseiller des Affaires étrangères, précédemment Ambassadeur de la République du Sénégal aux Emirats Arabes Unis, comme Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République du Sénégal auprès de Son Excellence Monsieur Xi Jinping, président de la République Populaire de Chine, en remplacement de Monsieur Mamadou NDIAYE. Monsieur Babacar Matar NDIAYE, Conseiller des Affaires étrangères, précédemment Ambassadeur de la République du Sénégal en République Fédérale du Nigéria, est nommé Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République du Sénégal auprès de Son Altesse Cheikh Khalifa Bin Zayed Al Nahyan, Président des Emirats Arabes Unis, en remplacement de Monsieur Ibrahima Sory SYLLA. Monsieur Ibrahima CISSE, Professeur titulaire des universités, de classe exceptionnelle, spécialiste en Chimie inorganique, est nommé Recteur de l’Université Amadou Mahtar Mbow (UAM), en remplacement de Madame Codou Guèye Mar, admise à faire valoir ses droits à une pension de retraite. Monsieur Cheikhouna MBACKE, titulaire d'un diplôme approfondi en Finance Islamique, est nommé Consul général de la République du Sénégal à Djeddah (Royaume d'Arabie Saoudite), en remplacement de Monsieur Aboubacar SARR.
DES «LIONS» AMPUTÉS À BAFOUSSAM
C’est une Tanière singulièrement amputée qui a débarqué hier au Cameroun avant de faire route sur Bafoussam où elle va disputer le premier tour de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN). En effet, comme nous le révélions hier, la détection de cas de Covid avait entraîné le report du vol des « Lions » initialement prévu dans la nuit de mardi à mercredi. Aliou Cissé et ses hommes ne se sont finalement envolés qu’hier mais en laissant sur place à Dakar neuf joueurs et non six comme mentionné dans le communiqué de la Fédération sénégalaise de football (FSF). Lequel ne mentionne que les footballeurs Alfred Gomis, Nampaliss Mendy, Pape Matar Ciss, Boulaye Dia, Bamba Dieng et Mame Bamba Thiam. Or, ces six viennent s’ajouter aux trois que nous avons mentionnés dans notre édition d’hier à savoir Saliou Ciss, Mamadou Loum Diagne et Moustapha Nam. Ce qui fait bien neuf. En plus, bien sûr, des membres du staff atteints par le Covid et cloués aussi à Dakar (voir notre article page 12).
GENDARMERIE EN DEUIL LE GÉNÉRAL DAOUDA DIOP PERD SA MAMAN
Quand le Général de brigade Daouda Diop, commandant la Gendarmerie Mobile (Gm), perd sa très chère maman Adja Awa Cheikh Diatta, c’est évidemment toute la Maréchaussée qui est endeuillée. Mais pas seulement elle puisque le sympathique Général compte d’innombrables amis à travers le pays et qui compatissent donc également au deuil qui le frappe. Le décès de sa vénérée maman est survenu à Dakar le 31 décembre dernier. La cérémonie du 8e jour, nous dit-on, aura lieu demain vendredi à la maison familiale aux Hlm à Dakar. Cette triste et douloureuse nouvelle est passée presque inaperçue à cause des fêtes de fin d’année. Mais compte tenu de la dimension spirituelle, sociale et humaine de la défunte Awa Cheikh Diatta, tout le quartier des Hlm s’était mobilisé pour l’accompagner dans sa dernière demeure à Yoff. Ils étaient également nombreux les parents et amis ainsi que les officiers généraux, officiers, sous-officiers et hommes ou gendarmes du rang à s’être rendus au cimetière ou à avoir partagé la douleur avec le sympathique Daouda Diop, ancien gouverneur du Palais et ex- patron de la Division communication de la Gendarmerie (Divcom). En cette douloureuse circonstance qui le frappe, Le « Témoin » présente ses condoléances les plus attristées au général Daouda Diop mais aussi à toute la Gendarmerie nationale. Que Dieu accueille la défunte Awa Cheikh Diatta dans Son Paradis de Firdawsi !