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8 septembre 2025
PILLAGE DES FORETS EN CASAMANCE, GAMBIE LA BASE ARRIERE DES TRAFIQUANTS
Le long des frontières sénégalo-gambiennes, les trafiquants de bois entretiennent leur business à travers des pistes cachées dans les forêts. Le trafic y prend une ampleur inquiétante. La Gambie semble désarmée pour arrêter ce fléau.
Le long des frontières sénégalo-gambiennes, les trafiquants de bois entretiennent leur business à travers des pistes cachées dans les forêts. Le trafic y prend une ampleur inquiétante. La Gambie semble désarmée pour arrêter ce fléau. C’est un milieu où les interdits sont allégrement violés et des responsables de haut niveau cités comme les cerveaux de ce pillage des forêts de la Casamance.
«Lo beug timber timber ? (Est-ce que tu veux le bois rose ? en wolof).» Musa, subitement rattrapé par un sentiment de peur, se désintéresse de la discussion relative au bois rose transporté de la Casamance vers la Gambie. Les cernes sous ses yeux traduisent la fatigue qui se lit sur le visage de ce jeune docker qui parcourt le port de Banjul sans répit. «Si on t’attrape avec du bois rose, tu es foutu», lance le jeune homme d’une vingtaine d’années qui écarquille sous le regard de ses camarades à la recherche d’un travail dans les parages du port de Banjul. Dans la plateforme portuaire dénommée «Gambia ports authority», où les services de sécurité veillent au grain, une floraison de bateaux-containers décore le grand bleu. Que contiennent ces containers ? A cette question, personne ne veut se mouiller chez les centaines de dockers. «Parfois il y a du bois, mais c’est interdit», répond Turay, qui travaille sur la plateforme portuaire depuis 30 ans. Barbe blanche touffue, l’homme qui fait la navette Serrekunda-Banjul tous les jours se lâche : «Le bois vient de la Casamance, mais le gouvernement gambien a décidé d’interdire les exportations pour freiner le trafic du bois rose. Les gens l’entassent dans les maisons et une fois que la quantité peut remplir un container, il est acheminé nuitamment au niveau du port de Banjul. Avec des pratiques corruptrices, le bois est acheminé vers la Chine.» Son récit est entrecoupé tant il a peur d’être identifié.
Dans les rues de Banjul, en passant par Wesfil, Abuko, Soukouta, Kanifing, Brikama ou Mandiaye, camions et charrettes chargés de bois encombrent les routes étroites et cabossées. Placés un peu partout dans les coins et recoins, les scieries pullulent dans les villes. Les vrombissements des machines torturent l’organe de l’ouïe, sous un temps caniculaire.
1,6 million d’arbres extraits de la Casamance entre 2012 et 2020, le gouvernement de Barrow accusé
Sous le regard indifférent des populations, les jeunes Gambiens prennent ce raccourci qui mène vers la richesse : l’exportation du bois de la Casamance. A Brikama, deuxième plus grande ville du pays et peuplée de plus de 50 mille âmes, bercées par le souffle humide de la forêt, les charretiers trimballent leurs chargements de bois. Comme si de rien n’était. Le tapis herbacé a jauni. Les gazouillements des oiseaux violent la tranquillité dans cette zone forestière qui se dépeuple.
La Gambie a perdu ses forêts depuis le début des années 2000. Les trafiquants se sont engagés dans une déforestation massive des arbres de la Casamance. «Depuis 10 ans, je ne travaille que sur le bois», révèle un charretier transportant 3 gros troncs d’arbre vers la ville d’Abuko, située à 8 km de Banjul. Pour se faire une religion sur l’ampleur des dégâts causés par le pillage des ressources naturelles de la Casamance, Le Quotidien a pu consulter le rapport de l’Agence d’enquête environnementale (Eie).
Les enquêteurs révèlent «qu’environ 1,6 million de bois rose ont été coupés illégalement au Sénégal et introduits clandestinement en Gambie entre juin 2012 et avril 2020». Le document d’ajouter : «Le trafic de bois rose entre le Sénégal et la Gambie a été largement contrôlé par le groupe rebelle armé du Mouvement des forces démocratiques de Casamance et la principale source de revenus pour les rebelles de haut niveau.» Les conclusions du rapport mouillent aussi Lamin Dibba, actuel ministre de l’Environnement, du changement climatique et des ressources naturelles. Selon le rapport de l’Eie, ce collaborateur de Adama Barrow aurait violé la mesure d’interdiction du bois rose en vigueur depuis août 2019. D’après l’enquête, les trafiquants «utilisaient la société Jagne narr procurement & Agence de services pour acheminer le bois rose au Ghana, en Guinée Bissau, en Zambie ainsi qu’en Chine et au Vietnam, les deux principaux marchés du bois rose dans le monde».
