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12 août 2025
Par Hamidou ANNE
POUR UNE MYSTIQUE RÉPUBLICAINE
La meute gratte chaque jour sur nos libertés. Oumar Sankharé, Déesse Major, Héla Ouardi, Mbougar Sarr, ont été des cibles de sa bêtise. Le voyeurisme de ces gens est obscène. Leur discours est dangereux
L’offensive réactionnaire en cours ne s’arrêtera pas. Il s’agit là de la marche de l’histoire, témoin de toutes les époques de l’opposition entre progressistes et partisans de la réclusion morale et intellectuelle.
Dans «Notre jeunesse», livre majeur de Charles Péguy, l’auteur, constatant la dégénérescence de son camp politique, fustigeait l’abandon de la mystique républicaine au profit de la petite politique. Péguy soulignait :
«Tout commence en mystique et finit en politique» pour dénoncer l’usage de la politique dans le strict sens de la compétition électorale. Nous voyons disparaître, sous nos yeux, la mystique républicaine déclinant sous les assauts coordonnés des partis, des gouvernements, des activistes conspirationnistes et d’autres lobbyistes qui s’auto-désignent Société civile.
Les appartenances religieuses voire confrériques, les postures et les ghettos moraux prennent le pas sur une conscience du commun qui est la promesse originelle de la République.
La meute, encore elle, gratte chaque jour sur nos libertés. Oumar Sankharé, Déesse Major, Héla Ouardi, Mbougar Sarr, ont été des cibles de sa bêtise. Quand les intellectuels et les républicains laissent faire, s’ouvre une brèche et la meute fondamentaliste essaime et ronge une parcelle supplémentaire de nos libertés. C’est le propre des totalitarismes que répugnent la culture, l’intelligence et la liberté.
Ces chiens de garde de la morale qui censurent et assignent les citoyens selon leur norme, feraient presque sourire s’ils n’envisageaient pas de régir le Code pénal et d’islamiser une société qui est, depuis des siècles, la somme de diverses sédimentations religieuses et profanes.
La proposition de loi sur la criminalisation de l’homosexualité est sans objet, et la majorité parlementaire a raison de ne pas la soutenir, même si ses arguments n’élèvent pas outre mesure le débat. Jusque-là cette question était posée dans les cercles privés puis dans les médias, avant d’atterrir dans la rue avec la marche du mois de mai dernier, à l’appel d’un groupuscule dirigé entre autres par des complotistes notoires. Le projet de texte porté cette fois par des politiciens irresponsables et sans envergure, pressés par la bande d’excités regroupés autour de l’officine néofasciste Jamra, est le dernier spasme d’un courant réactionnaire qui cherche à exister sans craindre le ridicule et à déplacer le débat politique sur un terrain hideux. Le Parlement n’a pas à légiférer sur les névroses de quelques farfelus étouffés par l’oisiveté.
Aucune personne sérieuse ne parle de légalisation du mariage gay au Sénégal. Mais dans le monde merveilleux de Jamra et ses coalisés, il faut poser les questions et deviner les réponses les plus sordides pour exister et capter des financements. Ces exaltés projettent leurs fantasmes dans le débat public pour instrumentaliser l’ignorance et l’intolérance qui progressent devant la faillite de l’école et la carence républicaine des hommes politiques.
La propension devant tous les maux dont souffre le Sénégal -crise de l’école, chômage, carence culturelle, enfants talibés, viols…- pour ces adultes de ne parler que de sexe frôle la perversité et l’obsession grivoise. Il faut rajouter à l’arc de leurs tristes desseins la corde du fameux complot étranger qui voudrait imposer ses valeurs au Sénégal. Cette infantilisation des citoyens sénégalais, qui votent depuis plus de deux siècles et qui sont jaloux de leur souveraineté, est insultante. Elle contribue à déshumaniser un peuple pour exister et, par le mensonge et la manipulation, arriver à ses fins. Le voyeurisme de ces gens est obscène. Leur discours est dangereux. Leur attitude est lâche. Ce sont des lobbyistes au service de causes rétrogrades qui, et c’est risible, voient des lobbies partout.
La forme républicaine de l’Etat et son caractère laïc ont été garantis par la constitution qui nous régit tous. L’Etat du Sénégal a par conséquent le devoir de protéger tous les citoyens : ceux qui croient et ceux qui ne croient pas. Il doit faire face aux groupes organisés qui s’érigent en fossoyeurs des libertés publiques afin de préserver la paix civile.
L’intolérance politique et religieuse progresse devant la peur des citoyens, notamment des élites. D’où leur menace de dresser une liste de députés récalcitrants ; ce qui est une méthode fasciste digne des pires heures de l’histoire. Les intellectuels et les républicains doivent faire face devant tous les intégrismes et toutes les intolérances qui commencent à parader et à imposer un point de vue unique sur le monde, au mépris de l’identité composite de notre Nation. « La corruption du siècle se fait par la contribution particulière de chacun de nous », disait Montaigne. Pour la République, la démocratie et les libertés, il est urgent de faire face.
