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12 août 2025
SITUATION À LA SAR, MACKY FORMULE DES RECOMMANDATIONS
Sur la problématique du renforcement de la supervision de l’Etat sur les secteurs stratégiques et les entreprises du secteur parapublic, le Président de la République invite le Gouvernement, à consolider le maintien, la viabilité (technique, industrielle
« Sur la problématique du renforcement de la supervision de l’Etat sur les secteurs stratégiques et les entreprises du secteur parapublic, le Président de la République invite le Gouvernement, à consolider le maintien, la viabilité (technique, industrielle et financière), ainsi que la pérennité de la Société africaine de raffinage (SAR) pour garantir notre souveraineté stratégique sur le sous-secteur des hydrocarbures », relève le communiqué du Conseil des ministres de ce mercredi 29 décembre 2021. Dans un cadre général, selon la même source, « le Chef de l’Etat rappelle aux membres du Gouvernement que pour toute entreprise du secteur parapublic, la validation par ses soins, des options stratégiques projetées, est un impératif, avant la mise en œuvre d’une décision quelconque ».
Ainsi, le Président Sal indique que « les Présidents de Conseils d’Administration et les représentants de l’Etat dans lesdits conseils, doivent toujours avoir un mandat validé des tutelles (technique et financière) à travers les pré conseils planifiés et présidés systématiquement par les ministres de tutelle technique ».
Par Mody NIANG
«AVEC CE PRESIDENT-POLITICIEN, C’EST TOUJOURS DU CINEMA»
Oui, c’est un comédien, lui comme nombre de ses ministres et directeurs. Pour permettre au lecteur d’en avoir le cœur net, je fais quelques rappels.
Oui, c’est un comédien, lui comme nombre de ses ministres et directeurs. Pour permettre au lecteur d’en avoir le cœur net, je fais quelques rappels. Oui, il faut toujours rappeler avec les gouvernances meurtries que nous vivons depuis le 1er avril 2000. Oui, on se rappelle que, à quelques encablures de l’élection présidentielle du 24 février 2019, le 14 janvier de la même année exactement, notre président-politicien procédait à la réception de la première phase du projet du fameux Train Express régional (TER). Á l’occasion, le comédien national déclarait : « Aujourd’hui, 14 janvier 2019, le temps de l’action nous rassemble devant la majestueuse et emblématique gare de Dakar (…). Nous sommes réunis ici pour honorer un rendez-vous et tenir une promesse ; une promesse faite il y a exactement deux ans et un mois, le 14 décembre 2016, quand nous avions procédé à Diamniadio, au lancement du grand chantier de Train Express Régional Dakar-AIBD, sur 55 Km. J’avais alors donné rendez-vous le 14 janvier 2019 pour la réception de la première phase du projet, allant de Dakar à Diamniadio, sur un linéaire de 36 km.
Ainsi dit, ainsi fait. Nous y voilà ! » « Ainsi dit, ainsi fait. Nous y voilà !», avaitil dit sans sourcilier. Nous n’y sommes vraiment que trois longues années après. Et encore ! Personne ne sait vraiment avec certitude où en serons-nous exactement ce lundi 27 décembre 2021. Sait-on jamais avec sa parole volatile qui ne vaut plus un kopeck ? Bref, ce 14 janvier 2019, notre président-politicien poursuivait ainsi son cinéma, sa comédie : « Avec cette cérémonie, nous réceptionnons la première phase du TER, mais aussi le tout premier projet ferroviaire de l’histoire du Sénégal indépendant ». Eskëy ! Et, pour nous convaincre du caractère exceptionnel du projet, il annonce que le TER contribuera à « décongestionner Dakar et ses environs ; réduire considérablement les embouteillages et la pollution due au trafic routier ; valoriser les zones traversées ; renforcer la vocation des pôles de développement comme Diamniadio, la Zone économique de Diass, le nouvel Aéroport International Blaise Diagne et les localités environnantes. »
Embouteillages et pollution, le TER n’y changera rien, rien du tout
Il nous prend vraiment pour des demeurés. Le TER va donc réaliser toutes ces prouesses ! Longtemps après le lancement de son projet, les populations des quartiers de la Médine, de Fasse-Gueule-Tapée, de Fann-Résidence, du Point E, des Sicap, des Liberté, de Ouakam, des Almadies, de Ngor, des « Sacré-Cœur », de Yoff, de Grand Yoff, de Grand-Médine, des Parcelles Assainies, pour ne citer que ceux-là, continueront de vivre dans les embouteillages et la pollution. Le TER n’y changera rien, rien du tout. Et ce n’est pas tout. Lui-même l’exprime, en ces termes : « Et ce n’est pas fini, car notre ambition, étape après étape, c’est de connecter le TER à nos autres régions, pour donner plein sens à sa vocation de Train Express Régional. Cette ambition est fidèle à la vocation du TER : être une figure emblématique du Sénégal émergent, mais aussi être un train populaire, un train accessible à toutes les bourses et à toutes nos localités ; bref être le train de tous les sénégalais et de toutes les sénégalaises. » « Connecter le TER à nos autres régions » ! Ce TER qui reliera Dakar à l’AIBD en passant par Diamniadio ! Comment la connexion se fera-t-elle ? Ce sera forcément par Thiès. J’évoque ici la réponse d’un de ses nombreux directeurs à une question posée par une journaliste de Sud quotidien (édition du 9 avril 2021, page 2). Il s’agissait d’un certain Mame Samba Ndiaye, Directeur général des « Grands Trains du Sénégal (GTS) ». Quels « Grands Trains du Sénégal » ? Peut-être que je me réveille ailleurs qu’au