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15 août 2025
par l'éditorialiste de seneplus, serigne saliou guèye
LE CULTE DE LA NON-MAÎTRISE DU FRANÇAIS
EXCLUSIF SENEPLUS - L’école coloniale nous a fait aimer sa langue en nous poussant vers ce que Boris Diop appelle la haine de soi. Decroix devrait s'ériger contre cette disposition constitutionnelle conférant au français une primordialité sur nos parlers
Serigne Saliou Guèye de SenePlus |
Publication 22/12/2021
Invité à l’émission Jury du dimanche du 12 décembre dernier, le politicien député Mamadou Diop Decroix n’a pas mis de gants pour s’attaquer avec une cruelle goguenardise aux enseignants. Leur péché mortel ? Ne pas maîtriser le français de nos ancêtres les Gaulois qui nous sert de langue d’enseignement depuis plus deux siècles. « …On a parlé de la qualité de l’enseignement. On ne peut pas avoir une qualité de l’enseignement si on n’a pas la qualité de l’enseignant. On enseigne dans quelle langue ? On enseigne en français. Aujourd’hui, ceux qui enseignent, je suis désolé, ne maîtrisent pas le français », disait-il au micro du journaliste Mamoudou Ibra Kane. Decroix s’immerge dans ce poncif abyssal et itératif qui est chanté comme une antienne : les enseignants ne maîtrisent pas le français et c’est ce qui explique la baisse de niveau voire la nullité des apprenants. On cloue au pilori les enseignants qui, chaque jour, se sacrifient, nonobstant les mauvaises conditions tous azimuts auxquelles ils sont confrontés dans leur tragique quotidienneté. Et dire que de 2000 à 2012, Decroix a appartenu à un régime qui n’a jamais songé un tantinet à poser la problématique du français comme langue officielle, lequel a montré ses limites en 61 ans de pratique imposée. Quand Abdoulaye Wade accédait à la magistrature suprême, il était question que l’on remît en cause le legs quarantenaire politico-linguistique de Senghor. Que nenni ! La rédaction d’une nouvelle Constitution qui, en réalité, n’était pas nouvelle dans ses grandes lignes, ré-officialisa le français comme la langue-déesse qui surpasse nos dialectes pluriels, lesquels n’ont même pas le statut de sous-langue aux yeux du colon et de ses suppôts locaux. Imposer que « celui qui ne sait ni lire ni écrire en français (article 28 de la Constitution) ne doit pas aspirer à la magistrature suprême » est un acte de discrimination et d’exclusion d’une bonne partie de la population statistiquement et « francisément » analphabète à 54,6%. Bref, le français est un instrument de ségrégation sociale, une langue de domination. Et cet oukase linguistique, la France l’a imposé à toutes ses colonies africaines qui l’ont gravé comme du marbre dans leurs Chartes fondamentales respectives. Pourtant, cette France n’a point inscrit expressément dans sa Constitution que « pour être candidat à la République, il faut savoir lire et écrire le français ».
Les communistes sont connus pour leur aversion au colonialisme et à toute idéologie qui porterait ou perpétuerait le projet colonial. Mais le Sénégal est le pays des paradoxes doctrinaux et des salmigondis idéologiques. Devant les bonheurs et les honneurs, des marxistes-léninistes et des maoïstes ont préféré brocanter leurs ardentes décennies de lutte chevillée à un socle idéologique apparemment imperturbable contre l’ivresse des voluptés du pouvoir.
Aujourd’hui, le combat que le député Diop Decroix doit mener est de mettre en branle une réflexion profonde qui promeut nos langues nationales et leur donne leur véritable place dans nos options et objectifs de développement.
Le mépris de Cheikh Anta contre l’extase senghorienne
Dans « Ethiopiques », Léopold Sédar Senghor qui est chantre ou aède du français s’extasie sans retenue devant la beauté divine de la langue de ses maîtres en ces termes laudatifs : « Si nous sentons en nègres, nous nous exprimons en français, parce que le français est une langue à vocation universelle. Car je sais ses sources pour l'avoir goûté, mâché, enseigné, et qu'il est la langue des dieux. Chez nous, les mots sont naturellement nimbés d'un halo de sève et de sang ; les mots du français rayonnent de mille feux, comme des diamants. Des fusées qui éclairent notre nuit. » Pourtant, c’est lui qui disait « assimiler et non être assimilé », c’est-à-dire « saisir par la pensée un objet de connaissance et l'intégrer à son propre fonds intellectuel » ou « acquérir des connaissances nouvelles » et non « s’intégrer dans un groupe social au point de perdre son identité ».
Malheureusement, l’école coloniale nous a fait aimer sa langue en nous poussant vers ce que Boubacar Boubacar Boris Diop appelle « la haine de soi ». Nous nous abîmons dans une contemplation extatique quand nous entendons nos enfants parler avec aisance la langue coloniale. Combien de fois, dans nos écoles-purgatoires, n’a-t-on pas fait passer au fouettage, à la « cravacherie » tout apprenant téméraire ou imprudent qui baragouine la langue du maître blanc ? Et combien de fois sommes-nous restés insensibles, indifférents devant nos enfants et même de grandes personnes qui massacrent les règles de fonctionnement de nos langues maternelles ?
Cheikh Anta Diop tout comme Majmouth Diop, Ousmane Sembène et autres ardents défenseurs des langues nationales s’est toujours dressé contre le projet senghorien qui fait du français notre langue véhiculaire en réduisant les nôtres à de simples dialectes vernaculaires. Pour eux, le français est comme un cheval de Troie du colonisateur dont la mission princeps est d’investir nos langues et les reléguer à de simples sous-langues s’il ne les anéantit pas. Par conséquent, Diop Decroix, ancien communiste reconverti à la religion libérale, devrait plutôt s’inspirer de ces résistants à l’impérialisme du français au lieu de morigéner les enseignants qui se sont abreuvés à une source linguistique qu’on leur a imposée depuis des décennies mais qui ne parvient toujours pas à étancher leur soif de connaissances.
El Hadji Abdou Aziz Faty, dans sa publication « Politiques linguistiques au Sénégal au lendemain de l'Indépendance. Entre idéologie et réalisme politique », démontre l’importance de la maitrise de nos langues nationales dans tout projet de développement et de civilisation : « En 1817 s’ouvre la première école française à Saint-Louis sous la direction d’un instituteur laïc du nom de Jean Dard. Celui-ci est confronté d’emblée à une tâche de grande ampleur car, quelque statut que la langue française puisse avoir sous ces contrées, elle demeurera toujours une langue étrangère pour les enfants sénégalais. C’est alors que Dard commence à s’interroger sur la méthode à suivre. Deux voies s’offrent à lui : privilégier des leçons de langue (grammaire) pour une bonne connaissance des bases du français ou passer par la langue maternelle des enfants, le wolof, en vue d’une traduction. Il opte pour cette dernière, qui consiste à faire acquérir aux enfants une conscience linguistique claire de leur langue maternelle avant de les faire entrer dans une langue étrangère, le français. La voie choisie par Jean Dard, le détour par la langue maternelle des enfants, nécessite une bonne maîtrise du wolof. Il l’apprend et le maîtrise au point d’en écrire une grammaire et un vocabulaire. Ses élèves peuvent ainsi lire en wolof pour ensuite traduire en français. En procédant de cette manière, Dard s’éloigne du fameux « projet méthodologique » tracé par les autorités coloniales qui, d’ailleurs, ne tardent pas à réagir. En 1822, Jean Dard est démis de ses fonctions d’enseignant sous le prétexte de son inefficacité pédagogique. Restant persuadé du bien-fondé de son choix après sa destitution, Dard affirmait : « La civilisation des Ouolofs est plus que négligée, elle est mise à l’oubli puisqu’on a cessé d’instruire les noirs au Sénégal dans leur langue. Car, quoi qu’on en dise, il faut que les noirs soient instruits dans leur langue maternelle ; sans cela, point d’établissements durables, point de civilisation. » »
Et c’est ce que Philippe Rey a compris quand il affirme que « lorsque des enfants acquièrent des connaissances dans leur langue maternelle, ils progressent plus rapidement que s’ils font le détour par une langue secondaire ».
