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16 août 2025
GESTION DU PETROLE, SIX LOIS DÉJÀ ADOPTÉES POUR ENCADRER L’EXPLOITATION DU PÉTROLE ET DU GAZ
Quelque six lois ont été votées pour encadrer avec ‘’sérénité’’ l’exploitation des gisements de pétrole et de gaz du pays, a rappelé, mardi, à Diamniadio (ouest), le président de la République.
Diamniadio, 21 déc (APS) – Quelque six lois ont été votées pour encadrer avec ‘’sérénité’’ l’exploitation des gisements de pétrole et de gaz du pays, a rappelé, mardi, à Diamniadio (ouest), le président de la République.
‘’Près de six lois ont été votées pour accompagner cette nouvelle ère pétrolière du Sénégal. Voilà pour l’essentiel, l’arsenal juridique, institutionnel et organique que j’ai voulu mettre en place pour préparer le Sénégal à vivre en toute sérénité sa nouvelle vocation, dans le domaine des hydrocarbures et des mines’’, a dit Macky Sall.
Il dirigeait un conseil présidentiel sur le projet de loi relatif à la répartition et à la gestion des futures recettes de l’exploitation des hydrocarbures du pays.
Le gouvernement a élaboré ce projet de loi en ‘’s’inspirant des meilleures pratiques’’ dans ce domaine, selon le chef de l’Etat.
‘’Nous avons voulu apprendre des succès et des erreurs tirés de ces expériences’’, celles d’autres pays producteurs de pétrole et de gaz, a-t-il expliqué.
Le conseil présidentiel qu’il dirige donne l’occasion de réfléchir à ‘’notre responsabilité commune d’aborder avec calme et sérénité’’ l’exploitation des gisements de gaz et de pétrole découverts au Sénégal, a dit Macky Sall.
L’ETAT VA AUGMENTER SES PARTS DANS LE CAPITAL DE LA SAR, DIXIT MACKY SALL SALL
L’Etat du Sénégal a décidé de prendre des parts plus importantes que celles qu’elle détient actuellement dans le capital de la Société africaine de raffinage (SAR), en raison de l’exploitation prochaine des ressources pétrolières découvertes au Sénégal
Diamniadio, 21 déc (APS) – L’Etat du Sénégal a décidé de prendre des parts plus importantes que celles qu’elle détient actuellement dans le capital de la Société africaine de raffinage (SAR), en raison de l’exploitation prochaine des ressources pétrolières découvertes au Sénégal, a annoncé, mardi, le président de la République.
De 46 %, la participation de l’Etat au capital de ladite entreprise va passer à 49 %, une mesure qui permettra à la SAR de raffiner le pétrole sénégalais, a indiqué Macky Sall lors d’un conseil présidentiel sur le projet de loi relatif à la répartition des recettes attendues de l’exploitation des hydrocarbures.
‘’Il serait paradoxal de produire du pétrole et de l’envoyer dans d’autres raffineries’’, a argué M. Sall en guise de justification de la recomposition annoncée du capital de la raffinerie.
Le Sénégal aspire à un accès universel à l’énergie, avec des coûts abordables pour les consommateurs, selon le chef de l’Etat.
Ce rêve se réalisera grâce aux ressources qui proviendront de l’exploitation des gisements de gaz et de pétrole découverts dans le pays, a-t-il assuré.
LE DÉTENU A LE DROIT DE CONNAÎTRE LE RÈGLEMENT INTÉRIEUR DE LA PRISON, SEYDI GASSAMA
Le détenu a le droit de connaître le règlement intérieur de la prison, a rappelé, mardi, à Dakar, le directeur exécutif d’Amnesty International Sénégal, Seydi Gassama.
Dakar, 21 déc (APS) – Le détenu a le droit de connaître le règlement intérieur de la prison, a rappelé, mardi, à Dakar, le directeur exécutif d’Amnesty International Sénégal, Seydi Gassama.
La connaissance des règles qui encadrent le fonctionnement des prisons peut ‘’contribuer (…) à la paix et à la quiétude’’ des lieux de détention, estime M. Gassama.
‘’Je voudrais insister sur un droit particulier, qui semble pourtant évident mais qui a été l’objet de beaucoup de revendications durant ces dernières années : c’est le droit des détenus de connaître le règlement intérieur de la prison qui les accueille’’, a-t-il dit.
