IGFM- Les voyageurs en provenance ou à destination du Sénégal ne sont plus soumis aux motifs impérieux qu’ils soient vaccinés ou non.
Selon un document officiel publié sur le site du Quai D’Orsay, le Sénégal est maintenant sur la carte actualisée des pays « verts ». Sont considérés comme pays « verts », les pays dans lesquels aucune circulation active du virus n’est observée et aucun variant préoccupant n’est recensé.
Désormais, les voyageurs en provenance ou à destination d’un pays « vert » comme le Sénégal, qu’ils soient vaccinés ou non, ne sont pas soumis aux mesures contraignantes pour entrer ou sortir du territoire Français. Sont considérés comme pays « verts », les pays dans lesquels aucune circulation active du virus n’est observée et aucun variant préoccupant n’est recensé.
S’agissant, des autres pays sur la liste des pays « verts », il y a des pays de l’espace européen ainsi que Andorre, l'Islande, le Liechtenstein, Monaco, la Norvège, Saint-Marin, la Suisse et le Vatican. A cette liste viennent s’ajouter, l'Australie, l'Arabie Saoudite, le Bahreïn, Brunei, le Canada, le Chili, le Sénégal, la Corée du Sud, les Émirats arabes unis, Hong-Kong, le Japon, la Jordanie, le Koweït, le Liban, la Nouvelle-Zélande, le Qatar, le Rwanda, Singapour, Taïwan, l’Union des Comores, l’Uruguay et le Vanuatu.
Néanmoins, il reste un certains nombres de mesures à respecter,
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«IL EST DÉRANGEANT, IL NOUS TITILLE»
Thomas Sankara, le père de la révolution burkinabé, était un homme de caractère qui n’hésitait pas à dire la vérité qui dérange. François Mitterrand en avait eu pour son compte et il avait réagi face à son hôte. Portrait
Le procès du leader de la révolution burkinabé, Thomas Sankara, assassiné en 1987, à peine ouvert cette semaine, a été reporté au 25 octobre prochain 2021. En prélude à ce procès, France 24 a dressé un portrait de cet homme exceptionnel qui donné la fierté à son pays et à tout un continent par sa volonté de changer les choses. Sa pensée politique, sa manière d’être, sa sobriété, et son authenticité ont été passée en revue dans cette vidéo. Regardez !
VACCIN, L’AFRIQUE DU SUD VEUT PRENDRE SON INDÉPENDANCE
L’Afrique du Sud, qui milite pour un accès équitable aux vaccins anti-Covid, s’est lancée dans la conception d’un premier vaccin africain à ARN messager (ARNm), pour mettre fin à la dépendance du continent vis-à-vis des pays riches.
Le Cap (AFP)- L’Afrique du Sud, qui milite pour un accès équitable aux vaccins anti-Covid, s’est lancée dans la conception d’un premier vaccin africain à ARN messager (ARNm), pour mettre fin à la dépendance du continent vis-à-vis des pays riches.
La technologie innovante de l’ARNm consiste à injecter dans l’organisme des brins d’instructions génétiques qui dictent aux cellules du patient ce qu’il faut fabriquer pour lutter contre la maladie. Le procédé est utilisé par les laboratoires américains Moderna et Pfizer-BioNTech pour leurs vaccins anti-Covid.
Soutenue par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’entreprise sud-africaine de biotechnologie Afrigen, basée au Cap, mène un projet pilote qui fera appel à « l’ingénierie inverse » à partir d’un vaccin déjà existant, pour reconstituer une formule proche du vaccin à ARNm de Moderna.
Les premières doses devraient être prêtes pour des essais cliniques d’ici un an, selon
la directrice d’Afrigen, Petro Terreblanche. Des négociations sont en cours pour obtenir un contrat de licence avec le géant pharmaceutique américain pour la production.
La recherche et le développement dans les installations ultramodernes, qui ont coûté environ 7,5 millions d’euros, ont commencé il y a trois mois.
A ce jour, à peine 5% des Africains éligibles sont entièrement vaccinés. Largement à la traîne par rapport au reste du monde, l’Afrique est fortement dépendante des importations et des dons de doses par les pays riches.
– « Un sosie » –
« L’amère leçon que nous avons tirée de cette pandémie est que l’Afrique est presque entièrement dépendante » des vaccins produits en dehors du continent, a déclaré à l’AFP Richard Mihigo, coordinateur chargé des vaccins à l’OMS Afrique.
