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27 juin 2025
LÉGALISATION DE L'AVORTEMENT MÉDICALISÉ, UNE PILULE QUI PASSE MAL
Plusieurs organisations de la société civile s’activent pour que l’avortement soit autorisé au Sénégal en cas de viol, d’inceste ou d’atteinte à la vie de la mère. Une initiative contre laquelle d'aucuns s'érigent en boucliers
Julien Mbesse Sène et Aliou Diouf |
Publication 12/10/2021
La légalisation de l’avortement médicalisé continue de susciter des controverses au Sénégal où le débat a été posé depuis les années 70. Les religieux et une partie des Sénégalais soutiennent que l’interruption thérapeutique de la grossesse est contraire à nos réalités socioculturelles. Alors que pour la taskforce qui rappelle le Protocole de Maputo signé par notre pays, il y a mille et une raisons de légaliser l’avortement médicalisé au Sénégal.
Une vieille controverse
La controverse sur l’avortement médicalisé ne laisse pas insensibles les populations. Catégoriques, certains estiment qu’il doit être interdit sous toutes ses formes. D’autres pensent qu’il doit être autorisé dans des cas bien précis.
Le débat sur l’avortement médicalisé refait rage au Sénégal. Plusieurs organisations de la société civile, notamment celles défendant les femmes, s’activent pour que l’avortement soit autorisé au Sénégal en cas de viol, d’inceste ou d’atteinte à la vie de la mère. Face à ces associations, d’autres organisations comme le Comité de défense des valeurs morales, le Syndicat des travailleurs de la santé, l’Union nationale des parents d’élèves et d’étudiants du Sénégal… s’érigent en bouclier afin qu’une loi légalisant l’avortement médicalisé ne soit jamais appliquée au Sénégal. On retrouve chez la population les mêmes confrontations d’idées notées sur les plateaux de télé, les radios, les réseaux sociaux. À Keur Massar, la question intéresse au plus haut point les habitants qui suivent l’actualité. Au quartier Serigne Mansour, Babacar Diop, la soixantaine mais toujours très actif, s’oppose totalement à l’avortement. « On est à la fin des temps. Il est plus difficile d’être dans la vérité que de tenir des braises entre ses mains. On ne peut pas cautionner l’avortement médicalisé dans un pays religieux comme le Sénégal. C’est même impensable. Je ne suis pas du tout d’accord avec ceux qui veulent légaliser l’avortement au Sénégal », lâche-t-il d’emblée. Si une loi autorisant l’avortement médicalisé était appliquée, ce serait la porte ouverte à toute sorte de dérive, estime M. Diop. Dans ce cas, « une fille peut aller faire tout ce qu’elle veut. En cas de grossesse, elle peut accuser faussement quelqu’un de l’avoir violée pour avoir le droit d’avorter. Un innocent peut même être accusé de viol et cela mènerait vers d’autres problèmes. Si jamais l’avortement médicalisé était autorisé, ce serait une porte ouverte pour ceux qui envisagent de dépénaliser l’homosexualité », assène-t-il. D’après lui, l’avortement médicalisé ne doit être autorisé qu’en cas de force majeure. « Cet avortement ne doit être autorisé que si la santé et la vie de la mère sont en danger. Ce sont des forces venues de l’extérieur qui veulent nous imposer des lois qui ne sont pas en accord avec nos réalités sociales et culturelles », ajoute Babacar Diop.
Barka Niang convoque aussi la religion pour rejeter toute légalisation. « Il faut seulement appliquer ce que Dieu nous a ordonné de faire. On peut tout changer sur cette terre sauf les lois de Dieu », dit-il. Il encourage le retour aux enseignements religieux pour éviter les mauvaises influences « venues de l’extérieur ». « Je suis foncièrement contre l’avortement médicalisé. C’est mauvais. Si c’est autorisé au Sénégal, on se rendra très vite compte des conséquences néfastes que cela provoquerait », avertit-il.
Même son de cloche auprès d’Amadou Diop. « Nous sommes dans un pays de croyants. Nous ne pouvons donc pas être d’accord avec l’avortement. Il n’est pas normal pour une femme de traîner dans les rues jusqu’à contracter une grossesse et décider de mettre un terme à celle-ci en avortant. Musulmans et Chrétiens ne sont pas d’accord. Si les catastrophes ont augmenté dans ce pays, c’est aussi à cause de la dégradation des mœurs », soutient-il. Aliou Lô fustige également les influences extérieures et crie à l’infamie. « Ce sont des pays occidentaux qui veulent nous l’imposer mais ce n’est pas en accord avec nos valeurs. L’avortement est un crime. L’Islam a parlé des différentes étapes de la grossesse et du moment où l’âme est insufflée au fœtus. Oser s’attaquer à ce fœtus est une infamie », répond-il, tout en alertant les familles religieuses « à réagir et condamner avec la dernière énergie l’envie de certaines personnes de légaliser l’avortement au Sénégal ».
Pour Amy Sow, célibataire de près d’une trentaine d’années, autoriser l’avortement médicalisé peut-être un « précédent dangereux ». « Nous avons nos propres réalités sociales et religieuses. Il est bien de s’ouvrir au monde mais il est tout aussi dangereux de prendre toutes les influences étrangères. À mon humble avis, l’avortement ne devrait être autorisé que si la grossesse est susceptible de mettre en danger la vie de la mère. D’ailleurs, c’est à cette seule condition que l’Islam l’autorise », dit-elle.
Rencontrée au Point E, Aïda Sall, tout en évitant de cautionner l’avortement, demande aux autorités étatiques d’aider davantage les jeunes mères victimes de viol ou d’inceste. Elle plaide pour la prise en charge des victimes et des enfants incestueux. Qu’il soit médicalisé ou clandestin, l’avortement est un meurtre aux yeux d’Abdoulaye Sène, informaticien. « Ce sont les féministes qui nous tympanisent avec la légalisation de l’avortement. Cela ne se fera jamais dans ce pays. Nous ne sommes pas des Blancs, nous sommes des musulmans. Si on avait respecté les préceptes de l’Islam, on n’aurait pas connu tous ces maux qui gangrènent la société », sermonne l’homme au physique athlétique.
