SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
5 juillet 2025
LE SENEGAL FACE AU DEFI DE LA TRANSFORMATION
La décision de ne pas reconduire les Accords de pêche avec l’Union Européenne place le Sénégal face à un enjeu stratégique majeur : celui de la transformation durable de ses produits halieutiques
La décision de ne pas reconduire les Accords de pêche avec l’Union Européenne place le Sénégal face à un enjeu stratégique majeur : celui de la transformation durable de ses produits halieutiques. En l’absence de ces accords, les autorités sénégalaises se doivent d’adresser, avec urgence et détermination, les défis relatifs aux infrastructures de conservation et à l’établissement d’unités de transformation dans les principaux sites de débarquement. Ces mesures, essentielles pour la valorisation des ressources maritimes, constituent également une réponse aux problématiques du sous-emploi et de l’exode et l’émigration des jeunes pêcheurs, exacerbées par une décennie de crises multiples.
Le 17 novembre 2024 a marqué la fin du protocole d’application de l’Accord de pêche, signé en 2014, entre le Sénégal et l’Union Européenne (UE). Le non-renouvellement de cet accord, arrivé à expiration, constitue la deuxième suspension de ce type, après celle observée entre 2006 et 2014, et visait à redéfinir les bases d’une collaboration initiée dans les années 1980. Entre 2019 et 2024, le troisième protocole avait permis au Sénégal de percevoir un montant de 8,5 millions d’euros (soit plus de 5,5 milliards de francs CFA), en sus des redevances versées par les armateurs européens. Par ailleurs, une enveloppe annuelle de 900.000 euros (environ 590 millions de francs CFA) avait été dédiée à des projets d’amélioration de la gestion de la pêche et de protection des stocks halieutiques.
En contrepartie, les navires européens ont capturé environ 10.000 tonnes de poisson, soit moins de 1% des prises totales réalisées dans les eaux sénégalaises. Ces captures, limitées au thon et au merlu noir, étaient effectuées au-delà des 12 milles nautiques des côtes sénégalaises, dans le souci de préserver la pêche artisanale locale.
UNE PECHE ARTISANALE EN DECLIN
La décennie 2014-2024 a été marquée par une chute significative de la pêche artisanale, conséquence d’une diminution alarmante des stocks de poissons. Cette crise a été aggravée par la pandémie mondiale de Covid-19, qui a paralysé l’accès aux marchés intérieurs. La raréfaction des ressources halieutiques a contraint de nombreux jeunes pêcheurs à opter pour l’émigration irrégulière, entraînant des pertes en vies humaines tragiques en mer et exacerbant les problématiques sociales liées au sous-emploi.
UN CHOIX SALUE PAR LES ACTEURS DE LA PECHE
La décision des autorités sénégalaises de ne pas renouveler l’Accord de pêche avec l’Union Européenne a été largement saluée par les acteurs du secteur de la pêche, qui critiquaient depuis longtemps ces accords jugés défavorables au Sénégal. Cette décision, fidèle aux engagements de campagne présidentielle du nouveau régime, marque un tournant stratégique pour le pays. Néanmoins, elle soulève désormais des enjeux cruciaux concernant la transformation des produits halieutiques.
LE DEFI DES INFRASTRUCTURES : UNE PRIORITE NATIONALE
En optant pour une souveraineté totale sur ses ressources halieutiques, le Sénégal se trouve confronté à un impératif : développer rapidement des infrastructures adaptées de conservation et de transformation des produits de la mer dans les zones stratégiques du pays.
Dans le cadre d’une vision systémique inscrite dans le référentiel Sénégal horizon 2050, le gouvernement actuel se doit de répondre avec célérité et durabilité à cette problématique à double volet. Ces efforts seront décisifs pour garantir non seulement la valorisation des ressources halieutiques nationales, mais également la création d’opportunités d’emplois pour la jeunesse, tout en consolidant l’autosuffisance alimentaire et la compétitivité du Sénégal sur les marchés internationaux.
Par Cécile THIAKANE
POURQUOI ADOPTER LE BRT À DAKAR
Dakar respire un vent de modernité avec l’arrivée du Bus Rapid Transit, une véritable avancée dans le domaine de la mobilité urbaine
Dakar respire un vent de modernité avec l’arrivée du Bus Rapid Transit (BRT), une véritable avancée dans le domaine de la mobilité urbaine. Après des décennies à dépendre de moyens de transport traditionnels, souvent synonymes de désagréments, le BRT représente une alternative efficace, moderne et prometteuse.
