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21 juin 2025
MOR TALLA KANE RELEVE LES CONTRADICTIONS DE L’ETAT
Le Directeur exécutif de la Confédération nationale des employeurs du Sénégal (Cnes) note une contradiction entre à la fois un besoin de financement des entreprises et la pression fiscale sur celles-ci
Le Directeur exécutif de la Confédération nationale des employeurs du Sénégal (Cnes) note une contradiction entre à la fois un besoin de financement des entreprises et la pression fiscale sur celles-ci. «Il faut absolument qu’on arrive à un seuil de soutenabilité qui ne remet pas en cause la relance, parce qu’elle est plus importante. C’est elle qui nous permet de reconstituer notre économie, de reconstituer les ressources à la fois des entreprises mais aussi de l’Etat. Et si on ne fait pas attention, on risque de compromettre cette relance par les surcoûts liés à la pression fiscale», alerte Mor Talla Kane.
Le Directeur exécutif intervenait hier, à un panel sur la «Mondialisation, croissance, développement et émergence», organisé par le Groupe Seneweb, qui fêtait son 20e anniversaire. L’évidence, souligne-t-il, est que la pandémie du Covid-19 a laissé beaucoup de traces, y compris la raréfaction des ressources aussi bien pour les entreprises que pour l’Etat. Par conséquent, la relance exige beaucoup de moyens financiers de la part des entreprises pour à la fois suivre le cours de la hausse des prix des matières premières, des coûts de transport au plan international, entre autres. «Il y a une inflation galopante que les entreprises sont en train de suivre et au même moment, l’Etat qui a beaucoup donné lors de la pandémie pour la résilience est certainement à cours de ressources aujourd’hui. Et donc le moyen qui est trouvé, c’est de mettre une pression fiscale supplémentaire», semble regretter M. Kane.
Le panéliste demande à l’Etat de vaincre les démons dans la gouvernance économique. Mor Talla Kane explique : «Le gouvernement prend de bonnes réformes, mais il n’arrive malheureusement pas au bout de ces réformes. Mais dans l’opérationnalisation, la conduite, on a toujours des retards ou bien on arrête net les reformes qui auraient pu transformer l’environnement économique du pays.» A l’en croire, c’est souvent des réformes de deuxième génération qui touchent à des choses pratiquement importantes. Ce qui les rend difficiles à mener dans toutes les économies. «On gagnerait à pouvoir nous accrocher à ces réformeslà et les conduire jusqu’à terme, quoi qu’il en coûte aux différents acteurs. Mais parce qu’on a souvent des résistances de part et d’autre, parfois du privé ou bien de l’Administration ou du politique…», explique le Directeur exécutif de la Cnes. Il en veut pour preuve les nombreuses réformes amorcées au lancement du plan Sénégal émergent.
Par exemple, la réforme structurante du Code du travail. «On ne dit pas qu’il faut mettre dans l’insécurité les travailleurs, mais le mode d’organisation du travail est dépassé aujourd’hui par l’environnement. Il faut qu’on ait le courage de se parler, de sécuriser, mais aussi de transformer autrement le mode du travail. Il faut permettre d’accompagner toutes ces difficultés que nous aurons en travers et qui nous mettent en compétition avec les autres. Si on ne les fait pas, d’autres le feront et sur le marché, ce sont des gens qui prendront leurs décisions qui seront les grands gagnants», plaide Mor Talla Kane
«VOUS NE POUVEZ PAS DEMANDER A L’UNIVERSITE DE NE PAYER QUE LE SALAIRE NET ET ENSUITE LUI DEMANDER DE PAYER DES IMPOTS»
ENTRETIEN AVEC… Malick Fall, Secrétaire général du Saes
Le gel des comptes de l’Ugb par le Fisc a provoqué la colère du Syndicat autonome de l’enseignement supérieur qui parle de «harcèlement fiscal» que subissent les universités. Dans cet entretien, le Sg du Saes, Malick Fall, informe qu’il s’agit d’une double imposition, parce que les salaires payés aux enseignants et personnels des universités sont imposés. Selon lui, il faut ouvrir des discussions pour une démarche plus cohérente.
Vous avez décrété 48 heures de grève pour dénoncer le «harcèlement fiscal» que subissent les universités. Dites-nous pourquoi parlez-vous de harcèlement ? Les universités ne doivent-elles pas payer des impôts ?
Nous sommes les premiers à prôner le civisme fiscal. Dans les discussions que nous avons entre nous, nous sommes les premiers à demander que les impôts soient payés. Parce que c’est sur cette base que les différentes activités de l’Etat sont réalisées. Nous ne pouvons pas être des universitaires et protéger des délinquants fiscaux. Le problème qui se pose : le ministère de l’Economie et des finances dote les universités de budgets. Sur la base du budget voté à l’Assemblée nationale alloué à l’enseignement supérieur, il y a une répartition qui est faite aux universités. Cela, c’est le ministère de l’Economie et des finances qui en est responsable, les agents comptables des universités sont des éléments du ministère de l’Economie et des finances. Eux-mêmes, ils savent si les dotations des universités sont suffisantes pour couvrir les salaires et les charges sociales. C’est ce même ministère, à travers un de ses démembrements, la Dgid, qui va venir prélever des impôts. Le ministère, à travers le budget qu’il a fait voter, met en place la dotation des universités et il sait également quelles sont les charges des universités. Ils savent si les universités, en fonction des dotations qu’elles reçoivent, sont capables ou non de payer les impôts. Ça c’est la première chose, la deuxième c’est que, depuis un certain temps, certaines universités voient les salaires être payés directement par le Trésor public. Le Trésor public ne verse que le net à payer. Cela veut dire dans les salaires globaux où il faut prélever les impôts et les cotisations sociales, c’est dans ce salaire brut qu’il prélève les impôts et les cotisations sociales. Quand on donne à un enseignant ou personnel de l’université un net à payer, cela suppose que les impôts et les cotisations sociales ont été prélevés. Vous ne pouvez pas demander à l’université de ne payer que le net, en sachant que c’est dans le brut qu’il faut prélever les cotisations sociales et les impôts, et ensuite demander à l’Université de payer des impôts. Cela veut dire qu’on payerait deux fois l’impôt. Nous sommes tous responsables et nous prônons le civisme fiscal. Ce qui est important pour nous c’est que tout le monde se mette autour d’une table, qu’on élucide toutes ces questions et que l’on reparte sur de nouvelles bases. Je pense que c’est la volonté affichée par le ministère de l’Economie et des finances. J’ai eu un entretien avec le ministre et je pense que nous allons aller dans ce sens, c’està-dire se retrouver autour d’une table pour que toutes ces questions soient élucidées et qu’on parte sur de nouvelles bases. Nous avons rencontré le Secrétaire général honoraire du Syndicat des impôts et domaines et nous avons convenu, avec lui, de nous retrouver pour essayer de discuter ensemble. Parce que nous sommes des entités de l’Administration et que nous n’avons pas besoin de nous tirer dessus car nous sommes mus par la même détermination de faire notre travail correctement.