L’étudiante Seynabou Dieng rame à contre-courant, indiquant qu’elle est favorable à l’autorisation de l’avortement dans certains cas. Selon elle, si la grossesse est issue d’un inceste ou d’un viol, l’avortement doit être autorisé au cas où la victime le solliciterait. « Le viol est quelque chose de très cruel. On vole à la femme ce qu’elle a de plus chère dans sa vie ; donc si elle en tombe enceinte, c’est sûr qu’elle ne va jamais aimer l’enfant, qui va toujours lui rappeler ces moments atroces. Donc, dans de pareils cas, l’avortement doit être autorisé », a-t-elle soutenu. Avant de faire savoir que ce sont ces victimes qui, très souvent, commettent l’infanticide. Parce que, regrette-t-elle, « il n’y a pas de structures de référence pour prendre en charge les victimes d’abus sexuels qui sont livrées à elles-mêmes ». Abou Faye, croisé non loin de la piscine olympique, abonde dans le même sens. À son avis, on peut permettre l’avortement si la grossesse est le fruit d’un viol avéré.
LES PASSAGERS VACCINÉS À DESTINATION DU SÉNÉGAL DISPENSÉS DE TEST PCR
Cette décision, expliquent les services du ministre Alioune Sarr, entre dans le cadre du «processus graduel de levée des restrictions pesant sur les voyageurs à destination du pays
Les passagers vaccinés à destination du Sénégal sont dispensés de test Rt-Pcr, a annoncé hier le ministère du Tourisme et des transports aériens.
Le ministère du Tourisme et des transports aériens informe de la signature et de l’entrée en vigueur de la circulaire du lundi 11 octobre 2021 dispensant de test Pcr les passagers vaccinés à destination du Sénégal. Laquelle abroge et remplace les circulaires du 1er septembre 2021 et celle 28 septembre 2021. Cette décision, expliquent les services du ministre Alioune Sarr, entre dans le cadre du «processus graduel de levée des restrictions pesant sur les voyageurs à destination du Sénégal, consacrant ainsi l’ouverture progressive des frontières aériennes, à travers deux circulaires précisant les conditions de prise de trafic des compagnies aériennes desservant le Sénégal».
En effet, note le ministère du Tourisme et des transports aériens dans un communiqué, «la circulaire 1626 /Mtta/Dg/Anacim du lundi 11 octobre 2021 renforce la dynamique de levée des restrictions qui pesaient sur les voyageurs à destination du Sénégal. Par conséquent, les compagnies aériennes dont les programmes d’exploitation ont été approuvés par l’Autorité de l’Aviation civile ou qui disposent d’une autorisation ponctuelle, sont autorisées à embarquer ou débarquer leurs passagers sur présentation d’un test Rt-Pcr Covid-19 négatif datant de moins de cinq jours ou d’un «pass sanitaire» dûment délivré par les services compétents».
Le «pass sanitaire», précise-t-on, «devra attester que les passagers ont reçu les doses requises de vaccin au moins quatorze jours avant la date du voyage. Seuls les vaccins homologués par l’Organisation mondiale de la santé sont acceptés. Toutefois, les présentes dispositions sont sans préjudice des formalités d’immigration et des conditions sanitaires en vigueur».
LE SOMMET AFRIQUE-FRANCE : SEANCE THERAPEUTIQUE OU VOLONTE DE REPARTIR SUR DE NOUVELLES BASES
Le sommet Afrique-France, qui s’est tenu cette semaine, est une grande première dans l’histoire des relations franco-africaines
Le sommet Afrique-France, qui s’est tenu cette semaine, est une grande première dans l’histoire des relations franco-africaines. C’est pour la première fois dans les annales de l’histoire africaine qu’un Président français fait face à une jeunesse africaine, lui tend une oreille attentive patiemment et s’adonne à de fructueux échanges sur un éventail de sujets d’actualité.
Ainsi, du colonialisme à l’esclavage en passant par la brûlante question monétaire du Cfa et les interventions de la France en Libye et au Mali, presque tout était sur le menu. Nonobstant le scepticisme, les appréhensions et les spéculations qui vont faire feu de tout bois dans les réseaux sociaux ces semaines, mois ou années à venir, nous jugeons que le jeu de série de questions en valait la chandelle des réponses directes et parfois réfléchies. Cela va sans dire que tout sommet d’une ancienne puissance coloniale et son ancienne colonie peut faire l’objet de levées de boucliers, de balivernes, de quiproquos qui tiennent parfois lieu de l’état psychologique de la profondeur des blessures coloniales vécues. A travers cette contribution, nous ne nous étendrons outre-mesure sur le contenu de ce sommet, mais nous essayons plutôt d’en donner un sens et en tirer un très court bilan.
Quel sens donner à ce sommet Afrique-France ?
Nous ne devons pas perdre de vue que la France, plus que l’Afrique, avait besoin d’un sommet d’une telle envergue pendant très longtemps. Pour la simple raison qu’avant, durant et après 1960, beaucoup d’eau avait coulé sous les ponts dans les relations entre l’Afrique et la France. Par exemple, de politiques intérieures d’immigration forcées déportant pas mal d’Africains vers leurs pays d’origine, de discriminations d’Africains dans l’emploi et dans l’habitat sur le sol français, jusqu’aux massacres de noirs sur le même sol français, la France était déjà entrée dans une phase de dépression très aiguë.
En sus, avec la recrudescence de politiques extérieures d’ingérence et d’invasion d’Etats souverains en l’occurrence la Lybie, le Mali, la République française était presque au bout de la schizophrénie. Elle avait fondamentalement besoin de ce sommet comme une sorte de séance thérapeutique digne de Freud pour exorciser les blessures psychologiques de la colonisation et de l’esclavage qui pèsent lourdement sur sa conscience historique.
Pour ce faire, il fallait avoir un jeune charismatique du nom de Emmanuel Macro pour s’acquitter de cette tâche au nom la France et un brillant intellectuel africain du nom de Achille MBembé pour plaider pour le continent africain. Timidité ou volonté délibérée de ne pas décevoir ses pairs, ce refus catégorique de Achille MBembé de ne pas vouloir tenir le crachoir pour partager avec l’audience le peu de choses concoctées dans le rapport soumis au Président Macron en dit long sur la complexité qui entoure la relation Afrique-France. Tout compte fait, il faut cependant reconnaître à ces deux hommes leur témérité et leur volonté d’écrire de nouvelles pages dans cette relation Afrique-France. Au regard des projecteurs et de l’enthousiasme de l’audience, tout porte à croire que ce dialogue semblait être facile pour le chef de l’Etat français, mais au tréfonds de sa conscience, le poids historique pesait très lourd sur ses épaules frêles.
