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23 juin 2025
DOUDOU KA APPELLE A LA PAIX
Plus de 1000 imams regroupés au sein de la fondation des oulémas et imams de Niaguis et Niassia ont accueilli le Coordonnateur de la campagne de la coalition, Benno Bokk Yaakar à Ziguinchor, Doudou Ka.
Plus de 1000 imams regroupés au sein de la fondation des oulémas et imams de Niaguis et Niassia ont accueilli le Coordonnateur de la campagne de la coalition, Benno Bokk Yaakar à Ziguinchor, Doudou Ka. Le responsable de l’Alliance pour la République a saisi l’occasion pour réitérer son appel à la paix.
Doudou Ka a également exhorté les religieux à prier pour la paix gage de stabilité de la région. La rencontre a vu la présence de la secrétaire d’Etat Victorine Ndeye, candidate à la mairie de Niaguis. Elle a eu lieu au Daara de Fanda.
Les Imams ont encore une fois réitéré leurs prières et bénédictions au regard des "innombrables actions de bienfaisance de Doudou Ka envers les populations Casamançaises".
COVID-19, VERS L’INSTAURATION D’UN PASS SANITAIRE POUR L’ACCÈS AUX LIEUX PUBLICS
Le chef de l’Etat a demandé, mercredi, au ministre de la Santé et de l’Action sociale, d’intensifier la campagne de vaccination contre la Covid-19 et d’examiner les modalités d’instauration d’un pass sanitaire pour l’accès aux lieux publics.
Dakar, 3 nov (APS) - Le chef de l’Etat a demandé, mercredi, au ministre de la Santé et de l’Action sociale, d’intensifier la campagne de vaccination contre la Covid-19 et d’examiner les modalités d’instauration d’un pass sanitaire pour l’accès aux lieux publics.
’’Le chef de l’Etat demande, dès lors, au ministre de la Santé et de l’Action sociale, de réactiver et intensifier la campagne de vaccination, y compris dans les établissements scolaires et universitaires, en examinant, en rapport avec le Comité national de Gestion des Epidémies (CNGE), les modalités d’instauration d’un pass sanitaire pour l’accès aux lieux publics’’, rapporte le communiqué du Conseil des ministres.
La même source souligne que ’’sur le maintien de la veille sanitaire contre la Covid-19 et le renforcement de la prise en charge des malades du cancer, le Président de la République apprécie, encore une fois, les efforts financiers et logistiques importants consentis par l’Etat, de même que l’engagement des personnels de santé, afin d’accentuer la riposte anti Covid-19, sur l’ensemble du territoire national’’.
Un décès et quatre nouvelles infections de coronavirus ont été recensés au cours des dernières vingt-quatre heures au Sénégal, a indiqué mercredi le directeur du Service national de l’éducation et de l’information pour la santé (SNEIPS), Lamine Bara Guèye.
Quatre tests virologiques, sur un total de 1.073, sont revenus positifs, soit un taux de positivité de 0,37 %, a-t-il dit en présentant le dernier bulletin quotidien sur la pandémie de Covid-19.
Selon M. Guèye, les nouveaux cas de coronavirus proviennent de la transmission communautaire, c’est-à-dire que la source de ces contaminations n’a pas été identifiée.
Un cas a été recensé à Kaolack (centre) et trois autres à Dakar.
Cinq patients ont été contrôlés négatifs et déclarés guéris, tandis que deux cas graves de Covid-19 sont pris en charge dans les services de réanimation, selon le bulletin présenté par le directeur du SNEIPS.
Un décès a été enregistré mardi, indique-t-il, ajoutant que 73.926 cas de coronavirus ont été recensés au Sénégal depuis l’apparition de ce virus dans le pays, le 2 mars 2020.
Selon le bulletin, 72.033 patients ont été guéris, et 1.879 autres ont succombé au Covid-19.
Treize malades sont encore pris en charge dans les services de santé ou à domicile, et 1.295.646 personnes ont reçu au moins une dose de vaccin contre le coronavirus, ajoute M. Guèye.
