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12 août 2025
par Oumou Wane
HOMOSEXUALITÉ, LA CHASSE AUX SORCIÈRES ÉLECTORALES
Ces députés n’ont-ils pas mieux à faire pour leurs administrés que d’entretenir la psychose contre les homosexuels et attiser la haine à leur égard ? L’homophobie grandit depuis plusieurs années et la situation devient dramatique
Les élus de la majorité ne sont pas tombés dans le piège de ce groupuscule de députés qui a déposé mercredi 22 décembre une proposition de loi visant à durcir la répression et la criminalisation de l'homosexualité au Sénégal.
Les députés porteurs de ce texte de loi veulent « installer un faux débat dans cette période pré-électorale » et « cachent des objectifs politiques inavoués », déclare Aymerou Gningue, le président du groupe parlementaire majoritaire, qui désapprouve clairement une « polémique stérile » et annonce qu’il ne votera pas pour un texte où « on enfonce une porte déjà ouverte », le Sénégal étant déjà doté d’un arsenal juridique suffisamment répressif avec l’article 319 du Code pénal. Au Sénégal, la loi existante stipule que « sera puni d'un emprisonnement d'un à cinq ans et d'une amende de 100000 à 1500000 francs, quiconque aura commis un acte impudique ou contre nature avec un individu de son sexe ».
Selon les initiateurs de cette proposition de loi, qui serait soutenue, selon eux, par les associations et les chefs religieux influents dans ce pays, ce texte vise à modifier l'alinéa 3 de l'article 319 du code pénal pour punir désormais « d'une peine de cinq à dix ans d'emprisonnement ferme et d'une amende d'un million à 5 millions FCFA, sans possibilité d'accorder des circonstances atténuantes, quiconque aura été reconnu coupable d'actes contre nature ».
Ce qui est déplorable dans ce projet de loi, outre le fait qu’il flatte les tentations intégristes, c’est que l’homosexualité y est mise au même niveau que la zoophilie et la nécrophilie, toutes considérées comme des déviances sexuelles. Ces députés n’ont-ils pas mieux à faire pour leurs administrés que d’entretenir la psychose contre les homosexuels et attiser la haine à leur égard ? Au Sénégal, les homosexuels sont déjà considérés comme des animaux et font l’objet au quotidien de menaces et de diffamations, quand il ne s’agit pas d’agressions. L’homophobie grandit depuis plusieurs années et la situation devient dramatique.
Dans notre pays à très forte majorité musulmane et qui est très souvent cité en exemple d'État de droit en Afrique, notre président Macky Sall a toujours invoqué les spécificités culturelles sénégalaises pour refuser une dépénalisation de l'homosexualité, y compris devant des dirigeants étrangers.
Nous sommes donc très loin de faire l'apologie de l'homosexualité. Alors pourquoi la communion nationale laisse place à une vague homophobe dès lors qu’il s’agit de fêter le prix Goncourt de Mohamed Mbougar Sarr qui fait l'objet d'une campagne de dénigrement dans son pays de naissance pour le seul motif qu’il dénonce le sort réservé aux homosexuels au Sénégal ?
Desmond Tutu lui-même, l’infatigable voix des opprimés, n’a-t-il pas lutté contre l’homophobie, quitte à bousculer les institutions et notamment de sa propre église. Et que dire alors du Pape François et de la phrase qu’il prononça en 2013 : « Si une personne est gay et cherche le Seigneur, fait preuve de bonne volonté, qui suis-je pour la juger ? ».
Décidément, il me semble que la proposition portée par 11 députés de l’opposition, accompagnés du collectif And Samm Jikko Yi (« Ensemble pour la sauvegarde des valeurs », en wolof), est animée par la poussée radicale de notre société et la démagogie politique, à contre-courant des droits humains.
Quitte à déplaire et à me mettre à dos ces gens-là, je veux continuer de cultiver la tolérance et la compassion envers tous mes concitoyens, garder à ma vie tout son sens et demeurer l’adversaire de toutes les formes de violence.