Autrement dit, le poids d’écouter l’Afrique, à travers sa jeunesse, de refouiller les poubelles de l’histoire coloniale française pour ensuite croiser le fer avec cette armée de jeunes femmes et d’hommes qui osaient dire des choses que la plupart des dirigeants africains ne diraient jamais publiquement fut une difficile pilule à avaler. Jamais un chef d’Etat français n’a-t-il eu ce courage, cette témérité et cette capacité d’écoute très rare chez les puissances mondiales. Ne serait-ce que sur le plan symbolique, l’homme Macron aura déjà inscrit son nom dans les annales de l’histoire africaine et celle-ci le jugera plus positivement que tous les autres présidents français. N’en déplaise au qu’en-dirat-on, il nous semble que ce sommet fut également une séance thérapeutique pour l’Afrique pour avoir chargé à une partie de sa jeunesse d’exprimer sa colère contre la France et nommer les maux auxquels l’Afrique a eu à faire face depuis fort longtemps. Il nous semble que nommer les choses est un acte à caractère thérapeutique pour l’Afrique pour mieux se soigner des séquelles des blessures psychologiques du colonialisme exacerbées récemment par le discours raciste prononcé par Nicolas Sarkozy à Dakar en 2008.
Quel bilan faut-il en tirer pour ce sommet ?
A bien l’analyser et à bien le comprendre, ce sommet Afrique-France a été une belle réussite sur le plan de la forme. Au fond, malgré tous ces efforts consentis pour réclamer de nouveaux paradigmes dans la relation Afrique-France, ces jeunes africains se sont malheureusement trompés d’interlocuteur dans une illusion d’optique. Ils ont certes bien mené leur barque de revendications à bon port, mais il se trouve que cette barque navigue souvent dans des eaux troubles d’appareil judiciaire et de règlementations étatiques qui échappent souvent au contrôle du chef de l’Etat français, Macron. Comme Obama d’Amérique, le Macron de cette République française est bon et veut faire du bien avec l’Afrique pour le compte de la France, mais il n’as pas le pouvoir car le vrai pouvoir, ce n’est pas le pouvoir, mais ce sont les forces qui entourent le pouvoir. Pour faire simple, les propos de l’ancien chef d’Etat français, Charles de Gaulle, tombent comme un couperet et semblent trahir cette volonté pour la France de repartir sur des nouvelles bases : «Les Etats n’ont pas d’amis ; ils n’ont que des intérêts.» La question est de savoir si ces propos qu’on attribuerait à Charles de Gaulle résisteraient au test du temps ou non pour enfin valider cette volonté pour la France de repartir sur de nouvelles bases avec l’Afrique ? A word to the wise !
Dr. Moustapha FALL,
Enseignant-Chercheur, UGB
LA SEMAF-SA SUR UN FLEUVE CALME
Serigne Mbaye Thiam ramène le calme à la Société d’exploitation de Manantali et Félou (Semaf-Sa) en procédant au remplacement de son directeur dont la tête est réclamée depuis quelques jours par les syndicalistes
Serigne Mbaye Thiam ramène le calme à la Société d’exploitation de Manantali et Félou (Semaf-Sa) en procédant au remplacement de son directeur dont la tête est réclamée depuis quelques jours par les syndicalistes.
Serigne Mbaye Thiam, président du Conseil des ministres de l’Omvs, a été expéditif : il a pris hier la décision de remplacer le Directeur général de la Société d’exploitation de Manantali et Félou (Semaf-Sa), Yahya Bocar Ba. De nationalité mauritanienne, il sera remplacé par le Sénégalais, Abdoulaye Dia, ingénieur-électromécanicien. C’est la fin d’un feuilleton. Depuis une semaine, le comité syndical de la Semaf-Sa est en guerre contre le Directeur général, Yahya Bocar Ba, accusé de «mauvaise gestion».
Dans un communiqué, les syndicalistes informent que cette société, chargée de l’exploitation des barrages de Manantali, Félou et bientôt Gouina, «est presque dans l’agonie du fait de la mauvaise gestion de son Directeur général actuel». La Semaf-Sa, créée en 2014, est une filiale de la Société de gestion de Manantali (Sogem) appartenant toutes deux à l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (Omvs), qui est gérée depuis quatre (4) ans successivement par des Mauritaniens. «Rien ne va plus depuis l’arrivée de M. Ba comme Directeur général de la Semaf Sa.
Du jamais vu dans cette société privée de droit malien appartenant entièrement à la Sogem qui, elle, est une société inter-étatique du système de l’Omvs», relate le comité syndical de la Semaf Sa. Selon les plaignants, depuis sa nomination en janvier 2020, le Dg «ne cesse de violer les textes réglementaires de ladite société allant même jusqu’à ignorer les mises en demeure de l’Inspection du travail de Kayes (Mali), ce qui constitue une réelle menace pour la survie de l’entreprise». Le comité syndical d’ajouter : «A cela s’ajoute la mauvaise gestion des installations qui si rien n’est fait, les pays de l’Omvs, le Mali, la Mauritanie et le Sénégal, risquent de ne plus bénéficier de la production des centrales de Manantali et de Felou.
Les prémices de cette mauvaise gestion sont en train d’être enregistrées par des incidents au niveau des installations, les coupures d’électricité dans les sites…» Ces travailleurs de la Semaf font savoir que toutes les tentatives de conciliation initiées par le comité syndical depuis son arrivée sont restées vaines. Ce qui avait conduit à un premier mot d’ordre de grève le 1er octobre 2020 (chose inédite depuis la création de l’Omvs) qui a entrainé l’arrêt de toute la production des centrales de Manantali et Felou.
Par la suite, un protocole d’accord a été signé entre le Dg et le comité syndical. «Mais constatant le refus de respecter les termes du protocole, un second préavis de grève a été déposé à l’Inspection du travail. Ce qui a entraîné plusieurs médiations infructueuses, sans compter les intimidations du Dg à l’endroit de certains délégués du personnel et membres du comité syndical au niveau du Mali», déplore le comité syndical précisant que le personnel de la société travaillant au Mali est composé de Maliens, Mauritaniens et Sénégalais pour l’essentiel. Après plusieurs tentatives de conciliation infructueuses pour régler l’ensemble des revendications relatives au non-respect des dispositions légales en matière de droit du travail sur le territoire malien, rapporte le syndicat, l’Inspection régionale du travail de Kayes a adressé une mise en demeure au Dg pour régler l’ensemble des revendications relatives au droit des travailleurs. «Le nonrespect de cette mise en demeure a entraîné une plainte qui a été déposée le 22 juin 2021 par le Directeur régional du travail de Kayes auprès du procureur de la République près le Tribunal de Grande instance de Kita (Mali)», renseigne le communiqué.
Les travailleurs s’émeuvent : «Grands sont actuellement l’étonnement et la stupéfaction des employés de la Semaf-Sa quand comme par magie, la plainte a été retirée après une rencontre entre le Dg de la Semaf et la Direction régionale du travail de Kayes sans qu’aucune action allant au règlement des droits des travailleurs ne soit entreprise. Et cerise sur le gâteau, le paiement de tout ou partie de l’amende de 20 millions de francs Cfa qui avait été infligée à la société, a été effectif sans que les droits principaux des revendications, fait générateur de ladite amende, n’aient été payés.»