Séné- gal. Bref, pour revenir à son interview, il présidait la cérémonie de décoration des agents retraités et, répondant à une question sur les activités du chemin de fer, il « annonce la reprise en fin d’année ». Et il explique ainsi le retard de la relance : « Il y avait les travaux du TER qui nous avaient obligé (?) à garer les trains. Les travaux étaient terminés, aujourd’hui notre volonté est de faire en sorte que les trains puissent sortir d’ici et qu’on puisse les mettre sur les rails (sic). Une fois sur les rails, nous voulons construire le nouveau hub ferroviaire, il s’agira en effet de faire en sorte que la ville de Thiès retrouve son lustre d’antan. Á partir de Thiès, nous voulons desservir l’ensemble du territoire nationale.1 » Donc, à cause des travaux du TER, les trains sont garés. C’est terrible. Mais de quels trains s’agit-il d’ailleurs ? Ensuite, ce 9 avril 2021, il annonçait que les travaux du TER étaient terminés. Pourquoi avoir attendu près de neuf mois pour le mettre en circulation ? Bref, arrêtons-nous un peu sur sa fameuse réponse à la journaliste de Sud quotidien ! Pour construire vraiment un nouveau hub ferroviaire à Thiès, pour faire en sorte que la ville retrouve son lustre d’antan, il fallait y investir les certainement plus de mille (1000) milliards engloutis par ce TER. En tout cas, c’est mon humble point de vue. Avec autant d’argent, il serait bien possible de reconstruire ce qu’on appelait le « Dépôt » et, à partir de cet important existant, changer carrément les deux voies ferrées Thiès-Dakar, réhabiliter à neuf toutes les gares se trouvant entre les deux villes, et acheter des trains modernes qui se croiseraient de six heures à 24 heures. Il serait alors aisé pour des milliers de travailleurs d’habiter Thiès, Pout, Sébikotane, Diamniadio et de travailler à Dakar. De Diamniadio, un embranchement mènerait à l’AIBD pour 19 kilomètres. Dans une seconde étape, les voies ferrées de l’inté- rieur seront réhabilitées et/ou, pourquoi pas, le grand projet du train Dakar-Ziguinchor enfin réalisé. Je ne suis technicien à rien mais je pense, humblement, que ce choix est plus réaliste et de loin plus profitable pour les populations et l’économie du Sénégal.
Plusieurs dates annoncées pour le démarrage du fameux TER
Rappelons que plusieurs dates nous ont été annoncées pour le démarrage du fameux TER : janvier 2019, juin 2019, décembre 2019, avril 2020, décembre 2020, avril 2021 et décembre 2021, selon un certain Mayacine Camara, Secrétaire d’État auprès du Ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement chargé du Réseau ferroviaire, qui a raison jusqu’à preuve du contraire. Ce M. Camara avait accordé une longue interview au quotidien L’AS du samedi 10 avril 2021 (pages 7 et 8). Avant de nous arrêter sur cette interview, nous nous posons quand même la question de savoir de quel réseau ferroviaire il est le Secrétaire d’État. Notre patrimoine ferroviaire se réduisait, au moment de l’interview, à un « petit train bleu » alors à l’arrêt et à un TER dont personne ne savait quand il allait démarrer.
Revenons à l’interview du grand Secrétaire d’État ! Á la première question, « Quand est-ce qu’on pourra espérer la relance de tous les trains à l’arrêt », il répond : « Cette situation n’est jamais arrivée au Sénégal. C’est très difficile. » Heureusement qu’il le reconnaît. Il rappelle la première consigne reçue du Chef de l’État « qui était d’organiser le secteur qui était un peu sens dessus dessous (et) de faire du secteur ferroviaire un véritable levier pour la croissance et l’emploi ». L’atteinte de cet objectif n’est sûrement pas pour demain la veille, en tout cas pas avec eux. Mais il rassure en évoquant un document stratégique qui devait régler tous les problèmes. « Le processus qu’on a mené pour arriver à cette stratégie est très inclusif », précise-t-il. « Très inclusif » ! Il est inclusif ou ne l’est pas. Ce « très » n’y a pas sa place. Notre Secrétaire d’État prend vraiment son travail très au sérieux. Nous retenons sa réponse définitive à la première question posée. C’est celle-ci : « Nous travaillons d’arrache-pied pour que le trafic ferroviaire hors train Express régional (TER) démarre définitivement, parce qu’il ne faut plus qu’il s’arrête. » Et il ajoute : « En tout cas, l’objectif, c’est de relancer le train d’ici à décembre pour aller au moins jusqu’à Tambacounda. » Encore un rendez-vous ! En tout cas pour décembre au moins et pour le TER, il a raison jusqu’à preuve du contraire. Une deuxième question lui est posée, celle-ci : « Redémarrer le trafic ferroviaire d’ici décembre, cela veut-il dire que tout est fin prêt ? » Il répond que « le tronçon Dakar-Tamba est au cœur de la stratégie, la dorsale sur laquelle il faut travailler à fond, que toute la politique ferroviaire est adossée à cette dorsale ». Et notre Secrétaire d’État de poursuivre : « Nous allons totalement réhabiliter cette dorsale. Il s’agit de mettre des trains assez confortables, des wagons de marchandises, des locomotives capables de tirer beaucoup de marchandises. ». Et il se rend compte que « pour tout cela, il faut des rails solides et de charges à l’essieu élevées, (tout cela risquant) d’être une réhabilitation complète qui peut prendre quatre ans » Mais, peut-on attendre quatre ans, se demande-til ? Il pense que non et c’est la raison pour laquelle ce sera l’urgence, le « fast track » sur ce tronçon Dakar-Tambacounda. Encore ce fameux « fast-track » ! Nous verrons.