LA PROPOSITION DE LOI CRIMINALISANT LES LGBT EST TOUJOURS D'ACTUALITÉ
Selon les initiateurs de la proposition de loi criminalisant l’homosexualité
La proposition de loi criminalisant l'agenda LGBT au Sénégal continue d'alimenter les débats dans les salons et autres sphères politiques. Malgré le rejet annoncé de la proposition loi de criminalisation de l’homosexualité par les députés de la majorité, les initiateurs de cette proposition de loi portée par des députés de l’opposition disent que la procédure est toujours d’actualité…
Président du groupe parlementaire de la majorité présidentielle, Benno Bokk Yakar (BBY) Aymerou Gningue s'est fendu ce week-end d'un communiqué pour définir la position de son groupe sur cette proposition de loi qui n'est, à ses yeux, qu'un faux débat installé dans cette période pré-électorale par des députés qui cachent des objectifs politiques inavoués. "On va rejeter tout ce que vous allez amener, c'est nous qui déroulons parce que nous sommes la majorité", a déclaré le patron des députés de la majorité présidentielle en direction de ceux de ses collègues de l’opposition qui parrainent cette proposition de loi. Interpellé par nos soins, Mame Matar Guèye, le vice-président de l'Ong Jamra, une des 91 associations regroupées au sein de la plateforme And Samm Jikko yi, a d'abord tenu à préciser qu'aucun député, fut-il président de groupe, ne détient le privilège de rejeter ou d’accepter une proposition de loi qui doit suivre des étapes spécifiques.
Du dépôt de la proposition de loi sur la table du président de l'Assemblée nationale à la convocation de la plénière pour la voter en passant par l'avis du chef de l'exécutif et son examen par la commission des lois, aucun député n'est, en effet, habilité, à rejeter ou déclarer une proposition de loi irrecevable ou pas. C’est du moins ce qu’estime notre interlocuteur. Mieux, Mame Matar Guèye rappelle que des députés issus de la majorité présidentielle à l'instar de Alioune Souaré et Abdoulaye Wilane, entres autres, portent la proposition de loi criminalisant l'agenda des LGBT. "Maintenant, le jour de la plénière, la loi nous permet en tant qu'associations initiatrices de ladite proposition de loi d'être présentes dans l'hémicycle et de veiller en sentinelles. En toute responsabilité, nous allons prendre des notes et dresser la liste de ceux qui sont censés représenter le peuple et qui vont voter contre cette proposition de loi afin de permettre aux homosexuels de célébrer des mariages gay le jour même du Mawlud célébrant la naissance du prophète Mahomet (PSL) ou de s'accoupler impunément dans l'enceinte même de la grande mosquée de Dakar. D'autres exemples vécus existent encore. Nous allons montrer ainsi au peuple et à la face du monde les députés qui prennent en compte les aspirations populaires", poursuit le vice-président de Jamra.
Les associations initiatrices de la proposition de loi, qui disent bénéficier du soutien indéfectible de toutes les familles religieuses du pays, promettent de retourner auprès de ces familles pour les sensibiliser sur les positions des uns et des autres par rapport au projet de loi. Mame Matar Guèye annonce même une visite au Roi d'Oussouye pour l'imprégner de la situation. Du côté de la ville sainte de Touba, le proche entourage du khalife général des Mourides, Serigne Mountakha Bassirou Mbacké, a également pris acte de la position du président du groupe parlementaire Benno Bokk Yakaar.
Nos interlocuteurs rappellent que le patriarche de Darou Minaam, au-delà de la pétition de la plateforme And Samm Jikko qu'il a signée en toute connaissance de cause, n'a jamais varié sur sa position par rapport à l’homosexualité, cette pratique abominable condamnée par Dieu même à travers le saint Coran. "Touba va continuer de combattre tout ce qui est lié à l'homosexualité. Nous ne pouvons pas courber l'échine et nous asseoir sur nos valeurs et traditions parce que des lobbies LGBT menacent de fermer des robinets économiques. Aucune contribution financière ne doit inciter à sacrifier sa société. Il faut croire en soi et craindre Dieu. C'est dans la crainte du Tout-Puissant que nous pouvons avoir des motifs d'espérer. Ragaal Yalla day yok wersëk", concluent nos interlocuteurs de Touba.
LES DÉLÉGUÉS DE LA SAR VOLENT AU SECOURS DE LA DG MARIÈME NDOYE DECRAENE
Ils se félicitent du fait que la SAR a réalisé un résultat de 6,5 milliards en six mois qui laisse augurer un bénéfice annuel de plus de 8 milliards de FCFA
La Société africaine de raffinage (SAR) a fait un résultat positif de 6,5 milliards de frs et qui devrait atteindre plus de 8 milliards à la fin de 2021. Ces chiffres ont été révélés par le collège des délégués du personnel de l’entreprise. Des délégués qui projettent un autre décor de la SAR et, surtout, s’érigent en boucliers de la directrice générale, Mme Marième Ndoye Decraene.
Accusée de « mauvaise gestion » par une partie des administrateurs de la Sar, notamment ceux représentant la société Locafrique, Mme Marième Ndoye Decraene vient d’obtenir un soutien de teille. En effet, les délégués du personnel de l’entreprise ont volé à son secours et se félicitent au contraire des brillants résultats qu’elle a obtenus depuis qu’elle est à la tête de la Société Africaine de raffinage (Sar).
De l’aveu même de la directrice générale, confirmée en cela par le patron de Petrosen Holding, qui porte les actions de l’Etat, actionnaire majoritaire (34 %), au titre de l’exercice 2020, la SAR aurait réalisé une perte de 59 milliards de FCFA avec des fonds propres négatifs de l’ordre de 53 milliards de FCFA. D’où la décision de procéder à une recapitalisation prise par les organes délibérants. Une recapitalisation sur les modalités de laquelle les administrateurs se battent actuellement, sur le terrain juridique, bien sûr, mais aussi et surtout sur le théâtre médiatique. Locafrique estimait qu’avant de procéder à une recapitalisation, il faudrait d’abord procéder à la réévaluation des actifs, notamment fonciers, de la société.