Depuis ses débuts en Afrique, plus de dix ans, le pillage des espèces de bois rose réduit la majeure partie de la forêt ouest africaine, affectant des centaines de milliers de vies, menaçant les moyens d’existence et augmentant la désertification tout en contribuant à l’aggravation des effets du changement climatique. Le trafic de bois rose en Afrique de l’Ouest est devenu le plus important au monde, selon l’Eie.
Le quartier de Boffa Zone, endroit périphérique de la ville de Serrekunda, est un symbole. En février dernier, 22 containers contenant du bois et prêts à être exportés ont été découverts dans ce populeux bidonville fait de baraques et de culs de sac. Coupé et prêt à être utilisé, le bois en question, transformé en planches et poutrelles, vient de Bignona. Les trafiquants ont pu utiliser des astuces pour tromper la vigilance de la Brigade des Eaux et forêts de Diouloulou et du poste gambien de Brikama. Par quel circuit ? Y a-t-il eu des complicités ou les trafiquants ont-ils emprunté des voies officieuses dans la dense et vaste forêt ? Les fabricants de meubles attendaient ce bijou lorsque Kemo Faty, directeur de l’Ong Green up, a mis l’affaire jusqu’ici secrète sur la place publique.
22 containers de bois frauduleux saisis en février
Devant la tempête médiatique, le ministre de l’Environnement est convoqué par la commission de l’Assemblée nationale chargée de la question. «Après enquête des agents forestiers, il a été constaté que 22 containeurs étaient emballés dans la zone tampon. Sur ces 22, 5 étaient vides et 17 remplis de bois transformé. L’un des containeurs était chargé de billes rondes», s’est expliqué Lamin Dibba devant la représentation nationale gambienne. Accusé de promouvoir en sourdine le trafic, le ministre rejette et accuse des «hommes d’affaires sans scrupule qui veulent battre le système et faire leurs affaires comme ils le souhaitent». Le présumé propriétaire du bois est un certain Saikou Conteh, très connu dans le monde gambien du trafic du bois. Il est membre du Regroupement des exportateurs de bois de la Gambie.
Présentement sous les liens de la détention, Saikou «n’a obtenu aucun permis ou une licence pour continuer à se livrer à ce trafic», se dédouane le ministre Dibba. Le bois est actuellement entre les mains des agents forestiers de la Gambie. Il a remis au grand jour la difficulté de régler cette question, malgré l’avènement du Président Adama Barrow. «Notre Président est un pion de Macky Sall. Si le Sénégal voulait régler la question, ce serait le cas depuis très longtemps. Mais le Sénégal trouve son compte dans ce trafic», accuse Kemo Faty, directeur de l’Ong Green up/Gambie.
REPRESENTATIVITE DES FEMMES, ONUFEMME SATISFAIT DE L'AUDIT DU MINISTERE DE L'INTERIEUR
Le Sénégal est une bonne école en Afrique dans le domaine de l’institutionnalisation du genre dans les politiques publiques. C’est ce qu’assure la Directrice régionale d’ONUFEMMES en Afrique de l’Ouest et du centre, Oulimata Sarr
Le Sénégal est une bonne école en Afrique dans le domaine de l’institutionnalisation du genre dans les politiques publiques. C’est ce qu’assure la Directrice régionale d’ONUFEMMES en Afrique de l’Ouest et du centre, Oulimata Sarr, qui a assisté à l’atelier de restitution de l’audit genre du ministère de l’Intérieur. Elle a magnifié la représentativité des femmes dans ce département que dirige, Antoine Félix Diome. « Le Sénégal a réussi le pari d’avoir une représentativité des femmes dans les sphères de décision dont l’Assemblée nationale », a-t-elle souligné ce vendredi.
Au niveau du ministère de l’Intérieur, la DAGE est dirigée par une femme. Dans cette direction également, 25% des membres de l’équipe sont des femmes. Elles sont, par ailleurs, majoritaires dans les postes de coordination et d’assistance. Au niveau du Secrétariat général, il y a 4 femmes chefs de service, soit 55%.