Alors, y a-t-il vraiment de quoi pavoiser avec ce bruyant TER
Une autre question du journaliste : « Vous parlez souvent de la stratégie des trois axes stratégiques avec des projets pour le maillage du pays. Où en êtes-vous ? » Il répond qu’ils ont défini la stratégie (encore) et que c’est la première phase qu’ils sont en train d’exécuter en urgence. « Ainsi, poursuit-il, en 2020, nous avons finalisé la stratégie (encore la stratégie) et réglé les conditions, à savoir le cadre institutionnel, en créant la société nationale des chemins de fer (SNCF), en mettant sur orbite aussi les grands trains du Sénégal (GTS), et la partie TER ». Il est déjà Secrétaire d’État au réseau ferroviaire et va donc cohabiter avec un Directeur général de la Société nationale des Chemins de Fer (SNCF) devenue, je crois, la Société des Chemins de fer du Sénégal (projet de loi voté le 22 mai 2020) et un Directeur général des « Grands Trains du Sénégal (GTS) ». Ce n’est pas tout : le grand TER a, naturellement, une gestion autonome. Il a été créé, pour sa prise en charge, la Société nationale de Gestion du Patrimoine du Train Express régional (SEN-TER), avec un directeur général et un grand PCA à la tête. Toutes ces structures fonctionnent avec un personnel pléthorique, recruté de façon anarchique et nous coûtant sûrement les yeux de la tête, pour presque rien. C’est aussi cela la gouvernance « transparente, sobre et vertueuse » du président-politicien. Revenons à l’interview de notre Secrétaire d’État. Á la même question, il répond : « Nous travaillons aujourd’hui à la préparation de la connexion entre le dispositif du TER et celui du chemin de fer. Des commissions sont mises en place pour réaliser ces programmes, à savoir la liaison sur le trafic voyageur Dakar-Diamniadio. Ainsi, à partir de Diamniadio, voir comment faire pour faire rallier les passagers au reste du Sénégal par train »2.
Connexion du TER avec quel chemin de fer ? Et puis, mettre en place des commissions qui vont travailler sur des programmes dont personne ne sait quand leurs conclusions seront mises en œuvre ! Notre Secrétaire d’État poursuit : « Mais, il faut travailler sur des rails sécurisés, des trains assez confortables, pas comme ceux du TER évidemment. En tout cas pour qu’on ne soit pas choqué si on descend du TER pour prendre le train du Sénégal. Et tout cela demande aujourd’hui des études préalables. Mais en attendant que le TER démarre dans le semestre qui va suivre et qu’on mette aussi sur orbite les grands trains du Sénégal. » C’est terrible ce qui nous arrive avec cette gouvernance du comédien Macky Sall. Nos « grands trains » auront donc beau être confortables, ils ne le seront jamais comme le TER. Nos amis travailleront donc pour que le voyageur qui descend du TER pour prendre le train du Sénégal ne soit pas choqué. Pour prendre le train du Sénégal ! Ce TER sera donc si confortable qu’il ne sera pas un train du pays. Il le sera peut-être de la France. C’est fort probable. Il faut conclure avec cette longue balade au cœur des chemins de fer du Sénégal ou de ce qu’il en reste, ces chemins de fer à plusieurs visages. Elle me laisse une forte impression, peut-être même la certitude que le politicien pur et dur qui nous dirige préfère de loin les investissements de prestige aux investissements de développement. Toute sa préoccupation, c’est de frapper l’imagination des pauvres populations et il y arrive souvent, malheureusement.
Les milliards que ce TER tout de mensonges et d’escroquerie a engloutis, pourraient bien être plus utilement investis ailleurs. Le Léman Express, ligne transfrontalière entre la France et la Suisse, est long de 240 km et desserre 45 gares. Réseau RER transfrontalier le plus long d’Europe, il transporte chaque jour près de 50.000 voyageurs. Pourtant, il n’a coûté 1,85 milliard d’euros, soit un peu plus de 1200 milliards de francs CFA, le coût de notre TER de 34 km. Rappelons aussi que, en France, pendant les longs week-ends, la SNCF mobilise 1800 TGV sans compter les nombreux autres moyens de transports. Alors, y a-t-il vraiment de quoi pavoiser avec ce bruyant TER, notre seul patrimoine ferroviaire après 61 ans d’indépendance ? Basta waay !
Mody Niang
1 J’ai cité fidèlement. Le lecteur attentif constatera dans la réponse des problèmes. Á qui les imputer ? Á la journaliste ou à l’éminent Directeur général ? Je n’en sais rien.
2 J’invite le lecteur à s’arrêter sur la troisième phrase. J’espère qu’il y comprendra quelque chose.
DESMOND TUTU RECOIT SES DERNIERS HOMMAGES A PARTIR D'AUJOURD'HUI
Le corps sans vie de Desmond Tutu, décédé à l'âge de 90 ans, est arrivé jeudi à la cathédrale Saint –Georges du Cap. C’est son successeur à la tête de cette cathédrale, Thabo Makgoba qui a reçu le cercueil de l’archevêque émérite
Le corps sans vie de Desmond Tutu, décédé à l'âge de 90 ans, est arrivé jeudi à la cathédrale Saint –Georges du Cap. C’est son successeur à la tête de cette cathédrale, Thabo Makgoba qui a reçu le cercueil de l’archevêque émérite porté par six prêtres en chasuble.
C’est dans ce temple de l'Église anglicane, que l’icône de la lutte anti-apartheid aura droit aux hommages de ses compatriotes.
‘’ Nous nous étions préparés à vivre cet événement, le décès de l'archevêque émérite Desmond Mpilo Tutu. On l'attendait depuis environ six ans et il y avait ce que l'archevêque Thabo Makgoba, appelait le "plan Mpilo". Toute la logistique qui a conduit à ce qui allait se passer samedi ici’’, explique le Père Michael Weeder, doyen de la cathédrale St George.
Et d’ajouter : "C'est donc sa cathédrale et il l'a embrassée comme telle. Tout au long de son mandat, et au-delà de ses années de retraite jusqu'à il y a environ six ans, si ce n'est quatre ans, il présidait et célébrait chaque vendredi, à de rares exceptions près, l'eucharistie de 7 h 15 le vendredi matin... C'est un lieu qui est richement imprégné de sa présence".
C’est aussi dans cette cathédrale que seront enterrées le 1er janvier les cendres de l’icône de la lutte anti-apartheid.