Le Comité syndical de la Semaf Sa demande aux autorités de l’Omvs, à savoir «le président du Conseil des ministres, Monsieur Serigne Mbaye Thiam, ministre de l’Eau et de l’assainissement du Sénégal, et les différents ministres de tutelle, la désignation par l’Etat du Sénégal du remplaçant de Yahya Bocar Ba dont le mandat est arrivé à expiration depuis le 27 septembre 2021 à minuit et le règlement sans délai de tous les points de droit listés dans la plainte du Directeur régional du travail de Kayes».
TENSION À LA FACULTÉ DE DROIT
Peut-on éviter une session unique au niveau de la Faculté des sciences juridiques et politiques (Fsjp) de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar ?
Peut-on éviter une session unique au niveau de la Faculté des sciences juridiques et politiques (Fsjp) de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar ? Après une année universitaire mouvementée, il n’y a pas eu encore de compromis entre les étudiants et les autorités administratives de la Fsjp. En attendant, ils rejettent l’idée d’une session unique qui reviendrait à «sacrifier» leurs camarades.
A moins d’un mois de la reprise des cours à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, les étudiants mettent la pression sur les autorités. Il y a déjà un premier avertissement adressé aux responsables de l’Ucad, notamment de la Faculté des sciences juridiques et politiques, qui préparent la rentrée : face à la presse hier, la liste Orange Renaissance Fsjp a marqué son désaccord avec les autorités de la Faculté de droit qui voudraient faire une session unique pour achever l’année universitaire 2020-2021. «Avec le faible taux de réussite à la Fsjp et le peu d’étudiants qui valident les semestres, ils y arrivent très difficilement même avec les deux sessions, faire une session unique à la faculté de droit constituerait à sacrifier les étudiants», assure Victor Biaye, porte-parole des étudiants.
Selon lui, la session unique est une décision «infondée et discriminatoire». Il impute cette décision au Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (Saes), qui avait opéré un arrêt des cours pendant plus 12 jours, occasionnant ainsi le «chamboulement» du calendrier universitaire. «Nous dénonçons le caractère discriminatoire de la décision de l’administration de la Fsjp. Etant donné que les perturbations ayant causé le retard ont été subies par toutes les facultés, qui d’ailleurs ne sont pas moins en retard que la Fac de droit. Alors pourquoi une session unique seulement à la Fsjp et non dans les autres facultés ?», s’interroge-t-il.
Par ailleurs, la liste Orange Renaissance Fsjp est revenue sur le dossier des étudiants «injustement sacrifiés» par le Conseil de discipline de l’Ucad. Et il n’a pas «bougé d’un iota malgré les pourparlers entrepris avec l’autorité compétente». Après avoir émis le vœu d’une session normale pour l’année universitaire 2020- 2021, la liste Orange Renaissance Fsjp informe qu’elle restera campée sur sa position de «refus» et «rejette catégoriquement cette décision de l’administration de la Fsjp, consistant à n’organiser qu’une seule session d’examen».
Par Hamidou ANNE
REVOIR UN PRINTEMPS
Le doute des jeunes africains se réinstalle, cette fois il est visible et audible grâce à internet et à l’ingéniosité militante qui s’est développée chez eux. Les adversaires se nomment : nos dirigeants, la France, les multinationales
Les récriminations, les doutes et le ras-le-bol général des jeunesses sur l’état de l’Afrique disent quelque chose de la façon dont elles sont gouvernées. Les autoritarismes persistent sur le continent, les alternances politiques n’apportent que peu de transformation sociale et la jeunesse, majoritaire dans les pays africains, a le sentiment général d’être éloignée de la gestion du présent et de l’identification des pistes de transformation de l’avenir.
Des fora, aux réseaux sociaux, la colère gronde contre la mal gouvernance, la corruption, l’irrespect et l’incapacité à transformer le réel. La défiance vis-à-vis des élites dirigeantes est si grande qu’une frange importante de la jeunesse salue les moments où celles-ci perdent le monopole de la puissance. Les images de foules en liesse devant les cortèges de présidents déchus par l’Armée sont des symboles forts de leur relation avec ces dirigeants qui perdent le pouvoir.
La foule a hué Ibrahim Boubacar Keïta conduit manu militari au camp de Kati par les hommes du colonel Assimi Goïta. Cette même foule, quelques kilomètres plus loin, a salué la chute de Alpha Condé, qui s’était attribué un troisième bail au Palais Sekhoutoureya. A-t-elle raison à chaque fois ? Non. Les coups d’Etat constituent une balafre sur le visage d’une Nation. Surtout que les soldats sauveurs se transforment régulièrement en bourreaux des aspirations à la liberté et à la démocratie des jeunesses.
Cette décennie qui s’est achevée est symptomatique des rendez-vous manqués en Afrique, où les aspirations à un mieux-être se heurtent à la dure réalité de l’impossibilité à changer la vie des gens. Il y a soixante ans, les jeunes qui s’engagèrent pour la fin de la colonisation, souvent armés de la pensée révolutionnaire issue des rangs de la gauche, ont vite déchanté.
Les régimes post-indépendance n’ont pas réussi, pour diverses raisons, à tenir les promesses de l’aube de nos nations. Certains dirigeants ont sombré dans une folie destructrice comme en Guinée ou en Ouganda ; d’autres ont vite été renversés par des militaires, provoquant un cycle sans fin de ruptures antidémocratiques.
Les rares pays qui ont échappé aux putschs militaires sont restés englués dans la pauvreté, avec des modèles de gouvernance faibles et sans grande consistance. Les années qui ont suivi nous ont laissés dans le creux de la vague des politiques publiques inefficaces, des injonctions des institutions de Bretton Woods, de la corruption, des guerres civiles, des famines, entre autres défis… J’ai eu beaucoup foi en la dernière décennie.
Au plan économique, la croissance était au rendez-vous, les coups d’Etat ont drastiquement baissé, les conflits inter-Etats ont disparu, la résurgence d’une dignité et d’une volonté de transformer le réel devenait un projet, les diasporas prenaient le chemin du retour sur le continent pour tracer un nouvel horizon. Puis sont survenus les printemps arabes, où une jeunesse diplômée, ouverte et progressiste a investi la rue pour faire face aux dictatures en Tunisie et en Egypte avec comme mot d’ordre «Dégage !». Ben Ali et Moubarak furent chassés devant une opinion internationale médusée par la maturité et la politisation de cette jeunesse, qui a utilisé le web 2.0 pour chasser ces autocrates. Le Printemps arabe fut un moment de ferveur politique et intellectuelle sans précédent sur le continent. L’armure des autoritarismes a été fendue dans des pays où personne n’imaginait que des petites mains armées de smartphones puissent venir à bout de puissants régimes.