Le projet Afrigen vise à y mettre fin en développant localement un vaccin innovant, adapté aux conditions notamment climatiques en Afrique.
« Ce que nous recherchons, c’est un vaccin de deuxième génération », explique Martin
Friede, coordinateur chargé des vaccins pour l’OMS à Genève.
« Nous devons commencer par un sosie de Moderna », poursuit-il. Mais l’idée est de mettre au point un vaccin « plus adaptée aux pays à faible revenu ».
Alors que les vaccins à ARNm existants doivent être stockés à basse température, la formule d’Afrigen ne nécessitera idéalement que peu ou pas de réfrigération.
« L’Afrique doit devenir autonome dans la production de vaccins au cours des 20 prochaines années », estime M. Friede. Une fois la formule mise au point, Afrigen prévoit de former d’autres pays africains à la fabrication du vaccin.
Le sud-africain Biovac, situé dans le même complexe qu’Afrigen, sera le premier à produire le nouveau vaccin à l’échelle commerciale.
– Les brevets –
Créée par l’Unitaid – organisation internationale d’achats de médicaments pour les pays pauvres – la Medicines Patent Pool (MPP), qui négocie des licences de traitements avec les titulaires de brevets, mène les pourparlers avec Moderna.
Avec un peu de chance, « nous pourrions obtenir un accord pour qu’ils ne fassent pas valoir leurs brevets », a déclaré le mois dernier Charles Gore, directeur de la MPP.
Les géants de l’industrie pharmaceutique ont jusqu’ici résisté aux pressions pour lever les brevets sur les vaccins anti-Covid. L’Afrique du Sud et l’Inde en tête ont milité pour une levée temporaire permettant aux pays en manque de doses de produire localement des génériques moins chers.
La semaine dernière, Moderna a annoncé son intention de construire une usine d’ARNm ultramoderne en Afrique, qui produira jusqu’à 500 millions de doses de vaccins par an. Pour l’instant, ni date ni lieu n’ont été précisés.
Le projet Afrigen est financé par l’initiative Covax de l’OMS, pour un accès équitable aux vaccins.
L’Afrique du Sud est officiellement le pays africain le plus touché par la pandémie, avec plus de 2,9 millions de cas et 88.300 décès.
Des doses du vaccin du laboratoire américain Johnson & Johnson sont conditionnées par le géant pharmaceutique Aspen à Gqeberha (est). Et un accord similaire a été passé entre les laboratoires américain Pfizer et sud-Africain Biovac au Cap.
Plusieurs autres projets de production de vaccins anti-Covid en Afrique sont à l’étude, en Algérie, au Maroc, en Égypte, au Nigeria, au Rwanda ou encore au Sénégal.
KEEMTAAN GI – IDIOTIES
Apparemment, on ne semble avoir rien retenu des évènements de mars dernier. Rien sur la destruction des biens. Rien sur les plus de dix morts en plus des blessés. Rien! D’ailleurs, l’enquête diligentée est au point mort. On n’en parle plus. On a tout oublié. L’attaque barbare, hier, sur des militants de Ousmane Sonko à Ziguinchor, juste à l’intérieur de leur permanence , nous parait inacceptable à l’état de notre démocratie. Même si celle –ci se trouve chahutée depuis l’avènement du président Macky Sall , rien ne pourrait expliquer cette violence bête, méchante , idiote et gratuite sur des Sénégalais dont le seul tort est de ne pas être des militants du parti au pouvoir. C’est un précédent très dangereux, surtout que cet acte insensé s’est produit en Casamance , terre qui continue de panser ses blessures , malgré le retour progressif à la paix. En quoi la présence du leader de Pastef/Les patriotes, Ousmane Sonko dérangerait-elle ses adversaires ? Poussant la bêtise jusqu’à les trouver à l’intérieur de leur permanence alors qu’ils étaient en réunion. Et à quelques moins de trois mois des Locales, ces pratiques n’augurent rien de bon. La violence est tellement banalisée sur le champ politique avec l’impunité des nervis que ça ne semble déranger personne. En tout cas, pas les forces de l’ordre qui regardent ces énergumènes semer partout la violence sous le regard complice des autorités. Apparemment, le Sénégal n’a pas besoin de ces méthodes indignes d’un pays de démocratie. Où qu’ils puissent se trouver ceux qui ont semé cette violence doivent être recherchés et punis. Les actes de ces nervis sont restés pendant longtemps impunis voire encouragés. Et le Chef doit élever la voix avant que la chienlit ne s’installe. KACCOOR BI