Les premières impressions ne trompent pas : des stations élégantes, modernes et propres, un parcours soigneusement aménagé avec des espaces verts qui embellissent le cadre de vie, et une organisation qui permet aux usagers d’anticiper leurs déplacements grâce à une visibilité accrue sur les horaires. Ce système de transport avec ses voies dédiées, ses passages réguliers et son modèle semi-express offre une solution tangible aux embouteillages chroniques de Dakar, qui paralysent non seulement la circulation mais aussi la productivité des habitants.
Une amélioration concrète pour la ville et ses habitants
L’impact du BRT dépasse le simple gain de temps. Il répond à des enjeux complexes de mobilité urbaine tout en contribuant à une meilleure qualité de vie. En réduisant le temps de trajet et en facilitant l’accès aux différentes zones de la ville, ce mode de transport s’impose comme un levier majeur pour transformer le quotidien des Dakarois.
Cependant, pour que le BRT atteigne son plein potentiel, il est crucial que les habitants, en particulier ceux issus des zones desservies, adoptent massivement ce mode de transport, au détriment de leur voiture personnelle. Dans de nombreuses grandes villes mondiales comme Paris, Londres ou New York, le passage à des modes de transport public modernes a permis de réduire drastiquement la pollution atmosphérique, tout en renforçant la cohésion sociale.
Les points forts du BRT
1. Fréquence et fiabilité : Avec des horaires réguliers et une fréquence accrue, le BRT assure un service prévisible, contrastant avec l’irrégularité des modes de transport traditionnels.
2. Accessibilité : Des stations bien réparties garantissent une desserte efficace, y compris dans les quartiers périphériques souvent oubliés.
3. Intégration des réseaux : Le BRT s’inscrit dans une logique de complémentarité avec les taxis, les minibus et autres transports, facilitant les correspondances.
4. Sécurité et confort : Contrairement aux modes de transport informels, les bus climatisés et adaptés aux personnes à mobilité réduite offrent une expérience agréable et sécurisée.
5. Capacité accrue : Les bus articulés peuvent accueillir un grand nombre de passagers, réduisant ainsi la surcharge des véhicules plus petits.
6. Impact environnemental : En limitant l’usage des voitures personnelles, le BRT contribue à une baisse significative des émissions de gaz à effet de serre.
Quelques défis à relever
Certains points méritent toutefois d’être soulignés pour garantir le succès à long terme du projet. L’étroitesse des voies restantes pour les autres véhicules crée des tensions qui pourraient être apaisées par une campagne d’éducation des usagers. De même, le non-respect des feux tricolores par certains automobilistes pose des risques pour les piétons, nécessitant des actions de sensibilisation de grande envergure.
Enfin, pour répondre durablement aux défis de la mobilité à Dakar, le réseau BRT devra être massifié avec la création de nouvelles lignes et une meilleure interconnexion avec les autres modes de transport.
Un changement de paradigme nécessaire
Le BRT n’est pas qu’un mode de transport : c’est une invitation à repenser notre rapport à la mobilité. En adoptant ce système, les Dakarois feront bien plus que gagner du temps ; ils poseront un acte en faveur de l’environnement, de la cohésion sociale et de l’amélioration globale de leur cadre de vie.
Il est temps de laisser sa voiture au garage et d’embrasser cette révolution de la mobilité urbaine. Le BRT est une opportunité que Dakar ne peut se permettre de manquer.
L’ATTAQUE CONTRE UN HÔTEL DE LA PETITE-CÔTE À LA UNE DE LA PRESSE DU JOUR
Les quotidiens de ce lundi mettent en lumière le braquage d’un établissement hôtelier situé sur la Petite-Côte, à Pointe Sarène, dans le département de Mbour
Le braquage d’un établissement hôtelier situé sur la Petite-Côte, à Pointe Sarène, dans le département de Mbour, est le sujet le plus en vue dans la livraison de lundi de la presse quotidienne.
De nombreux journaux, dont Walfquotidien, rapportent que des malfaiteurs armés ont attaqué dans la nuit de samedi l’hôtel Riu Baobab, installé dans une zone considérée comme une place forte du tourisme balnéaire au Sénégal.