A la suite, au Maroc, en Libye, au Sénégal, au Burkina Faso, les jeunes faisaient leur «révolution» pour exiger soit le départ de dirigeants soit des réformes de la gouvernance. Puis un nouveau rendez-vous manqué.
Les Printemps arabes ont accouché de régimes islamistes, puis dans le cas de l’Egypte, l’Armée a déposé les Frères musulmans et installé un pouvoir militaire encore plus autoritaire. En Afrique de l’Ouest, les dirigeants élus à la suite de moments de ferveur militante sont vite conspués du fait de leur incapacité à changer positivement la vie d’une jeunesse dont une partie importante continue à rêver d’ailleurs ; parfois en étant prêt à sacrifier sa vie. Le doute des jeunes africains se réinstalle, cette fois il est visible et audible grâce à internet et à l’ingéniosité militante qui s’est développée chez eux. Les adversaires se nomment «nos dirigeants», «la France», «les multinationales», les «Ong» et toutes sortes de cibles plus ou moins identifiées.
L’hiver est là, lourd de défis et de ressentiments. En attendant de revoir un printemps et les feuillages de liberté qu’il promettra aux jeunes, de Dakar à Tunis …
Par Yatma DIEYE.
JE NE SUIS PAS DU TOUT CHARLIE
Cette contribution ne va certainement pas plaire à une certaine catégorie d’intellectuels qui ont montré une indignation sélective après la mort des caricaturistes du journal satirique français
Mohamed est le Messager d’Allah. Et ceux qui sont avec lui sont durs envers les mécréants, miséricordieux entre eux (Coran, sourate 48, verset 29) Cette contribution ne va certainement pas plaire à une certaine catégorie d’intellectuels qui ont montré une indignation sélective après la mort des caricaturistes du journal satirique français.
En effet, mal gré qu’en aient les “droit-de l’hommistes”et certains égarés qui n’ont rien compris à la religion ou qui l’ont apprise par des orientalistes, ce courant-là ne peut prospérer dans un pays où la majorité des habitants voue au Prophète de l’Islam (PSL) une vénération sans bornes. L’on a allégué la liberté d’expression pour justifier ces caricatures, mais celle-ci a des limites, encore que dans le cas de la France, elle soit à double vitesse: le célèbre comédien Dieudonné –le Kouthia français- a fait les frais de cette intolérance bien sélective; sa peccadille ?
Avoir representé un simple rabbin dans un de ses sketches ; on cria haro sur lui, tous les sponsors lui retirèrent leur soutien, les salles de spectacles lui furent fermées, on l’accusa de fraude fiscale, de blanchiment d’argent, d’abus de biens sociaux ; il fut en outre attrait en justice pour n’avoir pas eu la liberté d’expression de dire “je suis Charlie Coulibaly ”; où est la sacro-sainte liberté d’expression dont on se gargarise tant quand l’Islam est concerné ?
Pour paraphraser La Fontaine, disons que selon que vous critiquerez un Juif ou un Musulman, “ les jugements de cour vous rendront blanc ou noir.” Du temps du Prophète (PSL) à l’époque de l’État islamique, vivait un poète arabe du nom de Kaab ben Zohaïr ; son frère s’étant converti à l’Islam, Kaab fit de vifs reproches à cette religion dans une petite pièce de vers qui contenait des allusions malveillantes pour le Prophète (PSL). Vivement touché par ces injures, celui-ci déclara que “tout musulman qui rencontrerait Kaab aurait le devoir de le tuer”.
Sous le coup d’une pareille menace, ce dernier usa de subterfuge et se présenta incognito devant le Prophète (PSL), se repentit et composa en son honneur un poème de 57 vers. C’est ainsi qu’il eut la vie sauve. Cela n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. Le pseudo-islamologue à barbe blanche ferait mieux de créer l’unanimité autour des fêtes religieuses, cette dispersion des musulmans étant plus “satanique ”que tout.
Même le membre du Congrès américain, le Républicain Peter KING de Long Island (Etat de New York), qu’on ne peut pourtant pas soupçonner de sympathie pour les Musulmans, a déclaré dans une interview à CNN, “Contrairement aux Etats-Unis, la population musulmane en France est très mécontente ; nous n’avons rien de tel dans notre pays, mais en France, il y a des éléments qui montrent que les Musulmans sont en réalité coupés de la société en général. Notre communauté musulmane, à l’exception d’un faible pourcentage, sont des Américains très patriotes, membres à part entière de l’essentiel de la population américaine”.
A la politique d’assimilation de la France, s’oppose celle d’intégration américaine. Aux Etats-Unis, les minarets s’élèvent haut dans le ciel, les femmes qui veulent porter le voile sont libres de le mettre partout. Et pourtant l’Amérique a connu le 11 septembre. Après la destruction des tours du World Trade Center, les Musulmans voulurent construire un centre islamique attenant au ground zéro, l’espace vide qu’occupaient les anciennes tours ; une partie des Américains s’opposa vivement à ce projet ; des manifestations eurent lieu, suivies de contre-manifestations avec l’appui de toutes les minorités religieuses sans exception. Des échauffourées furent évitées grâce à l’intervention de la police. Les autorités décidèrent que les Musulmans en avaient bien le droit ; ils n’avaient rien à voir avec l’attentat, qui soit dit en passant, a détruit aussi une mosquée ; aucun journal américain n’a repris le numéro reproduisant les caricatures de la vengeance : l’Amérique est le pays des libertés sans discrimination.
La France est le pays le plus anti-islamique d’Europe, voire du monde, rien d’étonnant qu’elle soit la cible de fréquentes attaques. Mais la guerre qu’elle mène contre les islamistes est un combat perdu d’avance; c’est le combat entre ceux qui ont peur de la viequi n’attendent plus rien de celle-ci-et ceux qui ont peur de la mort, qui attendant tout de la vie. L’Islam n’a jamais dit de tuer des innocents, toutefois, il faut définir le sens du mot “innocent ”. Rien à voir avec ce qui se passe au Nigéria. C’est une religion de paix… si on le laisse en paix. Je ne saurais terminer sans parler, de ces caricatures, à mon corps défendant, pour édifier ceux qui n’en ont eu qu’une vague idée.
