SADIO MANÉ PORTE BIEN SON COSTUME DE SAPEUR-POMPIER DANS LA TANIÈRE
L’attaquant n’a jamais autant mérité son costume de leader technique de l’équipe nationale que lors de ces éliminatoires de la Coupe du monde 2022 pendant lesquelles il a contribué à la qualification des Lions aux barrages
L’attaquant sénégalais Sadio Mané n’a jamais autant mérité son costume de leader technique de l’équipe nationale que lors de ces éliminatoires de la Coupe du monde 2022 pendant lesquelles il a contribué à la qualification des Lions aux barrages.
Du match contre le Togo (2-0) à la double confrontation contre la Namibie (deux fois 3-1), en passant par la rencontre contre le Congo (3-1), l’attaquant de Liverpool (élite anglaise) a marqué ou a fait marquer.
Contre les Eperviers, l’ancien pensionnaire de Génération Foot a montré la voie en ouvrant la marque, tandis que face au Congo, il est allé chercher le penalty pour conforter le succès des Lions à Brazzaville.
Contre la Namibie à Thiès, il a porté l’estocade avant d’aller servir à Soweto (Afrique du Sud) deux caviars à Famara Diédhiou pour l’ouverture et la clôture du score à l’Orlando stadium.
A 29 ans, il est en pleine possession de ses moyens et n’hésite pas à porter le costume de sapeur-pompier en club et de plus en plus en sélection nationale.
Et comment peut-il en être autrement pour l’enfant de Bambaly qui a nanti sa localité de naissance d’un hôpital, d’un lycée moderne en attendant d’autres infrastructures nécessaires pour améliorer les conditions de vie de ses concitoyens ?
Le FC Metz (élite française), son premier club en Europe, n’arrête d’ailleurs pas de chanter ses louanges. Mané lui a évité de tomber dans la dèche, en ‘’le sauvant de graves soucis financiers’’, selon le quotidien sportif français l’Equipe dans son édition de ce mercredi.
‘’Le 31 août 2012, il y a un trou béant dans les caisses d’un FCM traumatisé, relégué pour la première fois de sa longue histoire au troisième niveau (National). Mais à quelques minutes de la clôture du mercato, Mané a été vendu in extrémis pour 4 millions d’euros (2.620.571.463 francs) au RB Salzburg (Autriche)’’, rappelle le quotidien spécialisé.
Sadio Mané venait de prendre part aux Jeux olympiques de Londres en 2012 et beaucoup d’observateurs avaient crié alors au scandale quand son agent (Thierno Seydi) l’avait amené en Autriche.
Le président du FC Metz, Bernard Serin, toujours cité par l’Equipe, rappelle : ‘’On avait aussi cédé Kalidou Koulibaly pour 1,7 millions d’euros (1.113.742.872) à Genk (Belgique)’’.
‘’Au vu de la perte sèche des droits-télé et de certaines subventions, vendre était la seule solution pour que l’actionnaire (lui-même) ne mette la main à la poche’’, indique le président Serin cité par le même journal.
Au gré des transferts ultérieurs de Mané à Southampton (Angleterre) en 2014 et à Liverpool en 2016, Metz a touché 400.000 euros (262.057.146 francs) d’indemnités de formation, ajoute l’Equipe. ‘’Avec celui à Salzbourg, Génération Foot a perçu au total 800000 euros (524.114.292 francs)’’, souligne encore le journal.
Et c’est pourquoi depuis 20 ans, le FC Metz fructifie son partenariat avec l’académie sénégalaise de Génération Foot, permettant l’éclosion en Ligue 1 et en Europe de joueurs, comme Sadio Mané, Habib Diallo, Ismaila Sarr et depuis peu, Pape Matar Sarr. Ces joueurs sont appelés régulièrement en sélection nationale.
