KEEMTAAN GI – MASSACRANT
On nous promettait un pays émergent. C’était du moins ce qui se dégageait de leur vaporeux slogan. Un Train Express Régional qui tarde à rouler, une ville nouvelle, des routes, des ponts, des autoponts, des stades, un nouveau siège pour le Gouvernement après avoir réfectionné l’ancien à coups de milliards, près de trois fois le coût initial. Un incendie vite circonscrit s’est d’ailleurs déclaré tout récemment dans ce Building réfectionné à presque 40 milliards de nosfrancs. Un coût qui aurait pu servir à construire deux Buildings similaires mais neufs ! S’agissant du feu qui s’y était déclaré la semaine dernière, donc, rien d’alarmant selon l’expertise du Secrétaire Général du Gouvernement. Il ne faut pas s’encombrer d’une enquête. Pendant qu’une partie des lieux cramait, le Chef s’offrait des « selfies » dans son nouveau joujou volant. Depuis l’Allemagne où il se trouvait, on lui annonçait le naufrage de la pirogue de fortune de ses enfants qui tentaient de fuir ce charmant pays pour un ailleurs meilleur. On leur promet l’émergence et ils continuent de se suicider en mer ! Ils ne savent pas la chance d’avoir le Chef comme président… Il est vrai que ses flagorneurs sont les seuls à voir un pays qui émerge. L’un de ses flatteurs l’avait même comparé à Napoléon III. De quoi vous enfler la tête. On nous dit qu’il a réussi à circonscrire l’inflation. Ce qui lui a donné la bonne idée de se payer un nouvel avion. Il faut bien que la sécurité de sa précieuse personne soit assurée. Et voilà que son peuple commence à crier famine, rouspétant contre la vie chère. Soyons justes, il ne faut pas voir derrière cette inflation les dépenses somptuaires du Chef. Ses souteneurs peuvent vous sauter dessus. Et paradoxalement, c’est lui-même, le Chef, qui mettait en 2012 le calvaire de la population sur le dos d’un gouvernement qu’il combattait. Les mêmes critiques qu’il formulait lui tombent aujourd’hui sur le crâne. La faute, à l’époque, c’était l’avion de son prédécesseur. A l’évidence, il doit se rendre compte que son peuple est fatigué en plus de souffrir des inondations. Pourquoi alors forcer ? Le vieil ami dont il s’est souvenu en allant présenter ses condoléances à sa famille l’avait déjà averti. KACCOOR BI
MACKY SALL ME ALIOUNE BADARA CISSE EST RESTE UN HOMME DE CONVICTION
Le président de la République Macky Sall s’est déplacé hier à Hann Marinas pour présenter à la famille du défunt médiateur de la République, Me Alioune Badara Cissé,ses condoléances. Absent du pays pour un voyage en Allemagne, le président de la République a tenu dès le lendemain de la disparition du médiateur à se rendre au domicile de ce dernier. Il y a été accueilli par des membres de la famille du défunt, mais aussi par le marabout Serigne Moustapha Cheikh Abdou Khadre Mbacké guide religieux de feu Me Alioune Badara Cissé. Devant ce parterre, Macky Sall a indiqué que feu Me Alioune Badara Cissé était « un ami et un frère qui est resté un homme de conviction, fidèle et brave compagnon de 1ère heure à l’Alliance pour la République ». Les deux hommes ont eu à entretenir des relations heurtées, mais ils finissaient par se retrouver souvent autour de l’essentiel. La démarche du chef de l’Etat a été qualifiée de solidarité par Serigne Moustapha Cheikh Abdou Khadre Mbacké, guide spirituel du défunt. Le marabout a témoigné également de l’excellence des relations entre le Président Sall et Alioune Badara Cissé.
ME OUSMANE NGOM EVOQUE ABC
S’il y a eu une guest star hier lors de la présentation de condoléances du président de la République au domicile du défunt Médiateur de la République, Me Alioune Badara Cissé, c’est bien Me Ousmane Ngom. Le dernier ministre de l’Intérieur du président Abdoulaye Wade fait en effet partie de personnes qui connaissaient le mieux ABC qu’il avait accueilli au Pds à son retour d’Angleterre où il était allé étudier. C’était au milieu des années 80. Depuis lors, leurs chemins ne se sont plus jamais séparés. Invité par le Président à prendre la parole, Ousmane Ngom a fait un témoignage émouvant sur l’homme arraché à l’affection des siens ce samedi. Parmi les anecdotes qu’il a racontées, il y a son invitation par le gouvernement américain à participer en février 2001, sous le président George Bush, à la National Prayer day, une cérémonie organisée chaque année depuis 1930 et depuis le magistère du président Eisenhower. Tous les présidents américains ont eu à la présider et, en général, une centaine de personnalités du monde y sont invitées. Cette année-là, en 2001, Me Alioune Badara Cissé étudiait aux USA. Contacté par les autorités américaines pour qu’il donne le nom d’une personnalité sénégalaise à inviter, il avait donné sans hésiter celui de Me Ousmane Ngom qui y avait été accueilli avec tous les honneurs. En s’y rendant, il avait emmené avec lui Mme Alioune Badara Cissé qui devait rejoindre son mari en Amérique. Taquin, ABC lui avait dit au téléphone : « Prends bien soin d’elle au cours de ce voyage car je te confie mon bien le plus précieux ! » La deuxième anecdote concernait un événement qui s’est déroulé du 27 au 29 août 2008 à Denver, au Colorado, toujours aux Etats-Unis. Il s’agit de la première investiture du candidat Barack Obama par le Parti Démocrate américain. Me Ousmane Ngom représentait l’Etat à cet événement tandis que Macky Sall, en rupture de ban avec le régime du président Abdoulaye Wade, avait réussi à se faire inviter par le biais de Me Alioune Badara Cissé. Ce qui fait qu’il y avait deux délégations sénégalaises à cette investiture. Grâce aux talents de diplomate de Me Alioune Badara Cissé, c’est comme si elles n’en constituaient qu’une finalement, toutes les différences s’étant gommées le temps d’un voyage. Et lorsque le candidat Barack Obama prononçait son discours d’acceptation dans un stade où avaient pris place 80.000 personnes survoltées, Me Alioune Badara Cissé avait pris les mains de Macky Sall et récité le verset du Coran où Dieu dit qu’Il donne le pouvoir à qui Il veut. Naturellement ABC ne savait pas, en le faisant, qu’il tenait là les mains du futur président de la République du Sénégal. Entre autres, ses prières de Denver, dans le Colorado, ont été exaucées ! La dernière anecdote, beaucoup la connaissent. C’était au soir du second tour de l’élection présidentielle de 2012. Ministre de l’Intérieur, Me Ousmane Ngom, au vu des tendances lourdes qui se dégageaient, a appelé l’encore président de la République Me Abdoulaye Wade pour lui faire savoir que Macky Sall avait gagné avant de lui demander de l’appeler pour le féliciter. Une demi-heure plus tard, Wade l’a rappelé pour lui demander le numéro du patron de l’APR. Ousmane Ngom câbla alors Me Alioune Badara Cissé qui se trouvait à ce moment-là à Saint-Louis pour lui dire qu’il voulait le numéro de Macky Sall pour le compte du président Wade. ABC, qui avait tout de suite tout compris, le lui communiqua avant de lui dire qu’il allait se rendre dans la foulée se recueillir sur les tombes de ses parents au cimetière de Thiaka Ndiaye avant de rejoindre Macky Sall à Dakar. Trois événements vécus personnellement par Me Ousmane Ngom et qu’il a tenu à raconter au cours de son bel et poignant hommage d’hier à Me Alioune Badara Cissé. ABC dont il a aussi salué le courage, la foi, la fidélité à ses idéaux, la « Mouridité » si l’on peut dire comme en témoigne le fait qu’il a été l’un des fondateurs du dahira des étudiants mourides à l’Université Cheikh Anta Diop.
MAMADOU RACINE SY ME ABC EST FIDELE EN AMITIE
Restons dans le registre des hommages pour évoquer celui de Mamadou Racine Sy, Président du mouvement national And Liggeeyal Sénégal ak Racine (ALSAR). Dans une note brève, le président du Conseil d’administration de l’IPRES indique avoir appris avec tristesse le rappel à Dieu de Maître Alioune Badara Cissé, ancien ministre des Affaires étrangères et ancien Médiateur de la République. Le Président d’ALSAR s’est ainsi incliné avec émotion devant la mémoire de l’illustre disparu, « un homme de principes, de fortes convictions, fidèle en amitié » a-t-il témoigné. Mamadou Racine Sy a prié Dieu le Tout Miséricordieux d’accueillir Me Alioune Badara Cissé en Son paradis céleste.
