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17 mai 2025
UN NOUVEAU MEGA-NDEUP POSTÉLECTORAL DU PS
Tel un malade cherchant la guérison dans le rituel lébou, le parti convoque une séance d'introspection collective. La réunion dirigée par Serigne Mbaye Thiam ce 10 décembre, pourrait bien ressembler à une séance d'exorcisme politique
Le Parti socialiste (Ps) entame son chemin de …croix qui risque de le mener au purgatoire. Ou alors vers le déclin ! Pour preuve, le PS n’a péché qu’un seul et un unique député après une catastrophique descente dans les abysses marins de la contre-performance lors des législatives 2024. Il s’agit de Mme Rokhaya Camara, sauvée par une deuxième place sur la liste nationale de Jamm ak Njariñ. Désormais, les Verts de Colobane savent qu’il faut se réinventer électoralement ou mourir politiquement. Après un premier « ndeup » en septembre dernier pour tirer le bilan de la présidentielle de mars 2024, voilà qu’une autre séance de « ndeup » est convoquée, ce mardi 10 décembre 2024, par la Commission chargée des élections sous la direction de Serigne Mbaye Thiam. Des débats houleux et des empoignades de déception ne seront pas à écarter entre cadres socialistes.
Chez les parents Lébou, le « ndeup » traverse le temps et surtout se fige dans l’esprit du corps malade pour exorciser le démon qui habite l’âme. Le Parti socialiste (PS) va emprunter la catharsis lébou pour se libérer des démons qui l’assaillent. Des démons qui sonnent comme le chemin de croix du purgatoire conduisant immédiatement à l’implosion d’une formation historique au crépuscule de sa vie. Le séminaire du 31 aout au 1er septembre dernier pour évaluer la Présidentielle de mars 2024 remportée largement par le Pastef et son candidat Bassirou Diomaye Faye fut un moment de « ndeup » houleux avec de jeunes socialistes qui en voulaient à la veille garde d’octogénaires incarnés par Aminata Mbengue Ndiaye, Serigne Mbaye Thiam et autres. En effet, le soutien apporté par le PS à Jamm ak Njariñ lors de la présidentielle 2024 fut totalement décrié par les jeunes socialistes qui scandaient voire sifflaient à chaque fois que le nom de l’ancien Premier ministre Amadou Ba était prononcé du genre : « assez, assez..doynaa… sournaniou…assez…doynaa ».
Un sentiment de désapprobation que les jeunes et les moins jeunes se partageaient comme un unique slogan face aux octogénaires. Morceaux choisis : « abal lene ngou, et bayil léne sounou parti… » , « Allez-vous en ! Dégagez et laissez nous avec notre parti… ». Seulement, les jeunes socialistes ne seront pas écoutés puisque le temps ne permettait guère de prendre en compte leur mise en garde. Et dans une imminente course à la Présidentielle où les dés des alliances étaient presque jetés. Toujours est-il que les cadres « poivre sel » du PS étaient dans perspective des législatives de novembre. Contre toute attente, le Ps n’a fait autre que de s’aligner encore aux côtés d’un Amadou Ba et de se faire remorquer, tel un wagon vide, par une faible locomotive baptisée Jamm ak Njariñ lors de la présidentielle 2024.
Serigne Mbaye Thiam, le maitre de séance
Ce mardi 10 décembre 2024, un autre « ndeup » sur les législatives et la perspective politique se fera autour du secrétaire national chargé des élections Serigne Mbaye Thiam. Entre 30 à 40 socialistes, membres ou acteurs directs agissant sur le processus électoral des Verts, parleront des législatives de novembre et débattront sur le sombre avenir de la formation de Senghor. L’heure sera aussi de tirer les conséquences d’un soutien catastrophique à l’endroit du candidat de la Nouvelle Responsabilité. Un renfort socialiste qui n’a pas donné er clairement les résultats escomptés. D’où l’élection d’un seul et unique député « vert » nommé Mme Rokhaya Camara. Et l’honorable députée va sans douter remercier le « ciel » de la parité puisqu’elle était deuxième sur la liste nationale de Jamm ak Njariñ. Un état de fait qui laisse constater que PS a subi une véritable bérézina historique ! Autrement dit, une catastrophe politique. Et le pire, c’est qu’au sein des Verts, des voix s’étaient élevées pour dénoncer la place qui leur a été réservée lors des investitures par Amadou Ba et même, ils furent écartés du processus électoral. La réunion statuaire de la Commission électorale de ce mardi est partie pour être un événement de taille. « Les positions du parti divergent sur les responsabilités de l’échec des législatives.
Depuis l’élection présidentielle de mars, au sein du parti, nous avons de fortes divergences d’opinion sur notre feuille de route. Une forte frange dans nos rangs renvoie la question sur la responsabilité interne du Parti sur nos résultats électoraux lors des locales et législatives de 2022, mais aussi sur la Présidentielle et les législatives de novembre 2024. Cette frange du Parti met tout cela sur le dos de l’actuelle secrétaire générale qui doit débarrasser le plancher le plus rapidement. Elle doit être accompagnée par la vieille garde du parti » explique une source membre de la Commission électorale. «Une autre frange importante du parti estime que les résultats subis par le PS reflètent tout simplement la question de la gouvernance démocratique du pays depuis 2012 et surtout après la présidentielle de 2019, mais aussi sur les tergiversations de la question du 3ème mandat. Le PS, qui était en alliance dans BBY, a subi les contrecoups de ces choix politiques. Or ces défaites depuis 2022 sont une défaite commune à l’AFP, à l’APR, au PIT, à l’URD, bref à toute la composante politique de BBY. Vous ne pouvez pas prendre uniquement le PS pour qu’il endosse la responsabilité. Mais ils en profitent pour régler leurs problèmes. La transformation structurelle de notre parti est incontournable afin de capter et être demain une alternative crédible à ce régime populiste » conclut notre source.
Une chose est sure, il faut s’attendre ce mardi à la « Maison du Parti » à des débats houleux et des empoignades de déception entre cadres socialistes.