Cette représentativité des femmes est également visible dans l’administration territoriale. L’audit genre initié par l’ONU Femmes a souligné la présence d’une femme gouverneur, qui officie dans la région de Fatick, mais aussi de 9 femmes adjointes gouverneur contre 19 hommes.
Dans les départements, on enregistre 4 femmes préfets contre 41 hommes. « Il me plaît de rappeler que la prise en charge des besoins spécifiques des femmes et des filles est d’une importance capitale dans les réponses de l’Etat pour améliorer les conditions de vie des populations, mais également assurer la sécurité des personnes et des biens. En effet, les femmes et les filles représentent plus de 50% de la population et en constituent donc la majorité. S’inscrire ainsi dans une trajectoire d’émergence signifie prendre en compte les besoins spécifiques de chaque groupe social dans la mise en œuvre des politiques publiques », a déclaré le ministre de l’Intérieur, Antoine Félix Diome, qui a présidé la cérémonie de restitution.
Il a également rappelé « l’augmentation du nombre des femmes dans les corps traditionnellement dédiés aux hommes, notamment la police, les sapeurs-pompiers, l’administration territoriale. Ce qui constitue une avancée notable à saluer ».
L’HÔPITAL PSYCHIATRIQUE
Le Sénégal, ce pays de plus en plus fracturé. Les uns dressés contre les autres. Cette démocratie est nécrosée. Elle n’est même plus en trompe-l’œil. Nos œillères sont nos misères. Le pays renvoie une image rétrograde.
Le Sénégal, ce pays de plus en plus fracturé. Les uns dressés contre les autres. Cette démocratie est nécrosée. Elle n’est même plus en trompe-l’œil. Nos œillères sont nos misères. Le pays renvoie une image rétrograde. Mars dernier a donné la preuve qu’il existe des martiens. Toujours en apesanteur et en plein dans la banalité du mal. Le précipice démocratique impulse les combats de coqs et de rue. L’espace public est le pire des points de vue. Il endigue toutes perspectives et toute alacrité. Il ne faut pas s’y méprendre. Dans le chaos, l’insurrection, la violence, le bazar, la radicalité ou le complot ourdi, on laissera tous des plumes.
Comme Icare, nos ailes seront carbonisées. Les oiseaux de mauvais augure se promènent comme des poissons dans la rivière. Le cynisme est majoritaire. Aux antipodes du courage. La page du sage est tournée. La sagesse est cette aptitude à faire revenir le fleuve dans son lit. Le régalien, ce n’est pas rien. L’ascèse du pouvoir, c’est d’agir et permettre une plus grande aptitude pour tous à vivre le présent. L’opposition, quant à elle, est faite pour s’opposer. Dans le cadre de la République. Personne ne s’écoute. L’arrogance est partout. Gageons que le climat délétère ne sera pas la préfiguration de violences électorales. Pas de naïveté.
Les ingrédients sont réunis. Les foucades dans tous les sens rendent l’air crade et irrespirable. Ils ont oublié que le samouraï acquiert la sérénité à la veille du combat. La lumière intérieure soigne les tristesses du cœur. Comme s’opposent violence et démocratie, méchanceté et amitié, haine et amour.
Amour et folie barbare. Orages du cœur à Sacré Cœur. Non. Morceau de pierre à la place du cœur. Film d’horreur. Camp de la mort. Oui. Le pardon est mort dans les camps de la mort. Le sang se glace dans les veines à l’analyse des résultats des médecins légistes. Étranglés. Étouffés. Atrocement assassinés. L’on se demande encore comment la société a pu accoucher d’une telle monstruosité. Il n’y a pas de mots justes à mettre sur une boucherie à nulle autre pareille. Le loup habitait avec l’agneau. Les hommes viennent de Mars. Les enfants viennent du paradis. Ils retournent dans le jardin des délices.
DE LA DROGUE ET DES FAUX MÉDICAMENTS SAISIS PAR LA DOUANE
Les Douanes sénégalaises ont saisi de faux médicaments, de la morphine d’une valeur de 51 millions et 680 kg de chanvre indien entre Nioro, Kaolack (centre) et Sandiara (ouest)
Mbour, 12 nov (APS) - Les Douanes sénégalaises ont saisi de faux médicaments, de la morphine d’une valeur de 51 millions et 680 kg de chanvre indien entre Nioro, Kaolack (centre) et Sandiara (ouest), a appris vendredi l’APS du service des relations publiques et de la communication de la Direction générale des Douanes (DGD).
