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12 août 2025
LUTTE CONTRE LA CORRUPTION, SEYNABOU NDIAYE DIAKHATÉ NOMMEE À L’IAACA
La présidente de l’Office national de lutte contre la fraude et la Corruption (OFNAC), Seynabou Ndiaye Diakhaté, a été nommée membre du nouveau comité exécutif de l’Association internationale des autorités de lutte contre la corruption
Dakar, 28 déc (APS) - La présidente de l’Office national de lutte contre la fraude et la Corruption (OFNAC), Seynabou Ndiaye Diakhaté, a été nommée membre du nouveau comité exécutif de l’Association internationale des autorités de lutte contre la corruption (IAACA).
’’Cette nomination au sein de l’Association internationale des autorités anti-corruption est intervenue à l’occasion de la dernière réunion du comité exécutif de l’IAACA en date du 7 décembre 2021’’, indique l’OFNAC dans un communiqué transmis à l’APS, mardi.
Dans une correspondance, le Dr Thomas Peran, Secrétaire général de l’IAACA, a déclaré que ‘’la nomination de la présidente de l’OFNAC en tant que membre du nouveau comité exécutif de l’IAACA a été approuvée’’.
Il a, par ailleurs, rappelé que la Commission indépendante contre la corruption (l’ICAC) Hong Kong, assumera la prochaine présidence de l’IAACA et procédera aux dispositions relatives à la prochaine réunion du Comité exécutif.
Les prochaines élections de l’IAACA se tiendront le 5 janvier 2022, lors de l’Assemblée générale qui se déroulera en format virtuel.
Créée en 2006, l’Association internationale des autorités anti-corruption (IAACA) est présentée comme ‘’une organisation indépendante, apolitique et anti-corruption, composée d’institutions chargées d’enquêter, de poursuivre et de prévenir la corruption dans le monde’’, rappelle-t-on dans le communiqué.
Plus de 140 pays et régions participent à l’Association par le biais de l’adhésion organisationnelle et individuelle.
L’objectif de l’Association est ‘’de promouvoir la mise en œuvre effective de la Convention des Nations Unies contre la corruption (CNUCC), en encourageant une collaboration constructive entre ses membres dans la prévention et le contrôle de la corruption, ainsi que dans le recouvrement d’avoirs et la coopération internationale’’.
Pour atteindre ces objectifs, l’IAACA s’efforce de ‘’promouvoir la coopération internationale dans la prévention, les enquêtes et le jugement des infractions de corruption, y compris par la coopération en matière de détection et de répression, l’entraide judiciaire et l’extradition ainsi que dans la recherche, la saisie, le gel, la confiscation et la restitution du produit des infractions de corruption’’.
Elle promeut également ‘’des mesures de prévention de la corruption dans les secteurs public et privé, la mise en réseau, les relations informelles et formelles, la coopération et la coordination entre les autorités anti-corruption et entre les autorités anti-corruption et d’autres autorités compétentes, y compris les autorités répressives, judiciaires et administratives tant au niveau national qu’international’’.
L’IAACA entend aussi ‘’faciliter l’échange et la diffusion d’expertise et d’expérience entre les autorités anti-corruption, promouvoir l’examen du droit pénal et de la procédure pénale comparés et des meilleures pratiques et aider les autorités anti-corruption engagées dans des programmes de réforme et des activités connexes ; promouvoir l’examen et la diffusion des mesures préventives’’.
INDUSTRIES EXTRACTIVES, L’ITIE ÉVOQUE UN "POTENTIEL LIMITÉ" DE CRÉATION D’EMPLOI
Le rapport 2020 du Comité national de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives du Sénégal (CN-ITIE) a mis en exergue le caractère ’’limité’’ du potentiel de création d’emploi de ce secteur,
Dakar, 28 déc (APS) - Le rapport 2020 du Comité national de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives du Sénégal (CN-ITIE) a mis en exergue le caractère ’’limité’’ du potentiel de création d’emploi de ce secteur, évoquant un manque de diversification, de transformation des produits miniers en produits finis à forte valeur ajoutée.
’’A l’heure actuelle, le secteur extractif sénégalais est composé essentiellement d’exploitations de mines et carrières (or, phosphates, sables minéralisés et calcaires pour la fabrication du ciment)’’, relève-t-on dans le document.
En cela, ajoute le rapport, ’’le potentiel de création d’emplois est limité’’.
Le Comité national de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives du Sénégal (CN-ITIE) a publié mardi son huitième rapport après ceux couvrant les années 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018 et 2019.
L’élaboration du rapport de 2020 a été réalisée par le groupement G&G / BDO (Tunisie) en tant qu’Administrateur indépendant, a-t-on appris de la présidente du CN-ITIE, Awa Marie Coll Seck.
Relevant ce potentiel ’’sous exploité’’, le rapport a notamment évoqué ’’la faible contribution du secteur au PIB’’. Ce qui dénoterait, poursuit-il, ’’d’un manque de diversification, de transformation sur place des produits miniers en produits finis ayant une plus grande valeur ajoutée’’.
Le document consulté par l’APS parle également de la nécessité d’un ’’renforcement des liaisons intersectorielles’’, dans une perspective d’accélérer le développement du tissu industriel local.
’’Une plus grande implication des nationaux dans la sous-traitance et la fourniture de biens et services constituerait un bon levier pour pallier la faiblesse des emplois directs’’, a encore fait valoir le rapport.
Dans cette dynamique, ce rapport couvrant la période du 1er janvier au 31 décembre 2020, note que l’extraction minière artisanale et à petite échelle (EMAPE) d’or ’’constitue à la fois un secteur important du point de vue écologique, social et économique et un secteur où la grande partie de ses activités est informelle’’.
En termes de recommandations, le rapport appelle à un ’’élargissement’’ du champ d’application de l’étude aux transferts opérés sur les titres pétroliers.
