Une tiktokeuse, vendeuse de produits cosmétiques, en ligne et au marché de Pikine, a été condamnée le 7 février dernier à 2 ans de prison dont six mois ferme, pour «mise en danger de la vie d’autrui, exercice illégal de la profession de pharmacien et administration de substances nuisibles à la santé publique». Elle proposait des suppositoires sous forme de boulettes qui avaient la capacité de transformer les candidates en Venus callipyges dotées d’une belle paire de fesses, galbées et charnues, à damner un saint.
Il est cependant interdit d’en rire puisque, dans le sillage des comprimés et autres sirops, tout est bon pour prendre du poids et développer de généreuses rondeurs conformes aux standards de beauté autochtones. Pour y arriver, elles se livrent à une course à la séduction qui n’est pas sans danger du fait de risques divers : problème cardiovasculaire, insuffisance hépatique, obésité, diabète, hypertension artérielle, etc. Tout cela pour plaire à leurs hommes au détriment de leur santé, empêtrées qu’elles, sont dans une sorte de relation marchande rythmée par une offre et une demande soumises aux critères de beauté masculine. La violence faite aux femmes est justement dans cette manière de vouloir les confiner et les enfermer dans les représentations masculines. Ainsi en est-il du fameux « Dieguene sopal waye buul woolou* » de Kocc Barma qui sous-entend que l’homme est préposé à toutes les audaces et la femme, à la soumission.
Au Sénégal mais comme partout ailleurs, ce rapport de domination perdure. En France, tout récemment la justice s’est saisie d’une affaire hors-norme opposant une femme, Gisèle Pellicot, plongée dans une soumission chimique par son mari Dominique Pellicot, pour la violer et la faire violer dix années durant à son domicile par des dizaines d’inconnus contactés sur Internet. Il a voulu a-t-il expliqué " soumettre une femme insoumise"
Cette femme de 74 ans, que son mari livrait à une cinquantaine d’inconnus après avoir anesthésié sa conscience est devenue une icône. Elle a estimé qu'elle n'avait pas à se cacher, ni à avoir honte encore moins à culpabiliser. La honte devant plutôt changer de camp, s’extirper du corps de la victime pour se dresser avec force et obliger le bourreau à rendre gorge. Pour ce faire, Gisèle Pellicot a tenu bon, droitement, debout, soutenue par ses deux fils et sa fille qui eux aussi ont fait face. Par son attitude empreinte de dignité et de courage, forçant ainsi l'admiration de l'opinion nationale et planétaire, elle a suscité une émotion mondiale comme en attestent les médias de tous les continents qui ont consacré des éléments à cette affaire
C’est dire que cette journée du 8 Mars doit nous faire réfléchir sur la condition des femmes et des hommes, sur l’égalité des droits et des devoirs. Surtout, lorsqu’une circulaire de service accorde aux employées femmes un réaménagement horaire en ce mois de Ramadan, en prenant toutefois le soin de préciser que c’est à titre exceptionnel et dérogatoire. Même à supposer que cette circulaire soit mue par une intention bienveillante, une telle mesure en dit long sur l’idée que l’on s’y fait du rapport hommes/femmes. Pour un pays qui a plutôt accompli d’énormes progrès dans sa volonté de lutter contre les inégalités entre hommes et femmes, vouloir confiner ces dernières dans un espace domestique perçu comme le lieu naturel de leur expression, qu’on le veuille ou non, fait désordre. Parce qu’elle revêt le visage d’une régression qui ne dit pas son nom, une telle mesure appelle par conséquent, à une vigilance soutenue pour que ne soient pas banalisés ces petits gestes qui se veulent empathiques ou sans grande signification, mais qui dans la réalité des faits sont discriminatoires puisqu’ils portent atteinte à l’égalité des droits entre les femmes et les femmes.
*Tombe amoureux, mais ne lui fait pas confiance
MULTIPLE PHOTOS
LES UNES DE LA PRESSE DE CE WEEK-END
Sud Quotidien, Walf Quotidien, Yoor-Yoor Bi, L'Observateur, Libération, Le Quotidien, Enquête, Vox Populi, Le Verdict News, L'As, Record, Le Soleil,
Amadou Tidiane Gaye a levé le voile sur l'intrusion qui a ciblé les systèmes informatiques de son administration. Si des ordinateurs et téléphones portables ont bien disparu, le haut fonctionnaire affirme que les données critiques restent intactes
Le mystère qui entourait l'intrusion dans les locaux du Trésor public sénégalais vient d'être partiellement levé. Face aux caméras de la RTS vendredi 7 mars 2025, le directeur général de la comptabilité publique et du Trésor, Amadou Tidiane Gaye, a livré sa version des faits concernant cet incident qui alimente les rumeurs depuis plusieurs jours.