Cette conception de Dard sur l’utilité des langues maternelles rejoint aussi celle de Cheikh Anta Diop qui, « Dans Nations Nègres et Culture », est catégorique sur l’importance de promouvoir les langues locales : « Il est plus efficace de développer une langue nationale que de cultiver artificiellement une langue étrangère : un enseignement qui serait donné dans une langue maternelle permettrait d’éviter des années de retard dans l’acquisition de la connaissance. Très souvent, l’expression étrangère est comme un revêtement étanche qui empêche notre esprit d’accéder au contenu des mots qui est la réalité. »
Toute langue véhicule une culture. Qui perd sa langue perd sa culture. « Une société qui n’est pas enracinée dans sa culture, consciente des valeurs qui sont les siennes, ne peut aspirer au développement juste en copiant les autres. La langue, en tant que système abstrait sous-jacent à tout acte de parole, est avant tout un système de pensée qui est vecteur du savoir technologique propre à la société qui en a l’usage. Une langue, quelle qu’elle soit, si elle n’est utilisée quotidiennement ni au sein de l’administration ni dans le système éducatif et se trouve de plus en plus délaissée dans le cercle familial, est vouée à une disparition certaine », dixit Johanes Agbahey.
Voilà ce qui explique essentiellement les retards de développement de tous les pays qui ont voulu exclusivement faire de la langue du colon un instrument de science et de développement en confinant les langues locales à de simples idiomes vernaculaires. Cela fait 204 années que nous étudions avec le français glottophage et 61 ans que nous en avons fait notre langue officielle et, pourtant, plus de 50 % de la population se heurtent à sa complexité lexicale voire sa difficulté grammaticale et syntaxique. Le mal est plus profond que ne le laisse penser Diop Decroix. Il est structurel et structural. En tant que député du peuple depuis une décennie, Diop Decroix doit aller dans le sens d’une initiative de lois réformistes qui remettraient en cause cette disposition constitutionnelle conférant au français cette primordialité linguistique sur nos parlers endogènes. C’est sur cela que les enseignants l’attendent.
Mais en attendant Decroix, les enseignants continuent de porter leur croix en passant sous les fourches caudines d’un système d’enseignement importé et imposé.
PS : Je me permets d’apporter quelques corrections au texte de Diop Decroix, maître ès-français, publié dans plusieurs sites le 15 décembre 2021. Certainement que le mien regorge plus de fautes mais je ne me fais point de complexe d’estropier cette langue importée qu’on m’a imposée.
Texte original
« J’ai lu l’article de François Soudan où est publiée une liste de personnalités dans laquelle on trouve pêle-mêle Nicolas Sarkozy, François Hollande, Jean Pierre Mbemba, bref d’anciens présidents de la République ou d’institutions nationales, d’anciens Premiers ministres, des milliardaires et des personnalités très en vue dans le monde comme Julius Malema d’Afrique du Sud, etc. Toutes ces personnalités selon monsieur Soudan auraient bénéficié des largesses du président Alpha Condé. Et, comme un cheveu dans la soupe, mon nom apparaît dans ce gotha. Monsieur Soudan s´est lourdement trompé sur mon compte. Je signale que je ne connais pas monsieur François Soudan et que lui non plus, ne me connaît pas.
Je crois cependant avoir compris son objectif : Secouer des personnalités de par le monde pour lesquelles Alpha Condé aurait accordé des faveurs pour qu’elles retournent l’ascenseur et qu’elles bougent en soutien à leur bienfaiteur. L’objectif est louable mais la méthode me semble quelque peu approximative pour les raisons suivantes : Pour les faux amis d’Alpha Condé, s’il en existe, un article de presse, fût-il de François Soudan, ne changera pas d’un iota leur posture. Ils ne feront rien de toutes façons pour le président Condé. Peut-être même qu’ils s’essayent déjà à devenir les amis des nouvelles autorités. Les choses marchent malheureusement ainsi ici et là dans le monde.
Quant aux vrais amis d’Alpha dont je me réclame, même s’ils n’ont pas été toujours d’accord avec lui, ils ne l’abandonneront pas, quand bien même leurs moyens d’actions peuvent être relativement limités. Mais ceux-là, ce n’est pas l’argent qui les liait à Alpha Condé.
Dans mon cas, c’est au moins 20 ans avant son accession à la présidence de la République de Guinée que j’ai connu Alpha Condé. Entre 1994 et 2010, on a beaucoup échangé entre nous deux et aussi, par moments, entre les deux partis. J’ai pris part à ses congrès et lui aussi a pris part à nos événements ici à Dakar ou à Paris. Mais en dépit de tout cela, jamais l´argent ne s´est mêlé à ses relations. Je pense qu’il avait une certaine conception de nos rapports et je la respectais. Ma famille, mes proches et certains qui ne sont même pas dans mon cercle restreint savent bien de quoi je parle. Les raisons qui fondent nos relations sont que nous partagions des principes communs sur l’anti-impérialisme et sur l’unité de l´Afrique. Et je le prenais pour un camarade, un grand frère. Ça n’a pas changé.
Monsieur Soudan soutient que les amis d’Alpha Condé n’ont pas été entendus depuis son éviction. Me concernant ce n’est pas exact.
La situation en Guinée a toujours retenu mon attention. Il y a deux ans déjà, j’ai écrit pour alerter. (Il donne une référence de dakaracatu.com). Par la suite, dès le lendemain du coup d’État, je me suis exprimé sur ma page Facebook le 6 septembre 2021. Concluons : Lorsque le président Alpha Condé sortira de sa situation actuelle, je le lui souhaite ardemment, je pourrais, si nécessaire, expliciter certains aspects qui montreront que ce que monsieur François Soudan a écrit est fort éloigné de la réalité, du moins en ce qui me concerne. »
Texte corrigé : les corrections sont en gras
« J’ai lu l’article de François Soudan où est publiée une liste de personnalités dans laquelle on trouve, (virgule) pêle-mêle, (virgule) Nicolas Sarkozy, François Hollande, Jean Pierre Mbemba, bref d’anciens présidents de la République ou d’institutions nationales, d’anciens Premiers ministres, des milliardaires et des personnalités très en vue dans le monde comme Julius Malema d’Afrique du Sud, etc. Toutes ces personnalités, (virgule) selon monsieur Soudan, (virgule) auraient bénéficié des largesses du président Alpha Condé. Et, comme un cheveu dans la soupe, mon nom apparaît dans ce gotha. Monsieur Soudan s´est lourdement trompé sur mon compte.
Je signale que je ne connais pas monsieur François Soudan et que lui, (virgule) non plus, ne me connaît pas.
Je crois, (virgule) cependant, (virgule) avoir compris son objectif : lettre minuscule secouer des personnalités de par le cette expression est maladroite ; « du » est plus convenable monde pour lesquelles « auxquelles et non « pour lesquelles » Alpha Condé aurait accordé des faveurs pour qu’elles retournent l’ascenseur et qu’elles il devait éviter la répétition de « qu’elles » ; c’est un peu maladroit bougent en soutien à leur bienfaiteur. L’objectif est louable mais la méthode me semble quelque peu approximative pour les raisons suivantes : Pas de majuscule après « deux points » Pour les faux amis d’Alpha Condé, s’il en existe, un article de presse, fût-il de François Soudan, (virgule) ne changera pas d’un iota leur posture. Ils ne feront rien de toutes façons pour le président Condé. Peut-être même qu’ils s’essayent déjà à devenir les amis des nouvelles autorités. Les choses marchent malheureusement ainsi ici et là dans le monde.
Quant aux vrais amis d’Alpha dont je me réclame, même s’ils n’ont pas été toujours d’accord avec lui, ils ne l’abandonneront pas, quand bien même « quand bien même est suivi du conditionnel » leurs moyens d’actions peuvent pourraient être relativement limités. Mais ceux-là, ce n’est pas l’argent qui les liait à Alpha Condé.