LOCALES 2022, MACKY APPELLE A LA CULTURE DE LA PAIX
Le président de la République a lancé mercredi en Conseil des ministres un appel aux acteurs politiques à ’’cultiver la paix et le sens des responsabilités’’ en perspective des élections territoriales du 23 janvier 2022
Dakar, 3 nov (APS) – Le président de la République a lancé mercredi en Conseil des ministres un appel aux acteurs politiques à ’’cultiver la paix et le sens des responsabilités’’ en perspective des élections territoriales du 23 janvier 2022 afin de ’’consolider notre système démocratique exemplaire’’.
"Poursuivant sa communication, le chef de l’Etat indique qu’en ce jour limite de dépôt des listes de candidats aux élections territoriales du 23 janvier 2022, il lance un appel aux acteurs politiques, à cultiver la paix et le sens des responsabilités, afin de consolider notre système démocratique exemplaire, mais également, la crédibilité de notre processus de décentralisation, dans le cadre du renforcement permanent de l’Etat et du développement accéléré des territoires, conformément aux orientations de l’Acte III de la décentralisation’’, rapporte le communiqué du Conseil des ministres.
Abordant la question liée à l’évaluation annuelle des performances de l’action gouvernementale, le président de la République a rappelé aux ministres et Secrétaires d’Etat, membres du gouvernement, ’’l’impératif d’être +Un Collectif au service des populations+, d’être +Un Gouvernement de Combat+, Une +Equipe d’attaque+ qui doit incarner le +Fast Track+ en toute circonstance’’, lit-on dans le texte.
Macky Sall a salué ’’les réalisations notables effectuées, depuis lors, malgré des effets de la pandémie de Covid-19’’.
Il a exhorté le gouvernement à ’’être toujours à l’écoute des forces vives de la Nation, notamment les jeunes et les femmes, en vue de prendre en charge leurs préoccupations et de satisfaire leurs aspirations’’.
PRIX GONCOURT, LE MINISTRE DE LA CULTURE CONGRATULE MBOUGAR SARR
Le jeune écrivain Sénégalais Mohamed Mbougar Sarr, lauréat du Prix Goncourt 2021, a fait honneur au Sénégal et à l’Afrique, a salué, mercredi le ministre de la Culture et de la Communication.
Dakar, 3 nov (APS) - Le jeune écrivain Sénégalais Mohamed Mbougar Sarr, lauréat du Prix Goncourt 2021, a fait honneur au Sénégal et à l’Afrique, a salué, mercredi le ministre de la Culture et de la Communication.
’’En remportant, ce mercredi 03 novembre 2021, le très convoité Prix Goncourt, le jeune écrivain Mohamed Mbougar Sarr a fait honneur au Sénégal et à l’Afrique’’, a déclaré Abdoulaye Diop.
Dans un communiqué transmis à l’APS, le ministre a rappelé qu’il y a exactement un siècle, ‘’un Noir, René Maran, alors administrateur de colonie en Oubangui Chari, remportait ce Prix prestigieux pour son inusable Batouala’’.
’’Si nous nous réjouissons de cette distinction, elle ne nous surprend guère de Mohamed Mbougar Sarr qui, dans l’humilité et la ténacité souriante, des fils de la Terre, nous a toujours et régulièrement servi des œuvres d’une exquise qualité tant par la démarche et le mouvement de l’écriture que par la richesse des thèmes puisés dans le vécu et dans la mémoire, et richement encadrés par un intertexte assis sur une impressionnante culture littéraire’’, a souligné Abdoulaye Diop.
Il a exprimé ’’la fierté de tout le Sénégal à travers l’exploit de ce fils d’une terre, celle de Léopold Sédar Senghor et de Cheikh Moussa Ka, où la littérature, sous toutes ses formes, a élu domicile depuis les temps anciens’’.
’’Au nom du chef de l’Etat, et de tout le peuple sénégalais’’’, Abdoulaye Diop a adressé ’’nos très vives félicitations à Mohamed Mbougar Sarr (…) pour avoir élevé si haut l’image de notre littérature et de notre créativité’’.