« Ce gang, constitué d’une trentaine d’individus, n’a pu emporter beaucoup d’argent, grâce à l’intervention rapide des éléments de la brigade de gendarmerie de Mbour assistés d’un renfort des unités d’intervention des localités environnantes », rapporte Walfquotidien.
Vox Populi évoque une scène « digne d’un film d’Hollywood », avec comme acteurs « une vingtaine de bandits armés », parvenus à maîtriser le personnel et la sécurité de l’hôtel avant d’emporter dans leur retraite un butin de 12 millions de francs CFA, selon le journal.
« Ils ont pu prendre la fuite après des échanges de tir avec les gendarmes », souligne Le Quotidien, qui évoque à son tour un butin de 12 millions emportés par les assaillants.
« Elan de solidarité autour de Farba Ngom »
« Ce fut un samedi mouvementé et de tensions », commente Le Quotidien. Il signale que les assaillants « ont échangé des tirs avec les gendarmes avant de se fondre dans la nature en déchirant la clôture grillagée de l’établissement hôtelier. Comme dans un film ».
Les responsables et clients de cet établissement hôtelier « ont vécu un week-end mouvementé, marqué par de violents affrontements entre les forces de l’ordre de la localité et des malfaiteurs », renchérit L’Observateur.
Les malfaiteurs, « une vingtaine, se sont introduits dans ledit hôtel, ont neutralisés les vigiles trouvés sur place et échangé des armes à feu avec les pandores », avant de prendre la fuite « avec plus de 12 millions de francs CFA », ajoute la même publication. « Scène de guerre à l’hôtel Riu Baobab », affiche L’Observateur, le même titre se retrouvant à la une du quotidien L’As, à quelques mots près.
Pour le reste, Les Echos parlent d’un « élan de solidarité » autour du député Mouhamadou Ngom dit Farba, cité dans une enquête portant sur une affaire de blanchiment de capitaux. Il annonce une « grande marche pour la résistance » prévue ce jeudi, à l’initiative de ses amis, pendant que le collectif de avocats constitués pour la défense du député « s’étoffe ».
« Le député-maire de Agnam dont la levée de l’immunité parlementaire est enclenchée par l’Assemblée nationale vendra cher sa peau. Alors que sa première audition est prévue mardi par la commission ad hoc, Farba Ngom reçoit des manifestations [de sympathie] de partout au niveau de la diaspora et au Sénégal », écrit L’As.
Sud Quotidien, un peu dans le sens de la problématique de la gouvernance, fait le bilan du Pool judiciaire financier, dont le démarrage des activités signe « la seconde mort de la CREI », la Cour de répression de l’enrichissement illicite.
Le Plan Diomaye, pour tourner la page du conflit en Casamance
« Avec 91 dossiers ouverts dont 87 transmis aux juges d’instruction financiers ayant conduit à l’arrestation de 162 personnes et permis à l’Etat de saisir 2 milliards 500 millions, le Pool judiciaire financier semble sceller le deuxième enterrement ou la seconde mort de son devancier qui affiche un bilan moins élogieux après sa réactivation », lit-on dans les colonne de cette publication.
Le quotidien Enquête s’intéresse à la première édition de la Conférence des administrateurs et managers publics (CAMP), qui se tient ce lundi, sous la présidence du chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Faye. « Cette rencontre va réunir tous les décideurs du secteur public et parapublic, pour leur inculquer les rudiments et autres principes qui régissent le service public », précise le journal.
Le Soleil ouvre sur le Plan Diomaye pour la Casamance (PDC), qui annonce, selon le journal, »le temps des investissements en Casamance », la partie méridionale du Sénégal meurtrie par les conséquences d’u conflit armé de plus de 30 ans, lié aux revendications des séparatistes du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC).
»Doté d’une enveloppe de plus de 53 milliards de FCFA, dont 30,9 milliards de FCFA pour l’année 2025, le PDC permettra à Ziguinchor, Sédhiou et Kolda de tourner définitivement la page du conflit », avec une priorité donnée au déminage et au retour des villages déplacés, indique Le Soleil.