SESSION UNIQUE DE L’ASSEMBLEE CE JEUDI LA LEVÉE DE L’IMMUNITÉ PARLEMENTAIRE DE EL HADJI MAMADOU SALL ET BOUBACAR BIAYE, UNE QUESTION D’HEURES
Les députés sont convoqués demain en séance plénière avec un ordre du jour intitulé « Session ordinaire unique de l’année 2021-2022 ». Au cours de cette session, ils auront notamment à examiner la loi de finances, c’est-à-dire le budget 2022 déposé à l’Hémicycle par le ministère des Finances et du Budget. Mais le moment le plus attendu ce sera surtout la levée de l’immunité parlementaire des députés El Hadji Mamadou Sall et Boubacar Biaye impliqués dans un trafic de faux passeports diplomatiques qui défraie la chronique depuis quelques semaines. Le principal cerveau présumé de ce trafic est El Hadj Diadji Condé arrêté et jeté en prison. Au moins cinq chefs d’inculpation pèsent sur lui : «association de malfaiteurs, escroquerie, blanchiment de capitaux, faux et usage de faux sur des documents administratifs, faux en écritures publiques authentifiées». Le 22 septembre, l’Assemblée nationale avait indiqué dans un communiqué que les deux députés, à l’occasion d’une rencontre avec le président de l’institution, avaient «accepté, sans hésiter, de répondre à toute convocation des services chargés de la phase de l’enquête préalable, sans attendre la levée de leur immunité parlementaire, lorsque cette mesure sera demandée» par le ministre de la Justice. La machine judiciaire est bloquée l’immunité parlementaire dont bénéficient les deux députés incriminés. Finalement, en début de ce mois d’octobre, le Parquet via le ministre de la Justice a saisi le bureau de l’Assemblée nationale pour la levée de l’immunité parlementaire des députés El Hadj Mamadou Sall et Boubacar Biaye. Les choses devraient alors aller très vite pour permettre que ces parlementaires puissent être entendus par la justice dans cette affaire qui a fini de ternir l’image du Sénégal dans le monde.
BEBE MORT A LA CLINIQUE DE LA MADELEINE LE DIRECTEUR LIBRE, LE PÉDIATRE, L’INFIRMIÈRE ET LA NURSE EN PRISON
Le Directeur de la Clinique de la Madeleine, Mahmoud Aïdibé, le pédiatre Hussein Joubaïly, l’infirmière et la nurse ont passé avant-hier leur première nuit en prison. Ils ont été inculpés par le juge du 8e cabinet à qui le dossier a été confié par le Procureur de la République. Leur responsabilité est engagée suite à la mort du bébé Roya Saleh, samedi dernier, dans des circonstances troubles. Si le Directeur a pu s’en tirer avec un contrôle judiciaire, les autres ont été placés sous mandat de dépôt, selon nos informations. Ils avaient été placés en garde à vue ce lundi vers 17 heures sur ordre du procureur de la République avant d’être déférés au parquet ce mardi. Le commissariat du Plateau avait été saisie d’une plainte déposée par le couple Saleh, parents de la petite Roya. Le Directeur de la Clinique, le pédiatre, l’infirmière et la nurse, impliqués dans cette affaire, avaient été convoqués, dans la journée, dans les locaux du commissariat du Plateau. Ils avaient été entendus distinctement sur ce drame avant d’être confrontés. D’après le papa du bébé de sexe féminin, ni le responsable moral de la clinique, ni le pédiatre en charge du suivi du nourrisson, encore moins l’infirmière de garde au moment de la tragédie n’ont été en mesure de lui expliquer les circonstances du décès. Ce qui révolte davantage le couple. Roya Saleh, née le 7 octobre 2021 à 10H14mn avec un poids de 3,400 kilogrammes et mesurant 52 centimètres, a rendu l’âme au troisième jour suivant sa naissance, le 9 octobre 2021, dans des circonstances qui restent encore à être indéterminées. La petite qui présentait un début de jaunisse (une coloration jaune de la peau et des muqueuses) confirmée par des analyses, avait été placée sous photothérapie (lumière Uv). Le rapport d’autopsie avait conclu à une mort suite à des brûlures étendues sur le corps avec asphyxie secondaire.