Seydi Gassama participait à un atelier de formation du personnel de l’administration pénitentiaire.
Il a demandé au directeur de l’administration pénitentiaire de faire distribuer le règlement intérieur des prisons aux détenus, dès leur arrivée dans les maisons d’arrêt et de correction.
Le règlement doit être remis aux détenus ou affiché dans les lieux de privation de liberté, selon le directeur exécutif d’Amnesty International.
Il estime que ‘’les problèmes des prisons sénégalaises sont nombreux et affectent aussi bien les détenus que le personnel de l’administration pénitentiaire’’.
La plupart des prisons du pays datent de l’époque coloniale et sont, par conséquent, ‘’vieilles et vétustes’’, a signalé M. Gassama, déplorant la promiscuité des lieux de privation de liberté.
‘’Il faut ajouter à ces maux le mécontentement causé par les longues détentions provisoires, une véritable gangrène de la justice sénégalaise’’, a déploré le militant des droits de l’homme.
‘’L’administration pénitentiaire (…) œuvre de façon permanente à une sensibilisation de son personnel’’ à la protection des droits des détenus, a assuré son directeur, Jean-Bertrand Bocandé.
DES ENFANTS LAISSÉS EN RADE DE LA CAMPAGNE DE VACCINATION CONTRE LA POLIO
Campagne de vaccination contre la polio au Sénégal
La campagne de vaccination organisée par le ministère de la Santé et de l’action sociale (Msas) sur toute l’étendue du Sénégal contre la poliomyélite n’a pas connu le résultat escompté. Et pour cause, plusieurs parents qui espéraient pouvoir compter sur cette campagne de trois jours (du 17 au 19 décembre) ont vite déchanté. Tel un père un Noël, ils ont attendu en vain sans voir l’ombre d’agents frapper à leur porte.
Plusieurs quartiers de Dakar n’ont pas reçu la visite des agents de vaccination contre la poliomyélite. Une campagne organisée par le ministère de la Santé et de l’action sociale après la réapparition de la maladie dans le pays. Durant, ces trois jours du 17 au 19 décembre dernier, des dizaines voire des milliers d’enfants ont tout simplement été laissés en rade. Et ceux qui habitent en hauteur en ont payé le lourd tribut.
Au niveau des HLM, le quartier de Sodida les Dunes est concerné. Les parents ont attendu tout le week-end dans l’espoir de voir un agent du ministère frappé à la porte pour la vaccination, mais ils ont fini par déchanter. Même constat dans plusieurs autres quartiers de Dakar notamment : Ouest Foire, les parcelles entre autres. Les témoignages des parents sont restés unanimes. «Nous n’avons pas vu d’équipe de vaccination et on n’est pas tombés en aucun moment sur elle».
Pour Aissatou Diagne Sylla, une habitante de la Sodida, «Je sors rarement de chez moi. Le plus souvent, c’est juste pour aller au marché, mais personne n’est venue chez moi pour la vaccination des enfants». Et une autre qui habite au 2ème étage de confirmer ses dires. « Nous sommes le mardi 21 décembre (hier, Ndlr), mais toujours pas l’ombre d’une équipe. Les enfants ne sont pas vaccinés dans cette localité», a déclaré Aminata Sarr.
Et de poursuivre: « si, c’est monter les escaliers qui les dérange, ils pouvaient organiser une séance dans l’enceinte du terrain de basket des Dunes, les parents allaient descendre pour faire vacciner leurs enfants. Mais, aucune innovation, des enfants sont sacrifiés pour des raisons que l’on ignore». Au niveau du quartier Ouest Foire, le même constat est noté. De l’avis Ousmane Diarra, « je n’ai pas vu d’équipe de vaccination dans mon quartier ».
Et Hamidou Ndiaye de renchérir : « au niveau des écoles, les enfants sont supposés se faire vacciner de la polio. J’ai reçu une correspondance de l’école de mon fils et j’ai confirmé pour la vaccination mais il n’a pas été pris en charge au sein de son établissement, à la maison non plus».