Dans un communiqué, ce service indique que les opérations de bouclage des réseaux de trafic international de stupéfiants et de médicaments se poursuivent sur toute l’étendue du territoire douanier.
Ces opérations ont permis à la Douane de saisir près de 700 kg de chanvre indien, de la morphine et divers autres médicaments, souligne-t-il.
La dernière saisie en date a été réalisée jeudi à 15 heures, entre Touba Saloum et Darou Salam Nioro, dans la forêt de Keur Madiabel, dans le département de Nioro.
Les agents des Douanes de la brigade commerciale de Keur Ayip engagés dans l’opération y ont intercepté d’importantes quantités de produits prohibés, dont quatre colis de chanvre indien d’un poids total de 400 kg. La contrevaleur de cette drogue est estimée à 48 millions de francs CFA.
Quatre sachets de 1000 comprimés, soit 4 mille comprimés testés positifs à la morphine, font aussi partie des marchandises saisies, pour une contrevaleur estimée à 51 millions de francs CFA.
Les douaniers ont également mis la main sur divers autres faux médicaments d’une contrevaleur de 6 millions 800 mille francs CFA, soit une valeur totale de près de 106 millions de francs CFA.
Le Groupement polyvalent de recherches et de répression de la fraude (GPRRF) de Thiès a, pour sa part, réalisé une saisie de 280 kilos de chanvre indien d’espèce ’’brown’’ à Sandiara, dans le département de Mbour.
Le produit est conditionné en 13 ballots contenant 152 paquets au total. Sa contrevaleur valeur est estimée à 41 millions 400 mille francs CFA. Le convoyeur a été appréhendé dans la forêt de Sandiara en possession de la marchandise prohibée.
Selon les premiers éléments de l’enquête, l’individu, de nationalité malienne, attendait vraisemblablement les commanditaires pour procéder à la livraison de la drogue.
L’enquête suit son cours en collaboration avec d’autres forces de défense et de sécurité pour appréhender les personnes impliquées et d’éventuels membres de ce réseau criminel.
’’Les Douanes sénégalaises sont plus que jamais déterminées à combattre le trafic illicite sous toutes ses formes, et restent mobilisées pour une surveillance efficace du territoire douanier, en vue du bouclage des couloirs et réseaux de trafics de produits prohibés’’, assure le communiqué.
PODOR, UN VÉHICULE DÉRAPE ET TUE TROIS COLLÈGIENNES
Un véhicule a mortellement fauché 3 filles qui se rendaient au College de Touldé Gallé, dans le département de Podor
Saint-Louis, 12 nov (APS) - Un véhicule a mortellement fauché 3 filles qui se rendaient au College de Touldé Gallé, dans le département de Podor, a appris l’APS.
Le drame s’est produit ce vendredi vers 7h 30 mn sur la RN2 quand le chauffeur a perdu le contrôle de son véhicule suite à l’éclatement d’un de ses pneus avant de heurter les collègiennes.
Les filles en classe de 4e sont toutes d’une même famille et avaient l’habitude d’effectuer ensemble le trajet de 3 trois kilomètres.L’accident a fait quatre blessées graves qui sont pris en charge à l’hopital de Ndioum.
Les 3 corps sans vie ont été déposés à la morgue de cet l’hôpital.
LE PIT POUR LA PRÉSERVATION DE LA PAIX CIVILE ET DE LA STABILITÉ SOCIALE
Le Parti de l’indépendance et du travail (PIT), évoquant la "surenchère" et "la violence" politique de ces derniers jours, dit militer pour "la préservation de la paix civile et de la stabilité sociale" du Sénégal.
Dakar, 11 nov (APS) - Le Parti de l’indépendance et du travail (PIT), évoquant la "surenchère" et "la violence" politique de ces derniers jours, dit militer pour "la préservation de la paix civile et de la stabilité sociale" du Sénégal.
"Ensemble, il nous faut maintenir ce pays dans sa trajectoire ascendante lui valant respect et considération", plaide cette formation politique membre de la coalition Bennoo Bokk Yaakaar (BBY) regroupant le parti au pouvoir et ses alliés.