MORT DE CHEIKH NIASSE «JUSTICE SERA FAITE» DIT LE MINISTRE DE LA JUSTICE
La mort de Cheikh Niass, alors qu’il était en détention, a ému plus d’un au Sénégal. Le ministre de la Justice, Me Malick Sall, s’est exprimé sur l’affaire ce mardi, en marge d’un atelier. Il a promis à la famille, qui réclame toute la lumière sur la mort de cet immigré, que la procédure sera menée conformément à la loi. « D’abord je présente mes condoléances et celles du chef de l’Etat. Le Sénégal est un pays de Droit. La famille du défunt a un avocat. La procédure sera faite comme il se doit et ils verront. Mais puisque la procédure a été entamée, je suis ministre de la Justice, je ne peux pas m’épancher dessus. Mais que son épouse soit rassurée, sur ce dossier, tout ce qui devra être fait sera fait », a-t-il indiqué. Pour rappel, le codétenu de Cheikh Niasse avait déclaré, face à la presse, que le défunt demandait à avoir ses médicaments puisqu’il ne se sentait pas bien. Mais, qu’il ne pouvait pas en disposer. L’autopsie a révélé une mort liée à la Covid-19 et à une hyperglycémie (une augmentation anormale du taux de glucose dans le sang).
INVITATION DE ME WADE A CONDE LA JUNTE ESQUIVE LA MAIN TENDUE
Il y a quelques semaines, l’ancien président de la République, Me Abdoulaye Wade, se disait prêt à accueillir à Dakar l’ex-chef d’Etat guinéen, Alpha Condé, et lui céder ensuite sa villa sise sur la corniche. « Le Témoin » quotidien est en mesure de vous révéler que le président du Comité national du rassemblement et du développement (Cnrd), le colonel Mamady Doumbouya, a bel et bien lu le message d’invitation de Me Wade dans la presse nationale et internationale. Selon un officier-général très proche du Cnrd, le président Mamady Doumbouya, chef de l’Etat, chef suprême des armées, gardien de la Charte, garant des libertés, supporter n°1 du Syli et libérateur du peuple guinéen a complètement ignoré cette invitation avec élégance et diplomatie « D’ailleurs le jour où le colonel Doumbouya a lu l’information sur son Iphone, il a affiché un léger sourire comme pour esquiver un tel faux débat avec ses collaborateurs que nous sommes. Aussitôt, on est passés à l’essentiel… » a-t-il confié. Ce qui veut dire que, sur la belle invitation de Me Wade, la junte dirigée par le colonel Doumbouya n’a même pas jugé utile de se prononcer. En tout cas, pas pour le moment ! Laisser Alpha Condé à Conakry ou l’exiler vers dans le pays de son choix. Tel est le dilemme auquel est confrontée la junte au pouvoir en Guinée. La majorité des officiers et officiers-généraux du Cnrd préfèrent garder Alpha Condé en résidence surveillée, histoire de l’avoir à l’œil ! Et au besoin le traduire en justice pour qu’il réponde de ses nombreux crimes. Le vieux Alpha Condé, lui-même, s’entête à rester en Guinée. Selon les mêmes sources contactées par « Le Témoin », sa maison familiale sise à Conakry est entrain d’être réhabilitée. Est-ce pour l’y installer en résidence surveillée ? Mystère et boule de gomme…
PRODUCTION DE CIGARETTES MTOA DAKAR FERME SES PORTES
La célèbre usine de fabrication de cigarettes MTOA de Dakar a fermé ses portes, selon Libération. Elle jette dans la rue de nombreux travailleurs qui avaient réussi à bâtir la renommée de l’usine. L’entreprise qui fabrique les cigarettes « Excellence » et « Davidoff » est victime de taxes, surtout les droits d’accise, un impôt indirect perçu sur les consommateurs. L’essentiel du matériel est transféré à Abidjan. Avec un chiffre d’affaires de 20 milliards FCFA en 1996, la MTOA alors détenue à 97 % par Bolloré Technologies, la Seita et la Coralma International, et à 3 % par des Sénégalais, connaissait son ère de gloire. C’est à partir du 30 septembre 2006, avec l’annonce du géant du tabac Philip Morris mettant un terme au partenariat qui le liait à la MTOA, provoquant une perte de 50 % de son chiffre d’affaires, que la descente aux enfers de la société a commencé. Le coup de grâce est arrivé en septembre 2016 avec la nouvelle loi anti-tabac contre laquelle les employés de la MTOA ont manifesté. Celle-ci risquait, d’après eux, de provoquer la fermeture de l’entreprise. Productrice des deux seules marques de cigarettes fabriquées localement et intégralement commercialisées au Sénégal, les marques Excellence et Houston, la société était implantée à Dakar, dans la commune d’arrondissement de Hann Bel-Air.