LE JARAAF ET L’USM S’ACCUSENT, LE CAF OUVRE UNE ENQUETE
Les incidents survenus ce dimanche 8 décembre, au stade Abdoulaye Wade lors du match Jaraaf-USM Alger comptant pour la deuxième journée des phases de poules de la Coupe de la CAF ont interpelé la Confédération africaine de football
Les incidents survenus ce dimanche 8 décembre, au stade Abdoulaye Wade lors du match Jaraaf-USM Alger comptant pour la deuxième journée des phases de poules de la Coupe de la CAF ont interpelé la Confédération africaine de football. Après les communiqués des deux clubs dans lesquels ils se défendent, se rejettent chacun la responsabilité des scènes de violence et annonçant des plaintes, l’instance dirigeante du football africain a également réagi à travers son communiqué en transférant l’affaire aux instances compétentes afin qu’une analyse approfondie et des investigations complémentaires puissent être menées.
Après les incidents qui se sont produits ce dimanche 8 décembre au stade Abdoulaye Wade lors du match de la rencontre la 2ᵉ journée la CAF opposant l’ASC Jaraaf à l’USM Alger (USMA), la confédération africaine de football a réagi en transférant l’affaire aux instances compétentes afin qu’une analyse approfondie et des investigations complémentaires puissent être menées. L’instance dirigeante du football a assuré qu’elle mettra tout en œuvre pour clarifier les circonstances et prendre les mesures appropriées si nécessaire. Si les détails de l’incident n’ont pas encore été communiqués par la CAF, il reste que ces tensions trouvent leur origine dans l’usage de fumigènes allumés par les supporters de l’USM.
LES ALGÉROIS PARLENT «D’AGRESSION»
La situation s'est ainsi envenimée lorsque de nouveaux fumigènes sont allumés, contraignant les forces de l’ordre à intervenir de nouveau. Face à ce qu’il qualifie « d’agression » la direction de l’USM Alger n’avait pas tardé de publier un communiqué condamnant fermement ces actes, saisissant la Confédération africaine de football (CAF), tout en réclamant que des mesures rapides et appropriées soient prises. « La direction de l’USM Alger exprime son vif mécontentement face à ce qui s’est passé après la fin de notre match contre le club sénégalais de Jaraaf, car la fin du match a été marquée par des événements malheureux représentés par des supporters du club de Jaraaf qui ont pris d’assaut les tribunes et le terrain, ce qui conduit à des attaques physiques de gravité variable contre nos joueurs et les supporters de notre équipe… La direction de l'USMA condamne fermement ces agissements antisportifs, et appelle les autorités concernées à prendre les mesures nécessaires pour que les responsables de ces comportements incompatibles avec les valeurs et la morale du sport soient tenus pour responsables », se défend-t-il.
LE JARAAF ACCUSE L’USM DE « VIOLENCE ET DE DÉFIANCE »
L’Asc Jaraaf n’a pas manqué apporter une clarification et publié sur sa page officielle Facebook, un communiqué pour livrer sa version et apporté des clarifications. « Dès le coup d'envoi, ils ont déployé leur banderole et allumé des fumigènes, qu'ils avaient préalablement dissimulés dans des béquilles, leur permettant ainsi de déjouer les contrôles de sécurité. Il s'en est suivi une situation de défiance et d'insultes à l'encontre des forces de sécurité, qui a perduré jusqu'à la fin du match. Au coup de sifflet final, le même état d'esprit – violence, défiance et chahuts – a prévalu, obligeant les forces de sécurité à encadrer ces supporters pour qu'ils quittent le stade en toute quiétude. Non contents de cet état d'esprit, ils ont déclenché une bagarre contre les forces et l'ordre », se défend le club « Vert et Blanc » précisant que ses supporters ont également été pris pour cible. Sur ce, le club « vert et Blanc » n’exclut pas, selon Youssou Dial président de la section football, de porter plainte contre le club algérien. « Ceux qui étaient au stade ont vu que les 150 supporters de l’USM Alger n’ont pas respecter les consignes et l’emplacement qui leur était réservé. Ils se sont battus avec les forces de l’ordre. Tout le monde a vu ces images et cela s’est poursuit durant le match. Il y a même des Forces de l’ordre qui ont été blessés. Dans ces cas c’est normal que la CAF ouvre son enquête. On va en discuter avec nos conseillers », précise-t-il.
LA MÉMOIRE DES TIRAILLEURS SOUVENT RELÉGUÉE À L’OUBLI ET RÉDUITE À DES CLICHÉS
L’artiste plasticien Fodé Kamara présente une œuvre résolument engagée. Fodé Kamara, scénographe et peintre de renom, n’a jamais cessé de s’interroger sur les injustices héritées de la colonisation.
La galerie 90, située à quelques mètres de l’Avenue Ponty, près de la Place de l’indépendance, a rendu un hommage artistique aux Tirailleurs Sénégalais et dénoncé des injustices coloniales, à travers des œuvres exposées dans le cadre de la Biennale de Dakar.
L ’artiste plasticien Fodé Kamara présente une œuvre résolument engagée. En revisitant des symboles coloniaux comme l’image du tirailleur sénégalais et les publicités du célèbre chocolat Banania, il questionne les stéréotypes raciaux et rend hommage à la mémoire des tirailleurs, souvent relégués à l’oubli ou réduits à des clichés. Fodé Kamara, scénographe et peintre de renom, n’a jamais cessé de s’interroger sur les injustices héritées de la colonisation. « Mon engagement a commencé en 1985, à Paris, lorsque j’ai découvert une publicité de Banania. Le tirailleur y était caricaturé avec des traits exagérés et un slogan dévalorisant. J’ai décidé d’utiliser cette image pour la détourner et interpeller les consciences », explique l’artiste. Cette démarche l’a conduit à produire une série d’œuvres autour de cette icône controversée.
AU CŒUR DE L’ŒUVRE
Les tirailleurs, soldats africains enrôlés dans l’armée coloniale française, sont au cœur de sa réflexion. À travers ses peintures, Kamara leur rend hommage, mettant en lumière leur bravoure tout en dénonçant les injustices qu’ils ont subies : « Ils ont été des héros oubliés, moqués, souvent exploités. Mon travail, c’est un devoir de mémoire pour réveiller les consciences africaines », précise-t-il. À la Biennale, Kamara expose une vingtaine de tableaux, dont certains titrés Parcours ou Émitaï, inspirés de figures littéraires et historiques. « La mémoire est essentielle pour comprendre nos luttes. Les œuvres présentées ici sont une révolte visuelle et poétique contre la déshumanisation des Noirs », explique l’artiste, qui intègre également des influences littéraires comme les poèmes de Senghor ou de David Diop. Au-delà de la peinture, Kamara a également marqué la Biennale par ses talents de scénographe. Depuis 2006, il a orchestré les expositions, créant des espaces où l’histoire et l’art se rencontrent. « La Biennale est un moment crucial pour confronter nos récits à ceux du monde, et c’est un honneur d’y contribuer », affirme-t-il.