"C'est une intrusion dans les locaux de la direction de l'informatique du Trésor qui est un bâtiment annexe au bâtiment principal situé à l'avenue Pompidou", a précisé d'emblée M. Gaye. L'incident s'est produit "exactement la nuit du dimanche", selon ses déclarations.
Le haut fonctionnaire a confirmé qu'il s'agissait bien d'un vol ciblant "des ordinateurs portables et des téléphones portables". Toutefois, il s'est voulu rassurant quant aux conséquences de cette effraction : "Les données financières et comptables du Trésor public ont été préservées et sauvegardées. Il n'y a eu aucune interruption dans l'exercice du service public au niveau du Trésor."
Face aux interrogations sur un possible lien avec la récente publication du rapport de la Cour des comptes, le directeur général s'est montré prudent : "On ne peut pas faire le lien a priori", a-t-il indiqué, précisant que "l'enquête en cours permettra de savoir exactement les motivations de ceux qui ont commis cet acte."
M. Gaye a également évoqué brièvement "l'affaire Tabaski", concernant une inspectrice du Trésor, tout en refusant de s'étendre sur ce dossier distinct "en cours de procédure judiciaire".
Pour rassurer les usagers, le responsable a détaillé les mesures de sécurité en place : "Nous avons mis en place un dispositif de sécurité qui concerne d'abord l'intégrité des données et la continuité du service avec ce que nous appelons un plan de continuité de l'activité." Il a ajouté que le Trésor dispose "d'un dispositif de sauvegarde permanente des données financières et comptables."
Une enquête de la police scientifique est actuellement en cours pour déterminer l'ampleur exacte du préjudice et identifier les auteurs de cette intrusion.
LA GUERRE DES COMPTABLES
Après le point de presse avorté du Syndicat unique des travailleurs, l'Amicale des inspecteurs récuse les accusations du président de l'Ordre national des experts-comptables et appelle ces derniers à balayer devant leur porte
La pilule ne passe toujours pas en travers la gorge des agents du Trésor public. Après le point de presse du Syndicat unique des travailleurs reporté à la dernière minute, avant-hier, c'est l'Amicale des inspecteurs qui est montée au créneau pour porter la réplique aux experts-comptables agréés et à leur président Mor Dieng. Dans la mise au point envoyée à ‘’EnQuête’’, hier, les inspecteurs dénoncent vigoureusement ce qu'ils qualifient comme un manque de respect. “... Nous tenons à exprimer notre profond désaccord avec ces affirmations infamantes et irresponsables (les accusations du président de l'Onecca, voir notre édition d'hier) totalement désaxées des véritables problématiques posées par le rapport de la Cour des comptes”, proteste l'amicale.
Les camarades de Diomourou Dia en veulent particulièrement au président de l'Onecca qui les a présentés comme des comptables d'épicerie. Ils rappellent à l'Ordre des experts “qu’une autorité de la stature de leur président” est surtout “attendue sur des contributions de nature à enrichir le débat”. Selon l'Amicale des inspecteurs, la sortie du président de l'Onecca ne reflète, en réalité, qu’une profonde méconnaissance des finances publiques et de ses subtiles particularités. “Autrement, comment comprendre cette homélie nauséeuse d’abord soutenue par un de ses collègues lors d’un débat télévisé et ensuite confirmée par leur président. L’on déduit, dès lors, qu’il s’agit d’une sournoise stratégie de faux-fuyant pour éviter de s’appesantir sur les véritables problématiques que pose le rapport de la cour”, ont-ils fulminé.
De l'avis des inspecteurs du Trésor, les experts-comptables agréés devraient plutôt balayer devant leur porte avant de s'intéresser à celle de leurs voisins. “La charité commençant par soi, il est aujourd’hui évident que vous avez suffisamment de défis internes à relever, surtout dans le contexte de digitalisation des processus “métiers clients” et du nombre important d’entreprises actuellement redressées du fait d’une mauvaise application de la loi fiscale ou des normes comptables, alors que leurs états financiers sont certifiés par des 'cabinets d’experts’”, poursuivent M. Dia et Cie.
De nombreuses entreprises redressées malgré des comptes certifiés par les experts-comptables
Pour eux, les experts-comptables se méprennent complètement sur le professionnalisme des agents du Trésor qui mènent, depuis des années, des réformes en vue d’améliorer la transparence et l'efficacité de la gestion des finances publiques. “Vos collègues de l’ordre, dont les cabinets ont eu l’occasion de travailler avec l’administration du Trésor, dans le cadre de la réforme comptable, n’auront certainement pas la même appréciation des améliorations substantielles apportées par notre structure dans la tenue des comptes publics”, indiquent-ils dans la mise au point.
