De partout, poussent comme des champignons d’hivernage, des candidats maires. Une campagne électorale prématurément illégale est lancée avec son cortège de violences. Légitimement, l’électeur sénégalais devrait se poser la question suivante : qu’est-ce qui fait courir autant les politiciens ?
A mon avis, ce n’est ni par patriotisme politique, encore moins pour apporter les changements souhaités dans la gouvernance des territoires. Ces politiciens sont prêts à verser du sang pour mettre la main sur le foncier, détourner le peu de taxes et impôts locaux ou se construire un bouclier politique afin de protéger leurs arrières de délinquants ou prévaricateurs des deniers publics. Dans un tel contexte, il est du devoir de tout patriote de susciter un débat de fond sur l’éternelle problématique du cumul des mandats.
Dans nos pays où peu d’élus se soucient de l’efficacité de l’action publique et de l’éthique de bonne gouvernance, le cumul des mandats et/ou de fonctions politiques est un fléau. Il n’encourage pas la rationalisation et l’efficience des ressources aussi bien humaines que financières d’une nation. Il est aussi un frein au renouvellement positif de la classe dirigeante. Cependant, dans ce registre, même si le Sénégal ne doit pas rougir devant la France où un cumul de cinq mandats électifs est fréquent, notre pays ne peut pas pavoiser devant d’autres nations comme l’Italie.
Dans ce pays, pour être éligible au Parlement, le maire doit démissionner de son mandat six mois avant les élections législatives. C’est parce qu’au pays de Machiavel, le député interfère dans le fonctionnement de l’exécutif sans remettre en cause le principe de la séparation des pouvoirs. Au Sénégal, même si nous sommes dans un régime de séparation des pouvoirs — selon la constitution — le ministre, le maire, le député, le DG ou le PCA restent dans une logique d’Etat-parti. Cette confusion des rôles est un frein à l’émergence d’un Etat démocratique orienté vers l’intérêt général. Avec l’Acte 3 de la décentralisation, l’espoir était permis.
Alors, il devient impératif de modifier la loi N° 96-11 du 22 mars 1996 relative à la limitation du cumul des mandats électifs et de certaines fonctions, afin de tenir compte de la suppression des communes d’arrondissement et du Conseil régional. Mais surtout tenir compte de la communalisation intégrale, de la création du Conseil départemental, des Pôles territoires et du Haut Conseil des Collectivités territoriales dont les membres sont élus pour partie et nommés pour le reste. Il est paradoxal que des ministres et des DG de sociétés nationales continuent à administrer un Conseil départemental, qu’un maire soit député et membre du Parlement panafricain, de la Cedeao ou de l’Uemoa.
A l’Assemblée nationale siègent beaucoup de députés qui cumulent plus de deux mandats électifs. Par ignorance des textes, pour certains, par logique de solidarité partisane, pour d’autres, ces députés cumulards ne sont pas sanctionnés. Seul un audit indépendant pourrait faire la lumière sur ces irrégularités manifestes. Mais au-delà du cumul de mandats et/ou de fonctions qui peut s’admettre dans certains cas, on devrait veiller à ce qu’il n’y ait pas de cumul des salaires, traitements ou d’indemnités mensuellement perçus.
En effet, selon les dispositions de l’article 102 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale, «L’indemnité parlementaire ne peut être cumulée avec aucun traitement ni avec aucune indemnité ayant le caractère d’une rémunération principale (article 4 de l’ordonnance n° 63- 04 du 6 juin 1963).» Au regard de cette loi qui doit être appliquée dans toute sa rigueur, il faut exiger le remboursement au Trésor public des sommes indues. Par exemple, les députés qui cumulent des mandats et/ou des fonctions perçoivent des indemnités ayant le caractère d’une rémunération principale (indemnités parlementaires au Sénégal et à l’étranger, salaire de maire, indemnités mensuelles de représentation dans les conseils d’administration ou de surveillance, etc.)
L’Ofnac a une occasion en or d’enquêter sur l’enrichissement sans cause de ces cumulards. Qui plus est, une concentration de plusieurs mandats et fonctions ne favorise pas la promotion interne au sein des partis politiques. Mieux, le cumul n’assure pas une distribution équitable des rôles dans la mise en œuvre des politiques publiques. Ce qui induit une mauvaise rationalisation des ressources humaines politiques et une inefficacité de l’action publique. Il appartient d’abord aux partis politiques de fixer des limites que leurs dirigeants ne pourraient pas franchir si les textes ne sont pas assez contraignants pour le moment.
Ensuite, il est urgent de légiférer sur la question, à tout le moins prendre des mesures d’ordre administratif pour éviter l’abandon de nos collectivités territoriales par ceux-là qui acceptent des fonctions d’État et qui pensent que le mandat local est une forteresse politique imprenable en cas de limogeage. Pire, c’est le temps qui manque le plus aux élus qui exercent des fonctions étatiques. C’est d’ailleurs pour cette raison que Lionel Jospin n’a jamais voulu admettre de ministre-maire dans son gouvernement quand bien même la législation française admet le cumul des fonctions de ministre et le mandat d’élu local.
Paradoxalement, au Sénégal, il est même courant d’entendre un ministre ou un DG se glorifier d’avoir cédé son salaire de maire au profit de telle ou telle catégorie de sa commune comme si le cumulard avait des droits sur l’intégralité du salaire et des indemnités versés à l’édile local. Qui plus est, avec les absences répétées de leurs élus, les électeurs se sentent toujours trahis par les élites qu’ils ont choisies pour la gestion de leur cité. L’absentéisme est la chose la mieux partagée dans les conseils municipaux qui peinent à réunir leurs membres.
Et pour réconcilier le citoyen et l’homme politique que le premier considère comme un privilégié, un large débat franc et fécond doit s’instaurer sans subjectivisme pour éradiquer un tel fléau et restaurer la crédibilité de l’homme politique dont l’image prend un sacré coup au fur et à mesure que les alternances se succèdent.
Dans un contexte de déclaration de candidatures tous azimuts, le Président Macky Sall, chef de l’Exécutif mais aussi de la Coalition BBY, gagnerait à corriger l’obsolescence de la loi sur le cumul des mandats, d’une part, et à siffler la fin de la récréation dans son camp qui risque d’imploser à cause du choc des ambitions que l’on pourrait éviter en instaurant des garde-fous infranchissables, de l’autre . À défaut d’un arbitrage politique qui s’annonce difficile, l’instauration d’un cadre légal plus contraignant aurait l’avantage de remettre de l’ordre dans ce charivari. Et les investitures n’en seraient que plus aisées.
LE COUT DU DIAGNOSTIC MEDICAL, UN OBSTACLE POUR ACCEDER A LA GRATUITE DE LA CHIMIOTHERAPIE !
Le Gouvernement a rendu gratuite la chimiothérapie pour les malades du cancer. Sauf que beaucoup de malades peinent encore à bénéficier de cette gratuité à cause des obstacles liées à la pose diagnostic
Le Gouvernement a rendu gratuite la chimiothérapie pour les malades du cancer. Sauf que beaucoup de malades peinent encore à bénéficier de cette gratuité à cause des obstacles liées à la pose diagnostic. D’où le cri du coeur de la présidente de l’Association Cancer du Sein Sénégal (AC2S), Mme Mame Diarra Guèye Kébé, qui invite le chef de l’Etat à rendre cette pause aussi gratuite.