Au sein de certains quartiers des parcelles, ce même problème s’est posé. Au niveau du district centre de Gaspard Kamara qui polarise le poste de santé des HLM qui couvre le quartier de Sodida Les Dunes, notre interlocuteur a renseigné le dimanche dernier: « officiellement, la campagne prend fin ce dimanche, mais au sein de notre district, nous poursuivons les séances jusqu’au mardi (hier, ndlr) pour couvrir toutes les zones». Dans ce district, la campagne s’est bel et bien poursuivie. Au quartier Grand Dakar, les équipes étaient sur le terrain le lundi dernier pour les besoins de la campagne. Malgré cette volonté des prestataires de santé à aller au-delà des objectifs fixés par le ministère, des enfants restent oubliés pour cette campagne de vaccination de la poliomyélite.
Selon des sources, le ministère de tutelle ne prend en charge que les trois jours de campagne bien qu’il sait que c’est insuffisant pour couvrir tous les enfants concernés. «Les autres districts qui veulent aller audelà de ces dates sont obligés de les faire à leurs frais. Il y a la prise en charge du personnel sur le terrain. Une situation qui contribue davantage à endetter des établissements de santé qui ont du mal à fonctionner normalement».
LIGUE 1, DUELS À DISTANCE POUR LE FAUTEUIL DE LEADER
Le championnat enchaîne ce mercredi 22 décembre sa cinquième journée. Une journée qui relance de plus belle la course pour la première place.
Le championnat enchaîne ce mercredi 22 décembre sa cinquième journée. Une journée qui relance de plus belle la course pour la première place. Aux commandes depuis deux journées, les Rufisquois de Teungueth Fc mèneront le duel à distance avec le Casa sports et la Linguère de Saint-Louis.
Aux commandes depuis la 3ème journée, Teungueth FC (1er 8 pts) effectue un déplacement sur la pelouse du Cneps Excellence (8ème, 5 pts) pour le compte de la 5ème journée. Une occasion pour les Rufisquois de conforter leur avance et d’entrevoir de finir l’année 2021 avec la première place. Mais, ils doivent remporter le duel à distance qu’ils mèneront avec ses suivants immédiats à l’issue de la précédente journée.
Forts de ses deux victoires qui lui a permis d’installer à la place de dauphin des Rufisquois, les promus de Guédiawaye Fc (2ème; 7 points) sont attendus. Ils auront du moins un bon coup à jouer sur la pelouse du Ndiambour de Louga (14ème; 1 point).
Si les Banlieusards pourraient se hisser en tête, son hôte lougatois aura lui besoin de victoire après avoir essuyé deux défaites lors de ses deux précédentes sorties. Ce qui lui permettra de se dégager de cette position de lanterne rouge (1 point) dans lequel il est toujours scotché. Sur le podium, au terme de la 4ème journée suite à sa victoire à domicile, la Linguère de Saint-Louis (3ème, 7 pts) rend visite à Ziguinchor, le Casa Sports (5ème, 6 pts). Une victoire sera tout aussi précieuse puisqu’elle pourrait propulser les Saint-Louisiens sur le fauteuil de leader. Le stade Fodé Wade de Saly, abritera le premier derby mbourois entre Diambars (7ème, 5pts) Mbour Petite côte (4ème, 7 pts).
Sans victoires depuis deux journées et éjectés de sa place de leader, les académiciens voudront profiter pour renouer avec la victoire et se maintenir dans le peloton de tête. Mais, ils doivent batailler devant un adversaire qui est actuellement sur une bonne lancée après deux victoires d’affilée. Au stade Amadou Barry, la Douane (11ème, 4 pts) accueille le Jaraaf (9ème, 4pts). Les “Vert et Blanc” ont laissé passer une belle opportunité de se mêler aux trios de tête. Ils voudront tenter de relancer la machine devant des Gabelous qui se battent encore dans le ventre mou du classement.
Première relégable, l’AS Pikine (13ème, 2 pts), va de son côté tenter de donner une véritable coup de fouet à sa saison qui tarde à connaître le bon allumage. Au stade Alassane Djigo, les Pikinois feront face à une Génération Foot qui revient d’une défaite à domicile. A la peine depuis le début de la saison et première non relégable, l’Union sportive goréenne (12ème, 3 pts) tentera quant à elle de décrocher son premier succès en recevant au stade municipal de Mbao, les Académiciens du Dakar Sacré-Cœur (10e, 4 pts).