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LES JEUNES MILITAIRES MALIENS SONT JALOUX DE LA SOUVERAINETÉ DE LEUR PAYS
L'écrivain sénégalais Boubacar Boris Diop est admiratif du refus de la junte au pouvoir à Bamako de se soumettre à l'agenda français
L'écrivain sénégalais Boubacar Boris Diop est admiratif du refus de la junte au pouvoir à Bamako de se soumettre à l'agenda français. Il l'a fait savoir le dimanche 19 décembre à l'occasion de "Migrances", organisé chaque année par Aminata Dramane Traore dans la capitale malienne. L'événement dédié aux migrants ainsi qu'au rapport de l'Afrique au monde entre autres, a connu la participation de plusieurs personnalités dont Moussa Demba Dembele, Mariama Touré Thiam, Taoufic Ben Abdallah, Mireille Fanon, Rokhaya Diallo, Nathalie Mdela Mounier et la réalisatrice de cinema Aissa Maiga dont les deux films, "Marcher sur l"eau" et "Regards noirs" ont été discutés après discussion.
DESMOND TUTU EN QUELQUES BONS MOTS ET FORMULES CHOC
L'archevêque anglican, décédé dimanche, était un homme de foi et de convictions, mais aussi de mots. Il maniait aussi bien l'humour que la colère pour faire passer ses valeurs et ses indignations
Voici quelques-unes de ses citations les plus connues :
- "Soyez gentils avec les Blancs, ils ont besoin de vous pour redécouvrir leur humanité".
(Octobre 1984, aux pires heures de l'apartheid)
- "C'est l'histoire d'un Zambien et d'un Sud-Africain qui discutent.Le Zambien vante son ministre de la Marine.Le Sud-Africain demande: "mais, vous n'avez pas de marine, pas d'accès à la mer, comment pouvez-vous avoir un ministère de la Marine?Et le Zambien de rétorquer: "et vous, en Afrique du Sud, vous avez bien un ministère de la Justice, non?"
(Discours d'attribution du prix Nobel, 11 décembre 1984)
- "Pour l'amour de Dieu, est-ce qu'ils vont entendre, est-ce que les Blancs vont entendre ce que nous essayons de dire?S'il vous plaît, la seule chose que nous vous demandons, c'est de reconnaître que nous sommes humains, nous aussi.Quand vous nous écorchez, nous saignons, quand vous nous chatouillez, nous rions".
(Discours demandant des sanctions contre l'Afrique du Sud, janvier 1985)
- "Votre président est un désastre en ce qui concerne les Noirs.Je suis très fâché.L'Occident peut aller au diable.Les syndicats noirs appellent à des sanctions.Plus de 70% de notre peuple, comme le montrent deux sondages, veulent des sanctions.Mais non, le président Reagan sait mieux que tout le monde.Nous allons souffrir.Il est là, comme le grand chef blanc à l'ancienne, à nous dire que nous, les Noirs, on ne sait pas ce qui est bon pour nous.L'homme blanc sait".
(Entretien à la presse américaine après le refus du président Ronald Reagan d'imposer des sanctions au régime de l'apartheid, juillet 1986)
- "En Afrique du Sud, j'ai souvent demandé lors de réunions publiques auxquelles Noirs et Blancs participaient: +levez les mains!+ Puis j'ai dit: +bougez les mains+.Et j'ai encore dit: +regardez vos mains+.Des couleurs différentes, représentant des gens différents.Vous êtes le peuple arc-en-ciel de Dieu".
(Extrait de son livre "The Rainbow People of God", 1996)
- "Je remercie profondément Dieu d'avoir créé le Dalaï Lama.Pensez-vous sérieusement, comme certains l'ont dit, que Dieu se dit: +d'accord, ce gars, le Dalaï Lama, il n'est pas mal.Quel dommage qu'il ne soit pas chrétien+?Je ne crois pas que ce soit le cas, parce que, vous savez, Dieu n'est pas chrétien".
(Juin 2006 à Bruxelles)
- "Il s'est transformé en quelque chose d'assez invraisemblable. Une sorte de Frankenstein pour son peuple".
(A propos du président zimbabwéen Robert Mugabe - juin 2008)
- "Un jour à San Francisco, j'étais bien tranquille dans mon coin, une femme fait irruption devant moi.Visiblement émue, elle me salue d'un +bonjour, archevêque Mandela!+ Deux hommes pour le prix d'un".
(Conférence - octobre 2008)
- "Notre gouvernement qui me représente -- qui me représente, moi?-- a dit qu'il ne soutiendrait pas les Tibétains qui sont brutalement opprimés par les Chinois. Je vous préviens, je vous préviens que nous allons prier comme nous avons prié pour la chute du régime de l'apartheid, nous allons prier pour la chute d'un gouvernement qui ne nous représente pas".