ILIMANE NDIAYE S’OFFRE UN BIJOU, BOULAYE DIA ENCHAINE, LA BELLE PROMESSE D’IDRISSA GUEYE
Boulaye Dia a confirmé ce weekend sa bonne forme du moment avec un but et une passe décisive lors du large succès de la Lazio de Rome en Série A sur la pelouse de l’Hellas Vérone (0-3). Absent des terrains depuis octobre, Arouna Sangante a marqué son retour avec un précieux but. L’exploit du jour est signé par le Ilimane Ndiaye avec un exploit individuel et un beau but contre Tottenham. Les débuts ont été prometteurs pour l’international U20 Idrissa Guèye. Le néo Messin a fait forte impression marquant dès sa première titularisation. Tout comme son coéquipier Pape Amadou Diallo qui a lui porté le FC Metz avec son magnifique doublé.
En manque de réussite depuis quelques matchs, Boulaye Dia a retrouvé un plus le sens du but hier, dimanche 19 janvier 2025 lors du déplacement de la Lazio de Rome sur la pelouse de l’Hellas Vérone (0-3). Buteur la semaine dernière, l’attaquant des Lions a été le principal artisan de la victoire avec un but et une passe décisive.
Auteur du deuxième but des romains à la 21e minute, Boulaye Dia est impliqué sur le dernier but avec une passe décisive pour le 3e but (58e). Un but qui confirme la forme et la confiance de l’ancien joueur de Villaréal
En Premier league, la sensation du weekend est venu de Ilimane Ndiaye qui a brillé avec un exploit individuel et un beau but contre Tottenham de Pape Matar Sarr. Impliqué avec sa passe décisive sur l’ouverture du score, le Sénégalais a réussi un exploit.
Lancé depuis sa propre milieu de terrain par son compatriote Idrissa Gueye, déjà Iliman Ndiaye va fixer la défense avant de fusiller le garder d’un tir du pied gauche ( 29e). Ce beau but, le 5e de la saison, permet aux Toffees de faire le break et de mettre KO les Spurs
Absent depuis octobre, Arouna Sangante a marqué son retour lors du duel qui a opposé le Havre AC à Reims de Rassoul Ndiaye, son partenaire en sélection du Sénégal. C’était pour le compte de la 18e journée de Ligue 1 en France. Menée au score, l’équipe du Havre a pu compter sur le défenseur et capitaine pour arracher l’égalisation sur un joli coup de tête à la 67e minute (1-1).
METZ PEUT REMERCIER DE PAPE DIALLO ET IDRISSA GUÈYE
Arrivé il y a quelques jours au FC Metz en provenance de Génération Foot, Idrissa Guèye a déjà tapé à l’œil des supporters. Pour sa première titularisation, le jeune l’international U20 a d’entrée répondu présent avec son premier but inscrit lors de la victoire contre Paris FC (3- 1). Il a doublé la mise pour son équipe avec un but inscrit à la 55e (2-1). Le néo messin devrait céder sa place après avoir été touché au niveau des mâchoires
FC Metz peut remercier ses joueurs sénégalais et particulièrement l’international Pape Amadou Diallo avec ses deux buts à la 16e et à la 20e minute.
QUAND L’UNIVERSEL SE FORGE A TRAVERS LE DIALOGUE DES CULTURES ET LA RECONNAISSANCE MUTUELLE !
La présentation des deux nouvelles publications du Professeur Souleymane Bachir Diagne, tenue samedi 18 janvier 2025, à L’Harmattan, a été marquée par des réflexions profondes sur la philosophie et l’universalité.
La présentation des deux nouvelles publications du Professeur Souleymane Bachir Diagne, tenue samedi 18 janvier 2025, à L’Harmattan, a été marquée par des réflexions profondes sur la philosophie et l’universalité. L’événement, organisé dans le cadre des « Arthéroges de la matinée », a rassemblé des universitaires, des éditeurs, des étudiants et un large public, témoignant de l’impact intellectuel et académique du Professeur Diagne.
L es deux ouvrages, bien que distincts dans leurs thématiques, partagent un point commun : l’exploration du lien entre le particulier et l’universel. Le Professeur Diagne y développe une réflexion qui établit que l’universalité n’est pas un concept intemporel et abstrait, mais une construction active ancrée dans les réalités culturelles et historiques. L’idée centrale repose sur l’humanité en tant que processus collectif et réciproque.