COP 26, DES PAYS S’ENGAGENT À RÉDUIRE LEURS ÉMISSIONS DE MÉTHANE DE 30% D’ICI 2030
Des pays se sont engagés à réduire leurs émissions de méthane de 30%, d’ici 2030, par rapport aux niveaux de 2020, et opter pour la préservation des forêts
Dakar, 3 nov (APS) - Des pays se sont engagés à réduire leurs émissions de méthane de 30%, d’ici 2030, par rapport aux niveaux de 2020, et opter pour la préservation des forêts, a-t-on appris de la 26ème Conférence de la convention cadre des Nations unies sur le climat (COP26), ouverte dimanche à Glasgow, en Ecosse.
Près de quatre-vingt-dix pays ont rejoint, mardi, un "pacte global pour le méthane", une initiative des Etats-Unis et de l’Union européenne, pour s’attaquer à ce polluant "très puissant", responsable d’un quart du réchauffement climatique.
Ainsi, la France, l’Allemagne, le Canada, de l’Argentine, le Brésil, les Etats-Unis, l’Indonésie, l’Irak, le Royaume-Uni, se sont engagés à cette mesure. Ces pays couvrent près de la moitié des émissions mondiales de méthane.
Cependant, des pays comme la Chine, la Russie et l’Inde ne font pas partie de cette alliance.
Les pays signataires couvrent près de la moitié des émissions mondiales de méthane.
Il s’agit du premier engagement politique mondial en la matière à cette COP 26.
Le méthane (CH4) est un gaz émis par l’agriculture et l’élevage, les combustibles fossiles et les déchets. C’est le deuxième gaz à effet de serre lié à l’activité humaine après le dioxyde de carbone (CO2).
Son effet sur le réchauffement climatique est vingt-neuf fois plus important par kilogramme que celui du CO2 pour un horizon de cent ans et quatre-vingt-deux fois pour une période de vingt ans, renseigne-t-on.
L’objectif est de réduire les émissions de gaz à effet de serre pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°C.
La COP 26 se tient jusqu’au 12 novembre.
L’USAID CÉLÈBRE SES 60 ANS DE PRÉSENCE AU SÉNÉGAL
L’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID en anglais) a démarré, mercredi, les festivités marquant la célébration de son 60ème anniversaire au Sénégal
Dakar, 3 nov (APS) - L’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID en anglais) a démarré, mercredi, les festivités marquant la célébration de son 60ème anniversaire au Sénégal, indique un communiqué transmis à l’APS.
’’Du 3 au 5 novembre, l’Agence américaine pour le développement international (USAID) célébrera son 60ème anniversaire au Sénégal avec une exposition +Demb ak Tey+ (d’hier à aujourd’hui) et trois tables rondes sur divers sujets’’, explique la même source.
L’exposition ouverte le mercredi se poursuivra le 4 et 5 novembre à la Place du Souvenir de 9 heures à 18 heures et sera ouverte au public, selon le communiqué.
Elle doit débuter par une cérémonie d’ouverture qui sera présidée par l’Ambassadeur des États-Unis, Tulinabo S. Mushingi, et le Directeur de la mission USAID, Peter Trenchchard.
La cérémonie ’’comprendra des témoignages de bénéficiaires de l’USAID, la reconnaissance des années de service du personnel national de l’agence, et une exposition de photos retraçant le travail de l’USAID au Sénégal au fil des ans’’.
Selon le document, les tables rondes vont porter sur l’entreprenariat des jeunes, le soutien du gouvernement des Etats-Unis au Sénégal et l’approche de l’USAID en matière de changement climatique au Sénégal.
Il est également inscrit au programme une exposition de photos de la cérémonie d’ouverture, quatre villages thématiques avec plus de 20 exposants présentant les projets de l’USAID et du Corps de la Paix.
Le communiqué souligne que les Etats-Unis, dans la cadre de la lutte contre la pandémie de Covid-19, ont fait un don de 903 990 doses de vaccins au Sénégal et, par l’intermédiaire de l’USAID, ont fourni environ 5,6 milliards de francs CFA (9,65 millions de dollars) en aide directe contre la pandémie.
En plus de l’exposition et des tables rondes, une clinique de vaccination contre la Covid-19 sera ouverte au public juste à l’extérieur du hall d’exposition, à la Place du Souvenir, jeudi et vendredi.
Elle est parrainée par le projet Medicines, Technologies, and Pharmaceutical Services (MTaPS) de l’USAID, en collaboration avec le ministère de la Santé et de l’Action sociale.