(Conférence de presse après le refus du gouvernement sud-africain d'accorder un visa au Dalaï Lama pour assister aux 80 ans de Tutu, octobre 2011).
- "Je ne vénérerais pas un Dieu homophobe (...) Je refuserais d'aller dans un paradis homophobe.Non, je dirais désolé, je préfère de loin aller de l'autre côté.Je suis aussi impliqué dans cette campagne que je l'étais contre l'apartheid.Pour moi, c'est du même niveau".
(Discours - juillet 2013)
- "Avait-il des faiblesses?Bien sûr.Et parmi elles, cette loyauté inébranlable envers cette organisation (l'ANC) et certains collègues qui ont fini par le décevoir.Il a gardé dans son gouvernement des ministres incapables, franchement incompétents.Mais je crois qu'il était saint, parce qu'il a puissamment inspiré les autres".
(Au lendemain de la mort de Nelson Mandela, le 6 décembre 2013)
- "Les gens mourants ont le contrôle de leur vie, alors pourquoi devrait-on leur refuser le contrôle de leur mort?"
par Amadou Tidiane Wone
TOUT COMPTE FAIT
Le moment est venu de prendre conscience du temps qui nous avale ! Et enfin d’entreprendre, résolument, les ruptures fondamentales sans lesquelles notre pays et notre continent vont sombrer dans une nouvelle ère d’esclavage
Tant que l’État avait le monopole de la communication publique, les gouvernants, notamment africains, avaient beau jeu de parader devant des opinions publiques inexistantes ou tout simplement apathiques. Un chef d’État ignare, et sans charisme, pouvait s’entourer d’un halo de mystère, se draper dans un silence de connivence avec, soi-disant, des esprits supérieurs qui lui inspireraient la conduite des affaires de la Nation. Ça c’était avant… Du temps du parti unique, radio unique, journal quotidien unique ! Or, cette époque-là est révolue ! Définitivement. De nos jours, la parole est libre, libérée et accessible, en plus d’être à circulation planétaire rapide… Un pet, fut-il présidentiel, retentit jusque dans les chaumières du Grand Dakar. Le président d’une première puissance mondiale en a récemment fait les frais…selon la presse !
Nous ne sommes donc plus à l’ère des mensonges impunis, instaurés comme mode de gouvernance publique. Tout ce qui se fait se saura. Tôt ou tard ! Il reste à reconfigurer le « mindset » terme plus court et plus expressif que de dire, la configuration mentale des aspirants à la gestion de pouvoirs publics : agents de l’Etat, hommes et femmes politiques doivent prendre conscience de leur statut de « serviteurs » astreints à la reddition des comptes, donc vulnérables. La surveillance citoyenne s’exerce désormais sur tous leurs faits et gestes. Parfois même, et il faut en convenir, de manière exagérée voire abusive.
Tout cela pour dire que les NTIC sont un pain béni pour l’Afrique ! Au lieu de nous y laisser embrigader dans des débats stériles ou des fausses causes sans issue, dotons nos administrations de moyens technologiques conséquents pour améliorer les performances du service public. Que d’heures perdues en procédures bureaucratiques inutiles ! Que de portes ouvertes à la corruption et aux passe-droits ! La qualité de conservation des archives, tout autant que la célérité dans le traitement des dossiers, se trouveraient sensiblement améliorés par une informatisation poussée des procédures administratives. Pour ces raisons, la souveraineté numérique est un enjeu capital de notre temps. Il est en effet temps de passer en priorité… prioritaire la notion de souveraineté numérique et de mener, en conséquence, tous les combats pour la rendre effective. Et d’abord rapatrier sur le continent tous les serveurs qui abritent des sites gouvernementaux ou stratégiques africains ! Tant au plan politique qu’économique. Il est quand même préoccupant de constater que la plupart des serveurs qui hébergent les sites africains se trouvent, soit aux États-Unis ou quelque part en Europe. Autant dire que nous sommes complètement nus face au monde qui se construit en ayant le contrôle sur toutes nos informations, des plus sensibles aux plus salaces … Et cela peut se révéler bien plus dangereux qu’une dévaluation monétaire ! Nos courriers militaires, nos négociations les plus secrètes, sont à la merci de serveurs étrangers… Si l’Union africaine veut se rendre utile, voila bien un chantier à sa dimension ! Au lieu de se répandre en bavardages inutiles sur l’arbitrage de conflits, dont la pauvreté est le levain essentiel, sur fond de manipulations internationales des pays marchands d’armes. L’Union africaine, si elle veut retrouver du sens et faire la différence, devrait construire la paix au lieu de se mêler des conflits. L’intégration des politiques culturelles et touristiques, la souveraineté numérique, l’intégration des réseaux ferroviaires et routiers, la création de compagnies maritimes et aériennes continentales pour faciliter les échanges interafricains, que de beaux chantiers pour donner corps et vie au panafricanisme tant chanté et non encore célébré. Rendons l’UA plus pragmatique et moins aérienne. Faisons rêver les jeunesses africaines si créatives et donnons-leur des raisons de croire en un futur possible.