Les points forts des échanges ont été la construction de l’humanité, l’impact de la philosophie dans la société et les références au concept d’Ubuntu. Le Professeur Diagne a expliqué que l’universalité se forge à travers le dialogue des cultures et la reconnaissance mutuelle. Elle repose sur l’idée que « devenir humain » implique une coconstruction avec autrui, un principe résumé dans le mot bantou Ubuntu, que l’auteur associe à l’idée de « co-humanité ».
Lors de ses interventions, le philosophe a insisté sur le rôle de la réflexion philosophique dans les enjeux contemporains. Selon lui, la philosophie, loin d’être un luxe intellectuel, est une nécessité pour éclairer les décisions politiques et sociales, particulièrement dans des contextes de crises.
LES RÉFÉRENCES AU CONCEPT D’UBUNTU
Le Professeur Diagne a longuement commenté l’éthique d’Ubuntu, expliquant son émergence comme concept politique en Afrique du Sud post-apartheid. Il a également exploré les parallèles avec des notions similaires dans d’autres cultures africaines, comme Nité en wolof, qui évoque également l’idée de responsabilité et de devenir humain par l’intermédiaire des autres. Dans Universaliser « l’humanité par les moyens d’humanité » ( Albin Michel, 2024), le Pr Souleymane Bachir Diagne explore la notion d’universalité en mettant l’accent sur la nécessité d’un dialogue interculturel. Le philosophe réfléchit sur ce que signifie être « universel » dans un monde marqué par la diversité culturelle et les différences historiques. Il plaide pour une conception de l’universalité qui ne soit pas uniforme ou dominatrice, mais qui s’enrichisse des particularités culturelles et des spécificités locales. Le livre du Pr Bachir Diagne s’inscrit dans une démarche philosophique consistant à déconstruire les hiérarchies des systèmes de pensée pour promouvoir une mondialité basée sur la pluralité et l’échange, où chaque culture contribue à une humanité commune sans nier sa propre singularité.
L’événement a été ponctué de questions et de débats sur l’applicabilité des idées développées par le Professeur Diagne. Les participants ont discuté de la manière dont ces concepts pourraient être intégrés dans les curriculums éducatifs et les pratiques politiques. Cette matinée de réflexion a mis en lumière la profondeur et la pertinence des travaux de Souleymane Bachir Diagne, dont les publications récentes invitent à repenser la philosophie comme un outil de transformation sociale et de construction d’une humanité partagée. Le message d’universalité et d’interconnexion a résonné fortement auprès des participants, consolidant l’importance de ces contributions dans le paysage intellectuel contemporain.
Par Babacar Khalifa NDIAYE
DE LA TIGRITUDE
S’offrira-t-il une sortie de l’arène toute d’élégance et de grandeur à la manière du tout premier « Tigre de Fass », Mbaye Guèye ? Ou prendra-t-il sa retraite sans gloire, contraint et forcé par les circonstances ?
S’offrira-t-il une sortie de l’arène toute d’élégance et de grandeur à la manière du tout premier « Tigre de Fass », Mbaye Guèye ? Ou prendra-t-il sa retraite sans gloire, contraint et forcé par les circonstances ? L’arène se pose ces questions et d’autres encore, dès lors qu’un retrait tout en panache et en folklore, à l’image du deuxième « Tigre de Fass », Moustapha Guèye, n’est plus d’actualité.
Pour cause, Gris Bordeaux a piteusement enregistré, l’autre dimanche, son douzième revers, face à Zarco. Le « troisième Tigre » a trop mal porté son titre et n’a point fait honneur à ses prédécesseurs porte-drapeau du célèbre quartier dakarois. Le premier sur la liste avait été élevé à ce grade, dans ces colonnes mêmes, à la fin des années 1960, par feu le journaliste Yamar Diop subjugué autant par la technique que par le courage et la témérité du lutteur. Sérieusement malmené et amoché par Sa Ndiambour, Mbaye Guèye avait refusé d’abandonner et avait été assez résilient pour s’imposer. « Un titre est né à Fass », avait écrit le doyen.