Pour Fodé Kamara, l’art est un combat, une arme contre l’oubli et la marginalisation. À travers ses œuvres exposées à la Biennale, il invite à une réflexion collective sur le passé colonial et l’identité africaine. Son engagement ne s’arrête pas là : « Je continuerai ce devoir de mémoire, car l’Histoire ne doit jamais être oubliée. » Un message puissant qui trouve écho dans les visiteurs, jeunes et moins jeunes, venus nombreux découvrir cet hommage poignant aux tirailleurs et à la résistance culturelle.
IL Y A BEAUCOUP D'INSTITUTS QUI OFFRENT DES PROGRAMMES DE FORMATION DANS LE DOMAINE DU PETROLE ET DU GAZ SANS QU'IL N'Y AIT LE SERIEUX QU'IL FAUT
L’ingénieur et formateur à l’Institut national du pétrole et du gaz (INPG) et Coordonnateur du Programme de formation des techniciens dans les métiers du pétrole et du gaz, Babacar Kébé, revient, dans cet entretien, sur le besoin de formation
L’ingénieur et formateur à l’Institut national du pétrole et du gaz (INPG) et Coordonnateur du Programme de formation des techniciens dans les métiers du pétrole et du gaz, Babacar Kébé, revient, dans cet entretien, sur le besoin de formation dans le secteur des hydrocarbures. Il déplore aussi les enseignements fournis par les privés qui n’ont pas les compétences nécessaires.
Quelles sont les missions de l’INPG ?
L’Institut national du pétrole et du gaz (INPG), créé en 2017 par décret présidentiel, a des missions de formation, de recherches et de régulation dans le métier du pétrole et du gaz. Il constitue un pilier fondamental du contenu local sénégalais. Etant donné que l’État a jugé nécessaire d’anticiper sur la question de la formation, il fallait également, pour le gouvernement, disposer de ressources humaines qualifiées pour prendre en charge toutes les questions liées à la chaîne de valeur du pétrole et du gaz. De la production, au transport et le stockage des hydrocarbures, le raffinage et la commercialisation.
Quelles sont les formations qui y sont dispensées?
Nous avons deux parcours : des formations longue durée et des formations courte durée. Parmi les formations longue durée, il y a le master en ingénierie pétrolière et gazière, qui recrute des étudiants de niveau Baccalauréat plus 5. C’est une formation de 18 mois dont 6 en stage dans des compagnies pétrolières. Ils se spécialisent sur tout ce qui est production pétrolière, ingénieur réservoir, forage, etc. Nous avons également un master en économie et management du pétrole et du gaz, dont la cible intéresse les profils d’administration, de management et de juriste. La spécialisation est de vingt mois. L’Institut propose également un parcours de formation pour des techniciens qui dure normalement deux ans. Des bacheliers sont formés aux métiers du génie électrique, du génie mécanique, du génie process, mais orientés côté oil et gaz. Parce que, comme vous le savez, depuis la création de l’INPG, nous n’avons eu à former que des ingénieurs. Avec l’exploitation pétrolière et gazière, à Sangomar, on a déjà commencé la production du pétrole. Bientôt, ce sera autour du GTA. Et là, le besoin en main-d’œuvre est réel. C’est la raison pour laquelle il a été décidé de mettre en place ce curriculum-là, pour répondre vraiment aux attentes du marché. En plus des parcours longue durée, nous avons aussi des programmes de renforcement de capacité courte durée, tels que les fondamentaux du pétrole et du gaz, l’initiation à la chaîne gazière, etc. Ce sont des modules qui permettent à toutes les administrations intervenant d’une manière ou d’une autre dans le cadre de l’exploitation du pétrole et du gaz, que ce soit pour des contrats, ou des négociations, etc., de disposer au moins des prérequis nécessaires pour pouvoir interagir directement avec les acteurs du pétrole et du gaz.
A part l’INPG, on constate que des formations dans les domaines du pétrole et du gaz sont dispensées par des privés. Ces écoles sont-elles habilitées à le faire ?
Il y a beaucoup d’instituts qui offrent des programmes de formation dans le domaine du pétrole et du gaz sans qu’il n’y ait le sérieux qu’il faut. Le domaine du pétrole et du gaz est un domaine très complexe, mais également un domaine très pointu. Il nécessite une expertise de qualité dont l’INPG aujourd’hui dispose, et que la plupart de ces écoles de formation aujourd’hui ne parviennent pas à avoir.
Notre rôle, n’est pas de bloquer ces écoles de formation, mais c’est de les accompagner, afin de mettre sur le marché des formations de qualité, bénéfiques aux jeunes. Des écoles de formation privées nous ont contactés après avoir mis en place des programmes de formation dans le domaine du pétrole et du gaz. Elles nous ont contactés pour nous demander de venir légaliser ces programmes-là. Or, ce n’est pas la procédure. La procédure, c’est quoi ? C’est qu’avant même de lancer un programme de formation, il faut d’abord en parler, en discuter avec les autorités ou la Direction générale de l’INPG, et puis essayer de voir ensemble dans quelles mesures l’accompagnement pourrait se faire par étapes dans la mise en place du programme de formation, mais également dans le choix des formateurs. Parce qu’il faut aussi des formateurs qualifiés pour dispenser tel ou tel module dans le domaine du pétrole et du gaz, mais également dans le ciblage des profils des étudiants. Quels sont les diplômes ou bien les prérequis qui sont nécessaires pour pouvoir suivre cette formation-là dans de meilleures conditions ? Quelle est la politique qualité qu’il faut définir pour encadrer ce programme-là ? Il y a tous ces aspects-là qu’il est indispensable d’étudier avec ces écoles là pour leur permettre effectivement de dispenser des formations dans les meilleures conditions
Avez-vous quantifié le besoin en main d’œuvre après la mise en service de Sangomar et le démarrage prochain des activités de GTA ?