LE SÉNÉGAL EN QUÊTE DE SOUVERAINETÉ PHARMACEUTIQUE
Le pays compte sept unités de production de médicaments, dont une est en cours de relance. Mais les obstacles au développement sont nombreux
Le Monde Afrique |
Théa Ollivier |
Publication 13/10/2021
Devant les bâtiments abandonnés de l’usine Médis, une douzaine d’anciens salariés se protègent de la chaleur à l’ombre d’un grand arbre. Ils partagent le thé, lisent le journal, discutent. Faute de mieux. A Thiaroye, en banlieue de Dakar, la seule usine pharmaceutique du Sénégal est à l’arrêt depuis le 15 janvier 2020. L’Etat s’est engagé à investir 5,5 milliards de francs CFA (8,4 millions d’euros) pour relancer le site et entrer au capital de Médis. Mais les discussions piétinent et les ouvriers se languissent.
Certains, comme « M. Diagne », ont travaillé plus de vingt ans entre ces murs désormais rongés par les herbes. Privé de salaire et de couverture maladie, l’ancien opérateur de production aligne « dix-neuf mois d’arriérés de loyer et ne [peut] plus payer l’école de [ses] trois enfants ». Ali*, qui a exercé comme conducteur de machine pendant vingt-deux ans, en est à peu près au même point. « Un huissier est venu chez moi pour m’expulser car je n’ai pas versé mon loyer depuis des mois. Mais je n’ai même pas de quoi payer un transporteur pour sortir mes bagages », lance-t-il, le regard anxieux.
Pourtant, la relance de l’usine pharmaceutique a été plusieurs fois discutée en conseil des ministres. Le site, a souligné le président Macky Sall, est indispensable pour atteindre une « souveraineté durable du Sénégal sur certains médicaments, produits et équipements de première nécessité ». Une liste de molécules considérées comme prioritaires – comme le paracétamol, le fer ou les produits utilisés dans la lutte contre le Covid-19 – est en train d’être validée par le gouvernement. Avec un objectif : satisfaire, grâce à la production locale, 50 % des besoins nationaux en médicaments d’ici à 2035.
« Mauvaise gouvernance »
Mais le pays en est encore très loin. Depuis l’arrêt de l’usine Médis, 96 % des médicaments et traitements sont importés, contre 90 % avant la fermeture du site, selon le docteur Abdoulakhat Mangane, conseiller auprès du ministère de la santé. Une dépendance vis-à-vis de l’étranger qui s’est fait particulièrement sentir au plus fort de la crise sanitaire du Covid-19. Quelques produits ont connu des ruptures de stocks épisodiques, comme le phénobarbital (antiépileptique) ou les antidiarrhéiques. Pour les produits de lutte contre le Covid-19, le Sénégal a pu compter sur une solidarité internationale sans laquelle d’autres ruptures auraient pu s’ajouter.
Créée en 1973 sous le premier président sénégalais, Léopold Sédar Senghor, le site, d’abord public, a été tour à tour racheté par Rhône-Poulenc, Aventis, Sanofi et dernièrement Médis Tunisie. Après trois ans d’activité, il a fermé ses portes pour « difficultés financières », selon les maigres explications fournies par Médis à ses employés. « Nous avons fustigé une mauvaise gestion et une mauvaise gouvernance. Nous avons négocié, quitte à perdre des avantages. Mais la direction a refusé et a cessé l’activité sans respecter la procédure », regrette Médoune Diop, porte-parole des délégués du personnel.
Mirabelle Mayack est allemande d’origine Africaine. Vivant en Allemagne depuis bien d’années déjà, elle fait objet de stigmatisation aussi bien en Afrique qu’en Allemagne. Ses origines ne lui facilitent toujours pas la vie.
Mirabelle Mayack est allemande d’origine Africaine. Vivant en Allemagne depuis bien d’années déjà, elle fait objet de stigmatisation aussi bien en Afrique qu’en Allemagne. Ses origines ne lui facilitent toujours pas la vie.
Mirabelle Mayack est la directrice générale d’African Investment Day, cabinet de diligences raisonnables Afrique francophone. De mère allemande et d’un père camerounais, Mirabelle est une métisse. Malgré son niveau et son rang social, elle n’est pas toujours bien appréciée pour ses origines. Trop blanche en Afrique, trop noire en Allemagne, elle est victime de commentaires parfois trop négatifs et sévères.
La métisse est membre du CDU partie de Angel Merckel. Elle entend porter la voix de ces métisses marginalisés pour la reconnaissance de la diaspora.
Dans cette vidéo de la BBC Afrique, Mirabelle Mayack parle de son combat.