Franchement alarmants ! Selon des chiffres de 2018 du Centre international de Recherche des cancers donnés par Dr Tambo Bathily, cancérologue médical en région parisienne, au cours d’une émission sur Tv5 monde, dans le continent africain, 168 00 nouveaux cas de cancer du sein ont été diagnostiqués cette année-là parmi lesquels 74 000 décès.
Dans le même temps, au niveau mondial, 2 millions de cancers du sein étaient enregistrés dont plus de 600 000 décès. La mortalité de cette maladie reste très élevée. Au Sénégal, le cancer du sein est le plus fréquent au niveau des femmes avec environ 1700 cas par an. Mais depuis deux ans maintenant, le Gouvernement a instauré la gratuité de la chimiothérapie pour les femmes souffrant des cancers du sein ou du col de l’utérus. Malheureusement, le retard pris souvent dans la pose diagnostic donne le temps aux tumeurs cancéreuses d’évoluer.
D’où cet appel du secrétaire général de la Ligue sénégalaise contre le cancer, Mansour Niang. «Les femmes ne doivent pas attendre d’avoir des signes pour aller se faire consulter. Il faut, dès l’âge de 20 ans, commencer l’auto examen des seins pour qu’en cas de changement du sein avec des rougeurs, une masse ou des ganglions, pouvoir aller voir son médecin». Une recommandation qui en dit long sur l’importance de prévenir les cancers qui plongent les malades dans des situations hyper stressantes avant, pendant et même après la pose de diagnostic. Une sorte d’inspection, pour ne pas dire d’examen, qui constitue aujourd’hui le noeud de la guerre des patientes cancéreuses et leurs familles contre ce terrible mal tueur. «Quand on soupçonne le cancer dans une personne, on lui demande d’aller faire une mammographie à 30 000 francs.
Après confirmation, elle va devoir faire le scanner à 140 000 francs, puis la biopsie à 25 000 francs et un bilan sanguin qui coûte pas moins de 100 000 francs avant de faire une échographie du coeur». Un montant exorbitant qui frôle les 400 000 francs et qui, selon la présidente de l’Association Cancer du Sein Sénégal, Mme Mame Diarra Guèye Kébé, demeure une barrière pour une meilleure prise en charge des malades du cancer. Or, comme elle le dit, il faut un passage, une sorte de porte d’entrée pour accéder à cette gratuité. C’est ce diagnostic médical pour trouver la maladie que beaucoup de malades du cancer, notamment les femmes pour ce qui est du cancer du sein, n’arrivent pas à franchir. «La bonne dame dont le mari est ouvrier ou mareyeur ou elle qui vend sur une petite table des fruits et légumes, vous pensez qu’elle a 400 000 pour payer cette pose de diagnostic ?
Evidemment, elle n’a pas cette somme et elle ne peut pas se payer ce diagnostic. Le traitement c’est gratuit, d’accord. Mais au début, si la malade n’a rien en poche, mais elle ne pourra jamais y accéder. C’est un gros problème !» soupire la présidente d’AC2S. D’où son cri du coeur à l’endroit des autorités, notamment du président de la République du Sénégal pour que le diagnostic aussi soit gratuit. Or, selon Dr Bathily, ce diagnostic est d’autant plus important dans la prise en charge du cancer du sein qu’»il ne faut pas louper le code. Il faut un diagnostic rapide, tout de suite détecter la maladie et la traiter très tôt. Parce que si on traite très tôt, 9 femmes sur 10 vont être guéries de leur cancer». C’est pour dire que la détection précoce de la maladie peut donner des chances de guérir 90 % des patients (9 malades sur 10).
L’importance de la détection précoce réitérée !
Chaque année, durant tout le mois d’octobre, il y a des campagnes de dépistage du cancer du sein dans le cadre d’une campagne dénommée « Octobre rose » durant laquelle des équipes médicales sont mobilisées. Mais le plus simple, c’est la détection précoce de la maladie par le biais de l’autopalpation du sein pour trouver un nodule, une boule. «Mais attention, toutes les boules ne sont pas des cancers. Ce n’est donc pas la peine de s’alarmer si on en trouve une. Il y a beaucoup de boules qui ne sont pas cancéreuses. Par contre quand celle qu’on trouve est dure, douloureuse et que le sein coule, il faut consulter son médecin», a insisté le médecin selon qui, si on commence par la détection précoce, on fera un grand pas en avant dans la prise en charge des cancers. Cette détection précoce constitue donc la première phase avant la mammographie, le dépistage donc pour détecter «les cancers qui sont indolents, qui ne sont pas visibles» pour qu’ils puissent être diagnostiqués précocement et traités très tôt.
D’après les explications du Dr Bathily, avec les différentes possibilités thérapeutiques, «tout dépend du stade du cancer, et plus la taille du cancer est petite, plus on fait un accès à la chirurgie. Auparavant, on faisait l’ablation totale des seins mais actuellement, avec la radiothérapie, on conserve le sein et on retire juste la boule infectée. Il y a par contre les cancers inflammatoires de plus de 5 centimètres. Avec ces types de cancer, on préfère refroidir le cancer, diminuer l’inflammation avec la chimiothérapie avant de faire l’opération. Mais au stade 4 de la maladie où malheureusement le cancer s’est généralisé, on fait des traiments de confort pour réduire la charge tumorale». Dans tous les cas, il faut noter que la règle principale après une autopalpation des seins, c’est d’ «aller se faire consulter chez un chirurgien gynécologue».
Avec le cancer, d’après le cancérologue médical, «on peut être traité correctement, mais tout est centré dans les grandes villes comme au Sénégal où il y a des centres, mais il reste beaucoup à faire. Il en va de même pour les ressources humaines de qualité qu’il s’agisse des infirmiers, des oncologues, des chirurgiens spécialistes...» explique le cancérologue. Selon Dr Bathily, le cancer est une maladie dont on ne connait pas encore les causes mais qui a des facteurs favorisants qui peuvent être liés à la survenue des règles précocement, à une ménopause tardive chez des femmes qui n’ont jamais accouché, à l’alcool, à l’obésité...
OPPOSITION ET SOCIETE CIVILE DANS LA RUE VENDREDI
Pour protester contre les violences faites aux citoyens et exiger la libération de Guy Marius Sagna
Dakar pourrait renouer ce vendredi avec les grandes manifestations de l’opposition et de la société civile. En effet, une vingtaine de partis de l’opposition et de mouvements de la société civile ont décidé de descendre dans la rue ce vendredi pour dénoncer les violences contre les citoyens et réclamer la libération de l’activiste Guy Marius Sagna.
Aphones depuis quelques temps, l’opposition et la société civile promettent de faire ce vendredi une grande démonstration de force. Une synergie historique. Une partie de l’opposition (ACT, Mouvement Agir, Mouvement Tekki, Coalition Jotna, Grand Parti, République des Valeurs) va se joindre à la société civile (Africa First, Afrikajom Center, Amnesty International, Ataw, Raddho, Jamra, Nittu Deug Valeurs, Urgences Panafricanistes, LCIS, Collectif Noo Lank, SNP Gilets Rouges, Guinaw Rails Debout et GFCV) pour mettre en commun leur volonté de s’opposer «à toute forme d’injustice institutionnelle, acharnement politique et instrumentalisation des forces de sécurité et justice pour réprimer les droits des citoyens ».