Il souligne également la nécessité de mettre les données du cadastre minier dans un format ’’de données ouvertes’’ (format power point par exemple), pour atteindre les objectifs ultimes de la transparence et de l’accessibilité du public à ces données, ainsi qu’une ’’mise à jour du cadastre minier’’.
Le document invite en outre les parties prenantes à ’’communiquer systématiquement’’ les ajustements identifiés par l’Administrateur indépendant à la Cour des comptes pour qu’elle puisse les prendre en compte dans l’appréciation de la régularité des déclarations des régies".
Le 21 octobre 2021, le Conseil d’administration de l’ITIE a conclu que le Sénégal a atteint un score global très élevé de 93 points sur les 100 demandés.
Ce score global est une moyenne des scores des trois composantes afférentes à l’engagement des parties prenantes (90/100) à la transparence (91/100), et aux résultats et à l’impact (99,5/100), lit-on dans le rapport.
Pour la présidente du Comité national de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives du Sénégal (CN-ITIE), Awa Marie Colle Seck, ’’ce résultat satisfaisant n’est pas une finalité en soi’’.
’’C’est un encouragement à faire plus d’efforts pour que (…) la recevabilité soit une réalité’’, a-t-elle souligné lors de la présentation de ce rapport, disant que ’’tout le monde gagne dans cette transparence (populations, Etat, compagnies)’’.
ETO'O DOIT PRÈS D'UN MILLION D'EUROS AU FISC ESPAGNOL
L’actuel président de la Fédération camerounaise de football apparaît sur la liste des « débiteurs » auprès des finances publiques en Espagne, pour un montant de 981 598 euros
L’ancienne superstar du football africain et désormais président de la Fédération camerounaise de football Samuel Eto’o doit près d’un million d’euros au fisc espagnol, son nom apparaissant sur la liste de « débiteurs » auprès des finances publiques, qui ont publié un rapport lundi 27 décembre. « Eto’o Fils Samuel » doit en effet, selon ce document, 981 598,19 euros au Trésor public espagnol.
Intitulé « Liste de débiteurs », le document regroupe des milliers de particuliers et d’entreprises présentant une « dette supérieure à 600 000 euros » auprès du fisc espagnol, un seuil revu à la baisse par rapport à l’ancienne limite d’un million. La liste comporte, par conséquent, davantage de noms, avec un total de plus de 7 200 en 2021 contre environ 3 400 en 2020. Contacté par l’Agence France-Presse (AFP), le fisc n’était pas autorisé à donner plus d’informations, notamment sur l’origine de la dette, et ne pouvait pas dire si Samuel Eto’o apparaissait pour la première fois sur cette liste, dont les critères viennent de changer.
En novembre 2016, la justice espagnole avait requis à l’encontre du Camerounais des peines représentant au total dix ans de prison et une amende de 18 millions d’euros, accusant le joueur de ne pas avoir payé 3,9 millions d’euros tirés de ses droits à l’image lors de sa période au FC Barcelone. L’ancien buteur des Lions indomptables, 40 ans, qui a notamment joué de 2004 à 2009 au FC Barcelone, a été élu le 11 décembre à la tête de la Fédération camerounaise de football.
POUR UNE PENSÉE ÉCONOMIQUE INTÉGRALE ET DES INDUSTRIES EXTRACTIVES POSITIVES
EXCLUSIF SENEPLUS #SilenceDuTemps - La crise a révélé la dilatation fondamentale de la distance entre ce qu’on appelle l’élite africaine et les préoccupations réelles des populations. La pauvreté de l’Afrique est pire que le Covid
#SilenceDuTemps - Le silence du temps. La crise du Coronavirus a montré de la façon la plus mortifère qui soit que le « système-vie » est fragile. Elle a été un amplificateur des failles économiques et sanitaires en Afrique. À cause de la pauvreté, sortir de la crise nécessitera, en plus d’une coopération internationale efficace, une mobilisation interne programmatique et visionnaire de capacités financières et humaines transformatrices. Pour briser la « tragédie de l’horizon ».
- La nécessité d’un déplacement de perspective -
Ce que la crise a également révélé, c’est la dilatation fondamentale de la distance qui existe entre ce qu’on appelle l’élite africaine et les préoccupations réelles des populations. Que nous enseignent la crise, les nombreux articles et réflexions — le plus souvent répétitifs, malheureusement — qu’elle a inspirés, sur l’importance de « changer de paradigme » ?
La pandémie a été pourtant riche en enseignements au niveau local, dans nos foyers, nos quartiers, nos collectivités : la pauvreté de l’Afrique est pire que le Coronavirus. Comment les populations vivant dans les territoires et contrées traversent-elles le temps des crises qui se superposent ? Comment se régénèrent-elles et à quoi doivent-elles aspirer ?
Pour répondre à ces questions et expliciter la nécessité de changer de paradigme, cet article fait une plongée dans une commune appelée Mboro, ainsi que ses contrées voisines, comme Khondio et Darou Khoudoss, Taïba Ndiaye. Une généralisation par le lecteur révélera que l’article constitue une réflexion sur les industries extractives africaines et le développement inclusif des villes intermédiaires.
À titre personnel, Mboro est un de mes royaumes d’enfance, j’y ai vécu de la maternelle au baccalauréat. Les Industries Chimiques du Sénégal (ICS) qui se trouvent dans son territoire ont façonné mon enfance et mon adolescence. J’ai été majorette pendant ses fêtes annuelles et cérémonies officielles, participé à ses colonies de vacances, noué des amitiés de 30 ans. Même après avoir quitté Mboro, mon lien avec les ICS a continué à grandir, à Paris, où se tenaient souvent ses Conseils d’Administration. Le sentiment d’appartenir à une communauté et à une famille, celle de Mboro et des cités ICS - Mbaye-Mbaye, est vivace. Cet article est donc une invitation, une introspection survenue dans le silence du temps.