Trouvant qu’elle faisait du dilatoire et que la recapitalisation décidée ne saurait attendre, la direction générale de la Sar et Petrosen avaient attrait Locafrique devant le tribunal du commerce pour « abus de minorité » et demander la nomination d’un administrateur ad hoc. Des demandes rejetées par le tribunal. Bien entendu, les travailleurs de la Sar, à travers leurs délégués, refusent de prendre parti dans cette bataille entre administrateurs. Ils se contentent donc de demander à « l’ensemble des acteurs », de « privilégier les intérêts du Sénégal dans le respect des principes directeurs de bonne gestion, sans compromettre les intérêts des uns ou des autres.
La recapitalisation est une opération nécessaire pour la Sar et fait l’unanimité. Nous rappelons par la même occasion la vieille promesse des actions pour le personnel » indique le Collège dans un communiqué de presse. Un document dont le but est de, selon les représentants des travailleurs, « de porter à l’endroit de l’opinion nationale et internationale des faits marquants depuis l’arrivée de la nouvelle directrice générale à la tête de la raffinerie.
En effet, la directrice générale a su mettre fin aux arrêts répétitifs des installations pour rupture de brut, ce qui était une de nos préoccupations majeures ». Mme Marième Ndoye Decraene a aussi à son actif, à les en croire, « la réduction considérable des pannes techniques à la suite de son implication personnelle dans la recherche de solutions pour la pérennité du raffinage ». « Une gestion rigoureuse qui a occasionné un résultat positif de plus 6,5 milliards de FCFA après six mois d’exercice avec une projection de faire plus de 8 milliards de bénéfices en fin d’exercice 2021.
Fort de ces constats, le personnel, par la voix du collège des délégués, adresse ses félicitations à madame Marième Ndoye DECRAENE, 1ère femme Directrice Générale de la Sar, et lui exprime un grand soutien. Ces évènements heureux, ont su revigorer l’engagement du personnel derrière la directrice générale, pour relever le défi de l’arrêt métal en cours, couplé au raccordement du projet d’extension des capacités de production de la raffinerie, en vue de l’exploitation du pétrole sénégalais » conclut le collège des délégués de la Sar.
RECETTES DES HYDROCARBURES, LES DIX RECOMMANDATIONS DE LA SOCIÉTÉ CIVILE
La Société civile avait souhaité, lors de la tenue du Conseil présidentiel sur le projet de loi relatif à la répartition et à l’encadrement de la gestion de recettes issues des hydrocarbures le 21 décembre dernier, avoir son mot à dire sur cette affaire
La Société civile sénégalaise entend jouer sa partition dans la future loi de répartition et d’encadrement de la gestion des recettes issues de l’exploitation des hydrocarbures. Une batterie de 10 recommandations a été formulée hier en ce sens au terme d’un atelier de contribution qui a réuni la Coalition Publiez Ce que vous payez (PCQVP) en partenariat avec Oxfam, l’Ong 3D et l’Observatoire de suivi des Indicateurs de développement économique en Afrique (OSIDEA).
La Société civile avait souhaité, lors de la tenue du Conseil présidentiel sur le projet de loi relatif à la répartition et à l’encadrement de la gestion de recettes issues des hydrocarbures le 21 décembre dernier, avoir son mot à dire sur cette problématique. Une demande acceptée par le président de la République. C’est pour formaliser cette contribution qu’elle a tenu hier une rencontre initiée par la Coalition Publiez Ce que vous payez (PCQVP) en partenariat avec Oxfam, l’Ong 3D et l’Observatoire de suivi des Indicateurs de développement économique en Afrique (OSIDEA). Le directeur de l’Ong 3 D, Moundiaye Cissé, et ses amis ont formulé 10 recommandations qui seront soumises à l’Etat. Elles tournent autour du partage équitable des recettes tirées de l’exploitation des hydrocarbures, l’affectation des recettes à des investissements prioritaires, l’affectation d’un pourcentage minimal des recettes aux secteurs de la santé, de l’éducation, de l’économie et aux catégories vulnérables (handicapés, jeunes, femmes), la démocratisation de toutes les informations et de toutes les décisions issues du processus de l’exploitation des ressources naturelles et le renforcement du contrôle parlementaire à travers les évaluations, suivis, sanctions et résultats.
La société civile recommande aussi d’encourager les personnes porteuses de projets touchant le secteur des hydrocarbures, la publication de l’utilisation des fonds issus des hydrocarbures au plus tard 60 jours avant. Enfin de fixer un plafond de financement de la dette par les recettes tirées de l’exploitation des ressources naturelles, de lutter contre les pertes fiscales dans la gestion des recettes tirées des hydrocarbures. Last but not least, Publiez ce que vous payez, 3D et autres demandent d’assurer la transparence dans l’utilisation des fonds issus des recettes tirées de l’exploitation des ressources naturelles par le renforcement des corps et mécanismes de contrôle. « L’objectif de cet atelier est double sur ce projet de loi organisant la répartition des recettes tirées des hydrocarbures notamment le gaz et le pétrole. Avant de pouvoir critiquer cette loi, il faut d’abord avoir une connaissance du contenu pour une mise à niveau de la société civile. Le deuxième objectif, c’est la critique objective et constructive de cette loi. Dire les forces et faiblesses de la loi pour ensuite mettre sur la table les recommandations.