À L'HORIZON DES LOCALES, LES FEMMES À L'ASSAUT DES MAIRIES
Sur les 557 communes du Sénégal, seules 15 sont actuellement dirigées par des maires femmes. Un nombre dérisoire déplore la sociologue Fatou Sow Sarr, présidente du Caucus des femmes leaders
Dernière ligne droite avant la date limite de dépôt des candidatures pour les élections locales du 23 janvier 2022 : ce sera ce jeudi 4 novembre. Aujourd’hui, 98% des mairies du pays sont dirigées par des hommes, selon le Caucus des femmes leaders. Un déséquilibre, malgré l’adoption d’une loi sur la parité en 2010. La structure a lancé une mobilisation baptisée « les femmes à l’assaut des mairies », pour qu’il y ait davantage de femmes sur les listes.
Sur les 557 communes du Sénégal, seules 15 sont actuellement dirigées par des maires femmes. Un nombre dérisoire déplore la sociologue Fatou Sow Sarr, présidente du Caucus des femmes leaders.
« Sur la liste du ministère de l’Intérieur, il y avait 322 partis politiques et 18 partis dirigés par des femmes. Comme les coalitions ou les partis sont dirigés par les hommes et que les négociations se font pour servir les partis, ce sont les chefs de partis qui sont servis. »
LE PRIX GONCOURT DE MOHAMED MBOUGAR SARR FAIT LA FIERTÉ DU SÉNÉGAL
À la librairie des Quatre Vents, à Dakar, l’ouvrage s’est vendu comme des petits pains dès l’annonce de la nouvelle. « On a été dévalisé, ça s'est vraiment vendu en moins de dix ou quinze minutes »
Le prestigieux prix Goncourt a été attribué à l’écrivain sénégalais Mohamed Mbougar Sarr ce mercredi pour son livre La plus secrète mémoire des hommes. Le président Macky Sall a salué une « belle consécration qui illustre la tradition d’excellence des hommes et femmes de lettres sénégalais ». Un prix qui fait aussi la fierté de l’Association des écrivains du Sénégal.
Coincidence : au moment de la remise du prix, les membres de l’Association des écrivains du Sénégal étaient justement réunis pour préparer la journée internationale de l’écrivain africain, qui sera célébrée dimanche.
Alioune Badara Bèye est le président de l’Association. Pour lui, Mohammed Mbougar Sarr a osé abordé dans ses ouvrages des sujets délicats. « Que ce soit le pouvoir, que ce soit la religion, que ce soit l'homosexualité... C'est quelqu'un qui aborde tout ces sujets avec beaucoup d'aisance, explique-t-il. C'est un jeune qui vient faire découvrir une nouvelle écriture ».
De l’audace, du renouveau, par celui qui fut un brillant élève rappelle l’auteur et metteur en scène Pape Faye. « Il est jeune c'est vrai. Déjà il avait remporté dans le cadre du concours général le premier prix de philosophie, d'histoire-géographie... Très tôt, il a été décoré et élevé au grade de chevalier national de l'ordre du mérite par le président de la République ».
CONFLUENCE, SUR LES DESTINS CROISÉS DE CHEIKH IBRA FALL ET CHEIKH ANTA DIOP
EXCLUSIF SENEPLUS - Alpha Youssoupha explore à travers son livre, ce chantier, que d’aucuns pourraient qualifier de saugrenu, du rapprochement de deux fortes personnalités du 20e siècle, qu’en apparence rien ne permet de mettre en parallèle (1/2)
Ousseynou Bèye de SenePlus |
Publication 03/11/2021
Un nouveau livre, au titre fort évocateur, va paraître (Editions Omayal) en deux tomes : Confluence,Spiritualité et sciences dans l’action de Cheikh Ibrahima Fall et la pensée de Cheikh Anta Diop (1). On l’aura remarqué, la maison d’édition est également un nouveau-né. Son auteur ? Un écrivain qui vient frappe fort à la porte des grands, avec sa belle plume. Il se nomme Alpha Youssoupha Guèye.