À en croire les inspecteurs du Trésor, le président de l'Onecca fait fausse route dans son analyse des conclusions de la Cour des comptes. À leur avis, ce rapport constitue principalement une invite aux acteurs des finances publiques “à mettre fin aux pratiques non orthodoxes de contournement du Trésor public à travers l’exécution de dépenses publiques hors de son circuit normal et en violation manifeste des règles de la comptabilité publique”.
Pour autant, les agents du Trésor se disent conscients des enjeux et défis, et expliquent s'être inscrits “dans une dynamique de réforme constructive et d'amélioration continue des finances publiques”. Lesquelles réformes portent pour l’essentiel sur certains aspects réglementaires et sur l’écosystème de la gestion publique soulevés par la Cour des comptes.
“À ce jour, elles nous ont valu la certification de l’essentiel de nos processus métiers à la norme internationale ISO-9001 version 2015 de plusieurs directions comptables et administratives du Trésor. Pionnière dans ce domaine, la Direction générale de la Comptabilité publique et du Trésor est aujourd’hui la seule entité de l’Administration publique à avoir certifié autant de processus métiers, incluant tous les aspects du management stratégique et opérationnel, à une norme internationale de référence comme ISO”, fulminent-ils dans la note envoyée à ‘’EnQuête’’.
Les inspecteurs invitent, par ailleurs, “à recentrer le débat sur les véritables défis et enjeux de la gestion des finances publiques au Sénégal”. À en croire l'amicale, le problème, c'est plutôt “des pratiques généralisées de contournement des circuits budgétaires et des procédures du Trésor public” qu'eux-mêmes n'ont eu de cesse “de dénoncer dans les limites que leur impose leur obligation de réserve.
FUKUYAMA ALERTE SUR MUSK ET LE DÉCLIN DE LA CIVILISATION OCCIDENTALE
Le chercheur de Stanford décrit comment le rachat de Twitter participait d'une stratégie pour acquérir de l'influence politique. Cette transformation de X en "mégaphone MAGA" illustre, selon lui, une menace fondamentale pour la démocratie américaine
(SenePlus) - Dans un article publié en janvier 2025, Francis Fukuyama, chercheur émérite à l'Institut Freeman Spogli de l'Université Stanford, dresse un parallèle inquiétant entre Silvio Berlusconi et Elon Musk, qu'il qualifie d'"oligarque américain fait maison".
Fukuyama commence par rappeler son blog de 2021 intitulé "Silvio Berlusconi et le déclin de la civilisation occidentale", dans lequel il argumentait que l'ancien Premier ministre italien serait considéré par les historiens futurs comme "le principal méchant" responsable de l'effondrement de la civilisation occidentale.
"Berlusconi était l'inventeur de la forme moderne d'oligarchie, dans laquelle un individu riche utilise son argent pour accéder au pouvoir politique par l'achat de médias, puis utilise sa fonction politique pour protéger ses intérêts économiques", écrit Fukuyama.
Cette stratégie, qui a empêché l'Italie de réformer ses institutions après la Guerre froide, a ensuite été adoptée par des oligarques dans toute l'Europe de l'Est et l'ancienne Union soviétique, comme Igor Kolomoisky et Rinat Akhmetov en Ukraine, ou Andrej Babiš en République tchèque. "Ces oligarques ont menacé la démocratie de manière fondamentale, en exerçant une influence politique excessive et en favorisant la corruption", souligne l'auteur.
Musk : le Berlusconi américain
"Eh bien, devinez quoi, nous avons maintenant notre propre oligarque américain dans le moule de Berlusconi : Elon Musk", affirme Fukuyama. Il explique que l'achat de Twitter (devenu X) pour 44 milliards de dollars n'était pas motivé par des raisons économiques ou par la défense de la liberté d'expression comme Musk le prétendait.
"Il voulait acheter de l'influence politique, ce qu'il a fait en abondance. X est passé d'une plateforme légèrement à gauche du centre à un mégaphone MAGA, que Musk utilise plusieurs fois par jour pour diffuser ses opinions politiques", écrit le chercheur.
Fukuyama souligne que cette influence médiatique, conjuguée aux 250 millions de dollars que Musk a donnés à la campagne de Trump, a largement contribué à l'élection de ce dernier. En retour, Trump lui a offert des rôles politiques comme co-directeur du DOGE et conseiller polyvalent, créant d'énormes conflits d'intérêts étant donné l'importance du gouvernement fédéral pour Tesla et SpaceX.
Un partenariat fragile
Le politologue prédit que le partenariat Trump-Musk n'est pas "fait au paradis". "Deux egos aussi importants auraient du mal à partager la vedette, et il y a des preuves que Trump se lasse déjà de la présence de Musk à Mar-a-Lago", note-t-il.