CONTRE UN «MBEUBEUSS II» DES POPULATIONS DE THIAROYE-GARE ANNONCENT UNE REVOLTE !
Le ministre de l’Intérieur, le gouverneur de Dakar et le préfet de Pikine sont alertés ! Si rien n’est fait, les populations de Thiaroye-gare risquent de mettre à exécution leurs menaces c’est-à-dire se révolter contre ce qu’elles qualifient de «MbeubeussII ». Il s’agit d’un vaste espace public situé à Tally Diallo en face du commissariat de police de Thiaroye. Cet unique espace nu, des éboueurs de camion-bennes(Ucg), des récupérateurs, brocanteurs et autres recycleurs étrangers ont fini par le transformer en décharge clandestine. Selon un notable de Thiaroye, la plupart des camions-bennes chargés du ramassage et du transport des ordures ménagères pour Malika (Mbeubeuss) retournent avec presque la moitié des déchets à Thiaroye-gare, précisément sur les lieux indiqués. D’où le surnom « Mbalit-Dem-Dikk » collé aux camions bennes. Pire, de nombreux grossistes et revendeurs de yamba squattent l’endroit incriminé «Un triste décor qui fait mal aux populations ! Récemment, les jeunes responsables de différents quartiers ont été reçus parle sous-préfet et le commissaire de Thiaroye qui n’ont encore rien fait pour nettoyer les lieux. Donc les Thiaroyois à travers les Asc vont prendre leurs responsabilités pour déguerpir les bandits et voyous afin d’aménager l’espace (terrain basket et jardin public). Souhaitons que Thiaroye-gare ne soit pas l’étincelle d’une révolte de la banlieue » a-t-il alerté. Pour une fois, « Le Témoin » quotidien se transforme en lanceur d’alerte à l’endroit du ministre de l’Intérieur Antoine Félix Diom. Qui vivra verra !
ÉLECTIONS LOCALES BOUGANE GUEYE DANY ET CIE REJOIGNENT LA COALITION DES 4 GRANDS PARTIS DE L’OPPOSITION
Bougane Guèye Dany et la coalition Gueume sa Bopp ont décidé hier de rejoindre la grande coalition des 4 «Grands partis de l’opposition», à savoir le PDS, le PUR, le PASTEF et TAXAWU Sénégal. Cette décision a été prise au terme d’une concertation engagée au sein de la coalition Gueum Sa Bop. «La grande coalition m’a donné carte blanche pour discuter avec la grande coalition de l’opposition. Khalifa Sall m’a appelé et aujourd’hui, je suis en mesure de dire que nous allons rejoindre la grande coalition de l’opposition constituée par les quatre grands partis de l’opposition», a laissé entendre Bougane Guèye Dany lors d’une déclaration publique.
FARBA NGOM, DES TUILES ANNONCEES ?
S’il y a quelqu’un qui doit surveiller ses arrières, c’est bien le député-maire des Agnam Farba Ngom. Des informations distillées à travers les réseaux sociaux relayés, il est annoncé un rapport accablant pour l’homme. Un rapport qui aurait l’ambition de dévoiler au grand public, les origines de la richesse de ce ponte de la République. La publication d’un tel rapport est annoncée comme étant imminente. Intox ou réalité, au Témoin nous croisons les doigts et attendons la suite d’une telle affaire qui pourrait, si cela était avéré, éclabousser le régime. En tout cas, Farba Ngom doit surveiller ses arrières surtout qu’il est indiqué qu’à l’issue de cette publication, une organisation de la société civile constituera un dossier pour une plainte à l’Ofnac.
LES DETENTEURS DE DIPA TRIOMPHENT LA TAXE CONJONCTURELLE DU SUCRE RAFFINE IMPORTE, SUSPENDUE
La taxe conjoncturelle du sucre raffiné importée a été suspendue. C’est la décision prise hier par le ministre des Finances et du Budget Abdoulaye Daouda Diallo. Sur demande du ministre du Commerce et des PME, Aminata Assome Diatta, il tend la main aux importateurs de sucre détenteurs des fameuses Déclarations d’importation des produits alimentaires(DIPA). Cette décision survient à un moment où il est noté des cours mondiaux très élevés, une chaîne logistique totalement perturbée, des coûts du transport qui se sont fortement renchéris. En outre, la nouvelle appréciation du real brésilien par rapport au dollar des Etats-Unis n’est pas de nature à faire baisser les prix. Les expéditions en provenance du Brésil, qui dominent le marché mondial du sucre, ont tendance à se réduire dans ce contexte.
NÉCROLOGIE LE GUITARISTE BARTHELEMY ATISSO D’ORCHESTRA BAOBAB EST MORT
Le guitariste du mythique groupe afro-salsa, l’Orchestra Baobab, Barthélémy Atisso n’est plus. Le guitariste-soliste était connu pour être un des piliers du groupe. Avocat togolais de formation et, par ailleurs, guitariste autodidacte, Attisso s’était installé à Dakar en 1966 pour étudier le droit à l’Université de Dakar. Il s’est mis à la guitare pour gagner de l’argent, jouant dans la scène des clubs et rejoignant le Star Band. D’après Emedia, au début des années 1970, Barthélémy Atisso a rejoint l’Orchestra Baobab et a porté le succès du groupe dans les années 1980. Lorsque le Groupe s’est dissous en 1980, Attisso est retourné au Togo pour y pratiquer le droit. Il n’a joué la guitare qu’à la réunion de 2001. Ainsi, il a enregistré et tourné avec Orchestra Baobab depuis, bien qu’il ait également maintenu sa pratique de la guitare à Lomé.
Macky Sall chez Me Alioune Badara Cissé
Rentré du Sénégal après un séjour à Berlin, le Président Macky Sall s’est rendu hier au domicile de l’ancien Médiateur de la République, décédé samedi à Dakar. Le chef de l’Etat a présenté ses condoléances à la famille éplorée. Selon le Président Macky Sall, Alioune Badara Cissé était un ami et un frère. Il a salué la mémoire d’un homme de conviction et un fidèle compagnon de la première heure à l’Alliance pour la République (Apr). La famille de l’ancien médiateur de la République, par la voix de Serigne Moustapha Abdou Khadre Mbacké, guide spirituel du défunt, a remercié le chef de l’Etat pour le déplacement et la solidarité. Le marabout a témoigné également de l’excellence des relations entre le Président Sall et Me Alioune Badara Cissé.
Hamadi Sow tue son ami à coups de machette
Une affaire de meurtre est sur toutes les lèvres depuis hier, au village de Arafat Jam Jam, situé dans la commune de Ribot escale, dans le département de Koungheul. Hamadi Sow qui soupçonnait son ami Ngagne Dème de roder autour de sa femme n’a trouvé rien de mieux à faire que de lui asséner un seul coup de machette au cou, alors qu’il jouait au football. Selon des témoignages, la victime était tranquillement en train de garder les cages de son équipe quand son bourreau l’a prise par surprise. D’après eux, il est mort sur le coup. Hamadi Sow qui semblait avoir perdu la tête après son forfait est reparti chez lui. C’est sur ces entrefaites que les populations ont alerté les gendarmes qui sont allés le cueillir. Selon les dernières informations obtenues par «L’As», le corps sans vie de Ngagne Dème est transporté à Koungheul pour les besoins de l’autopsie.
Deux autres corps repêchés
Les recherches menées par la base navale du nord se poursuivent toujours en haute mer. Hier, la situation a évolué. En effet, la marine nationale qui est venue en appoint a repêché deux autres corps. Du coup, le bilan du chavirement de la pirogue à Saint-Louis est désormais de trois morts et une quarantaine de personnes portées disparues. Une situation qui ne laisse pas indifférents les membres des associations de pêche qui plaident pour le durcissement des peines encourues par les convoyeurs de migrants qui, selon eux, « amassent une fortune et retrouvent la liberté après quelques mois de prison ». Ils demandent aussi leur implication.