Expliquant les raisons de sa colère, ce grand mouvement indique que « depuis quelque temps, nous notons une volonté et des actes d’intimidation et de musèlement qui traduisent clairement une politique de terreur envers des citoyens et organisations qui luttent par l’expression démocratique et pacifique de leurs convictions, à travers des arrestations abusives, violences policières et emprisonnements hâtifs, non justifiés. Cette répression concerne aussi bien des organisations de la société civile qui veulent manifester par des marches en conformité avec l’exercice de leurs droits constitutionnels, que des activistes qui s’expriment par les réseaux sociaux et médias publics pour dénoncer les dysfonctionnements de certaines institutions et services de l’Etat ».
Instrumentalisation à outrance des forces de sécurité
Cette partie de l’opposition et la société civile tient aussi à dénoncer « l’instrumentalisation à outrance des forces de sécurité qui exercent de plus en plus une persécution et une violence inadmissible sur ces acteurs, par des actes d’interpellation et de détentions abusives qui choquent tous les Sénégalais par leur violence inutile, manque de mesure et de civilité. Cette situation perdure et tend à se banaliser de plus en plus. Il faut s’y opposer ». « C’est pourquoi nous venons tirer la sonnette d’alarme pour dire Maintenant, ça suffit.
Le Sénégal n’est ni une dictature ni un régime d’indifférence générale dans lesquels les acteurs doivent assister comme spectateurs à la mise à mort des autres, sans se sentir concernés. Nous sommes tous concernés et victimes lorsque la loi est instrumentalisée contre l’un de nous, injustement. Il est donc temps de mettre fin à cette politique injuste et injustifiée » martèlent ces opposants, ces activistes et membres de la société civile pour expliquer ce qui les pousse à manifester demain vendredi. Si leur manifestation n’est pas interdite par le préfet de Dakar, bien sûr ! Ils ont tenu à rappeler que des dossiers judiciaires d’une gravité extrême sont sur la table des forces de sécurité, du procureur et des juges, dossiers portant sur des affaires très graves de détournements de deniers publics, trafic de passeports, de faux billets, de drogues, etc. sans être traités avec la célérité que requiert leur gravité.
Exigence de la libération de Guy Marius Sagna
Vendredi, ce sera aussi l’occasion pour les marcheurs d’élever la voix pour exiger la libération de Guy Marius Sagna, « mis en prison pour des propos qui ne sont en rien constitutifs d’une diffusion de fausse nouvelle » disent-ils. « Ses propos ne mettent en péril aucune institution, ni la paix sociale ni ne suscitent de troubles d’aucune sorte. Sa libération, ce jeudi, est une exigence venant de toutes nos organisations. Nous élevons aussi notre voix pour demander à ceux-là qui ont commencé leurs meetings politiques, de laisser les organisations de la société civile qui le désirent faire leurs marches par cohérence et surtout respect de leurs droits constitutionnels garantis réitérés par les arrêts de la Cour suprême du 23 mai 2019 » concluent les organisateurs de la manifestation projetée pour demain vendredi à Dakar.
LES LIEUTENANTS DE REWMI, PS ET AFP MUSELÉS PAR LA RÈGLE «MOUTE MBA MOTTE»
Quiconque osera s’opposer aux décisions du chef, fussent-elles les plus « antidémocratiques », se verra indiquer la porte de sortie ! Interpellé par « Le Témoin », le président Aymérou Gningue persiste et signe que Bby n’a encore investi personne
Le comportement boulimique de l’Apr du président Macky Sall dans Benno Bokk Yakkar (Bby) n’est pas sans indisposer les partis alliés. Au-delà des principaux leaders de ces partis comme Idrissa Seck (Rewmi), Mme Aminata Mbengue (Ps) et Moustapha Niasse (Afp), qui ont ravalé leurs ambitions présidentielles en échange de la présidence d’institutions aux gros budgets, leurs « lieutenants », quant à eux, sont muselés et ligotés par la règle « moute mba motte » en cette période d’investitures pour les grandes mairies de Dakar, Fatick, Pikine, Thiès, Saint-Louis etc. Comme quoi, quiconque osera s’opposer aux décisions du chef, fussent-elles les plus « antidémocratiques », se verra indiquer la porte de sortie ! Interpellé par « Le Témoin », le président Aymérou Gningue persiste et signe que Bby n’a encore investi personne !
Dans l’arène politique, les batailles de positionnement, les conflits d’intérêts, les aspirations immédiates et autres ambitions « circonstancielles » surgissent à tout moment ! Au finish, quel que soit le cas de figure, les objectifs recherchés et les agendas cachés par certains suscitent chez d’autres des résistances. D’où les affrontements identitaires, les stratégies personnelles, les mobilisations solitaires et les guéguerres de leadership par tribunes ou presse interposées. Ces situations de troubles et de tensions internes, la grande coalition présidentielle Benno Bokk Yakkar (Bby) est entrain de les vivre en cette période d’investitures pour les élections locales de janvier 2022. Il est vrai qu’en politique, toutes les coalitions, partout dans le monde, sont dominées par le parti au pouvoir. Au Sénégal, l’Alliance pour la République (Apr) du président Macky Sall ne fait pas l’exception !
Par conséquent, la coalition Bby est sous l’autorité du président Macky Sall qui exerce une domination sans partage sur ses composantes tout en assumant ses responsabilités. Pour s’en convaincre, il suffit de rappeler le cas de Déthié Fall, vice-président d’alors du parti Rewmi d’Idrissa Seck. Pour avoir soutenu à l’Assemblée nationale que la vision du président Macky Sall devait quitter Diamniadio pour rejoindre la vallée du fleuve Sénégal, le député Déthié Fall, à l’époque numéro deux de Rewmi, avait été démis de ses fonctions de vice-président par son mentor Idrissa Seck. Si les uns considéraient que la sanction disciplinaire infligée à Déthié Fall était surdimensionnée par rapport à la « faute » — supposer que ça en soit une — commise, d’autres s’en étaient félicités.
En effet, les propos de Déthié Fall relevaient de la pure provocation. Laquelle intervenait dans un contexte d’allégresse suite à la signature d’un traité sucré « Mbourou Ak Sow » entre le président Macky Sall et le leader de Rewmi Idrissa Seck. Cerise sur le gâteau paraphé, la nomination de Ndamal Kadior à la tête du Conseil économique, social et environnemental (Cese). Auparavant, un autre numéro 2 de l’Alliance des forces du progrès (Afp) du président Moustapha Niasse avait, lui aussi, était exclu des rangs des « progressistes » pour avoir violé la règle « moute mba motte » ! Il s’appelle Malick Gackou. Son crime de lèse-majesté, c’était d’être sorti des rangs de Bby et avoir pris position en faveur des meuniers contre les intérêts de l’Etat incarné par le président Macky Sall.
Chut… n’en parlons pas !