"Les divergences sont normales ; elles sont même utiles voire nécessaires au progrès et à la consolidation du vivre ensemble. Ce qui est inadmissible, c’est que certains s’arrogent tous les droits et s’autorisent toutes les permissivités, n’ayant manifestement cure de ceux qui, au quotidien, s’emploient, à la dure, à trouver leur pain du jour".
Des heurts ont opposé mercredi les forces de l’ordre à des militants de l’opposition, rassemblés pour soutenir le maire de Mermoz-Sacré-Cœur, Barthélémy Dias.
Ce dernier devait se présenter dans la matinée au Tribunal de Dakar pour son procès en appel, dans le cadre de l’affaire Ndiaga Diouf, du nom d’un jeune tué en décembre 2011.
Des "nervis" dont il ferait partie avaient alors attaqué la maire de Mermoz-Sacré-Cœur. M. Dias, qui dirigeait cette mairie, avait fait usage de son arme en direction des assaillants qui avaient fait irruption dans les locaux de l’institution municipale.
Outre Ndiaga Diouf, deux autres personnes avaient également été blessées lors de ces évènements pour lesquels Barthélémy Dias avait été condamné, en 2017, à 2 ans de prison dont 6 mois ferme.
Il avait fait appel de ce verdict et devait donc se rendre au tribunal mercredi pour ce procès dont l’audience a finalement été renvoyée au 1er décembre prochain.
Les trois responsables politiques, unis dans le cadre de la coalition Yewwi Askan Wi, avaient été arrêtés lors de heurts entre leurs militants et la police.
Selon le PIT, le moment est venu de dire que les citoyens sénégalais "méritent la préservation de la paix civile et de la stabilité sociale de leur pays", en allusion aux violences notées en lien avec cette affaire.
Les forces de l’ordre ont fait usage de grenades lacrymogènes pour disperser la foule venue soutenir Barthélémy Dias, investi par la coalition Yewwi Askan Wi (opposition) comme tête de liste pour la mairie de Dakar, en vue des élections territoriales du 23 janviers 2022.
M. Dias, de même que le leader de Pastef - Patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité -, Ousmane Sonko, ainsi que Malick Gackou, du Grand parti, avaient été interpellés lors de ces échauffourées avant d’être relâchés quelques heures plus tard.
Dans sa déclaration, le PIT appelle à "fédérer, au-delà de BBY, toutes les femmes et tous les hommes de ce pays désireux d’œuvrer pour sa sauvegarde et son entrée davantage significative dans le concert des nations".
Les opposants, au-delà de ces évènements violents, accuse le pouvoir d’instrumentaliser la justice pour se débarrer de ses opposants les plus gênants, parmi lesquels on compterait Barthélémy Dias mais également Ousmane Sonko.
Ils citent également les ennuis judiciaires de l’ancien maire de Dakar Khalifa Sall, qui n’a pu participer à la dernière présidentielle de 2019 après avoir été condamné pour escroquerie sur deniers publics.
JE ME SUIS SENTIE EMPRISONNÉE
Sa disparition volontaire en janvier en France, où elle étudie, a provoqué un tsunami médiatique au Sénégal. Dix mois plus tard, Diary Sow publie un roman sur une jeune femme prenant la fuite, afin de répondre aux critiques et se réapproprier son histoire
"Je pars" raconte celle de Coura, Française d'origine sénégalaise qui décide d'échapper à sa vie.Elle quitte Paris sans prévenir personne, puis revient des semaines plus tard, changée à jamais.
"Disparaître, certains en rêvent.Elle l'a fait", souligne Robert-Laffont, un important éditeur français, qui publie le livre, faisant de la confusion entre le réel et l'inventé un croustillant argument de vente.Une courte vidéo de promotion montre l'autrice faisant sa valise, avant de s'éclipser dans la nuit.
Car Diary Sow a connu une expérience similaire en janvier dernier.Un demi-mois de "pause", selon son expression, ayant mis aux aguets les autorités sénégalaises, jusqu'au président Macky Sall, qui donna des instructions pour qu'on la retrouve.
"Mon expérience m'a beaucoup inspirée" pour donner du corps au personnage principal, "mon alter ego", explique-t-elle à l'AFP, refusant toutefois de raconter sa longue fugue, un moment "strictement personnel"."Je ne suis pas Coura et elle n'est pas moi", insiste-t-elle.