Si Musk suivait véritablement le chemin de Berlusconi, il chercherait à entrer lui-même en politique. "Il ferait un successeur bien plus plausible à Trump que n'importe lequel des enfants de Trump", estime Fukuyama, tout en rappelant que le président élu a déjà souligné que Musk ne peut pas briguer la présidence puisqu'il n'est pas né aux États-Unis. "Mais il y a beaucoup d'autres fonctions publiques auxquelles il pourrait aspirer, et je ne l'exclurais pas de la politique américaine même s'il est éjecté de l'orbite de Trump."
Les médias sociaux comme acteurs politiques
Fukuyama s'inquiète des implications à long terme de cette situation. "Les médias sociaux remplacent rapidement les médias traditionnels comme principale source d'information pour les Américains. Personne ne devrait prétendre qu'ils sont des places publiques neutres ; ce sont des acteurs politiques qui peuvent influencer l'issue des élections."
Le problème fondamental, selon lui, est qu'ils sont "trop grands et trop puissants". Contrairement aux trois grands réseaux de télévision d'antan, dont l'influence politique était limitée par la FCC et des normes de neutralité médiatique, "aucune contrainte de ce type n'existe aujourd'hui pour les grandes plateformes en ligne".
Fukuyama conclut en plaidant pour une réduction de ce pouvoir par la prolifération de "middlewares" qui supprimeraient essentiellement leur pouvoir éditorial. Il rappelle qu'en 2020, son groupe d'étude à Stanford avait comparé les grandes plateformes internet à "une arme chargée posée sur la table devant nous", en espérant qu'aucun mauvais acteur ne s'en emparerait. "Ce scénario est celui qui s'est maintenant déroulé avec Twitter et Elon Musk. Réduire l'échelle et le pouvoir des plateformes reste donc très important, mais la réforme est bloquée car la plateforme brandit maintenant une très grosse arme."
LES EXIGENCES DE L’ÉTAT ENVERS BP APRÈS LA FUITE DE GAZ AU CHAMP GTA
Dans un communiqué conjoint, les ministères en charge de l’Énergie et de l’Environnement insistent sur le respect des normes internationales et le déploiement des moyens nécessaires pour limiter les impacts potentiels.
Dakar, 7 mars (APS) – Les autorités sénégalaises ont déclaré, vendredi, exiger de la compagnie pétrolière Bp qu’elle prenne les mesures nécessaires pour ‘’une gestion rigoureuse’’ de la fuite de gaz survenue au champ gazier Grand Tortue Ahmeyim (GTA).
‘’L’État exige de l’opérateur qu’il prenne toutes les mesures nécessaires pour assurer une gestion rigoureuse de cette situation en veillant à ce que les opérations soient conduites dans le strict respect des meilleures pratiques de l’industrie pétrolière internationale’’, affirment les ministères chargés de l’Énergie, du Pétrole et des Mines, de l’Environnement et de la Transition écologique.
‘’Bp est aussi tenue de déployer tous les moyens nécessaires afin de limiter les impacts potentiels et de mettre en place une solution rapide et pérenne pour [gérer] l’incident’’, ajoute le communiqué conjoint.
Il s’agit d’‘’un incident’’ survenu dans un puits ‘’non encore opérationnel, situé à 120 kilomètres au large des côtes’’, affirment les deux ministères, assurant que ‘’ [leurs] équipes techniques […] maintiennent les échanges’’ avec la compagnie pétrolière.
Ils estiment que c’est le rôle de Bp de ‘’déployer les moyens techniques requis afin de limiter, voire éviter tout impact [de la fuite de gaz] sur l’écosystème’’.
— ‘’La sécurité des personnes et de l’environnement’’ —
La compagnie pétrolière britannique a assuré avoir ‘’identifié des solutions possibles pour réparer la fuite dans les plus brefs délais’’, lit-on dans le communiqué.
‘’Une surveillance multimodale de la zone est maintenue pour apprécier et suivre, autant que possible, l’impact de l’incident’’, assurent les ministères de l’Énergie, du Pétrole et des Mines, de l’Environnement et de la Transition écologique.
Ils affirment que ‘’les administrations sénégalaise [et] mauritanienne poursuivent le suivi rapproché de l’évolution de l’incident’’.
Bp assure, pour sa part, avoir mobilisé des équipements et du personnel sur le champ GTA pour contrôler la fuite de gaz survenue depuis le 19 février dernier.
‘’Nous avons découvert des bulles de gaz sous-marines à faible débit dans le puits A02 du projet Grand Tortue Ahmeyim, au large de la Mauritanie et du Sénégal, mercredi 19 février 2025’’, affirme-t-elle dans une déclaration parvenue à l’APS.
— Une ‘’enquête indépendante’’ —
‘’Nous avons élaboré un plan pour arrêter les bulles et avons mobilisé des équipements et du personnel spécialisés’’, assure la compagnie pétrolière.