Marché du Building administratif
Le Service de Gestion du Building administratif monte au créneau pour répliquer aux pourfendeurs du gouvernement qui qualifient de nébuleux le marché attribué à l’entreprise «Dooke Sénégal s.a.s». Dans un communiqué parvenu à «L’As», il précise que le marché a été passé par la procédure de Demande de renseignements et de prix à compétition restreinte (DRPCR) qui s’applique aux marchés de travaux de l’Etat, dont les montants sont inférieurs à 25 millions Fcfa. Selon la même source, cette procédure est prévue par le Code des marchés publics. Ainsi, indique le Service de Gestion du Building administratif, le marché signé avec «Dooke», entreprise présente au Sénégal, en Côte d’Ivoire, au Cameroun et en France, s’élève à 14.986.000 Fcfa TTC. En conséquence, ajoute-t-on, il n’y a pas eu recours à une procédure d’appel d’offres restreint contrairement à ce que d’aucuns soutiennent.
Marché du building administratif (bis)
Restons avec le Service de Gestion du Building administratif qui souligne qu’il s’agit plutôt de travaux de fourniture et de pose de points d’ancrage au toit de l’immeuble, et non «de nettoyage des baies vitrées», comme indiqué dans la presse. Ces travaux de pose de points d’ancrage étaient rendus nécessaires pour assurer, en toute sécurité, le nettoiement de la façade ou baie vitrée du Building, précise-t-on dans le communiqué. Par la même occasion, le Service de Gestion du Building administratif rappelle que la procédure d’appel d’offres ouvert relatif au nettoiement de la façade a été déclarée infructueuse du fait de l’absence de ces points d’ancrage, permettant une descente en rappel de cordistes, travaillant simultanément sur des intervalles de deux mètres. Ainsi, dit-on, la façade n’a jamais pu faire l’objet de nettoiement depuis l’inauguration du Building en janvier 2019. Quant à l’estimation des dégâts causés par l’incendie, le Service informe que l’évaluation des dégâts est en cours et il serait hasardeux de conclure qu’ils sont estimés à des milliards.
Dieyna Baldé et Cie devant la barre aujourd’hui
L’affaire Dieyna Baldé et Cie sera appelée aujourd’hui à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar. L’artiste Dieyna Baldé, son frère Aly Baldé et Moustapha Ba dit Pape ont été placés sous mandat de dépôt jeudi dernier après une garde-à-vue à la Division de lutte contre la cybercriminalité. Le procureur vise les chefs de tentative d’extorsion de fonds, vol, accès et maintien frauduleux dans un système informatique, collecte illicite et menace de diffusion de données à caractère personnel. Pour rappel, Dieyna Baldé et consorts sont écroués suite à une plainte de Bril, son petit-ami. Bril, croyant au vol de ses téléphones, n’avait pas soupçonné la machination orchestrée par Dieyna Baldé.
Une fillette tombe dans un puits à Touba
Les inondations et leur lot de malheurs continuent à Touba. Après le décès dimanche dernier d’un enfant âgé de 10 ans à Keur Niang, «Dakaractu» apprend qu’une fillette y a aussi perdu la vie hier. La victime aurait glissé dans un puits au quartier SexawGa. Ce qui porte à deux le nombre d’enfants ayant péri du fait des inondations.
Pluie de candidats à la commune de Keur Massar nord
La liste des candidats à la candidature au sein de la mouvance présidentielle s’allonge chaque jour dans la nouvelle commune de Keur Massar Nord. Pratiquement, tous les responsables de Benno Bokk Yaakaar souhaitent être le premier maire de cette nouvelle collectivité. Après Pape Ibrahima Demba, Aminata Assome Diatta et Ousmane Cissé, voilà que le coordonnateur communal de la Ligue des Démocrates Rénovateurs (Ldr/Yesal), Doudou Keita, affiche son ambition de briguer les suffrages des populations de cette commune. Il a fait l’annonce lors d’une réunion publique d’information de leur parti à l’Unité 06. Monsieur Keita, qui défie déjà ses futurs adversaires demande, d’ailleurs, aux leaders de Benno de choisir le profil qui permettra à la mouvance présidentielle de remporter haut la main les élections locales. Ce partisan de Modou Diagne Fada, comptable de formation, a été adjoint au maire de Bakel. Il est présentement conseiller municipal à la commune de Keur Massar et président de la Commission des Finances. Il est convaincu qu’avec son programme basé sur la concertation, les défis du développement local de Keur Massar Nord seront relevés avec son expérience pratique dans la décentralisation.
Mouvement «Keur Massar laa dëkk»
Le quartier Darou Rahmane de Keur Massar Sud a abrité samedi dernier le lancement du mouvement «Keur Massar laa dëkk». Une cérémonie qui a servi de tribune au Jaraaf de Keur Massar, Matar Diop dit «Aldo», pour dénoncer l’utilisation des inondations à des fins de commerce. Des pratiques qui, selon lui, doivent être combattues sous toutes leurs formes. Et Jaraaf Matar Diop d’inviter les jeunes à ne pas verser dans la manipulation, la médisance à travers les réseaux, mais plutôt à s’adonner à la recherche du savoir, de l’apprentissage de métiers. Il a exhorté l’Etat à accompagner les jeunes de Keur Massar en chômage par l’encadrement et l’entrepreneuriat.
Inondations à Ndiogou Diène
Les habitants du quartier Ndiogou Diène de la Cité Sotrac de Keur Massar Sud sont très préoccupés par les inondations. Ils demandent aux autorités de renforcer les moyens matériels pour évacuer les eaux pluviales de leur quartier et, à la fin de l’hivernage, d’assainir le quartier avec des canaux d’évacuation conséquents.
Orchestra Baobab en deuil
Le monde de la musique afrocubaine est en deuil. L’Orchestre «Baobab» a perdu le mythique guitariste arrangeur Barthélémy Atisso, avocat de profession. Il est décédé dimanche au Togo des suites d’une courte maladie. L’homme qui a fait ses premiers pas au Star Band de Dakar a, par la suite, rejoint l’Orchestra «Boabab» vers les années 1970 qu’il n’a jamais quitté jusqu’à la dislocation du groupe en 1987. Par la suite, il est retourné dans son pays le Togo pour s’activer dans le droit avec le métier d’avocat. Barthélémy Atisso a renoué avec l’Orchestre Baobab lors de son retour dans la scène musicale internationale avant de mourir à l’âge de 71 ans. Adieu Maestro. «L’As» présente ses condoléances au groupe Baobab, à Rudy Gomis et aux fans du Groupe dont le Grand Manou Diop.
Opération mixte Police et Gendarmerie à Rufisque
Les opérations mixtes de la police et de la gendarmerie se poursuivent de plus dans la région de Dakar. Les forces de défense et de sécurité qui ont mutualisé leurs efforts ont bouclé la région en trois jours. Hier, limiers et pandores ont investi le département de Rufisque. Les autorités n’ont pas lésiné sur les moyens humains et matériels pour atteindre l’objectif de cette opération combinée pour la sécurité des populations. En effet, 724 éléments ont été mobilisés dont 34 en civil. Ils proviennent du Commissariat central de Rufisque commandé par le commissaire Daouda Bodian et des Brigades de Gendarmerie dépendant de la Compagnie de Rufisque. Il y avait aussi 35 véhicules et 03 chiens renifleurs.
Bilan de l’opération mixte Police et Gendarmerie à Rufisque
Restons avec l’opération combinée de la Police et de la gendarmerie dans le département de Rufisque dans la nuit du dimanche au lundi pour dire qu’elle a été un succès. Le bilan fait état de l’interpellation de 256 personnes pour diverses infractions dont 202 pour vérification d’identité, 18 pour ivresse publique manifeste, 02 pour conduite de véhicule sans permis de conduire, 06 pour agression, 05 pour coups et blessures volontaires, 05 pour vol à l’arraché, 15 pour détention et usage de chanvre indien, 03 pour exploitation clandestine de débit de boisson. L’opération de sécurisation qui s’est déroulée de 21 heures à 04 heures du matin a permis également de saisir 300 grammes et 04 cornets de chanvre indien. Les limiers et les pandores ont mis en fourrière 49 véhicules, immobilisé 12 motos et saisi 125 pièces de véhicules.