Ça, nous ne saurons le dire. Peut-être que c’est un cours d’investigation. Dans le cadre de la mise en place de ce programme de formation, nous avons besoin effectivement de ces chiffres pour nous permettre de nous projeter dans le cadre de la formation en nombre de techniciens. D’ailleurs, c’est la raison pour laquelle le Comité de pilotage du Programme de formation des techniciens dans les métiers du pétrole et du gaz a été mis en place, le 27 novembre 2024. On a jugé nécessaire d’associer toutes les entreprises du secteur de l’énergie. L’objet est d’avoir une idée des besoins des entreprises. Pas seulement des entreprises pétrolières, mais de toutes celles qui sont aujourd’hui impliquées dans la chaîne de raffinage. Nous voulons former des techniciens polyvalents. On va commencer à travailler avec ces entreprises. Il y aura très bientôt à Saly, un conclave qui permettra à ces entreprises-là de faire une présentation du bilan des compétences qu’elles ont en entreprise et également des besoins en termes de nombre de techniciens qu’ils auront besoin de recruter. Nous allons travailler en parfaite synergie pour définir ce qu’on appelle une matrice de compétences et qui va être traduite par des modules de formation que nous allons définir pour permettre à ces apprenants d’acquérir ces types de compétences.
Le deuxième défi, c’est le temps. Nous sommes confrontés à un problème de temps. L’objectif est de lancer, à partir du mois d’octobre 2025, les programmes de formation des techniciens dans le métier du pétrole et du gaz pour la première fois. Le projet est matérialisé, les bases sont posées et il ne nous reste qu’à travailler d’arrachepied, pour pouvoir atteindre l’objectif de mettre en place le programme complet, d’ici octobre 2025, pour permettre de former une nouvelle génération de techniciens à partir de 2025.
Les communautés qui vivent à côté des installations déplorent leur non-inclusion dans les plateformes pétrolières et gazières. A l’INPG existe-t-il des formations qui permettront à ces dernières d’intégrer les compagnies ?
Le domaine du pétrole et du gaz, c’est un domaine très serré et complexe. L’État a jugé nécessaire d’anticiper sur la formation parce que les compagnies pétrolières ne peuvent pas, soit au nom du contenu local, soit pour les besoins de l’État du Sénégal, recruter des personnes et les mettre sur ces plateformes-là, avec des risque de mise en danger de la vie. C’est un domaine très sérieux qui nécessite des formations pointues, mais également qui sont couteuses. Par exemple, la formation que nous voulons mettre en place, c’est une formation de techniciens qui sera ouverte à tous les bacheliers du Sénégal, sans exception. Et ils seront choisis sur le mérite. Et nous allons bien entendu tenir compte de la dimension genre, qui est également très importante, parce qu’il faut aussi associer et inclure le maximum de filles dans le cadre de ces programmes de formation-là.
Mais, pour répondre spécifiquement à la question concernant les populations qui sont impactées au niveau de ces zones, nous, ce que nous avons fait, à l’INPG, c’est beaucoup dans la sensibilisation, la conscientisation et la fourniture de maximum d’informations sur les opportunités de formation et d’entreprenariat dans le domaine du pétrole et du gaz. Maintenant, pour le reste, effectivement, ça ressort du domaine de la Responsabilité sociétale d’entreprise (Rse) de ces entreprises.
Le Sénégal n’a pas les ressources humaines nécessaires pour quantifier son potentiel en ressources naturelles. Comment compter vous combler ce déficit ?
L’INPG a formé trois promotions d’ingénieurs. Ils sont à peu près plus de 90. Ces ingénieurs exercent les plus hautes de responsabilité, soit à la société nationale PETROSEN soit dans des compagnies pétrolières. Et ce sont ces ingénieurs qui pratiquent des métiers, et se familiarisent à un transfert de technologies de ces compagnies pétrolières. Ces compétences pourront leur permettre, bien évidemment, au-delà même d’évaluer les ressources pétrolières et gazières, mais également de positionner la société nationale comme opérateur de production de nos blocs. Nous rêvons tous d’un PETROSEN qui devienne un jour opérateur d’un des blocs, que ce soit du pétrole et du gaz au Sénégal.
UN PAS DE DEUX PRÉSIDENTIEL AU QATAR
La poignée de main entre Diomaye et Karim ressemble à "un tango, une danse synonyme d'étreinte et de violence contenue". Une métaphore qui illustre parfaitement l'ambiguïté de cette rencontre où se mêlent intérêts politiques, économiques et judiciaires
(SenePlus) - Dans une chronique satirique publiée dans Jeune Afrique, le dessinateur et éditorialiste Damien Glez décrypte avec ironie la récente rencontre entre le président Bassirou Diomaye Faye et Karim Wade à Doha, la qualifiant de "dernier tango en terre qatarie".
La photo de leur poignée de main, largement diffusée sur les réseaux sociaux le 8 décembre, ressemble selon le chroniqueur à "un tango, une danse synonyme d'étreinte et de violence contenue". Une métaphore qui illustre parfaitement l'ambiguïté de cette rencontre où se mêlent intérêts politiques, économiques et judiciaires.
Comme le souligne Damien Glez, le mystère reste entier sur l'initiateur de ce rendez-vous. "Aucune des parties prenantes n'ayant avoué être à l'initiative du rendez-vous", écrit-il, balayant au passage l'argument d'une simple volonté d'"ouverture" avancée par certains observateurs.
L'éditorialiste met en lumière les enjeux sous-jacents de cette rencontre. D'un côté, Bassirou Diomaye Faye, fort de sa récente victoire aux législatives, pourrait avoir besoin de l'influence de Wade dans "de nombreux dossiers économiques qui concernent la région du Golfe" et notamment dans "la gestion du Fonds stratégique d'investissement qatari pour l'Afrique". De l'autre, Karim Wade, bien que gracié en 2016, reste redevable d'une amende colossale de "138 milliards de F CFA".
La chronique compare également leur relation à un "cha cha cha", fait de "pas en avant et de pas en arrière", rappelant que Wade fils avait soutenu Faye à la présidentielle mais pas aux législatives du 17 novembre. Une valse-hésitation politique que l'entourage présidentiel tente de minimiser en insistant sur la dimension économique de la rencontre.