Cela dit, la presse sénégalaise, ou ce qui en tient lieu, devrait tenir ses états généraux ! Face aux enjeux colossaux du développement, la presse sénégalaise dérive dangereusement. À l’exception de quelques titres de plus en plus rares, la tendance est au sensationnalisme creux. Car si les titres sont racoleurs, les articles sont bidons. Sans substance et bien souvent médisants. Purement et simplement. Si cela se limitait qu’à la presse écrite en français, la barrière objective du nombre de lecteurs pourraient circonscrire les dégâts. Mais un phénomène nouveau à surgit, la « revue de presse » parlée ou plutôt « la revue de paresse hurlée ! » Car, en fait, elle se résume en des poussées gutturales insipides pour lire et…interpréter (!) Selon l’humeur de l’animateur, les manchettes des journaux du jour sont …criées ! Certains des titres ainsi déclamés, et les commentaires qui s’en suivent, trahissent jusqu’à l’esprit de l’article annoncé… Mais vu que tout le monde s’en fout, ces crieurs publics des temps modernes ont encore de beaux jours devant eux.
Tout compte fait et, en cette fin d’année 2021 passée comme un éclair, le moment est venu de prendre conscience du temps qui nous avale ! Et enfin d’entreprendre, résolument, les ruptures fondamentales sans lesquelles notre pays et notre continent vont sombrer dans une nouvelle ère d’esclavage. Malheureusement, sur notre propre sol. En effet, notre sous-sol est progressivement hypothéqué, avec la complicité agissante d’élites corrompues, couardes et vénales. Incapables de nourrir et de conduire une ambition de souveraineté et de grandeur, elles se complaisent dans le rôle de courtiers zélés de puissance d’argent qui leurs jettent des miettes. Elles endettent, méthodiquement, les générations à venir et vont mettre en pièces l’Afrique. Un continent pourtant béni et doté de tous les moyens de la prise en mains de son destin.
Tout compte fait, les dirigeants africains actuels, à de rares exceptions près ne nous méritent pas. Ils sont les seuls responsables de la risée planétaire dont nous faisons l’objet au quotidien dans tous les médias mondiaux.
Pour la campagne de commercialisation de cette année, que les producteurs soient rassurés. La Sonacos est suffisamment liquide pour mener une bonne campagne de collecte de graines. Ce sont les propos de son Directeur général en visite au secco de Tambacounda. Modou Diagne Fada tenait à rassurer les producteurs sur la santé financière de sa boîte.
C’est d’un budget de 47 milliards que dispose la Sonacos pour la présente campagne de commercialisation. Modou Diagne Fada, le Directeur général, qui a effectué une visite au secco de Tambacounda, en a fait la déclaration. Une manière pour lui de rassurer les producteurs. «Pour cette campagne, nous n’avons pas de problème de financement», a-t-il expliqué en marge de sa visite. «La grande préoccupation aujourd’hui, c’est d’avoir suffisamment de graines de qualité. C’est à cela que nous nous attelons en ce moment», a insisté le Dg de la compagnie nationale. «Il nous faut des graines de qualité pour pouvoir produire une huile de qualité», a insisté Diagne Fada, qui appelle les producteurs à amener leurs graines pour les vendre à la Sonacos.
Il s’est réjoui que c’est ce qui est en train de se passer, et s’est voulu rassurant. «Partout où nous sommes passés, de Ida Mouride à Sinthiou Malème jusqu’à Tambacounda, la situation évolue de manière très positive. Déjà, à Tamba, l’année dernière, ce sont 3 mille tonnes de graines qui ont été collectées durant la campagne. Cette année, après seulement 1 mois de collecte, 2 mille tonnes sont collectées.» De quoi rassurer le Dg qui dit s’attendre à de bonnes collectes cette année. Cela aussi parce que le secco a été modernisé pour épargner aux opérateurs et aux producteurs toutes les tracasseries qu’ils subissaient pour se rendre jusqu’à Kaolack.