FRANCHIR LES PORTES DE L’UNIVERSITÉ, C’EST FRANCHIR LES PORTES DE LA DIFFICULTÉ
Ballotté entre les obligations sociales et le chemin de la connaissance, l’étudiant est au carrefour des incertitudes. La seule certitude qu’il possède, c’est d’être dans le doute, dans le commencement d’une voie mouvementée
Ballotté entre les obligations sociales et le chemin de la connaissance, l’étudiant est au carrefour des incertitudes. La seule certitude qu’il possède, c’est d’être dans le doute, dans le commencement d’une voie mouvementée.
Ainsi, il n’est rien d’autre que son propre espoir, il ne tire sa valeur et sa personnalité que dans la réalisation de son espoir. Comment réussir à l’université sans perdre trop de temps ? Si telle est la bonne question que se pose chaque étudiant, la réponse de celle-ci est à chercher dans les profondeurs de la frustration, derrière la galerie des difficultés.
L’université étale toujours ses exigences et rejette ceux qui ne s’y conforment pas. Les magnifiques rêves longtemps nourris par la fantaisie se rétrécissent et la froide réalité du terrain finit toujours par pointer son bout de nez. De nos premiers pas à nos derniers repas, nous sommes amenés à nous former et à nous forger sans relâche afin de percer l’apparence bariolée des circonstances. Si l’étudiant se charge de montrer l’intégralité de sa volonté de réussir, il ne doit pas seulement l’énoncer, mais il doit aussi et surtout interroger les moyens lui permettant d’y arriver. Tous les étudiants qui réussissent comprennent que le succès se trouve de l’autre côté de la misère.
Malheureusement, certains n’arrivent pas à passer de l’autre côté. Et ceux qui n’atteignent pas leurs objectifs sont généralement arrêtés par la frustration. Ils la laissent les empêcher d’agir comme il conviendrait pour réaliser leurs rêves. L’étudiant ne cesse de transcender son effroi pour faire briller son espoir. J’avoue qu’il est besoin d’un long exercice, et d’une méditation souvent réitérée pour s’accoutumer à affronter la réalité estudiantine en face. Il faut être courageux pour être étudiant, mais il faut de la patience pour aller jusqu’au bout de ses rêves car comme disait Hegel, «l’impatience prétend à l’impossible c’est-à-dire l’obtention du but sans les moyens. D’un côté il faut supporter la longueur du chemin car chaque moment est important».
La connaissance est une affaire de patience car le rythme de la pensée doit épouser celui de la vie. Si la réussite est la proie ciblée par tous, il faut refuser de rentrer bredouille, il faut changer autant de fois que possible son angle de tir mais l’objectif doit être atteint. André Gide le disait à sa façon : «Il faut suivre sa pente, mais en montant.» Sur les épaules de l’étudiant, dorme tranquillement l’espoir de sa famille, de sa localité mais également de son pays.
Ainsi, la valeur de l’étudiant se mesure à l’aune de ses ambitions. Il doit déraciner de son esprit toutes les futilités qui s’y étaient pu glisser auparavant pour se concentrer à l’acquisition du savoir. La technique de la chasse nous exige à reconnaître le gibier, à traquer, à poser des pièges, et à tirer. Mais elle ne garantit jamais que la chasse sera bonne. Celle de la boxe enseigne à donner des coups, à les esquiver, à les encaisser. Elle prépare la confrontation mais ne peut promettre toujours la victoire. Il en va de même pour l’art d’étudier. Il aide à vaincre l’ignorance mais ne saurait en garantir la sagesse. Néanmoins, il faut parfois remercier les difficultés de nous avoir rendus si endurants et capables d’une belle endurance.
THIERNO IBRAHIMA NIANG ET COUNA NDAO COUPLE DE LA SAISON
BASKET Couronnement «Roi» et «Reine» pour la saison 2020-2021
Les lauréats de la saison sportive 2020-2021 sont connus depuis hier. Pour le «Roi» de la saison, il s’agit du meneur du Dakar Université Club (Duc), Thierno Ibrahima Niang, alors que la «Reine» est l’Ailière de l’As Ville de Dakar, Couna Ndao, informe un communiqué de la Fédération sénégalaise de basket.