Selon Jeune Afrique, la présidence sénégalaise préfère d'ailleurs préciser que le chef de l'État n'a pas rencontré "le secrétaire général adjoint du Parti démocratique sénégalais (PDS), mais l'ancien ministre d'État, de la Coopération et des Transports", soulignant ainsi la primauté de l'aspect économique sur le politique.
La rencontre s'est déroulée en marge de la 22e édition du Forum de Doha, où le président sénégalais est venu défendre, selon les sources officielles citées par le chroniqueur, l'image d'un "Sénégal et d'une Afrique décomplexée, jeune, ambitieuse et résolument ouverte au monde". Une vision qui contraste avec le parcours de Karim Wade qui, comme le note avec ironie Damien Glez, "n'incarne plus vraiment la relève" et est "bien plus âgé que le nouveau chef de l'État".
NDIAKHATÉ HANTÉE PAR NGAGNE DIAW
Dans cette localité de la commune de Keur Moussa, région de Thiès, les habitants vivent dans l'angoisse d'une contamination au plomb
En 2008, le quartier Ngagne Diaw, situé à Thiaroye Sur Mer, dans le département de Pikine (Dakar) a été infecté au plomb. D’importantes conséquences environnementales et des morts d’enfants ont été comptabilisées. Des années plus tard, les habitants de Ndiakhaté, dans la commune de Keur Moussa, région de Thiès, craignent vivre la même situation. Appuyés par le Centre de recherches et d’actions sur les droits économiques sociaux et culturels (Cradesc), ils ont rencontré la presse, dans la journée du jeudi 5 décembre, pour étaler leurs griefs.
En face de l’usine, il a ses champs qu’il est obligé de céder. «A cette période de l’année, nous étions en pleine activité champêtre. Mais, tous ceux qui ont des terres ici, ont opté de céder leurs parcelles pour aller ailleurs. On a constaté une perte de nos rendements», dit Mamadou Léye, coordonnateur du Collectif des habitants de Ndiakhaté demandant aux autorités de prendre des mesures pour l’arrêt de la production ou la délocalisation de l’usine.
Mouhamadou Mansour Ciss, membre dudit collectif abonde dans le même sens. «Depuis l'installation de l'usine, nous avons constaté que les avortements sont devenus très fréquents dans la localité. Ensuite, des cas de tuberculose sont enregistrés, les enfants qui tombent malades très souvent», affirme-t-il.
Les activités agricoles et avicoles sont à l’arrêt. «Depuis 2019, pratiquement, il n'y a plus d'activité agricole parce que les effets commencent à se manifester dans la production. On faisait aussi de l’aviculture, mais on a constaté que les poussins ne vivent pas plus de 20 jours. Ils sont contaminés et meurent». Selon les habitants de Ndiakhaté, le ministre de l’Environnement et de la Transition écologique, Daouda Ngom, a été saisi. Il a promis de procéder à l’évaluation nécessaire pour déterminer si les ennuis et autres nuisances décrites par les riverains de l’usine sont imputables au recyclage du plomb.
La position du ministère de l’Environnement sur la question est mitigée. Une Attestation de conformité délivrée à l’entreprise, à la date du 5 février 2020, l’autorise à exercer ses activités. Une copie de ce document mise à notre dispositions, nous renseigne que : «le comité technique s'est réuni les jeudis 22 août et 31 octobre 2019, à Thiès pour l'examen du rapport d'Etude d'impact environnemental et social (EIES) du projet de mise en place d'une unité de recyclage de métaux non ferreux dans la commune de Keur Moussa. Suite à ces rencontres, une séance d'audience publique s'est tenue, le jeudi 28 novembre 2019, à Keur Moussa. Au terme de cette procédure et de la prise en compte des observations issues des rencontres précitées dans le rapport final, j'atteste que le projet de mise en place d'une unité de recyclage de métaux non ferreux dans la commune de Keur Moussa est conforme aux dispositions du Code de l'Environnement relatives aux études d'impact».
Suspendue en décembre 2022, puis autorisée à épuiser ses stocks en trois mois, «l'usine continue de plus belle ses activités»
Mais, à la suite d'une mission d'évaluation du ministère en charge de l’Environnement, le 12 décembre 2022, l'usine a été suspendue après le constat fait du que le décor de la zone de production qui n’était pas conforme à la situation analysée et décrite dans l’Etude d’impact environnemental.
Cependant, quelques mois plus tard, une autorisation de trois mois pour épuisement de stock avait été accordée à l’entreprise, selon Mamadou Salif Sané, responsable du programme au Centre de recherches et d’actions sur les droits économiques sociaux et culturels (Cradesc). Et depuis lors, «l'usine continue de plus belle ses activités», déplore-t-il. Donc l’autorisation de trois mois pour épuiser les stocks perdure encore, deux ans après la décision de suspension de toutes activités de l’usine.
Il dénonce des irrégularités dans l’octroi du permis d’exploitation. «On a constaté beaucoup d'irrégularités dans l'autorisation qui avait été donnée à l'usine. La distanciation de 500 mètres entre l’usine et le cours d’eau n’est pas respectée, il y a la zone des Niayes». Pis, selon Mamadou Salif Sané, concernant la gestion des déchets, «aucune mesure n'a été respectée par l'entrepreneur».
Saisi par la Rédaction de Sud Quotidien, le Centre antipoison du Centre hospitalier national universitaire de Fann (Chu-Fann), dit avoir reçu des plaintes des populations concernant d’éventuels impacts/contaminations qui seraient inhérents aux activés de l’usine. Mais l’hôpital dit n’avoir pas encore réalisé des enquêtes sur la question. Car pour cela, « il faut une autorisation des autorités ».
LES DIFFICULTES PERSISTENT DANS LES UNIVERSITÉS
Malgré l’engagement du ministre de tutelle pour la stabilisation de l’année universitaire, les universités sénégalaises connaissent encore quelques perturbations liées entre autres aux grèves
Malgré l’engagement du ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation pour la stabilisation de l’année universitaire, les universités sénégalaises connaissent encore quelques perturbations liées entre autres aux grèves. Du coup, les défis restent toujours nombreux pour l’atteinte des objectifs.
Depuis quelques années, le calendrier académique des universités sénégalaises est déréglé. On note un chevauchement des années. C’est pourquoi, dès sa prise de fonction, le ministre de d’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Abdourahmane Diouf a fait part de son engagement pour la stabilisation de l’année universitaire. Cela a été suivi par un séminaire de stabilisation de l’année universitaire organisé à Saly et qui a réuni les acteurs-clés de l’enseignement supérieur.