Dans mon cas, c’est au moins 20 ans avant son accession à la présidence de la République de Guinée que j’ai connu Alpha Condé. Entre 1994 et 2010, (virgule) on a beaucoup échangé entre nous deux ce n’est pas la peine d’écrire « entre nous deux » et aussi, par moments, entre les deux partis. J’ai pris part à ses congrès et lui aussi a pris part à nos événements ici à Dakar ou à Paris. Mais en dépit de tout cela, jamais l´argent ne s´est mêlé à ses nos ? relations. Je pense qu’il avait une certaine conception de nos rapports et je la respectais. Ma famille, mes proches et certains qui ne sont même pas dans mon cercle restreint savent bien de quoi je parle. Les raisons qui « ont fondé » pour la concordance des temps avec « partagions » fondent nos relations sont que nous partagions des principes communs sur l’anti-impérialisme et sur l’unité de l´Afrique. Et je le prenais pour un camarade, un grand frère. Ça n’a pas changé.
Monsieur Soudan soutient que les amis d’Alpha Condé n’ont pas été entendus depuis son éviction. Me concernant, (virgule) ce n’est pas exact.
La situation en Guinée a toujours retenu mon attention. Il y a deux ans déjà, j’ai écrit pour alerter. (Il donne une référence de dakaracatu.com). Par la suite, dès le lendemain du coup d’État, je me suis exprimé sur ma page Facebook le 6 septembre 2021. Concluons : pas de majuscule après une virgule Lorsque le président Alpha Condé sortira de sa situation actuelle, je le lui souhaite ardemment, je pourrais, si nécessaire, expliciter certains aspects qui montreront que ce que monsieur François Soudan a écrit est fort éloigné de la réalité, du moins en ce qui me concerne.
LÉOPOLD SÉDAR SENGHOR, UNE CERTAINE LITURGIE DE LA RÉPUBLIQUE
Il est intéressant de noter que c'est à l'occasion de la célébration des 20 ans de la disparition de Senghor, que Abdoul Aziz Tall, ancien du BOM, met sa plume au cœur de cette plaie qui gangrène notre démocratie
20 Décembre 2001-20 Décembre 2021. Il y a 20 ans le président Léopold Sédar Senghor disparaissait. 20 ans jour pour jour après qu’il a quitté le pouvoir en 1981. Symbolique coïncidence, pour quitter la scène d’un monde qu’il aura marqué de toute sa puissance poétique, qu’il avait mise en actions.
Senghor a transmis le pouvoir au président Abdou Diouf, il y a donc 40 ans. Cela paraît si loin. Pourtant le Sénégal revenait d’encore plus loin, et le chemin parcouru par notre démocratie est parsemé de visions, et d’espoirs parfois déçus pour le développement de notre pays, à travers des combats d’hommes et de femmes qui autour de lui souvent, et parfois contre lui ont participé à l’écriture de notre Histoire.
Au moment où certains leaders africains s’accrochaient au pouvoir, de manière indécente, où la seule interruption du mandat présidentiel ne pouvait se concevoir que par un complot souvent sanglant ou par la mort naturelle du président à vie, au moment où les élections étaient travesties en grotesques parodies, le renoncement volontaire et choisi à la magistrature suprême de la part d’un chef historique, d’un « Père de la Nation » pouvait avoir une portée symbolique et effective d’une indéniable valeur. Peu de gens savent que des personnes se sont opposées à ce départ et fait historique, parmi cette catégorie, figuraient les guides spirituels des Mourides et des Tidjanes, les deux confréries musulmanes majoritaires du pays. Leur raisonnement était clair et selon eux, si Senghor, le catholique, arrangeait les deux chefs musulmans, la compétition qui s’établira après son départ, pouvait opposer leurs confréries pour la conquête de la magistrature suprême au bénéfice de l’un de leurs représentants.
Mais les Sénégalais savaient eux que leur chef d’État était arrivé au bout de ses rêves de développement du pays qu’il avait dirigé d’une façon autoritaire certes, mais empreinte d’une grande orthodoxie républicaine. Il avait d’abord observé, choisi, guidé et enfin nommé son successeur, en la personne du président Abdou Diouf, dont il avait su apprécier le sens élevé de la méthode et de l’organisation gouvernementale et étatique.
Senghor, un chef qui savait « cheffer ».
Cet homme savait que l’exemplarité était à la base de l’autorité naturelle que l’on peut avoir sur des hommes et des femmes qui n’ont rien de moins que vous et auxquels vous devez respect et considération. Les bases de son autorité que l’on pouvait croire naturelle, étaient déterminées par le choix d’hommes et de femmes de qualité, instruits, éduqués, discrets, et surtout emplis de cette humilité qui font les hommes d’état. Avant toute chose, ils devaient avoir un grand sens de ce qu’était la République. Et surtout en connaître la liturgie, son application qui n’était pas contenue dans des textes et des règlements, mais aussi ils devaient comprendre qu’un pays et un État, à travers son gouvernement a besoin d’être organisé avec sens et méthodes. Et nombreux sont les hommes que l’on disait du sérail de Senghor qui ont été biberonnés aux règles simples et logiques de ce qui était appelé, le BOM, le Bureau Organisation et Méthode.
Les affaires de l’État ne traînaient pas sur la place publique, personne ne s’avisait comme maintenant avec cette vulgarité des parvenus, à clamer urbi et orbi, devant n’importe quelle assistance, dans les lieux les plus louches parfois, « le président m’a dit…j’ai dit au président ».
Les enfants de ses ministres ne connaissaient pas l’intérieur de la voiture de fonction de leurs pères, pour n’y être jamais monté, alors que les enfants de ceux d’aujourd’hui conduisent ces véhicules de l’État à leur guise, alors que la règle était de les garer dès la fin de son service avant d’utiliser sa propre voiture. Autres temps autres mœurs…
Le palais de la République n’a jamais abrité du tems de Senghor des réunions politiques, et comme celles-ci se tenaient à l’Assemblée nationale et que le reproche lui en fut fait, il décida de la construction de la Maison du Parti Socialiste, à l’intérieur de laquelle il créa l’école du parti d’où sortirent les cadres parmi les plus influents de notre pays.
Nous allons causer d’un temps que les moins de…40 ans ne peuvent pas connaître, les temps où l’on nettoyait à l’eau et au savon les trottoirs de Dakar, où les arbres étaient correctement coupés au lieu d’être sauvagement élagués, pour en vendre les branches, les temps où le service d’hygiène vous mettait des amendes pour défaut de poubelles à domicile…et la liste des choses que la République nous offrait et nous enseignait est loin d’être exhaustive…
Il était impossible qu’un homme se fasse remettre une enveloppe bourrée de millions pour services rendus de fait de vol de documents. Des hommes capables d’organiser de telles insanités n’existaient pas dans son entourage, puis que le sens de la République était l’Alpha et l’Omega de la gouvernance de notre pays.
Il est intéressant de noter que c'est à l'occasion de la célébration des 20 ans de la disparition de Léopld Sédar Senghor, que Abdoul Aziz Tall, cet ancien du fameux BOM, Bureau Organisation et Méthode, pointant le désarroi du président Macky Sall, face au désordre qui caractérise son administration, met sa plume au cœur de cette plaie qui gangrène notre démocratie, et notre administration, et qui permet à n'importe quel gougnafier, de se pavaner avec désinvolture dans les arcanes d'un pouvoir, jadis imprégné de rigueur et d'éducation exigés par la République ! Je ne pense pas que de son temps, un hurluberlu de Ngom aurait pu approcher le président pour une vulgaire remise d'enveloppe.
Il serait temps que le président Macky Sall apprenne à « cheffer »… comme un chef d’État et garant de l’esprit de notre République…qui n’a jamais été bananière…
PAR Hamidou Anne
GABRIEL BORIC, UNE FRAÎCHEUR ANDINE
L'élection du jeune président chilien montre que le mouvement vers la justice, l’égalité, le mieux-être des précaires constituent le socle d’une colère nécessaire appelée à devenir une force politique réformatrice
Je suis attentif aux tribulations de la gauche en Amérique latine, formidable laboratoire du camp progressiste dans sa capacité à apporter des avancées réelles quand il a gouverné et transformé la vie de millions de citoyens. Les exemples du Venezuela, de la Bolivie et du Chili montrent que la gauche, quand elle gouverne et reste fidèle à sa promesse initiale d’être aux côtés des précaires, réussit à changer le cours de l’histoire d’un peuple.