Elle dit se préoccuper surtout de ‘’la sécurité des personnes et de l’environnement’’.
L’impact que la fuite de gaz peut avoir sur l’environnement est ‘’négligeable’’, dit-elle dans sa déclaration, estimant que ‘’le puits [affecté] ne présente aucun risque pour les employés’’.
Le puits dans lequel est survenue la fuite de gaz est l’un des quatre puits du projet GTA, développé par BP, la société américaine Kosmos Energy, la Société mauritanienne des hydrocarbures et la Société des pétroles du Sénégal, précise la compagnie pétrolière.
Elle soutient que ‘’la situation actuelle n’a aucun impact immédiat sur les activités de production en cours des autres puits’’.
Jeudi, l’Association des pêcheurs artisanaux à la ligne de Saint-Louis (nord) a réclamé une ‘’enquête indépendante’’ sur la fuite de gaz et ses conséquences sur les activités maritimes et les populations côtières.
LA BATAILLE DES GEANTS DES TELECOMS FAIT RAGE
La preuve par le Programme de digitalisation du système de santé (PDSS) dont le coût est estimé à plus de 30 milliards CFA. Un pactole que se disputent férocement des géants des télécoms au point de voir Huawei débarquer au Sénégal pour y soumissionner.
Le « New Deal Technologique », cette stratégie ambitieuse de transformation numérique du service public sénégalais, est en passe de devenir une réalité. La preuve par le Programme de digitalisation du système de santé (PDSS) dont le coût est estimé à plus de 30 milliards CFA. Un pactole que se disputent férocement des géants des télécoms au point de voir la toute puissante multinationale chinoise Huawei débarquer au Sénégal pour y soumissionner.
Le président de la République Bassirou Diomaye Faye a officiellement lancé le « New Deal Technologique ». Un vaste projet de dématérialisation de masse visant à transformer le service public sénégalais composé de six projets numériques majeurs : dossier patient partagé, télémédecine, système d’information hospitalière, système d’information géographique santé, projet de digitalisation du médicament et projet de digitalisation des processus de la santé communautaire. Parmi ces projets phares, le Programme de digitalisation du système de santé (PDSS) d’un coût de 30 milliards CFA dont le financement est assuré par la Banque mondiale. Dans l’optique de sa mise en œuvre, le ministère de la Santé a lancé un « appel d’offres » restreint. Il s’agit de créer un logiciel de gestion des données sanitaires et d’améliorer la prise en charge des patients. Une plateforme digitale pour interconnecter tous les réseaux des hôpitaux publics, centres de santé et postes de santé ainsi que les cliniques médicales du Sénégal. Un marché aux enjeux technologiques et financiers qui suscite l’appétit des géants des télécoms et opérateurs en électronique. Sur le starting-block du « New-deal technologie », nous confie-ton, la toute puissante multinationale chinoise Huawei. Un géant du logiciel qui a fini de conquérir le monde entier jusqu’à s’attaquer au marché sénégalais des smartphones qui connaît la plus forte croissance en Afrique. Aux côtés de ce loup chinois aux dents longues, la Silicon Valley qui est un espace américain de haute technologie rayonnant à l’échelle mondiale grâce à la présence de sièges sociaux de nombreuses entreprises de prestige telles que les Gafa, Google, Apple, Facebook et Amazon. On nous souffle également que les groupes Expresso et Free (Tigo) auraient soumissionné dans ce marché de la santé digitale.
A l’embuscade, le géant chinois Huawei !
Aux yeux de ces tours opérateurs des télécoms, le Groupe sénégalais Sonatel n’est pas prophète en son pays. D’où l’intérêt agressif que ces multinationales étrangères portent à ce marché numérique jusqu’à venir concurrencer Sonatel dans sa propre maison. C’est sans compter sur la détermination de notre « Sonatel » nationale, l’opérateur de référence en Afrique de l’Ouest qui a déjà fait ses preuves dans le secteur des télécommunications (fixe, mobile, internet, mobile money etc…). Sous le coaching « diplomatique » d’Orange-France, Sonatel-Sénégal serait en pole position pour rafler les 30 milliards CFA destinés à révolutionner le système sénégalais. D’ailleurs certaines sources proches du projet disent que la Sonatel est déjà dans le « réseau » voire dans la peau d’un adjudicataire. Pour preuve, ces derniers temps, nous confie-t-on, des ingénieurs et experts « sonatéliens » multiplient les visites de contact dans les hôpitaux et postes de santé pour répertorier leurs besoins et connaitre leur méthode de travail. Comme quoi, le leader sénégalais des télécoms s’appuie sur la « préférence nationale » pour se faire attribuer le marché de la santé digitale. Evidemment pour ne passe faire bouffer ou brouiller par les géants américains et chinois.