La saga était lancée. Avec des succès éclatants de ce lutteur pas grand de taille, mais coriace en diable. Mais aussi quelques revers dont le KO subi face à Mouhamed Aly en janvier 1985 pour un retour manqué après avoir fait son jubilé et remporté entretemps une autre victoire. Le combat de trop ! Mbaye Guèye lui-même en était convaincu. Puisque de retour dans ses pénates, il s’était dévêtu de son fameux « sabadoor » et avait lancé à ses suivants que l’habit reviendrait désormais à celui d’entre eux qui s’en estimait digne. Un immense défi que son jeune frère releva sur le champ. Tapha Guèye devenait ainsi le « 2e Tigre de Fass ». Un rang qu’il honora parfaitement, ajoutant son expérience et sa technique de lutte gréco-romaine à sa combativité et à sa force de frappe. Le tout assaisonné de son slogan « J’attaque, je cogne et je gagne ».
Ses retentissants succès contre des adversaires de tous les gabarits ont bâti sa légende. Au point qu’il pût se payer un jubilé haut en couleurs et en deux actes : d’abord à Dakar en août 2010 et ensuite à Paris en octobre de la même année. C’est justement lors du premier acte, au stade Demba Diop, au cœur des célébrations en marge du choc du jour Khadim Ndiaye – Bruce Lee, qu’il avait lui-même intronisé Gris Bordeaux. Plus de 14 ans plus tard, le « 3e Tigre de Fass » a manifestement grand mal à justifier ce choix alors très contesté jusque dans les rangs de la célèbre écurie dakaroise de lutte. Aucune victoire depuis 2015 et son succès sur Tyson ! Fass a raison de s’inquiéter, l’arène sénégalaise dans son ensemble est fondée à se poser des questions. Puisque cette écurie a grandement contribué à donner ses lettres de noblesse à ce « sport bien de chez nous » et peut même être considérée comme un patrimoine national.
Alors, forcément le débat est passionnant et passionné. Et revient au gout du jour la célèbre formule de l’écrivain et dramaturge nigérian Wole Soyinka, prix Nobel de littérature en 1986 qui au plus fort de la polémique avec L. S. Senghor chantre de la Négritude, avait répliqué « Un tigre ne proclame pas sa « tigritude ». Il bondit ». Et croque ses adversaires, peut-on ajouter. Dans la sinistrose actuelle, Fass ferait mieux de ne pas … choisir un 4e tigre et de laisser le titre vacant, le temps que tous ceux qui rêvent d’hériter de la lourde charge s’endurcissent et fassent leurs preuves. Puisque, en désigner pourrait avoir les mêmes effets inhibants sur l’élu que sur Gris, tant il est vrai que le fameux « sabadoor » ne sied pas à tout le monde. Vouloir dès lors « mettre de côté le titre de Tigre de Fass et viser celui de Roi des arènes », comme l’a suggéré un des sociétaires de l’écurie, ne saurait au mieux être qu’une simple fanfaronnade.
VIDEO
APPEL A LA REFONDATION DE LA DEMOCRATIE SENEGALAISE
Le Cadre de réflexion démocratique et patriotique (Cdrdp-50) a été officiellement lancé.
Le Sénégal, modèle démocratique en Afrique, est confronté à des défis institutionnels et sociopolitiques dans un contexte marqué par des bouleversements économiques, des revendications sociales et une quête de souveraineté nationale accrue. Ces enjeux ont été au cœur d’un panel intitulé : « Quel modèle démocratique pour un Sénégal souverain, stable et intégré ? » et organisé, samedi dernier, lors du lancement du Cadre de réflexion démocratique et patriotique (Crdp-50), une instance de réflexion et de proposition au service de la vision du parti Pastef.
Le Cadre de réflexion démocratique et patriotique (Cdrdp-50) a été officiellement lancé. Lors de la conférence de présentation autour du thème : « Quel modèle démocratique pour un Sénégal souverain, stable et intégré ? », les discussions ont mis en exergue des préoccupations centrales. Il s’agit, entre autres, de la réforme institutionnelle, la justice, la gouvernance économique, la gestion des ressources naturelles et la nécessité de renforcer la participation citoyenne dans le processus démocratique. L’enseignant-chercheur en droit Ngouda Mboup a souligné que le modèle démocratique sénégalais est inspiré des normes occidentales souvent appliquées, de manière rigide et déconnectée, aux réalités locales.
Selon lui, la nécessité d’une africanisation de la démocratie ne serait pas un rejet des principes universels, mais un appel à leur adaptation, afin qu’ils servent réellement les aspirations des populations locales. « Une démocratie authentique ne peut être qu’une démocratie enracinée », a déclaré le président du Conseil d’administration du Port autonome de Dakar (Pad). Adama Sadio, chercheur en sciences politiques, a, pour sa part, insisté sur l’importance de pacifier les relations politiques, en particulier entre la majorité présidentielle et l’opposition. Il a proposé des mécanismes juridiques pour garantir un dialogue institutionnalisé, soulignant que les tensions politiques chroniques affaiblissent non seulement les institutions, mais aussi la confiance des citoyens envers la classe politique.