Le jeune Gabriel Boric –il a 35 ans– vient d’être élu à la tête du Chili, pays dans lequel la gauche a une histoire aussi belle que tragique. Pour rappel, après l’éclaircie socialiste de 1970 représentée par Salvador Allende, militaires et bourgeoisie conservatrice, soutenus par les Etats-Unis, ont renversé le président élu démocratiquement, retrouvé mort dans son palais dans des circonstances encore troubles.
Si Gabriel Boric n’est pas Salvador Allende, il faut tout de même observer une sorte de filiation entre les deux. Toute l’histoire de la gauche est une transmission entre des militants de la liberté et de l’égalité, qui ont ouvert un chemin pour qu’aujourd’hui une nouvelle génération de penseurs et d’acteurs poursuive l’aventure au service des personnes vulnérabilisées.
Dans son discours de victoire, l’ancien dirigeant syndical étudiant, fait référence à Allende, figure marquante de la tragédie de la gauche internationale : «Je me sens l’héritier d’une longue trajectoire historique, celle de ceux qui ont cherché inlassablement la justice sociale, l’extension de la démocratie, la défense des droits humains, la protection des libertés. C’est ma grande famille.»
La victoire de Gabriel Boric ne survient pas ex nihilo. Elle est le fruit d’un long processus politique et institutionnel vieux de plusieurs décennies. Les forces progressistes chiliennes, depuis le retour de la démocratie en 1990 après la sombre période de Pinochet, n’ont cessé de labourer le terrain par les idées, afin de constituer une lame de fond capable de les faire revenir au pouvoir. C’est par l’appropriation des leviers de l’Etat qu’on gagne la bataille des représentations afin de changer la face d’une Nation.
Cette élection est aussi celle de l’unité des différentes chapelles du mouvement progressiste chilien autour d’une seule et unique figure, de surcroît celle d’un jeune homme de 35 ans. Il faut dire qu’un courant politique responsable, devant le danger du fascisme, construit l’unité sur une plateforme programmatique sans nier les différences ni les divergences spécifiques aux priorités de chaque appareil. Au Chili, l’hypothèse d’un retour du fascisme des années Pinochet, incarné par le candidat Jose Antonio Kast – soutenu par la bourgeoisie libérale dont le prix Nobel de littérature 2010, récemment élu à l’Académie française, Mario Vargas Llosa– a provoqué un électrochoc et a uni le camp progressiste.
Les contextes sont certes différents. Mais nous avons des leçons à apprendre de ce continent qui ressemble à bien des égards à l’Afrique. La colonisation, les régimes autoritaires, les inégalités sociales, la présence d’un vieux fond socialiste au sein des intellectuels et de la Société civile, le rôle de la religion dans les affaires politiques sont autant de similitudes que nous avons en partage.
La donne démographique fait de l’Afrique un continent très jeune avec un âge médian de 19 ans. La victoire de Gabriel Boric pourrait donner un exemple à une jeunesse africaine qui se meurt de la politique corrompue et inefficace qu’exercent ceux qui tiennent les rênes du pouvoir. Elle montre aussi que la fatalité est une impasse, que le mouvement vers la justice, l’égalité, la liberté, la souveraineté populaire et le mieux-être des précaires dans une société juste, constituent le socle d’une colère nécessaire appelée à devenir une force politique progressiste et réformatrice.
La victoire du jeune Président élu chilien a aussi été acquise grâce à une alliance objective entre les partis politiques, les syndicats et les mouvements sociaux aux revendications économico-corporatives. Chez nous, les partis s’essoufflent et ne proposent plus des idées sérieuses au service de la rupture et de la transformation sociale. Ils sont déconnectés du réel et s’enfoncent dans des luttes de positionnement au service exclusif d’un leadership qui s’approprie les outils électoraux. D’où l’intérêt de créer une jonction entre les partis politiques de gouvernement et les forces sociales, autour d’un agenda progressiste afin de mettre en tension l’espace public.
Dans une interview accordée au journal EnQuête, en juillet dernier, mon ami Babacar Diop assumait l’influence de l’Amérique latine dans son travail politique et intellectuel. Il disait : «Je pense fondamentalement, et de ce côté, j’ai une culture latino-américaine, que reconstruire le mouvement de Gauche en Afrique, c’est permettre aux partis de genre nouveau comme Fds/Les Guelewaars de travailler à structurer une alliance stratégique avec [les] mouvements sociaux. La Gauche latino-américaine travaille avec les organisations syndicales et les mouvements sociaux. C’est ce qui a amené Lula au pouvoir.». Et aujourd’hui Gabriel Boric
DES MESURES ENERGIQUES VONT ETRE PRISES CONCERNANT LES PASSEPORTS DIPLOMATIQUES
Malgré l’actualité, qui fait état d’un vaste trafic de visas entre la présidence et le ministère des Affaires étrangères, Aïssata Tall Sall n’a pas voulu se prononcer sur la question
Même si elle n’a pas voulu se prononcer sur l’enquête en cours, Me Aïssata Tall Sall promet des mesures énergiques dans la gestion des passeports diplomatiques. Il en faut pour redonner à ce sésame, ses lettres de noblesse, après les derniers scandales liés à son acquisition frauduleuse.
Malgré l’actualité, qui fait état d’un vaste trafic de visas entre la Présidence et le ministère des Affaires étrangères, Aïssata Tall Sall n’a pas voulu se prononcer sur la question. Elle tranche net : «Ils vont me poser des questions sur ça. Si c’est sur les passeports, je m’en vais tout de suite.» C’est une mise en garde aux journalistes, qui voulaient lui tirer des informations par rapport au déroulement de l’enquête. C’est raté. Mais, le ministre des Affaires étrangères promet de prendre des mesures draconiennes les jours à venir, pour sécuriser le passeport diplomatique, qui a perdu de sa superbe depuis plusieurs années. Ce nouveau scandale est venu sceller définitivement sa notoriété. «Dans les jours à venir, vous verrez les mesures énergétiques qui seront prises. C’est la seule chose que je peux vous dire. Attendez-nous, je vous donne rendez-vous dans quelques jours», a-t-elle déclaré à l’Assemblée nationale, lors du vote de certains accords entre le Sénégal et d’autres pays comme l’Espagne.
Il faut noter que les députés, Mamadou Sall et Boubacar Biaye, ont été placés hier sous mandat de dépôt par le juge d’instruction du deuxième cabinet, dans un volet du dossier du trafic de passeports diplomatiques. Alors que les gendarmes et le personnel diplomatique impliqués sont encore en garde à vue entre la Division des investigations criminelles (Dic) de la police et la Section de recherches de la Gendarmerie nationale.
OBTENTION DU TITRE D’ASILE, L’AUTRE PENIBLE TRAVERSEE DES MIGRANTS
En 2020, l’Espagne a reçu 88 826 demandes d‘asile. Or, seulement près de 3000 demandes ont été enregistrées dans les îles Canaries, soit 4,4 %
Dans un rapport accablant, Amnesty international dénonce les conditions d’accueil et d’accès à la demande d’asile dans les Canaries. Saturation des hébergements, manque de protection des mineurs non-accompagnés et personnes vulnérables… Le tout, dans un contexte où le nombre d’arrivées a implosé en 2020, avant de connaître une légère baisse en 2021.
Pour des centaines de jeunes sénégalais, éblouis par la lumière de l’Europe, les îles Canaries sont souvent le point de chute après avoir échappé à la mort. Amnesty international a publié ce 17 décembre, un sévère rapport sur le système d’asile dans les Canaries, intitulé «Un an d’analyse, dix ans d’échecs des politiques migratoires». Il détaille les obstacles à l’accès au droit d’asile dans l’archipel espagnol, ainsi que le manque de protection des plus vulnérables. Et, il est accablant.