- La Vie et le Temps à Mboro et environs -
Chaque ville, chaque commune a son capital historique. Mboro est surtout reconnue pour son héritage industriel, agricole, et halieutique. De la colonisation à nos jours, Mboro et ses voisines ont eu des visages économiques changeants. Découverte en 1862 par l’administration coloniale qui a vu à travers la ville un immense potentiel en matière d’agriculture et de cultures maraîchères, Mboro est officiellement créée en 1936. Ses fertiles terres ont impulsé l’installation, la même année, d’une station agricole dont les productions étaient principalement destinées à la métropole française. En 1957, sont créées, toujours par l’administration coloniale et pour exploiter son sous-sol riche en ressources minières, les phosphates de Taïba, suivie par la création officielle des Industries Chimiques du Sénégal en 1983 (1). Bénie par la mer, Mboro et ses voisines sur la grande côte constituent également un important hub de pêche. La ville de Mboro et les communes environnantes de la zone des Niayes sont ainsi un maillon central pour la sécurité alimentaire nationale et régionale et l’emploi. Les ICS sont non seulement un des fleurons de l’industrie sénégalaise et sous-régionale, mais également le moteur économique de la ville, permettant à des hommes et à des femmes de subvenir aux besoins de leurs familles. La population en âge de travailler et résidant à Mboro est pour la plupart employée dans ses usines, que ce soit de façon permanente ou saisonnière. Malgré les changements structurels successifs de son actionnariat durant ces dernières années, les ICS continuent d’être une locomotive financière et économique nationale et régionale.
Cependant, Mboro est représentative des maux qui gangrènent les localités rurales et les villes intermédiaires au Sénégal et en Afrique : pauvreté, manque d’infrastructures de base, précarité énergétique, vulnérabilité hydrique et autres sinistres vitaux qui minent le bien-être humain.
À cause d’un manque criant de financements publics, Mboro et ses voisines vivent dans un grand dénuement infrastructurel. La pauvreté des transferts publics, l’asphyxie budgétaire et le retard dans l’application de législations comme le Code minier font que leur situation économique est difficile.
De plus, les activités des industries extractives ont des conséquences néfastes sur l’environnement. L’air et les cours d’eau sont pollués, détériorant insidieusement la biodiversité et la santé des populations, causant asthmes et autres maladies pulmonaires (2). La solidité de la chaîne alimentaire est fortement menacée à cause de cette dégradation environnementale et climatique. Sans compter les problématiques liées au foncier, et à la sécurité routière. Des voix essentiellement locales s’élèvent pour dénoncer et alerter, comme les plateformes Mboro SOS, Mboro Debout tenues par des jeunes très engagés de la localité et conscients du péril environnemental et humain qu’encourt leur ville.
- Protéger l’éclosion de la Vie -
Toute entreprise exploitant un sous-sol a invariablement des impacts environnementaux négatifs, les ICS et autres compagnies locales comme la Grande Côte Opérations n’échappent pas à cette vérité, ce fait universel. Mais la prise de conscience écologique est mondiale, il ne s’agit pas de pointer du doigt, mais d’inviter à une nouvelle réflexion, à un déplacement de perspective. Considérer les impacts négatifs des activités d’extraction, et les annuler en les compensant est la chose à faire pour permettre le bien-vivre des populations et l’éclosion de la Vie. Sinon, c’est tout le monde vivant, dans les villes impactées et au-delà, qui court à sa perte.
Arrive alors la notion de cohabitation nécessaire. Oui, cohabiter. Faire cohabiter dans un territoire ces industries extractives, nécessaires et indispensables au développement économique, et le monde vivant. Permettre, au niveau territorial, une harmonieuse cohabitation (dans le respect des codes de l’urbanisme) entre les populations, leurs désirs et leur bien-être, et les industries minières du Sénégal (3).
En effet, l’Afrique, le Sénégal sont sur la voie du développement. Même s’il est primordial, pour des enjeux de transition écologique, d’actionner tous les leviers pour le développement rapide d’énergies et d’infrastructures renouvelables, leurs ressources minières, dont certaines continuent à être découvertes de nos jours, comme le pétrole, ne dormiront pas dans son sous-sol. Elles devront être exploitées pour permettre leur décollage économique. Plus qu’une urgence économique, l’industrialisation nécessaire de l’Afrique est un impératif idéologique à marteler avec pédagogie. À un moment où le Sénégal a plus que jamais besoin de cette industrialisation, les ICS font figure, localement et au plan national, avec d’autres entreprises extractives, de nécessité absolue dans les 30 à 50 prochaines années.
- La nécessité d’une juxtaposition positive féconde entre les industries extractives et le monde vivant : réformer urgemment les politiques publiques -
En généralisant, les entreprises extractives doivent contribuer plus activement, et ce dans une approche institutionnelle encadrée par une législation et des politiques publiques, au développement des villes à la protection de l’environnement. A minima, les effets négatifs des activités minières doivent être complètement compensés d’un point de vue humain et environnemental. Le chiffre d’affaires et la contribution des industries extractives à l’économie de leur territoire, du pays et de la sous-région, mis en face des effets néfastes sur la vie humaine, animale, et végétale, révèlent un fossé d’injustice à combler urgemment, au risque d’être comptables de crimes environnementaux. Le tort doit avoir un prix, correctement calculé, et adossé aux coûts induits.
Bien sûr, l’État sénégalais a déjà mis en place des mesures. Des mécanismes de provisions existent pour compenser l’impact environnemental commis par des entreprises sur le sol national. Par exemple, il y a le Fonds de péréquation et d’appui aux collectivités locales qui s’applique aux communes où les mines sont exploitées (article 113), ainsi que le Fonds d’appui au développement local, prévu par l’article 115 du m (4), où les entreprises doivent augmenter le budget annuel des communes d’implantation de 0,5 % de leur chiffre d’affaires.