QUATRE SOLDATS PERISSENT DANS UNE ATTAQUE A L'OUEST DU MALI
Quatre soldats de l'armée malienne ont été tués et une dizaine d'autres blessés dans une attaque survenue mardi soir à Nara, dans l'ouest du pays, une zone où sont implantés les jihadistes,
iGFM (Dakar) Quatre soldats de l'armée malienne ont été tués et une dizaine d'autres blessés dans une attaque survenue mardi soir à Nara, dans l'ouest du pays, une zone où sont implantés les jihadistes, selon un bilan provisoire des Forces armées maliennes (Fama). « Une unité Fama dans la région de Nara a fait l'objet d'une attaque complexe combinant attaques EEI (engin explosif improvisé) et armes lourdes » mardi en fin d'après-midi, a annoncé l'armée malienne dans un communiqué. Elle n'a pas précisé qui étaient les auteurs de l'attaque, soulignant que le bilan provisoire s'élevait à « quatre morts et une dizaine de blessés graves ».
POUR LE RESPECT DES ACCORDS SIGNES AVEC L’ETAT, LE SAEMS DANS LA RUE LE 12 JANVIER A THIES
Le syndicat autonome des enseignants du moyen secondaire du Sénégal (SAEMS) est en ordre de bataille pour exiger le respect des accords signés par le gouvernement.
Le syndicat autonome des enseignants du moyen secondaire du Sénégal (SAEMS) est en ordre de bataille pour exiger le respect des accords signés par le gouvernement. En réunion d’évaluation des précédents plans d’actions hier mercredi à Rufisque, le bureau exécutif a annoncé la tenue d’une marche générale le 12 janvier prochain à Thiès suivie d’un mouvement d’humeur nationale.
Deux ans après la signature des accords en 2018, les enseignants du moyen secondaire enfourchent à nouveau la tunique de combat. Face au mutisme du gouvernement, le SAEMS annonce un nouveau plan d’actions pour exiger de la part du gouvernement l’apurement du protocole signé le 30 avril 2018. Une nouvelle stratégie en ce début d’année qu’ils comptent mettre en œuvre avec à la clé une série d’actions dont une marche générale ce 12 janvier à Thiès. « Nous allons vers l’organisation de marches nationales à travers toute l’étendue du territoire national. Il est obligatoire que le gouvernement apporte des réponses concrètes aux revendications des travailleurs notamment à la matérialisation de ces accords. Nous donnons rendez-vous à tous les enseignants dès la reprise des cours à la date du 12 janvier à la grande marche qui sera organisée à Thiès et qui sera la première étape d’une série de marches que nous allons organiser à travers toute l’étendue du territoire national », a annoncé El Hadji Malick Youm le secrétaire général national adjoint du syndicat autonome des enseignants du moyen secondaire du Sénégal SAEMS.
A l’issue de ces travaux d’évaluation, ils comptent dérouler l’agenda proposé par le bureau exécutif national du SAEMS. Il est question concrètement de mettre fin aux lenteurs administratives et d’apporter une solution définitive et de la gestion des carrières. Il s’agit selon le second du secré- taire général Saourou Sène d’élever d’un cran la lutte syndicale pour amener le gouvernement à respecter les engagements que le gouvernement a souscrits. « Le niveau de matérialisation reste extrêmement faible. Ce qui est dommage c’est que le gouvernement n’a pas fait de propositions concrètes sur les revendications nodales. C’est un point de revendication indispensable mais qui jusque-là tous les ministères concernés ont annoncé leur incompétence et aucune réponse n’a été donnée par la présidence de la République », a-t-il renseigné interpellant à ce propos le Président de la République à qui tous les rapports ont été transmis.
En effet, depuis la signature des accords le 30 avril 2018, les enseignants disent avoir constaté un certain « immobilisme total » de la part du gouvernement. Un « silence coupable » qui démontre selon eux un manque de volonté de prendre en compte les préoccupations des enseignants du Sénégal. « Nous allons nous inscrire dans une logique de lutte syndicale et nous allons y rester jusqu’à obtenir gain de cause », a-til dit pour dénoncer l’attitude du gouvernement. Las d’attendre la matérialisation, les enseignements n’excluent pas de mettre en place d’autres stratégies de lutte. Outre la série de marches, ils comptent poursuivre le boycott des évaluations de fin d’année.
PREPARATIF CAN 2021, ISMAÏLA SARR DOIT REVOIR LE SPECIALISTE
L’attaquant sénégalais Ismaïla Sarr, blessé depuis novembre dernier, doit encore consulter un spécialiste avant de reprendre éventuellement les entraînements, a suggéré le préparateur physique des Lions du Sénégal, Teddy Pellerin.
Dakar, 30 déc (APS) - L’attaquant sénégalais Ismaïla Sarr, blessé depuis novembre dernier, doit encore consulter un spécialiste avant de reprendre éventuellement les entraînements, a suggéré le préparateur physique des Lions du Sénégal, Teddy Pellerin.
‘’On sait qu’il doit retourner à Barcelone pour un examen’’, a dit Pellerin au deuxième jour du stage des Lions en prélude à la Coupe d’Afrique des nations (CAN) prévue du 9 janvier au 6 février 2022.
Malgré sa blessure, l’attaquant de Watford fait partie des 27 joueurs sénégalais sélectionnés pour la CAN 2021 prévue au Cameroun.
Watford, qui lutte pour son maintien en Premier League, a annoncé en début de semaine que l’ancien pensionnaire de Génération Foot devrait démarrer sa rééducation physique à la fin de janvier.
Egalement blessé, Kalidou Koulibaly est ‘’en phase de réathlétisation’’ et participe au stage des Lions, selon le préparateur physique des Lions.
‘’Actuellement, l’IRM (imagerie à résonance magnétique) de contrôle de sa cicatrisation est très rassurante, tous les feux sont au vert’’, a assuré Pellerin.
Le Sénégal fait partie du groupe B de la CAN 2021, avec le Zimbabwe, la Guinée et le Malawi.
Le Paris-Saint-Germain a décidé de laisser ses deux joueurs sélectionnés par le Sénégal, Idrissa Gana Gueye et Abdou Diallo, à la disposition de l’équipe nationale, selon le préparateur physique des Lions.