PAR Makkane
ÉLÉGIE À ABC
EXCLUSIF SENEPLUS - Tu n’as pas quitté la patrie, maître tu es assis du côté de la guidance paré des guirlandes de la patience, parfum parfait dans la conscience d’ange qui embaume par élégance
EXCLSIF SENEPLUS - Au Sénégal, on a appris à des générations de postulants intellectuels à aimer ou haïr Senghor. Il en a découlé une terrible méconnaissance de son œuvre. En fauchant tout ou presque, on passe sous silence que le pays lui est redevable
Photo Serge Philippe Lecourt |
Elgas |
Publication 30/08/2021
Inclure Léopold Sédar Senghor dans une série baptisée « Les damnés de leur terre » peut sembler relever de l’hérésie, tant l’homme a été le récipiendaire de tous les honneurs possibles et imaginables, surtout les plus officiels. Senghor fut en effet pourvu, et bien, en apparat, toges, breloques et médailles, et ce du tout-venant : universités, républiques, monarchies, cabinets, antres religieux. Partout il fut reçu avec diligence, et son personnage, sans aspérités trop prononcées, cheminant avec le prodige qui lui est propre, lui ouvrit en grand la porte des cénacles les plus prestigieux. Il suffit de faire quelques détours dans les notices biographiques disponibles – même les plus paresseuses – pour y voir, consignés sur des pages et des pages, bien mis en valeur, les trophées du bonhomme. Dans son pays, l’homme s’est fondu au fronton des bâtiments publiques, dans la mémoire collective, et même, lettrés et illettrés confondus, dans l’imaginaire collectif. Il préfère « pourrir dans la terre comme le grain de millet », vœu formulé dans son poème liminaire adressé à Léon Gontran Damas dans Hosties Noires (1948) pour devenir « la trompette et la bouche du peuple ». On peut constater sans le flatter que la graine a fleuri et qu’il est exaucé. Il eut sa griotte et cantatrice attitrée, Yandé Codou Sène, et aujourd’hui encore les louanges défient le temps.
Une mémoire chahutée
Tout ça bien sûr ne milite pas pour son inclusion dans la liste des Damnés de leur terre pas plus qu’à parier, Fanon ne l’aurait inscrit dans la sienne des Damnés de la terre (1961). Cependant, même chez ses admirateurs les plus fervents, on s’impose désormais la discrétion : on ne le célèbre plus véritablement qu’in petto, sans gros tapages. Même si l’empreinte du « père de la Nation » est là, imposante et irréfutable, tantôt fardeau, tantôt couronne, si partout son effigie trône, si Senghor reste dans les esprits, il y a loin encore pour qu’il soit dans les cœurs, en bonne place, avec de la bienveillance mémorielle et sur le temps long. Les cœurs sont divisés à son propos. Et pas n’importe lesquels. Il importe d’aller farfouiller dans ce malaise aux allures de crime originel, disons continental, pour essayer d’y voir clair sur cette tragédie familiale, celle d’un fils perdu par son amour illégitime.
Dans le pays Sérère qui le vit naître, pays du reste pépinière à héros nationaux, le fils de Joal reste un enfant prodige et un fils prodigue. Et dans les cœurs de ce Sine royal, ce premier fils dont la gloire illumine encore la filiation, est bien chanté en psaumes et autres élégies. Mais au-delà du carcan proche, des émules acquises, dans les cercles de savoir, c’est-à-dire dans l’épique querelle intellectuelle, Senghor est dans les cœurs certes, mais à une place ingrate : celle du père déserteur, renégat de la fierté nationale. Un patriarche inassumé, dont on est presque honteux, avec ses honneurs étrangers, sinon français, qui ne signent en définitive que l’opprobre. Ses titres n’ornent que la flamboyance de son tombeau, sur lequel l’on ne manque pas d’aller cracher ou « danser » généreusement. Car dans ce Dakar prescripteur de la tendance intellectuelle, et dans cette Afrique en quête d’une renaissance chahutée par diverses péripéties, Senghor a perdu. Vingt ans après sa mort, c’est une défaite sans l’ombre d’un doute, si on en juge par les forces en présences et les idées en vogue. Dans les manifestations nationales et continentales, il est vain d’attendre des slogans à sa gloire, la seule façon pour lui d’y figurer, c’est en effigie crucifiée et brûlée en place publique pour intelligence avec l’ennemi. Ses adversaires les plus illustres sont devenus les idoles de la jeunesse, les modèles des aspirants, et les alliés des activistes qui ont le vent en poupe.
Pourquoi donc aller au-delà de ce constat historique, de cette défaite consignée, d’où aucune rémission ou réhabilitation ne semble possible pour l’ancien président sénégalais ? Pourquoi enjamber ce verdict sanglant qui s’est imposé à mesure du temps ? Sans doute parce qu’il y a dans la damnation une part fatale, mais bien plus encore une part d’injustice, sans jouer ni les avocats, ni le contempteur assagi. Survoler les rangs de ceux qui ont eu des différends, parfois des inimitiés, souvent de la rancœur contre Senghor, c’est côtoyer une incroyable galaxie d’esprits lumineux devenus symboles du continent.
Un homme politique dur
Sur le champ politique d’abord, Senghor ne fut ni un saint ni un tendre. Il faut le dire d’emblée. Parachuté dans cet univers par la force des choses et son parcours qui l’y a mené naturellement, il fut un leader coriace sous des dehors avenants et charmants voire charmeurs. Avec une componction toute bourgeoise et des manières monacales, il joua un registre maîtrisé, celui de l’homme politique sans écarts extravagants. Cette tonalité lui est naturelle quand on connaît son ascendance, lui qui est d’un lignage noble du côté de son père, Basile Diogoye comme de sa mère, Gnilane. L’un fut commerçant prospère ; l’autre de la filiation des Guelwar. C’est donc un garçon bien né, précocement mélancolique, qui n’éprouva pas les rudesses et les incartades du destins qui corsent les caractères. Hormis l’épisode de la seconde guerre, où il fut prisonnier des Allemands, et celui plus tard de l’acharnement de la faucheuse contre sa descendance, ses premiers engagements ont ainsi été marqués par une certaine douceur. Il n’a eu besoin ni de chasser pour survivre ni de combattre pour s’imposer. Un tel pedigree est une part importante de son identité.
Si l’indépendance fut acquise au Sénégal, enfant gâté de colonie, dans la dévolution et non au combat, cet état de fait institua une transition en douceur, presqu’une continuité. Incarnation de cette étape, Senghor devait fatalement susciter des querelles de positionnements, point de cristallisation des reproches de ses pairs. Car le modèle Senghor tout promis à son destin, était tout de même à rebours de la rupture sèche prônée par les mouvements panafricains et la dynamique des indépendances. S’il en partageait le fond et les optiques, dans l’impulsion de la négritude qu’il contribua à conceptualiser, il ne fut à l’inverse ni combattant, ni rebelle, encore moins activiste ; et à bien des égards, il parut se satisfaire de ce costume taillé sur mesure sans soubresauts majeurs. Était-ce au nom d’un sens du compromis déjà consommé qui cadrait bien avec son tempérament en quête de consensus, et donc tout compte fait une philosophie du pouvoir bien étudiée ? Ou alors était-ce un lien viscéral avec le colonisateur de nature presqu’affective par les liens de la langue, de la littérature et de sa foi chrétienne réelle et profonde ? Était-ce la bonne mesure pour gouverner ces pays nouvellement indépendants où il y avait tout à défaire et tout à refaire ? Sans doute un peu des trois.
L’amour coupable et la tâche indélébile
Et il ne sert à rien d’occulter l’aspect, très important, de sa francophilie bien réelle et de son amour – coupable ? – pour la France qui le lui a bien rendu. S’il s’en défend « ah je ne suis pas la France, je le sais » c’est pour dire plus loin, dans le même poème qui chante les tirailleurs, s’agissant toujours de la France « que ce peuple de feu […] a distribué la faim de l’esprit comme de la liberté à tousles peuples de la terre conviés solennellement au festin catholique ». On peut en trouver d’autres, facilement, des extraits sans équivoque, sur cet attachement et cette fascination. Un amour proche de la déférence, et contre les intérêts de son pays, arguent avec raison ses jurés. Cet amour pour le bourreau a fédéré l’essentiel des reproches à son endroit, et les noms d’oiseaux rivalisent de sarcasme pour l’accabler. Du nègre de maison au suppôt, il y a le choix. On est à un point de l’histoire où aimer la France pour un Sénégalais, fût-il Senghor, est une tare irrémissible. Aimer le Sénégal pour un Français, un acte d’ouverture. Une drôle d’asymétrie…dans une quête d’égalité.