Dans ce compagnonnage avec l’Apr dans la coalition Bby, les principaux leaders-alliés (Afp, Ps et Rewmi) n’hésitent pas à stopper net la prétention de leurs seconds couteaux sur le gâteau étatique. Les mises à l’écart de Malick Gakou et de Dethie Fall les ont poussés à créer leurs propres formations politiques respectivement baptisées « Grand Parti » et « Parti Républicain pour le progrès / Disso akk Askan Wi ». Rien que ces deux exemples, sans compter, bien sûr, celui de Khalifa Sall au Parti socialiste, ont révélé à suffisance les difficultés réelles que rencontrent les numéros deux ou dauphins autoproclamés dans les partis alliés à l’Apr au sein de Benno Bokk Yaakar.
Dans cette coalition, en effet, il semblerait strictement interdit d’avoir des ambitions de conquête du pouvoir. Ce sujet est tabou ! Mais au-delà des numéros deux, il y a la meute des seconds couteaux c o m m e Yankhoba Diattara (Rewmi), Alioune Sarr (Afp), Aly Saleh Diop (Rewmi), Pape Sagna Mbaye (Afp), Abdoulaye Wilane (Ps), Mbaye Dione (Afp), Alioune Ndoye (Ps), Serigne Mbaye Thiam (Ps) pour ne citer que ceux-là. Tous ces lieutenants sont aujourd’hui muselés et ligotés par la règle « moute mba motte » en cette période d’investitures pour les élections locales de 2022. Et leurs leaders n’osent même pas défendre leurs ambitions communales c’est-à-dire la conquête des grands hôtels de ville ou la reconquête des mairies d’arrondissement.
Toujours est-il que beaucoup de cadres ou responsables de l’Afp, du Ps et de Rewmi contactés se disent convaincus que nombre d’entre eux risquent de ne pas être investis comme têtes de listes pour les grandes mairies de Dakar, Pikine, Fatick, Thiès, Kaolack, Ziguinchor, Tambacounda, Rufisque, Kédougou, Matam, Podor, Linguère, Guédiawaye, Dakar-Plateau etc. Et pourquoi donc ? « Parce que ces grandes mairies sont devenues la chasse gardée de l’Apr du président Macky Sall bien que nous soyons en coalition avec ce parti dans Bby. C’est regrettable ! » déplore un cadre de Rewmi sous couvert de l’anonymat pour ne faire subir la loi « moute mba motte » (Qui s’oppose à la décision du chef, prend la porte de sortie).
Connu pour ses vérités crues, le président Aymérou Gningue déplore l’agitation de certains « lieutenants » et responsables politiques dont les partis ou mouvements font partie de la coalition Bby. Joint par « Le Témoin » quotidien, le président du groupe parlementaire Bby à l’Assemblée nationale profite de l’occasion pour recadrer ses propres frères et camarades alliés et siffler la fin de la recréation des manipulations. « Depuis un certain temps, on lit dans la presse certains responsables politiques qui se disent investi par leurs populations.
D’autres s’autoproclament candidats dans leurs localités respectives. Heureusement qu’ils ont mis des gants en manipulant certaines informations du genre « Ma population m’a investi… » Ce que je peux vous dire c’est que la conférence des leaders de la coalition Benno Bokk Yakaar (Bby) n’a encore investi personne ! Tous ceux qui parlent ne font que des opérations de charme, histoire de ne pas être oubliés. « Mais ici, il n’est pas question d’oublier ou pas ! » précise le député Apr, président du groupe parlementaire Bby et maire de Médina Dakhar, Aymérou Gningue. Puis, il ajoute « Vous savez, le président Macky Sall a beaucoup de respect et de considération pour ses honorables alliés de Bby. Le moment opportun, la conférence des leaders de Bby va se réunir autour du président Sall pour fixer les critères que chaque candidat doit faire prévaloir pour se faire investir. Et chaque candidat officiellement désigné aura une accréditation d’investiture signée par la conférence des leaders. Même moi, maire de Médina Dakhar, je ne suis pas encore investi. D’ailleurs, je ne sais même pas si je serai investi ou pas ! » fait croire le président Aymérou Gningue.
Pour de nombreux détracteurs, il est pénible de constater qu’accepter le compagnonnage avec Macky Sall rime avec renoncement total ou partiel aux ambitions pour lesquelles les partis politiques ont été créés. Le « moute Mba mote » étant la règle ! Pour les investitures des Locales 2022, les responsables des partis et mouvements alliés de l’Apr peinent à se faire entendre bien qu’ils n’aspirent souvent qu’à des postes de maires dès lors que nombre d’entre eux, faute de base ou de popularité, n’auront aucune chance d’être députés. Ne parlons de ministres…Ou alors de rempiler à la Place Soweto lors de la prochaine législature
GROGNE À L’AMBASSADE DU SÉNÉGAL À WASHINGTON
Dans cette ambassade au pays de l’Oncle Sam, les recrutés locaux et « diplomates » fantômes issus du clientélisme électoral et parental ont pratiquement bousculé voire chassé les diplomates de carrière
L’ambassade du Sénégal à Washington DC (Usa), comme la plupart de nos représentations diplomatiques, croule sous le poids d’un personnel pléthorique. Dans cette ambassade au pays de l’Oncle Sam, les recrutés locaux et « diplomates » fantômes issus du clientélisme électoral et parental ont pratiquement bousculé voire chassé les diplomates de carrière. Une situation qui a fini d’agacer le peu de diplomates et agents de l’Etat restants. Qui parlent à voix basse — et en langage diplomatique ! — de « Washington-Tampi ». Le Témoin » quotidien rapporte…
Au lendemain du scandale financier qui avait éclaboussé le consulat général du Sénégal à Milan, en Italie, le président de la République Macky Sall avait ordonné au ministre des Affaires étrangères ainsi qu’à ceux du Budget et de la Fonction publique d’engager le recensement exhaustif du patrimoine de l’Etat à l’étranger. Le chef de l’Etat avait également demandé, d’après un communiqué du Conseil des ministres, l’audit de la gestion des personnels dans les chancelleries. C’est justement ce que « Le Témoin » n’a eu de cesse de réclamer pendant des années tout en dénonçant la pagaille qui règne à l’ambassade du Sénégal à Washington/Dc (Usa) qui se trouve être la destination privilégiée du clientélisme politique ou parental du régime APR/Benno. Sur les rives du Potomac, la chancellerie de notre ambassade croule sous le poids des recrutés locaux et des diplomates fantômes. Une situation qui a empiré, hélas, depuis l’arrivée de Me Aissata Tall Sall à la tête du ministère des Affaires étrangères. Pour preuve, au niveau de l’ambassade du Sénégal à Washington/Dc, le personnel sénégalais recruté localement a pratiquement chassé tous les diplomates de carrière. Pour mieux comprendre ce dont il s’agit, « Le Témoin » vous fait revisiter le décret n° 2002-21 du 18 Janvier 2002 fixant la durée des affectations des agents de l’Etat à l’étranger. Dans son article premier, il est dit que la durée de séjour des agents affectés dans les ambassades, consulats et autres représentations sénégalaises à l’extérieur est fixée à cinq ans maximum, sans exception. Pour faire respecter ce décret, tous les diplomates et agents affectés à l’ambassade du Sénégal à Washington, par exemple, ont été rappelés au bout de trois (03) ou cinq ans (05). Tous pour fin de séjour.
« Washington-Tampi » !