À Mboro, Khondio, Darou Khoudoss, les ICS ont une politique RSE en place. En tant qu’entreprise, elles participent au développement local à travers des contributions financières et sociales au bénéfice des populations locales. Mais en analysant l’état économique de ces villes, et l’amplitude des effets négatifs des industries extractives, on constate que c’est insuffisant, et que beaucoup de textes entrés en vigueur ne sont pas bien appliqués, et cette non-application pas sanctionnée. Les communes n’aperçoivent pas la couleur complète de ces dotations spécifiques qui leur reviennent. D’autres actions sont possibles, par exemple le financement du reboisement, d’espaces verts, de la formation aux métiers de demain, l’augmentation substantielle de l’enveloppe pour l’éducation (5). A titre d’alerte, le lycée Taïba-ICS de Mboro, établissement public, manque d’infrastructures de base comme des toilettes et une infirmerie, et a récemment bénéficié d’un financement participatif de ses anciens élèves et d’une association toulousaine (Audace) pour pouvoir fonctionner correctement.
- Le temps des entreprises stratèges est venu -
Dans un monde où la vague du marché est de plus en plus envahissante, l’argent du privé est nécessaire. Les industries extractives doivent se positionner en leader pour le financement du développement et la lutte contre le changement climatique et ses conséquences, qui exacerbent les problèmes de développement déjà existants. Au niveau des entreprises, des stratégies fortes (bas carbone, environnementales, etc.) doivent être décidées et élaborées en interne, et appliquées. Les entreprises les plus polluantes au monde, Total, BP, Shell ont déjà amorcé le changement nécessaire pour une transition écologique, en particulier depuis les accords de Paris en 2015 — auxquels le Sénégal et ses entreprises ont adhéré.
Au Sénégal, la SOCOCIM fait figure de modèle, avec la mise en place de son “Projet Climat”, qui s’articule autour d’objectifs de réduction des gaz à effet de serre (-70%), notamment avec une production de ciment bas carbone, et une contribution au développement local et à l’augmentation du bien-être des populations (6). Les autres entreprises extractives doivent suivre et s’en inspirer.
Il s’agit d’un nécessaire déplacement de perspective qui va dans le sens du monde, pour la préservation de la vie humaine, l’atténuation et l’adaptation au changement climatique, et la protection de l’environnement. Bâtir une économie positive, grâce à des entreprises positives, est devenue une urgence vitale pour les générations actuelles et futures. Cette nouvelle phase de l’économie mettra l’humain et tout le monde vivant au centre de toute activité et de toute politique.
C’est tout le secteur privé qui doit activement financer, investir dans le développement des villes intermédiaires et des zones rurales et le bien-être des populations, et restaurer et maintenir la Vie. C’est cela aussi l’indépendance d’une pensée économique qui a pour feu l’endogénéité et la mobilisation féconde de ses ressources intérieures.
Fatoumata Sissi Ngom est analyste de politiques, écrivaine (Le silence du totem, 2018), (La tragédie des horizons, Revue Apulée, 2020), et ingénieur en informatique et en mathématiques financières.
Références
(1) Plan d’Investissement de la Commune de Mboro 2006-2008
Les grands chantiers du pouvoir, de Wade à Macky, se traduisent pour les populations, par le déguerpissement, doublé d’une obligation de valider des indemnisations au rabais. Pour la mafia au pouvoir, c'est la voie royale de l’enrichissement illicite
Il avait bien raison, l’homme politique de notre pays, devenu membre de l’entente cordiale dénommée "Mbourou ak Sow", quand il disait que la vision de notre président de la République n’allait pas au-delà de Diamniadio.
En effet, il est temps, pour les dirigeants de notre pays, de comprendre que le désengorgement de la région de Dakar, occupant 0,3% de notre superficie nationale, ne passera pas par des réalisations aussi coûteuses que somptuaires mais bien par une véritable politique d’aménagement territorial, qui prenne en compte la totalité de notre pays.
Ce que les observateurs objectifs constatent, par contre, c’est l’énorme coût social de ces infrastructures de prestige, destinées avant tout aux couches moyennes, ayant un minimum de pouvoir d’achat et non aux indigents, qui continueront à se nourrir de riz non parfumé, à se bousculer sur la route nationale et à se serrer dans les ndiaga-ndiaye.
Les grands chantiers du pouvoir, de Wade à Macky, se traduisent, pour les couches populaires, par le déguerpissement de leurs quartiers historiques, doublé d’une obligation de valider des indemnisations au rabais. Les localités concernées subissent également des désagréments épouvantables comme une accentuation de leur enclavement ou une obstruction des canalisations d’évacuation des eaux pluviales, occasionnant des inondations catastrophiques.
Pour la mafia qui gravite autour du pouvoir, par contre, ces chantiers constituent la voie royale de l’enrichissement illicite, par le biais de la spéculation foncière sur fond de délit d’initié et à travers le bradage des anciennes terres de l’aéroport de Yoff, que certains membres de la communauté léboue réclament à cor et à cri.
Parallèlement à cette propension pour l’escroquerie foncière, devenue le trait dominant de la deuxième génération de la bourgeoisie bureaucratique, d’obédience (néo)libérale, il y a ce penchant irrépressible pour la récupération politique typique des régimes totalitaires.
C’est sous ce prisme, qu’il faut comprendre le fait que notre nouveau TER, ait été inauguré, par deux fois, toujours à la veille de consultations électorales importantes dans l’agenda politique national (présidentielle de 2019 et locales du mois prochain, janvier 2022).