En 2020, l’Espagne a reçu 88 826 demandes d‘asile. Or, seulement près de 3000 demandes ont été enregistrées dans les îles Canaries, soit 4,4 %. En cause ? «L’absence d’accès à l’information, à une assistance administrative et à l’interprétariat, ainsi que les délais et obstacles pour formaliser les demandes d’asile dans les îles», déroule l’Ong.
Entre avril et octobre 2021, la «quasi-totalité des personnes», avec lesquelles les observateurs d’Amnesty international se sont entretenus, n’avaient jamais été informées de leurs droits au sein du Centre de séjour provisoire pour étrangers (Cate). Quant aux délais, il peut se dérouler plus d’un an d’attente avant de décrocher un premier entretien, dans le cadre de la demande d’asile.
Ces lacunes ont des conséquences pour les plus vulnérables, en particulier les mineurs non-accompagnés (Mna). Manque de protection des Mna et personnes vulnérables. Selon Eurostat, en 2020, seules 45 demandes d’asile pour mineurs non-accompagnés ont été traitées par l’Administration espagnole. Or, pas moins de «300 mineurs nécessitant une protection internationale, ont été comptabilisés par la Direction de la protection de l’enfance des Canaries» en 2021, compare Amnesty international. Toujours selon le rapport, le «manque de coordination et de protocoles communs entre les administrations» du système d’asile aux Canaries, complique l’identification des diverses formes de vulnérabilité. B.S, un Sénégalais de 29 ans ayant fui des persécutions subies en raison de son orientation sexuelle, raconte avoir été placé à l’hôtel, puis au grand campement de Las Canteras en février 2021. «Là-bas, j’ai eu beaucoup de problèmes. Je ne veux pas les raconter, mais j’ai subi des menaces…», raconte-t-il dans ce rapport exploité par infomigrants.net. Les personnes victimes de réseaux de traite et/ou victimes de violences sexuelles avant ou pendant leur parcours d’exil, sont également peu prises en charge. Fatima, une Marocaine de 31 ans, est arrivée enceinte dans l’archipel, à la suite d’un viol subi dans son pays. La jeune femme a en plus été rejetée par ses proches, après cette agression. «Quand je suis arrivée à Grande Canarie, j’ai raconté ce qui m’était arrivé. Mais, personne ne m’a aidée», témoigne-t-elle auprès d’Amnesty international. Elle assure n’avoir jamais reçu d’accompagnement psychologique. «Il y a des nuits où je ne peux pas dormir. Le pire, c’est l’incertitude.»
Les confidences d’un Sénégalais
Les lacunes de protection de ces personnes vulnérables s’inscrivent aussi dans un manque structurel de places d’hébergement. Amnesty international appelle donc le gouvernement central espagnol à mettre en place de nouveaux «mécanismes, afin de partager la responsabilité de l’accueil entre les différentes communautés autonomes, dès lors que l’une d’entre elles manque de ressources suffisantes, en cas d’augmentation des arrivées». Le Plan Canaries, déployé en 2020 face aux arrivées importantes, avait permis la création de 7000 nouvelles places d’hébergement. Mais, certaines îles sont restées en dehors de ces nouveaux moyens, notamment El Hierro et Lanzarote. A El Hierro, «il n’existe pas non plus de possibilité de solliciter une protection internationale», souligne Amnesty international.
Les autorités espagnoles ont fait le constat de ce déséquilibre, en recevant les pré-conclusions du rapport d’Amnesty international. Le 13 décembre, le ministère de l’Inclusion, de la sécurité sociale et des migrations a promis une révision, «dans les prochaines semaines», du Plan Canaries. Celui-ci devrait être davantage étendu aux territoires les plus démunis de l’archipel.
Des arrivées en baisse en 2021, après l’implosion de 2020
Jeudi 16 décembre, 330 migrants ont encore atteint les Canaries, suite à une série d’opérations de sauvetage menées par les secours espagnols. Les embarcations ont été secourues au large de El Hierro, ou encore Fuerteventura. Parmi les passagers, les autorités ont dénombré au moins cinq enfants, relate l’agence de presse Efe. Si les arrivées ne tarissent pas ces derniers mois, leur nombre est deux fois moins élevé durant ce dernier trimestre de 2021, qu’à la même période en 2020. Les autorités espagnoles comptabilisent ainsi 7634 arrivées sur ce dernier trimestre contre 15 536 l’an passé. Sur toute l’année 2021, les Canaries ont reçu sur leur sol, près de 20 000 personnes, soit une baisse de 4,2 % par rapport à 2020. Par conséquent, les arrivées sur le territoire national espagnol sont en baisse : moins 1,7 %, selon de nouvelles statistiques du ministère de l’Intérieur, rendues publiques ce vendredi 17 décembre. En effet, les Canaries reçoivent une part importante des exilés désirant rejoindre l’Espagne. Toujours selon ces nouveaux chiffres du ministère de l’Intérieur, l’archipel a reçu 55 % des arrivées en Espagne par la mer en 2021.
2021, année la plus meurtrière
En 2020, près de 23 000 personnes avaient débarqué dans l’archipel, soit une augmentation de 756 % par rapport à 2019. La majorité -19 000 personnes- était arrivée entre septembre et décembre 2019. Cette augmentation faisait alors écho à l’année inédite de 2006, au cours de laquelle 30 000 personnes ont débarqué dans l’archipel. Malgré une tendance à la baisse enregistrée en 2021, l’année en cours demeure la plus meurtrière. Selon les derniers chiffres de l’Organisation internationale pour les migrations (Oim), 937 personnes sont décédées cette année, sur la route maritime vers les Canaries. Un seuil «supérieur à toutes les années antérieures, depuis au moins une décennie», rappelle Amnesty international.
DEBAUCHAGE DE SES ENSEIGNANTS PAR L’ÉTAT, L’OFFICE DIOCESAIN DENONCE UNE PRATIQUE PEU CATHOLIQUE
Les derniers recrutements des enseignants issus du privé catholique par le ministère de l’Education nationale, irritent l’Office national de l’enseignement catholique du Sénégal, qui dénonce une volonté de saigner son personnel
Les derniers recrutements des enseignants issus du privé catholique par le ministère de l’Education nationale, irritent l’Office national de l’enseignement catholique du Sénégal, qui dénonce une volonté de saigner son personnel.
Ce ne sont pas des choses ca¬tholiques : 173 permanents en contrat à durée indéterminée dans l’enseignement catholique, détenteurs d’un diplôme professionnel, pour la presque totalité, ont été débauchés par l’Etat. L’Office national de l’enseignement catholique du Sénégal «s’ins¬crit en faux contre les agissements dépouillés de toutes formes de délicatesse de son ministère de tutelle». Selon l’Onecs, depuis le mois de septembre 2021, à la veille des ouvertures scolaires, le ministère de l’Edu¬cation nationale saigne la ressource humaine de l’enseignement catholique, par des recrutements de l’ordre du déloyal.
Dans un communiqué : «L’Onecs déclare que le nombre n’est peut-être pas essentiel, mais la qualité si, comment remplacer ces compétences en pleine année scolaire ?»
L’Office national de l’enseignement catholique du Sénégal affirme avoir adressé plusieurs correspondances avenantes et discrètes, qui sont restées sans réponse. Et ajoute la note, ayant respecté toutes les procédures administratives à sa portée, l’Onecs est dans l’obligation de prendre à témoin, l’opinion publique. L’Onecs demande, «solennellement, que cesse cette pratique discriminatoire», au nom des liens institutionnels historiques qui unissent l’Etat et l’enseignement catholique, de la contribution qualitative de l’enseignement catholique dans la construction d’un Sénégal émergent, de sa disponibilité toujours renouvelée à la collaboration avec l’Etat et ses institutions.