A l’issue des travaux, sept mesures ont été prises dont l’inscription des bacheliers dès le 21 octobre. Toutefois, cet engagement du ministre risque de ne pas être effectif ou du moins pour certains étudiants à cause des problèmes liées à l’insuffisance des budgets alloués aux universités, la nonstabilité des calendriers académiques, les bourses d’étudiants.
A ces causes, s’ajoute la fermeture de l’université Assane Seck de Ziguinchor par son Conseil académique suite à une grève illimitée des étudiants, qui réclamaient l’achèvement des chantiers de 12 amphithéâtres en construction depuis 2015, la réception du pavillon de 1.000 lits et d’un autre restaurant.
Rappelons que le Conseil académique de cette université devrait se rencontrer jeudi prochain pour statuer sur l’annulation ou le maintien de la fermeture des campus social et pédagogique. « Le démarrage de l’année académique dépendait également de la disponibilité des infrastructures. La rentrée académique au Sénégal pour l’année 2024, c’est d’octobre à mars », a expliqué Dr Abdourahmane Diouf lors d’un point de presse tenu vendredi dernier à Saint-Louis. Et de poursuivre, « certains étudiants auront une année académique normale tandis que d’autres ne l’auront pas mais nous sommes encore dans le temps de réalisation de ses engagements ». Le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation a, par ailleurs, fait savoir qu’il a déjà eu à rencontrer « tous les représentants des étudiants et des syndicats des travailleurs bref toutes les parties prenantes des universités pour leur dire qu’on va vers la rentrée académique et toutes les conditions ne sont pas réunies mais essayons de nous serrer la ceinture et de réussir notre rentrée en sachant que le meilleur est à venir ».
S’agissant de la grève des enseignants, Dr Abdourahmane Diouf rassure tout de même. A l’en croire, un programme d’urgence sera mis en place pour satisfaire la demande en ce qui concerne le déficit d’infrastructures.
LE MONDE EST PEUT-ETRE CE QU’IL EST CAR IL EST EN DEFICIT D’ART
Avec une maestria époustouflante, Abdoul Edouard Dia signe un premier majestueux par son caractère transfrontalier, transnational et transgénérationnel. « Hermès T., ou l’ultime secret d’Akhenaton » est un roman de 247 pages (Ed. Baudelaire, 2024)
Avec une maestria époustouflante, Abdoul Edouard Dia signe un premier majestueux par son caractère transfrontalier, transnational et transgénérationnel. « Hermès T., ou l’ultime secret d’Akhenaton » est un roman de 247 pages (Ed. Baudelaire, 2024) qui présente une forte saveur de spiritualité, et du soufisme dans ce qu’il signifie de pureté.
Le livre appelle à la renégociation de son identité et la déconstruction des béates certitudes. Il oriente vers une lecture intelligente et tolérante des religions et suggère de considérer la réelle majesté de Dieu souvent préféré aux temples par ignorance. Banquier international, Dia est un ingénieur diplômé des grandes écoles en France et de Harvard Business School, féru d’histoire, de philosophie et de littérature. Roumain par sa mère, le Sénégalais vivant au Canada et parcourant le monde entretient ici de son propos littéraire.
Parlant littérature, ce roman est écrit avec une grande justesse et un rythme entrainant. Combien de temps ont pris sa structure et sa réflexion ?
Pour dire vrai, je n’ai pas pensé en termes de méthodes d’écriture comme une structure préétablie ou une forme de gros œuvre dans un bâtiment. J’avais une idée globale de ce que je voulais dire, j’ai écrit les dix premières pages comme elles me sont venues.
Les autres pages, quelque part, se sont écrit toutes seules. C’est une aventure extraordinaire que j’ai vécu avec ce premier roman. Ce livre m’est apparu comme une évidence.
En revanche, et peut-être cela tient de ma formation scientifique, chaque fois que j’avançais en arguments ou mentionnais un lieu, c’était toujours un argument ou un lieu réel qui existe, que je connaissais ou vérifiais. C’est comme une démonstration mathématique où chaque avancée est connue et certifiée.
Il y a justement une forte saveur de carnet de route.Avez-vous subi ces endroits que vous énoncez ?
Carnet de route sied parfaitement à ce que j’ai fait. Ce sont des lieux que je n’ai pas tous forcément subis, mais que j’ai aimés. Et j’ai trouvé que dans la trame du livre, ces endroits seyaient parfaitement à ce que j’allais décrire par rapport aux personnages ou aux situations.
En attribuant le Field à Thierno, vous dites un fantasme ou vous corrigiez un impair ?(Rires)
Vous savez, tout mathématicien a ce rêve absolu de la Médaille Field. C’est ma passion, ma formation de départ, et j’ai dû bifurquer dans le monde de la finance. Mais, au fond de moi, c’était un rêve secret. Malheureusement, c’est trop tard pour la Médaille Field parce qu’il faut avoir moins de 40 ans.
S’agit-il réellement d’un roman ?
Je perçois la subtilité, et je répondrais que ce n’est pas un roman autobiographique. Mais il est vrai que les personnages, les lieux et les situations font référence à des entités qui existent. Certains personnages sont des compositions de plusieurs personnages que je connais, d’autres sont des personnes lus ou estimés.
Mais c’est un roman authentique dans le sens où je me suis beaucoup donné. Ce roman me ressemble beaucoup.
Ce n’est pas autobiographique dans le sens chronologique, mais les messages et la saveur qu’il contient renvoie à mon identité.
Il vous définit ?
Je ne dirai pas qu’il me définit, car comme pour chaque humain je suis plus complexe que ce que j’écris. Mais ce roman est sincère, pas totalement de ce que je suis, mais de ce que je pense. C’est un roman assez éclectique, qui parle de plusieurs endroits. C’est un mélange du monde. En cela il me ressemble car de toute ma vie je n’ai fait que voyager. Il parle de sciences, de soufisme, d’ésotérisme, d’histoire, … et ça aussi c’est moi en termes de pensées. Sur le rapport spiritualité et religion, je ne suis pas loin de ce qui est dans ce roman.Vous faites bien d’employer le qualificatif éclectique.