On comprend alors mieux la campagne médiatique, enclenchée depuis plusieurs semaines, sur laquelle aura plané l’ombre d’un publicitaire de renommée mondiale. Dès lors, le choix d’une diplômée en communication comme conductrice de la locomotive présidentielle finit par être évident.
Il s’agissait de convaincre les citoyens sénégalais, que la mise en service du TER prouvait, une fois n’est pas coutume et n’en déplaise aux jeunes "patriotes", que le président avait tenu parole. Ce qui n’avait pas été le cas pour son engagement de réduction de la durée de son premier mandat et probablement pas (p’têt ben qu’oui, p’têt ben qu’non !), pour sa ferme promesse de ne pas présenter sa candidature aux présidentielles de 2024.
Ensuite, on a voulu persuader le peuple, que les bienfaits attendus du TER compensaient largement toutes les entorses à la bonne gouvernance notées durant tout le processus d’acquisition de cette infrastructure, à commencer, par le mystère entourant son coût réel.
S’il est vrai, que c’est l’Exécutif qui procède à l’affectation des dépenses publiques, dont il juge de l’opportunité, selon son orientation politique, il n’en demeure pas moins qu’il appartient à tous les citoyens, militants de partis politiques, membres de la société civile ou à titre individuel, le droit et le devoir de juger de la rationalité et de l’opportunité de ces dépenses.
Pourtant, avec la complicité d’une certaine partie de la presse, on a essayé de réduire l’opposition politique au silence, en accusant ses membres d’être des nihilistes, de n’être ni fair-play, ni objectifs, en refusant de reconnaître les réalisations positives du gouvernement, surtout quand elles sont si évidentes.
La question qui se pose est celle de savoir ce qui a poussé l’État sénégalais à s’engager dans un projet, qui selon certains experts, est beaucoup trop onéreux, pour être viable, au regard des recettes attendues. À ce propos, la collusion avec les intérêts de certains lobbies français est manifeste, quand on sait que la commande inattendue de 15 trains par le président Macky Sall, a sauvé la mise à la filiale alsacienne d’ALSTOM et que l’État sénégalais a ensuite confié l’exploitation et la maintenance du futur TER au groupement SNCF/RATP.
C’est pourquoi la cérémonie d’inauguration de ce 27 décembre 2021 avait pour principaux objectifs de redorer le blason terni du pouvoir apériste, faussement crédité d’une volonté de résoudre la question de la mobilité urbaine, avec des clins d’œil appuyés à la banlieue, aux jeunes et aux femmes, en direction des prochaines échéances électorales.
Mais un troisième mandat présidentiel et le siège de maire de Saint-Louis valent-ils vraiment tout ce gâchis ?
POURQUOI IL FAUT LIRE L'INVENTION DE L'AFRIQUE, DE VALENTIN-YVES MUDIMBÉ
Trente-trois ans après sa parution en anglais, le livre du philosophe et romancier congolais est publié pour la première fois en français aux éditions Présence africaine. Une œuvre essentielle pour soustraire l’Afrique de la pensée coloniale
Jeune Afrique |
Mamadou Diouf |
Publication 28/12/2021
C’est une ambitieuse aventure, inaugurée dans des essais et des romans qui se présentent comme des mises en scène performatives d’idées érudites. Paru en anglais en 1988 aux États-Unis, L’Invention de l’Afrique. Gnose, philosophie et ordre de la connaissance, de l’écrivain et philosophe congolais Valentin-Yves Mudimbe, vient d’être publié en français, aux éditions Présence africaine. L’ouvrage a acquis, dans les cercles universitaires, la qualité de référence obligée dans les territoires des études africaines et postcoloniales. Il accompagne dans ces champs L’Archéologie du savoir de Michel Foucault et L’Orientalisme. L’Orientcréé par l’Occident d’Edward Saïd.
Traduit au moment où les débats sur les postcolonies et la décolonialité font rage dans l’espace public hexagonal, le livre aide à mieux appréhender la manière dont se construisent les représentations de l’Afrique et leurs effets. Pour Mudimbe, la France a décolonisé son empire africain sans décoloniser sa propre pensée, et continue de véhiculer ces images d’une Afrique fantasmée. Les interrogations au cœur de sa réflexion dévoilent les opérations de production des connaissances sur l’Afrique et esquissent des propositions pour s’en émanciper.
Déconstruction des sciences sociales
Mudimbe s’est attelé à dégager du territoire des études africaines les inventions de l’Afrique. De manière érudite, il met systématiquement en pièces les multiples images du continent noir véhiculées par la colonisation. Pour cela, il convoque les registres variés des arts, de la littérature, de l’histoire, des religions, des philosophies, de la sociologie, de la géographie et de l’anthropologie.
Les articulations astucieuses des différentes disciplines font l’extraordinaire richesse des opérations épistémologiques menées à l’intersection des sciences sociales et des humanités. L’auteur traque sans merci les figures de l’Afrique au cœur et en marge des grands textes européens qui l’installent dans la géographie du monde. Une Europe négrophobe, au cours du XIXe, ensuite négrophile, au début du XXe siècle, arrogante et condescendante au centre de l’humain ; elle efface l’Européen qui devient l’Homme, et l’Europe, le site singulier de sa réalisation.
Le pays a rayonné dans le monde des lettres en 2021, qui a vu Mohamed Mbougar Sarr remporter le prestigieux prix Goncourt, et Boubacar Boris Diop se faire attribuer le très renommé prix international de littérature Neustadt
Le Sénégal a rayonné dans le monde des lettres au cours de cette année, qui a vu Mohamed Mbougar Sarr remporter le prestigieux prix Goncourt, et Boubacar Boris Diop se faire attribuer le très renommé prix international de littérature Neustadt.
Sarr a remporté cette distinction, le 3 novembre, pour le roman ‘’La plus secrète mémoire des hommes’’ (448 pages), coédité par Philippe Rey (France) et Jimsaan (Sénégal).