L’objectif final, c’est que nos préoccupations soient prises en charge dans le projet de loi. Nous avons alors trois créneaux pour agir à travers un dialogue avec l’Etat, les parlementaires, mais aussi les citoyens qui nous accompagnent. Nous nous félicitons de ce que le président de la République ait permis à la Société civile d’apporter sa contribution sur ce projet de loi » a expliqué le directeur de l’ONG 3 D, Moundiaye Cissé, à l’entame de la rencontre. « Ce n’est pas seulement ce que nous allons retenir lors de cette rencontre qui va être intégré dans la future loi parce qu’il y a d’autres organisations qui ont eu à faire des études et des propositions sur ce dossier. Nous allons alors essayer de regrouper toutes les contributions de la Société civile pour arriver à une synthèse unique reflétant les positions de toute la société civile sur la question de la répartition des recettes issues des hydrocarbures. La contribution se fera sur chaque axe notamment le fonds intergénérationnel, le fonds de stabilisation. Tout ce qui est proposition formulée dans cette loi peut faire l’objet d’une critique objective et constructive. Nous allons continuer à jouer notre rôle d’alerte et de veille sur ces questions de sorte à nous associer à la coproduction, à la coexécution, au suivi de cette loi » avait ajouté Moundiaye Cissé.
Le projet de loi retardé d’une semaine…
La sociologue Fatou Sow Sarr s’est beaucoup préoccupée du sort des femmes. Elle s’est félicitée du fait que les générations futures soient prises en compte dans la répartition des ressources mais estime qu’il faudrait rappeler à l’Etat que la part de revenus du travail des femmes n’est que de 30 % environ des revenus nationaux. « Il y a un gap qu’il va falloir combler.
En outre il y a beaucoup de pans de notre société surtout des catégories sociales qui n’ont pas accès aux ressources notamment les femmes. Nous espérons que ce déséquilibre sera corrigé » a conclu Mme Fatou Sow Sarr. Alioune Tine, le fondateur d’Afrikajomcenter, a insisté sur la nécessité d’avoir des mécanismes de contrôle suffisamment dissuasifs. ‘’Des textes et des mécanismes, nous en avons. Mais le doute est toujours là, concernant la transparence et la redevabilité. C’est pour cela qu’il est extrêmement important de faire en sorte que ces mécanismes soient suffisamment dissuasifs’’, a souligné M. Tine. ‘’On a tendance à assimiler le pétrole à une ressource du diable en Afrique. Ailleurs, on le considère comme une source de bonheur’’, a ajouté Alioune Tine, évoquant les cas de certains pays arabes. Abdoul Hamid Ndiaye, un conseiller à la présidence de la République, a révélé que la présentation du projet de loi en Conseil des ministres a été retardée d’une semaine. Le gouvernement a pris cette mesure pour ‘’intégrer’’ les observations des membres de la société civile, a dit M. Ndiaye lors de l’atelier.
Mamadou Oumar NDIAYE
ÉPITRE À NOS FRÈRES CATHOLIQUES, À TOUT PÉCHÉ MISÉRICORDE
Il y a fort à parier que 99 % de nos contempteurs n’ont pas lu l’article incriminé. Tout juste leur a-t-on fait partager notre titre — légèrement provocateur il est vrai — intitulé « Noël, des fidèles fauchés comme des rats d’église »
Nul doute, nos oreilles ont sifflé ce weekend de la Nativité, marquant l’anniversaire de la naissance du Christ ! Et sur les réseaux sociaux, ça a été notre fête à nous journalistes du « Témoin » dont on a dit qu’ils ont insulté les catholiques de ce pays. Rien de moins !
En riposte, nous avons été abreuvés d’insultes et agoni d’injures. Lapidés aussi ! Et pourtant, il y a fort à parier que 99 % de nos contempteurs n’ont pas lu l’article incriminé. Tout juste leur a-t-on fait partager notre titre — légèrement provocateur il est vrai — intitulé « Noël, des fidèles fauchés comme des rats d’église » et c’était la curée ! Cela a suffi à ces cathos ultras pour non seulement se déchaîner sur les journalistes impies du « Témoin » sur le mode Vade rétro satanas ! Mais aussi pour nous vouer aux flammes de l’enfer voire à la géhenne.
S’il ne s’est pas agi tout simplement de nous brûler sur le bûcher de l’Inquisition ! Car ce qu’ils ont écrit sur nous, Horresco referens… On se calme, notre article n’a eu d’autre but que d’informer, de montrer la situation difficile dans laquelle nos frères catholiques, comme nous l’avions fait avec les musulmans à la veille de leurs fêtes, vivent en cette veille de Noël. D’ailleurs, le Pape François lui-même, dans son homélie Urbi et Orbi (à la ville et au Monde) prononcée sur la place Saint-Pierre le jour de Noël, n’a-t-il pas appelé les fidèles à aider les plus démunis ?
Il est remarquable de constater, pour ceux qui l’ont lu, que notre papier ne cite que des catholiques parfaitement identifiés qui ont donné leur point de vue sur la question. Nulle part, il n’a été question d’offenser qui que ce soit, encore moins la communauté catholique pour laquelle nous avons, au « Témoin », le respect que tout le monde sait. C’est bien simple : s’il y a un journal au Sénégal qui, pendant plus de 30 ans, a toujours soutenu les combats de cette communauté, c’est bien « Le Témoin » ! Un exemple : M. Charles Faye, qui s’est exprimé dans l’article, nous l’avons connu lors du combat que les habitants du village majoritairement catholique de Léhar Pambal avaient engagé contre la municipalité (musulmane !) de Tivaouane qui voulait étendre ses tentacules sur leurs terres.
Ce qui risquait, bien évidemment, de menacer le caractère catholique de cette contrée en plus de la priver d’une bonne partie de ses terres. Grâce au combat mené par « Le Témoin » aux côtés de ces habitants, le président Abdoulaye Wade avait tranché en leur faveur !