Actuellement, tout se fait sur place, avec moins de difficultés rencontrées.
Toutefois, il n’a pas manqué de déplorer que toutes graines collectées à ce jour ne sont pas de très bonne qualité. Il y en a certaines qui ne sont pas des meilleures, a même regretté le dirigeant de la Sonacos.
BANANE – CAMPAGNE DE COMMERCIALISATION A PAKOUR : 193 PRODUCTEURS EMPOCHENT 281 MILLIONS
Le Gouverneur de la région de Kolda, Ousmane Kane, a procédé au lancement samedi passé, de la campagne de commercialisation de la Banane du Sénégal (Bds) produite dans les «1000 ha» de Mamadou Oumar Sall, à Pakour, dans le département de Vélingara
Le Gouverneur de la région de Kolda, Ousmane Kane, a procédé au lancement samedi passé, de la campagne de commercialisation de la Banane du Sénégal (Bds) produite dans les «1000 ha» de Mamadou Oumar Sall, à Pakour, dans le département de Vélingara.
Après la pluie, le beau temps. Ils avaient trimé pendant 6 mois, sous la pluie, dans la poussière, loin des leurs pour certains. Samedi dernier, 193 ouvriers agricoles, qui avaient engagé des parcelles de bananes dans la plantation de Mamadou Oumar Sall, haut-conseiller des collectivités territoriales, étaient tout hilares, prêts à empocher le produit de leur labeur, dans cette ferme sise entre les villages de Mana¬to et Diaocounda dans la commune de Pakour, département de Vélingara, au Sud du Séné¬gal. Et pour les encourager et les pousser à plus d’engagement et féliciter le promoteur Sall, le Gouverneur de Kolda, Ousmane Kane, a tenu à être de la partie.
Yaya Sall, fils du promoteur, a dévoilé la production totale réalisée. Il a dit : «Sur 100 ha, les 193 ouvriers engagés ont produit 4822 tonnes de banane pour une valeur marchande de 281 millions de francs Cfa. Soit une production de 48 tonnes à l’hectare.» Il s’est empressé d’ajouter : «Ils ont eu à contracter une dette de 93 millions de francs auprès de M. Sall, pour les besoins alimentaires, de soins de santé et pour s’équiper en matériels agricoles et consorts. Par conséquent, ils devront rentrer à la maison avec effectivement une somme de 188 millions de francs, soit une moyenne de 974 mille francs par producteur.»
Non content de payer ce montant, Mamadou Oumar Sall a offert des bœufs, des génisses, des motos et vélos aux plus gros producteurs par catégorie d’âge.
Le Gouverneur de région, apparemment séduit par les témoignages et les réalisations qui s’offrent à ses yeux, a dit : «M. Sall, vous êtes en train de soutenir l’Etat dans ses ambitions d’atteindre les objectifs consignés dans le Plan Sénégal émergent (Pse), en termes de lutte contre l’insécurité alimentaire, de lutte contre la pauvreté, de lutte contre l’émigration clandestine, la malnutrition et en faveur de la promotion féminine. Soyez assuré de notre soutien.»
Haro sur les dénonciateurs calomniateurs
Il y a quelques mois, des activistes de la région de Kolda, qui avaient à leurs côtés le «national», Guy Marius Sagna, avaient organisé une marche pacifique dans les parages de cette plantation pour réclamer la rétrocession d’une partie des 1000 ha de terres octroyés dans la zone à Mamadou Oumar Sall, par le Conseil municipal de Pakour. Ils en ont eu pour leur grade à l’occasion du lancement de la campagne de commercialisation de la Banane du Sénégal made in Pakour, samedi passé. Le Gouverneur de Kolda Ousmane Kane indique : «Je reçois souvent des rapports venant d’ici dénonçant ce projet, récemment des activistes ont marché. Mais à la réalité, il s’agit de dénonciations calomnieuses. Rien de tout ce que l’on raconte n’est vrai.» Et puis de s’adresser aux populations autochtones bénéficiaires des routes, du poste de santé, des moulins et du crédit, gracieusement offerts par M. Sall. «Vous avez le devoir de lutter contre les détracteurs de ce projet. M. Sall a le temps du travail, il n’a pas le temps de répondre à tous ces gens qui font grand bruit. Je ferai tout pour que le chef de l’Etat vienne visiter ces lieux pour encourager M. Sall», soutient le gouverneur.