Mais laissons plutôt nous le présenter, le préfacier qui n’est personne d’autre que Boubacar Boris Diop, l’écrivain émérite (récemment lauréat du Prix international de littérature Neustadt) :
… À peine la quarantaine entamée, Alpha Youssoupha Guèey qui totalise dix-huit années d’expérience professionnelle, est membre de l’Ordre National des Experts-Comptables et des Comptables Agréés du Sénégal (ONECCA) tout en étant chercheur universitaire en sciences de gestion.
L’auteur de Murambi, le livre des ossements n’a pas été peu impressionné lors de sa première rencontre avec son futur confrère :
Je découvre surtout très vite qu’il est depuis toujours habité par une réelle passion pour les grands débats d’idées qui agitent depuis le siècle dernier l’Histoire universelle et que même la familiarité avec le maniement des chiffres ne l’en a heureusement pas « guéri ». Guèye n’en fait d’ailleurs pas mystère : “ Je suis, dit-il, attentif depuis mes 18 ans aux questions de l’Islam et des autres religions et à la cause noire, à celle de l’Afrique et à leurs interactions.”
Pourquoi cette œuvre ?
A la lumière de ces éclairages, on comprendra aisément qu’Alpha Youssoupha explore (le premier à s’y essayer ?) ce chantier, que d’aucuns pourraient qualifier de saugrenu, du rapprochement de ces deux fortes personnalités du 20e siècle, qu’en apparence rien ne permet de mettre en parallèle, Cheikh Ibrahima Fall et Cheikh Anta Diop. Entreprise certes, d’une exceptionnelle ambition.
L’auteur de l’essai est conscient du défi qui se présente à lui, et dès les premières lignes de son introduction, nous en fait l’aveu :
“Évoquer deux personnalités de l’histoire du Sénégal connus dans deux différents domaines cloisonnés des hommes du commun, pour en observer une confluence peut sembler une gageure.”
Pourtant le lecteur aura le plaisir de lire une plume alerte lui narrer la vie et l’œuvre de deux illustres acteurs de l’Histoire du Sénégal. D’abord de Cheikh Ibrahima Fall, un maître spirituel célèbre certes au Sénégal, mais très peu connu quant au fond de son action et de sa pensée. De Cheikh Anta Diop aussi, qui partage avec Cheikh Ibra d’être paradoxalement une célébrité mal connue quant à la signification profonde de son oeuvre. Alpha Youssoupha Guèye comble ici, avec bonheur, ces lacunes à travers une érudition remarquable et une écriture des plus fines.
Ainsi, pour schématiser, le Tome 1 de l’œuvre sera consacré au disciple de Cheikh Ahmadou Bamba et le Tome 2 au savant universellement connu, avant que la « confluence » ne soit mise en exergue. Mais ne nous y méprenons pas : il ne s’agit point d’études cloisonnées de personnalités qui n’auraient rien à voir entre elles ; au contraire, l’auteur navigue souvent de l’un à l’autre, et vice-versa. Du reste, Boris, à sa manière habituelle, nous aura prévenus dans sa préface :
Alpha Youssoupha Guèye…ne se contente pas de superposer deux posters géants : il les fait au contraire se rencontrer en plein mouvement à l’image du Nil bleu et du Nil blanc de l’Égypte si chère à Cheikh Anta Diop.
Mais qu’est-ce donc que la confluence ?
On s’en doute bien, le scientifique ne pouvait manquer dès le départ, de camper le contexte et de définir ses concepts :
…Dans la matière scientifique qu’est la géographie, la confluence se manifeste par un point où un cours d’eau, appelé affluent, se jette dans un autre.
En géologie, elle est la rencontre de deux vallées glaciaires.
En informatique, la confluence revêt la propriété d'un système de réécriture qui est convergent.
Dans le Coran, la notion de confluence est souvent utilisée pour désigner la réunion d’eau salée et d’eau douce observable par exemple en Irak ou à Saint-Louis et Dakar, au Sénégal. La confluence est également citée en Égypte pour l’endroit situé entre le Nil bleu et le Nil blanc.