PROGRAMME 5ÈME JOURNÉE CE MERCREDI 22 DÉCEMBRE
Stade Alassane Djigo
16 h 30 : AS Pikine-Génération Foot
Stade Maniang Soumaré 1
6 h 30 : CNEPS Excellence- Teungueth Fc
Stade Alboury Ndiaye 1
6 h 30 : Ndiambour- Guédiawaye Fc
Stade Fodé Wade
16 h 30 : Diambars-Mbour Pc
Stade Amadou Barry
16 h 30 : AS Douane –Jaraaf
Stade Aline Sitoë Diatta
16 h 30 : Casa Sports- Linguère
Stade Municipal de Mbao 1
6 h 30 : US Gorée-Dakar Sacré-Cœur
CAN 2021, LA LISTE DES JOUEURS SELECTIONNES DEVOILEE VENDREDI
La Fédération sénégalaise de football (FSF) annonce que la liste des joueurs sélectionnés pour la CAN 2021 sera connue ce vendredi lors d’une conférence de presse
Dakar, 21 déc (APS) – La Fédération sénégalaise de football (FSF) annonce que la liste des joueurs sélectionnés pour la CAN 2021 sera connue ce vendredi lors d’une conférence de presse
Dans un communiqué transmis ce mardi à l’APS, elle précise que c’est le sélectionneur national, Aliou Cissé qui va animer cette rencontre avec la presse prévue au Good Rade sur la VDN à Dakar.
Ce sera la 3-ème fois que l’ancien capitaine va publier une liste pour la phase finale de CAN après celles de 2017 (Gabon) et de 2019 (Egypte).
Vice-champion d’Afrique, le Sénégal fait partie des favoris de cette édition qui aura lieu du 9 janvier au 6 février au Cameroun.
LA CAF MAINTIENT LA CAN POUR JANVIER
Le président de la Confédération africaine de football (CAF), Patrice Motsepe, a levé le doute, ce mardi, sur la tenue de la Coupe d’Afrique des nations 2021, qui aura lieu du 9 janvier au 6 février au Cameroun.
Dakar, 21 déc (APS) – Le président de la Confédération africaine de football (CAF), Patrice Motsepe, a levé le doute, ce mardi, sur la tenue de la Coupe d’Afrique des nations 2021, qui aura lieu du 9 janvier au 6 février au Cameroun.
‘’Je viendrai au Cameroun le 7 janvier 2022, je serai là pour le match d’ouverture [de la CAN 2021] Cameroun – Burkina Faso. Le 9 janvier [2022], nous donnerons le coup d’envoi de la CAN et je serai également là lors de la remise du trophée de vainqueur’’, a déclaré le président de la CAF, au terme d’une audience avec le chef de l’Etat camerounais, Paul Biya.
Des supputations allaient bon train notamment quand l’ECA (Association des clubs européens) avait déclaré qu’elle ne mettrait pas à la disposition des sélections nationales les joueurs évoluant dans ces championnats, en raison de la recrudescence du Covid-19 favorisée par l’apparition du variant omicron.
Aussi, le président de la Fifa, Gianni Infantino, dans un entretien retranscrit par plusieurs médias, s’est dit favorable à un changement de dates pour la Coupe d’Afrique des nations, la compétition phare en Afrique.
‘’Si nous pouvons rationaliser le calendrier afin de garantir qu’une CAN puisse être jouée dans le cadre d’une fenêtre internationale plus longue, à l’automne plutôt qu’en janvier et février, je pense que nous aurons déjà réalisé quelque chose d’assez important pour qu’il y ait moins de perturbations pour de nombreuses ligues qui ont des joueurs de nationalités africaines dans leurs compétitions’’, avait dit le patron du football mondial.
De Doha (Qatar) où il a pris part à la finale de la Coupe du monde arabe de la Fifa, le président de la CAF a rallié Yaoundé pour rencontrer les autorités gouvernementales et le Comité d’organisation de la CAF.
Lundi, après une visite au stade Olembé qui doit abriter la cérémonie d’ouverture de la CAN, il a rassuré sur la tenue de la compétition au Cameroun avant de le confirmer ce mardi après son audience avec le président Biya.