Une justice indépendante
Un autre aspect crucial abordé lors de ce panel est celui de la gouvernance économique étroitement liée à la gestion des ressources naturelles. Ngouda Mboup a rappelé que la richesse du Sénégal en ressources pétrolières et gazières peut être une bénédiction ou un fardeau suivant la manière dont elles sont gérées. Il a ainsi insisté sur l’importance d’une transparence absolue dans l’exploitation de ces ressources et d’un renforcement du contrôle parlementaire. Le juriste a également mis en exergue l’absence de consultation des communautés locales dans les grands projets économiques, un facteur qui alimente souvent les conflits sociaux.
À son avis, l’inclusion des populations dans les processus décisionnels, à travers des mécanismes de dialogue public et de participation citoyenne, est essentielle pour éviter les dérives et garantir une redistribution équitable des richesses. Le député Amadou Bâ, représentant du parti Pastef, a axé son intervention sur la réforme du système judiciaire sénégalais. Selon lui, l’indépendance de la justice est un enjeu fondamental pour restaurer la confiance des citoyens dans les institutions. Il a proposé la transformation du Conseil constitutionnel en une véritable Cour constitutionnelle dotée de prérogatives élargies. Le 5e vice-président de l’Assemblée nationale a également évoqué la nécessité de réformer le rôle du procureur, qu’il considère comme une partie ayant une maîtrise parfaite des dossiers au cours de l’audience. « Tant que le procureur restera un instrument de pouvoir, la justice sénégalaise ne pourra pas être indépendante », a-t-il affirmé.
Amadou Bâ de plaider aussi pour un système où les juges du siège bénéficient de plus d’autonomie, notamment par la protection du principe d’inamovibilité ; ce qui permettrait de réduire l’ingérence politique dans les affaires judiciaires. Aminata Touré, haute représentante du président Bassirou Diomaye Faye, a, de son côté, insisté sur la nécessité de promouvoir une citoyenneté active pour revitaliser la démocratie sénégalaise. Elle a souligné que la faible participation des citoyens dans les processus politiques, surtout des jeunes et des femmes, est un frein au développement d’une société inclusive et équilibrée.
Pour y remédier, l’ancien Premier ministre propose la réforme des programmes éducatifs afin de promouvoir, dès le plus jeune âge, les valeurs démocratiques, le civisme et l’éthique. Mme Touré a également dénoncé la corruption endémique qui gangrène les institutions et suggéré des mesures fortes pour y remédier. Le panel a, en outre, abordé la question de l’intégration régionale dans le cadre de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Ngouda Mboup a ainsi salué les efforts de l’organisation ouest africaine pour harmoniser les politiques économiques et juridiques dans la région. Cependant, il a appelé à une meilleure prise en compte des spécificités nationales dans les mécanismes d’intégration. Le juriste a aussi évoqué la souveraineté, qu’il considère comme un enjeu central pour le Sénégal. À l’en croire, une souveraineté effective ne peut être garantie que si le pays parvient à réduire sa dépendance économique envers l’extérieur. Cela passe par une valorisation des ressources nationales, une industrialisation accrue et une promotion du potentiel sénégalais.
VIDEO
L’ŒIL N’EST PAS FAIT POUR VOIR, MAIS POUR ÉCOUTER
La fonction première de l’œil n’est pas de voir, mais d’écouter, affirme Charles Katy, chercheur en sciences sociales, lors d’une présentation sur l’art, l’univers, la spiritualité et le champ quantique.
AfricaGlobe Tv |
Fred Atayodi |
Publication 20/01/2025
Chercheur en sciences humaines, Charles Katy est également expert en savoirs endogènes. Depuis plusieurs années, il parcourt le continent africain pour s’imprégner des multiples connaissances dont les Africains sont dépositaires, mais qui restent souvent inaccessibles au plus grand nombre.