Qu’est-ce qu’il faudrait faire pour trouver une solution à ce problème, une exonération fiscale ou une augmentation du budget des universités ?
Si aujourd’hui dans les universités, le Trésor public, comme on l’a constaté actuellement pour certaines universités, paie les salaires, cela veut dire qu’ils ont prélevé les impôts. La discussion c’est de mettre en cohérence tout cela et que cela ne remette pas en question l’autonomie financière des universités. L’autre chose, c’est que nous avons toujours prôné un budget de vérité pour les universités. Le budget de vérité, c’est quoi ? C’est de calculer le coût unitaire d’un étudiant. Et le ministère de l’Economie et des finances a tous les éléments pour pouvoir calculer combien coûte un étudiant. Si on calcule le coût unitaire d’un étudiant et qu’on le multiplie par le nombre d’étudiants, cela permettra de savoir à peu près le besoin. On va y ajouter bien sûr les charges, le paiement de l’électricité, l’eau, le téléphone. Ils ont des méthodes de calcul pour savoir à peu près un budget de vérité pour les universités. Après, toutes ces questions seront derrière nous
L’autre point qui vous a poussé à aller en grève c’est «l’inertie et le dilatoire du gouvernement, sur l’ensemble des points de revendication». Qu’est-ce que vous reprochez aux autorités ?
Sur les négociations, le Saes avait déposé un préavis de grève et, dans ce préavis de grève, les points de revendication portaient sur les budgets des universités, la finalisation des infrastructures et les textes de gouvernance et sur la gouvernance de la recherche. Nous avons été rattrapés par l’un des points, notamment le budget des universités qui, pratiquement, est à l’origine de ce que nous avons appelé harcèlement fiscal effectué sur les universités. Nous avions mis en place, dans le cadre des négociations avec le gouvernement, une commission sur tout ce qui est gouvernance de la recherche et certains textes complémentaires. Parallèlement, il y a eu une autre commission qui a travaillé sur les textes des universités. On avait demandé à chaque université de travailler sur les textes qui la régissent et les universités ont fait le travail. Ensuite, les textes ont été envoyés au ministère qui les a transmis au Secrétariat général du gouvernement. C’est là que les choses traînent. Il y a un seul texte qui a été adopté par le Conseil des ministres, c’est celui qui organise le fonctionnement de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar. Pour les autres universités, les textes sont restés au niveau du Secrétariat général du gouvernement. C’est pourquoi nous avons demandé à ce que ces textes soient étudiés le plus rapidement possible pour que nous puissions mettre en place des organes de gouvernance dans les universités, notamment le Conseil académique et le Conseil d’administration. Il y a la question de la recherche, une commission a été mise en place. Elle a bien travaillé et il nous reste à faire la restitution. Nous avons prévu une rencontre avec le ministre de l’Enseignement supérieur et ses services, pour faire la restitution de ces travaux. Une fois qu’on aura fait la restitution de ces travaux et qu’on aura validé ces textes, ils pourront être envoyés dans les universités pour être étudiés, amendés et adoptés. A partir de ce moment, le ministre de l’Enseignement supérieur pourra continuer la procédure pour que, si c’est un décret, le Président le signe ou, si c’est un arrêté, lui-même le signe.
Est-ce que ce sont là les gages, pour une année universitaire apaisée ?
Nous, en tant qu’enseignants, nous ne sommes pas recrutés pour aller en grève, nous sommes recrutés pour enseigner et faire de la recherche. Tout ce que nous demandons c’est que les moyens nous soient donnés pour qu’on puisse s’acquitter convenablement de nos tâches. Nous ne sommes pas là pour perturber le système de l’enseignement supérieur, nous travaillons pour que l’enseignement supérieur soit rayonnant. S’il y a des manquements, nous serons obligés de nous arrêter pour dire à l’autorité et à l’opinion que ça ne marche pas.
Euh…Comment dire…Je ne sais pas ce que vous en penserez (vous me direz), mais je commence sérieusement à en avoir assez d’entendre parler de l’âge de Mbougar Sarr ou de sa couleur de peau. D’accord, on a compris, leçon sue, comme à l’école primaire : il est noir (c’est assez visible n’est-ce pas), il a 31 ans, c’est l’un des deux plus jeunes lauréats de toute l’histoire du Goncourt, Ndeysaan (il serait né trois ans plus tard cheuteuteut…), et c’est le premier africain subsaharien à l’avoir remporté. Youpi ! C’est bon ? Ils sont contents, les statisticiens ? Et voilà que ma colère des toutes premières lignes (une vraie mauviette celle-là) cède la place à la résignation…Il y a des gens comme ça : vous leur parlez Littérature, ils jouent à «Des chiffres et des Lettres», vous refourguent leurs statistiques, comme s’il fallait forcément le ranger quelque part, le cloisonner, le cerner. Mbougar Sarr est écrivain, et il dit qu’«il n’y a pas d’âge en littérature» !