L'ancien président mort il y a 20 ansfut-il un pont entre deux cultures ou un cheval de Troie ? Revenir aux racines intellectuelles de celui qui co-fonda la négritude, c'est éclairer le contexte d'une cristallisation du côté de la pensée
Senghor, mort il y a 20 ans, fut-il un pont entre deux cultures ou un cheval de Troie ? Revenir aux racines intellectuelles de celui qui co-fonda la négritude, c'est éclairer le contexte d'une cristallisation du côté de la pensée, et aussi une façon de se vivre Noir, à Paris, entre deux guerres.
Voilà vingt ans que Léopold Sédar Senghor est mort. Juste avant Noël, en 2001, et à Verson, en Normandie, c’est-à-dire plus près des bords de Loire, que de Dakar ou du delta du fleuve Saloum, sa région natale. Etudiant, c’est à ces châteaux de l’histoire de France, découverts en randonnant à vélo avec un autre étudiant, Indochinois celui-là, qu’il avait consacré son tout premier périple hexagonal, soixante-dix ans plus tôt. Boursier sénégalais dans la capitale d’un empire colonial sur le tard qui se prenait de passion pour l’exotisme, “les arts nègres”, le jazz et Joséphine Baker (arrivée des Etats-Unis trois ans auparavant dans le casting de la Revue nègre), Senghor avait débarqué à Paris en 1928. Il avait 22 ans. A l’époque, le Sénégal, où il était né en 1906, était encore une colonie française d’Afrique de l’Ouest, où les Pères blancs souvent se chargeaient de l’instruction.
La trajectoire de Léopold Sédar Senghor croise cette présence-là, à la fois coloniale et évangélisatrice, ses préférences et ses hiérarchies. Elle modèlera considérablement son histoire même si, troquant un sacerdoce pour un autre en cours de route, il deviendra finalement agrégé de grammaire - et pas curé comme il l’avait d’abord imaginé. La culture classique, légitime et élitaire, incorporée une fois arrivé à Paris, se chargera du reste de la part majoritaire de celui qui était le tout premier des agrégés littéraires à se trouver né sur le sol africain. Même si, par ailleurs, c’est à Paris aussi, où gravitent et transitent des intellectuels qui seront décisifs dans son élaboration de la négritude, qu’il découvre encore une bibliothèque tout autre, qui l’irrigue à son tour. Toute son histoire sera celle d’une trajectoire en forme de passerelle entre les deux.
Fils d’un commerçant plutôt à l’aise dans la région atlantique de Mbour, il avait en effet été envoyé à l’école des Pères blancs en 1913. D’abord dans sa petite ville côtière, puis à la mission de la ville plus importante ; et au collège à Dakar, enfin, à 130 kilomètres de son lieu de naissance, qui l’accueille en élève particulièrement doué à la scolarité fulgurante. Avant l’école catholique, il racontera qu’il avait seulement connu “un milieu animiste à cent pour cent”. Devenu entre-temps l’un des piliers de la négritude puis le premier chef de l’Etat du Sénégal rendu indépendant en 1960, et auteur prolixe, Senghor a en effet souvent détaillé son itinéraire dans des livres. C’est cette trame qu’on peut suivre pour arpenter son histoire et décomposer une façon tempérée de s’acclimater entre deux pays, deux cultures, jusqu’à sa mort voilà deux décennies.
Passeur métis ou idiot utile ?
En fait, la trajectoire de Senghor fut un pont, bien plus souvent, que cette posture de rupture à quoi une image trop figée, et simpliste, de ce que fut la négritude, tendrait à le figer. D’ailleurs, à trop ménager Paris en devenant l’un des vecteurs de sa culture, et en même temps son avocat, ses adversaires lui reprocheront d’avoir exonéré le colonialisme, et parfois d’avoir carrément incarné le néo-colonialisme. Au point que ce sont souvent des Blancs qui en tressent les louanges... à l’heure où il s’agit aussi, désormais, de faire l’inventaire de cette histoire-là, pour les intellectuels ouest-africains issus des générations qui lui ont succédé. Car Senghor fut à la fois le premier chef d’Etat d’un grand pays d’Afrique de l’Ouest devenu indépendant en 1960 et, durant toute la deuxième moitié du XXe siècle, celui sur qui la France s’appuiera durablement pour prolonger son empreinte, une fois l’empire défait.