Quant aux révélations, il s’agit de Jean-Jacques Boissy de Sibac, chez les Hommes et de Mame Ciré Fall de Saint-Louis Basket Club (Slbc), du côté des Dames. Le meilleur entraîneur du championnat est revenu à Sir Parfait Adjivon du Duc (Hommes) et Ousmane Diallo de Ville de Dakar (Dames).
Pour le titre de meilleur arbitre, il s’agit de Babacar Guèye, alors que le meilleur commissaire est attribué à El Hadji Mamadou Sarr. La cérémonie de couronnement sera organisée ultérieurement à l’occasion d’une soirée de gala, informe la source.
AXE CENTRAL DES LIONS, AMSATOU FALL PROPOSE L’OUVERTURE D’UN CHANTIER
AVIS D’EXPERT - La mise en place d’un axe central plus complémentaire doit être le nouveau chantier du sélectionneur national Aliou Cissé pour les deux prochains matchs des Lions, a suggéré l’ancien directeur technique
La mise en place d’un axe central plus complémentaire doit être le nouveau chantier du sélectionneur national Aliou Cissé pour les deux prochains matchs des Lions, a suggéré l’ancien directeur technique, Amsatou Fall, estimant que le capitaine Kalidou Koulibaly est moins à l’aise au poste d’axial droit.
«S’il s’agit de défendre en un contre un, il n’y a pas beaucoup de problèmes, mais dans les relances et autres, je l’ai trouvé très fébrile depuis qu’il joue avec Abdou Diallo», a relevé l’ancien Dtn en commentant la qualification du Sénégal aux barrages à deux journées de la fin des éliminatoires de la Coupe du monde 2022.
Entre Diallo et Koulibaly, Amsatou Fall se demande s’il n’y a pas un problème de complémentarité. Ainsi, il a appelé le sélectionneur national, Aliou Cissé, à utiliser les deux derniers matchs pour se rapprocher de son équipe type devant aller défendre les couleurs nationales à la Can 2021 reportée en janvier prochain. «Avec cette qualification, on gagne en sérénité et j’ai l’impression qu’il est tout proche de son équipe type, même si on a noté les absences de Boulaye Dia et Youssouf Sabaly pour raison de blessures», a ajouté Amsatou Fall, qui a aussi assuré l’intérim au poste de sélectionneur national après le limogeage de Lamine Ndiaye en 2008.
Au sujet du chantier défensif, Amsatou Fall est d’avis qu’on pourrait chercher un axial droit et faire jouer Abdou Diallo au poste d’arrière gauche comme au Psg (élite française). «Cela aura le don de mettre de la concurrence et tirer encore plus vers le haut Saliou Ciss qui est en train de monter en puissance dans cette sélection nationale», a commenté l’ancien Dtn.
En attaque aussi, le staff technique peut essayer de jouer avec deux attaquants, a indiqué Amsatou Fall. Selon lui, «Famara Diédhiou et Boulaye Dia sont deux profils différents et ce serait bien de voir ce que ça peut donner en les associant». «C’est heureux d’avoir obtenu la qualification avant terme, ce qui permet d’avoir plus de sérénité pour les prochaines journées», a ajouté l’ancien Dtn, regrettant la baisse de régime constatée lors de la 3e journée à Thiès. «Ce n’est pas acceptable pour une équipe du standing du Sénégal parce que ce temps faible doit être mieux géré», a-t-il dit même si on peut évoquer la chaleur et la qualité de l’adversaire namibien qui a joué son jeu.