LA REMISE DES PRIX NOBEL, UNE HUMILIATION ANNUELLE
À quelques rares exceptions exprès, les Africains ne figurent jamais parmi les lauréats scientifiques du prix Nobel. Si le continent ne manque pas de matière grise, il doit investir davantage dans l’éducation et le savoir
Jeune Afrique |
Fouad Laroui |
Publication 12/10/2021
Au moment où vous lirez ces lignes, l’humiliation rituelle, annuelle, aura eu lieu ou aura tout juste commencé. C’est chaque année la même chose. L’automne arrive, puis le mois d’octobre, et nous autres ressortissants des pays arabes, des terres d’Islam ou d’Afrique, nous baissons la tête, nous nous faisons tout petits… Les prix Nobel scientifiques sont proclamés, égrenés plutôt puisque – sadisme supplémentaire – ils ne sont pas tous révélés le même jour. Médecine, physique, chimie, économie (même si ce n’est pas un « vrai » Nobel)… Les récipiendaires sont aussitôt célébrés, fêtés, photographiés sous tous les angles… et pas un ne porte un nom qui ressemble même vaguement aux nôtres. Mamadou, prix Nobel de physique ? Abdallah, chimiste d’élite ? Stuff ! répondent les Suédois, c’est-à-dire : « balivernes! »
Pas moins futés
Et pourtant nous ne manquons pas de matière grise. J’ai participé il y a quelques temps à une réunion de travail à Paris, pour la préparation d’un colloque qui aura lieu du côté de Marrakech en novembre. Autour de la table, cinq Maghrébins : un ancien de Normale Sup, un prof au Collège de France, un brillant double docteur en physique et philosophie, un ingénieur de haut vol et votre serviteur. La conversation volait haut. Nous ne sommes pas moins futés que d’autres. Chaque pays d’Afrique, chaque pays de ce qu’on appelait autrefois le Tiers-Monde peut aligner des cerveaux.
Alors pourquoi ce gouffre béant entre eux et nous ? Il est tout de même stupéfiant que les minuscules Pays-Bas aient obtenu pas moins de dix fois le Nobel de physique (dont deux des trois premiers avec Zeeman et Lorentz), quatre fois celui de chimie (dont le tout-premier en 1901 avec J. H. van’t Hoff), trois fois celui de médecine… et l’Afrique et le monde arabo-musulman, presque rien.
LES AFRICAINS VEULENT RÉPÉTER L'ERREUR COMMISE PAR L'EUROPE EN CALQUANT LEUR PROJET DE MONNAIE UNIQUE SUR L'EURO
Le FMI est une agence du coloniaslisme. Nous n’avons pas de monnaies nationales dans le Sud. Il y a, dans les pays en voie de développement, beaucoup d’illusions sur une politique de crédit offensive - Entretien avec Samir Amin
Le texte ci-dessous est une version éditée d’une interview de Samir Amin (1932-2018) que Ndongo Samba Sylla a menée en préparation de son livre sur le franc CFA coécrit avec la journaliste française Fanny Pigeaud. L’entretien a duré un peu plus d’une heure (une version audio est disponible). Les échanges ont porté principalement sur la proposition de réforme du franc CFA en Afrique de l’Ouest que Samir Amin avait élaborée à la demande du président nigérien Hamani Diori à partir de 19693.
Parmi les sujets connexes abordés dans ce riche entretien : l’expérience du Mali en dehors de la zone franc (1962-1967), le projet d’intégration économique entre le Mali, la Guinée et le Ghana au début des années 1960, les limites de la monnaie unique de la CEDEAO et de l’euro dont elle s’inspire, la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), le rôle jusque-là plutôt passif des intellectuels africains francophones dans la lutte pour l’émancipation économique et monétaire, etc.
Eu égard aux débats actuels sur le franc CFA et l’intégration monétaire en Afrique de l’Ouest, nous pouvons retenir la leçon suivante de Samir Amin : « On ne résout pas les problèmes économiques par des moyens monétaires. On ne résout pas la question des moyens économiques sans disposer de l’outil monétaire. La monnaie n’est pas la clé du problème. C’est un outil. La clé, ce sont les choix en matière de politique économique et sociale. La monnaie est au service de ces choix. Si elle est au service des choix libéraux, c’est autre chose. »
Première partie.