A rappeler que c’est une assiette foncière de 1000 ha qui est offerte à Mamadou Oumar Sall et qui «scandalise» les activistes qui dénoncent et organisent souvent des marches de protestation contre le Conseil municipal de Pakour.
FESTIVAL DE NIORO : UNE SEPTIEME EDITION A LA HAUTEUR DES ATTENTES
Pendant trois jours, Nioro du Rip a vibré aux rythmes du saloum culturel, à travers la danse, le théâtre, le «Ngoyane», des concerts de rap, des échanges passionnés. Cet acte 7 s’est refermé sur une visite à Porokhan
Pendant trois jours, Nioro du Rip a vibré aux rythmes du saloum culturel, à travers la danse, le théâtre, le «Ngoyane», des concerts de rap, des échanges passionnés. Cet acte 7 s’est refermé sur une visite à Porokhane.
Dans une première partie ponctuée d’envolées de Ngo¬yane signées Amy Socé Barry, Diolé Diagne, en présence du maire de Nioro qui a officiellement ouvert le festival, la directrice du Centre culturel régional, la présidente de la Commission culturelle de la commune, les chefs d’établissement et de quartier, les représentants des familles à l’honneur, tous se sont donné le mot. «Le festival est un patrimoine à sauvegarder par tous les acteurs qui doivent mettre la main à la pâte pour son envol», a lancé, dans son discours inaugural, le maire Abdoulaye Ba qui a également salué l’hommage rendu aux familles des défunts : le Colonel Landing Bessane, Momath Diabou Diagne et Samba Khodio Ba.
La directrice du Centre culturel régional d’ajouter : «ce beau festival, initié par Malabar Family, est désormais inscrit dans l’agenda du ministère de la Culture et de la communication, il faut une implication de tout un chacun cependant pour sa pérennisation», a déclaré Aby Faye. Même s’il faut noter l’absence du Préfet et celle de dernière minute de Oumar Sall, acteur culturel, la cérémonie d’ouverture du festival culturel a été à la hauteur des attentes. Sur le thème «Culture et collectivité territoriale pour le développement durable», le panel, en prélude à l’activité «Débat¬tons», a été un moment de réflexion sur la relation culture et développement des collectivités locales.
Ainsi, la capacité de la culture à apporter le développement dans les terroirs y a été analysée par l’anthropologue, Mamadou Dramé, évoquant ce qu’il appelle la démocratisation culturelle et le spécialiste en communication, Cheikh Oumar Sarr, pour qui il faut absolument revenir à ce que disait Cheikh Anta Diop en wolof : «nit ku nek ci sa culture nga meuna suxale sa deuk» (le développement des terroirs passera par la culture, Ndlr).
Et pour finir en beauté, prenant une question au rebond, le professeur, Babacar Mbaye Ndack, a donné la difficile traduction en wolof du terme culture. «Culture signifie mbatit en wolof. Dérivé de watit qui veut dire les restants, la culture c’est simplement les traces que nous laissons sur notre passage», a expliqué le chevronné professeur d’histoire.
LES MEDIAS À L’HONNEUR POUR LA PROCHAINE EDITION DU GINGEMBRE LITTERAIRE
«Pour la prochaine édition des Gingembres, on va parler des médias et du vivre-ensemble comme on a parlé d’économie, de dialogue des cultures
Pour la 4ème édition du «Gingembre littéraire» sur le vivre-ensemble en 2022, les débats vont tourner autour du thème : «Les médias et le vivre-ensemble.» Gorgui Wade Ndoye, initiateur de ce rendez-vous culturel annuel qui demeure, selon lui, «une demande sociale et intellectuelle des populations», en a fait l’annonce mercredi dernier.
«Pour la prochaine édition des Gingembres, on va parler des médias et du vivre-ensemble comme on a parlé d’économie, de dialogue des cultures. Nous savons tous que notre métier a aujourd’hui des questionnements qu’il faut effectivement régler», a insisté l’initiateur du «Gingembre littéraire» et journaliste accrédité auprès des Nations unies. «On ne peut pas vivre dans une démocratie où la presse est faible. De même, nous ne pouvons pas vivre dans une démocratie où la presse se met à la place des politiciens. Ce n’est pas notre rôle d’être derrière les hommes politiques, surtout certains qui ne font qu’allumer des feux partout (…)
Un journaliste responsable ne laisse pas sortir certains discours qui détruisent notre tissu, le socle de notre vivre-ensemble», a argumenté M. Ndoye, assurant que des questionnements autour du journalisme se doivent d’être mis sur la table. Rendez-vous est donc pris en décembre 2022 pour l’édition dédiée aux médias et qui va se tenir à Dakar. Le directeur de publication du magazine Continent Premier s’est exprimé lors de la cérémonie de restitution des panels du 3ème «Gin¬¬gembre littéraire» tenu du 3 au 5 décembre entre Diass, Mbour et Thiès.