Par Yoro DIA
QUAND L’AFRIQUE S’ÉVEILLERA
Pendant qu’on discute du sexe des anges avec le sommet Afrique-France, l’Afrique gagnerait à tirer les leçons de l’exemple chinois, qui a su déjouer les pièges qui plombent le décollage du continent : la rente mémorielle et l’industrie du ressentiment -
«Quand la Chine s’éveillera, le monde tremblera.» C’est le titre d’un livre de Alain Peyrefitte qui a eu un immense succès et qui reprend une citation qu’on prête à Napoléon Bonaparte. La Chine s’est éveillée et le monde tremble. Elle s’est tellement éveillée qu’elle se paie le luxe d’organiser des sommets 17+1, c’est-à-dire, un sommet qui regroupe 17 pays d’Europe plus la Chine. Un sommet qui regroupe un continent et un pays, comme les sommets France-Afrique ou Afrique-France. Comment eston passé du péril jaune à un sommet 17+1. Comment est-on passé des traités inégaux (l’humiliation suprême, où par la politique de la canonnière, la Chine perd sa souveraineté et des pans de son territoire au profit des pays occidentaux et du Japon) aux nouvelles routes de la soie, qui ne sont rien d’autre qu’un projet hégémonique chinois camouflé derrière le symbolisme culturel et historique des voyages de Marco Polo ?
Pendant qu’on discute du sexe des anges avec le sommet Afrique-France (unilatéralisme de la France en éjectant les chefs d’Etat, problème de légitimité de la société civile dépourvue de légitimité démocratique, néo-colonisation…), l’Afrique gagnerait à tirer les leçons de l’exemple chinois, qui a su déjouer les deux pièges qui plombent l’éveil et le décollage du continent, à savoir la «rente mémorielle» et l’industrie du ressentiment. La Chine a été humiliée par les Occidentaux avec les traités inégaux, et le Japon lors de la 2e guerre mondiale. Elle s’est appuyée sur cette «rente mémorielle» (les humiliations étrangères pour un pays qui se prenait pour l’empire du milieu, c’est-à-dire le centre du monde), pour renforcer l’orgueil national, mobiliser les énergies collectives et se lancer dans la bataille du développement.
Il en de même pour le Japon qui a reçu des bombes atomiques, et l’Allemagne complètement détruite en 1945. En Afrique, la rente mémorielle est toujours transformée en industrie du ressentiment par les élites politiques et intellectuelles non pas pour bâtir mais pour déculpabiliser de l’échec du développement plus de 60 ans après les indépendances. Conséquence : depuis les indépendances, les Africains sont toujours devant le mur des lamentations.
Les propos de Macron sur l’Algérie sont certes peu diplomatiques, mais c’est la réalité. Le Fln a libéré l’Algérie (tout à son honneur) pour mieux privatiser l’Etat, faisant de l’Algérie le seul pays où l’armée a son Etat. La même chose est valable pour le Mali toujours en quête d’un sous-traitant pour sa sécurité après 60 ans d’indépendance. Le Qatar a 50 ans, la Guinée équatoriale en a 54, les deux pays sont pétroliers. Si Malabo n’a pas le même train de vie que Doha, ce n’est certainement pas la faute de la colonisation, car les deux pays l’ont été. La différence est simple : le dirigeant arabe a été ambitieux pour son pays alors que l’Equato-guinéen ne l’est que pour lui-même et sa famille. Si Israël s’est appuyé sur la rente mémorielle pour bâtir un Etat et une économie prospères, c’est parce qu’ils n’ont pas perdu de temps devant le mur des lamentations comme nous le faisons en Afrique avec l’esclavage et la colonisation.
Les Etats-Unis ont été des colonies anglaises mais dès l’indépendance, ils ont tourné la page pour bâtir ce qu’est devenu l’empire américain. En Afrique, nous perdons trop de temps sur les débats sur la colonisation et les frontières alors que ce sont les deux phénomènes les plus «universels» de l’histoire du monde. L’exemple de la Chine, qui est passé du péril jaune dans les années 50 à ce que le métro parisien parle français, anglais et chinois montre que le racisme est devenu un phénomène beaucoup plus économique qu’autre chose.
La Chine peut convoquer 17 pays européens, dont la Grèce (le berceau de la civilisation européenne) parce qu’elle est devenue une grande puissance économique. L’Afrique s’éveillera le jour où elle comprendra que le combat est avant tout celui de l’économie et quitter ainsi le mur des lamentations pour transformer les humiliations et frustrations non pas en une industrie du ressentiment, mais en énergie pour se lancer dans la bataille économique comme Dubaï, passé de la pêche aux perles à l’Exposition universelle.