ANTOINE FELIX DIOME TRIOMPHE DEVANT LA COUR SUPREME
Elections locales : 20 recours de l’administration valides, l’opposition en obtient deux
Le ministère de l’Intérieur a obtenu gain de cause dans les recours des listes électorales tranchées par la Cour Suprême. En effet sur 22 recours introduits par l’opposition et le ministère de l’Intérieur suite au rejet de certains dossiers de candidature déposés pour les élections territoriales du 23 janvier 2022, les 10 requêtes du ministère de l’Intérieur au moins 08 ont été validées, tandis que les 12 recours introduits par l’opposition, les dix ont été rejetées
En audience spéciale, en présence du ministère de l’Intérieur représenté par l’Agent judiciaire de l’Etat (Aje), Me Moussa Bocar Thiam, la Chambre administrative de la Cour suprême présidée par le juge Abdoulaye Ndiaye assisté par ses conseillers Oumar Gaye, Mbacké Fall, Idrissa Sow, Jean Aloïse Ndiaye et Fatou Laye Lecor Diop, en pré- sence du greffier Cheikh Diop, a examiné lundi les 22 recours introduits par l’opposition et le ministère de l’Intérieur suite au rejet de certains dossiers de candidature déposés pour les élections territoriales du 23 janvier 2022. Des recours qui ont connu des fortunes diverses. En effet, indique leSoleil.sn, pour les 10 requêtes introduites au nom des autorités de l’administration territoriale (Préfets et Souspréfets), le ministère de l’Intérieur a obtenu gain de cause sur les 8. Les deux autres sont rejetées. Il s’agit des cas de Matam et de Ziguinchor. Pour ce qui est, par ailleurs, des 12 autres requêtes introduites par l’opposition, attaquant les arrêts rendus par les Cours d’appel rejetant leurs listes, toutes ont été confirmées par le juge suprême. Ce qui fait que sur un total de 22 recours faits, le ministère de l’Intérieur a obtenu gain de cause sur les 20. Et l’opposition, notamment Yeww Askan wi, n’est satisfaite que sur deux dossiers. Le ministre de l’Intérieur Félix Antoine Diome triomphe ainsi face à l’opposition.
Yewwi Askaan Wi recalés à Pikine et Kédougou, Bougane Gueye out à Dakar...
Les recours introduits par les candidats de YAW de Pikine et Kédougou, par Bougane Guèye Dany de Gueum Sa Bopou n’ont pas obtenu gain de cause. Par contre l’opposition a triomphé au niveau de la liste de Yewwi Askaan Wi à Matam...
Yaw n’aura pas de candidat à Pikine...
Rejetée par le préfet du département de Pikine pour motif d’irrecevabilité, la liste de Yaw dudit département avait obtenu gain de cause auprès de la Cour d’Appel de Dakar qui s’était penchée, le 11 novembre 2021, sur pas moins de 37 recours suite à des rejets de listes de candidatures aux élections locales du 23 janvier 2022. Une décision qui n’avait pas plu à l’autorité administrative de Pikine qui avait introduit un pourvoi devant la Cour Suprême. Laquelle a tranché, hier, en sa faveur. En effet, la Cour Suprême a dé- claré irrecevable la liste de Yewwi Askan wi (Yaw) à la ville de Pikine. Avec cette décision, la coalition Yaw est définitivement écartée de la course à la ville de Pikine. De six (6), le département de Pikine n’aura désormais que 5 listes candidats..
Moustapha Mbama Guirassy définitivement out...
Sa candidature rejetée par l’autorité administrative puis par la Cour d’Appel, Moustapha Mamba Guirassy avait décidé de se pourvoir en cassation. Le candidat de la coalition Yewwi Askaan Wi avait même, sur sa page Facebook, fait savoir qu’il ne rate jamais les rendez-vous avec l’histoire en faisant valoir que c’est l’histoire qui fait l’homme et non le contraire. « Le train de l’Histoire s’est encore arrêté à ma porte. Je l’ai encore emprunté, j’y suis encore, je ne sais nullement où il me mènera. Je l’ai pris parce que je ne rate jamais les rendez-vous avec l’Histoire; car c’est l’Histoire qui fait l’homme et non le contraire », avait lancé le député. Il ajoutait : « Croire en l’Histoire, c’est savoir assumer son Destin. C’est l’histoire qui me fera et qui parachèvera donc ma réalisation. » Hélas ! Moustapha Guirassy sera, cette fois-ci, obligé de rater ce rendez-vous avec l’histoire dans la mesure où la Cour Suprême a tranché en faveur de l’autorité administrative pour Kédougou. Elle a confirmé l’arrêt de la Cour d’Appel de Dakar qui avait déclaré la liste de Yewwi Askan wi (Yaw) irrecevable..
Bougane Guèye écarté de la course à la ville de Dakar...
Sa candidature à la mairie de Dakar rejetée d’abord par le préfet du département, puis recalée par la Cour d’Appel, le leader de la coalition Gueum Sa Bopp s’était pourvu en cassation à travers une requête déposée sur la table de la Cour Suprême. Ce pourvoi en cassation avait été déposé par son avocat, Me Khoureyssi Ba, et visait à invalider la décision rendue par la Cour d’appel de Dakar. Hélas, Bougane Guèye Dany n’a pas obtenu gain de cause. Sa candidature pour la mairie de Dakar est définitivement compromise. En effet, la Cour suprême, qui statuait sur le recours de Gueum Sa Bopp, a tranché en faveur du préfet de Dakar qui, comme la Cour d’appel, avait déclaré la liste irrecevable...
La Cour suprême «valide» la liste de Yaw Matam...
Le préfet de Matam a été débouté en cassation hier par la Cour Suprême. La haute juridiction a, en effet, rejeté la requête de l’autorité préfectorale qui s’était pourvue en cassation, suite à la décision rendue par la Cour d’Appel de Saint-Louis, en faveur de Yewwi Askan Wi dont la liste départementale aux élections territoriales avait été invalidée par le préfet. La haute juridiction confirme ainsi la Cour d’Appel de Saint-Louis et valide la liste de Yewwi Askan Wi qui sera bel et bien dans la course lors des élections locales le 23 janvier prochain à Matam. Une décision qui réjouira certainement l’opposition qui avait déposé un recours suite à la disparition de son ancien mandataire, Djibril Ngom, avec les listes de la coalition Yewwi Askan Wi. Déthié Fall et ses camarades de YAW sont ainsi réconfortés par la Cour suprême qui rejoint la juridiction de Saint-Louis qui avait été saisie par un recours en novembre dernier.