Si on réussit à passer l’objet de la querelle centrale sur Senghor que l’on vient d’évoquer, on peut noter sur le plan politique d’autres griefs qui l’empoignent. Depuis les désaccords avec Lamine Gueye – autre fils chanté du pays – au lendemain de la seconde guerre sur des choix politiques jusqu’à la scission avec la fédération du Mali en 1960, en passant par sa répression des débordements de 1963 et de 1968, Senghor a montré un certain art martial de la gestion politique. On ne compte plus ses concurrents, anciens amis devenus opposants, et victimes de ses « punitions » aux inclinations très carcérales et de répressions sanglantes. On pourrait tourner la question à loisir, chercher des arguments à décharge, et si en face on n’eut pas que des saints, Senghor avait quand même une conception de la démocratie très peu inclusive, étroite et violente. Son empressement à couper court à la parole contraire n’honorait ni ses engagements intellectuels, ni son legs politique. La tâche est là au milieu du front, ombre ravageuse sur sa réputation de rondeur bienveillante. Mamadou Dia, Blondin Diop, Pathé Diagne, Cheikh Anta Diop.... Ils sont nombreux à avoir subi son arbitraire, sans toujours mériter ce funeste sort. Dans le contexte très porteur pour les idées d’émancipation des années 50 /60, bâillonner la dissidence ne pouvait déboucher que sur un effet désagréable et rétroactif, lequel, avec le temps, était promis à consacrer les victimes d’hier avec le privilège habituel des victimes : celui d’être encensées outre-mesure en passant ainsi vite sur leurs propres manquements et forfaits. Le symbole de cette célébration par défaut, c’est Mamadou Dia, devenu depuis son martyre, l’anti-Senghor qui suscite les regrets et compile les bénéfices de la comparaison.
La théorie et la pratique du pouvoir : une dissonance
Si Senghor a eu du flair dans ses écrits politiques, sur sa vision du socialisme, en pressentant par exemple rapidement la dissonance entre le marxisme théorique et les réalités africaines, il n’en tira pas de bénéfice dans l’immédiat. Il a partagé ce constat avec Amady Ali Dieng, intellectuel sénégalais, qui s’était montré sceptique sur les Damnés de la terre de Fanon dont il produisit une remarquable critique. Mais ces nuances et intuitions visionnaires dans ses idées politiques, généreusement expliquées dans le tome 2 de Liberté, Nation et voie africaine du socialisme (1971), semblent parties en pures pertes. Car politiquement, l’époque vouait un culte au Marxisme, et si lui - d’ailleurs primo-communiste dans ses premiers engagements et aspirant socialiste plus tard - n’a pas été particulièrement tenté par les promesses du Marxisme, à l’examen d’aujourd’hui, il n’eut pas tort. L’héritage du Marxisme sur le continent comme matrice idéologique est constamment battu en brèche et rétrospectivement, son pressentiment fut le bon. De telles pièces à conviction ne pesèrent pas bien lourd dans la balance de son procès. On jeta le bébé avec l’eau du bain. Du politique, on ne lut ainsi que très peu le théoricien, mais on accabla généreusement le praticien du pouvoir, avec ses dents de glace dans le velours de l’apparence.
Des questions légitimes se posent dès lors. Comment un tel élan théorique a-t-il pu se laisser aller à une gestion politique aussi virile, avec des inflexions dictatoriales par moment ? Cela reste un mystère. Toujours est-il, avec un tel passif, tous les acquis de Senghor sont foulés aux pieds par l’acte d’accusation, dans le procès historique qui s’est ouvert avant sa mort et qui est aujourd’hui encore entretenu. Les mots sont durs à son endroit ; le verdict plus encore. À même en oublier que les vertus prêtées au rôle prééminent des confréries dans la gouvernance politique au Sénégal, fut un legs de l’administration coloniale que Senghor a veillé en entretenir. Ce que le Sénégal se gargarise d’avoir comme modèle de régulation sociale est un compromis colonial, une entente cordiale entre colonisateurs et chefs locaux que Senghor a formalisée par la suite, et intégrée comme une tradition perçue comme endogène. Ces bases de la stabilité politique du Sénégal portent une part de son mérite et ses soutiens, peu bruyants mais bien nombreux, ne manquent pas souvent de saluer ces actes forts : son départ en transition douce en 1980 quand le continent voyait des satrapes s’accrocher au pouvoir et la survivance de sa vision culturelle qui a perdu de son ascendant depuis son départ.
Littérature, de la controverse légitime aux attaques personnelles
Même fortune dans le champ littéraire ou presque, le poète fédère contre lui la crème du continent : Stanislas Adotevi, Wolé Soyinka, Mongo Béti, et bien d’autres illustres noms, se sont payés Senghor, en termes souvent redoutables, sans toujours avoir tort. Les critiques d’Adotevi dans Négritude et Négrologues (1972) et de Soyinka dans la même veine, étaient de l’ordre de la controverse des idées, notamment les désaccords sur la Négritude. À ce titre, elles ajoutaient de la matière au débat, malgré la rudesse des charges. Mais chez beaucoup d’autres de ses détracteurs, les attaques ont vite migré du terrain des idées à celui de la personne en elle-même. Même chez ses supposés amis, il n’a pas toujours été en odeur de sainteté comme le symbole une malédiction chronique qui empoissonne son héritage. Il ne fut par exemple pas un régulier de Présence Africaine, temple de l’époque, où il ne publia aucun livre, tout au plus quelques textes dans la Revue. On n’y garde pas le souvenir d’un combattant, d’un ami de la maison, de la cause, porté par exemple par la fièvre du moment.
Même Césaire, l’ami indéfectible qui ne l’a jamais renié, a admis en termes sibyllins que Senghor n’avait pas que des « répulsions » pour la France, pour faire dans l’euphémisme. Les deux hommes resteront pourtant jumeaux de la Négritude, siamois, avec l’ardeur flamboyante pour l’Antillais et le charme diplomatique du Sérère. Et même quand Sartre préface son Anthologie de la poésienègre et malgache (1948), dans l’abrasif Orphée Noir, il semble y avoir là encore une dissonance, entre le philosophe ami des opprimés et Senghor lui-même, le dernier des opprimés. Les deux textes semblent varier d’épaisseur politique, ils ne portent pas la même charge, et produisent un drôle d’écho disharmonieux, comme si Sartre ou Senghor s’étaient trompé, l’un ou l’autre, dans leur choix. Un concerto aux tons en décalage.
Le pair et le repère
Tout cela produit une chose : on se paie Senghor. C’est même devenu une mode. Un défi. Un passage initiatique pour les aspirants intellectuels. Parmi les premiers à recevoir les honneurs, premier admis dans les enceintes prestigieuses, quand bien même la docilité en même temps que le mérite l’y ont propulsé, Senghor ne pouvait devenir qu’un punching-ball. Un baromètre à partir duquel se mesure la jauge du positionnement intellectuel. Une sorte de boussole qui indique une direction que l’on s’empresse de ne pas suivre, à l’exception d’un dernier quarteron d’irréductibles dont la voix ne porte guère hors des cercles de poésies dépolitisées.
La presse et les travaux universitaires se sont fait l’écho de cette querelle, et dans les éléments récurrents, dont on ne fera pas l’inventaire ici – d’autres plus qualifiés l’ont fait fort bien – on retiendra les phrases devenues elles-mêmes les chefs d’accusation : « l’émotion est nègre, la raison Hellène ». « « La colonisation est un mal nécessaire ». Des livres ont été écrits, en défense ou en accusation de ces éléments, et si des siècles ne parviennent pas à en faire une exégèse admise pour tous, c’est qu’il y a trop à comprendre ou pas assez. Tout est évident ou parfaitement complexe. Et ce n’est par manque d’avoir ratiociné au mot près pour traduire ces extraits. Les protagonistes du débat figés dans leurs camps prennent peu en considération les avis inverses. Il faut des coupables et des héros. Et à ce jeu, Senghor n’avait pas les arguments pour peser devant ces « preuves » on ne peut plus accablantes.
L’homme et l’œuvre broyés ?
Dans tout cela, y a-t-il finalement de la place pour la Littérature ? D’entendre sa voix poétique, inaliénée, dans un souffle de création non captif des déformations politiques ? Pas tellement sûr. Dissocier l’homme de l’artiste ? C’est encore la prétention de la frontière, oublier que l’homme entier était à la fois poésie et politique, génial et vil ; de Joal et de Verson, ombre et lumière, et qu’à tout prendre, il faut le prendre en entier et renoncer aux idoles parfaites… Senghor était d’un temps où la Littérature ne se faisait pas seulement, comme un caprice esthétique ou une purge de quelques obsessions ; pas seulement un divertissement. Elle se pensait avec une certaine démangeaison épidermique. Elle investissait la langue, le mot, le rythme, elle portait une métaphysique. Habitée par un démon, elle était un art chevillé au corps, possessif et entêtant. Elle était investie d’une mission. Si celle de Césaire fut évidente pour beaucoup, le contretemps Senghorien ne manquait pas de cette fibre. Du séminaire de Ngazobil sur la petite côte sénégalaise de l’enfant du Sine à l’académie française du Quai Conty pour le serviteur du français, en passant par Louis-le-Grand, l’agrégation, et une carrière de professeur de Lettres à Tours, sans oublier les grandes étapes à Dakar et à Verson en Normandie, c’est une sacrée trajectoire. Une vie pleine qui ne pouvait pas offrir que de l’éclat, de la vertu, un lisse héritage.