Dans la der, vous rassemblez 4 personnages riches et très différents de leurs systèmes pour porter le message providentiel. Pourquoi ce choix ?
Pour dire que le monde est complexe et multiple. De plus en plus, malgré les avancées technologiques, malgré la super circulation de l’information, les civilisations sont encore plus polarisées. On exige aux gens de se déterminer en race, en communauté, en religion, etc.
Je pense que l’avenir de l’humanité est dans le syncrétisme, que l’être humain est bien plus complexe qu’une seule entité. On ne peut pas demander au métis de se déterminer, il est chacun de son métissage. Il est de partout. La philosophie générale est de dire qu’on peut être plusieurs choses en même, qu’il faut se déconstruire.
Il faut refuser l’obscurantisme, qui est une plaie de l’humanité et gagne de plus en plus de terrain.
Nous n’en sommes pas là parce que cherchant à presque tout caricaturer ou imager, à figer les choses en un aspect ?
Je suis tout à fait d’accord. Je pense d’ailleurs que c’est pour des besoins de simplification. La caricature peut être une indigence spirituelle qui fait qu’on simplifie les choses pour fuit leur complexité.
Et en simplifiant, on omet beaucoup de subtilités qui portent le goût du sujet. Parlant de religion et de science, une de leurs différences fondamentales c’est que les religions sont souvent fondées sur des certitudes or les méthodes scientifiques tiennent en leur recherche de convictions.
C’est différent ! La certitude est une vérité à laquelle on se cramponne, et on refuse ou a peur de la mettre en cause. Car si on la questionne, c’est son équilibre propre qui change, d’où les réactions de violence, etc. Même devant l’évidence, la certitude reste têtue. Or la vérité scientifique est une vérité du moment.
La science accepte de changer cette vérité si une autre vérité supérieure lui est opposée. On pensait que la terre est plate, Galilée soutiendra qu’elle est ronde, et aujourd’hui on sait qu’elle est aplatie aux pôles.
Enfin, je ne mets pas une échelle de valeur entre les deux je constate simplement.Qu’est-ce qui a guidé le choix de la dépositaire et du médiateur, qui est par ailleurs la grande surprise du livre ?Pour plusieurs raisons.
D’abord j’ai voulu du mystère et de la surprise dans le livre. Avec votre question je peux dire que j’ai réussi (Rires). J’ai aussi aimé que ce soit une femme qui soit l’élue, parce que la plupart des philosophies des religions met l’homme au centre. J’ai voulu casser le code, dire que la femme est un Homme aussi. Je ne connais pas de religion révélée où la femme porte le message.
Le fait que la messagère soit la dépositaire de la nature m’a aussi beaucoup interpelé. Je pense que, dans la nature, on peut retrouver ce Dieu dont les hommes se gargarisent. C’est aussi une femme qui vient de rien, qui avait une vie dissolue, que la vie avait rendu endurcie et qui a vaincu.
J’ai préféré ce symbole, pour dire que pour porter un message d’humanité, il n’y a pas qu’une question de connaissance. C’est plus profond que cela.
Justement, parlant écologie, comment l’humain doit habiter l’environnement ou plutôt cohabiter avec cet environnement qu’il a tendance à mépriser ?
C’est un vaste débat. Et les débats sont tellement polarisés qu’on oppose une gestion optimale de la nature avec le besoin de croissance, de développement, de nourriture de la population, etc. C’est un sujet politique, c’est compliqué d’en tirer une réponse nette.
Mais je sais que nous sommes obligés, d’une manière ou d’une autre, à trouver un consensus avec la nature. Parce que la nature, elle se venge toujours. Encore, au fond, la nature n’a pas besoin de l’être humain, mais ce dernier a besoin lui de la nature.
Poussons les choses à leur extrémité : imaginons que l’homme détruise la nature au sens terrestre du terme avec par exemple une bombe atomique pour tout brûler. Ce qui se passera dans quelques siècles, c’est que la nature va se régénérer et l’être humain ne sera plus là. Il y a eu dans l’histoire de la terre cinq extinctions de masse. Il ne restait que 1%, et pourtant la nature est revenue.
L’être humain a besoin de la nature et non l’inverse. La terre existe depuis six milliards d’années, or l’homo sapiens est apparu il y 150 000 ans. La terre est du système solaire dont il est l’une des plus petites planètes.
Le système solaire fait partie d’une galaxie, la voie lactée qui compte des milliards de soleils. La voie lactée elle-même est une galaxie toute petite dans des milliards d’autres galaxies. Tout ceci se trouve dans l’univers visible qui forme 1% de l’univers total. Il faut lire le coran. Il y a à se poser des questions.
Dans le livre, vous sublimez l’art …
On oppose souvent les artistes aux scientifiques. Ces derniers étant considérés comme des gens bien rationnels, avec des choses bien droites bien carrées. Et des artistes, on dit qu’ils vont dans tous les sens. Or, les plus grands scientifiques sont souvent des artistes.
L’un va avec l’autre. L’art est la vision du beau, de l’agréable, de ce qui est bon. Ce qui est beau n’est pas forcément utile. C’est ça l’esthétique. Pour moi, l’art s’adresse aux sens. Je pense d’ailleurs que le monde est ce qu’il est car il est en déficit d’art. On cherche tellement l’utilitaire, tellement le mécanique, qu’on en oublie de nourrir nos sens.
La peinture, la musique, la gastronomie, le spectacle, etc. C’est cela l’art, et c’est nous.
D’autres livres en vue après ce premier ?
Oui. Il y en a que je pense terminer d’ici la fin de l’année.
Un avant-goût ?
Ce sera un livre qui va encore me ressembler. C’est une fiction basée sur des faits réels. C’est de l’hyper-réalité, je dirai. C’est une histoire qui se passe au 14e siècle et qui reliera l’Empire du Mali et la France avec le royaume des Capétiens. C’est toujours ce lien entre les continents.