LOCALES 2022, LA GROSSE DECEPTION DE GUIRASSY
Le candidat Moustapha Guirassy était face à la presse hier à son quartier général, à Kédougou, après la décision de la Cour Suprême qui a invalidé sa candidature à la mairie. Devant ses militants, il a dénoncé une « injustice ».
Le candidat Moustapha Guirassy était face à la presse hier à son quartier général, à Kédougou, après la décision de la Cour Suprême qui a invalidé sa candidature à la mairie. Devant ses militants, il a dénoncé une « injustice ». « Ma peine est grande, car le jeu démocratique est faussé. On a compris le jeu du préfet et le jeu de certains acteurs locaux », a-t-il dit. Estimant qu’il a voulu être « républicain jusqu’au bout », Moustapha Guirassy a indiqué avoir « épuisé toutes les voies de recours ». Selon lui, « cette décision est trop dure à accepter pour quelqu’un qui a l’ambition de participer dans cette compétition ». Rendant grâce à Dieu, il a rappelé à ses militants que le combat continue. « Nous n’avons pas le droit, un seul instant, de nous décourager. Nous allons continuer à nous battre », a-t-il lancé, non sans rassuré qu’il sera toujours aux cotés des populations.
par Ousseynou Nar Guèye
MONSIEUR LE MINISTRE ABDOULAYE DIOP, SENTRACT NE VOUS FÉLICITE PAS
Après avoir fait traîner l’attribution de l’aide à la presse pendant 10 mois, le ministère d'Abdoulaye Diop, nous a octroyé la moitié de la somme de l’année précédente. Comme on administre les derniers sacrements à un mourant pour accélérer son agonie
Ce texte fait partie des affaires courantes à expédier avant l’année nouvelle, 2022, à l’avènement de laquelle nous espérons bien assister. Inchallah. Oui, pour ne pas traîner cette affaire qui nous reste en travers de la gorge, dans la nouvelle année. Figurez-vous, chers Sentractonautes, qu’en 2020, notre organe de presse a reçu une certaine somme, au titre de l’aide à la presse. Grâce à l’entregent qu’il faut saluer d’ailleurs, de Bamba Kassé, SG du Synpics, qui est intervenu alors que ces ronds-de-cuirs du ministère en charge de la Communication voulaient nous passer à l’as. Tout s’était fait sans avoir plus que ça besoin de papiers en quantité industrielle à fournir.
Eh bien, en octobre 2021, après avoir fait traîner l’attribution de l’aide à la presse pendant 10 mois, le ministère de M. Abdoulaye Diop, ex-cigarettier (métier qui devrait me le rendre sympathique, en cheminée que je suis. Mais bon, non), le ministère donc nous a royalement octroyé la moitié de la somme de l’année précédente. Comme on administre les derniers sacrements, à un mourant, pour mieux accélérer son agonie. Tout ceci après nous avoir fait entrer dans un championnat de production de paperasserie justificative dont nous vous passerons les détails, tant il a été éreintant. Monsieur Diop, nous souhaitons qu’au prochain remaniement annoncé de janvier 2022, avec nos vœux ardents, le président Sall ne vous reconduise pas dans son gouvernement. Et vous laisse aller cultiver votre champ de piments à Sédhiou. Sentract ne vous félicite pas, monsieur Abdoulaye Diop ! Avec donc, nos meilleurs vœux pour votre prochain départ du ministère de la Culture et de la Communication.
Ousseynou Nar Gueye est fondateur-éditeur de Sentract.sn
Par Mody NIANG
«AVEC CE PRÉSIDENT-POLITICIEN, C’EST TOUJOURS DU CINÉMA»
Oui, c’est un comédien, lui comme nombre de ses ministres et directeurs. Pour permettre au lecteur d’en avoir le cœur net, je fais quelques rappels.
Oui, c’est un comédien, lui comme nombre de ses ministres et directeurs. Pour permettre au lecteur d’en avoir le cœur net, je fais quelques rappels. Oui, il faut toujours rappeler avec les gouvernances meurtries que nous vivons depuis le 1er avril 2000. Oui, on se rappelle que, à quelques encablures de l’élection présidentielle du 24 février 2019, le 14 janvier de la même année exactement, notre président-politicien procédait à la réception de la première phase du projet du fameux Train Express régional (TER). Á l’occasion, le comédien national déclarait : « Aujourd’hui, 14 janvier 2019, le temps de l’action nous rassemble devant la majestueuse et emblématique gare de Dakar (…).
Nous sommes réunis ici pour honorer un rendez-vous et tenir une promesse ; une promesse faite il y a exactement deux ans et un mois, le 14 décembre 2016, quand nous avions procédé à Diamniadio, au lancement du grand chantier de Train Express Régional Dakar-AIBD, sur 55 Km. J’avais alors donné rendez-vous le 14 janvier 2019 pour la réception de la première phase du projet, allant de Dakar à Diamniadio, sur un linéaire de 36 km. Ainsi dit, ainsi fait. Nous y voilà ! » « Ainsi dit, ainsi fait. Nous y voilà !», avaitil dit sans sourcilier. Nous n’y sommes vraiment que trois longues années après. Et encore ! Personne ne sait vraiment avec certitude où en serons-nous exactement ce lundi 27 décembre 2021. Sait-on jamais avec sa parole volatile qui ne vaut plus un kopeck ? Bref, ce 14 janvier 2019, notre président-politicien poursuivait ainsi son cinéma, sa comédie : « Avec cette cérémonie, nous réceptionnons la première phase du TER, mais aussi le tout premier projet ferroviaire de l’histoire du Sénégal indépendant ». Eskëy ! Et, pour nous convaincre du caractère exceptionnel du projet, il annonce que le TER contribuera à « décongestionner Dakar et ses environs ; réduire considérablement les embouteillages et la pollution due au trafic routier ; valoriser les zones traversées ; renforcer la vocation des pôles de développement comme Diamniadio, la Zone économique de Diass, le nouvel Aéroport International Blaise Diagne et les localités environnantes. »
Embouteillages et pollution, le TER n’y changera rien, rien du tout
Il nous prend vraiment pour des demeurés. Le TER va donc réaliser toutes ces prouesses ! Longtemps après le lancement de son projet, les populations des quartiers de la Médine, de Fasse-Gueule-Tapée, de Fann-Résidence, du Point E, des Sicap, des Liberté, de Ouakam, des Almadies, de Ngor, des « Sacré-Cœur », de Yoff, de Grand Yoff, de Grand-Médine, des Parcelles Assainies, pour ne citer que ceux-là, continueront de vivre dans les embouteillages et la pollution. Le TER n’y changera rien, rien du tout. Et ce n’est pas tout. Lui-même l’exprime, en ces termes : « Et ce n’est pas fini, car notre ambition, étape après étape, c’est de connecter le TER à nos autres régions, pour donner plein sens à sa vocation de Train Express Régional. Cette ambition est fidèle à la vocation du TER : être une figure emblématique du Sénégal émergent, mais aussi être un train populaire, un train accessible à toutes les bourses et à toutes nos localités ; bref être le train de tous les sénégalais et de toutes les sénégalaises. » « Connecter le TER à nos autres régions » ! Ce TER qui reliera Dakar à l’AIBD en passant par Diamniadio ! Comment la connexion se fera-t-elle ? Ce sera forcément par Thiès.