Pendant ce temps, certains recrutés locaux n’ayant aucune qualification professionnelle ont vu leur contrat prolongé. Passe encore s’ils n’occupaient que de emplois subalternes ! Malheureusement, il se trouve que ces « diplomates » recrutés sur place aux Usa occupent souvent des postes/clés destinés à des diplomates de carrière. L’exemple de Mme B.G « chargée des affaires religieuses » et que nous avions déjà évoqué fait toujours grand bruit à Washington ! Non seulement Son Excellence l’ambassadeur Mansour Elimane Kane lui a taillé ce poste pour consolider son salaire, mais encore son contrat a été prolongé…indéfiniment. Tout aussi heureuse, Mme K. W, charmante secrétaire de direction, dont le contrat a été prolongé. Depuis 2015, cette dame occupe un poste de consul qui devrait dans les normes être occupé par un diplomate de carrière. Ce, compte tenu de la position stratégique de l’ambassade du Sénégal à Washington dans notre dispositif diplomatique. Depuis l’arrivée de Me Aïssata Tall Sall, originaire du même département (Podor) que notre ambassadeur à Washington, le personnel local en provenance de cette partie du Fouta a gonflé. En tout cas, il s’est étoffé d’une demi-douzaine de recrutés locaux « mbimi ». C’est du moins ce que prétendent les diplomates de carrière ! Naturellement, le budget national souffre de façon irrationnelle de cette situation compte tenu de la masse salariale destinée à des gens sans bureau, ni activité. Des gens qui n’ont pour seul mérite d’appartenir à des familles de ministres, de marabouts ou d’autorités politiques. En tout cas dans cette ambassade, le « Washington-Tampi » est l’expression diplomatique la mieux partagée !
L’HOPITAL ALBERT ROYER ALERTE
Les cas de grippe chez les enfants prennent de l’ampleur dans les structures de santé
Les cas de grippe chez les enfants prennent de l’ampleur dans les structures de santé. Au niveau de l’hôpital Albert Royer de Fann, ils sont nombreux qui y arrivent dans une situation de détresse respiratoire qui nécessite un branchement à oxygène. Un phénomène qui indispose des parents et accompagnants de certains patients qui doivent attendre très longtemps avant de se prendre en charge. En point de presse hier, mercredi 13 octobre, les médecins ont tiré la sonnette d’alarme
Les cas de paludisme sont en baisse dans les consultations au même la grippe prend du terrain. Au niveau de l’hôpital d’enfants Albert Royer, plus d’une dizaine arrivent dans les lieux en situation de détresse respiratoire par jour. Ils ont besoin d’être pris en charge dans l’immédiat. Selon le professeur Idrissa Demba Ba, ce phénomène touche les enfants de moins de deux ans. «Depuis une à deux semaines, nous avons beaucoup de cas de grippe chez les enfants mais surtout des cas graves. Ces malades sont prioritaires dans le traitement et ils doivent être pris en charge dans les 10 à 30 minutes» a-til laissé entendre.
Et de poursuivre : «l’hôpital est débordé par les cas grave. Il arrive que deux patients partagent le même lit. Il faut agir vite pour stabiliser l’enfant». Revenant sur la prévention de ces cas, le professeur Ba a recommandé, le lavage des mains avec de l’eau coulante et au savon, le port de masque, mais aussi l’hygiène nasale. Toutefois, il a rassuré que «le taux de mortalité est stable. Avec la flambée des cas, nous n’avons pas encore enregistré de décès. Les pathologies qui sont à l’origine de la grippe virale sont les infections virales, la bronchiolite, diarrhée ou vomissement».
Pour le professeur Aliou Thiongane chef de service d’accueil des urgences (Sau) de l’hôpital Albert Royer, la hausse des cas de grippe ces derniers jours a créé des tensions au sein des accompagnants des malades. «Il y en a certains parents qui ne comprennent pas le fait que les médecins les font attendre pour prendre en charge des malades qui viennent d’arriver. Les interventions peuvent prendre du temps pour les urgences et certains accompagnants s’impatientent». Pour le Pr Thiongane, il y a trois catégories de malades qui sont prises en charge au sein de son service. Les malades urgent dont l’attente ne doit pas dépasser une heure, ceux qui sont non urgent dont le délai d’attente reste indéterminé. Ces derniers peuvent patienter trois heures, une journée et même plus. Et entre les deux, il y a les malades prioritaires.
SEDHIOU, LES 35% D’ABRIS ET LES 394 DEPARTS D’ENSEIGNANTS RISQUENT RETARDER LES ECHEANCES
A l’exemple de toutes les collectivités régionales du Sénégal, Sédhiou se prépare à faire fonctionner ses écoles dès le jour de la rentrée des classes prévue ce jeudi 14 octobre
A l’exemple de toutes les collectivités régionales du Sénégal, Sédhiou se prépare à faire fonctionner ses écoles dès le jour de la rentrée des classes prévue ce jeudi 14 octobre. Ce pari demeure une gageure pour un lot important d’écoles sous abris provisoires. La région en compte 35% et pendant ce temps, 394 enseignants ont quitté la région pour aller servir ailleurs dans le pays au travers du mouvement national. A cela, s’ajoute certaines écoles quoique minimes, qui ne sont pas encore entièrement nettoyées. Du côté de l’inspection d’académie de Sédhiou, des assurances sont données quant à la mise en marche rapide des établissements scolaires en rapport avec les acteurs du système à la base.
La reprise du service était effective le lundi 11 octobre pour l’essentiel des enseignants de la région de Sédhiou. Les différents chefs d’établissement ont tenu une assemblée générale de rentrée dans la matinée ce jour et ont donné les grandes orientations de l’année scolaire. Au lycée Ibou Diallo, le proviseur Mamadou Mané nous a rassurés de la présence à 98% de son personnel et Bernard Bassène celui du lycée de Goudomp qui était tout aussi en pleine séance d’animation de son assemblée de rentrée atteste qu’un seul professeur avait manqué à l’appel et avait justifié son absence, disait il.
Toutefois, cette année, il y a eu beaucoup de départs d’enseignants via le mouvement national. Au préscolaire et à l’élémentaire, 207 enseignants ont quitté et au cycle du moyen et du secondaire 187 sont partis. L’inspecteur d’académie de Sédhiou, Papa Gorgui N’diaye relativise et rassure : «Beaucoup d’enseignants seront affectés dans la région notamment les nouveaux sortants et surtout du lot des 5.000 nouvelles recrues de l’éducation. En milieu rural, les enseignants engrangent plus de points que ceux en service dans les grandes villes. Donc, le cumul de leurs points facilite leur déplacement mais l’Etat prend toujours les dispositions idoines pour les remplacer», a indiqué l’IA de Sédhiou, Papa Gorgui N’diaye.
S’agissant des salles de classe, des efforts sont, certes, consentis par le pouvoir public mais le chemin reste encore long en raison du nombre important des abris provisoires dans la région de Sédhiou. Dans le sous-secteur de la petite enfance, c’est-à-dire le préscolaire, il existe 129 classes en abris provisoires, soit sur les 221 salles d’activité, soit 59,4%. A l’élémentaire, la région de Sédhiou compte 2.590 classes physiques dont 504 abris provisoires soit 19,5% et dans le moyen/secondaire sur les 920 salles de classe, 236 sont en abris provisoires soit 25,7%. Ce qui donne un cumul de 34,86% le taux global des abris provisoires dans la région de Sédhiou.