Dans «La plus secrète mémoire des hommes», son romanGoncourt, Mbougar fait dire à l’un de ses personnages que derrière les œuvres des «grands écrivains», il y a des «débats mortels». Chez nous, à Sunugal, ça tombe bien, on est dans le débat à longueur d’années, du wax sa xalaat national (nachional, en prononciation locale), et on est surtout «mort de rire» en ce moment !
D’abord, il y a ceux qui se sont réveillés en sursaut, même pas débarbouillés d’ailleurs, dérangés par les cris de joie du dehors, et qui se sont sentis obligés de hurler en même temps (on récupère comme on peut le succès des honnêtes gens n’est-ce pas) que la foule ; ce qui ne les empêchera absolument pas de prendre part au débat.
Vous avez aussi les lecteurs de 4ème de couverture, qui sont au bouquin ce que les «titrologues» sont au journal-papier : ils ont aussi leur avis sur le sujet
Vous avez encore ceux qui découvrent miraculeusement (ça sert aussi à cela, le Goncourt) que Mbougar Sarr a aussi écrit «De purs hommes». Ils ne sont pas allés plus loin que le titre ou quelques extraits, mais ils savent ce qu’on y raconte. Sacrilège : le gosse (pardon, on se laisse si facilement emporter), l’auteur fait «l’apologie de l’homosexualité». Vous avez dit Haram ?
Les plus drôles ? Vous avez le choix : entre ceux qui ont changé d’avis, et qui ont retiré leurs félicitations publiques à Mbougar Sarr, lorsqu’ils ont découvert «De purs hommes», et les Censeurs de Jamra, Mame Mactar Guèye et sa clique, qui ont décidé de jouer les Penseurs. De C, à P, on parle d’un grand saut ! Tonton MMG (ça fait nom de rappeur vous ne trouvez pas), si tu passais par-là, il en où est ton comité de lecture ? Je ne voudrais pas avoir l’air de te bousculer, mais le Peuple attend ! Des arguments à la mesure de Mbougar si possible : autrement dit, pas de waxi kessew kessew, ni de waxi picc.
Bon, je vous prends tous à témoin : qu’il ne vienne pas dire que je ne l’ai pas prévenu. Mbougar Sarr, ce n’est pas un petit morceau : il a «fait ses humanités», il a une «méthode de travail», «un goût pour la discipline et la curiosité intellectuelle», l’amour des mots aussi. Ecrire, doit-on le rappeler, c’est un acte solitaire, et les spécialistes disent que les bons textes, on les enfante dans la douleur. «Lorsque je souffre au milieu des nuits pour écrire une phrase, ditil, personne ne vient me la souffler. Je suis seul. C’est du travail, de la patience, de la lenteur.»
En attendant, par ici, vous tombez si souvent sur des bouquins qui n’ont le goût ni du sang ni celui de la sueur, que vous n’êtes plus déçus. Leurs auteurs ? Ils plastronnent, «plafonnent» et postillonnent sur nos écrans, de pseudo-écrivains qui font dans la gloriole, satisfaits pour ne pas dire confortablement assis sur leurs certitudes. La faute à certaines maisons d’édition, de véritables boutiques celles-là, qui publient tout et n’importe quoi : il suffit de passer à la caisse.
La faute, aussi, à une critique complaisante : à force d’inviter les mêmes personnages, ils finissent par s’imposer au public, et c’est cette présence, pour ne pas dire cette omniprésence, que l’on va confondre avec le talent, ou la crédibilité. Quand vous ne tombez pas sur un rédacteur en chef qui vous refile le torchon que son ami d’enfance a le culot d’appeler «mon bouquin», et défense de massacrer ce chef d’œuvre à la tronçonneuse ! Le stylo rouge, vous oubliez hein !
Chez les auteurs, toujours, vous avez ceux que l’on n’ose pas (plus) critiquer, pas publiquement en tout cas, les intouchables : ils sont établis, ont publié deux-trois ouvrages, et cela fait bien longtemps qu’ils ne doutent plus.
Quant aux cérémonies de dédicace, allez-y si vous avez des troubles du sommeil : la plupart d’entre elles sont soporifiques, fades, et «ils» s’écoutent parler. Le livre dans tout ça ? On parlera moins de lui que de l’auteur, de sa vie et de ses 35 bàjjen (tantes paternelles) ; comme Maty Thiam Dogo.
Allez, je retourne à mes casseroles, le titre d’un ouvrage sommeille peut-être ici, quelque part sous le riz cramé de l’avant-veille. Essayez aussi chez vous : Mbougar Sarr dit que c’est en récurant une casserole qu’il a trouvé le titre de son livre : «Terre ceinte.» A jeudi !
«CE QUI NOUS INTERESSE, C’EST DE BIEN FINIR CES ELIMINATOIRES»
Malgré la qualification pour le prochain tour, Aliou Cissé compte finir les éliminatoires de la meilleure des manières. En conférence de presse, le sélectionneur national a abordé beaucoup de questions concernant la rencontre contre le Togo comptant pour la cinquième journée de la poule H. Pour le technicien sénégalais, l’objectif des Lions est de remporter cette partie et de préparer sereinement la coupe d’Afrique qui s’approche à grands pas.
Comment comptez-vous aborder cette rencontre après votre qualification pour le second tour ?