J’évoque ici la réponse d’un de ses nombreux directeurs à une question posée par une journaliste de Sud quotidien (édition du 9 avril 2021, page 2). Il s’agissait d’un certain Mame Samba Ndiaye, Directeur général des « Grands Trains du Sénégal (GTS) ». Quels « Grands Trains du Sénégal » ? Peutêtre que je me réveille ailleurs qu’au Sénégal. Bref, pour revenir à son interview, il présidait la cérémonie de décoration des agents retraités et, répondant à une question sur les activités du chemin de fer, il « annonce la reprise en fin d’année ». Et il explique ainsi le retard de la relance : « Il y avait les travaux du TER qui nous avaient obligé (?) à garer les trains. Les travaux étaient terminés, aujourd’hui notre volonté est de faire en sorte que les trains puissent sortir d’ici et qu’on puisse les mettre sur les rails (sic). Une fois sur les rails, nous voulons construire le nouveau hub ferroviaire, il s’agira en effet de faire en sorte que la ville de Thiès retrouve son lustre d’antan. Á partir de Thiès, nous voulons desservir l’ensemble du territoire nationale.1 »
Donc, à cause des travaux du TER, les trains sont garés. C’est terrible. Mais de quels trains s’agit-il d’ailleurs ? Ensuite, ce 9 avril 2021, il annonçait que les travaux du TER étaient terminés. Pourquoi avoir attendu près de neuf mois pour le mettre en circulation ? Bref, arrêtons-nous un peu sur sa fameuse réponse à la journaliste de Sud quotidien ! Pour construire vraiment un nouveau hub ferroviaire à Thiès, pour faire en sorte que la ville retrouve son lustre d’antan, il fallait y investir les certainement plus de mille (1000) milliards engloutis par ce TER. En tout cas, c’est mon humble point de vue. Avec autant d’argent, il serait bien possible de reconstruire ce qu’on appelait le « Dépôt » et, à partir de cet important existant, changer carrément les deux voies ferrées Thiès-Dakar, réhabiliter à neuf toutes les gares se trouvant entre les deux villes, et acheter des trains modernes qui se croiseraient de six heures à 24 heures. Il serait alors aisé pour des milliers de travailleurs d’habiter Thiès, Pout, Sébikotane, Diamniadio et de travailler à Dakar. De Diamniadio, un embranchement mènerait à l’AIBD pour 19 kilomètres. Dans une seconde étape, les voies ferrées de l’intérieur seront réhabilitées et/ou, pourquoi pas, le grand projet du train Dakar-Ziguinchor enfin réalisé. Je ne suis technicien à rien mais je pense, humblement, que ce choix est plus réaliste et de loin plus profitable pour les populations et l’économie du Sénégal.
Plusieurs dates annoncées pour le démarrage du fameux TER
Rappelons que plusieurs dates nous ont été annoncées pour le démarrage du fameux TER : janvier 2019, juin 2019, décembre 2019, avril 2020, décembre 2020, avril 2021 et décembre 2021, selon un certain Mayacine Camara, Secrétaire d’État auprès du Ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement chargé du Réseau ferroviaire, qui a raison jusqu’à preuve du contraire. Ce M. Camara avait accordé une longue interview au quotidien L’AS du samedi 10 avril 2021 (pages 7 et 8). Avant de nous arrêter sur cette interview, nous nous posons quand même la question de savoir de quel réseau ferroviaire il est le Secrétaire d’État. Notre patrimoine ferroviaire se réduisait, au moment de l’interview, à un « petit train bleu » alors à l’arrêt et à un TER dont personne ne savait quand il allait démarrer.
Revenons à l’interview du grand Secrétaire d’État ! Á la première question, « Quand est-ce qu’on pourra espérer la relance de tous les trains à l’arrêt », il répond : « Cette situation n’est jamais arrivée au Sénégal. C’est très difficile. » Heureusement qu’il le reconnaît. Il rappelle la première consigne reçue du Chef de l’État « qui était d’organiser le secteur qui était un peu sens dessus dessous (et) de faire du secteur ferroviaire un véritable levier pour la croissance et l’emploi ». L’atteinte de cet objectif n’est sûrement pas pour demain la veille, en tout cas pas avec eux. Mais il rassure en évoquant un document stratégique qui devait régler tous les problèmes. « Le processus qu’on a mené pour arriver à cette stratégie est très inclusif », précise-t-il. « Très inclusif » ! Il est inclusif ou ne l’est pas. Ce « très » n’y a pas sa place.