UNE CARGAISON D’AVENIR
Une nouvelle page de l’histoire énergétique sénégalaise s’écrit avec l’arrivée de la première cargaison de pétrole brut extraite du champ offshore de Sangomar et destinée au raffinage local.
Une nouvelle page de l’histoire énergétique sénégalaise s’écrit avec l’arrivée de la première cargaison de pétrole brut extraite du champ offshore de Sangomar et destinée au raffinage local. Cette étape majeure marque un tournant stratégique dans la gestion des ressources naturelles du pays, longtemps dépendant des importations de produits pétroliers raffinés.
Une avancée vers la souveraineté énergétique
Jusqu’ici, la production pétrolière issue des gisements sénégalais était essentiellement orientée vers l’exportation. L’acheminement de cette première cargaison vers les installations de raffinage locales témoigne de la volonté des autorités d’internaliserla chaîne de valeur énergétique. «Ce jalon historique est une avancée concrète vers l’autosuffisance énergétique et la souveraineté nationale», a déclaré le ministre de l’Énergie lors d’une conférence de presse organisée à Dakar.
Avec ce premier raffinage local, le Sénégal ambitionne de réduire sa dépendance aux marchés étrangers, de maîtriser les coûts énergétiques et de sécuriser l’approvisionnement en produits pétroliers. Selon les prévisions du gouvernement, le raffinage du brut de Sangomar pourrait couvrir jusqu’à 30 % des besoins nationaux en carburant dès la fin de l’année 2025.
Un impact économique et social attendu
L’exploitation du champ pétrolier de Sangomar, situé à environ 100 kilomètres au large de Dakar, est le fruit d’un partenariat entre la société australienne Woodside Energy et la Société des Pétroles du Sénégal (PETROSEN). À pleine capacité, le site devrait produire jusqu’à 100 000 barils par jour. Une partie de cette production sera désormais traitée localement, réduisant ainsi les importations de carburant et favorisant la stabilité des prix sur le marché intérieur.
«Le raffinage local constitue un levierstratégique pour la création d’emplois, la formation de compétences spécialisées et la dynamisation de l’économie», souligne Mamadou Fall, expert en énergie et consultant auprès de l’État. Les autorités espèrent également que ce tournant permettra de capter une plus grande part des revenus issus de l’exploitation pétrolière et d’alimenter les fonds souverains dédiés aux projets d’infrastructures et au développement durable.
Des défis à relever
Si cette première cargaison marque un succès symbolique, plusieurs défis restent à surmonter. La modernisation des infrastructures de raffinage, en particulier la raffinerie de la Société Africaine de Raffinage (SAR), est essentielle pour absorber et transformer efficacement le brut national. Des investissements supplémentaires seront nécessaires pour augmenter la capacité de raffinage et garantir un approvisionnement continu en produits pétroliers de qualité.
En outre, la gestion transparente des revenus pétroliers demeure une préoccupation majeure pour la société civile. Plusieurs organisations plaident pour une meilleure redistribution des richesses issues de l’exploitation des hydrocarbures afin d’améliorer les secteurs clés comme la santé, l’éducation et les infrastructures sociales.
Une ambition régionale affirmée
Au-delà de ses frontières, le Sénégal aspire également à devenir un acteur majeur du marché pétrolier ouest-africain. Le raffinage local pourrait à terme permettre d’exporter des produits pétroliers transformés vers les pays voisins, renforçant ainsi l’intégration économique régionale
«Ce premier raffinage local est plus qu’une simple étape technique : c’est le signal d’un avenir où le Sénégal maîtrise ses ressources et joue un rôle de premier plan sur la scène énergétique régionale», conclut un responsable de PETROSEN.
Avec cette avancée, le Sénégal s’inscrit dans une dynamique de transformation économique profonde, plaçant ses ressources pétrolières au cœur de ses ambitions de développement et de souveraineté énergétique.
PAR NDÈYE AMY NDIAYE ET LUCIENNE KODOU NDIONE
L’OBJECTIFICATION DE LA FEMME SÉNÉGALAISE, UN FLÉAU PERSISTANT
Aujourd’hui plus que jamais l’obscurantisme misogyne prend de l’élan ! Il plane comme une épée de Damoclès sur de nombreux acquis
Ndèye Amy Ndiaye et Lucienne Kodou Ndione |
Publication 07/03/2025
Au Sénégal, la femme est de plus en plus réduite à un simple objet à travers les médias, la publicité, la mode et les normes sociales. Cette tendance, loin de s’estomper, s’amplifie et met en péril les acquis en matière de droits des femmes. Face à cette réalité, des voix s’élèvent pour dénoncer et lutter contre ce phénomène.