Dans un pays normal, les auteurs de ces caricatures seraient poursuivis pour attentat à la pudeur. Je m’en tiens là, espérant m’avoir fait comprendre. Je ne voudrais pas revenir sur ce sacrilège. Mais je retiendrai pourtant une où l’on fait dire au saint Prophète –je frémis en le disant-“ C’est dur d’être aimé par des cons”. Une insulte gratuite à un milliard de croyants, y compris, peut- être (?) ceux qui défendent ces gens-là, nos pères, les pieux Compagnons, les saints, nos marabouts…personne n’y échappe. Telle est l’ampleur de ces caricatures. Alors, je ne suis pas du tout Charlie, je ne serai jamais Charlie.
« La voix de son maître ». C’est la première phrase qui m’est venue à l’esprit, à la lecture d’une chronique hebdomadaire que nous sert chaque début de semaine, un journaliste de raccroc qui se prend trop au sérieux dans ses élucubrations épisodiques.
« La voix de son maître » pour les anciens et les moins jeunes, renvoie pour ceux qui savent, au slogan de la maison de production de disques de la société Pathé Marconi. On y voyait un chien aboyer devant un microphone comme LOGO de la marque avec le slogan « La voix de son maître » . En ces temps-là, la musique était gravée sur des supports en vinyle ronds de 45 tours ou de 33 tours et était distillée grâce à un électrophone. Aujourd’hui tout cela a disparu au profit d’abord des Compact disc ou CD ensuite des clés USB et maintenant des smartphones actuels supports de tous les enregistrements musicaux ou autres.
Pourquoi « la voix de son maître » ? Parce que la chronique en question qui se veut pompeusement analytique de la situation au Mali, a osé émettre des critiques acerbes à la limite de l’injure en direction du peuple malien pour ses positions dans son bras de fer avec la France. L’emploi des termes « cynisme et outrecuidance indécente envers la France » sont des termes de trop qui, je l’espère fort, ont dépassé la pensée de l’auteur.
N’oublions pas qu’il est journaliste par effraction et certainement, ceci expliquant cela, l’emploi des termes appropriés peut lui jouer des tours. En tout cas, je l’espère pour comprendre mais pas pour excuser ses excès de langage qui commencent à faire beaucoup tout de même. Sinon ce serait vraiment une agression inacceptable contre un peuple avec lequel nous partageons presque TOUT jusqu’à avoir la même devise nationale « Un peuple, un but, une foi ».
Ce qu’on ne trouve nulle part ailleurs dans le monde. C’est dire combien nous sommes imbriqués les uns les autres entre sénégalais et maliens. Ne serait-ce que pour cela, on devrait éviter d’émettre des avis tranchants, offensants et blessants de part et d’autre quand il s’agit de commenter un fait qui se passe dans l’un ou l’autre pays. Il n’est pas toujours bienséant sous couvert de bravade, de dire TOUT ce qu’on veut, en donnant l’impression d’être courageux et objectif dans ce qui n’est en fait que des affirmations gratuites sur une situation dont on ne maîtrise pas du tout, alors pas du tout, tous les contours et les non –dits.
La lacune d’une formation journalistique digne de ce nom apparaît nettement avec cette « perfection dans l’erreur » comme on dit dans le jargon du MRH (Management des Ressources Humaines) qui fait croire qu’on sait TOUT alors qu’on ne connait RIEN DU TOUT. La posture de l’article est d’autant plus choquante qu’elle prend fait et cause pour la France et traite nos frères maliens de cyniques et outrecuidants. C’est cela qui est INACCEPTABLE. Ce faisant, l’homme devient la voix de son maître, LA France. Il faut oser le dire. « Le malheur de l’Afrique disait Aimé Césaire ; c’est d’avoir rencontré la France ».
Il ne croyait pas si bien dire le génie martiniquais. Car comment expliquer que des africains bon teint en arrivent à s’extirper entre eux pour les beaux yeux de la France ? On ne verra JAMAIS, un pays européen et occidental en général, s’en prendre ouvertement à un autre pays européen pour défendre des africains. Quand bien même, il serait dans le plus grand tort. Ce n’est qu’en Afrique qu’on peut voir de telles choses qui dénotent le travail de vassalisation que la France a réussi en transformant nombre d’africains en janissaires, sbires, séides et renégats de leur pays et de leur continent pour servir les intérêts de la France. C’est pourquoi, notre chroniqueur en se mêlant à cette affaire et avec une telle charge hargneuse envers les maliens n’adopte ni plus ni moins qu’une attitude servile envers la France. Dans cet exercice, ils sont nombreux, très nombreux les africains qui préfèrent la France à leur pays d’origine et s’érigent sans vergogne, en défenseurs zélés des intérêts français en toute circonstance et contre leur propre pays. C’est la principale prouesse de la France d’avoir réussi à cloner des africains pour en faire des français de papier, de cœur et d’esprit pour, toujours travailler pour la France et défendre les intérêts français en toute circonstance.
QUELLE INDIGNITE !!
Sinon en quoi, ces turbulences que traversent actuellement la France et le Mali dans leurs relations multiséculaires qui somme toute, ne concernent que les deux pays, peuvent-elles donner lieu à toutes ces réactions aussi disparates les unes, les autres allant du dépit amoureux pour les uns au mépris pour les autres en passant par la condescendance pour certains, l’arrogance pour d’autres, la révolte voire l’injure pour d’autres encore. Jusqu’à indigner un sénégalais bon teint qui se croit en droit de servir aux maliens un pamphlet aussi acerbe que cette chronique si ce n’est pour être « la voix de son maître » ?
Pourtant, cette affaire de « lâchage en plein vol » que le Premier Ministre malien a eu « l’outrecuidance » de dénoncer de la part de la France vis-à-vis de son pays et Oh sacrilège de surcroit devant l’assemblée générale des Nations Unies. (Quel Toupet !), ne concerne que le Mali et la France. Cette phrase donc est restée en travers de la gorge des français bien-pensants et imbus de leur « complexe de supériorité » même plus feint ou voilé. Et ce fut l’Hallali. La chasse à courre au Malien est ouverte. Qui se voit traité de tous les noms d’oiseaux dont les plus doux tournaient autour des vocables : ingrat, impoli, traitre, gouvernement incompétent illégitime bref la sémantique colérique et scatophile était très riche pour marquer l’ire de la France devant ce hoquet du bœuf malien de son arrière-cour à elle, la France , la Puissante France qui nous a tous soumis à la chicotte et qui , dans sa Grande magnanimité nous a octroyé des indépendances tronquées qu’on voudrait prendre pour réelle. Mais on est où là ? Doivent-ils éructer. Voilà des pays si tant est qu’on peut appeler « pays» ces ramassis de peuplades perdus dans des vastes étendues désertiques et vides et qui « sans l’Homme Blanc serait un Néant » pour paraphraser le Grand Victor HUGO. Et ils se prennent pour des pays souverains ? Jusqu’à oser apostropher la Puissante France qui leur aura Tout donné ? Quelle ingratitude ! Les mots ont vraiment volé bas, très bas pour stigmatiser la position malienne dans cette affaire de Wagner.