«IL VAUT MIEUX AVOIR LES ENFANTS DANS LES ABRIS QUE DANS LES RUES»
Le secrétaire général de l’Inspection d’académie de Sédhiou atteste que «la dynamique d’absorption des abris provisoires est bien en cours». «Il y a des projets et programmes qui interviennent dans la région comme le PASEB, le RAB, le programme «zéro abris provisoires» et le PAEBCA. Tous ces programmes ont, soit construit des écoles complètes ou en ont réhabilitées», a-t-il dit. Et Lamine Sylla d’ajouter que face au besoin de plus en plus exprimé de l’obligation des enfants jusqu’à l’âge de 16 ans au moins, le recours aux abris provisoires devient alors impératif. «A chaque fois qu’on résorbe par ci, il y a de nouvelles créations par là et donc, s’il faut mettre en service un collège, on demande à la communauté de contribuer en construction et souvent ce sont des abris provisoires améliorés. Si on attendait qu’on construise pour y mettre nos enfants, évidemment, il y aura beaucoup de localités où les enfants ne seront pas à l’école. Il vaut mieux les avoir dans les abris que dans la rue», dixit Lamine Sylla. La rentrée des classes est prévue ce jeudi 14 octobre pour les élèves. Certaines écoles ne sont pas désherbées les cours comme à Bambaly, d’autres doivent attendre la fin totale de la saison des pluies pour élever leurs salles en abris provisoires au risque de voir l’eau pourrir la paille qui constitue ses matériaux de construction. Mais ici, l’on rassure que l’ouverture des classes est progressive quoique que la volonté de démarrer les enseignements/apprentissages reste toujours actuelle.
UNE RENTRÉE À HAUT RISQUE
En plus de la pandémie de Covid toujours en cours, le retour des classes intervient ce jeudi dans un contexte de crise latente entre enseignants et autorités sur fond de non-respect des engagements. Les germes d'une année scolaire mouvementée ?
Ce début d’année scolaire dont le coup d’envoi va être donné ce jeudi 14 octobre, après la prérentrée des enseignants lundi dernier, est encore une fois marqué par la crise sanitaire même si l’on note une relative accalmie sur le front épidémique depuis quelques jours. Pour éviter que le virus ne joue les trouble-fêtes, un nouveau protocole sanitaire est mis en place dans les établissements scolaires. Néanmoins, la rentrée scolaire risque d’être mouvementée à cause des menaces des syndicats d’enseignants en raison du non-respect des engagements signés.
Les cloches vont sonner ce jeudi 14 octobre dans les écoles. Les élèves reprennent le chemin la recherche du savoir et entament l’année scolaire 2021-2022 qui présente encore plusieurs enjeux. Comme en 2020, il va falloir prendre en compte la dimension covid-19 pour l’accueil des élèves. Sur ce, le retour en classes va donc s'effectuer suivant un protocole sanitaire allégé pour parer à l’éventualité d’une hausse des contaminations, a indiqué le ministère de l’Education nationale. Autre défi de taille pour la rentrée, la vaccination des enseignants.
Lors d’une cérémonie de réception de doses de vaccins anti-covid19 le 13 septembre dernier, le ministre de la Santé et de l’Action Sociale, Abdoulaye Diouf Sarr avait annoncé la stratégie du gouvernement à faire vacciner tous les enseignants et les étudiants. «Nous allons travailler dans une stratégie de ciblage plus affinée, parce que dans la perspective de l’ouverture des classes et la rentrée académique, nous allons faire en sorte que tous les enseignants et les étudiants soient vaccinés avant de rejoindre les classes et les universités», avait déclaré Abdoulaye Diouf Sarr. Cependant, des syndicats d’enseignants étaient montés au créneau pour fustiger cette sortie. Pour cause, le vaccin n’est pas encore OBLIGATOIRE AU SENEGAL.
MENACES DES SYNDICALISTES
La nouvelle année scolaire risque de démarrer avec des remous. Outre le contexte sanitaire, des menaces de grève des enseignants planent déjà. Les syndicats d’enseignants protestent contre le non respect par l’Etat des accords déjà signés. Le Cusems/Authentique a déposé un préavis de grève pour dénoncer «la subversion inacceptable des critères arrêtés pour le recrutement des 5000 enseignants, notamment l’âge et le diplôme professionnel». Son secrétaire général Dame Mbodj a d’ailleurs appelé les enseignants à observer une grève de 48 heures dès le premier jour de la rentrée. La colère se manifeste aussi du côté du Saems. «Il n’y aura pas d’études au mois d’octobre prochain si le gouvernement ne respecte pas le protocole d’accords signé en avril 2018», avertissait le secrétaire général du Saems, Saourou Sène. Ils ne sont pas les seuls à brandir des menaces. L’Union démocratique des enseignants du Sénégal (Uden) et le Syndicat des enseignants du préscolaire et de l’élémentaire (Sepe) ont aussi engagé une bataille. En Conseil des ministres au mois de septembre dernier, le Chef de l’Etat, Macky Sall avait demandé aux «ministres en charge de l’Education Nationale et de la formation professionnelle de prendre toutes les dispositions nécessaires, en vue d’assurer une rentrée scolaire, dans les meilleures conditions». Interpellés sur ce sujet, des syndicalistes faisaient de la reprise du monitoring des accords signés avec le gouvernement l’une des conditions pour une bonne rentrée scolaire.
8700 NOUVEAUX ENSEIGNANTS ET 33 MILLIARDS DE F CFA POUR LA CONSTRUCTION DE SALLES DE CLASSE
Pour cette nouvelle année, le ministre de l’Education Nationale, Mamadou Talla a annoncé le recrutement de 8700 nouveaux enseignants. C’était lors d’un séminaire de préparation de la rentrée scolaire avec les acteurs de l’éducation à Saly. «Le recrutement de 5000 enseignants, en plus du recrutement annuel de 3700 sortants de nos écoles de formation, nous permettra de pallier le déficit en personnel», a-t-il déclaré. Aussi, dira-t-il, l’Etat du Sénégal a engagé un important programme de remplacement des abris provisoires dans le système éducatif. «Nous avons démarré le lot 3 pour un montant de 33 milliards de F CFA, afin de résorber le déficit de 1.528 salles de classe, dans le moyen, compléter les ouvrages annexes, à savoir 1.129 blocs administratifs et 602 blocs d’hygiène dans tous les ordres d’enseignement et des murs de clôture pour un linéaire de 58.000 mètres», a expliqué M. Talla.
EXERCICE DES LIBERTES INDIVIDUELLES EN ETAT DE DROIT, LE SENEGAL, ENCORE A LA TRAINE !
Quand les arrestations systématiques, les mandats de dépôt à outrance, les interdictions méthodiques de manifestations…briment le citoyen lambda
NANDO CABRAL GOMIS, OUSMANE GOUDIABY (STAGIAIRE) et OUSMANE SY (STAGIAIRE) |
Publication 14/10/2021
Alors qu'il se prévaut d’une démocratie dite normée et d'avoir ratifié toutes les grandes conventions en la matière de respect des libertés individuelles, notre pays déroule un arsenal juridique assez répressif voire liberticide. Le climat politique actuel marqué par des arrestations systématiques d’acteurs politiques, d’activistes, de membres de la société civile, l’interdiction méthodique des manifestations citoyennes, les mandats de dépôt à outrance et, à contrario, la mise sous le coude de la justice des dossiers impliquant des proches du régime en place semblent constituer autant d’éléments tendant à remettre en question l’exception dont le Sénégal a toujours fait montre dans le domaine de l’exercice des libertés individuelles.