Peux-tu revenir sur le projet de réforme que tu avais soumis à Hamani Diori ?
Hamani Diori connaissait mes écrits au sujet des États africains nouvellement indépendants. Il m’avait invité à échanger avec lui. Sa question a été la suivante : est-ce que la zone CFA [en Afrique de l’Ouest] ne devrait pas et ne pourrait pas être réformée de manière que les États africains puissent avoir une marge leur permettant de contrôler le crédit et de l’orienter vers des activités que nous jugeons plus utiles au développement ?Ma réponse a été : des réformes sont toujours possibles, elles sont presque toujours souhaitables ; aucun système n’est parfait et celui-là bien moins que d’autres. Ce système est un système colonial. Je n’utilise pas ce terme pour être méchant avec les Français. Ce système n’a rien changé à celui qui existait à l’époque coloniale, à savoir que la BCEAO (Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest) est un institut d’émission, mais pas une banque centrale, même si on a changé son nom.
D’un côté, l’institut d’émission émet des CFA uniquement contre des francs, ce qui signifie que le franc CFA n’est rien d’autre que du franc français avec un dessin différent. D’un autre côté, les pays qui utilisent le franc CFA sont totalement intégrés avec l’économie française. Ils ont hérité cela de l’époque coloniale, avec l’installation de banques françaises. La situation demeure, même s’il est aujourd’hui autorisé à d’autres banques de s’installer dans la zone. Mais ce sont pratiquement de grandes banques françaises qui continuent de dominer le paysage bancaire. À l’époque, elles n’avaient pas de succursales africaines et commençaient tout juste à en avoir, comme avec Bicis/BNP. Par conséquent, elles n’ont aucun problème de liquidités parce que si elles en manquent, elles les font venir de leur siège français. Et si elles ont trop de liquidités, elles les envoient en France. Donc, aucune politique de crédit n’est possible, aucune politique nationale de crédit. Et ne pouvoir faire aucune politique n’est pas une bonne chose.Maintenant, attention aux illusions.
On peut faire une bonne politique de crédit ou faire une mauvaise politique de crédit – ai-je dit à Hamani en rigolant. De même qu’on peut faire une bonne politique quand on a un État indépendant, on peut aussi faire une mauvaise politique intérieure ou internationale. Mais vous avez le droit d’être indépendant. Vous l’avez conquis. Vous avez donc le droit de faire la politique que vous voulez, même mauvaise.J’ai aussi fait savoir à Hamani que je suis de ceux qui ne croient pas à l’efficacité prétendue des politiques de crédit que la théorie économique conventionnelle postule. La théorie économique conventionnelle donne aux politiques de crédit une puissance qu’elle n’a pas, à mon avis, dans le capitalisme. Nous sommes dans le capitalisme. Je ne parle pas d’un autre système imaginaire. Parce qu’il n’y a pas une offre et une demande de monnaie indépendantes l’une de l’autre, comme on pourrait imaginer qu’il y en a pour l’offre et la demande de mil ou de bicyclettes. La demande de monnaie crée son offre et c’est la raison pour laquelle le quantitativisme a toujours été scientifiquement sans fondement.
L’économie conventionnelle, pour ne pas dire bourgeoise, est une économie qui cherche à déterminer les prix relatifs des biens les uns par rapport aux autres, en fonction des techniques de production, des équations de production et des équations de la demande, sans monnaie. La monnaie, comme elle existe, doit être introduite. Elle est introduite après coup, sous sa forme la plus bête, c’est-à-dire quantitativiste. Keynes, que l’on considère comme non conventionnel, reste tout à fait conventionnel. Il ajoute simplement une demande particulière : la demande pour la liquidité.Pour Keynes, mieux vaut avoir un bien liquide qu’un bien négociable, comme tous les biens, mais dont le prix est incertain. D’où le prix de la liquidité. Il a donné au taux d’intérêt une raison double.