Dans les sourates 18 (la Caverne) et 55 (le Tout-Miséricordieux) du Coran, la confluence est donnée comme preuve de la miséricorde divine et objectif d’une quête spirituelle déterminée à travers le prophète Moïse et son serviteur (Josué)…
Et l’auteur de nous préciser :
Ces définitions nous amènent à l’idée générale qui sous-tend ce travail, à savoir : examiner les relations possibles que la spiritualité et la science sont susceptibles d’entretenir, dans une confluence, au bénéfice de l’homme. Notre étude porte sur Cheikh Ibrahima Fall et Cheikh Anta Diop pour leurs contributions respectives majeures.
Il montrera aussi comment le concept est né dans l’œuvre de Cheikh Anta Diop, notamment dans Nations Nègres et Culture et dans L’Unité Culturelle de l’Afrique Noire.
Qui était Cheikh Ibrahima Fall, et quel a été son apport à l’Islam et à l’Histoire ?
La réponse de l’auteur à cette question coule de source :
Cheikh Ibrahima Fall a donné une lecture nouvelle de la soumission connue depuis le prophète Abraham (Ibrahim_AS) ; ce qui avait valu au père des prophètes son titre de premier soumis. Cheikh Ibrahima Fall a traduit en actes la prière sur le prophète Mouhamed (PSL) ; démontré par sa conduite l’humilité assignée aux hommes ; donné l’effet de la demande de soumission ou de prosternation indiquée aux Anges vis-à-vis d’Adam. Dans son action, il est observé comment il a eu à surmonter l’épreuve de Iblis [Satan] qui était pratiquant et sachant, même si son savoir teinté de vanité et d’orgueil ainsi que son rang l’ont perdu devant l’apparente imperfection d’Adam. En effet, dans cet épisode coranique crucial absent de la Bible, Iblis a refusé d’exécuter l’ordre divin de se prosterner devant Adam.
Dans son action, Cheikh Ibrahima Fall a rappelé la relation du Prophète avec ses compagnons, de même que la révérence due au Prophète et applicable à son héritier spirituel légitime.
Cet ‘héritier spirituel légitime’ à qui ‘la révérence est due’, aux yeux de Cheikh Ibrahima Fall, n’est autre que Cheikh Ahmadou Bamba. Mais Alpha Youssoupha prend bien soin de nous préciser que : “Nous ne parlons pas de la soumission à tous les guides sans distinction qui est en passe de devenir un fléau au Sénégal… » Du reste, il ne manquera pas, par ailleurs, de nous révéler le contenu spirituel de cette soumission au Guide.
Mais auparavant, il se fera le devoir de nous entrainer dans la biographie envoûtante de celui que l’on appellera avec affection et dévotion LàmpFaal. Son lieu de naissance et de jeunesse, avec une monographie précise de ce qui deviendra la contrée Mouride ; son appartenance familiale, avec une riche documentation sur la généalogie du chef spirituel ; la rencontre sublime avec son futur guide : moment historique, moment émotionnel, moment d’une haute portée spirituelle…
Cheikh Moussa Ka, le poète très présent dans l’œuvre de Cheikh Anta Diop, s’épanchera dans des vers pour célébrer l’événement :
Seriñ ba naa ko Cheikh Ibra Faal
Ndigal foo fëqe
Mu wax ko tektal ya fa moom
Seex Bamba wax ko la fa moom
Mu xam ni gis na ka ko moom
Mu daadi fab mbirem joxe
Ainsi, le maître de la pensée et de la parole, le poète immortalisa l’instant fugitif, fugace. Mieux, en chroniqueur de l’actualité, en historien, il prend date pour la postérité :
Ma wax la bis ba ndax mu wóor
Ñaar fukki fan ci weeru koor
Bisub dibéer la mbir ma woon
Seex Ibra yaa réyi pexe.
L’essayiste nous donne la traduction française de ce témoignage poétique :
Cheikh Bamba lui demande l’objet de sa venue
Cheikh Ibra lui donne des indices sur le maître qu’il cherche
Cheikh Bamba lui répond
Cheikh Ibra le reconnaît comme son maître et lui prête allégeance.
Que je te dise le jour de cet événement pour que ça soit sûr
c’est le 20e jour du mois de ramadan
un jour de dimanche que l’événement a eu lieu
Cheikh Ibra, tu es très intelligent.