Reconnaissants, les gens de Léhar Pambal avaient tenu à nous envoyer une délégation lors des festivités marquant le 20ème anniversaire du « Témoin » et nous avaient même remis une enveloppe symbolique pour, disaient-ils, « apporter notre modeste contribution à vos festivités ». L’un des membres de cette délégation, Frère Alphonse Tine, était d’ailleurs devenu un ami personnel du « Témoin ».
Affecté au collège Saint-Pierre à Dakar, il venait souvent nous rendre visite, en voisin, à Colobane où se trouvait d’ailleurs notre siège. Envoyé à Conakry, il avait gardé un contact épistolaire avec nous jusqu’à sa mort accidentelle dans ce pays voisin. Une mort qui nous avait beaucoup attristés. Cela, M. Charles Faye, de « Palène Boutique », qui a eu aussi à diriger la radio catholique « Espérance Fm » peut en témoigner. Nous avons tenu à ne citer que ce seul exemple… Pour dire que « Le Témoin » sourit quand on l’accuse d’être contre les catholiques ou de les avoir offensés ! Nous demandons donc au Seigneur de pardonner à ceux qui soutiennent cela et nous insultent, parce qu’ils ne savent ce qu’ils font !
Citant la Bible, nous Lui dirons « Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés » en ce weekend du 24 décembre 2021. Bien sûr, des catholiques de bonne foi ont pu se sentir atteints par notre titre qui relève pourtant du bon français puisque l’expression que nous avons utilisée est dans tous les dictionnaires (Lire l’article de Pape Ndiaye à l’intérieur de ce journal).
A ceux-là, et à ceux-là seulement, nous présentons nos excuses les plus plates et les humbles pécheurs que nous sommes leur disons que, quand bien même nous les aurions insultés, — ce qui n’est pas le cas, heureusement — , à tout péché miséricorde. Et en ces jours qui suivent Noël et sa magie, nous disons à tout le monde, en citant saint Luc, bien sûr, « Paix sur la terre aux hommes de bonne volonté » ! Quant aux autres…
NOS PLATES EXCUSES AUX LECTEURS… SUSCEPTIBLES
A propos de notre une «Les fidèles fauchés comme des rats d’église»
Dans sa dernière édition datée de vendredi dernier, nous avons publié une enquête relative à l’extrême pauvreté économique et sociale qui frappe les Sénégalais, et particulièrement nos frères chrétiens en cette période de Noël. Nous avons également fait état de la crise alimentaire et économique que traverse Caritas Sénégal qui est la branche caritative de l’Eglise catholique.
En effet, censée voler au secours des plus démunis, cette institution charitable crie, elle-même, au secours et en appelle au bon cœur des donateurs : « Les fidèles fauchés comme des rats d’église » avions nous titré à la Une. Dès la parution de l’article, des internautes se disant chrétiens ont très mal interprété notre Une croyant que le mot « rat » les assimile à l’animal (rongeur). Non, très de loin de là ! Parce que nous avons bien écrit français tout en nous adressant aux lecteurs qui comprennent la langue de Molière. Selon le dictionnaire, Rat d’église « se dit, par dénigrement, des dévots qui fréquentent les églises. Se dit aussi d’un homme qui est très pauvre. Dans d’autres définitions, se dit d’un homme qui fait métier de demander l’aumône devant les églises etc. Les expressions issues de ce mot sont nombreuses : « Fauché comme un rat d’église, gueux comme un rat d’église, pauvre comme un rat d’église etc... ».
Nos lecteurs conviendrons avec nous que nous avons juste usé de cette expression à bon escient pour l’adapter à cette période de fêtes de fin d’année. Au risque de leur déplaire, nous disons que tant que le mot « Rat d’église » restera et demeurera dans les dictionnaires, il sera éternellement utilisé par les usagers de la langue de Molière comme vous et nous. Sauf si des individus ombrageux parviennent à faire plier l’Académie française pour qu’elle somme Madame Larousse et Monsieur Robert à supprimer le mot ou l’expression « Rat d’église » de leurs contenus. Un autre débat ! Justement, un débat qui nous renvoie aux veilles de Korité et Tabaski, fêtes musulmanes, où « Le Témoin », comme tous les journaux, ont l’habitude de parler des musulmans face à la cherté des moutons avec des titres du genre : « Les musulmans sacrifiés par le covid 19 sur l’autel de la pauvreté », « Fauchés, des imams se disputent des « soukoro kor » au Palais » etc.
Pourtant, ces titres informatifs ou sensationnels n’ont jamais été mal interprétés par la majorité musulmane. Mais comme disait l’autre, les minorités sont toujours susceptibles. Dans notre article, nous n’avons fait que répercuter que le cri de détresse sociale de certains de nos frères chrétiens en cette veille de fêtes de fin d’année. Des frères qui se trouvent dans la même situation que tous les Sénégalais qui n’arrivent pas à joindre les deux bouts en ces temps de crise. Pour rappel, tous les intervenants dans l’article sont de confession chrétienne. Y compris notre sympathique lecteur, l’honorable Charles Faye de « Palène-Boutique » qui était aux cotés du « Témoin » dans tous les combats contre les détracteurs de l’Eglise catholique.
Cet homme-là, pour ceux qui le connaissent pas, qui a dirigé la radio de l’Eglise « Espérance Fm », ne va jamais apparaître dans une tribune où l’on écorche la belle image du fidèle chrétien. Des gens comme Charles Faye, Emmanuel Thibaut (Le Daf du Groupe Témoin) et tant d’autres hauts dignitaires ecclésiastiques, savent que nous avons du respect et de la considération sur la communauté catholique au point de mettre une croix sur toute information ou dépêche étrangère contenant des affaires de mœurs qui secouent ces derniers temps l’église catholique. Des pratiques criminelles très graves qui ont récemment poussé le Pape François, à sortir de sa réverse pour exprimer sa honte et sa tristesse tout en délivrant un ordre de poursuite contre tout prêtre ou religieux impliqué de près ou de loin dans ces crimes commis à l’intérieur de l’Eglise.