Le corps féminin tend à devenir, sous le regard de beaucoup de concitoyens , ni plus ni moins qu’un objet. Réduire la femme à un statut d’objet, ou considérer les parties de son corps comme des objets ou encore réduire son humanité féminine à ses seules caractéristiques sexuelles est devenue presque une normalité au Sénégal. Clairement, il s’agit là d’une objectification de la femme sénégalaise. Plus explicitement, nous faisons référence au fait que les femmes sont perçues, traitées ou représentées comme des objets plutôt que comme des individus autonomes, ayant leurs propres droits, sentiments et libertés. Cette objectification s’est amplifiée au cours des dernières années, parfois de manière ludique mais réelle.
L’amplification de ce phénomène a accentué les vulnérabilités des femmes dans notre pays. Elle a également surexposé les acquis en matière de droits des femmes à la censure moralisante d’une société où l’intolérance à l’égard de la diversité, de l’émancipation de la femme et de son autonomisation est devenue une gageure de virilité. Il faut dire que le politiquement correct sur la question des Droits des femmes au Sénégal s’est largement érodé. Sommes-nous devenus incultes, ignorants ou tout simplement fanatiques d’une perversité morale qui cherche par tous les moyens à cisailler l’humanité de la femme sénégalaise et la dignité qui va avec ? Aujourd’hui plus que jamais l’obscurantisme misogyne prend de l’élan ! Il plane comme une épée de Damoclès sur de nombreux acquis tel que la fameuse loi sur la parité politique, et emprunte de plus en plus des logiques maladroitement subtiles mais avec un effet déconsolidant avéré sur le statut social, économique et juridique de la femme sénégalaise.
En 2025, l'objectification de la femme sénégalaise résulte de la combinaison de facteurs culturels, sociaux et économiques et aussi politiques qui la réduisent à un rôle subordonné, souvent sans reconnaissance de son individualité ou de ses aspirations. Elle transparaît à travers :
Les représentations médiatiques et artistiques
Une tendance se dessine depuis quelques années dans les médias et même dans certaines formes d’art populaire où la femme sénégalaise est réduite à un rôle stéréotypé, souvent centré sur ses occupations familiales et sa sexualité. Médias et arts ont fini de nous imposer l’acceptation tacite de la normalité d’une image de la femme perçue exclusivement comme un symbole de la maternité, de la beauté physique, de la soumission, ou tout simplement un objet de décor. Ses émotions, aptitudes, et compétences dans la société ne sont mis en relief que de façon exceptionnelle. Les clips et les téléfilms sont par excellence la preuve de la déliquescence de la place allouée à la femme.
Objet de désir, simple outil à la merci des scénaristes et des réalisateurs(ces), elle ne doit son salut d’actrice ou d’héroïne qu’à son charme, sa féminité, sa soumission, voire son approbation envers la division binaire de la société marquée par la supériorité et la dominance absolue de l’homme. Évidemment, dans de rares émissions dédiées à cette cause, il arrive que ces rôles dynamiques soient furtivement abordés. Fort heureusement d’ailleurs !
Quid de la médiatisation à outrance de la polygamie et des cérémonies familiales qui fluidifient au rythme des sonorités de « Bongomans », la propagande d’un langage vulgaire, sexiste et sexuel, d’une rivalité puérile entre femmes, et qui démontrent, si besoin en est encore, la décadence de la société sénégalaise en général et la perte des valeurs nobles sociétales qui caractérisaient la femme sénégalaise (kersa, jom, goré) en particulier. Ce déferlement de sagacité n’épargne ni la dignité de la femme ni ses capacités cognitives, ses aptitudes à contribuer significativement aux défis de l’heure, aux priorités réelles sociétales, et pourtant nous nous en accommodons. Femmes comme hommes, nous les validons, les encourageons...
Et lorsque certaines s’en offusquent, l’école de la Justice Sociale, qui dénie toute présomption d’innocence à la femme et où le doute profite toujours à l’homme, s’agite bruyamment, toujours prompte à faire étalage de son intolérance, son addiction à la pensée unique. Elle les déclare coupables de subversion avant même qu’elles ne soient entendues, elle les fait condamner à perpétuité par le tribunal de l’éternité et fait tomber sur elles la malédiction et sur leur progéniture surtout lorsqu’elles sont des femmes mariées (Kou soor sa dieukeur, yakk sa dom. Liggeyou ndey agnou doom).
La sexualisation et l’instrumentalisation du corps féminin dans la publicité et la mode
Entendons-nous bien, la femme surtout sénégalaise détient un pouvoir naturel d’attraction, essentiel pour la publicité ou la mode. Cependant, il est opportun de relever qu’il existe aujourd’hui au Sénégal une instrumentalisation banalisée du corps féminin dans la publicité et la mode. Par la manière dont certaines industries exploitent l’image de la femme sénégalaise ce qui devait constituer une communication marketing de produits ou de services glisse souvent vers une objectification du corps féminin avec des conséquences aux multiples facettes.