Le «Gingembre littéraire», entamé en 2019, est, selon son initiateur, la suite logique du cycle de conférences ouvert à Genève en 2012. L’édition de cette année, avec comme parrain, l’historien Iba Der Thiam, a été axée sur le thè-me : «Vivre-ensemble : dialogues des cultures et des religions.» La séance de restitution, organisée au Centre culturel Maurice Guèye, a permis au Rapporteur général, Dr Serigne Momar Sarr, de présenter en substance, la teneur des échanges et enseignements ayant ponctué l’édition 2021. «Le vivre-ensemble n’est pas une option, c’est un impératif. Notre survie en dépend», a insisté Pape Massène Sène, ancien sécretaire général du ministère de la culture, s’appesantissant sur le thème.
Dans son exposé, il a remonté le temps pour démontrer que notre pays s’est montré résilient grâce à la culture. «Depuis mille ans, nous sommes sous domination. Le 10èmesiècle, premier contact avec les Ara¬bes, contact caractérisé par une dépossession identitaire, une confiscation de nos biens, une destruction de nos règles sociales. Si nous n’avons pas été broyés depuis mille ans, c’est grâce à notre culture qui a été résiliente et résistante», a-t-il soutenu, indiquant que les trois espaces, la case, la cour et le penc, ont été déterminants pour l’harmonisation du vivre-ensemble. Il a, à ce propos, rappelé la charte de Kuru¬kan Fouga (1235) mais encore un peu plus loin, les co¬des sociaux sous l’empire du Ghana qui auront tracé le système con¬sensuel ayant permis le vivre-en¬semble dans un parfait humanisme et en toute humanité.
MISE EN PLACE D’UNE AGENCE DE GESTION DES DAARAS : LA DOLEANCE DES MAITRES CORANIQUES
C’est la principale revendication des Serigne daaras, lors de la Journée dédiée aux écoles coraniques, célébrée ce samedi au village Diémoul Peul, à Kaolack
Par Laïty NDIAYE – Correspondant |
Publication 27/12/2021
La création d’une Agence nationale de gestion des daaras et l’ouverture d’un Musée national pour les écoles coraniques.
C’est la principale revendication des Serigne daaras, lors de la Journée dédiée aux écoles coraniques, célébrée ce samedi au village Diémoul Peul, à Kaolack.
Lors de ce rendez-vous, les maîtres coraniques, à l’image de Oustaz Aliou Ndao, ont fait un diagnostic sans complaisance du secteur. «Il est temps que nous qui sommes dans le secteur, nous nous organisions davantage pour faire face aux nombreux défis auxquels nous sommes confrontés…
Nous souhaitons la mise en place d’une Agence nationale de gestion des daaras, un appui financier aux écoles coraniques sans conditions contraignantes, la création de diplômes d’Etat pour les écoles coraniques, de la mémorisation jusqu’aux étapes supérieures, la construction d’un Musée national des écoles coraniques et de faire du Coran et de l’enseignement religieux, les deux socles de l’éducation préscolaire au Sénégal», liste imam Cheikh Diop, porte-parole des Serigne daaras. Il demande plus de considération de la part de l’Etat et la prise en compte de leurs doléances, rajoutant que la carte éducative du Sénégal est marquée par la présence de deux offres différentes, qui devraient être harmonisées. Car, dit-il, «aucune éducation ne serait pertinente, si elle ne prend pas en compte les croyances des cibles».
ALIOUNE SOUARE : «ELLE NE PREVOIT PAS LE DELIT D’HOMOSEXUALITE»
Quelle lecture faites-vous de la réaction du groupe Benno bokk yaakaar, qui rejette la proposition de loi criminalisant l’homosexualité ?