Si Coura a grandi riche, Diary Sow a connu une enfance humble, sur la petite côte sénégalaise, où elle est née il y a 21 ans.Contrairement à son héroïne, l'écrivaine put toutefois compter sur un père aimant, décédé l'an dernier, "qui me disait d'élever la voix au lieu de la brimer", se souvient-elle.
- "Butin de guerre" -
"S'il était resté vivant, je ne pense pas que tout ceci serait arrivé", observe la longiligne jeune femme au regard intense, dont le parler ciselé, toujours précédé de courts instants de réflexion, dénote une grande maturité.
Brillante, Diary Sow est couronnée deux fois meilleure élève du Sénégal, en 2018 et 2019, une distinction aussi prestigieuse que commentée dans ce pays pauvre ouest-africain.
Le bac en poche, cette boursière d'excellence part étudier dans une prestigieuse classe préparatoire scientifique parisienne.Elle publie en 2020 un premier roman, renforçant sa notoriété nationale.
Mais en janvier dernier, Diary Sow s'éclipse, ne donne plus de nouvelles à quiconque.Une enquête pour disparition "inquiétante" est ouverte en France.Le Sénégal craint le pire, jusqu'au sommet de l'Etat.
"On a eu l’impression d’avoir perdu un butin de guerre, un trophée", se souvient Zoubida Fall, autrice de nouvelles sénégalaise."Au milieu de Paris, on voyait des gens la chercher avec des pancartes : +On cherche la meilleure élève du Sénégal+.Il n'y avait même pas son nom."
Lorsque l'étudiante réapparaît, les commentaires affluent, souvent "vils", poursuit Mme Fall : "Quand dans notre société on prend quelqu’un en exemple et ce quelqu’un sort des clous, nous avons des réactions qui peuvent être extrêmement violentes."
- Se "réinventer" -
Le poète sénégalais Amadou Lamine Sall se veut moins clément.Diary Sow "a pris du plaisir à être connue, à être photographiée.Elle se prêtait à ce jeu, donc elle en paie le prix", tranche-t-il, quand d'autres lycéens primés au Sénégal "n'ont pas connu ces aventures".
Et de citer Mohamed Mbougar Sarr, meilleur élève de terminale du pays en 2009, qui après "beaucoup de travail", s'est vu décerner début novembre le prestigieux Prix Goncourt français : "Si elle prend le temps de travailler, peut-être pourra-t-elle aussi devenir dans vingt ans un grand écrivain."
Mais la Sénégalaise, qui dit être parfois arrêtée dans la rue par des compatriotes lui affirmant qu'elle "ne vaut rien", ne veut pas attendre.
"Je pars" est en ce sens une réponse romancée aux critiques."J'ai écrit ce bouquin pour régler quelques comptes", reconnaît la jeune femme "emprisonnée par l'opinion des autres", dont l'identité a selon elle "tellement été déformée qu'(elle) n’arrive plus à coller à ce personnage".
Alors Diary Sow veut "choquer".Elle fait découvrir à Coura sa sensualité, quand l'on discourt rarement sur l'intimité féminine au Sénégal."J'ai voulu provoquer de la répulsion, de l’incompréhension, du dégoût, peu m’importe tant que ce n’est pas de l’indifférence."
Elle espère ainsi, au rythme des frasques de Coura, "réinventer" sa vie.Et d'oser : "Peut-être qu’un jour je parviendrai à être celle qui définit ma propre image."
Diantre!!! qu'a fait ou écrit Mohamed Mbougar Sarr pour mériter ce "lynchage" qui ne dit pas son nom. Un imaginaire bad buzz dans le dessein inavoué d'inhiber ou d'annihiler du Roc, du Real. Un Goncourt acquis brillamment et sans complexe grâce à une plume avec une mine d'or. Une plume qui fait jaser partout dans le monde.
Mais qui sont ces bouches qui piaillent plus fort que la musique littéraire ou qui valsent à contre temps sur un tempo qui dépasse leur entendement. Au vu des réactions polémiques qui ont contre toute attente suivi la proclamation des résultats du Prix Goncourt, il y a de quoi vraiment s'interroger sur la sécrète mémoire des uns et des autres. Mbougar a vraiment raison de revisiter le «labyrinthe de l'humain». Il faut avoir l'esprit tordu ou ne pas voir plus loin que le bout de son nombril pour saliver ou débiter des inepties.