Le développement anormal des produits de dépigmentation et des « médicaments »pour prise de masse malgré les risques encourus relève de ces conséquences et démontre, si besoin en était encore, l’amplitude de cette triste réalité. Et à ce niveau, il est important de souligner que les femmes participent elles-mêmes à leur propre entreprise d’objectification. La priorité donnée à l’apparence au détriment du savoir, de la santé ou de l’épanouissement loin d’être dans l’absolu une suggestion masculine et dans bien cas hélas un choix féminin, une vision féminine, un aspect du Mindset qui domine chez la grande majorité des femmes sénégalaises, y compris celles supposées « intellectuelles », si tant que l’expression ait encore aujourd’hui un sens dans ce pays.
Dans d’autres situations, cette entreprise d’objectification de la femme conforte des pratiques telles que les mariages forcés ou précoces dont on cherche de plus en plus à minorer la prévalence, tant les déclarations, initiatives et autres ont été nombreuses et que l’on voudrait bien trouver facilement une pointe de satisfaction pour tous ces efforts ! Tout n’a point été vain, bien sûr ! Mais soyons réalistes, le phénomène perdure . Mieux encore, il se réinvente avec parfois des subtilités pernicieuses que nous ne devons pas minimiser.
Les pratiques sociales, normes de genre et inégalités dans le domaine professionnel
Sur cet aspect, l'objectification des femmes s’adosse, dans certaines zones du Sénégal, à des normes de genre traditionnelles qui en facilitent l’effectivité. Parmi ces normes, la pression sociale et culturelle qui amène de nombreuses Sénégalaises à se conformer à des attentes très rigides en matière de comportement, d’apparence et de rôle familial, et avec un impact restrictif sur leur autonomie de volonté. Très souvent perçues principalement à travers le prisme de leur relation avec les hommes (comme épouses, mères ou filles), elles voient leur visibilité en tant qu'individus à part entière fortement limitée. Et lorsqu’à l’occasion de situations exceptionnelles, on leur accorde l’exclusivité de la faveur d’une demi-journée de travail la profondeur du mal ne se discute plus !
Dans le monde professionnel, les femmes sénégalaises font face, comme la plupart des femmes à travers le monde, à de nombreux obstacles liés à la fois à des stéréotypes sexistes et à des discriminations de genre. Elles sont cantonnées à des rôles traditionnels et subissent des retards dans la gestion de leur carrière. Elles ont des difficultés d’accès à des postes de responsabilité. Elles subissent une pression sociale qui peut les inciter à privilégier leur rôle domestique au détriment de leur carrière. Bien qu’elles soient assujetties au même régime d’avancement que les hommes (ce qui est normal), elles restent néanmoins limitées par la division genrée du travail et soumises aux mêmes normes sociales que celles de leurs aïeules, il y a des siècles.
Quid de l’évolution et les luttes pour les droits des femmes
Au Sénégal, des individualités et des synergies coconstruites, pour certaines, dans la diversité de genre s’élèvent de plus en plus contre cette objectification. Elles cherchent à donner aux femmes une voix, à les sortir des rôles stéréotypés et à leur accorder plus de pouvoir dans la société . Elles les sensibilisent également pour une prise de conscience de la réalité du phonème et de ses effets pervers sur la société sénégalaise, son développement et son avenir. Des femmes sénégalaises, ainsi que des hommes, militent activement pour le respect des droits fondamentaux des femmes, la lutte contre les violences faites aux femmes et pour une plus grande participation des femmes dans la vie politique et économique... C’est le lieu de magnifier cette implication masculine très souvent peu visible, mais bien réelle. Bravo Messieurs, l’humanisme n’a pas de genre, la conscience n’ont plus !
Malheureusement, les acquis de ces luttes ne sont souvent pas assez bien capitalisés (histoire de Ndatté Yalla, Alioune Sitoe Diatta, etc.). Écoutons les chansons des «bongomans», analysons les rôles alloués aux femmes dans les téléfilms, suivons les discussions pendant les heures de pause dans les bureaux, revenons vers les discussions des groupes WhatsApp, relisons les messages entre copains, suivons les nominations lors des conseils des ministres, discutons sans gants entre belles-familles, écoutons les points de vue des cadres supérieurs sur la question, etc. La réalité nous désenchante ; il urge de changer de paradigme. Les actions de promotion et de protection des droits des femmes devraient davantage s’orienter vers la femme elle-même. Celle-ci doit cultiver son estime de soi en développant son leadership, et placer son épanouissement , sa dignité et ses libertés au cœur de son action. Plus que jamais,
Les femmes sénégalaises devront être à l’avant-garde des combats qui les interpellent au premier rang. Mais avons-nous une masse critique apte à se sacrifier pour briser la glace?