CLOTURE SEMAINE NATIONALE DE LA PETITE ENFANCE, UNE DERNIERE JOURNEE DE REFLEXIONS
C'est dans une salle archicomble que l'Agence nationale de la petite enfance et de la case des tout-petits a tenu sa journée de clôture de la semaine dédiée à la petite enfance
La Semaine nationale de la petite enfance et de la case des tout-petits a été célébrée sur l'ensemble du territoire national. Pour terminer cette manifestation sur de belles perspectives, l'Agence nationale de la petite enfance et de la case des tout-petits (ANPECTP) a tenu une dernière journée de réflexions.
C'est dans une salle archicomble que l'Agence nationale de la petite enfance et de la case des tout-petits a tenu sa journée de clôture de la semaine dédiée à la petite enfance. Ce moment, loin d'être juste folklorique, a été aussi l'occasion de mener des réflexions sur la thématique du programme : "Éduquer les tout-petits dans nos valeurs afin de préparer leur ouverture au monde".
Cette rencontre de clôture a pour objectif général de développer des stratégies de renforcement de l'intégration des valeurs culturelles nationales dans la prise en charge des tout-petits.
Les acteurs ont évoqué, quant aux résultats attendus une fois le plan mis en œuvre, l'amélioration sur le court, moyen et long terme de la qualité des interventions à travers l'intégration des valeurs, le renforcement de la gouvernance des structures de l'agence à travers toujours ce même levier que sont les valeurs. La directrice générale de l'ANPECTP, Maimouna Cissokho, a évoqué, à cet effet, la perte des valeurs prévalant dans l'espace public. "Nous remarquons de plus en plus la prolifération de comportements aux antipodes de nos valeurs. Cette situation explique pleinement la tenue de ce genre d'événement. Ainsi, nous comptons anticiper", soutient-elle. Cette dernière d'ajouter : "Pour réussir ce pari, des sensibilisations sur le retour à l'identité culturelle sénégalaise seront menées sur l'ensemble du territoire national."
Dans ce sens, "à l'horizon 2030, les valeurs doivent être au cœur même de l'école pour un capital humain porteur d'un développement socioéconomique. Il faudra aussi mettre à profit cette opportunité offerte. Ainsi, le taux brut de scolarisation sera également boosté avec les stratégies qui seront mises en place", a affirmé la patronne de la petite enfance.
Plus dans les détails et dans l'insistance, l'ancienne inspectrice de l'éducation nationale a souhaité une meilleure prise en charge de l'enfance. Cet objectif, encore une fois, passe par le développement de stratégies de renforcement de la prise en charge des tout-petits. Épanouir les personnalités propres des uns et des autres, ferait des enfants des citoyens modèles dans le futur.
L'Unesco, un des partenaires de l'agence et ardent défenseur de la cause de l'éducation, était aussi présente à la cérémonie de clôture. L'organisation internationale s'est réjouie de ce panel. La branche de l'ONU qui s'occupe notamment des sciences et de la culture, salue l'investissement sur le capital humain et ce, dès le bas âge, par l'État du Sénégal.
Que serait une journée consacrée aux tout-petits, sans enfants ? C'est dans ce cadre que les principaux concernés ont été naturellement conviés à cette fête qui est avant tout la leur. Leurs tenues du jour sont toutes inspirées des cultures du pays (lebou, serere, diola, …) Ils ont même gratifié le public venu nombreux d'une prestation théâtrale en rapport avec la thématique de la journée de clôture.
CRIMINALISATION DE L’HOMOSEXUALITE AU SENEGAL, DES REPRESAILLES À RECONSIDERER
Le projet d’un passage de faits délictuels à la criminalisation de l’homosexualité suit son bonhomme de chemin et devrait être présenté aux députés dans l’optique de la tenue d’une séance plénière
Le projet d’un passage de faits délictuels à la criminalisation de l’homosexualité suit son bonhomme de chemin et devrait être présenté aux députés dans l’optique de la tenue d’une séance plénière. Malgré les inquiétudes sur les conséquences qu’une telle décision pourrait induire au plan international, le Sénégal a des arguments pour faire face à la menace de sanctions extérieures.
Face à la presse, ce 11 décembre 2021, l'association And Samm Jikko Yi rendait compte d’un travail entamé depuis bientôt un an : une pétition contre la promotion de l’homosexualité au Sénégal et sa criminalisation. Le collectif, avec l’accord de plus d’une centaine d’organisations de divers secteurs, s’est dit prêt à passer à la vitesse supérieure. "Nous avons mandat de toutes les couches de la société pour présenter à l'Assemblée nationale la proposition de loi criminalisant l'agenda LGBT+. Les khalifes généraux, les syndicats d'enseignants, les associations de la jeunesse sportive et culturelle... ont signé la pétition. Même les professeurs de droit et des juristes ont adhéré à la pétition, tout comme des députés", assurait son coordinateur.
Pour défendre le projet de loi à l’hémicycle, les députés comme Mamadou Lamine Diallo, Moustapha Guirassy, Cheikh Bamba Dièye et Alioune Souané se sont portés volontaires. De même, ajoutait Serigne Babacar Mboup, ‘’tous les groupes parlementaires sont informés de l'initiative. Le vote de cette loi est devenu une obligation patriotique pour la stabilité du pays et conserver le legs". Le texte sera prochainement déposé sur la table des députés qui décideront de la suite à lui réserver.
Désigné comme un des pays vitrines de la démocratie et des Droits de l’homme en Afrique, le Sénégal s’expose tout de même à une stigmatisation par ses partenaires économiques, politiques et culturels dans l’hypothèse de l’adoption d’une loi criminalisant l’homosexualité. Mais dans les faits, à quoi cela pourrait ressembler ?
Des accords internationaux au-dessus des lois nationales
Dans une correspondance en date du 2 mai 1963, le chef de l’Etat du Sénégal (le président Léopold Sédar Senghor) a affirmé au secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies (ONU), en vertu du principe de la succession d’Etats, que le Sénégal se reconnaît lié par tous les accords, conventions et protocoles antérieurs à son indépendance et relatifs à la promotion et à la protection des Droits de l’homme. Après son accession à la souveraineté internationale, le pays a contribué à la codification des normes du Droit international relatif aux Droits de l’homme, en participant activement, notamment, à l’élaboration de la Charte africaine des Droits de l’homme et des peuples, (…) ainsi que de la Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles.
Par ces faits historiques, le Sénégal s’est rapidement conformé à la juridiction internationale sur les Droits de l’homme, faisant même que, grâce à l’article 98 de la Constitution dispose : ‘’Les traités ou accords régulièrement ratifiés ou approuvés ont, dès leur publication, une autorité supérieure à celle des lois’’ nationales.
Avec le temps, le concept de ‘’Droits de l’homme’’ a beaucoup évolué, intégrant de plus en plus la lutte pour le respect des droits des personnes LGBT+. De sorte qu’aujourd’hui, ces principes ‘’universalisés’’ par les Occidentaux exposent le pays à des ‘’représailles’’, en votant une loi pour la criminalisation de l’homosexualité.
Toutefois, le Sénégal n’est pas le premier pays à s’élever contre l’ordre établi par les organismes internationaux. Et selon le poids et l’intérêt qu’ils représentent, ceux qui ont tenté s’en sont sortis avec des fortunes diverses. En Ouganda, le président Yoweri Museveni a promulgué, en 2014, une loi controversée qui durcit la répression de l'homosexualité. Ensuite, le Parlement a voté l’interdiction de toute promotion de l'homosexualité, criminalisé le soutien aux homosexuels et rendu obligatoire la dénonciation de quiconque s'affiche homosexuel. Cette adoption leur a valu des sanctions prises par le département d'État américain, interdisant l'entrée aux États-Unis de ‘’certains responsables ougandais impliqués dans de graves violations des Droits de l'homme, notamment contre des personnes (LGBT). Les mesures punitives ont également visé la suspension du financement de programmes destinés aux autorités de Kampala.