Mais bon, difficile d'exceller dans une meute de médiocres qui se débattent dans une jalousie débordante qui cache mal un complexe d'infériorité.
Comment peut-on dans un ouvrage d'environ 460 pages, ne retenir qu'un seul mot "Nampalma"? Il faut vraiment être sournois ou déséquilibré intellectuellement pour tenter de dérouter tout un monde tout aussi instruit et averti.
Les chiens aboient la caravane passe disait l'autre. Malheureusement ces pourfendeurs sont dépassés par le train de l'histoire. Aujourd’hui qu'ils sachent une fois encore que cela n'est que littérature.
De ce livre que j'ai lu dès les premières heures de sa parution après l'avoir reçu de l'auteur, je retiens seulement ce qui a été tellement bien dit par mon frère et confrère éminent journaliste Yoro Dia. Avant même la publication des résultats du Prix Goncourt 2021, le journaliste, séduit par la profondeur de la plume du très Senghorien Mbougar, tant par les origines sérères que par l'écriture, avait prévenu.
Dans une chronique dans un quotidien de la place, il écrivait ceci : "Le quatrième Roman de Mbougar Sarr se lit d’une traite, comme Cent ans de solitude, parce que l’auteur ne vous laisse pas le temps de reprendre votre souffle entre la quête du livre, le Labyrinthe de l’inhumain de l’amour par Diégane Faye, sur la littérature, la réflexion sur le rôle de l’écrivain, quelques réflexions politiques sur l’Afrique et l’Amérique latine. Non seulement Mbougar Sarr ne nous laisse pas de répit, mais il déroute souvent le lecteur, qu’il trimbale d’un continent à l’autre pour mieux relancer et donner un nouveau souffle à l’histoire".
Il faut le dire et le reconnaître, ce livre est tout simplement un régal. "La plus secrète mémoire des hommes" est un chef d'œuvre qui nourrit l'esprit et non l'instinct et les errements libidinaux.
Le Goncourt, cette prestigieuse distinction, n'est pas une offrande encore moins une faveur comme le jeune écrivain Mbougar l'a si bien dit devant le parterre d'hommes et de femmes de lettres, qui le 03 novembre dernier étaient en compagnie de l'académie Goncourt pour célébrer la plus belle plume en langue française au pays de Marianne en 2021.
100 ans après René Maran (Batouala en 1921), Mohamed Mbougar Sarr devient le deuxième écrivain noir à accrocher sur son tableau de chasse un Goncourt.
Njokondial Mbougar , le Sénégal est fier de toi.
Ndatté Diop
Journaliste, président de l'association de la presse culturelle du Sénégal
« CARABANE ILE MEMOIRE » : DR RAPHAËL LAMBAL RETRACE LE PASSE GLORIEUX D’UN TERROIR « OUBLIE »
Ancienne capitale administrative de la Basse-Casamance, l’île de Carabane, troisième porte de la Sénégambie, a toute une histoire. Mais, celle-ci est peu racontée.
Ancienne capitale administrative de la Basse-Casamance, l’île de Carabane, troisième porte de la Sénégambie, a toute une histoire. Mais, celle-ci est peu racontée. Dans son ouvrage « Carabane île mémoire », Dr Raphaël Lambal, enseignant-chercheur à l’Université Assane Seck de Ziguinchor (Uasz), met le curseur sur le passé glorieux de cette île pour impulser une dynamique de reconnaissance et de sa renaissance.
ZIGUINCHOR – Il était une fois, Carabane ! Une île sentinelle. C’est à partir de ce terroir, en pleine période coloniale, que l’on contrôlait tous ceux qui entraient sur le sol casamançais. Carabane, ancienne capitale de la Basse-Casamance, avec son peuple jadis réfractaire à toute occupation étrangère, a joué un rôle fondamental dans le Sénégal colonial. Cependant, l’histoire de cette île aux multiples facettes économiques et culturelles est peu connue des habitants du département d’Oussouye et du reste du Sénégal.