Dans les années 1960, l’Afrique était devant le mur des lamentations du tiers-mondisme en même temps que la Chine. Concomitamment à leurs lamentations sur l’ordre mondial inégal, les Chinois ont transformé leurs humiliations en énergie pour fouetter leur orgueil national, pour passer du tiers-monde au centre du monde alors que l’Afrique s’en est limitée aux lamentations et à l’industrie du ressentiment, qui consiste à toujours chercher des boucs émissaires pour nous déculpabiliser de notre situation actuelle, où les causes endogènes l’emportent amplement car bientôt le temps de nos indépendances va dépasser celui de la colonisation.
Par Ousmane SY
KUMPITAL FUUTA, POUR L’EMERGENCE DE NOUVELLES CONSCIENCES CITOYENNES
Depuis un certain temps, l’Assemblée du Sénégal est secouée par une crise sans précédent. Des députés, très honorables députés, sont cités dans une sordide et nébuleuse affaire de trafic de passeports diplomatiques
Depuis un certain temps, l’Assemblée du Sénégal est secouée par une crise sans précédent. Des députés, très honorables députés, sont cités dans une sordide et nébuleuse affaire de trafic de passeports diplomatiques. Ainsi la réputée chambre de vote, de propositions de lois et surtout de contrôle de l’action de l’exécutif, se trouve encore plus écornée que d’habitude. La réputation de la chambre parlementaire et surtout de celle des sénégalaises et des sénégalais qui l’incarnent est gravement entachée. Une situation qui a servi de prétexte au mouvement citoyen Kumpital Fuuta de se pencher sur cette question de l’Assemblée nationale à travers un débat ouvert sur son groupe Whatsapp. La pertinence des échanges a conduit le mouvement citoyen Kumpital Fuuta à produire ce document
Considérations générales
Une anecdote banale a servi à plusieurs intervenants de présenter le député sénégalais depuis l’indépendance de ce pays. Un Khalife Général d’une confrérie très réputée aurait demandé au Président SENGHOR de prendre un proche sur la liste des députés. Le fin et très intellectuel Président aurait répondu en Wolof « ki menul jang » (il est analphabète). A cette réponse, le khalife aurait rétorqué » menn a taccu » (Il sait applaudir). Il est d’ailleurs courant de lire ou d’entendre cette chambre présentée comme celle : d’applaudissements et d’enregistrements Au-delà de ce qui est anecdotique, rappelons que le pouvoir législatif incarné par l’Assemblée nationale est un des trois piliers d’une République démocratique avec le pouvoir exécutif et celui judiciaire. A ce titre, le député permet de garantir l’équilibre de la République et de contrôler au nom du peuple qui l’a élu toute action gouvernementale pour que soit effectif le gouvernement du peuple pour le peuple par le peuple. L’ineffectivité de ce pouvoir met à mal la bonne gouvernance et fait subir au peuple les caprices de l’exécutif en face duquel le législatif ne devrait fléchir.
Le citoyen sénégalais a consenti à élire 165 honorables députés ; Le citoyen sénégalais a consenti à lui donner un salaire de un à deux millions de francs. Le citoyen sénégalais a consenti à lui octroyer un véhicule et du carburant. Le citoyen sénégalais a consenti à le loger dans un hôtel. Le citoyen sénégalais a consenti à lui procurer une immunité parlementaire. Que de privilèges, que de sacrifices consentis pour permettre à l’honorable député de mener à bien son rôle de parlementaire. Et pourtant Tous ces efforts de rendre le député libre donneraient à peine le résultat escompté. De l’honorabilité à la médiocrité, il n’y aurait alors qu’un pas. Alors se pose la question cruciale du pourquoi ? La réponse à cette question pourrait bien se trouver dans l’analyse des éléments suivants.