Sur les pas du maître spirituel, l’auteur nous mènera également à Saint-Louis du Sénégal, étape importante dans l’ascension de Cheikh Ibrahima Fall vers les sommets ; ville où il affirmera son modèle économique, son entregent diplomatique, en particulier dans ses relations avec les colons français ; son rôle dans le retour d’exil de Khadimou Rassoul, ses relations avec les autres guides religieux d’autres obédiences… seront mis en exergue.
Évidemment, la mission de Cheikh Ibra Fall, n’aurait eu aucun sens s’il ne s’était pas adossé au socle de la pensée de son guide et de la voie qu’il avait tracée, la voie Mouride. C’est pourquoi, Alpha Youssoupha consacre un long et riche chapitre à cette confrérie ainsi qu’aux ‘apports fécondants’ que Cheikh Ahmadou Bamba recevra des autres maîtres spirituels de son époque, notamment des preux chevaliers Cheikh Oumar Foutiyou Tall et Maba Diakhou Bâ.
L’auteur à l’érudition remarquable (encore une fois) nous aidera aussi, tout au long de ses développements, à décrypter le message du Maître spirituel des Baay Faal.
De la ‘tarbiya’ de Cheikh Ibra au culte de l’humilité et celui de l’environnement, en passant par ’l’opérationnalisation de la valeur Travail’ – ‘valeur cardinale du Mouridisme’ -, à son ’expérience spirituelle, son ‘njebelu’ - notion de soumission au Guide - … l’essayiste décortique méticuleusement les fondamentaux de la Voie Baay Faal.
Cette voie est sous-tendue par une philosophie qui se fonde sur la source islamique, le mysticisme de Cheikh Ibrahima Fall, les notions de fidélité au Guide et de vénération du Guide, et aussi sur les concepts de morale et de discipline reconnus sous le vocable du ndigal.
Enfin, Alpha Youssoupha n’a pas manqué de tirer les enseignements qu’il a relevés de l’œuvre de Làmp Faal. Son ouverture d’esprit et son humanisme, sa qualité d’artisan et de sage de l’Islam, ses théories économiques, sa conception du pluralisme religieux… et tout le contenu de son ouvrage intitulé Jazboul Mourid.
La revue ainsi esquissée relativement à la vie et à l’œuvre de Cheikh Ibrahima Fall, est loin d’épuiser la très riche teneur du Tome 1 de Confluence… dont le second tome est en grande partie consacré, comme nous l’avons déjà indiqué, à un autre valeureux fils du Sénégal et de l’Afrique, le savant, professeur Cheikh Anta Diop.
Pour projeter le débat dans sa continuité, l’auteur, dans la partie introductive du tome 2, revient sur sa quête de l’identité et de la philosophie de Cheikh Ibrahima Fall, avant de faire le lien avec son filsadoptif, Cheikh Anta Diop :
L’action du fondateur de la Voie Baay Faal qui s’inscrit entièrement dans le cadre islamique a d’emblée posé de fortes interrogations puisque sa posture était nouvelle. Il a souffert de rejets et d’incompréhensions persistants. C’est par une quête aux confins de la vérité ontologique que nous avons pu arriver à percevoir la cohérence et le sens profond de son action. La place du Noir dans toutes les traditions et en définitive dans l’Islam, une part importante de la revivification de la dernière religion révélée en acte, le don de soi, le positionnement dans la période coloniale pour faire émerger une voie née en Afrique qui pose les jalons d’un universel, sont les différents versants de son action. Cette action estmontée à un niveau où son fils adoptif Cheikh Anta Diop l’a rejoint avec d’autres engagements, d’autres pensées et d’autres découvertes. Cette frontière de retrouvailles en hauteur, ce sommet du Kilimandjaro pourrait simplement s’appeler la Vérité.
La jonction initiale ainsi amorcée, en attendant l’approfondissement des liens qui sous-tendent la Confluence, la présentation du savant et de son œuvre peut être entreprise.
Bravo Mbougarr ! Tu as rehaussé et ton pays et les écrivains de ton pays. Tu as gagné non pour tous, mais pour les meilleurs, ceux qui travaillent et se respectent en prenant le temps de bien travailler
Puisse le Sénégal ne pas passer sous silence cette haute distinction d’un jeune écrivain sénégalais devenu si Grand et qui honore un pays qui ne s’est jamais lassé de donner au monde une créativité prodigieuse !