C’est vrai qu’on s’est donné la possibilité de nous qualifier au bout de quatre journées. Mais là, on parle encore de football international et tous les matchs sont difficiles. Le danger pour nous le Sénégal, c’est ne pas aborder ce match avec du sérieux et de la concentration surtout. Nous allons essayer de tout faire pour gagner. On sait que ce ne sera pas un match facile du fait que le Togo est allé gagner au Congo et on sait que c’est difficile d’aller jouer là-bas et remporter trois points. Ils l’ont fait et aujourd’hui, j’ai envie de dire qu’ils vont le matérialiser face au Togo. Nous savons qu’on n’aura pas beaucoup de matchs de préparation pour la Coupe d’Afrique des Nations (Can).Notre temps de préparation ne sera pas long. Ces deux matchs doivent nous permettre de préparer cette Can très importante qui est très attendue par notre pays.
Comment comptez-vous faire si l’équipe togolaise joue avec un bloc bas ?
Les blocs bas sont des systèmes difficiles à trouver, mais en réalité, nous sommes assez armés depuis quelque temps face à ces genres d’équipe. Je ne peux pas savoir ce que Paulo Duarté apportera pour ce match. Il y a une conférence de presse, mais l’expérience nous montre que sur le terrain, ce sera peut-être autrement. Personne ne peut prédire la physionomie du match, comment cela peut se dérouler de la première jusqu’à la 90ème minute. Une chose dont je suis sûr, c’est que le Togo ne jouera pas en bloc bas.
Quelle stratégie comptez-vous utiliser pour remporter cette partie ?
Je ne pourrai pas vous parler de mon schéma. En tout cas, le Sénégal a de la qualité quantitativement et qualitativement. Nous avons des joueurs qui sont prêts. Tous les 24 sont prêts à honorer le maillot de l’équipe nationale du Sénégal. Donc, l’important, c’est de bien préparer le match et d’être concentré et appliqué.
Le Sénégal est la première nation du football africain, mais on a l’impression que le jeu n’est pas assez fluide. Comment expliquez-vous cela ?
Je crois que nos statistiques et nos résultats parlent d’euxmêmes. Vous parlez de l’équipe première en Afrique. Vous parlez de l’équipe qui a un ballon d’Or africain. Nos joueurs sont nominés partout sur le continent et partout dans le monde. Nous avons été finalistes de la dernière CAN et participé à la dernière Coupe du Monde. Aujourd’hui, nous connaissons notre valeur. Quand vous me dites que le jeu n’est pas huilé et que vous me parlez de possession, je me pose réellement la question de savoir si vous êtes vraiment allé regarder les statistiques en termes de possession depuis pratiquement 1 ou 2 ans.Nous continuons à travailler avec beaucoup d'humilité. Ce n’est jamais facile de jouer en Afrique. Les matchs sont âprement disputés.Beaucoup de gens regardentle Sénégal, mais j’aimerais beaucoup que vous regardiez la façon de jouer des autres équipes. En quatre matchs, nous avons marqué 12 buts. Si cela n’est pas efficace, je ne sais pas ce qu’il faut faire. Ce qui nous intéresse, c’est de bien finir ces éliminatoires de la Coupe du Monde afin de bien aborder la CAN.
Est-ce que la Can 2022 sera la bonne pour vous ?
C’est ce que nous voulons. Nous y travaillons depuis 5 ou 6 ans. En 2017, cela faisait plus de 10 ans que le Sénégal ne s’était pas qualifié à la Coupe du Monde. On y est retourné et nous sommes les derniers finalistes de la CAN 2019. Avec la qualité que nous avons, c’est normal que tout le monde attende que le Sénégal aille gagner facilement la Coupe d’Afrique. Maintenant, je ne cesserai de le dire, il y a d’autres potentiels champions que le Sénégal. Ce sera une Can très difficile. Tout le monde parle de nous, c’est bien. Cela veut dire que les gens reconnaissent le travail que nous faisons, la qualité de nos joueurs et de notre équipe. Mais croyez-moi, la Coupe d’Afrique, je la connais très bien, pour l’avoir vécue en tant que joueur mais aussi en tant que coach. Nous allons vers notre troisième CAN et je peux vous assurer que ce sera une CAN ouverte et très difficile. J’espère qu’à la fin, le Sénégal sera vainqueur.
Quel commentaire faites-vous de votre nomination dans la liste des 25 meilleurs sélectionneurs du monde ?
C’est une fierté et une reconnaissance pour nous d’être parmi les 25 sélectionneurs pour le titre de meilleur sélectionneur du monde. Un sélectionneur n’est jamais seul autour de lui, il y a des joueurs compétents qui ont de la qualité, des garçons patriotes que l’on voit tous les jours à côté. On arrive à mettre notre philosophie en place et ils adhèrent au projet. J’ai envie de dire que cette nomination, c’est pour le football sénégalais. Nous en sommes fier. Les joueurs nous ont félicité. C’est bien pour le football et pour nous. Cela prouve que nous sommes en train d’abattre un travail reconnu et c'est encourageant.
GAGNER ET LANCER UN SIGNAL FORT POUR LA CAN 2022
Eliminatoires coupe du monde Qatar 2022 : Togo/Sénégal 19 heures
L’équipe nationale de football du Sénégal croise ce soir à 19 heures le Togo pour le compte de la cinquième journée des éliminatoires de la coupe du monde, zone Afrique. Après avoir réalisé un parcours sans faute depuis le début de cette compétition, le Sénégal va tenter de confirmer son statut devant les Eperviers au stade Kégué de Lomé.