D’une part, c’est la rémunération du risque de l’investissement et d’autre part, c’est la perte de la préférence pour la liquidité. Mais cela reste une théorie quantitative.Marx a dit et répété que la demande de monnaie est une demande objective. Entre le moment de la production et le moment de la réalisation de leur production, c’est-à-dire celui où ils récupèrent leurs sous, les capitalistes ont besoin de disposer d’un crédit qui leur permette de traverser ce temps. Cette masse calculable, à l’époque, je ne l’avais pas calculée. J’avais juste affirmé dans ma thèse de doctorat en 1957 qu’elle était calculable. Depuis, je l’ai quantifiée dans un modèle très simple, dans La Loi de la valeur4 et surtout dans La Loi de la valeur mondialisée5. On peut donc calculer la masse de crédits nécessaires.Donc, voilà un autre point que j’ai abordé avec Hamani. Je voulais rester sur un langage relativement simple. Hamani n’était pas un économiste.
Quel était et quel est le type de politique de crédit souhaitable ?
Il y a, dans les pays en voie de développement, beaucoup d’illusions sur une politique de crédit offensive,
avec une optique du genre : nous allons affecter les crédits à l’industrialisation, à l’amélioration de la production agricole, à construire des infrastructures, etc. En fait, une politique de crédit doit être véritablement indépendante de la situation de l’économie mondiale. On peut limiter ses effets sur les importations induites en faisant attention à ne pas faire des investissements qui entraînent des importations dépassant nos capacités d’exportation, et qui créent donc un déficit extérieur. On peut également limiter ses effets sur les finances publiques.
Poursuivant, j’ai abordé le cas des pays africains qui ont, semble-t-il, une monnaie nationale, c’est-à-dire une apparence de banque centrale qui s’appelle Banque centrale du Ghana, Banque centrale du Nigeria ou Banque centrale du Kenya, et qui émet une monnaie qui a un nom quelconque et est considérée comme une monnaie nationale. Cette apparence est confortée par le fait que la banque centrale est une institution publique, appartenant à l’État, et qui est théoriquement en relation étroite avec le ministère des Finances, même si son gouverneur a du pouvoir. Mais ce n’est qu’une apparence. Cet aspect était moins visible à l’époque. Il l’est davantage aujourd’hui.
Pourquoi utilises-tu les guillemets quand tu parles des monnaies de ces pays ?
Ces monnaies apparemment nationales fonctionnent dans des pays où les portes sont relativement ouvertes (à l’époque, ce n’était pas tout à fait complètement ouvert) ; avec des banques étrangères qui s’établissent, à l’image des banques anglaises comme la Barclays au Ghana, au Nigeria et au Kenya. Celles-ci sont dans la même situation que les banques françaises en zone franc. Elles peuvent exporter et importer librement. Parfois, il y a des limites : elles doivent déclarer et donner le motif des exportations et des importations, mais on ne les en empêche pas. Et par conséquent, si elles disent « nous avons trop de liquidités ici, nous ne savons pas quoi faire. Nous allons les placer ailleurs », on les laisse faire. Et inversement, si elles n’ont pas assez de liquidités sur place, elles peuvent les trouver en métropole. Par exemple, au Kenya, il peut être rentable pour les banques anglaises de soutenir les éleveurs blancs ou les éleveurs noirs qui veulent améliorer leurs ranchs. Si les liquidités leur font défaut, elles peuvent les importer depuis l’Angleterre.
La situation n’a-t-elle pas évolué depuis lors ?
Aujourd’hui, le Fonds monétaire international (FMI) est ce que j’appelle l’Agence du colonialisme, de l’impérialisme mondial de gestion des monnaies du tiers-monde. Ce n’est rien d’autre. Le FMI ne s’occupe pas des relations entre le dollar, la livre sterling, le deutschemark ou le franc français à l’époque, l’euro aujourd’hui, ou le yen.Ces monnaies sont laissées à la gestion des politiques monétaires de ces pays et à leurs éventuelles négociations entre eux. Ou ces pays se font une guerre monétaire ou ils font la paix monétaire. Ce sont eux qui en décident. Le FMI n’a rien à voir là-dedans. Il ne fait qu’enregistrer leurs décisions. Par contre, concernant les monnaies des pays du Sud, il les gère exactement comme la Banque de France gère le CFA. C’est-à-dire qu’au lieu d’un colonialisme français, il y a un colonialisme général. Et aujourd’hui, le FMI impose l’ouverture totale au motif qu’elle va faire venir les investissements. Ça ne les fait pas venir, sauf pour piller.
Tu veux dire, si je comprends bien, que les pays africains n’ont pas le contrôle de leurs monnaies ?