Des dépêches sur les crimes à l’intérieur de l’Eglise que « Le Témoin » s’est toujours gardé de reprendre dans ses colonnes alors que sous d’autres cieux (France, Usa, Italie, Espagne, Usa, Gabon, Cote d’Ivoire, Maroc, Egypte, Nigeria etc), les médias en font leurs choux gras ! Juste pour dire qu’aussi bien dans le fond que dans la forme, notre article intitulé « les fidèles fauchés comme des rats d’église » n’a jamais voulu offenser qui que ce soit. C’était un article informatif et rien d’autre ! Malgré tout, nous présentons nos plates excuses aux lecteurs. Bonne et heureuse année à l’ensemble de nos compatriotes catholiques et, au-delà, chrétiens !
TRANSPARENCE DANS LA GESTION DES REVENUS ISSUS DE L’EXPLOITATION DES HYDROCARBURES
Le fondateur d’AfrikaJom Center, Alioune Tine recommande la mise en place de mécanismes de contrôle dissuasifs afin de mieux garantir la transparence dans la gestion des revenus issus de l’exploitation des hydrocarbures
Les organisations de la société civile sénégalaise ont organisé hier, lundi 27 décembre un atelier pour apporter leur contribution au projet de loi relatif à la répartition et à l’encadrement des recettes issues de l’exploitation des hydrocarbures. Prenant part à cette rencontre, le fondateur d’AfrikaJom Center, Alioune Tine a préconisé la mise en place de mécanismes de contrôle dissuasifs.
Le fondateur d’AfrikaJom Center, Alioune Tine recommande la mise en place de mécanismes de contrôle dissuasifs afin de mieux garantir la transparence dans la gestion des revenus issus de l’exploitation des hydrocarbures. Il prenait part hier, lundi 27 décembre à l’atelier de contribution de la société civile au projet de loi relatif à la répartition et à l’encadrement de la gestion des recettes issues de l’exploitation des hydrocarbures. «Des textes et des mécanismes concernant la gestion du pétrole, nous en avons. Nous avons beaucoup de mécanismes de contrôle. Qu’est ce qui fait que les gens doutent souvent concernant la transparence et la recevabilité. Il faut bien le reconnaitre, nos mécanismes de contrôle sont faibles par rapport à un exécutif extrêmement fort. Il faut faire en sorte que les mécanismes de contrôle soient suffisamment dissuasifs», préconise-t-il.
Alioune Tine invite ainsi les organisations de la société civile à mutualiser leurs efforts afin qu’il y ait plus de transparence dans la gestion des ressources naturelles au Sénégal. «Dans nos pays, en Afrique, on a l’impression que le pétrole est la ressource du diable. Ce sont des tensions, des conflits armés. Parce qu’en réalité, notre pétrole et notre gaz ne nous concernent pas à nous seuls. Il y a d’autres qui ont beaucoup plus d’intérêts et qui sont prêts à prendre ce pétrole et ce gaz. Dans ce contexte, ce qu’il nous faut, c’est l’unité. Il faut vraiment serrer les coudes par rapport à ces défis liés à la gestion des ressources naturelles», lance-t-il.
Selon Moundiaye Cissé, directeur exécutif de l’Ong 3D la société civile va continuer à jouer son rôle de veille et d’alerte. «Ce groupe que nous avons créé aujourd’hui va se consolider et va faire le monitoring de cette loi au fur et à mesure que nous allons avancer», rassure-t-il.
MISE EN CIRCULATION DU TER, UN VOYAGE POUR L'HISTOIRE
Après plusieurs reports décriés par les citoyens et des politiques, le Train express régional (Ter) est en fin sur les rails.
Le Train express régional (Ter), un des projets phares de l’actuel régime, a démarré. Son exploitation commerciale a été officiellement lancée hier, lundi 27 décembre. Une nouveauté dans le système de transport national, il est salué par ses premiers voyageurs, principalement des responsables politiques ou proches du chef de l’Exécutif. A bord de rame affrétée à la presse et partagée avec des invités souteneurs, du président de la République Macky Sall, le reporter de Sud Quotidien, retrace le voyage sur Diamniadio.
Après plusieurs reports décriés par les citoyens et des politiques, le Train express régional (Ter) est en fin sur les rails. A 12 heures déjà hier, lundi 27 décembre 2021, correspondant au jour de lancement de l’exploitation commerciale du Ter, le décor aux abords de la gare de Dakar, point de départ «vers l’avenir, à vitesse express», pardon pour Diamniadio, annonçait le grand jour. La Gendarmerie nationale veille au grain, les barrières de sécurité sont rapprochées, sous le regard des vendeurs à la sauvette qui proposent à la clientèle masques et autres accessoires. Les agents chargés de la mise en circulation s’activent, les hôtesses défilent. Le rouge et blancs, couleurs de leurs tenues, envahirent la gare de Dakar qui s’est revêtue de ses «habits» de fête, bien nettoyés par de jeunes dames, les fleurs bien arrosées ont échappé au fanage. L’intérieur de la gare accueille petit à petit les privilégiés du jour… pour le premier voyage à bord du Ter.