Les réactions des maliens outragés furent à la hauteur des admonestations françaises rappelant entre autres, les apports des maliens aussi bien dans les guerres de libération des griffes de la très puissante Allemagne que dans le creusement des multiples tunnels des métros parisiens et français entre autres. Tant que la passe d’armes se limitait entre les maliens et les français, ce conflit qui n’est en fait qu’une scène de ménage entre conjoints liés à la vie à la mort, pouvait rester circonscrit dans les limites d’un désamour passager qui sera vite colmaté et dépassé dans une réconciliation prochaine tant les intérêts des deux pays sont indubitablement imbriqués les uns, les autres. C’est pourquoi, nous dénonçons avec force, la chronique citée supra qui n’avait pas sa raison d’être surtout en des termes aussi discourtois vis-à-vis des frères de sang avec qui nous partageons TOUT. Juste pour plaire aux français. NON NON et NON…
L’Afrique mérite tout de même, un peu plus de DIGNITE, de SOLIDARITE, DE RETENUE et de RESPECT MUTUEL entre ses fils, tous ses fils juste pour EXISTER… DIEU NOUS GARDE, GARDE LE SENEGAL ET GARDE L’AFRIQUE…
Malgré le recrutement de 5000 enseignants annoncé par le gouvernement — et effectif du reste —, l’école sénégalaise a encore un gap de 8000 enseignants à combler en urgence pour une bonne année académique 2021-2022. Une année scolaire qui risque d’ailleurs d’être très mouvementée selon des responsables syndicaux pour qui le gouvernement n’est pas de bonne foi.
L’Ecole va vers une année très mouvementée ! Les syndicats d’enseignants, qu’il s’agisse du côté du Cusems, du Cusems authentique, du Saems et même du Sadef parlent d’une même voix — ce qui est très rare — à propos de cette rentrée des classes. Ils n’entendent plus contenir encore la colère qu’ils avaient jusque-là refoulée pendant près de deux ans du fait de la pandémie de covid-19. Une pandémie qui avait obligé les dirigeants de ces syndicats, en bons citoyens, à observer une pause dans leurs revendications pour permettre au gouvernement de faire face à la crise sanitaire. L’année académique 2021-2022, qui a officiellement démarré hier du préscolaire au moyen, en passant par l’élémentaire jusqu’au secondaire au niveau du personnel enseignant — les élèves reprennent le chemin de l’école jeudi prochain—, est partie pour être instable sinon très mouvementée, selon les syndicalistes. Comme motifs évoqués des perturbations à venir, ils remettent au goût du jour la question du protocole d’accord du 30 avril 2018 qui, selon eux, tarderait à être matérialisé, la situation des enseignants en position de mise en stage, la formation diplômante mais également la question du paiement des rappels sans compter le système de rémunération avec surtout « l’iniquité » notée dans la rémunération des agents de l’Etat.
Last but not least, il y a les difficiles conditions dans lesquelles ils travaillent en zone enclavée surtout avec la surcharge de travail. Selon le secrétaire national à la presse et à la communication du Syndicat autonome des enseignants du moyen et secondaire du Sénégal (Saemss), l’école sénégalaise est confrontée à un gap de 8000 enseignants à combler en urgence pour des enseignements-apprentissages de qualité partout et pour tous. Il donne l’exemple de Kaolack commune où l’on parle d’un besoin de 300 enseignants à satisfaire rapidement. Même chose à Matam qui a connu une «saignée» avec les mouvements nationaux qui ont fait que les enseignants qui y servaient sont retournés à l’intérieur du pays, entre Saint Louis, Thiès et Dakar.
Des régions périphériques comme Kédougou, Ziguinchor, Sédhiou sont aussi grandement et gravement touchées. Et même la région de la capitale, Dakar, n’est pas épargnée par cette pénurie d’enseignants. Les mouvements de personnel étant terminés, explique Tamsir Bakhoum, beaucoup d’écoles vont devoir travailler en sous-effectifs tandis que d’autres ne pourront tout simplement pas démarrer les cours normalement. Ce sous-effectif est également noté au niveau national et aurait amené certaines écoles à réduire les emplois du temps par matière. «Nous avons fait le tour du Sénégal. Partout où nous étions, il y a la réduction des emplois du temps. Si les élèves doivent faire 6 heures de cours dans une matière donnée par semaine, ils n’en font que quatre. Les responsables d’établissements procèdent ainsi pour masquer le manque d’enseignants. Il y a aussi les abris provisoires qui ne sont toujours pas résorbés malgré les promesses du gouvernement».
Tamsir Bakhoum, en plaidant pour un «recrutement massif par le biais d’un processus non biaisé au contraire de qu’ils ont fait pour le recrutement de 5000 enseignants», s’est aussi indigné de la situation des enseignants mis en position de stage sans manquer d’évoquer la formation diplômante ou le non-paiement des indemnités des examens du Bfem et du Baccalauréat et les rappels dus aux enseignants. «Nous disons sans risque de nous tromper que le gouvernement ne fait pas preuve de bonne foi. Pendant les vacances scolaires, nous avons assisté à des situations diverses à l’image de celle du collectif des enseignants en position de mise en stage, du recrutement des enseignants qui a été fait à travers un processus biaisé, des enseignants qui ont participé avec dynamisme et responsabilité aux examens sans que les indemnités aient été payées». Le secrétaire national à la presse et à la communication du Saemss dénonce surtout les lenteurs administratives qui, dit-il, ont fini de plomber les carrières d’enseignants complètement démotivés.
80 milliards de frs de rappels dus aux enseignants
« Ce sont des milliers d’enseignants qui attendent toujours leurs actes d’intégration, de validation... Ces actes sont projetés sur la masse salariale de l’enseignant. Ce qui fait qu’il y a des rappels de plus de 80 milliards que l’Etat doit aux enseignants», soutient-il tout en indiquant qu’il n’y a pas de points clairs qui pourraient empêcher les enseignants d’aller en grève. Selon le chargé à la presse et à la communication du syndicat dirigé par Saourou Sène, le chef de l’Etat, Macky Sall, leur avait dit avoir reçu une étude du Cabinet MGP-Afrique et une autre étude complémentaire effectuée par l’Ige montrant une «iniquité dans le traitement salarial des agents de la Fonction publique. Lesquelles études de terrain seraient commanditées pour des correctifs à cette situation d’iniquité dénoncée par les responsables du Saemss et du Sadef (Syndicat autonome pour le développement de l’éducation et de la formation). Il en est de même pour le non-respect du protocole d’accord en date du 30 avril 2018.