Elle reste la colonne vertébrale d’une œuvre poétique, majeure, que même ses détracteurs les plus chevronnés lui reconnaissent. Dans le Tome 1 dans Liberté, Négritude et humanisme, discours, conférences (1964) on retrouve toute la grammaire de la poésie de cette œuvre résolument panafricaine qui a toujours été son obsession. Dans le jeu des phrases à monter en épingle, sa poésie offre nombre de repaires sublimes tant elle est une des plus belles esthétiquement, philosophiquement, avec ses portées humanistes, sa profondeur endogène, et sa délicate fragilité. Tant elle porte l’énergie de sa langue, de son pays, de son Joal, dans cet universel déjà horizontal chez lui qui est devenu la référence des épistémologies du Sud. Un Michel Torga avant l’heure « l’universel, c’est le local sans les murs ». Un festin désormais admis dont il est exclu au motif de la tâche originelle de traîtrise qui semble tout défaire, comme l’acide attaque la matière. Sans doute est-ce la plus grande injustice contre son œuvre. Vue et filtrée à travers lui, broyée même, toute sa dimension panafricaine, militante, qu’il a obsessionnellement nourrie jusqu’au Festival des arts nègres (1966), et partant, sa politique culturelle, est soustraite de son legs majeur. En fauchant tout ou presque, on passe sous silence que le Sénégal lui est redevable d’une part de son rayonnement. « Notre noblesse nouvelle est non de dominer le peuple mais d’être son rythme et son cœur », écrivait-il dans Hosties noires. Il le fit le long de toute son œuvre, toute – et c’est notable – orientée vers l’Afrique et les Mondes Noirs malgré l’évident tropisme français. Poèmes, récits, théories politiques, journaux, lettres, discours, anthologies, essais, tout est là, prêt à plaider pour lui, à l’enfoncer aussi.
Comment faire un bon parricide ? L’exemple de Tchicaya
Dans sa biographie de Tchicaya U Tam’si, Boniface Mongo-Mboussa décrit la relation du poète congolais à Senghor. Tchicaya ne voulait haïr ou détester Senghor comme on nous l’enseigne à presque tous, mais seulement le « tuer ». Un parricide littéraire, rien d’autre, à la fois hommage et envol. S’affranchir du carcan sans le renier. La leçon de Tchicaya n’a pas été apprise ou retenue. L’option binaire a prospéré. Au Sénégal, on a appris à des générations de postulants intellectuels, dans un sens comme dans l’autre, à aimer ou haïr Senghor, pas à le tuer hélas. Une telle injonction, produite par la déformation de l’Histoire, a bien opéré. On ne prend plus la peine de le lire, puisque le tribunal a rendu son verdict. Il en a découlé une terrible méconnaissance de son œuvre, en même temps qu’une grande admiration et haine à doses pas toujours égales. Comme s’il n’existait pas cette zone grise, qui ne saurait être une tiédeur, mais bien la fabrique de vrais esprits tiraillés, capables de faire un choix et d’élucider un texte avec des arguments non biaisés dès le départ.
Comme l’acte inaugural de la difficulté du continent à ne pas entretenir un débat sain et serein, l’affaire « Senghor » est symptomatique de l’incapacité, devenue désormais hélas pathologie aigue aujourd’hui, de ne pas critiquer sans destituer. De ne pas porter le désaccord sans l’hostilité. En désignant les « traitres » du continent, c’est l’extrême étendue de leur qualité qu’on restreint à une petite portion, réceptacle des crachats ainsi invités à s’abattre. Défier cet ordre, c’est réinstituer Senghor à l’agenda et le lire, véritablement, et seulement après se faire un avis. Pas sûr que cette option ait du succès.
Dans Ndessé toujours dans Hosties noires, sublime chant crépusculaire, ode amère à la mère, Senghor écrit en chute du poème au plus fort du Spleen : « Mère, je suis un soldat humilié, qu’on nourrit de gros mil. Dis-moi donc l’orgueil de mes pères ! » La petite ironie de l’histoire, c’est que Sédar, son prénom sérère, signifie « celui qui ne sera jamais humilié ». Il ne le fut jamais en réalité, mais tous les honneurs qui l’ont inondé, l’ont aussi un peu coulé dans la momification vivante. Ils masquent une blessure intérieure, celle de ne pas avoir assez gagné les cœurs pour rester dans les mémoires avec le bon rôle. Senghor et sa mansuétude pleine de sagesse et de dérision, le savaient sans doute : sa défaite est sublime parce qu’elle porte une part de victoire indicible, inavouable. Et le triomphe de ses adversaires, paradigme à l’œuvre aujourd’hui, porte ses parts d’ombre et ses défaites qu’on n’osera jamais dénoncer, parce que c’est le sens de l’Histoire peu importe la destination. Avoir tort avec Cheikh Anta Diop sera toujours plus acceptable qu’avoir raison avec Senghor. Loi de l’époque, du nombre, du vent de l’histoire, du mouvement ; loi de la justice ! C’est la condition même du pair nécessaire, dans tous les sens du terme. Celui qu’il nous faut, pour le meilleur et le pire.
Bilal Seck est un véritable miraculé. Sur les 58 personnes qui se trouvaient dans la pirogue qui a chaviré en pleine mer, cil est le premier à être sauvé.
Bilal Seck est un véritable miraculé. Sur les 58 personnes qui se trouvaient dans la pirogue qui a chaviré en pleine mer, cil est le premier à être sauvé. Tailleur de profession, le jeune homme de 24 ans, n'avait pas, selon ses propos, l'intention de partir en émigration clandestine. C'est à la dernière minute alors qu'il coordonnait le baptême de son frère qu'un ami l'a convaincu de faire le voyage. Faisant le récit glaçant du drame survenu en haute mer, il a indiqué qu'après plus de 25 kilomètres en mer, ils ont eu un problème technique.
"La pirogue prenait de l'eau de toutes parts et cela a créé la peur. C'était la panique totale. Tout a coup, la pirogue a complètement disparu. Les gens flottaient et chacun essayait par tous les moyens de se sauver. Certains ont réussi, d'autres ont été emportés par la mer. C'était très dur" a narré Bilal Seck visiblement choqué et marqué par ce dangereux voyage clandestin pour l'Espagne.
Le jeune Bilal Seck qui a vu mourir beaucoup de ses amis, a révélé que le passeur qui a encaissé ses 200 mille francs CFA est resté en mer et n'a pu se sauver.
LES JOUEURS ONT PRIS LA PLEINE MESURE DE L’IMPORTANCE DE CETTE COMPÉTITION
Aly Ngoné Niang, vainqueur de l’Afrobasket en 1997, a salué ’’la grande qualité collective’’ de l’équipe nationale de basket lors de la première phase de l’édition 2021.
Dakar, 30 août (APS) – Aly Ngoné Niang, vainqueur de l’Afrobasket en 1997, a salué ’’la grande qualité collective’’ de l’équipe nationale de basket lors de la première phase de l’édition 2021.
’’Ce qui se dégage, c’est la grande force collective de ce groupe et la qualité des basketteurs avec des postes doublés’’, a dit l’ancien meneur de l’équipe appelé à analyser le premier tour des Lions du Sénégal qui ont respectivement battu l’Ouganda (93-55), le Sud Soudan (104-65) et le Cameroun (98-65)
Il est très important de garder ’’cet état d’esprit’’ qui permet aux uns de se battre pour les autres, a indiqué Aly Ngoné Niang, par ailleurs entraîneur de l’équipe masculine de l’AS Ville de Dakar.
’’C’est une première partie que je peux juger très positive et le contenu d’ensemble donne un véritable espoir pour la suite de la compétition’’, a dit le jeune technicien.
Aly Ngoné Niang se dit ’’heureux’’ de noter que ’’les joueurs ont pris la pleine mesure de l’importance de cette compétition’’.