Le Sénégal défie aujourd'hui le Togo au stade Kégué de Lomé à 19 heures pour le compte de la cinquième journée des éliminatoires de la Coupe du monde Zone Afrique. Une rencontre importante pour les hommes de Aliou Cissé qui ambitionnent de faire un carton plein pour cette première phase. Après avoir validé leur ticket qualificatif, ils devront s’attendre à un match difficile. Malgré leur statut de première nation africaine, ils devront sortir le grand jeu afin de remporter cette partie face à des Togolais déterminés à infliger une défaite aux hommes d’Aliou Cissé en compétition officielle. Pour ce duel, le technicien sénégalais pourra compter sur ses onze titulaires à l’exception du défenseur Abdou Diallo testé positif au Covid-19. Dans le camp adverse, les Eperviers comptent jouer à fond leur chance dans cette rencontre. Malgré le forfait de beaucoup de joueurs comme l’attaquant Kodjo Laba, Barcola Malcolm et Gustave Akueson, le technicien Paulo Duarté compte aligner des joueurs capables de déjouer les plans d’Aliou Cissé.
ABSENCE D’ABDOU DIALLO, PAPE ABDOU CISSE EN SAUVEUR
En défense, Kalidou Koulibaly sera sans doute associé à Pape Abdou Cissé. Auteur d'un bon début de saison avec Naples (Serie A), le capitaine des Lions aura un rôle capital. Les deux joueurs qui n’ont pas l'habitude de jouer ensemble auront la lourde tâche de contenir les attaquants adverses. Dans les buts, Edouard Mendy devrait débuter. Quant à Sadio Mané, il devrait s'occuper de l'animation offensive des «Lions». Compte tenu de ses dernières prestations avec l'équipe nationale et en club, le natif de Bambaly a suffisamment montré des qualités nécessaires pour porter l’équipe. A ses cotés, Famara Diédhiou devra à nouveau garder sa place de titulaire malgré le retour de Boulaye Dia blessé lors du dernier rassemblement de l’équipe. Auteur d’un triplé contre la Namibie, l’attaquant de l'Alanyaspor (Süper Lig) voudra à nouveau être décisif.
LE SAES EN PHASE AVEC LE RECTEUR AHMADOU ALY MBAYE
Polémique autour de la nomination d’un directeur à l’Ife
L’arrêté de nomination d’un Directeur intérimaire à l’IFE pris par le Recteur Ahmadou Aly Mbaye est tout à fait légal et conforme aux textes de gouvernance de l’UCAD : c’est la conviction du coordonnateur SAES Campus de Dakar, Abdoulaye Dieng. Il s’exprimait ainsi suite à la sortie les membres du Sudes / ESR qui accusent en effet Ahmadou Aly Mbaye d’avoir installé une anarchie à l’Institut de Français pour les Etudiants étrangers (IFE), au point de rendre l’établissement ingouvernable en nommant à la tête de l’institut un enseignant de rang A. Convaincu que ces derniers versent dans le registre d’allégations fausses à l’endroit du Directeur des études, Abdoulaye Dieng affirme que les actes de nomination pris par le Recteur ne souffrent d’aucune illégalité.
Selon lui, l’actuel Directeur intérimaire étant Directeur des études au moment du départ à la retraite de son prédécesseur, le Recteur est fondé à le nommer intérimaire contrairement à l’accès par la requête du «candidat spontané» à l’intérim pour lequel on aurait pu lui faire des reproches. «A ce sujet, les collègues récalcitrants de l’IFE et le SUDES qui leur sert de parapluie doivent savoir qu’un Directeur intérimaire n’est pas élu mais nommé et que ce dernier pouvoir est strictement dévolu au Recteur sous la tutelle institutionnelle de qui sont placés tous les instituts d’université dont il est le Président du Conseil d’administration. L’IFE étant un institut d’université, il ne peut pas se soustraire aux dispositions règlementaires et académiques de l’UCAD. Toutefois, les instances délibérantes peuvent toujours se réunir pour entériner les décisions », souligne le syndicaliste.
Pour lui, ses collègues frondeurs de l’IFE doivent plutôt dire à l’opinion qu’après avoir déféré à la convocation de l’actuelle direction qu’ils récusent, contre la logique de boycott tous azimuts initialement empruntés, ils ont confisqué illégalement les copies des étudiants qui attendent jusqu’à présent leurs résultats des examens du 2nd semestre pour continuer leur parcours de formation dans les facultés et autres établissements de l’UCAD. « Qui plus est, ils se sont opposés physiquement à la tenue des tests d’entrée des nouveaux arrivants qui était prévue ce lundi 8 novembre 2021.
De telles pratiques, indignes d’un Enseignant-chercheur, sont à bannir à l’intérieur de l’espace universitaire régi par la lumière du savoir et non par les ténèbres de la manière forte », déplore le coordonnateur avant de rappeler qu’une commission d’enquête avait été mise en place par leRecteur pour faire la lumière sur la nomination après son interpellation par le coordonnateur du campus SUDES de Dakar, dans une lettre qu’il lui avait adressée et dont le Directeur intérimaire de l’IFE qu’ils contestent était curieusement ampliatif. « C’est le lieu de dire que ce dernier est bien de rang magistral et qu’il dispose de son décret de nomination dans le corps des Professeurs assimilés, à compter du 1er octobre 2020», renseigne-le syndicaliste
Ainsi, poursuit-il, avec l’existence de telles preuves factuelles auxquelles s’ajoute la légalité de l’arrêté de nomination du Directeur intérimaire, aucune plainte ne pouvait connaître un autre sort que le classement sans suite. «Là encore, le collègue plaignant s’est trompé de cible : à supposer qu’il y ait usurpation, l’initiative d’ester doit provenir de la personne morale de l’UCAD, le Recteur en l’occurrence, et non pas de lui qui n’est ni de près ni de loin lié à la fonction », laisse-t-il entendre.