Dans son livre « Carabane île mémoire », l’auteur Dr Raphaël Lambal explique qu’il fallait se lancer dans ce travail de « fabrique de mémoire » en vue de permettre aux populations, au plan local, national et international, de s’approprier ce patrimoine de Carabane. Dr Lambal propose une promenade et un voyage à ses lecteurs dans cette île « porteuse » d’histoires au destin mitigé. Ses plages, ses monuments, ses maisons des esclaves et comptoirs, ses places publiques, ses rues, son port récemment rénové par l’État, le célèbre tombeau du capitaine Aristide Protêt qui, selon plusieurs témoignages, y avait été enterré debout…
Bref, l’enseignant-chercheur et directeur de la Presse universitaire de l’Université Assane Seck de Ziguinchor embarque son lectorat dans un endroit qui a joué les premiers rôles dans le Sénégal colonial, à l’image de Gorée. Toutefois, le voile de l’oubli s’empare de Carabane.
D’après l’auteur, c’est une nécessité de montrer que Carabane est un foyer où est né le Sénégal moderne au même titre que Saint-Louis et Gorée. « J’ai produit cet ouvrage pour étoffer cette mémoire. Ce qui m’a motivé dans l’écriture de cet ouvrage, je dirai que tout est parti d’une déception. Parce que les gens ne connaissent pas beaucoup cette troisième porte. Vu le statut de Carabane et l’importance de cette île dans l’histoire du Sénégal, il est important qu’il y ait un support imprimé, notamment un livre pour faire connaître l’histoire de cette île aux générations actuelles et futures », a expliqué Dr Raphaël Lambal. Cet ouvrage est à la croisée de plusieurs décennies. Car, il exhume la mémoire de l’esclavage et de la colonisation, symbole du rapprochement du Sénégal avec l’Occident, la France en particulier. Selon l’auteur, l’histoire de Carabane mérite d’être revalorisée afin que cette île soit classée patrimoine mondial de l’humanité. De plus, a-t-il indiqué, il faut réhabiliter Carabane et développer le tourisme dans la zone. Avec le rôle que cette île a eu à jouer, Dr Lambal pense qu’un nouveau jour va se lever dans cette partie de la commune de Diembéring (Oussouye) et que Carabane aura enfin sa place dans le patrimoine mondial de l’humanité.
MOHAMED MBOUGAR SARR FAIT COMMANDEUR DE L’ORDRE NATIONAL DU LION DU SENEGAL
En France depuis mercredi dans le cadre de la 4e édition du Forum de Paris sur la Paix, le président de la République Macky Sall a décoré vendredi cinq personnalités du pays, dont les célèbres écrivains Felwine Sarr et Mohamed Mbougar Sarr
En France depuis mercredi dans le cadre de la 4e édition du Forum de Paris sur la Paix, le président de la République Macky Sall a décoré vendredi cinq personnalités du pays, dont les célèbres écrivains Felwine Sarr et Mohamed Mbougar Sarr, vainqueur, la semaine dernière, du prestigieux Prix littéraire de l’académie Goncourt.
« Monsieur Mohamed Mbougar Sarr, nous vous faisons Commandeur de l’Ordre National du Lion », a notamment déclaré le Président Sall devant la foule, qui a remis la médaille au jeune écrivain. La cérémonie s’est déroulée dans les locaux de l’Ambassade du Sénégal à Paris.
« Je l’accueille avec beaucoup de joie, beaucoup de simplicité et beaucoup d’émotions parce que ma mère était là. Je suis extrêmement touché par cette attention », a réagi, sur la Rts, l’auteur de «La plus secrète mémoire des Hommes ».
Pour Mohamed Mbougar Sarr, au-delà de sa personne, c’est toujours la culture sénégalaise qui est récompensée et honorée par le chef de l’Etat Macky Sall.
«Le Sénégal est un pays de culture, de grande culture et depuis très longtemps c’est à travers la culture qu’on a reconnu et salué ce pays dans le monde entier et en ce sens c’est une tradition qui continue, un geste qui se perpétue », a ajouté le lauréat du Prix Goncourt 2021.
Ce dernier succède à Hervé Le Tellier (L’Anomalie, éd. Gallimard, 2020) et rejoint la liste d’illustres lauréats, parmi lesquels Proust (« A l’ombre des jeunes filles en fleurs, 1919), Malraux ( « La condition humaine », 1933), Modiano (« Rue des boutiques obscures », 1978) ou encore Duras (« L’Amant », 1984).
Pour la liste finale du Goncourt, Mohamed Mbougar Sarr était en lice face à Christine Angot pour « Le Voyage dans l’Est » (éd. Flammarion), Louis-Philippe Dalembert pour « Milwaukee blues » (éd. Sabine Wespieser) et Sorj Chalandon pour « Enfant de salaud » (éd. Grasset).