A en croire le secrétaire général du Sadef, Mbaye Sarr, le système éducatif national est à plusieurs vitesses, produisant des inégalités entre les enseignants (fonctionnaires et décisionnaires) et s’étirant jusqu’à la retraite. «On lutte contre l’injustice», a martelé le secrétaire général du Sadef, M. Sarr, qui dénonce la situation des directeurs et directrices des cases des tout-petits qui ne bénéficient d’aucune indemnité. Or pour le développement de la petite enfance dans notre pays, indique-t-il, ces responsables d’écoles méritent plus de considération. Son syndicat entend porter le combat afin que ces directeurs et directrices puissent bénéficier des indemnités de sujétion au même titre que ceux de l’élémentaire, des collèges et des lycées. Car, estime Mbaye Sarr, «ils ont les mêmes droits».
Risque de perturbations majeures
Au vu donc de tous ces manquements, «on peut dire que nous allons vers une année instable», alerte M. Bakhoum. Surenchérissant, Mbaye Sarr annonce une année très mouvementée. Tus soutiennent qu’il y aura bientôt un combat contre le gouvernement pour le respect des accords et contre l’injustice dont sont victimes les enseignants ! « Et les hostilités pourraient être déclenchées très rapidement. C’est à dire dès les premiers jours suivant la rentrée des élèves prévue jeudi prochain. «Nous avions déposé un préavis de grève l’année dernière pour alerter, mais nous étions dans un contexte de pandémie. C’était une obligation de participer à la lutte contre cette pandémie et nous avions tu toute polémique. Mais quoi qu’il advienne, le SAEMSS a un préavis qui s’étale jusqu’au 31 décembre 2021, nous pouvons donc déclencher un mouvement à tout moment», a averti Tamsir Bakhoum tout en informant que le Syndicat autonome des enseignants du moyen et secondaire du Sénégal va se réunir, le samedi 16 octobre, en commission administrative pour décider de la position du syndicat par rapport au suivi à réserver au préavis de grève déposé.
Le Cusems Authentique n’est pas en reste dans cette levée de boucliers. Se syndicat dont le préavis expire dans deux jours (le 14 octobre) va faire la même chose que le Saemss. «On va discuter avec les enseignants sur un nouveau préavis», confie Dame Mbodj. Sur ce, les syndicalistes demandent au chef de l’Etat de donner des instructions fermes et de prendre des mesures urgentes par rapport aux lenteurs administratives, à la formation diplômante, à la situation des enseignants en position de mise en stage. Ils demandent surtout au président Sall de convoquer rapidement des ateliers de partage sur le système de rémunération d’agents de l’Etat, et d’aller vers un recrutement de masse pour des enseignements de qualité à l’école. Bref, comme le dit Tamsir Bakhoum, les syndicats d’enseignants veulent pousser le gouvernement à changer d’’orientation pour faire de l’Education une surpriorité. Vaste chantier, assurément !
MARGINALISATION POLITIQUE DES FEMMES ET DES JEUNES
Gorée Institute veut repenser l’inclusion et la participation des couches défavorisées
L’analyse de l’économie politique menée en 2021 par le Gorée Institute au Mali, au Burkina Faso, au Niger et au Sénégal révèle un manque d’engagement et de volonté politique des décideurs politiques pour interpréter et mettre en œuvre efficacement les politiques publiques et réglementations en faveur des femmes et des jeunes.
En effet, de cette étude, découle une réalité qui montre que malgré les progrès notables dans le domaine de la liberté de participer aux processus démocratiques en général, les pays connaissent encore une pléthore de déficits démocratiques tels que l’intolérance et la marginalisation politique envers les femmes et les jeunes, ce qui est souvent source de violence intermittente à motivation politique. Or, force est d’admettre que la création de systèmes de gouvernance plus efficaces est fortement tributaire des voix des femmes et des jeunes qui influencent les décisions concernant les politiques, les cadres du niveau communautaire aux niveaux national et régional, notamment au Sahel. Ainsi, pour mettre à exécution les principales recommandations émanant de l’analyse de l’économie politique, le Gorée Institute organise du 13 au 15 octobre 2021 un Forum multipartite régional sur le thème : ” Repenser l’inclusion et la participation des femmes et des jeunes dans la gouvernance démocratique au Sahel “.
Un Forum qui s’inscrit dans la trajectoire de mise en œuvre du programme Power of Dialogue, conçu pour promouvoir un espace démocratique pacifique et un processus de prise de décision politique inclusif, réactif et représentatif à tous les niveaux. Ce Forum multipartite régional qui réunira pendant trois (3) jours des représentants d’États membres d’institutions nationales, de partis politiques, des experts de la société civile de jeunes et de femmes, des universitaires, ainsi que des partenaires au développement y inclus la CEDEAO, va servir de cadre pour étudier les nouvelles perspectives offertes aux jeunes et aux femmes afin que leur participation influe sur les processus de prise de décision. Les différents acteurs vont aborder collectivement les facteurs, les barrières et les défis qui empêchent la participation active des femmes et des jeunes aux processus de bonne gouvernance démocratique dans les pays cibles du Sahel. Ils tenteront également d’apporter des recommandations pratiques applicables à la CEDEAO, aux Etats membres et aux parties prenantes travaillant sur le sujet et sur des domaines connexes.
Avec la participation d’une trentaine de jeunes et de femmes issus des pays du Sahel (Mali, Niger, Burkina Faso, Sénégal), l’Institut panafricain va évaluer la mise en œuvre des politiques et des règlements concernant l’inclusion et la participation active des femmes et des jeunes au processus de bonne gouvernance démocratique. De manière spécifique, il s’agira d’identifier et de discuter collectivement des facteurs de risque associés au rétrécissement de l’espace civique et à l’affaiblissement des voix civiques des femmes et des jeunes leaders politiques. Il sera également question de discuter des approches pour influencer les acteurs politiques dans la mise en œuvre des politiques et des réglementations internes visant à renforcer les voix civiques des femmes et des jeunes leaders politiques en herbe dans les processus de bonne gouvernance démocratique.
Les participants à ce forum vont par ailleurs discuter des approches stratégiques pour une meilleure inclusion des jeunes et des femmes dans les processus de gouvernance démocratique, de prévention des conflits et de consolidation de la paix dans l’espace Sahel. Enfin, ils tenteront d’identifier le rôle critique des Organisations de la Société Civile (OSC) sur les politiques publiques et réglementations en faveur des femmes et des jeunes.