ZAKARIA SALL TRAINÉ EN JUSTICE PAR SON ÉPOUSE POUR CALOMNIE ET ABANDON DE FAMILLE
En guise de réparation, la plaignante Aissata Sall Kane réclame 20 millions Fcfa. Le jugement sera rendu le 24 novembre prochain
Accusé d’abandon de famille et de calomnie au préjudice de sa femme, Zakaria Sall a comparu hier devant le tribunal correctionnel de Dakar. En guise de réparation, la plaignante Aissata Sall Kane réclame 20 millions Fcfa. Le jugement sera rendu le 24 novembre prochain.
Les époux Sall (Zakaria et Aïssata Sall Kane) ne sont plus en odeur de sainteté. Pourtant, en dehors des liens de mariage, Aissata Sall Kane et Zakaria Sall sont apparentés. Ils se sont connus aux Etats-Unis et sont tombés follement amoureux l’un de l’autre. C’est ainsi qu’ils ont décidé de se marier. De cette union sacrée est née une fille. Malheureusement, leur couple commence à battre de l’aile et les disputes deviennent de plus en plus nombreuses. D’où leur décision d’entamer la séparation de corps. La plaignante qui poursuit son mari pour abandon de famille et calomnie dit avoir vécu l’enfer dans son foyer. Elle raconte que son époux la battait alors qu’elle était enceinte. «Ne pouvant plus supporter les violences verbales et psychologiques, j’ai décidé de mettre fin à la relation. Non seulement Zakaria a abandonné le domicile familial, mais aussi il a colporté des calomnies à mon égard. Il a écrit une lettre à mon supérieur pour leur dire que j’ai excisé ma fille qui vient juste de souffler ses deux ans. Pour que je puisse garder mon travail, on m’a exigé de faire un diagnostic à ma fille pour être sûr qu’elle n’a pas été touchée. Il avait l’intention de me nuire et de me décrédibiliser à l’Unicef. Pourtant, c’est moi qui l’entretenais et le nourrissais. Lorsque j’ai introduit une demande au tribunal pour la garde de notre enfant, on me l’a accordée. La pension alimentaire était fixée à 25.000 francs par mois», a-t-elle conté. Des accusations balayées d’un revers de main par le prévenu qui dit n’avoir jamais eu l’intention de nuire à sa femme. A l’en croire, il est resté durant 18 mois sans voir sa fille. «Lorsque j’ai eu des échos qu’elle était partie au village précisément au Fouta, je me suis dit qu’elle allait exciser notre fille, car c’est la tradition de nos ancêtres et j’ai envoyé un message à son supérieur pour l’avertir. Cela m’a permis d’avoir la confirmation que cela n’a pas eu lieu. Pour la pension alimentaire de ma fille, je lui envoyais sur le numéro de mon épouse, mais elle m’a bloqué, raison pour laquelle elle ne recevait pas mes messages», dit-il pour sa défense.
LA PARTIE CIVILE RECLAME 20 MILLIONS
Me Borso Pouye conseil de la partie civile, trouve que le mis en cause est de mauvaise foi, car il pouvait envoyer l’argent par la poste. «L’abandon de famille est avéré. Ma cliente Aissatou, qui est ma nièce, est fonctionnaire aux Etats-Unis. Lorsque j’ai voulu réconcilier le couple, Zakaria Sall a saisi l’Unicef pour dénoncer sa femme d’avoir excisé sa fille. Ce qui est archifaux, car l’homme de l’art a prouvé le contraire. Il a dit sournoisement que l’Unicef est chargé du suivi de l’enfant. Il avait l’intention de lui nuire, car l’abandon de la famille est manifeste et la calomnie ne souffre d’aucune contestation», tranche l’avocate. D’après Me Borso Pouye, l’Unicef payait 20.000 dollars par mois (soit 10 millions Fcfa) à l’époux de sa cliente lorsqu’il l’accompagnait pour ses voyages. Suffisant pour que l’avocate réclame 20 millions Fcfa pour la réparation du préjudice. Une demande que rejette Me Amadou Ali Kane, avocat de Zakaria Sall, qui souligne que son client a été traité de drogué, de chômeur et de Sans Domicile Fixe (Sdf). Pourtant, il était agent immobilier à Los Angeles, informe-t-il. «Après avoir fait connaissance avec la dame, il l’a épousée avant de tout abandonner pour la suivre», indique l’avocat de la défense qui ajoute que son client a toujours versé la pension alimentaire. «Ils n’ont pas divorcé juridiquement, mais la partie civile l’a expulsé de sa maison avant de saisir la justice pour la garde de l’enfant. Son épouse est halpulaar, raison pour laquelle il a posé la question à l’Unicef pour savoir si sa fille n’avait pas subi d’excision au Fouta. Il n’a fait que poser des questions. Mon client n’avait pas l’intention de nuire», rassure Me Kane qui a plaidé la relaxe. La décision sera rendue le 24 novembre prochain.
TRAQUÉS, ARRÊTÉS ET EMPRISONNÉS, LA DÉTRESSE DES SÉNÉGALAIS VIVANT EN GUINEE ÉQUATORIALE
Que se passe-t-il en Guinée Equatoriale ? C’est la question que se posent de nombreux étrangers vivant dans cette ancienne colonie espagnole
Les étrangers vivant en Guinée Equatoriale ne savent plus à quel saint se vouer. Depuis quelques semaines, ils font face à une rigoureuse traque dont ils ignorent les motivations. A l’image des autres nationalités, les Sénégalais ne sont pas épargnés. Ils sont traqués, arrêtés, malmenés et jetés en prison. Gagnés par la peur, ils lancent un cri de détresse et interpellent le chef de l’Etat, le Président Macky Sall.