L’Ouganda sanctionné pour sa politique anti-LGBT
Une ligne de conduite dans laquelle s'inscrit le nouveau président américain Joe Biden. Le démocrate a relancé une initiative prise en 2011 par Barack Obama, pour ‘’promouvoir les droits humains des personnes lesbiennes, gay, bisexuelles, transgenres, queer et intersexes (LGBTQI+) à travers le monde’’. Dans son premier discours de politique étrangère, le président Biden a demandé aux agences américaines présentes à l’étranger de présenter, dans les 180 jours, un plan d’action pour en faire un axe fort de leurs interventions. Il a demandé à son gouvernement de combattre les lois discriminatoires à l’étranger. Cette politique extérieure sera doublée d’une hausse du nombre de réfugiés persécutés pour leur orientation sexuelle et accueillis par les États-Unis.
Le Sénégal a, plus que jamais, une place importante dans la stratégie américaine en Afrique. En illustre la visite, il y a un mois, du secrétaire d’Etat américain Anthony Blinken à Dakar. Le pays est souvent choisi par les officiels américains lorsqu’ils effectuent des tournées en Afrique. Les investissements américains au ‘’pays de la Téranga’’ sont en augmentation ces dernières années, et 50 entreprises américaines opèrent dans divers secteurs, notamment les infrastructures, les technologies de l’information et des communications, l’énergie, les transports, l’hôtellerie et les services financiers. Lors de son passage, le secrétaire d’Etat a signé des accords d’un milliard de dollars avec des compagnies américaines, incluant un contrat de technologie pour des services publics de sécurité et un projet pour améliorer le trafic avec de meilleures routes.
A cela s'ajoutent les contrats sur le MCA dont le Sénégal a bénéficié d’un second don destiné à l’amélioration de la production d’énergie, l’apport de l’USAID, etc. L’adoption d’une loi contre les valeurs importantes aux yeux de l’administration Biden pourrait-elle remettre en question tous ces acquis ?
Le Sénégal, une vitrine démocratique à préserver ?
Il n’est certes pas sûr que la première puissance mondiale renonce à un pion essentiel pour ses projets pour le continent africain pour une loi, fut-elle contre les Droits de l’homme. Dans un Sahel en proie aux djihadistes, le Sénégal a depuis de nombreuses années été un des pays africains les plus stables, avec des transitions au pouvoir réussies. D’ailleurs, soutenait de manière très diplomatique Anthony Blinken, avec quelques sous-entendus, ‘’le Sénégal a longtemps servi de modèle démocratique en Afrique. Comme toutes les démocraties, les États-Unis compris, le Sénégal ne peut pas considérer comme (définitivement) acquises les normes et les institutions démocratiques’’.
Un autre pays africain, au poids bien différent du Sénégal, a aussi décidé, en 2014, de corser ses réprimandes contre les personnes homosexuelles. En pleine campagne de promotion du mariage gay en Occident, le président du Nigeria, Goodluck Jonathan, a validé une loi qui prévoit une peine de 14 ans d'emprisonnement pour quiconque conclut une union homosexuelle et 10 ans de prison pour ceux qui officient, servent de témoins ou aident à un mariage ou union civile homosexuelle. Malgré les condamnations de l’ONU contre une ‘’une violation grave de plusieurs droits humains fondamentaux’’, très peu de sanctions ont été prononcées contre la première puissance économique d’Afrique.
Tout comme le Sénégal, le Nigeria est un point de passage privilégié par les officiels américains, lorsqu’ils débarquent sur le continent.
Qu’en serait-il du premier partenaire du Sénégal ? La France se définit comme le pays par excellence des Droits de l’homme. D’ailleurs, son secrétaire d'État français aux Affaires européennes a demandé, en octobre dernier, l’application de sanctions contre la Hongrie qui a adopté, en juin 2021, une loi accusée de discriminer les personnes LGBTI. Le texte incriminé dispose, entre autres, que ‘’la pornographie et les contenus qui représentent la sexualité ou promeuvent la déviation de l'identité de genre, le changement de sexe et l'homosexualité ne doivent pas être accessibles aux moins de 18 ans’’. Si le Premier ministre souverainiste hongrois Viktor Orban n'y voit qu'un instrument de protection des enfants, la loi suscite l’indignation de ses voisins.
L’agenda du Soft Power
Si des organisations françaises de défense des droits de personnes LGBT demandent régulièrement des sanctions contre des personnalités sénégalaises condamnant ouvertement l’homosexualité (dont des khalifes généraux), les rapports bilatéraux entre la France et le Sénégal ne plaideront certainement pas pour des solutions extrêmes. D’ailleurs, la politique des sanctions n’est que moyennement préconisée par plusieurs ONG de défense des droits des homosexuels dans les pays où cette orientation est réprimée.
Depuis 2011, un rapport du haut-commissaire des Nations Unies aux Droits de l’homme dénommé ‘’Lois et pratiques discriminatoires et actes de violence dont sont victimes des personnes en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre’’, recommande des mesures discrètes pour promouvoir les droits des LGBT+ dans le monde. Ces derniers concernent ‘’la mise en place de programmes de formation destinés à sensibiliser les responsables du maintien de l’ordre aux violences ciblant les personnes homosexuelles, bisexuelles ou transgenres et leur apprendre à reconnaître ces violences, enregistrer les signalements et prendre les mesures appropriées’’. Mais aussi des campagnes d’information publiques qui visent à lutter contre les préjugés sociétaux, ou encore ‘’l’organisation de programmes de formation des enseignants, la création d’espaces sûrs dans les établissements scolaires pour les jeunes homosexuels, bisexuels ou transgenres et le lancement de campagnes de sensibilisation’’.
Par Mamadou Diop THIOUNE
RUFISQUE RAYÉE DE LA CARTE DU PÉTROLE ET DU GAZ
Le conseil présidentiel sur les hydrocarbures où l’espoir du Sénégal de voir ses soucis d’argent terminés avec l’exploitation qui peut ou semble virer vers le cauchemar en parlant des raisons fondées sur la répartition des bénéfices
Le conseil présidentiel sur les hydrocarbures où l’espoir du Sénégal de voir ses soucis d’argent terminés avec l’exploitation qui peut ou semble virer vers le cauchemar en parlant des raisons fondées sur la répartition des bénéfices au profit des sociétés exploitantes .
En réponse de votre perception , le Pool Ecologie— Green-marines Pêche & Environnement par ma voix s’’autorise à certifier que compte tenu des règles d’investissements , ces sociétés n’ayant pas jeté à tort ou à perte des fonds dans l’océan et ses ressources offshores contrôlent le jeu financier du pétrole et du gaz dans le monde . Ces sociétés comme les nations ont des instances qui statuent en tout temps et tout lieu pour sauvegarder leurs intérêts. C’est pas au Sénégal où tout le monde est expert que ces multinationales reculeront malgré la pression des politiques opposées.
Face à cette résonnance particulière de la rumeur publique des citoyens et de la clameur politique , le Pool- Ecologie- Greenmarines en partenariat avec la plateforme départementale des acteurs non étatiques de Rufisque s’interroge sur l’avenir des acteurs de la communauté des pêcheurs , premier maillon impacté de l’exploration et l’exploitation du pétrole et du gaz.
De préciser, que la seule collectivité territoriale littorale maritime impactée par deux sociétés plateformes et de deux géants pétroliers « TOTAL » et Woodside en lien avec « BP »pour ne pas citer Caiern -Capricorn –Timis corporation est bien Rufisque, la cité mythique de Coumba Lamb . Rufisque-Offshore (Pétrole) dans la trajectoire de l’écosystème SANGORMAR Offshore qui impacte sans détours la zone exclusive économique de pêche « ZEE » où il était d’obligation que des études d’évaluation des stocks soient effectuées conformément à la convention de Recherches biologiques & Pêche « avant les activités d’exploration et après l’exploitation car toute activité sousmarine de sondage affecte l’écosystème marin . Rufisque-Offshores Profond , (Pétrole &Gaz ) , pour parler du retour en 2014 en force du géant Total suite à son retrait de la découverte de 2011 laissée en rade sera un impact négatif et un facteur de dérèglement des trajectoires des espèces hauturières . Comment expliquer que Rufisque , cette collectivité territoriale littorale maritime impactée ne soit ni au rendez-vous du Conseil présidentiel , ni dans les textes qui régissent les clauses de compensation prévues par les conventions internationales d’exploration et d’exploitation du pétrole et du gaz ?