A 31 ans, il devient le premier Africain au sud du Sahara à se faire attribuer ce prix et le deuxième noir à l’obtenir, cent ans après René Maran, qui avait été distingué pour son roman ‘’Batouala’’ (208 pages).
A la sélection finale, le jury a préféré le livre de Mohamed Mbougar Sarr à ceux des Français Christine Angot, ‘’Le voyage dans l’Est’’, et Sorj Chalandon, ‘’Enfant de salaud’’, et du Haïtien Louis-Philippe Dalembert, ‘’Milwaukee Blues’’.
‘’Je félicite chaleureusement Mouhamed Mbougar Sarr, lauréat du prestigieux prix Goncourt 2021, pour son roman ‘La plus secrète des mémoires des hommes’. Je suis fier de cette magnifique consécration qui illustre la tradition d’excellence des hommes et femmes de lettres sénégalais’’, a réagi le chef de l’Etat, Macky Sall, sur Twitter, peu après la consécration.
Le président de la République a élevé le lauréat au rang de commandeur de l’Ordre national du Lion du Sénégal, dix jours après que le Goncourt lui a été attribué.
Une vive polémique s’en est suivie, qui concerne, pas le livre pour lequel Sarr a été récompensé, mais le troisième de ses quatre romans, ‘’De purs hommes’’ (191 pages), paru chez Philippe Rey et Jimsaan en 2018 : l’auteur est accusé de faire l’apologie de l’homosexualité, ce dont il se défend.
‘’La plus secrète mémoire des hommes’’, son quatrième roman, est ‘’un chant d’amour à la littérature et à son pouvoir intemporel’’.
‘’Un roman étourdissant, dominé par l’exigence du choix entre l’écriture et la vie, par le désir de dépasser la question du face-à-face entre l’Afrique et l’Occident’’, a jugé l’auteur.
Le roman raconte l’histoire de Diégane Latyr Faye, un jeune écrivain sénégalais qui, en 2018, découvre à Paris un livre mythique, ‘’Le Labyrinthe de l’inhumain’’, paru en 1938. Une ‘’réputation d’écrivain talentueux’’
Mohamed Mbougar Sarr a également publié ‘’Terre ceinte’’ (264 pages), chez Présence africaine, en 2015. Ce livre a obtenu le prix Ahmadou-Kourouma, et le Grand Prix du roman métis. En 2017, Sarr a fait paraître ‘’Silence des chœurs’’ (416 pages) chez Présence africaine. Ce roman a été récompensé par le prix littéraire du Monde et le prix Etonnants Voyageurs, en 2018.
Le journaliste, écrivain sénégalais Boubacar Boris Diop a remporté le prix international de littérature Neustadt, le 26 octobre, pour son livre-témoignage sur les cent jours du génocide rwandais, ‘’Murambi, le livre des ossements’’ (220 pages), publié par les éditions Zulma en 2014.
‘’C’est un grand honneur qu’un écrivain africain chevronné, de la stature de M. Diop, ait remporté le prix Neustadt. C’est un point de repère pour le prix et pour la renommée croissante et bien méritée de M. Diop en Occident’’, a écrit Robert Con Davis-Undiano, le directeur exécutif de World Literature Today, un magazine de l’Université d’Oklahoma (Etats-Unis d’Amérique).
Diop a reçu, lui aussi, les félicitations de Macky Sall. ‘’Boris Diop vient confirmer, ainsi, sa réputation d’écrivain talentueux et l’excellence des lettres sénégalaises’’, a réagi le chef de l’Etat.
Le prix international de littérature Neustadt, considéré comme le Nobel américain de littérature, est l’un des rares prix internationaux auxquels poètes, romanciers et dramaturges sont éligibles.
Boubacar Boris Diop a reçu le Grand Prix du président de la République pour les arts et les lettres en 1990, pour ‘’Les tambours de la mémoire’’ (237 pages), ainsi que le prix Tropiques, pour ‘’Le Cavalier et son ombre’’. Son livre ‘’Doomi Golo’’ a été le premier roman à être traduit du wolof en anglais.
Cette année, Diop a donné la conférence inaugurale du deuxième Salon national du livre, du 2 au 5 décembre, à la place du Souvenir africain, à Dakar.
Ailleurs en Afrique, d’autres auteurs ont été distingués. Le 7 octobre, le romancier tanzanien Abdulrazak Gurnah a remporté le prix Nobel de littérature, pour sa narration ‘’empathique et sans compromis des effets du colonialisme et du destin des réfugiés pris entre les cultures et les continents’’. Il est auteur d’une dizaine de romans, dont ‘’Paradise’’ et ‘’Près de la mer’’.
TRANSPORT AERIEN, VERS LA CREATION D'UNE NOUVELLE COMPAGNIE EN RDC
La RDC veut lancer une nouvelle compagnie aérienne. Elle s’appellera Air Congo et ne remplacera pas Congo Airways, à ce jour l’unique compagnie nationale congolaise. La nouvelle société est une joint-venture développée avec le géant africain Ethiopian Air
La RDC veut lancer une nouvelle compagnie aérienne. Elle s’appellera Air Congo et ne remplacera pas Congo Airways, à ce jour l’unique compagnie nationale congolaise. La nouvelle société est une joint-venture développée avec le géant africain Ethiopian Airlines. L’ambition est grande, mais les défis sont énormes.
Le gouvernement congolais est optimiste. Le processus avance et la compagnie pourra être lancée dès le premier trimestre de l’année 2022.
La part de chaque partie est connue dans cette joint-venture. 51% pour la RDC et 49 pour Ethiopian Airlines. La compagnie éthiopienne apportera également son savoir-faire dans plusieurs secteurs dont la maintenance et la formation.