Que se passe-t-il en Guinée Equatoriale ? C’est la question que se posent de nombreux étrangers vivant dans cette ancienne colonie espagnole. En effet, depuis quelques semaines, les «étrangers» qui y vivent sont victimes d’une pratique qui ne dit pas son nom. Et dans ce lot de personnes en danger, il y a un bon nombre de Sénégalais. Selon des informations que nous avons obtenues auprès de nos concitoyens, une chasse à l’homme a été déclenchée depuis quelques jours dans Malabo la capitale et plusieurs autres villes comme Bata. « Ils procèdent à des arrestations et ne prennent même pas le temps de nous notifier les motifs de ces actes. Le premier jour, ils ont interpellé les gens qui n’avaient pas de papiers de résidence. Donc, des personnes en situation irrégulière. Mais par la suite, ils ne regardent même pas les papiers. Ils font des descentes et procèdent directement à des arrestations », nous informe ce Sénégalais basé à Malabo.
Selon notre informateur, la même situation est notée dans d’autres villes dont Bata. « Ils sont nombreux à se retrouver aujourd’hui en prison. Et ce qu’ils vivent là-bas est insoutenable. Ils sont dans de difficiles conditions et sont maltraités comme des chiens. Ici, les droits de l’Homme ne sont pas respectés et ceux qui ne sont pas du pays en souffrent énormément. Ils maltraitent les gens comme des voleurs ou des meurtriers. Nous avons même eu l’information qu’il y a déjà eu un mort à Bata. Il s’agit, selon nos sources, d’un ressortissant burkinabé. Il a trouvé la mort dans une prison», avance-t-il. Installé dans le pays depuis 2012, notre interlocuteur décrit une situation de désolation, de peur et d’incertitude. « Ici, les gens n’osent même pas sortir. Depuis une semaine, les gens ne sortent presque plus. Ils restent chez eux, craignant des arrestations. Ce ne sont pas seulement les Sénégalais qui en souffrent. Il y a aussi les Maliens, les Tchadiens, les Ivoiriens et les autres nationalités. Les ouvriers ne peuvent pas aller au travail.
Les boutiques sont fermées depuis longtemps. Et ici, ce sont les étrangers qui gèrent pratiquement le commerce », détaille-til. Face à cette situation dont ils ignorent les motivations, les Sénégalais vivant au pays de Teodoro Obiang Nguema lancent un appel au chef de l’Etat sénégalais. «Nous sommes africains, mais nous souffrons dans nos propres pays. Aujourd’hui, ce sont même des Africains qui maltraitent leurs frères africains. Nous sommes ici pour gagner notre pain. Nous travaillons dans ce pays, nous payons ici toutes sortes de taxes. Ils demandent des papiers aux gens, alors que nous ne savons même pas où trouver ces papiers. Même les personnes qui ont des papiers en règle, ne sont pas épargnées. Nous ne comprenons pas ce qui se passe. Nous lançons un appel au Président Macky Sall et à son gouvernement pour qu’ils nous viennent en aide le plus rapidement possible», a lancé ce Sénégalais, optimiste.
Par Amadou Canar DIOP
QUI VA DIRE STOP À CES SERIES TÉLÉVISÉES MALOTRUES ?
Des acteurs, n’étant en rien professionnels et constituant des contre-exemples véhiculant des contre-valeurs, comme dans les contrées de Sodome et Gomorrhe, ne peuvent pas s’inviter nuitamment et impunément dans nos foyers
Que m’accompagnent koras et balafong ! L’art est essentiel à la vie. Il cimente nos relations d’altérité et avec d’autres mondes. Il nous permet de tirer ce qu’il y a de meilleur en nous et d’enfouir, au plus profond des abysses, notre côté obscur.
En Afrique, il relève d’ésotérisme, d’historicité et de transmission des savoirs. Les griots mandingues, maîtres de la Kora, après l’avoir conçue, avaient l’obligation de la déposer dans la forêt, pour retourner la chercher des jours après contre une offrande, afin de l’utiliser et de la transmettre de père en fils. Mandela demandait à Baba Maal de persévérer à chanter la paix et la liberté, car la voix d’un artiste a une capacité d’explosion et de persuasion plus grande que celles de nous autres. C’est en cela que les artistes sont associés et mis en avant en tant qu’ambassadeurs dans la lutte pour toutes les grandes causes.
A l’anniversaire de Youssou Ndour, j’ai lu un post d’un de ses fans disant de lui qu’il est le premier Sénégalais à avoir accompli tant de choses. Ce roi est, en effet, le premier Sénégalais plusieurs fois primé même, à l’international, et le 1er des Sénégalais, en raison de la maîtrise de son art. Shéhérazade, grâce au conte, a pu contenir les appétences meurtrières du roi de Perse, Chahriar, durant mille et une nuits, lui faisant reconnaitre ses qualités de cœur et d’esprit, et sauvant ainsi toutes les autres filles de sa contrée.
Ainsi se comporte un digne représentant, un délégué majestueux et implacable. Sembene Ousmane est reconnu par tous ses pairs grâce à ses films qui traversent les temps et les générations, pour avoir délivré des messages irrépressibles. Tout cela pour dire que l’art n’est pas une affaire de petites gens, ni de malotrus. Il aime l’enchantement, la magnificence, la noblesse et doit être porté par de bonnes gens. Cela ne semble pas toujours être bien compris par le «mini-ministre» (comme l’appellent des humoristes d’une radio de la place ; on est dans l’art) en charge de la Culture et, comme par hasard, de la communication, et ses équipes, encore moins par le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra). Ceux-là laissent prospérer un nouveau genre qui ne correspond ni à nos mœurs ni à nos coutumes.
N’est-on pas nommé ministre pour se consacrer à son département durant toute la semaine que pour gérer une base politique comme les «hommes d’équipage» de Baudelaire avec les albatros ? Un poste nominatif s’occupe avec plénitude, responsabilité et courage. Comme chacun peut le constater, pour remplacer les «télénovelas», beaucoup de télévisions se sont tournées vers une offre de séries télévisées locales. Néanmoins, on ne remplace pas le mauvais par le pire. Des acteurs, n’étant en rien professionnels et constituant des contre-exemples véhiculant des contre-valeurs, comme dans les contrées de Sodome et Gomorrhe, ne peuvent pas s’inviter nuitamment et impunément dans nos foyers.