’’Ils sont concentrés sur leur tâche et il n’y a aucune fioriture dans leur jeu’’, a dit le technicien invité à faire un bilan du premier tour des Lions à l’Afrobasket qui se déroule actuellement à Kigali (Rwanda).
L’équipe masculine du Sénégal court derrière un sacre continental depuis 1997. En 2017, lors de la précédente édition, ils ont été classés à la 3-ème place.
Trois basketteurs de cette équipe, Gorgui Sy Dieng, Maurice Ndour et Youssoupha Ndoye, sont présents à Kigali.
LES LIONS HÉRITENT DE L’ANGOLA EN QUART
L’équipe nationale masculine de basket du Sénégal, déjà qualifiés pour les quarts de finale de l’Afrobasket après leurs deux premières victoires en phase de poules, hérite de l’Angola, qui a obtenu lundi son ticket pour le second tour aux dépens de l’Egy
Dakar, 30 août (APS) - L’équipe nationale masculine de basket du Sénégal, déjà qualifiés pour les quarts de finale de l’Afrobasket après leurs deux premières victoires en phase de poules, hérite de l’Angola, qui a obtenu lundi son ticket pour le second tour aux dépens de l’Egypte.
Les Angolais ont dominé l’Egypte (70-62), lors du premier match de barrage pour les quarts de finale.
Ils retrouvent ainsi le Sénégal mercredi pour le compte des quarts de finale de l’Afrobasket 2021, qui se déroule à Kigali, au Rwanda.
Les Lions, déjà qualifiés pour le prochain tour après deux victoires sur la Tunisie et la Côte d’Ivoire, ont réussi un sans-faute pour la phase des poules en venant à bout du Soudan du Sud, son troisième adversaire de groupe.
Les protégés du sélectionneur sénégalais Boniface Ndong sont arrivés 1er de leur groupe.
Le Sénégal et l’Angola s’étaient rencontrés lors des éliminatoires de l’Afrobasket en novembre dernier à Kigali.
Les deux équipes avaient chacune remporté une victoire aux dépens de l’adversaire.
L’équipe masculine du Sénégal court derrière un sacre continental depuis 1997. En 2017, lors de la précédente édition, ils ont pris la 3-ème place .
NDOULOUMADJI, LE COMBAT CONTRE UN TABOU A LA PEAU DURE
Au Sénégal, certaines localités seraient interdites de séjour aux autorités publiques. Au Fouta, quelques villages, comme Ndouloumadji Founébé, localité d’origine du chef de l’État, ont ce "statut". Mythe ou réalité ?
Au Sénégal, il se dit que certaines localités sont interdites de séjour aux autorités publiques. Au Fouta, quelques villages, comme Ndouloumadji Founébé, localité d’origine de l’actuel chef de l’État, ont ce « statut ». Pour ses habitants, tout ceci n’est qu’un mythe qu’il entreprennent de déconstruire. Mais la tâche n’est pas facile. Certains tabous ont la peau dure.
Soumis aux rigueurs d’un climat chaud une bonne partie de l’année, le Fouta respire, en cette période d’hivernage, un bon bol d’air frais. Les pluies régulières enregistrées depuis le début du mois d’août ont fortement contribué à atténuer la canicule dans cette partie nord du pays. C’est donc sous un climat clément qu’on débarque, vers 13 heures, à Ndouloumadji Founébé, situé dans le département de Matam, commune de Nabadji Ciwol. Si le nom de ce village commence à être connu du commun des Sénégalais, c’est parce qu’il est la terre de d’origine des parents de l’actuel Chef de l’État, Macky Sall. Ce qui est moins connu, par contre, sauf peut-être dans le Fouta, c’est que Ndouloumadji figure sur la liste des localités au Sénégal où il serait « dangereux » pour une autorité de poser les pieds, au risque de tomber dans la déchéance.
Trouvé dans son domicile situé à quelques encablures du marché, le Chef de village, Ibrahima Mamadou Ly dit « Thioyli », n’y va pas par quatre chemins pour démentir vigoureusement cette allégation. « Tout ce qui est dit sur ce village est archifaux. Ce sont des jaloux et des personnes de mauvaise foi qui avancent ces propos diffamatoires. Ndouloumadji Founébé est une terre d’accueil pour tout le monde sans exclusif. Je le jure sur le Tout-Puissant que ce sont des mensonges que des gens malintentionnés véhiculent ! », martèle-t-il. Pour étayer sa thèse, le chef de village liste les personnalités qui ont foulé le sol de Ndouloumadji sans conséquences. « Moustapha Touré, ancien vice-président de l’Assemblée nationale aux temps d’Abdou Diouf, a séjourné à Ndouloumadji. Cheikh Fadel Kane, l’ancien Cheikh Hamidou Kane Mathiara. Me Abdoulaye Wade était venue jusqu’ici pour recueillir des prières avant son accession à la magistrature suprême. Cheikh Niane qui fut gouverneur de Matam et un ami est venu lui aussi dans le village sans qu’aucun malheur ne lui arrive », soutient-il.
Visiblement agacé au plus haut point par ces allégations sur son village, Ibrahima Mamadou Ly dit « Thioyli » ajoute qu’Abdoulaye Sally Sall, Maire de la commune de Nabadji, vient souvent à Ndouloumadji Founébé. D’ailleurs, à l’en croire, c’est lui-même qui supervisait les travaux de construction des trois maisons que Macky a construites ici. Indexant toujours les « mauvaises langues, le chef de village rappelle que lorsque Abdoulaye Sally Sall a eu son accident à Boynadji, certains se sont précipités pour dire que c’était à Ndouloumadji juste pour donner du crédit à cette thèse sur ce village. « Tout ça pour ternir l’image de Ndouloumadji. Et pourtant, le Président Macky Sall est passé lui-même ici quand il était ministre. Je pourrai même dire que son séjour ici a été décisif dans son accession au pouvoir. Parce que c’est durant ce passage que le Khalife de Sadel, Thierno Abdoul Aziz Dieng, lui a envoyé un émissaire pour lui faire savoir qu’il sera un jour Chef de l’État. C’est donc paradoxal si l’on veut nous faire croire que Ndouloumadji est une localité dangereuse pour les autorités », avance le chef de village, qui parle plutôt de « terre bénie ». Ancien émigré, Ibrahima Mamadou Ly dit « Thioyli » a passé 12 ans en France avant de revenir définitivement au bercail. Il est chef de village depuis 1987. Depuis, il s’attèle à déconstruire cette « image » sur Ndouloumadji Founébé. Chez lui, l’homme de 79 ans, reconverti dans le commerce après son retour de l’Hexagone, reçoit sous un vaste auvent comme on en trouve un peu partout dans les vastes concessions au Fouta.
Avant de commencer la discussion, Ibrahima Mamadou Ly fait appel à son Diagaraf, le conseiller spécial du chef de village. Il s’appelle Djiby Demba Sall, oncle paternel du Chef de l’État. Il corrobore les propos de l’autorité du village. À l’image de ses ancêtres « Seddo Sebbé », il est d’un tempérament très chaud. Ce sexagénaire a d’abord rappelé les réalisations du Président Macky Sall dans le village. Selon lui, l’actuel président de la République est très « fier de ses origines » et son principal souhait, c’est rendre la monnaie à ce village qui a vu naître son père. Un message sans doute destiné à ceux qui manifestaient lors de la tournée économique du Chef de l’État au mois de juin dernier dans le Fouta. « C’est de la jalousie dont il s’agit », affirme Djiby Demba Sall. Avant d’enchaîner : « Il n’y a absolument rien dans ce village qui cause du tort à une autorité. Toutes ces rumeurs qui circulent ne sont que pur mensonge », souligne-t-il sans état d’âme. Il illustre son allocution en évoquant la venue de Zahra Iyane Thiam qui, après son séjour, a été nommée ministre. « C’est de la méchanceté », ajoute-t-il. Et il conclut en remerciant Macky Sall pour tout ce qu’il a fait dans le village comme les casiers rizicoles qui permettent aujourd’hui à toute la zone de s’activer dans l’agriculture.