IL EST ESSENTIEL DE RENFORCER LA VISIBILITE DES INITIATIVES LOCALES EN IA
Ingénieur polytechnicien (X- Paris), spécialisé dans les technologies de l’IA (intelligence artificielle) et leurs algorithmes, Ndiaye Dia est le coordonnateur du Salon des algorithmes et de l’intelligence artificielle (Saltis)
Propos recueillis par Samboudian KAMARA |
Publication 10/12/2024
Ingénieur polytechnicien (X- Paris), spécialisé dans les technologies de l’IA (intelligence artificielle) et leurs algorithmes, Ndiaye Dia est le coordonnateur du Salon des algorithmes et de l’intelligence artificielle (Saltis) dont la troisième édition s’ouvre ce 10 décembre. Il est aussi fondateur de l’Institut des algorithmes du Sénégal. Pendant deux jours, ce forum va réunir un éventail diversifié d’intervenants, comprenant des institutions, des innovateurs, des entrepreneurs, des investisseurs, des chercheurs et des passionnés de technologies. Le thème est : « Recherche et développement en IA : les projets en cours, et réalités des collaborations universités et entreprises ». En matière d’IA le Sénégal dispose d’atouts dont son infrastructure numérique, le super calculateur « Taouey », et surtout son capital humain.
Le Saltis en est à sa troisième édition. Comment jugez-vous l’’état d’exécution de la stratégie nationale de l’IA ?
Vous savez que le Sénégal a officiellement présenté sa stratégie nationale sur l’intelligence artificielle en septembre 2023, marquant une étape significative dans l’adoption de cette technologie révolutionnaire. La stratégie s’articule autour de quatre objectifs fondamentaux : on veut faire de l’IA un catalyseur du développement socio-économique, l’utiliser pour stimuler l’économie, créer des emplois pour les jeunes et renforcer la souveraineté numérique du Sénégal. Nous voulons que cette technologie soit orientée vers l’amélioration des conditions de vie et pour l’atteinte des Objectifs de développement durable.
On entend aussi appliquer cette technologie pour résoudre des problèmes sociaux et environnementaux, contribuant ainsi au bien-être général. Le Sénégal peut se positionner comme un leader régional en la matière d’IA en promouvant la coopération technologique régionale et établir notre pays comme un exemple en Afrique de l’Ouest.
Toutefois, nous devons nous assurer que l’IA est responsable, éthique et digne de confiance. Dans cette perspective, l’idéal est de mettre en place des cadres juridiques et éthiques pour encadrer son utilisation de l’IA.
On doit souligner que le Saltis a joué un rôle fondamental dans l’adoption de cette stratégie en réunissant l’écosystème des acteurs de l’intelligence artificielle pour discuter de la nécessité pour le Sénégal de se doter d’une véritable stratégie et d’en définir les tenants et aboutissants. Cet événement avait servi de plateforme pour des échanges entre les parties prenantes, facilitant ainsi la formulation d’une vision nationale cohérente. Au cours de la conférence en marge du salon, il est prévu de faire le lien entre recherche et innovation.
Quelles collaborations envisager entre universités et entreprises dans le domaine de l’IA ?
Lors de cette troisième édition, les discussions autour du thème « recherche et développement en IA : les projets en cours, et réalités des collaborations universités et entreprises » offriront une occasion précieuse d’explorer les synergies potentielles entre le monde académique et le secteur privé dans le domaine de l’intelligence artificielle.
Les collaborations entre universités et entreprises dans ce domaine offrent une opportunité unique pour allier recherche académique et innovation industrielle. Les projets de recherche appliquée permettent aux universités de travailler en partenariat avec des entreprises pour développer des solutions innovantes répondant à des besoins concrets, favorisant ainsi l’impact social et économique des résultats de recherche. Je pense que les institutions académiques jouent aussi un rôle clé dans le renforcement des compétences en proposant des programmes de formation et de certification adaptés aux exigences du marché, formant des professionnels qualifiés capables de relever les défis technologiques contemporains. L’incubation et le soutien aux startups constituent un autre axe de collaboration, où les universités peuvent fournir des espaces de travail, du mentorat et un soutien financier pour encourager la création de nouvelles entreprises technologiques dans le domaine de l’IA.
Ces initiatives favorisent l’émergence de solutions locales et l’innovation entrepreneuriale. Par ailleurs, l’organisation d’événements, tel que le Saltis, permet de réunir chercheurs, entrepreneurs, ingénieurs et investisseurs pour échanger des idées, créer des synergies et explorer de nouvelles approches collaboratives.
Ces rencontres renforcent les liens entre les différents acteurs de l’écosystème. Enfin, les partenariats entre entreprises locales et internationales ouvrent la voie à l’adaptation de solutions d’intelligence artificielle aux spécificités culturelles, sociales et économiques du Sénégal. Cela contribue à positionner le pays comme un hub technologique régional et à stimuler son développement économique et social.
Comment appréhendez-vous les défis et réalités de l’accès au financement des entreprises investies dans l’IA ? Comment capter une partie des investissements privés alloués à la branche ?
L’accès au financement pour les entreprises investies dans l’intelligence artificielle en Afrique, et particulièrement au Sénégal, représente un défi majeur, mais également une opportunité pour transformer le paysage technologique et économique.
Pour répondre à ces enjeux, il est essentiel de renforcer la visibilité des initiatives locales. Les entreprises doivent être perçues comme des acteurs capables d’apporter des solutions concrètes aux problématiques spécifiques du continent.
En valorisant leurs innovations et leurs impacts, elles peuvent attirer l’attention des investisseurs, tant locaux qu’internationaux. Le développement d’instruments financiers adaptés, comme des fonds dédiés à l’intelligence artificielle, est une piste importante. Ces fonds pourraient bénéficier de financements croisés entre les secteurs public et privé, et inclure des mécanismes d’incitation pour réduire les risques encourus par les investisseurs.
L’implication des institutions publiques, par le biais d’incitations fiscales ou de co-investissements, renforcerait la confiance et dynamiserait les flux financiers vers ce secteur. Les partenariats public-privé constituent également un levier stratégique pour encourager le financement des projets d’IA.
En mettant en commun les ressources technologiques, financières et humaines, ces collaborations peuvent favoriser le développement de solutions innovantes dans des secteurs prioritaires comme la santé, l’agriculture et l’éducation. Une telle approche assure une mutualisation des bénéfices et des risques tout en apportant une réponse directe aux besoins de la population. Enfin, il est crucial d’établir un cadre juridique et institutionnel solide pour créer un environnement de confiance. Un système qui protège les droits des investisseurs, garantit la transparence des transactions et encourage l’innovation par des politiques claires favorise la mobilisation des ressources nécessaires…
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