Tout porte à croire que la plupart de ces jeunes femmes et hommes ne savent pas ce qu’ils font et sont sous l’emprise de gourous et d’apprentis sorciers qui leur font miroiter l’argent facile et la starisation. Ils oublient que les artistes qui ont été distingués et reconnus au Fespaco trainent derrière eux des décennies d’expérience et ont blanchi sous le harnais. Il y a de quoi se demander comment des groupes d’industries, tirant leurs bénéfices du pouvoir d’achat des Sénégalais, ont l’outrecuidance d’attacher leur image à des séries de ce genre, alors qu’en matière de responsabilité sociale et environnementale, des actions ayant un impact positif direct sur la société pourraient être menées. Et que dire des chaines de télévision qui irradient ces vilenies ? Il est davantage inconcevable que ces séries jouent avec nos mœurs et nos valeurs et poussent le bouchon jusqu’à se jouer de nos symboles et de nos héros. Quel est leur projet ?
Jadis, le théâtre et le cinéma sénégalais, tout en étant iconoclastes, sublimaient le patriotisme et la citoyenneté, en se positionnant comme une sentinelle de notre culture et de nos traditions. A défaut d’aller dans ce sens, ne touchez pas à nos mœurs ! Les «vautours» ne peuvent pas atteindre des valeurs profondément ancrées. Dans le film «un idiot à Paris», un personnage irrévérencieux disait à l’acteur principal qu’il n’est pas un «idiot» mais est plutôt un I…, l’embarras c’est que le deuxième qualificatif renvoie à ceux-là qui ne changent pas. Il faut donc les arrêter !
Par Majib SENE
RAHMATOU SECK SAMB, LA DEESSE DE LA LITTERATURE
Jamais de mémoire de journaliste, je n’ai assisté à une cérémonie d’hommages où tous les témoignages ont été unanimes.
Jamais de mémoire de journaliste, je n’ai assisté à une cérémonie d’hommages où tous les témoignages ont été unanimes. Unanimes sur le ton. Unanimes sur la rhétorique. Unanimes sur la qualité du récipiendaire. Ce grandissime honneur, seule Rahmatou Samb Seck, auteur de plusieurs ouvrages, lauréate du grand prix du Président de la République, et marraine de la 29e édition de la journée de l’écrivain noir en a eu le privilège.
Le Rwanda, pays invité d’honneur, a été bien représenté par des personnalités de haut rang notamment, le Secrétaire d’état à la culture et le président de l’Association des Écrivains Rwandais. Ce pays aux mille collines a su gérer son destin au point de devenir, aujourd’hui, l’une des plus belles références africaines en matière de développement.
De Alioune Badara Bèye, en passant par Moumar Guèye et tous les intervenants, la marraine a été décrite comme l’une des plus prestigieuses déesses de la littérature sénégalaise, voire africaine. Non seulement sa maîtrise du français est incontestable mais elle a un art unique de peindre et de dépeindre les personnages de ses romans en les rendant vivants, perspicaces, lugubres mais aussi maniaques et démonstratifs par moment.
Cette grande dame appartenant à l’ethnie lébou, est enracinée dans le terroir de son village d’appartenance dont les baobabs et fromagers ont les racines profondément enfouies dans la terre vivante et froide de Mame Coumba Lamb, la veilleuse tutélaire. Cet enfouissement leur permet de résister à tous les vents destructeurs comme sait résister notre adorable Rahmatou, à tout ce qui dénature le genre humain, en particulier la race noire.
Il est impossible de ne pas succomber aux charmes conquérants de la plume de Rahmatou qu’elle ne cesse de tremper dans l’encrier de la fécondité, afin de toujours produire des œuvres qui émeuvent la sensibilité et ravissent l’imagination.
En parcourant ses ouvrages dont, en particulier, “À l’ombre du négus rouge” et “Fergo” tu traceras ta route, on ne peut s’empêcher de s’émouvoir devant l’abondance de ses sources d’inspiration qui coulent comme les chutes du Niagara. Sa courtoisie proverbiale, sa sagesse débordante et sa simplicité à l’image des âmes sereines, font qu’elle est aimée de beaucoup. Elle se sert de sa plume généreusement inspirée pour mener son combat pour la libération totale du genre humain contre toute forme d’exploitation. Elle se bat non seulement pour les femmes mais aussi pour les hommes car, dans le cadre que voilà, elle s’interdit l’exclusion.
Le monde tel qu’il évolue aujourd’hui, a fortement besoin de prendre appui sur les femmes et hommes de cette envergure, pour mieux baliser les voies qui mènent vers l’émergence. Je remercie infiniment l’Association Nationale des Écrivains du Sénégal, qui a créé un prix qui porte mon nom pour la presse littéraire. Cet honneur m’est allé droit au cœur tant pour ma part, je ne l’attendais. C’est l’occasion d’inviter mes consœurs et confrères à davantage soutenir les arts et lettres de notre pays dont l’affirmation et la notoriété ne peuvent être pérennes sans notre concours. Il s’agit, pour tout dire, pour nous journalistes et eux les écrivains, de sceller un mariage d’amour et de raison. Rahmatou Seck Samb en sera la marraine. Mes félicitations vont au premier lauréat de ce prix qui n’est autre que l’inimitable Sada Kane. Ses prestations littéraires à la télévision sénégalaise et actuellement à la 2stv, sont d’un niveau élevé, tant l’homme a l’art d’enjoliver ce qui est laid et plus beau ce qui l’est déjà.