Les rames bien en place, alignés sur les trois voies, elles attendent leurs premiers occupants. Une musique douce égaille l’assistance. Les tableaux de bord affichent la destination finale, Diamniadio. Le format est celui des aéroports, il faut lire pour s’informer et s’orienter. Les minutes s'égrènent, la gare se remplie petit à petit. Les cameramen et photographes fixent, tournent les objectifs à la quête des plus belles images. La sécurité est au haut niveau. La Gendarmerie nationale, avec ses chiens renifleurs, fouille coins et recoins de la gare. Le voyage au bord de ce que les proches du président de la République ont qualifié d’historique, un gâchis à coût de milliards pour l'opposition, fut sans incident, mais plutôt une découverte. Pour un départ prévu à 13 heures, comme ainsi communiqué à la presse, les speakers prennent la parole et donnent le ton peu avant 14 heures. Quelques instants après, les guichets s’ouvrent à l’aide d’une carte dont disposent les hôtesses, le temps est au voyage.
Sourire aux lèvres, mots douces et gentils pour/envers n’importe quel voyageur, ils installent et organisent également l’occupation de la rame. Six (6) minutes après 14 heures, les portes sont bloquées, le train quitte la gare, destination Diamniadio. Quelques retardataires, les yeux écarquillés, sont appelés à se reprocher de l’autre wagon car, la formule du Ter serait qu’à l’heure du départ, aucune entrée ne soit autorisée. Sur un rythme silencieux, sans aucun grincement, le Ter s’élance et traverse le Musée des Civilisations Noires, le Grand Théâtre puis les quartiers aux alentours du trajet, s’affichent quelques fois, indistinguibles.
DES LAUDATEURS DU PRÉSIDENT MACKY SALL, S’ENGAGENT DANS DES EXPLICATIONS…
Les hôtesses expliquent les consignes de sécurité, sans vraiment avoir l’attention nécessaire, les voyageurs occupés à immortaliser l’évènement. Les téléphones portables se substituent aux caméras, chacun y va de ses positions… pour des selfies, vidéos et autres images. 6 minutes après le départ, halte à la gare de Hann. Plus tard après, un répit au timing similaire fut observé, le train repris son voyage silencieux en traversant la Cité Imbécile, les Maristes et la zone industrielle. A l’intérieur des laudateurs du président Macky Sall, s’engagent dans des explications les unes plus profondes que les autres, allant même jusqu’à faire de Dakar, une ville à l’avancée aux allures des grandes capitales occidentales. Mariama Baldé, s’exalte. «Pour cette première dans toute l’Afrique de l’Ouest, dire que le président Macky Sall n’a pas de vision est pure allégation politique». Ce griot brandit la preuve par l’image : «regardez tout ce travail, un incapable ne peut pas le faire», lance-t-il tout joyeux. Le Ter s’ébranle toujours. La gare routière des Baux Maraîchers, avec ses véhicules négligemment stationnés, s’offre au regard des occupants du Ter, après des minutes de circuit. Du haut des ponts, des Sénégalais regardent le train partir. La gare de Yeumbeul fut un autre temps d’arrêt, avant la traversée de la forêt classée de Mbao séparée en deux par le trajet du Ter.
A Bargny, le train marque un arrêt technique, les speakers évoquent une maintenance, tout en annonçant l’arrivée imminente à Diamniadio, la destination finale. Mais, bien avant, il fallait dépasser l’étape de Rufisque qui n’est pas passée inaperçue. De loin, la cimenterie de la vieille ville, ancien territoire des quatre communes, montre ses installations et son environnement fortement impacté par ses activités.
Enfin, Diamniadio ! Sa gare se dresse majestueusement à côté des rails. C’est une imposante bâtisse aux compartiments multiples. Elle est bien décorée, avec des jets d’eau. L’expérience du Ter, c’est également ce café à 1500 FCFA à la gare de Dakar, la petite bouteille d’eau vendue à 400 FCFA. L’on se croirait dans des boutiques duty free des aéroports. La gare de Diamniadio aussi n’est pas moins lotie. L’alimentation n’est pas à la portée du Sénégalais à la petite bourse. Le voyage inaugural du Ter, c’est également ces Sénégalais ayant très tôt quitté leurs domiciles pour accueillir le président Macky Sall, qu’ils ne verront pas d’ailleurs. Ils sont parqués à plusieurs mètres, bien loin de la salle où se déroulait la cérémonie.
PHASE 2 DU TER -LES PARTENAIRES VALIDENT
Le Directeur régional de la Banque islamique de développement (Bid), Matar Sylla, a annoncé que 6 milliards FCFA seront octroyés au Sénégal pour la seconde phase du Ter ; ce qui porte la contribution totale de sa banque à 262 milliards FCFA. Yacine Fall de la Banque africaine de développement (Bad) a, elle aussi, fait état de l’intérêt qu’ils ont pour la seconde phase, en annonçant un financement à partir de cette année 2022. L’ambassadeur de la France au Sénégal, Philippe Laliot, a engagé son pays dans la seconde phase du Ter qui ira de Diamniadio jusqu’à l’Aéroport international Blaise Diagne (Aibd) de Diass. Dans son allocution, le diplomate français a salué la contribution de son pays, avec l’implication de pas moins d’une dizaine d’entreprises, dans la réalisation du Ter.
MACKY SALL AU LANCEMENT DE LA MISE EN CIRCULATION DU TER, DES MESURES ET DES INSTRUCTIONS, APRÈS LA GLOIRE
C’est un président Macky Sall satisfait de sa réalisation qui a pris la parole hier, lundi 27 décembre, devant un parterre de souteneurs et des autorités gouvernementales.