Le profil :
Aujourd’hui, il peut paraitre difficile de classer les députés qui siègent à l’Assemblée nationale par un profilage auquel répondraient plus de 80% des parlementaires. Ils sont sénégalais et viennent de formations politiques seraient de toute évidence des critères que tous réuniraient. Voilà deux critères que réunissent 16 millions de sénégalais tous militants ou sympathisants d’un parti politique ou d’un mouvement citoyen. Pouvons-nous tous remplir effectivement cette fonction de parlementaire, à ce juste titre ? La réponse serait certainement bien négative. Chaque période d’investiture est une période de séisme interne à toutes les formations. Tout simplement parce qu’il n’y aurait aucune règle, aucun critère pour choisir un candidat parmi tous les prétendants. Cela illustre fort le manque de rigueur des partis dans le choix des candidats qu’ils vont proposer aux électeurs. Le seul critère est bien celui du bon vouloir du chef de parti. Retranché dans son salon, il serait celui qui décide de qui sera ou ne sera pas sur une liste. Le jeu est tellement faux que les listes sont souvent déposées à quelques minutes de la clôture officielle du dépôt de celles-ci. A la place de la compétence, de l’aptitude et du mérite, le clientélisme et les affinités s’installent.
Le mode d’élection :
Au Sénégal, les parlementaires sont élus sur deux listes : une liste proportionnelle et une liste majoritaire. Pour la liste proportionnelle, les partis se partagent équitablement un quota de députés selon le score obtenu. Sur la liste majoritaire qui concerne la circonscription, le parti arrivé en tête dans les urnes raflent tous les députés mis en jeu quel que soit son score. Les résultats ont montré que c’est toujours la minorité qui gouverne la majorité. Pour illustrer le propos, nous allons nous référer aux dernières législatives. En effet avec moins de 50% du chiffrage exprimé au niveau national, la coalition au pouvoir s’est retrouvée avec plus 80% des députés.
Capacitation
Dans toute entreprise humaine où des ressources interagissent, il y a toujours cet impératif de capacitation afin de doter aux acteurs la formation requise pour mener à bon port leur entreprise. L’Assemblée nationale, surement, ne devrait pas faire exception à cette règle. Mais quand on suit au quotidien les activités, cette capacitation serait tout simplement le parent pauvre dans les priorités de la chambre parlementaire. Recommandations Nous appelons le gouvernement du Sénégal à instaurer un mode d’élection qui garantit que la majorité gouverne la minorité. A ce titre, il serait souhaitable de voir l’introduction d’un scrutin uninominal majoritaire à deux tours dans toutes les circonscriptions. Le député est élu au suffrage universel direct au suffrage uninominal majoritaire à deux tours. Pour être élu, dès le premier tour, il doit obtenir la majorité absolue, c’est-à-dire plus de la moitié des suffrages exprimés. Si aucun candidat n’y parvient, il y a lieu de procéder à un second de scrutin auquel ne peuvent participer que les candidats ayant obtenu au premier tour un nombre de suffrage au moins égal à 12.5% des électeurs inscrits. Pour être élu au second tour, la majorité relative suffirait. A supprimer cette liste nationale ou la réduire davantage pour que les populations elles-mêmes élisent les députés de leur choix dans leur localité respective.
A revoir le mode d’émoluments des députés afin que l’argent ne soit plus le seul intérêt pour concourir à la députation en introduisant jetons de présence. Le député doit être irréprochable du point de vue de sa moralité et de ses qualités humaines et techniques, de ses compétences personnelles et professionnelles. Il doit avoir des convictions solides et un réel ancrage territorial au sein de la circonscription briguée. Le député doit également avoir le sens du devoir, une haute estime de la nation et une envie farouche de faire évoluer le cadre législatif pour améliorer le quotidien de ses administrés. A revoir aussi les missions du député. L’action du député ne se limiterait pas seulement à voter des propositions de lois, il devrait aussi participer à l’élaboration du travail législatif et au contrôle effectif de l’action gouvernementale. Son action serait aussi de déposer des propositions de lois, de soutenir ou non les projets de lois soumis par le Gouvernement, de proposer des amendements visant à faire des modifications sur le ou les textes examiné(s) au besoin.
Rencontrer les administrés de sa circonscription et défendre leurs intérêts au niveau national. Nous appelons ainsi tous les leaders politiques de ce pays qui aspirent à briguer la magistrature suprême de prendre solennellement des engagements sur la question devant le peuple sénégalais. Nous appelons aussi la société civile et tous les mouvements citoyens à faire pression sur l’élite politique pour exiger ce débat qui mènera aux réformes. Enfin nous appelons tous les intellectuels de ce pays à instaurer un débat profond sur cette question afin d’en explorer les pistes les plus prometteuses