Un véritable tournant dans l’histoire politique de notre pays. Réputé havre de stabilité démocratique où règne un véritable Etat de droit, cette image du Sénégal construite sur plusieurs années et à coups de beaucoup de sacrifices est de plus en plus remise en cause ces dernières années. Dans la presse ou à travers des manifestations, des citoyens sénégalais élèvent de plus en plus la voix pour décrier des injustices alimentées par une gouvernance à géométrie variable de la part des gouvernants.
Ainsi, sous le régime libéral du président Abdoulaye Wade, la plupart des récriminations concernaient des pratiques de malversation et de détournement de deniers publics très souvent relevés par des rapports de corps de contrôle publics mais non suivis de sanctions des principaux mis en cause du fait de leur lien de proximité avec l’ancien régime. A cela s’ajoutaient également les cas d’accaparement fonciers dont certains avaient alimenté des tensions qui s’étaient soldées par mort d’hommes jamais élucidée par la Justice.
L’avènement du nouveau régime en la faveur du second tour (29 mars) de l’élection présidentielle du 26 février 2012 dernier, avait ainsi suscité beaucoup d’espoir chez bon nombre de Sénégalais. D’autant plus que l’actuel chef de l’Etat avait inscrit sa campagne électorale sous le sceau de la « rupture et d’une gouvernance sobre et vertueuse ». Aujourd’hui, après neuf années de gestion, force est de constater que les fruits n'ont pas tenu la promesse des fleurs. La rupture promue dans la gouvernance des affaires publiques tarde aujourd’hui encore à se concrétiser dans plusieurs domaines. Le Sénégal est toujours en proie à des malversations dans la gestion de ses ressources sans que les auteurs présumés de ces actes ne soient inquiétés.
Depuis l’avènement du nouveau régime, on a l’impression que le Sénégal vit au rythme des scandales dont certains se déroulent sous le regard impuissant ou complice de la justice : affaire des contrats pétroliers et gaziers, affaire des 94 milliards, affaire du fer de la Falémé, affaire des accords de pêche entre le Sénégal et l’Union européenne, affaire des phosphates de Matam pour ne citer que ceux-là. A ces pratiques, s’ajoute également une violation manifeste et de plus en plus exacerbée de l’exercice des libertés individuelles et collectives du fait de l’instrumentalisation par les tenants actuels du pouvoir des leviers de pression de l’Etat pour museler des opposants politiques que le chef de l’Etat s’est engagé lui-même « à réduire à leur plus simple expression ». C’est d’ailleurs dans ce sens que la quasi-totalité des responsables du Parti démocratique sénégalais (Pds) avaient été arrêtés et placés sous mandat de dépôt par l’actuel procureur de la République entre 2012 et 2017.
Aujourd’hui, après avoir réussi la prouesse de placer sur la tête de tous ses plus virulents opposants des dossiers judicaires, le régime en place semble se tourner vers des activistes de la société civile tendant à perturber son sommeil à l’image du leader du mouvement de contestation « Frapp France dégage » et d’autres lanceurs d’alerte. Pendant ce temps, des dossiers mettant en cause ses partisans trempés dans des scandales cités plus haut et des trafics (faux billets de banques et autres passeport diplomatiques) sont mis sous le coude de la justice sans oublier les interdictions à manifester.
De Senghor à Macky Sall, l’actuel chef de l’Etat est le seul à voir ses principaux opposants constamment traqués et condamnés par la justice le plus souvent pour des déclarations politiques pendant que des partisans du régime dont la gestion est épinglée par des rapports de corps de contrôle publics ne sont nullement inquiétés.
Sous leur présidence, Senghor et Abdou Diouf qui avait à plusieurs reprises l’occasion d’envoyer en prison leur principal opposant, Me Abdoulaye Wade, n’ont jamais franchi cette ligne. Arrivé au pouvoir en la faveur de la première alternance démocratique, Me Abdoulaye Wade non plus, nonobstant son engagement, clamé partout lors de la campagne électorale, de traduire son prédécesseur et ses partisans devant la justice pour répondre de leur gestion, a plutôt choisi de proposer et soutenir la candidature du président Diouf à la tête de l’Organisation internationale de la francophonie (Oif).
POINTS DE VUE CROISES
MAEL THIAM, ADMINISTRATEUR DE L'APR ET 1ER VICE-PRESIDENT DU HCCT : «Un Etat de droit, ce n’est pas un Etat où chacun fait ce qu’il veut»
«Le président Macky Sall n’a fait que renforcer l’Etat de droit depuis accession au pouvoir. Maintenant, il faudrait qu’on s’entende d’abord sur la notion de l’Etat de droit. Est-ce s’appeler Guy Marius Sagna dans un Etat de droit peut vous autoriser à poser des actes qui ne sont pas conformes avec la Loi? Je ne pense pas puisque un Etat de droit est un Etat dans lequel on respecte la loi. Il faudrait que tous les Sénégalais le sachent: un état de droit, ce n’est pas un Etat ou chacun fait ce qu’il veut. Autrement, on parlerait d’Etat de non droit. Le droit, c’est l’ensemble des lois votées à l’Assemblée nationale de notre pays et les Conventions internationales ratifiées. Qu’on me dise maintenant qui a été arrêté et qui ne devrait pas l’être selon la Loi? Est-ce qu’au Sénégal, on doit dire, aujourd’hui, il suffit d’être activiste ou d’être politique pour enfreindre la Loi et crier qu’on n’est pas dans un Etat de droit lorsqu’on est interpellé suite à ses actes ? Qu’on me donne des exemples attestant du nonrespect du droit dans ce pays. Depuis son élection, le président de la République a renforcé nos juridictions, l’Assemblée nationale, notre Police nationale et la Gendarmerie sur le plan opérationnel, les droits des citoyens. Je pense également que dans un Etat de droit, il faudrait qu’on ait confiance à nos juridictions. Nous avons une magistrature ou exercent des Sénégalais dont la compétence est reconnue au plan international et qui n’aiment pas le pays moins que nous. Cela dit, nous devons également savoir que le temps de la justice n’est pas le temps des citoyens ni celui des journalistes. Ensuite, je précise que le cas de trafics des passeports diplomatiques est totalement différent de l’affaire Ousmane Sonko et de la caisse d’avance de la mairie de Dakar… Je pense donc qu’il n’y a pas lieu d’ameuter les populations, il faudrait qu’on sache raison garder. Nous sommes bien dans un Etat de droit où tous les cas sont élucidés. Ensuite, il faut savoir que le temps de la justice n’est pas celui des citoyens encore moins des politiciens ou des journalistes».