La culture occidentale ayant longtemps été considérée comme la norme, il travaille avec d’autres spécialistes pour favoriser l’éveil spirituel des Africains. Cet éveil, précise-t-il, n’a rien à voir avec les religions abrahamiques, puisque la spiritualité africaine est bien antérieure à ces religions monothéistes.
L’exposition de la jeune artiste Marianne Diakher Senghor a servi de cadre à des conférences autour de la spiritualité africaine. En marge de la cérémonie de vernissage de cette peintre, centrée sur l’art et la spiritualité, Charles Katy a présenté un exposé sur les liens entre l’art, l’univers et le champ quantique. Il a notamment mis en évidence le lien étroit entre la création artistique et la spiritualité.
Dans cette interview, Charles Katy revient sur certains points de son exposé. Retrouvez les détails sur AfricaGlobe TV.
PAS DE DEMOCRATIE SANS JUSTICE SOCIALE
Lors du lancement du Cadre de réflexion patriotique et démocratique (Crpd-50), le sociologue Mamadou Wane dit « Mao » a appelé à une refonte radicale des modèles démocratiques et sociaux du Sénégal.
Lors du lancement du Cadre de réflexion patriotique et démocratique (Crpd-50), le sociologue Mamadou Wane dit « Mao » a appelé à une refonte radicale des modèles démocratiques et sociaux du Sénégal.
S’appuyant sur son vécu et son analyse sociologique, il a plaidé pour une souveraineté populaire plus ancrée dans les réalités locales. Pour Mamadou Wane, le modèle démocratique sénégalais actuel reste tributaire de l’héritage colonial. « Le modèle démocratique que nous avons est un modèle néocolonial, hérité de la colonisation. Il n’a jamais été réformé ». Le spécialiste a également insisté sur l’importance d’une justice sociale, condition sine qua non de toute démocratie véritable. « Il ne peut pas y avoir de démocratie politique s’il n’y a pas de justice sociale. Une démocratie politique est incompatible avec les inégalités sociales », dit-il.
M. Wane a critiqué le décalage entre le droit en vigueur et les représentations populaires : « Le droit ne correspond pas à l’imaginaire des masses. Il faut ramener nos concepts à nos réalités ». Il a notamment évoqué la notion d’innocence et dénoncé le langage juridique qui ne reflète pas les réalités locales, tout en appelant à une refonte des priorités. « Ce ne sont pas des réformes du Conseil constitutionnel qu’il nous faut en priorité, mais des réformes qui permettent au peuple de retrouver sa souveraineté économique », assure le sociologue.
Mamadou Wane a également mis en garde contre l’isolement des dirigeants actuels. Selon lui, « les révolutionnaires d’hier ne doivent pas devenir les bureaucrates d’aujourd’hui ». Il a ainsi dénoncé le « formalisme juridique excessif » qui éloigne le pouvoir des préoccupations populaires.
LE DAK'ART 2024 A TENU SES PROMESSES
On redoutait des couacs en raison d’un report inattendu de six mois de ce grand événement culturel. Mais force est de constater que ce report s’est révélé être un repli stratégique, permettant un bon départ pour aboutir à un résultat remarquable.
On redoutait des couacs en raison d’un report inattendu de six mois de ce grand événement culturel. Mais force est de constater que ce report s’est révélé être un repli stratégique, permettant un bon départ pour aboutir à un résultat remarquable.
La 15ᵉ édition de la Biennale de l’art contemporain de Dakar (Dak’Art 2024) a connu un franc succès, presque à tous points de vue : la mobilisation, notamment de la jeunesse (collégiens et lycéens attirés par la magie des réseaux sociaux), la diversité des thématiques, les excellentes propositions des artistes, etc.
C’est le constat sans équivoque du journaliste culturel et critique d’art Aboubacar Demba Cissokho, qui suit cet événement culturel depuis plusieurs années.
Non seulement il note le bon déroulement de cette édition, mais il relève qu’au fil des années, l’intérêt pour cet événement demeure intact, du moins pour le monde des arts et de la culture, ainsi que pour les différents acteurs que cet événement implique et engage.
En revanche, sur le plan de la communication institutionnelle, des lacunes subsistent. Il appartient aux autorités d’y remédier pour continuer à positionner le Dak’Art comme un événement culturel et artistique incontournable. En effet, le Dak’Art est à mettre sur le compte du soft power du Sénégal.
Retrouvez les explications d’Aboubacar Demba Cissokho sur AfricaGlobe TV.