Mbougar l’a fait !
Il a écrit, et pas au charbon, une page d’histoire. Celle-ci est de celles qui restent.
Boris aussi l’a fait ! J’ai eu à saluer ce grand frère génial, rebelle et têtu, comme si c’est de cette manière que l’on accède aux étoiles ! Il n’a pas tort ! Un écrivain, çà gueule, refuse, interpelle, condamne.
Boris, on aime ou on n’aime pas, mais c’est Boris avec son flegme et cela fait du bien !
Oui, Mbougar l’a fait et il l’a fait au pays des Grands Blancs dans une langue qui ne leur appartient plus. Senghor l’a prouvé, il y a bien longtemps !
Je suis si heureux !
Heureux pour la littérature sénégalaise qui battait de l’aile pour sa relève, côté « roman », même si nous avons eu sans beaucoup parler d’eux, de Mamadou Samb, Pape Samba Kane, Sokhna
Mbenga, Ramatoulaye Seck Samb, Abdoulaye Fodé Ndione, pour ceux que j’ai eu à lire.
Je lis peu de romans, sauf les auteurs majeurs qui m’ont laissé une forte impression ou ceux que l’on me recommande de lire et qui sont, dans leur majorité, de fabuleux écrivains d’autres pays.
Disons-le également sans peur : la qualité des maisons d’édition, compte !
Comme président du jury littéraire des Jeux de la Francophonie à Abidjan, j’ai découvert et rencontré le « jeune » Mohamed Mbougar Sarr. Il avait obtenu la médaille littéraire de bronze. Voilà ce bronze mué en or massif avec le Prix Goncourt 2021 !
J’espère que Zemmour et Marine enverront à Mbougar un bisou… pas empoisonné ! Passons !
Bravo Mbougar ! Bravo ! Désormais ce pays te doit une stèle ou quelque chose d’autre qui lui ressemble.
Tu as rehaussé et ton pays et les écrivains de ton pays. Tu as gagné non pour tous, mais pour les meilleurs, ceux qui travaillent et se respectent en prenant le temps de bien travailler, pour apporter autre chose que ce qui existe depuis Kourouma, Dadié, Ousmane Socé, Sembene, Mariama Ba, Cheikh Hamidou Kane, pour ne citer que ceux-là !
On sentait que tu venais, pas à pas, comme un lumineux pèlerin et avec une modestie si touchante. Tu es arrivé ! Mais fais de cette halte de pourpre un gîte à vite quitter pour encore le meilleur. Vole encore plus haut que Le Goncourt.
Le Goncourt passera, mais il ne s’oublie jamais.
Mbougar, étonnes-nous encore et encore !
Je ne demanderai pas au ministre de la Culture encore moins au président de la République de te féliciter bien haut et de te recevoir pour l’honneur fait au Sénégal. Ils le feront bien avant le dessert.
Ils ont un respect monumental pour tout ce qui touche les arts et les lettres ! Je le sais et il ne pourrait en être autrement, malgré l’envahissement politique qui oblitère tout et fait sourire quand on parle de nos hommes politiques face aux lettres et aux arts.
« Le fond de la pirogue, n’est pas toujours le fond de l’eau … » La culture, n’est-ce pas « … la blessure la plus proche du soleil ? »
Je souhaite que le président et le ministre te lisent surtout. Cette œuvre couronnée de ce Prix doit être lue.
Il est bon de parler et de chanter Mouhamed Mbougar Sarr, mais le plus important est d’aller le lire et de garder ainsi en mémoire, comme une récitation d’école, ce qu’il a dit et conté.
L’œuvre parle plus que l’écrivain.
À votre tour, vous le peuple sénégalais, de saluer ensemble un fils qui, au cœur de la France, de l’Europe, de la Francophonie, a planté le drapeau national et celui de l’Afrique.
J’allai dire encore un Sérère, comme l’autre ! Mais le « Mbougar Sarr « m’inviterait à croire que c’est bien encore un Sérère qui nous fait ce coup !
Ce pays est si beau quand il porte le visage de la Culture. Un visage poli et racé comme l’esprit sait l’être. Un visage de conquête, de paix, de joie, de sérénité, d’avenir.