SADIKH NIASS, SG RADDHO : : «Une démocratie, ce n’est pas seulement les règles, mais une pratique»
«La politique de deux poids-deux mesures en matière de justice n’est pas normale. Nous dénonçons cela. Il faut mettre tout le monde au même pied d’égalité en matière de justice. La justice doit être équitable et traiter tous les citoyens avec la même rigueur. Ça, c’est un premier constat. Le deuxième, c’est qu’aussi, nous sommes contre ce qu’on appelle des mandats de dépôt tous azimuts. C’est-à-dire le fait de les décerner comme ça de manière fréquente, automatique, même pour des délits mineurs. Parce qu’il y a des délits mineurs qui ne méritent qu’on envoie des personnes en détention. Donc pour nous, la liberté doit être la règle et la détention l’exception et non pas le contraire. Le troisième constat maintenant pour l’affaire des députés, je ne veux pas les lier. Je ne veux pas faire de commentaire alors que la justice suit son cours. On a appris l’ouverture de la session parlementaire le 14 octobre prochain, et il y a une demande du ministre de la Justice sur la table de l’Assemblée nationale pour lever l’immunité parlementaire de ces derniers. Nous suivons de près cette affaire et nous espérons que ces députés vont répondre devant la justice. Et qu’une enquête vraiment sérieuse se fera. C’est vraiment une chose regrettable le fait de ne pas donner le respect qu’il faut à nos passeports diplomatiques, c’est un document de l’Etat et ça va ternir l’image de marque de notre pays. Donc, nous demandons que justice se fasse et toutes les personnes qui sont incriminées puissent répondre devant la justice. Une démocratie ce n’est pas seulement les règles mais une pratique. Le respect des libertés est nécessaire dans une démocratie ».
THIERNO BOCOUM, PRESIDENT DU MOUVEMENT AGIR : «Nos autorités se basent sur les dispositions de la loi pour faire enfermer… »
«Notre arsenal juridique n’est pas différent de celui des autres pays. Non ! Il n’y a pas de différences. Seulement, nos autorités se basent sur les dispositions de la loi pour faire enfermer des activistes de plus en plus. C’est dans ce sens que j’estime que l'arrestation de Guy Marius Sagna est un recul démocratique. C'est une forme d'intimidation de l'activisme ou des activistes au Sénégal. Nous pensons que des personnes comme Guy Marius Sagna font de «l'activisme saint » ; c'est-à-dire tout simplement qu'ils sont dans des combats de principe et ils le font à visage découvert. Nous pensons donc que des personnes comme lui doivent être protégées. Mais, c’est dommage que cela ne soit pas le cas. La preuve, sur la question dont il a été convoqué, on se rencontre que la personne incriminée n'a même pas porté plainte. Mieux, aujourd'hui, une plainte de Guy Marius Sagna dort dans les tiroirs de la gendarmerie et n'est pas encore instruite. Ce qui renforce la thèse d’une politique de deux poids-deux mesures; chose inadmissible dans un pays qui se réclame Etat de droit. Car, au même moment, d'autres plaintes sont rapidement instruites et à qui on attribue des suites judiciaires ; donc il y a une politique de deux poids-deux mesures face au contribuable Sénégal et c’est inaccessible. Par ailleurs, nous pensons que les différentes interdictions à manifester sont totalement contraires aux dispositions de la Constitution et violent totalement la Constitution puisqu’au même moment, on voit le parti au pouvoir et ses partisans dans le régime organiser des manifestations, des meetings, des rencontres. C'est quand même inacceptable qu’aujourd’hui, on puisse refuser à des citoyens sénégalais le droit de marcher; c'est le cas récemment avec la demande de Nio lank qui a été refusée par le préfet. Nous pensons fondamentalement que le droit de manifester est un droit constitutionnel inaltérable; et que les autorités doivent se donner les moyens d'encadrer les marches et non de les réprimer. Concernant la question des députés cités dans cette affaire de trafic de passeport diplomatique, je pense qu’il s'agit pour le moment d'accusation et tout le monde doit bénéficier de la présomption d’innocence; Mais, s'il s'avère qu'ils sont effectivement mêlés à cette affaire, il faut qu'une sanction se fasse ; d'abord que leur immunité parlementaire soit levée. Déjà, il y a une demande sur la table de l'Assemblée nationale; Il faut que une sanction sévère soit faite contenue de leur statut et à la limite même leur imposer des circonstances aggravantes; parce que c'est inadmissible qu'un député s’adonne à des pratiques de trafic de passeports diplomatiques, c'est inacceptable dans un pays comme le Sénégal. Donc, nous pensons que cet acte doit être sévèrement puni, s’il est prouvé dans le cadre d'un procès équitable ».
Par Alassane THIAM
MACRON /JEUNESSE AFRICAINE, UNE RENCONTRE «BIZARROIDE»
En acceptant d’être présents à ce sommet, les africains montrent que les liens avec l’ancien pays colonisateur demeurent incontournables
J ’avoue que l’écriture de cette chronique me semble difficile car, Achille Mbembé, historien et leader charismatique en Afrique, a accepté la proposition du chef d’Etat français Emmanuel Macron, de réfléchir sur «un regard neuf sur la relation entre la France et l’Afrique pour offrir un nouveau cadre de réflexion et d’actions aux nouvelles générations», sachant que le porte-drapeau de la cause africaine n’a toujours pas été tendre avec la France.
Cette situation troublante me met dans l’impossibilité manifeste d’apprécier sereinement ce rendez-vous inattendu. Ce sommet de Montpellier est étonnant et détonant. Cette rencontre avec la jeunesse africaine et la diaspora peut être considérée comme une humiliation des chefs d’Etat africains. Nous pouvons dire qu’elle légitime le besoin de la présence française en Afrique, bien que certains intervenants aient fustigé le rôle de la France dans ce continent. Les discours des jeunes étaient très contradictoires.
En effet, on a pu entendre que la France doit soutenir le régime guinéen qui vient de s’installer par un coup d’Etat, et en même temps, qu’elle ne doit pas intervenir dans les affaires africaines, notamment soutenir des régimes dictatoriaux. Cela signifie qu’un débat entre africains s’impose. Mais je pense qu’il sera difficile de conclure sur un accord car les intérêts des pays divergent.
Le paradoxe, c’est qu’en acceptant d’être présents à ce sommet, les africains montrent que les liens avec l’ancien pays colonisateur demeurent incontournables. Il s’engage encore à être le bailleur de fonds pour ces jeunes qui crient très fort leurs besoins de liberté et de reconnaissance. Notons que ce moment a permis à la jeunesse africaine d’avoir un temps de défouloir et une tribune pour dénoncer la France et les chefs d’Etat africains qui ont fait l’unanimité contre eux. Ce qui semble étrange, c’est qu’aucun chef d’Etat africain n’a dénoncé cette rencontre improbable qui annonce, peut -être, la fin de l’impunité de beaucoup de présidents en place.
Le soutien financier promis à la jeunesse africaine pose encore la question de l’indépendance de l’Afrique. J’ai envie de dire : «De quoi, il se mêle». Macron, réputé pour son tempérament d’homme qui ne fuit jamais les questions difficiles a été bien servi. Les prises de position, parfois radicales et sans gants de certains jeunes ont montré les limites de ce dispositif. J’avoue que je ne connais pas les objectifs réels et spécifiques de ce sommet incroyable. Il faut prendre le temps de digérer cet évènement unique et suivre régulièrement ses réelles retombées. En tout cas, tout me semble flou. Comme disait une élue du Nord de la France : «Quand il y a du flou, il y a un loup». Nous pouvons cependant, constater qu’entre l’Afrique et la France, c’est toujours : «Je t’aime, moi non plus».