C’est une position que je respecte. Le débat est ouvert. Notre position est qu’il faut criminaliser. En tant que député, c’est la Constitution qui nous autorise à déposer une proposition de loi. L’article 80 dispose que l’initiative des lois appartient au président de la République et aux députés. Donc, tout député qui réfléchit sur une question donnée, peut introduire une proposition de loi. Maintenant, attendons de voir, parce que la procédure a été lancée dans le cadre de l’article 60 du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale, qui va examiner la proposition de loi sur sa recevabilité. Pour moi, cette proposition de loi est recevable, parce qu’elle n’a aucune incidence financière et n’est pas non plus contraire aux lois et règlements en vigueur. C’est juste une modification de l’article 319 du 12 février 1966. Après l’examen, le texte sera transmis au président de la République pour avis. Je crois que cette procédure sera respectée. Quand cette loi sera discutée en commission, en plénière, chaque député aura l’occasion de donner librement son point de vue.
Cette proposition de loi a-t-elle des chances d’être votée, quand la majorité parlementaire a ce type de réaction ?
Il faut savoir que cette proposition de loi émane d’une volonté populaire. C’est une pétition qui a été lancée par l’association And samm jikko yi. Tous les foyers religieux du Sénégal ont été consultés et ont approuvé cette proposition de loi. Les dignitaires religieux, coutumiers, le clergé et les associations se sont prononcés favorablement à la criminalisation de l’homosexualité. Le député agit pour le compte du Peuple. Donc, nous ne faisons que traduire une volonté du Peuple. Maintenant, libre à eux de dire qu’ils ne vont pas voter. C’est leur droit. Pour cette proposition d’une importance capitale parce que les députés sont des pères et mères de familles, donc cela concerne l’avenir de nos enfants, ils doivent privilégier l’intérêt général. La loi actuelle date de 1966, donc elle est là depuis 55 ans. Depuis, beaucoup de choses ont évolué. A l’époque, on parlait d’actes impudiques ou contre nature. Aujourd’hui avec les concepts qui se développent, liés à l’homosexualité, il faut adapter cette loi par rapport à l’évolution de notre société.
Benno bokk yaakaar rétorque que la question de l’homosexualité a été réglée par l’article 319 du Code pénal…
C’est une mauvaise lecture. Cet article 319 ne parle pas d’homosexualité, il évoque des actes contre nature ou impudiques, punis de 2 à 5 ans. Il n’est nulle part mentionné le terme «homosexualité» dans le Code pénal. Parler d’actes contre nature ou impudiques, c’est un fourre-tout. De 1966 à aujourd’hui, personne n’a été condamné pour homosexualité, parce que la loi actuelle ne prévoit pas ce délit. En revanche, cette nouvelle proposition de loi évoque clairement l’homosexualité. On parle de condamnation de 5 à 10 ans. Ce n’est pas la même chose. Notre proposition parle aussi de l’apologie de l’homosexualité. L’apologie de l’homosexualité est condamnée de 3 à 5 ans. Avec notre proposition de loi, si les homosexuels sont déclarés coupables, ils perdent leurs droits civiques et l’article 34 du Code pénal leur est appliqué. Il y a beaucoup d’innovations dans notre proposition de loi.
Des députés auraient demandé le retrait de leur nom de la liste des signataires. Qu’en est-il réellement ?
(Il coupe) Pas à ma connaissance. Vous savez, j’ai travaillé à la rédaction de cette proposition de loi. Depuis 4 mois, je travaille sur la question. Quand nous avons terminé le texte, je sais que des députés ont parlé avec And samm jikko yi, d’autres ont échangé avec Mamadou Lamine Diallo. Il est vrai que lorsqu’on faisait le point sur le nombre de députés qui devait porter la proposition de loi, des gens se sont retirés, mais c’était bien avant le dépôt. Ensuite, on s’est retrouvés à 11 députés. Ces derniers avaient envoyé un texte ou un sms pour annoncer leur approbation.
Cette proposition de loi a-t-elle un agenda électoraliste, à moins d’un mois des Locales, comme le soupçonne Benno bokk yaakaar ?
Cela n’a rien à voir avec les Locales, je viens de vous dire que cela fait 4 mois que je travaille sur la question, à savoir l’exposé des motifs ou la loi proprement dite. A cette époque, on ne parlait pas d’élection. Cela coïncide avec les Locales, mais avoir une position sur une proposition de loi, ne donne pas un avantage aux élections locales. Là, il s’agit de programmes qui appartiennent à chaque localité. Il revient aux candidats de convaincre les électeurs par des programmes et non par une proposition de loi, qui a une portée générale ou nationale.