Le Chef de l’Etat Macky Sall s’est réjoui du Train Express Régional (Ter). Il a, en outre, engagé son gouvernement à l’utiliser. Il a aussi promis de prendre en charge convenablement les doléances des impactés du projet et de veiller à la bonne exploitation du bijou.
C’est un président Macky Sall satisfait de sa réalisation qui a pris la parole hier, lundi 27 décembre, devant un parterre de souteneurs et des autorités gouvernementales. «Ce 27 décembre 2021 marque une étape historique dans notre marche collective vers le Sénégal émergent. Une aube nouvelle se lève sur notre cher pays. Il y a cinq ans, le 14 décembre 2016, ici même à Diamniadio, qui était alors une ville en état embryonnaire, nous lancions le chantier de la première phase du Train Express Régional sur un linéaire de 36 km, dont la deuxième phase mènera à l’Aéroport International Blaise Diagne, soit un linéaire total de 55 km».
Mieux, dit-il, le lancement du Ter ayant eu lieu en 2016 est intervenu «131 ans après l’inauguration, en 1885, de la ligne ferroviaire Dakar - Saint-Louis». Le lancement du Ter traduit, selon lui, une ambition de franchir «en vitesse une étape significative de notre marche résolue vers l’émergence». Cette option traduit, ajoute-t-il, «une volonté inébranlable de changer de paradigme ; une volonté de vivre notre temps ; une volonté d’épouser la modernité ; une volonté de regarder l’avenir avec confiance et ambition». Le président Macky Sall rappelle, en outre, que le Ter n’est qu’une partie de la marche vers des projets d’infrastructures d’envergures. «Aujourd’hui, nous réaffirmons cette volonté avec plus de force encore, puisque nous l’avons traduite en actes. Nous poursuivons notre marche résolue dans le sens de l’histoire et dans le temps de l’action».
Macky Sall tient à rappeler que la vision à la base du projet se trouve dans l’Axe 1 du Plan Sénégal Emergent, dédié à la transformation structurelle de l’économie nationale. Elle est partie du constat «qu’avec moins de 0,3 % du territoire national, la région de Dakar concentre 25% de la population sénégalaise, et près de 70 % de l’activité économique du pays». Dakar concentre également l’essentiel du parc automobile national et enregistre environ 40 000 nouvelles immatriculations par an ; alors même que la région ne dispose pas d’un système de transport de masse fiable et prévisible. «Pour réaliser ce projet, le plus complexe de l’histoire de notre pays, il a fallu travailler dur, jour et nuit, y compris en temps d’intempéries et de crise sanitaire liée à la Covid-19», ajoute-t-il. A cause de cette situation et aussi la lourdeur du financement, il a fermement engagé «tous les services concernés à veiller rigoureusement à la sécurité, la sûreté et la maintenance des installations, des équipements et des trains».
ASSURANCES DE MACKY AUX IMPACTES DU TER : «L’ETAT RESTERA À VOS CÔTÉS JUSQU’AU RÈGLEMENT DU DERNIER CAS»
Le président de la République, Macky Sall a assuré que toutes les populations impactés par les travaux du projet seront indemnisés jusqu’au dernier cas, saluant par la même «l’esprit patriotique» de ces dernières. «Je voudrais saluer et remercier les impactés du projet pour l’esprit citoyen dont ils ont fait montre. Des indemnisations conformes aux standards en la matière ont été versées par l’Etat. De plus, un effort supplémentaire a été consenti pour les impactés les plus vulnérables, suivant le décret 2021- 434 du 08 avril 2021, qui attribue à chaque foyer une parcelle de 150 m2 à Bambilor, pour un total de 40 hectares. L’Etat restera aux côtés des impactés jusqu’au règlement du dernier cas. J’y veille personnellement», a-t-il promis.
CAMPAGNE «SARGAL SENEGAL» POUR UNE APPROPRIATION DU TER ET TRANSPORTER PLUS DE 250 000 PASSAGERS
Par ailleurs, Macky Sall a demandé à son gouvernement de s’approprier le Ter, de l’utiliser dans leurs déplacements sur Diamniadio, une règle à laquelle lui-même ne dérogera pas. Les Sénégalais devront aussi faire de même. En attendant, la gratuité annoncée du Ter, pendant une quinzaine de jours, permettra de toucher un grand nombre de voyageurs. «J’ai souhaité, dans un premier temps, qu’il soit permis aux usagers de s’approprier le Ter, sur l’ensemble de la ligne. C’est pourquoi nous allons organiser, dès demain, 28 décembre, jusqu’au 13 janvier, une campagne de transport gratuit, dénommée «Sargal Sénégal». Pendant cette période, des réservations gratuites seront ouvertes tous les jours de 10h à 18h, pour transporter plus de 250 000 passagers. Après ce temps d’appropriation, le Ter sera mis en service commercial»
L’EXPLOITANT ANTICIPE SUR DE FUTURS TROUBLES
Le président du conseil d'administration de la Senter Stéphane Volant, en trouvant que le TER est le symbole d'une nation entière a dit que l’infrastructure n'est pas une folie. Il a par ailleurs salué la technologie du train en disant qu'il est réalisé par la plus grande entreprise ferroviaire au monde. Revenant sur le coût du transport, il a trouvé qu'il est à la portée de toutes les bourses comme voulu par le président de la République lors de la conception du projet. Le président du conseil d'administration de Senter a aussi dit que les Sénégalais qui sont au nombre de 900 seront outillés convenablement pour l'exercice de leur mission. Il a en outre prévenu le chef de l'Etat sur de probables futurs désagréments, une inhérence à tous les systèmes ferroviaires. Le président Macky Sall lui a demandé de ne point céder à la demande politique dans le recrutement des agents destinés à travailler sur le TER