Oui, nous n’avons pas de monnaies nationales dans le Sud. Nous avons des monnaies coloniales. Est-ce à dire que rien ne peut être fait avant que nous ayons un autre régime politique représentant un autre système que nous appelons socialiste (on l’appellera comme on voudra) ? Dans le cadre d’un tel système, nous aurions une indépendance monétaire, comme nous aurions une indépendance économique et comme nous aurions une indépendance politique. C’est mon opinion. Je l’ai dit à Hamani : c’est ce à quoi nous devrions aspirer, mais nous ne l’aurons pas demain. Je ne suis pas de ceux qui pensent qu’on peut avoir, par une révolution miraculeuse, un pouvoir qui peut assurer tout ça tout de suite. Des réformes sont possibles.
Je lui ai promis d’y réfléchir et de lui envoyer une proposition et une vision sur des réformes possibles.
Quelle a été ta proposition ?
Ma proposition de réforme était fondée d’abord sur la reconnaissance du fait que nous, en zone CFA, ne dépendons pas seulement de la France, mais de l’Europe. Ensuite, nous voulons faciliter et affermir l’intégration intra-africaine, pas seulement des anciennes colonies françaises, d’une part, et des autres, d’autre part, mais des deux, sur une base sous-régionale peut-être, dans une perspective panafricaine. Enfin, nous voulons avoir une marge de politique de crédit dans l’espoir que nous l’utiliserons intelligemment et bien. Nous avons le droit à l’erreur comme les autres. Voilà l’histoire de cette proposition.
À suivre...
par Jean-Claude Djéréké
LE COMBAT DOIT SE MENER EN AFRIQUE
EXCLUSIF SENEPLUS - La France a beau remplacer “Françafrique” par “Afrique-France”, elle a beau effrayer les autorités maliennes ou dénigrer la Russie, elle aura du mal à empêcher l’Afrique de prendre son destin en main
Une dizaine de jeunes africains ont discuté avec Emmanuel Macron, le 8 octobre 2021. Si certaines personnes se réjouissent que ces jeunes aient parlé sans fard au président français, d'autres se posent les questions suivantes : les interlocuteurs de Macron sont-ils représentatifs de la jeunesse africaine de plus en plus consciente des crimes et coups tordus de l’ancienne puissance colonisatrice ? Qui les a mandatés ? Quel est leur pouvoir de décision ? Qui a pris en charge leurs billets d’avion, hébergement et repas ? Savent-ils que la jeunesse chinoise, russe, indienne ou coréenne n’a jamais eu une causerie de ce genre avec un dirigeant britannique, espagnol, portugais ou allemand ?
Je n’empêche personne de rencontrer Macron, de poser fièrement avec lui ou de croire qu’on est devenu important parce qu’on lui a serré la main et mangé avec lui. Mais, que nous soyons jeunes ou moins jeunes, nous devons comprendre une chose : un esclave ne demande pas à son maître de l’affranchir mais se libère lui-même. Ce n’est pas en participant à des rencontres bidon avec tel ou tel dirigeant français que nous allons nous libérer de la France. C’est plutôt en Afrique que nous devons briser le joug de l’occupation et de l’exploitation qui pèse sur nos pays depuis 1960. La jeunesse peut faire beaucoup dans ce combat à condition qu’elle ne se laisse pas tromper par des gens en perte de vitesse, à condition qu’elle se concerte et qu’elle mutualise ses idées et stratégies. La République centrafricaine et le Mali ont commencé à se libérer de la tutelle française, ce qui provoque panique et colère chez les dirigeants français. Consciente que sa présence sur le continent est de plus en plus contestée par la jeunesse africaine, la France espère éteindre le feu en invitant des jeunes triés sur le volet, en proférant menaces et insultes mais c’est peine perdue parce que “le coassement des grenouilles n’empêche pas l’éléphant de boire” (proverbe africain).
La France a beau remplacer “Françafrique” par “Afrique-France”, elle a beau effrayer les autorités maliennes ou dénigrer la Russie, elle aura du mal à empêcher l’Afrique de prendre son destin en main. Les Africains sérieux et lucides n’étaient pas présents à Montpellier parce qu’ils avaient conscience que se rendre à Montpellier, c’est aller à Canossa, que la France ne cèderait pas sur les problèmes de fond (fermeture des bases militaires françaises, disparition du franc CFA, non-immixtion dans les affaires internes) et que cette mascarade “ne servirait qu’à renforcer la domination économique des pays riches et, en particulier, celle de la France sur les pays du continent africain” (CGT).