La flotte de la nouvelle compagnie comptera dans un premier temps sept avions. Air Congo a l’ambition, non seulement de couvrir le réseau national, mais aussi d’aborder les destinations internationales qui ne sont pas soumises aux restrictions.
Cependant, pour envisager le vol en Europe par exemple, il faudra batailler pour sortir le pays de la liste noire des compagnies à risque dressée par l’UE.
Développer les infrastructures aéroportuaires
À ce sujet, le gouvernement prépare les audits de l’Organisation Internationale de l’Aviation Civile (OACI) qui vont se dérouler en 2022.
À part le développement de la flotte, il y a aussi la qualité des infrastructures aéroportuaires. Il faut par exemple moderniser l’aéroport international de Ndjili, le plus grand du pays. Pour ce faire, le gouvernement envisage de renouveler les aides à la navigation, et de moderniser la piste et les aérogares
Le pays ne compte qu’une cinquantaine d’aéroports alors qu’il a un potentiel pour abriter plus de 200 aéroports, aérodromes et pistes d’atterrissages afin d’arriver à un désenclavement du pays par voie aérienne, dit le ministre de Transport Chérubin Okende. Pour atteindre ce niveau, le gouvernement priorise l’approche public-privé.
FAUX BILLETS, 720.000 SAISIT CHEZ UN FAUSSAIRE A TOUBA
De faux billets de banque d’un montant de 720.000 francs CFA ont été saisis par les éléments du commissariat de police de Ndamatou. Le mis en cause a été arrêtés et déférés au parquet.
De faux billets de banque d’un montant de 720.000 francs CFA ont été saisis par les éléments du commissariat de police de Ndamatou. Le mis en cause a été arrêtés et déférés au parquet.
Originaire de Ndangour dans la région de Louga, L. Ndiaye né en 1998, a été présenté au parquet ce 24 décembre 2021 pour escroquerie et mis en circulation de faux billets de banque. Le mis en cause voulait effectuer un dépôt de 200.000 francs CFA dans un point de transfert situé à Keur Baye Lahad (Yonou Darou). Une liasse de 200.000 F Cfa savamment mixé de vrais billets de banque entre caler dans de faux billets banque de 10.000 F Cfa.
Vigilante, la gérante a eu des doutes sur la qualité de l’argent reçu et à demander la vérification de l’argent. La vérification faite auprès d’un spécialiste, il s’est avéré que 100.000 F Cfa du montant sont constitués de faux billets de banque. C’est ainsi que le propriétaire du point de transfert a saisi la police. Les éléments du commissariat de Ndamatou ont arrêté le mis en cause qui ont été transportés au poste de police. Une fouille minutieuse a permis de découvrir par devers L. Ndiaye, le faussaire, 62 coupures de faux billets de 10.000 francs CFA.
Au total 720.000 francs CFA constitués de 72 billets de 10000 francs ont été trouvés sur le mis en cause. Interrogé sur les faits L Ndiaye a reconnu les faits qui lui sont rapprochés. L Ndiaye, qui a fait savoir qu’il en était à sa première opération et qu’un certain S. Mb, lui avait refilé la somme, qu’il voulait écouler dans la campagne de commercialisation de l’arachide. L Ndiaye a été déféré ce vendredi à Diourbel.
CROISSANCE ECONOMIQUE, DE BELLES PERSPECTIVES A L'HORIZON 2022
Ces trois dernières années (2019-2021) la situation économique du Sénégal est fortement marquée par la Covid-19. Les secteurs primaire, secondaire et tertiaire, trois secteurs clé de la croissance économique ont été vigoureusement touchés.
Ces trois dernières années (2019-2021) la situation économique du Sénégal est fortement marquée par la Covid-19. Les secteurs primaire, secondaire et tertiaire, trois secteurs clé de la croissance économique ont été vigoureusement touchés. Cela s’est manifesté par la baisse drastique de l’activité économique. Une tendance qui va s’inverser l’année prochaine puisque le taux de croissance du PIB réel est projeté à 5,5% en 2022 contre une prévision de 5,0% en 2021, soit un gain de 0,5 point de pourcentage. Cette croissance serait à la fois tirée par les secteurs primaire (+5,3%), secondaire (+6,1%) et tertiaire (+5,3%).
Le secteur primaire
Au Sénégal, le secteur primaire représente plus de 16% du PIB. Le ralentissement de la croissance de l’activité en 2021, s’explique principalement par la contre performance du sous-secteur de la pêche et le retour à la croissance normale du sous-secteur de l’agriculture.
L’année 2022, le domaine agricole devrait consacrer autour de l’intensification des productions céréalières et vivrières, le renforcement de la productivité des cultures industrielles et horticoles et de la promotion d’un système pertinent de valorisation des productions agricoles. Dans le cadre des projets prioritaires inscrits dans le PAP2A, il est prévu la mise en œuvre du projet d’appui au programme national d’autosuffisance en riz (PNAR 2023), le projet de valorisation des eaux pour le développement des chaînes de valeur (PROVALE/CV). L’effectivité des réalisations du PRODAC, contribuerait, en outre, à améliorer la productivité. L’objectif est de renforcer la production du riz, de l’oignon, de la pomme de terre, de l’arachide, du mil-sorgho et les autres produits horticoles.
Au total, la croissance de l’agriculture et des activités annexes est attendue en hausse de 5,1% en 2022 contre 4,6% en 2021.
L’activité d’élevage, pour sa part, devrait consolider sa dynamique à la suite des difficultés liées aux mesures de fermeture des frontières. Au titre du sous-secteur de la pêche, la stratégie est articulée autour des mesures visant une gestion durable des ressources halieutiques, la restauration des habitats marins pour améliorer la reproduction, les initiatives de développement de l’aquaculture et de la valorisation de la production halieutique. Au total, le sous-secteur retrouverait sa dynamique avec une hausse de 9,1% en 2022 après la baisse de 2021 (-2,9%).