Seulement le problème est à un autre niveau plus complexe et demande la mobilisation des populations dans une approche holistique n’excluant aucun habitant pour exiger la présentation par les sociétés multinationales pétrolières et gazières exploitantes de délibérations des études d’impacts environnementaux , « EIES « les enquêtes publiques , du conseil municipal de la ville de Rufisque de 2014 à 2021. Une ville aussi importante et historique sous risque d’être effacée sans réaction aucune des acteurs politiques qui ont en charge le développement de notre cité dans ce présent et le futur. C’est dommage que nos travaux engagés lors du séminaire du mois de mars 2021 ne soient pris en compte ou parvenus aux autorités d’Etat avec de fortes recommandations en direction des sociétés multinationales et l’Etat sur le devenir de Rufisque face aux défis et portant sur les fonds de résiliences , de compensation des communautés littorales , les fonds de reconversion des acteurs de pêche aux métiers de la mer , les fonds de développement local et les indemnités sociales communautaires , la prise en compte des observatoires d’emplois de main d’œuvre qualifiée que les populations doivent bénéficier auprès des géants du pétrole et le gaz .
A ce jour aucune garantie de Rufisque n’est démontrée pour mettre à l’aise les populations littorales des collectivités de la pêche maritime impactées comme celles allant de St-Louis- Cayar- Rufisque- Palmarin et Kafountine d’où l’impérieuse nécessité d’organiser les assises sur l’avenir de la pêche au Sénégal . Face au défi d’exploitation pendant les 36 ans d’activités pour le pétrole et qui dure 56 ans pour le gaz , nous interpellons dans une collaboration du haut Conseil du Dialogue social et le comité national du dialogue social de pêche-aquaculture et ressources offshores « C.188.R.199 OIT/Pêche –Economie maritime, le Chef de l’Etat Président Macky SALL pour des mesures correctives en vue d’une prise en compte de tous les segments de l’observatoire des emplois des métiers de la mer et de la main d’œuvre qualifiée du pétrole et du gaz de la ville de Rufisque .
Dans une dynamique unitaire des citoyens de Teung-Guedj et la communauté Lébou , nous appelons à la solidarité des Domou Coumba Lamb et que tous les acteurs politiques de Rufisque sans discrimination fassent du pétrole et du gaz , un bassin d’emplois en lieu et place de la création de mendiants aux boubous propres , des rampants , pleurants et margouillats par génération politique recyclés par campagne politique .
MACKY EST AU CŒUR DE CE QU'IL DÉNONCE
On assiste aujourd’hui au Sénégal à des recasements publics et internes d’agents non assermentés dans la fonction publique. Ce qui décrédibilise de plus en plus l’administration. Le chef de l’Etat, qui en a fait le constat, serait complice de la situation
Au Sénégal, on assiste aujourd’hui à des «recasements publics et internes» d’agents non assermentés dans la Fonction publique. Ce qui décrédibilise de plus en plus l’administration. Le chef de l’Etat, qui en a fait l’aveu, serait un complice de cette situation, selon des syndicalistes d’enseignants qui proposent la restructuration des recrutements sur la base de dossiers.
L’administration aurait toujours été un appendice de protection contre les prédateurs et autres magouilleurs qui mettent à genou ou carrément à terre des structures et autres entreprises en très peu de temps. C’était une administration de qualité suivant les règles de l’art. Mais aujourd’hui, elle est truffée d’agents non assermentés recasés par des personnalités haut placées. Beaucoup n’ont pas les qualifications pour exécuter les tâches pour lesquelles ils sont recrutés. «On recrute quelqu’un qui a un bac plus 2, qui perçoit un salaire qui fait 5 fois celui de l’enseignant. Ce sont des personnes qui n’ont pas les profils requis pour être recrutées, mais que l’on recrute sur des bases politiciennes, de clientélisme et de népotisme. Dans la fonction publique, pour occuper certains postes, il faut être un fonctionnaire de la hiérarchie A. Mais les autorités contournent les règles par des contrats spéciaux.
La masse salariale est bouffée par ces agents et des institutions comme le CESE. On utilise des moyens de contournements, et c’est ce qui est à l’origine de ces dérives», estime Ndongo Sarr du Cadre unitaire des syndicats de l’enseignement moyen et secondaire du Sénégal (Cusems). «Le plus souvent, ce sont les neveux, les nièces, les amis des directeurs qui constituent cette pléthore de personnels qui ne savent pas faire ce qui les attend comme tâches dans l’administration, et qui sont là à consommer le budget de l’Etat. Ce ne sont pas que des taupes, mais ce sont aussi des gens placés par des hauts gradés. C’est pourquoi, aussi, il n’y a pas de secret professionnel dans certaines structures étatiques», enfonce son collègue Dr Modou Ngom qui s’indigne surtout des «recasements internes». «Parfois, quand il y a un poste vacant, au lieu de faire un appel à candidatures pour des agents assermentés, les responsables demandent aux collaborateurs d’aller faire une formation payante de master par exemple et de revenir pour ledit poste. C’est comme ça qu’on engouffre les gens dans les postes de directions et c’est scandaleux !» estime-t-il.
Des critères de recrutement qui laissent à désirer
En effet, les critères de recrutement dans la Fonction publique laissent à désirer, et permettent le recrutement de personnes non qualifiées qui touchent des salaires sans aucun rapport avec leurs qualifications. C’est le chef de l’Etat, lui-même, qui dénonce les recrutements anarchiques et clientélistes. Il estime qu’ils devraient être bannis de l’administration afin de maintenir la qualité dans les structures publiques et préserver le budget de l’Etat. Un aveu d’échec, selon des syndicalistes d’enseignants comme le secrétaire général du Cusems Authentique, Dame Mbodj, qui considère que le président de la République est «au cœur de ce qu’il dénonce» car c’est lui qui nomme aux emplois civils et militaires. Dame Mbodj assène ses vérités. «Il doit être au courant de tout et bien informé. Cet effet de surprise dénote qu’il n’est pas à la hauteur», a-t-il martelé.
«C’est lui qui a nommé le ministre de la Fonction publique. Cela veut dire que les critères ne sont plus respectés. Il l’avoue, c’est parce qu’il y a catastrophe, des failles et des agents du ministère des Affaires étrangères ont été épinglés et des députés à l’Assemblée nationale incriminés dans le trafic de passeports diplomatiques», rappelle pour sa part Tamsir Bakhoum alias Ngoloum du Syndicat autonome des enseignants du moyen et secondaire du Sénégal (Saemss) qui dénonce cette «mauvaise politique de l’Etat» et demande au président Sall de «revoir son entourage». Selon lui, le chef de l’Etat doit surtout ordonner que les recrutements dans la Fonction publique se fassent conformément aux principes administratifs. Ce pour donner la chance à tout le monde et recruter sur la base de dossiers et non de clientélisme.
Docteur Modou Ngom, chargé de la formation au Cusems, plaide lui aussi pour le recrutement sur dossiers en mettant en place un comité dans lequel les membres pourraient mesurer le travail à abattre par des personnes qualifiées à proposer à l’autorité pour nommer le meilleur profil. « Autrement dit, il faut des candidatures publiques avec des comités indépendants qui trient les dossiers, classent les candidats les plus méritants qu’ils proposent à l’autorité qui va se charger du recrutement. Il faudrait aussi qu’on remette un cahier des charges aux nouvelles recrues pour leur signifier clairement que, si elles ne travaillent pas, elles seront remerciées. C’est comme ça qu’on doit restructurer les recrutements. Si on fait recours à cette méthode, le Sénégal va décoller.
Aussi, si les Sénégalais savaient que le directeur ne peut recruter personne dans sa famille, que tout se fait sur la base de qualifications, alors ils allaient arrêter de mettre la pression sur certains directeurs membres de leurs familles», propose notre interlocuteur. Pour lui, il faut instaurer impérativement des concours et d’autres types de recrutement basés sur des dossiers et des appels à candidatures...