La vie de Senghor permet d’éclairer sa place. Et, en particulier, ses débuts, de son arrivée à Paris à la fin des années 1920 et jusqu’à la Seconde Guerre mondiale - où il sera libéré après avoir été fait brièvement prisonnier. Car celui que les médias français aiment de longue date instituer en chantre de la fierté noire fut sans doute un homme de rupture. Une rupture qui fut littéraire, épistémologique. Mais assez peu, à vrai dire, une rupture avec le centre névralgique du monde colonial, ses lieux de pouvoir politique, culturel, et symbolique. Parce qu'il fut notamment un intellectuel qui arrimait d’abord le continent noir du côté des élans, des émotions, et même de la féminité - “Sa faiblesse, est d’être émotion, élan d’amour plus que volonté réfléchie. Comme la Femme”, écrit Senghor. Et, aussi, parce qu’il forgera et défendra une “civilisation de l’universel” moins heurtée, ou frontale, que ce qu’on en a parfois retenu - aussi parce que Césaire, auquel il reste associé, était, lui, communiste et davantage révolté.
Premier académicien né sur le sol africain, il faut lire le discours - à la fois très long et très personnel - que lui offre en 1983 son ami Edgar Faure pour comprendre la place que Senghor occupe, à son élection à l’Académie française. Et depuis bien longtemps. Faure est celui qui avait fait de Senghor son secrétaire d’Etat, en 1955, sous la Quatrième République (“Le gouvernement qui se forme à la veille dela conférence de Bandoungne va pas commettre la folie de ne pas faire appel à vous”, justifiera-t-il a posteriori, trente ans plus tard).
Le rappeur, membre du mouvement de contestation "Y'en a marre", inculpé pour corruption et tentative de trafic de migrants, a été remis en liberté, mardi, et placé sous contrôle judiciaire, après trois mois de détention provisoire
C’est l’une des figures phares du mouvement de contestation "Y'en a marre" au Sénégal. Le rappeur Kilifeu, inculpé pour association de malfaiteurs, tentative de trafic de migrants ainsi que corruption, a été remis en liberté, mardi 21 décembre, et placé sous contrôle judiciaire, a annoncé l’un de ses avocats. Il était en détention provisoire depuis le 15 septembre.
Landing Bessane Seck, dit Kilifeu, a bénéficié d'une mesure de "liberté provisoire", a déclaré à l'AFP Me Ciré Clédor Ly. Le juge l'a "placé sous contrôle judiciaire et il doit se présenter (à la justice) chaque mois", a-t-il ajouté.
Une manifestation à l'appel du mouvement "Y'en a marre" avait eu lieu, vendredi, à Dakar, pour réclamer la libération de Kilifeu, arrêté le 15 septembre avec un autre rappeur et membre de la même organisation citoyenne, Simon Kouka.
Ce dernier, poursuivi dans le même dossier que Kilifeu, a été remis en liberté provisoire et placé sous contrôle judiciaire le 16 novembre, après, selon la presse, des ennuis de santé en prison.
Une affaire de trafic de visa
Le 15 septembre, un juge d'instruction avait inculpé les deux hommes, entre autres, d'association de malfaiteurs et de tentative de trafic de migrants, et les avait placés en détention provisoire.
Notamment accusé d'avoir facilité, moyennant finances, l'obtention de visas, Kilifeu est également inculpé de "tentative de faux dans un document administratif" et de "corruption".
Simon Kouka, soupçonné d'avoir loué son passeport français, est en outre inculpé de "complicité d'usage de faux".
En août, une vidéo montrant Kilifeu en train de recevoir une somme d'argent pour l'obtention d'un visa avait été diffusée sur un site internet.
Les deux rappeurs sont des membres fondateurs du mouvement "Y'en a marre", qui vise à inciter les citoyens à voter et qui milite pour le renouvellement de la classe politique et la lutte contre la corruption.
"Y'en a marre" a participé activement à la contestation politique, mêlée d'exaspération sociale et économique aggravée par la pandémie de Covid-19, qui a secoué en mars le Sénégal.