Le secteur secondaire
Le secteur secondaire devrait se maintenir sur cette dynamique de reprise économique enclenchée en 2021 suite à l’effondrement de l’économie émergente. Ce dynamisme serait favorisé par la poursuite de l’exécution des projets structurants du Plan Sénégal émergent avec la mise en œuvre du PAP2A et la reprise des sous-secteurs encore touchés par la crise sanitaire. La croissance des activités du secteur serait soutenue par l’ensemble des sous-secteurs, en particulier, par les activités extractives, l’électricité et le BTP.
Globalement, la croissance du secteur secondaire est projetée en hausse de 6,1% en 2022 contre 8,8% en 2021. La branche des extractives bénéficierait de la nouvelle stratégie de relance du sous-secteur articulée autour de l’accélération, entre autres, de l’exploitation aurifère du zircon et des phosphates. En effet, l’exploitation de l’or se renforcerait à la faveur de la reprise de certains gisements, notamment, Karakhéna, de la construction de la mine d’or au périmètre de Boto de Agem et de l’augmentation des réserves de Sabodala Gold Operation (SGO). Dans le même sillage, la production de Sored Mines devrait être effective en 2022 aussi bien que le projet d’encadrement de l’exploitation minière artisanale et à petite échelle de l’or.
Pour ce qui est du raffinage, le sous-secteur bénéficierait aussi des efforts engagés dans le cadre du processus de restructuration de la Société de raffinage. L’activité est projetée en hausse de 6,3% en 2022 contre 6,6% en 2021. Dans le sous-secteur de l’électricité, la réhabilitation des capacités de production de SENELEC se poursuivrait ainsi que l’élargissement du réseau de production d’électricité et de distribution, en particulier dans le monde rural, à la faveur du programme MCA pour lequel 2022 serait une année effective de mise en œuvre. Le sous-secteur bénéficierait, par ailleurs, des avancées dans le domaine des énergies renouvelables ainsi que de l’amélioration de la qualité de service avec le renforcement des capacités de production.
En effet, un supplément de production de 390 MW est attendu au courant de 2022 avec la mise en service de nouvelles centrales en mode IPP. Le secteur devrait également bénéficier de la mise en commercialisation du TER qui devrait booster la ligne haute tension. Ainsi, le sous-secteur « électricité et gaz » devrait rester vigoureux en hausse de 7,7% en 2022 contre 4,8% en 2021.
Le secteur tertiaire
Le secteur tertiaire progresserait de 5,3% en 2022 contre une prévision de 4,4% en 2021, soit une contribution estimée à 2,7 points de pourcentage à la croissance du PIB. Toutes les branches d’activités devraient contribuer au renforcement du dynamisme attendu dans le secteur, et particulièrement les activités qui ont été fortement impactées par la Covid-19, notamment, le commerce, le transport, les services d’hébergement et de restauration. Les activités commerciales devraient poursuivre leur dynamisme avec une hausse de 6,2% en 2022, sous l’effet d’un raffermissement de la demande, dans un environnement de reprise de la quasi-totalité des activités économiques. Le sous-secteur des transports devrait profiter du dynamisme de l’agriculture, de l’industrie, du commerce et de l’exploitation commerciale du TER programmée d’ici la fin de l’année 2021. Cette situation permettrait aussi de renforcer le trafic des produits des ICS vers le Port autonome de Dakar (PAD). Par ailleurs, les transports devraient davantage bénéficier de l’ouverture totale des frontières.
Au niveau du transport routier, le secteur continue de bénéficier d’importants financements publics pour améliorer la qualité du service. Avec la poursuite de l’élargissement du réseau routier et la mise en service des autoroutes, en plus du renouvellement du parc automobile, le sous-secteur pourrait répondre à la forte demande qui lui est adressée. Parallèlement, le renforcement des dessertes d’Air Sénégal SA et la réhabilitation et la mise à niveau des aéroports régionaux consolideraient l’activité du transport. Au total, la croissance du sous-secteur des transports est attendue à 6,2% en 2022 contre 4,7% en 2021. Les services d’hébergement et de restauration devraient poursuivre leur tendance haussière après le repli noté en 2020 (-18,7%).
Quant aux services financiers et d’assurance, ils tireraient profit, d’abord, des facilités issues des différentes mesures de soutien des autorités, ensuite du dynamisme de l’économie afin de répondre à la demande dont celle en produits d’assurance en rapport avec le développement du secteur agricole et industriel, mais également avec le développement du transport. Enfin, l’économie nationale devrait tirer profit des conditions financières internationales plus résilientes grâce à une politique monétaire beaucoup plus accommodante de la Banque fédérale américaine. Ainsi, le sous-secteur ressortirait en hausse de 5,6% en 2022, soit un gain attendu de près de 2,5 points de pourcentage par rapport à l’année précédente. Les activités immobilières devraient tirer profit du projet des logements sociaux de l’Etat et de la poursuite des programmes en cours d’exécution, notamment, à la périphérie de Dakar, en l’occurrence dans les zones urbaines de Diamniadio et de Lac Rose.
Globalement, ce sous-secteur est projeté en hausse de 5,3% en 2022. L’activité du secteur tertiaire profiterait également de la relance des services d’information et de communication. En effet, la téléphonie mobile et l’internet mobile devraient se maintenir sur une bonne tendance, à la faveur de la concurrence entre les différents opérateurs et de l’élargissement de la licence 4G à tous les opérateurs. En outre, les télécommunications bénéficieraient des services renforcés de nouveaux opérateurs dans la fourniture d’accès à Internet (FAI) et MVNO. Ainsi, l’activité des services d’information et de communication est projetée à 4,9% en 2022, avec une amélioration des activités du sous-secteur des télécommunications dont la croissance devrait s’établir à 4,6% contre 12,1% en 2021.