Ndouloumadji Founébé compte aujourd’hui 7 600 habitants, selon le chef de village. Il existe bien avant l’avènement de l’Almamy Abdoul Kader Kane qui, par la suite, est venu tracer la mosquée de la localité. Comme son nom l’indique, Ndouloumadji Founébé tire son nom des jumeaux « founébé » en pular. Ce sont les jumeaux Assane et Aliousseynou qui ont quitté Ndouma, une localité située en Mauritanie, qui sont à l’origine du nom du village. Ils étaient des érudits du Coran. Ils étaient des savants. Cette localité a une forte communauté dans la diaspora. Beaucoup d’infrastructures ont été réalisées grâce aux immigrés
ABC, L'ÊTRE CAPITAL
Homme libre, l’ancien numéro deux de l'APR n’a jamais hésité à dire ses vérités à ses camarades de parti, quitte à se mettre à dos Macky Sall. L'habitué des prétoires était presque devenu l’avocat de toutes les causes
Homme politique respecté et respectable, Me Alioune Badara Cissé a été rappelé à Dieu samedi à l’âge de 63 ans. Médiateur de la République jusqu’au 5 août dernier, ABC a été emporté par le covid-19 et repose depuis hier à Touba.
C’est un samedi soir pas comme les autres. Les radios et télévisions s’apprêtent à lancer leurs programmes de divertissement, les sites en ligne font le débrief de l’élimination du Sénégal en demi-finale de beach soccer face au Japon. Aussi inattendu que cela puisse paraître, le choc : Me Alioune Badara Cissé est décédé à l’hôpital Principal de Dakar. Les statuts WhatsApp rivalisent en hommage à l’ancien médiateur de la République. Les médias de masse improvisent des éditions sociales. Les témoignages fusent de partout. Politiques (pouvoir comme opposition), Société civile, marabouts… Rarement, un homme a autant fait l’unanimité au Sénégal. Le rappel à Dieu brusque du premier ministre des Affaires étrangères du régime de Macky Sall jette l’émoi dans le paysage politique. Me ABC est connu comme l’un des membres fondateurs de l’Alliance pour la République. Elégant dans la parole, posé dans le verbe doublé d’un rythme parfois poétique… il n’est pas Saint-Louisien pour rien. Il n’en demeure pas moins un mouride convaincu. Homme libre, l’homme au bonnet n’a jamais hésité à dire ses vérités à ses camarades de parti, quitte à se mettre à dos Macky Sall qui a marqué sa tristesse sur Twitter depuis l’Allemagne. «Je suis très peiné d’apprendre le décès de Me Alioune Badara Cissé, membre fondateur de l’Apr, ancien ministre des Affaires étrangères et ancien Médiateur de la République. Je rends hommage à un homme de conviction et un brave compagnon. Qu’Allah l’accueille en son Paradis», a écrit le chef de l’Etat.
Opposant au pouvoir
Oui Alioune Badara Cissé est ex-numéro 2 de l’Apr. Ses prises de position ont fait que le président du parti a fini par supprimer ce poste. Une posture d’«un opposant au pouvoir» pour rependre Abdou Latif Coulibaly que Macky Sall a étouffé dès les premiers mois de la deuxième alternance. On a longtemps cru que ses relations avec le chef de l’Etat étaient comme l’histoire de Roméo et Juliette en amour. Puissant ministre des Affaires étrangères et numéro 2 dans l’ordre protocolaire, Me Cissé fut pourtant le premier à quitter le gouvernement. Depuis la Mecque, il apprend son limogeage de la tête de la diplomatie sénégalaise en octobre 2012. «Je n’ai jamais parlé avec le Président avant, pendant et après mon départ du gouvernement sur les raisons liées à mon limogeage», expliquait Alioune Badara Cissé à l’émission Quartier Général de la Tfm en avril dernier. Pourtant, un signe avait marqué sa rupture avec son mentor politique de toujours. En tant que ministre des Affaires étrangères, ABC assiste à un sommet à Bamako, après avoir quitté la délégation du Président Macky Sall à Bruxelles. Sur place, il trouve un haut diplomate qui était chargé de représenter le Sénégal ! Alors que le chef de la diplomatie est sur place ! A l’Apr, il décide de mener le combat après son départ des Affaires étrangères. Mais ABC se retrouve seul. A Saint-Etienne, lors d’une tournée politique, il déclare que le Président Macky Sall doit se décharger de ses fonctions dans le parti. La réaction du chef est sans concession. ABC est limogé du Secrétariat exécutif national, la plus haute instance de l’Apr et la suppression du poste de coordonnateur, numéro 2 du parti. Comme un cheveu dans la soupe étatique, il tient tête au nouveau régime. En 2014, sans le soutien de son parti, il décide une «bravade», selon ses termes, pour briguer la mairie de Saint-Louis. «Je ne pouvais pas accepter que le Président impose son beau-frère venu de nulle part», se justifie-t-il. Dans le coude-à-coude entre Mansour Faye et Ahmed Fall Braya, Me Cissé dit avoir constaté la victoire du second.
Quand il a préféré Macky à Wade
Né le 16 février 1958 à Saint-Louis, Alioune Badara Cissé a vécu une enfance turbulente où il a fumé de la cigarette avant d’arrêter car convaincu par le discours de Serigne Abdou Lahad Mbacké sur les méfaits du tabac. Doué, ABC débute l’école à la classe de Ce² mais s’est égaré dans l’extrascolaire jusqu’à échouer à entrer au Prytanée militaire. Sans volonté à l’école, il s’essaie à la mécanique sans succès. Le tournant de sa carrière se passe à Dakar où l’ancien ministre Abdoulaye Fofana, père d’un certain Abdou Karim Fofana, et ex-compagnon de lycée de Babacar Cissé, père de l’ancien médiateur, appelle ce dernier à venir s’installer dans la capitale pour l’aider dans ses tâches professionnelles. En 1971, la famille Cissé déménage à Dakar où ABC se décide à flamber à l’école. Après son Bac, il s’ouvre les portes de l’université Cheikh Anta Diop, ainsi qu’en France où il a obtenu plusieurs diplômes. Admis au barreau de Dakar en 1988, il devient avocat à la Cour en 1992. La même année, il effectue un séjour académique à Minnesota, aux Etats-Unis. Grand ami du Président Abdoulaye Wade, il attire la curiosité des médias lors de la formation du gouvernement de Mame Madior Boye en novembre 2001, après le limogeage de Moustapha Niasse comme Premier ministre. Au Building administratif, il croise dans les couloirs Macky Sall qui deviendra son proche collaborateur. A sa sortie, il se présente aux journalistes avec le ton : «Je suis Alioune Badara Cissé, avocat à la Cour. Je viens de New York.» Et avec ses bretelles, il avait l’allure d’un Yankee. Les journalistes pensent tenir le nouveau ministre de la Justice. Il n’en sera rien. Cette proximité avec Wade a fait que Me Cissé a décidé de défendre Karim Wade après son départ du gouvernement dans l’affaire de la traque des biens mal acquis. De 2004 à 2007, il a été successivement Conseiller spécial du Premier ministre du Sénégal, directeur de Cabinet du ministre des Sports, directeur de Cabinet du Premier ministre Macky Sall, Secrétaire général du gouvernement et Commissaire général du gouvernement près le Conseil d’Etat. Il accompagne Macky Sall dans sa disgrâce durant le régime de Wade avec Mbaye Ndiaye, Moustapha Cissé Lô, Mahmoud Saleh… Malgré tout, il continue à vouer une grande affection au Secrétaire général du Pds.
Avocat de toutes les causes
Surprise ! Il revient aux affaires en 2015, mais cette fois-ci loin de la politique. Normalement. Sauf que si Macky Sall croyait l’avoir ainsi réduit au silence, c’est qu’il s’était trompé de solution. Médiateur de la République, il continuait pourtant à adopter une position de défiance envers le président de la République. Mais pour lui, c’était une défense des Sénégalais. Au sein de l’Apr, on réclame son limogeage de ce poste où le titulaire est admis d’office à terminer son seul et unique mandat de 6 ans. «Il (Macky Sall) a essayé de me démettre de mes fonctions à 3 reprises sans succès», raconte-t-il à la Tfm. La suite est connue de tous : ABC reçoit Noo lank, organisation créée en décembre 2019 pour lutter contre la hausse du prix de l’électricité. Lors des émeutes de mars dernier suite à l’affaire Ousmane Sonko-Adji Sarr, il avait appelé la Président Sall à «écouter la jeunesse». Il était devenu presque l’avocat de toutes les causes. Finalement, il rejoint le Juge Suprême après avoir terminé son mandat le 5 août dernier. Il promettait de reprendre sa vie d’avocat et de poursuivre sa carrière politique mise en berne par la fonction de médiateur de la République. Le décret divin est finalement tombé… Il a été un être capital résumé en trois lettres capitales : ABC.