Notre Secrétaire d’État prend vraiment son travail très au sérieux. Nous retenons sa réponse définitive à la première question posée. C’est celle-ci : « Nous travaillons d’arrache-pied pour que le trafic ferroviaire hors train Express régional (TER) démarre définitivement, parce qu’il ne faut plus qu’il s’arrête. » Et il ajoute : « En tout cas, l’objectif, c’est de relancer le train d’ici à décembre pour aller au moins jusqu’à Tambacounda. » Encore un rendez-vous ! En tout cas pour décembre au moins et pour le TER, il a raison jusqu’à preuve du contraire. Une deuxième question lui est posée, celle-ci : « Redémarrer le trafic ferroviaire d’ici décembre, cela veut-il dire que tout est fin prêt ? » Il répond que « le tronçon Dakar-Tamba est au cœur de la stratégie, la dorsale sur laquelle il faut travailler à fond, que toute la politique ferroviaire est adossée à cette dorsale ». Et notre Secrétaire d’État de poursuivre : « Nous allons totalement réhabiliter cette dorsale. Il s’agit de mettre des trains assez confortables, des wagons de marchandises, des locomotives capables de tirer beaucoup de marchandises. ». Et il se rend compte que « pour tout cela, il faut des rails solides et de charges à l’essieu élevées, (tout cela risquant) d’être une réhabilitation complète qui peut prendre quatre ans » Mais, peut-on attendre quatre ans, se demande-til ? Il pense que non et c’est la raison pour laquelle ce sera l’urgence, le « fast track » sur ce tronçon Dakar-Tambacounda. Encore ce fameux « fast-track » ! Nous verrons.
Alors, y a-t-il vraiment de quoi pavoiser avec ce bruyant TER
Une autre question du journaliste : « Vous parlez souvent de la stratégie des trois axes stratégiques avec des projets pour le maillage du pays. Où en êtes-vous ? » Il répond qu’ils ont défini la stratégie (encore) et que c’est la première phase qu’ils sont en train d’exécuter en urgence. « Ainsi, poursuit-il, en 2020, nous avons finalisé la stratégie (encore la stratégie) et réglé les conditions, à savoir le cadre institutionnel, en créant la société nationale des chemins de fer (SNCF), en mettant sur orbite aussi les grands trains du Sénégal (GTS), et la partie TER ». Il est déjà Secrétaire d’État au réseau ferroviaire et va donc cohabiter avec un Directeur général de la Société nationale des Chemins de Fer (SNCF) devenue, je crois, la Société des Chemins de fer du Sénégal (projet de loi voté le 22 mai 2020) et un Directeur général des « Grands Trains du Sénégal (GTS) ». Ce n’est pas tout : le grand TER a, naturellement, une gestion autonome. Il a été créé, pour sa prise en charge, la Société nationale de Gestion du Patrimoine du Train Express régional (SEN-TER), avec un directeur général et un grand PCA à la tête. Toutes ces structures fonctionnent avec un personnel pléthorique, recruté de façon anarchique et nous coûtant sûrement les yeux de la tête, pour presque rien. C’est aussi cela la gouvernance « transparente, sobre et vertueuse » du président-politicien.
Revenons à l’interview de notre Secrétaire d’État. Á la même question, il répond : « Nous travaillons aujourd’hui à la préparation de la connexion entre le dispositif du TER et celui du chemin de fer. Des commissions sont mises en place pour réaliser ces programmes, à savoir la liaison sur le trafic voyageur Dakar-Diamniadio. Ainsi, à partir de Diamniadio, voir comment faire pour faire rallier les passagers au reste du Sénégal par train »2. Connexion du TER avec quel chemin de fer ? Et puis, mettre en place des commissions qui vont travailler sur des programmes dont personne ne sait quand leurs conclusions seront mises en œuvre !
Notre Secrétaire d’État poursuit : « Mais, il faut travailler sur des rails sécurisés, des trains assez confortables, pas comme ceux du TER évidemment. En tout cas pour qu’on ne soit pas choqué si on descend du TER pour prendre le train du Sénégal. Et tout cela demande aujourd’hui des études préalables. Mais en attendant que le TER démarre dans le semestre qui va suivre et qu’on mette aussi sur orbite les grands trains du Sénégal. » C’est terrible ce qui nous arrive avec cette gouvernance du comédien Macky Sall. Nos « grands trains » auront donc beau être confortables, ils ne le seront jamais comme le TER. Nos amis travailleront donc pour que le voyageur qui descend du TER pour prendre le train du Sénégal ne soit pas choqué.
Pour prendre le train du Sénégal ! Ce TER sera donc si confortable qu’il ne sera pas un train du pays. Il le sera peut-être de la France. C’est fort probable. Il faut conclure avec cette longue balade au cœur des chemins de fer du Sénégal ou de ce qu’il en reste, ces chemins de fer à plusieurs visages. Elle me laisse une forte impression, peut-être même la certitude que le politicien pur et dur qui nous dirige préfère de loin les investissements de prestige aux investissements de développement. Toute sa préoccupation, c’est de frapper l’imagination des pauvres populations et il y arrive souvent, malheureusement. Les milliards que ce TER tout de mensonges et d’escroquerie a engloutis, pourraient bien être plus utilement investis ailleurs. Le Léman Express, ligne transfrontalière entre la France et la Suisse, est long de 240 km et desserre 45 gares. Réseau RER transfrontalier le plus long d’Europe, il transporte chaque jour près de 50.000 voyageurs. Pourtant, il n’a coûté 1,85 milliard d’euros, soit un peu plus de 1200 milliards de francs CFA, le coût de notre TER de 34 km.
Rappelons aussi que, en France, pendant les longs week-ends, la SNCF mobilise 1800 TGV sans compter les nombreux autres moyens de transports. Alors, y a-t-il vraiment de quoi pavoiser avec ce bruyant TER, notre seul patrimoine ferroviaire après 61 ans d’indépendance ? Basta waay !
Mody Niang
1 J’ai cité fidèlement. Le lecteur attentif constatera dans la réponse des problèmes. Á qui les imputer ? Á la journaliste ou à l’éminent Directeur général ? Je n’en sais rien.
2 J’invite le lecteur à s’arrêter sur la troisième phrase. J’espère qu’il y comprendra quelque chose